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Poésie

Je cherche l'obscurité. Poèmes 1866-1871

Cette édition regroupe un choix parmi les poèmes écrits par Emily Dickinson au lendemain de la Guerre de Sécession. Si les 5 années de la guerre ont coïncidé avec la période la plus intense de son activité poétique (937 poèmes entre 1861 et 1865), les cinq années qui suivent marquent un grand silence : 72 poèmes seulement de 1866 à 1870. Une forme de repli, et une intensité confiée à l'infime. Une lutte même, secrète, sous-jacente, contre "le givre de la mort" , contre le malheur et la séparation. C'est le livre du vent après la guerre, le vent qui emporte tout, et terre chez eux les êtres, les montagnes et les forêts, qui bouleverse l'est et l'ouest, renverse l'horizon. C'est une recréation du monde à l'échelle du poème, une quête fragile de printemps et de paradis, alors que l'obscurité tombe, que la neige recouvre le paysage. C'est la Genèse et l'Apocalypse contenues dans un chant d'oiseau. Emily Dickinson, qui parlait plus facilement aux fleurs qu'aux êtres vivants, joue dans le dos du jour, en quête de transfiguration, de renouveau et d'un lieu débarrassé des larmes, même si elle se sait parmi les morts, bien qu'en vie. Et c'est depuis cet entremonde qu'elle nous parle. Après ces cinq années qui résonnent comme une réponse muette aux cinq années de la guerre, le bruit des batailles finit par ressurgir dans les 48 poèmes de l'année 1871 : tambours qui cognent dans le néant, baïonnettes amères, canons sans gloire, Emily Dickinson évoque les héros couchés dans la terre au simple rang des hommes. L'oubli et l'urne, dit-elle, sont la seule rétribution. Même si, dans son monde si vivant offert aux abeilles, aux fleurs et aux oiseaux, l'invisible est toujours à portée de la main. Avec Je cherche l'obscurité, nous continuons d'éditer la poésie d'Emily Dickinson en proposant un choix par années, qui permet de montrer les grandes lignes de force et les évolutions de son écriture poétique. Nous ne jouons pas sur les tombes se concentrait sur les poèmes de 1863 qui fut son année la plus prolifique, Un ciel étranger (cité dans les 100 livres de l'année 2019 du magazine Lire) portait sur l'année 1864, et Ses oiseaux perdus sur les dernières années de sa vie, de 1882 à 1886. Chaque volume est accompagné en postface d'une évocation d'Emily Dickinson par une poétesse d'aujourd'hui : Flora Bonfanti, Maxime Hortense Pascal, Caroline Sagot Duvauroux, et pour la présente édition Raluca Maria Hanea.

11/2021

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Pléiades

Oeuvres de Jules Renard Tome 1

"Que cherche donc Renard quand il écrit ? La vérité et la perfection. Il n'était évidemment pas le seul, ni le premier. "La nature, donc, la nature et la vérité", s'écriait Hugo dans la Préface de Cromwell. Déjà bien avant lui, Boileau avait proclamé "Rien n'est beau que le vrai". Après les classiques et les romantiques, les réalistes et les naturalistes prétendaient à leur tour à cette "vérité", s'attachant à observer et à rendre la vie, sans aucun parti pris, le plus fidèlement, le plus exactement possible. Mais Renard se refuse à écrire comme eux des nouvelles, des romans, des pièces de théâtre où, malgré tout, l'art vient "arranger" la vie. Il veut une littérature qui ne soit pas trop de la "littérature", un théâtre qui ne soit pas trop "théâtre". Cet écrivain s'assied devant la table nue, devant la page blanche. Avec quoi remplira-t-il, de son écriture soigneuse, ses grandes feuilles de papier quadrillé ? Renard n'est pas un écrivain doué. Il n'a pas l'aisance et la facilité d'un Giraudoux, par exemple, qui, tout de suite, se met à écrire et se laisse aller, avec bonheur, à sa fantaisie. Et d'abord, il écarte les suggestions de l'imagination, qu'il dit avoir tuée par horreur du mensonge, et qui ne pourrait que l'égarer dans sa quête de vérité. Il est bien capable de concevoir un drame symbolise, Le Retour du poète, mais la peur de n'être pas vrai l'empêche de l'écrire. Il écarte aussi les livres des autres, et n'exploite pas le fait divers. Il n'écrira consciencieusement que des pages, quelques phrases, inspirées par ce que la vie la plus "quotidienne" pourra lui fournir, des "choses" vues, petites gens, petites choses : une rencontre, la pluie, la neige, des mots d'enfants, les animaux, les paysans, ses domestiques de Chaumot, sa cuisine, la promenade ou la chasse. On peut juger bien minces, insignifiants, les sujets des "proses" de Renard : un maçon au travail, un paysan qui fauche, un pinson qui chante, un oiseau qui plane. Renard s'en rendait parfaitement compte. Ce qu'il écrivait lui semblait parfois une littérature de furet. Et Bellessort le qualifiait de "termite de génie". A ses pages courtes, faites de phrases brèves, Renard donnait volontiers des titres diminutifs : Homuncules, Cocottes en papier, Minutes de la vie, Petites bruyères. Il travaille menu. "Pattes de mouche", disait Claudel. "Scalp de puces", disait je ne sais qui". Léon Guichard.

11/1970

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Littérature française

Journal de Diogène

Ce Journal de Diogène est une réécriture contemporaine de la vie de Diogène le cynique, célèbre figure de l'antiquité qui vivait dans une jarre en marge de la société. Cédric Le Penven s'appuie sur les événements saillants de la vie du philosophe provocateur et virulent, tels que racontés dans Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres par Diogène Laërce au IIIe siècle. Avec sa chienne Arga qui est son seul compagnon, le Diogène d'aujourd'hui vit en surplomb de la ville, près d'un centre commercial en bordure d'autoroute. Dans ce monde de parkings, de baies vitrées et d'agents de sécurité, le clochard affamé se nourrit de poubelles et de sa détestation de ceux qu'il appelle ses "frères humains" , dénonce les travers d'un mode de vie vissé à la surconsommation, l'aliénation au travail, les vies à crédit et les antidépresseurs. Si Le Penven n'édulcore rien des outrances de son modèle antique - invectives acerbes, scatologie, cynisme noir -, sa volonté de retour à la nature trouve de puissants échos avec l'urgence écologique contemporaine. Un rapport au monde, au sol, aux étoiles, le plaisir d'entendre la neige crisser sous les pieds, de s'asseoir au bord du fleuve et de regarder "l'eau qui fumait dans l'aube" , d'oublier son regard dans la nuit. Il existe tout autour de nous quelque chose de plus vivant que nous et à quoi nous tournons le dos. Diogène se veut loin des hommes sous tous les aspects, alors qu'il n'en est qu'à l'écart, à portée de vue. Il ne peut s'empêcher de les observer, de leur parler, même s'il semble rêver d'une humanité sans hommes, mais à quoi bon ? Et peut-on regarder l'humanité de haut ? Ce sont les rencontres impromptues qui vont l'ouvrir à la tendresse, avec Jésus, un autre mendiant qui vient vers lui le soir de Noël, puis Gatzo le tzigane, avec qui va se nouer une histoire entre amitié et amour. Deux rencontres brèves, dont l'issue douloureuse, si elle ébrèche la haine de Diogène, et lui montre qu'il "a tort" dans sa posture, précipitent sa fin. Les repères sont brouillés et le moraliste finalement est fou. En conclusion de ce livre amer et solitaire, Le Penven opère une transfiguration littérale du cynisme de son clochard philosophe qui se réfugie dans une société de canidés, une meute aussi violente que celle des hommes où voracité et dévoration sont les seules façons de s'approcher et de s'aimer.

10/2022

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Littérature française

Crions, c'est le jour du fracas !

