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Recherches historiques sur la ville de Rive-de-Gier

Jean-Baptiste Chambeyron

Parce qu'ils devaient se défendre contre l'invasion des peuples du Nord, des Goths et des Sarrasins, les habitants de la vallée, au commencement du territoire de la Magdeleine, s'installèrent dans l'enceinte d'un camp retranché abandonné par les cohortes, négligeant les habitations plus riches et plus commodes délaissées par les Romains, puis pillées par les conquérants germaniques. Seules quelques misérables cabanes avoisinant le pont continuèrent d'exister pour abriter les esclaves des redoutables envahisseurs. Puis, sous Philippe Auguste, Renaud de Forez, un des plus illustres archevêques de Lyon, fit entourer de murs et fossoyer le bourg de Rive-de-Gier, le plaçant ainsi au nombre des villes. Sous la tutelle de ses seigneurs ecclésiastiques, et à l'abri des guerres féodales, la ville s'accrut et se transforma considérablement, au point que tous les quartiers et les monuments du XVIIIe siècle existaient déjà au XIVe siècle. Au début du XVIe siècle, des sécheresses extraordinaires et des intempéries de tous genres causèrent une famine effroyable, suivie bientôt par la peste. Rive-de-Gier subit ensuite fortement les guerres de Religion, les partis catholiques et huguenots prenant plusieurs fois à tour de rôle possession de la ville entière. Une cloche d'alarme prévenait alors les habitants de l'éminence d'une attaque. Elles furent si nombreuses que le bétail finit par se mettre tout seul à l'abri, au tintement du beffroi. Au commencement du XVIIe siècle, la ville, si souvent opprimée et dévastée, devint une cité calme et industrieuse. La culture des vignes et du mûrier cessa d'être l'occupation du plus grand nombre d'habitants, le commerce de la houille leur offrant une spéculation plus lucrative. Puis au milieu du XVIIIe siècle, une compagnie formée à Lyon obtint une ordonnance de concession de toutes les mines des territoires de Gravenaud, du Mouillon et d'une lieue à la ronde : "les malheureux propriétaires et entrepreneurs des puits creusés avec tant de peines, de dangers et de dépenses, furent contraints de tout abandonner". En 1808, alors que les eaux envahissaient les puits, les très sérieux associés à l'exploitation des mines, tous notables de la ville, virent en une sorcière, un coeur de boeuf et un serin magique, le remède aux maux qui menaçaient leur trésor.

Par Jean-Baptiste Chambeyron
Chez Le Livre d'histoire-Lorisse

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Genre

Régionalisme

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01/11/2010 186 pages 24,34 €
Scannez le code barre 9782758604624
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