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Enfermement

Extraits

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Littérature française

Nous les esclaves des temps modernes

« Pendant mes consultations, j'ai constaté que les souffrances physiques et psychiques étaient le reflet d'un conditionnement, d'un enfermement face à l'existence. Pourquoi sommes-nous pris au piège de nos existences, sans en avoir vraiment conscience ? Parce que nous sommes prisonniers de ces choix de vie erronés qui nous sont imposés par la société ou par nous-même, et auxquels nous consentons par manque de compréhension, par laxisme ou par crainte. Pour transmettre une lueur d'espoir à toutes les personnes qui se sont séparées de leur réalité, j'ai décidé d'écrire ce livre. La vie sur cette terre est un don du ciel, il suffit simplement de faire face à ces expériences de vie et de ne jamais oublier que nous avons un pouvoir immense de réalisation. Osons nous libérer de nos chaînes et allons à la découverte de nos valeurs humaines ! » « Esclaves »... Le mot peut paraître trop fort et effrayant quand il s'agit de désigner notre condition. Et pourtant, après la lecture de l'essai de C. Silvant, le terme sonne terriblement juste. Éducation, alimentation, médias, médecine, économie, consommation : pour chacun de ces sujets évoqués, l'auteur met à jour les règles que l'on nous dicte, nos comportements que l'on formate, les aberrations que l'on nous inflige, nous faisant croire qu'il s'agit là de choses bénéfiques. Cependant, d'autres voies plus épanouissantes – pour l'esprit et le corps humains, pour la communauté – sont possibles, ainsi que l'explique et le prouve C. Silvant dans cet ouvrage qui, de par son caractère iconoclaste et altermondialiste, inspire et insuffle courage.

07/2014

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Spécialités médicales

Arrêtons de marcher sur la tête ! Pour une psychiatrie citoyenne

Le livre de Marie-Noëlle Besançon, On dit qu'ils sont fous, et je vis avec eux (2006), a fait connaître au public l'existence d'un lieu de vie innovant qui met en oeuvre une utopie : celle de sortir ceux que l'on appelle les fous de l'enfermement sans les abandonner à la rue, de les reconnaître comme des humains sans les réduire aux maux dont ils souffrent. La Maison des Sources (installée en coeur de ville à Besançon) constitue à ce titre depuis treize ans une expérience d'alternative psychiatrique extraordinaire. Arrêtons de marcher sur la tête poursuit encore plus loin cette idée. Marie-Noëlle Besançon et Bernard Jolivet tous deux forts d'une longue expérience de la psychiatrie publique, privée et associative, remettent en cause les systèmes anciens pour oser des constructions nouvelles : à la source de leur démarche, la reconnaissance de la pleine citoyenneté des personnes souffrant de troubles psychiques, en pensant une organisation qui allie soins et vie sociale au coeur même de la Cité. Inspiré par l'expérience pionnière de l'association Les Invités au Festin à Besançon, enrichi aussi par d'autres – multiples – en France et en Europe, ce livre formule des propositions innovantes afin qu'advienne une psychiatrie citoyenne. La seule qui puisse redonner du sens aux pratiques des soignants, à la vie des soignés et à celle de leurs familles. Renforcement des droits, de la place et du rôle des usagers ; développement et diversification des structures alternatives à l'hospitalisation ; création d'un mouvement international de psychiatrie citoyenne... Près de neuf ans après leur formulation, les propositions contenues dans cet ouvrage novateur n'ont rien perdu de leur actualité.

03/2019

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Conflit israélo-palestinien

Deux peuples pour un État ?. Relire l'histoire du sionisme. Relire l'histoire du sionisme

La création d'un Etat binational où Israéliens et Palestiniens seraient citoyens du même Etat a jadis été l'aspiration de nombreux intellectuels juifs critiques, de gauche comme de droite. Les prises de position en faveur du binationalisme, d'Ahad Haam dès la fin du xixe siècle à Léon Magnes en passant par Hannah Arendt et beaucoup d'autres, pour qui le désir de créer un Etat juif exclusif sur une terre peuplée en majorité par des Arabes entraînerait un conflit violent et insoluble, se sont révélées tout à fait exactes. Avec l'arrivée aux affaires de l'extrême droite en Israël, les massacres perpétrés par le Hamas et les bombardements de la bande de Gaza, la question d'un Etat binational est devenue une urgence pour toute la région. Lui tourner le dos n'y changera rien. Le binationalisme ne relève pas seulement du voeu pieux, mais aussi de la réalité présente : 7, 5 millions d'Israéliens-juifs dominent, par une politique d'expulsion, de dépla­cement, de répression et d'enfermement, un peuple palestinien-arabe de 7, 5 millions de personnes, dont une grande partie est privée de droits civiques et des libertés politiques élémentaires. Il est évident qu'une telle situa­tion ne pourra pas durer éternellement. Shlomo Sand est un historien israélien, professeur émérite à l'université de Tel-Aviv, et auteur de nombreux livres, dont certains ont suscité de vif débats (Comment le peuple juif fut inventé, Fayard, 2008). Son dernier ouvrage au Seuil, Une race imaginaire. Courte histoire de la judéophobie, a été publié en 2020. Traduit de l'hébreu par Michel Bilis

01/2024

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Ethnologie

Conjugaisons

Je déteste l'enfermement. Je n'ai pourtant pas eu souvent à en souffrir. Ma traversée personnelle du siècle m'a emporté dans les turbulences d'une Histoire qui laissait peu de répit à l'histoire personnelle. Et d'autant moins que rien ne m'incitait à rechercher l'abri des accommodements ou les itinéraires paisibles. Mon choix, celui d'un métier qui mène à la découverte des cultures de la différence, à la connaissance des autres exprimant autrement leur présence au monde et leur appartenance au mouvement historique, m'a fait sortir de l'enclos de ma propre culture. C'est cette conjugaison des engagements auxquels l'événement me conduisait et d'une vie dispersée sur plusieurs continents qui singularise mon trajet, depuis la grande agitation des années 1930 jusqu'à la guerre et à la Résistance dans un maquis de Franche-Comté, jusqu'à la décolonisation et aux ruptures " sur-modernes " accomplies durant les dernières décennies. Elle n'a jamais cessé de me provoquer au renouvellement. Elle m'a tiré hors des routines en entretenant ma passion des rencontres, de l'inattendu, des dépaysements de l'intelligence et de la sensibilité. Elle a surtout éclairé ma façon d'agir et d'être solidaire de ceux qui, ici et ailleurs, refusaient d'abandon à la fatalité. Ce livre allie à la façon les apports de l'autobiographie et la forme des anti-mémoires. Il fait du récit d'une vie la matière d'une réflexion qui donne un sens pour soi et les autres, à un parcours du siècle. C'est ce qui justifie de l'avoir écrit et de le proposer en partage.

