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Voile

Les clés de la tactique. Régate et statégie

Cet ouvrage s'adresse à tous les régatiers voulant progresser dans les prises de décisions sur l'eau et choisir de meilleures options au fil des régates disputées : il traite du domaine trop souvent méconnu de la tactique, c'est-à-dire des principes à connaitre et à appliquer pour prendre ces bonnes décisions et options. Il s'agit ici d'étudier les logiques intégrant les évolutions du vent, les types de parcours, le positionnement des bateaux sur l'aire de jeu et d'évaluer les risques qu'implique chaque décision pour diminuer la part du hasard dans ce jeu d'échecs sur l'eau qu'est la régate. Marc Bouët livre son expérience en traitant en premier lieu des fondamentaux s'appliquant à toute compétition en voile. Il analyse ensuite chaque phase de la régate : le départ, le bord de près, les bords de portant et le passage des marques. Si, d'une manière générale, plus votre bateau va lentement, plus la tactique devient capitale, cela ne veut nullement dire qu'il est inutile de tactiquer sur les nouveaux supports, rapides et volants de nombreux ajouts à cette nouvelle édition sont ainsi consacrés aux bateaux à haute vitesse. Ce livre entend vous aider à naviguer avec intelligence en utilisant votre science de la régate : "Sail smart'", comme disent les Anglo-Saxons. Coureur de haut niveau, formé à l'exigeante école de l'olympisme et champion du monde sur deux bateaux différents (le Flying Dutchman et le Soling), sélectionné trois fois aux Jeux olympiques, Marc Bouët s'est aussi intéressé rapidement au match-racing et a l'America's Cup, à laquelle il a participé en 1987 et 1992. Entraineur, il a encadré pendant plusieurs olympiades L'équipe de France de voile en tant que responsable de la préparation tactique, de la stratégie et des règles de course. Il a aussi contribué à l'éclosion des nombreux talents français en match-racing.

01/2022

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Sciences politiques

L'esprit du peuple

Quelle place pour le peuple dans la démocratie ? L'ouvrage de Jacques Julliard gravite autour de cette interrogation fondamentale. " En donnant à ce livre le titre L'Esprit du peuple, j'ai voulu signifier qu'il s'inscrit tout entier en faux contre la tendance commune à l'intelligentsia de gauche, aux apparatchiks du socialisme, comme, bien entendu, aux théoriciens du capitalisme, qui est de faire du peuple une masse de manoeuvre inerte, entièrement déterminée par sa place dans la production. Le peuple a sa propre intelligence de l'Histoire et sa propre conscience morale. " Ce volume, qui réunit des textes d'origines diverses, forme un ensemble aussi passionnant qu'éclairant pour comprendre l'itinéraire personnel, politique et moral de l'un des grands intellectuels de notre temps, historien reconnu du mouvement ouvrier et des gauches françaises. Jacques Julliard évoque ses origines, retrace son parcours étudiant en khâgne à Lyon, puis à l'Ecole normale supérieure, son entrée à la revue Esprit et son expérience de la guerre d'Algérie. Les questions sociales occupent une place centrale dans son oeuvre, sa réflexion et ses engagements militants. L'autonomie ouvrière, le syndicalisme d'action directe autour de Fernand Pelloutier, Mai 68 et le syndicalisme révolutionnaire, l'idée d'autogestion, le populisme du peuple et l'élitisme des élites – autant de thèmes ici recensés par celui qui fut l'un des compagnons de route de la CFDT et de la gauche rocardienne. Jacques Julliard revient ensuite sur des lieux d'action et de mémoire plus politiques, sur son rôle au Nouvel Observateur et aux éditions du Seuil, et sur la figure de ceux qu'il appelle " les miens " – ses maîtres et ses inspirateurs : Pascal, Péguy, Proudhon, Bernanos, Simone Weil. Dans une conclusion passionnante, inspirée par la déroute de la gauche, Jacques Julliard dresse un état des lieux qui résonne comme un appel à sa refondation intellectuelle. Son ouvrage fournit des références utiles pour l'avenir.

10/2017

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Histoire de la philosophie

Par la révolution, la paix

"J'ai conté, dans Quinze ans de combat , comment la guerre mondiale avait été pour nous, intellectuels (une poignée d'intellectuels) une école obligatoire d'éducation politique. Ecole élémentaire : car nous avions tout à apprendre. Les intellectuels grandissent englués dans une idéologie, qui est plus ou moins riche et nuancée, mais toujours dévidée des entrailles de l'esprit, comme le fil de l'araignée, et, bien moins que lui, capable de s'agripper aux arêtes du réel. Il se peut que cette idéologie ait été, au temps Jadis, la synthèse ou la raison finale, arbitrairement dégagée, d'actes et d'expériences antérieurs ; mais elle n'a plus, depuis longtemps, pris la peine de se contrôler au mouvement incessant de la réalité en marche ; elle continue de désigner, imperturbablement, des formes de la pensée sociale, qui sont contradictoires et souvent négatrices de la pensée première, depuis longtemps trahie, Imperturbablement, elle aide à la trahison, en couvrant de sa robe toute cette confusion. Et l'on ne saurait dire ce qui, dans l'équivoque de cette idéologie inadaptée au réel, procède davantage de la force d'inertie inhérente au poids mort du passé que traîne après lui l'esprit, ou de la ruse à ne pas voir ce qui le contraindrait à un nouvel effort, afin de s'en dégager. Ajoutons tous les risques, qu'entraîne une vue nouvelle de la société. Car voir oblige à agir. Et agir est périlleux, aux âges des grandes mutations . C'est pourquoi notre génération d'intellectuels français a trouvé, parmi nos aînés, si peu d'aide à sortir de l'enchevêtrement des idéologies à double et triple faces. Bien plutôt, ces aînés, ainsi que pendant la guerre les maîtres de l'intelligence, se sont-ils acharnés à nous y emprisonner. Il a fallu faire seuls notre trouée, au travers. Et ce fut une rude tâche. Nous nous y sommes ensanglantés . Nous étions des novices... ".

02/2023

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Science-fiction

Révolution bleue. La Petite Princesse

Face à l'ampleur des crises environnementales, la Révolution bleue, vaste mouvement de réenchantement du monde, est lancée. Des dizaines de millions de citoyens s'organisent avec enthousiasme à travers le monde pour donner corps à ce rêve. Ils se mobilisent pour réinventer tous les secteurs de la société, de l'agriculture à l'économie en passant par l'éducation, en s'inspirant de l'intelligence de la nature. Lucy Spencer et Abel Valdés Villazón se retrouvent au coeur de ce mouvement mondial qui ne tarde pas à déclencher les foudres de la Chine, prête à tout pour contrôler les dernières ressources de la planète. Confrontés à d'autres puissances encore plus obscures et déterminées à empêcher cette nouvelle vision du monde, Lucy et Abel organisent la résistance. Janie Tyler, jeune orpheline de huit ans au coeur immense, découvre au fil de ses initiations qu'elle est la clé de cette révolution ainsi que d'un processus initié depuis des millénaires par une mystérieuse société secrète pour permettre l'évolution d'Homo Sapiens vers Homo Biospheris. Janie apprend aussi que son destin est intimement lié au plus célèbre des livres, Le Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry, dans lequel l'écrivain-aviateur aurait dissimulé des indices permettant de remonter vers le Grand Secret de l'humanité, seul capable d'éclairer le futur de notre espèce. Une course contre la montre est enclenchée pour sauver l'humanité et la biosphère. Au moment où le piège des limites planétaires se referme et réveille nos parts les plus sombres, l'amour et l'émerveillement seront-ils capables de renverser le cours de l'Histoire ? Roman actuel et visionnaire, La Petite Princesse nous entraîne dans un récit aussi haletant que poétique à travers les arcanes secrets de la société. Fondé sur un imposant travail de recherche sur les découvertes scientifiques les plus récentes et les sagesses les plus anciennes, La Petite Princesse propose une voie inspirante et nouvelle pour réconcilier l'humanité avec sa planète. Et s'il suffisait finalement de tomber amoureux de la Terre ?

