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Sociologie

Les humiliés. 10 ans après le déchaînement de La Manif pour tous, l'heure du bilan

Le 21 avril 2023 plus de 270 000 manifestants (selon les organisateurs) défilaient dans les rues de Paris sous le drapeau de "La Manif pour tous" avant l'adoption définitive du texte qui fera de la France le 14e pays au monde à légaliser le mariage entre personnes de même sexe, et après avoir maintenu la pression en se rassemblant quotidiennement près de l'Assemblée nationale, dans les rues, à travers la France, sur les plateaux de télévision et de radio. Parmi les slogans brandis par les participants, on se souvient avoir lu ou entendu : "Qui détruit la famille menace la paix civile", "Non au mariage destruction de la parité homme-femme et de la société", "Stop à la familiphobie", "Une famille c'est un papa, une maman et des enfants". Aujourd'hui, nous sommes dix ans après le Mariage pour tous. Personne n'a oublié ce que ça a déclenché dans notre pays. Tout le monde sait aussi que ces dix dernières années, le Mariage pour tous n'a pas subitement fait s'effondrer les familles dites traditionnelles dans un grand fracas, contrairement aux déclaration des manifestants. Journaliste, Rozenn le Carboulec se retourne sur dix ans d'une histoire qui drastiquement changé notre société, secouée par les failles entre les différentes groupes, à l'intérieur même de l'Eglise catholique, mais aussi à travers la population, et été le point de départ de nombreux déchirements, intersociétaux, interfamiliaux, et intérieurs. Que reste-t-il des slogans scandés pendant de longs mois chez les enfants d'hier et les adolesncents et jeunes adultes d'aujourd'hui ? Ceux au coeur des manifestations, souvent exposés en première ligne ; ceux assistants aux défilés devant les journaux télévisés, aux débats chez les adultes. Que raconte cette manifestation de notre société d'aujourd'hui ? Elle-même journaliste LGBT, Rozenn le Carboulec sonne l'heure du bilan et raconte les hommes, les femmes, les enfants et les histoires derrière le déchirement d'une société toute entière.

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 4, La guerre et la Commune (1870-1871)

Cette nouvelle édition des ? oeuvres complètes de Zola est originale à un double titre : - elle est la première du genre à adopter un dispositif chronologique, en vingt brèves périodes, de 1858, date de l'arrivée du jeune Emile Zola à Paris, à 1902, date de sa mort. On suivra ainsi, de volume en volume, l'évolution de sa carrière et de son ouvre, et leur relation à l'histoire contemporaine. Ces coupes successives dans le temps ont également le mérite de mettre en évidence les connexions mutuelles des oeuvres par delà la diversité de leurs contenus et de leurs formes ; - elle réunit, pour la présentation et le commentaire historique et critique des couvres, les meilleurs connaisseurs de Zola et de son couvre. Après une introduction générale, chaque couvre fait l'objet d'une notice. Dans chaque volume, on trouve d'abord les couvres narratives (romans, contes et nouvelles), puis le théâtre, les chroniques, les couvres critiques et la correspondance. Avec La Fortune des Rougon, qui ouvre ce volume, débute l'aventure des Rougon-Macquart. Elle durera vingt-cinq ans. Pour l'heure, cependant, le romancier se heurte aux traverses de l'histoire. La guerre de 1870, qui interrompt la publication du feuilleton, le contraint à abandonner Paris et à s'improviser patron de presse à Marseille, puis chroniqueur parlementaire à Bordeaux. Son nouveau gagne-pain l'entraînera jusqu'à Versailles et lui fera vivre en direct toute la Commune. On trouvera donc ici les Ecrits de Marseille, les Lettres de Bordeaux et les Lettres de Versailles, mais aussi les Lettres de Paris, la chronique inédite des événements jusqu'à la semaine sanglante . Patricia Carles et Béatrice Desgranges, du Centre d'études sur Zola et le naturalisme, ont publié maints ouvrages ou articles sur Les Rougon-Macquart et le naturalisme. Auteurs du Cd-rom Le Musée Imaginaire d'Emile Zola, elles proposent sur le Web une édition hypermédia des Ecrits sur l'art.

01/2000

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Contes et nouvelles

Péripétie d'un relais communautaire en Algérie

C'est le vécu d'un adolescent parti pour un voyage vers l'inconnu dans l'espérance de déjouer les pronostics de la vie qui semblaient à en témoigner de la misère des siens et de son comportement caractériel prédire un avenir orageux. Mais c'était sans compter les aléas de l'aventure qui allaient le maintenir bon nombres d'années exilé. Au cours de son périple, le désarroi est total quand il succombe à un événement dont la maladie, qui pourtant, le fera prendre conscience que la vie communautaire qui s'ouvrait à lui à son arrivée en Algérie était un monde ou préjugé, commérage, rumeur, ragot et ignorance était le mal dominant qui poussait les migrants subsahariens à des incongruités. Durant son passage au chevet de son hospitalisé comme garde malade, il découvre le sanitaire Algérien. Là-bas, il prend acte des faits et gestes. Des dits et des non-dits à sa sortir de l'hôpital, il se donna le défi de faire de lui-même également fondu dans cette vie d'extrême précarité l'instrument de la sensibilisation en apportant des preuves par des actes et des témoignages à la communauté afin de ramener celle-ci aux réalités du système sanitaire. De ce fait son chemin croisa celui des ONG. Il ne se contentera pas d'être qu'un simple relais qui allait juste rapporter de l'aide au migrants, il devint en quelque sorte un porte-parole, car il remontait avec tact les difficultés de la communauté afin de les intégrer dans les programmes pour arriver à les solutionner. Puis, surgit la mort de sa mère. Le retour au bercail pour les obsèques fut pressant. Arrivée, il fut accueilli par un grand changement et sa nièce, songeait prendre le même trajet que lui, celui de la migration clandestine. Sachant les retombées, il décida de lui sensibiliser en lui narrant les péripéties de son voyage.

10/2022

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Histoire internationale

Des racines dans la pierre

Ravagé par un génocide, convoité par des voisins puissants et prédateurs, mis en coupe réglée par une nomenklatura corrompue, asphyxié par un régime néoféodal, le Cambodge est un pays martyr. Nul ne le sait mieux que Sam Rainsy. Né dans une famille patricienne de Phnom Penh proche du roi Norodom Sihanouk, le jeune Rainsy connaît l'opulence, puis la déchéance lorsque son père, un homme politique de premier plan, est brutalement limogé et doit passer dans la clandestinité avant de finir assassiné. Réfugiés à Paris, les Sam vont se résigner à une vie d'immigrés pauvres. Mais jamais ils ne perdront l'espoir ni la dignité. Élève surdoué, Rainsy fera des études brillantes qui lui permettront de devenir un financier de haut vol, spécialiste des fusions-acquisitions dans l'industrie du luxe... Mais comment se contenter de gagner de l'argent et d'en faire gagner quand son pays s'enfonce dans la barbarie aux mains d'un régime qui pratique le meurtre de masse? De l'action humanitaire à Paris en faveur des victimes des Khmers rouges aux campagnes électorales sur le terrain après la chute du régime communiste, Rainsy et sa femme Saumura se lancent dans l'action politique, reprenant ainsi le flambeau de leurs pères respectifs, cosignataires des accords de Genève sur l'Indochine en 1954. Pour ce couple de Cambodgiens occidentalisés, le retour au pays est rude. Ministre de l'Économie du premier gouvernement de l'après-guerre, Sam Rainsy met de l'ordre dans les finances de l'État, combat la corruption, ce qui lui vaut un soutien populaire mais aussi de solides inimitiés. Il passe alors dans l'opposition et crée un parti démocrate et libéral, le PSR, une provocation que ne lui pardonnent pas ses adversaires. Il est la cible de plusieurs attentats qui tuent nombre de ses partisans. Aux agressions, Rainsy oppose un pacifisme d'essence bouddhique et maintient le cap, impavide et inébranlable, à l'image de ces arbres qui poussent dans la pierre des temples d'Angkor.

