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Corinne Morel-Darleux

Extraits

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Policiers

La chorale du diable

Martin Michaud a connu un succès fulgurant au Québec avec ses trois premiers polars Il ne faut pas parler dans l'ascenseur, La chorale du diable et Je me souviens, qui lui ont valu de nombreux prix littéraires. Au coeur de ceux-ci, on trouve Victor Lessard, enquêteur tourmenté, rebelle, mais hautement moral du service de police de la Ville de Montréal. En novembre dernier, l'auteur a publié le quatrième volet des enquêtes de Lessard, Violence à l'origine. Salué unanimement par la critique, le roman s'est rapidement hissé en tête des ventes au Québec. La chorale du diable Dans ce qui a tout l'air d'être un drame familial, une femme et ses trois enfants sont sauvagement tués à coups de hache. L'auteur présumé du carnage, le mari, s'est suicidé après s'être tranché la langue. Mais est-ce bien ce qui s'est passé ? Deux jours après, une alerte enlèvement est déclenchée à l'échelle de la province de Québec : une jeune fille dévoilant ses charmes sur Internet a été kidnappée. Par qui ? Pourquoi ? Deux énigmes que vont s'attacher à résoudre en parallèle deux policiers au style rentrededans : Victor Lessard qui, sans compter les cadavres laissés derrière lui, en voit d'autres surgir de son passé, enlaidis par le temps ; et Jacinthe Taillon, son ancienne coéquipière à la Section des crimes majeurs, qui lui voue une haine infernale. Naviguant à travers le fanatisme religieux et la perversité de démons ordinaires, ils vont s'engager dans une valse à quatre temps diabolique entre Montréal, Sherbrooke, Val-d'Or et... le Vatican. Jusqu'à découvrir le secret terrifiant de la chorale du diable.

05/2015

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Sciences politiques

Prêcher dans le désert. Islam politique et changement social en Mauritanie

En Mauritanie, le renouveau religieux va de pair avec le retour en force de la thématique de l'esclavage, la persistance des tensions ethniques et la montée du radicalisme islamique, voire terroriste. Saisir l'enjeu des transformations en cours exige de prendre concrètement en compte le redéploiement de l'Etat confessionnel postcolonial dans cette république islamique à cheval entre l'Afrique noire et le Maghreb arabe. Quelles sont les dimensions ou les chances de succès d'une offre politique islamiste plurielle et mouvante ? Sous quelles formes la religion islamique se trouve-t-elle engagée dans les luttes sociales et dans les controverses publiques alors que les enjeux de l'inégalité entre groupes sociaux prennent des dimensions religieuses ? Fruit d'une vingtaine d'années d'enquête de terrain et d'observation rapprochée, ce livre nous explique de façon inédite comment les changements socioreligieux affectent tout à la fois la conception et le vécu de l'islam, le contenu moral de la religion, le rôle public de la charia, la place du terrorisme dans l'espace public "confessionnel" et la négociation des rapports sociaux au sein d'une "cité musulmane". Il nous donne à voir un islam simultanément facteur et produit du changement social, sujet de mutations souvent mal appréhendées. Il nous montre en outre ce qu'être musulman veut dire aujourd'hui. Au-delà du cas particulier de la Mauritanie, cet ouvrage constitue une contribution originale à l'analyse de l'islam politique. Il met notamment en évidence les processus de différenciation de la "communauté musulmane" et les diverses modalités d'insertion de ses membres dans la modernité globale contemporaine.

06/2013

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Histoire internationale

Décolonisation. Crimes sans châtiments

La décolonisation était un rêve de paix, de prospérité, de dignité et de liberté. En Afrique, ce fut, et c'est toujours, un cauchemar de guerres, de famines, d'humiliations et de dictatures qui estompent ou annihilent les efforts entrepris dans quelques pays en faveur des Droits de l'Homme. En Asie, l'essor des pays émergents est spectaculaire, mais il s'accomplit au prix d'atteintes aux libertés et profite de la passivité des Européens. Centrant son ouvrage sur les zones d'ombre de cette période, Jean Jolly donne un éclairage moins convenu de la décolonisation et de ses conséquences. D'une part, il explique les raisons d'échecs cuisants et évoque des crimes et des trahisons dont les effets dramatiques sont toujours ressentis par les victimes D'autre part, il suggère des remèdes qui impliquent la formation des hommes et une maîtrise de la démographie. L'Algérie tient naturellement une place importante dans ce bilan sans concessions, trop souvent falsifié au nom de la raison d'Etat ou par mauvaise conscience. Pour l'Europe, la décolonisation a un coût. Coût économique : son poids relatif dans le monde n'a cessé de décliner, malgré les Trente Glorieuses. Coût stratégique : les anciennes puissances coloniales se trouvent désormais sous la pression politique et commerciale des pays d'Asie et d'Afrique pour leurs approvisionnements en matières premières. Coût moral et humain : les Droits de l'Homme n'ont jamais été autant bafoués. Un constat trop longtemps différé. Un aide-mémoire pour réveiller les consciences. Un plaidoyer pour la paix des mémoires. Une invitation à construire un nouveau monde.

04/2012

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Sciences historiques

Usages et usagers de la route. Requiem pour un million de mort : 1860-2010

En un siècle et demi, l'isolement millénaire des terroirs a fait place à une société de la mobilité avec l'invention de la bicyclette et de l'automobile. En 1900, le chemin parcouru par chaque individu autrement qu'à pied est déjà 2,5 fois plus important que celui de 1860, le chemin de fer et la voiture attelée y ayant contribué pour moitié chacun. En 2010, il sera de 25 fois celui de 1900. L'accident mortel dans les transports dans la civilisation du cheval à son apogée en 1914 était aussi fréquent qu'aujourd'hui. Pourtant le risque culmina à 5 fois son niveau actuel à la fin des années 1970, le fatalisme de la civilisation du cheval ayant longtemps résisté à une sécurité construite. Dans les trois quarts des cas, alors comme aujourd'hui, la mort attendait au tournant de la route et non au coin de la rue. De cette histoire technique, économique, sociale, administrative et politique, qui n'a jamais été faite, Jean Orselli a réuni les fragments et les a confrontés à d'abondantes archives. L'attention portée aux statistiques, à la répression des infractions et aux organisations policières qui menèrent leur politique propre dès 1930, éclaire mieux que tout l'histoire des accidents. La théorisation de l'évolution de la sécurité depuis 1950, le succès et les limites de la politique de répression depuis 2002 et l'exemple de la Suède permettent d'entrevoir les étapes prochaines de l'amélioration de la sécurité dans une France qui n'a cessé d'être un des pays les plus sûrs.