1850 : Napoléon III autorise la création de bagnes privés pour mineurs. 1861 : une soixantaine de garçons sont acheminés à la colonie pénitentiaire de l'île du Levant, au large d'Hyères. Derrière le projet éducatif annoncé, les enfants, coupés du reste du monde, corvéable à merci, sont broyés par une discipline de fer. 1866 : que pouvaient-ils faire d'autre que se révolter ? " Je me présente, je suis la flamme d'un incendie, je suis née pour carboniser, achever, étouffer le jour, éclairer la nuit, manger des oiseaux, piquer la vedette au soleil, brûler jusqu'au ciel. Et beaucoup d'autres choses encore. Alors si vous aimez les histoires qui se terminent bien, vous soufflez sur la mauvaise chandelle. Tout a commencé en 1866, le 3 octobre pour être exact. J'ai été déposée par la foudre sur une île pour effectuer mon baptême du feu. Ma surprise fut immense quand j'ai découvert que j'étais tombée dans un pénitencier pour enfants. Ca se faisait beaucoup à l'époque, suffisait d'être pupille de la nation, vagabond, délinquant, ou être vraiment, vraiment mal né, pour y atterrir. Alors forcément quand j'ai débarqué, j'ai su qu'eux et moi allions faire de grande chose. Là, tout de suite, les noms, Condurcer, Le troué, Boule de neige, ou encore Sabine ne vous disent rien, mais approchez, tendez l'oreille et vous les entendrez parce que dans l'arbre généalogique du monde ils sont vos enfants ancêtres. Ils sont à la fois ce que vous avez été et ce que vous êtes : des prisonniers de l'enfance et des révoltés. " Post-Scriptum : Vous saviez que vous les humains possédiez une cabane intérieure où je peux mettre le feu et vous enflammer ? Vous savez que dalle, mais vous allez bientôt le savoir. Extrait du Courrier Marseillais, décembre 1866 : On lira avec un pénible et douloureux intérêt les détails sur le déplorable drame du pénitencier de l'île du levant, dont les jeunes acteurs se sont montrés aussi audacieux et aussi profondément pervertis que peuvent être des hommes endurcis dans le crime. Rien n'a manqué à un complot qui épouvante l'imagination, l'assassinat, l'incendie, une atroce vengeance exercée sur ceux qui n'avaient pas voulu s'associer à un plan médité depuis deux mois. La précocité des passions brutales, tout est venu donner, surtout à cause de l'âge des insurgés, la plus sinistre physionomie qui se soit passé sur l'île du levant. Rentrée littéraire Seghers 2021.

08/2021

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Poésie

La Licorne Bleue d'hier à aujourd'hui

Le temps n'est qu'un grain de poussière dans un sablier. Il emporte dans son au-delà et imprègne les murs de la vie. Pour la Licorne, les Anges et les Fées, ce qui importent ce sont les attentions. Les révélées, les cachées, celles qui se font derrière la porte : les doux secrets. J'ai connu des personnes à l'âme si belle que pour elles, j'ai arrêté mon temps, et me suis ouverte à eux en de multiples attentions : Matitia (mon Booz), mon ami Amir, Monique, qui m'ont fait découvrir mon appartenance intime avec le judaïsme. Cette licorne (bleue) vous fait rejoindre votre intimité, votre identité la plus profonde. Pour une fois, j'ai appris quelque chose sur moi et j'ai obtenu une réponse. Mais également des interrogations sur les relations de l'espace et de l'être intérieur. Lequel se développe-t'il plus vite ? Jusqu'à quel(s) point(s) sont ils interdépendants ? Si le temps est scandé par de grands événements qui font la vie, il est bon d'admettre que les autres, le monde génèrent eux aussi de grands événements. Mais il faut également penser à tous ces petits instants du quotidien qui font la vie de tout un chacun, mortel et pas assez immortel pour refuser le temps. Malgré le vent, la neige, les rafales, j'ai malgré mon judaïsme passé des Noël pleins d'amour et j'ai ressenti un fragment du sacré chrétien. Ainsi j'ai fait la différence avec ceux qui sont comme le vent et ... les aures. Il y a les êtres fleuris qui ancrent l'espoir dans vos jardins intérieurs et qui tels le roseau se plient mais ne romptent pas devant les rafales de vent ; parfois même devant ces bourrasques les fleurs de la vie, laissent s'envoler leurs graines dans les vents même les plus terribles. C'est ainsi que j'observe mon existence : du vent et des fleurs, des abîmes ténébreux remplis soufainement, magistralement on ne sait (par quelle magie ? ) par la lumière. Alors dans ma vie est entrée la providence, et avec elle, l'amour... . . Et, j'ai vu mes forces grandir et vécu l'intimité de la nuit même bleue. Depuis ces instants ... . j'ai compris que la vie avait ses obligations, ses devoirs, ses lois, et que l'on pouvait tout gagner au nom de l'espoir. Il en est ainsi du destin de bien des peuples et/ou des êtres opprimés. La licorne bleue d'hier à aujourd'hui porte à chaque instant sous ses sabots de feu, le fulgurant espoir qui fait bien souvent survire et vivre envers et contre tout. Tous les matins où je m'éveille, je me dis : "S'il faut", j'irai dans la plaine de mon destin pour éc

12/2019

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Littérature française

Un long voyage ou l'empreinte d'une vie Tome 21 : Retour au bercail

UN LONG VOYAGE ou L'empreinte d'une vie est le parcours d'un homme, Louis Bienvenu, qui naît avec le siècle (le 20e) et meurt avec lui. Cet homme n'a jamais attiré l'attention publique sur lui, ni réalisé aucun exploit susceptible de lui valoir la manchette des journaux. Et pourtant ce voyage, tant vers les autres qu'au bout de lui-même, est plus long et plus riche que celui accompli par la plupart de ses contemporains. La soif de ressentir et de comprendre, l'élan vers la poésie et la beauté sous toutes ses formes, et la quête de l'Amour avec un grand A, le filial d'abord, puis celui de l'autre sexe, en sont les fils conducteurs. Les six femmes qu'il a aimées, à commencer par Germaine, sa mère, ponctuent justement les six Epoques chronologiques de cette vaste fresque. Louis a réalisé son rêve : réunir Nadine et Armel à Saint-Valat, un village proche du chef-lieu, dans une vieille maison à peine entrevue trois ans auparavant. Au prix d'un gros mensonge à Henriette, à qui on a fait croire qu'Armel serait à la garde de Germaine. Armel, sept ans, que Mme Rousset, son autre grand-mère de Dompierre, a tenu à rendre à ses parents : elle ne peut rien en faire et, décalcifié, il souffre d'une jambe depuis des mois. Louis s'est enfin décidé, il va le reprendre en main. Sa position de guide-courrier novice affermie par son second tour d'Espagne, et dernier de l'année 1949, Louis les rejoint. Douceur des retrouvailles ! Enthousiasme au récit de ses prouesses espagnoles ! Dès le lendemain, c'est la gymnastique matinale, que Louis force son fils à exécuter avec lui. Effet immédiat : pleurs en début de séance, rires à la fin. A midi, Armel mange sa viande avec entrain, mais refuse les pommes de terre. Inflexibilité de Louis : il les mangera toutes jusqu'à la dernière ! On lui explique les bienfaits d'une nourriture variée. Les jours, les semaines, passent, trop paisibles, dans ce village retiré. A l'école communale, Armel ânonne toujours en lecture, et fait en dictée des fautes d'orthographe plus grosses que lui, un comble pour le fils d'un orfèvre des mots ; Yvette, la soeur de Nadine, amène son fils cadet, Jeannot, presque dix ans, pour le confier à un orphelinat religieux où il va recevoir une éducation à la hauteur ; Henriette, de retour d'Amérique, verse enfin une pension pour son fils : cinq mille francs par mois et une bouffée d'oxygène pour Louis, qui voit son trésor de guerre, accumulé durant l'été, fondre comme neige au soleil...

03/2020

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Dessins animés

Les archives des films Walt Disney. Les films d'animation 1921-1968, Edition bilingue français-anglais

Esprit parmi les plus créatifs du XXe siècle, Walt Disney a élaboré un univers imaginaire unique et inégalé. Peu de classiques du 7e art ont autant révolutionné la narration cinématographique et enchanté des générations successives sur tous les continents que son incroyable collection de dessins animés. Dans cet ouvrage TASCHEN, premier volume d'une des publications illustrées les plus complètes sur les dessins animés Disney, quelque 1. 500 images et des essais signés par d'éminents spécialistes de Disney nous transportent en plein coeur du studio à l'époque de son "âge d'or de l'animation" . Ce livre de référence retrace la fabuleuse épopée de l'animation Disney : le muet, puis le premier long-métrage, Blanche-Neige et les sept nains (1937), l'expérimental et novateur Fantasia (1940), et ses derniers chefs-d'oeuvre, Winnie l'Ourson et l'arbre à miel (1966) et Le Livre de la jungle (1967). Grâce à des recherches approfondies dans les collections historiques de la Walt Disney Company et dans des collections privées, l'éditeur Daniel Kothenschulte s'appuie sur les précieuses peintures concept et les story-boards pour dévoiler le processus de fabrication de ces chefs-d'oeuvre de l'animation. Les magistrales planches d'assemblage des cellules fournissent des illustrations très détaillées de scènes restées célèbres, tandis que de rares clichés pris par les photographes de Disney et des extraits des conférences de rédaction entre Walt et son équipe permettent une incursion privilégiée dans le processus créatif de l'illustre maison. Un chapitre est consacré à chacun des grands films d'animation réalisés du vivant de Walt, dont Pinocchio, Fantasia, Dumbo, Bambi, Cendrillon, Peter Pan, La Belle et le Clochard et Les 101 Dalmatiens, sans oublier les trésors plus confidentiels comme les courts métrages expérimentaux de la collection Silly Symphonies et les films musicaux à épisodes comme La Boîte à musique et Melodie Cocktail, sous-estimés, qui ont tous bénéficié de la même attention et des mêmes recherches méticuleuses. Un grand nombre de projets inaboutis, parmi lesquels une proposition de suite pour le légendaire dessin animé musical Fantasia ou un hommage à Davy Crockett par le peintre Thomas Hart Benton, figurent aussi dans le livre aux côtés d'oeuvres originales rarement vues. Au fil des pages, les contributions d'experts reconnus comme Leonard Maltin, Dave Smith, Charles Solomon, J. B. Kaufman, Russell Merritt, Brian Sibley et Didier Ghez racontent la fabrication de chaque film. Conscients que le style Disney est l'oeuvre d'un travail collectif autant que du maître lui-même, les auteurs des Archives des films Walt Disney remercient les remarquables dessinateurs et designers qui ont influencé le style du studio, notamment Albert Hurter, Gustaf Tenggren, Kay Nielsen, Carl Barks, Mary Blair, Sylvia Holland, Tyrus Wong, Ken Anderson, Eyvind Earle et Walt Peregoy. Copyright © 2021 by Disney Enterprises, Inc.

