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Corinne Morel-Darleux

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Critique littéraire

Correspondance 1917-1949. Avec Marc Allégret

Le pasteur Élie Allégret, ancien précepteur d'André Gide, eut six enfants. Entre sa nombreuse famille et le couple Gide (" Oncle André " et " Tante Madeleine " pour les jeunes Allégret), s'établit, très tôt et continûment, une grande proximité. Quand, en 1917, Élie repartit seul comme missionnaire en Afrique, Gide se rapprocha plus encore de ce foyer ami. Son attention se porta sur les deux adolescents qu'étaient alors André et Marc Allégret. Soucieux de leur avenir et avide de leurs confidences, il fut leur guide et leur compagnon sur la voie de l'émancipation, aussi compréhensif qu'exigeant à l'égard de cette jeunesse ardente. Se révèle auprès d'eux un Gide fidèle à sa devise première, qui prescrivait à chacun de s'atteindre, " de suivre sa pente pourvu que ce soit en montant ". Au vrai, cette mission pédagogique se doubla d'une grande histoire d'amour clandestine. Car Gide se prit de passion pour Marc, sentiment qui devint partagé en mai 1917. Dans les lettres que Gide adressa dès lors à son jeune disciple et amant voisinent les conseils scolaires, les recommandations morales (" Je voudrais que tu n'admettes en toi rien de ce qui enlaidit ") et les déclarations enflammées, parfois marquées de jalousie. Cette relation, à plus d'un titre répréhensible, ne pouvait s'épanouir qu'à distance du Paris familial. Assistant aux préparatifs des séjours en Suisse et en Angleterre comme à ceux du célèbre voyage au Congo qui décida de la vocation cinématographique de Marc, nous suivons également le récit des virées amoureuses et studieuses, à l'abri des regards. Les années passant, le caractère et les talents de Marc s'affinent et le jeune homme s'affranchit peu à peu de la tutelle de son mentor sans rien renier de ces années d'apprentissage. À l'égard de ce qui fut le plus grand bouleversement affectif de la maturité de Gide, entraînant pour lui une cascade de conséquences au plan conjugal, mais aussi moral et intellectuel, nous ne disposions jusqu'alors que du témoignage de Maria Van Rysselberghe, dite la Petite Dame. Cette correspondance est en quelque sorte l'envers de ses Cahiers, et leur complément : du récit d'un témoin, nous passons à la confidence des acteurs, tandis qu'au plan littéraire, la relation nourrit la création de Gide (Les Faux-Monnayeurs, notamment) par de très subtiles transpositions qui appellent la perspicacité du lecteur.

11/2005

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Critique littéraire

Paul-Louis Courier, vies...

" L'homme le plus intelligent de France " jugeait Stendhal. Et la révolution de Juillet en 1830, la chute de l'absolutisme se faisaient au mordant des pamphlétaires. Succès posthume pour l'ex-officier des armées de la Révolution et de l'Empire, l'helléniste reconnu, le vigneron si peu de la Chavonnière, qui se prolongea tout au cours des années d'affrontement entre tenants et adversaires de l'Ordre moral. Succès tel qu'à la longue, il lassa ceux qui avaient réussi, et la France, républicaine, laïque et propriétaire, s'éloigna de Courier qui avait contribué, sans tout à fait y croire lui-même, à la faire telle. Savants, les hellénistes gardaient pourtant la mémoire de ce qui fait Courier, l'un des meilleurs d'entre eux, l' "inventeur " d'un fragment disparu et recherché des " Pastorales, Daphnis et Chloé " de Longus, et le maculateur immédiat, par pâté d'encre étourdi dudit passage : d'où le charivari des érudits ! Et bien au-delà du cercle des lettrés, ou de celui, chaleureux, de la Société des amis de Paul-Louis Courier, rayonnant depuis Véretz, Touraine, des fidèles de tous horizons restent acquis à Courier : ceux qui aiment vagabonder en croupe du canonnier à cheval, chef d'escadron en Calabre, et qu'émeuvent son " nonchalant " courage, son respect de l'ennemi et son émerveillement des couleurs italiennes ; ceux aussi que trouble le désarroi de Paul-Louis, hobereau malgré lui, époux tardif devant Harminie, sa femme, si jeune, si belle, accablée de tâches et qui s'ennuie. Assassiné le 10 avril 1825, dans ses bois de Larçay, mort bête et paysanne sans doute là où certains voient encore du mystère, Courier a vécu plusieurs vies, militaire, helléniste, propriétaire, pamphlétaire, mais vies moins successives, qu'emmêlées tant Courier change de personnage par refus instinctif d'être classé, catalogué, emprisonné. Il mérite bien de rester tel quel, mobile et vivant parmi nous : par la jeunesse de son regard, la vélocité de sa plume, modèle de bien des écritures modernes, l'acharnement à faire tomber les masques, à être plutôt que paraître ; l'ironie qu'il oppose à la pesante autorité et courtisanesque société. A l'heure où un peu de recul sied face à ce qui nous entoure ou nous abasourdit, il est bon de reprendre Courier pour compagnon comme y invite cet ouvrage.

03/2009

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Philosophie

La lutte, pas la guerre. Ecrits pacifistes radicaux (1918)

Les jubilés sont l'occasion de découvertes et de redécouvertes. Parmi les documents à tort négligés ou tombés dans l'oubli les trois écrits du philosophe Ernst Bloch contribuent à une meilleure connaissance du courant pacifiste qui s'est développé en Allemagne après 1916. Ils furent écrits en 1918, pendant un séjour en Suisse (1917-1919) qui avait pour but officiel la rédaction d'un article commandé par l'Archiv für Sozialwissenschaft und Sozialpolitik sur les idées pacifistes dans ce pays. Bloch fut pendant ces années-là un des principaux collaborateurs de Die Freie Zeitung, un journal de Berne largement diffusé et opposé aux menées du gouvernement allemand : il y publia plus d'une centaine d'articles. Le journal en appelait non pas au pacifisme mais à une lutte active contre le bellicisme de l'Allemagne ; il souhaitait carrément la victoire des pays de l'Entente (France, Italie, Royaume-Uni, Etats-Unis), et saluait à la fois le plan de paix du Président américain Wilson et la Révolution russe. Le premier de ces trois textes, "Une défaite de ses armées est-elle nuisible ou utile à l'Allemagne ?" présente aux Allemands les avantages d'une défaite militaire : elle serait d'abord et avant tout une défaite de l'autoritarisme prussien (dont l'auteur esquisse une analyse idéologique et historique) et elle rendrait possible à l'Allemagne un renouveau sur les plans politique et moral, principalement l'instauration d'une démocratie. Le deuxième texte, "Vade-mecum pour les démocrates d'aujourd'hui" , qui est le plus long, développe davantage ces thèses contre la Prusse et l'Autriche. Il vante les idéaux politiques américains (libéralisme politique et démocratie) et les promesses du nouveau socialisme russe, dont l'Allemagne pourrait s'inspirer pour sa régénération. Les analyses historiques et idéologiques sont riches, nuancées et originales. Le troisième texte, "Sur quelques programmes politiques et utopies en Suisse" contient des exposés particulièrement riches sur le courant internationaliste d'inspiration catholique, sur la tendance socialiste marxiste, et sur la tendance anarchiste en Suisse. Bloch est proche de ce dernier point de vue, ce qui lui permet un jugement lucide sur les limites de l'approche déterministe marxiste. D'une grande richesse théorique et historique, ces trois textes étonnent par la position libérale et anarchiste de leur auteur, qui permet de mettre en perspective son ralliement ultérieur au marxisme. La traduction est accompagnée de notes explicatives.

11/2018

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Poches Littérature internation

Hors-la-loi. La douce empoisonneuse ; La forêt des renards perdus ; Le potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison

La douce empoisonneuse : Une maisonnette rouge flanquée d'un petit sauna en bois gris, non loin d'Helsinki. Linnea, la douce veuve du colonel Ravaska, mène une existence paisible à soigner ses violettes et son chat. Pourtant chaque mois, le jour où elle touche sa pension, un trio maudit, conduit par son neveu, s'invite sous son toit pour la détrousser. Lorsque ses visiteurs ne se contentent plus de sa maigre retraite et exigent un testament à leur avantage, c'en est trop. Elle est résolue à en finir. Comprenez : à se suicider. Mais, surprise, concocter un poison mortel se révèle une activité beaucoup plus passionnante que tricoter. Et les noirs desseins de Linnea, par une suite précipitée d'événements cocasses, se retournent en sa faveur, tandis que ses ennemis... La forêt des renards pendus : "Trois lingots d'or fin de douze kilos brillaient dans l'herbe. Rafael Juntunen les caressa. Sa main était moite, son coeur battait plus vite qu'à l'ordinaire. Jamais il n'accepterait de partager ce butin avec quiconque. Un matin, il monta dans sa voiture et pointa le capot vers le nord... Au bout d'un jour et demi, il constata qu'il était perdu. Mais tant mieux. S'il ne savait pas où il était, personne d'autre ne le saurait". Le gangster ne va pourtant pas rester seul très longtemps. Il est bientôt rejoint par un ex-major de l'armée, viré pour alcoolisme, et une Lapone nonagénaire enfuie d'un asile de vieillards. Les trois compères vont résister à tout, aussi bien aux complices de Rafael, décidés à récupérer leur part du magot, qu'aux représentants de la "civilisation". Mais on ne transgresse pas impunément les lois qui règlent la vie en société... Le potager des malfaiteurs ayant échappé à la pendaison : L'inspecteur principal Jalmari Jyllänketo est envoyé par la Sécurité nationale finlandaise dans l'ouest de la Laponie. Alors que des rumeurs font état de mystérieuses disparitions, il doit enquêter sur un ancien kolkhoze reconverti en une florissante exploitation agricole : les mines de fer sont devenues des champignonnières ; les terres marécageuses, des potagers bio. Accueilli par la jolie fille de la patronne, Jyllänketo ne trouve d'abord rien qui justifie la suspicion des autorités... avant de s'étonner des importantes mesures de sécurité et de la mine patibulaire des ouvriers... Que cachent L'Etang aux Rennes et sa mystérieuse propriétaire ?