12/2011

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Littérature française

Les îles du Hollandais

Thomas, dit " le Hollandais " parce qu'il se croit, comme le héros wagnérien, condamné à errer perpétuellement jusqu'à ce qu'un grand amour le délivre des sujétions de l'absolu, passe ses journées au café Flora à ruminer ses désastres et à revivre, de rêverie en rêverie, ses amours. Sa préoccupation essentielle se pose en ces termes : comment désormais remonter à la surface de la vie des autres ? Mais à cela il faut, bien sûr, un programme. Le voyage en Grèce, sept jours de genèse dans une île, servira de prétexte à une étrange quête : jour après jour se précisent les liens ambigus qui lient Thomas à son frère Malcolm, dit "l'Irlandais", son double réussi, l'homme fort qu'il envie et qu'il admire. Sur l'île, par le truchement des rencontres amoureuses (Daphné, Helena, et l'énigmatique "Dame de Marvara"), le doute augmente : qui est Thomas ? Qui est Malcolm ? Lequel sert donc de substitut à l'autre ? Cette question de l'identité et du nom, comme le thème du Hollandais, court, véritable vague lyrique, tout au long du roman. Elle introduit dans le récit d'imperceptibles fissures qui trouveront leur explication dans la troisième partie du livre, au large de la Bretagne, sur un îlot rocheux, l'île-aux-Cryptes. Les Iles du Hollandais emprunte tout à la fois au roman d'apprentissage et au voyage initiatique : au premier l'ampleur, au second le mystère. Aux deux, la recherche exaspérée d'une solution. Mais tôt ou tard, que les démons aient été tués ou pas, il faudra revenir sur terre. Même le Hollandais volant a dû se résoudre un jour à l'inévitable : redevenir mortel.

01/1993

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Droit

L'ogre du jugement. Les mots de la jurisprudence

D'innombrables plaintes sont venues s'échouer au tribunal civil au fil des XIXe et XXe siècles, des milliers de dommages privés y ont été publiquement exposés, discutés, avant d'être avalés par l'ogre du jugement : de sombres affaires de famille, des histoires d'enfants abandonnés, de parents maltraités, des avortements qui ont mal tourné, des époux qui se sont évaporés, mais aussi des accidents au travail ou ailleurs. Les magistrats les ont examinées et racontées dans cette grande anthologie de la jurisprudence que Jean-François Laé examine à son tour avec une rigueur qui n'efface pas l'émoi. C'est, en effet, une extraordinaire collection de récits de heurts et de malheurs, de violences infligées ou subies, de négligences au travail, de litiges en tous genres. Ils parlent du corps et des passions pour tenter de les cerner et les contenir. Ecrits par ces hommes de loi qui partagent évidemment les inquiétudes, conceptions et préventions de leur temps, ils témoignent de l'histoire des disciplines et des idées sur les " mœurs ". Mais c'est aussi une histoire du droit à l'œuvre, cherchant ses mots, polissant ses concepts, en inventant de nouveaux, à travers une longue série d'affaires judiciaires. Ainsi voit-on la notion d'injure migrer du code pénal au code civil pour qualifier l'inconduite d'un époux, l'adultère criminel céder le pas au divorce par consentement mutuel, le préjudice moral se préciser, les responsabilités, les imprudences comme les nuisances se détailler et se codifier. Où est la faute, l'offense, la maladresse ? Ces questions, sans cesse, sont reprises et remises sur l'établi du droit.

09/2001

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Philosophie

Le mal. Homme coupable, homme souffrant

Qu'est-ce que le mal ? Question sans objet, déclare Nietzsche en tentant d'établir la pensée " par-delà bien et mal ". Et pourtant : de Platon à Hegel, d'Aristote à Augustin et à saint Thomas, de Proclus à Kierkegaard en passant par Bayle, Leibniz, Kant ou Schelling - sans oublier, plus près de nous, Nabert, Jonas, Ricoeur ou Arendt -, rares sont les penseurs qui ne l'ont pas prise au sérieux. Ce livre montre comment elle a été élaborée par une tradition théologique et philosophique vieille de près de trois mille ans, puis reprise et transformée par l'expérience individuelle et par les grands cataclysmes de notre siècle. Il se compose de deux parties correspondant aux deux formes principales du mal humain : la faute et la souffrance. L'une cherche les causes et les raisons de la volonté mauvaise ; l'autre décrit l'impasse vitale où prennent source la révolte et le sentiment de l'injustifiable. Chacune part de l'examen d'une situation spéculative qui fait ensuite l'objet d'une critique fondée à la fois sur une lecture attentive des grands textes et sur la confrontation avec les faits. Cette critique entraîne la contestation du privilège traditionnel du mal moral et le recentrement de la réflexion sur le mal physique, c'est-à-dire sur la souffrance. Elle montre en outre que le mal est moins ce sur quoi l'on glose, que ce contre quoi l'on lutte. La philosophie en quête d'une réponse à la question que celui-ci nous pose devra donc s'ouvrir à ce qui n'est pas elle : la création, l'action, la parole, la foi.

05/2000

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Pédagogie

Les cités de connaissance. L'institution au coeur de la réussite scolaire

Les institutions ont beaucoup évolué ces dernières années. Les entre-prises, les administrations et les organisations ne fonctionnent plus de manière aussi pyramidale qu'au siècle dernier. Les missions ont changé parce que la société a changé. Les demandes ne sont plus les mêmes, les acteurs non plus. Mais qu'advient-il de l'école en ce début de vingt-et-unième siècle ? Certains la voient retardataire, d'autres regrettent le temps de leur propre scolarité... L'école est d'abord située historiquement, pour mieux comprendre les relations entre partenaires de l'éducation, élèves et enseignants, mais aussi personnels administratifs, parents et citoyens. Les mentalités évoluent. L'implication, l'état d'esprit, la conscience citoyenne sont, certes, le fruit d'une évolution sociale, mais constituent aussi les éléments décisifs de la réussite scolaire, au sens de l'atteinte d'un niveau cognitif ambitieux et au sens de l'épanouissement individuel et social. Une enquête de grande envergure sur les pratiques et l'ambiance au sein des établissements, tant chez les élèves que chez les enseignants vient soutenir l'étude socio-historique. Il en ressort un certain découragement. En s'appuyant sur l'hypothèse que la reconquête d'un esprit d'établissement (une polis) est susceptible d'améliorer la situation, une recherche-action d'une année auprès des enseignants dans une centaine d'établissements a été menée. Elle montre que l'implication des adultes, mais surtout les résultats scolaires, le moral et la confiance en l'avenir des élèves s'en trouvent notablement améliorés. Les partenaires se réapproprient ainsi le sens de la communauté et progressent vers une " cité de connaissance ".

