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Abbe Dutray

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Thèmes photo

Débutantes. 1980-1985

Recueil de photographies argentiques en noir et blanc réalisées entre 1980 et 1985, portraits d'amies ou d'inconnues croisées dans les rues de Paris, scènes glanées au hasard mais avec un désir formel de composition, débutantes présente les premières photos du photographe Jacques Graf. "Belles endormies" encore jamais montrées, elles retracent le parcours poétique et mélancolique d'un jeune parisien à l'aube de sa carrière et de sa vie sentimentale. Un débutant. Et des débutantes : ces jeunes femmes qui font leur entrée dans le monde et dont le photographe a oublié le nom ; ces premières photographies dans la carrière d'un photographe, débutant dans la photographie comme dans la vie. Accompagnées d'un texte de l'auteur, ces photographies questionnent la vé- racité du souvenir et la fonction de la photographie dans la construction d'une histoire. Mais que nous disent les photographies ? Le souvenir est-il une certitude ? La vérité est-elle essentielle ? "Au départ on fait des photos pour impressionner les filles, au départ on fait des photos pour l'impression que cela fera sur elles, au départ on fait des photos pour se souvenir". Jacques Graf. Dès les années de lycée, la photographie attire le tout jeune Jacques Graf comme nous attirent parfois des notes de musique que l'on cherche à retenir. Trop timide pour rencontrer simplement les autres, il s'en sert alors pour mieux voir, pour tenter de conserver des impressions comme de transfigurer son quotidien et construira sa vie autour de ce projet. Depuis le milieu des années 80, Jacques Graf travaille pour la presse (L'Obs, le Journal du Dimanche, Paris-Match, Der Spiegel, Focus, der Bild, Marianne, Madame Figaro, etc.) ou des entreprises avec pas- sion et rigueur. En 1994, il intègre l'agence Editing, puis rejoint en 2002 Fedephoto. La même année, il co-fonde l'agence Divergence-Images, dont il sera le président jusqu'en 2017. Ses travaux sont exposés dans les festivals français et étrangers.

02/2023

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Etats-Unis (XXe et XXIe siècle

L'histoire de la Standard Oil Company

L'enquête choc qui a conduit à la chute de la Standard Oil Company, l'empire industriel de l'homme le plus riche de l'histoire, John D. Rockefeller. " M. Rockefeller traitait ses détracteurs avec une habileté qui frisait le génie. Il les ignorait. " A l'aube du XXe siècle, une ressource d'un genre nouveau, tapie dans les entrailles de la terre, déchaîne tous les appétits : c'est l'or noir. Aux Etats-Unis, coeur battant de la révolution industrielle, des milliers de barils du précieux liquide sont écoulés chaque jour - et la demande ne fait que croître. Mais à force de manoeuvres, une entreprise, la Standard Oil Company, est parvenue à faire main basse sur la quasi-totalité de son commerce, et abuse de ce monopole pour imposer à tous la loi de ses seuls profits. Rien ne semble pouvoir arrêter son expansion ni l'influence de son fondateur, John D. Rockefeller... Une femme va cependant se dresser contre cet ogre économique : Ida Tarbell, considérée comme l'une des pionnières du journalisme d'investigation moderne. Entre 1902 et 1904, elle publie dans une revue indépendante, le McClure's Magazine, une série d'articles révélant les pratiques déloyales, sinon illicites, employées par la Standard Oil pour neutraliser ses rivales. Son enquête choc provoquera une déflagration dans l'opinion publique qui conduira la justice américaine, en 1911, à reconnaître l'entreprise coupable de violation du droit de la concurrence et à ordonner son démantèlement. C'en sera fini du plus grand trust de l'histoire des Etats-Unis. Ici traduit en français pour la première fois, le livre de Tarbell est un monument de la littérature américaine qui brasse tous les éléments de sa mythologie - une plongée dans l'enfance terrible du capitalisme, lorsque tout était encore permis. " Le plus remarquable livre de ce genre jamais écrit aux Etats-Unis. " - ; The New York Times

10/2022

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Ouvrages généraux

Grandeur et déclin d'un hôtel parisien. L'hôtel de Lauzun et ses propriétaires au XVIIe siècle

Une guerre intestine divise la société à l'aube du règne de Louis XIV. Sous la régence d'Anne d'Autriche, des bourgeois ont investi massivement l'administration de l'Etat et la gestion des finances royales. Déjà en germe au XVIe siècle, l'apparition de cette nouvelle classe de dirigeants suscite une hostilité marquée de la part de la noblesse mais aussi de la population qui souffre du poids croissant de l'impôt. C'est au coeur de ces années marquées par de vives tensions que naît sur l'île Saint-Louis un des plus beaux hôtels parisiens, l'hôtel de Lauzun, construit entre 1656 et 1660 par un financier dont le parcours de "parvenus" est emblématique. Charles Gruyn a fait carrière au service de la couronne et devient la cible de critiques acerbes, soulignant ses origines modestes et son enrichissement jugé frauduleux. Les jugements de ses contemporains marquent encore aujourd'hui son historiographie ainsi que celle de l'hôtel qu'il a fait construire sur les quais de la Seine. Il en va de même des propriétaires qui ont occupé l'hôtel après la famille Gruyn : le comte de Lauzun, favori déchu de Louis XIV, et le couple Richelieu-Mazarin, formé par les descendants des deux cardinaux-ministres, dont le destin fut marqué par des conflits familiaux qui menèrent à sa mise à l'écart de la cour. Au XVIIIe siècle, l'histoire de l'hôtel de Lauzun est ainsi marquée par la présence de parias qui évoluent dans un cadre somptueux, l'architecture et le décor intérieur (réalisé par Michel Dorigny, élève de Simon Vouet) comptant parmi les plus belles créations de l'époque. L'hôtel se démarque-t-il des constructions de son temps ? Quel rôle a joué le statut social du commanditaire et des propriétaires successifs dans sa conception et sa préservation ? De quelle manière ont-ils occupé les lieux ? L'histoire de l'art et l'histoire sociale, politique et financière sont mises à contribution pour apporter des éléments de réponse.

05/2021

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XXe siècle

Les soeurs de soie

" Quelle histoire vivante et bien documentée ! C'est une description exquise du Vietnam colonial à l'aube d'une nouvelle ère ; je pouvais sentir l'humidité et le doux parfum des frangipaniers... L'écriture de Dinah Jefferies est incroyablement pleine de suspense et ne recule pas devant les dures réalités de la guerre. J'ai frémi avec Nicole jusqu'à la toute dernière page. " Lucinda Riley Dans l'Indochine française des années 1950, Nicole, mi-française, mi-vietnamienne, vit dans l'ombre de sa soeur aînée, Sylvie. Lorsque celle-ci hérite de l'entreprise familiale de soie, Nicole se voit confier la petite boutique de soie abandonnée dans le quartier vietnamien de Hanoi qui regorge de rebelles militants. Nicole prend alors conscience de la corruption du régime colonial, et l'implication de sa propre famille la choque profondément... Tran, un insurgé vietnamien notoire, semble offrir une échappatoire parfaite à ses problèmes, tandis que Mark, un charmant commerçant américain, est l'homme dont elle a toujours rêvé. Déchirée entre ces deux mondes, Nicole devra trouver sa voie sans savoir à qui elle peut se fier. Le nouveau récit captivant et inoubliable de l'autrice best-seller de La Mariée de Ceylan. " Une histoire captivante, un décor exotique et richement imaginé, une rivalité entre deux soeurs, une belle histoire d'amour, je n'ai pas pu le poser. " Julia Gregson " Préparez-vous à être emporté par ce livre merveilleux. Je n'ai pas pu le poser et j'en ai aimé chaque page. Dinah Jefferies a un don remarquable pour évoquer une autre époque et un autre lieu avec des descriptions luxuriantes, pleines de puissance et d'intensité. J'ai été totalement captivée par l'histoire passionnée et dangereuse de Nicole, qui se bat pour trouver sa place dans la tourmente du Vietnam des années 1950, déchirée entre la loyauté et l'amour. Plein de rebondissements et de surprises, mais avec une pointe de noirceur, ce livre est une histoire passionnante, exaltante, extraordinaire et magnifiquement écrite. J'ai adoré. A lire absolument ! " Kate Furnivall

04/2023

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Aventure

Le Janitor - Intégrale complète

A l'aube du XXIème siècle, le Secrétariat d'Etat du Vatican décide de créer le service des Janitores : "Les Gardiens de la Porte" selon le dictionnaire latin. Les "Concierges" selon le langage courant anglo-saxon. Les deux termes conviennent assez bien à ces hommes, finalement. Ils protègent et nettoient les coulisses du Saint-Siège de la manière la plus discrète qui soit. Ils sont douze et ne sont remplacés que lorsque l'un d'eux décède. Lorsque le récit démarre, Trias, le troisième Janitor, vient de disparaître au cours d'une mission. Le chef de ces agents très spéciaux, le Père Soffranello, propose à son protégé, Vince, de rejoindre cette structure libre d'agir en toute indépendance par rapport aux différentes tendances qui cohabitent au sein de l'Eglise catholique romaine. Parfois vêtu en jeans, parfois en costume à col romain, Vince est un homme naturellement dirigé vers l'action. Déposé à la naissance sur le perron d'une église de Harlem, il a été élevé dans un orphelinat catholique qui lui a appris le sens des valeurs. Mais il s'est aussi éduqué dans les rues de ce quartier noir de New York, à une époque où elles étaient encore fort peu sûres. Au cours de sa première mission, Vince va devoir affronter une organisation secrète autoproclamée le Nouveau Temple dont certains membres ont infiltré le collège des cardinaux du Saint-Siège. En les pourchassant de Rome à Malte, de Syrie jusqu'en Suisse, au célèbre Forum de Davos, Vince va découvrir qu'il y a deux vérités à découvrir. Celle du grave danger qui menace le plus vieil Etat du monde... et celle qui le concerne personnellement. Et quand il croise une mystérieuse fillette qu'il semble le seul à voir et que cette dernière tente d'apaiser ses démons intérieurs en lui disant "qu'il est sur la voie" , Vince comprend que sa vie ne fait que commencer.

