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Cristina Campo

Extraits

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Histoire internationale

Traîtres et comploteurs dans l'Allemagne hitlérienne

Les historiens professionnels, qu'ils soient universitaires ou académiciens, gens fort prudents et généralement soucieux de plaire aux puissants, les auteurs mondains, personnes avisées, désireuses de séduire le grand public, n'insistent guère sur le rôle des traîtres dans l'obtention d'une victoire. Tout au plus insistent-ils sur le brio des agents de renseignements du camp victorieux. Encore minimisent-ils leur importance pour ne pas déplaire aux seigneurs de la guerre : les chefs des Etats victorieux et leurs maréchaux et commandants d'années et de groupes d'armées, dont il convient de ne surtout pas ternir la gloire, voire simplement de la faire partager. Ecrire l'histoire militaire de la IIe Guerre mondiale, sans tenir compte du nombre ahurissant de traîtres du côté allemand, est une spécialité universitaire et académique fort appréciée de nos jours, mais qui rend strictement impossible la compréhension de bien des événements des années 1939 - 1945. Les agents recruteurs du Komintern et ceux du GRU ont trouvé, avant, puis durant, la guerre, quantité de traîtres dans l'aristocratie, mais aussi dans le corps des officiers d'états-majors et des hauts - fonctionnaires ministériels (les diplomates préférant généralement trahir en faveur des Alliés occidentaux, jugés plus raffinés). Ils ont misérablement échoué, en revanche, à débaucher de façon significative savants, techniciens et ouvriers, qui se sont révélés farouchement patriotes jusqu'à la débâcle, pour la quasi - totalité d'entre eux. Par ailleurs, c'est dans les milieux aristocratiques, singulièrement ceux qui avaient de fortes attaches cosmopolites, et chez les officiers de métier qu'il faut chercher les deux tiers des comploteurs qui, à plusieurs reprises durant une guerre qui fut la plus formidable et la plus meurtrière de toutes, une guerre qui ne pouvait se terminer que par l'anéantissement de l'un des ennemis en lice, ont trahi leur serment de fidélité au chef de l'Etat - chef des Armées. Il est évident qu'à présenter les faits tels qu'ils furent et non tels qu'une historiographie repentante les expose usuellement, l'on s'expose à se faire mal considérer des bien pensants... aussi bien ce livre n'est - il pas fait pour eux.

05/2013

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témoignages personnels

L'enfant d'Izieu

Le destin bouleversant d'un enfant rescapé de la maison d'Izieu " Ne viens pas avec moi, je ne suis plus ta mère, va avec cette femme ? ! ? " C'est ainsi que Tauba, jeune juive en fuite dans la France de 1943, sauve son enfant de la déportation dans le camp de Bergen-Belsen. Pétrifié, Samuel, alors âgé de six ans, suit l'inconnue et arrive, quelques jours plus tard, dans un centre d'entraide à Chambéry. Désespéré, complètement perdu, il est ensuite pris en charge par un homme qui le fait monter aux côtés d'un autre enfant dans une carriole accrochée derrière un vélo. Kilomètre après kilomètre, cet étrange équipage fend en silence le matin glacial, grimpe un col escarpé et, au cours de l'après-midi, parvient à la maison d'Izieu où Samuel, comme 44 autres enfants juifs persécutés, trouve refuge auprès de Sabine et Miron Zlatin. L'hiver est rude en ce mois de novembre 1943, et les jeunes pensionnaires traversent des jours difficiles. Pourtant, ils vont à l'école, fêtent Noël, écrivent des lettres à leurs parents pour ceux qui leso nt encore, dessinent et essayent tant bien que mal de vivre leur vie d'enfant. Mais le répit sera de courte durée : le 6 avril 1944, des hommes de la Gestapo mandatés par Klaus Barbie débarquent et raflent les petits. Tous seront déportés et gazés. Tous, sauf Samuel, que des voisins parisiens qui le connaissaient sont venus chercher à peine quelques semaines plus tôt. Miraculeusement rescapé, Samuel Pintel se fait une promesse : il n'oubliera jamais ces enfants assassinés. Il parlera d'eux. Son récit bouleversant raconte le quotidien d'un enfant juif pendant la guerre et perpétue le souvenir de cette maison d'Izieu, à jamais lieu de mémoire et symbole de la barbarie nazie. L'auteur Né en 1937, Samuel Pintel a exercé comme ingénieur dans le domaine spatial. Durant vingt-cinq ans, il a été secrétaire général de l'association Maison d'Izieu Mémorial des enfants juifs exterminés. Il est actuellement secrétaire général de l'amicale des Anciens Déportés de Bergen-Belsen et parcourt la France pour faire vivre la mémoire des enfants déportés.

03/2024

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Asie

Souffrances et Splendeur

Dans l'Est du monde au XXe sièlce, la chose la plus excitante et la plus bouleversante, ce sont les hauts et les bas de la naiton chinoise : de l'homme malade de l'Asie de l'Est au dragon géant de l'Orient, et d'un siècle de naufrage à un siècle de renouveau. Au début de la formation de ce destin, les quatre forces majeures, le Guomindang chinois, le Parti communiste chinois, le Parti communiste de l'Union soviétique (bolchevik) et l'Internationale communiste, et le groupe japonais de seigneurs de guerre Showa se sont violemment heurtées sur la scène de la terre chinoise. Mao Zedong, Staline, Jiang Jieshi et les élites du groupe de seigneurs de guerre Showa vivaient à la même époque, et la collision et la concurrence des trois doctrines représentées derrière eux en CHine ne sont en aucun cas un coïncidence historique. A partir de ces événementes et phénomènes extraordinaires, ce livre révèle et analyse en profondeur le processus complexe, déroutant et magnifique de l'histoire chinoise moderne dans un panorama sans précédent. Les conflits internes et externes sont d'une intensité sans précédent, la situation de lutte mutuelle est extrêmement complquées, les stratégies des différentes forces changent à une vitesse sans précédent et les dirigeants et les généraux de chaque camp déploient pleinement toute leur énergie dans la lutte, laissant ainsi une empreinte profonde dans l'histoire. Siège, poursuite et blocage extérieurs, querelles et compromis internes, réconciliations et divisions, ainsi que voyages sans fin, sacrifices étonnants et trahisons en grand nombre, c'est exactement ayant connu de tels feux de l'enfer que les communistes chinois ont conduit la nation chinoise à explorer une profondeur historique et une largeur d'ère sans précédent, et onet finalement accompli l'exploit le plus épique de l'histoire chinoise, et la révolution chinoise est ainsi devenue un phénix dans le feu, allant de la souffrance à la gloire. Après que les figures toutes-puissantes ont disparu les unes après les autres, l'histoire est devenue un immense héritage, qui nous a été laissé intact. Tout le monde ne peut pas refléter une longue histoire avec une courte vie. L'histoire est l'ascension et la chute, mais aussi le destin.

01/2023

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Italie

Calabre

Un guide de référence, à la fois pratique et culturel, pour découvrir la Calabre. Un guide entièrement consacré à cette destination du grand sud de l'Italie, qui occupe la pointe de la Botte, baignée à la fois par la mer Tyrrhénienne et la mer Ionienne. Un vaste choix de plaisirs balnéaires et aquatiques : la côte des Dieux (Costa degli Dei) et ses plages parmi les plus belles d'Italie ; Scilla et son charmant village de pêcheurs ; le sud de la côte ionienne (Costa dei Gelsomini), la plus sauvage de Calabre ; la plage d'Arcomagno à Saracena ; Capo Colonna au sud de Crotone... Les plus beaux sites culturels d'une région marquée par une succession de civilisations : la grotte du Romito, une mystérieuse grotte préhistorique gravée, les fabuleux bronzes grecs de Riace conservés à Reggio Calabria, les vestiges romains de Scolacium, l'église byzantine de Santa Maria delle Armi, l'emblématique Fortezza di Le Castella, une forteresse construite sur un îlot par les Aragonais, la charmante ville côtière de Tropea. Un guide nature sur un terroir généreux et encore assez sauvage : une péninsule au relief prononcé, trois parcs nationaux (Aspromonte, Pollino, Sila), des forêts aux arbres rares ou vénérables, des rivières tumultueuses, un cadre privilégié pour la randonnée, la canyoning et autres activités de plein air. Un florilège d'adresses gourmandes pour goûter les bons produits calabrais et savourer une "cuisine du pauvre', sans chichis mais pas sans caractère : piment de la 'nduja (une saucisse à tartiner), charcuterie de montagne, fromages variés, oignon doux de Tropea, réglisse, cédrat et bergamote, crème glacée de Pizzo. Tous les bons endroits pour rencontrer les Calabrais autour d'un verre. Des pages culturelles pour mieux connaître l'histoire mouvementée, la culture et les traditions d'un terroir où l'on parle l'italien, le calabrais, un dialecte albanais, un dialecte grec et même une variante de l'occitan. Des propositions d'itinéraires pour organiser son séjour et profiter au mieux de la région, le meilleur de la randonnée sur le Cammino Basiliano, des promenades à pied ou en voiture pour découvrir la province plus intimement en se laissant guider. Des cartes détaillées et des plans des villes principales