10/2015

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12 ans et +

Jémonie

Marie, âgée d'un peu plus de 14 ans est en pleine crise d'adolescence. Elle a l'impression que le monde entier lui en veut. Elle est irascible et ne supporte plus ses chipies de petites soeurs, jumelles de 3 ans, reines des bêtises. Ses parents, excédés par l'attitude explosive de Marie, décident de l'envoyer dans un camp de vacances afin de souffler un peu. Jules, petit bonhomme rondouillard de 13 ans, allergique au sport, est un insatiable gourmand. Il chipe régulièrement de la nourriture dans les frigos de ses parents, charcutiers traiteurs. Après une énième visite dans les réserves, suivie d'une dégustation sur une importante commande en cours, ses parents exaspérés l'obligent à partir quelques semaines dans un camp de vacances. Lola, 15 ans, jolie blonde aux yeux gris, orpheline de père, habite avec sa mère dans une petite mansarde en Bretagne. Les fins de mois sont difficiles malgré l'emploi d'assistante de vie de Marinette. Mais le moral de Lola est au plus bas depuis ce satané jour où, accompagnant sa mère à son travail, elle trouva le cadavre de Monsieur Martin, décédé subitement d'une crise cardiaque. Impuissante face à l'état dépressif de sa fille, Marinette décide de l'envoyer en camp de vacances afin de lui changer les idées et de lui redonner le sourire. Tom, 16 ans, superbe brun aux yeux azur, n'a de beau que son physique. Arrogant, fils à papa vivant dans un château en Dordogne, il n'a pas la réputation d'être un adorable jeune homme, bien au contraire. Il est hautain, dédaigneux et parfois même, méchant envers les employés de son château. Suite à plusieurs plaintes de ses employés, son père lui ordonne de partir dans un camp de vacances lambda afin qu'il soit traité comme un jeune ordinaire. C'est donc contraint et forcé qu'il se rendra là-bas. Nos quatre jeunes amis ne se connaissent pas, mais ils vont se retrouver par hasard (ou pas ! ) dans le même camp. Ils vivront une expérience extraordinaire en étant propulsés en pleine nuit d'un banal camp de vacances vers un mystérieux domaine, mais pour en sortir, ils devront accomplir des épreuves abracadabrantes. Ils passeront trois semaines ahurissantes qui les amèneront à redécouvrir des valeurs telles que l'amitié, le respect, la persévérance, la tolérance et la solidarité, tout en s'amusant...

03/2017

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Criminalité

Autopsies. Chroniques d'un médecin légiste

Scènes de crime, opérations médico-légales, reconstitutions criminelles, procès d'Assises, le docteur Sapanet entraîne le lecteur sur le long chemin qui mène du crime obscur à la vérité judiciaire. Par Michel Sapanet, médecin-légiste, directeur de l'Institut médico-légal de Poitou-Charentes au CHU de Poitiers, expert judiciaire et maitre de conférence. Pour son cinquième opus, le docteur Sapanet revient sur une trentaine d'affaires criminelles passées sous son bistouri. Fusil de chasse, couteau de cuisine, sabre japonais, strangulation, chaque méthode a laissée sur les corps des victimes une signature que l'autopsie se fait fort d'authentifier. Avec son équipe, Michel Sapanet examine, dissèque et analyse, tout en faisant profiter le lecteur de ses explications pédagogiques parfois teintées d'une pointe d'humour. Scènes de crime, opérations médico-légales, reconstitutions criminelles, procès d'Assises, le docteur Sapanet entraîne le lecteur sur le long chemin qui mène du crime obscur à la vérité judiciaire. Sans le travail de l'équipe du docteur Sapanet, Marie-Lucie, 75 ans, aurait été inhumée après un décès qualifié de " naturel ". Tout était prêt, le cercueil sur le point d'être refermé, lorsqu'un soupçon de doute a suspendu les funérailles. L'autopsie ordonnée in extremis a révélé l'ultime calvaire de la mamie, passée à tabac et étranglée. Sans la perspicacité de l'équipe du docteur Sapanet, le petit Nino, 9 mois, aurait rejoint la liste des bébés victimes de la " mort subite du nourrisson ". Mais lorsque Chantal, agent d'amphithéâtre chargée de la préparation des corps au sein de la chambre mortuaire, se penche sur le petit cadavre, elle n'a aucun doute. L'autopsie confirmera de nombreux sévices dans les semaines précédant le décès et un secouage aussi violent que mortel. Sans les observations du docteur Sapanet, le pauvre homme venu déclarer le décès de son épouse à la gendarmerie aurait pu finir en garde à vue. L'examen médico-légal le mettra hors de cause, confirmant un décès dû à un épouvantable cancer généralisé. Féminicides, altercations qui dégénèrent, parricide au sabre japonais, cambriolage qui dérape, le lot des violences ordinaires évoquées dans ce livre s'enrichit parfois d'affaires hors-normes, proches de l'indicible. Comme l'histoire de ces marginaux alcooliques et toxicomanes qui ont torturés et assassinés quatre membres de leur bande lors de sortes de séances récréatives. Sans doute trouvaient-ils que la province manquait de distraction... . Un chapitre à lire avec précaution.

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Religions orientales

Les maîtres du karma

LES MAITRES - Les grandes religions donnent des noms divers à cet Homme parfait, mais quel que soit le nom, l'idée reste la même ; qu'il soit Mithra, Osiris, Krishna, Bouddha ou Christ, toujours Il symbolise l'homme devenu parfait. Il n'appartient pas à une religion seulement, Il ne fait point partie d'une nation seule, d'une famille humaine unique ; Il n'est point emprisonné dans les formes d'une foi particulière. Partout c'est Lui le plus noble, le suprême idéal. Toutes les religions Le proclament, en Lui est leur raison d'être à toutes. Il est l'Idéal auquel aspire toute foi et une religion ne remplit efficacement sa mission qu'en raison de l'intensité de la lumière qu'elle projette, de la précision des enseignements qu'elle formule sur la voie qui conduit vers Lui. Le nom de Christ qui désigne l'Homme parfait par toute la chrétienté est le nom d'un état bien plus que celui d'un homme. "Le Christ en vous, c'est l'espoir du triomphe", telle est la pensée de l'instructeur chrétien. Au cours de leur longue évolution, les hommes parviennent à l'état de Christ, car tous doivent accomplir en leur temps le pèlerinage séculaire et Celui qui est connu sous ce nom en Occident est l'un des "Fils de Dieu" qui ont atteint le but final de l'humanité. Ce nom a toujours comporté un attribut : l'Oint du Seigneur, qui indique un état, et cet état chacun doit l'atteindre. Il est dit : "Regarde au dedans de toi, tu es Bouddha" et "Jusqu'à ce que Christ soit né en vous". KARMA - Nous vivons dans le domaine de la loi, nous sommes environnés de lois que nous ne pouvons briser ; voilà qui est évident. Cependant, lorsque nous avons reconnu que ce fait est réellement une partie de notre vie, lorsque l'existence de ce fait nous apparaît dans le monde moral et mental aussi bien que dans le monde physique, nous sommes tentés jusqu'à un certain point de nous abandonner au sentiment de notre faiblesse, comme si nous nous sentions dans les griffes de quelque puissance redoutable, qui nous aurait saisis et nous ferait tournoyer à son gré, où elle veut.