04/2009

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Anglais apprentissage

The complete stories, Flannery O'Connor

Flannery O'Connor est un écrivain paradoxal. Ses nouvelles s'arrêtent au seuil de l'unique sujet qui compte à ses yeux : la révélation divine. Sans doute parce que le Mystère de Dieu est irreprésentable et qu'il serait présomptueux de la part d'un écrivain, simple mortel, de se mesurer à Sa Puissance. C'est tout le sens de son dernier texte, " Parker's Back ", qui fustige cette vanité humaine, résumant ainsi le propos de l'ensemble de l'œuvre. Puisque le Mystère n'est pas à sa portée, elle se contentera des Mœurs (" Manners "). Si le Paradis lui échappe, elle se complaira dans la description minutieuse de ces Enfers quotidiens ou de ces Purgatoires ordinaires que sont nos vies terrestres. Ce matériau impur, elle le pétrit et elle le tord, comme un sculpteur la glaise, faisant surgir des figures hideuses, des monstres familiers qu'elle gratifie parfois in extremis d'une illumination, d'un éclair de beauté. Les articles qui composent ce recueil se situent à la fois en aval et en amont du seuil de la fiction d'O'Connor. Certains choisissent plutôt d'explorer le sens de la révélation divine et les différentes modalités de son inscription dans le texte. D'autres s'attachent surtout à montrer les vicissitudes de l'existence de l'homme sans Dieu. Mais tous s'accordent à souligner l'originalité de la lettre et de la forme. L'examen minutieux de quelques exemples de cette écriture riche et complexe est une invitation au lecteur à poursuivre l'expérience par d'autres micro-analyses personnelles. Le résultat ne pourra que s'avérer stimulant.

09/2004

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Littérature étrangère

Une impossibilité

Un homme opère, ici ou ailleurs, pour le compte d'une vaste et nébuleuse organisation criminelle internationale. Apparemment coupable d'avoir échoué clans la mission qui lui avait été confiée, cet improbable agent secret à la vocation chancelante a choisi d'attendre le châtiment qui ne saurait manquer de le frapper et dont il a tout lieu de croire qu'il sera mortel. Dérivant dans un monde peuplé de personnages à l'identité instable, vaguement ou ouvertement menaçants, cet "exilé" dont la dernière mission consistera à identifier son propre assassin, s'intéresse, semble-t-il, davantage à l'amour qu'au crime. Il ne manifeste pourtant de dispositions particulières ni pour l'une ni pour l'autre de ces activités qu'il pratique à la lisière de l'absurde voire du comique, s'entretenant avec le monde-qui lui répond de même - dans un langage dont la grammaire souterraine, éliminant la causalité au bénéfice de l'hypothèse, la justification au profit du doute, et la logique au profit de la sensation, autorise l'impossible à prendre le pas sur le possible. Crépusculaire et profondément excentrique, cette fiction en forme de faux roman noir, sur laquelle plane l'ombre de Kafka ou de Beckett, fait du réel cet intrus inopportun assiégeant opiniâtrement le vaste royaume des mondes intérieurs hantés d'affects problématiques et de questions sans réponse. Elle convie à pénétrer dans un paysage inversé dont le lecteur, en proie à un puissant sentiment d'imminence, ne peut que reconnaître le caractère d'intime étrangeté qu'il sait être celui de ce double qui, en tout lieu, l'accompagne...

01/2005

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Poésie

Anthologie de l'épigramme. De l'Antiquité à la Renaissance, édition trilingue français, grec, latin

La littérature grecque commence avec l'Iliade et finit avec l'Anthologie, autrement dit l'Anthologie grecque, cette prodigieuse collection d'épigrammres écrites entre le VI ? siècle avant notre ère et le VI ? après, soit (on l'oublie trop souvent) la plus ancienne des anthologies, et le prototype de toutes celles qui allaient suivre. Prélever seulement la fleur de cette collection, dont la publication au seuil de l'époque moderne a été un éblouissement, offre déjà matière à un livre extrêmement séduisant et divers, puisque dès l'époque alexandrine, l'épigramme en vient à désigner tout poème court - amoureux, narratif, descriptif, moral, comique - pourvu qu'il soit doté d'un corps élégant et d'une âme pleine de subtilité. On sait cependant qu'en passant de la Grèce à Rome, l'épigramme reçoit de Catulle l'ébranlement de la violence et de Martial une mutation décisive, élargie et tout ensemble rétrécie au domaine de la satire et surtout s'armant de la pointe en un nouvel "arte de torear". Dès lors la piqûre est avec la brièveté le trait distinctif du genre. Ce qui ne le réduit pas à la cruauté, puisque les poètes de la Renaissance et de l'âge baroque, armés de la pointe latine, repartent à la conquête de la variété originelle. Et le symbole de l'épigramme devient, selon Giambattista Marino, non pas tant la guêpe que l'abeille, "au corset étroit, habile à planter son dard et à extraire, de la piqûre, le miel". Voici donc deux millénaires d'épigrammes, de Simonide à John Owen : un parcours fulgurant et tonique, pour la première fois donné en version originale et en traduction française.