02/2024

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Travail du bois

Le bois, ma passion. 2e édition

Ce livre évoque certes la passion pour le bois de Thomas Büchi, mais il est plus que cela. Il s’agit d’une véritable déclaration de foi en la vie, d’un plaidoyer pour entreprendre avec patience et même abnégation. Ses allers et retours entre le passé, le présent et l’avenir sont saisissants et indissociables. Ils s’appuient sur une moralité de la reconnaissance et l’intelligence d’en tenir compte pour se protéger des erreurs, progresser et innover. Après une folle ascension, c’est depuis le sommet du Cervin que Thomas Büchi nous raconte son amour du bois. Les projets des anciens qui l’ont fait vibrer, les chefs-d’œuvre des Compagnons, Notre-Dame de Paris, la Sainte-Chapelle ou encore la tour Eiffel. Dans ce livre, Thomas Büchi nous emmène en voyage dans ses réalisations exceptionnelles en nous contant avec saveur leurs histoires et anecdotes. Certaines font sourire, d’autres surprennent. Ainsi, la halle 7 de Palexpo et le bois dont personne ne voulait à l’époque. La miraculeuse aventure du Palais de l’Équilibre, la sphère géante d’Expo 02 à Neuchâtel. Le sablier du Millenium, emblème du temps et de l’entrée de Genève dans le 3e millénaire, la "Broken Chair" de la place des Nations, symbole mondial de la lutte contre les mines, ou encore le Refuge du goûter au Mont-Blanc, chantier de l’extrême perché à 3850 m d’altitude sur la cime d’une aiguille rocheuse vertigineuse. Au fil des pages, on découvre dans la magie des récits que le bois est beau pour tous. Il éveille nos sens. On aime le regarder, le sentir, le toucher. Aujourd’hui, Thomas Büchi nous démontre que le bois est un matériau d’avenir qui permet de relever les plus grands défis technologiques. Avec lui, le développement durable est porté au sommet. Et si on découvrait simplement le plus beau métier du monde ?

10/2023

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Education de l'enfant

100 idées pour connaitre et comprendre le dessin enfantin

Dès sa naissance, le petit humain découvre tout en même temps. Tout est à apprendre. Marcher, manger avec une cuillère, parler... tenir le crayon pour gribouiller, dessiner, écrire. Tiraillé entre deux acquisitions capitales : la parole puis l'écriture, le dessin a parfois du mal à trouver sa place. Et pourtant l'enfant qui dessine fait quelque chose d'essentiel. Il plonge en lui-même (dans son intelligence, sa mémoire, ses émotions, sa créativité), il partage ses dessins avec les autres, il imite les modèles graphiques autour de lui et, plus largement, il acquiert la culture dans laquelle il est éduqué. Il vit une expérience intime, inscrite dans une culture et qui touche à l'universalité. Le dessin enfantin est un continent plus étonnant et plus complexe que ne laisse penser le regard un peu hautain que la société porte sur lui. L'ambition de ce livre est d'en saisir toute la richesse et de proposer une autre façon de regarder le dessin enfantin en ce début du XXIe siècle. Bien entendu, la recherche d'une exhaustivité est impossible et il a fallu faire des choix. Le dessin enfantin est-il réaliste ? Dépend-il de la culture ? Evolue-t-il naturellement vers le réalisme visuel ? Par quelles phases cette évolution passe-t-elle ? Pourquoi, vers onze ans, les enfants s'arrêtent-ils de dessiner ? Comment l'enfant dessine-t-il un bonhomme, un animal, une maison, un paysage ? Comment les émotions s'expriment-elles dans le dessin ? Faut-il encourager les enfants à copier des dessins modèles ? Faut-il leur apprendre le dessin en perspective ? Copie et apprentissages ne risquent-ils pas de nuire à la créativité? Faut-il les encourager à dessiner sur une tablette graphique ? Et bien d'autres... Les nombreux renvois, jetant des ponts entre les idées, permettront de mieux appréhender un si vaste sujet. A vous de le parcourir selon l'itinéraire de votre choix.

03/2024

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Littérature étrangère

L'empreinte de toute chose

Alma Whittaker naît avec le XIXe siècle, à Philadelphie, d'un père anglais dont le talent de botaniste et la roublardise lui ont permis de faire fortune dans le commerce du quinquina, et d'une mère qui tient de sa famille de l'Hortus Botanicus d'Amsterdam une formidable érudition ainsi qu'une rigueur toute hollandaise. À leurs côtés et au contact des éminents chercheurs qui gravitent autour d'eux, Alma acquiert une intelligence éclectique et la passion de la botanique. En grandissant, elle se passionne pour les mousses puis pour Ambrose Pike, illustrateur de génie. Comme elle, il cherche à percer les secrets du monde qui l'entoure mais, à la logique scientifique d'Alma, il préfère une pensée ésotérique ; un fossé qui les éloignera inexorablement mais poussera enfin Alma à partir à son tour à la découverte du vaste monde. L'Empreinte de toute chose entraîne le lecteur à la découverte d'un XIXe siècle kaléidoscopique, des bas-fonds anglais à la bonne société d'Amsterdam en passant par Philadelphie, Tahiti, Macao ou les cimes des Andes, dans un monde où les terra incognita s'amenuisent de jour en jour. Alma, dotée d'une soif d'apprendre sans pareille, explore ce monde, la nature, la société dans laquelle elle vit et son propre corps - de l'infiniment grand à l'infiniment petit. Ce roman est aussi un gigantesque herbier des types humains : la candide ingéniosité d'Alma, l'impétuosité de son père Henry, la froide sainteté de sa soeur Prudence, la douce folie d'Ambrose, la rigueur de sa confidente Hanneke de Groot, la frivolité fantaisiste de son amie Retta, la calme profondeur du révérend Welles... L'écriture à la fois luxuriante, raffinée et piquante d'Elizabeth Gilbert semble donner vie à tous ces personnages qui racontent un siècle où l'esprit des Lumières permet l'éclosion d'idées nouvelles.

02/2014

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Littérature étrangère

Apprendre à prier à l'ère de la technique. Position dans le monde de Lenz Buchmann

" Tout l'art de l'auteur tient dans cette faculté à nous dévoiler, d'une main sûre, les méandres attachants ou dérangeants, mais toujours fascinants, de la psyché - sans jamais oublier un doigt d'ironie. " Le Monde des livres " Ce qui le fascinait chez les gens étranges, c'était l'absolue liberté avec laquelle ils faisaient leurs choix individuels. Chez le fou ou le mendiant qui erraient dans les rues en demandant du pain, Buchmann voyait des hommes pouvant choisir, avec une liberté pure et sans conséquences, leur morale individuelle. Une morale à nulle autre pareille, sans équivalent aucun. Un fou n'était pas immoral, un mendiant non plus. C'étaient des individus sans égal, de même qu'un roi n'a pas de pair, n'a personne à ses côtés. Buchmann regardait avec admiration ces hommes qui avaient dans leur poche un système juridique unique, avec leur nom à la fin. D'une certaine manière, c'était cela que Buchmann désirait : être le héraut d'un système légal dont les lois ne s'appliqueraient qu'à lui, d'une morale qui ne serait ni celle du monde civilisé ni celle du monde primitif, qui ne serait pas la morale de la cité ni même celle de sa famille, mais une morale qui porterait son nom, rien que son nom, inscrit à son fronton. " Lenz Buchmann envoûte et révulse, obsédé qu'il est par la force et la puissance. Apprendre à prier à l'ère de la technique s'immisce dans ses fibres, ses terminaisons nerveuses, les cellules de son cerveau, celui d'un homme à l'intelligence terrifiante par son absence absolue d'affect. Tavares affronte le XXIe siècle, qui expérimente l'effondrement des utopies et des idéologies. Et l'on s'incline devant son talent, comme l'ont fait Antonio Lobo Antunes, Enrique Vila-Matas, Alberto Manguel, ou José Saramago. Ce livre a reçu le prix du Meilleur Livre Etranger - Hyatt Madeleine 2010 et le Grand Prix Littéraire du Web - Cultura 2010.