02/2022

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Récits de voyage

Les croisières citroën. 2 volumes : La croisère blanche ; La première traversée du Sahara en autochenille

La première traversée du Sahara en autochenille Ariane Audouin-Dubreuil livre le récit passionnant de la première traversée du Sahara en automobile, depuis les premiers essais en 1921, les missions de reconnaissance et de ravitaillement de Kidal à Tin-Zaouaten au nord du Soudan, jusqu'à l'accomplissement réussi de l'expédition en 1923 lorsque les autochenilles Citroën franchissent le Tidikelt, le Mouydir, les gorges de l'Arak, le Hoggar, le Tanezrouft et le désert soudanais avant de rallier Tombouctou, vingt jours seulement après le départ de Touggourt. L'auteur restitue dans toute sa réalité cette épopée saharienne grâce aux archives inédites léguées par son père : carnets de route, photographies, illustrations, cartes, correspondances, objets divers. Elle évoque les conditions extrêmes de l'expédition, les passages rendus dangereux par la présence dans certains secteurs de rezzi marocains et libyens, ainsi que les buts précis de la mission : établir une liaison nord sud entre l'Algérie et l'Afrique occidentale en créant une piste automobile, étudier une route aérienne avec des postes d'escale et des terrains d'atterrissage, tracer une route pour un chemin de fer transsaharien, rendre compte des conditions de vie des peuples du désert. La Croisière blanche (juillet 1934-octobre 1934) fut le quatrième raid automobile Citroën organisé par Charles Bedaux au Canada. Compte tenu des résultats médiatiques obtenus grâce aux succès de la Croisière noire et de la Croisière jaune, André Citroën est tenté de renouveler un exploit comparable sur le continent américain. Cinq Citroën type P 17 sont lancées dans une traversée du nord-ouest du Canada à partir d'Edmonton, capitale de l'Alberta. L'expédition part le 6 juillet 1934. Se lançant à l'assaut des Montagnes Rocheuses, elle rencontre très rapidement des difficultés imprévues et insurmontables dues aux pluies diluviennes, aux glissements de terrain et à la boue qui s'ensuit. Le 17 juillet, la Bedaux Sub Arctic Expedition arrive à Fort Saint-John ; le 11 août, deux des autochenilles sombrent dans le passage de la Halfway river. Le 13 août, le radeau de l'expédition chargé d'une automobile part à la dérive ; les deux autres doivent être abandonnées, l'expédition continue alors à cheval. Début septembre, les zones non cartographiées de la Colombie britannique sont atteintes ; à la fin de ce même mois, Charles Bedaux est contraint d'abandonner l'objectif de Telegraph Creek (sur l'océan Pacifique), les tempêtes de neige et les chevaux malades empêchant toute progression. L'expédition fait alors demi-tour et sera de retour à Edmonton par la Canadian Pacific Railway le 23 octobre 1934. Même si elle ne connaîtra pas le succès escompté, la Croisière blanche reste une aventure exceptionnelle.

11/2010

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Poésie

Silvatica

Au fond d'une forêt enneigée, aux confins de la Pologne, résonnent dans un monde de fièvre et de rêve les échos mythiques de la Chasse Sauvage, cette mythologie nordique des chasses du dieu Odin. Livre rugueux et féroce, livre de meute, de traque, livre de pièges de fusils et de chiens, Silvatica conte les amours entre le braconnier Eustachos et une figure féminine, tour à tour compagne et proie du chasseur, dans une indécision des rôles et des sentiments. Helga M. Novak peint une vie reculée dans les bois, au coeur de la force noire de l'hiver, où la vie s'organise au milieu des loups et des sangliers, des chevreuils et des lapins. Le monde y est à portée de main, à la fois visible et tangible ; dans ces motifs de chasse, nous lisons le cycle d'une existence concrète, viande, graisse, peau, vêtements, où l'on chasse un loup quand on a besoin d'une veste. Autour de ces contrées où Eustachos s'est réfugié comme "une dernière chance" , et de son rapport archaïque, âpre et artisanal à la nature, menace par contraste la chasse d'Etat de la nomenklatura, avec ses uniformes, ses tronçonneuses, ses hélicoptères, et leur traque du déserteur, du chasseur chassé à son tour. "Jamais n'a été accordée au tireur la liberté" avertit Helga M. Novak, dont la présence féminine porte le recueil, et qui a conscience de cette oppression sourde du châtiment. Son identité semble mouvante : elle est cette Silvatica qui accompagne le chasseur ou est son trophée, mais aussi Artémis qui suit sa trace, épie ses gestes. "Je n'aimerais pas être une femme sortie de ta côte" , ajoute-t-elle, et nous assistons à la "dernière sauvagerie" de l'amour vu lui aussi comme un ultime acte de chasse, avant de prendre racine dans la solitude, dans la "peau épaisse" de la terre, une fois les voyages révolus, la fuite soldée, l'homme disparu. C'est qu'il y a un âge sûrement pour chaque chose et Helga M. Novak dans les dernières pages du livre semble avouer par la voix de Silvatica qu'elle est désormais trop âgée pour l'amour, elle qui s'est retirée dans ses cachettes, dans sa maison recouverte de neige au fond de la forêt et qui attend sa fin - et peut-être aussi en creux la fin de notre espèce - entourée de murmures de ruches et de chants de coqs. Silvatica multiplie les niveaux de lecture malgré une langue brute et nue, dérive et s'approprie le mythe de la Grande Chasse dans une atmosphère de repli et de sous-bois, pour restituer la fable d'une femme vieillissante, où se mêlent pression politique, inquiétude écologique et quête intime et douloureuse, dans un monde "beau à en geler" .

05/2022

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ouvrages généraux

De la Normandie aux Ardennes. La chevauchée de la 3ème U.S. Armée du général Patton - Chroniques du 1er août 1944 au 18 décembre 19 - Chroniques du 1er août 1944 au 18 décembre 1944

En neuf mois et huit jours de campagne, la Third US Army a compilé un bilan d'opérations offensives qui ne peut être mesuré qu'en superlatifs, car non seulement les exploits de l'armée Patton étonnèrent le monde, mais ses actes en termes de chiffres ont défié l'imagination. Les opérations de la Third US Army en France, en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne, en Tchécoslovaquie et en Autriche ont donné un sens nouveau et terrible à la guerre fluide, car Patton n'avait qu'un seul ordre général : rechercher l'ennemi, le piéger et le détruire. A cette fin, la Third US Army a maîtrisé l'exploitation rapide de l'opportunité tactique à un degré qui a semé la peur dans le coeur de l'ennemi, qui a prouvé qu'il était impossible de prévoir Patton, sauf pour le pire. L'ennemi voyait invariablement ses pires craintes prendre forme : ses lignes ont été violées, ses forces ont été piégées ou presque enveloppées, et il a été contraint de fuir pour sauver ce qu'il pouvait. L'histoire des huit campagnes de la Third US Army est celle d'une progression implacable par beau ou mauvais temps, sur un terrain favorable ou à travers la boue, la glace et la neige. C'est l'histoire d'un travail d'équipe : l'aviation travaillant avec l'infanterie et les blindés dans une perfection qui a étonné l'ennemi qui considérait qu'il était le maître de telles tactiques, l'artillerie a fait équipe avec l'infanterie et les blindés à une perfection de synchronisation et de précision qui a détruit les espoirs de l'ennemi qui espérait profiter de l'inexpérience américaine ; c'est aussi une histoire de roues, car des milliers de camions transportant les fournitures devaient sans cesse se déplacer ; c'est une histoire d'ingéniosité mécanique afin de créer de nouveaux instruments de guerre sur place et surmonter les nouveaux problèmes ; c'est l'histoire d'une infanterie combattante de première ligne, de tankistes, de chasseurs de chars et soldats du génie, qui se sont joints pour relever tous les défis de courage et d'endurance auxquels ils ont fait face ; c'est l'histoire de tous les soldats en arrière des lignes de front dont le travail d'équipe a permis à la moindre escouade de capturer et tenir un morceau de terrain ; et c'est l'histoire du commandement et des stratèges qui ont dit aux soldats ce qu'ils devaient faire, puis ont tout mis en oeuvre pour les aider à accomplir leur tâche. En vitesse de progression, en quantité de terrains libérés ou capturés, en pertes infligées à un ennemi puissant, il n'y avait jamais eu, jusque-là, un tel balayage à travers la France.