03/2022

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Instruments de musique

Miss Daisy. Le Graal de la Fender Stratocaster

Miss Daisy est une guitare électrique particulièrement exceptionnelle, une Fender Stratocaster extrêmement rare, modèle de préproduction datant du printemps et été 1954. Commercialisée quelques mois plus tard, la Stratocaster allait révolutionner à jamais la guitare électrique, et la musique rock, qui naît au même moment. Objet de convoitise des collectionneurs du monde entier, Miss Daisy a été mise à l'honneur dans plusieurs livres, expositions, articles, documentaires, et voit même son poster et son plexiglas grandeur nature vendus en galerie d'art, notamment celle du Musée du Louvre. Elle fut même reproduite grandeur nature en... chocolat ! Une rose a également été baptisée à son nom. Elle est aussi désormais l'unique Stratocaster à laquelle un livre soit consacré. Estimée à plus de 300 000 euros, cette guitare aux qualités musicales hors-normes a aussi un destin singulier depuis qu'elle a quitté en 2007 le musée japonais où elle était exposée, pour atterrir entre les mains du guitariste français Jean-Pierre Danel, également collectionneur internationalement réputé. Elle l'a suivi sur ses albums disques d'or, dans ses hits en France ou aux Etats-Unis, au mythique Studio 2 d'Abbey Road (où les Beatles enregistraient), sur la scène de L'Olympia ou encore à la télévision. Á l'occasion de duos enregistrés par le musicien français, Miss Daisy s'est aussi trouvée entre les mains de guitaristes aussi prestigieux que Brian May (du groupe Queen), Hank Marvin (The Shadows), Albert Lee ou, en France, Laurent Voulzy ou Michael Jones, qui témoignent tous dans cet ouvrage. Pour la première fois, voici le parcours exhaustif de ce Stradivarius du rock, à travers son histoire racontée par son heureux propriétaire, des dizaines de photos inédites, et les témoignages de ceux qui ont eu la chance de l'avoir entre les mains, comme le luthier de Fender ou le directeur musical de Jean-Pierre Danel. Jamais on n'aura approché un instrument d'exception d'aussi près...

09/2024

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Littérature française (poches)

L'autre rive

" En quête de ses véritables origines, Benoît fut élevé par une mère adoptive aussi affectueuse que crasseuse, ancienne faiseuse d'anges devenue taxidermiste. [D'Ecorcheville,] cette cité des ténèbres nichée au bord du Styx, Georges-Olivier Châteaureynaud énumère les particularismes avec une délectation hypnotique. "Le régime n'avait rien d'une dictature. Une séducture, ou plutôt une enjôlure", précise-t-il, humant jusqu'à l'ivresse les recoins d'une ville hors du temps, où "les ragots couraient à la surface des jours avec une désarmante facilité, comme le feu dans l'herbe sèche." Bombes propulsant le récit à une vitesse frénétique, ses phrases fascinent par leur mélange de cynisme et de candeur, de lucidité ricanante et de crédulité enfantine. Ersatz flamboyant de Prague et de Bagdad, de Londres et du Caire, Ecorcheville est régie par un "principe d'incertitude" doublé d'une vérité imparable : "S'il existe une chose digne d'être sue, cette chose est forcément cachée." Peuplée d'êtres aussi excentriques que leurs noms (Superbe et Aimé Proquinquor, Alcyon et Bételgeuse, Onagre, Cambouis ou Fille-de-Personne), c'est l'antichambre cotonneuse de l'au-delà. Quiconque se lève à l'aube et se tapit sur les berges du fleuve peut voir les défunts s'embarquer vers leur dernière demeure. Si la mort est omniprésente dans ce livre trépidant et guilleret, elle prend les formes les plus inattendues (églises abandonnées comme des squelettes, machines à suicides mitraillant les volontaires pour 10 euros, pluies de mouches crevées criblant les murs), et reste une fatalité distrayante. D'une grande malice, Georges-Olivier Châteaureynaud chatouille les questions métaphysiques pour écouter le rire qui en sourd. Un peu comme l'incroyable personnage de Faunet, un satyre qui met ses pieds de bouc dans le plat et bouscule toutes les âmes d'Ecorcheville sur son passage. Y aura-t-il quelqu'un pour offrir ce livre à Jean-Pierre Jeunet ou à Tim Burton ? " Marine Landrot, Télérama. Cont

10/2017

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Littérature Italienne

Jeudi, le jour du barbier

De la déchéance à la renaissance, le récit de l'acteur italien Stefano Dionisi transforme son séjour mouvementé au sein des établissements psychiatriques italiens en une création littéraire d'une sincérité désarmante, empreinte de lucidité, d'empathie et de finesse d'esprit. En proie à une violente crise psychotique, un acteur célèbre abandonne un tournage à gros budget pour fuir à travers champs dans la nuit de l'Estrémadure espagnole. On le retrouve à l'aube dans un hameau abandonné, perché sur le toit d'une maison. Ainsi débute l'odyssée de Stefano Dionisi dans l'enfer de la folie. Jeune, beau, intelligent, aime? de tous et de toutes, l'étoile montante du cinéma italien se retrouve, du jour au lendemain, enfermé de force dans un établissement psychiatrique. D'un internement à un autre, l'auteur passe ses journées à bavarder avec ses compagnons d'infortune, à les observer, à les écouter. Avec, comme seules distractions, les cigarettes fumées sans discontinuer, le passage du barbier le jeudi et les visites quotidiennes de sa mère. Jamais de son père. De temps a autre, Dionisi tente un retour vers la vie professionnelle pour reintégrer le milieu, oh combien cruel, du cinéma. Dans le rôle du personnel soignant : le Prof, avec son maudit sourire, ses assistants Dévoreur et Talon Aiguille. Dans le rôle des patients, outre Stefano : le Furieux, et sa puce dans le cerveau ; Jean le Baptiste, qui fixe le plafond ou lit les Evangiles ; le Comte, un aristocrate dragueur, violent et alcoolique ; le Pilote, torturé par les victimes civiles de ses raids nocturnes en Irak ; le Taulard, enfin, un trafiquant de drogue qui a réussi à échapper à la prison. Autant de protagonistes hauts en couleur et profondement humains, soigne?s par psychotropes, psychothe?rapie, e?lectrochocs et thérapie de groupe. Sans oublier Tchouf tchouf, fige? jour apre?s jour devant une fene?tre herme?tiquement close dans l'attente anxieuse "d'un train qui est toujours en retard".

04/2022

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Autres philosophes

Elie Halévy philosophe. Tome 1, Le moment Platon - La théorie platonicienne des sciences

Ce cinquième opus des Ouvres complètes d'Elie Halévy comprend l'ensemble des écrits que le penseur consacra, très jeune, à la philosophie platonicienne. Un livre unique traverse ces premières études, La Théorie platonicienne des sciences de 1896, conçu et décidé en toute liberté, véritable prouesse de savoir et d'analyse. Ces écrits philosophiques, assortis de la correspondance en partie inédite qui chemine à leur côté, présentent non seulement la cohérence d'une oeuvre singulière de philosophie grecque, mais aussi une unité de temps puisqu'ils épousent cinq années seulement, 1892-1896, d'une jeunesse philosophique. Elie Halévy ne reviendra plus par la suite à cette recherche sur Platon et sa philosophie bien qu'il ait songé, pour qui "a étudié Platon, d'écrire une histoire du Platonisme" . L'histoire déjà ! vers laquelle il se dirigera quelques années plus tard, au tournant du siècle avec l'affaire Dreyfus, sans rien renier de la philosophie, transformant l'héritage d'un temps singulier en une base critique essentielle à la pensée historique. S'il devint l' "historien philosophe" que l'on connaît avec L'Ere des tyrannies (volume II) et l'Histoire du socialisme européen (volume III), affrontant les béances de l'histoire la plus actuelle, il le doit incontestablement à ce "moment Platon" qu'il s'est offert à l'aube de sa vie d'adulte et à une fidélité maintenue à l'étude comme à la pensée de la philosophie. En témoignent d'autres ensembles d'écrits philosophiques, à paraître dans la série des Ouvres complètes, mais aussi la fondation en 1892 de la Revue de métaphysique et de morale et sa direction jusqu'à sa mort en 1937, de concert avec l'ami de toujours, Xavier Léon. Expérience d'écriture, d'amitié et de bonheur, le "moment Platon" méritait d'ouvrir cette sous-série des Ouvres complètes consacrée à "Elie Halévy philosophe" .

