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Sabine Dullin, Etienne Forestier-Peyrat

Extraits

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Sciences politiques

Du liberalisme autoritaire

Tandis que le philosophe Carl Schmitt veut convaincre, en 1932, le patronat allemand de la nécessité d'un Etat fort, le juriste antifasciste Hermann Heller lui répond à boulets rouges en dénonçant le projet d'un libéralisme autoritaire, étrange synthèse entre libéralisme économique et autoritarisme politique. Le 23 novembre 1932, au seuil de l'accession d'Hitler au pouvoir en Allemagne, le philosophe Carl Schmitt prononce une conférence à l'invitation d'une organisation patronale, la Langname Verein. Ce discours fut un événement décisif, qui contribua à rallier le patronat allemand à l'option autoritaire. Son titre annonce le programme : Etat fort et économie saine. Mobilisant des moyens de puissance inouïs, promet Schmitt, ce nouvel Etat fort ne tolérera plus l'émergence en son sein de forces subversives. Alors que la politique démocratique confond Etat et société, la politique autoritaire-totale dépolitisera la société et renforcera l'Etat, ceci dans les strictes bornes d'une distinction bien comprise entre Etat et économie. La lutte des classes ayant ainsi été placée sous le talon de fer de l'Etat, l'économie pourra refleurir. Lorsqu'il lit ce texte de Schmitt, son adversaire de toujours, le juriste antifasciste Hermann Heller, ne saisit que trop bien de quoi il s'agit. Peu avant de prendre le chemin de l'exil (il mourra en Espagne l'année suivante), il laisse un court texte qui compte parmi les plus clairvoyants de la période. Nous assistons là, analyse-t-il, à l'invention d'une nouvelle catégorie politique, un petit monstre conceptuel, le programme d'un libéralisme autoritaire. Ce recueil rassemble ces deux textes majeurs de la pensée politique, encore inédits en français, avec un appareil critique et une longue introduction qui restitue le contexte et problématise l'actualité de la notion de libéralisme autoritaire.

10/2020

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Essais

Comment vivre dans une société traumatisante et traumatisée ?

Comprendre comment les dynamiques victime-agresseur déterminent notre vie et comment nous pouvons nous en libérer, individuellement et collectivement. Les traumatismes ont un profond impact sur la plupart d'entre nous, surtout quand ils surgissent au tout début de notre vie. Or, nous sommes notre société. Nos institutions politiques, judiciaires, éducatives, ainsi que le système de santé sont constitués par des individus et ont une influence bien souvent traumatisante sur notre existence. Dans cet ouvrage, Franz Ruppert, psychothérapeute allemand, spécialiste du traumatisme psychique, analyse la dynamique victime-agresseur qui se produit au niveau personnel et observe sa transposition à l'espace social : la traumatisation de notre psyché nous conduit à adopter des comportements relationnels qui provoquent souvent de profondes mésententes, des maltraitances de tous types et des événements néfastes, tels que guerres, dictatures, attentats terroristes, etc. Ainsi, des sociétés entières peuvent sombrer dans le traumatisme et exercer la violence de manière ouverte ou cachée. Selon Ruppert, nous pouvons créer la société pacifique que nous désirons à condition d'être disposés à travailler sur nos traumatismes et à reconnaître notre condition de victime et d'agresseur. A partir d'études de cas connus, l'auteur nous montre comment sortir de cette spirale. En nous révélant nos propres traumatismes, cet ouvrage nous tend la main pour nous aider à sortir de cette dynamique et à nous redécouvrir dans l'espace public de manière saine. Il nous invite à une réflexion constructive qui nous met face à la responsabilité de notre rapport aux autres et de notre place dans la société. Qui plus est, l'analyse de Franz Ruppert prend toute sa dimension face aux événements actuels liés à la pandémie du coronavirus qui révèlent dans quelle mesure nous vivons dans une société traumatisée et traumatisante.

03/2022

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Non classé

Le rOle de la femme musulmane dans la sociEtE

Cheikh Harouna Gakou, grand imam malien, rappelle en premier lieu les versets du Coran, clairs et essentiels, concernant l'égalité entre l'homme et la femme. Ainsi, " Quiconque, homme ou femme, fait le bien en étant croyant Nous lui ferons revivre une vie excellente. Nous lui donnerons une récompense en fonction de ses meilleures actions. " (Coran, 16 : 97). Partant donc de ce principe religieux qui réaffirme avec force le droit des femmes à l'égalité, et ce, rappelons-le, au 7ème siècle de notre ère, l'auteur balaie d'un revers de main ce débat et choisit plutôt de poser la question de la liberté du choix, celle des devoirs ou, plus précisément, des responsabilités. En effet, nous savons tous que la femme participe d'une façon " active " à la transmission de la vie et, en cela, se distingue clairement de l'homme. Cette mission ne se résume pas au " simple " fait d'accoucher ou de nourrir l'enfant. En réalité, la femme détient un pouvoir d'une force extrême qui, utilisé à bon escient, se fait créateur d'homme. Cheikh Harouna Gakou renvoie les femmes à leurs propres choix des responsabilités dans l'édification d'une famille solide, et à une échelle plus large d'une communauté saine. Il met en lumière la véritable place que doit revendiquer la femme. Il ne s'agit ni de liberté vestimentaire, ni de salaire similaire à celui de l'homme, ni de tout ce que la société moderne suggère comme idées biaisées ou corrompues. Il s'agit, pour chaque femme, de se saisir de l'anse la plus solide qui soit, celle qui en fait la maîtresse de son destin, du destin de sa famille comme de toute la société. Il s'agit finalement d'assumer son rôle d'éducatrice de générations.

12/2023

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Développement personnel

Petites habitudes, grandes réussites. 51 pratiques inspirantes pour devenir la meilleure version de soi-même

"Remplacer les mauvaises habitudes par les bonnes est essentiel pour réussir dans la vie, personnellement et professionnellement. Ce livre est parfait pour cela." Olivier Roland, entrepreneur et auteur du livre Tout le monde n'a pas eu la chance de rater ses études (2016). "Changer ses habitudes, c'est changer sa vie. Et c'est ce qu'Onur va vous apprendre dans ce livre, un indispensable pour tous ceux qui veulent atteindre intelligemment leurs objectifs, qu'ils soient professionnels ou personnels." Benoît Wojtenka entrepreneur et cofondateur de BonneGueule "Onur Karapinar nous offre un livre indispensable - complet, clair, prêt à l'emploi - pour prendre ou reprendre le pouvoir sur nos vies." Matthieu Dardaillon entrepreneur, cofondateur de Ticket for Change et auteur du livre Activez vos talents, ils peuvent changer le monde ! (2018) Avez-vous parfois le sentiment de passer à côté de votre vie ? L'impression de ne pas donner le meilleur de vous-même ? Tout commence par vos habitudes. Après trois années de recherches et d'écriture, Onur Karapinar explique comment la mise en place de petites habitudes permet de grandes réussites sur le long terme. Quelques minutes par jour permettent alors de sortir des boucles stériles et de réorienter son énergie. Dans ce livre, vous découvrirez : comment fonctionnent les habitudes et comment libérer leur plein potentiel, comment se défaire de ses mauvaises routines et en créer de nouvelles au moyen de stratégies simples et actionnables, des centaines de conseils pratiques pour mieux s'organiser, bien gérer son temps, atteindre ses objectifs et mener une vie plus saine. Apprendre à changer vos habitudes, c'est apprendre à changer votre vie. La bonne nouvelle, c'est que cela est accessible à tout le monde. Si vous souhaitez changer durablement, mais sans savoir par où commencer, alors ce livre est fait pour vous.