11/2023

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Histoire internationale

L'âge d'or du Tibet. (XVIIe et XVIIIe siècles)

Les Guides Belles Lettres des Civilisations proposent un voyage dans le temps et l'espace (Egypte, Grèce, Rome, Inde, Chine, Japon...) et s'adressent aux étudiants, aux curieux d'histoire et de civilisations, aux voyageurs... Ouvrages pratiques et raisonnés de culture générale sur les principales civilisations anciennes qui nous ont laissé une trace écrite, ils proposent au lecteur les clés nécessaires pour comprendre un texte ancien ou un livre d'histoire, ils l'aident à en déchiffrer les allusions, à en élucider les difficultés. Le Pays des neiges, dont le Ve dalaï-lama fut le premier à exercer les pouvoirs spirituel et temporel, a nourri les rêves les plus fantaisistes des Occidentaux. Ses hautes montagnes ont dissimulé une civilisation d'une richesse inouïe, longtemps demeurée méconnue. Le Tibet des XVIIe et XVIIIe siècles a engendré une activité intellectuelle et artistique foisonnante et transformé les institutions politiques, lui conférant un caractère unique qu'il a conservé jusqu'à l'invasion chinoise de 1950. C'est ce Tibet qu'évoque ce guide, un Tibet parfois déroutant, souvent attachant et toujours exceptionnel. Leur conception pratique permet à chacun de les utiliser de trois façons : soit les lire en suivant, comme un livre traditionnel, pour découvrir les divers aspects de la civilisation présentée, soit recourir directement à l'une des rubriques qui composent chaque chapitre grâce à une table des matières très détaillée, soit encore se servir directement de l'index très fourni afin de trouver rapidement une information précise. Les cartes, tableaux, schémas, permettent, en outre, d'aller à l'essentiel. Et une bibliographie choisie et récente offre à qui le souhaite d'amorcer une recherche plus approfondie. Les Guides Belles Lettres des Civilisations ne sont pas des dictionnaires. Toute information recherchée s'y trouve replacée dans le contexte des mentalités de chacune des civilisations étudiées. Car il n'est pas possible de comprendre un événement, une loi morale ou le caractère d'un personnage si rien n'est restitué des valeurs qui les justifient. J.-N. R.

09/2019

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Policiers

Parc Gorki

Le parc Gorki à Moscou, c'est l'endroit où tout le monde va : les employés pour déjeuner, les grands-mères avec les enfants, les garçons et les filles pour patiner. Alors, lorsqu'à la fonte des neiges on découvre trois corps défigurés et que l'inspecteur principal de la brigade criminelle de Moscou, Arkady Renko, tombe sur un agent du K.G.B. déjà sur place, le major Pribluda, il sait qu'il ne s'agit pas de meurtres ordinaires. Les affaires dont s'occupe Arkady sont, en général, typiquement russes : c'est-à-dire qu'elles comprennent des doses à peu près égales de vodka, de jalousie, d'ennui et de désespoir. Il a donc toutes les raisons de s'étonner que le K.G.B. lui laisse une enquête qui très rapidement remonte au plus haut niveau de la hiérarchie soviétique et lui fait pénétrer la puissante Nomenklatura. Surtout quand un inspecteur de la police new-yorkaise, obsédé par l'idée de venger une de ses victimes, rosse Arkady puissant homme d'affaires américain, amateur sensuel d'un luxueux établissement de bains où se réunissent les apparatchiks du Kremlin, semble lui aussi impliqué dans ces meurtres. Et, c'est dans le Moscou du pouvoir, celui des datchas au bord de l'eau et des clubs ultra-réservés - et aussi dans le Moscou des asiles psychiatriques - qu'avec l'aide d'Irma, une jeune dissidente de la Mosfilm, il découvrira derrière les morts du parc Gorki une corruption de la société soviétique - et américaine - plus profonde qu'il ne l'aurait jamais cru possible. La critique américaine a comparé Martin Cruz Smith à John Le Carré. Elle a accueilli Parc Gorki comme l'un des romans de suspense les plus originaux de ces dernières années. Parc Gorki n'est pas seulement une totale réussite par son sens du mystère et son rythme, il apporte aussi une analyse pénétrante de la société russe d'aujourd'hui et du plus soigneusement protégé de ses rouages.

11/1981

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Policiers

Fin du monde à Breslau

1927 : l’inspecteur Mock se retrouve à enquêter sur un tueur en série ayant commis plusieurs crimes marqués par une mise en scène sordide. Les morts s’amoncèlent mais ne se ressemblent pas : un chômeur enchaîné et emmuré vivant dans son réduit, un sympathisant du parti nazi découpé en morceaux, un sénateur corrompu assassiné avec une prostituée dans une maison close… Après de recherches minutieuses dans les archives de la ville, où il étudie les pages des Antiquitates Silesiacae (un ouvrage du moyen-âge répertoriant des crimes commis en Silésie), Mock découvre que chaque assassinat fait référence à un meurtre perpétré plusieurs siècles auparavant. Dans le même temps, un individu ténébreux à la tête d’une secte millénariste, le prince Orloff, donne une série de conférences à Breslau dans lesquelles il prédit la venue de l’antéchrist. Pour le prince, cette série de crimes ne fait qu’annoncer la fin du monde et il entend bien profiter du climat de panique qui règne à Breslau pour faire avancer ses idées. C’est oublier un peu vite le rationalisme de Mock, qui entend bien faire la lumière sur cette affaire et faire taire les superstitieux de tous bords… Outre une intrigue policière parfaitement menée, Fin du monde à Breslau recrée à merveille l’atmosphère des années 20 en Europe centrale. Dès les premières pages, le lecteur plonge avec délectation et gourmandise dans une ambiance délicieusement désuète et surannée. L’auteur brosse un tableau à la fois exotique et fascinant de cette ville polonaise : belles femmes éthérées, aristocrates dépravés, membres de sectes et morphinomanes évoluent dans un décor de ruelles recouvertes de neiges, entre bars, restaurants, maisons closes, opéra, théâtres et casinos… Sans oublier bien sûr notre héros, Eberhart Mock : un inspecteur sanguin porté sur l’alcool et les jolies femmes, qui soigne ses gueules de bois légendaires (et les dépressions qui leur sont associées) en menant l’enquête à coups de poing et de remarques lapidaires…

05/2011

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Critique littéraire

Histoire naturelle de la traduction

Qu'est-ce que la traduction ? A cette question fondamentale, Charles Le Blanc répond : son histoire. Et pour nous "raconter" la traduction telle qu'elle s'est incarnée au fil des âges, il fait ici appel à cinq contes et récits bien connus. Le Portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde, La Reine des neiges d'Andersen, L'Apprenti sorcier de Goethe, La Barbe-bleue de Perrault et Hansel et Grethel de Grimm lui servent à décrire cinq grandes caractéristiques de la traduction mais aussi cinq étapes de l'art de traduire, de l'Antiquité au romantisme. Comme le portrait de Dorian Gray, les traductions vieillissent alors que l'original conserve une éternelle jeunesse. Comme dans les morceaux du miroir magique brisé du conte d'Andersen, c'est le regard du lecteur-traducteur sur le texte qui en reconstruit le sens. Comme dans la ballade de Goethe, la multiplication des traductions rappelle celle des balais déchaînée par l'apprenti sorcier qu'est le traducteur : celui-ci doit pourtant reconnaître que l'auteur reste le seul maître. Comme dans le conte de Perrault, une oeuvre littéraire est un château dont l'auteur, tel Barbe-bleue, tend le trousseau de clés au lecteur ; ce que le texte deviendra une fois traduit dépend en grande partie de la clé que le traducteur utilisera. Enfin, tout traducteur part à la recherche du sens de l'oeuvre, et comme Hansel et Grethel chez les frères Grimm, il espère bien revenir à la maison paternelle, c'est-à-dire à l'original. Mais s'il arrive qu'il s'égare, il peut aussi parvenir à des richesses insoupçonnées, comme les deux enfants découvrant la maison de pain d'épice. Dans cette Histoire naturelle de la traduction, pour la première fois, c'est la figure du lecteur qui passe au premier plan. En tant que lecture, la traduction, comme la pensée, est d'abord un parcours. Elle est une maïeutique du sens et une pratique ancrée dans l'Histoire : c'est ce que démontre cet essai magistral.