04/2022

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Historique

Jules Matrat Tome 1

Le destin brisé d'un jeune poilu traumatisé par la guerre de 14-18 C'est dans la région paisible de la Haute-Loire que la guerre vient chercher Jules Matrat un beau jour d'août 1914 La guerre ce jeune homme n'y connait rien Il n'a pas envie de la faire comme il n'a pas envie de laisser Rose qu'il s'apprête à épouser Mais il faut bien quitter la campagne pour se battre contre les Allemands dans les tranchées boueuses et humides C'est là que Jules fera la rencontre de Louis Agnin autre jeune appelé venu des Alpes Tous deux paysans ils vont se lier d'amitié et rêver un instant d'ailleurs en évoquant leurs terres les travaux des champs et leurs fiancées ... Quand Louis est abattu et que la guerre prend fin il est temps pour Jules comme pour les milliers de mutilés de regagner leur foyer Rose est là les parents de Jules aussi Ils attendent leur fils pour recommencer à vivre Mais que reste-t-il de l'homme qu'ils ont connu après quatre années meurtrières Jules ne parvient pas à oublier les canons et les cris et encore moins à raconter l'horreur Hanté par des souvenirs traumatiques il s'isole L'incompréhension de ses proches fera bientôt place aux reproches... Adapté du roman éponyme de Charles Exbrayat publié aux éditions Albin Michel ce premier tome d'une trilogie conçue comme "le récit de la vie quotidienne" raconte le destin brisé d'un jeune poilu hanté par les images d'une guerre qualifiée de "boucherie" Cette oeuvre émouvante soulève la douloureuse question des survivants sans oublier les disparus considérés comme les seuls héros de la guerre réellement morts pour leur patrie A l'aube des nouveaux conflits armés en ce début de XXIe siècle Serge Fino dépeint avec un réalisme déconcertant la détresse d'un homme et les conséquences sur les générations futures de tels massacres s'affirmant du même coup comme un auteur majeur du 9e art

06/2024

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Ouvrages généraux

Brouillards de peines et de désirs. Fait d'affects, 1

Affects, émotions ou passions forment quelque chose comme nos indéfectibles milieux de vie : des atmosphères en mouvement. C'est l'air que nous respirons, que nous traversons, qui nous traverse de ses turbulences. Ainsi marchons-nous dans l'affect, de jour comme de nuit. L'aube même de la littérature européenne ne fut d'abord que parole donnée à l'affect : lorsque Homère commença l'Iliade sur la nécessité de chanter une émotion de colère. On y voyait Achille, accablé par la mort de son ami, pris dans un " noir nuage de douleur ", s'allongeant alors dans la cendre et la poussière, comme pour se fondre dans le brouillard de peine qui venait juste de l'envahir. Ce livre est une traversée ou, plutôt, un vagabondage dans la multiplicité des " faits d'affects ". Dans leurs théories, pour lesquelles il aura fallu convoquer de l'anthropologie et de la phénoménologie, de la psychanalyse et de l'esthétique... Il y fallait aussi des images (de Caravage et Friedrich à Rodin et Lucio Fontana) puisque les affects s'y " précipitent " souvent. Non moins que des poèmes (de Novalis et Leopardi à Marina Tsvétaïeva et Henri Michaux) qui savent en rephraser l'intensité, et des chroniques (de Saint-Simon et Marcel Proust à Clarice Lispector) qui savent en raconter le devenir. Enfin il y fallait des gestes puisque nos peines et nos désirs s'expriment sans fin dans nos corps, nos visages ou nos mains par exemple. Affects, émotions, passions : forces ou faiblesses ? Spinoza, Nietzsche et Freud — qui osa écrire que " l'état émotif est toujours justifié " — en ont établi la puissance en dépit de l'impouvoir même où nous nous trouvons lorsque nous sommes émus. Mais de quel genre de puissance s'agit-il ? Comment se déploie-t-elle ? Où situer sa fécondité ? Quelles transformations produit-elle dans l'économie de nos sens (sensibilité) comme dans l'organisation même du sens (signifiance) ?

02/2023

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Provence-Alpes-Côte d'Azur

Marseille, Un jour sans faim ! 25 heures d'explorations culinaires pour croquer toute la ville

Embarquez pour une balade culinaire exceptionnelle dans la cité phocéenne. Des marchés de Noailles aux stands des pêcheurs du Vieux-Port, des restaurants étoilés aux bouis-bouis des calanques, des camions pizza aux confiseries historiques, parcourez la ville en 24 h, jusqu'à plus faim. Et comme c'est Marseille, en bonus, une 25e heure pour les gourmands qui n'en n'ont jamais assez. 4h : Nourrir la ville avant l'aube 5h : Entre terre et mer au petit matin 6h : Le réveil 7h : Se poser au café 8h : Il est frais mon poisson, il est frais ! 9h : Déambuler dans la ville la bouche ouverte 10h : Quand le petit creux matinal se fait sentir 11h : L'appétit se met en route 12h : Une cuisine pas comme les autres 13h : Le déjeuner, c'est du sérieux 14h : Le repas continue ! 15h : On se cultive à l'heure de la sieste 16h : Le grand goûter 17h : Le goûter se prolonge ! 18h : Préparer l'apéro 19h : En plein coeur de l'apéro ! 20h : De l'importance du dîner 21h : Pizza time ! 22h : Deux salles, deux ambiances 23h : Le shaker s'agite 00h : Lecture(s) avant de fermer les yeux 1h : Faim de nuit 2h : Petites combines avec fourchette 3h : Rêves en sauce 25h : Toutes les bonnes choses ont une faim (ou pas) Un livre unique, atypique, riche et joyeux : - 50 recettes iconiques ou plus modernes, (re)testées par des gourmands et réécrites par une cheffe. - 400 adresses qui vont vous mettre en appétit ! - Des reportages sur les lieux culinaires emblématiques et les portaits de ceux qui ont fait, font, et feront la food à Marseille. Ezéchiel Zérah, ex-rédacteur en chef des pages gastronomie de l'Express, est un amoureux de Marseille, nouvelle capitale gastronomique. Adresses, recettes, chefs, anecdotes... Il sait déjà ce qu'il faudra manger demain et nous livre ici le meilleur de sa ville.

11/2023

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Critique littéraire

Une "Action poétique". De 1950 à aujourd'hui, l'anthologie, précédée d'une présentation historique

Emanation, à l'origine, d'un groupe fondé à Marseille en 1950, Action Poétique est sans contexte l'une des deux ou trois revues incontournables, pour qui cherche à comprendre l'évolution de la poésie contemporaine. La réflexion qui s'y développe depuis près d'un demi-siècle, les œuvres qui sont nées dans sa mouvance directe ou indirecte, la personnalité enfin de ses principaux responsables, regroupés à partir de 1958 autour d'Henri Deluy - Jacques Roubaud, Paul Louis Rossi, Franck Venaille, Lionel Ray, Emmanuel Hocquard, Liliane Giraudon, Olivier Cadiot, pour ne citer qu'eux - ont en effet infléchi en profondeur les formes, les pratiques et la conception même de l'écriture poétique, dans notre pays. Pascal boulanger propose en ouverture le récit détaillé de cette longue aventure collective, en la replaçant dans son contexte historique et culturel. Cette partie introductive (première synthèse jamais tentée sur le sujet) représente un apport important à l'histoire littéraire récente, éclairant au passage nombre d'enjeux ignorés ou mal perçus de la création contemporaine. Mais ce livre se présente avant tout comme une anthologie du vaste champ poétique couvert par la revue, durant sa longue existence. On y trouvera en effet les textes les plus significatifs publiés par Action Poétique, de son n°1 (1958) à n°150 (1998). Ce parcours anthologique met nécessairement l'accent sur le cercle de ses animateurs, tout en accordant une large place aux nombreux poètes accueillis par la revue, au fil des années, dans la diversité des styles et des générations. Il illustre également l'étonnant travail de traduction et de relecture du passé poétique qui constitue l'un de ses apports majeurs - des sonnets baroques au renga japonais, du grand chant des troubadours à celui des chamans indiens, des objectivistes américains aux futuristes russes... Plus de 150 auteurs - français et étrangers - sont ainsi regroupés dans ce volume, dessinant la carte mentale d'un nouveau continent poétique, à l'aube du prochain millénaire.