03/2023

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Littérature anglo-saxonne

Comment je suis devenue duchess goldblatt

Editrice dans une maison d'édition sur le point d'être rachetée, la narratrice de ce livre était au fond du trou le jour où elle a inventé Duchess Goldblatt. Récemment divorcée, elle devait apprendre à ne plus voir son fils qu'une semaine sur deux ; trouver une maison où vivre ; se rendre régulièrement chez son avocate et chez sa psychologue ; devait, aussi, se rendre à l'évidence : elle était seule. Amis et connaissances l'avaient délaissée, préférant se ranger dans le camp de son ex-mari, ou simplement s'épargner le cynisme de cette grande gueule, aussi dévastateur pour les autres que pour elle. C'était à se demander si elle n'avait pas fait exprès de s'entourer de gens dont elle aurait dû se douter, dès le début, qu'ils finiraient par la lâcher. Toujours est-il qu'à ce moment de sa vie, la liberté de l'anonymat, l'univers encore inexploré des réseaux sociaux et l'envie d'échapper à une vie qui se délitait la pousse à se créer un avatar, celui d'une vieille dame de 81 ans, originaire de Klein, au Texas, et résidant à Crooked Path, dans l'Etat de New York, auteure de best-sellers parmi lesquels Quelques comptes à régler (des Mémoires familiales), Pas si je te tue en premier (une contemplation des relations mère-fille), ou encore Festoyer de la carcasse de mes ennemis : Une histoire d'amour. Avatar qui prendra bientôt le pas sur sa créatrice, semblant s'exprimer d'elle-même sur la Toile à travers de délicieux tweets pareils à des haïkus, et répondant avec une bonté nouvelle, une sagesse méconnue, aux messages de ses abonnés toujours plus nombreux. Le cercle d'admirateurs - 55000, quand même ! parmi lesquels le chanteur Lyle Lovett et nombre d'écrivains - qui s'est formé autour de Duchess depuis 10 ans, est en quelque sorte devenu celui de la narratrice, lui redonnant goût à la vie. Leurs deux histoires se mêlent dans ce livre à l'humour décapant, qui célèbre à la fois le pouvoir des mots et la joie d'écrire.

04/2022

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Littérature française

Place de la Victoire

Il y a longtemps, l'auteur avait envoyé une ébauche du manuscrit de "Place de la Victoire" à Julien Gracq (les dernières pages de la première partie). Gracq avait répondu, de son écriture patte de mouche : "L'écriture hésite entre celle des poèmes et celle de la fiction" et avait donné quelques conseils qui ont encouragé l'auteur à revenir sur ce récit. Cette "autofiction", par les détours d'une mémoire sélective, se déroule de Dordogne à Bordeaux, de Tunisie à Boston et de Chennai à Nantes, suit une histoire d'amour, de gens disparus, de paysages. Une lettre d'un premier lecteur à l'auteur, à propos de Place de la Victoire pourra vous donner envie de lire ce livre : Julien Gracq a eu raison de t'inciter à récidiver... Voici un texte foisonnant et fluide, où la subjectivité affleure constamment. La lecture en est toujours aisée. J'apprécie la fin d'épisodes traités sans pesanteur, presque elliptiques. De nombreuses références à la littérature, au jazz, au cinéma sont introduites sans en gêner la lecture. Les situations évoquées sont très diversifiées, de l'enfance rurale aux ors des congrès. On partage ton saisissement lors de la première vision d'Helga. La rencontre exceptionnelle d'un paragraphe didactique (les dieux de la mythologie hindoue) surprend. La tonalité des épisodes est également variée. Certains sont noirs (la fin de Pierre, celle de Paulette, celle de Tati Paule), d'autres sont gris (la préparation de PCB, la transformation du hameau de Moncalou). D'autres sont lumineux (la virée au bord de la mer avec des copains de Bordeaux), certains sont cocasses. J'apprécie les paragraphes où la narration décolle et devient lyrique. J'aurais aimé voir Pierre sous sa "tente du Camp du drap d'or" : cela a beaucoup de panache et y être accueilli. Le texte fait aussi retour sur lui-même. Il comporte une réflexion sur l'intrusion du présent dans le souvenir, "le jeu du je" . Tu prends le parti d'affirmer que le style ne peut procéder du savoir-faire. Je me souviens que Deleuze disait qu'un écrivain "creuse sa langue dans la langue" .

03/2024

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Littérature française

Le nageur d'Auschwitz

Voici l'histoire d'un héros français oublié. Alfred Nakache, juif natif de Constantine, gloire de la natation française de 1936 à 1942, admis à titre posthume en 2019 dans le saint des saints de la natation mondiale, le Swimming Hall of Fame, en Floride. Mais qui sait qu'il fut déporté à Auschwitz avec sa femme et sa fille, et redevint champion du monde ? L'histoire vraie de l'homme qui nagea en enfer C'est l'histoire d'un héros français oublié. Alfred Nakache (1915-1983), juif natif de Constantine, gloire de la natation française et du water-polo de 1936 à 1942, survivant d'Auschwitz et de Buchenwald, a été admis à titre posthume en 2019 dans le saint des saints de la natation mondiale, le Swimming Hall of Fame, en Floride, pour les valeurs de courage, d'humilité, de force vitale et de résilience qu'il incarna. Interdit de bassin lors des championnats de France en 1942, dénoncé en novembre 1943, il est arrêté, détenu à Drancy, puis déporté par le convoi n° 66 du 20 janvier 1944. A Auschwitz, Alfred Nakache bravera les nazis en allant nager, à ses risques et périls, dans des réserves d'eau à l'autre bout du camp. En 1945, alors qu'on le croit mort, lui qui, petit, avait peur de l'eau, revient nager dans son club des Dauphins, à Toulouse. Avec l'espoir de retrouver sur le quai de la gare, où il se rend tous les soirs, sa femme Paule et sa fille Annie, déportées avec lui. Il retrouve son corps d'athlète et décroche un incroyable record du monde (3 x 100 mètres 3 nages)... avant d'apprendre que les deux amours de sa vie furent gazées quelques heures après leur arrivée à Auschwitz. Après les Jeux Olympiques de Londres, en 1948, Alfred Nakache se retire des bassins, ne parlant presque jamais de cette vie à contre-courant, mais nageant tous les jours dans la baie de Cerbère, près de la frontière espagnole. Jusqu'à ce jour, en 1983, où, victime d'une crise cardiaque, il meurt en pleine mer...

05/2022

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Histoire de France

La grande histoire des Français sous l'Occupation. Volume 5, Les passions et les haines

Dans Les Passions et les haines Henri Amouroux aborde les événements les plus tragiques des quatre années de l'occupation allemande. Il dévoile les passions antisémites qui conduisirent aux rafles de juillet et d'août 1942 en zone occupée et au départ d'hommes, de femmes et d'enfants depuis Drancy en direction du camp d'extermination d'Auschwitz. Les témoignages donnés dans ce livre sont bouleversants. La France était-elle pour autant un pays foncièrement antisémite ? La question mérite d'être posée ! Si l'on considère que la France légitime est celle de la République, la réponse est non ! En ces temps troublés, et si fragile que cela fut, cette France était incarnée par de Gaulle. Il existait bien un antisémitisme culturel dans certains milieux intellectuels d'avant-guerre ainsi qu'un antisémitisme religieux traditionnel. Ce qu'il y avait de nouveau avec l'Etat français et la mise en place du Statut des Juifs, c'est que l'antisémitisme devenait légal du fait de son institutionnalisation. Il était désormais possible de s'approprier les biens d'autrui en toute légalité du simple fait que ces biens étaient juifs, à l'instar de ce qui s'était passé dans les années trente en Allemagne. La défaite de 40 a renforcé momentanément un sentiment antisémite auprès d'une population en manque de repères et à la recherche de responsables. L'infamie qu'a représentée le Statut des Juifs fut dénoncée par les instances religieuses, catholiques et protestantes, qui rappelèrent que de telles idées étaient incompatibles avec la foi chrétienne. Année sombre, 1942 s'achèvera par l'espoir offert par le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord le 8 novembre, mais aussi sur les tristesses de l'invasion de la zone libre, puis sur le sabordage de la flotte française à Toulon, flotte qui échappera aux Allemands, mais dont on se demandera toujours si — par une décision rapide — elle n'aurait pas pu rejoindre les Alliés. La fin de l'année 1942 et le début de l'année 1943 vont constituer un tournant dans le conflit mondial, notamment pour l'Allemagne qui subira un grave revers à Stalingrad qui mettra le mythe de l'invincibilité de la Wehrmacht à mal.