05/2019

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BD tout public

Magasin général Tome 9 : Notre-Dame-des-Lacs

Le dernier épisode de Magasin général, point final d’une exceptionnelle série à succès. Plus de maire à Notre-Dame-des-Lacs, plus de curé ou presque, Marie enceinte d’un père que personne ne connaît et les femmes du village prises d’une frénésie d’achats comme on n’en avait encore jamais vue… Le monde s’est-il mis à marcher sur la tête, là-bas au fin fond du Québec rural ? Est-ce là l’oeuvre du démon, le commencement de la fin ? Non, bien sûr, car ce qui imprègne avant tout chaque image, chaque scène, chaque dialogue et chaque personnage de ce spectaculaire dénouement en forme d’apothéose joyeuse, c’est le bonheur ! Loisel et Tripp ont manifestement pris un plaisir fou à mener jusqu’à son terme le destin de chacun des protagonistes de cette truculente histoire chorale à l’humour irrésistible, au fil des quelques mois de l’année 1928 où l’on passe des neiges profondes à la chaleur de l’été sur fond de retour des hommes de leur hivernage. On y apprendra, parmi bien d’autres surprises, ce qu’il advient du bateau du vieux Noël, ce qui tourmentait tant Réjean le jeune prêtre ou encore ce que cachait la grossesse inattendue de Marie… Et le village de Notre-Dame-des-Lacs, au terme de ce final enfiévré célébré comme il se doit par un grand feu de la Saint-Jean, entre à son tour dans la modernité. Près de deux ans et neuf albums après la mort de Félix, feu l’époux de Marie, qui marquait l’amorce de la saga, Magasin général est devenu un classique de la bande dessinée. Pour l’occasion, ce neuvième et dernier volume est enrichi d’un copieux bonus en forme de générique de fin, traité à la manière d’un album photo réunissant tous les acteurs de cette inoubliable et si attachante tribu.

10/2014

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Littérature française

Improbable rencontre

Algérie, 30 juin 1962, six heures du matin, agitation sur le port maritime d'Annaba, Kheïra jeune femme algérienne de vingt ans, resserre sa grande veste beige informe, autour d'elle. Elle arrange rapidement sa coiffe de sorte à ce qu'aucun cheveu brun ne dépasse, surtout ne pas se faire remarquer. Une vieille écharpe en laine noire trouée enserre son cou. D'un regard rapide et circulaire, elle scrute les premiers passagers qui arrivent pour embarquer sur ce grand bateau à destination de Marseille. La France : Paris, elle en a tant rêvé, il lui en a tant parlé qu'il suffit qu'elle ferme les yeux pour se retrouver à son bras dans la plus belle des capitales du monde. Soudain un doute énorme l'assaille et son coeur se met à battre de plus en plus fort ; il lui semble manquer d'air. Et s'il n'était pas au rendez-vous ! Qu'adviendrait-il alors de sa vie ? Mais elle chasse très vite cette affreuse pensée et se concentre à nouveau sur les arrivants qui ont déjà formé une file imposante. Kheïra est grande, ce qui lui permet de voir alentour et au-dessus de la foule bigarrée qui s'agglutine lentement. Ses yeux noirs forment deux minuscules fentes d'où brillent de toutes petites tâches couleur d'or qui scintillent au soleil. Même cachée sous son large vêtement, cette jeune femme semble d'une beauté époustouflante. Elle est mince malgré trois grossesses rapprochées, seulement aucun enfant ne l'accompagne. Où va cette jolie femme seule un matin de juin 1962 ? L'auteure a publié un récit autobiographie en 2007, L'amour en adoption (aux éditions La Société des Ecrivains) sur la vie des enfants de la DDASS, dont elle a fait partie et qui ont grandi ensemble dans le Morvan dans les années 1960. Improbable rencontre est un " clin d'oeil romancé " mêlant une large part à cette enfance, si atypique passée au milieu de cette jolie région qu'est la Bourgogne.

09/2017

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Psychologie, psychanalyse

Les souffrances de Pinocchio. PMA et transmission

Dans nos cabinets d'analystes ces enfants nés de PMA révèlent par leurs paroles le trouble qui les habite à propos de l'histoire de leur conception. Aujourd'hui la petite graine de papa plantée dans le jardin-ventre de maman n'est plus d'actualité pour un nombre croissant de parents comme d'enfants. Si les enfants nés des progrès de la biotechnologie appliquée à la procréation sont supposés être des enfants sans différence avec ceux nés naturellement, l'aventure psychologique et physiologique vécue par leurs parents les marque parfois consciemment, mais toujours inconsciemment d'une difficulté à se considérer (et à être considérés comme) des enfants comme les autres. Parfois les parents n'ont pu que raconter les étapes douloureuses d'un "parcours du combattant" qui a fait naître l'enfant "du miracle", quand ils ont pu en dire quelque chose. Ce n'est alors pas l'histoire de leur désir, mais les avatars de leur besoin de conception qui sont transmis à l'enfant, laissant béante la fantasmatique des origines et ses constructions créatives. Brigitte Allain Dupré explore à partir de son expérience d'analyste jungienne les mouvements psychiques des protagonistes de la PMA, enfants, adultes parents, mais aussi jeunes adultes. A travers l'expérience intime de l'infécondité et le "droit à l'enfant", les fantasmes originaires, la recherche de son histoire, parents comme enfants rencontrent les butées du secret, du non-dit, mais aussi l'omniprésence du discours médical qui vient brouiller la pensée créative nécessaire à la transmission. Avec l'appui de la dimension jungienne de l'inconscient, l'auteur utilise le trésor ancestral des contes pour solliciter chez le lecteur une pensée imaginative sur le sujet avec Pinocchio, la Belle au bois dormant, Elsa et Anna de la Reine des Neiges. Enfin, le commentaire sur l'Annonciation de Lorenzo Lotto apporte lui aussi des images vivantes pour contrebalancer le matérialisme objectif de la procédure médicale et ouvrir à ses dimensions poétiques la notion de transmission.

11/2019

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Littérature française

Regards croisés d’un élu d’occasion

L'idée de cet Essai est née d'un concours de circonstances. Dépourvu de toute prétention littéraire, ce récit n'est que le résultat "?brut?" d'une expérience somme toute banale et, surtout, de réflexions surgies, au fil des jours et des années, d'une vie professionnelle qui en avait déjà comporté plusieurs, puis de mandats électifs, sans doute très ordinaires, mais qui n'en ont pas moins été des expériences passionnantes, malgré les humiliations qui en furent parfois le prix à payer. Tout ce que je n'ai pas pu dire pendant toutes ces années, sinon avec difficulté et toujours avec la crainte de me voir reprocher quelques manquements à mon obligation de réserve, j'ai pu en exprimer au moins une partie, ici, librement. Cette liberté-là n'a pas de prix. Ou, plutôt, elle vaut tout l'or du monde. Et, pour aussi ordinaire qu'elle fût elle aussi, elle n'en a pas moins été la condition sine qua non de la sincérité de mes propos. Je ne me suis pas exprimé ici pour plaire à quelqu'un ou à une institution ; cela eut été totalement dérisoire et, bien sûr, déraisonnable. Je n'ai fait aucun calcul, ni rien espéré de quiconque. Et puis, "?que m'importe ce qui n'importe qu'à moi ! ?", pour reprendre la belle formule d'André Malraux dans ses Antimémoires, et que je fais mienne, volontiers, ici. (...) Face à ces bouleversements qui, je le crois, sont loin d'être achevés, qu'est devenue notre démocratie ? Qu'en est-il vraiment de la volonté et des aspirations des majorités sorties des urnes ? Faut-il redéfinir les valeurs et les principes de notre République ? Le principe majoritaire a-t-il encore un sens ? La patrie existe-t-elle encore ? Et la mémoire des peuples ? L'Europe est-elle encore pour nous tous une garantie contre les guerres à venir ? Ceux qui en sont les maîtres aujourd'hui sont-ils encore des exemples pour les nouvelles générations qui vont devoir gérer, bientôt, les héritages qui leur seront concédés ? Et tant d'autres questions dont les réponses se font attendre...

