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Critique littéraire

Journal 1954

A la mort de Staline, Leopold Tyrmand, 32 ans, travaillait comme chroniqueur au sein la dernière revue jouissant d'une certaine liberté d'expression dans la Pologne communiste, le Tygodnik Powszechny. Il était heureux, il était aimé, il faisait des papiers sur le sport, le théâtre et, surtout, le jazz, dont il était un peu l'apôtre. Ayant refusé de pleurer en une la disparition du "Petit Père des Peuples", toute la rédaction fut limogée, la revue confisquée, et Tyrmand se retrouva sur le carreau. Quelques mois plus tard, alors qu'il fait déjà figure de perdant pathétique ou de parasite sournois, il amorce la rédaction d'un journal intime – qu'il poursuivra pendant à peine trois mois. Au final, plus de six cents pages qui nous révèlent, comme peu de documents, le quotidien d'une démocratie populaire, les aspirations de la jeunesse, les souffrances du peuple, la "fausse parole" omniprésente, les contorsions de la mauvaise foi, en particulier chez les intellectuels, mais aussi le sexe et les sentiments (sa petite amie, Bogna, est une lycéenne de 18 ans), le dandysme conçu comme une protestation (Tyrmand, avec ses chaussettes de couleur et ses cravates issues du marché noir, est un modèle pour les zazous varsoviens, les "bikiniarz")... Le lecteur familier de la culture polonaise y croisera une foule de visages connus ; pour les autres, les portraits psychologiques brossés par Tyrmand auront d'emblée une valeur universelle (et peu importe que les noms soient difficiles à prononcer). S'il vit dans une chambre de neuf mètres carrés et ne mange pas tous les jours à sa faim, Tyrmand a conservé ses entrées dans les lieux à la mode, là où se mêlent et s'encanaillent les détenteurs de toutes les formes de pouvoir, y compris celui de faire rire ou de séduire. Mais plus encore, il est attentif à ce qui se joue et se dit aux arrêts de tram, dans les réunions de locataires, dans la queue pour le beurre, avec les artistes aux abois, les ouvriers, les ménagères, les agents de la police politique, les voyous et les demi-mondaines.

01/2019

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Science-fiction

Denton et les esprits

Denton Mills a un secret : il peut voir les morts. Ou plutôt, la façon dont ils sont morts. C'est plutôt dérangeant dans une ville comme Chicago, qui déborde de ces échos morbides. Plutôt que de s'en plaindre à tout va, Denton a appris à vivre avec son talent pour le moins casse-bonbons. Cette capacité d'adaptation lui est des plus utiles lorsqu'il rencontre son nouveau voisin. L'énigmatique Bran Maurell attire d'emblée le regard de Denton ; malheureusement, Môssieur Je-suis-grand-maussade-et-mystérieux est tout aussi réservé et froid qu'il est beau à regarder. Cependant, lorsque sa rencontre inattendue avec le chat de Bran les fait se rapprocher l'un de l'autre, Denton découvre qu'ils ont un intérêt commun : le monde des esprits. Herboriste le jour, et sorcier la nuit, Bran purifie les foyers contre rémunération. Bran apprend à Denton que son don pour interagir avec les morts fait de lui un nécromancien. Faire équipe leur semble donc une décision commerciale tout à fait naturelle, afin de débarrasser Chicago de ses casse-pieds de fantômes un client satisfait à la fois. Au cours de leurs aventures spectrales, l'attirance entre ces deux hommes devient impossible à ignorer. Ils semblent être faits pour devenir des partenaires idéaux... à moins que le secret pas-si-petit-que-ça de Bran ne s'immisce entre eux. Nouvelle bonus inédite incluse, "Denton et l'esprit salace" : Denton est un nécromancien et son petit ami Bran, un sorcier. Ce n'est pas aussi excitant que ça pourrait paraître. Ils ne peuvent même pas s'habiller en tant que tels, la plupart du temps, mais lorsqu'ils sont conviés à une fête costumée pour le réveillon de Nouvel An, Denton est heureux de se laisser aller. Sauf que persuader Bran-le-reclus de sortir de sa carapace s'avère assez difficile... jusqu'à ce qu'un esprit démoniaque ne s'invite à la fête. Convaincre l'esprit de retourner d'où il vient exigera de Bran qu'il utilise toutes ses compétences, mais pas en nécromancie...