07/1998

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Sociologie

Une pluralité audible ? Mondes de musique en contact

Une fête rassemblant réfugiés et militants basques à Saint-Etienne de Baïgorri. Un film mettant en scène un conflit autour du son dans un quartier multiculturel de New York. Des dramaturges et producteurs musicaux faisant entendre les voix de descendants d'immigrés en Allemagne... Dans cet ouvrage, la musique et les phénomènes sonores sont une entrée pour questionner la complexité des sociétés contemporaines. A partir d'enquêtes de terrain, d'archives et de commentaires d'oeuvres musicales, cinématographiques et théâtrales, ce livre pose la question de l'entente, dans tous les sens du terme. Entendre la musique ou le "bruit" des autres, les entendre comme des sonorités familières ou étrangères. Se faire entendre (ou pas) dans les divers espaces et lieux d'une ville ou sur une scène artistique. Entendre les autres pour les comprendre et pour inventer parfois de nouveaux récits et versions de cette pluralité du monde. Au fil des pages, on explore Rio de Janeiro, Istanbul, ou encore Lausanne dans sa pluralité sonore, génératrice de liens, mais aussi de malentendus, voire de conflits. A travers l'étude de répertoires (comme les chansons kaneka de Nouméa), la description d'événements (tels que des moments de musique dans le camp de réfugiés de la Linière), et surtout l'exploration de territoires (comme la ville de Trinidad), on voit se dessiner des mondes communs et des lignes de démarcation entre soi et les autres. Avec les contributions de : Marié Abe, Talia Bachir-Loopuyt, Emilie Da Lage, Anne Damon-Guillot, Stéphanie Geneix-Rabault, Aurélie Helmlinger, Laura Jouve-Villard, Denis Laborde, Gesa zur Nieden, Anthony Pecqueux, Béatrice Ramaut-Chevassus, Monika Salzbrunn.

10/2019

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Religion

Besançon et Saint-Claude

Un territoire de quelque 1600 kilomètres-carrés, abstraction faite de la ville et des vingt-six « grandes paroisses » qui constituaient la « Terre de Saint-Claude », tel se présentait autrefois l'immense diocèse de Besançon. En étendue à quoi le comparer parmi ceux qui divisaient le royaume de France ? Au vrai, il en allait différemment du point de vue paroissial, tant la densité de ce pays comtois restait faible. Par la suite, les correctifs qu'ont provoqués les rectifications de frontières du côté suisse, la création des trois départements : Doubs, Haute-Saône et Jura avec pour ces derniers des limites réajustées, enfin le transfert du Territoire de Belfort dans la pastorale de l'archevêché depuis le traité de Francfort en ont modifié l'image traditionnelle. La transformation essentielle ce fut sans nul doute le démembrement de l'ancienne circonscription ecclésiastique et la création, définitive en 1823, d'un nouveau diocèse couvrant l'actuel département du Jura. Cette particularité n'a pas manqué de susciter des problèmes à chacun de ceux qui voulaient se conformer à l'esprit d'une collection où l'on entend mettre l'accent sur l'histoire contemporaine. C'est pourquoi, les rédacteurs se sont efforcé d'unir dans un même récit les faits ayant précédé le XIXe siècle, de séparer ensuite les événements propres aux deux diocèses. D'où la présentation inhabituelle de ce volume. D'autres difficultés ont surgi en cours de route : les abandons auxquels il a fallu remédier sans que les successeurs puissent bénéficier toujours des travaux commencés. Délicat, très délicat certes aura donc été le rassemblement d'une documentation homogène. Par ses recherches critiques poursuivies pendant de longues années, le R.P. de Vregille s'était déjà préoccupé des origines chrétiennes de ce pays jurassien qui est le sien ; ses études personnelles l'ayant mené jusqu'en plein XIIe siècle, tout le désignait comme le présentateur des temps anciens, qu'au surplus un jeune érudit, M. Gérard Moyse, venait de renouveler dans une thèse d'Ecole des Chartes. J'ai pu, pour ma part, recevoir les conseils de M. Roland Fiétier et de M. René Locatelli : le premier, auteur, entre autres choses, d'une thèse monumentale sur la société bisontine allant du début du XIIIe siècle jusqu'au milieu du XIVe, où se trouve consacrée au clergé près de la moitié de son exposé ; le second - et c'est tout dire - est le médiéviste spécialisé dans les questions religieuses. Ajouterais-je aussi des travaux d'étudiants qui ont largement déblayé des fonds mal connus de nos vieux érudits ? Moins favorisé, M. Jean Courtieu, si tôt quitté le XVIe siècle, pour lequel il ne pouvait que s'appuyer sur l'œuvre monumentale de Lucien Febvre, a dû se livrer à des investigations dans le dépôt qu'il dirige. M. le chanoine Etienne Ledeur, ancien supérieur du Grand Séminaire de Besançon, servi par ses enquêtes, les souvenirs qu'il a pu ramasser, aidé aussi par une thèse d'Etat qui a fait époque, celle de M. l'abbé Huot-Pleuroux, enfin par sa connaissance d'un jeune clergé qu'il avait lui-même formé, n'a pas failli à une tâche que des circonstances douloureuses ont malheureusement assombrie. Mais l'obstacle le plus dur à franchir aura été celui qu'avec persévérance, bénéficiant fort heureusement de concours bénévoles, M. l'abbé Pierre Lacroix aura affronté pour le diocèse de Saint-Claude ; par suite d'une bibliographie indigente, il aura fallu procéder à des dépouillements dans les archives publiques, diocésaines et privées. Si quelques-uns se plaignent de la place qui lui a été allouée par rapport à celle acceptée par son confrère, malgré la disparité des deux diocèses, qu'ils se souviennent de ce mot (que je cite de mémoire) d'un théologien fameux: « Je n'ai pas eu le temps de faire court »… Grâce à ce collaborateur diligent, un point de départ aura été donné dans des recherches historiques un peu trop négligées au sud de notre Franche-Comté. Au terme de cet avant-propos, qu'il me soit permis d'insister sur deux originalités de nos deux diocèses. Dès le haut Moyen-âge, la terre jurassienne fut un foyer exceptionnel de monachisme. Cet élan ne s'est, pour ainsi dire, jamais ralenti, tant du moins que les âmes éprises de solitudes claustrales se tournèrent vers l'une des branches de la grande famille bénédictine. Que de monastères, que de prieurés, que de maisons se sont développés au milieu de nos déserts, sur nos montagnes, dans nos étroites vallées, au centre de nos plateaux et de nos clairières, toutes isolées par de vastes étendues forestières, que l'on gravisse les pentes du Jura ou que l'on gagne les rives de la Saône et les eaux stagnantes du pays bressan ! N'est-ce pas ici que s'affirma saint Colomban, que le Bernon d'avant Cluny a groupé ses premiers disciples ? Les ordres réguliers postérieurs, s'étant tourné vers l'apostolat des villes, n'ont pas connu, sauf exception, le même essor magnifique. Peut-être bien la nature physique du pays et la rareté de ses cités le prédisposaient-elles moins aux besoins du temps qui commence avec le XIIIe siècle. Phénomène inverse en quelque sorte, sur lequel nous aimerions attirer l'attention. Dans une région touchée comme ailleurs par la vague de déchristianisation ou, si l'on préfère, d'indifférentisme, les paroisses rurales changent de visage : elles éprouvent le besoin de se regrouper, tandis que dans les villes cl autres paroisses apparaissent, plus nécessaires que jamais. Le mouvement s'accélère depuis la fin de la dernière guerre. A ne considérer que les chiffres bruts, peu de changements dans l'ensemble de la population : 907 000 habitants en 1954 pour les trois départements du Doubs, de Haute-Saône et du Jura; au recensement de 1975, 732 000. Mais la répartition n'est plus la même. Comment comparer les 78 000 âmes de Besançon avec les 129 000 - encore accrues par des banlieues-dortoirs qui ne cessent de grandir ? Et que dire de la « nébuleuse montbéliardaise », à cheval sur trois départements et devenue la plus grosse agglomération de l'archidiocèse: 183 000 au lieu de 113 000 ? Les villes plus petites : Vesoul, Dole, Lons-le-Saunier et, dans leurs montagnes, Saint-Claude et Pontarlier subissent au ralenti une évolution analogue. Que d'interrogations posées par un pareil devenir dans le domaine religieux qui est le nôtre !