01/1997

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Critique littéraire

Le dossier Kerguelen

Ct des grands navigateurs du XVIIIe sicle qui dcouvrirent les lieux enchanteurs de la Nouvelle-Cythre et moururent en hros comme Cook ou La Prouse, Kerguelen est un des oublis de l'aventure maritime franaise l'ge des Lumires. Parti pour dcouvrir enfin le Continent Austral, cet aristocrate breton n'entrevit que des brumes glaces et une terre inhospitalire qui porte aujourd'hui son nom, mais qui le mena du commandement de ses deux expditions en 1771-1772 et 1773-1774 au Conseil de Guerre qui le jugea Brest en 1775 : de la gloire la dchance, il n'y eut que l'espace de quelques mois. Dans Le Dossier Kerguelen, Loc du Rostu prsente et commente des documents indits ou peu connus. D'abord, la rarissime Relation que Kerguelen publia en 1782 de ses deux voyages ; ensuite, les pices du procs de Brest : les mmoires de Kerguelen et de ses adversaires. Sans vouloir porter un jugement sur un procs qui appartient aujourd'hui l'Histoire, mais qui trace de la marine d'Ancien Rgime dans ses aspects les plus vridiques, et parfois les plus crus, un portrait d'une singulire prcision, l'auteur a tent de ranimer le monde du voyage au long cours : univers d'enfermement et de haine, de complaisances et d'hrosme quotidien ; il y a l des intrigues qu'oserait peine imaginer un romancier et que restituent des textes de littrature brute. On a fait suivre l'ouvrage d'un glossaire maritime et d'un index. Il est illustr, et prcd d'une prface du capitaine de vaisseau Yves La Prairie.

01/1992

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Littérature étrangère

Signor Hoffman

Un écrivain guatémaltèque se rend en Italie, invité à évoquer la mémoire de son grand-père, rescapé d'Auschwitz. Là, il découvre que le camp de concentration mussolinien n'est pas le vrai camp mais une copie et se rend compte que tout est mascarade et dénaturation, à commencer par son nom, fallacieusement germanisé en Hoffman. L'univers romanesque bascule dans le vertige, que sous-tend l'humour sardonique du narrateur. Puis le voilà sur le chemin d'une plage du Pacifique ; au milieu d'une mare de requins débités en morceaux, une cage en bambou où s'agite un garçon mongolien et épileptique : là aussi, l'enfermement, la souffrance, et la peine coupable du narrateur. Ou encore sur le haut-plateau guatémaltèque, lorsqu'une enquête l'amène à découvrir une plantation de caféiers qui a survécu à l'exploitation capitaliste et au leurre du commerce équitable : dans l'équilibre naturel retrouvé, les oiseaux sont revenus, et le monde est à nouveau rassurant et beau. Seulement les frontières persistent à l'intérieur d'un même pays - le Guatemala des origines amputé du Belize aux sables blancs - et ses barrières policières. Chacune des nouvelles de ce recueil se déroule en somme entre deux pôles ou deux faces, de Senor Halfon à Signor Hoffman. Dans une tonalité mélancolique, douce-amère, et la sonorité d'un air de jazz entendu un soir, à Harlem, la musique des mots apparaît finalement comme la seule voix d'espérance, avec en écho la dérision d'un chant de déportés, "Oh ghetto mon amour", célébrant tout à la fois la grande misère des hommes et leur folle aptitude à survivre.

03/2015

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Thèmes photo

36. Edition

A l'occasion de son exposition à la Filature, Stephen Dock réalise un travail photographique en immersion dans l'ancienne maison d'arrêt de Mulhouse quelques mois après sa fermeture définitive. Le livre "36" rassemble les trente-six images d'une même pellicule éditées dans l'ordre original de prises de vue. L'ouvrage, contraint en son sein, évoque l'expérience de l'enfermement dans un espace unique, la "promenade individuelle" . En le photographiant compulsivement, l'auteur s'empare de ce lieu et se confronte à ses murs. Né en 1988, Stephen Dock se confronte rapidement au terrain avec un premier sujet au Venezuela en 2008. Sa photographie le conduit successivement au Népal, en Cisjordanie, en Syrie, en Irak, en Irlande du Nord, au Royaume-Uni, au Mali, en République Centrafricaine, au Liban, en Erythrée, ou encore au Cachemire indien. Sa démarche se concentre autour d'une recherche visuelle sur notre aptitude à construire et à évoluer dans un environnement urbain, culturel ou politique. Il est particulièrement attaché aux traces que laissent tous types de fractures, conflits réels ou larvés, de classes ou états de guerre sur nos contemporains. Membre de l'agence VU' de 2012 à 2015, Stephen Dock a été finaliste du Prix Le BAL/ADAGP de la jeune création en 2021, du Prix Louis Roederer des Rencontres d'Arles en 2020 et du Prix Leica Oskar Barnack en 2018. Son travail a été exposé aux Rencontres d'Arles 2020, à la galerie Leica lors de Paris Photo 2018, au festival Visa pour l'image, au Centre National des Arts Plastiques, au festival MAP-Toulouse et à la Bibliothèque Nationale de France.

11/2022

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Sociologie

Une institution dégradante, la prison

Dégrader, c'est condamner la personne à perdre sa dignité. L'enquête exceptionnelle de Corinne Rostaing, fruit de trente années de recherche, notamment dans les prisons de femmes, révèle combien, aujourd'hui en France, la détention, malgré les continuelles améliorations, dégrade. Et cet effet ne se limite pas à la durée de l'incarcération ni aux seules personnes détenues. Assurément, les conditions diffèrent, selon que la personne est incarcérée en maison d'arrêt pour le prévenu (en attente de jugement ou de jugement définitif) ou le condamné à une courte peine, en centre de détention pour les condamnés à des peines plus longues (moins de dix ans généralement) ou en maison centrale pour les condamnés à de longues peines ou nécessitant une surveillance particulière. Mais l'effet de l'enfermement, expérience totale et spécifique, est le même : l'espace limité, l'organisation bureaucratique, la vie artificielle, l'isolement et la promiscuité, l'ennui. L'incarcération provoque une remise en cause de l'identité et constitue une épreuve morale sans équivalent. Face à la mission de retrancher l'individu de la société, que pèse la mission de réinsertion sociale, du point de vue de l'institution et des personnes incarcérées ? Comment les sortants peuvent-ils s'en sortir ? La prison, réduite à un rôle de gardiennage des individus, ressemble davantage, pour les 200 détenus qui en sortent chaque jour, à une voie sans issue qu'à un nouveau point de départ. Cet ouvrage formule la question essentielle : quel sens peut-on donner aujourd'hui à la peine et à la prison dans la société démocratique ?

