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Simon Spruyt

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Théâtre

Petites pièces pour dire le monde. Tome 2, Le choeur noir ; Le rapport des enfants sur l'état du monde ; Le Ministère des intérieurs

Coro Nero / Le choeur noir : Par devoir de mémoire, des adolescents se penchent sur l'horreur des camps nazis. Non pas à travers le prisme de l'Histoire avec un grand H, trop abstraite, mais par le biais des destins individuels de jeunes de leur âge et de leurs parents, traités comme du bétail et privés des droits les plus élémentaires. Le rapport des enfants sur l'état du monde : Quand les enfants se mettent à parler du monde qui les entoure, les adultes en prennent pour leur compte. Lucildée, Mélibée, Alcidias, Siméon et leurs compagnons mettent pourtant tous leurs espoirs dans ce rapport en espérant qu'il en sera fait bon usage. Le Ministère des intérieurs : "Quand on pense avec ses pieds, on a du jus de chaussette dans la tête." Le ton est donné. Les habitants d'un immeuble de banlieue, concierges compris, attendent la visite du Ministre des intérieurs. Pas de quoi pavoiser cependant dans ce bout de territoire où la violence a remplacé le rêve et l'espoir de jours meilleurs.

01/2009

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Littérature étrangère

Les hommes de papier

Wilfred Barclay, écrivain célèbre, alcoolique, en proie au démon de midi, se raconte sans complaisance et nous fait partager l'itinéraire difficile qu'il parcourt afin d'échapper à la poursuite implacable de Rick L Tucker, jeune professeur américain bien décidé à devenir son biographe officiel et l'unique spécialiste de son ouvre. Leurs rapports complexes et destructeurs, teintés de sadomasochisme, les entraînent inéluctablement vers un dénouement inattendu. Tandis qu'une sorte d'osmose s'opère entre les deux protagonistes, un petit nombre de personnages jouent un rôle déterminant dans le déroulement de l'intrigue : Liz, l'ex-épouse toujours présente, Mary Lou la tentatrice, Johnny, un écrivain homosexuel, et Mr Halliday, l'homme invisible, le deus ex machina qui pourrait bien être l'envoyé du destin, sinon le destin lui-même. Avec Les hommes de papier, William Golding a écrit une ouvre puissante et originale, où la satire est souvent féroce, où la dérision tient, plus encore peut-être que dans ses romans précédents, une place de première importance.

12/1986

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Littérature étrangère

Sexe et dépendances

William Collins, agent immobilier à Boston, est adepte des rencontres par Internet. Lassé de cette vie sentimentale dominée par les contacts anonymes, il décide de faire vœu de chasteté. Résolution difficile à tenir, tant les tentations se multiplient pour le détourner de loisirs plus sages comme lire enfin dans son intégralité l'œuvre d'une certaine Simone de Beauvoir... Contacté par Charlotte et Samuel, de nouveaux clients en quête d'un bel appartement en centre-ville, il tente de prendre quelques leçons de bonheur auprès de ce couple qui le fascine. Lorsqu'il commencera à mieux les connaître, la façade ne tardera pas à se lézarder. Dans cette chronique hilarante et touchante de la vie quotidienne d'une Amérique moins sûre d'elle après le 11 septembre, Stephen McCauley utilise astucieusement le thème de l'immobilier comme métaphore du désir de changer de vie. Aussi grand humoriste que fin moraliste, il nous offre une galerie de portraits d'une rare lucidité et nous entraîne une nouvelle fois dans son univers d'une originalité et d'une drôlerie infinies.

08/2006

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Littérature française

La tristesse durera toujours

"Je ne sais rien faire, sinon répéter ce geste de Madame G. Ce geste d'inviter les enfants au restaurant". Voilà sans doute, parmi tant d'autres, le legs le plus précieux de Madame G. au futur père maladroit qu'elle prit sous son aile quelque cinquante ans plus tôt. Tour à tour incarnation d'un désir enfantin, grand-mère élective, discrète bailleuse de fonds ou dépositaire des plus grands secrets, elle fait partie de ces gens qui traversent une existence et en deviennent à jamais les anges gardiens. Pour rendre hommage à celle dont la bibliothèque décida de son existence, Yves Charnet part à la reconquête des lieux de leur mémoire commune - La Charité-sur-Loire, Nevers - et s'embarque dans ce «pèlerinage pour rien» qu'est l'écriture. D'un coin de la mansarde qu'il habite au-dessus du monde, il distille ses pensées d'homme vainqueur et vaincu, fragile et robuste, qui se perd à mesure qu'il se trouve. Ce journal d'un deuil impossible se lit comme un poème. Sur l'origine de l'amour.