04/2022

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Littérature française

Manuscrits de guerre

Ce livre est constitué de deux textes qui s’éclairent mutuellement. Les deux manuscrits figuraient sur deux cahiers différents, parmi le fonds important de textes dont, pour certains, Julien Gracq n’avait pas souhaité qu’ils soient publiés avant longtemps. Le premier texte est un Journal, qui commence le 10 mai et se termine le 2 juin 1940, écrit à la première personne. C’est un moment crucial de la guerre puisque, après la fameuse « drôle de guerre » et l’inaction qui a commencé à éprouver le moral des Français, l’offensive éclate, brutale. Le lieutenant Poirier (Julien Gracq) a été affecté sur le front et, avec ses hommes, se retrouvent d’abord le long de la frontière belge puis, soumis à des mouvements et des ordres contradictoires et souvent incohérents. Ce qui fascine dans ce Journal, tenu à chaud, c’est son aspect inéluctable et prémonitoire. Comment, en un temps aussi court, la défaite militaire a-t-elle été aussi rapide et totale. Comment se sont comportés les soldats français, belges, anglais sur ce mouchoir de poche. Comment est-on passé aussi rapidement à une véritable débâcle, les alliés étant encerclés dans la région de Dunkerque (Les Pays-Bas ayant capitulé le 15 mai, les Belges le 28. Seule une partie du corps expéditionnaire britannique et une petite partie des troupes françaises échapperont à l’étau allemand). Ce qui étonne enfin, outre cette description palpable d’une défaite annoncée, c’est l’acuité de la perception, tant des choses de la guerre que des rumeurs qui l’entourent, tant des comportements humains que du cadre où elle se déroule. Le second texte est un récit qui part de la réalité de ces souvenirs pour en faire une fiction, passionnante dans la mesure où l’on voit concrètement comment Julien Gracq passe de la réalité à la fiction (le récit commence le 23 mai) et pourquoi une distance beaucoup plus grande était nécessaire dans le temps, comme dans les circonstances, pour aboutir à la vision plus ample du Balcon en forêt, et non plus comme ici une interrogation sur le basculement des événements et le destin, sensibles dans les trois dernières phrases : « Pour devenir un reître, il lui semblait soudain qu’il ne fallait peut-être pas tant de choses. Non, vraiment pas tant de choses. Seulement trois ou quatre instantanés bien choisis ».

04/2011

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Actualité politique France

Manuel de résistance au fascisme d'extrême-gauche. Les fachos ont changé de côté

Selon Gilles William Goldnadel : "Ce manuel est interdit à la vente pour tous ceux qui n'ont pas encore compris que le fascisme était aujourd'hui situé à l'extrême gauche de l'échiquier politique et intellectuel". Il écrit "fascisme" , car il démontre que "malheureusement, à force de matraquage par l'extrême gauche en majesté médiatique, ce mot, historiquement précisément marqué, a été dénaturé, dévalué, galvaudé. Mais j'ai écrit fascisme d'extrême-gauche, pour me faire comprendre immédiatement et émotionnellement, par souci premier d'efficacité". C'est tout le sens et la finalité de ce manuel. Celui qui l'a écrit s'inscrit dans le combat culturel. Il sait la gauche habile à l'extrême dans ce combat où gagner la bataille de l'émotion est essentiel. La bataille des idées, la gauche sait qu'elle l'a peut-être perdue depuis quelque temps. Elle n'ose plus nier comme elle le faisait effrontément la laideur ou les dangers cruels de l'islamisme. Raison pourquoi elle ne se bat plus que sur le terrain de l'émotion où elle peut encore l'emporter en quelques instants, par la grâce disgracieuse de ses médias, sans faire appel à la raison. La bataille culturelle qui se joue est une bataille existentielle. Puisqu'il va de notre identité comme de notre sécurité. Ce manuel est un vade-mecum. Il propose des recettes simples telles que de traiter l'adversaire par la dérision plutôt que par la colère. De ne pas s'offusquer des étiquettes ("fachos" ! , "extrême-droite ! " , "raciste ! " etc...) dont l'extrême gauche fasciste vous affuble puisque elles ne peuvent plus piquer profondément, ayant largement perdu son magistère intellectuel et moral. Il préconise de pratiquer le cambronisme tranquille. De rendre coup pour coup : on vous parle chaque jour de la traite transatlantique ? Rappelez donc l'esclavage arabique et les razzias barbaresques en France. De dénoncer une imposture morale qui tient davantage de l'escroquerie de l'art contemporain que de la politique rationnelle. Enfin : "N''ayez aucun complexe de supériorité ou d'infériorité : Que vous soyez blancs ou noirs, soyez le sans honte. Ni vanité. N'aimez pas votre adversaire d'extrême-gauche, mais ne pratiquez ni la haine ni la vulgarité. Ce serait faire un cadeau à l'ennemi. N'ayez plus peur. C'est la leçon numéro un du manuel qui commence".

12/2021

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Histoire de l'Eglise

La souffrance du Seigneur pour ses enfants les plus vulnérables. Les abus sexuels dans l'Eglise

Dans un communiqué publié mardi 5 octobre 2021, quelques heures après la présentation du rapport Sauvé sur les abus sexuels dans l'Eglise de France, le Saint-Siège évoque la "douleur" du Pape et toute sa proximité avec les victimes de ces crimes. "Le Saint-Père a été informé de la sortie du rapport de la Ciase, à l'occasion de ses rencontres, ces jours derniers, avec les évêques français en visite ad limina. Et c'est avec douleur qu'il a pris connaissance de son contenu" , a informé dans une déclaration Matteo Bruni, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège. Ses pensées se tournent en premier lieu vers les victimes, avec un immense chagrin pour leurs blessures et gratitude pour leur courage de dénoncer. Elles se tournent aussi vers l'Eglise de France, afin que, ayant pris conscience de cette effroyable réalité et unie à la souffrance du Seigneur pour ses enfants les plus vulnérables, elle puisse entreprendre la voie de la rédemption. Par ses prières, le Pape confie au Seigneur le Peuple de Dieu qui est en France, tout spécialement les victimes, pour qu'Il leur accorde le réconfort et la consolation et afin que, avec la justice, puisse s'accomplir le miracle de la guérison" . "Les crimes d'abus sexuel offensent Notre Seigneur, causent des dommages physiques, psychologiques et spirituels aux victimes et portent atteinte à la communauté des fidèles. Pour que ces phénomènes, sous toutes leurs formes, ne se reproduisent plus, il faut une conversion continue et profonde des coeurs, attestée par des actions concrètes et efficaces qui impliquent chacun dans l'Eglise, si bien que la sainteté personnelle et l'engagement moral puissent contribuer à promouvoir la pleine crédibilité de l'annonce évangélique et l'efficacité de la mission de l'Eglise. Cela ne devient possible qu'avec la grâce de l'Esprit Saint répandu dans les coeurs, car nous devons toujours nous rappeler des paroles de Jésus : "En dehors de moi vous ne pouvez rien faire" (Jn 15, 5). Même si beaucoup a déjà été fait, nous devons continuer à apprendre des amères leçons du passé, pour regarder avec espérance vers l'avenir". Pape François Ce livre regroupe toutes les interventions du Pape François à proposo des abus sexuels dans l'Eglise

03/2022

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Médecine légale

Autopsies. Chroniques d'un médecin légiste

Scènes de crime, opérations médico-légales, reconstitutions criminelles, procès d'Assises, le docteur Sapanet entraîne le lecteur sur le long chemin qui mène du crime obscur à la vérité judiciaire. Par Michel Sapanet, médecin-légiste, directeur de l'Institut médico-légal de Poitou-Charentes au CHU de Poitiers, expert judiciaire et maitre de conférence. Pour son cinquième opus, le docteur Sapanet revient sur une trentaine d'affaires criminelles passées sous son bistouri. Fusil de chasse, couteau de cuisine, sabre japonais, strangulation, chaque méthode a laissée sur les corps des victimes une signature que l'autopsie se fait fort d'authentifier. Avec son équipe, Michel Sapanet examine, dissèque et analyse, tout en faisant profiter le lecteur de ses explications pédagogiques parfois teintées d'une pointe d'humour. Scènes de crime, opérations médico-légales, reconstitutions criminelles, procès d'Assises, le docteur Sapanet entraîne le lecteur sur le long chemin qui mène du crime obscur à la vérité judiciaire. Sans le travail de l'équipe du docteur Sapanet, Marie-Lucie, 75 ans, aurait été inhumée après un décès qualifié de " naturel ". Tout était prêt, le cercueil sur le point d'être refermé, lorsqu'un soupçon de doute a suspendu les funérailles. L'autopsie ordonnée in extremis a révélé l'ultime calvaire de la mamie, passée à tabac et étranglée. Sans la perspicacité de l'équipe du docteur Sapanet, le petit Nino, 9 mois, aurait rejoint la liste des bébés victimes de la " mort subite du nourrisson ". Mais lorsque Chantal, agent d'amphithéâtre chargée de la préparation des corps au sein de la chambre mortuaire, se penche sur le petit cadavre, elle n'a aucun doute. L'autopsie confirmera de nombreux sévices dans les semaines précédant le décès et un secouage aussi violent que mortel. Sans les observations du docteur Sapanet, le pauvre homme venu déclarer le décès de son épouse à la gendarmerie aurait pu finir en garde à vue. L'examen médico-légal le mettra hors de cause, confirmant un décès dû à un épouvantable cancer généralisé. Féminicides, altercations qui dégénèrent, parricide au sabre japonais, cambriolage qui dérape, le lot des violences ordinaires évoquées dans ce livre s'enrichit parfois d'affaires hors-normes, proches de l'indicible. Comme l'histoire de ces marginaux alcooliques et toxicomanes qui ont torturés et assassinés quatre membres de leur bande lors de sortes de séances récréatives. Sans doute trouvaient-ils que la province manquait de distraction... . Un chapitre à lire avec précaution.