04/2021

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Histoire régionale

Histoire de l'Alsace Rhénane. Eléments historiques d'une culture commune dans le Rhin supérieur, Edition bilingue français-allemand

Au cours de l'histoire, le Rhin n'a jamais été une frontière culturelle, tant les populations de ses deux rives pratiquaient la même langue, à savoir la langue allemande, qu'il s'agisse d'expression écrite ou orale et tant les artistes, écrivains, architectes, peintres, artisans, commerçants, philosophes, religieux, etc. circulaient sur ces rives, échangeaient et s'enrichissaient mutuellement. Ce livre se propose de donner un aperçu de cette continuité linguistique et culturelle sur près de 2 000 ans au travers de faits et d'oeuvres ou de personnalités très souvent prestigieuses. Mais parler du Rhin supérieur et d'Alsace rhénane ne serait complet sans parler frontière et qui dit frontière, dit barrière et rupture. Les nationalismes des XIXe et XXe siècles installeront un enfermement dans les frontières et feront naître de l'anti-germanisme ici et de la francophobie la Le pont spirituel dont rêvait le poète s'est-il construit depuis ? Le Rhin n'est-il pas devenu une barrière linguistique et une limite de l'inter-compréhension mutuelle ? Le "Nous" du Rhin supérieur n'existe-t-il désormais qu'en intégrant une sorte d'étranger ? Si par le passé la frontière a crée des espaces d'interdictions de faire ou d'assignations à faire, il revient aux nouvelles générations de bousculer des tabous et de rejeter des modèles imposés, d'être résiliente en somme. Il leur revient aujourd'hui et toujours davantage de faire de la frontière un lieu de rencontre et de partage entre institutions politiques et/ou entre populations, un lieu pour aller au-delà, une interface. Le bilinguisme français- allemand n'est-il pas le meilleur outil pour cela ?

05/2023

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Critique

Les écritures confinées. Créer, afficher, diffuser

Qu'a-t-il d'inédit, ce confinement mondial de 2020-21 ? Pas une mise en quarantaine d'individus contaminés comme on a pu en connaître par le passé (les grandes pestes), pas une réclusion volontaire qu'un ermite, un moine ou un artiste choisit pour se couper du monde ou y renoncer, mais une assignation à résidence de la planète pour se protéger d'un virus inconnu. Un confinement portant brutalement atteinte aux libertés individuelles, même dans nos démocraties, et faisant soudain vaciller les évidences de l'ordinaire et de l'infra-ordinaire de nos vies. L'écriture a toujours été une réaction première face aux catastrophes individuelles ou collectives. Or, que nous disent les écritures en confinement, une fois dépassée l'évidence de mettre des mots sur le caractère inouï d'un enfermement forcé ? Comment le confinement a-t-il influencé, voire transformé nos pratiques d'écriture et les représentations qu'on s'en fait ? Quels supports d'écriture ont été mobilisés ? Quels récits personnels ou collectifs se sont écrits ? Ce volume entend faire un premier bilan d'une enquête sur ces questions des écritures confinées et des supports d'écriture. Une approche théorique, sociologique, économique, poétique et générique des écritures confinées, où le point de vue des professionnels du livre croise celui d'écrivains, de philosophes et d'auteurs amateurs. Avec les contributions de : René Audet, Jean-Christophe Boudet, Corentin Boutoux, ­Alessandro Cocorullo, Agathe Cormier, Rossana De Angelis, Oriane Deseilligny, Ciro De Vincenzo, Sylvie Ducas, Anita Franceschi, Sarah Gensburger, Tanguy Habrand, ­Nisrine Ojeil, Vincent Ruiz, Flavia Serio, Marta Severo, Eve Vayssière.

06/2022

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Histoire de la psychologie

Histoire de la psychologie. De Pinel à Damasio, 101 dates clés

Un livre drôle et complet sur l'histoire de la psychologie, à lire aussi bien pour le plaisir que pour s'instruire. Une référence pour les étudiants. Ces références incontournables de l'histoire de la psychologie ont un point commun. Lequel ? - Pour asseoir son pouvoir, Louis XIV provoque le " Grand Renfermement " des fous, ou présumés tels. - Après la Révolution, Philippe Pinel libère les aliénés de leurs chaînes. - Puis il invente le " traitement moral ", ancêtre de la psychothérapie, qui guérit efficacement par la parole. - Sigmund Freud découvre l'inconscient. - Puis la guérison d'Anna O. lui inspire la cure psychanalytique. - Puis son " Interprétation du rêve " représente un immense coup de tonnerre. - Par sa rigueur, la psychologie expérimentale fait oublier les approximations de la psychanalyse. - Les électrochocs ont disparu. Alors ? Le point commun ? Le voici : tous ces lieux communs sont faux. Le panorama que nous vous proposons va vous montrer pourquoi la psycho est beaucoup plus complexe et nuancée. En outre, excusez du peu, vous apprendrez notamment que : - L'auteur de la première loi scientifique en psycho écrivait aussi sur l'anatomie comparée des anges. - La méthode Coué fut plébiscitée jusqu'à la Maison Blanche. - C'est un rêve qui a suscité les recherches sur le sommeil paradoxal. - On a découvert les neuroleptiques par hasard. - Un psychologue de Harvard fut considéré comme une menace majeure pour les Etats-Unis. - On apprivoise un membre fantôme à l'aide d'un coton-tige. - Il existerait 549 perversions.

01/2022

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Fantasy

Le cycle d'Imjin Tome 2 : Notre peuple

Comment survivre aux privations et à l'esclavage sans renier son identité ? La guerre continue, l'ennemi renforce ses positions et Ha-neul et ses compagnons poursuivent leurs aventures entre survie et résistance. Avant l'imminence d'un basculement dans le cours de l'histoire de la péninsule coréenne, "Notre peuple" s'attache à rendre compte de la complexité des relations qui peuvent se lier entre les différents protagonistes de cette fresque. Pour rappel, cette fiction historique plonge ses lecteurs dans une période méconnue de l'histoire asiatique. Les guerres d'Imjin, aussi appelé Bunroku et Keicho au Japon, ont signé le destin funeste de trois Etats qui connurent de profondes altérations à mesure que leurs cicatrices, jamais totalement soignées, se creusaient. Sans en être la cause principale, ce conflit participa à la chute de la dynastie chinoise des Ming et au renfermement progressif du pays du Soleil levant. Pour la Corée, les invasions restent un profond traumatisme que la colonisation japonaise du XXe n'a fait que renforcer. Hélène Casado signe le second volume de sa trilogie "Le Cycle d'Imjin", aboutissement de longues années d'immersion dans l'histoire et les cultures est-asiatiques. Elle s'est longtemps consacrée à des journaux en ligne, initiant pour KoreaOwls les "Portraits d'histoire" puis les "Portraits de diaspora" pour Inside Corea. A nouveau, l'autrice complète son récit d'illustrations, de riches annexes et de cartes.