01/2013

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Policiers

Ange de la mort

Simone Hollingworth s'est volatilisée, et bientôt c'est le cadavre de son mari que l'on retrouve dans leur cottage. Meurtre ou suicide? Aucun indice à priori. Chargés de l'enquête, l'inspecteur Barnaby et son fidèle adjoint, le sergent Troy, vont avoir fort à faire. Car, dans tous les petits villages où chacun s'épie, les langues se délient plus ou moins vite, et les suspicions, les jalousies ne manquent pas d'ouvrir de fausses pistes. Mais, bientôt, l'affaire se révèle plus compliquée qu'elle ne paraissait avec la découverte d'un nouveau cadavre. Serait-ce le dernier ? Excellent comme nulle autre à mettre en relief les travers et les vices de la société, Caroline Graham nous entraîne dans une enquête pleine de rebondissements et de chausse-trappes. Car, derrière la trompeuse quiétude d'un bourg anglais, niché sous la verdure et les roses, se cachent toutes les turpitudes du monde. A preuve, comme le démontre l'imprévisible dénouement, qu'il peut être dangereux de ne se fier qu'aux apparences...

03/2012

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Histoire de France

A la cure, les coloniaux ! Thermalisme, climatisme et colonisation française 1830-1962

"Contre le poison de l'Afrique, il n'y a qu'un remède : Vichy". Ainsi se prononçait une publicité pour la station thermale de l'Allier en 1924. Ce livre s'appuie sur des archives sur quatre continents pour retracer le lien étroit, pourtant resté largement oublié jusqu'ici, entre colonisation française et thermalisme. En effet, dès le XIXe siècle, sinon avant, le thermalisme est apparu en France comme un moyen d'enrayer les taux de mortalité élevés dans les pays chauds, niais aussi de "ressourcer" les coloniaux, soit par des cures thermales dans des Vichys malgaches, réunionnais, antillais, tunisiens etc, soit en rapatriant les coloniaux vers des villes d'eaux métropolitaines. Cela entraîna un impressionnant système de rapatriements, de permissions, et de congés sanitaires. L'ouvrage conjugue l'histoire de la médecine, des pratiques coloniales, des mentalités, des sciences et de l'administration, et s'intéresse à plusieurs cas d'études : la Guadeloupe (Dolé-les-Bains, la Ravine chaude, notamment), la Réunion (Chaos, Salazie), Madagascar (Antsirabe), la Tunisie (Korbous), ainsi que trois stations métropolitaines : Vals-les-Bains, Encausse-les-Thermes et Vichy.

09/2011

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Littérature française (poches)

Présence des morts

A la veille de subir une grave intervention chirurgicale, l'auteur s'aperçoit qu'il ne sait rien de la mort sinon qu'elle le rendra pareil aux autres morts. Il pense à eux. Déconcerté par les souvenirs qui surgissent, il s'étonne que, dans sa mémoire, les morts qu'il a connus diffèrent tellement les uns des autres. Certains sont totalement oubliés, d'autres sont passés à l'état de gisants, et la mémoire n'a aucune prise sur eux... D'autres sont dissous par la souvenance, ils n'ont plus de contours. D'autres sont pressants comme des fantômes. Comment se conduire envers eux, puisque leurs destins sont si divers ? Comment éviter à la fois de perdre leur souvenir et de le profaner ? Guéri, de retour chez lui, l'auteur aperçoit, à une fenêtre vis-à-vis de la sienne, l'étrange apparition d'une femme cloîtrée. Indique-t-elle une voie au bout de laquelle il serait possible de " faire sa paix avec soi-même et avec les morts " ?