07/2020

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Littérature française

L'enfant du dehors Tome 1 : La tragédie

Ce livre est l’histoire vraie d’un vagabond qui vous emmènera des plaines des Flandres à une cabane perdue dans la forêt de Shoshone, au cœur du parc du Yellowstone, en passant par l’horreur des guerres (Afghanistan et ex-Yougoslavie). C’est une ode à la Nature, mais certainement pas à l’Homme. Vous y croiserez des ours, des loups, des élans, des pumas, des Indiens Navajos à Las Vegas, des Comanches à Grenoble et des Apaches à Monument Valley, des commandos de montagne, des spartiates au Kosovo, des prêtres commandants de camps de concentration en Croatie et des Navy Seals à San Diego. Frankenstein, Jonathan Livingston le Goéland et les Tontons Flingueurs seront aussi de la fête. L’auteur vous parlera de la décadence d’une civilisation et de l’avènement d’un nouveau monde libertaire, parce qu’il a foi en l’humanité, même si nombre de ses chapitres montre le contraire. Nous nous projetterons dans un monde post-anarchiste, pas un monde idéal, mais pratico-pratique. Vous y apprendrez comment il a lutté contre des groupuscules néo-nazis et des Black Blocs. Nous ferons la connaissance d’Alex Honnold, l’un des meilleurs grimpeurs du monde en solo à Yosemite National Park, mais aussi de « l’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux » de Guillaume Nery, l’apnéiste, de Huntington dans les jardins de la maison d’Hemingway et de Tony Hsieh dans un Walmart, le boss charismatique de Zappos, une entreprise libérée de cinq mille personnes. Nous marcherons au sein des 63 parcs nationaux aux États-Unis, accompagnés de Thoreau, de John Muir et du romantique Everett Ruess. Nous participerons à la cérémonie de l’animal Totem dans un lieu sacré à Monument Valley. Nous croiserons la mort à de nombreuses reprises et l’allégorie de la résurrection. Il en laissera l’idée de "Recreational Philosophy" comme source d’inspiration pour nos vies. Nous apprendrons comment les rivières peuvent être sources de noétique, avec la pêche à la mouche, et de mort avec les sanglants flash flood. Nous nous interrogerons entre autres sur la liberté, le libre-arbitre, le déterminisme, la joie en philosophie, le bonheur, le verbiage des donneurs de leçons, la souffrance, la pitié, le libertarisme, le chamanisme… La vie de l’auteur est une excuse pour réenchanter Nietzsche, Dostoïevski, Schopenhauer, Spinoza et bien d’autres. Ce sera l’occasion aussi de comprendre comment il a tué Michel Onfray.

01/2020

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Sciences politiques

Maurice Barrès et le nationalisme français. Edition 2000

Le premier livre de Zeev Sternhell est devenu dès sa parution un ouvrage de référence. " Une analyse d'une documentation parfaite et d'une intelligence aiguë qui sera le fondement de la connaissance de Barrès ", dira dans la Revue historique Pierre Guiral. Le Monde, pour sa part, salue cette " résurrection de Barrès " et met l'accent sur " la profondeur des jugements " de l'auteur, sur " ses vues originales et pertinentes " (Gilbert Comte). Aux Etats-Unis, Eugen Weber, parmi d'autres, rend hommage à un " ouvrage convaincant et incontestablement impressionnant, d'une importance cruciale pour la compréhension du personnage et de son temps " (Journal of Modern History). Maurice Barrès et le nationalisme français constitue à la fois une étude du cheminement intellectuel d'une des figures majeures de la vie culturelle et politique du tournant du siècle, et une réflexion sur les années formatrices de la France contemporaine. Car Barrès a été avant tout le théoricien du nationalisme pur, le nationalisme du sang et du sol : c'est lui qui, entre le boulangisme et l'affaire Dreyfus, a créé le cadre conceptuel de la guerre à l'idée de société ouverte et émancipatrice issue du XVIIIe siècle. L'auteur des Déracinés et de L'Appel au soldat est le vivant symbole de la révolte contre l'héritage des Lumières qui frappe la France de la fin du XIXe siècle et annonce les convulsions du XXe. Aussi est-ce vers l'homme du grand combat contre la modernité, vers le théoricien du nationalisme de la Terre et des Morts que se tournent dans l'entre-deux-guerres les " conservateurs révolutionnaires " qui honnissent la démocratie et s'emploient à l'abattre. Cet ouvrage campe Barrès dans son milieu, dans son contexte intellectuel et politique. Figure éminemment moderne, admirablement adaptée à la politique des masses, il fut l'un des premiers intellectuels et hommes politiques français à avoir compris la puissance mobilisatrice d'un " socialisme nationaliste ", concept qu'il lance en 1898 ; avant beaucoup d'autres ennemis des Lumières, il a saisi que le nationalisme culturel et ethnique s'articule à merveille sur un socialisme antimarxiste. Il est aussi l'un des pionniers de l'antisémitisme politique, dont il a fait une arme de combat d'une extraordinaire efficacité. L'œuvre de Barrès est d'autant plus significative qu'elle représente à la fois les forces profondes qui façonnent l'évolution intellectuelle de la France et celles qui travaillent l'ensemble de l'Europe. Cette nouvelle édition comporte un essai inédit : " De l'historicisme au nationalisme de la Terre et des Morts ".

09/2000

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Pléiades

La Bible. Tome 3, Ecrits intertestamentaires

Dès 1956, la Pléiade s'ouvrait à la Bible en accueillant le premier volume de l'Ancien Testament, publié sous la direction d'Edouard Dhorme ; le second volume paraissait en 1959, puis le Nouveau Testament, traduit par Jean Grosjean et Michel Léturmy, en 1971. Entre l'Ancien Testament et le Nouveau Testament vient aujourd'hui s'insérer un nouveau volume, celui des Ecrits intertestamentaires. Par sa conception d'ensemble comme par son contenu, ce volume est sans équivalent en français ou en toute autre langue. Il réunit les principaux textes esséniens découverts à Qoumrân, près de la mer Morte, à partir de 1947, et les "pseudépigraphes" - parfois appelés "apocryphes" - les plus importants, comme Hénoch, les Jubilés, les Testaments des douze patriarches, et beaucoup d'autres. Dès 1950, André Dupont-Sommer avait affirmé avec une parfaite netteté le caractère essénien des documents que l'on venait de mettre au jour à Qoumrân et il avait aussitôt reconnu, avec une extrême pénétration, qu'il fallait attribuer à l'essénisme nombre des pseudépigraphes antérieurement connus. Ainsi l'origine essénienne probable de nombre de ces recueils justifie pleinement ce regroupement. Les écrits qoumrâniens sont traduits sur les originaux hébraïques et araméens ; les "pseudépigraphes" - conservés le plus souvent en traduction de traduction - sont traduits des versions anciennes : grecque, latine, éthiopienne, syriaque, slave ou copte. Il n'était pas possible dans le cadre de cette édition de signaler toutes les variantes des versions dont on disposait, mais on s'est attaché cependant à en noter les plus significatives. En bas de page, des notes claires et abondantes éclairent le texte et indiquent les rapprochements qui s'imposent. Chacun des recueils est précédé d'une notice critique et d'une bibliographie. L'introduction générale campe tout d'abord à grands traits les principaux faits de la période qui voit naître cet ensemble de textes. Elle rappelle d'autre part les difficiles questions d'ordre non seulement historique, mais aussi littéraire que pose ce vaste corpus. Enfin, deux index (l'un, des noms propres ; l'autre, des thèmes) facilitent la consultation de l'ouvrage. Faut-il préciser que ce volume ne prétend à aucune valeur canonique ? Il ne relève ni de la Synagogue ni d'aucune Eglise. André Dupont-Sommer aimait à en parler comme de la "Bible de l'humaniste". Il reste que ces Ecrits intertestamentaires sont de la plus haute importance pour l'intelligence de l'Ancien Testament, qu'ils prolongent, et pour celle du Nouveau Testament, qu'ils annoncent.

11/2000

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Romans policiers

La guerre est une ruse

Réédition avec une nouvelle couverture du roman phénomène de Frédéric Paulin " Khaled sort de l'appartement en adressant un sourire qu'il veut plein d'amour à ses parents. Il sait qu'il va bientôt devoir les quitter pour toujours. Lorsqu'on s'engage sur la voie du Djihad, il n'y a pas de retour en arrière possible. " Algérie, 1992. Après l'annulation des élections remportées par le Front islamique du salut, une poignée de généraux, les " janviéristes ", ont pris le pouvoir. L'état d'urgence est déclaré, les islamistes pourchassés ont pris les armes. Le pays sombre dans une violence sans précédent... Tedj Benlazar, agent de la DGSE, suit de près les agissements du tout-puissant Département du renseignement militaire, le sinistre DRS qui tire toutes sortes de ficelles dans l'ombre. Alors qu'il assiste à l'interrogatoire musclé d'un terroriste, Tedj apprend l'existence de camps de concentration où les islamistes seraient parqués dans des conditions inhumaines. En fouinant plus avant, il met au jour des liens contre-nature entre le DRS et les combattants du GIA. Quel jeu jouent donc les services secrets avec les terroristes ? Les massacres quotidiens sont-ils l'oeuvre des uns ou des autres ? Ou d'une instrumentalisation diabolique des seconds par les premiers ? Benlazar acquiert la certitude que les généraux sont prêts à tout pour se maintenir au pouvoir. Et la dernière phase de leur plan va commencer : exporter le chaos par-delà la Méditerranée, pour forcer la France à soutenir leur croisade anti-terroriste. Tedj parviendra-t-il à réunir assez de preuves pour convaincre sa hiérarchie avant que l'horreur ne s'invite à Paris ? Avec ce premier tome, Frédéric Paulin plonge le lecteur au coeur de la décennie noire qui ravagea l'Algérie et préfigura une nouvelle ère de terreur inaugurée par les attentats du 11 septembre. Grand Prix du roman noir du festival du film policier de Beaune 2019 pour La guerre est une ruse Prix des lecteurs Quais du polar 2019 pour La guerre est une ruse Prix Marguerite-Puhl-Demange du Festival Le Livre à Metz - 2019 pour La guerre est une ruse Etoile du polar Le Parisien 2018, pour La guerre est une ruse Prix du noir historique 2019, organisé par les bibliothécaires d'Agglopolys, Communautés d'agglomération de Blois et le salon du livre Les Rendez-vous de l'histoire, pour La guerre est une ruse. Prix Moussa Konaté du roman policier francophone du festival Vins noirs de Limoge 2019 pour Prémices de la chute Grand prix de littérature policière 2020 pour l'ensemble de la trilogie " Tedj Benlazar "