09/2010

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Esotérisme

Revue Spirite (Année 1870). la vie éternelle, les aristocrates, étude sur la nature du Christ, cause de la persistance de la vie

Ce numéro de la Revue Spirite contient, entre autres, la vie éternelle, les aristocrates, cause de la persistance de la vie dans les cas de léthargie prolongée, les sens et les doubles sens, vulgarisation de la médiumnité guérissante, l'esprit au contrat de mariage, inauguration d'un cercle spirite à Paris, polémique sur le libre arbitre, intelligence des animaux, une apparition à Beyrouth, la guerre et les spirites, prévisions d'après le spiritisme, manifestations spontanées de Bruges et de Talence, étude sur la nature du Christ... Un an après l'apparition du Livre des Esprits, Allan Kardec se rend compte de la nécessité d'une revue mensuelle. Mais pour fonder un journal, il faut avoir des fonds. Allan Kardec n'en a pas assez. Il s'adresse à M. Tiedeman, ami des spirites et d'Allan Kardec. Mais Tiedeman hésite. Pendant ce temps, Allan Kardec demande l'avis des guides, par l'entremise de Mme E. Dufaux. On lui répond de mettre son idée à exécution et de ne s'inquiéter de rien. "Je me hâtai, dit Allan Kardec, de rédiger le premier numéro et je le fis paraître le 1er janvier 1858, sans en avoir rien dit à personne. Je n'avais pas un seul abonné, et aucun bailleur de fonds. Je le fis donc entièrement à mes risques et périls, et n'eus pas lieu de m'en repentir, car le succès dépassa mon attente. A partir du 1er janvier, les numéros se succédèrent sans interruption, et, comme l'avait prévu l'Esprit, ce journal devint pour moi un puissant auxiliaire. Je reconnus plus tard qu'il était heureux pour moi de n'avoir pas eu de bailleur de fonds, car j'étais plus libre, tandis qu'un étranger intéressé aurait pu vouloir m'imposer ses idées et sa volonté, et entraver ma marche ; seul, je n'avais de comptes à rendre à personne, quelque lourde que fût ma tâche comme travail".

10/2017

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Sciences politiques

Le Détour. Pouvoir et modernité

Ce temps pourrait être celui des effacements et des crises, des illusions brisées et des incertitudes. Il est aussi celui des contrastes, de la poussée aux extrêmes. Aux conquêtes des sciences s'opposent des défaillances de l'économie et la dépréciation des pouvoirs, à l'affaiblissement des institutions, les essais de créativité qui révèlent le besoin de nouveaux repères, de nouveaux remèdes. Crise profonde, il y a assurément. Mais cette crise n'est pas que ruines et désespérance. Elle est d'abord mouvement, de destruction et de déstructuration comme d'émergence de nouveauté et d'inédit. Phase de transition, elle bouscule les valeurs et les hiérarchies, le droit, la justice, la sauvegarde des personnes et des biens. De ce désordre sortiront peut-être une société et une culture encore mal identifiées. Aussi Georges Balandier entreprend-il une exploration de la modernité afin de la rendre intelligible. Il voit en celle-ci une fascinante manifestation et expression du neuf, de l'inconnu, des ruptures sous-jacentes aux continuités. Pour en avoir une meilleure compréhension, il a mis en jeu son expérience d'anthropologue, il a choisi de prendre quelque distance, de comparer notre temps aux périodes d'interrègne dans les sociétés "autres". C'est un changement de point de vue, qui permet de discerner comment le politique et le pouvoir s'accomodent de la nouveauté ou agrippent au passé, espérant faire rejouer des anciennes structures de pensée. Le regard porté sur les autres donne la possibilité de mieux nous voir tels que nous devenons, dans les grandes catégories qui nous organisent : le corps politique, la division des sexes, la ruse politicienne, le techno-imaginaire, l'art nouveau ou les logiques de l'information et de la communication. Avec Georges Balandier, démonstration est faite que, pour l'intelligence de l'actuel et de ce que nous sommes, le détour est la ligne la plus droite.

12/1985

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Littérature française

Bestioles

"Notre face à face avec les bêtes est une partie de cache-cache. Nous nous contentons de les voir disparaître, et faute de mieux, nous les mangeons, en signe de reconnaissance. Chacun de son côté". Que le lecteur prête l'oreille au grincement de ce coup d'archet d'initial. Comme le laisse deviner son titre suggestif, ce livre, sacrifiant à l'hommage animalier, y sacrifie selon ses termes. On s'en assurera en tournant la page et en découvrant aussitôt un éloge de la cochonnaille - en découvrant, surtout, que Vincent Wackenheim est fabuliste, et que les "bestioles" , c'est aussi nous. Est-ce un hasard si le nom de La Fontaine paraît dès l'ouverture ? Non. Car ce recueil de textes courts tous inclassables, qui pourrait être sous-titré Pastiches et mélanges, est empreint à chaque mot d'un esprit moraliste, ironique, vivace, acide, truculent, égrillard et d'un amour sensible des choses de lettres et d'esprit que d'aucuns rattacheraient au génie français depuis Rabelais, sinon au génie alsacien depuis Sébastian Brant. On y trouvera entre autres une façon de monographie sur la passion de Jean Paulhan pour les tatous, un essai attentif sur le bestiaire d'Albrecht Dürer, une observation zoologico-littéraire de la pieuvre chez Victor Hugo. On y trouvera un revival de la chanson de geste ("La Grande Guerre des volatiles") en pas moins de trois épisodes, et puis une exhumation consciencieuse de recettes carnivores du XIXe siècle. On y trouvera encore l'édifiante idylle de l'humaine Madame Roll et du poissonneux Monsieur Mops ; la très-morale histoire de l'adoption d'une girafe par un ménage parisien ; un satirique récit de week-end entre amis qui dégénère en pugilat de rhinocéros. - On trouvera donc, partout dans Bestioles, en la piquante compagnie des dessins de Denis Poupeville, un régal bien saignant de langue et une intelligence mordante.