01/2024

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Musique, danse

Páginas de invierno. sur des poèmes de François Szabó

Cette oeuvre résulte de deux rencontres. Celle de Pierre-Yves Pruvot, baryton, qui avait remarquablement interprété la partie solo de mes Psaumes et qui désirait que j'écrive pour lui une pièce dans la formation des Chansons madécasses de Ravel (baryton, ? ûte, violoncelle et piano) ; et celle de François Szabó, poète français écrivant en espagnol, dont les Páginas de invierno m'ont impressionné. J'ai choisi sept d'entre elles, particulièrement caractéristiques, d'une affectivité sombre, éclairée parfois de quelque lueur, et me semblant quelquefois, dans leur trame et leur déréliction, comme un Winterreise espagnol... L'oeuvre comporte peu de tutti : chaque instrument, tour à tour, ou par deux, fait contrepoint à la voix ; celle-ci, dans une déclamation très accentuée, procède le plus souvent par petits intervalles qui évoluent progressivement dans toute la tessiture du chanteur. Les sept poèmes, brefs, dans des tempos en général modérés et une atmosphère le plus souvent retenue, s'enchaînent. Ils sont introduits par une même successions d'accords simples, au piano, sorte de choral lointain et neigeux... On remarquera aussi le retour de notes répétées et surtout deux éléments mélodiques en arpèges, l'un ascendant, l'autre descendant, qui sont comme une représentation de cet enfermement ou, en tout cas, de cette incertitude qui clôt l'oeuvre : "Quien sabe" ... Jean-Claude Wolff Páginas de invierno est la poésie de l'absence, de l'amour converti en être qui se regarde au-dedans pour chercher la trace effacée de la femme perdue. Femme lointaine avec laquelle les liens d'antan ne sont rien sinon imaginés en pensée, et une question : "Qui sait ? " Ainsi l'espérance et la désespérance, soeurs jalouses, se suivent en un cercle vain. François Szabó

11/2006

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Histoire internationale

Hitler parle à ses généraux. Comptes rendus sténographiques des rapports journaliers au QG du Führer (1942-1945)

À partir de 1942, Hitler décida de faire consigner les débats qu'il avait depuis 1940 avec ses chefs militaires sur les opérations de guerre. Lors de la débâcle de 1945, ces archives furent incinérées, mais une cinquantaine de rapports échappèrent à la destruction. La sélection des moments les plus significatifs aboutit à cet ouvrage étonnant par lequel on entre de plain-pied dans la machinerie nazie. On y découvre les méthodes de commandement de Hitler, l'atmosphère de son QG, l'attitude de son entourage et certains projets, comme celui, à l'approche de la défaite italienne, d'occuper le Vatican et de faire prisonnier le pape. Sans cette source inégalable, il serait impossible de distinguer les responsabilités de Hitler de celles de ses principaux généraux dans la poursuite de la guerre. Ces comptes rendus sont d'autant plus importants qu'on n'a longtemps décrit Hitler en tant que chef de guerre qu'à travers leurs récits. Or on découvre ici un coup d'oil et un instinct de la manouvre, une maîtrise de la littérature et de la théorie militaires. Au passif, on mesure l'étendue de son ignorance des règles d'un état-major, sa défiance envers ses propres généraux, qui finit par empêcher tout débat. Aux erreurs de manouvre s'ajoutent aussi des ingérences tactiques de plus en plus fréquentes, basées sur des souvenirs de la Première Guerre mondiale, d'où des dialogues parfois absurdes. Ces rapports journaliers offrent une image saisissante du déclin de l'Allemagne nazie et de l'enfermement d'Hitler dans son bunker. À côté de la voix de Hitler retentissent celles de ses collaborateurs directs (Keitel, Jodl.) et des pontes du régime (Goering, Himmler.) débattant des moyens d'échapper à l'abîme qu'ils ont eux-mêmes creusé.

06/2013

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Religion

Une famille juive du temps de l'exode

L'exode, juin 1940. Yvonne Dockès n'a pas vingt ans. Avec ses parents, elle quitte les Vosges pour rejoindre Nîmes dans le Sud de la France. Tous trois voyagent deux jours durant dans leur Citroën, atteignent la Haute Loire et s'arrêtent à Saugues. Pour Yvonne et sa famille, cet arrêt dû au hasard, imposé par la débâcle, dure quatre mois, de juin à octobre 1940. Yvonne écrit alors 150 recettes d'une écriture dense et régulière dans un petit carnet. Celui-ci va l'accompagner tout au long de son existence, un repère, un guide. Que s'est-il passé pour qu'Yvonne ait été prise par l'envie d'écrire ? Est-ce pour ne pas oublier, conserver un héritage menacé de disparaître. Fragments de récits d'une famille juive alsacienne, lorraine. Dans l'exil, la mémoire des nourritures familiales reste un ancrage face au désarroi et à la faim. La cuisine, héritage transmis cahin-caha sur plusieurs générations devient matrimoine, une langue mémoire, un grenier à souvenirs pour faire face au chaos du présent. Entre cuisine juive et autres inspirations, nous entrons dans le récit de familles juives ouvertes sur le monde, transportant leur histoire sans dénégation, ni enfermement. Cet ouvrage raconte l'histoire d'une famille juive alsacienne, lorraine patriote qui doit quitter sa région, est soumise aux lois de Vichy et survit en se réfugiant dans un village cévenol. A travers le chaos, la guerre et la Résistance, cet essai transmet un témoignage et un message pour les générations futures. Il traduit les mutations du judaïsme français à travers trois guerres, les déambulations à la suite de la spoliation de biens et du déracinement. La transmission de la mémoire familiale, des rituels et des savoir-faire au féminin contribuent à cette attention à la vie et jouent une large place dans cette destinée familiale.