03/2019

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Criminalité

Les Reclus de Monflanquin. Une famille sous emprise

Dix ans sous l'emprise mentale d'un manipulateur complotiste : c'est le calvaire qu'ont traversé onze membres d'une même famille de 1999 à 2009. Après L'Affaire Rambla ou le Fantôme de Ranucci, et L'Affaire Kulik ou le Combat d'un père, une nouvelle grande enquête criminelle dans la collection Intime Conviction. Au plus près des faits, ce récit relate comment une famille soudée et saine d'esprit a pu tomber dans la dérive sectaire d'un gourou, Thierry Tilly. Pendant plus de dix ans, onze membres d'une même famille, les Védrines, ont vécu sous le joug d'un Raspoutine des temps modernes, sombrant chaque jour un peu plus dans la folie, l'isolement et la paranoïa. C'est une famille nantie, cultivée, de confession protestante, possédant le château de Martel au coeur du Lot-et-Garonne et bientôt atomisée par un simple petit escroc. Tissant un lien de confiance avec chacun - excepté avec Jean Marchand qui sera vite banni du clan -, percevant leurs failles, Tilly est d'abord serviable, disponible jusqu'à se rendre indispensable. Il fait croire qu'il est agent secret, qu'il connaît leurs secrets (pour mieux les diviser), s'immisce dans leurs finances, assure qu'il avait prédit la tragédie du 11 septembre... Début d'une longue descente aux enfers, les Védrines se coupent du reste du monde et ce, jusqu'en Angleterre où Tilly les a conduits pour "les protéger". Des années de terreur, de destruction psychologique, de lente déchéance (les Védrines sont ruinés : Tilly leur a dérobés plus de 4, 5 millions d'euros ainsi le château familial...) jusqu'au réveil brutal, violent, douloureux. Une " délivrance " qui s'achève (mais peut-on seulement revivre normalement après un tel traumatisme ? ), par le procès en 2013, au terme duquel Tilly est condamné à dix ans de prison.

10/2023

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Littérature étrangère

Quinte. Ou la version Landru

«Ciel vieux rose et garance, arbres de Judée et fuchsias en fleur, mûriers, puis le gris sage des oliviers après Valence.» C'est sur cette belle image de la Provence au printemps que s'ouvre Quinte, le cinquième et dernier volet du «Quintette d'Avignon» qui, à travers Monsieur, Livia, Constance et Sebastian, présente au lecteur une vue panoramique de la civilisation occidentale du vingtième siècle, d'un monde malade du judéo-christianisme et soumis aux agissements de Monsieur, le Prince des Ténèbres. Dans Quinte, personnages et événements s'ordonnent autour de la notion de quinconce, ce schéma sacré des gnostiques, dont Lord Galen et les autres rescapés de la tourmente vont tenter frénétiquement de percer le secret pour s'approprier le trésor caché jadis par les Templiers dans un quinconce de grottes proche du pont du Gard. C'est sur cette toile de fond que se détachent les autres motifs narratifs : l'aventure de Julio, le poète gitan, et de ses jambes, l'histoire de Sabine, l'Anglaise juive devenue bohémienne, la fin de la liaison de Constance avec Sylvie, la belle schizophrène, et sa réunion avec Blanford «après le long détour de leur passé». Car le moment est venu de nouer les fils de l'intrigue et les destins des personnages. Mais rien n'est fixé pour autant, nous prévient l'auteur, car, comme le dit Blanford, «c'est alors que se produisit l'imprévisible». Au moment où s'achève l'immense fresque de plus de quinze cents pages que constitue le «Quintette d'Avignon» Lawrence Durrell, plus que jamais, oppose aux tensions et aux angoisses du moi occidental boursouflé et omniprésent la sagesse de Bouddha qu'il décrit en ces termes : «Purifiée, sa vision du sublime était dégagée de toute contingence. Il entrevoyait l'essence même des choses et de la nature.» Ne serait-ce pas là le message du vieux sage de Sommières, la grande leçon du «Quintette» ? Ici, plus encore qu'ailleurs peut-être, la beauté sensuelle de la langue se mêle à la rigueur de la réflexion esthétique et métaphysique en une poétique tendue à la limite, parfois, de l'énigmatique, d'où jaillissent, au détour d'une page, tantôt une somptueuse évocation de la Provence ou de l'Egypte, tantôt une scène poignante ou cocasse. Quinte, un roman profond et drôle, bouquet final d'un long feu d'artifice dont la charge idéologique et poétique séduit à la fois et les sens et l'esprit.

05/1986

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Techniques photo

Fisheye N° 13, mai 2023 : Women in Motion Kering. Rosângela Rennó

Rosângela Rennó a déjà exposé aux Rencontres d'Arles, au musée du Jeu de Paume, au Centre Pompidou, et plusieurs fois à la Biennale de Venise pour représenter son pays, le Brésil. Pourtant son nom ne figure pas dans les histoires de la photographie, ou à la marge. Comment expliquer que cette artiste qui est collectionnée depuis plusieurs décennies dans les plus prestigieuses institutions internationales (MoMA de New York, Tate Modern de Londres, musée Musée Reina Sofia à Madrid, Pinacothèque de São Paulo...) demeure dans l'ombre ? C'est bien pour changer cette sous-exposition des femmes photographes que le Prix Women In Motion a été initié par Kering, en partenariat avec les Rencontres d'Arles, il y a cinq ans. Après Susan Meiselas, la photojournaliste américaine, en 2019 ; Sabine Weiss, la photographe humaniste franco- suisse, en 2020 ; Liz Johnson Artur, la chroniqueuse cosmopolite de la communauté noire, en 2021 ; et Babette Mangolte, témoin privilégiée de l'avant-garde chorégraphique des années 1970, en 2022 ; c'est aujourd'hui la Brésilienne Rosângela Rennó, exploratrice de l'archive photographique, qui est mise en lumière dans ce 5e opus des hors-séries Fisheye dédiés aux lauréates du prestigieux Prix Women In Motion. "L'histoire, petite ou grande, est un organisme vivant et a toujours été réécrite aussi avec les images ; à certaines époques avec plus de vigueur qu'à d'autres" , nous confie l'artiste. La relecture de l'histoire -ou plutôt des histoires- que nous racontent les photographies vernaculaires est au coeur de la pratique de la créatrice brésilienne. Sur les ruines de la photographie, le titre de l'exposition présentée cet été à La Mécanique générale dans le cadre des Rencontres d'Arles, laisse entendre toute la dimension politique du travail de l'artiste qui, à travers ses oeuvres singulières, convoque la photographie, le collage, la vidéo, la sculpture, l'installation... et toute une palette d'expérimentations plastiques. Une écriture contemporaine qui rejoint cette volonté de réécrire l'histoire des femmes dans la photographie, comme le précisent Valérie Duport, Directrice de la communication et de l'image de Kering, et Christoph Wiesner, directeur des Rencontres d'Arles, dans ce numéro. "Ce n'est pas en deux ou trois ans que l'on peut faire changer les mentalités" , analyse Valérie Duport. Mais l'initiative du Prix Women In Motion "sensibilise les commissaires d'exposition, et la parité homme-femme au sein des expositions collectives devient quelque chose auquel on prête de plus en plus attention" , ajoute, confiant, Christoph Wiesner.