10/2020

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Récits de voyage

Les mots sont des pierres. Voyages en Sicile

L'oeuvre de Carlo Levi occupe une place centrale dans la littérature italienne du XXe siècle. Curieusement, elle est très peu traduite en français. Les lecteurs ne connaissent guère que le magnifique Le Christ s'est arrêté à Eboli ; or, plusieurs de ses livres manifestent une force d'écriture aussi grande que celui-ci. Les mots sont des pierres, qui a reçu le prestigieux Prix Viareggio, est particulièrement important dans son oeuvre. Publié pour la première fois en 1955 chez Einaudi, il était jusqu'ici inédit en français. Il s'agit d'un témoignage passionnant sur la Sicile, ses lieux et sa géographie, mais plus encore sur la vie du peuple, ses luttes, sa culture. Il contient, écrit Vincenzo Consolo, "une sorte de rythme urgent, une tension et presque une fièvre du regard et de l'intelligence dans la façon de cueillir voracement la réalité et de la restituer aussitôt, dans sa pureté et dans sa signification la plus vraie". Les mots sont des pierres est, dit Carlo Levi, "le récit de trois voyages en Sicile et des choses de là-bas, telles qu'elles peuvent tomber sous l'oeil averti d'un voyageur dépourvu de préjugés." Ces récits sont de tonalités très diverses. Il y a l'histoire de ce fils de cordonnier sicilien devenu maire de New York et qui revient, presque comme une divinité, le temps d'une courte visite, dans son village natal. Levi découvre ensuite le vieux monde sicilien des soufrières et la première grève de ses travailleurs. Puis c'est Palerme, Palerme faste et misérable aux rues grouillantes d'humanité, aux souterrains des couvents remplis de cadavres embaumés, Catane, noire de lave, et enfin le désespoir des paysans de Bronte, le désespoir de toute cette Sicile qui pleure ses morts et souffre des injustices, l'histoire de Francesca Serio, mère d'un syndicaliste assassiné par la mafia, sa ferme détermination : "les larmes ne sont plus des larmes mais des mots, et les mots sont des pierres".

04/2024

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Droit

Voyages en l'honneur du professeur Geneviève Koubi. Un droit à l'évasion... Circulaire

"La carrière du professeur Geneviève Koubi a fêté ses trente années d'entrée dans la fonction publique. Pour cet anniversaire (et un autre plus "civil"), comme un clin d'oeil aux rapports qu'elle entretient avec la notion de commémoration, et parce qu'elle a toujours dit refuser les honneurs lors de son départ officiel en retraite, quelques collègues et amis ont décidé, en secret, comme ce devrait être toujours l'usage, de lui proposer un hommage pour ces trente années de notes, de publication(s), de critique(s) et de dévouement au service public, à l'enseignement et à la recherche. La thématique qui a été retenue est triple : en effet elle tourne non seulement autour du voyage mais également de l'évasion et ce, de façon nécessairement .... "circulaire" ! Le Professeur Koubi se méfie des institutions, sans doute parce qu'elle les connaît bien et ne supporte pas les complaisances qui s'y développent naturellement. Geneviève n'aime pas les commémorations, espaces de consensus forcés par le temps, stations artificielles sur un chemin non tracé mais continu. Des "Mélanges" ne pouvaient donc pas lui convenir, sauf s'ils sortaient de la tradition institutionnelle ou cérémonielle, sauf s'ils évitaient les écueils de l'entre-soi, de la promotion corporative, de l'atteinte aux mystères d'une personnalité. C'est pourquoi ces Mélanges, bien qu'ils soient substantiellement l'offrande de collègues et d'amis à une femme qui a marqué la vie intellectuelle de son temps et des disciplines qu'elle a fréquentées, ne respectent quasiment aucune règle coutumière du genre des Mélanges. En cela, ils consacrent par eux-mêmes l'axe majeur des travaux de la dédicataire : penser la transgression. Non, l'universitaire Geneviève Koubi ne part pas à la retraite, loin s'en faut, même si sa carrière a commencé tôt et a connu toutes les étapes statutaires possibles. Non, la collègue n'est pas honorée par l'une des universités dont elle a fait partie, même si elle en a assuré avec passion et exigence le rayonnement. Non, son curriculum vitae ne sera pas publié dans ce volume, même s'il serait plaisant de démontrer que son travail scientifique personnel dépasse en nombre et en qualité ce que serait capable d'écrire une équipe de recherche entière. Non, il n'y aura pas de photo, quoique Geneviève soit photogénique et amatrice du 8ème art. Non, les souscripteurs de Mélanges ne pourront pas satisfaire leur vice, ni les amateurs de discours et de cocktails nourrir leur agenda".

11/2012

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Beaux arts

L'imaginaire des grottes dans les jardins européens

Dès l'Antiquité, puis de la Renaissance à nos jours, les grottes artificielles constituent un topos incontournable dans la création des jardins de toute l'Europe, soumis à d'infinies variations de formes, au gré des changements de goût, de l'excentricité des mécènes et de la fantaisie des concepteurs. Ce sont des milliers de grottes qui furent aménagées au cours des cinq derniers siècles selon des échelles extraordinairement variées allant de la simple niche abritant une petite fontaine à l'immense chaos naturel transformé en paysage sublime. Beaucoup ont disparu, en raison de l'extrême fragilité de ces décors précieux, mais d'admirables réalisations témoignent encore de cet engouement jamais démenti, notamment en Allemagne, en France, en Italie ou au Royaume-Uni, au Portugal et en Russie, en Finlande et Ukraine. En rendant compte sans volonté d'exhaustivité à travers plus d'une centaine d'exemples illustrés grâce à des prises de vue actuelles d'excellente qualité de la richesse de ce patrimoine relativement méconnu, l'ouvrage vise à explorer les enjeux de cette fascination ininterrompue pour les grottes de jardin et à mettre en lumière l'inventivité formelle et technique à laquelle elles ont donné lieu. Il ne s'agit pas d'aborder les grottes en tant que motifs autonomes et isolés, mais bien de les inscrire tant dans leur contexte spatial et culturel, en considérant le rôle qu'elles tiennent dans la composition et la poésie du jardin, l'écriture du relief et des eaux miroitantes ou jaillissantes, la narration de la statuaire, et la manière dont elles révèlent les aspirations de chaque époque ou de chaque individu. Une centaine de documents iconographiques illustrations encyclopédiques, peintures allégoriques, portraits, décors de théâtre, etc, permettent d'évoquer leur arrière-plan à la fois artistique, littéraire, scientifique, technique, religieux, philosophique ou encore anthropologique. Si le jardin opère comme microcosme, la grotte constitue à son tour un monde en réduction, une cristallisation de l'imaginaire s'incarnant dans des formes sensibles qui puisent à la réalité des lieux et poussent le vocabulaire ornemental à son paroxysme, qu'il relève du rustique, du grotesque ou encore de la rocaille. L'accumulation des matériaux et l'intensité des effets sonores et lumineux produisent des fantasmagories théâtrales ; la pénombre, les anfractuosités favorisent une intimité qui renvoie aux origines. Dépassant le simple catalogue par pays ou par périodes, les douze chapitres diachroniques de ce livre embrassent une série de catégories littéraires, esthétiques ou anthropologiques, qui, du primordial au profane en passant par le tellurique, le merveilleux et le diluvien, déclinent la poétique profonde des éléments et des émotions à l'œuvre dans la grotte.