02/2017

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Sociologie

Le sociographe Hors-série N° 13 : Fernand Deligny, lignes et ricochets

Variée, étrange, protéiforme, obsédante, l'oeuvre de Deligny est un travail, le travail d'une vie. Œuvre écrite tout d'abord, tant Deligny a écrit pendant près de soixante ans, des textes de tous registres : contes, romans, nouvelles, pièces de théâtre, scénarios, articles, essais ou autobiographie. Œuvre visuelle ensuite, parce que le cinéma l'accompagne dans chacune de ses tentatives, et sa réflexion sur l'image s'étoffe au fil des ans. Ouvre graphique ensuite, articulée autour de pratiques qui visent à faire trace, du dessin au tracé des cartes, jusqu'au travail sur les objets dans le quotidien du réseau des Cévennes. Parler d'oeuvre lorsque l'on parle du travail de Deligny, c'est aussi faire signe vers l'oeuvre d'art. La tentative en partage la matérialité, la valeur esthétique et parfois conceptuelle sans jamais s'y résumer. En combinant les outils : la photo, le dessin, le film, la calligraphie, la danse des mots, la musique, la rythmique des phrases et des idées, elle possède à la fois les vertus d'une oeuvre éphémère et d'une oeuvre durable. Elle s'entend autant qu'elle se voit, qu'elle se sent, et possède sa part d'ombre et de mystère, ses évidences et ses incohérences, ses logiques et ses intuitions. Pour Deligny, la tentative est oeuvre d'art, tout autant qu'elle est un "fait politique", et c'est à cette jonction que peut se voir la manière dont son travail est intrinsèquement lié à sa pratique avec les enfants en marge, de l'asile d'Armentières aux collines des Cévennes. Comme cette pratique, cette oeuvre déborde, elle sort du cadre, s'affranchit des limites institutionnelles. Elle se pense au-dehors en même temps qu'elle pointe férocement les limites du dedans de l'institution : clôture idéologique ou enfermement des pratiques.

01/2021

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Littérature érotique et sentim

Histoire merveilleuse et édifiante de godemiché. Et autres histoires

L'abbé Du Laurens est intrigant, trivial, obscène, scandaleux, subversif, spirituel, hilarant, licencieux, libertin, philosophe, écrivain. Absolument. Deux dates : 1719 - 1793. Entre elles deux, la vie de ce personnage captivant, élevé chez les Jésuites, promis à la vie monastique, étudiant doué, esprit vif, amoureux des belles-lettres, écrivain polémiste, dont les ouvrages licencieux le mèneront sur les routes de l'exil. Dénoncé, Du Laurens sera finalement condamné à l'emprisonnement perpétuel. Il en mourra à l'âge de 74 ans, après 26 années d'enfermement, en laissant derrière lui une oeuvre somme toute abondante, parmi laquelle un ouvrage paru en 1763 : L'Arétin moderne. Etrange ouvrage où des histoires se mêlent à des essais sur des sujets aussi divers que les enfants, l'agriculture, les chiens... Quoi qu'il en soit, le fond de l'affaire est une critique à tout va de la religion. Mais les histoires qui parsèment cet ouvrage peuvent être regardées comme de véritables petites nouvelles. C'est pour quoi elles sont là, rassemblées sous cette couverture. Parodiant à souhait certains des plus fameux épisodes de la Bible, elles nous font découvrir un grand auteur. Et bien que le siècle des Lumières nous ait depuis longtemps habitués aux plus beaux esprits, il faudra bien avouer que Du Laurens fait partie des premiers d'entre eux. Ce que ne manqueront de remarquer les frères Goncourt au siècle suivant : Ce Du Laurens (...) a été, dans son siècle, un esprit rare et redoutable. Au bout de ces imaginations ordurières, de ces portraits caricaturaux, derrière cette parade licencieuse, ce rire et cette polissonnerie, il y a une idée armée. Dans ce carnaval de la Bible et de l'Evangile, de l'enfer et du paradis, il y a un pamphlet, un réquisitoire, un manifeste. Dans ce farceur, il y a un parti : la raison du XVIIIe siècle.

10/2016

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Histoire de la philosophie

Rabbi Tsaddoq haCohen de Lublin (1823-1900). La clarté hassidique

Par l'ampleur de son oeuvre Rabbi Tsaddoq est un des penseurs les plus importants de la tradition hassidique. Grand érudit en matière de Talmud et de Cabbale, il cite aussi fréquemment le Maharal de Prague et les maîtres hassidiques qui l'ont précédé, surtout le Baal Chem tov et R. Mordechai Joseph Leiner. Pour R. Tsaddoq, la nuit des hommes ne résulte pas tant de fautes commises que de l'impossibilité de connaître la réalité ultime de ce monde. Grâce à la foi, qui laisse pressentir l'unicité de Dieu comme seule réalité, cette nuit ne s'identifie dès lors pas à un enfermement dans des ténèbres sans issue, même quand la souffrance s'y fait intense. Les paroles de la Torah révèlent comment la vitalité (hiout) de Dieu, au plus profond de soi, permet de se frayer une voie vers Son Unicité. Non pas pour déserter ce monde-ci, mais pour se savoir plus responsable de ce qui s'y passe. Responsabilité qui s'éprouve, pour R. Tsaddoq, par une existence dédiée à l'étude et à la prière, sans quête de son intérêt propre. R. Tsaddoq est l'auteur de nombreux ouvrages. Le plus important , en 6 volumes, s'intitule Les fruits du Juste, c'est de ce livre que Catherine Chalier a traduit ici les plus nombreux extraits. D'autre ouvrages, également représentés on pour titres Eclats de nuit, Justice du Juste ou Mesure pour encourager les repentis. "Dans ce monde-ci, écrit R. Tsaddoq, nous saisissons la réalité du monde-qui-vient, cependant nous ne pouvons pas saisir véritablement ce qu'est ce monde-ci. Cela ne se produira que dans le monde-qui-vient quand nous verrons la Face et ce qui précède tout". ence.

02/2022

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Littérature étrangère

La neige tombait sur les cèdres

Décembre 1954. Au nord-ouest des Etats-Unis, l'île de San Piedro est le théâtre d'une tempête sans précédent : un jeune Américain d'origine japonaise, accusé de meurtre, est traduit devant le tribunal de cette petite communauté de pêcheurs et de fermiers, dont l'existence précaire et étriquée est tout entière contenue dans le blizzard qui va s'abattre sur l'île pendant trois jours. Mais le procès est aussi l'occasion de revivre les souvenirs de la guerre du Pacifique et des camps où furent internés les Nippo-Américains après Pearl Harbor. Le journaliste Ishmael Chambers entame, lui, une longue plongée dans son passé : son premier et son unique amour pour Hatsue - la femme de celui que l'on juge aujourd'hui - la guerre où il a perdu un bras et s'est perdu lui-même. Ce roman de l'enfermement et de la désillusion, mais aussi de la survie et de l'espoir, entremêle les vies parallèles et les échos obsédants pour dire l'incommunicabilité des consciences et le repli sur soi de l'homme solitaire. Tout au long d'un récit savamment éclaté, l'auteur nous convie à une passionnante analyse ; analyse d'un microcosme avec ses passions, ses préjugés, son racisme ordinaire ; analyse d'un procès criminel, où les ambiguïtés de la justice humaine ont aussi insondables que le cœur et l'esprit de ceux qui la rendent, et où les caprices du destin sont à l'image de l'indifférence belle et froide de la nature ; méditation sur la condition humaine qui allie merveilleusement le suspense, la générosité et la compassion. La Neige tombait sur les cèdres a obtenu le prestigieux Pen/Faulkner Award et connaît un énorme succès en Amérique et en Angleterre. Ce livre en cours de traduction dans douze pays saura toucher plus d'un lecteur.

