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Contes et nouvelles

Le Gardien du présent : Le sacrifice de l'amour

Plongez au coeur d'un roman singulier et insolite qui ébranlera les fondements de votre perception de la vie. Le Gardien du présent vous convie à un voyage littéraire captivant, où les facettes sombres et lumineuses de l'existence s'entrelacent dans une danse envoûtante. Les pages de ce livre vous guideront à travers un tableau saisissant des aspects tragiques et dramatiques liés à la crise sanitaire. A travers des anecdotes émouvantes, vous explorerez les recoins les plus profonds de l'âme humaine, témoignant de la résilience, de la compassion et de l'espoir qui surgissent des moments les plus sombres. Cet ouvrage va bien au-delà de la surface. Il vous embarque pour un voyage à travers le temps et l'espace, dévoilant des secrets enfouis depuis des éons. Des voyages vers le futur et jusqu'aux profondeurs de la Terre vous attendent, vous invitant à remettre en question la nature de la réalité. Ce roman aborde avec courage des sujets sensibles et controversés : le religion, l'amour, la mort, la maladie, la guerre et même des thèmes tabous tels que la paraphilie. L'auteur explore ces domaines avec finesse et profondeur inédite, tout en maintenant un équilibre délicat entre la révélation et la pudeur. Laissez-vous emporter par les aventures du Gardien du présent, un protagoniste aux multiples facettes qui incarne l'essence même de l'exploration humaine. A travers ses épreuves, vous serez transporté dans les méandres de l'amour éternel et poussé aux limites d'un érotisme subtil. Au cour de ce tourbillon, onze nouveaux personnages vous captiveront et vous tiendront en haleine. Leurs histoires chambouleront vos perceptions du bonheur et du malheur, vous poussant à réévaluer vos convictions les plus profondes. Ce nouvel opus ne se contente pas captiver et d'émouvoir. Il vous absorbera complètement, vous envoûtera avec ses intrigues complexes et réveillera en vous un tourbillon d'émotions. De la colère aux larmes, vous plongerez dans un voyage intérieur profond qui vous libérera finalement, vous laissant ému, ébloui et transformé. Préparez-vous à plonger dans les recoins cachés de l'âme humaine et à vous laisser emporter par la puissance émotionnelle de Révélations cachées. Une expérience littéraire qui transcende les limites du possible et qui laissera une empreinte indélébile sur votre esprit.

09/2023

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Terreur

L'abomination de Dunwich illustré

L'horreur à Dunwich proprement dite se manifesta entre la fête de la Moisson et l'équinoxe de 1928. Le docteur Armitage fut l'un des témoins de son abominable prologue. A Dunwich, village reculé du Massachusetts, perdu dans les profondeurs d'une campagne inhospitalière aux vallons obscurs envahis de ronces, les anciennes histoires de sorcières sont encore vivaces et d'étranges bruits souterrains résonnent par fois sous les collines surmontées de mystérieux cercles de pierres. Dans une ferme isolée de la région, Lavinia Whateley, albinos simple d'esprit, met au monde un enfant, Wilbur, dont le père est inconnu. Le vieux Whateley, le père de Lavinia, élève Wilbur en suscitant la méfiance des habitants des environs, effrayés par la vitesse de croissance de l'enfant et son faciès repoussant. Depuis toujours, des rumeurs de sorcellerie courent sur le compte du vieux Whateley et, après sa mort, Wilbur, une fois adulte, semble décidé à accroître les connaissances impies qu'il lui a transmises. Dans ce but, il se rend à l'université Miskatonic d'Arkham afin d'y emprunter l'exemplaire du sinistre Necronomicon en leur possession. Le professeur Armitage, comprenant les intentions malveillantes de son visiteur, refuse d'accéder à sa requête. Déterminé à s'emparer de l'ouvrage, Wilbur va tenter d'entrer de nuit, par effraction, dans la bibliothèque, déclenchant une série d'événements tragiques... Combes encaissées rendues impénétrables par une végétation hostile, sabbat s dément s autour de feux la nuit de Walpurgis, engoulevent s prêt s à voler l'âme des mourants, créature invisible dévastant la campagne la nuit... Loin des paysages grandioses et exotiques de L'Appel de Cthulhu ou des Montagnes hallucinées, cette nouvelle de Lovecraft prend place dans la Nouvelle - Angleterre, région chère à l'auteur, où il situera nombre de ses récits. Fasciné depuis toujours par l'univers de H. P. Lovecraft, François Baranger, illustrateur reconnu dans le monde pour ses talents de concept artist pour le cinéma et le jeu vidéo, s'est attelé à la tâche "cyclopéenne" de mettre en images ses principaux récits. Lovecraft est indessinable. Par définition. Chacune de ses nouvelles fourmille d'adverbes et de substantifs qui insistent sur le fait que non, on ne pourra pas représenter ces visions horrifiques. Comment fait François Baranger ? Quelle est sa stratégie ? Je l'ignore, mais elle fonctionne. Joann Sfar

10/2022

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Histoire internationale

Les Jacobites, la papauté et la Provence

Aujourd'hui, le Royaume-Uni se sépare de l'Union européenne, l'Ecosse est tentée de devenir indépendante elles barrières douanières entre les deux Irlande font l'objet de discussions houleuses. Il est plus que temps de revenir sur les origines et l'organisation des pouvoirs politiques dans les îles Britanniques. La glorieuse révolution de 1689 a provoqué une césure mal comprise par la plupart des citoyens des démocraties modernes. Les Jacobites, la papauté et la Provence propose un éclairage original et une interprétation nouvelle de l'exil des Stuart et de leur cour au XVIIIe siècle. Les choix des refuges sur le continent de cette dynastie anglaise et écossaise et de son proche entourage s'avèrent tributaires des bouleversements culturels, religieux, économiques et sociaux qui affaibliront les monarchies de droit divin à l'époque des Lumières. L'exploitarion globale et rigoureuse de données disponibles contribue à expliquer à la fois les succès de nombreuses personnalités jacobites exilées et les destins Tragiques des trois derniers Prétendants Stuart. En dépit de leurs courageuses tentatives de restauration dirigées contre Guillaume III d'Orange, puis contre les nouveaux souverains luthériens venus d'Allemagne, les Prétendants Stuart catholiques ne bénéficieront pas de soutiens de la France, de l'Espagne ou de Rome, à la hauteur des enjeux politiques du moment. Loin de prétendre mettre un point final à l'étude de cette douloureuse transition postrévolutionnaire, l'auteur fournir les informations précieuses permettant un débat éclairé sur cette époque controversée. Il a pu obtenir l'accès à de multiples sources peu utilisées par l'historiographie anglo-saxonne. Tout en suivant les étonnantes fluctuations de comportements des principaux acteurs, il examine sans complaisance les motivations affichées ou secrètes ainsi que les intérêts antagonistes des personnalités participant aux conflits armés ou intellectuels du moment. Il relativise les oppositions traditionnelles de doctrine entre "Tories" et "Whigs" et analyse par d'autres voies la victoire finale de la dynastie des Hanovre. Les traces de ces impitoyables luttes pour le pouvoir se revêtent décisives pour comprendre, en termes de "Realpolitik", l'histoire européenne du XXIe siècle. L'auteur adopte délibérément un point de vue singulier, tout en espérant contribuer à une approche globale de ces années de confrontation violente entre les Iles britanniques et les puissances continentales.