01/1977

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Histoire internationale

Comprendre l'histoire politique du Congo-Brazzaville (1958-2020)

Ce texte est né d'une obstination à entrer dans la lecture des événements qui ont émaillé l'histoire politique du Congo-Brazzaville, depuis l'adoption de la Délibération 112-58 qui portait création de la République du Congo, le 28 novembre 1958. Malgré les promesses liées à cette création qui fut un tournant historique, cet Etat institutionnalisé à la décolonisation n'a pas permis aux différentes composantes des populations du Moyen-Congo de le faire leur, suite aux conséquences dues à un double malentendu : - A partir de la Loi Cadre-Defferre de 1956, qui définissait la personnalité politique des territoires d'AEF, d'AOF et de Madagascar et leur accordait une certaine autonomie, et surtout la Constitution du 04 Octobre 1958 qui instituait la Communauté, les élites de ces territoires, et notamment la République du Congo, projetaient d'atteindre un certain statut, l'indépendance, alors que pour la puissance coloniale, il s'agissait d'un simple transfert de certaines compétences consistant à leur concéder les "signes extérieurs" de l'indépendance, tout en bridant par les accords de coopération toute possibilité de détermination des termes du développement économique et industriel. Ainsi, la première République, sous la présidence de l'abbé Fulbert Youlou, en fera les frais avec le projet du barrage du Kouilou. - Bien que le gouverneur Deriau, entérinant au nom de la France ladite Délibération 112-58, déclarait qu'"... il vous appartient en conséquence de définir la structure que vous entendez donner à vos nouvelles institutions quant à la composition, au mode de désignation et aux compétences des pouvoirs législatif et exécutif...", les élites congolaises, au lieu d'une invention démocratique qui devait prendre en compte la réalité de "la diversité des populations du Moyen-Congo" constitutives de ce nouvel Etat, s'étaient contentées de l'Etat unitaire, la République une et indivisible héritée du jacobinisme français. Dès lors, le Congo va vivre les limites de son action politique. Au fil de ces six premières décennies de sa vie commencée le 28 novembre 1958, il va ruiner toutes ses chances de se présenter et de se promouvoir comme un pays, compte tenu de l'incapacité politique des élites de reconnaître et d'assumer la vérité historique, c'est-à-dire l'incompatibilité entre le système de l'Etat jacobin et la diversité des populations congolaises proclamée dans l'acte de naissance dudit Etat. L'Etat, une institution qui a la prétention de garantir à la fois l'unité et la permanence de ce corps politique en constitution, doit s'inscrire dans un projet politique qui l'identifie et lui donne sens puisque, dans le contexte des indépendances, il était censé ouvrir à une configuration politique nouvelle ; laquelle demeure une invention démocratique, qui doit se concevoir à partir de l'exploration de voies politiques nouvelles qui vont dans le sens d'une décentralisation, d'une régionalisation, ou encore d'un fédéralisme à assumer, pour dépasser les limites politiques du jacobinisme ; un système politique qui, dans le contexte analysé de cette histoire politique, est favorable à la dictature d'un parti unique.

01/2021

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Littérature française

Le lys dans la vallee

Le Lys dans la vallée est un des romans des Etudes de moeurs d'Honoré de Balzac paru en volume en 1836, s'insérant, dans l'édition Furne de 1844, dans le deuxième livre Scènes de la vie de campagne de sa grande fresque intitulée La Comédie humaine. Evoquant principalement le château de Saché et ses alentours, en Indre-et-Loire, dont Balzac s'inspire fortement, ce roman, écrit en partie à Issoudun et à Vienne (Autriche), a été publié pour les deux premières parties (Les Deux Enfances et Les Premières Amours) de novembre à décembre 1835 dans la Revue de Paris. Puis, en raison d'un différend avec l'éditeur François Buloz, la publication fut interrompue. Le livre, dans sa version complète, paraît en 1836 chez Werdet. Une édition bibliophilique de 1. 250 exemplaires, chez Paul Hartmann en 1947, est enrichie d'illustrations de Berthold Mahn. Genèse du roman L'écriture du Lys dans la vallée s'est échelonnée sur plusieurs années. Dans une première ébauche, qui remonte à 18231 et que l'auteur abandonnera momentanément, Blanche de Mortsauf (surnommée Henriette par Félix de Vandenesse) apparaît sous les traits de Mina, femme dévouée à la souffrance. C'est ce portrait-là qu'il a développé et enrichi après avoir lu Volupté de Sainte-Beuve, ce qui excita la hargne contre lui de ce dernier. Conscient que son roman n'était pas sans défauts, Balzac en dit d'ailleurs : "Ce roman est mauvais et je vais le réécrire". Le Lys dans la vallée se présente comme une réplique de Volupté, en mieux2. Balzac ne se priva pas d'attaques (parfois injustes, comme le fait observer André Maurois) contre le roman de Sainte-Beuve car, même imparfait et reconnu ennuyeux par de nombreux lecteurs actuels, Volupté fournit le coeur du Lys dans la vallée, roman d'initiation sentimentale qui devint un mythe littéraire que d'autres écrivains se sont approprié, comme Gustave Flaubert avec L'Education sentimentale, Marcel Proust avec Un amour de Swann ou André Gide avec La Porte étroite. Résumé Le Lys dans la vallée est l'histoire de l'amour intense et platonique entre Félix de Vandenesse, cadet d'une famille aristocratique, et la comtesse Henriette de Mortsauf, vertueuse épouse du comte de Mortsauf, homme sombre et violent. Félix de Vandenesse (à l'instar de Balzac) raconte son enfance malheureuse où il se sentit mal-aimé, voire haï, et sa rencontre avec une "céleste créature" qui devient pour lui une mère de substitution et une amante inaccessible, beaucoup plus pure et intraitable que l'était madame de Berny, l'inspiratrice et amante d'Honoré de Balzac, pour lequel elle éprouvait un amour quasi maternel. Pieuse parfois à l'excès, elle a pour confesseur l'excellent abbé François Birotteau auquel on reproche son "manque de force apostolique3" . Après plusieurs années de relation chaste, Félix rencontre Lady Dudley à Paris, où ses activités auprès du roi lui ouvrent les salons. C'est une aristocrate anglaise qui lui fait découvrir les joies et les passions charnelles. Henriette vient à apprendre leur relation et se met à dépérir, jusqu'à en mourir. Dès lors, Félix quitte Lady Dudley...

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Sciences historiques

L'esprit des sourds. Volume 1, Les signes de l'Antiquité aux premières institutions : le choc des représentations

Cette édition papier, en couleur, du premier volume couvrant l’histoire des signes de l’Antiquité au début du 19e siècle. Le langage est indissociable de l’humanité et la langue des signes est indissociable des sourds. Ce livre conte comment ils surmontèrent les représentations qui s’opposèrent à leur reconnaissance, forgeant leur liberté et leur culture silencieuse. Selon une statistique d’origine inconnue, mais reprise par tous les auteurs, 95% des sourds naissent dans des familles qui entendent. Ainsi, en majorité, les sourds remplacent l’absence d’ancêtres sourds par une histoire à laquelle ils sont très attachés. Sa principale origine remonte à Ferdinand Berthier (1803-1886) qui redécouvre l’abbé de l’Epée et en fait une légende sourde, un mythe fondateur qui ne sera plus oublié jusqu’à nos jours. Il faudra attendre le vingtième siècle pour que soit redécouverte la géniale intuition d’Auguste Bébian (1789-1839) qui, avant même l’invention de la linguistique, découvre la possibilité d’écrire les signes. Longtemps, les signes n’ont pas eu de forme écrite et n’ont guère laissé de traces. Il faudra la vulgarisation de la vidéo pour conserver des témoignages dont les futurs historiens feront leur miel. C’est pourquoi la principale trace de l’histoire des sourds est celle de leur éducabilité et de leur instruction, mais elle ne s’y limite pas. Parcourir l’histoire des sourds, c’est croiser et recroiser bien d’autres histoires : celles des idées, de la philosophie, de l’éducation, de la médecine, des sciences sanitaires et sociales, des techniques, de la politique, de la presse… L’histoire des sourds c’est aussi, et d’abord, l’histoire de la gestualité, des signes et leur lente reconnaissance. D’après sa thèse en Linguistique soutenue en 1999, à l’université René Descartes, Paris V, Yves Bernard nous invite à le suivre sur les chemins qu’il ouvre à travers l’immense forêt des autres histoires. Non pas un parcours chronologique, mais des tracés thématiques qui, souvent, se rencontrent et nous conduisent à travers l’Antiquité, les débuts de l’éducation en Espagne, en Angleterre et en France, le siècle des Lumières, la Révolution française, les méthodes en Europe et aux États-Unis, les destinées sociales et les utopies… jusqu’aux thématiques silencieuses du XIXe siècle. Le langage est indissociable de l’humanité et la langue des signes est indissociable des sourds. Il importe peu que la langue soit parlée, sifflée ou signée. Ce livre retrace l’histoire de la gestualité et des signes, la lente progression vers l’éducation et la citoyenneté qui ont formé, au fil du temps, l’esprit des sourds. Ce tome 1 (livre papier) couvre l’histoire silencieuse de l’Antiquité aux premiers temps des grandes institutions de sourds-muets, jusqu’en 1829, situant les cadres des futurs combats identitaires des sourds. Les conceptions des grands philosophes y sont abordées : Socrate et Platon, saint Jérôme et saint Augustin, Montaigne, Locke, Descartes, Condillac, Rousseau, Diderot, etc... (le DVD comporte le livre intégral.)

01/2019

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Religion

L'Eglise a-t-elle trahi ?