05/2023

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Poches Littérature internation

Les Chiens du rideau de fer

Le couloir de la mort s'étirait à l'intérieur de la zone réglementée, un espace presque uniquement peuplé par des chiens, jalonné de miradors et de champs de mines, bordé de clôtures hérissées qui séparaient l'ex-RDA de l'Ouest libre. Atrocement isolés et attachés par leurs laisses à des câbles, ces chiens parcouraient leur tracé en plein soleil ou par grand froid, jusqu'à la folie. Dans le texte qu'on va lire, ils sont les représentants du territoire décrit et de l'animation qui lui fut propre, ce sont eux qui mettent à jour la mentalité politique qui y est associée, et qui se distingue par son enfermement, son repli, son besoin de surveillance, de répression, son étroitesse d'esprit nauséabonde. Ainsi que par une population de militaires de carrière orientée vers la formation de chiens de garde qui cherche à échapper à son ennui mortel par un affairisme occulte et quasi illicite. Et pourtant, dans cette société peu reluisante, le lecteur rencontre des personnes qui, seules ou entourées d'une famille, sont animées par des sentiments, des goûts et des dégoûts [...], bref, il s'agit là, en dépit de toute cette misère, d'un matériau romanesque voire dramatique. Et la façon proprement époustouflante dont Marie-Luise Scherer s'empare de ce matériau dépasse de beaucoup la portée d'un simple documentaire factuel. [...] Reste la question suivante : comment Marie-Luise Scherer est-elle parvenue à une connaissance aussi intime et exhaustive de cet univers ? Je pense qu'elle s'y est prise à la manière d'un naturaliste et d'un explorateur. Il est certes évident qu'un tel niveau de savoir est le fruit d'un vaste chantier de recherches, d'une fouille intensive, rendus possible à l'époque par le magazine pour lequel Scherer écrivait ses reportages littéraires hors normes, le Spiegel. Qu'est-ce qui, dans cette entreprise de longue haleine, a bien pu l'aiguillonner, la motiver ? C'est sa curiosité pour la VIE, accompagnée d'une insatiable soif de savoir. Et, dans ce cas précis, cela vient aussi de sa profonde compassion pour les chiens. Dans le domaine du reportage, Marie-Luise Scherer est reconnue comme un auteur de tout premier plan. Or il serait dommage de la cantonner dans les bornes de ce genre. Car sa prose incomparable outrepasse ce cadre, tant les histoires qu'elle puise dans le quotidien arborent les traits de la grande littérature.

11/2014

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Romans historiques

Les enfants de la Patrie Tome 4 : Sur le Chemin des Dames

Janvier 1917 : Raymond Aumoine se marie. A Montluçon, la place de l'église Saint-Pierre est noire de monde. On vient fêter l'un de ces aviateurs risque-tout, héros de Verdun, qui portent les derniers espoirs de l'arrière. On vient toucher du doigt ces jeunes amoureux miraculeusement réunis par la tourmente. On vient en secret rendre hommage aux siens morts au combat. Dans les yeux de Marie Aumoine, la mère, se lisent peur et résignation. Elle ose à peine se souvenir de l'été 1914 et des noces tragiques de Léon, son fils aîné, tué huit jours plus tard. Et Julien, son benjamin disparu depuis un an, n'a-t-elle pas accepté d'en faire le deuil ? C'est un pays gagné par le désespoir qui voit naître cette nouvelle année. Quatre présidents du conseil se succèdent. On tente encore de masquer l'échec de Nivelle, chef des armées, même si le nom de Pétain, son successeur, est dans toutes les bouches. S'ajoutant à la confusion, la défiance entre les Alliés. Les Anglais prêteront-ils main forte à l'ultime offensive du Chemin des Dames ? Jean, le quatrième fils Aumoine, spécialiste des missions d'espionnage, arpente le front en quête de renseignements auprès des laconiques serviteurs de la couronne. Sa mission accomplie, il n'a de cesse qu'il n'ait rejoint les soldats du 121e de Montluçon, ses copains d'enfance. Témoin de l'effroyable confusion qui règne à Compiègne, au Grand Etat-Major, il sait que le Chemin des Dames est ce piège mortel où cent mille Français sont tombés en deux jours. Mais dans son unité la révolte gronde. Le capitaine Aumoine arrivera-t-il à temps pour raisonner ses hommes ? Ces poilus qui défient la mort depuis trois ans vont-ils mourir au poteau d'exécution ? Des traîtres, les mutins de 1917 ? Des lâches, ces braves qui refusent d'aller à l'assaut à l'aveuglette ? Des condamnés à mort, ces bons enfants de la patrie ? L'heure est à la mutinerie dans l'armée française, et la folie guette Jean... Ainsi prend fin, par cette extraordinaire évocation - et après le succès des trois premiers volumes -, la suite romanesque de Pierre Miquel. Pour la première fois, l'histoire quotidienne d'une famille de la France rurale sacrifiée à la Grande Guerre. Le voyage au bout de l'enfer de ces millions d'hommes qui n'en sont pas revenus.

09/2002

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Droit

Disputes on human rights violation before the ecowas court of justice

Mandated to make judgments on human rights cases since 2005, the ECOWAS Court of Justice has undeniably acquired the reputation of a forum for human rights protection, in the manner of courts of justice as prestigious as the European Court of Human Rights, the Inter-American Court of Human Rights or the African Court on Human and Peoples' Rights. With no systematic study of the Court's human rights jurisprudence having been undertaken till today, this work comes to fill the gap. Part I of the book presents the body of case law emerging after fifteen years of practice. Two feats must be acknowledged here. The feat of the Court itself, whose original mandate was, and is still in force any rate, that of a custodian of the norms of economic integration, not adjudication on human rights violation. The human rights case law of the Court was therefore born out of a sustained effort, not devoid of approximations and sometimes mistakes, all the more deserving of commendation, because unlike similarjudicial bodies, it had succeeded in ridding itself of what the author calls "a pointer of orientation for the norms relied upon", a single codified body of rules of reference. Then, the exploits of the author, who succeeded, in an effort of re-composition, in sustaining, by a consummate art of summary, a reconstitution of the various phases of the trial proceedings, and in retrieving and discussing in a systematic manner, the viewpoints of the Court. Part II is made up of a collection of studies whose themes centre on the major interrogations of international disputes on human rights : the status of the applicants, relations between the Court and other sister or rival courts of justice, the dialectics of relationship between the national judge and the international judge, etc. Part II closes up with a prospective reflexion on "The Future of the Court", where the author expresses his hopes, but also his serious concerns regarding what is to become of a court whose usefulness and cathartic function are not lost on him. The book is, as always, written in pure delightful language, and the analyses, nourished with the experience of the judge that the author was, are remarkable in richness, finesse and depth.

07/2019

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Géographie

La situation démographique en 2001. Mouvement de la population, avec 1 CD-ROM

En 2001, les naissances se maintiennent au niveau élevé atteint en 2000. La fécondité progresse légèrement. Les mariages retrouvent leur niveau d'avant l'an 2000. Le nombre de divorces diminue, comme en 2000. La mortalité recule encore cette année, faisant progresser l'espérance de vie à la naissance de deux mois pour les hommes et d'un mois pour les femmes. Le solde migratoire augmente tout en étant, par rapport à la population, le plus faible de l'Union européenne. La Situation démographique en 2001 permet de cerner en détail la situation actuelle et les évolutions de la population, des naissances, des mariages, des divorces, des décès et des reconnaissances d'enfants. Elle comporte également des éléments d'information sur les interruptions volontaires de grossesse, les Pacs, les mouvements migratoires et la situation des autres pays européens. Le cédérom remplace désormais la publication traditionnelle réalisée jusqu'à l'année 1999. II fournit les mêmes informations que celle-ci et de nombreuses données supplémentaires. Cette édition fournit les résultats détaillés jusqu'en 2001 ainsi que les estimations provisoires des principaux indicateurs démographiques pour 2002 et la population au 1er janvier 2003. De nombreuses données rétrospectives permettent d'étudier les évolutions démographiques sur l'ensemble du vingtième siècle. The French demographic situation - population changes publication is one of thé principal information sources on the movements of the French population. This document, produced annually by Insee (the French National Institute of Economic and Statistical Information), lists the définitive results of the civil status system, as well as population estimates and numerous demographic rates. It provides a very precise assessment of the current situation, as well as population changes, births, recognitions of children, marriages, divorces and deaths in France. It also includes information on legally induced abortions, the PA CS, migratory movements and the situation in other European countries. This edition is based on the detailed results of 2001, and includes provisional estimations for 2002. There is a great deal of information listed over 50 years or more. The French demographic situation has been translated for English speakers most charts and texts of the CD-ROM are available in English.