03/2020

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Décoration

Vivre la France

A l'occasion de la sortie d'un neuvième carnet inspiré par "La métamorphose", le thème de l'année 2014 chez Hermès, Actes Sud et Hermès ont décidé de rééditer l'ensemble des carnets de croquis de Philippe Dumas, réalisés entre 1988 et 1995. Cette échappée intimiste nous mène dans le jardin secret de l'âme d'Hermès, à la croisée des souvenirs et des émerveillements du collectionneur fervent que fut Emile Hermès. Philippe Dumas laisse ici vagabonder son crayon et son pinceau, parmi le foisonnement des objets, tableaux et ouvrages collectionnés par son grand-père tous évocateurs du cheval ou du voyage. Neuf thèmes annuels d'Hermès lui servent de fil d'Ariane : L'exotisme, Vivre la France, La vie à l'air libre, Voyage en Extrême-Orient, La mer, Vive le cheval, Le soleil, La route et La métamorphose donnent ainsi leur titre et leur prétexte respectifs à chacun de ces neuf carnets d'esquisses délicatement aquarellées. Avec son trait vif, léger, habile à restituer le mouvement, son don d'observation inégalable pour saisir le charme de tel délicieux détail, sa sensibilité très personnelle aux murmures des voix humaines bruissant dans ces objets que l'on prétend muets, Philippe Dumas rend vie aux témoins des voyages d'antan. Sans doute cette vie puise-t-elle dans la fraîcheur de ses impressions d'enfance. L'artiste se souvient des premières échappées merveilleuses à travers l'espace et le temps dans le bureau-musée de son grand-père. À sa suite, sans quitter Paris sinon par l'enchantement du regard, retrouvons le dépaysement des routes de l'Orient lointain, des chemins caillouteux de la Sicile, des sentes boisées de l'Ile-de-France invitant au pique-nique ou des routes pavées du vieux Paris, tintinnabulant des grelots des chevaux... Comme le philosophe latin voyait une certaine suavité dans le spectacle de la tempête observé depuis la quiétude du rivage, peut-être songerons-nous qu'il est doux, au siècle de l'avion, de frissonner des épopées vécues par les voyageurs de l'âge du cheval.

04/2014

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Histoire de France

Un diable qui te porte. avec "Les Papes Al Dante"

Au milieu du 14e siècle, la peste noire a plongé l'Europe dans la frayeur et l'incompréhension. Ce Covid médiéval ne pouvait être qu'une punition infligée par Dieu lui-même, sinon un coup tordu de son collègue le Diable. Cette pandémie, venue elle aussi de Chine, emporta le tiers de la population européenne, dont six à sept millions de Français, malgré un confinement, malgré la fermeture des auberges, l'interdiction des rassemblements et les déplacements soumis à autorisation. Déjà, les bobos médiévaux délaissèrent leurs beaux palais des villes pour se mettre au vert dans leurs maisons de campagne. Boccace raconte cet exil dans son "Décaméron" , alors que nous ne disposons que de chaînes d'infos qui ont pris pour résolution de voir le monde laid et mauvais, de quoi se poser la question : quel est le plus dangereux, le virus ou le discours autour du virus ? ... Et peut-on dire que ces gens du 14e siècle, privés de tout barnum médiatique, goûtaient avec bonheur autant de malheurs ? "Un diable qui te porte" , c'est l'assurance de traverser ces moments difficiles que furent la chute des Templiers, les rois maudits, le Grand Schisme qui a failli faire imploser l'Eglise romaine quand elle avait un pape à Rome, un à Pise et un en Avignon, la Guerre de Cent Ans et cette peste noire, avec le meilleur guide du moment, le type instruit de toutes les nuisances, celui qui a fait de l'Eglise une valeur refuge, Satan en personne. Des "papes al Dante" croqués avec humour, des rois qui finissent reliques en gigot de sept heures après avoir égrainé derrière eux des années épurées de toute pitié, l'âme soulagée ou exténuée, des croisades foireuses, deux doigts de torture et des braquos plus incroyables que dans une série télé, il ne manque finalement rien dans ce récit composé avec 99% de vrais morceaux d'histoire. Sauf peut-être un préfet qui interdit le port de la cotte de maille floquée du logo du PSG. Eurydice pose la question : "Nous allons être très malheureux ? " . Orphée répond : "Quel bonheur ! " Un bonheur à partager avec ce Diable qui te porte...

10/2020

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Décoration

La mer

A l'occasion de la sortie d'un neuvième carnet inspiré par "La métamorphose", le thème de l'année 2014 chez Hermès, Actes Sud et Hermès ont décidé de rééditer l'ensemble des carnets de croquis de Philippe Dumas, réalisés entre 1988 et 1995. Cette échappée intimiste nous mène dans le jardin secret de l'âme d'Hermès, à la croisée des souvenirs et des émerveillements du collectionneur fervent que fut Emile Hermès. Philippe Dumas laisse ici vagabonder son crayon et son pinceau, parmi le foisonnement des objets, tableaux et ouvrages collectionnés par son grand-père tous évocateurs du cheval ou du voyage. Neuf thèmes annuels d'Hermès lui servent de fil d'Ariane : L'exotisme, Vivre la France, La vie à l'air libre, Voyage en Extrême-Orient, La mer, Vive le cheval, Le soleil, La route et La métamorphose donnent ainsi leur titre et leur prétexte respectifs à chacun de ces neuf carnets d'esquisses délicatement aquarellées. Avec son trait vif, léger, habile à restituer le mouvement, son don d'observation inégalable pour saisir le charme de tel délicieux détail, sa sensibilité très personnelle aux murmures des voix humaines bruissant dans ces objets que l'on prétend muets, Philippe Dumas rend vie aux témoins des voyages d'antan. Sans doute cette vie puise-t-elle dans la fraîcheur de ses impressions d'enfance. L'artiste se souvient des premières échappées merveilleuses à travers l'espace et le temps dans le bureau-musée de son grand-père. À sa suite, sans quitter Paris sinon par l'enchantement du regard, retrouvons le dépaysement des routes de l'Orient lointain, des chemins caillouteux de la Sicile, des sentes boisées de l'Ile-de-France invitant au pique-nique ou des routes pavées du vieux Paris, tintinnabulant des grelots des chevaux... Comme le philosophe latin voyait une certaine suavité dans le spectacle de la tempête observé depuis la quiétude du rivage, peut-être songerons-nous qu'il est doux, au siècle de l'avion, de frissonner des épopées vécues par les voyageurs de l'âge du cheval.

04/2014

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Décoration

Voyage en Extrême-Orient

A l'occasion de la sortie d'un neuvième carnet inspiré par "La métamorphose", le thème de l'année 2014 chez Hermès, Actes Sud et Hermès ont décidé de rééditer l'ensemble des carnets de croquis de Philippe Dumas, réalisés entre 1988 et 1995. Cette échappée intimiste nous mène dans le jardin secret de l'âme d'Hermès, à la croisée des souvenirs et des émerveillements du collectionneur fervent que fut Emile Hermès. Philippe Dumas laisse ici vagabonder son crayon et son pinceau, parmi le foisonnement des objets, tableaux et ouvrages collectionnés par son grand-père tous évocateurs du cheval ou du voyage. Neuf thèmes annuels d'Hermès lui servent de fil d'Ariane : L'exotisme, Vivre la France, La vie à l'air libre, Voyage en Extrême-Orient, La mer, Vive le cheval, Le soleil, La route et La métamorphose donnent ainsi leur titre et leur prétexte respectifs à chacun de ces neuf carnets d'esquisses délicatement aquarellées. Avec son trait vif, léger, habile à restituer le mouvement, son don d'observation inégalable pour saisir le charme de tel délicieux détail, sa sensibilité très personnelle aux murmures des voix humaines bruissant dans ces objets que l'on prétend muets, Philippe Dumas rend vie aux témoins des voyages d'antan. Sans doute cette vie puise-t-elle dans la fraîcheur de ses impressions d'enfance. L'artiste se souvient des premières échappées merveilleuses à travers l'espace et le temps dans le bureau-musée de son grand-père. À sa suite, sans quitter Paris sinon par l'enchantement du regard, retrouvons le dépaysement des routes de l'Orient lointain, des chemins caillouteux de la Sicile, des sentes boisées de l'Ile-de-France invitant au pique-nique ou des routes pavées du vieux Paris, tintinnabulant des grelots des chevaux... Comme le philosophe latin voyait une certaine suavité dans le spectacle de la tempête observé depuis la quiétude du rivage, peut-être songerons-nous qu'il est doux, au siècle de l'avion, de frissonner des épopées vécues par les voyageurs de l'âge du cheval.