05/2008

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Actualité politique France

Le progrès social et humain

Le mot "progressiste" est employé à tort et à travers parfois par ceux-là mêmes qui créent les conditions de la régression sociale. Nous le revendiquons dans son sens réel : nous sommes les partisans du progrès social et humain. Le progrès social a été stoppé net avec la défaite de Lionel Jospin en 2002. Depuis, aucune mesure pour les travailleurs n'a permis d'améliorer les conditions de travail, aucune avancée nouvelle pour les droits sociaux. Au contraire, nous avons assisté à une casse du code du travail, la Sécurité sociale a subi les pires assauts, les services publics ont été affaiblis et dévalorisés. Nos biens communs, ce patrimoine collectif constitué par chaque génération, sont vendus à la découpe créant hausse des prix, abaissement des services, destruction d'emplois et enrichissement des actionnaires. Tous, nous en subissons les conséquences tout particulièrement depuis le début de la pandémie de Covid-19. Mettons un terme à cette régression généralisée. Ce troisième cahier porte une grande ambition : le plein emploi. Nous voulons sortir des logiques consistant à maltraiter et à exploiter les personnes dans le travail pour servir les actionnaires. Le travail ne doit pas être une souffrance mais une activité utile à toute la société. Ainsi, chacun doit avoir accès à l'emploi privé et public. Si le marché privé est dans l'incapacité de créer des emplois, nous proclamons que la puissance publique peut le faire car nous avons besoin de centaines de milliers de recrutements pour mener à bien la bifurcation écologique. Le progrès social et humain se retrouve dans tous les moments de la vie : éducation, formation, santé, culture et sport. Il se fera en incluant les personnes en situation de handicap, et en s'attaquant aux discriminations sexistes et racistes. Ce troisième numéro des Cahiers de l'Avenir en commun, le programme de Jean-Luc Mélenchon, est un outil d'information et de discussion. Vous pouvez aussi participer à la consultation sur le programme en répondant au questionnaire à l'intérieur.

05/2021

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Paranormal, Bit-lit, Science-f

Adam Binder, T1 : Le Sorcier des plaines

Adam Binder a un don : il est capable de voir le monde magique qui existe au-delà du nôtre. Mais depuis toujours, ce pouvoir lui vaut la méfiance de ses proches. Des années après avoir été interné par son frère Bobby, Adam est prêt à vivre comme il l'entend. Alors que la piste de son père disparu le mène à Denver, où vit désormais Bobby, Adam apprend qu'un esprit ancien a pris possession de sa belle-soeur. Bientôt, il devient lui-même la cible de cette entité malveillante. Pour l'emporter, il devra négocier avec des êtres dangereux... y compris son premier amour. "Sombre, envoûtant, lyrique et novateur, beau et sincère. On a rarement vu un roman aussi unique, ce qui fait merveilleusement plaisir". New York Journal of Books "Un humour piquant, des personnages intrigants. Les lecteurs n'auront qu'une hâte : connaître la suite des aventures d'Adam Binder ! " Booklist "Un premier roman épatant, et heureusement le premier d'une série ! " Shelf Awareness "Une entrée fracassante dans le monde de l'urban fantasy ! L'univers complexe, le tableau nuancé de l'Amérique pauvre et les scènes d'action palpitantes font de ce roman un livre exceptionnel". Publishers Weekly "Un coup de maître ! Une histoire brillante, émouvante, intelligente et originale qui vous emportera, vous fera vibrer et rire". Portland Book Review "Audacieux et addictif, ce premier roman de David R. Slayton vous happe et vous malmène joyeusement. Avant d'avoir tourné la dernière page, on a le souffle coupé et on en redemande ! Son monde merveilleusement original est habité de créatures magiques et d'un protagoniste terriblement attachant". Darynda Jones "Un roman mouvementé et surprenant, et surtout très divertissant. Cet opus est à la fois sombre, drôle et plein de rebondissements". Jonathan Maberry "Le roman de Slayton renverse tous les codes, et la représentation LGBT est remarquable ! " Book Riot "Une sacrée aventure ! Adam Binder est un protagoniste fascinant et profondément attachant, et le voyage dans lequel il nous entraîne est éblouissant et merveilleusement rafraîchissant". Lynn Flewelling

01/2023

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Littérature française

L'erreur

Un homme accède à la trentaine dans des conditions insolites et qui vont bouleverser sa vie. Revenant dans sa ville natale, il y apprend qu'elle est chaque année le théâtre d'événements précis : régulièrement l'état civil y enregistre deux suicides. Cette ville est Blida, en Algérie, celle-là même que Gide appelait "petite fleur du Sahel" et que le héros ne semble pas voir avec les mêmes yeux que ceux de l'auteur des Nourritures. Deux suicides, donc, sont attendus ; mais lorsque Georges Caran arrive à Blida, le premier est déjà survenu ; l'attente du second va faire naître - ou précipiter - cette rupture que chaque homme consomme quand il lui faut prendre son parti de n'être plus jeune. Cependant ici les conditions sont particulières et la rupture est à leur mesure. Comme le délai de cette attente est fixé - les deux suicides ont toujours lieu entre février et août - Georges Caran n'a plus que deux mois pour savoir qui sera le second. Pendant cette période, il se pensera doué d'une lucidité singulière qui l'écartera de ses amis, le conduira à l'échec en amour et le mènera à la poursuite désespérée d'une vie qu'il croit inséparable de l'inconscience, de l'injustice et de la violence. Ceci n'est pas le récit d'un cas, mais d'une situation. Le héros ne diffère du reste des hommes qu'en peu de choses. Né sous un ciel où la vie passe pour être plus précipitée, peut-être a-t-il plus que d'autres le don de jouir des petites choses. Une joie l'habite, qui se développe, physiologique, indépendamment de ses idées et même de ses sentiments. Cette joie ne l'a pas quitté tandis qu'il partageait avec ses contemporains les malheurs de l'époque : la guerre, l'injustice sociale, la persécution de ses amis ; elle va l'abandonner sous la contrainte d'un événement digne du siècle des statistiques. C'est seulement l'événement qui fera peu à peu du héros un cas.

10/1988

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Littérature française

Carat

De sa mère, Agathe pensait tout connaitre. Notamment qu'elle était une femme excentrique et belle, adorée et courtisée. Elle sait qu'elle a collectionné les amants, elle les a vus défiler chez elles sans pour autant qu'Aimée ait jamais pu lui dire lequel aurait pu être son père. Elle sait aussi combien elle aimait l'art, leur unique point commun puisqu'Agathe en a fait son métier, commissaire-priseur chargée d'organiser les ventes d'oeuvres rares. Pour le reste, elle est son opposée. Toujours de noir vêtue, elle est discrète et solitaire, n'a aimé qu'un homme, a une amie, et concentre ses efforts sur son travail et son projet : ouvrir sa propre étude. Aussi, lorsqu'en vidant l'appartement d'Aimée après son décès elle découvre, dans un coffre, une dizaine de bijoux frappés du poinçon du joailler Van Cleef & Arpels, elle décide de les envoyer à la maison mère pour en connaitre la valeur. Elle ne se doute pas que deux d'entre eux dont elle ne connait pas l'origine, ainsi qu'un paquet de lettres cachées, vont changer sa vie et lui donner la chance de découvrir la vérité sur sa mère, et peut-être l'identité de son père. Mais le veut-elle vraiment ? Est-elle prête à laisser les carats raconter leur histoire ? Après L'âme du violon, Marie Charvet revient et signe un deuxième roman aussi brillant que les carats qu'elle fait scintiller sous nos yeux. Avec Agathe, elle nous emporte dans l'univers de la joaillerie et les coulisses de la Maison Van Cleef & Arpels pour laquelle elle travaille depuis des années. C'est là qu'elle fera basculer le destin de son héroïne en lui offrant la possibilité de changer pour apprendre à aimer, sa mère, elle-même, et peut-être ce client indien, qui sait ? Vibrant, battant, sensible et passionnant, Carat nous rappelle que le plus précieux n'est pas toujours fait de pierres, mais de sentiments.