04/2010

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Littérature étrangère

Nansen et Johansen. Un conte d'hiver

Sans le savoir, nous portons tous en naissant le rêve d'une vie aventureuse, de quelque chose de grand, de différent, d'un accomplissement magnifique. Pour certains, le rêve devient une obsession, pour d'autres un cauchemar. Mais pour celui qui garde les yeux rivés sur son but et qui ne renonce pas, le rêve peut se muer en réalité. C'est ce qui se passe pour Hjalmar Johansen. Engagé à bord du "Fram", il devient membre de la grande expédition dirigée par Fritjof Nansen, qui part à la recherche du Pôle Nord. Johansen tombe littéralement dans les bras de la Fortune. Mais les conséquences de sa chance lui seront fatales. À l'instar de la situation géographique du Pôle Nord, l'aspiration de ce rêveur est diffuse, vouée à se briser contre le pragmatisme du conquérant du monde. Entre le surhomme qui veut, à lui seul, conquérir des continents et celui qui voudrait conquérir des cœurs, la différence est là, ils ne peuvent trouver place dans le même sac de couchage. Sinon pour un temps, dans la profondeur de la nuit polaire.

03/2009

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Ethnologie

Un substitut de campagne en Egypte. Journal d'un substitut de procureur égyptien

Ecrit en 1940 par un très grand écrivain, Tewfik El Hakim, ce livre, recueil de ses observations lors d'enquêtes judiciaires à travers l'Egypte, demeure de la plus vivante actualité. Ce sont les mêmes misérables villages, construits avec la même terre brute du limon du Nil, toujours habités par la même population analphabète affamée, usée et décimée par les maladies. Nous retrouvons ces fonctionnaires corrompus qui continuent d'exercer impunément leur inéquitable autorité sur des fellahs traités comme du bétail. Voilà bien "l'éternelle Egypte" ! On a beaucoup parlé, après 1952, dès le début du régime de Nasser, d'une "réforme agraire" et de "la nouvelle condition du fellah". Ce ne furent que belles paroles. La loi de la propriété agraire n'a guère amélioré le sort des pauvres. Cette misère, qui se poursuit à travers les siècles, explique sans doute l'immuabilité de la vie dans la campagne égyptienne. Impitoyable réquisitoire, "Un substitut en Egypte" est, malgré son ton ironique, une terrible dénonciation de la misère humaine.

04/1993

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Policiers

Nickel chrome

Perth, capitale du boom minier en Australie, en pleine ferveur nationale car elle s'apprête à recevoir les championnats du monde de cricket. Une ville où il fait bon vivre, sinon qu'une bande de bikers, aux ramifications mafieuses, sème la terreur. Ces motards provoquent la police, agressent des touristes et lancent des raids racistes et homophobes. Quelques semaines avant les championnats, un joueur est assassiné en plein match. La psychose gagne, et culmine à la suite d'un attentat à la voiture piégée. Une fois encore, le police officer Ange Cattrioni va solliciter l'aide de son vieux complice et amant occasionnel, le très flegmatique Ashe, qui passe des jours tranquilles à espionner ses voisins, un couple de retraités cachant probablement quelque secret de famille. Rod, leur fils, un alcoolique porté à la violence, est amateur de bodybuilding et de motos aux chromes luisants. Depuis un moment, de louches bikers squattent les lieux, et les parents ont disparu. Cette maison serait-elle le foyer des dérèglements de la Western Australia - province qui jamais n'a si bien mérité son nom ?

03/2009

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Littérature française

Mon galurin gris. Petites géographies

J'ai toujours aimé Cendrars, son cosmopolitisme, sa puissance sans falbalas, son Transsibérien et ses Sept Oncles, sa trogne de nègre suisse dont il serait difficile, même à un artiste des Postes, d'effacer l'éternel clope au bec. Ce recueil d'impressions de voyage lui est un modeste hommage, le "galurin gris" dont il se coiffe est celui que Blaise évoque dans un poème du Cœur du Monde consacré à sa malle de cabine. On y "tourne dans la cage des méridiens comme l'écureuil dans la sienne", passant sans transition ni dessein préconçu du détroit de Magellan à la mer Rouge, de la Gironde à Saigon, d'une tombe égyptienne aux ruines de Kaboul, de l'archipel des Açores à La Havane. Alexandrie y voisine avec New York et la Lozère. Aucune cohérence à attendre, donc, sinon peut-être celle-ci : à chacune des escales de cette pérégrination, on a essayé d'exiger quelque exactitude des mots, de façon à ce qu'ils composent comme les fragments d'une géographie, autrement dit d'une écriture scrupuleuse de la terre.