05/2023

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Poésie

La Forge n°1

Des revues meurent, des revues naissent la forge, revue nouvelle, une de plus... Une revue de poésie, qui plus est, cette "chose" prétendument étrange et incompréhensible, légère et futile. Y a-t-il trop de revues ? Jamais assez ! Et qu'importe si le lectorat s'étiole - il en fut toujours ainsi de la plainte quant au délaissement de la poésie... C'est l'une des lamentations des poètes et des éditeurs de poésie. Parions qu'il restera un dernier carré de lucides, avides de cette futilité essentielle ; de réfractaires résistants qui ne se rendront pas aux impératifs des écrans, de l'information et du divertissement - fût-il littéraire. la forge n'est en rien, dans ses intentions, la suite de la revue NUNC car, à la différence de celle-là, elle sera exclusivement consacrée à la poésie. Sa motivation première consiste à ne pas obéir à une logique de chapelles qui, quand elles ne s'ignorent, le plus souvent se méprisent. Toutes, nous semble-t-il, méritent notre attention, quand même nous ne serions sensibles qu'à telle ou telle d'entre elles. Toutes sont des lieux d'exploration du langage et de renouvellement de la façon de dire le monde et notre présence fugace ; des lieux de défense, des "ZAD" de la langue contre les détournements qu'elle subit à des fins idéologiques - simplifications / distorsions de la réalité - ou économiques - réduction du langage à des slogans publicitaires, au strict nécessaire de la relation commerciale. Ces détournements n'ont d'autre objectif que l'aplatissement de la pensée, l'anéantissement de la réflexion, l'asservissement au divertissement et à la consommation. En somme : l'abrutissement de l'individu et, de facto, la destruction de sa dimension citoyenne afin de le contenir dans un état végétatif répondant aux ordres publicitaires, identitaires, ludiques. REGINALD GAILLARD Liminaire D'AILLEURS FAUSTO URRU . SEBASTIEN MINAUX . ELISA BIAGINI . ROLAND LADRIERE . CAROLYN FORCHE THIERRY GILLYBOUF . RON RASH . GAËLLE FONLUPT . ANNE SEXTON . SABINE HUYNH DIANE SEUSS . AUDOMARO HIDALGO . GAËTANE MULLER VASSEUR . ROHAN CHHETRI . ERIC AUZOUX LUUK GRUWEZ . DANIEL CUNIN & D'ICI OLIVIER BARBARANT . EMMANUEL LAUGIER . REGINE FOLOPPE . FRANCOIS BORDES PALOMA HERMINE HIDALGO . COLINE HEZARD . ISABELLE ALENTOUR . ADELINE BALDACCHINO SOPHIE GRENAUD . JEAN ADRIAN . DOMINIQUE SAMPIERO . ROLAND LADRIERE . TOM BURON THIERRY ROMAGNE . CAROLINE GIRAUD . ORIANE TAÏEB . DAVID LESPIAU . NOUR CADOUR BLANDINE BESCOND . ANANDA BRIZZI . CHANTAL RINGUET . ANNA JOUY . DELPHINE CONSTANT L'INTIME DU POEME Mireille Havet Voix oubliées MIRON KIROPOL LA FORGE DU POETE CHRISTIAN VIGUIE . JEAN-CLAUDE PINSON . JACQUES VINCENT DAVID LESPIAU . ADELINE BALDACCHINO CAHIER CRITIQUE accompagné d'encres de Julien Spianti

10/2023

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Poésie

Tu vis ou tu meurs. Oeuvres poétiques (1960-1969)

La présente édition réunit les quatre premiers recueils d'Anne Sexton (1928-1977) publiés dans les années soixante, "To Bedlam and Part Way Back" (1960), "All my Pretty Ones" (1962), "Live or Die" (1966) et "Love Poems" (1969). Icône de la poésie américaine, Anne Sexton est un oiseau rare de l'histoire littéraire étasunienne. Autodidacte, elle mène dans un premier temps une vie conventionnelle d'épouse et de mère. Mais ce cadre se fissure rapidement, elle traverse alors une grave dépression nerveuse assortie de pulsions suicidaires qui la conduisent à l'hôpital psychiatrique, où elle fait une rencontre déterminante. Le docteur Martin Orne, se rendant compte du potentiel de sa jeune patiente, l'encourage à écrire. Son premier recueil, "To Bedlam and Part Way Back" (Retour partiel de l'asile), la place parmi les figures marquantes du confessionnalisme américain incarné par le poète Robert Lowell. Dans un style novateur et transgressif, d'une troublante beauté, Anne Sexton développe des thèmes absents de la poésie de l'époque, tels que les menstruations, l'avortement, le lien matriciel ou un regard féminin sur l'inceste et la psychanalyse. Durant la prolixe période des années 1960, elle publie des ouvrages reconnus par ses pairs comme des chefs-d'oeuvre, dont "Live or Die" ("Tu vis où tu meurs") récompensé par le prix Pulitzer en 1967. Une longue exégèse littéraire féministe reconnaîtra à son tour tout l'apport de cette immense poétesse. Les oeuvres couvrant la décennie de sa venue à l'écriture paraissent pour la première fois en France, présentées par Patricia Godi, dans la remarquable traduction de Sabine Huynh. "Et nous sommes de la magie se parlant à elle-même, bruyante et solitaire. Je suis la reine de tous mes vices oubliés. Suis-je toujours égarée ? Jadis j'étais belle. Maintenant je suis moi-même, comptant des mocassins rangée après rangée sur l'étagère muette où ils continuent d'espérer". Extrait "Si l'exploration des liens de parenté occupe une place centrale dans la poésie d'Anne Sexton, sa nouveauté réside aussi, fondamentalement, dans la venue à l'écriture de l'autre relation qui a interrogé la psychanalyse, à laquelle la culture androcentrée s'est généralement peu intéressée, contrairement à la relation entre père et fille, entre père et fils, mère et fils : la relation des mères et des filles. Dès lors que le sujet lyrique se situe en tant que fille dans nombre de poèmes, de même qu'en tant que génitrice, l'oeuvre entreprend doublement de pallier le silence qui a entouré les généalogies féminines" P. G.

01/2022

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Littérature française

Crions, c'est le jour du fracas !

1850 : Napoléon III autorise la création de bagnes privés pour mineurs. 1861 : une soixantaine de garçons sont acheminés à la colonie pénitentiaire de l'île du Levant, au large d'Hyères. Derrière le projet éducatif annoncé, les enfants, coupés du reste du monde, corvéable à merci, sont broyés par une discipline de fer. 1866 : que pouvaient-ils faire d'autre que se révolter ? " Je me présente, je suis la flamme d'un incendie, je suis née pour carboniser, achever, étouffer le jour, éclairer la nuit, manger des oiseaux, piquer la vedette au soleil, brûler jusqu'au ciel. Et beaucoup d'autres choses encore. Alors si vous aimez les histoires qui se terminent bien, vous soufflez sur la mauvaise chandelle. Tout a commencé en 1866, le 3 octobre pour être exact. J'ai été déposée par la foudre sur une île pour effectuer mon baptême du feu. Ma surprise fut immense quand j'ai découvert que j'étais tombée dans un pénitencier pour enfants. Ca se faisait beaucoup à l'époque, suffisait d'être pupille de la nation, vagabond, délinquant, ou être vraiment, vraiment mal né, pour y atterrir. Alors forcément quand j'ai débarqué, j'ai su qu'eux et moi allions faire de grande chose. Là, tout de suite, les noms, Condurcer, Le troué, Boule de neige, ou encore Sabine ne vous disent rien, mais approchez, tendez l'oreille et vous les entendrez parce que dans l'arbre généalogique du monde ils sont vos enfants ancêtres. Ils sont à la fois ce que vous avez été et ce que vous êtes : des prisonniers de l'enfance et des révoltés. " Post-Scriptum : Vous saviez que vous les humains possédiez une cabane intérieure où je peux mettre le feu et vous enflammer ? Vous savez que dalle, mais vous allez bientôt le savoir. Extrait du Courrier Marseillais, décembre 1866 : On lira avec un pénible et douloureux intérêt les détails sur le déplorable drame du pénitencier de l'île du levant, dont les jeunes acteurs se sont montrés aussi audacieux et aussi profondément pervertis que peuvent être des hommes endurcis dans le crime. Rien n'a manqué à un complot qui épouvante l'imagination, l'assassinat, l'incendie, une atroce vengeance exercée sur ceux qui n'avaient pas voulu s'associer à un plan médité depuis deux mois. La précocité des passions brutales, tout est venu donner, surtout à cause de l'âge des insurgés, la plus sinistre physionomie qui se soit passé sur l'île du levant. Rentrée littéraire Seghers 2021.