04/2024

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Généralités

L'Empereur Julien et l'histoire de l'Eglise au IVe siècle

Le IVè siècle peut être regardé comme le véritable point de partage entre l'antiquité et les temps nouveaux. C'est le moment où le christianisme, monté sur le trône impérial, armé de la puissance politique, devenu religion d'état, a consommé sa lente victoire, et en dépit de sourdes ou violentes résistances, a fixé les destinées du monde. Le concile de Nicée, pour mettre fin à toutes les incertitudes et aux inévitables oscillations de la raison flottant entre tant de cultes et de sectes, arrête avec une rare précision un symbole qui s'imposera sans conteste à tout l'Occident pendant des siècles. Il n'y a pas eu dans l'histoire de changement plus durable, car malgré quelques accidents historiques tels que la réforme, qui n'a pas rompu la chaîne des traditions, la société moderne et contemporaine tient encore par mille liens visibles et invisibles au grand événement qui s'est accompli sous le règne de Constantin. Si Constantin eut un songe merveilleux après lequel il s'est voué à son Dieu, Julien fera naturellement et sans malice l'inverse. Il en aura un semblable avant de se consacrer aux siens. Ni l'un ni l'autre n'étaient des imposteurs, mais leur imagination, exaspérée par la lutte, le péril et l'ardent esprit du temps, voyait ce qu'elle avait intérêt à voir pour la défense de la cause sacrée. La foi, non la politique, égara Julien. Il fut la victime d'une passion religieuse. L'histoire se montrerait peut-être équitable, si elle cessait de flétrir Julien du nom d'apostat. On pourrait facilement soutenir qu'il n'a jamais été chrétien que par contrainte, et qu'il avait plus que tout autre des motifs pour ne pas goûter les enseignements du christianisme, qui lui furent imposés par son terrible tuteur, l'empereur chrétien Constance, le meurtrier de toute sa famille.

12/2021

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Compositeurs

Claudio Monteverdi

Fils d'un docteur de Crémone, l'italien Monteverdi (1567-1643) étudie la musique à la cathédrale. Il maîtrise rapidement le chant, joue de la viole et du luth dès son adolescence. Il se tourne alors vers la composition, que ce soit l'écriture vocale ou instrumentale et devient l'un des compositeurs les plus douées (et aussi les plus protéiformes) de son temps. Il sert d'abord le duc Vincent de Gonzague à Mantoue avant de le suivre en Hongrie lors de la guerre contre les Turcs, puis en Flandres en 1599. A cette période, il compose de nombreux madrigaux caractérisés par l'écriture d'une voix soliste expressive. Il devient citoyen de Mantoue et Maître de chapelle du Duc en 1602. C'est là qu'il compose l'Orféo, considéré comme le premier véritable opéra de l'histoire de la musique, en tant que tragédie musicale. Cette Åuvre, qui lui a demandé sept ans de travail, sera jouée dans toute l'Italie du Nord et le fera accéder au statut de plus grand musicien de son temps. A la mort du duc Vincent, Monteverdi quitte Mantoue pour le poste de Maître de chapelle à St-Marc de Venise. Bien que nommé prêtre en 1632, il ne cessera de composer pour le théâtre - Venise se dote alors de sa première salle d'opéra, le Teatro San Cassiano, et deviendra rapidement la capitale de ce genre musical particulier. Un an avant son décès dans la cité des Doges en novembre 1643, Monteverdi écrira son ultime opéra, L'incoronazione di Poppea. Bien qu'ayant surtout écrit de la musique sacrée à Venise, dont ses remarquables Litanies de la Sainte Vierge, son dernier livre de madrigaux est publié à titre posthume en 1651, portant ainsi le nombre de ses pièces vocales profanes à 208 ! Monterverdi est considéré comme le compositeur majeur ayant assuré la transition entre la Renaissance et le Baroque.

02/2024

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Bénélux

Les dessins du diable

Né à Anvers en 1942, Arthur Langerman échappe par miracle à la Shoah qui va décimer sa famille. Seule sa mère en réchappera. L'enfant pauvre connaît les affres de la misère et de la solitude. Il doit abandonner une scolarité brillante pour travailler dans le diamant où il végète jusqu'au jour où il comprend que les pierres de couleur, alors méprisées, vont prendre de la valeur. Devenu "Le roi du diamant de couleur" , il vendra ses gemmes dans le monde entier, non sans aventures rocambolesques. Mais jamais il n'oubliera le massacre des siens. Pourquoi cette haine viscérale des Juifs qui a conduit à leur massacre ? Il croit entrevoir la réponse en découvrant sur le marché aux puces de Bruxelles une horrible carte postale caricaturant "âun vieux "Juif" dégueulasseâ" en train de sodomiser une petite fille. En un éclair, il comprend que la banalisation du mépris et de la haine des Juifs sous couvert d'un humour nauséabond a conditionné les esprits et déblayé pour Hitler et ses sbires la voie du génocide. Il va dès lors collectionner les affiches, dessins, tableaux antisémites. Des caricaturesâ? Non, la dégradation de millions d'êtres humains en vermineâ! Après en avoir exposé une partie au mémorial de Caen, il cédera les dix mille pièces de cette collection hors du commun à une fondation allemande qui la fera circuler dans le monde. A l'heure où l'antisémitisme connaît une recrudescence dramatique. José-Alain Fralon nous offre la biographie passionnante et pleine d'humour d'un homme hors du commun. José-Alain Fralon, journaliste né en 1945 en Algérie, a été grand reporter pour Le Matin, l'Express et Le Monde avant d'être correspondant du Monde à Bruxelles puis rédacteur en chef-adjoint du journal. Il a publié chez des éditeurs comme Fayard, Gallimard, Calmann-Lévy ou J. C. Lattès des ouvrages d'inspiration journalistique, dont "Baudouin : L'homme qui ne voulait pas être ro"i. Préface de Diane von Fürstenberg.

04/2024

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Histoire de la danse

Feminine Futures 2 – Expression / Abstraction – The Membrane of Dreams. Danse expressive et abstraite d'avant-garde à travers la photographie et le film expérimental, Textes en français et anglais

Onze années après la publication du premier volet de Feminine Futures en 2011, avec de nouvelles perspectives de recherches et un nouveau corpus de photographies originales rares ou inédites, ce deuxième volume explore les multiples voies prises par l'histoire féminine de l'abstraction en danse durant la première moitié du XXe siècle jusqu'à ses prolongements récents. Parfois sur le socle de la science ou des premiers ésotérismes modernes, parfois par une réinterprétation des gestes géométriques antiques, parfois sur le chemin de la réforme de la vie (Lebensreform), de la libération du corps ou de la danse-thérapie, parfois dans le prolongement des théories expressionnistes, les filiations de ces pionnières et propagatrices de l'abstraction dansée sont retracées à travers toute l'Europe jusqu'en Estonie et en Russie, puis en Israël ou en Palestine, en Amérique du Nord et en Amérique latine, dans les sillages des guerres, des exils, des résistances politiques ou en temps de paix. La danse n'aurait eu cet impact majeur dans l'histoire de l'art sans l'apport esthétique de cette rare constellation de photographes spécialisés dans ce champ déjà rare en soi. Les conjonctions entre danse et photographie ou danse et film construisent des oeuvres d'art uniques. A ces époques, rares sont les prises de vue de scène du fait des contraintes de sensibilité des émulsions, la création a plutôt lieu en studio. Les danseuses y cristallisent la quintessence de leur inventivité en une image synthétique, un condensé de théorie et d'innovation plastique, qui fera leur notoriété. Dans ce paysage très concurrentiel des écoles de danse, des récitals publics ou confidentiels, elles doivent singulariser leur identité par la puissance de l'image au risque de disparaître. C'est cette émulation, cette ruée vers l'originalité, l'autonomie et la liberté qui confère à ces oeuvres ce caractère historique exceptionnel, incarnant une inépuisable source fondatrice pour toute créativité future.