03/1997

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Histoire internationale

L'Europe "absolutiste". Raison et raison d'Etat (1649-1775)

Raison d'Etat et raison : toute l'évolution politique et culturelle de l'Europe aux XVIIe et XVIIIe siècles parait dominée par leur progression à travers le continent. Les contemporains ont été les premiers à l'affirmer, puisqu'ils appartenaient à ces générations pour lesquelles l'idée d'un progrès linéaire de la raison et de l'humanité raisonnante était une sorte d'évidence. Le modèle anglais et le modèle français - l'un et l'autre définis lentement pendant la seconde moitié du XVIIe siècle - ont aussi été les pôles de la réflexion et de l'expérimentation politiques à travers toute l'Europe du XVIIIe siècle. L'historien attentif au devenir des sociétés ne peut manquer d'être frappé par cette continuité : au temps de Frédéric II, Marie-Thérèse, Pombal et Catherine II, sous le couvert de réformes organisées d'en haut et menées bon train, avec un succès inégal, c'est un permanent dialogue qui se découvre où les modèles sociaux, économiques et culturels hérités de la secondemoitié du XVIIe siècle comptent assurément autant - sinon plus - que les inspirations "philosophiques". Robert Mandrou

06/1978

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Beaux arts

Titien

Tiziano Vecellio, qui ne devait pas avoir loin de cent ans lorsqu'il mourut, le 27 août 1576, fut l'un des fleurons sinon le maître de la peinture vénitienne Dolce disait qu'il avait "la formidable grandeur de Michel-Ange, la grâce et le charme de Raphaël et les couleurs de la Nature". Artiste inspiré et néanmoins homme d'affaires, Titien sut, tout au long de sa vie, allier les deux rôles pour vivre librement et de façon exigeante de son art. Peintre de la Sérénissime et de Charles Quint, ami de l'Arétin et de Sansovino, son art souleva l'admiration de ses contemporains les plus illustres. Michel-Ange lui-même, pourtant représentant de l'art du disegno et chef de file de l'école de Rome opposée à celle de Venise, reconnaissait en lui un rival à sa mesure. Ses œuvres, aujourd'hui enfin rassemblées dans leur totalité au sein d'un même ouvrage, méritent que l'on s'y penche sans cesse, sources inépuisables d'enchantement.

10/2000

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Policiers

L'eau qui dort

Un puissant ressort écartait les lames du sécateur et Iris dut y aller de toutes ses forces pour les rapprocher. Les lames tranchèrent le pouce de Kate comme la tige de la rose. Le pouce tomba à terre et un sang d'un rouge éclatant jaillit sur les feuilles vertes. Les hurlements de l'enfant montaient dans l'aigu. Ses yeux roulaient dans leurs orbites et elle fut prise de convulsions. Iris approcha le sécateur de l'index de la petite fille et les lames se refermèrent. Le doigt céda mais un lambeau de peau le retenait encore à la paume. Iris coupa une seconde fois et le doigt tomba. Pour les trois doigts suivants, ce fut plus facile. La main de Kate paraissait si petite quand elle eut terminé. Iris se retourna. Les enfants étaient tétanisés. Iris se redressa et se concentra sur la fillette la plus proche d'elle. Elle s'appelait Madeline. " - Viens ici, Madeline dit-elle calmement [...] Viens, sinon c'est moi qui irai te chercher... "

01/2009

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Littérature française

Reliques

" Aujourd'hui, c'est dit, je prendrai le risque du discontinu sinon du décousu. Nécessité non de poursuivre, mais de commencer. Ce serait ainsi le Livre des commencements. À chaque fois je commencerai par un point de ma vie, un visage, une époque, un jour entre tous, une ère géologique. Ce serait le Livre de mes temps morts, où temps morts doit au s'entendre à la lettre : les strates géologiques (ou archéologiques) dont nos vies communes sont faites. Ils prendront ici la figure lieux, d'atmosphères, de liens d'amitié ou d'amour, mais aussi visages aujourd'hui disparus : mes morts. Le portrait que je fais d'eux est nécessairement partiel et partial. " On entre dans un mort comme dans un moulin ", disait Sartre. Lorsqu'on s'est dépris son passé (qu'il s'est dépris de nous), ce qui est d'ailleurs signe de bonne santé, signe que nous nous donnons tout simplement à nous-même l'autorisation de vivre, il est devant nous comme le mort de Sartre, ouvert à notre liberté, à notre tyrannie