04/2014

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Littérature étrangère

Littérature du Niger. Rencontre, volume 2

Ce volume présente des entretiens réalisés en 1992 avec dix auteurs ou hommes de culture nigériens. Barkiré Alidou, né dans les années 1920, a été pendant près de vingt ans membre et président de l'Amicale de Niamey, association pionnière en matière de théâtre, puisque remontant aux années 1930. De même Marcel Inné, né dans les années 1930, a pu rendre compte des activités des instituteurs et enseignants en province pendant la période coloniale et au début de l'indépendance. Ces deux hommes, sans être des créateurs, sont impliqués dans le développement de la littérature et il est bon de ne pas les oublier. Dans le domaine théâtral, Rima Adamou, né dans les années 1930, est le maître incontestable du théâtre radiophonique en zarma, pour lequel il a produit un nombre important, malheureusement non répertorié, de pièces. Djibo Mayaki, né dans les années 1930, a créé, lui aussi, des pièces de théâtre en français, dont trop peu d'entre elles, ont été publiées - l'absence de publications lui étant préjudiciable. Quant à Alhassane Danté, de la génération des années 1940, il s'est fait connaître dans le domaine du chant lyrique en zarma. Un auteur, né dans les années 1930, est tout à fait hors du commun : Soli Abdourhamane écrit en effet en braille puisqu'il est non voyant depuis la fin de ses études de droit. Cela ne l'a pas empêché d'obtenir un prix de la nouvelle au concours de RH et d'avoir une carrière politique jusqu'au niveau de ministre, ce qui prouve sa détermination et sa force de caractère. Amadou Ousmane, né dans les années 1940, journaliste et responsable de la communication au plus haut niveau, offre l'originalité d'avoir consacré la majeure partie de son écriture au monde de la justice. Albert Issa (génération des années 1940) est un poète très (sinon trop) discret qu'il fallait bien sortir de sa réserve. Deux auteurs, Boubé Zoumé, poète, et Idé Adamou, poète, romancier et nouvelliste, illustrent l'écriture de la génération des années 1950. Idé Adamou introduit en poésie la production en zarma à côté de celle en français pour sortir du déchirement de la langue de création.

11/2010

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Esotérisme

La clef du miroir. Pour comprendre la logique du monde et y trouver notre place et faire naître notre Humanité

Si je prouvais que le monde tourne vraiment et même systématiquement à l'envers. En d'autres mots, si je prouvais par A+B, que notre culture « moderne » nous programme à vivre dans une culture qui est à l'exact opposé d'une culture saine, propice à une évolution optimum… Quasi tout le monde est d'accord sur le fait que le monde devient fou et qu'on doit changer quelque chose sinon l'humanité va disparaître… « Mais que faut-il changer et que faut-il garder ? » Ce livre est fait pour ceux qui arrivent encore à réfléchir et à choisir par eux-mêmes, ce qui est très rare ! La Clef est logique pour ceux qui prennent le temps d'y réfléchir. La majorité des gens rejetteront La Clef car leur orgueil est trop grand pour accepter que quasi toutes les voies « spirituelles » religieuses et nouvel âge, de même que la voie de l'athéisme, nous amènent sur un chemin à l'opposé de celle de la libération de nos potentiels ! Les Lois de l'Amour, elles, sont faites pour que chaque être vivant puisse se développer de manière optimum. Elles nous donnent le mode d'emploi pour élever les âmes de nos enfants et sont à l'exact opposé de notre culture « patriarcale moderne ». Si vous voulez vraiment ne pas faire partie de la génération sacrifiée, sortez des sentiers battus, intéressez-vous à tout ce que ce système rejette ! Beaucoup de personnes sont prêtes à se remettre en question mais ne savent pas quels doivent être les piliers de leur nouvelle vie. Ce livre vous parle des piliers de l'ancien monde et de ceux d'une culture optimum en étudiant les différences quant aux tenants et aux aboutissants. Que ce soit pour élever des enfants, pour vivre une relation amoureuse, pour arriver à organiser une vie en famille élargie ou en communauté, ou même pour connecter l'autre côté du miroir via le chamanisme ou d'autre technique de connexion, La Clef est l'outil dont chacun a besoin. Ainsi, j'affirme que cette Clef est LA révélation qu'on surnomme l'Apocalypse ! La Clef pour comprendre la logique du monde et y trouver sa place !

03/2017

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Décoration

Le soleil

A l'occasion de la sortie d'un neuvième carnet inspiré par "La métamorphose", le thème de l'année 2014 chez Hermès, Actes Sud et Hermès ont décidé de rééditer l'ensemble des carnets de croquis de Philippe Dumas, réalisés entre 1988 et 1995. Cette échappée intimiste nous mène dans le jardin secret de l'âme d'Hermès, à la croisée des souvenirs et des émerveillements du collectionneur fervent que fut Emile Hermès. Philippe Dumas laisse ici vagabonder son crayon et son pinceau, parmi le foisonnement des objets, tableaux et ouvrages collectionnés par son grand-père tous évocateurs du cheval ou du voyage. Neuf thèmes annuels d'Hermès lui servent de fil d'Ariane : L'exotisme, Vivre la France, La vie à l'air libre, Voyage en Extrême-Orient, La mer, Vive le cheval, Le soleil, La route et La métamorphose donnent ainsi leur titre et leur prétexte respectifs à chacun de ces neuf carnets d'esquisses délicatement aquarellées. Avec son trait vif, léger, habile à restituer le mouvement, son don d'observation inégalable pour saisir le charme de tel délicieux détail, sa sensibilité très personnelle aux murmures des voix humaines bruissant dans ces objets que l'on prétend muets, Philippe Dumas rend vie aux témoins des voyages d'antan. Sans doute cette vie puise-t-elle dans la fraîcheur de ses impressions d'enfance. L'artiste se souvient des premières échappées merveilleuses à travers l'espace et le temps dans le bureau-musée de son grand-père. À sa suite, sans quitter Paris sinon par l'enchantement du regard, retrouvons le dépaysement des routes de l'Orient lointain, des chemins caillouteux de la Sicile, des sentes boisées de l'Ile-de-France invitant au pique-nique ou des routes pavées du vieux Paris, tintinnabulant des grelots des chevaux... Comme le philosophe latin voyait une certaine suavité dans le spectacle de la tempête observé depuis la quiétude du rivage, peut-être songerons-nous qu'il est doux, au siècle de l'avion, de frissonner des épopées vécues par les voyageurs de l'âge du cheval.

04/2014

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Littérature française

Ecrire la vie

Ce volume est organisé en miroir : à la place du traditionnel " Vie et oeuvre " ou de la Préface, il s'ouvre sur des séquences de photos organisées chronologiquement. Le commentaire de ces photos est composé d'extraits du Journal secret inédit d'Annie Ernaux (elle en a interdit la publication de son vivant). Les photos sont toutes des photos personnelles des proches, des lieux. Photos sans ambition esthétique, mais qui rendent parfaitement compte du projet immense de ce Quarto : Ecrire la vie. Cette première écriture, celle de l'instant devenu souvenir, n'a rien de spontané. L'état des photos en témoigne. Elles ont souffert, la surface a perdu son aspect lisse, elles ont reçu quelques coups malgré tout le soin dont on sent qu'elles ont été entourées. Elles sont précieuses malgré leur modestie, et l'émotion nous étreint, sans que l'on sache pourquoi, à les regarder ainsi rassemblées. Sans doute parce que l'on pressent ce qu'elles cachent derrière ce qu'elles disent. Elles sont la mémoire vive des drames qui constituent la trame de l'écriture des textes, mais sans l'action. Elles en sont plutôt le décor, les acteurs figurent paisiblement, le café épicerie est là en arrière-fond, la Normandie, Yvetot, les promenades du dimanche, le quai de la gare, un décor et des gens si banals ! Les onze ouvrages sélectionnés pour ce volume, précédemment parus dans la " collection blanche ", répondent à ce premier corpus dans un autre registre : le drame assumé, sinon exorcisé. " Ecrire la vie " prend alors un autre sens : sans l'écriture qui livre le chemin d'une vie libre, il n'y aurait que souffrance, remords, accablement et refoulement. La passion de l'écriture se confond avec la passion de la vie, après l'avoir engendrée. Vivre et écrire ne font plus qu'un. Rien n'est banal, rien n'est dérisoire. A ces onze titres s'ajoutent dix textes brefs : tous sont de courts récits, des observations, des réflexions sur l'écriture ou la lecture (à l'exception d'une fiction, " Hôtel Casanova ").