06/2022

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Littérature française

Au plaisir de Dieu

En hommage à la mémoire de son grand-père, symbole de la tradition, contraint de s'éloigner à jamais de la terre de ses ancêtres, le cadet d'une vieille famille française enfermée dans l'image du passé raconte ce qui a été et qui achève de s'effondrer. Le berceau de la tribu, le château de Plessis-Lez-Vaudreuil, est au centre de cette longue chronique qui embrasse, depuis les croisades jusqu'à nos jours, l'histoire du monde, du pays, du clan, de tout ce que la lignée a incarné et en quoi elle a cru, et qui s'est peu à peu effrité. Un mariage d'amour et d'argent, les idées contemporaines et subversives, les livres, les mœurs nouvelles ouvrent successivement des brèches dans la forteresse de la tradition. L'histoire du XXè siècle, avec ses situations paradoxales, précipite la mutation et la décadence d'une famille qui avait su, à travers tous les cataclysmes, maintenir ses privilèges et conserver son charme. Le narrateur n'ignore pas qu'il est le dernier à connaître une forme de vie condamnée. Se jouant de la chronologie et de l'imagination, il brosse avec désinvolture et nostalgie, sur la vaste toile de fond du siècle, une galerie de portraits et de croquis où ne manquent ni l'émotion ni l'ironie. Tout le livre est empreint d'une mélancolie qui lui donne sa résonance et sa poésie. On passe d'un épisode dont l'humour rappelle celui de Proust à une page poignante et presque désespérée. C'est le " regret souriant " et c'est le charme du temps perdu et retrouvé dans le souvenir. C'est ici l'histoire d'une famille imaginaire brillamment repensée, avec une sorte, à la fois, de lassitude et d'allégresse. Le lecteur ne pourra s'empêcher de lui chercher des modèles. Mais au-delà des clés qu'on ne se fera pas faute de découvrir, c'est tout un pan de la société française que nous voyons s'écrouler sous nos yeux.

06/1974

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XVIIIe siècle

Kerguelen. Un marin des Lumières. Une vie agitée aux vents de l'histoire

Issu de la noblesse bretonne, Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec est né en 1734 dans l'actuel Finistère et mort en 1797 à Paris. Officier de marine et navigateur célèbre du XVIIIe siècle, il découvre les îles de la Désolation, dans le sud de l'océan Indien, auxquelles l'explorateur anglais James Cook donnera ensuite le nom d'archipel des Kerguelen. Celui-ci fait toujours partie de la France aujourd'hui, au sein des Taaf, les Terres australes et antarctiques françaises. La vie de Kerguelen est un véritable roman et l'historien Alain Boulaire le raconte ici avec une rigoureuse une verve incomparable : le contexte familial, qui le conduit à une formation d'officier de marine et au commandement de nombreux vaisseaux au cours de sa longue carrière. Puis, après une solide expérience des batailles navales contre les Britanniques (guerre de Sept ans), ses campagnes dans l'Atlantique-Nord, sa passion des cartes et des relevés hydrographiques donnent l'occasion à ce marin d'exception de se distinguer aux yeux de l'Académie de Marine, qu'il intègre en 1763. Comme souvent en son temps, il est aussi un savant curieux des sciences et des arts et composera plusieurs ouvrages de référence durant sa vie. Mais ce sont les deux expéditions montées pour prendre possession d'un hypothétique continent austral inconnu qui feront sa réputation. Lapérouse rapporte que Kerguelen "fut reçu en France comme un nouveau Christophe Colomb" en 1772. Mais les choses ne tourneront pas comme il le pensait et c'est le Conseil de guerre et 6 ans de forteresse qui l'attendront à son second retour à Paris en 1775. Il faut dire que Kerguelen est aussi un aventurier et un opportuniste, qui s'enrichit par la traite des esclaves, embarque sa maîtresse déguisée en mousse, commet des frasques... Libéré, il se fera corsaire, participera à la guerre d'indépendance américaine et réintégrera la Marine révolutionnaire après la chute de l'Ancien Régime.

06/2022

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Littérature française

Comme la nuit se fait lorsque le jour s'en va

" De son côté Bouya ne mangeait plus, ne dormait plus, il ne voulait que sa soeur. Cette petite chose était sa bouée plus qu'il n'était la sienne. Ce petit bout de sa mère lui avait apporté un bonheur inattendu, une alternative paisible à l'amour maternel perdu. Dans le désespoir où il se débattait, il croyait que les autres ne cherchaient pas vraiment sa soeur parce qu'ils ne souffraient pas de sa disparition ; que lui seul la cherchait car lui seul l'aimait. A cette pensée, il se mit à sangloter, comme si les digues qui retenaient son chagrin avaient lâché d'un coup ; car le chagrin est une rivière à traverser, dans laquelle on perd pied par endroits, et dont le courant nous emporte, parfois ". Tout commence à Conakry, en Guinée, dans une cour des miracles de nos jours où une femme meurt en couches. Ses congénères, des misérables qui survivent ou trépassent entre deux mondes, se disputent le nouveau-né afin de l'offrir, devant les mosquées, à la charité ostentatoire des fidèles. Et le petit Bouya partira à la quête de sa soeur avec ses amis. L'errance des enfants-mendiants, comme des étoiles perdues dans le sable, fera s'entrecroiser jusqu'à Marseille d'autres quêtes, cent autres destinées affamées, cocasses et révélatrices de notre monde. Au coeur de l'histoire, Malick qui, pour un billet d'avion, vend sa virilité ; et Khady vendue à un vieil homme par son père, plutôt qu'un lopin de terre, et qui tombe amoureuse de Malick. Les commerces humains et inhumains ne s'arrêtent pas là. C'est la misère éperdue des migrants, que l'auteur a vécue de près. C'est aussi l'espoir d'un retour aux sources et à la force des origines. " Comme la nuit se fait lorsque le jour s'en va " est un diptyque ample où la misère, la maladie, le crime et la trahison par-delà les mers s'entretissent avec l'amitié, l'humour et l'amour.

02/2016

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Histoire militaire

Les sept vies d'Adrien Conus. Compagnon de la Libération, inventeur militaire de génie, agent secret de la France libre, rescapé d'un peloton d'exécution allemand, colonel perdu en Indochine, chasseur d'éléphants émérite et... amant imprudent

Compagnon de la Libération, inventeur militaire de génie, agent secret de la France Libre, rescapé d'un peloton d'exécution allemand, colonel perdu en Indochine, chasseur d'éléphants émérite et ... amant imprudent : les sept vies d'Adrien Conus Bien souvent galvaudée, la formule " une vie de roman " s'applique parfaitement au Compagnon de la Libération Adrien Conus (1900-1947). Sa vie fut courte mais d'une richesse inouïe : ce franco-russe né à Moscou, fut tour à tour chercheur d'or et trafiquant d'ivoire, guide de chasse et chef de village en Afrique avant de rejoindre la maigre phalange des Français Libres du général de Gaulle dès 1940. Il est de tous les théâtres de guerre de la geste gaulliste au Levant et en Afrique du Nord (notamment à Bir-Hakeim) avant de rejoindre les services secrets du Général à Londres. Formé à la dure par les Anglais, il est envoyé dans le Vercors cerné. Après sa capture par les Allemands, il échappe miraculeusement au peloton d'exécution. En 1945, il est infiltré en Allemagne nazie dans la région stratégique de Ruhr pour y conduire des actions commando. Avec ses camarades, il incarne alors ce qui se fait de mieux en matière de combat indirect et "spécial". Addict à la guerre, couvert de décorations, le colonel Conus connaîtra en Indochine un destin " à la capitaine Conan ". Efficace, mais trop sulfureux, le commando qu'il a créé est dissous en catastrophe. Malade, il rentre pour mourir sur sa terre d'adoption, l'Afrique noire. Mais même après sa mort, cet amant imprudent fera parler de lui dans les coursives du contre-espionnage français... Pourquoi ? Grâce à des archives inédites - notamment des services secrets français et anglais - et des témoignages familiaux, Pierre Servent brosse ici un portrait en forme de sanguine d'un guerrier hors norme que son ami Joseph Kessel avait raison de considérer comme un pur héros sans pour autant être " un ange ". C'est dans ce clair-obscur que la plume subtile et documentée de Pierre Servent nous entraîne magistralement.