08/2021

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Histoire de France

Jours de guerre au village. Années noires, années vertes en Auvergne et Margeride, 1939-1950

Dans une très vaste forêt, le mont Mouchet contient et abrite deux lieux tout proches : les ruines d'une maison forestière, ultime réduit des maquis d'Auvergne en 1944, et à quelques encablures, le sous-bois fangeux où, le 19 juin 1767, dit-on, fut abattue la Bête du Gévaudan. La superposition géographique de ces deux drames a de quoi intriguer. Ici, à deux siècles de distance, la peur, la violence, la souffrance. La nature en folie (l'animal cannibale, incontrôlable), puis la société en folie (la barbarie guerrière). " A petits pneus prudents, me voici prenant de l'altitude, traversant de longs pâturages en pente douce, fils barbelés, montbéliardes, blocs de granit épars sur les landes. Quelques rares panneaux indiquent des noms de fermes : Le Gasquet, Tombevie... Je gagne le Mémorial. Juste à côté s'est installé un bar-restaurant : gardien de la mémoire des combattants ou de celle des victimes de la Bête ? Serpentant en forêt, une petite route circonscrit très exactement le mont Mouchet. A plusieurs croisements, des routes indiquent la direction de communes situées en contrebas, sinistrées par la guerre : Pinols, Paulhac-en-Margeride, Chanteloube - chantent mais mordent les loups ! Je le savais bien sûr, la réalité fut plus nuancée. Mais si la réalité fut autre que je la rêvais - sans être dupe -, elle ne fut pas tout autre. Et c'est à mettre très précisément l'accent sur la coexistence, la cohabitation, la brève rencontre des sauvés et des sauveurs, leurs perceptions réciproques, sur le vis-à-vis de deux cultures, que je m'emploierai. " Cette région a abrité des migrations enfantines, le séjour des petits Marseillais, par exemple. Ici on a aussi sauvé des Juifs. Et cette histoire, Martin de La Soudière l'écrit. Pour cela, " Il prend le temps d'aller à la rencontre des hameaux et des gens, conjuguant les techniques éprouvées de son métier d'ethnologue et une attention, une patience, une manière d'être là et de ne pas en être - intrus et familier à la fois -, qui donnent à son regard et à son écriture une marque immédiatement reconnaissable. " (Patrice Cabanel, postface). " Dans les pages de Martin de la Soudière, se déploie une histoire buissonnière, nouvelle, originale, aérée aux vents des montagnes, un long périple, temporel et spatial, qui vagabonde et rebondit de villages en hameaux, à travers ces espaces rudes et ruraux de la Haute-Loire, de la Lozère et du Cantal, mieux dénommés Margeride, Aubrac, Monts d'Auvergne ou Combraille. " (Eugène Martres, préface).

07/2011

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Tourisme France

La vallée de Munster

Sur le versant oriental du massif des Vosges, la vallée de Munster ou vallée de la Fecht se déploie de la grande crête, qui trace la frontière avec les Hautes Vosges lorraines, jusqu'à la plaine d'Alsace pour déboucher à la hauteur de Colmar. Le canton de Munster en occupe la plus grande partie, dont les seize communes sont rassemblées dans la communauté de communes de la vallée de Munster. Trouvant son origine dans l'établissement d'une communauté monastique vers 660, la ville de Munster offre aujourd'hui, à travers son patrimoine, un résumé de l'histoire religieuse et politique de ce territoire de moyenne montagne. De grands bâtiments et les vestiges du cloître de l'abbaye bénédictine Saint-Grégoire voisinent avec les bâtiments du pouvoir de la Communauté du Val et de la Ville de Munster, entité politique singulière qui regroupa dix communes jusqu'à sa dissolution en 1847. Encouragée par les moines dès le Moyen Age, l'exploitation de la montagne par l'élevage, le pastoralisme, la viticulture et l'activité forestière modèle les villages et transforme les paysages par la construction de fermes et de marcairies. La fabrication du fromage de Munster pendant la période de l'estive assure très tôt la réputation de la vallée hors des frontières alsaciennes. Elle constitue aujourd'hui un facteur d'attraction touristique essentiel dans les nombreuses fermes-auberges et auberges qui s'égrènent sur les hautes chaumes. Profitant de la force motrice des eaux de rivières abondantes, l'industrie cotonnière s'établit dans la vallée à la fin du XVIIIe siècle et pour plus d'un siècle et demi. Introduite et dominée par la famille des industriels Hartmann, elle densifie le territoire par l'édification de tissages et de filatures, et par la construction d'habitations d'une grande variété destinées à loger ouvriers, cadres et directeurs. Le paysage se voit également façonné par les exigences de l'activité textile à travers l'endiguement des lacs de montagne, le creusement de canaux hydrauliques alimentant les centrales d'énergie. La vallée trouve enfin un nouveau visage suite aux destructions considérables de la Grande Guerre, qui ruinent Munster et les communes de la Grande et de la Petite Vallée situées sur la ligne de front. Au cours de l'entre-deux-guerres, plusieurs dizaines d'architectes et d'entrepreneurs oeuvrent alors à leur reconstruction intégrale. Des communes nouvelles renaissent ainsi au coeur des paysages les plus pittoresques du massif.

09/2011

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Policiers

Les enquêtes d'Hadrien Allonfleur Tome 6 : A l'ombre des sucrières

"Cette île ne me vaut rien. Je m'étais rendu à l'évidence, elle était en train de grignoter mes forces vives. Je n'avais aucune prise sur les événements. Or, j'avais besoin d'action, une enquête à mener, et il y en avait une qui frétillait comme un goujon au bout d'une ligne". Hadrien Allonfleur, capitaine des cent-gardes, devenu enquêteur officieux de Sa Majesté Napoléon III, est sommé par le ministre de l'intérieur, de s'éloigner de Paris durant quelques mois, le temps de se faire oublier. Qu'à cela ne tienne, notre officier fougueux se joint à un ami qui part pour l'île de La Réunion. Héloïse, jeune femme impertinente et talentueuse auteur de romans à succès, en quête d'aventure, sera également du voyage. Lorsqu'il apprend qu'un planteur de canne à sucre a été assassiné, Hadrien accepte avec empressement, à la demande de sa veuve, de reprendre des investigations qui n'ont abouti qu'à l'arrestation d'un tout jeune garçon. Anciennement terre d'esclavage, essentiellement tournée vers la culture de la canne à sucre, où les ouragans ne sont pas rares, où la pauvreté côtoie la richesse, l'île de La Réunion à la splendeur puissante peut se révéler dangereuse pour les âmes et les corps. Hadrien en fera la douloureuse expérience. Il devra compter avec la torpeur qui l'envahit à l'approche de l'été austral, lutter avec une nature exubérante, et résister à la beauté des Réunionnaises. Mais notre capitaine, fidèle à sa réputation, ira jusqu'au bout de cette affaire qui le laissera à bout de souffle et pas seulement physiquement"