Les articles publiés par Jean Fourastié pour alerter l'opinion sur l'actuelle situation de l'Eglise (Figaro du 24 avril au 6 juillet 1973) ont recueilli un flot d'approbations chaleureuses, ils ont suscité aussi des réactions auxquelles, l'auteur a d'ailleurs fait écho avec beaucoup de fair play (Figaro du 25 septembre). En réponse à son appel aux théologiens, l'abbé Laurentin a exprimé lui-même ses réserves sur l'article du 18 septembre où Jean Fourastié résumait l'opinion de lecteurs qui poussaient loin la suspicion contre les responsables de l'Eglise. Le sociologue et le théologien ne se connaissaient pas. Marcel Gabilly les a réunis devant le magnétophone du Figaro, le 29 octobre 1973. Leur dialogue, centré sur le rite, le dogme et la politique, a été publié les 21, 27 novembre et 5 décembre 1973 - Il a été complété aux Editions Beauchesne, le 13 novembre. R. Laurentin, qui avait établi l'ordre des questions, a intégré les éléments du dialogue, que les deux auteurs ont révisé en janvier 1974. Traversons-nous aujourd'hui une crise sans précédent ? Ou bien sommes-nous à la veille d'un sursaut et d'une renaissance ? C'est autour de cette question que tourne ce dialogue auquel nous avons gardé le titre provocant du Figaro : L'Eglise a-t-elle trahi ? Sans émousser le tranchant de son diagnostic et de son pronostic, Jean Fourastié manifeste plus clairement ici son ouverture aux évolutions nécessaires et à un oecuménisme compris au sens le plus large du mot. Il révèle avec une nouvelle netteté les aspects positifs de sa pensée : une occasion favorable s'offre aujourd'hui à l'Eglise. Il importe qu'elle la saisisse, à défaut de quoi de sombres perspectives s'ouvriraient pour elle et pour le monde. Ce dialogue ouvre de vastes horizons, touchant des problèmes majeurs : rites et doctrine, mystère et intelligibilité, foi et science, mystique et politique, Dieu et l'homme. Il manifeste mieux l'unité de ces aspects corrélatifs que certaines polémiques tendraient à dissocier aujourd'hui. Le ou doit laisser place au et, pour parler le langage mis à la mode par l'ordinateur. Les deux interlocuteurs ne se sont pas dérobés à la question personnelle qu'ils se sont posée réciproquement : "Pour vous, qui est Dieu ? " Ils évoquent les hypothèses sur lesquelles débouche l'avenir. Jean Fourastié a été pendant près de vingt ans conseiller économique au Commissariat général du Plan et, de 1951 à 1965, président de la Commission de la main-d'oeuvre du Plan. Il est professeur de Sciences économiques au Conservatoire national des Arts et Métiers et à l'Ecole pratique des Hautes Etudes. Il a créé le cours de Prospective de l'Institut d'Etudes politiques de Paris. Il a été élu en 1968 à l'Académie des Sciences morales et politiques. Dès 1949, deux ouvrages, La civilisation de 1995 et Le grand espoir du XXe siècle, traduits en dix langues étrangères et constamment réédités depuis, l'ont rendu célèbre dans le monde entier. Ses oeuvres récentes : Essais de

01/1974

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Histoire de France

D-Day & Bataille de Normandie : 100 jours pour la liberté

Le 6 juin 1944 scelle à jamais le destin de la Normandie. Avec le Débarquement des Alliés sur les plages de la Manche et du Calvados, l'opération Overlord amorce la libération de l'Europe soumise au totalitarisme du IIIe Reich. Le Débarquement en Normandie reste l'opération combinée la plus audacieuse de la Seconde Guerre mondiale, car durant quatre années d'occupation, Hitler a mobilisé des moyens considérables pour bâtir le Mur de l'Atlantique. Sur 2 500 km, de la Norvège à la frontière franco-espagnole, 15 000 bunkers constituent une barrière défensive réputée infranchissable. Pour-tant, le Mur de l'Atlantique, inachevé en juin 1944, possède des failles. Malgré son gigantisme, il résiste quelques heures seulement, incapable de repousser l'Armada qui déferle sur les plages normandes à l'aube du 6 juin. Les Alliés ont préparé le Débarquement en intégrant une in ? nité de détails pour maîtriser l'effet de surprise et le rapport de forces. L'e ? ort de guerre des pays engagés a permis d'obtenir cette supériorité navale et aérienne indispensable à la réussite du D-Day. Mais le Débarque-ment mobilise aussi une intelligence stratégique et technologique engageant le renseignement et le génie. L'opération Fortitude parvient à duper l'état-major allemand, et le port artificiel d'Arromanches, lui aussi construit dans le secret, reste à ce jour un modèle d'ingéniosité. Le D-Day est décisif, mais il n'est que la première phase de l'o ? ensive. Si la scène ? nale du Jour le plus long, où l'on voit Robert Mitchum allumer son cigare sur la plage, suggère que le succès est acquis, il n'en est rien. La Bataille de Normandie, qui se prolongera pendant 100 jours, ne fait que commencer. Dans cet ouvrage Frédéric Patard retrace méthodiquement la chronologie du Jour-J et la dif ? culté de concrétiser l'o ? ensive jusqu'à son dénouement avec la fermeture de la poche de Chambois. Il apporte aussi de nombreux éclairages sur la stratégie, la sale guerre, les bombardements des villes normandes, les ? gures emblématiques et les héros du quotidien, sans oublier la reconstruction d'une région dé? nitivement marquée par l'Histoire.

05/2019

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Policiers

Les fils de Judas

Le 17 novembre 1465 au Liban, le grand Ma-Eddin fonde une secte religieuse qui réunit Musulmans et Chrétiens. Persécuté par les Ottomans, trahi par un de ses premiers disciples, Judasich, fils de Judas, il doit fuir. La parole du prophète s'enfonce alors dans la nuit. Veillée par quelques élus qui se transmettent son secret au fil des années, elle sera dissimulée pendant quatre siècles, dans l'attente de temps plus propices à sa révélation. Le moment est venu. Paris, 1865: au milieu de la nuit, alors que la ville disparaît sous un violent orage, le chimiste Callebrand travaille dans le silence de son laboratoire; seule la lumière rougeoyante du fourneau retient son attention. Ce soir, au cours de cette nuit d'apocalypse, il va enfin trouver la formule qu'il cherche depuis maintenant près de vingt ans. Oui, c'est bien cela: le secret de la malléabilité à froid des métaux. Quelques semaines plus tard, Raymond de Mahédin, dernier descendant du grand Ma-Eddin, revient d'un mystérieux voyage au Liban. A la tombée du soir, il emprunte le chemin malfamé de la chaussée de Clignancourt et se dirige discrètement vers une maison isolée située de l'autre côté des buttes Montmartre. Alors qu'il marche dans l'obscurité, Sir Archibald, l'accoste vivement et le provoque en duel. Il faudra attendre l'aube pour régler ce différend. Raymond a un rendez-vous auquel il ne peut se soustraire; s'il le souhaite, l'Anglais peut l'accompagner... Mais les héritiers de l'apôtre maudit, les fils de Judas, sont toujours là. Le dénouement approche. Au sommet de son art, Ponson du Terrail emporte ici ses personnages dans un tourbillon d'aventures étourdissantes, prodigieuses, pleines de rebondissements, rocambolesques pour tout dire. Les fils de Judas paraissent en 1867 en deux tomes (Un conte des mille et une nuits et Lamour fatal ) chez Edmond Dentu. Considérés par Claude Mesplède dans son Dictionnaire des littératures policières comme le ," chef d'oeuvre incontestable " de Ponson du Terrail, Les fils de Judas n'avaient pas été republiés depuis 1874.

03/2013

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Littérature étrangère

Du navire d'argent

Valery Larbaud a été le premier grand " passeur " en France de la littérature d'Amérique latine. Mais il s'est employé aussi à faire connaître la littérature française en Argentine. En 1923, il accepte une proposition de La Nacion, le quotidien de Buenos Aires. Pendant trois ans, il envoie au journal un article mensuel sur la littérature française. Vingt-trois en tout, rédigés directement en espagnol. " Tout ce que j'avais écrit en espagnol jusqu'à ce moment-là, dit-il en s'excusant, c'était quelques lettres amicales ou d'affaires, et quelques billets doux. " Il a repris certaines de ses chroniques dans le recueil intitulé Ce vice impuni, la lecture : domaine français. Pour La Nacion, il ne prétend pas exercer la fonction de critique, mais plutôt celle d'informateur qui va initier à la littérature française des lecteurs se situant à tous les degrés de culture. Il dresse un plan de campagne presque militaire, en faisant défiler des recueils d'histoire littéraire, puis des articles sur la poésie contemporaine, et d'autres sur les précurseurs. Enfin, " quatrième et dernier corps d'armée (Réserve, Garde Royale, Bataillon Sacré) : une série de huit chroniques sur d'anciens poètes : XVe, XVIe, XVIIe siècle. " Il n'oublie pas de lancer, comme " une vague d'assaut irrésistible ", ce qu'il appelle " la brigade des amazones ". Il met à sa tête Louise Labbé, la Belle Cordière, et " la grande Deshoulières ", la poétesse élégiaque du XVIIe siècle, que ses contemporains appelaient la Dixième Muse, et dont il cite, avec de vifs éloges, un rondeau intitulé Entre deux draps. Ainsi, ces articles destinés au public d'un quotidien étranger traitent parfois d'auteurs qu'en France même, de rares érudits sont seuls à connaître. Larbaud a eu l'intention de publier en livre, à Buenos Aires, l'ensemble des articles de La Nacion. Il avait trouvé un titre : Desde la Nave de Plata. Le Navire d Argent, ce n'est sans doute pas sans intention. C'était le titre d'une revue fondée par Adrienne Monnier. Et le Navire d'argent transportait dans ses cales, jusqu'aux rives du Rio de la Plata, la littérature française.