06/2022

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Littérature française

OEUVRES COMPLETES. Tome 19

Cette fabuleuse entreprise : la reconquête de son propre moi, dont le lent cheminement a pu se lire dans des centaines et des centaines de pages quotidiennes, il semble, en décembre 1945, qu'elle est achevée. L'oppression religieuse s'est éloignée. De la lutte incessante menée pour s'en défaire demeure une vigilance sardonique dont les effets dévastateurs vont désormais s'opposer à toute emprise métaphysique. L'écriture s'est transformée jusque dans sa matérialité. Elle n'offre plus les lignes sages, appliquées, des premiers cahiers. Plus large, plus rapide, comme libérée, elle s'entremêle maintenant de signes et de dessins. Pourtant, en ce début de 1946, où Antonin Artaud s'alarme de voir ne pas paraître les Lettres de Rodez, où il redoute que par là même ne se prolonge sa mise à l'écart, c'est, après la période explosive, presque euphorique, d'une communication qu'il avait cru pouvoir retrouver, le repliement dans la solitude et, de nouveau, le débat s'intériorise. Il se déplace aussi et, de plus en plus, le corps va en être le centre : "le corps inamovible de M ? Antonin Artaud vivant dont on a cent fois dépecé des duplicata arrachés et qui n'a cessé de rester vivant et lui-même contre toutes les formes qu'on lui prenait". Antonin Artaud ne cessera plus de dénoncer l'inaptitude à la vie du corps dont l'homme dispose, ce corps défectueux, aux fonctions dangereusement séparées, à la sexualité désaccordée, au mode d'engendrement désastreux. Son indispensable réfection va devenir l'un des mythes symboliques dominants de ses textes futurs. C'est d'ailleurs pendant ces mois-là qu'apparaissent dans les cahiers les principaux thèmes qui se développeront après sa sortie de l'hôpital psychiatrique : la véritable identité de l'homme crucifié au Golgotha, le reniement du baptême, la géographie des envoûtements destinés à fermer la bouche aux consciences lucides, le rôle de la sexualité dans ces ondes perverses qui partent de lieux dispersés sur toute la terre, l'émeute qui s'est déclarée à Dublin autour de sa personne et de sa canne, les raisons profondes de son internement, son refus enfin de disparaître : "Je ne suis pas celui qui a fixé de disparaître sans laisser de traces sur la terre. Je ferai au contraire disparaître la terre avant de m'en aller".

02/1984

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Droit

Le marché du mérite. Penser le droit et l'économie avec Léonard Lessius

Dans un contexte marqué par la mondialisation des échanges commerciaux, l'essor des places boursières et des bouleversements politico-religieux profonds, le théologien jésuite Léonard Lessius (1554-1623) fera figure d'"Oracle des Pays-Bas" parmi les marchands, banquiers et princes cherchant à s'orienter dans ce nouveau monde. Son principal ouvrage, Sur la justice et le droit (De iustitia et iure, 1605), gagnera rapidement le statut d'ouvrage de référence par la lucidité de ses analyses économiques et sa fine maîtrise de la technique juridique. Influencé par le renouvellement de la théologie développé à Salamanque, Lessius relaye la pensée économique des scolastiques tout en jetant les bases du libéralisme moderne. Ce livre propose de revisiter l'héritage de ce célèbre méconnu de l'histoire de la pensée économique tout en élucidant ses fondements juridico-théologiques. Très bon étudiant, mais d'origine rurale modeste, Lessius reçut une bourse qui lui permit d'étudier au collège d'Arras, à Douai et à Louvain où il termina bril-lamment le cours de philosophie en 1572. La même année il entra dans la Compagnie de Jésus. A la fin des premières années de formation religieuse il enseigna la philosophie au collège d'Anchin à Douai et après son ordination sacerdotale (1582) fut envoyé à Rome pour des études plus poussées en théologie sous la direction des meilleurs maîtres de l'époque, Francisco Suarez et Robert Bellarmin. De retour en son pays, il fut nommé professeur de théologie à l'Université de Louvain, où il résida jusqu'à sa mort Lessius est donc surtout connu pour son traité Sur la justice et le droit de 1605, qui fut réimprimé une vingtaine de fois durant le seul XVIIe siècle. C'était la première fois qu'un théologien étudiait sérieusement les problèmes moraux soulevés par l'économie et la finance. Lessius se rendit à Anvers, alors une ville en pleine expansion économique, pour y étudier sur place comment les banques et le commerce moderne fonctionnaient. La compétence qu'il acquit dans ce domaine – une chose rare parmi les clercs de l'époque – donna un poids considérable aux solutions qu'il proposait aux problèmes soulevés. Aujourd'hui encore les historiens de la vie économique admirent la subtilité de ses analyses.

11/2019

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Psychologie, psychanalyse

Ecoutez les autistes !

Les autistes qui écrivent ne sont pas des fous littéraires. Ce sont des sujets à prendre au sérieux. Ils s’expriment pour faire savoir qu’ils sont des êtres intelligents, pour être traités avec plus de considération, et pour appeler à un respect de leurs inventions élaborées pour contenir l’angoisse. Souhaitent-ils qu’on interdise légalement leur écoute pour les soumettre, le plus souvent sans leur consentement, à des méthodes d’apprentissage ? Faut-il prendre le parti de les écouter ou celui de les contraindre ? Choisir de les écouter expose à se confronter à des opinions dérangeantes. Une des autistes de haut niveau parmi les plus connues, Donna Williams : « la meilleure approche », écrit-elle, ce serait « celle qui ne sacrifierait pas l’individualité et la liberté de l’enfant à l’idée que se font de la respectabilité et de leurs propres valeurs les parents, les professeurs comme leurs conseillers ». Une autre confirme : « … les personnes qui m’ont le plus aidée ont toujours été les plus créatives et les moins attachées aux conventions ». La psychanalyse n’est pas une, elle est multiple ; les pratiques psychanalytiques ont pourtant toutes un point commun : elles sont fondées sur l’écoute de l’autre. Songer à interdire légalement l’écoute d’un groupe humain révèle une idéologie politique sous-jacente des plus inquiétantes. Certes, toute écoute n’est pas psychanalytique, mais comment le législateur fera-t-il la différence ? Est-il de surcroît de son rôle de prôner des approches sourdes à l’écoute des singularités du sujet autiste? Toutes les pratiques psychanalytiques ont en commun de prôner le respect du singulier et sa non résorption dans l’universel. C’est ce que souhaitent unanimement les autistes qui s’expriment. Ce n’est pas aux études randomisées permettant une évaluation scientifique impeccable auxquelles il convient de demander en premier lieu comment y faire pour traiter l’autisme ; ce sont les sujets concernés qui ont le plus à nous apprendre. Ils possèdent un savoir précieux sur eux-mêmes. La psychanalyse du XXIe siècle n’est pas la caricature combattue par « Autisme France ».