03/2019

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Roman d'amour, roman sentiment

Aundrea

D'une joie magnifique qui se laisse aller doucement aux long des lignes libres de tout contrainte : la liberté de la pensée d'Eric PAULLE et celle de la plume d'Olivier HEMON nous donnent un avant goût très précis de la deuxième aventure, celle du livre, du roman, Aundrea, que mon ami Eric m'a demandé d'écrire en m'inspirant au plus près de son scénario. Les affres du monde de l'entreprise. La passion de Kevin pour les plantes. Le caractère difficile de Kate. Celui, délicieux du majordome et de la gouvernante. Bref tout est exposé avec malice par l'auteur dans son court métrage qui nous prépare ainsi à savourer les pages du roman à venir. Eric m'a donc demandé d'écrire ce roman, Aundrea, en m'inspirant de son premier jet, c'est à dire, son court métrage. Mais en même temps, je le redis avec force, il me laisse une immense liberté dans mes propos. J'ai pu ainsi, en restant au plus près des désirs qu' Eric me glissait à l'oreille, rester maître de ma plume. Une foultitude de personnages, tous plus emblématiques, prennent vie, les uns, les autres, au fur et à mesure des chapitres, tantôt joyeux, tantôt tragiques. J'ai taché d'inventer une tonne de personnalités et de situations toujours plus riches et diverses dans leurs caractères et dans leurs descriptions. Après un long travail de correction du roman par Eric et moi-même, quand nous estimerons que son écriture nous semble aboutie, ce qui, d'ailleurs n'est jamais le cas, nous ferons appel à Claude, notre troisième correctrice qu se plongera dans le roman pour en assurer une dernière correction la plus pointue possible. Alors et seulement alors, Eric PAULLE et lui seul se lanceront dans l'écriture du long métrage, Aundrea, évidement inspiré par le roman. Les deux buts étant, un, de sortir le livre et deux, de tourner le film écrit par Eric d'après le roman. C'est vraiment un travail à deux. Mené dans le calme, avec en arrière-plan, une poésie discrète mais toujours présente. Voilà. En espérant que le travail de notre duo donnera satisfaction à tous ceux qui nous feront l'amitié de s'y intéresser et leur apportera des moments de rêve. Une écriture à deux mains : Eric PAULLE & Olivier HEMON.

10/2022

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Proche-Orient

L'empire perse, les Grecs et le politique

L'empire perse achéménide fascine les Grecs, qui le perçoivent de façon très déformée, et qui comprennent mal son fonctionnement. Au ve siècle avant J. -C, son observation alimente leur réflexion politique, parallèlement à la stasis, terme par lequel ils désignent les conflits internes de leurs cités. Dans ce double exercice, Hérodote, les Tragiques et les Sophistes pensent le politique, et ils préparent la naissance de la théorie politique au siècle suivant. Le débat sur la meilleure constitution en procède : Hérodote le projette sur les conjurés perses de 522 (III, 80-82). La crise qui éclate cette année-là dans l'empire perse tient à ce que la succession de Cyrus, mort en 530 avant J. -C. , n'était pas réglée, bien qu'il ait désigné son fils Cambyse pour lui succéder. Ce dernier a probablement compromis lui-même ce processus, en faisant éliminer son frère Bardiya, en dévoyant à cette fin le rituel originellement babylonien du substitut royal, ignoré des Grecs en tant que tel, mais transformé par eux de façon totalement inconsciente sur le mode du dédoublement et de la ressemblance. L'instrument de cette machination, le mage Gauma¯ta, était devenu Bardiya, en vertu même du rituel, et il a prétendu régner à la place de Cambyse avant même sa mort, survenue selon toute apparence de façon accidentelle. Darius, probable cousin de Cambyse, a renversé le mage avec 6 conjurés, pour régner à son tour, en prétendant restaurer la légitimité dynastique. Le débat constitutionnel qui précède son avènement chez Hérodote est fondé sur une arithmétique élémentaire opposant constamment le petit nombre, réduit jusqu'au chiffre un, un effectif un peu plus important, mais qui demeure restreint, et le grand nombre. Cette distinction se retrouve entre la monarchie, pouvoir d'un seul, l'oligarchie, pouvoir d'une minorité, et la démocratie, pouvoir du grand nombre. Les Grecs l'appliquent au champ du politique, alors que le monde indien répartissait les fonctions duméziliennes selon le même critère. L'historiographie grecque des rois mèdes et perses est fondée sur une typologie d'inspiration tout aussi tri-fonctionnelle, qui réserve à chacun d'entre eux un rôle : roi fondateur et organisateur, roi guerrier, souverain lié à la Troisième Fonction. Cette typologie n'est pas un carcan rigide, et elle s'adapte à chacun des règnes, et à chacun des monarques.

03/2022

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Historique

Transparents

Camilo, Olga, Luciano, Orlando, Maura, Bernardo, Iris et Ángela, les exilés dont les existences se croisent dans les pages de Transparents, naissent de l'imagination de Javier de Isusi mais leurs histoires sont le fruit des témoignages recueillis par la Commission pour la Vérité en Colombie, une des trois institutions qui composent le Système intégré pour la vérité, la justice, la réparation et la non-répétition mis en place par la Colombie dans le cadre de l'accord de paix de 2016, à l'issue d'un des conflits les plus longs que le monde a pu voir : depuis les années 1950 la guerre civile colombienne a causé 70 000 morts, le déplacement de 3 700 000 personnes et l'exil de 380 000 autres qui ont obtenu asile politique en 36 différents pays. A l'heure où le pays semble sur le point de tourner enfin la page, Transparents évoque la nécessité de faire lumière sur le passé, de ne pas oublier les victimes et les souffrances des survivants ; souligne le besoin de mémoire, collective et individuelle, pour ne pas répéter les mêmes tragiques erreurs. Des récits mis en images par Javier de Isusi ressort, avant tout, une seule et profonde blessure que les huit protagonistes partagent avec tous ceux - exilés, réfugiés, migrants - que les guerres et la misère jettent sur les routes du monde entier. Un drame humain que l'un d'eux a évoqué par ces mots : " Après le deuil consécutif à la disparition d'un être cher et l'acceptation de notre propre mort, l'exil constitue peut-être la plus grande épreuve morale que puisse traverser un représentant du genre humain. ? La perte du foyer et du pays, qu'elle soit imposée par les circonstances, choisie par l'individu ou le résultat de ces deux facteurs combinés, marque une rupture sans commune mesure, qui bouleverse l'existence de manière irréparable et change complètement la vision que l'individu exilé a de lui-même, du monde qui l'entoure et de son époque" . En donnant corps et voix à tous ceux qui ont perdu corps, voix et âme en quittant leurs chers et leurs maisons, Javier de Isusi nous interroge et nous rappelle que nous aussi - tout comme les protagonistes de Transparents - " nous pouvons changer ça " et nous avons notre rôle à jouer pour mettre fin à ces souffrances.

03/2023

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Déportation

La Rafle du Vél d'Hiv. Paris, juillet 1942

La rafle dite du "Vel d'Hiv" est l'un des événements les plus tragiques survenus en France sous l'Occupation. En moins de deux jours, les 16 et 17 juillet 1942, 12 884 femmes, hommes et enfants, répartis entre Drancy (près de 4 900) et le Vel d'Hiv (8 000), ont été arrêtés par la police parisienne à la suite d'un arrangement criminel entre les autorités allemandes et le gouvernement de Vichy. Seule une petite centaine de ces victimes survivra à l'enfer des camps nazis. Cette opération emblématique et monstrueuse demeure pourtant relativement méconnue. L'arrière-plan administratif et la logistique policière de la grande rafle n'ont été que peu étudiés, et jamais dans le détail. Légendes (tel le nom de code " opération Vent Printanier ") et inexactitudes (sur le nombre de personnes arrêtées ou celui des effectifs policiers) sont répétées de livre en livre. Et l'on ignore que jamais Vichy ne livra plus de juifs français à l'occupant que le 16 juillet 1942 ! D'où l'ambition, dans cet ouvrage, d'une histoire à la fois incarnée et globale de la rafle du Vel d'Hiv. Une histoire incarnée, autrement dit au plus près des individus, persécutés comme persécuteurs, de leur état d'esprit, de leur vécu quotidien, de leurs marges de décision. Mais aussi une histoire globale, soucieuse de restituer la multiplicité des points de vue, des destinées, et attentive au contexte de la politique nazie et de la collaboration d'Etat. Une recherche largement inédite, la plus riche et variée possible, de la consultation de centaines de témoignages à une exploitation inédite des " fichiers juifs " de la Préfecture de police de Paris. Mais la partie la plus importante de l'enquête a consisté à rechercher des " paroles " de policiers : 4 000 dossiers d'épuration des agents de la préfecture de police ont été dépouillés. Parmi eux, plus de 150 abordent la grande rafle et ses suites. Outre les justifications de policiers, ces dossiers contiennent des paroles de victimes, des témoignages (souvent accablants) de concierges, et surtout des copies de rapports d'arrestation, totalement inédits. Fruit de plusieurs années de recherche menées par l'auteur, où les archives de la police et de l'administration auront été méticuleusement fouillées, La Rafle du Vel d'Hiv apporte une lumière nouvelle sur l'un des événements les plus terribles et les plus difficiles à appréhender de notre histoire contemporaine.