10/2003

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Religion

Rennes

Si l'actuel diocèse de Rennes trouve son unité administrative avec le Concordat de 1801, il puise ses forces et son originalité dans une géographie antérieure et complexe : celle des trois diocèses d'Ancien Régime : Rennes, Saint-Malo et Dol, un moment métropole religieuse de la Bretagne. D'un inconvénient manifeste qui résulte des chevauchements institutionnels, l'équipe des jeunes historiens attachés à cette étude a su tirer avantage en passant du cadre strict de la circonscription ecclésiastique à celui de la « région » interdiocésaine. A cette « région » comprise dans ses diversités de tempéraments, de traditions religieuses, de folklore, d'options idéologiques, ils ont appliqué les techniques les plus modernes, notamment en sociologie et en ethnologie, pour lui restituer son âme éternelle et changeante. Bretagne éternelle qu'on a fini par identifier avec traditionalisme religieux et conservatisme. De fait, sur la longue durée, elle accuse volontiers un retard quasi-constant par rapport aux grands événements de l'histoire religieuse de la France. Elle se sépare encore d'elle par la faiblesse de l'implantation des églises romanes en raison d'un lent essor économique, par une fidélité « romaine » que ne vient pas perturber le Concordat de 1516, jamais appliqué en Bretagne. Mais Bretagne changeante qui surprend par l'accélération soudaine, quand l'événement l'atteint. Tantôt dramatisé dans la fureur des Guerres de Religion ou dans la crise révolutionnaire, tantôt amplifié clans la ferveur de la piété tridentine, à son apogée au XIXe siècle. Bretagne caricaturée, enfin, dans la complaisance à opposer les « Blancs » aux « Bleus ». Ce ne sera point la moindre surprise que de découvrir une Ille-et-Vilaine qui, de 1789 à 1960, s'éprend d'un christianisme fervent, mais républicain, pendant qu'ailleurs les autorités ecclésiastiques jugent les « Blancs » insoumis et pas plus pieux que les autres. On pressent déjà l'accueil de La Mennais et des abbés démocrates qui inaugurent les tensions des années 1960 entre une société « cléricale » et celle des laïcs formés par les Organismes d'Action Catholique, pépinières de militants syndicalistes ; deux sociétés, qui, sur des rythmes différents, n'en attestent pas moins une seule fidélité dans l'annonce de la Bonne Nouvelle.

01/1979

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Esotérisme

La flûte enchantée. Un opéra maçonnique ou initiatique ?

Le 14 décembre 1784, à presque 29 ans, W. Mozart est soumis aux questions rituelles préalables à l'initiation : Quels sont les devoirs d'un Homme envers lui-même ? Envers l'Humanité ? Envers Dieu ? Mozart mettra son génie au service de ce questionnement philosophique : quoi de mieux que la musique pour aller chercher les réponses au tréfonds de l'âme humaine ? Un do... un mi... un fa... et la valse des notes sur la partition s'accélère. Dans un déferlement musical, Mozart nous livre sa vision et sa vérité. La Flûte enchantée n'a cessé d'éveiller la curiosité, les interrogations ; c'est que l'opéra épouse les traits de la cérémonie d'initiation maçonnique pratiquée dans les loges du XVIIIe siècle. Mille huit-cents ans après Jean le Baptiste, Mozart plonge le spectateur dans la musique comme pour un nouveau baptême. A Vienne ou sur les rives du Jourdain, les deux hommes tentent de restaurer la pureté de l'âme humaine. Seuil symbolique, La Flûte enchantée marque le crépuscule d'une vie empreinte de "vices" et l'aube d'une existence guidée par la vertu. La Flûte Enchantée est le dernier opéra que Mozart composa avant de décéder le 5 décembre 1791. Considéré à tort comme son oeuvre propre, cet opéra est en fait, le fruit de la collaboration entre des hommes aux origines diverses réunis dans ce que Saint-Foix appelle "La Firme Schikaneder". La Flûte Enchantée est un opéra multiple au vu de la pluralité des inspirations et des thématiques abordées. Cette oeuvre, imprégnée des idées maçonniques contenues dans le livret et dans les choix de mise en scène, a pour vocation de proposer une méthode initiatique. Cependant de nombreux auteurs sombrent dans l'excès d'interprétation, ou travestissent le message originel de Mozart. Le compositeur Salzbourgeois se sert de l'opéra comme d'un moyen de diffuser des idéaux universels véhiculés par la Franc-Maçonnerie Autrichienne dont il était membre. Tant par la méthode collaborative utilisée tout au long de sa réalisation que par les thèmes abordés, La Flûte Enchantée livre à son public un travail philosophique achevé qui vibre et résonne sur tout l'art lyrique.

12/2019

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Philosophie

D'un ton guerrier en philosophie. Habermas, Derrida & Co

Autrefois, Kant s'était étonné dans un opuscule " d'un ton grand seigneur adopté naguère en philosophie ". En 1983. Jacques Derrida s'en était inspiré pour publier D'un ton apocalyptique adopté naguère en philosophie. Nous étions alors à l'aube d'une guerre de quinze ans qui déchira l'Europe philosophique à la fin du siècle dernier. Il était question, à travers le brutal conflit qui opposait Jurgen Habermas et Jacques Derrida, de déconstruction et de reconstruction de la raison, de l'héritage de l'Aufklarung et même du destin de la philosophie, sur une ligne de front dessinée entre l'époque de Hegel et celle de Nietzsche. puis légèrement retouchée à celle de Husserl, Heidegger et Adorno. Cela se passait entre Francfort et Paris, mais Derrida avait déjà été engagé dans d'autres guerres dessinant une géographie plus complexe. A Paris même, où Michel Foucault et Pierre Bourdieu l'avaient accusé d'être trop conventionnel et pas assez politique, ce qui remet sérieusement en cause la représentation d'une French theory censée être née au Quartier latin vers 1968 avant de s'exporter comme pensée tout uniment " post-moderne ". Entre Paris et la Californie, où John R Searle l'avait attaqué pour mécompréhension de la révolution dans la théorie du langage née à Oxford sous les auspices de John Austin, ce qui éclaire différemment les relations entre philosophies dites " analytique " et " continentale ". En Amérique enfin, entre divers départements de philosophie et de littérature, ce qui permet de découvrir, grâce à des médiateurs comme Richard Norte. une réception de son oeuvre plus contrastée qu'il n'y paraît. Les belligérants se sont cependant réconciliés au point de devenir amis, en sorte que l'on peut méditer ces deux propos : " Philosopher c'est aussi douter du sens de la philosophie " (Habermas) ; " Un philosophe est toujours quelqu'un pour qui la philosophie n'est pas donnée " (Derrida). A l'aune de telles convictions convergentes. il était peut-être inutile de faire un drame d'un désaccord. Mais c'est ainsi : une affaire exemplaire de guerre et de paix en philosophie offre une occasion de revenir sur son histoire, ses territoires et les manières de la pratiquer.

01/2011

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BD tout public

Les fils de Guillaume Tome 3 : La guerre fratricide

La puissance de Robert comte des Normands était si dépréciée aux yeux de tous qu'il était difficile de trouver quelqu'un qui voulût faire pour lui quoi que ce soit qu'on a coutume de faire, en toute nation, en faveur du prince d'une région. En effet, la bonté du coeur et le désintéressement total des biens terrestres, qui en lui croissaient ensemble, avaient donné ce résultat chez lui. C'est pourquoi, presque tous les grands parmi les Normands, aussitôt l'arrivée du roi, méprisant le comte leur seigneur et trahissant la foi qu'ils lui devaient, coururent vers l'or et l'argent du roi et lui livrèrent leurs villes (Eadmer). Le roi en effet, ayant quitté la Normandie, parce qu'il n'avait pu la soumettre toute entière comme nous l'avons dit plus haut, retourna en Angleterre pour revenir, muni d'une assez grosse somme, soumettre le reste. Dans la collecte de cette somme, il n'y eut chez les collecteurs aucun respect de la pitié ou de la miséricorde, mais une cruelle et sauvage exaction s'exerça sur tous, comme nous l'attestaient ceux qui en venaient. La misère était donc visible... Près de deux cents prêtres, s'étant assemblés, revêtus de l'aube et de l'étole sacerdotale, vinrent, pieds nus, trouver le roi en son palais, l'implorant d'une seule voix d'avoir pitié d'eux. Mais lui, nullement ému de commisération devant leurs prières, ni daignant même leur accorder par honnêteté une quelconque réponse, ordonna de les chasser promptement de sa vue comme des hommes dépourvus de toute religion (Eadmer). Pourtant, le roi Henry ne réussit pas cette insigne conquête sans effusion de sang, mais il perdit beaucoup de ses plus chers associés. Parmi eux se trouvaient là, Roger de Gloucester, soldat aguerri, frappé à la tête par un tir d'arbalète au siège de Falaise et Robert Fitz-Haymon qui reçut un coup sur la tempe avec une pierre lancée et, perdant ses facultés, survécut un temps considérable, presque à l'état d'idiot... On raconte qu'ils furent bien punis, parce que, pour le libérer, le roi Henry avait brûlé la ville de Bayeux, y compris l'église principale (Guillaume de Malmesbury).