03/2012

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Histoire internationale

La véridique histoire par lui-même d'Olaudah Equiano. Africain, esclave aux Caraïbes, homme libre

Olaudah Equiano, dit Gustavus Vasa l'Africain, naquit en 1745 en pays Ibo — actuel Biafra, Nigéria —, et fut enlevé à l'âge de onze ans par des Africains, chasseurs d'esclaves, avant d'être embarqué à bord d'un navire de traite. = La grande traversée . le conduisit à la Barbade, puis en Virginie. Revendu à un commandant de vaisseau, Equiano arriva à Falmouth en Angleterre durant l'hiver 1757. Apprenti marin, il voyagea du Canada à Gibraltar, assista en Méditerranée à de nombreuses batailles navales entre Anglais et Français. Il fut baptisé en 1759, et apprit à lire. Acheté par un capitaine de vaisseau qui se rendait aux Antilles, vendu à un négociant de l'île de Montserrat, il commercera pour ce dernier, contre rémunération, à Saint-Kitts, Saint-Eustache, la Guadeloupe, Grenade, la Martinique, et sur les côtes des colonies nord-américaines. Après bien des tribulations, et à force d'opiniâtreté, il rachètera sa liberté pour quarante livres. De retour en Angleterre en 1767, d'abord coiffeur, puis de nouveau marin, il voyagera en Turquie, en Italie, en Jamaïque et fera partie en 1773 de la fameuse expédition de Phipps pour le Groenland. Il rédigera ses mémoires — qui seront publiés en 1789 —, tout en participant aux campagnes abolitionnistes, aux côtés notamment de Wilberforce. Il épousera une Anglaise dont il eut une fille. Il devait mourir en 1797, sans connaître l'abolition de l'esclavage. Le livre d'Equiano, très souvent ré-édité en Angleterre, n'avait jamais été traduit en français, bien qu'il fût connu par l'Abbé Grégoire, le grand abolitionniste. Equiano fut le seul esclave aux Antilles à avoir relaté le récit de sa vie. Son témoignage, important sur le plan historique, l'est encore plus sur le plan humain : ayant connu le déracinement, la condition servile, Equiano reste digne, équitable, sans animosité contre des maîtres souvent iniques. A travers ce récit d'aventures multiples, l'auteur pose parfois un véritable regard d'ethnologue sur les mentalités européennes d'alors. La biographie d'Equiano est un document exceptionnel, à plus d'un titre.

07/1987

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Tourisme étranger

Voyages spirituels. 50 itinéraires de rêve autour du monde

Voyage spirituel autour du monde, un beau livre pour inspirer les voyageurs intéressés par la spiritualité et le patrimoine religieux, à la découverte des trésors des grandes religions dans le monde. Voyages spirituels - 50 itinéraires de rêve autour du monde vous fera voyager dès la première page. Ce magnifique album est une splendide source d'inspiration pour imaginer votre prochain voyage à la découverte de chefs-d'oeuvre d'architecture religieuse, en pèlerinage dans des lieux saints ou en recueillement intérieur. Abondamment illustré de spectaculaires photographies, Voyages spirituels - 50 itinéraires de rêve autour du monde vous invite à vivre des moments de pur bonheur : marches contemplatives au coeur du Sahara, sur les chemins de pèlerinage médiévaux d'Ecosse, le long du sentier d'Abraham en Palestine et vers Saint-Jacques-de-Compostelle par le Camino del Norte ; expériences de communion avec la nature au Kenya et en Islande ; découvertes des églises, cathédrales et monastères d'Europe au cours de voyages qui allient spiritualité, art et histoire ; explorations de la Terre sainte en Israël et du mont Kailash au Tibet ; périples sur les traces du pape François en Argentine, de Jean-Paul II en Pologne et de Mère Teresa en Inde ; visites des grands sanctuaires religieux du Québec et de l'abbaye du mont Saint-Michel ; retraites à la recherche de sérénité à Bali, l'île bénie des dieux, et dans les forêts mystiques de Chypre ; pèlerinages à la basilique Notre-Dame de Guadalupe à Mexico, à la grotte de Notre-Dame de Lourdes en France et à Fátima au Portugal ; pérégrinations à la rencontre d'ancestrales traditions spirituelles autochtones à Hawaii, au Pérou et en Arizona ; initiations aux sites mythiques du Vietnam, aux lieux sacrés du Japon et aux fabuleux temples bouddhiques de Thaïlande. Voyages spirituels - 50 itinéraires de rêve autour du monde décrit au jour le jour chaque itinéraire, les lieux à explorer et les sanctuaires à visiter. Des capsules donnent les clés pour comprendre les bases et les principes du christianisme, du bouddhisme, de l'hindouisme, de l'islam, du judaïsme et de la méditation. Voilà un splendide cadeau à offrir... ou à s'offrir !

10/2019

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Histoire de France

Les Provinces illyriennes. Cinq études

La guerre avec l'Autriche de 1809 donne à la France le vaste territoire adossé à la côte dalmate qu'elle occupe depuis 1805. Le jour de la signature du traité de paix de Schönbrunn, le 14 octobre 18029, Napoléon signe le décret instituant les Provinces illyriennes, nouvel Etat formé de l'Istrie, de la Dalmatie - jusqu'alors partie intégrante du royaume d'Italie -, de la Carniole, d'une partie de la Carinthie, provinces autrichiennes, de Trieste, de Rijeka ainsi que de la Croatie civile au sud de la Save et des Confins militaires sur la frontière turque. C'est la brève histoire de cette formation étatique particulière - des militaires et des civils se partagent la direction des affaires publiques - dont la durée n'excéda pas quatre ans, que relate le professeur Fran Zwitter dans cinq études rassemblées dans le présent ouvrage. La domination française fera bifurquer l'histoire des populations dominées. En effet, pour donner à son pouvoir toute l'efficacité nécessaire, les autorités françaises introduisent, outre les méthodes de gouvernement moderne, l'usage de "la langue du pays" dans une partie de l'administration et dans les écoles illyriennes, et l'auteur de montrer comment en servant leurs intérêts, les Français donnent à cette question linguistique une charge politique jusqu'alors inconnue. Les Slovènes, et les Croates dans une moindre mesure, font de leur aspiration à parler leur langue le moyen autour duquel va se condenser leur conscience nationale. La rupture avec le passé engendrée par la présence française n'est donc pas seulement inscrite dans le réel administratif qui régit la vie sociale et économique des Provinces, mais aussi et surtout affecte les instances symboliques autour desquelles leur existence se noue. En ce sens, l'éphémère présence française sera une étape décisive pour l'histoire des nations sud slaves. Si l'Illyrie représente un cas à part dans la vaste histoire napoléonienne, c'est que, outre l'introduction des principes fondamentaux de l'Etat et de la société moderne, les occupants français ont donné aux populations autochtones les rudiments pour qu'ils se constituent en sujet politique, qu'ils forment des nations.

06/2010

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Non classé

ARS MAGNA suivi de la Nuit de Noël de 1922 et du Psaume de la réintégration

Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz (1877-1939), que vous connaissez sans doute pour l'amitié profonde qu'il vouait aux oiseaux, nous décrit, dans Ars Magna, une extraordinaire expérience qui lui fera dire plus tard qu'il avait rencontré le soleil spirituel... Et cette expérience s'inscrit dans des vues stupéfiantes : ainsi Matière-Espace-Temps nous serait donné en bloc - sans doute nous sommes-nous égarés en les dissociant - et ce bloc, le Mouvement, serait celui, initial, du Sang, de notre sang : "secret hermétique très ancien hérité, avec le mouvement du sang, de mes ancêtres les souverains de la Lusace ". Nous cheminons effectivement en Philosophie Her­métique, et non en littérature : "Toutefois, ils affirment superbement qu'à celui qui en sortirait [de l'atmosphère], le soleil apparaîtrait non pas jaune ou rouge, mais bleu, électriquement et glacialement bleu dans un espace funèbre éclaboussé d'univers blafards. "S'il en est vraiment ainsi, quel enseignement de charité ne nous donne-t-il pas, ce scientifique soleil qui, en traversant notre atmosphère humanisée par notre respiration aimante et anxieuse, redevient le doux Sol des pieux laboratoires de jadis ". Nous nous attacherons à pénétrer une pensée extrêmement dense et riche, aux feux étincelants de multiples joyaux, à ressentir l'angoisse toute métaphysique du lieu inconnu où se tenait Milosz, - où nous nous tenons tous, sans cesse, sans jamais en prendre conscience... Il faut lire et relire Ars Magna maintes fois : comme toute chose inconnue, de prime abord nous n'en discernons pas le contour ; mais peu à peu, nous approcherons l'intimité d'un auteur admirable et nous serons alors en mesure de nous retrouver dans la sphère même de sa révélation... Vraiment, c'est une chance et une joie de rencontrer, comme l'écrivait René de Berval, "cet être merveilleux et magnifique " , qui se qualifiait lui-même de "fils du Cosmopolite errant" : c'est assurément l'un de ces Nobles Voyageurs qui ont toujours quelque trésor à nous confier... 1. Ars Magna. 2. Ibid. , Lumen. 3. Collectif. O. V de L. Milosz. Paris, Editions André Silvaire, 1959, p. 22.