10/2014

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Science-fiction

Camp Zéro

Amérique du Nord, 2049 : les températures atteignent des niveaux intolérables, l'industrie pétrolière s'est effondrée et chaque enfant est doté d'un implant lui permettant de rester connecté en permanence. Les plus fortunés habitent dans la Cité flottante, une île artificielle, tandis le reste de la population continentale lutte pour survivre. Embauchée comme hôtesse dans un club très privé de la Cité, Rose pense se diriger enfin vers un avenir meilleur. A White Alice, une station de recherche datant de la guerre froide, des combattantes hautement qualifiées mènent une mission de surveillance climatique. Mais les termes de cette mission deviennent de plus en plus étranges au fil du temps... Dans le Grand Nord canadien, Camp Zéro se construit peu à peu. Profitant d'un climat encore vivable, cet endroit doit marquer l'avènement d'une nouvelle communauté, d'une nouvelle façon de vivre. Pour Grant, c'est l'occasion d'expier le sinistre héritage de sa famille. Chacun suivant ses propres objectifs, à qui faire confiance ? Accepter l'amour pourrait-il s'avérer le choix le plus radical ? Palpitant, captivant et d'une inquiétante clairvoyance, ce roman déjà acquis dans une dizaine de pays et bientôt adapté à l'écran parle du monde que nous avons bâti et du chemin qui reste à parcourir. " Un récit audacieux et habile. Situé dans un avenir proche, il entre en résonance non seulement avec notre présent mais aussi avec de grandes questions liées à la condition humaine : migrations, poids du passé, catastrophes climatiques, inégalités de genre, construction de soi. Page après page, la prose de Sterling brille d'inventivité. Une oeuvre importante. " Ha Jin, La Longue Attente " Une féroce évocation des effets dévastateurs du réchauffement climatique. Tour à tour terrifiant et fascinant, un roman qui rappelle Blade Runner voire Mad Max pour l'intensité du récit et la volonté de survivre à tout prix, avec en prime une description réjouissante de la force des femmes. " Erica Ferencik, Girl In Ice " Passionnante histoire de survie dans un monde de ravages climatiques, Camp Zéro explore un avenir où se côtoient à parts égales fureur et résilience. Ce remarquable premier roman transporte le lecteur dans un paysage gelé où éclatent conflits de classes et de genres, et où les femmes ne doivent compter que sur leur propre force pour survivre. Ce récit puissant et visionnaire hantera l'esprit du lecteur bien après la dernière ligne. " Laura Maylene Walter, Body of Stars " Dans ce tour de force à la fois terrifiant et captivant, Michelle Min Sterling réécrit les réalités de notre présent, les dangers qui nous guettent et le destin qui nous attend, à travers une bouleversante histoire de loyauté, de trahison et, au final, d'amour. Les rebondissements, sombres ou lumineux, ont entretenu parfois ma fureur, parfois mon espoir, mais m'ont surtout tenue en haleine jusqu'à la dernière ligne. " Nancy Jooyoun Kim, The Last Story of Mina Lee

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Science-fiction

Camp Zéro

Amérique du Nord, 2049. Les températures atteignent des niveaux intolérables et l'industrie pétrolière s'est effondrée. Les plus fortunés habitent dans la Cité flottante, une île artificielle, tandis que le reste de la population continentale lutte pour survivre. Embauchée comme hôtesse dans un club privé de la Cité, Rose espère enfin se diriger vers un avenir meilleur. A Blanche Alice, une station de recherche datant de la guerre froide, des combattantes hautement qualifiées mènent une mission de surveillance climatique. Mais les termes de cette mission deviennent de plus en plus étranges au fil du temps... Dans le Grand Nord canadien, Camp Zéro se construit peu à peu. Profitant d'un climat encore vivable, cet endroit doit marquer l'avènement d'une nouvelle façon de vivre. Pour Grant, professeur de littérature exilé, c'est l'occasion d'expier le sinistre héritage de sa famille. Chacun suivant ses propres objectifs, à qui faire confiance ? Accepter l'amour pourrait-il s'avérer le choix le plus radical ? Captivant et d'une inquiétante clairvoyance, ce roman parle du monde que nous avons bâti et du chemin qui reste à parcourir. " Un récit audacieux et habile. Situé dans un avenir proche, il entre en résonance non seulement avec notre présent mais aussi avec de grandes questions liées à la condition humaine : migrations, poids du passé, catastrophes climatiques, inégalités de genre, construction de soi. Page après page, la prose de Sterling brille d'inventivité. Une oeuvre importante. " Ha Jin, La Longue Attente " Une féroce évocation des effets dévastateurs du réchauffement climatique. Tour à tour terrifiant et fascinant, un roman qui rappelle Blade Runner voire Mad Max pour l'intensité du récit et la volonté de survivre à tout prix, avec en prime une description réjouissante de la force des femmes. " Erica Ferencik, Girl In Ice " Passionnante histoire de survie dans un monde de ravages climatiques, Camp Zéro explore un avenir où se côtoient à parts égales fureur et résilience. Ce remarquable premier roman transporte le lecteur dans un paysage gelé où éclatent conflits de classes et de genres, et où les femmes ne doivent compter que sur leur propre force pour survivre. Ce récit puissant et visionnaire hantera l'esprit du lecteur bien après la dernière ligne. " Laura Maylene Walter, Body of Stars " Dans ce tour de force à la fois terrifiant et captivant, Michelle Min Sterling réécrit les réalités de notre présent, les dangers qui nous guettent et le destin qui nous attend, à travers une bouleversante histoire de loyauté, de trahison et, au final, d'amour. Les rebondissements, sombres ou lumineux, ont entretenu parfois ma fureur, parfois mon espoir, mais m'ont surtout tenue en haleine jusqu'à la dernière ligne. " Nancy Jooyoun Kim, The Last Story of Mina Lee " Un premier roman époustouflant qui nous embarque dans un avenir ravagé par le changement climatique, avec de nouvelles frontières difficiles à trouver. " Publishers Weekly

07/2024

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Littérature française

Une idée de l'enfer

C'est l'histoire d'un homme qui joue. Pourquoi joue-t-il ? Pour jouir du moment ? Pour fuir quelque chose ? Paul gagne pourtant convenablement sa vie, il a une femme belle et intelligente qui réussit dans son métier. Rien de flamboyant dans son jeu, pas de casino, de roulette et de mélodrame. Non, le jeu le plus simple, le jeu en ligne, les paris sur des matchs de football. Et c'est précisément parce qu'il est plus simple, qu'il peut s'y adonner de chez lui, qu'il est le plus captivant, dans les deux sens du terme : il le captive, il en est captif. Sara se méfie, Sara souffre, Sara menace. Paul promet d'arrêter. Il recommence. Il ment. Croit à ses mensonges. Tente d'arrêter. Se désintoxique. Recommence. Et toujours en se donnant les justifications les plus habiles, les plus spécieuses, les plus mensongères, car c'est lui qui raconte l'histoire de son jeu. Et nous comprenons que c'est avec sa vie qu'il joue."Je ne la '' touchais plus '', comme elle disait, comme elle en souffrait. Pour le dire de façon vulgaire, je ne bandais pour rien d'autre que me mettre en jeu, miser de l'argent, risquer de le perdre, et, si je baisais quelqu'un, ce n'était jamais que les bookmakers, en me montrant plus perspicace qu'eux". Cet artiste de la confidence, jusqu'à quel point ne ment-il pas dans son récit même ? Ce qui est certain, c'est que "le jeu est plus fort que le joueur". Avec la finesse psychologique qu'on lui connaît, la délicatesse dans l'approche des sentiments violents, Philippe Vilain fait le portrait d'une passion, le portrait d'un couple, le portrait de la nocivité profonde de cette passion sur ce couple.

04/2015

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Littérature étrangère

J'ai vécu si peu. Journal du ghetto d'Oradea

" Je ne veux pas mourir, mon petit Journal ! Je veux vivre, même si je dois être la seule à rester ici ! Je me cacherai dans une cave, un grenier ou n'importe quel trou jusqu'à la fin de la guerre. " C'est la dernière note du Journal. Quelques jours plus tard, Eva Heyman est envoyée avec ses grands-parents vers Auschwitz, où elle est morte dans une chambre à gaz le 17 octobre 1944. Elle avait treize ans. Commencé le 13 février 1944 et interrompu le 30 mai 1944, ce bref Journal a été écrit en partie entre les murs du ghetto d'Oradea, le plus grand du nord-ouest de la Transylvanie, considéré comme un modèle par les autorités fascistes de Budapest. La jeune adolescente y consigne avec une lucidité troublante son inquiétude qui, au fil des jours, devient panique devant l'évolution des événements : " Je pense toujours que nous avons vécu le pire et après je me rends compte que tout peut toujours être pire et même pire que pire... " À treize ans, Eva connaît et comprend des faits que d'autres, bien plus âgés, ignorent. Ses parents sont des intellectuels progressistes et donnent une appréciation lucide de l'évolution de la guerre, ressentent le danger de mort qui les guette. Ce texte, d'une grande sensibilité, montre une fillette intelligente, pleine de vie, qui veut se réjouir de la beauté des choses, qui aime les gens et a confiance en eux. Ainsi, sans le vouloir, et dans un récit d'une sincérité et d'une pureté impressionnantes, Eva Heyman a légué à la postérité l'une des plus importantes sources documentaires sur le sort des Juifs de cette région.