08/2003

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Histoire et Philosophiesophie

SCIENCE AND TECHNOLOGY IN WORLD HISTORY. An introduction

In modern industrial society, the tic between science and technology seems clear, even inevitable. But historically, as James E. McClellan III and Harold Dorn remind us, the connection was far less apparent. For much of human history, technology depended more on the innovation of skilled artisans than it did on the speculation of scientists. Technology as "applied science," the authors argue, emerged relatively recently, as industry and governments began funding scientific research that would lead directly to new or improved technologies. In Science and Technology in World History, McClellan and Dorn offer an introduction to this changing relationship. McClellan and Dorn review the historical record beginning with the thinking and tool making of prehistoric humans. Neolithic people, for example, developed metallurgy of a sort, using naturally occurring raw copper, and kept systematic records of the moon's phases. Neolithic craftsmen possessed practical knowledge of the behavior of clay, fire, and other elements of their environment, but though they may have had explanations for the phenomena of their crafts, they toiled without any systematic science of materials or the self-conscious application of theory to practice. Without neglecting important figures of Western science such as Newton and Einstein, the authors demonstrate the great achievements of non-Western cultures. They remind us that scientific traditions took root in China, India, and Central and South America, as well as in a series of Near Eastern empires, during late antiquity and the Middle Ages, including the vast region that formed the Islamic conquest. From this comparative perspective, the authors explore the emergence of Europe as a scientific and technological power. Continuing their narrative through the Manhattan Project, NASA, and modern medical research, the authors weave the converging histories of science and technology into an integrated, perceptive, and highly readable narrative. "Professors McClellan and Dorn have written a survey that does not present the historical development of science simply as a Western phenomenon but as the result of wide-ranging human curiosity about nature and attempts to harness its powers in order to serve human needs. This is an impressive amount of material to organize in a single textbook." - Paula Findlen, Stanford University

01/1999

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Littérature française

dans la radio. livre 1

- résumé - "dans la radio" livre 1 "Au saut du lit, Philippe allume la radio. Il prend la cafetière près de l'évier. Ce jour-là, c'est vendredi. A la radio, Philippe écoute François, comme un ami qui revient pour lui, une fois par semaine, à cette heure de la matinale. Il y a belle lurette que le vendredi n'est plus le jour du poisson mais du Morel. C'est arrivé à cause du chat. Il lui passe entre les jambes. Phillipe bascule vers le poste. Un clin d'oeil de la radio et la cafetière est orpheline. Philippe s'est volatilisé, avalé, englouti, dissous par les ondes : porté disparu". --- Tombez à votre tour dans la radio, le temps d'une aventure en toutes lettres, sons et images, dans une immersion stupéfiante au coeur des ondes. --- un livre cinéma - 37 chapitres + 37 films --- L'aventure : "dans la radio" Dans la radio est un récit augmenté par le son et l'image. 37 chapitres à lire qui peuvent intuitivement conduire à une immersion dans un univers audio-visuel composé de 37 films à regarder, grâce à un simple QRcode ; le lecteur peut alors décider de tomber dans la radio et partager l'expérience extraordinaire vécue par le personnage. Dans la radio est une invitation à ouvrir la porte sur l'inconnu. Parcourir, au gré des pages, l'imaginaire au milieu du monde réel séparé par l'impensable et le vide qui les relient. Un voyage dans l'intimité, avec les yeux et les oreilles d'un auditeur égaré. Objet littéraire non identifié. Sans quitter votre fauteuil, votre hamac, ou votre lit, un oeil de côté sur les coulisses d'un monde, celui de la Radio, que l'on côtoie sans le connaître. Cela vous tente ? "Je résiste à tout sauf à la tentation" aurait dit Oscar Wilde. Le lecteur choisit de compléter sa lecture quand il le souhaite en visionnant les objets audiovisuels (films) grâce au qrcode présent à la tête de chaque chapitre. Pour cela, le lecteur utilise l'appareil photo de son "smartphone" , il survole le qrcode présent en tête de chaque chapitre, puis un lien sous le qrcode apparait sur l'écran : "nanoeditions. fr" , le lecteur clique sur ce lien qui le renvoie vers le film du chapitre. Pour plus de proximté et de sensations avec l'histoire, l'utilisation d'un casque audio est recommandée. Un écran pourquoi faire, quand on lit ? Sans quitter votre fauteuil, votre hamac, ou votre lit, un oeil de côté sur les coulisses d'un monde, celui de la Radio, que l'on côtoie sans le connaître. Cela vous tente ? "Je résiste à tout sauf à la tentation" aurait dit Oscar Wilde. Le lecteur choisit de compléter sa lecture quand il le souhaite en visionnant les objets audiovisuels (films) grâce au qrcode présent à la tête de chaque chapitre. Pour cela, le lecteur utilise l'appareil photo de son "smartphone" , il survole le qrcode présent en tête de chaque chapitre, puis un lien sous le qrcode apparait sur l'écran : "nanoeditions. fr" , le lecteur clique sur ce lien qui le renvoie vers le film du chapitre. Pour plus de proximté et de sensations avec l'histoire, l'utilisation d'un casque audio est recommandée.

03/2023

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Littérature étrangère

La pulpe

Lorsqu' il met le point final à La Pulpe, à ce qui constitue son ouvre ultime et son chef-d'oeuvre, le dimanche 12 juillet 1970, Jerzy Andrzejewski écrit dans son Journal : «Nul sentiment de soulagement et nulle conscience de clore (ou plutôt d'ouvrir) certain chapitre de ma vie. Jamais je n'ai attaché autant d'espoir à aucun de mes livres ; d'aucun je n'ai été si peu sûr.» Car ce roman, qui échappe délibérément aux formes conventionnelles du roman pour s'évader vers le théâtre, le journal ou le pamphlet, est une ouvre politique autant que morale ou philosophique. Un kaléidoscope d'une rare perfection au travers duquel l'écrivain, en quête de l'absolu en art, cherche aussi une place sans équivoque dans cette société polonaise qu'il qualifie lui-même de totalitaire. Jerzy Andrzejewski a travaillé plus de sept ans à ce livre, de janvier 1963 à juillet 1970. Il lui faudra attendre encore neuf ans pour le voir publier - clandestinement - en Pologne, mais dès le 29 avril 1970 il notait dans son Journal : «Je n'ai plus guère d'illusions. Je pense qu'il s'agit de ma part d'une certaine conquête d'ordre moral si, dans les conditions d'existence qui sont les miennes, je puis et veux écrire comme je le veux et comme je le puis, sans autocensure vigilante et roublarde et sans tenir compte de la censure officielle. Mais je me rends parfaitement compte que ma souveraineté créatrice - pathétiquement parlant - atteint dans la pratique des limites fort différentes de mes aspirations. Je vis dans ce pays depuis ma naissance et je ne veux pas le quitter. Je suis trop attaché au passé comme au jour présent de cette terre, je suis trop vieux aussi et tenu par trop d'obligations familiales pour me résigner d'un cour léger au destin hasardeux d'émigré politique. Je ne voudrais qu'une chose : que La Pulpe puisse paraître au pays. Mais je sais bien que c'est presque impossible. Je vais donc publier ce livre chez un éditeur de l'émigration, il sera traduit, peut-être même étendra-t-il un peu ma renommée, et alors ? Ici, où je me trouve et où je vis, le livre restera inconnu, cent personnes le liront, disons mille, peut-être même davantage, c'est pratiquement sans signification, un silence profond s'abattra sur lui. Que signifie, par conséquent, cette souveraineté qui est la mienne ? Ne pas y penser pour l'instant. Vérifier, corriger, faire des projets, achever.» Jean-Yves Erhel.

02/1989

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Non classé

Un cœur kidnappé

C'est l'histoire d'un homme que la guerre d'Algérie a complètement bouleversé, le transformant au retour de ce "maintien de l'ordre" en Afrique du Nord, en un être désorienté, passant de la vie militaire en plein combat au retour à la vie civile. Il a laissé en Algérie tous ses repères, désorienté au point de perdre la tête. Des circonstances de la vie et un moral totalement en berne vont lui faire rencontrer celle qui va devenir sa femme. Un an après leur rencontre, alors qu'il n'en était pas du tout amoureux, il va se laisser séduire sans réaction, il se retrouvera marié un peu contre son gré, manipulé par les parents de son épouse. Ses huit mois sur un piton dans l'Algérois et les patrouilles parfois meurtrières ont transformé son caractère, affaiblissant ses prises de position et ses décisions laissées sur place en Algérie. A son retour sur le continent, c'est un véritable kidnapping de son coeur qui va le conduire, sans réaction, jusque devant le maire et le curé pour une union non désirée. Durant ses premières années de mariage, il va vivre un cauchemar auquel il n'était pas préparé, prendre une femme n'était pas dans ses projets immédiats, et surtout celle-là. Il va connaître dans sa nouvelle famille et au côté de sa femme, les humiliations morales, les déceptions, qui vont se succéder pendant onze longues années. Le personnage principal de ce roman retrouve un peu de sa personnalité et va tout tenter pour "essayer" d'aimer sa femme, car il souhaite plus que tout avoir un enfant dont il rêve depuis qu'il a passé à son doigt l'alliance de mariage. Les rebondissements dans son couple vont l'entraîner dans des situations inconfortables qui vont virer au désespoir. Il se sent de plus en plus prisonnier, sans entrevoir une solution plausible pour échapper à ce carcan familial qui le mine. L'auteur, qui connaît bien le passé de cet homme dont il a reçu les confidences prend comme fil conducteur les différentes étapes de sa vie, mais ce n'est qu'un roman qui peut avoir pour cadre n'importe quelle famille. A force de volonté, de courage, cet homme à qui l'on a kidnappé le coeur, échappera-t-il à ses "gardiens" afin de trouver, enfin, le bonheur qu'il mérite et oublier ce départ catastrophique dans une vie en couple, suite à un mariage sans amour ?