01/2017

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Comics

Justice League. Coffret découverte en 5 volumes : Justice League, Tome 1 ; Flash, Tome 1 ; Batman, Tome 1 ; Aquaman, Tome 1 ; Wonder Woman, Tome 1

Après une longue période d'absence, Bruce Wayne est de retour sous le masque de Batman, à la poursuite d'un mystérieux tueur en série aux allures de hibou, et dont la prochaine cible n'est autre que... Bruce Wayne. Plus il progresse dans son enquête, plus le Chevalier Noir rassemble d'éléments sur les motivations de son ennemi. Il découvre alors une sombre vérité mêlant la famille Wayne aux fondations troubles de Gotham City. Guerrière farouche et princesse des Amazones, Diana a quitté son île pour rejoindre le Monde des Hommes en tant que Wonder Woman ! Mais en sauvant une jeune femme de griffes de monstres mythologiques, elle ne s'attendait pas à lever le voile du mystère de ses origines. Suite à sa découverte, Diana va devoir affronter la colère d'Héra et les machinations des autres dieux de l'Olympe. Il y a cinq ans, nul ne connaissait l'existence des surhommes, et encore moins celle des super-héros… Avec l'apparition de Superman, Batman, Green Lantern et Wonder Woman, les autorités, effrayées par la puissance de ces individus, les déclarèrent hors-la-loi. Cependant, lorsque Darkseid projeta de conquérir la Terre, les Humains durent se placer sous la protection de leur héros. Voici le récit de la première union des plus grands justiciers qui allait bientôt devenir la célèbre Ligue de Justice. Frappé par la foudre et aspergé de divers produits chimiques, l'agent de police scientifique Barry Allen devient subitement l'homme le plus rapide du monde. Il décide alors de mettre ses pouvoirs extraordinaires au service de la justice, sous l'identité du Flash. Et l'occasion d'éprouver ses nouveaux talents ne se fait pas attendre : le criminel Mob Rule vient tout juste de plonger la ville de Central City dans l'obscurité… (contenu : Flash #1-8) Après des années à régner sur le royaume d'Atlantide, Arthur, dit Aquaman, décide de revenir au monde de la surface avec son épouse, Mera. Mais le retour à la "vie civile" ne se fera pas sans peine, entre la méfiance des autorités à son égard, et les attaques de créatures cannibales issues des profondeurs de l'océan ! (contient Aquaman # 1-6)

10/2017

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Sciences politiques

Algérie, procès d'un système militaire. L'armée appartient-elle au peuple, ou est-ce le peuple qui appartient à l'armée ?

"L'armée appartient-elle au peuple ou est-ce le peuple qui appartient à l'armée ? " Comment l'Algérie qui a défié la puissance coloniale française a-t-elle pu sombrer dans le chaos des années 1990 ? Pour répondre à cette question, il faut remonter le temps pour situer la dérive : celle de la primauté du militaire sur le politique et la confiscation de l'indépendance par l'armée des frontières. Le coup d'Etat contre le GPRA, durant l'été 1962, ouvre une série de violences dont a été victime la volonté populaire et la véritable légitimité historique. L'armée des frontières, qui prendra le pouvoir, étouffe alors la vie politique, fait taire les divergences, écarte les récalcitrants et élimine les opposants. C'est ainsi que les véritables héros de la Révolution algérienne seront emprisonnés, exilés ou assassinés. Leurs noms seront bannis de l'histoire officielle, laquelle sera dédiée à la gloire des nouveaux maîtres d'Alger. Mais la société évolue et les contradictions feront éclater le vernis qui cachait la triste réalité algérienne. Le modèle socio-économique et politique n'arrivait plus à contenir les aspirations des masses à plus d'égalité, de liberté et de bien-être social et implosera en octobre 1988. La révolte du peuple sera détournée à des fins de luttes de clans et de recomposition du régime, au prix de répression et de privation. Le noyau dur du système, l'armée, fera sombrer le pays dans le chaos et la guerre civile. C'est désarmé et résigné que le peuple assiste le 29 juin 1992 à l'exécution en direct, sur la télévision, du président Mohamed Boudiaf, l'un des pères de la révolution algérienne. Cet assassinat politique finira par enlever tout crédit à l'armée qui prétendait sauver le pays du projet moyenâgeux des islamistes et plongera le pays dans l'épisode le plus sombre de son histoire contemporaine. Après une décennie de guerre civile s'ensuivront les 20 ans de malédiction de Bouteflika dont la fin de règne inaugure une nouvelle confrontation entre le peuple et l'armée, incarnée par Ahmed Gaïd Salah, un rôle difficile à tenir pour "un héritier par défaut" du "Système".

01/2020

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Sports

Signalisation et sécurité de l'exploitation ferroviaire. Des compagnies à la SNCF

Après Les aiguilleurs et L'exploitation ferroviaire,voici pour clore la série d'ouvrages sur l'exploitation technique des chemins de fer, le tome 3 concernant la signalisation. Comme la route et ses carrefours, le rail possède sa signalisation et son "code des couleurs " basé sur le rouge, le jaune, le vert, le violet et le blanc. Savez-vous que celui-ci a été définitivement adoptée à la fin de l'année 1936, peu de temps avant la création de la SNCF, et que l'on trouve trace du tout premier signal lumineux sur le réseau du P.O à Paris, dans le tunnel reliant Denfert-Rochereau à la gare de Paris-Luxembourg ? Constituée de drapeaux et de lanternes aux tous débuts du chemin de fer, cette signalisation est ensuite devenue " mécanique " vers 1860 (sous forme d'ailes et de cocardes), puis lumineuse lors de l'invention de Block automatique vers 1920. La mise en service de la première ligne à grande vitesse en 1981 la fera encore évoluer, puisque le Cab Signal (et ses indications en cabine) entrainera la disparition de la signalisation latérale. Généralisée depuis 1974, la signalisation lumineuse – allant du tout petit panneau présentant le seul " carré violet " au grand panneau " en drapeau " pouvant présenter plusieurs indications – assure aujourd'hui la sécurité du trafic sur de très nombreuses lignes classiques. Complétée par des indicateurs de direction, des tableaux indicateurs de vitesse et autres pancartes, elle permet d'assurer efficacement l'espacement des circulations et la protection des 5 000 aiguilles du réseau. Derrière tout ceci, des circuits de voie, des milliers de relais électromagnétiques, beaucoup d'électronique et... des centaines de kilomètres de câbles ! Cependant, au XXIe siècle, ses jours sont comptés. Demain, les nouvelles technologies comme l'ERTMS et même l'intelligence artificielle permettront de l'éliminer définitivement... Heureusement, les cycles technologiques sont longs – même les signaux mécaniques PO ou PLM n'ont pas encore tout à fait disparu du paysage ferroviaire – et il nous sera encore longtemps permis d'admirer le feu rouge et l'oeilleton d'un sémaphore !