09/2021

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Ecrits sur l'art

Devant la douleur des autres

L'un des traits distinctifs de la vie moderne est qu'elle dispense d'innombrables occasions de considérer (à distance, à travers le support de l'appareil photographique) les horreurs qui adviennent dans toutes les parties du monde. Les images d'atrocités sont devenues, par le biais de l'écran de télévision ou d'ordinateur, une sorte de lieu commun. Mais la description de la cruauté a-t-elle pour conséquence d'immuniser les spectateurs contre la violence ou de les y inciter ? Leur perception de la réalité est-elle érodée par le barrage quotidien des images ? Que signifie se sentir concerné parles souffrances des gens dans des zones de conflit lointaines ? Il y a vingt-cinq ans, l'essai désormais classique de Susan Sontag, Sur la photographie, définissait les termes du débat. Le présent livre s'attache à reconsidérer en profondeur l'interaction qui s'opère entre l'" actualité ", l'art et la manière dont nous comprenons la description contemporaine de la guerre et du désastre. On prête volontiers aux images le pouvoir d'inspirer la protestation, d'engendrer la violence ou de produire l'apathie : autant de thèses que Susan Sontag réévalue en retraçant la longue histoire de la représentation de la douleur des autres - depuis Désastres de la guerre de Goya jusqu'aux documents photographiques de la Guerre de Sécession, de la Première Guerre mondiale, du lynchage des Noirs dans le sud des Etats-Unis, de la guerre civile espagnole. des camps de concentration nazis jusqu'aux images contemporaines venues de Bosnie, de Sierra Leone, du Rwanda, d'Israël et de Palestine, ou de New York, le 11 septembre 2001. Ce livre nous parle aussi de la manière dont on fait (et comprend) la guerre aujourd'hui, convoquant nombre d'exemples empruntés à l'histoire et quantité de thèses émanant de sources littéraires inattendues. Platon, Léonard de Vinci, Edmund Burke, Wordsworth, Baudelaire et Virginia Woolf participent tous à cette passionnante réflexion sur la vision moderne de la violence et de l'atrocité. L'ouvrage contient aussi une critique virulente du provincialisme de certains " experts " médiatiques qui dénigrent la réalité de la guerre et substituent à une intelligence politique du conflit un discours désinvolte prônant l'existence d'une nouvelle " société du spectacle " universelle. De même que Sur la photographie nous invitait à repenser la nature de notre modernité. Devant la douleur des autres modifiera notre appréciation non seulement des usages et de la signification des images, mais aussi de la nature de la guerre, des limites de la compassion et des obligations de la conscience.

10/2022

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Littérature française

Le prix de la liberté. Les mémoires d'un naïf optimiste

Même si l'homonymie pourrait le laisser croire, ne vous attendez pas à trouver ici les aventures d'un général du Second Empire, mais bien plutôt celles d'un auteur contemporain qui prend plaisir à raconter le roman de sa vie, en l'illustrant d'anecdotes originales. En jouant avec un style alerte où l'humour est souvent au rendez-vous, Edward Pierron nous confronte aux défis de sa jeunesse mouvementée. Il y ajoute parfois une touche d'ingénuité qui donne une originalité supplémentaire à son récit. L'histoire commence à la fin des années 30, puis se poursuit pendant la seconde guerre mondiale. L'auteur est le témoin et l'acteur d'une époque charnière. Il fait l'apprentissage d'une vie où il doit assurer sa subsistance au jour le jour, mettant à contribution son imagination débordante. Dans cette période troublée, son existence est faite de rebondissements et d'instants où "tout peut basculer". Il est réfractaire aux réquisitions de l'occupant allemand, jusqu'au jour où il est arrêté. Son itinéraire nous conduit alors de l'île Tudy en Bretagne, à l'Autriche en guerre. Après avoir connu la rudesse des camps de travail, il pratique l'art de la "grande évasion". Puis, c'est le début d'une ère nouvelle, avec ses promesses matérielles, ses rencontres, ses découvertes et l'amour en prime. En toile de fond, il y a la mer et l'appel du grand large. Les moments forts sont baignés par la chaleur réconfortante des Bretons d'Armorique. Edouard Pierron nous projette ainsi dans un univers qui l'a profondément marqué. Avec lui, nous faisons la connaissance d'un "personnage". Une muse le suit comme son ombre : l'aspiration à la Liberté. Par-delà les difficultés rencontrées, puis surmontées non sans avoir invoqué la chance qui a marqué son existence. Un récit témoignage d'une exigence qui donne un sens à la vie et force le respect. La quête d'un homme intrépide, solidaire dans l'épreuve et fidèle en amitié. C'est le roman d'une vie et mieux encore, car il nous délivre aussi quelques bonnes pages où le bon sens et la sagesse font merveille, sous forme de philosophie pratique appliquée à l'action, en quelque sorte ! A propos de l'auteur, Madame Michèle Morgan nous a confié : "Je suis heureuse de l'avoir rencontré et fière qu'il ait appartenu à ma famille". Le lecteur retrouvera l'intégralité de son témoignage dans le livre.

06/2014

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Histoire internationale

Histoire de l'Europe éditée d'après les carnets de captivité (1916-1918). 2 volumes

Le 18 mars 1916, Henri Pirenne et son collègue Paul Fredericq sont arrêtés et déportés en Allemagne, parce que tous deux incarnent, aux yeux de l'Occupant, la résistance des universitaires gantois à la réouverture de leur Alma Mater. Incarcéré dans des camps de prisonniers militaires et civils, puis assigné à résidence dans la ville universitaire d'Iéna, l'historien belge est finalement relégué à Creuzburg, une bourgade rurale de la Thuringe. Il y passe presque deux ans, du 29 janvier 1917 jusqu'à l'Armistice. Afin de résister intellectuellement et moralement à un isolement difficile à supporter, Henri Pirenne se lance, du 31 janvier 1917 au 7 août 1918, dans l'écriture de l'esquisse d'une histoire de l'Europe. Interrompu en pleine histoire de la Renaissance par l'arrivée à Creuzburg de sa femme et de son plus jeune fils, l'historien abandonne son manuscrit, qui sera publié à titre posthume, en 1936, par son fils Jacques. Accueillie comme un véritable tour de force intellectuel, parce que rédigée avec l'aide d'un "simple manuel scolaire", l'Histoire de l'Europe connaît un immense retentissement dans le contexte d'inquiétude et d'incertitude suscité par les succès des régimes totalitaires, ainsi que par l'exacerbation des tensions internationales qui précède immédiatement la deuxième guerre mondiale. L'oeuvre présentée ici méritait une triple révision scientifique. Il convenait en effet (1) de la restituer en tant qu'exercice de résistance quotidienne, mais aussi d'analyse de la diversité des parcours historiques des nations européennes - parcours qui avaient abouti à la guerre ; (2) d'éclairer ses conditions de production scientifique ; et (3) d'en restaurer le texte inachevé et inabouti, qui avait pâti de nombreuses coupes et révisions, ainsi que de l'accumulation, lors de son édition, d'une multitude d'erreurs factuelles concernant tant les événements et les personnages historiques, que les localisations et les datations. Traduite en anglais, en néerlandais, en allemand, en italien, en japonais et en croate, et régulièrement rééditée, l'Histoire de l'Europe est un classique de l'histoire intellectuelle du XXe siècle. Cette nouvelle édition inclut plus de soixante pages restées inédites, rétablit le texte des carnets de captivité et y ajoute des informations factuelles dont l'auteur ne disposait pas lors de sa rédaction. Elle est complétée par la réédition des Souvenirs de captivité en Allemagne (mars 1916-novembre 1918), publiés par Henri Pirenne en 1920, qui restitue le climat et les conditions d'existence du savant durant sa déportation en Allemagne.