05/2020

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BD tout public

Le retour à la terre Tome 1 : La vraie vie. Edition spéciale

Ah, la campagne, les petites fleurs, les bébêtes qui montent qui montent, et tout et tout... Quel citadin n'a rêvé d'aller s'y ressourcer ? Manu Larcenet a chopé le virus l'an dernier. A lui et à Mariette, sa compagne, le gazouillis des oiseaux, le doux bruit des ruisseaux et tout et tout ! Quand, comme Manu, on a passé sa vie en banlieue parisienne, ça change. Toujours timide, Manu était à cent années-lumière d'imaginer que le récit de sa nouvelle vie pouvait intéresser le moindre lecteur. Et puis, il est difficile de s'occuper d'un châtaignier de 45 mètres déposé dans son jardin par des voisins sympas tout en s'observant par la fenêtre ! Heureusement, parmi les amis venus découvrir le nouveau monde de l'auteur des Cosmonautes du Futur, se trouvait Ferri, l'homme qui raconte les folles aventures d'Aimé Lacapelle, le détective paysan qui trace son sillon dans Fluide Glacial. C'est Ferri qui s'est collé au récit des avatars de nos deux citadins depuis leur arrivée aux Ravenelles, 89 habitants (dont une jolie boulangère). Mais tout n'est pas rose quand on se met au vert ! Quel citadin exilé, n'a pas ressenti sur le coup de 18h le manque lancinant du bruit du Périf ? L'eau-de-vie de M. Henri le proprio peut consoler, mais on sent parfois le besoin d'un réconfort moral. Problème, allez dénicher un psy aux Ravenelles (89 hab.) ! Il serait plus facile d'y trouver un ancien maire ruiné par le fisc et installé, à poil et barbu, dans un arbre centenaire. C'est dire ! D'autant que certains effets secondaires sont redoutables. Manu, guitariste et chanteur punk plutôt urbain (avec des accents hardcore assez prononcés), concocte désormais des ritournelles que ne renieraient pas Francis Cabrel. C'est ça aussi, vivre aux Ravenelles (89 h.) ! Tête des Groggies, l'ancien groupe rock du Manu de Juvisy, lorsqu'ils déboulent en visite ! Ca sera l'occasion de découvrir que M. Henri se débrouille comme un chef à l'accordéon. Dès qu'il comprendra qu'il doit jouer en mi majeur et non en sol, ça promet des boeufs campagnards du feu de Dieu ! Pas chiens, Larcenet et Ferri traitent ce retour à la terre par histoires courtes d'une demi-page. 90 (bonnes) idées en 45 planches ! Ca rend généreux la vie au grand air ! Sitôt l'album refermé, on rêve d'une suite. Peut-être Manu nous présentera-t-il alors la boulangère des Ravenelles (89 h.) !

03/2010

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Littérature étrangère

La nuit. Le sommeil. La mort. Les étoiles

Un grand roman de Joyce Carol Oates sur la destruction d'une famille par la violence du racisme de la société américaine Octobre 2010. John Earle McLaren - " Whitey " - a soixante-sept ans. Homme blanc et puissant, père d'une famille de cinq enfants, il est connu comme l'ancien maire respecté de la petite ville de Hammond, dans l'Etat de New York. Alors quand il aperçoit un matin sur le bord de la chaussée un individu à la peau foncée brutalisé par des officiers de police, il fait de son intervention un devoir moral. Il tente de ramener les policiers à la raison, mais des coups de Taser l'envoient au sol, de violentes impulsions électriques auxquelles il ne survivra pas. Selon la version officielle, Whitey est décédé dans un accident de la route, des suites d'une crise cardiaque. Que peut-il rester à une famille quand son seul point de ralliement était ce père aujourd'hui subitement enterré ? Il y a d'abord Jessalyn, qui a toujours vécu dans l'ombre de son mari. Désormais veuve, cette femme douce, éteinte, ne semble pas trouver en elle-même la force nécessaire pour tenir ensemble le foyer. Il lui faudra se relever et se reconstruire en tant que femme avant que de redevenir mère. Viennent ensuite les cinq enfants, Thom, Beverly, Lorene, Sophia et Virgil, aussi différents les uns des autres que peuvent l'être les membres d'une même fratrie. Des adultes englués dans leur quotidien, préoccupés par leur vie de couple, pris dans leurs ambitions et leurs regrets, leurs secrets et leurs fautes. Oates a écrit un roman magistral sur la dislocation d'une famille. L'une des grandes réussites de ce texte réside dans le portrait des enfants, affrontant chacun à leur façon le deuil de leur père, figure tutélaire, mais aussi dans la force et la résilience dont ils font preuve, notamment lors de la découverte de la falsification de l'acte de décès. Et puis il y a surtout l'étonnante figure de Jessalyn, la veuve anéantie à qui tout le monde prédit un avenir sombre, d'une tristesse insurmontable, et qui surprendra toute sa famille dans une évolution aussi spectaculaire qu'imprévisible... Au-delà d'être un roman bouleversant de vérité sur le trauma psychologique d'une famille, La nuit. Le sommeil. La mort. Les étoiles aborde aussi le racisme des forces de police aux Etats-Unis et la lutte des classes. Joyce Carol Oates ose ainsi faire le portrait complexe d'une nation en pleine crise identitaire, et place le lecteur face aux contradictions de la société américaine.

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Philosophie du droit

Humain non-humain. Repenser l'intériorité du sujet de droit

Les juristes à l'initiative de cet ouvrage sont parties de l'observation que le statut de sujet de droit était affecté à des entités de plus en plus variées et cela, quelles que soient les cultures juridiques. Alors que le droit moderne avait toujours été anthropocentré, ce statut a été étendu à des entités comme les personnes morales, puis au monde vivant (les animaux), au monde végétal (les arbres), voire minéral (le paysage) et, depuis la nouvelle robotique et l'intelligence artificielle, la question s'est posée aussi de l'étendre à des artefacts (les robots) qui interagissent avec nous dans toutes nos activités. Le débat sur l'octroi de ce statut a d'abord été moral ou éthique : pourquoi traiterions-nous ces entités qui partagent à la fois notre évolution de Sapiens et qui sont entrées de plus en plus dans notre vie et notre environnement, comme des non-sujets, des biens ou pire, des esclaves ? Pour les anthropologues, comme Philippe Descola, il pourrait s'agir d'un nouvel animisme. Faut-il aller jusqu'à assimiler des entités comme les robots à des sujets de droit ? Cet ouvrage est une proposition pour penser les transformations du droit et du discours sur le droit, concernant le non-humain. L'hypothèse générale de recherche est que l'intériorité et la complexité deviennent deux clefs de lecture incontournables aujourd'hui pour penser l'évolution du sujet de droit s'ouvrant au non-humain. L'intériorité apparaîtrait sur la scène du droit comme un point de rencontre décisif entre l'humain et le non-humain. Au-delà de la diversité des formes d'intériorité, de leur possibilité d'existence (à quelles conditions peut-on parler d'intériorité concernant les plantes ou encore les robots ?), et des non-humains ici visés, les diverses disciplines convoquées dans cet ouvrage traitent d'une certaine manière la "question intérieure" et appréhendent les entités non-humaines dans leur spécificité. Prendre comme clé la complexité de ces entités était aussi un choix méthodologique : les systèmes complexes, depuis la cellule jusqu'aux écosystèmes naturels (la forêt), ou humains ou collectifs (les mégapoles) sont le résultat de processus d'évolution et d'adaptation. Les questionnements juridiques posés par l'introduction de ces entités non-humaines dans la sphère du droit amènent enfin à s'interroger sur les métamorphoses de la démocratie, rendant compte d'un certain nombre d'expérimentations sociales et ébauchant les contours d'une alternative politique. L'ouvrage fait appel à des disciplines aussi éloignées que le droit, la biologie, l'intelligence artificielle, l'éthologie cognitive, la botanique, la philosophie ou la psychanalyse.

02/2021

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Pléiades

Souvenirs et récits

"Quelque paradoxale que puisse paraître au premier abord cette affirmation, l'oeuvre de Tolstoï, dont ce n'était certainement pas le dessein, est, en partie, une vaste autobiographie. Cet homme qui a été tellement avide de se dépasser, qui pendant les trente dernières années de sa vie a cru sincèrement penser pour le monde entier, qui a tellement écrit, vécu si longtemps, s'est raconté de la naissance à la mort, puisque ses premiers souvenirs remontent à l'époque où il était encore au maillot et que la dernière note de son Journal fut dictée le 31 octobre 1910, à la petite gare d'Astapovo où il était déjà alité, malade, et où il devait mourir huit jours plus tard. Les différentes périodes de sa vie sont éparses dans son oeuvre, transposées sur des plans divers : romans, souvenirs, confessions, écrits didactiques, mais, avec un certain recul, il nous est loisible de rapprocher les fragments de cette mosaïque. D'autre part, c'est sans doute un des écrivains sur lequel nous sommes le mieux renseignés. Le dix-neuvième siècle est l'époque des correspondances, disertes et inspirées. Et dans ce temps-là, chacun gardait le moindre brouillon. On a conservé plus de dix mille lettres de Tolstoï, près de cinquante mille lettres de ses correspondants, personnalités diverses qui lui écrivaient de tous les coins du monde et dont certaines se contentaient de mettre sur l'enveloppe : Léon Tolstoï, Iasnaïa Poliana, Russie. Les documents rassemblés depuis sa mort nous permettent de suivre presque au jour le jour cette grande existence. Or, ce qui frappe, après avoir suivi les détours capricieux de chacune des périodes de cette vie, avec ses contradictions apparentes, c'est sa continuité : adolescent tourmenté qui s'analyse jusqu'à l'hébétude, jeune homme sensible aux "attachements de la chair et du monde" et formulant quotidiennement les règles d'une vie austère, officier au Caucase et en Crimée et détestant la guerre, écrivain à la gloire naissante qui rejette de prime abord les moeurs littéraires, plus tard apôtre du renoncement mais restant sur ses terres au milieu des siens, il est et restera toute sa vie semblable à lui-même, c'est-à-dire double, abritant en lui à la fois un être de passion et un être moral : se contredisant, s'opposant ou se confondant, prenant à tour de rôle le pas l'un sur l'autre, ces deux êtres sont présents en lui à chaque instant". Sylvie Luneau.