07/2007

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Critique littéraire

Le théâtre des opérations. Journal métaphysique et polémique 1999

" Imperceptiblement, ce qui ne fut qu'une poignée de notes éparses rassemblées à la va-vite dans un fichier de mon ordinateur devint un "bazar du XXe siècle" dont l'origine fonctionnelle venait d'un besoin à peine conscient de mettre un peu d'ordre dans le chaos naissant de mes ouvrages, d'élaborer secrètement un travail de taupe dont la parution serait remise à un plus tard indéfini au cours du prochain siècle, et ainsi de m'engager dans la voie dune discipline quotidienne, plus toxique encore que les toxiques dont je m'empoisonne la cervelle, discipline rigoureuse dont ne m'apparaît que plus tard, bien plus tard, à l'heure où j'écris ces lignes, à quel point elle m'est devenue nécessaire, à quel point elle menace mes propres faiblesses, exige de moi une éthique à la mesure des horizons esthétiques que j'essaie péniblement de dégager : une éthique de la laine, donc, la recherche d'une cohérence entre l'arme et l'organe, comme la fulgurance d'un sabre mise au service d'un désordre baroque, c'est-à-dire de ce méta-ordre qui surgit de la saturation et de la prolifération. Est-ce même possible ? Qu'importe. Et s'il me plaît, moi, d'y voir une tentative désespérée de réconcilier sur le plan formel et moral les principes apolliniens et dionysiaques ? Une tentative d'ouvrir une voie tragique pour l'homme du XXIe siècle ? Afin de provoquer une nouvelle synthèse disjonctive, un nouveau surgissement métaphysique, et d'évoquer ainsi, par l'épopée du roman pop, ce qui adviendra de l'Homme quand en lui, et déjà en dehors, son Successeur prendra forme... "

05/2000

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Littérature française (poches)

Le roman de Mélusine

L'histoire de Mélusine appartient au folklore universel et s'inscrit dans la longue lignée des récits qui mettent en contact le monde des humains et le monde surnaturel à travers ]'union d'un mortel et d'une fée, Après avoir longtemps appartenu à la tradition orale, c'est au XIIe siècle que la légende fait son entrée en littérature, tandis que la fée devient l'ancêtre mythique des Lusignan au début du XIVe siècle, sous la plume de Pierre de Bressuire: "On raconte dans ma patrie que la solide forteresse de Lusignan a été fondée par un chevalier et la fée qu'il avait épousée, et que la fée elle-même est l'ancêtre d'une multitude de nobles et de grands personnages, et que les rois de Jérusalem et de Chypre, ainsi que les comtes de la Niarche et de Parthenay sont ses descendants... Mais la fée, dit-on fut surprise nue par son mari et Ne transforma en serpente. Et aujourd'hui encore l'on raconte que quand le château change de maître, le serpent se montre dans le château." Seul manque dès lors à notre légende le nom de la fée, apparu un siècle plus tard dans les deux romans français, le récit en prose de jean d'Aras (1393) et le texte en vers de Coudrette (début du XVe siècle) : deux histoires écrites à la gloire du lignage des Lusignan autrefois prestigieux, sur fond de guerre franco-anglaise et de reconquête du Poitou par le duc de Berry, et imprégnées du mythe de la croisade, deux conte de fées voués, de siècle en siècle, à un succès ininterrompu.

03/1993

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Sociologie

La critique sociale au XXe siècle. Solitude et solidarité

Comment les critiques sociaux s'y prennent-ils pour travailler ? Où trouvent-ils les principes qui fondent leur critique ? Et où se situent-ils pour critiquer la société ? Pour répondre à ces questions, Michael Walzer retrace le parcours de onze écrivains ou philosophes dont l'œuvre a marqué la critique sociale au XXe siècle : Julien Benda, Randolph Bourne, Marin Buber, Antonio Gramsci, Ignazio Silone, George Orwell, Albert Camus, Simone de Beauvoir, Herbert Marcuse, Michel Foucault, Breyten Breytenbach, forment la petite troupe des critiques en compagnie desquels l'auteur nous fait parcourir le siècle qui s'achève. Mais l'intérêt de cet ouvrage n'est pas seulement de nous offrir une série de biographies intellectuelles d'une pénétration et d'une rigueur exemplaires ; au fils de ces analyses, Michael Walzer dégage sa propre conception de la critique sociale. Elle s'inscrit en faux contre toutes les prétentions à fonder la critique sur une éxtériorité radicale, qu'elles invoquent l'autonomie souveraine de l'intellectuel sans attache, l'autorité d'un savoir absolu, la clairvoyance historique des avant-gardes, ou encore la transcendance des universaux. C'est l'enracinement qui valide la critique et la rend efficace. Le critique social appartient à un groupe, un peuple, une classe, une nation. L'engagement dans une communauté fonde l'authenticité de sa rébellion. Les principes qu'il invoque sont ceux du peuple auquel il s'adresse. Ils appartiennent au monde moral de l'expérience quotidienne. Cest au prix de cette dissidence dans l'enracinement, dont Michael Walzer trouve le pradigme dans la prophétie biblique, que le critique social peut espérer accéder à une forme d'universalité.

01/1996

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Religion

Dieu est évidence. Amour-Partage-Tolérance

Du Libanais étroitement lié au drame de son pays, on aurait compris qu'il se plaigne. De l'homme d'affaires international, on s'attendait à des analyses économiques. Du père de famille, de l'homme d'action, du président d'association caritative, on aurait accepté conseils et témoignages... Tout cela y est, mais transcendé, apaisé, magnifié par la présence, l'évidence, le débordement de son Dieu. Un bonheur à partager pour que son Dieu devienne, redevienne notre Dieu. " Je n'ai cessé d'espérer, écrit monseigneur Labaky dans sa préface, que son expérience spirituelle soit un jour connue et partagée du public. Nous avons longtemps discuté ensemble sur les problèmes de vie et de survie, à la lumière de l'Evangile. Il buvait les paroles du Christ comme on respire l'air ou comme on écoute une mélodie enchanteresse. Et ces paroles ont irrigué son âme, comme une rivière irrigue une plaine, sans laisser une parcelle de son cœur dans la sécheresse. Il a ainsi établi un équilibre merveilleux entre sa " science de Dieu " qui est la foi, et la mise en œuvre de cette foi. Je dirais qu'il a réussi les " travaux pratiques " de l'Evangile. Les épreuves lui ont été aussi utiles que les tempêtes, les pluies et les orages pour les moissons. Ses contacts avec les " grands " de ce monde et ses lectures de " géants " de la pensée, ajoutées à son expérience, l'ont décidé à livrer son témoignage pour ma plus grande joie et, j'en suis sûr, pour le bien-être moral et spirituel de ses futurs lecteurs."