11/2014

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Histoire de France

Guerre 14-18, les affrontements de Mimbeng à Oyem. Un centenaire de la Grande Guerre dont il faudrait prendre la mesure à sa juste valeur

Souvent associée à la Bataille de Verdun, la Première Guerre Mondiale, comme son nom l'indique, n'avait pas touché qu'un seul territoire. Il y avait des hostilités dans plusieurs régions du globe. "Guerre 1914-1918, les affrontements de Mimbeng à Oyem dessine la Grande Guerre sur une toile historique rafraîchie. Une mosaïque de fonds qui part du contexte de l'époque, des tentatives de paix d'hommes politiques français, des différentes forces en présence, des alliances qui se nouaient pour finalement arriver à un tableau qui montre à l'observateur que le monde Occidental n'était pas le seul territoire impliqué. L'ouvrage est un savant dosage objectif entre l'Histoire générale de ce conflit, un affrontement particulier Franco-allemand dans une des colonies d'Afrique Centrale et un hommage original appuyé d'un arrière "grand-parent" par alliance héros britannique des deux Guerres Mondiales. Une sorte de clin d'oeil accentué pour honorer tous ceux qui étaient venus d'ailleurs pour sauver la Mère Patrie Française Métropolitaine. Comme Delacroix dans une version réalisée avec des mots, le livre présente les troupes coloniales, souvent appelées les "Tirailleurs Sénégalais". Il décrit comment ses soldats étaient enrôlés dans l'armée française, de gré ou de force. Les traits de l'image s'attardent sur le courage dont ces "français" faisaient preuve lors des combats et aussi la manière dont ces gens étaient perçus par les ennemis Allemands. L'auteur met en évidence certaines contradictions et également certaines conséquences de la colonisation sur les populations africaines de l'époque. Le ralenti du pinceau surdose les couleurs sur un groupe des autochtones gabonais, le "pays" où s'était déroulé parfois un "meurtrier antagonisme" opposant des soldats issus d'une même ethnie voire d'une même famille dans les deux camps. L'essentiel du tableau se focalise sur le village de Mimbeng. Au fur et à mesure du déplacement de l'observation, on apprend comment l'armée française avait pu reprendre le dessus sur les troupes allemandes stationnées en Afrique Centrale. L'entrée des Etats-Unies d'Amérique en guerre aux côtés des alliés, l'avènement des mutineries et les conséquences de cette guerre sur la Grande Russie, avec l'arrivée de la Révolution communiste. Les choses continuent sur un portrait touchant d'un héros africain qui s'était distingué lors de ce conflit par son courage et ses faits d'armes. A la fin, la toile se ferme par des infos pratiques et ludiques.

08/2019

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Littérature française

Le temps des bohèmes

Le temps des Bohèmes est le roman vrai des aventuriers de l'art moderne entre les deux guerres, quand Paris était encore la capitale du monde. Première saison : Bohèmes. Sur les trottoirs de Montmartre et de Montparnasse, entre le Bateau-Lavoir et la Closerie des Lilas, allaient les sublimes trublions : Jarry, son hibou et ses revolvers, Picasso sympathisant anarchiste, Apollinaire l'érotomane, Modigliani et ses femmes, Max Jacob et ses hommes, Aragon le flambeur, Soutine le solitaire, Man Ray, Braque, Matisse, Breton et les autres... Ils venaient de tous les pays. Ils étaient peintres, poètes, sculpteurs, musiciens. Fauves, cubistes, surréalistes, fêtards, amoureux - libres. Pendant trois décennies, ils menèrent le bal des plumes et des pinceaux. Ils y convièrent des brocanteurs devenus marchands, des couturiers-mécènes, une poignée de milliardaires, des filles de rues peintes comme des princesses. Leurs vies sont flamboyantes comme leurs ouvres. Et leurs ouvres, belles comme la vie. Ils demeurent à jamais les personnages de leurs propres légendes. Deuxième saison : Libertad ! Une fresque dont les héros s'appellent Malraux, Saint-Exupéry, Dos Passos, Prévert, Hemingway, Orwell, Dali. Un kaléidoscope d'enthousiasmes et d'illusions tendu entre la montée du fascisme et la guerre d'Espagne. Ce sont des temps déraisonnable : là, Aragon vend son âme à Staline ; ici, Gide pontifie aux obsèques de Gorki ; ailleurs, Gala passe des bras d'Eluard à ceux de Dali tandis que Picasso peint et que Robert Capa photographie tout ce qui bouge - ou meurt. Nous sommes entre Paris, Madrid, Berlin et Moscou, dans une époque qui hésite avec désinvolture entre l'espoir et le chaos. Troisième saison : Minuit. De la débâcle de 1940 à la Libération, voici l'épopée des écrivains, des artistes et des intellectuels sous l'Occupation.Char, Paulhan, Vercors, Sartre et Beauvoir, Camus, Picasso, Cocteau, Aragon et Elsa, Matisse, Prévert, Desnos, Saint-Exupéry, Prévost, Drieu La Rochelle, Beckett, Marc Bloch, Mauriac et tant d'autres : le grand bal de la France qui écrit, peint, dessine, filme, joue, publie, collabore, résiste, s'accommode. Tel un metteur en scène, Dan Franck nous entraîne dans sa ronde : de Paris à Marseille dans la débandade de l'exode, de Marseille à New York dans les bateaux de l'espoir, de Paris à Berlin dans les trains de la honte, des gares de la déportation aux camps de la nuit et du brouillard, on partage avec admiration, stupeur ou incrédulité les destins croisés de cette génération dont la tragédie de l'Histoire a transformé la vie en roman.

10/2015

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Arendt

Arendt en 60 minutes

Hannah Arendt est considérée, à raison, comme la philosophe la plus importante au monde. Aucune autre penseuse, aucun autre penseur n'a vécu d'aussi près l'époque du totalitarisme et en même temps ne l'a analysée avec autant de détachement et de précision. Ses thèses sur le " règne de Personne " et sur la " banalité du mal " ont provoqué et provoquent aujourd'hui encore beaucoup d'émoi. Dans notre société de masse moderne, nous dit Arendt, nous obéissons beaucoup trop à l'autorité anonyme et n'assumons nous-mêmes plus aucune responsabilité. Un exemple emblématique du " règne de Personne " dans l'histoire est, d'après Arendt, le comportement d'Adolf Eichmann, fonctionnaire et chef de division sous le gouvernement national-socialiste, connu pour avoir invariablement suivi les instructions de l'Office central de la sûreté du Reich. Sur ordre de ses supérieurs, il a organisé le transport de millions de Juifs vers les camps de concentration et d'extermination. Arendt est présente au procès d'Eichmann pour crimes de guerre et y fait une découverte stupéfiante. Contrairement à ce que tout le monde prétend, Eichmann n'est ni un démon, ni un monstre sadique. Bien au contraire, selon Arendt : " L'ennui, avec Eichmann, c'est précisément qu'il y en avait beaucoup qui lui ressemblaient et qui n'étaient ni pervers ni sadiques, qui étaient, et sont encore, terriblement et effroyablement normaux. " C'est à ce point de ses réflexions qu'Arendt formule sa thèse de la " banalité du mal ", une thèse controversée mais sans aucun doute brillante. Car c'est bien la mentalité " banale " d'Eichmann, uniquement préoccupé par le fait d'accomplir son devoir, et celle de millions d'autres, qui ont rendu possible le règne de terreur du national-socialisme. De nos jours encore, nous sommes bien trop serviles. Mais chaque citoyen se doit d'être en mesure de penser et d'agir, si nécessaire, à l'encontre de toutes les lois, règles et ordonnances étatiques - voilà l'exigence d'Arendt. Mais à quoi ressemble une telle pensée autonome ? Que cela signifie-t-il concrètement, de refuser d'obéir au " règne de Personne " ? Devons-nous introduire une nouvelle matière scolaire, dans laquelle nos enfants apprendront à se méfier des instructions de l'Etat et, le cas échéant, à refuser de s'y soumettre ? Y a-t-il un Eichmann en chacun de nous ? Hannah Arendt donne à ces questions des réponses claires et tranchées. Cet ouvrage est paru dans la collection à succès " Grands penseurs en 60 minutes ".

01/2023

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Résistance

De Dachau aux cachots de la République

Victor Dojlida (1926-1997), fils d'un mineur polonais immigré en Lorraine, s'engage dans la Résistance à 16 ans, ce qui lui vaut d'être déporté en 1944 dans les camps de Struthof, de Dachau puis de Buchenwald. Lorsqu'il revient en Lorraine en 1945, il constate que le policier Reuter qui l'a arrêté et le juge Chiny qui l'a livré aux SS sont encore en poste : l'heure est à la réconciliation nationale. Mais Victor n'est pas du genre à se réconcilier avec ses bourreaux. En 1946, il rosse Chiny, qui n'ose se plaindre, craignant d'attirer l'attention sur son passé de collabo. La même année, il inflige une rude correction à Reuter. Mais celui-ci porte plainte et, cette fois, Victor est condamné à une amende et à un mois de sursis, ce qu'il ressent comme une profonde injustice. En janvier 1947, il braque la paye des ouvriers de l'usine sidérurgique locale, dont les actionnaires et les dirigeants ont abondamment contribué à l'effort de guerre allemand. Il est arrêté le lendemain. C'est le début d'une longue plongée dans l'enfer carcéral, qui va durer quarante-quatre ans, ponctués de plusieurs tentatives d'évasion - avec une brève parenthèse de quatorze mois de liberté en 1960-1962. Quand il sort définitivement de prison en 1989, sa vie est derrière lui. C'est le récit qu'il a fait de ses tribulations à deux visiteurs de prison, Françoise Capéran et Guy Morel, que contient ce livre, qui fait suite à ses mémoires de résistant, parus en 2020 sous le titre Le Dzikus. Ce document et le riche apparat de notes qui l'accompagne retrace le destin singulier d'un homme que les institutions judiciaire et pénitentiaire ont tout fait pour briser, mais qui est resté toujours debout. De même que Le Dzikus était une précieuse contribution à l'histoire de la Résistance et de la déportation, De Dachau aux cachots de la république jette une lumière crue sur le système carcéral français de la seconde moitié du XXe siècle, que Victor Dojlida a presque entièrement passé enfermé. Ce récit est précédé d'une notice décrivant la découverte de ce document, ainsi que d'une préface de maître Henri Leclerc, ancien président de la Ligue des Droits de l'Homme et actuel président d'honneur de cette association, qui a bien connu Victor Dojlida en tant qu'avocat pénaliste.