10/2011

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Sciences politiques

Les limites du libéralisme latino-américain

La fin de la décennie est marquée par une crise économique qui nous permet de réaliser les dégâts du néolibéralisme, une forme d'organisation économique devenue hégémonique depuis la fin de la guerre froide. Elle prône la dérégulation, le repli de l'Etat et la flexibilité du marché du travail - voire le renversement de la politique - ce qui, dans les faits, a favorisé l'enrichissement vorace d'un nombre réduit d'acteurs économiques en même temps que cela provoquait insécurité et perte de droits pour la plupart des citoyens. Pourtant, malgré ces ravages, l'essentiel des règles économiques et morales qui régulent le système économique reste intact, débats et décisions politiques se focalisant souvent non sur les causes politico-morales de la crise mais plutôt sur ses effets à court terme. L'interrogation qui sous-tend cet ouvrage se situe non tant dans une critique du fonctionnement du capitalisme que dans celle de la doctrine qui définit ses fondements : le libéralisme. Partant du constat que le libéralisme s'est naturalisé dans les champs économique, politique et surtout dans l'esprit de la plupart des Occidentaux, Rodrigo Contreras Osorio appelle à la " dénaturalisation " du libéralisme en mettant en lumière son discours et ses limites idéologiques. L'ambition de l'auteur est d'alimenter la réflexion pour déconstruire la société de marché afin d'édifier une société des droits, composée de citoyens égaux et différents. L'auteur met en perspective le discours libéral dans une région qui. à maintes reprises, a essayé d'en appliquer les préceptes : l'Amérique latine. Il s'agit de comprendre pourquoi ces essais se sont traduits sinon par un échec, du moins par une instabilité permanente de son système politico-économique. Rodrigo Contreras Osorio applique ensuite ces clés de lecture à un cas particulier, le Chili. Laboratoire des grands projets de société qui ont vu le jour au cours du XXe siècle, ce pays montre tant les limites du libéralisme latino-américain que ses paradoxes comme discours organisateur de la société. Mené avec une grande maîtrise, cet essai, qui avance dans ses réflexions et démonstrations avec vigueur et clarté, en convaincra plus d'un.

01/2010

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Esotérisme

Du zodiaque au totem

"Les recherches poursuivies en paléontologie humaine par feu le docteur LEAKEY, en particulier, ont permis de placer le berceau de l'humanité en Afrique Orientale, dans la région des Grands Lacs, autour de la vallée de l'Omo" (Cheikh Anta Diop, Civilisation ou Barbarie, Présence Africaine) Comment l'Egypte est-elle perçue par les Africains après les travaux de Cheikh Anta Diop et de Théophile Obenga ? Comment après ces apports, les Africains appréhendent-ils la Tradition ? La leur, et aussi celle des autres ? Dans le cadre du culte des Ancêtres divinisés et de ce fait toujours vivants, l'homme pouvait se déplacer dans toutes les régions de l'Afrique. C'est peut-être ce que les Egyptiens Anciens ont voulu affirmer en plaçant les étoiles et constellations symbolisant Osiris-Canopus et Isis-Sothis-Sirius au pôle sud. Quoi qu'il en soit, les premières divinités africaines sont totémiques. Comment sont-elles nées ? Pourquoi les figures animales ? Le Lion ou la Lionne occupant une place de choix, le Serpent et donc le Boa, symbole d'ailleurs de la fertilité féminine et de la transmission de l'énergie et de la vie, le Singe et donc le Babouin, le bélier, le Taureau ou la vache ; le Scorpion, les Milans, les Hirondelles, l'Epervier ou le Faucon, le Crocodile etc. ? La présente étude a pour but de présenter, à travers l'évolution du zodiaque, la façon dont cette pensée a évoluée dans le temps. L'auteur propose également ce qui lui paraît devoir être la préoccupation de tout chercheur d'où qu'il soit, à savoir : rechercher en Afrique ce qui reste vivant de cette Egypte Ancienne que l'on croie morte. "L'Egypte est un gigantesque Temple plein de Sous-Temples. Et pour connaitre un Temple d'ailleurs, assurons-nous que nous maîtrisons les temples de chez nous. Sinon, l'Egypte demeurera hermétique et Thot continuera de nous cacher ses secrets" . Aujourd'hui, si nous estimons que l'Egypte Ancienne est africaine et de culture africaine !!! Soit ! Voyons donc cette Egypte Ancienne dans l'Afrique Noire d'aujourd'hui et apprécions sa vitalité à travers ce livre d'Essoh Ngomé Hilaire.

02/2014

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Photographie

Diane Arbus

A Londres, en janvier 2005, l’exposition consacrée à la photographe Diane Arbus s’achève en gloire. La presse entière acclame ce travail longtemps jugé dérangeant, voire « pervers » comme le disait Susan Sontag. Les collectionneurs s’arrachent les tirages à prix d’or : « Boy with a toy grenade in his hand », cliché légendaire, se vend à 350.000 dollars. Nan Goldin, Steven Meisel ou Cindy Sherman sont les disciples de ce style noir et blanc, au format carré sans concessions, parfois dévoyé entre le « porno-chic » et le trash. Il manque quelqu’un pour le happy end. Diane Arbus n’est plus là pour savourer la revanche sur le milieu frelaté de la mode où les directeurs artistiques l’exploitaient au rabais. En juillet 1971, à l’âge de 48 ans, un jour de moite chaleur new-yorkaise, un ami la trouve les veines tranchées, dans sa baignoire. Diane Arbus, née Nemerov sur Central Park West, petite fille gâtée de l’upper-class juive américaine, puis mère de famille se levant à 5 heures du matin pour courir les cirques ou les asiles psychiatriques, est une artiste en photographie. Passée par la photographie de mode, travaillant pour Condé-Nast, Harper’s Bazaar ou Vanity Fair, fréquentant Richard Avedon et Irving Penn, elle consacre son temps aux frivolités qu’on maquille. Elle s’émancipe vite, se brûle au contact des damnés de la ville. C’est l’une des premières, sinon la seule avec Lisette Model, à saisir les ombres errantes de Manhattan : elle saisit au vif avaleurs de sabre, femmes à peau de serpent, nudistes militants, aliénés hilares, géants, jumelles sibyllines au regard de glace, photographiés au flash dans des hôtels miteux ou des recoins hors la loi de Central Park. Le Barnum américain, côté coulisses. « Je suis née tout en haut de l’échelle, et depuis toute ma vie, j’en ai dégringolé aussi vite que j’ai pu » disait-elle. Alors, comment rester intacte quand l’ambition d’une artiste est de traverser le miroir des apparences. Au risque de le briser. Se briser, aussi.

09/2009

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Tarots

Le tirage astrologique du tarot - Méthode pratique d'art divinatoire

Avec ce quatrième livre, Kris Hadar ajoute la pierre majeure qui manquait à son oeuvre tarologique. L'interprétation de ce type de tirage est toujours restée superficielle pour la plupart des tarologues parce que les règles pour lire l'avenir avec le Tarot sont difficilement applicables à une Roue astrologique. Cet ouvrage montre qu'il est maintenant possible de se servir des concepts de l'astrologie, tout en obtenant une précision d'interprétation aussi grande, sinon plus, qu'avec le tirage en croix. Le Tirage astrologique du Tarot s'adresse autant au tarologue débutant qu'au professionnel. Ce livre aborde TOUT ce qui touche de près ou de loin à ce genre de tirage. Le lecteur découvrira que l'accent a été mis sur la facilité à lire un jeu, et ce, grâce à l'invention des " mini-jeux ". Il n'est plus question de deviner, mais bien d'appliquer une méthode de lecture pour obtenir une grande justesse divinatoire. Dans ce livre, Kris Hadar enseigne l'interprétation des cartes de Tarot en "? utilisant ? " les premiers jeux italiens. Grâce à ses connaissances historiques, il démontre que ces derniers ont imité un Tarot français et que plusieurs cartes avaient, à l'origine, un sens culturel différent et bien plus intéressant. En remontant aux sources de l'astrologie, vous apprendrez les bases essentielles et les définitions des Maisons. Vous y découvrirez aussi les clefs pour réaliser un bon tirage, les différents codes pour comprendre les cartes et leurs rencontres, sans oublier les diverses techniques pour rendre ce tirage professionnel. En exclusivité, la structure du jeu de Tarot et une étude historique de l'origine de chaque carte. Un livre qui montre que les fondements de l'astrologie antique peuvent offrir au Tarot un tirage d'une très grande richesse. En cadeau, Kris Hadar vous révèle la structure pythagoricienne qui a permis de concevoir le jeu de Tarot et il démontre pourquoi ce dernier est constitué de 78 cartes : 22 majeures et 56 mineures, et que la structure des mineures repose sur 4 couleurs, elles-mêmes composées de 4 figures et de 10 cartes numérales.

10/2022