02/2006

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Sciences historiques

Enfants de malheur ! Lieux d'enfermement et de préservation de la jeunesse déviante, Haute-Marne, 1836-1936

L'auteur s'est intéressé à un aspect particulier de l'histoire de la Haute-Marne, entre 1836 et 1936, et nous conduit sur les traces de ces enfants réduits au silence social et exilés de force vers ce département depuis les régions limitrophes ou les prisons parisiennes. Coupables de crimes et délits, dans un désoeuvrement moral et une pauvreté extrêmes, ces jeunes déviants sont ainsi catégorisés et soumis aux enjeux d'une organisation sociale et politique composée d'acteurs qui ont le souci d'éliminer le danger et de croire en la régénérescence par le travail et la vie agricole. A l'époque, émerge l'idée de retirer le mineur de son milieu familial pour être accueilli et assisté au sein d'institutions fermées, plus ou moins protectrices où la volonté de préservation s'affirme et apparaît comme la solution évidente pour protéger l'enfant mineur des dangers de la ville, de préserver la société de ces jeunes vagabonds si nombreux et, mieux encore, de protéger l'enfant de lui-même en lui apprenant à travailler et à vivre l'ordre social. Aux réponses pénales, vont désormais être associées les réponses asilaires et les placements dans des orphelinats. Différents lieux d'accueil étaient ainsi répartis sur le territoire haut-marnais mais le souvenir de leur implantation dans les villages reste peu présent aujourd'hui dans les mémoires. Il a fallu la ténacité de Jean-Pierre Maucolin pour réactiver le souvenir de ces lieux et en établir l'histoire. Il donne ainsi l'occasion au lecteur de s'interroger sur la question de l'éducation alors que resurgit la tentation de l'enfermement des jeunes déviants.

05/2010

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Littérature française

L'Exil ou la Tombe

Douze nouvelles de longueur variable centrées autour de la problématique du pouvoir politique. Elles procèdent à l'analyse de ses répercussions sociales et psychologiques et, particulièrement, à la mise à nu de ses effets les plus négatifs. Car pour l'auteur de L'Exil ou la Tombe, le pouvoir politique tel qu'il s'exerce dans nombre de pays du tiers monde, singulièrement en Afrique, et quel que soit le type de discours qu'il déploie, use immanquablement des mêmes méthodes de gestion pour se consolider : l'inféodation caractérisée aux puissances étrangères, la délation, les arrestations arbitraires, la répression, l'oppression, etc., et produit immanquablement les mêmes effets : l'intervention de ces puissances pour défendre leurs intérêts menacés, l'incurie généralisée, l'institutionnalisation du mensonge et du vice, le délabrement moral et physique de la communauté nationale. C'est précisément la description minutieuse des effets du Pouvoir - que ceux-ci soient politiques, sociaux ou moraux - qui constitue la matière essentielle des douze récits de L'Exil ou la Tombe, et fonde l'unité de ce recueil. Ce nouveau livre de Tchichellé Tchivéla est remarquable non seulement par les sujets traités, mais encore par le point de vue et le propos très marqués par les techniques narratives en vigueur chez les écrivains latino-américains : la dislocation jusqu'à l'émiettement du temps du récit, l'imbrication des discours direct et indirect dans le même énoncé, l'irruption de l'auteur lui-même dans l'espace textuel comme personnage-destinataire du récit, les jeux et enjeux de la Parole des protagonistes. Cela donne à L'Exil ou la Tombe une cohérence propre et un ton résolument nouveau.

11/1986

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Sciences politiques

Maurice Barrès et le nationalisme français

En choisissant d'étudier le nationalisme de Maurice Barrés, Zeev Sternhell ne pouvait manquer de se heurter à une question essentielle : comment le jeune écrivain des années 1880, dilettante et anarchisant, a-t-il pu devenir, en l'espace de quelques années, l'un des grands interprètes de la pensée traditionaliste française, le doctrinaire et le poète du culte de la Terre et des Morts ? Comment, en d'autres termes, s'est opéré le passage, dans le climat intellectuel et moral de la fin du XIXe siècle, du principe de l'exaltation de la personne à l'idée de la subordination de l'individu à la collectivité, de l'affirmation hautaine du Moi individuel à la soumission au Moi national ? A cette interrogation majeure Zeev Sternhell répond d'abord en retraçant avec une impitoyable précision toutes les étapes d'une biographie intellectuelle : le recensement exhaustif (et c'est là sans doute l'un des apports les plus originaux de l'ouvrage) de l'oeuvre journalistique de Barrès permet, sur ce plan, de fixer les points de repère essentiels, de suivre les cheminements, de démontrer toute la logique interne d'une évolution. La seconde réponse est fournie par l'étude, non moins exhaustive, de l'environnement politique et intellectuel, c'est-à-dire des formes d'engagement, des amitiés et des influences : l'action de certaines écoles, certains groupes de pensée et certains doctrinaires se trouve, dans ces perspectives, pleinement, et pour la première fois, mise en valeur ; c'est tout le panorama d'une certaine France de la fin du XIXe siècle qui se trouve en fait restitué.

01/1972

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Critique littéraire

L'écho des contes. Des fées de Perrault à Dame Holle des Grimm - Versions littéraires, variantes populaires et reconfigurations pour la jeunesse

Parmi les contes en prose de Perrault, si célèbres au sein du patrimoine mondial, il en est un qui est toujours resté un peu plus discret que les autres, et qui pourtant correspond à une forme extrêmement répandue dans le monde entier : il s'agit des Fées, conte moral d'avertissement à destinée féminine, tout simple par sa structure "en miroir", que Perrault s'est plu à décliner dans un style lui-même très épuré. Sur ce canevas bien connu du Classicisme, la tradition écrite et orale, populaire et savante, a inscrit, au fil du temps, d'innombrables variations de style et de motifs. Les Grimm collectèrent et réécrivirent plusieurs variantes du conte-type, dont Frau Holle (Dame Holle) qui offre une des déclinaisons les plus riches et les plus poétiques de cette trame familière. Dame Holle croise en effet les caractéristiques génériques du conte avec celles du mythe et de la légende. En prenant pour fil directeur la comparaison des variantes et reconfigurations qui entourent les textes de Perrault et des Grimm, ce livre a cherché à rendre sensible la variété des enjeux éthiques et poétiques portés par les contes. Il a voulu donner un aperçu de l'immense réseau de récits, d'images et de symboles qui s'est créé, d'âge en âge et dans presque toutes les langues, autour de cette petite histoire qui cherchait à rappeler à ses auditeurs et à ses lecteurs combien pouvaient être grands les bienfaits de l'altruisme, de la civilité, mais aussi de la poésie. Une petite histoire sans prétention, donc, mais porteuse de "grandes espérances"...