05/2013

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Poésie

Poèmes antiques

"Ô Poëtes, éducateurs des âmes, étrangers aux premiers rudiments de la vie réelle, non moins que de la vie idéale ; en proie aux dédains instinctifs de la foule comme à l'indifférence des plus intelligents ; moralistes sans principes communs, philosophes sans doctrine, rêveurs d'imitation et de parti pris, écrivains de hasard qui vous complaisez dans une radicale ignorance de l'homme et du monde, et dans un mépris naturel de tout travail sérieux ; race inconsistante et fanfaronne, épris de vous-mêmes, dont la susceptibilité toujours éveillée ne s'irrite qu'au sujet d'une étroite personnalité et jamais au profit de principes éternels ; ô Poëtes, que diriez-vous, qu'enseigneriez-vous ? Qui vous a conféré le caractère et le langage de l'autorité ? Quel dogme sanctionne votre apostolat ? Allez ! vous vous épuisez dans le vide, et votre heure est venue. Vous n'êtes plus écoutés, parce que vous ne reproduisez qu'une somme d'idées désormais insuffisantes ; l'époque ne vous entend plus, parce que vous l'avez importunée de vos plaintes stériles, impuissants que vous étiez à exprimer autre chose que votre propre inanité. Instituteurs du genre humain, voici que votre disciple en sait instinctivement plus que vous. Il souffre d'un travail intérieur dont vous ne le guérirez pas, d'un désir religieux que vous n'exaucerez pas, si vous ne le guidez dans la recherche de ses traditions idéales. Aussi êtes-vous destinés, sous peine d'effacement définitif, à vous isoler d'heure en heure du monde de l'action, pour vous réfugier dans la vie contemplative et savante, comme en un sanctuaire de repos et de purification. Vous rentrerez ainsi, loin de vous en écarter, par le fait même de votre isolement apparent, dans la voie intelligente de l'époque" Extrait de la Préface aux Poëmes antiques (1852).

04/1994

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Critique littéraire

Mementos

On commence à peine à connaître Louise autrement que comme muse de Flaubert et on la réduit le plus souvent au rôle de destinataire de la longue correspondance qu'il lui a adressée. Quant aux lettres de Louise, bien peu ont survécu. Cette correspondance à sens unique permet de connaître les positions de Flaubert sur la poésie et le lyrisme, sur sa conception de l'écrivain et de son rôle. Certes, il les exprime ailleurs, par exemple dans ses lettres à ses amis, Maxime Du Camp et Bouilhet, mais ici, elles sont assenées avec d'autant plus de netteté que les idées de Louise sont aux antipodes des siennes. Elle est femme, et donc sentimentale, que ce soit dans sa relation avec l'amant trop peu empressé ou dans sa poésie lyrique. Malheureusement, cette poésie, on l'ignore généralement, alors qu'elle est souvent de très grande qualité. Certes, Louise obtint des subsides, des pensions qui fluctuaient au gré du pouvoir en place, mais c'était toujours trop peu. Les articles, y compris de mode, la quête incessante et vaine pour se faire jouer au théâtre, le moyen le plus rapide pour un écrivain de gagner de l'argent, lui laissaient peu de temps pour la réflexion et la lenteur. Les mementos sont ainsi intéressants à plus d'un titre. Outre leur intérêt personnel et leur valeur documentaire sur les difficultés de la vie des femmes à l'époque, ils sont un reflet de l'histoire littéraire et politique d'une période particulièrement féconde en événements. La publication de ces mementos permettra peut-être de se faire une idée plus objective de la "belle créature d'amour", qui était avant tout une femme intelligente, cultivée, talentueuse, une femme d'exception. C'est ce qu'il est permis de souhaiter. Joëlles Gardes

05/2018

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Science-fiction

Le Dixième vaisseau

Un beau roman d'aventures dans l'espace, où Pierre Bordage aborde pour la première fois de sa carrière le sujet extra-terrestre ! Sur la planète Brull, Livio Squirell, capitaine de vaisseau, a été condamné à la prison à perpétuité pour meurtre et escroquerie. Au bout de six mois d'incarcération, il est convoqué par l'Hexacratie, le gouvernement de Brull, qui lui propose de prendre part à une expédition dans la galaxie du Triangle, où les capteurs ont détecté les signes d'une activité cohérente, probablement intelligente.

Aucun être humain n'ayant jamais mis les pieds dans une autre galaxie que la Voie Lactée, le voyage s'annonce périlleux : neuf vaisseaux ont déjà été envoyés par l'Hexacratie en direction de ces mystérieux signaux, et aucun deux n'est revenu. Si Livio Squirell mène à bien cette mission, il sera libéré. Mais, pour s'assurer de sa loyauté, on lui injectera, avant le départ, un virus dont l'action se déclenchera au bout de deux ans et dont seule l'Hexacratie détient le remède. Livio accepte le marché, ainsi qu'un équipage déjà constitué d'une trentaine de personnes.

Pour être sûr d'être revenu avant le déclenchement du virus qu'on lui a injecté, Livio prévoit de prendre tous les risques : il franchira les trois millions d'anlumes (années-lumière) qui les séparent de Brull en effectuant des bonds spatiotemporels jamais tentés jusqu'alors... Qui a envoyé les signaux captés sur Brull ? Que se passe-t-il dans cette petite galaxie qui menace la totalité de notre univers ? Le vaisseau n'a-t-il pas basculé dans un autre espace-temps, comme les neuf qui l'ont précédé ? Les signaux sont-ils des appels au secours ou des menaces ?

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Nietzsche

Je suis de la dynamite !

Mais que savons-nous réellement du plus grand iconoclaste de la philosophie, Friedrich Nietzsche ? Nietzsche considérait que toute philosophie est autobiographique. Alors, dans cette biographie bouleversante, Sue Prideaux fait découvrir aux lecteurs l'univers de cet homme brillant, excentrique et profondément troublé. Elle revient sur les événements et les personnes qui ont façonnée sa vie et son oeuvre. De son éducation paisible et pieuse - assombrie par la mort mystérieuse de son père - à sa carrière d'enseignant, en passant par ses retraites philosophiques au sommet de hautes montagnes et son égarement déchirant dans la folie, Prideaux documente la vie intellectuelle et émotionnelle de Nietzsche avec la perspicacité et la sensibilité d'une romancière. Je suis de la dynamite ! est la biographie essentielle pour quiconque cherche à comprendre le philosophe le plus incompris de l'histoire. Critiques : " Une biographie exemplaire... . Nietzsche sort des brumes de l'obscurantisme ... Un portrait attentif et scrupuleux. " - Parul Seghal, The New York Times " Ce récit vibrant de la vie de Friedrich Nietzsche est un portrait fouillé du philosophe et une évaluation précise de son oeuvre. . ". - The New Yorker " C'est à cela que devrait ressembler toute biographie : passionnante, intelligente, émouvante, souvent drôle, et remplie d'intuitions et de détails bien observés d'une vie extraordinaire. C'est tout simplement une explosion ". - Sarah Bakewell, auteure du Café Existentialiste " La biographie que Friedrich Nietzsche réclame à grands cris depuis le jour où il a perdu la raison et embrassé un cheval sur une place de Turin en 1889. Prideaux apporte sur ce philosophe-poète des plus incandescents une lumière calme et constante, avec des résultats éclairants ". John Banville, The Guardian " Splendide... . Un récit magnifiquement écrit, et souvent intensément émouvant, d'une vie consacrée à l'accomplissement de la grandeur intellectuelle et à l'exploration des conditions de son épanouissement ". Jonathan Derbyshire, Financial Times