04/2017

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Histoire internationale

1064, Barbastro. Guerre sainte et djihâd en Espagne

Barbastro est à l'Espagne médiévale ce qu'est la bataille de Poitiers à l'histoire de France : un fait d'armes - une défaite non décisive de troupes musulmanes - qui, au fil des siècles, fut sublimé par un récit national en une date majeure des Croisades et de la Reconquête. Au printemps 1064, une armée de guerriers franchit les Pyrénées, animés, a-t-on dit, par le désir d'en découdre avec l'Autre, à savoir le musulman. Celui-ci a mérité d'être puni puisque, non seulement hérétique, il vient d'occire le souverain aragonais avec lequel plusieurs lignages nobiliaires d'outre-monts ont tissé des liens d'amitié. Les cavaliers fondent sur une petite cité musulmane de la vallée de l'Ebre appelée Barbastro, qu'ils enlèvent avant de la perdre à nouveau l'année suivante. Il ne s'agit plus d'entreprises individuelles et d'une portée limitée, mais d'une expédition de plusieurs milliers d'hommes venus du nord et rejoints par des guerriers normands d'Italie et des contingents catalans. Ces troupes se seraient mobilisées à l'appel du pape : pour nombre d'historiens c'est ici, au pied des Pyrénées, que serait née la " Croisade ". Sans doute quelques puissants, sous l'influence d'abbés ou d'évêques, se sentent-ils porteurs d'une mission chrétienne, mais quelques décennies plus tôt encore, des comtes s'étaient entendus avec des Arabes pour attaquer Compostelle, le haut-lieu de la chrétienté hispanique ; quant aux habitants qui peuplent les campagnes ou les bourgades naissantes, ils n'ont qu'une maigre idée de l'Islam et des musulmans. C'est tout autant l'envie de combattre, de vaincre et de conquérir et le désir de s'emparer d'un butin qui animent les combattants. A la manière de Georges Duby dans Le Dimanche de Bouvines, les auteurs déploient toute la richesse de l'histoire événementielle, tant cette bataille sert de révélateur des structures, des cultures et des sensibilités. Bien que peu éclairé par les sources, qu'elles soient arabes ou latines, l'épisode de Barbastro fut gravé dans les mentalités pour devenir, à la manière de Bouvines, " un lieu de mémoire ".

04/2018

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Beaux arts

Capturing the British Landscape. Alfred Augustus Glendening (1840–1921)

This book presents the life and work of the Victorian landscape painter Alfred Augustus Glendening (1840-1921). With beautiful illustrations of his pictures, showing a timeless countryside, it explores Glendening's rapid rise from railway clerk to acclaimed artist. Whilst critics often reviewed his exhibited works, very little has been written about the artist himself. Here, new and extensive research removes layers of mystery and misinformation about his life, family and career, accurately placing him in the midst of the British art world during much of the nineteenth and into the twentieth century. Glendening was a man from humble origins, working fulltime as a railway clerk, yet was able to make his London exhibition debut at the age of twenty. This would have been almost impossible before the Victorian era, an extraordinary period when social mobility was a real possibility. Although his paintings show a tranquil and unspoiled landscape, his environment was rapidly being transformed by social, scientific and industrial developments, while advances in transport, photography and other technical discoveries undoubtedly influenced him and his fellow painters. Celebrating his uniquely Victorian story, the book places Glendening within his historical context. Running alongside the main text is a timeline outlining significant landmarks, from political and social events to artistic and technical innovations. Thoroughly researched over many years, the narrative explores why and for whom he painted, his artistic training and inspirations. Painting at Hampton and Greenwich, beside the River Thames, Glendening soon discovered the Welsh hills and became a member of the Bettws-y-Coed Artists' Colony, founded by David Cox. His masterful landscapes also include views of the Scottish Highlands, the Lake District, the Norfolk Broads, the South Downs and the Isle of Wight. The book uncovers new information about the Victorian art world and embraces such aspects as Royal Academy prejudices, the popularity of Glendening's work at home and abroad, especially Australia and America, his use of photography, and the sourcing of his art materials. Family trees are included, and other artistic family members discussed, notably his son and pupil Alfred Illman Glendening (1861-1907). There is a comprehensive list of their exhibited works at the Royal Academy and other major institutions, and details of their paintings in public collections.

10/2022

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BD tout public

So british. L'art de Posy Simmonds

Célèbre au Royaume-Uni depuis les années 70 pour son travail de presse et sa longue collaboration avec le Guardian, quotidien de la classe moyenne progressiste britannique, Posy Simmonds n'a été révélée en France qu'à l'aube du XXIe siècle, avec la publication de son premier roman graphique, Gemma Bovery. Depuis, Tamara Drewe, Literary Life et Cassandra Darke ont paru ici, ainsi qu'une poignée d'albums jeunesse dont Fred, l'histoire d'un chat ordinaire le jour, rock star la nuit, ou le délicieux Chat du boulanger. Le public français ignore encore les deux tiers de l'oeuvre de cette artiste prolifique. Objet d'innombrables articles, de critiques et d'exégèses enthousiastes, le travail graphique de Posy n'avait encore jamais été rassemblé dans une monographie. C'est fait grâce à Paul Gravett, journaliste et critique anglais de bande dessinée, commissaire de nombreuses expositions - dont celle que le PULP Festival 2019 consacre en avril à Posy Simmonds, la première en France de cette importance. Proche de l'auteure, cet érudit du 9e Art réunit dans un ouvrage riche et concis un portrait intime et une étude en profondeur des méthodes de travail très spéciales de celle que la presse de son pays surnomme "la mère du roman graphique anglais" . On y découvre une Posy très drôle, d'une totale liberté de pensée, à la main sûre et à l'oeil acéré, redoutable caricaturiste de son temps, toujours lucide, jamais cruelle, fascinée par les rapports humains et les failles qui divisent sa société, riches contre pauvres, enfants contre parents, villes contre campagne, observatrice inlassable des grandeurs et vicissitudes de notre présent. Une artiste considérable qui s'inscrit dans la lignée des grands dessinateurs humoristes anglo-saxons tels William Hogarth, Osbert Lancaster, Ronald Searle ou Raymond Briggs. Cette promenade en 120 images dans la partie inexplorée de son oeuvre (incluant de très rares oeuvres de jeunesse) entraînera le flâneur français à la découverte de merveilles inconnues comme Les Trois Silencieuses de St Botolph, True Love ou Le Journal de Mrs Weber, qui font se tordre de rire ses contemporains depuis de longues décennies.

04/2019

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Religion

Rennes

Si l'actuel diocèse de Rennes trouve son unité administrative avec le Concordat de 1801, il puise ses forces et son originalité dans une géographie antérieure et complexe : celle des trois diocèses d'Ancien Régime : Rennes, Saint-Malo et Dol, un moment métropole religieuse de la Bretagne. D'un inconvénient manifeste qui résulte des chevauchements institutionnels, l'équipe des jeunes historiens attachés à cette étude a su tirer avantage en passant du cadre strict de la circonscription ecclésiastique à celui de la « région » interdiocésaine. A cette « région » comprise dans ses diversités de tempéraments, de traditions religieuses, de folklore, d'options idéologiques, ils ont appliqué les techniques les plus modernes, notamment en sociologie et en ethnologie, pour lui restituer son âme éternelle et changeante. Bretagne éternelle qu'on a fini par identifier avec traditionalisme religieux et conservatisme. De fait, sur la longue durée, elle accuse volontiers un retard quasi-constant par rapport aux grands événements de l'histoire religieuse de la France. Elle se sépare encore d'elle par la faiblesse de l'implantation des églises romanes en raison d'un lent essor économique, par une fidélité « romaine » que ne vient pas perturber le Concordat de 1516, jamais appliqué en Bretagne. Mais Bretagne changeante qui surprend par l'accélération soudaine, quand l'événement l'atteint. Tantôt dramatisé dans la fureur des Guerres de Religion ou dans la crise révolutionnaire, tantôt amplifié clans la ferveur de la piété tridentine, à son apogée au XIXe siècle. Bretagne caricaturée, enfin, dans la complaisance à opposer les « Blancs » aux « Bleus ». Ce ne sera point la moindre surprise que de découvrir une Ille-et-Vilaine qui, de 1789 à 1960, s'éprend d'un christianisme fervent, mais républicain, pendant qu'ailleurs les autorités ecclésiastiques jugent les « Blancs » insoumis et pas plus pieux que les autres. On pressent déjà l'accueil de La Mennais et des abbés démocrates qui inaugurent les tensions des années 1960 entre une société « cléricale » et celle des laïcs formés par les Organismes d'Action Catholique, pépinières de militants syndicalistes ; deux sociétés, qui, sur des rythmes différents, n'en attestent pas moins une seule fidélité dans l'annonce de la Bonne Nouvelle.

01/1979