01/2021

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Critique littéraire

Hiéroglossie I. Moyen Age latin, monde arabo-persan, Tibet, Inde. Paris Collège de France 16-17 juin 2015

Ce livre recueille treize communications présentées lors du colloque "? Hiéroglossie I ? " qui s'est tenu au Collège de France les 16 et 17 juin 2015. Quelques-uns des meilleurs spécialistes avaient alors accepté, chacun dans sa discipline, de mener une réflexion à partir d'un faisceau de questions qui peuvent se résumer dans le terme de "? hiéroglossie ? ", à savoir les relations hiérarchisées entre plusieurs langues ou à l'intérieur d'une seule langue. Cette hiérarchie se caractérise par la place centrale conférée à une langue, le plus souvent anciennement attestée, dont la légitimité en tant que "? langue de référence ? " s'appuie sur une tradition religieuse ou philosophico-religieuse. Il ne s'agit nullement d'établir tel ou tel idiome comme sacré, mais d'observer comment la relation de départ évolue de la subordination à l'émulation, voire à la domination en retour. Si la relation langagière sino-japonaise a servi de modèle premier à la notion de hiéroglossie, il a semblé prometteur de soumettre celle-ci à l'épreuve d'autres aires culturelles afin de définir quelques constantes dans ces interactions. Ce premier recueil concerne le vaste domaine eurasiatique, du latin au tibétain, du turco-persan au sanscrit ; deux autres suivront, pour terminer avec un volume sur la "? sinoglossie ? " qui abordera, dans le cadre plus vaste de la culture chinoise en Extrême-Orient, le paradigme sino-japonais. Il est à souhaiter que la hiéroglossie devienne ainsi une catégorie descriptive des relations interlinguales et intralinguales qui tienne pleinement compte de l'un des éléments le plus continûment actif de ces relations, la dimension philosophico-religieuse.

09/2019

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Actualité et médias

Notre insatiable désir de magie

Houdini était le plus grand des magiciens : il s'échappait de toutes les cellules, camisoles de force et autres menottes. En temps de crise qui vire à la détresse, c'est sa leçon qu'il faut entendre, celle qui nous rappelle la possibilité d'échapper, avec les armes conjointes de la raison et de l'imaginaire, au terrible refrain "There is no alternative". Si notre jeune président semble accomplir sa destinée de dernier "roi des énarque", c'est peut-être parce qu'il n'y a pas de sauveur qui tienne, ni d'énarque parfait. Contre les partisans d'une vision économique et procédurale de la société, l'avenir ne serait-il pas aux magiciens et aux poètes ? Un autre monde peut s'inventer ici et maintenant. Les antidotes existent au coeur même du système, dans ces îlots de convivialité et de solidarité où l'on repense déjà le rôle de l'Etat et de la culture, les formes de la démocratie, le sens du service public et de la gratuité, loin du seul culte de la performance. Le principe d'Houdini affirme que la magie peut être faite par tous, et pour tous, à condition de dévoiler ses secrets. Ni poudre aux yeux ni manipulation, elle est une manière de faire advenir ce que l'on croyait impossible. Ni élitiste ni réservée à quelques-uns, elle ressuscite les pouvoirs de la jubilation et du partage, valeurs politiques par excellence. Ce livre se veut éloge de l'escapologie l'art d'échapper aux injonctions mortifères et aux alternatives binaires, pour redonner enfin toute sa place à l'imaginaire — et à l'action.

11/2019

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Histoire de France

Mielvaque Tome 2 : Imposteur politique de la IIIe République

Si la Corrèze a déjà donné deux Présidents de la République à la France, son député Mielvaque pourrait bien, grâce à ce livre, grimper au troisième rang des hommes politiques les plus célèbres du département. Fortune faite grâce à son mariage controversé et mouvementé avec Mercédès de Campos, Mielvaque mène la vie de château et se lance dans une carrière politique qui le conduit du conseil général de la Corrèze aux bancs de l'Assemblée nationale. Mais, imposteur un jour imposteur toujours, ses méthodes électorales faites de corruption, d'intimidation et de fraudes en tout genre entraînent l'invalidation de tous ses scrutins. Qu'à cela ne tienne, Mielvaque se représente aussitôt aux suffrages de ses concitoyens corréziens... Riche d'une iconographie abondante et souvent inédite, Mielvaque, imposteur politique de la IIIe République est le deuxième tome d'une trilogie qui retrace le parcours incroyable mais vrai de ce personnage étonnamment romanesque, croisement de Rastignac, Bel-Ami, Arsène Lupin et Cyrano de Bergerac, et nous plonge au coeur du système politique et médiatique de la IIIe République. Fervent amateur de généalogie, c'est au hasard d'une vieille et mystérieuse photo trouvée dans son album de famille qu'Hugues Barrière exhume l'extraordinaire saga de Michel Mielvaque. Soucieux de sauver de l'oubli ces petites histoires que le temps a ensevelies, de révéler leurs liens parfois étroits avec la grande Histoire et de les restituer par une écriture minutieuse et vivante, il reconstitue, au prix de centaines d'heures de recherche, le parcours de cet imposteur remarquable et de cette célébrité controversée de son époque. Mielvaque, imposteur politique de la IIIe République est son sixième livre.

05/2018

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Littérature française

Brest-Vladivostok. Journal d'un enthousiaste

Après avoir fait marcher sa troupe de théâtre itinérant le long des routes de France, Philippe Fenwick conçoit en 2011 un projet fou, énorme : jouer dans le plus de villes possibles le long des voies ferrées qui relient Brest à Vladivostok. Reste à trouver une histoire universelle, en français et en russe, un cabaret accueillant comédiens, musiciens, circassiens. Ce sera les souvenirs et les délires de Jacques Mercier, vedette d'un music-hall brestois, vivant reclus depuis la fermeture de celui-ci. Au début de l'aventure, année de l'amitié franco-russe, tout s'enchaîne à merveille, une subvention conséquente est même allouée à la troupe. Mais, très vite, les promesses sont retirées et les problèmes administratifs, techniques, sentimentaux menacent de plomber l'odyssée. Face à la débâcle annoncée, Fenwick, entre euphorie et désespoir, s'acharne. Le projet tourne à l'obsession. Il erre dans les couloirs du ministère de la Culture à la recherche du mystérieux bureau S, chargé de distribuer les subventions, réécrit le spectacle pour qu'il tienne en 8 comédiens et dix-sept valises, supplie sa femme de ne pas le quitter. Jusqu'au départ pour Vladivostok. Elevé par une grand-mère russe, issu d'une famille ayant fait fortune dans les chariots-élévateurs, défenseur d'un théâtre en mouvement, Philippe Fenwick est en lui-même un personnage de roman. Si "Atavisme" , son cabaret franco-russe est bien parvenu jusqu'à Valdivostok, son Journal d'un enthousiaste joue des illusions, des faux-semblants. Tout est vrai, tout est faux. A commencer par le double de l'auteur, Jacques Mercier.