03/2024

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Histoire de France

Autour d'un effort de mémoire. Sur une lettre de Robert Antelme

Robert Antelme est arrêté par la Gestapo et déporté en juin 1944. Il se retrouve à Dachau un an plus tard, presque moribond. Le camp est bloqué par les troupes américaines par peur du typhus mais deux amis, dont Dionys Mascolo, réussissent à le faire sortir. Commence alors un "voyage infernal et merveilleux". Il parle, pendant cinq semaines, et ne pense "mourir que de ce bonheur". Deux ans plus tard il publie aux éphémères Editions de la Pensée Universelle, qu'il a fondées avec Marguerite Duras, ce livre dont Blanchot dit qu'il est "le plus simple, le plus pur et le plus proche de cet absolu dont il nous fait souvenir, L'Espèce humaine".
Entre la parole "sans fin" et le récit nécessaire il y a la Lettre à Dionys Mascolo. Malraux note comme une évidence que si "maints déportés"... ont écrit leurs souvenirs, leur retour à l'humanité n'y figure guère". Mascolo réplique : "La Lettre de Robert dit précisément ce que l'on nous dit qu'il est impossible de dire, qui devrait donc rester inouï". Au-delà du "simple raccordement de mémoire", de la "réconciliation" ou de l'"examen de passage", comme au-delà de la trop claire "dénégation", s'ouvre l'espace d'une innocence, d'une "originelle indétermination", où l'homme nié revient à l'homme et où l'écriture à la fois précise et tremblée de la lettre anticipe sur la rédaction du livre.
Cet état, "jamais... il n'y renoncera, jamais n'en guérira, ou jamais ne le trahira". La "réincarnation" (littéralement : le retour à la chair) d'Antelme est exemplaire. "Le lieu d'où il parle, dit Mascolo, il nous y a précipités et nous n'en sommes jamais revenus". Il donne aux autres, "sans échappatoire" l'occasion de se voir du dehors et de se découvrir une vie et une politique. Autour de Robert Antelme, Dionys Mascolo, Marguerite Duras, Edgar Morin puis Elio et Ginetta Vittorini se regroupent "dans le sentiment d'une délivrance mutuelle".
Ils sont tous au Parti Communiste mais leur communisme, qui appartient aussi bien à Holderlin qu'à Marx, a sur la Révolution une "avance" que ne supporteront pas les staliniens. Il refuse catégoriquement "le non-homme de l'homme, armé de raison, instruit de morale et soucieux de perfection". L'expérience, ici, c'est aussi le "refus du message".

08/1997

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Sciences historiques

Résister en pays d'Arles. 1944-2014, 70e anniversaire de la Libération

Tandis que la France doit se soumettre à la victoire nazie, le maréchal Pétain installe le gouvernement à Vichy et met en application les principes de sa "révolution nationale", propre à régénérer le pays. Souvent qualifié de "Vendée provençale", le pays d'Arles semble particulièrement favorable à l'accomplissement de cette "révolution" ; Charles Maurras, le leader incontesté de la très royaliste Action française, salue l'arrivée au pouvoir du Maréchal comme "une divine surprise". Quant aux riches traditions de ce territoire, cultivées par le Félibrige et louées par la Maréchale en raison de ses attaches camarguaises, elles incitent le nouveau pouvoir à en faire un laboratoire du régionalisme. Aussi est-ce avec zèle que Jean des Vallières, le sous-préfet d'Arles, proche des époux Pétain, met en application les lois de Vichy. Les trois quarts des maires de l'arrondissement sont remplacés par des délégations acquises au nouveau régime. Les administrations sont épurées et les syndicats interdits, comme ailleurs en zone "libre". Rejointe par des antifascistes italiens et des républicains espagnols, mais déjà privée des militants communistes et syndicalistes arrêtés en 1939, la classe ouvrière est étroitement surveillée. Les lois d'exclusion contre les Juifs, les communistes, les francs-maçons et les Tsiganes sont mises en application. Vichy décide même d'installer en Camargue, considérée comme "le berceau de la race gitane", un camp modèle d'internement pour nomades. Or rien, ou presque, ne va se passer comme prévu. A la faveur du mouvement syndical ouvrier clandestin, la Résistance s'organise et multiplie les actions de propagande, de renseignement et bientôt de lutte armée. La plupart des grands mouvements de la Résistance, tels Libération-Sud ou Combat, sont présents et actifs. Une autre forme de résistance moins connue se développe activement : celle des Arlésiens qui portent secours aux réfugiés juifs et celle de la communauté protestante qui, dès septembre 1942, s'oppose vigoureusement aux mesures antisémites dans le cadre des thèses de Pomeyrol. En dépit de bombardements répétés et de cruelles répressions, la Résistance du pays d'Arles tient bon et parvient non seulement à libérer elle-même son territoire, entre les 22 et 24 août 1944, mais à y rétablir presque aussitôt le fonctionnement républicain. Telle est, résumée à l'excès, l'histoire que relate, pour la première fois, cet ouvrage.

06/2014

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Histoire internationale

Seul contre Hitler

Hjalmar Schacht (22 janvier 1877-3 juin 1970) passe une partie de sa jeunesse avec son père aux Etats-Unis. En 1903, il entre à la Dresdner Bank, dont il sera l'administrateur de 1908 à 1915. Au cours de la Ire Guerre mondiale, il a l'occasion de s'initier au maniement des finances d'un Etat, en qualité d'administrateur financier du "gouvernement général de Bruxelles" , en Belgique occupée par l'armée allemande. Conseiller de la Monnaie en 1923, il surveille l'émission du Rentenmark, qui permet de surmonter la crise et l'inflation. Président de la Reichsbank de 1924 à 1929, il contribue à l'élaboration du plan Dawes et réussit à enrayer l'inflation galopante et à stabiliser les finances de la République de Weimar. En contrepartie, il obtient pour son pays une réduction considérable des dettes de guerre. Après sa démission en 1930, provoquée par le plan Young, il se rapproche du mouvement national-socialiste et met Hitler en relation avec les mi­lieux de banque et d'affaires. Ce sont eux qui financent le Parti qui leur promet la "? paix sociale ? " par disparition de toute revendication. Schacht est considéré comme l'auteur du spectaculaire redressement de l'Allemagne hitlérienne. Lorsque Hitler prend le pouvoir le 30 janvier 1933, il demande à Schacht de reprendre la direction de la Reichsbank, puis, en 1934, il le nomme ministre de l'Economie. Schacht rétablit la balance commerciale par le blocage en Allemagne des capitaux étrangers, puis l'équilibre des importations et des exportations grâce au développement des industries de synthèse. Il va enfin stimuler l'industrie par l'émis­sion de bons à court terme. En désaccord avec Hitler et Goering, il quitte son poste de ministre en 1937 et abandonne la Reichsbank deux ans plus tard. Mais il demeure ministre sans portefeuille jusqu'en janvier 1943. Plus ou moins lié avec certains conjurés opposés à Hitler, il est interné dans un camp de concentration en juin 1944. Libéré par les Américains, il est cependant traduit devant le tribunal militaire international de Nuremberg. Il est l'un des trois acquittés du procès de Nuremberg en octobre 1946. Il n'a cessé de susciter tout au long du XXe siècle d'impor­tan­tes polémiques.