04/2005

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Littérature française

Prise d'otage

Dès le début de ce roman, le lecteur est pris dans une atmosphère de violence et d'énigme. Qu'est-ce qui fait courir Albert Rhone, aventurier douteux, écrivain occasionnel de publications clandestines pornographiques ? Pourquoi est-il lié à des extrémistes révolutionnaires dont les ombres s'agitent sans but réel ? Pourquoi commence-t-il une dérive vers l'Italie où il est de plus en plus "pris" par une mécanique ou un réseau d'influences qui le dépassent jusque dans sa vie la plus physique, sexuelle ? Qu'espère-t-il obtenir sinon l'oubli ? Pourquoi boit-il tant, et de plus en plus, au point de parvenir à une sorte d'hallucination constante ? Réponse haletante dans ce récit, mené à toute allure, avec une volonté de jouissance de chaque détail concret. Marcelin Pleynet romancier ? Oui et très grand, dans la mesure où un grand romancier vous impose d'emblée sa vision, son rythme, ses obsessions, son mystère. On ne peut pas "lâcher" ce livre, on en est la proie. L'otage. Jusqu'au bout.

12/1986

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Romans historiques

Amélie Élie, dite Casque d'Or

Au début du siècle, les journaux parisiens se firent l'écho d'une guerre opposant deux bandes rivales de voyous des quartiers nord-est de la capitale. L'enjeu de ce conflit qui tint tout Paris en haleine : une jeune prostituée de vingt-deux ans, Amélie Elie, surnommée Casque d'Or par les journalistes. L'Hélène des Apaches n'était qu'une fille perdue comme une autre, et ses prétendants de petits souteneurs sans envergure. Mais ils incarnaient la frange maudite, incontrôlable, d'une société avide d'ordre. Effrayants et fascinants, mauvais garçons et filles de mauvaise vie devinrent donc, l'espace de quelques mois, les héros d'une Iliade minuscule. Au cours de ses recherches, Madeleine Leveau-Fernandez a retrouvé le journal d'Amélie Elie, publié par la presse de l'époque, des rapports de police et bien d'autres documents. Ils lui ont inspiré ce roman où, dans une langue savoureuse, elle fait revivre ce fait-divers et la vie de sa célèbre héroïne, loin du personnage de légende immortalisé au cinéma par Simone Signoret.

05/1999

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Littérature française

Les inattendus

" J'erre longtemps dans les couloirs. Le sommeil s'est toujours dérobé sous moi. Je ne m'éteins que trois ou quatre heures par nuit. Maman a toujours dit que j'étais une enfant difficile. Je ne lui laissais pas de répit. Je veille. Ma sœur est partie. Il n'y a plus grand monde chez moi. Je pense que je ne manque à personne. Bien sûr, maman voudrait que je vienne la voir plus souvent. Elle ne comprend pas que, vivant à quelques mètres d'elle, je ne la visite pas. Mais je sais aussi que c'est un soulagement. Avoir des enfants coûte de l'argent. Ma famille n'est pas fortunée. A la maison, je n'ai jamais servi à rien. Je pleurais. J'avais faim. Jamais sommeil. J'ai grandi, appris, quitté l'école. Mais je n'ai jamais été indispensable à mes parents. Sinon, ils viendraient me visiter. Ils ne me laisseraient pas ici, au pavillon des enfants cassés. Je ne vivrais pas à l'hôpital. Je ne sais pas qui abandonne qui. J'hésite. "

01/2007

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Récits de voyage

Italies. Anthologie des voyageurs français aux XVIIIe et XIXe siècles

Du "Grand Tour" au tourisme, de la pérégrination humaniste aux loisirs organisés: deux siècles de découverte et d'invention d'une Italie multiforme, à la fois proche et distante, désirée et dédaignée, dont la féminité imaginaire (dans les fantasmes des Français) a successivement pris les figures de la mère et de la sœur, de la fille et de l'amante. De Misson à Emile Zola, une longue théorie de voyageurs, très inégalement réceptifs aux sortilèges de la Péninsule: si beaucoup ne l'ont parcourue qu'avec la certitude des choses apprises, d'autres ne sont pas revenus indemnes de leur équipée au-delà des Alpes. Certains, au terme de leur quête - parfois enquête, parfois conquête -, ont eu la révélation de la mort ou du bonheur. Des correspondances privées aux carnets de route, des journaux intimes aux recueils de souvenirs, un vaste entrelacs de textes dont l'intérêt n'est pas seulement anecdotique ni la valeur simplement documentaire; car où voyager aujourd'hui, sinon dans les récits des voyageurs?