06/2021

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Littérature française

L'amour des choses invisibles

Le drôle de héros et narrateur de L'amour des choses invisibles est un jeune Tunisien sans papiers qui mène une vie de bohème à Paris. A la mosquée Arthur Rimbaud, M. de Sonvraynom, soixante-huitard converti, lui prodigue des conseils plus ou moins avisés. A la suite d'une déception amoureuse (car " La femme est l'avenir de l'homme, dit le poète. Surtout de l'immigré ") et un pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle, notre rêveur décide de revenir dans son pays d'origine, en profitant du " retour volontaire " , dispositif mis en place par l'Office français de l'Immigration et de l'Intégration pour encourager les sans-papiers qui le souhaitent à rentrer chez eux. Le billet d'avion et une petite somme d'argent sont offerts. Si le narrateur décide de rentrer chez lui, ce n'est pas pour y vivre mais pour marcher jusqu'à la Mecque. Il a l'idée chimérique d'inaugurer un chemin de pèlerinage pédestre vers la première ville sainte de l'Islam comme il en existe un en Europe vers Compostelle. Seulement, il lui faut pour cela traverser la Libye en pleine guerre civile. Qu'à cela ne tienne ! La mission du marcheur est sacrée. Il lui arrivera bien des ennuis, qu'il tentera de compenser par une philosophie de la vie faite d'amour de la poésie, d'un fatalisme qui n'empêche pas la combativité, et d'un humour à toute épreuve. Parcours d'un jeune homme en quête de soi, ce roman espiègle aux airs de fable est aussi un hymne à la liberté, celle de penser et de circuler.

06/2021

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Roman d'amour, roman sentiment

Une (toute) dernière chance

A trente-deux ans, Sadie Frost trouve que son petit ami, exemplaire sur tous les plans, tarde à lui demander sa main. Qu'à cela ne tienne, elle décide de se lancer ! Mais rien ne se passe comme prévu. La soirée est un échec. Et, comme un malheur n'arrive jamais seul, elle apprend que son père adoré vient d'avoir une crise cardiaque. Ni une ni deux, Sadie se rue à son chevet et s'improvise infirmière. C'est l'excuse parfaite pour prendre de la distance avec sa vie new-yorkaise monotone. A Stoningham, la situation n'est pourtant pas des plus réjouissantes, Sadie se retrouve face à un père affaibli, une mère moralisatrice, une soeur faussement modèle. Et surtout elle ne doit pas succomber aux charmes de Noah, son amour de jeunesse, qu'elle n'a jamais oublié. Cela dit, il ne semble pas particulièrement ravi de la revoir... Ce retour pourrait-il être synonyme de dernière chance ? Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Axelle Demoulin et Nicolas Ancion. A propos de l'autrice Avec plus de 200 000 lectrices conquises, KRISTAN HIGGINS se pose en reine incontestée de la comédie. Antidote contre la morosité ambiante, ses romans sont des bouffées de bonne humeur ! " [Higgins] ne fait que s'améliorer à chacun de ses livres. " The New York Times " Une exploration magistrale de l'amour sous toutes ses formes - romantique, familial et amical - quine laissera personne de marbre. " Kirkus Reviews " Une exploration incroyable des relations familiales, et en particulier de la façon dont l'amour change tout au long des années de mariage. " Booklist

06/2022

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Actualité médiatique France

Avant que t'oublies tout !

Claude, je nous revois à Portofino commencer nos entretiens dans la perspective de ce livre, c'était il y a au moins sept ans. A la terrasse d'un café du port, le mini-magnéto pour enregistrer nos échanges était prêt, mais toi, pas encore. C'est seulement cette année 2009 que nous avons tout repris à zéro, au coin de ton feu, dans ton refuge de l'île Saint-Louis, maintenant que les hommes de ta vie ne sont plus là et que tu te sens plus libre pour parler. En effet, l'idée m'était venue que plutôt de recueillir des bribes de ta vie, au hasard de nos vacances, émissions, dîners et voyages, ç'aurait été chouette de tout remettre dans l'ordre et qu'on sache vraiment comment tu avais traversé ces huit décennies : ton enfance de fille d'une écrivain célèbre, la guerre, Le Monde, la radio, la télé, les livres, tes trois maris, tes amants... C'était mon souhait le plus cher parce qu'on rencontre peu de personnages comme toi dans une vie, et je souhaitais faire partager l'intérêt, la curiosité, l'amusement, la surprise permanente que j'ai la chance, jamais tarie, de ressentir à tes côtés. Tu sais à peu près tout de moi, de ma vie, et j'avais envie de tout savoir moi aussi de la tienne. Ma pudeur, ma timidité et la peur de te déranger ne m'auraient jamais permis de te poser toutes ces questions. Je prends ce qu'on me donne ; j'avais déjà beaucoup ; avec ce livre, tu m'as donné plus encore.

11/2009

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Religion

Eglise, Oecuménisme et Politique

Les rapports de l'Eglise et de son environnement suscitent des débats dont l'ampleur dépasse ce que l'on aurait pu imaginer il y a encore une vingtaine d'années: c'est que l'œcuménisme, autant que la tension entre foi et politique, ont été utilisés pour mettre en cause l'Eglise elle-même dans sa nature et ses structures. On l'a bien vu à l'occasion de l'agitation autour de la théologie de la libération. Malheureusement, les commentateurs se sont trop souvent appliqués à vouloir se servir de l'Eglise, cherchant à la faire entrer dans leurs catégories. Dès lors, le ton était donné et l'essentiel réduit au politique. Il revenait au cardinal Ratzinger, compte tenu de ses vastes compétences et de sa charge, de hausser une fois encore la réflexion au niveau spirituel qui convenait. Il le fait avec le courage, la clarté et le bonheur d'expression qui ont fait l'immense succès de Entretien sur la Foi. Là encore, la réflexion de fond qui est proposée ne manquera pas de solliciter les prises de position, l'auteur - quant à lui -, n'ayant pas hésité à prendre directement en compte et à examiner des objections antérieures. Il est peut-être permis de souhaiter que ces prises de position se fondent sur une lecture attentive de l'ouvrage et non sur des a priori ou des lectures erronées qui risqueraient de bloquer les échanges. L'enjeu exige qu'on s'en tienne à la lucidité, à l'amour et à l'humilité quand on parle de l'Eglise du Christ qui est, en définitive, le thème central de Église, Œcuménisme et Politique.

04/2005

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Littérature française

Coco la bite

... Les enfants battus sont toujours d'accord avec tout. Ca les rend sympathiques. Et indétectables. Ils savent prendre leur mal en patience. Ils prennent le mal en patience. Ils l'attendent. Leur vie est réglée. Quand c'est le temps des sales quarts d'heure, ils savent qu'il faut laisser les flots s'exprimer. Ne rien retenir. Quand on a fini de pisser de peur, on pleure, quand on a fini de pleurer, on saigne. On a l'enfance bien occupée... . Là-dessus, il est parti et ça m'a fait un grand trou d'amitié dans l'existence... ... J'avais l'impression que j'allais passer ma vie à réclamer de l'amour... . Je le regardais. Il me regardait. Sans rien se dire. Nous n'avions pas été présentés. J'ignorais tout de lui. Et il faisait bien de m'ignorer. Mais là, sur sa croix, les bras ouverts, à essayer de jouer au mime éternel, je sentais bien qu'il avait dû, comme moi, passer son temps à réclamer de l'amour. Que ça n'avait pas plu. Ou qu'il les avait poussés à bout et énervés. Tant et plus qu'à la fin, ils n'avaient rien trouvé de mieux que de lui clouer les mains et les pieds. Pour ne plus qu'il bouge et qu'il se tienne tranquille. Finalement, je l'avais peut-être échappé belle ! On s'est dit deux ou trois trucs, moi surtout. Je lui ai raconté que cette fois, ça y était, j'avais l'enfance en phase terminale et que j'allais frapper un grand coup.