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XVIIIe siècle

Le grand feu

Née en 1699 au sein d'une famille de commerçants de tissus à Venise, Ilaria Tagianotte voit le jour dans une cité en déclin sur le plan politique, mais toujours riche culturellement. Les palais somptueux, les théâtres florissants et un carnaval qui s'étend sur une demi-année témoignent de l'effervescence artistique de l'époque, notamment dans le domaine de la musique et plus précisément du violon. À quelques semaines seulement de sa naissance, sa mère la confie à la Pietà, une institution créée en 1345. Ce lieu offre un refuge aux enfants abandonnés, leur évitant ainsi des destins tragiques tels que l'infanticide ou la prostitution.

La Pietà est également un conservatoire de musique de renom. Les concerts qui y sont organisés attirent un public vénitien enthousiaste. Les jeunes musiciennes, dissimulées derrière des grilles élaborées, interprètent des compositions créées spécialement pour elles. C'est dans ce cadre que Ilaria se forme au violon et devient l'assistante du célèbre Antonio Vivaldi. Elle se lie d'amitié avec Prudenza, une autre jeune fille de son âge. Cette relation solide lui offre une fenêtre sur le monde extérieur et renforce son caractère.

Mais c'est à l'approche de ses quinze ans qu'Ilaria est frappée par une passion dévorante, un "Grand Feu" qui démolit les barrières qui l'ont à la fois protégée et isolée. Ce feu intérieur est une fusion intense entre son désir physique et son amour pour la musique, à tel point qu'elle a du mal à les distinguer et s'y perd. Dans ce contexte, la splendeur de Venise sert de toile de fond à la quête personnelle d'Ilaria : expérimenter l'amour tout en s'élevant à travers la musique, comme un Grand Feu qui la consume et l'anime.

Ce récit, loin d'être simplement une histoire d'amour ou un drame musical, est une exploration profonde des complexités de la jeunesse, de l'art et des relations humaines. Il met en lumière les défis auxquels sont confrontées les jeunes femmes de l'époque, prises entre les attentes sociétales et leur propre quête d'identité. Ilaria Tagianotte, en tant que personnage central, incarne ces tensions et ces aspirations, dans une Venise qui est elle-même un personnage à part entière, avec ses contradictions et sa beauté envoûtante.

08/2023

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TRAVAUX SUR LA MEMOIRE

Nous y étions. 18 vétérans racontent heure par heure le D-Day

" Au printemps 1994, alors que se préparait la célébration du 50e anniversaire du Débarquement allié en Normandie, j'ai voulu essayer de rencontrer, au fil de mes reportages pour Le Monde, quelques vétérans du fameux 6 juin 1944. Je ne savais pas encore ce que je ferais de ces entretiens, mais je voulais les voir, les entendre, leur exprimer aussi ma gratitude. C'est étrange pour une journaliste d'avouer un tel sentiment, mais mon histoire y était pour beaucoup. Bien que Bretons d'origine, mes grands-parents, ma mère, ma tante, mes oncles avaient émigré à Caen. C'est là que le 6 juin 1944 les avait surpris, heureux, soulagés, excités, puis effrayés par la violence de l'opération et le bombardement de la ville (et de leur maison), et bientôt sur le chemin de l'exode. Lorsque j'ai commencé à voir des vétérans américains, ils m'ont stupéfiée. Leurs souvenirs étaient d'une précision inouïe, leur envie de témoigner intense. Mes connaissances étaient balbutiantes, alors au restaurant, pour figurer les obstacles dressés par Rommel sur les plages normandes, ils prenaient des fourchettes et des couteaux, des stylos et des bouchons, et je les voyais, fascinée, me raconter Omaha la sanglante ou la prise héroïque de la pointe du Hoc. Après toutes ces rencontres, j'ai proposé au directeur du Monde de raconter le 6 juin 1944, heure par heure, avec les différents acteurs de ce jour historique : les combattants des différentes armées, américaine, canadienne, anglaise, allemande. L'aumônier grande gueule du Commando Kieffer. Un résistant du maquis normand. Le plus jeune correspondant de guerre du D-Day, Charles Lynch, qui m'a bouleversée en racontant comment il avait sauté dans la mer, sous la mitraille, en tenant au-dessus de sa tête, sa machine à écrire et sa cage de pigeons voyageurs. Le speaker de la BBC qui avait la tâche, au petit matin, d'annoncer au monde entier l'opération Overlord... Le journal m'a donné 18 pages, et je n'ai plus pensé qu'à ça. Reconstituer cette journée et donner corps au récit de ces hommes qui, pour la plupart, n'avaient à l'époque qu'une vingtaine d'années et ont vécu en terre normande les heures les plus folles, les plus tragiques de leur vie. 18 interlocuteurs, tous disparus aujourd'hui, 18 récits à la première personne pour revivre le Jour le plus long. " A. C.

05/2024

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Romans historiques

Les enfants de la Patrie Tome 4 : Sur le Chemin des Dames

Janvier 1917 : Raymond Aumoine se marie. A Montluçon, la place de l'église Saint-Pierre est noire de monde. On vient fêter l'un de ces aviateurs risque-tout, héros de Verdun, qui portent les derniers espoirs de l'arrière. On vient toucher du doigt ces jeunes amoureux miraculeusement réunis par la tourmente. On vient en secret rendre hommage aux siens morts au combat. Dans les yeux de Marie Aumoine, la mère, se lisent peur et résignation. Elle ose à peine se souvenir de l'été 1914 et des noces tragiques de Léon, son fils aîné, tué huit jours plus tard. Et Julien, son benjamin disparu depuis un an, n'a-t-elle pas accepté d'en faire le deuil ? C'est un pays gagné par le désespoir qui voit naître cette nouvelle année. Quatre présidents du conseil se succèdent. On tente encore de masquer l'échec de Nivelle, chef des armées, même si le nom de Pétain, son successeur, est dans toutes les bouches. S'ajoutant à la confusion, la défiance entre les Alliés. Les Anglais prêteront-ils main forte à l'ultime offensive du Chemin des Dames ? Jean, le quatrième fils Aumoine, spécialiste des missions d'espionnage, arpente le front en quête de renseignements auprès des laconiques serviteurs de la couronne. Sa mission accomplie, il n'a de cesse qu'il n'ait rejoint les soldats du 121e de Montluçon, ses copains d'enfance. Témoin de l'effroyable confusion qui règne à Compiègne, au Grand Etat-Major, il sait que le Chemin des Dames est ce piège mortel où cent mille Français sont tombés en deux jours. Mais dans son unité la révolte gronde. Le capitaine Aumoine arrivera-t-il à temps pour raisonner ses hommes ? Ces poilus qui défient la mort depuis trois ans vont-ils mourir au poteau d'exécution ? Des traîtres, les mutins de 1917 ? Des lâches, ces braves qui refusent d'aller à l'assaut à l'aveuglette ? Des condamnés à mort, ces bons enfants de la patrie ? L'heure est à la mutinerie dans l'armée française, et la folie guette Jean... Ainsi prend fin, par cette extraordinaire évocation - et après le succès des trois premiers volumes -, la suite romanesque de Pierre Miquel. Pour la première fois, l'histoire quotidienne d'une famille de la France rurale sacrifiée à la Grande Guerre. Le voyage au bout de l'enfer de ces millions d'hommes qui n'en sont pas revenus.