01/1960

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Religion

Ioudaïsmos-Hellènismos. Essai sur le judaïsme judéen à l'époque hellénistique

Cet essai procède de la conviction de ce que le monde hellénistique oriental n'était pas sans parenté avec les mondes coloniaux modernes et de ce qu'il pourrait être avantageux de lui appliquer certaines démarches de l'anthropologie politique, sociale et culturelle du XXe s. : dans quelle mesure les phénomènes d'acculturation et de contre-acculturation provoqués par l'irruption grecque en Orient pourraient-ils 'être saisis, en Judée, non seulement dans leurs résultats (connus), mais dans leur dynamique propre ? La première conclusion à laquelle a conduit cette démarche est que la confrontation judéo-grecque s'est déroulée non autour d'un problème religieux relatif au yahwisme (Yahweh et son culte face à la religion ou à la philosophie grecques), mais autour du problème du légalisme en tant que fondement de la vie juive, problème opposant les tenants de la stricte observance de l'écrit (de la torah) aux tenants de la jurisprudence orale en voie d'expansion continue : de quel côté se situe la volonté d'ouverture à l'hellénisme ambiant, de quel côté le refus de l'hellénisation et la volonté de clôture sur la tradition ethnique ? Question à laquelle la réponse apparaît complexe et à certains égards paradoxale : le rigorisme scripturaire autorisait en effet des innovations révolutionnaires sur des points dont la torah ne parlait pas (la forme de l'Etat en est un), mais l'attachement à la jurisprudence orale, multipliant les obstacles à l'acculturation en comblant les lacunes de l'écrit, n'interdisait pas pour autant des innovations non moins révolutionnaires dans l'ordre spirituel et moral. Ceux qui introduisirent en Judée des formes politico-sociales grecques, la polis, la monarchie de type hellénistique, loin d'être des apostats (à l'exception du groupe qui provoqua la fameuse "persécution d'Antiochos IV"). apparaissent comme les tenants du strict légalisme scripturaire (ils sont, après tout, prêtres...) : mais ils étaient minoritaires et durent compter avec les jurisconsultes traditionalistes, dont la longue lignée s'épanouit dans le pharisaïsme. Entre les deux tendances s'instaure, à l'époque de la royauté hasmonéenne, un débat sur ce que pourrait et devrait être un Etat authentiquement juif, mais non absolument étranger au monde du temps — débat interrompu par les interventions de la politique mondiale (mais poursuivi théoriquement dans les milieux rabbiniques). Cette issue, au terme de la brève période d'indépendance hasmonéenne, laisse les légistes pharisiens maitres du terrain : la Loi de Yahweh transcende les institutions politiques au point de pouvoir s'en passer. La tentation hellénique et les expériences hellénisantes menées dans le cadre du yahwisme aboutissent à la confirmation de l'irréductible originalité judaïque.

06/1991

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XVIIe siècle

Le roi a ri

Un séjour primesautier dans la France du Grand Siècle qui révèle les secrets de la relation entre Louis XIV et Molière qui complète les publications de l'année Molière d'un récit plus intime non dénué de positions historiques pouvant être polémiques. Un livre très agréable à lire, amusant et intéressant. Un côté Irvin Yalom s'il écrivait sur le théâtre et non sur la philo. Louis XIV fait de Molière, qui a découvert une forme nouvelle de rire, un de ses protégés. Il rit aux spectacles de ses pièces à la Cour, ce qui leur garantit un succès immédiat. Cette confiance et le caractère subversif de ses dialogues valent à l'auteur une cabale rocambolesque dont il se tire de justesse. Les deux grands personnages deviennent intimes et lors d'entrevues secrètes, le Roi suggère au dramaturge son Tartuffe qu'il interdira pourtant après une unique représentation. Ce n'est que cinq ans plus tard qu'il sera joué à nouveau alors que Molière est déjà malade, perd ses proches et sent l'ombre de la mort le recouvrir peu à peu. Le roi a ri se concentre sur l'histoire privée de deux grandes figures, Molière et Louis XIV, de leurs entretiens secrets avérés, et de leurs influences mutuelles sur fond de lutte politique contre le jansénisme, pour construire un récit primesautier de la France du Grand Siècle, absent des manuels d'histoire et de français. Chemin faisant, ce roman met en scène d'attachants personnages, comme cet espion du roi aveugle et obèse qui perce les secrets des âmes à l'ouïe. Ils permettent de savamment tisser la toile de l'intrigue et de faire jouer dans le récit les mythes et mystères de la vie de Molière - soupçons de mariage incestueux, réutilisation de la plume de Corneille, etc. Sans jamais donner à son érudition la moindre lourdeur, Dominique Labarrière fait défiler avec son style à la fois enlevé et charmant, une galerie mythique de grands personnages historiques, tout en ponctuant l'intrigue de savoureuses anecdotes et des petits secrets de la grande histoire. Eclairant plus que jamais les travers de notre époque, le roman met en exergue la puissance du rire comme arme politique. Plus encore, il en magnifie la force libératrice, au-delà des circonstances de l'époque. Ce rire de Molière, tolérant et moderne, éclaire en creux les travers de notre époque parfois engoncée dans un ordre moral plus pernicieux encore qu'au Grand Siècle.

09/2022

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Actualité médiatique internati

Les sept piliers de la Cité. Guérir la Politique

Bâtir de nouveaux fondements philosophiques et spirituels de la Cité autour de sept piliers pour que la politique ne se résume plus à la conquête du pouvoir et l'exercice de la domination. C'est l'ambition de cet essai, véritable manifeste pour guérir le politique, et nous aider à articuler cheminement personnel et transformation collective. Cet essai, à la fois témoignage vivant nourri de l'expérience politique et spirituelle de l'auteur, et réflexion intellectuelle profonde, vise à donner des bases différentes à nos pratiques et nos conceptions de la politique, si nous voulons être à la hauteur des enjeux du XXIe siècle. De l'inaliénabilité du vivant à l'intégration planétaire, il s'agit de concevoir notre présence sur cette terre comme une communauté de destins élargie à l'ensemble des êtres qui la peuplent, du règne minéral à la noosphère globale. Et dans ce nouveau cadre de Cités plurielles aspirant à devenir une seule grande Cité mondiale, vivre et penser nos rapports politiques autrement que dans la conquête du pouvoir et l'exercice de la domination. Partant du constat que la maladie actuelle du politique vient de la crispation convulsive des systèmes religieux dans lesquels il était jusqu'ici enraciné, l'auteur nous invite, à la fois à titre individuel et collectif, à passer d'un imaginaire politique dominé par la vision prométhéenne, prédatrice et dominatrice, à une conception gaïenne de l'aventure humaine. Ce livre nous conduit à changer notre rapport au pouvoir, notre addiction à l'exercice de la puissance sur le monde et les autres. Pour nous aider à tracer ce chemin, il propose de refonder la cité sur sept piliers. Les deux premiers nous proposent d'abandonner notre pouvoir sur la nature et le vivant, en changeant notre regard sur le sens de la richesse. Le troisième nous pousse à réarticuler notre système productif sur cette autre façon d'être au monde. Le quatrième nous emmène à refonder notre rapport politique aux autres et le cinquième à nous-mêmes. Forts de nos nouvelles fondations ancrées dans une écologie spirituelle et une démocratie du coeur, nous pourrions établir de nouvelles règles de gouvernement collectif à l'échelle d'une communauté locale (le sixième pilier) et finalement de la planète toute entière (le septième pilier). Dans ce cadre renouvelé où se jouerait la politique post-humaniste, le monde serait plus poétique, spirituel, écologiste, intégral, plus éthique que moral, plus fondé sur l'autorité que sur le pouvoir. Et sans aucun doute plus empathique.

09/2022

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Limousin

Ainsi parlent les arbres...