11/2007

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Littérature française

Un printemps d'éternité

Le destin rôde au Pressoir, une vaste demeure de Montfort-l'Amaury dans laquelle vivent les Moreau, Madeleine, une grande actrice, Paul, un architecte célèbre, Ludovic, précepteur de leurs deux enfants, et toute une domesticité. Chaque fois qu'il commence à fleurir, l'amour y est maté d'une façon implacable. Les " Dimanches du Pressoir " réunissent les plus hauts représentants de l'Urboisie, cette nouvelle caste de financiers internationaux qui façonnent le monde d'aujourd'hui depuis qu'ils ont arraché le pouvoir aux Bourgeois. Malgré les coups du sort et la cruauté des hommes, Paul Moreau, Ludovic, et son ami Paul Vincent, guidés par deux femmes admirables, Denise et Simone, trouveront la force de poursuivre leur ascension vers les sommets qui ouvrent sur " un printemps d'éternité " . Claude Tannery est l'auteur, notamment, de deux romans, L'Éveil et Le Cavalier, la Rivière et la Berge, d'un recueil de contes sur-réalistes, Le Nabot de Purpérac, de deux essais, Malraux l'agnostique absolu ou la Métamorphose comme Loi du Monde et L'héritage spirituel de Malraux.

11/2006

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Littérature française

Le fils du fakir

Après des tournées triomphales, Arturo Solidor, " fakir mystique et international ", de son vrai nom Gilbert Guénec, émigre au San Théodoro, une République sud-américaine. Au kilomètre 16, sur la route du Brésil, une parcelle de terre rouge va abriter l'exil du fakir en retraite, sa famille, son perroquet, une poignée d'amis qu'il croyait sûrs. Quelle désillusion ! Ces colons blancs du Nouveau Monde, ces Robinson rêveurs sous les palmiers vernis se heurtent cruellement à la réalité: Indiens alcoolisés, terre infertile qui hésite entre la boue. et la poussière, moiteur sans répit d'un ciel qui pèse comme un couvercle. Cet éden est un enfer. Perclus de dettes, trahi par les siens; revient à son ancien métier. Mais que peut-il encore espérer de son art ? Et qu'aurait-il à mettre en scène sinon ses cicatrices ? Désespoir des confins sur un air de salsa, épopée sans héroïsme, magie frelatée des Tropiques, Jean-Luc Coatalem, à sa manière nerveuse et drôle, nous fait passer de l'autre côté de la grande aventure du Nouveau Monde.

09/1998

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Religion

Vestiges du Dieu. Athéisme et religiosité

Quel est le sens de l'athéisme de Freud ? Opinion privée ou conviction que la psychanalyse ne peut pas plus échapper à une rationalité sans dieu que la physique ? Ou encore l'athéisme revendiqué par Freud témoignerait-il d'une conquête personnelle sur l'emprise de la religiosité et les illusions qu'elle suscite ? Mais cette exigence athée a paradoxalement été soutenue par quelques croyants, telle la philosophe Simone Weil si soucieuse d'une "mécanique spirituelle" qui ne se construirait pas au détriment de la raison. La " marque de force d'esprit " que Pascal distinguait dans l'athéisme, de quoi est-elle faite et comment certains écrivains comme Baudelaire ou Sade en livrent-ils le secret ? Aujourd'hui peut-être, alors que la culture en ce siècle a été si souvent bafouée par les débordements de cruauté au nom d'une idole, le temps serait venu de discerner dans l'oeuvre de Freud les éléments qui permettent de rendre compte de l'inexorable religiosité du psychisme et de sa conséquence : ce "pas hors du rang des meurtriers" que chacun est requis de penser.