09/2002

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Littérature étrangère

Yoakum, un crime d'honneur

Nous sommes au début des années 80 dans une petite ville du Texas à quelque 130 km de San Antonio, semblable à toutes les petites bourgades du sud du Texas, un endroit où l'on respire déjà les parfums du Mexique tout proche. C'est une petite ville, écrasée sous le soleil. Elle semble tellement paisible mais, derrière les blanches jalousies fermées, se vivent des histoires qui dépassent notre imagination la plus débordante. Des histoires de folie, d'amour, de meurtre, de viol, de haine, des non-dits, le silence d'une population soumise à l'omerta du sud des Etats-Unis, là où on lave son linge sale en famille, où tout se sait mais rien ne se révèle, là où les secrets meurent avec ceux qui les détenaient Cet ouvrage est le récit d'un crime d'honneur, l'histoire d'une très jeune fille, devenue femme, qui revient chez elle après bien des années de fuite, de violence et de prostitution, elle revient pour présenter la facture à son violeur. Elle revient pour commettre le crime parfait qui lavera son honneur et celui de son frère, un crime d'honneur, un crime parfait. La vie tragique et peu banale de Yoakum est racontée par son jeune frère quinze ans après qu'elle lui a laissé les carnets où elle se raconte. Il a respecté son désir de faire connaître leur histoire. Peut-on parler ici de catharsis post mortem ? Probablement. Le récit, écrit à la première personne,commence à son retour, après une trop longue absence, dans cette petite ville de Yoakum dont elle porte le nom. Un long flash-back ramène à la genèse de l'histoire de Yoakum et de son petit frère Avis. Cette histoire pourrait être celle de n'importe quelle victime, mais elle est unique, poignante et d'une force qui donne à penser.

06/2020

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Sciences historiques

Le Marquisat de Cabris

Pierre-Jacques de Castel raconte l'histoire la plus complète du village de Cabris et de son terroir (Peymeinade, Spéracèdes, Le Tignet), pareil travail n'ayant jamais été réalisé. Nous découvrons... l'acte d'habitation de 1496, qui repeupla le village, après les ravages de la "peste noire", avec les paysans de Gênes, d'Olmée, de Saint-Agnès, de Menton... l'époque scandaleuse d'Antoinette "la tragique marquise de Cabris" qui, maîtresse de son intendant, fit assassiner son mari Jean II de Cabris, puis tour à tour ses deux fils qui étaient envoyés à la mort par le précipice au bord duquel était perché le château féodal... l'appel aux femmes pour creuser le port d'Antibes... les passages dévastateurs des troupes pendant les guerres des XVIIème et XVIIIème siècles... Nous rencontrons Louise, la dernière marquise, sœur de Mirabeau, son mari, JeanPaul II de Cabris, "le Fou", pour mieux comprendre les passions de la Révolution et le soulèvement de douze cents hommes contre le château et les moulins du seigneur... c'était la fin de trois siècles de servitudes !... Et, surtout, comme si nous entendions les villageois "en direct", nous suivons les procès-verbaux de l'honorable conseilh, élu annuellement, tenant ses réunions pendant des siècles dans la rue ou en pleine campagne, élaborant les procès retentissants et interminables contre les marquis, les marquises et le clergé... Une histoire turbulente et passionnante, comme la toile de fond d'un roman d'Alexandre Dumas. " Monsieur de Castel a fait s'écrouler des murs derrière lesquels poussiéreux, tant d'éléments nous étaient inconnus et, en historien perspicace, il nous convie à un très intéressant parcours sur deux millénaires ; c'est là un travail remarquable de recherche duquel est né ce document unique. En scrutateur du passé l'auteur a recueilli et rassemblé tant d'indices qui corroborent et témoignent, qu'imaginer pour ce pays ce que fut la vie des ancêtres n'est plus impossible... (Michel Joly, Maire de Cabris.)

05/1991

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Récits de voyage

De Saumur à Madagascar. Des coulisses obscures du PCF au grand soleil de l'Ile rouge

Embarquez à Marseille avec Guy sur le Pierre Loti. Destination Madagascar, l'Ile rouge de l'océan Indien. Un récit qui, longeant l'Afrique, vous transporte et passe du cocasse au tragique, du réalisme au poétique. En route vous rencontrez de simples gens et des personnages connus : deux Georges : Pompidou et Marchais. Deux présidents de la République malgache : Tsiranana et Ratsiraka. Un poète de la NRF : Robert Mallet. L'historien et homme politique malgache Charles Ravoajanahary que Ratsiraka fera torturer. Avec toujours en toile de fond : la sale guerre d'Algérie, pendant laquelle Guy n'est pas resté neutre. D'où - en début de roman - ce premier voyage, dans les coulisses du PCF. Deux lycées : à Saumur avec son Cadre noir, à Paris avec les menaces de l'OAS. Mais également de courageux militants pacifistes harcelés sans relâche par les sbires staliniens qui, en 1954, ont voté pour le départ du contingent en Algérie. Guy refuse d'obéir aux apparatchiks et poursuit son chemin d'idéaliste invétéré mais lucide. A peine arrivé à Tananarive pour y enseigner, un ordre parvient du cabinet de Pompidou : renvoyer immédiatement en France cet enseignant indésirable. L'intelligent courage d'un recteur, Michel-Henri Fabre, fait échec à la décision. Pour Madagascar Guy a le coup de foudre et n'accepte pas le mépris colonial. Sa passion pour la Grande lie, il vous la fera peut-être partager en évoquant - grâce à ce regard d'en bas et photos à l'appui - cultivateurs et citadins de tous âges, devins, guérisseurs et marchands. Sans oublier les colons, les animaux et les superbes paysages. En dépit d'obstacles inattendus, il va œuvrer pour Madagascar qu'il continue de considérer comme une seconde patrie. Mission accomplie, il revient en France où l'attendent de nouvelles aventures. Un cahier couleur de 48 pages illustre ce récit au style pétillant et plein d'imprévus grâce aux photographies prises par l'auteur et ses amis, Robert Mallet et Gaston Maufay. Avec quelques aperçus sur l'univers malgache si attachant.

12/2005

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Histoire de France

Jean Desparmet, mémoires 1937-1947. Avec un album photo

Ces mémoires sont une tranche de vie, celle d'un jeune homme débutant dans l'administration française dans l'ambiance tragique de la deuxième guerre mondiale. Elles décrivent la vie d'un citoyen de la France libre, combattant silencieux en marge des grands affrontements, comme il y en eut tant d'autres. Tout en menant sa vie de tous les jours il apporta sa contribution à la victoire contre le Nazisme. Jean Desparmet débuta sa carrière à Kasserine, un petit bled du Sud-Ouest tunisien, comme Contrôleur civil stagiaire du protectorat français de Tunisie. Il y resta en fonction de 1939 à 1947. Sa mission était d'administrer cette région perdue et surtout de faire fructifier une ferme voulue par le Résident général de Tunisie tant pour développer les ressources nourricières si nécessaires en temps de guerre que pour y placer et protéger les réfugiés, simples marins ou officiers, de la flotte républicaine espagnole. Dès la chute de la France, il s'engagea dans un réseau de résistance dont il fut un des initiateurs ainsi qu'un membre actif et enthousiaste. En juin 1941 le réseau Mounier fut découvert. Jean Desparmet échappa aux rafles policières et continua le combat seul sous la couverture de son poste de contrôleur civil. En septembre 1942, ne s'entendant plus avec les autorités, il cessa tout contact avec elles. Le territoire de Kasserine, aussi grand qu'un département français, demeura alors indépendant du gouvernement vichyste de Tunis jusqu'à la libération du protectorat par les forces alliées. Tout en menant sa guerre à sa façon, minant les ponts devant l'ennemi ou aidant les alliés par la mise à disposition des ressources de la ferme, il continua, grâce à l'allant des hommes de la flotte républicaine espagnole ainsi que des ouvriers tunisiens de la ferme, à enrichir le domaine agricole qu'on lui avait confié ainsi qu'à protéger ses administrés sans distinction, fussent-ils fonctionnaires, cultivateurs, bédouins, réfugiés, ou bien encore prisonniers de guerre et même pillards.