02/2000

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Revues de psychanalyse

Revue Française de Psychanalyse N° 85, septembre 2021 : Cris et chuchotements

Ce thème est inspiré du film éponyme d'Ingmar Bergman. Synopsis : trois soeurs et une servante sont réunies dans le manoir familial. Agnès se meurt d'un cancer de l'utérus. Ses cris de douleur sans nom et ses chuchotements d'agonie figurent la terreur de la souffrance et de la mort. Mourante, Agnès est hantée par l'énigme de leur mère disparue, femme fantasque aux brusques accès mélancoliques. Ses deux soeurs, Karin et Maria sont à son chevet. Karin, la soeur aînée, est traversée par l'envie et la haine de soi et de son sexe qu'elle mutile, en quête d'excitations de survie. Maria, la benjamine, tente de ranimer les chuchotements du désir et du plaisir sexuel, afin de lutter contre l'enfermement mortifère de ce claustrum familial, immergé dans la Suède protestante rigoriste. Anna, la servante de la famille, se dévoue corps et âme pour apaiser l'agonie d'Agnès, au plus près de son corps souffrant. Du père, on ne saura rien. Quant aux autres hommes – mari, médecin, amant ou pasteur –, ils sont fascinés autant que terrifiés face au corps féminin et au-delà, face à la finitude. Le manoir familial, isolé dans la campagne, est tapissé de velours rouge et de draps blancs, telle la métonymie de la matrice ensanglantée d'Agnès. Le thème des trois soeurs rappelle combien sont nombreuses les triades de soeurs dans la mythologie et les oeuvres d'art, à commencer par les figures mythiques des Erinyes, qu'un travail de culture transformera en Bienveillantes. Le film de Bergman en décline une version contemporaine et nous interroge sur les enjeux des complexes sororaux. Comment se tissent-ils ? Comment le féminin se transmet-il de mère en fille, de père en fille, mais aussi de soeur en soeur ?

09/2021

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Récits de voyage

Ulysse ou le voyage intérieur du héros

L'Odyssée est une des plus belles histoires dans la mémoire de l'humanité, une des plus célèbres et des plus anciennes ; une des plus méconnues aussi, comme tout ce qui est trop près de nous. Qui n'a jamais entendu parler de ces poèmes homériques réunis en un tout de plus de 12 000 vers appelé l'Odyssée ? Jean Bouchart d'Orval nous livre ici une magnifique interprétation du livre d'Homère et nous montre que l'Odyssée est notre histoire intérieure, notre histoire spirituelle : c'est un voyage initiatique vers notre Soi intérieur et nous sommes tous Ulysse. L'Odyssée nous concerne tous intimement : ligne après ligne, elle ne parle que de nous. Cette histoire est notre histoire, celle de l'immense nostalgie que nous portons tous au coeur. En chacun d'entre nous, quelque chose pleure, se lamente, parfois hurle. Qui d'entre nous n'a jamais ressenti un enfermement, une étroitesse, une aliénation loin d'un Royaume perdu ? Homère chante l'histoire du retour dans notre Patrie, celle qui a vu notre naissance sur terre, celle qui nous attend fidèlement depuis toujours sans jamais changer d'un iota. C'est l'histoire de nos errements, de nos difficultés, de nos espoirs et désespoirs, mais aussi des aides visibles et invisibles que nous recevons tout au long du voyage. L'Odyssée nous entretient de ce qui est primordial et essentiel, ce sans quoi rien n'a de sens : elle nous parle de Cela qui dépasse les sens et la pensée, Cela qui est au-delà de l'espace et du temps, sans bornes, inconcevable. Dans ce livre magnifique et profond, Jean Bouchart d'Orval nous montre qu'Ithaque est en nous.

06/2021

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Notions

Contre la détestation de l'Homme par l'Homme. Plaidoyer pour la personne humaine

Quelle drôle d'époque qui désespère d'elle-même et des hommes, alors même qu'elle est censée célébrer la jouissance immanente et perpétuelle ! L'homo festivus a la gueule de bois... Les raisons en sont en effet multiples : la préservation de la planète, la volonté de ne pas dévaloriser la femme, la difficulté d'octroyer du temps et de l'argent pour élever des enfants, etc. obligent l'homme moderne à se déconstruire et à se réinventer. L'heure n'est plus à l'insouciance. Ces bonnes intentions ne font cependant pas son bonheur, bien au contraire, nous expose Véronique Bourgninaud : elles engendrent un antihumanisme fondamental et implacable, nourri désormais du transhumanisme, des études de genre et de l'antispécisme en particulier. Avec conviction, l'auteur démontre ainsi que ces nouvelles prétentions à l'amélioration physique et "morale" du genre humain sont des impasses intellectuelles et éthiques. Plus grave, elles ne font qu'accentuer le désespoir des hommes et la détestation de l'homme par lui-même. Comment l'homme contemporain peut-il se libérer de cet enfermement intellectuel et moral qui conduit à la négation de lui-même ? A quelle condition retrouvera-t-il la dignité et le sens du bien, du beau et du juste qu'il n'aurait jamais dû perdre ? Avec intuition et justesse, l'auteur nous livre des clés pour surmonter le vertige du vide qui nous guette et retrouver le sens de la transcendance si intimement liée à l'homme. Un essai lucide et plein d'espérance pour une époque qui meurt de ne plus en avoir. Véronique Bourgninaud est diplômée de l'Ecole supérieure de commerce de Paris et docteur en histoire moderne. Elle a enseigné la bioéthique pendant quatre ans à l'institut de formation Capsud Méditerranée à Toulon. Elle habite désormais Paris où elle travaille dans une fondation médicale et scientifique.

10/2023

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Poésie

Danse-Combat

Anna Serra explore la totalité de son être par l'écriture, se transfigure, approfondit la sensualité du corps-univers, laissant émerger les questions. Le poème Danse-Combat est né d'une lutte à tous niveaux : le corps et sa maladie, le corps et son milieu, le corps au milieu des corps en lutte et le corps repoussant son propre enfermement. Le texte accueille les questions de la poète sur la violence : la refuser ? lui obéir ? la refouler ? la transfigurer ? Danse-Combat est arrivé comme une main vitale pour clarifier l'être. Le poème répond par la danse relancée, nouvelle sous chaque lune et marquée par le mythe du démembrement avant l'arrivée de l'éclat. C'est l'histoire d'Osiris, d'Orphée ou du Christ et l'allusion aux récits initiatiques de descente aux enfers, où peut se trouver la perle, qui arrivent en filigrane de cette danse du verbe sanguin qui se donne à la nature, à son secret de régénération. Inspiré de la pratique des danses guerrières présentes dans la plupart des sociétés humaines, le texte a permis à Anna Serra de creuser cette sagesse propre aux arts du combat. Verbe vital pour faire circuler l'énergie de la révolte. Faire circuler par la danse-combat du verbe. Révolte aux côtés des combats partout dans le monde, s'affirmant dans sa propre maison. Ce poème est l'expérience d'un entrelac aux forces de la nature. Il en fait ressentir la violence comme inhérente au désir qui enracine et fait de celle-ci un cadeau par la maîtrise magique du cri lunaire. Anna Serra n'a pas fait le choix de la poésie et sa vie lui ressemble tant son oeuvre est sa vie.