02/1998

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Philosophie

FONDER LA MORALE. Dialogue de Mencius avec un philosophe des Lumières

Constituée au XVIIIe siècle, devenue suspecte au XIXe siècle, la question du fondement de la morale se trouve aujourd'hui noyée dans le flou de notre idéologie. Pour l'en dégager, François Jullien entreprend de la repenser en la réfléchissant dans une autre tradition culturelle (la Chine) - par confrontation avec l'un de ses principaux penseurs (Mencius). Le temps est en effet venu de sortir la philosophie de sa filiation occidentale ; de l'envisager d'un dehors pour sonder ses partis pris théoriques. Au risque sinon de s'enfermer dans un humanisme naïf, en vivant son conformisme idéologique comme une évidence, ainsi que de condamner la philosophie à l'atavisme. Le siècle des Lumières avait déjà le goût du dialogue entre cultures (dans le genre : entre un " philosophe chinois " et un " philosophe chrétien "). Mais, ici, c'est un sinologue qui conduit le débat. Avec notamment pour enjeu : concevoir un statut non doloriste de la " pitié ", chercher un rigoureux ancrage à l'humanité comme à la solidarité, ou penser l'accès à l'inconditionné (le " Ciel ") à partir de la morale.

01/1995

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Sociologie

XENOPHOBIES. Histoires d'Europe

La récente célébration du trentième anniversaire de Mai 68 a remis Daniel Cohn-Bendit au-devant de la scène. Si on connaît aujourd'hui le libéral, l'Européen convaincu, le partisan de la libéralisation des drogues douces et de l'écologisme urbain, son action à la tête du service des questions d'immigration au conseil municipal de Francfort, qu'il a dirigé plusieurs années, reste méconnue. Ce livre propose la théorie de cette question en regard d'expériences vécues sur le terrain : comment aborder le problème de l'hospitalité en faisant de l'étranger une nécessité et une chance pour un pays ? De quelle manière lire l'histoire en termes de mouvement, de dynamique plutôt que d'immobilisme ? Au-delà du constat selon lequel le cosmopolitisme, le multiculturalisme sont des réalités de nos sociétés, cet ouvrage est un mode d'emploi efficace, pragmatique, pour lutter contre la méfiance, sinon le mépris contemporain de l'étranger qui, à droite comme à gauche, gangrènent la vie politique de cette fin de millénaire.

11/1998

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Cinéma

Signoret ou la traversée des apparences

Trente ans déjà que Simone Signoret a disparu. Elle n'en avait alors que soixante-quatre, en paraissait bien davantage. Entre la figure lumineuse, d'une insolente beauté de Casque d'or, et l'intellectuelle femme de lettres qui a su incarner une Madame Rosa au corps et au visage flétris de La vie devant soi, quelle incroyable métamorphose ! Chantal Pelletier, dont les éditions des Busclats ont déjà publié l'émouvant A coeur et à Kriss s'est passionnée pour ce grand personnage dont la liberté de penser interroge nos préceptes lisses et nos consensus mous d'aujourd'hui. Signoret ou la traversée des apparences n'est pas une énième biographie, mais l'exploration subjective du parcours de Signoret à la lumière de ses rôles, de ses écrits, de ses engagements, de son indéfectible amour pour Yves Montand. Redoutable d'intelligence, Signoret a su passer outre toutes les convenances pour faire triompher son ambition et sa liberté de femme. Et à terme, peut-être, la liberté des femmes.

09/2015

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Poésie

Eros énergumène

"L'un des buts de ce petit livre est de montrer qu'il peut exister une poésie qui ne soit faite ni pour être regardée ni pour être déclamée. Toute poésie qui ne pourrait être définie que par l'un de ces caractères n'est qu'une contrefaçon de poésie : le lettrisme a été la contrefaçon qu'on regarde, la poésie métrique est la contrefaçon qu'on débite à voix haute. On pourrait démontrer que toute poésie moderne à caractère contre-évaluatif n'entre pas - ne peut être mise de force - dans le moule d'une métrique préfabriquée. Sinon comment expliquer la spécialisation des formes métriques, les vers courts traditionnellement réservés aux poèmes légers, l'alexandrin aux sentiments amples et aux débats de l'âme, l'ïambe d'Archiloque et de Chénier à l'imprécation (contre les beaux-pères et les révolutions), l'ode au vague-à-l'âme de l'amoureux et ainsi de suite ? La forme gratuite, celle qui ne servirait pas de bâton de vieillesse à une manière de penser, cette forme existerait-elle ? "Denis Roche.