06/2015

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Critique littéraire

Georges Bataille. La fascination du Mal

Georges Bataille est partout. Maudit et fui de son vivant, il est sans cesse cité. Dès qu'on entre dans le champ des interdits, on se retranche derrière son œuvre colossale. Il serait, pour un peu, le responsable de ce dérapage nihiliste généralisé orchestré par les nouveaux dévots de la société du spectacle. Non, répond Pascal Louvrier, auteur de cette décapante biographie. Il n'est pas moderne, Bataille. Il est "contemporain de Lascaux ", pour reprendre la formule de Philippe Sollers, interrogé longuement, ici, par l'auteur. La fascination du Mal, chez Bataille, n'a rien à voir avec les fantasmes sodomites de l'homosexuel passif Max Aue, personnage repoussoir des Bienveillantes. Littell n'est pas Bataille. L'enjeu de la pensée bataillienne, absolument unique, c'est le maintien précaire, éprouvant, exigeant, de la contradiction entre rigueur et dépense, ivresse et connaissance, rire tragique et lassitude silencieuse. L'auteur revisite les grands textes de Bataille, en poussant l'analyse à l'excès, respectant ainsi la démarche de son sujet. Il devient Bataille lui-même, corps et esprit mêlés, expérience sans limites. Certains récits, comme Ma Mère et Madame Edwarda, prennent une dimension autobiographique troublante. On découvre, grâce aux récentes lettres publiées, un Bataille, amant sublime et abject, fou, entre autres, de Colette et de Diane, saintes de l'abîme. On le suit dans la forêt de Marly, penseur iconoclaste prêt au sacrifice humain. On le surprend, ivre, en compagnie de son ami André Masson, rédigeant en Espagne Le Bleu du ciel, chef-d'œuvre de lucidité, au cœur d'une époque qui acceptait, par lâcheté et bêtise, de valser avec le nazisme. Car Bataille fut le premier à étudier les mécanismes psychologiques du fascisme afin de le combattre efficacement. Pascal Louvrier le réaffirme, documents inédits à l'appui. Biographie, donc, rejetant la falsification et l'arrimage dont sont trop souvent victimes la vie et l'œuvre de Bataille. Le mot de désordre ? Refuser haut et fort, dans un style lumineux et elliptique, le nihilisme universel, c'est-à-dire le Bien actuel.

06/2008

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Histoire de France

Jean Zay. Le ministre assassiné (1904-1944)

Député radical-socialiste à 28 ans, ministre de l'Éducation nationale et des Beaux-Arts de 1936 à 1939, Jean Zay fut assassiné par la milice avant même d'avoir eu 40 ans, le 20 juin 1944. Pourquoi ce destin hors du commun, cet accès précoce à de très hautes responsabilités et cette fin tragique ? Pour répondre à ces questions, on retrace ici simplement et clairement la vie et l'action de Jean Zay : ses origines familiales, sa formation, son ascension politique, puis son rôle à l'Éducation nationale sous le Front populaire. Par ses projets, ses décisions, sa méthode et son style, il fut un grand ministre réformateur : classes de fin d'études primaires, sixièmes d'orientation, activités dirigées, sport à l'école, mise en réseau des centres d'orientation, création du CNRS. Chargé des Beaux-Arts, il leur donne, résolument soutenu par un mouvement de fond à la fois moderniste et démocratique, une inspiration nouvelle qui annonce les enjeux de la "Culture" d'après-guerre : réforme de la Comédie-Française, premières subventions aux "jeunes compagnies", nouveaux musées, soutien à la lecture publique, liens Culture-Loisirs, festival de Cannes... Après Munich, c'est dans le gouvernement l'un des ministres les plus fermes dans la volonté de résister à l'Allemagne nazie. Les collaborateurs dénonceront d'ailleurs en lui un fauteur de guerre, coupable de ne pas avoir fait la paix avec Hitler. Suprêmement intelligent et cultivé, actif, organisé, ouvert, Jean Zay tranchait sur la grisaille du personnel politique d'alors. De plus, sa réussite lui promettait un rôle majeur dans les gouvernements à venir. Mais il représentait tout ce que Vichy détestait. Aussi, après un procès proprement scandaleux, le nouveau régime le condamna-t-il à la détention à perpétuité. Emprisonné à Riom pendant toute la guerre, il est finalement exécuté au coin d'un bois. Ainsi finit tragiquement un ministre éminemment sympathique, efficace et moderne, qui avait mis en mouvement l'école républicaine et fait lever de grands espoirs.

05/2015

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Théâtre

Fin de partie

Dans Fin de partie il y a déjà cette notion d'immobilité, cette notion d'enfouissement. Le personnage principal est dans un fauteuil, il est infirme et aveugle, et tous les mouvements qu'il peut faire c'est sur son fauteuil roulant, poussé par un domestique, peut-être un fils adoptif, qui est lui-même assez malade, mal en point, qui marche difficilement. Et ce vieillard a ses parents encore, qui sont dans des poubelles, son père et sa mère qu'on voit de temps en temps apparaître et qui ont un très charmant dialogue d'amour. Nous voyons deux êtres qui se déchirent, qui jouent une partie comme une partie d'échecs et ils marquent des points, l'un après l'autre, mais celui qui peut bouger a peut-être une plus grande chance de s'en tirer, seulement ils sont liés, organiquement, par une espèce de tendresse qui s'exprime avec beaucoup de haine, de sarcasme, et par tout un jeu. Par conséquent, il y a dans cette pièce - qui est à un niveau théâtral absolument direct, où il n'y a pas d'immense symbole à cher-cher, où le style est d'une absolue simplicité -, il y a cette espèce de jeu qu'ils se font l'un à l'autre, et qui se termine aussi d'une façon ambiguë parce que le suspense dérisoire de la pièce, s'il y a suspense, c'est ce fils Clov, partira-t-il ou non ? Et on ne le sait pas jusqu'à la fin. Je dois dire aussi que c'est une pièce comique. Les exégètes de Beckett parlent d'un " message ", d'une espèce de chose comme ça. Ils oublient de dire le principal, c'est que c'est une chose qui est une découverte du langage, de faire exploser un langage très quotidien. Il n'y a pas de littérature plaquée, absolument pas. Faire exploser un langage quotidien où chaque chose est à la fois comique et tragique.

03/2015

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Généralités médicales

Esquisses pour une éthique du soin

Ce livre interroge une éthique du soin traversée par différents enjeux et conflits postmodernes qui peuvent la fragiliser, la mettre à mal, mais aussi lui redonner toute sa raison d'être. Il parcourt notamment les champs suivants Le politique : Quelle éthique pour les Comités d'éthique ? L'éthique peut-elle faire l'épreuve du politique et de l'économique ? Quelle part de croyance dans la médecine ? La médecine vient-elle remplacer le religieux ? Faut-il éradiquer le mal et la maladie, ou sont-ils la condition de la liberté de l'homme ? La "bonne mort" réalité ou illusion ? L'institutionnel : Qu'est-ce que l'éthique, quel est son rôle au sein de l'institution ? Faut-il redonner place au tragique, au conflit, à l'imaginaire dans l'institution ? L'hôpital : machine à guérir ? L'institution de santé pour le meilleur et pour le pire ? Comment faire de la prévention sans tomber dans la prédiction ? Le management : Augmenter la performance, ou la puissance d'agir des professionnels ? Manager et soigner à l'hôpital au risque d'y perdre son âme ? Quel rôle joue le management dans les pathologies institutionnelles ? Les groupes de réflexion doivent-ils faire l'épreuve de leur psychisme ? Mettre en place une réflexion éthique : musique classique ou musique jazz ? La qualité et gestion des risques : Peut-on faire de l'événement indésirable un événement "désirable"? La démarche qualité combat de catch ou combat de boxe ? Quel discours traverse la déclaration des événements indésirables ? Le soin : La médecine : art ou science ? Quels outils d'évaluation du soin ? Pourquoi suis-je malade ? Bons médecins et patients méritants, est-ce bien cela soigner ? Peut-on soigner au risque de hair son patient ? Pourquoi la relation entre médecin et malade est-elle si souvent insatisfaisante, voire malheureuse ? De quelle dignité parlons-nous ? Les 29 esquisses de cet ouvrage visent à rouvrir la question de l'éthique en santé. Descendant au plus profond des institutions, elles entreprennent une remontée vers une possible éthique du soin.