06/2022

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Pédagogie

Pratiquer la formation réciproque à l'école

" Formidable trouvaille pédagogique, véritable projet pour une société intelligente et solidaire (Philippe Meirieu) " la démarche pédagogique des échanges réciproques de savoirs postule que chacun est riche de savoirs qui peuvent intéresser les autres, et que tout le monde est capable d'apprendre et de transmettre des savoirs. Et ce postulat va faire bouger tout le système : élèves, enseignants, parents, savoirs, valeurs. Les élèves sont plus actifs, et bientôt, ils sont plus motivés, ils se questionnent, ils découvrent qu'un apprentissage réussi exige des efforts et oblige à affronter des frustrations, ils grandissent en estime d'eux-mêmes et dans l'estime de leurs condisciples. Ils grandissent dans l'estime des enseignants, ils découvrent que chaque cerveau apprend à sa façon, ils associent leurs parents à des actions collectives réussies et ils expérimentent que le plaisir a place au cœur des apprentissages. Quant aux savoirs repérés dans leur extrême diversité, classiquement scolaires ou non scolaires, ils servent tous à venir renforcer les chances de l'apprentissage réussi des disciplines scolaires. Quant aux enseignants, les voilà moins seuls, plus reliés, passionnés et créatifs... Ici, des acteurs de l'école racontent leurs itinéraires professionnels et explicitent leur conception de la formation, du savoir, de leur métier, de la société et de l'école. Ils montrent en quoi ils ont le sentiment de construire, en cohérence avec des choix pédagogiques, éthiques et politiques, un monde où l'on choisit la solidarité et la formation réciproque plutôt que la compétition ; le partage plutôt que la prédation ; l'humain, son histoire de vie et sa dignité au cœur du système, comme ayant la primauté absolue, plutôt que l'utilisation des humains pour servir les pouvoirs. Un monde où la culture et les savoirs sont considérés comme des biens communs, créateurs de sens et d'émancipation, et non comme des marchandises, ou des outils d'exclusion.

03/2005

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Littérature française

Appartenance. La femme, la fille et la petite fille de Léon Tolstoï se racontent...

"Aucune de nos enfants n'apporta autant de sens à notre existence, ne nous offrit autant d'aide, d'amour, de diversité. Intelligente, vive, douée, joyeuse et aimante, elle sut toujours créer une atmosphère de bonheur autour d'elle. Elle fut aimée par sa famille, ses amis, les étrangers, tout le monde" . C'est sur la base de ces quelques lignes de l'épouse de Tolstoï qui décrivent Tatiana, leur fille aînée, qu'est bâti ce récit qui retrace, à l'aide de lettres et de citations, l'atmosphère de la grande demeure de Iasnaïa Poliana. Les rapports y sont souvent animés et parfois tendus, la vie continue malgré maints problèmes, présages d'une époque de privations, de séparations et de fuites vers des horizons plus sereins. Le patriarche meurt en abandonnant ses droits d'auteur au peuple russe. Ses descendants, sans le sou, se dispersent, Tatiana et sa fille campent quelques années dans la chambre d'un cocher à Moscou avant de parvenir à quitter leur pays. L'épopée continue avec la narration des conférences de Tatiana sur son père à travers l'Europe, des échanges inespérés avec des intellectuels français, des débuts de sa fille Tania sur les planches et, pour finir, du hasard qui les conduit vers l'Italie. Un nouveau chapitre qui s'ouvre, inattendu, présage de quiétude. Mais toujours, présente, une profonde nostalgie pour leur terre... Arrière-petite-fille de Léon Tolstoï et de Giuseppe Giacosa (librettiste des opéras de Puccini), Marta Albertini retrace l'histoire de sa famille russe avant, pendant et après la révolution de 1917 : un acte d'amour envers trois femmes, en particulier sa Baboushka Tatiana dont elle évoque la vie courageuse malgré les nombreux obstacles rencontrés tout au long de son chemin.

06/2021

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Fantasy

Ce royaume tissé. Edition collector

Des empires qui s'affrontent, une romance interdite et une reine oubliée depuis longtemps, destinée à sauver son peuple. Aux yeux des habitants d'Ardunia, Alizeh est une servante comme les autres, invisible, insignifiante. Nul ne se doute qu'elle est l'héritière d'un ancien royaume djinn, pièce maîtresse d'une prophétie prédisant la libération de son peuple. Traquée depuis toujours, elle a passé sa vie à se cacher pour survivre. Jusqu'au jour où elle commet une erreur... Kamran, le prince héritier du trône d'Ardunia, a entendu la prophétie annonçant la mort prochaine de son grand-père. Ne voulant pas devenir roi, il se doit de trouver la menace et de l'éliminer. Ses soupçons se posent immédiatement sur une servante aux yeux étranges dont il a croisé la route un matin et qu'il a vue repousser un agresseur sans effort. Jamais il n'aurait pu imaginer que cette éblouissante jeune femme, qu'il ne peut chasser de son esprit, allait un jour bouleverser son royaume et le monde tout entier. Traduit de l'anglais par Axelle Demoulin et Nicolas Ancion "Dans un récit aussi raffiné que l'un des vêtements d'Alizeh, Tahereh Mafi tisse un envoûtement où s'entrelacent destinée et danger, amour interdit et intrigues de cour, magie et révolution. ' Cassandra Clare, autrice de la série The Mortal Instruments. "Ce royaume tissé est une merveilleuse fantasy, enrichie d'une prose intelligente, de rebondissements délicieux et d'un monde à couper le souffle. Préparez-vous à être détruit : ce livre vous arrachera le coeur avant de le faire battre à nouveau et, à la fin, il vous laissera sans voix. ' Stephanie Garber, autrice des séries Caraval et Il était une fois un coeur brisé.

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Fantasy

Ce royaume tissé Tome 1

Des empires qui s'affrontent, une romance interdite et une reine oubliée depuis longtemps, destinée à sauver son peuple. Aux yeux des habitants d'Ardunia, Alizeh est une servante comme les autres, invisible, insignifiante. Nul ne se doute qu'elle est l'héritière d'un ancien royaume djinn, pièce maîtresse d'une prophétie prédisant la libération de son peuple. Traquée depuis toujours, elle a passé sa vie à se cacher pour survivre. Jusqu'au jour où elle commet une erreur... Kamran, le prince héritier du trône d'Ardunia, a entendu la prophétie annonçant la mort prochaine de son grand-père. Ne voulant pas devenir roi, il se doit de trouver la menace et de l'éliminer. Ses soupçons se posent immédiatement sur une servante aux yeux étranges dont il a croisé la route un matin et qu'il a vue repousser un agresseur sans effort. Jamais il n'aurait pu imaginer que cette éblouissante jeune femme, qu'il ne peut chasser de son esprit, allait un jour bouleverser son royaume et le monde tout entier. Traduit de l'anglais par Axelle Demoulin et Nicolas Ancion "Dans un récit aussi raffiné que l'un des vêtements d'Alizeh, Tahereh Mafi tisse un envoûtement où s'entrelacent destinée et danger, amour interdit et intrigues de cour, magie et révolution. ' Cassandra Clare, autrice de la série The Mortal Instruments. "Ce royaume tissé est une merveilleuse fantasy, enrichie d'une prose intelligente, de rebondissements délicieux et d'un monde à couper le souffle. Préparez-vous à être détruit : ce livre vous arrachera le coeur avant de le faire battre à nouveau et, à la fin, il vous laissera sans voix. ' Stephanie Garber, autrice des séries Caraval et Il était une fois un coeur brisé.