09/2001

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Economie

Jet Lag. Le monde vu par la publicité

Qu'est-ce que la publicité sinon une fenêtre sur le monde ? Quand l'un des publicitaires les plus connus de la planète, le Français Jean-Marie Dru, raconte la publicité, il dévoile à la fois sa vie et le rapport organique qui le lie à des marques comme Apple, Nissan, Danone, Absolut, Michelin, Procter and Gamble, Adidas et bien d'autres. De New York à Paris, de Tokyo à Los Angeles, le soleil ne se couche jamais sur l'empire de la communication. Et l'on voit défiler Carlos Ghosn, Edouard Michelin, Steve Jobs ou le boxeur Mohamed Ali, dans cet abécédaire qui va d'"Apple" à "Zimbabwe". L'inventeur de la "Disruption" est un adepte de l'imagination au pouvoir autant qu'un voyageur infatigable qui court les agences du monde entier en agitateur d'idées. Succès et échecs, revirements et fusions, commerce et culture mondialisée sont la toile de fond de cet essai enthousiaste pour lequel la formule Good enough is not enough semble avoir été inventée.

10/2011

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Histoire ancienne

Hérode

Le nom d'Hérode, qui régna sur la Judée dans les décennies précédant la naissance de Jésus, est de ceux qui font trembler. Mais que sait de lui le grand public, sinon qu'il commanda un " massacre des Innocents " qui justement n'eut pas lieu. En revanche, il ordonna bien d'autres crimes lors d'un long règne où il connut César et Cléopâtre, Marc-Antoine et Auguste, ses deux protecteurs qui firent monter cet Iduméen sur le trône de Judée. Populaire à l'étranger, il s'attira la haine de son peuple et, pour avoir fait périr ses propres fils destinés à régner, il compromit l'avenir de son pays. On lui donna cependant le nom qu'il voulait laisser à la postérité, " Hérode le Grand " , car il fut un bâtisseur exceptionnel auquel on doit les constructions les plus audacieuses de son temps, tels le Temple de Jérusalem et la forteresse de Massada dont on peut voir aujourd'hui les impressionnants vestiges. Faut-il privilégier Hérode le Grand ou Hérode le Cruel ? Le lecteur tranchera.

05/2017

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Philosophie

Dialogue sur la morale

Constituée au XVIIIè siècle, devenue suspecte au XIXè, la question du fondement de la morale se trouve aujourd'hui noyée dans le flou de notre idéologie. Pour l'en dégager, François Jullien entreprend de la repenser en la réfléchissant dans une autre tradition culturelle (la Chine) - par confrontation avec l'un de ses principaux penseurs (Mencius). Le temps est en effet venu de sortir la philosophie de sa filiation occidentale ; de l'envisager d'un dehors pour sonder ses partis pris théoriques. Au risque sinon de s'enfermer dans un humanisme naïf, en vivant son conformisme idéologique comme une évidence, ainsi que de condamner la philosophie à l'atavisme. Le siècle des Lumières avait déjà le goût du dialogue entre cultures (dans le genre : entre un " philosophe chinois " et un " philosophe chrétien "). Mais, ici, c'est un sinologue qui conduit le débat. Avec notamment pour enjeu : concevoir un statut non doloriste de la " pitié ", chercher un rigoureux ancrage à l'humanité comme à la solidarité, ou penser l'accès à l'inconditionné (le " Ciel ") à partir de la morale.

01/1998

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Philosophie

Les luttes de classes en France

Il est des textes qui ont une réputation pauvrement décalée au regard de leur profondeur analytique. Qu'a-t-on retenu des essais d'histoire immédiate de Karl Marx, face aux événements qui secouent la France entre 1848 et 1851, sinon la formule triviale qui voudrait qu'événements et personnages surgissent deux fois, la première comme grande tragédie, la seconde comme misérable farce ? Or les écrits de Marx, historien de la France, sont avant tout des modèles d'histoire conceptuelle. Tocqueville, son contemporain, a forgé, comme grille d'analyse de la démocratie libérale, le couple antagonique liberté-égalité ; Marx nous a laissé en héritage le couple société-État. Historiens, philosophes, sociologues et politistes n'ont cessé d'en débattre depuis lors autonomie relative de l'État, limites de la société civile, ou bien encore notion, vite devenue inusable fourre-tout, de " bonapartisme ". Éclairer l'héritage conceptuel et interprétatif de Marx, qui d'autre mieux que Maximilien Rubel pouvait le faire dans Karl Marx devant le bonapartisme, étude toujours lumineuse sur le statut historique, philosophique et politique de l'État dans la pensée marxienne ?

02/2002