"Au début, on ne sent rien. C'est comme une légère incision. Peut-être en sort-il un léger filet d'eau et encore ça dépend de la saison. Ensuite, on ressent la morsure un peu plus profondément, surtout il ne faut pas regarder. Ouvrir grand ses yeux vers l'horizon, tendre ses branches vers le ciel pour une dernière incantation et puis regarder ceux qui poussent à côté de vous. Leur dire que ce n'est rien, que même si aujourd'hui ça fait mal, les années passées valaient la peine d'être vécues. Qu'ils ont une noble mission à accomplir. Malgré le bruit de la tronçonneuse, le silence se fait. On se referme sur soi, on pense à ceux qu'on a connus". Dans ce roman divisé en deux parties qui se font écho, l'auteur place la nature au centre de son récit en relatant la vie et les pensées d'un chêne pédonculé. De ce narrateur omniscient, émane dès le début une sérénité et une bienveillance qui donne le ton du texte. Tout comme lui, nous devenons des témoins immobiles et silencieux, pour qui le temps s'écoule différemment. Nous suivons sur plusieurs générations la vie d'une famille originaire de la Creuse. Au premier abord, le récit semble calme, il est question des aléas de la vie à la campagne au XIXe siècle, puis peu à peu des événements viennent troubler cette monotonie, principalement la guerre franco-prussienne puis un accident mortel qui poursuivra Léonie, la cadette de la famille, toute sa vie. Alors que sa soeur Lisa connaît son premier amour et se contente d'une vie à la campagne, Léonie s'éloigne et décide de partir pour Paris, puis Londres, sans jamais revenir. Un siècle plus tard, sa petite fille Gény, critique d'art, redécouvre la maison familiale et s'y installe. C'est un retour aux sources, un destin croisé, sous l'oeil attentif du chêne. Ce récit est traversé de plusieurs thèmes, dérèglement climatique, éducation, industrialisation, le tout accompagné d'une écriture fluide et poétique qui nous relate la vie de tout un écosystème. La perception du chêne semble s'arrêter aux limites de la Creuse, mais le lecteur suivra le parcours de Léonie une fois cette dernière partie loin du Limousin. Nous la retrouverons dans le milieu pictural du XIXe, ou elle côtoiera Suzanne Valadon, Utrillo et les grands peintres impressionnistes de l'époque. Cet ouvrage, pour la qualité de son écriture, la maîtrise du récit et le ton est à prendre en considération et nous amènera à penser que même les arbres ont une âme.

08/2021

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Historique

Sigi. Tome 1

Prenez la route avec Sigi, première femme à faire un tour du Monde au volant ! L'Allemagne de la fin des années 20. Sigrid Hässler, dite Sigi, jeune pilote de course évoluant dans un monde sectaire et masculin se retrouve bannie des circuits à la suite un accident mortel au Nürburgring dont on lui a injustement attribué la cause, en grande partie parce qu'elle est une femme. Elle nourrit alors le rêve fou d'accomplir un tour du Monde en voiture pour démontrer que conduire une automobile n'est en aucun cas l'apanage exclusif des hommes. Elle compte bien mener son ambitieux projet à terme mais pour ça, il lui faut de l'argent ! Or, devant ce choix inconvenant, sa riche famille conservatrice décide illico de lui couper les vivres. C'est par l'intermédiaire d'une ancienne amie d'école que Sigi va alors rencontrer l'homme providentiel, un certain Gottfried Geyer qui va se poser en mécène... Emballé par le projet, celui qui se présente comme un riche homme d'affaire lui apporte de quoi financer cette expédition un peu folle, à une époque où l'usage de l'automobile demeure un luxe réservé aux hommes. Uniquement accompagnée d'un photographe chargé d'immortaliser le voyage et d'un mécanicien au volant d'un petit camion d'assistance, la jeune femme quitte cette Allemagne à l'aube du nazisme pour se lancer dans une extraordinaire aventure dont les premiers imprévus ne tardent pas, avant même son arrivée dans le New York de la Grande Dépression ! Parcourant alors l'immensité du territoire des Etats-Unis, première étape de ce voyage fou, que ce soit au milieu des troupeaux de bisons, au coeur des intempéries mais surtout face aux mauvaises rencontres, Sigi devra faire preuve d'un courage et d'une détermination à toute épreuve au cours d'un périple aussi rocambolesque que dangereux. Réussira-t-elle à poursuivre sa route malgré les risques encourus. Quant à son richissime mécène, sait-elle vraiment qui il est ? Très librement inspiré par le périple de Clärenore Stinnes (1901-1990), une passionnée d'automobile qui réalisa un tour du Monde en voiture en 1927, cette série en quatre tomes nous conte l'histoire d'une jeune globe-trotteuse allemande balayant les conventions de ce début de XXe siècle. Erik Arnoux dépeint avec panache le reflet d'une époque et les prémices de l'émancipation féminine au milieu des grands décors naturels que sait si bien illustrer David Morancho. Une nouvelle série par les auteurs de Sara Lone qui va nous dépayser !

08/2023

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Littérature anglo-saxonne

Némésis

Roth traite ici des thèmes qui lui sont devenus familiers. À nouveau, le corps, la maladie, la diminution physique, la mort. La poliomyélite, horrible maladie qu’on ne savait pas vaincre et qui tuait les enfants ou les paralysait, sévit dans le quartier italien de Newark. Nous sommes en 1944, c’est-à-dire en pleine guerre, alors que beaucoup de jeunes hommes sont sur le front, en Europe. L’épidémie gagne le quartier juif et la psychose se répand. Les efforts pour enrayer la maladie sont vains et les familles, affolées, en arrivent à prendre des précautions excessives, quand ce n’est pas à rejeter l’étranger, celui qu’on va d’emblée soupçonner et exclure. Bucky Cantor, un professeur de gymnastique, juif lui aussi, élevé, après que sa mère est morte et que son père a été arrêté pour vol, par un grand-père rigoureux et hautement moral, est le héros de la communauté (il a repoussé à lui seul une bande de voyous italiens venus « répandre la polio »). La suite du roman retrace l’histoire malheureuse de cet homme scrupuleux, responsable, d’une intelligence limitée, qui va prendre sur lui la responsabilité du mal. Si ce n’est pas un dieu ignoble qui est l’auteur de ces crimes – le dieu qui a tué sa mère et lui a donné pour père un voleur – alors c’est peut-être lui, Bucky Cantor, qui portait en germe, sans le savoir, la maladie et qui l’a répandue autour de lui. En effet, pour suivre sa fiancée, il a abandonné ses élèves malades – un abandon qu’il ne pourra se pardonner – puis découvert qu’il avait lui-même contracté la polio. D’un endroit à l’autre, il l’a transmise aux enfants, ses protégés, qui meurent comme des mouches. « Je voulais aider les gosses et les rendre forts, au lieu de cela, je leur ai fait un mal irréparable ». Enfin, il tombe malade. A la fin de l’ouvrage, il n’est plus qu’un homme bourrelé de culpabilité et de remords, qui a renoncé à tout, vit seul et pauvrement et, surtout, qui a perdu l’usage de son corps merveilleux – avec lui, avec la perte de sa mobilité, toute confiance en soi. L’image finale est une sorte d’hymne au corps, à sa force, à sa beauté quand il est jeune : le lancer de javelot tel que le pratiquait Cantor. L’histoire est racontée avec la force coutumière de Roth et le livre se lit d’un trait.

10/2012

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Romance et érotique LGBT

Lacuna

Un petit garçon emmailloté de vert, une tache de naissance en forme d'arbre visible sur le poignet. Une petite fille enveloppée de rouge, marquée des trois lignes des vents du désert. Un garçon dans des linges blancs, avec le signe flamboyant de la carpe sur son poignet. Et un dernier nouveau-né bordé de noir, porteur de la marque du corbeau pour sceller son destin. Il y a vingt-cinq ans, la main du destin marqua quatre nouveau-nés et les envoya aux points cardinaux des Grands Royaumes. Ils y furent instruits et entraînés afin que, le jour de la cérémonie de l'Eclipse Dorée, ils deviennent les dirigeants de leurs terres. Crow, souverain des Terres du Nord, épéiste doué et tacticien hors pair, est aussi solitaire et stoïque que les montagnes qui l'entourent. Tancho, lui, a passé sa vie à suivre une discipline stricte, gouvernant les Terres de l'Ouest avec un esprit juste et une main douce. Calme et discret, il n'en est pas moins un combattant mortel. Il incarne les eaux près desquelles il demeure. Alors que l'éclipse approche et que le festival commence, une nouvelle menace s'annonce. Des envahisseurs venus de terres inconnues déclenchent une guerre. Crow et Tancho devront choisir leur camp. Dans la vie comme dans la mort, leur destin est lié, et ils n'auront d'autre choix que de s'allier pour s'en sortir. #Fantasy #EnemiesToLovers #ForcedProximity #Royaumes #Danger #Mystère #MM "Encore une fois, la magie N. R. Walker a divinement opéré ! Une intrigue complexe riche en rebondissements qui est brillamment menée. Un décor des plus fascinants. Des personnages forts et attachants. Des émotions vives bien présentes. Si vous cherchez une romance fantasy MM et slow-burn, laissez-vous tenter, vous n'allez pas le regretter ! " Blog Mon Paradis des Livres "J'adore la fantasy, c'est mon premier amour et je suis toujours heureuse de voir de nouveaux auteurs de MM. Avec Lacuna, l'autrice a non seulement fait un très bon travail en créant un univers d'une richesse rare, mais aussi en réussissant à intégrer une magnifique romance au coeur du scénario". Cadiva, Goodreads "J'ai adoré ce livre ! Dès les premières lignes, j'ai été happée par l'histoire. Les personnages principaux donnent le rythme du récit et les personnages secondaires l'enrichissent et le complètent. L'univers est bien construit et détaillé, permettant de se plonger dans la lecture et de voyager. Si vous aimez la fantasy (ou que vous voulez essayer), il faut que vous lisiez ce livre ! " Blog Joyfully Jay

12/2023