10/2019

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Littérature française

Moze

" Faut-il rendre justice à Moze ? Que peut-on lui rendre ? Que lui a-t-on pris ? Sa vie, sa liberté, ses biens, son honneur ? Peut-on les lui rendre ? Que lui a-t-on fait ? On l'a désarmé, abandonné ? On lui a menti ? On l'a utilisé, exploité, méprisé ? On ne peut rien lui rendre. Et que peut-on me rendre ? Il va falloir trouver. Me donner ce qu'on ne peut me rendre ! Moze était mon père, un père que je n'ai pas eu. Un père qui ne l'était pas. Maintenant qu'il est mort, serait-il devenu un martyr ? Moze avait honte de ce pays où il vivait. Il avait honte pour ce pays. Encore plus que pour lui. " Z.R. En Algérie, Moze a échappé au massacre des harkis. En 1962, il est arrêté et emprisonné. En 1967, il s'évade et arrive en France avec sa famille. Le matin du 11 novembre 1991, après avoir salué le monument aux morts, Moze se suicide en se noyant dans l'étang communal. Plus de dix ans après sa mort, sa fille tente de rendre compte de ce geste, celui d'un homme qui n'a été ni soldat, ni exilé, ni apatride, ni paria, mais banni. Un homme sans peuple et sans pays. Sans légitimité aucune. Si la littérature ne fera pas le compte de la guerre d'Algérie, ce livre dit pourtant la fabrique de cet homme-là : le colonialisme et ses excès, l'ignorance et le mépris, l'absurdité tragique d'une situation et en toute fin la bêtise des hommes. Par-delà le témoignage, par-delà l'évocation d'une famille marquée par une existence solitaire, l'écriture de Zahia Rahmani, magistralement tendue, concise et pudique, convoque une déchirure, un doute, une plainte, d'une vérité bouleversante. Moze nous parle de tous les laissés-pour-compte de l'histoire et de la douloureuse difficulté d'en assumer la filiation. De l'impossibilité d'échapper à ses pères.

03/2003

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Poches Littérature internation

Spring Hope

"Devant moi, suis-je tentée de dire maintenant, il n'y a que le passé. Une tentative véritablement folle de faire s'écouler le temps à rebours" Tout commence par le goût métallique d'une pièce de monnaie sur la langue d'une enfant, par le doigt de la mère lui fouillant la bouche pour lui ôter cette pièce, premier souvenir d'une conscience qui s'éveille parmi les chiens et les poules, dans une grande maison carrée de la Caroline du Sud, où derrière les rideaux de mousseline, sous la glycine et les magnolias, vivent Eve, ses frères, ses parents, tous ces êtres qui passent dans le monde comme des rêves. Et tout s'achèvera dans un autre siècle, dans les vieux paysages dévastés, lorsque la mère devenue poussière se sera abîmée dans sa vie intérieure, dans les décombres de ses poèmes. "Parfois, en lisant, elle était submergée par la beauté et pleurait. Parfois je pense que la beauté la rendait folle." Devenue vieille et maigre à son tour, assise au même petit bureau où elle a vu sa mère souffrir de n'être pas Baudelaire, Mallarmé ou Rimbaud, Eve brûle ses dernières forces à ressusciter le passé, à exhumer le monde perdu dans l'espoir de parachever l'oeuvre de sa mère et d'offrir un peu de paix à cette âme déchirée. C'est ainsi que du fond de cette terre tragique, dont rien de bon n'était censé sortir, s'élèvent les visages anciens, renaissent les parfums, les couleurs, les bruits et les sensations d'une vie en partage. Et c'est dans ces interstices de la pensée où toutes les époques convergent, dans le langage mystérieux du souvenir, et non pas dans les cahiers noircis de poèmes, que l'oeuvre véritable s'élabore : la mère chercha l'art dans les espaces infinis de l'idéal, mais l'art était dans la vie et les choses minuscules, dans les mille petits riens de chacun, à la portée immédiate de la main." Sylvain Trudel.

03/2015

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Philosophie

Les promesses du monde. Philosophie de Max Weber

Désolation d'un monde totalement administré, irruption d'une violence alliant irrationalité et sophistication technique, conflit de valeurs irréconciliables : Max Weber a envisagé les catastrophes d'un siècle qui nous fait souvent douter de la raison. Ces catastrophes même ont conduit le plus souvent à ne privilégier que quelques thèmes isolés de l'oeuvre du sociologue pour la résumer : " désenchantement du monde ", " cage d'acier ", "guerre des dieux ". Mais il restait, comme le fait ici Pierre Bouretz, à découvrir la dynamique d'une philosophie dans tous ses moments. Au commencement, il y a, chez Weber, une méthode : tirant argument de la mort des prophéties religieuses, philosophiques et politiques, il cherche avant tout les faits pour comprendre et les causes pour expliquer le concept de civilisation, son histoire et son destin. L'architecture de l'oeuvre dévoile cette intention profonde. Relevant le défi de Hegel et de sa " Phénoménologie de l'esprit ", Weber prétend reconstruire l'univers de l'action en traçant les liens entre l'individu et l'institution, afin de connaître les formes de la liberté. Son projet peut alors se lire comme le dernier programme de l'idéalisme allemand. Mais, en dessinant le trajet d'une histoire universelle comme procès de la rationalisation et du désenchantement, il rompt avec les idéaux d'émancipation des Lumières et jette sur le siècle un jour crépusculaire, reflet d'une fascination nietzschéenne pour les éclats ou le vide. Nul n'était plus conscient que lui des paradoxes du politique, de cette expérience de l'Etat et du droit qui veut effacer la violence de l'ordre des relations humaines sans parvenir toutefois à rendre compte de l'expérience du mal. De là viennent et la trajectoire et la tonalité de son oeuvre, forme typique d'une conscience tragique du siècle douée d'une extraordinaire capacité d'anticipation mais qui se déchire et s'abandonne à son propre déchirement. Quelque chose comme la conscience malheureuse de l'Europe au XXe siècle.

04/1996

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 13, Naturalisme, pas mort ! (1886-1888)

Cette nouvelle édition des Œuvres complètes de Zola est originale à un double titre : elle est la première du genre à adopter un dispositif chronologique, en vingt brèves périodes, de 1858, date de l'arrivée du jeune Emile Zola à Paris, à 1902, date de sa mort. On suivra ainsi, de volume en volume, l'évolution de sa carrière et de son œuvre, et leur relation à l'histoire contemporaine. Ces coupes successives dans le temps ont également le mérite de mettre en évidence les connexions mutuelles des rouvres par delà la diversité de leurs contenus et de leurs formes ; elle réunit, pour la présentation et le commentaire historique et critique des rouvres, les meilleurs connaisseurs de Zola et de son rouvre. Après une introduction générale, chaque rouvre fait l'objet d'une notice. Dans chaque volume, on trouve d'abord les rouvres narratives (romans, contes et nouvelles), puis le théâtre, les chroniques, les œuvres critiques et la correspondance. Le tome 13 des Œuvres complètes recueille trois romans L'Œuvre, La Terre, Le Rêve, un drame, Renée, une série d'entretiens avec Zola, tous publiés de 1886 à 1888. Dans L'Œuvre, Zola fait revivre la fièvre de création qui a saisi la jeune génération des peintres du " Plein Air ", après le célèbre Salon des Refusés (1863). Le roman qui suit est selon ses propres mots " le poème vivant de la terre " et de la vie paysanne, un grand récit de désirs et de passions, où se mêlent le burlesque et le tragique. Le Rêve change de note, mais ce roman de la foi et de la chasteté est moins pur qu'il n'y paraît... Le volume se complète d'interviews précieuses pour la connaissance des intentions de Zola et de ses réactions à l'accueil de la critique, d'un choix de lettres et des documents chronologiques et bibliographiques habituels.