04/2019

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Gestion

Capital-risque et financement de l'innovation. Evaluation des startups, modes de financement, montages

Le capital-risque est une industrie qui a vocation à soutenir financièrement les entreprises innovantes. Elle est constituée d'un large périmètre d'acteurs (business angels, financement participatif, sociétés d'investissement spécialisées, structures de corporate venture adossées à une grande entreprise). Les investissements en capital-risque s'effectuent en effet sur des projets incertains et volatils, ce qui implique des montages financiers différents de ceux employés pour des entreprises plus matures (prêt bancaire, LBO, etc.), ainsi que l'utilisation de méthodes d'évaluation d'entreprises particulières. Cet ouvrage présente les techniques d'évaluation des startups risquées (méthodes de scoring, Venture Capital Method, First Chicago Bank Method, options réelles) utilisées par les sociétés de capital-risque. Il explique la façon dont ces sociétés structurent les montages lorsqu'elles investissent dans une startup innovante (logique de l'investissement séquentiel pour tours de table successifs, techniques de relution en cas de défaillance de la startup, mécanismes de la cession préférentielle). Il est également à jour des nouveaux modes de financement des startups (Venture loan, Initial Coin Offering) et détaille les principales stratégies de croissance (growth hacking, lean startup) déployées par celles-ci afin de rendre leur business model scalable. Il expose les nouvelles métriques de suivi de la performance associées à ces stratégies (customer acquisition cost, customer retention rate, customer lifetime value, etc.) et couvre les modes de sortie du capital-risque (introduction en bourse, sortie industrielle, reclassement des participations entre actionnaires, liquidation). Les aspects (égaux (principales clauses des pactes d'actionnaires) et fiscaux sont également mentionnés. De nombreuses études de cas accompagnées de calculs détaillés permettront au lecteur de se familiariser avec ces montages et méthodes d'évaluation particuliers.

03/2019

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Guides étrangers

Sur la route des Etats-Unis. Les meilleurs itinéraires, 2e édition

Sur la route, itinéraires clés en main : tout pour partir à l'aventure au volant le long de routes mythiques. De la Floride aux Rocheuses en passant par les Grands Lacs et les Plaines centrales, partez sur les routes mythiques américaines grâce à plus de 50 itinéraires, pour découvrir villes de légende et sublimes espaces naturels sur tout le territoire des Etats-Unis. Grâce à ce guide tout en couleurs et illustré de superbes photos, vous pourrez suivre des circuits de quelques jours qui peuvent se combiner les uns aux autres et vous permettre de sillonner tous les Etats selon vos envies. Tout au long du guide, les auteurs Lonely Planet vous éclairent sur la culture américaine, sur la route 66, lors d'un circuit Cajun en Louisiane, le long du Mississipi, sur les traces des pionniers dans les grandes plaines, au son du blues depuis Memphis ou dans les pas des premiers colons de Nouvelle-Angleterre. Des balades urbaines à New York, Boston, Washington, Saint-Louis et des carnets d'adresses permettant de trouver le meilleur motel ou le diner le plus typique. Tous les conseils pour préparer son périple : le meilleur de la route et le détail des itinéraires pour y accéder ; des informations pratiques sur les grandes villes et la région parcourue ; des suggestions de détours et des cartes en couleurs pour se repérer ; des recommandations pour planifier son voyage... Les plus belles étapes : une sélection de sites à ne pas manquer, des promenades en ville, les meilleures adresses pour se loger, se restaurer, sortir, et les témoignages des auteurs qui ont effectué le trajet pour vous.

05/2018

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BD tout public

Les nouvelles aventures de Lapinot Tome 1 : Un monde un peu meilleur

Lapinot revient ! Lapinot revient à la vie ! Lapinot revient à l'Asso ! Ses formidables aventures se sont poursuivies dans tous les registres, tous les univers et toutes les époques, entouré de son inséparable bande de copains. Puis, le drame. Lapinot, personnage de bande dessinée mortel, s'est trouvé emporté par un accident de la route au grand désespoir de ses lecteurs. On retrouve Lapinot tranquillement installé sur un banc en compagnie de Richard et la question de sa mort est évincée à la rigolade en deux coups de cuillère à pot. Lewis Trondheim ne s'étendra pas sur le retour à la vie de son personnage fétiche, Lapinot porte comme seul stigmate de sa mort passée - à laquelle finalement on ne peut plus croire - un t-shirt noir orné d'une tête de mort. Comme souvent pour Lapinot, c'est le hasard d'une rencontre anodine qui est le point de départ d'une grande aventure et les tracasseries du quotidien finissent par l'embarquer dans des intrigues aussi drôles que rocambolesques. Cette fois l'exubérance de Richard l'amène à faire la rencontre de Gaspard, un étrange personnage qui a le don de voir l'aura des autres et de percevoir leurs émanations psychiques : il est tout de suite frappé par la gentillesse de Lapinot et il sollicite son aide... Dans cette nouvelle aventure qui nous promet Un monde un peu meilleur, on suit Lewis Trondheim les yeux fermés et c'est bien là tout le plaisir du lecteur que de toujours se laisser prendre aux facéties de cet auteur malicieux qui s'amuse à vous regarder lire autant qu'il s'amuse lui-même à raconter.