01/2010

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Littérature française

Ferme la porte en sortant

Dire le vieillissement de la mère est difficile. L'urgence de l'écriture s'est imposée sur plusieurs saisons, pudique, entre tâtonnements, tendresse et silences. « A l'intérieur de ma tête ça tourne à vide. Une poulie ou je sais quoi, des mots et des choses que j'essaie d'effacer. Mais tu lis dans ma tête et je lis dans la tienne, ma fille, quand on se parle comme aujourd'hui. Avec notre langage à nous, le langage de nos doigts qui se rencontrent et qui s'étreignent sous la tablette où sont posés mon étui à lunettes, mon goûter chocolat pain d'épice et le programme télé que je feuillette même pas. On s'absente des autres si les autres sont là, on les entend plus on est comme seules toi et moi. Nos doigts se disent tellement de choses maintenant ! Et nos yeux aussi. Plus que dans toute notre vie ensemble et après. C'est vrai que je cause pas, que tu causes pas, c'est vrai que je fais que te regarder et que tu fais que me regarder. C'est vrai que nous plongeons dans les pensées de l'autre très loin si loin comme jamais nous n'avons plongé. C'est vrai que tu lis en moi et que je lis en toi. Tout est devenu simple on dirait. Si simple que les mots ne servent à rien et qu'on se rejoint comme quand je te portais dans mon ventre (…) Tes doigts me rassurent ils sont aimants. J'ai toute ta main dans la mienne sur mes genoux maintenant… »

01/2015

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Sociologie

Revue Française de Sociologie T63-2

Quels sont les effets du schéma de classe d'emploi élaboré lors de la récente rénovation de la nomenclature socioprofessionnelle des enquêtes de la statistique publique en France ? Thomas Amossé, Joanie Cayouette-Remblière et Julien Gros reviennent sur la construction de cette grille et montrent, à partir de plusieurs enquêtes, que ce schéma permet de renouveler la description de la société française. L'action éducative des lycées peut-elle être évaluée correctement alors que la mesure repose depuis ses origines sur une erreur méthodologique ? Fernando Núnez-Regueiro et Pascal Bressoux interrogent les limites de la mesure de la valeur ajoutée des lycées (IVAL) à partir de l'étude de l'action éducative des lycées de l'académie de Grenoble et proposent des stratégies d'estimation alternatives. A partir d'un corpus de plus de 70 entretiens, Cécile Thomé étudie les conditions comme les modalités de la spontanéité sexuelle. Elle montre que même si les pratiques sexuelles des hommes et des femmes se sont rapprochées, les représentations genrées du fonctionnement du désir persistent. Ces représentations naturalisent un désir subalterne du côté des femmes, auquel répondrait un "besoin" sexuel permanent du côté des hommes. Alors que la pandémie de covid-19 a profondément bouleversé les protocoles de recherche en sciences sociales, Rébecca Lévy-Guillain, Alix Sponton et Lucie Wicky examinent les façons dont l'entretien à distance transforme le mode de production des connaissances dans les recherches adoptant une démarche biographique. Cette note méthodologique souligne que l'arbitrage entre distanciel et présentiel doit résulter d'une réflexion qui tienne compte de la question de recherche comme des mécanismes sociaux étudiés.

03/2023

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Autres éditeurs (A à E)

Mais c'est qui qui a perdu son slip?

" Mais à qui donc appartient ce slip rouge tombé du ciel ? " C'est à cette question absurde que va tenter de répondre notre petit singe. de rencontres inattendues et déjantées à la chute tout aussi burlesque, voilà bien une épopée riche en slips rouges ! Enfin une histoire incongrue qui aborde le père Noël sous un autre angle ! Le père Noël a perdu son slip, et un petit ouistiti s'entête a vouloir retrouver le propriétaire du sous-vêtement rouge. Se limitant d'abord aux animaux de la savane, comme si, de prime abord, il n'y avait rien d'étonnant à affubler un lion d'un slip, le petit singe interroge tour à tour différents animaux dans sa quête un peu folle : un lion, un éléphant, une girafe, un crocodile mais le slip semble n'appartenir à personne. Qu'à cela ne tienne, le petit ouistiti persévère et questionne maintenant Tarzan, Ladybug et Spiderman, poussant toujours plus loin l'absurdité de l'histoire, toujours en vain. Quand il finit par débarquer dans la salle de classe et découvre que le slip n'est à personne, il fini par interpeller le lecteur : as-tu toujours ton slip sur toi ? C'est alors que le rire débonnaire du Père Noël résonne et que ce dernier apparait, les fesses à l'air, heureux de retrouver son slip rouge. Pour récompenser le singe d'avoir retrouvé son linge qu'il avait mis à sécher et qui s'était envolé, le Père Noël lui offre une caisse pleine de slips rouges : de quoi lancer la mode de la fête du slip.

06/2023

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Romance historique

Le Clan MacLeod Tome 3 : La captive du highlander

Il est de ces rebelles pour qui un homme est prêt à tout affronter, même ses plus grandes peurs. Ecosse, XVème siècle Ewen MacLeod, le coeur brisé, quitte son clan et les Highlands pour s'enrôler dans l'armée du roi. Il est aussitôt envoyé à la frontière du royaume d'Angleterre, dans les Scottish Borders - les Marches écossaises -, où il devient capitaine de fort. Dès lors, il n'a plus qu'une idée en tête : maintenir la paix et empêcher les hordes anglaises d'entrer sur les terres écossaises ! Quand il prend en chasse l'une d'elles, il ne s'attend pas à ce que l'homme qui la dirige lui donne autant de fil à retordre pour le capturer ni que cet homme s'avère être... une femme. Il n'a pas d'autre choix que de la faire prisonnière pour s'assurer que son père se tienne tranquille et abandonne l'idée d'envahir les Marches. Terry Carlisle hait les Ecossais de toute son âme et ne rêve que de se venger pour leur faire payer ce qu'ils ont fait à sa mère dix ans auparavant. Aussi, quand cet Ecossais décide de la retenir prisonnière dans son fort, elle n'a plus qu'une seule envie, qu'un seul désir : le tuer, puis s'enfuir. Seulement, Ewen MacLeod n'est pas un homme comme les autres et Terry, malgré elle, se sent irrésistiblement attirée par ce jeune capitaine aussi secret qu'horripilant et qui semble lui aussi cacher de profondes blessures. Elle réalise surtout que l'ennemi n'est pas celui qu'elle croit...