09/2023

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Ouvrages généraux

A chacun selon ses besoins.. Petit Traité d’économie divine

Si vous vous jetez dans un précipice sans avoir vérifié que l'élastique était bien attaché, croyez-vous qu'un matelas va apparaître tout au fond ? C'est ainsi que beaucoup s'imaginent que fonctionne la Providence : je fais n'importe quoi, et "tout s'arrangera" . En fait, Dieu a déjà donné. Au bout de tout un processus, partant du Big Bang et passant par la naissance de la vie et son évolution, Il a commencé par créer un vivant doté d'assez de jugement pour ne pas prendre de risques inutiles. Selon Rémi Brague, qui s'inspire ici d'intuitions de Thomas d'Aquin, c'est ainsi que Dieu procède envers tout ce qu'Il a créé. A chaque être, Il donne d'emblée ce dont il a besoin pour atteindre le bien qui lui convient, et pour l'atteindre par lui-même. A l'élément, Il donne assez de consistance pour qu'il reste ce qu'il est, là où il est. A la plante, de quoi tirer sa nourriture du sol et du soleil. A l'animal, l'instinct qui lui fait assurer sa survie et la reproduction de son espèce. Dans chaque cas, Il donne une latitude plus grande de mouvement : la plante croît ; l'animal se déplace ; l'homme, qui subsiste comme une personne libre et intelligente, peut accumuler son passé en une mémoire et se construire une histoire. Avec l'homme, où culmine la liberté, la providence devient prudence, sagesse pratique. Chez Dieu, elle devient économie du salut. Là où l'homme a blessé sa liberté et perdu la force de voir clairement son bien et d'en vouloir vraiment les moyens, Dieu combine de quoi libérer la liberté de l'homme en la retournant de l'intérieur.

10/2023

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Etudes et pratiques profession

Apothicaires & pharmaciens. Histoire d'une conquête scientifique

Un ouvrage d'historien dans une forme et un style accessible à tous. Un grand format de beau livre, en couleur et richement illustré. Une thématique passionnante qui n'est pas seulement l'histoire d'une discipline. De l'apothicaire au pharmacien, l'histoire de cette profession est très riche et croise le chemin des plus grands savants de l'histoire des sciences avec son lot de remèdes, d'anecdotes et de théories, et des querelles qui les accompagnent, mais elle suit également le développement de la société, notamment politique et sociale avec l'essor des communautés professionnelles ou artistique avec l'évolution du style des faïences finement décorées. L'histoire de la pharmacie ne porte en effet pas seulement sur l'étude de l'évolution des médicaments : elle ne saurait négliger celle des hommes, pharmaciens ou non, qui les conçoivent et les fabriquent. C'est pourquoi l'auteur donne ici la part belle à ces personnalités qui ont fait évoluer la discipline ou ont marqué la profession pharmaceutique. Cet ouvrage se veut en outre accessible et s'ancre dans une démarche de vulgarisation intelligente car, comme en témoigne notre époque, les scientifiques et historiens se doivent de mettre une documentation rigoureuse à la disposition du grand public, trop souvent abreuvé de légendes et de contre-vérités dans le domaine de la science, et particulièrement de la santé. Ce beau livre intéressera autant l'historien que le pharmacien ou le médecin d'un point de vue documentaire, mais il est surtout une mine d'or pour qui veut s'instruire sur l'évolution des sciences depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours, découvrir le rôle de l'imprimerie et des livres anciens sur les théories scientifiques ou comprendre les avancées de la botanique et de la chimie qui ont mené à la découverte de certains médicaments.

10/2021

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Extraterrestres

Les Ovnis en France à la fin des années 1970 : une brève étude historique. Aspects militaires et recherche scientifique limitée

La thématique des OVNI et des extraterrestres est-elle désuète et improbable de nos jours ? Renvoie-t-telle seulement à un passé révolu ? Pas si l'on a regardé à la télévision sur une chaîne payante les premières saisons de Project Blue Book (2019) et OVNI(s) plus récemment. Encore moins si l'on sait que divers quotidiens français ont rapporté il y a plusieurs mois que deux chercheurs de l'université de Nottingham, en Angleterre, ont déterminé qu'il y aurait dans notre galaxie 36 civilisations extraterrestres intelligentes. Et que dire de l'ouvrage d'Avi Loeb, Le Premier signe d'une vie intelligente extraterrestre (2021) ? Ce professeur d'astrophysique n'est-il pas aussi le directeur du département d'astronomie de l'université de Harvard, Massachussetts ? Ces deux sujets se prêtent à une investigation historique avec la mise en perspective d'un grand nombre de sources et leur critique. C'est ce vers quoi tend Pierre Laird dans ce deuxième tome de la trilogie Les OVNIs en France à la fin des années 1970 : une brève étude historique. Il s'agit-là d'un ouvrage particulièrement documenté avec ses nombreuses références. Une première partie est d'abord consacrée au journaliste Jean-Claude Bourret et ses diverses implications dans le domaine. Les gendarmes ont été, au cours de la période étudiée, particulièrement sollicités à propos de phénomènes parfois récurrents, souvent très énigmatiques si l'on s'en tient à la parole des témoins. C'est le thème de la partie suivante. Notre auteur détaille dans un troisième temps le rôle des spécialistes en sciences humaines, un aspect souvent peu abordé dans la littérature. Le chapitre final concerne les contributions variées des scientifiques français qui se sont intéressés à titre personnel aux phénomènes OVNI.

05/2021

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Ouvrages généraux et thématiqu

Marie-Amélie. La dernière reine

Qui fut Marie-Amélie, la dernière reine de l'histoire de France, épouse du "roi des Français" Louis-Philippe ? Derrière l'image d'une femme discrète se cache en réalité celle d'une souveraine intelligente, ambitieuse, courageuse et pragmatique qui, malgré ses doutes, fit le pari de l'orléanisme afin de sauver la monarchie et refaire l'unité du pays. Née en 1782 à Palerme, fille de Ferdinand Ier, roi des Deux-Siciles, nièce de Marie-Antoinette et tante de l'impératrice Marie-Louise, la reine Marie-Amélie reste assez largement méconnue des Français. Or, celle que Talleyrand considérait comme "la dernière grande dame d'Europe" montra aux heures décisives de sa vie - en 1809 lorsqu'elle épousa le duc d'Orléans, en 1830 lorsqu'elle monta sur le trône, en 1848 lorsqu'elle fut contrainte à l'exil - combien elle était davantage qu'une épouse aimante et soumise, qu'une mère attentive et soucieuse, qu'une chrétienne fervente. Sacrifiant sa tranquillité et certaines de ses convictions au projet de son mari - celui d'une monarchie constitutionnelle, désormais la seule possible après l'échec de la Restauration -, Marie-Amélie, mère de dix princes et princesses, fut le centre de cette nouvelle dynastie qui prétendit refermer le cycle des révolutions. L'échec du régime de Juillet ne doit pas faire oublier l'ambition de son pari. Avec sa mort en 1866, c'est une certaine idée de la France et de la royauté qui disparut, ouvrant la voie à la République. Se fondant sur de nombreuses sources inédites et sur une immense correspondance privée, Raphaël Dargent dresse le portrait renouvelé de la dernière reine, lui donnant enfin sa véritable dimension politique.

10/2021