03/2016

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Régionalisme

Recherches historiques sur la ville de Rive-de-Gier

Parce qu'ils devaient se défendre contre l'invasion des peuples du Nord, des Goths et des Sarrasins, les habitants de la vallée, au commencement du territoire de la Magdeleine, s'installèrent dans l'enceinte d'un camp retranché abandonné par les cohortes, négligeant les habitations plus riches et plus commodes délaissées par les Romains, puis pillées par les conquérants germaniques. Seules quelques misérables cabanes avoisinant le pont continuèrent d'exister pour abriter les esclaves des redoutables envahisseurs. Puis, sous Philippe Auguste, Renaud de Forez, un des plus illustres archevêques de Lyon, fit entourer de murs et fossoyer le bourg de Rive-de-Gier, le plaçant ainsi au nombre des villes. Sous la tutelle de ses seigneurs ecclésiastiques, et à l'abri des guerres féodales, la ville s'accrut et se transforma considérablement, au point que tous les quartiers et les monuments du XVIIIe siècle existaient déjà au XIVe siècle. Au début du XVIe siècle, des sécheresses extraordinaires et des intempéries de tous genres causèrent une famine effroyable, suivie bientôt par la peste. Rive-de-Gier subit ensuite fortement les guerres de Religion, les partis catholiques et huguenots prenant plusieurs fois à tour de rôle possession de la ville entière. Une cloche d'alarme prévenait alors les habitants de l'éminence d'une attaque. Elles furent si nombreuses que le bétail finit par se mettre tout seul à l'abri, au tintement du beffroi. Au commencement du XVIIe siècle, la ville, si souvent opprimée et dévastée, devint une cité calme et industrieuse. La culture des vignes et du mûrier cessa d'être l'occupation du plus grand nombre d'habitants, le commerce de la houille leur offrant une spéculation plus lucrative. Puis au milieu du XVIIIe siècle, une compagnie formée à Lyon obtint une ordonnance de concession de toutes les mines des territoires de Gravenaud, du Mouillon et d'une lieue à la ronde : "les malheureux propriétaires et entrepreneurs des puits creusés avec tant de peines, de dangers et de dépenses, furent contraints de tout abandonner". En 1808, alors que les eaux envahissaient les puits, les très sérieux associés à l'exploitation des mines, tous notables de la ville, virent en une sorcière, un coeur de boeuf et un serin magique, le remède aux maux qui menaçaient leur trésor.

11/2010

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Sciences politiques

Le KGB à l'assaut du tiers-monde. Agression-corruption-subversion (1945-1991)

Il serait bien naïf de croire que jadis les combats idéologiques ou de puissance se déroulaient sans que chaque protagoniste se renseigne sur l'ennemi et même qu'il cherche à jeter chez lui la discorde... Pourtant la Tchéka et ses successeurs jusqu'au KGB inclusivement (dissous en 1991) ont battu tous les records de férocité - contrôle social, goulag, etc. - et d'efficacité froide à l'encontre des " adversaires " capitalistes (saur peut-être durant l'agonie du régime) en matière d'espionnage politique, militaire ou technologique. Après la Seconde Guerre mondiale et durant toute la guerre froide, l'un de ses terrains (l'action privilégiés furent les pays du tiers-monde que les puissances coloniales durent, de gré ou de force, laisser vivre leur destin. De l'Inde émancipée en 1947 à la Chine soumise aux communistes en 1949, de l'Egypte évacuée par les Anglais à la Guinée où Sékou Touré rejeta toute association avec la France, de l'Ethiopie du Négus et de l'Angola des Portugais à l'Afrique du Sud de l'apartheid, les " mesures actives " du KGB firent ou faillirent faire basculer ces rials dans le camp soviétique. Assassinats de leaders politiques locaux, corruption de ministres ou de hauts fonctionnaires, chantage, désinformation, tout fut bon pour couper les ex-colonies de leurs anciennes métropoles. Quant à l'" arrière-cour " des Etats-Unis, l'Amérique latine, indépendante depuis plus longtemps, elle était déjà un continent particulièrement mal disposé à l'encontre des gringos. Le triomphe des guérilleros à Cuba ou l'élection de Salvador Allende au Chili auraient-ils été possibles sans le coup de pouce tout à fait décisif de Moscou (entraînant par ricochet, il est vrai, de non moins réelles turpitudes de la part de la CIA) ? Comme le premier volume consacré à l'action du KGIR dans les pays occidentaux, cet ouvrage, qui s'appuie sur une documentation totalement inédite et bien sûr jamais mise à la disposition des chercheurs, trouve sa source dans les dizaines de milliers de pages d'archives top secrètes recopiées clandestinement par Vassili Mitrokhine, officier du KGB réfugié à l'Ouest et révolté par ces pratiques, qui désirait que cette histoire on ne peut plus opaque fût connue de tous. Sans aucun doute, ce livre invite l'historien, le chercheur ou le curieux à interpréter à nouveaux frais l'histoire du monde depuis 1945.

06/2008

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Histoire de France

Mémoires d'un officier de marine négrier. Histoire des services à la mer et dans les ports de Claude-Vincent Polony (1756-1828)

" ...Leur chef parvint à les faire taire et décida que nous serions de suite, et sous bonne garde, conduits à la ville ; une partie d'entre eux s'empara donc de mon compagnon, qui était tombé à terre de faiblesse et de peur, et ils sortirent du fort ; comme ils passaient la barrière, un nègre de derrière, levant son fusil, l'ajusta ; le coup manqua, un autre voulut y suppléer par un pistolet qui rata aussi ; ses protecteurs, car il en avait dans les mulâtres surtout, menacèrent les nègres, et pendant qu'ils s'en allaient, ceux restant se querellèrent, firent avec leurs armes plusieurs gestes menaçants, prirent des tisons allumés... " C'est ainsi que Polony raconte l'arrestation qui faillit lui coûter la vie, au moment de l'insurrection des esclaves de Saint-Domingue (actuelle Haïti) en 1791. Claude-Vincent Polony (1756-1828) est l'un des derniers officiers négriers français. Originaire de Rochefort (Charente-Maritime), orphelin de peu de fortune, il entre d'abord dans la marine de guerre et participe à la guerre d'indépendance américaine. La paix revenue, le jeune officier se tourne vers un commerce alors florissant : la traite négrière. Il effectue trois campagnes de traite entre le golfe de Guinée et Saint-Domingue. Il raconte alors les dangers de la navigation, les maladies et les décès, les longues tractations avec les courtiers, une révolte d'esclaves, sa rencontre avec une princesse capturée, les difficultés de la revente, ses escales périlleuses à Saint-Domingue, en Guyane ou aux Antilles... De nouveau dans la marine militaire durant les guerres de la Révolution et de l'Empire, il mène activement la guerre de course, parcourt les côtes d'Amérique et des Caraïbes, approche de nombreux personnages célèbres (Billaud-Varenne, Carrier, Collot d'Herbois, Philippe-Egalité...), participe au camp de Boulogne décidé par Bonaparte pour envahir l'Angleterre... C'est même lui, ironie de l'histoire, qui apporte en Guyane le décret d'abolition de l'esclavage. Ecrit dans un style alerte, souvent émouvant, parfois sentimental, les mémoires de Claude-Vincent Polony constituent un témoignage rare et passionnant sur la traite négrière et sur la vie d'un officier de marine à la fin du XVIIIe siècle. Conservé aux Archives départementales de la Charente-Maritime, ce manuscrit n'avait jamais été publié.

05/2019

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Histoire internationale

HISTOIRE DU JAPON 1868-1945

La compréhension du Japon contemporain s'appuie sur la connaissance des années essentielles qui ont précédé la Première Guerre mondiale. On a voulu mieux lier la " révolution Meiji " au destin historique du pays et à son entrée fracassante dans l'histoire du monde. Contraint d'inventer un syncrétisme propre à assurer la survie de son identité tout en lui permettant de prétendre à l'égalité avec l'Occident, le Japon impose à ce dernier une réussite gênante. En effet, non seulement il se taille un empire en Asie, mais il conquiert l'alliance anglaise et bat les Russes en 1905. En 1914, il choisit par intérêt bien compris le camp de l'entente pour mieux effacer l'Allemagne du champ asiatique. Du coup, Meiji, qui s'acheminait contre toute attente vers une sorte de parlementarisme - les fondateurs ne le souhaitaient guère -, évolue après la guerre vers un régime encore plus national et encore plus militaire. Pas de contradiction pourtant avec les idéaux et les principes qui ont animé la restauration de 1868. Mais la dérive martiale et agressive s'accélère et s'exacerbe au rythme des crises qui secouent le monde et l'archipel : volonté américaine de domination du Pacifique ; crise économique des années 30 ; incertitude politique des gouvernements en place ; besoins nationaux propres, tant du point de vue démographique que du point de vue économique. Dans son originalité le Japon offre une vision asiatique de ces problèmes. Son ambition, trop précoce, échoue dans la folle guerre du Pacifique. Les 77 ans d'histoire qui s'écoulent entre 1868 et 1945 ont tracé tous les profils de la grande puissance d'aujourd'hui : les formes de la vie politique, très largement inspirées de la vie traditionnelle des clans originels ; les fondements de la puissance économique, bâtis sur la connivence des besoins de l'État et des intérêts des entrepreneurs ; l'originalité de la question sociale, tout en proposant la palette complète des luttes idéologiques, n'a pas permis d'aboutir à une remise en cause fondamentale de la tradition nationale ; la spécificité des expressions culturelles qui font encore du Japon un mystère entretenu pour l'Occidental. Au point, paradoxe, de devenir lui-même le modèle, lui qui avait fondé tout le pari de sa survie sur l'imitation du " barbare ".