04/2006

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Poésie

L’autre moitié du songe m’appartient

Une découverte saisissante, comme il en arrive rarement. Une jeune femme, morte à vingt ans au matin de Noël il y aura trente ans le 24 décembre 2020, dont les poèmes soudain nous parlent au plus vif, et nous bouleversent par leur sens du tragique et leur rude lumière. Comme en témoignent ces vers qui ne laissent pas indemne : "Cela ira / Je n'ai pas peur du noir / Et puis il n'y a pas de vautours / Dans les étoiles". Alicia Gallienne aura traversé le champ magnétique de la poésie comme l'une de ces sublimes comètes qui, un peu par miracle, illuminent et foudroient. Preuve que la mort n'a pas toujours le dernier mot. Une existence si brève, si intensément et amoureusement vécue, car si tôt menacée, qu'elle aura laissé une empreinte des plus inouïes dans la mémoire de tous ceux et de toutes celles qui l'ont connue. Une insolite jeunesse, partagée entre cette frénésie de vivre et les affres de la maladie. Entre la lecture de Cioran, De l'inconvénient d'être né, et la vie parisienne. De Jonathan Livingston le goéland à Belle du Seigneur, en passant par Si c'est un homme, Le Gai savoir ou encore le Manuscrit trouvé à Saragosse, tout en abusant des Marlboro qui lui piquent les yeux. Par jour de fol anniversaire, c'est une fête au Lido, au Balajo ou chez Castel. Par jour de solitude, ce sont les mots d'Oscar Venceslas de Lubicz-Milosz ou du poète de Sueur de Sang qui la comblent. Quant à ses longues nuits d'insomnies, Alicia Gallienne les voue à l'écriture, passionnément. Pour avoir tant attendu, ce livre paraît peut-être à son heure, puisqu'il fait escorte au Printemps des Poètes 2020, sur un thème qu'Alicia n'aurait pas renié : Le Courage. "L'amour d'Alicia, c'est un fil qu'elle a tissé de ses mots..." écrit son cousin Guillaume Gallienne dans la postface à ce recueil inédit, comme une ardente déclaration d'admiration et de reconnaissance.

02/2020

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Littérature étrangère

La ville d'un seul habitant. Poèmes

Auteur dramatique reconnu, Matéi Visniec a publié plus d'une vingtaine de pièces et recueils de brèves théâtrales. Il est fréquemment joué un peu partout, et plus particulièrement en France et en Roumanie, son pays d'origine. Son théâtre est de la nature d'un miroir grossissant qui réfléchit, avec humour et lucidité, l'image d'un monde à la dérive où grotesque, tragique et poésie cohabitent. Avant de s'établir en France en 1987 et d'adopter la nationalité puis, rapidement, la langue françaises, lorsque jeune écrivain, il tentait de s'exprimer dans son pays natal sous le régime des Ceausescu, Matéi Visniec écrivait en roumain. A la fois du théâtre et de la poésie. Nourri de Kafka, de Lautréamont, de la littérature française, du mouvement dadaïste, des récits fantastiques, de la poésie onirique et du théâtre de l'absurde, il ne pouvait que se détourner du réalisme socialiste. Si bien que l'ensemble de son théâtre était frappé d'interdiction, tant à la représentation qu'à la publication, alors même que ses pièces circulaient sous le manteau dans le milieu littéraire roumain. En revanche, sa poésie, plus allusive, plus épurée et plus métaphorique, échappait à la censure et lui valait le Prix du meilleur livre de poésie avec Le sage à l'heure du thé en 1984. Une poésie de résistance, proche d'un certain surréalisme mais d'une lecture assez aisée qui, à l'image des histoires drôles très appréciées pour détourner les interdits sous les régimes totalitaires, n'avait pas d'autre ambition que celle affichée par son théâtre : dénoncer la manipulation des gens et le lavage de cerveau dont ils étaient les victimes. Dans sa poésie comme dans son théâtre, Matéi Visniec cultive le texte court, l'humour grinçant et incisif, le sens aigu de l'absurdité du quotidien... C'est cette poésie que le présent recueil vous invite à découvrir.

10/2010

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Psychologie, psychanalyse

Louis II de Bavière et ses psychiatres. Les garde-fous du roi

Roi des opéras de Wagner plutôt que roi d'opérette, atteint de folie plutôt que d'excentricités romantiques, le roi Louis II de Bavière continue, plus d'un siècle après sa mort mystérieuse, d'attiser les passions. Le Bavarois de la rue s'obstine à voir dans le "dernier roi du siècle", comme le disait Verlaine, une victime politique de la Prusse de Bismarck ; les âmes romantiques et révolutionnaires vénèrent son sacrifice sur l'autel d'une société pudibonde et hypocrite ; les détracteurs de la psychiatrie enfin dénoncent le scandale de l'expertise médico-légale à travers le forfait de von Gudden. Ce livre raconte la rencontre et la mort commune du roi Louis II et de son psychiatre von Gudden. S'y trouve retracée l'histoire de la Bavière, de la dynastie des Wittelsbach, de la très libérale mais contradictoire Constitution de 1948 qui, à la manière du fameux double-lien, porte en germe quelques-uns des futurs malheurs de Louis II. L'auteur décrit ensuite avec empathie et humour la vie de ce roi excentrique, son amitié sulfureuse avec Richard Wagner, son amour platonique pour sa cousine "Sissi" et son aversion pour sa fiancée Sophie, sa passion de construire des châteaux espagnols en Bavière, sa destitution romanesque et sa fin tragique. Parallèlement revit devant nous le psychiatre Bernhard von Gudden, sa vie quotidienne, mais aussi son oeuvre de neuroanatomiste et son engagement de clinicien, propagateur de nouvelles méthodes de traitement plus libérales et humanistes. L'expertise psychiatrique, reproduite et traduite ici avec quelques autres documents de l'époque, est interprétée et replacée dans le contexte de la psychiatrie allemande du XIXe finissant. Au-delà du scandale déontologique des conditions très particulières d'une expertise non moins particulière, nous découvrons alors un document charnière de l'histoire de la psychiatrie qui fait de la maladie de Louis II le prototype de ce que Kraepelin, élève de von Gudden, appellera désormais démence précoce.

05/1998

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Histoire internationale

Mihailovic, Héros trahi par les Alliés (1893-1946)

Le 17 juillet 1946, le général Draza Mihailovic est fusillé par les communistes yougoslaves au terme d'une parodie de procès. Avec sa mort disparaît le chef de la résistance monarchiste anti-allemande, dernier obstacle à la conquête de la Yougoslavie par Tito. Né en 1893 au coeur de la vieille Serbie, décoré à de multiples reprises durant les deux guerres balkaniques (1912-1913) et la Première Guerre mondiale, Mihailovic intègre ensuite l'état-major de l'armée yougoslave. Après un séjour de quelques mois en France, il est nommé attaché militaire à Sofia puis à Prague. Ses avertissements contre le danger allemand ne sont pas entendus : la Yougoslavie est balayée en quelques jours par l'offensive du IIIe Reich d'avril 1941. Refusant la défaite, il rejoint le plateau de Ravna Gora où il crée la première guérilla de résistance en Europe occupée. En quelques mois, des dizaines de milliers d'hommes se rangent derrière lui, pour une Yougoslavie libre et royale. Depuis Londres, le roi Pierre II le nomme ministre de la Guerre du gouvernement yougoslave en exil. Après l'entrée en résistance des partisans de Tito en juillet 1941 et l'échec d'une action commune contre l'ennemi nazi, les troupes de Mihailovic doivent combattre sur plusieurs fronts : contre les Allemands, contre les ustasi croates alliés de Hitler, enfin contre les communistes. D'abord considéré comme le héros du monde libre par les Alliés, « le Chouan de Serbie » est abandonné par ceux-ci après des tractations entre Churchill et Staline. Les titistes ne parviennent à s'emparer de lui qu'en mars 1946 alors qu'il est encore à la tête d'une armée de plusieurs dizaines de milliers d'hommes. Draza Mihailovic fut autant victime de l'infiltration des services d'espionnage alliés par les agents communistes que par le cynisme et la lâcheté de l'Occident. Surtout, son destin tragique incarne celui de nombreux peuples européens, victimes successives de deux totalitarismes du XXe siècle.