11/2019

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Critique littéraire

Fortune et infortune des Flaubert. Répertoire

On connait la vie et l'oeuvre de Gustave Flaubert. Sa Correspondance, les brouillons et scénarios que sa nièce avait conservés et que les études de génétique ont mieux fait connaître, la documentation qu'il avait accumulée pour rédiger Bouvard et Pécuchet, tous ces précieux documents ont permis de dessiner un portrait assez précis mais subjectif de l'écrivain. Il a toujours voulu n'être qu'un " homme-plume ", un artiste qui a consacré toute sa vie à la littérature. Mais n'était-il pas également un bourgeois malgré lui ? Etait-il vraiment riche ? Commanville l'a-t-il ruiné ? Jusqu'à présent, les réponses apportées à ces questions ne sont guère pertinentes car elles ne prennent pas en compte les documents d'archives qui permettent de lever le voile sur ces interrogations. Ce répertoire fera découvrir une masse documentaire insoupçonnée. Gustave Flaubert a signé un nombre considérable de procurations... Son nom figure dans les actes de notaires, dans les documents de l'enregistrement ou dans les procès-verbaux d'audiences des tribunaux. Il a été un fils de famille et, qu'il le veuille ou non, il a hérité, de la politique patrimoniale et fiscale du clan Flaubert. Ainsi, paradoxalement, l'indivision née de la succession de son père Achille Cléophas l'a fait paraître très riche alors qu'il n'a disposé personnellement, du vivant de sa mère, que des revenus de la part d'héritage qui lui a été attribuée à la mort de son père. Le courtisan qui fréquente la princesse Mathilde, qui est invité au château de Compiègne, a bien du mal à tenir son rang car sa mère contrôle la gestion de la fortune familiale. Une quête fastidieuse mais nécessaire dans les documents d'archives a permis de repérer des centaines de documents, des milliers de pages qui en disent long sur la famille Flaubert. Ce répertoire montre le chemin, offre aux chercheurs des pistes pour approfondir des questions négligées jusqu'à présent. Le tableau chronologique et les index vous invitent à rejoindre les auteurs : venez donc découvrir dans les fonds des Archives départementales tous les documents inédits qui viendront compléter et enrichir les connaissances déjà acquises grâce à la Correspondance, aux brouillons et scénarios.

10/2018

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Littérature étrangère

Attente

L'atmosphère de ces textes est étrange et prenante ; c'est elle qui s'impose au lecteur, peu à peu, à travers les faits décrits. Tout l'art du narrateur consiste à déstabiliser le lecteur, qui perd progressivement, sans en avoir vraiment conscience, ses points de repère. C'est un glissement imperceptible qui s'opère et qui laisse dans un état de rêverie ou bien d'inquiétude. Aucun de ces récits ne se clôt vraiment : ils restent comme en suspens, tels des points d'interrogation. Le décor ? Il peut s'agir d'un parc aux arbres dénudés, dans la lumière dorée et triste de l'automne, où des animaux étonnants apparaîtront ou bien de rues dans la nuit sous la lumière trouble de réverbères bossus ; d'un tramway échappé de la ville et qui se perd dans l'immensité d'une plaine parcourue par des chevaux à la crinière de feu qu'attaquent des oiseaux au bec d'acier... Le ciel sera de préférence violet ; il fera nuit et la pluie ajoutera souvent sa note de malaise. Les personnages seront parfois des enfants, partagés entre rêve et réalité : un vieillard, par exemple, sous les yeux médusés de ses copains, attache au dos d'un petit garçon une paire d'ailes. Et quand ce sont des adultes, force est de constater qu'ils ont conservé au fond d'eux-mêmes une part d'enfance qui ouvre des horizons immenses de rêve ou de cauchemar, en tout cas de non-réalité. La faune a dans ces textes une présence très forte : des mulots conversent un jour de printemps ; un porcelet devient le compagnon rassurant du passager abandonné dans son tramway sans conducteur, lâché dans une plaine sans fin. Les objets se transforment en animaux, ainsi des siphons qui étirent des cous d'oiseaux ; des cygnes, des pélicans, des cigognes suivent les noces mortuaires d'un cycliste désespéré de grandir... Mais le bestiaire de Tsepeneag est surtout fantastique : des bêtes étranges le parcourent telles ce poisson qui danse la nuit devant la fenêtre du narrateur, cette femme à tête de chèvre, cet oiseau violet, géant qui personnifie l'angoisse de la mort et du néant. Et le rêve de s'enraciner au coeur du réel...

04/2003

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Religion

La transgression chrétienne des identités

Qui suis-je ? Qui sommes-nous ? Questions fondamentales de l'être humain à toutes les époques. Cette question de leur identité, les individus et les sociétés se la posent aujourd'hui avec d'autant plus d'inquiétude que la réponse est incertaine. Cette quête d'identité est liée à un besoin légitime d'appartenance, d'enracinement, mais celui-ci, aujourd'hui, se transforme parfois en une revendication radicalisée de particularisme communautaire, qui met en péril le vivre- ensemble en société. Comment donc empêcher les identités de se clore sur elles-mêmes ? Comment penser et vivre une identité qui se fait "en se cherchant et en s'inventant " ? Comment "chercher notre identité dans la différence" ? Ne faut-il pas transgresser les identités pour les ouvrir à l'universel ? C'est ce que fera sans hésitation Paul, le Juif, le Grec et le Romain, pour l'universel de l'amour du Christ qui l'a saisi : Il n'y a plus ni Juif, ni Grec ; il n'y a plus ni esclave, ni homme libre ; il n'y a plus l'homme et la femme ; car tous, vous n'êtes qu'un en Jésus Christ (Ga 3, 28). Cette ouverture à la pluralité des identités doit elle-même se traduire par une pluralité d'approches de la thématique. Se conjugueront donc les apports théologiques, exégétiques, éthiques, littéraires, philosophiques... Une conviction traverse l'ensemble des actes de ce Xe Colloque Gesché : il n'est pas d'identité humanisée dans l'enfermement, pas d'identité sans transgression, c'est-à- dire sans exposition à l'altérité de l'autre… et de soi-même, entre singularité et horizon de l'universel. Benoît Bourgine, Paul Scolas, Daniel Procureur, Frédéric Blondeau et Joseph Famerée ont élaboré ce symposium, en lien avec la faculté de théologie de Louvain-la-Neuve. Le lecteur y trouvera, plus vivant que jamais, l'esprit qui caractérise les Colloques Gesché depuis leur origine : une certaine manière de pratiquer la théologie dogmatique, à savoir, "identifier une question importante qui se pose à la foi chrétienne et qui est, en même temps, un enjeu anthropologique, un enjeu de culture et de société, et traiter cette question à partir d'éclairages multiples".

01/2012

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Résistance

Opération Frühling. Haut-Jura avril 1944

Le 7 avril 1944 au petit matin, la Wehrmacht, accompagnée d'équipes de la Gestapo de Lyon, lance une opération d'envergure dans le nord de l'Ain et le Haut-Jura. Nom de code : Frühling (printemps). L'objectif est de réduire les maquis, qui menacent l'armée allemande sur ses arrières, et de détacher la population civile des forces de la Résistance. Les principaux combats se déroulent les 7 et 18 avril et au terme de l'intervention, le Haut-Jura - périmètre retenu pour cette étude - va subir pendant douze jours des centaines d'arrestations, des meurtres et des incendies en série. Ces journées sont ici relatées en grande partie grâce aux récits des témoins et de certains des acteurs de la tragédie, parfois recueillis dès le départ des Allemands et aux premières semaines de la Libération. Le lecteur suivra la trace de Klaus Barbie à Saint-Claude et dans les villages environnants ; il assistera à la rafle massive du 9 avril, à l'arrestation du commandant Vallin, le chef charismatique du maquis du Haut-Jura, et de Joseph Kemler, le chef de l'Armée secrète de Saint-Claude. L'accès de l'auteur à des archives inédites lui fera découvrir les dessous de ces arrestations et le rôle joué par certains personnages, comme un troublant émissaire de la Résistance lyonnaise ou un Français chef d'équipe de la Gestapo lyonnaise, proche de Barbie. Du Grandvaux à Sièges, en passant par Ravilloles, Lamoura, Orgelet, Coyrière, Les Moussières ou Les Bouchoux, les sans-grades de la Résistance ne sont pas non plus oubliés ; les victimes et les survivants de la barbarie retrouvent un nom. Qu'ils aient été officiers de carrière, cultivateurs, boulangers, ouvriers ou étudiants, ils ont pris part ensemble à une lutte commencée plusieurs mois plus tôt, et qui permit au Haut-Jura de s'afficher comme une citadelle de la Résistance au point d'inquiéter, bien avant le printemps de 1944, le pouvoir de Vichy et l'armée allemande. Du commencement de la résistance armée dans la montagne jurassienne aux différents procès de Klaus Barbie, voici l'opération Frühling.

02/2021