11/1999

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Manifestes extrémistes

Historiciser le mal. Une édition critique de Mein Kampf d'Adolf Hitler

Historiciser le mal, une édition critique de Mein Kampf. Avertissement aux lecteurs. Historiciser le mal propose une analyse critique, une mise en contexte, une déconstruction, ligne par ligne, de Mein Kampf, une des sources malheureusement fondamentales pour comprendre l'histoire du XXe siècle. Nous avons agi en responsabilité en mettant en place un dispositif global afin de respecter l'exigence scientifique et éthique qui s'imposait. La nouvelle traduction présentée dans Historiciser le mal a été confiée à l'un des meilleurs traducteurs de l'allemand en langue française, Olivier Mannoni, qui a ensuite travaillé avec une équipe d'historiens, tous spécialistes du nazisme, de la Shoah et de l'histoire des Juifs. La rédaction d'Historiciser le mal a été menée dans le cadre d'un partenariat signé par Fayard avec l'Institut d'Histoire de Munich, qui a publié en 2016 une édition critique de Mein Kampf en Allemagne, un travail de référence qui a mobilisé une équipe d'historiens allemands. Historiciser le mal a été rédigé par un comité d'historiens, dirigé par Florent Brayard, qui a traduit, adapté, prolongé les 3 000 notes de l'édition allemande et rédigé une introduction générale et 27 introductions de chapitres. Dans la forme, les notes encadrent ainsi la nouvelle traduction et sont indissociables de sa lecture. L'ensemble compte près de 1 000 pages et constitue un jalon historiographique sur la genèse du nazisme. En définitive, l'appareil scientifique inclus dans Historiciser le mal est deux fois plus volumineux que la traduction du texte de Hitler. Il n'est pas question, bien évidemment, que la publication d'Historiciser le mal puisse être lucrative. Ainsi, la Fondation Auschwitz-Birkenau, chargée de la conservation du site du camp de concentration et d'extermination, percevra des droits au premier exemplaire vendu et la totalité des bénéfices qui pourraient être issus de la vente d'Historiciser le mal. Pour savoir où l'on va, il est indispensable de comprendre d'où l'on vient. Nous sommes convaincus que le travail des historiens est nécessaire pour lutter contre l'obscurantisme, le complotisme et le refus de la science et du savoir en des temps troublés, marqués par la montée des populismes. C'est le sens de notre démarche d'éditeur.

05/2021

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Police

Les réseaux secrets de la police. Loges, influence et corruption

La police est constituée de chapelles qui souvent s'ignorent, quand elles ne se font pas la guerre. Cela laisse une grande latitude aux réseaux plus ou moins secrets, souvent transversaux, en leur permettant de tisser des liens. Une habitude qui remonte à la Résistance et qui s'est solidifiée à l'époque du SAC, le service d'action civique, à la botte des gaullistes, où se côtoyaient des policiers de tous grades. Une kyrielle d'affaires de ripoux ont marqué l'histoire de la police sous la Ve république, avec un terreau commun : les liens occultes noués dans le secret des loges ou ailleurs. Et avec un moteur récurrent : l'argent, les prébendes, l'influence. Ce sont ces affaires que ce livre rassemble, avec à l'appui les témoignages de nombreux acteurs de premier plan, gardiens de la paix, commissaires ou préfets. Une histoire de la Place Beauvau à travers ses réseaux. De Daniel Voiry à Daniel Beaulieu, du brigadier-chef qui régnait sur la Préfecture de police de Paris au début des années 80 à la loge Athanor, un scandale qui a éclaté en 2020, ce livre raconte 40 ans de coups tordus dans la police, sur fond de loges maçonnes, de réseaux en tous genres, syndicaux, politiques, corses, sportifs... Parfois la dérive est allée jusqu'à laisser des cadavres en chemin. Certains réseaux sont plus inoffensifs, mais non moins actifs, que ce soit celui des policiers originaires de l'île de Beauté ou celui des amateurs de rugby, sans oublier celui des Sarko boys, héritier du clan Pasqua, ou celui des fidèles du Grand Orient, dans l'orbite de la gauche socialiste. La franc-maçonnerie a toujours été très vivace parmi les membres des forces de l'ordre. Pendant la guerre d'Algérie, elle s'est particulièrement illustrée dans la lutte contre l'OAS. La maçonnerie offre un écrin dans lequel les hiérarchies officielles sont bousculées : le brigadier-chef peut y donner des ordres à un préfet. De quoi perturber, susciter des anomalies et expliquer bien des nominations... surtout lorsque le ministre de l'Intérieur lui-même est un maçon qui s'affiche, on l'a vu notamment avec Gérard Collomb. Frédéric Ploquin est journaliste, spécialiste de la police et du grand banditisme. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, Les Narcos français brisent l'omerta (Albin Michel, 2021), La peur a changé de camp (Albin Michel, 2018)

10/2023

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Cinéma

Un troisième visage. Le récit de ma vie d'écrivan, de combattant et de réalisateur

"Appelez un médecin, elle vivra", dit Barry Sullivan froidement, alors qu'il vient de tirer sur la femme qu'il aime. Dans le scénario original, Barbara Stanwyck mourait sur le coup. Samuel Fuller (1912-1997) a subi la censure d'Hollywood. Pour ce film, Quarante tueurs, mais aussi bien d'autres, parmi les plus grands du cinéma. Les anecdotes valent d'être relatées, quand elles servent l'histoire du 7e art. Mais l'autobiographie de Samuel Fuller est plus que cela puisqu'elle est à elle seule une Histoire du XXe siècle. Au moment de la crise de 1929, ce fils d'immigrants juifs est le plus jeune journaliste de New York affecté aux affaires criminelles. Il écrit ensuite des romans inspirés de faits d'actualité, tel Burn, Baby, Burn, puis des scénarios pour le cinéma. En 1941, il s'enrôle dans la Ire division d'Infanterie, la Big Red One. De l'Afrique du Nord à la Sicile, des plages de Normandie jusqu'en Allemagne, Fuller livre une véritable et bouleversante leçon d'histoire. Cet anticonformiste fait ensuite une entrée fracassante dans le cinéma, avec J'ai tué Jesse James, Le Port de la drogue, Les Bas-fonds new-yorkais ou encore Shock Corridor, tandis que l'expérience éprouvante de la guerre donnera lieu à l'un de ses plus grands films, Au-delà de la gloire. Des premières images qu'il ait filmées - la libération du camp de Falkenau - jusqu'à sa dernière réalisation pour le cinéma, Sans espoir de retour, Fuller témoigne des difficultés qu'il rencontre pour défendre une vision personnelle, dévoile les dessous d'Hollywood, les amitiés qu'il noue, aussi bien avec les grands producteurs des années 1950 qu'avec de jeunes cinéastes comme Martin Scorsese, Jim Jarmusch ou Quentin Tarantino. À Park Row, la mecque du journalisme dans le New York des années 20 mais aussi à Paris, alors qu'émerge la Nouvelle vague, Fuller a été à la fois un acteur et un témoin de ce qu'a incarné le "rêve américain". Intime, rocambolesque, émouvant, incontournable, Un troisième visage est la dernière histoire qu'il ait racontée, où il ne se départit jamais de son souci de la vérité, de sa liberté de ton, ni de son cigare.

08/2011

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Tome 4, Les communistes ; Les rendez-vous romains ; La semaine sainte ; Chproumpph ; L'inconnue du printemps ; Histoire de Fred et Roberto ; Damien ou Les confidences ; Shakespeare en meublé ; Pastorale dernier cri ; Les his

Aragon, Les Communistes, postface : "Mais n'est-ce pas précisément ici, à Dunkerque, qu'il avait pu me paraître que j'étais arrivé "à la fin du monde réel" ? " C'est en effet à Dunkerque que se dénoue le roman, dont les deux dernières parties forment le récit de la débâcle provoquée par l'attaque allemande du 10 mai 1940. Le cycle du Monde réel s'achève là. Aragon, bientôt, va confier au passé la tâche de nous parler du présent. "Les rendez-vous romains" décrit les tourments artistiques et amoureux de David d'Angers au lendemain de la défaite de Napoléon. La Semaine sainte - qui "n'est pas un roman historique" - retrace la fuite de Louis XVIII devant l'Empereur en 1815 à travers le périple de Géricault, qui délaisse la peinture pour la compagnie des mousquetaires du roi. Dans un cas comme dans l'autre, la figure de l'artiste se trouve au premier plan, et permet à Aragon de s'interroger sur le sentiment national et la finalité de l'art. Pour autant, Dunkerque et 1940 ne sont pas relégués aux oubliettes. A bien des égards, La Semaine sainte offre un lointain écho des Communistes. C'est toujours du désarroi face aux bégaiements de l'Histoire qu'il est question. En croisant les lieux, en superposant les exodes, ces deux romans sont l'écriture er la réécriture du traumatisme que constitua "l'étrange défaite". S'y entrelacent les mêmes questionnements : la fidélité au camp choisi et son corollaire, la trahison, le sentiment national, le lien entre l'individu et la communauté. Si Les Communistes a pu être lu comme un roman partisan, La Semaine sainte, écrit en 1958 après "ce coup formidable porté à l'esprit de certitude que l'on résume par le nom du XX ? congrès", montre la fragilité des choix politiques autant que leur nécessité et rappelle la force de l'indécision. C'est peut-être la raison qui poussa Aragon à abandonner David d'Angers, personnage romantique empli de convictions et de certitudes, au profit de Géricault, en proie au doute. Le XIX ? siècle nous tend un miroir où se réfléchissent les interrogations contemporaines sur le loyalisme, la crise nationale, la défaite d'un régime. Suivra, en 1964, "Le Mentir-vrai" dont le mot d'ordre pourrait être la scission entre vérité et roman.

09/2008