08/2017

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Théâtre

L'apparition. Esssai sur les effets et enjeux du théâtre et de l'art lyrique

Rusalka, la "petite sirène" de Dvorak, abandonne sa voix pour devenir humaine : pour vivre, elle doit cesser de chanter. C'est aussi ce que l'on exige d'Antonia, l'une des héroïnes des Contes d'Hoffmann d'Offenbach. A l'inverse, semble-t-il, le demi-dieu Orphée doit chanter pour arracher son épouse à la mort — se rendant ainsi mortel lui-même. Tandis que c'est la voix — le chant — des sorcières qui guide le Macbeth de Verdi dans son combat pour l'immortalité... Puisque l'opéra est un art dans lequel on s'exprime en chantant, il est naturel que ce chant nourrisse la plupart des sujets d'opéras : on ne compte plus les livrets dans lesquels dire, entonner, équivaut à provoquer, conclure ou nourrir l'intrigue. D'ailleurs, le chant ne compte-t-il pas parmi les toutes premières expressions artistiques de l'homme ? Ne peut-on pas imaginer, même, qu'il ait précédé la parole, l'échange dialogué ? Ne peut-on imaginer, finalement, que le chant se trouve à l'origine de toute histoire, de toute fantasmagorie ? Ces intuitions ont guidé ce livre, construit à rebours : c'est en constatant la récurrence d'une certaine thématique (l'apparition d'un destin, liée à la profération) dans les livrets d'opéra, que l'auteur s'est penché sur le statut de la parole au sein de l'art lyrique, et, plus généralement, dans le cadre des arts représentatifs. Située aux confluents des sciences du texte, des arts et de la musique, cette prospective se veut accessible à tous ceux qui se sont un jour interrogés sur les pouvoirs du "dire".

02/2017

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Histoire internationale

Le défi de l'autodétermination africaine. Problème d'organisation

D'après certains experts du développement économique, toutes les recettes proposées pour aider l'Afrique noire à sortir de son marasme se sont avérées inefficaces. Pour d'autres, l'explication est simple, à savoir le caractère supposé figé de la culture africaine, peu ouverte à l'idée du progrès. D'où la suspicion à l'égard de l'"homme africain". A l'encontre de cette approche afropessimiste, l'auteur de ce livre pense qu'il y aurait plutôt en Afrique noire un très grave problème d'organisation à résoudre, dans le sens de la rationalisation des actions et des modes de vie en société. Car, comme l'atteste la théorie sociologique des organisations, les rapports de force et les conflits d'intérêts constituent souvent les principaux écueils de l'action organisée. Ce problème s'aggrave particulièrement en Afrique noire lorsqu'il s'y ajoute des obstacles psychoculturels tels que la réduction du pouvoir à la force, l'instrumentalisation du dialogue social et l'automarginalisation du peuple. Pour sortir de ces impasses, l'organisation émancipatrice implique qu'au-delà de la logique formelle de l'action rationnelle en vue d'une fin utile ou pratique, les acteurs intéressés soient capables de se libérer des préjugés, habitudes et illusions ancrés dans leur monde vécu socio-culturel. D'où l'intérêt à la fois épistémologique et éthico-moral universel pour la révolution mentale d'une part, et la démocratisation du système social d'autre part, mais à condition que les acteurs sociaux aient et développent une image positive et rassurante d'eux-mêmes : "Qui sommes-nous et qui voulons-nous être, en tant qu'Africains ? "

03/2017

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Religion

La vocation des chrétiens d'Orient. Défis actuels et enjeux d'avenir dans leurs rapports à l'islam

La question des chrétiens d'Orient met en jeu plusieurs acteurs à des niveaux différents, géopolitique, économique, démographique, ecclésial. Agir dans un contexte d'urgence et de complexité n'implique-t-il pas une prise de hauteur pour ne pas laisser l'affectif, parfois l'imaginaire, prendre le dessus et conduire à des réactions épidermiques, négatives et irrationnelles ? Le soutien des chrétiens d'Orient est un devoir, du moins moral, qui incombe à tous. L'avenir des chrétiens d'Orient dépend certes de plusieurs facteurs, mais il repose fondamentalement sur la foi que ces chrétiens ont en leur vocation, qu'ils soient en Orient ou en Occident. Seule cette vocation est en mesure de donner sens à leur histoire, de les renouveler en profondeur et de les enraciner dans leur environnement, là où ils se trouvent, avec leur sensibilité, aussi bien en Occident qu'au Proche-Orient. Ce livre offre des analyses géopolitiques mais aussi philosophiques, théologiques ou sociologiques, qui engagent non seulement une lecture de l'histoire et du présent mais encore les enjeux et les pistes qui se dessinent pour les années à venir. Il donne la parole à des acteurs qui éprouvent ces réalités de l'intérieur. L'enseignement, la rencontre et la prière, mais aussi l'engagement dans le milieu hospitalier témoignent des diverses directions que peut prendre l'expérience de la solidarité vécue entre chrétiens et musulmans, malgré les violences. Le renforcement de la diaspora et sa structuration grandissante ne sont pas un encouragement à l'exil des chrétiens mais un appui précieux pour des personnes vivant dans des conditions parfois intenables. Un appui tant spirituel que culturel et social.

06/2015

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Sciences historiques

1914-1918. Loin du front, en Anjou

1914, la déclaration de guerre surprend les Angevins. Sans doute patriotes, ils n'étaient, dans leur ensemble, ni nationalistes, ni bellicistes. Quant aux pacifistes, impuissants à freiner un conflit qui les dépasse et les entraîne, ils se rallient vite et durablement à l'Union sacrée. On croit à une guerre rapidement victorieuse. Après les désillusions de l'été 1914, Angers s'installe peu à peu dans la perspective d'une guerre longue. Le sentiment du devoir patriotique, l'espoir sans cesse renouvelé d'une victoire militaire, la certitude de défendre le droit et la liberté font accepter les sacrifices humains et matériels : la liste des victimes s'allonge, le pain et le charbon se font rares et leur prix augmente. Mais si l'on excepte la courte dépression de l'été 1917, née de la conjonction des mauvaises nouvelles du front (échec sanglant de l'offensive Nivelle) et des problèmes de ravitaillement, le moral angevin se maintient, soutenu par une administration omniprésente et habile. Il fallut aussi, nécessaire solidarité en général bien admise, accueillir à Angers des milliers de réfugiés, internés et soldats ; à cette occasion, les Angevins ont souvent fait, étonnés ou agacés, la découverte de la différence. Finalement, Angers offre pendant le conflit l'image d'une société stable, bien intégrée dans l'ensemble national, où la République a soigné et renforcé son image. Publié pour la première fois en 1988, cet ouvrage, depuis longtemps épuisé, reste une des références sur la période 1914-1918 en Anjou. A l'occasion du centenaire de la Grande Guerre, le voilà réédité, et complété d'illustrations et de mises à jour bibliographiques.