09/2023

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Théologie

De l'apostasie à la sainteté

Une galerie de portraits. De grandes figures religieuses d'origine judéo-converse, dont la spiritualité et les oeuvres illustrent l'Eglise de Castille des XVe et XVIe siècles : de l'apostat Pablo de Santa María (ancien rabbin puis évêque de Burgos) jusqu'à sainte Thérèse d'Avila et Luis de León. A partir de la fin du xive siècle se multiplient dans les royaumes espagnols les épisodes de conversions de Juifs, le plus souvent forcées. Mais qu'en est-il des conversos qu'inspire une foi chrétienne sincère ? Le proche héritage du milieu juif ne les prédisposait-il pas à développer une conception du christianisme particulière ? N'y aurait-il pas dans l'identité et la religiosité judéo-converses des traits particuliers qui témoigneraient d'une manière de foi du souvenir ? De l'apostat Pablo de Santa María (ancien rabbin puis évêque de Burgos) jusqu'à sainte Thérèse d'Avila et Luis de León, de grandes figures religieuses d'origine judéo-converse ont rédigé des oeuvres abondantes qui témoignent de leurs représentations mentales, aspirations spirituelles et constructions théologiques. Si les sentiments religieux et les élaborations savantes varient inévitablement selon les personnalités et les époques, restent néanmoins au long de la période une certaine cohérence et des réminiscences nostalgiques d'un passé ancestral. Nombre de thèmes ainsi se répètent : la continuité entre l'Ancienne et la Nouvelle Alliance, l'exil, la prison, l'enfermement, en même temps que l'aspiration à une évasion, à une illumination divine. Dans le prolongement de l'Ancien Testament, le chemin du salut continue de passer par la Terre promise et fait retour à Jérusalem, en quoi se confirme la persistance perpétuée d'une foi du souvenir en quelque sorte sublimée.

10/2023

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BD tout public

Elle

Masse, auteur dont l'univers graphique exceptionnel a fait l'admiration de Terry Gilliam ou d' Art Spiegelman, a donné ses meilleures heures à la bande dessinée des années 1970-80, participant à de nombreuses revues telles que Actuel, Charlie hebdo, Hara Kiri, Fluide Glacial, l'Echo des Savanes, Métal Hurlant, A suivre ou Raw, avant de s'éclipser quelques années pour se tourner vers d'autres rives artistiques. Après la réédition de On m'appelle l'avalanche en 2005, L'association publie un nouvel ouvrage de cet auteur devenu si rare. Dans Elle, Masse revient avec un personnage de "bonhomme à béret" qui évolue dans une série de strips au dessin épuré. "Il ne peut l'avoir tuée. Il l'aimait. Trop, peut-être", prévient l'introduction et pourtant, installé sur un fauteuil qui fait office de cellule, le personnage purge bien une peine de prison. Dans sa position de spectateur, plus qu'à l'enfermement, il s'est condamné tout seul à l'attendre, "Elle" , qui ne viendra donc jamais. Ce fauteuil devient alors une lorgnette qui dérègle la réalité où "le dehors du monde est maintenant retourné comme une chaussette, dans le dedans de sa prison comme dans sa tête". Dans cet univers carcéral étrange et dévoyé, ce personnage au langage rudimentaire et laconique, use d'un humour déroutant, se joue du lecteur, et amèrement de lui-même "faire spectacle 6 cases ... toujours pareilles-pas-pareilles", tout comme son maton qui raille "Hahaha ! Absurde-humour-bédé-Masse". Masse aime se jouer de son média et "Elle", dont on ne ne sait si elle est réelle, imaginaire, morte ou vivante, rappellera une certaine "dame assise" et pourra laisser penser que l'on rencontre ici son pendant masculin désabusé et esseulé.

08/2014

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Littérature française

Passionnément... Je t'aime

" Toute petite déjà, je menais une double vie. La vraie vie, je ne la supportais pas. Je la voyais comme une mare de boue dans laquelle on se débat, avec des gens tout autour qui vous tendent la main. Mais ils sont toujours trop loin, même en semblant tout près, même quand ils vous effleurent des doigts. C'est affreux de se noyer quand même, avec quelqu'un qui vous touche et, pire encore peut-être qui vous aime. Bien terrorisée par les faits d'ici-bas, en particulier par l'amour, j'aurais pas survécu si j'avais pas mené une existence parallèle, dans un genre d'au-delà où tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. " Ce livre est l'histoire d'une orpheline qui grandit hantée par la peur de perdre. Entre son frère Hector à qui elle porte une tendresse quasi incestueuse et sa grand-mère, Mamou, qui entretient la légende familiale, elle vit tournée vers le ciel où ses parents disparus incarnent la figure du Grand Amour, celui où l'on meurt main dans la main. C'est décidé : elle n'en vivra pas d'autres. L'héroïne mène une existence d'apparence normale, mais se réfugie dans les livres où elle continue de puiser son dédain pour les petites histoires sentimentales de la réalité. Jusqu'au jour où l'improbable rencontre d'un homme l'arrache à son indifférence et les entraîne tous deux dans une passion au bord de la folie et de la violence. Passionnément... Je t'aime est le roman d'un enfermement, aussi bien psychologique et volontaire que carcéral et subi. Il décrit une existence " hors la vie ", en marge de notre monde. C'est aussi un formidable texte sur le pouvoir à la fois créateur et dévastateur du sentiment amoureux.