02/2011

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Sciences politiques

Sylvia. Une vie au sein du Mossad

Pour la première fois, un cadre du Mossad raconte les opérations les plus secrètes d'un service mythique, en rédigeant la biographie d'une femme qui a marqué tous ceux qui ont travaillé avec elle : Sylvia Rafaël. Née en Afrique du Sud d'un père juif et d'une mère chrétienne, aussi belle qu'indépendante d'esprit, la jeune Sylvia rejette un avenir tout tracé de femme au foyer pour émigrer en Israël. Fervente sioniste, elle est repérée et recrutée par le Mossad, où elle montre des qualités exceptionnelles. Formée aux opérations spéciales, volontaire pour les missions les plus périlleuses, elle est envoyée à Paris dans les années 1960 en tant que photographe. Après le massacre des athlètes israéliens aux jeux Olympiques de Munich en 1972, elle participe à la traque des membres de Septembre noir et de leur "cerveau" , Ali Hassan Salameh, et à l'épisode tragique de Lillehammer au cours duquel l'équipe du Mossad abat un jeune Marocain. Arrêtée par la police norvégienne, Sylvia est jugée et passe deux ans et demi en prison. Elle y tombe amoureuse de son avocat, Annaeus Schjodt, un ténor du barreau norvégien qui mobilise les plus hautes instances du pays pour obtenir sa libération. Récit à suspense, témoignage inédit sur les rouages du Mossad, destin incroyable d'une des plus grandes espionnes du siècle, Sylvia est aussi l'hommage d'un maître-espion à la plus douée de ses élèves. Né en 1937, Moti Kfir, ancien directeur de l'école d'entraînement des Opérations spéciales de l'Unité 188 (renseignements de l'armée israélienne), fut pendant plusieurs décennies un pilier du Mossad. Il fut, dans les années 1970, le supérieur de Sylvia Rafaël en Europe et participa activement à la formation des nouvelles recrues. Né en 1936, Ram Oren, est un journaliste et un romancier parmi les plus connus en Israël. Ancien avocat, auteur de vingt-cinq ouvrages, il a été surnommé le "John Grisham israélien" .

11/2013

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Critique littéraire

Correspondance. 1919-1935

Singulier destin que celui de ces lettres ! Traitant de sujets "sensibles" en des temps de "guerre froide", leur publication fut différée pendant quarante ans (de 1947 à 1987) car il s'agissait là d'une véritable bombe idéologique. Cette correspondance croisée, bien loin de n'être que l'évocation de la rencontre et de l'amitié entre ces deux hommes, est aussi et surtout un document psychologique et un acte politique. En 1987, quelque peu hâtivement, fut proposée une version aux transcriptions incomplètes ou réécrites ("francisation" des textes d'Istrati). En 1990, une nouvelle édition parut, mais ans l'indispensable fidélité aux autographes. Il convient d'en procurer enfin une version intègre, à défaut de pouvoir être intégrale, des lettres ayant été perdues, voire détruites. Ainsi, par souci d'authenticité et afin de rendre évident le travail opiniâtre d'Istrati pour maitriser une langue qui n'était pas celle "maternelle", c'est le texte brut des lettres qui est donné, toute francisation étant exclue. Cette correspondance nous renseigne sur une "politique de l'Amitié" telle que la concevait et la vivait chacun d'eux, sur leurs illusions et leurs contradictions quand ils entendaient ériger une mythique "indépendance de l'Esprit" face aux pouvoirs et aux totalitarismes du XXe siècle. Elle révèle aussi que, l'Histoire ayant fait irruption plus qu'en d'autres siècles dans la vie des peuples et des individus, amitiés et amours n'ont pu y échapper et, parfois, n'y ont pas résisté... C'est ce qu'il advint à ces deux hommes. A la fusion lyrique des débuts succède la prise de conscience de divergences irréversibles. Ces lettres sont inséparables des engagements comme des errements politiques de l'époque, où le refus de l'indifférence, le courage, l'exigence de vérité ont pu se transformer en crédulité, en sectarisme. La fin ne peut qu'être tragique. André Gide pensait que le monde serait sauvé par "les hérétiques" et non par les conformistes. Aux lecteurs d'en juger sur pièces.

05/2019

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Photographie

Marilyn Monroe

"Ce livre est en réalité deux livres. C'est à la fois une biographie et une rétrospective iconographique d'une actrice qui aura sans doute vécu sa plus grande histoire d'amour avec l'objectif des appareils photos" , commentait Norman Mailer en 1973 dans sa biographie, Marilyn. TASCHEN a réuni le texte originel de Mailer et les photographies prises par Bert Stern lors de la légendaire "Dernière Séance" - qui a donné, de l'avis général, les photos les plus intimes jamais prises de Marilyn - pour créer un hommage à l'image d'une femme, qui, au moment de sa mort en 1962, évoquait dans le monde entier et pour toute une génération le symbole absolu du glamour et de l'érotisme. Mais si son public l'adorait et l'acclamait, sa vie privée restait celle d'une petite fille perdue, recherchant éperdument amour et sécurité. La Marilyn de Mailer est à la fois magnifique, tragique et complexe. Alors qu'il retrace la vie de l'actrice - de son enfance déprimante jusqu'aux circonstances mystérieuses de son décès - elle apparaît progressivement comme le symbole de l'étrange décennie pendant laquelle elle a régné sans partage sur Hollywood. Ce livre, conçu par Lawrence Schiller, collaborateur de Mailer sur 5 de ses livres, associe l'imposant texte de l'auteur aux photos pénétrantes de Stern, qui saisissent Marilyn à 36 ans. Photographiée pour le magazine Vogue pendant trois jours à l'hôtel Bel-Air, Marilyn ne s'était encore jamais livrée de manière si intime, jamais révélée aussi incroyablement belle. Six semaines plus tard, et dans d'étranges circonstances, elle mourait. À travers cette synthèse audacieuse d'un classique de la littérature et d'une séance photo légendaire, Mailer et Stern lèvent le voile de confusion qui entoure Marilyn - femme, vedette, sex-symbol - donnant à voir au plus près une icône dont la personnalité demeure, aujourd'hui encore, aussi énigmatique qu'évanescente.

07/2022

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Littérature étrangère

Un fil rouge

Sous la forme d'un puzzle narratif, Un fil rouge, premier roman de Sara Rosenberg, raconte l'histoire de Julia Berenstein, jeune femme engagée dans l'action révolutionnaire en Argentine, dans les années soixante dix. A travers le discours et la perception des personnes qui l'ont connue, le lecteur découvre petit à petit l'histoire des disparus dans un contexte de lutte armée et de " guerre sale ". La polyphonie et les différentes modalités d'écriture, de même que la construction labyrinthique du roman obligent à une lecture active grâce à laquelle le lecteur doit se faire sa propre idée sur ce moment historique tragique. Une voix peu à peu s'impose, celle de Miguel, ami de Julia, qui veut faire un film sur elle en interrogeant tous ceux qui ont croisé son chemin, l'ont aidée, aimée, incomprise ou trahie jusqu'à sa disparition. Découvrir Julia c'est aussi mettre à nu les assassins et ses complices, qui n'ont pas pu, ni ne pourront, en finir avec les souvenirs, l'amour, ni la mémoire furieuse. Sur les traces de Julia, Miguel est en quête de vérité, mais faire ce film sur l'amie d'enfance à jamais perdue est aussi une façon de faire son deuil, en rendant une présence à la défunte absente. Authentique et émouvant, Un fil rouge tente de restituer la douleur de ceux qui restent, leur incompréhension face à la violence. C'est une des allégations les plus lucides contre les dictatures de ces derniers temps comme seule peut le faire une femme qui a vécu dans sa propre chair ce qu'elle raconte. Dans ce roman politique et poétique, Sara Rosenberg rend compte de la situation concrète de l'Argentine tout au long des années 70 : injustice, révolution et surtout beaucoup de peur. Elle nous livre une vision contrastée et juste d'une période récente où la quête d'un idéal de justice sociale a laissé place à l'affrontement armée, la terreur et le désespoir de toute une génération.