04/2015

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Littérature française

Les lacets rouges

Lorsque j'ai pris connaissance de ce roman envoyé au Seuil, j'ai été tout de suite frappée par sa force, son rythme, la sobriété incisive de son style sans apprêt ni fioriture, immédiatement en phase avec une réalité qui échappe à tout discours comme à tout commentaire. Un fait est très frappant ici : les motivations des personnages sont tues, omises, comme enveloppées dans la trame secrète d'un destin irréductible à toute interprétation psychologique, à tout jugement moral. Félix tue accidentellement un autre homme à la suite d'une altercation, et se retrouve subitement démuni face à l'absurdité de son acte, l'étrangeté absolue de l'irréparable. Il n'accepte pas le statut de meurtrier que la société veut lui faire revêtir; il n'accepte pas non plus d'être considéré comme un enfant irresponsable. A vingt ans, c'est encore un adolescent immature, il le sait, mais la force de tuer qu'il trouve en lui est l'Indice d'une énergie dont il veut assumer jusqu'au bout les conséquences. Il fuit dans la montagne en attendant son jugement, mais sa fuite, loin de l'ascèse promise, reste un simulacre, empruntant encore les formes juvéniles de la fugue. Il rencontrera dans une auberge Anne, son double féminin, mais aussi son antithèse incarnée : une vraie meurtrière. Un huis clos érotique et meurtrier va naître entre eux, fait de compromis inavouables mais aussi d'aveux sans issue, laissant percer entre les lignes, au détour d'un dialogue anodin, d'une scène muette, la violence sourde d'un destin qui les dépasse. Emilie colombani

02/2006

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Philosophie

LE PHILOSOPHE ET SON DOUBLE. Un commentaire de l'Euthydème de Platon

Etrange dialogue que l'Euthydème : Socrate désireux d'apprendre l'éristique ! La tentation était grande de n'y voir qu'ironie, et si nombreux sont ceux qui y ont cédé, qu'il s'en est constitué une solide tradition. Qui prête l'oreille aux sophistes, cependant, croit reconnaître certaines des doctrines les plus constitutives de l'image habituelle du platonisme, telle la réminiscence. A travers les prétentions concurrentes de Socrate et des Sophistes à la supériorité dans l'art protreptique, se fait jour un affrontement où le platonisme, ses thèses retournées contre lui, est mis sur la défensive. De tous les dialogues de Platon, l'Euthydène est peut-être le plus exclusivement consacré à l'élucidation de la relation du platonisme avec la sophistique. Ce qu'on a pris pour indigence de son contenu, c'est l'acuité avec laquelle la forme y est considérée. Formalisme moral de Socrate, formalisme éristique des sophistes : dans la leçon d'éristique donnée à Socrate apparaît, plus clairement peut-être que dans aucun texte antique, la logique propre au discours sophistique, celle-là même à laquelle a affaire sa totalité le texte platonicien. La sophistique, et Platon avec elle, relèvent d'un régime de discours pré-aristotélicein, et c'est dans la pratique de ce discours que demande à être réinscrite la tant galvaudée ironie socratique. En même temps qu'elle remet en cause bien des représentations traditionnelles, tant du personnage de Socrate que de la filiation de Platon à Aristote, la lecture de l'Euthydème est ainsi un exemple du renouvellement que peut apporter une histoire des pratiques discursives à la compréhension des dialogues de Platon.

07/1997

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Sociologie

Parcours de Juifs antisionistes en France

A l'heure des confusions volontairement entretenues entre l'identité juive et le soutien inconditionnel à l'Etat d'Israël, 22 personnalités juives ont accepté, à la demande de l'Union juive française pour la paix, de faire retour sur leur histoire personnelle, familiale et politique et de réfléchir sur les moments de leur parcours qui leur ont fait prendre conscience de leur désaccord profond avec la politique de l'Etat israélien. Ces parcours partent de l'Argentine ou du Canada, des terres autrefois colonisées du Maghreb, de la Pologne, de la Roumanie ou encore de la France. Ce sont des histoires humaines qui se croisent, avec ce point commun qu'elles ont été, un jour ou l'autre, confrontées au sionisme qui domine dans la communauté juive d'après 1945. Ashkénazes ou Séfarades, Juif·ves de culture ou d'éducation, athées souvent, Juif·ves profondément marqué·es par le génocide ou par le colonialisme, tous et toutes ont vécu un choc moral ou politique qui les a conduits à se démarquer de l'idéologie sioniste. Cela s'est parfois passé en Israël même, pour ces jeunes Juif·ves attiré·es par le mirage du "? socialisme du kibboutz ? " . Ils ont vécu une contradiction douloureuse entre des principes prétendument élevés et une réalité raciste, un mépris des Arabes et des crimes de guerre. D'une façon très personnelle, ils racontent. "Il m'est devenu évident qu'autant par fidélité à mes convictions personnelles que pour honorer mes grands-parents paternels et les soeurs de mon père, je ne pouvais plus rester silencieuse quand Israël commet en permanence des crimes contre les ­Palestiniens".

09/2022

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Sociologie

Putting an end to the reign of financial illusion. For real growth

"We all know that our world has become very indebted over the past decades and that its 'financialization' has reached proportions never observed before, at least in peacetime. But how serious is this phenomenon ? What are its consequences on the solidity of our financial system, on the functioning of our economy and on the future of our society ? Above all, we must understand how our world has surreptitiously changed its model for the past two decades. It has slipped to a strange paradigm, one in which the bulk of economic activity is now reflected in the rise in the value of financial assets at the expense of growth, wage income and productive investment. It is time to put an end to the reign of illusion and to reinstate the fundamental economic springs without which there can be no real growth. " J. de L. "No one alive today combines Jacques de Larosière's experience with an acuity about global finance. His sharp and cogent expression of alarm in this timely volume deserves and even demands the attention of the global financial community. " Lawrence Summers, Former Secretary of the United States Treasury and President Emeritus of Harvard "This is a must-read for those who want to understand the 'economic illusions' hiding in plain sight. And for those who are prepared to step-up to the benefit of a new generation. " Kevin Warsh, member of the Federal Reserve Board (2006-2018), and professor at Stanford "The book is a harsh criticism of the fairy tales that have guided monetary theory and the actions of central bankers in recent decades. " Vito Tanzi, Honorary President of the International Institute of Public Finance

09/2022