06/2000

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Romans historiques

Les Lys pourpres

1538. La cour du roi François Ier est fastueuse. Un mouvement magnifique venu d'Italie, la Renaissance, exalte la beauté dans les arts. Architecture, peinture, sculpture : François est un esthète, un roi bâtisseur. Mais ses décisions politiques sont souvent influencées par sa redoutable et ambitieuse maîtresse, Anne de Pisseleu, duchesse d'Etampes. Arrivée de son Italie natale, la petite duchessina, Catherine de Médicis, a épousé Henri, duc d'Orléans, deuxième fils de François Ier mais la mort prématurée du dauphin la propulse au rang de dauphine. La voici, contre toute attente, appelée à devenir reine de France. Catherine est intelligente, discrète et cultivée. Elle ne tarde pas à conquérir le coeur de son beau-père avec qui elle partage l'amour des arts. Cette affection l'aide à vivre une situation douloureuse, car à peine arrivée dans son pays d'adoption, la jeune Florentine découvre que son époux est fou amoureux d'une femme de vingt ans son aînée, Diane de Poitiers, que hait la duchesse d'Etampes. Leur conflit a des conséquences politiques considérables. Les joutes de l'alcôve se répercutent dans les chancelleries. Aidée d'Oriane de Vaudricourt qu'elle sauve de l'enfermement au couvent, Catherine va s'adapter à cette cour hostile où règnent des clans, sur fond de guerres de religion. Incapable de donner un héritier à la France pendant plusieurs années, la dauphine doit lutter pour se maintenir à une place qui lui est disputée. Souvent en proie au désespoir, jamais au renoncement, sa ténacité, son sens politique, sa patience et son sang-froid l'aideront à surmonter tous les obstacles qui se dressent. Une femme sensible, aimante, pertinente et attachante , installée dans une époque flamboyante qu'elle marquera de son sceau. Une histoire, un destin. Un roman.

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Psychologie, psychanalyse

Psychanalyse des enfants séparés. Etudes cliniques (1952-1986)

"Médecin des hôpitaux, pédiatre, neuropsychiatre, psychanalyste, membre fondateur de l'Ecole freudienne de Paris, Jenny Aubry (1903-1987) fut la première en France à s'intéresser au destin des très jeunes enfants séparés de leurs familles. Dès 1946, elle avait eu conscience de l'effet désastreux de la carence de soins maternels en prenant la direction d'un dépôt de l'Assistance publique - la Fondation Parent de Rosan - où étaient hébergés soixante enfants fort bien traités par des infirmières qui ne s'occupaient que de leur santé et de la propreté des lieux. Privés de parole, d'affect et de désir, ils poussaient des grognements, demeuraient immobiles des heures durant, léchaient les barreaux de leurs lits ou s'arrachaient les cheveux. Jenny Aubry démontra que ces enfants souffraient de problèmes psychiques qui les condamnaient à la délinquance, à l'autisme ou à la folie. Il fallait donc mener avec eux un travail de psychothérapie précoce, seul capable de les sauver de l'enfermement dans le silence et le néant. L'idée était nouvelle et subversive. Elle s'est imposée aujourd'hui dans toutes les institutions hospitalières. En 1963, poursuivant sa lutte en faveur des enfants séparés, Jenny Aubry créa, à l'hôpital des Enfants-Malades, la première consultation de psychanalyse dans un service de pédiatrie. J'ai réuni ici les principales études cliniques réalisées par Jenny Aubry entre 1952 et 1986, et destinées aux praticiens de l'enfance en détresse: psychologues, éducateurs, assistantes sociales, médecins, psychiatres. Rédigées dans un style incisif portées par une souveraine espérance, elles témoignent que pour l'enfant, même atteint des pires blessures de l'âme et du corps, rien n'est jamais joué d'avance". Elisabeth Roudinesco

10/2010

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Littérature étrangère

Blanche et Marie

Très jeune, Blanche Wittinan fut enfermée à l'hôpital de la Salpêtrière, où officiait le professeur Charcot, grand spécialiste de l'hystérie des femmes. C'est Blanche que l'on voit sur un tableau, lascivement effondrée dans les bras d'un assistant, offerte aux regards d'hommes tels que Strindberg, Freud ou Jung. Derrière elle, une brouette, clans laquelle on l'a amenée endormie. Des années plus tard, devenue l'assistante de Marie Curie, Blanche, brûlée par la radioactivité, sera amputée des deux jambes et d'un bras et se retrouvera dans une caisse en bois. Dans ses carnets, Blanche parle de fluide magique, de rapport entre radium, beauté, rayonnement de mort et d'amour. Marie Curie, plongée dans ses recherches, détentrice d'un premier prix Nobel puis d'un second, entame après son veuvage une liaison avec Paul Langevin, mais le scandale national l'oblige à l'exil. Désespérée, elle se confie à Blanche, qu'elle a prise comme assistante. Elle veut l'entendre parler de l'amour que lui vouait Charcot, des réponses que donnait Blanche, du meurtre qu'elle dit avoir commis. Des années de travail n'ont pas réussi à occulter la femme, l'amoureuse. Deux femmes, entre passion et recherche, enfermement et écriture. Devant Blanche et Marie, la porte d'un monde nouveau et énigmatique s'est ouverte, et de ce monde leur parviennent des signaux bleutés et scintillants, indiquant peut-être la voie vers la compréhension totale et scientifique de la nature de l'amour. Utilisant le Livre des questions, les carnets de Blanche, Per Olov Enquist nous conte une histoire d'ascension et de chute. Car si la lente dégradation des corps n'empêche en rien la passion qui dévore, arrive toujours un moment où le dialogue d'un être avec lui-même se fait monologue, quelques secondes, puis silence.

01/2006

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Littérature française

Ma vie précaire

« J’avais enfin quitté la marchande de sommeil, et trouvé pour quelques jours refuge chez un ami d’ami, à Vincennes, non loin de la tour où le marquis de Sade passa quelques années, mais décidément Paris m’était impossible : jamais je ne trouverais un bail, personne ne voudrait louer ne serait-ce qu’un studio à un écrivain sans le sou, et surtout sans fiche de paye – le sésame des temps modernes –, il me fallait repartir, au hasard Balthazar, encore une fois. Je n’étais plus à ça près… J’étais devenue une pierre qui roule – like a rolling stone ! Dans les rues de Vincennes enténébrées, casque sur les oreilles, je chantais à tue-tête la chanson de Dylan ; le marquis de Sade était loin, et je n’étais pas Justine, hélas, juste un vague ersatz de la Nadja de Breton : une âme errante. »   Forcée de quitter son domicile parisien, Élise, double littéraire de l’auteur, se débarrasse de tout ce qu’elle possède, y compris de ses livres. Affranchie du matériel, elle vit au jour le jour, s’en remettant à ses désirs, à sa curiosité d’esprit, et à la bonté d’étrangers. Chaque décision devient une épreuve, où l’heureux dénouement le dispute au tragique. D’une bicoque à Saint-Nazaire à une plage guyanaise, d’une marchande de sommeil à un flic-écrivain, d’amitiés solides en relations virtuelles, d’étreintes tarifées aux blessures amoureuses, de nuits à la belle étoile à l’enfermement dans un cloître : Élise va et vient, bousculée par le hasard, débordée par ses choix, chahutée par ses rencontres. Voici un livre écrit sur le fil, comme un numéro d’équilibriste – un fil tendu par l’urgence, la nécessité, et un goût certain du risque –, qui rend compte magnifiquement de la fragilité de l’existence.

04/2012