01/2022

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Romance historique

La fiancée du comte

Une partie de chasse dans la maison de campagne isolée du comte Witton est un délice pour la championne de tir Patricia Merton - jusqu'à ce que l'ambiance tourne au vinaigre à l'arrivée d'invités surprises... et la découverte d'un cadavre. Mais ce n'est pas le plus gros problème de Pat. Elle rend visite à son vieil ami et successeur du comte, Jimmy Yoxall, et elle se surprend à vouloir passer beaucoup plus de temps avec la fiancée de ce dernier. L'indomptable Miss Fenella Carruth, avec ses yeux rieurs et ses formes plantureuses, est la femme la plus splendide que Pat a jamais rencontrée, et il lui devient rapidement impossible de se souvenir pourquoi il faut qu'elle s'en tienne éloignée. Cependant, alors que l'attirance entre les deux femmes grandit, les tensions empirent à Rodington Court. Tromperies, secrets, trahisons et chantages éclatent au grand jour. Et, quand un corps est retrouvé avec un couteau planté entre les omoplates, Pat et Fen doivent s'associer pour empêcher le meurtrier de détruire leurs vies à tous. #RomanceHistorique #FF #Meurtre #Mystère #Enquête #EpoqueEdouardienne "Si les mots "cozy mystery historique saupoudré de sensualité" vous font rêver vous aussi, dépêchez-vous d'ouvrir ce livre ! " The Lesbian Review "Un murder mystery à la Agatha Christie, pétillant d'humour britannique et rempli de personnages fascinants, couronné d'une romance adorable entre deux héroïnes fabuleuses ! " Stephanie Burgis, autrice de la série Masks and Shadows "Cette histoire est hilarante, tendre et débordante de tension sexuelle. Une perle ! " Talia Hibbert, autrice de Dans tes bras et autrice listée dans les best-sellers du New York Times et de USA Today

06/2023

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Littérature française (poches)

Mon voyage en Amérique. suivi de Le retour

Premier texte autobiographique de son auteur, ce Journal d'une traversée de l'Atlantique donne l'occasion à Freddy Sauser, futur Blaise Cendrars, de faire l'inventaire de ses espoirs, de ses hantises et de ses lectures. Sur le Birma, il s'arrange pour ne jamais rencontrer l'"ostrogoth qui partage [sa] cabine". Vivant donc sur le pont, il observe l'océan qu'il associe à l'agitation de son âme. Sur un mode baudelairien, il perçoit le voyage comme un espace-temps suspendu. La contemplation de la mer - il compare les "collines" d'eau au "balancement gracieux des mammouths" - convoque une foule d'associations artistiques, et sous la plume du jeune écrivain défilent oeuvres et d'auteurs : Odilon Redon, Léonard de Vinci ou Ferdinand Hodler en peinture, Bach, Mozart et Beethoven en musique et, en littérature, Remy de Gourmont, Huysmans, Baudelaire, Verlaine, Maeterlinck, Maupassant. Ces jeux de reprise et de couture qui resteront sa marque sont nombreux dans ce premier écrit, rattachant l'écrivain en devenir à ce "jeu de miroirs littéraires dont Cendrars a très bien vu qu'il était la littérature même". Faisant diptyque avec Mon voyage en Amérique, Le Retour prend lui aussi la forme d'un cahier de notes. Mais le contraste est fort : oubliés l'orgueil et l'exubérance de l'aller, tout lyrisme a disparu. Confronté à lui-même, rentrant seul, le voyageur désabusé s'identifie à tous les "fatigués d'Amérique". Plus tard, en 1950, il confiera qu'à New York, en 1912, il mourait de faim mais "apaisait [s]a furie d'apprendre" en s'enfermant à la Central Library. Le jour de Pâques, la bibliothèque étant fermée, il était entré par hasard dans une église de la 5e avenue où se donnait La Création de Haydn. Et c'est à la suite de cette audition qu'il avait écrit, d'une traite, le poème qui signera son entrée dans l'avant-garde parisienne : Les Pâques à New York.

02/2015

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Montagne

Une histoire de l'aiguille du Midi et des téléphériques

La petite et la grande histoire de l'invention, puis de la construction épique du téléphérique qui deviendra le plus célèbre du monde. Sa silhouette élancée, reconnaissable entre toutes les aiguilles de Chamonix, et la proximité du mont-Blanc ont toujours attiré sur elle regards et convoitises. L'aiguille du Midi a ainsi été gravie dès 1818, mais en 1905 a germé l'idée folle de permettre à tous d'en atteindre la cime, sans pour autant être alpiniste. Il faut dire que de là-haut, à 3 842 mètres, on est subjugué par le spectacle des géants de roc, de neige et de glace qui, en France, en Italie et en Suisse, érigent la splendeur des Alpes. L'élaboration, puis la réalisation d'un " chemin de fer aérien " à destination du toit de l'Europe ont donné lieu à une véritable épopée. Ses épisodes dramatiques ou glorieux ont abouti à la mise en service, en 1955, du téléphérique alors le plus haut et le plus long du monde, et resté le plus célèbre. L'histoire de l'aiguille du Midi est une aventure humaine, économique et technique dont les rebondissements sont racontés et illustrés par Pierre-Louis Roy, le meilleur spécialiste du sujet, grâce à une documentation et une iconographie enrichies continuellement, et en s'appuyant sur le témoignage direct des protagonistes de la saga toujours en vie. Cent ans après le premier " téléférique ", l'aventure continue à l'aiguille du Midi. Elle accueille chaque année un demi-million de visiteurs : skieurs, alpinistes, adeptes du vol en wingsuit ou du speed riding, et touristes émerveillés. Certains viennent chercher au sommet le frisson désormais accessible à tous grâce à la cabine vitrée du " Pas dans le vide " ouvrant sous leurs pieds 1000 mètres de vertige. Aux différents paliers de l'aiguille du Midi, de formidables expositions abordent l'histoire de l'alpinisme et la construction du téléphérique. Une découverte à poursuivre dans ce livre.

09/2022

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Littérature française

Existe en blanc

Après Les Valseuses et Fragile des bronches, les éditions Seghers publient un autre ouvrage de Bertrand Blier. " J'ai toujours été fasciné par les soutiens-gorge. Déjà, en culottes courtes, quand je rentrais de l'école, je ne manquais pas de passer, avec mon gros cartable, devant le magasin Thirion, articles pour dames, dans la vitrine duquel, sur des bustes sans têtes, resplendissaient d'admirables soutifs. Je ralentissais le pas, et la tête retournée vers les bonnets sublimes, je me remplissais les yeux jusqu'à l'évanouissement. Des imbéciles toujours prêts à se dévouer m'allongeaient sur un banc et me tapotaient les joues. Furieux d'être extirpé de mon rêve satiné, je leur balançais mes bottines dans la gueule. " Ce n'est que le début... Le gamin, élevé dans une famille très bizarre, développe ce goût immodéré pour le soutien-gorge dans l'âge adulte. Il faut dire que, d'abord représentant en lingerie féminine, il devient directeur des Ressources humaines d'une fabrique de soutiens-gorge. Grand baiseur, oui, mais ses désirs sont essentiellement d'ordre esthétique : c'est le soutien-gorge qui le stimule, ou le sein pris dans le soutien-gorge (et pas de n'importe quelle marque), et non le sein nu. Lorsque l'idiote, pour étaler tous ses charmes, fait sauter son soutien-gorge, c'est fini : il l'étrangle... Il en étranglera un bon tas. Ce livre est fou et sublime de vraie provocation, d'excès, de délire, de beauté sulfureuse, de franche horreur, d'un humour plus noir que noir. Ceux qui aiment les films de Bertrand Blier ne seront pas tellement surpris, tout en avouant que jamais il n'a été si loin ni si fort - les mots sont beaucoup plus puissants que les images. Et c'est ici qu'il faut dire que toutes ces folies sont racontées d'une plume magnifique, constamment jubilatoire, - telle que le cher Rabelais reconnaîtrait avec bonheur son héritier dans les élucubrations de l'abominable Bertrand Blier.

02/2024