10/2016

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Littérature anglo-saxonne

Le dévoué

La suite très attendue du Sympathisant, Prix Pulitzer 2016 ! Après avoir réchappé d'un camp de rééducation, Vo Danh (l'homme sans nom, l'espion, l'agent double à la solde des communistes, héros et narrateur du Sympathisant) atterrit à Paris en même temps qu'une cohorte de réfugiés vietnamiens. Il est accompagné de Bon, son frère de sang, toujours aussi résolument anti-communiste (et ignorant de la double identité de Vo Danh). Tous deux logés dans le 11ème arrondissement de Paris, ils se lancent à l'assaut de la capitale bien décidés à faire leur trou et surtout à se remettre de leurs émotions. Hélas, Le Boss, leur seul contact à Paris, n'est autre qu'un trafiquant notoire qui leur offre en guise de job, de devenir ses hommes de main, chargés de régler leur compte aux mauvais payeurs et autres resquilleurs. Bien trop sensible pour supporter toute cette violence, Vo Danh propose au Boss de se lancer dans un trafic de cannabis auprès des intellectuels de gauche et autres philosophes marxistes. Un business plus tranquille et plus lucratif. Du moins le croit-il, car très vite, il se retrouve au coeur d'une brutale lutte de territoire entre dealers algériens. Et comme si tout cela ne suffisait pas, Bon et lui apprennent une incroyable nouvelle : l'homme masqué, leur tortionnaire au camp de rééducation, serait lui aussi à Paris et occuperait un poste important à l'ambassade du Vietnam. Pour Vo Danh qui pensait couler des jours heureux à Paris, boire des crèmes en terrasse tout en se goinfrant de croissant, les ennuis ne font que commencer... " Un roman d'espionnage féroce, drôle et profondément ambivalent. " ELLE " Certainement l'un des romans les plus impressionnants de cette rentrée (...) Cette confession d'un agent secret est plus qu'un roman politique anti-impérialiste. C'est une réflexion subtile sur les ambiguïtés de l'histoire. " Le Monde " Viet Thanh Nguyen [... ] s'est imposé comme un virtuose des narrations labyrinthiques. [... ] Cet ennemi du manichéisme ne défend aucune vérité, sinon la plus trompeuse qui soit, l'inatteignable vérité en chacun. C'est là qu'il est grand " Le Figaro

10/2022

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1981 à 1995

Il y aura d'autres jolis mois de mai

"Le 10 mai 1981, nous vivons intensément, rue de Solférino, ce qui va devenir un moment très particulier pour la France : le premier gouvernement de gauche depuis 1936. Je suis pris dans l'euphorie de l'instant que j'espère depuis bientôt dix ans, dont d'autres rêvent depuis bien plus longtemps... Serons-nous à la hauteur des espoirs des quinze millions d'électeurs qui ont voté pour François Mitterrand ? Pour beaucoup, le 10 mai 1981 évoque davantage qu'une simple alternance : un ensemble considérable de réformes institutionnelles, culturelles, sociales et économiques. Comme on n'en avait pas vu en France depuis 1945, grâce au Programme commun de la gauche. Des réformes dont le pays bénéficie toujours. En ce jour très sombre de février 2021, où tant de drames et de menaces s'accumulent sur le destin de tant de gens, sur mon pays, sur l'Europe, sur l'humanité, sur la vie même, je commence à écrire ce récit. Les idéaux d'autrefois ont explosé ; en France en tout cas, l'espérance de la gauche s'est, au moins provisoirement, effondrée. C'est aujourd'hui, au crépuscule de ma vie, que l'envie me vient de me retourner vers le joli mois de mai 1981. Non par nostalgie, quarante ans plus tard, mais parce qu'il faut se souvenir de ce dont on a de bonnes raisons d'être fier. Et parce que le fil de cette histoire retrouvée nourrit la promesse de jours plus heureux encore. Je vous invite à une promenade dans mes souvenirs, à une chevauchée au gré des moments qui marquent un parcours. Pour éclairer le présent et l'avenir". J. A. Ami de François Mitterrand, proche collaborateur du candidat puis du Président, Jacques Attali nous transporte, en toute franchise et avec pudeur, dans l'intimité de la conquête puis de l'exercice du pouvoir. Au coeur d'événements décisifs ou en apparence anecdotiques qui ont contribué à forger l'Histoire. En chemin, il partage ses réflexions sur la mémoire, l'art de gouverner, la responsabilité et le sens à donner à sa vie.

04/2021

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Littérature française

Les deux orphelines. Tome 2

Vers la fin du règne de Louis XV, à l'époque où le successeur de Louis le Grand en était à se défendre, et à se mal défendre, d'autoriser le pacte de famine en se faisant lui-même accapareur de grains, une grande misère désolait la France. L'hiver vint l'augmenter encore, un hiver d'une violence rare dans nos climats, mais qui, malheureusement, devait se reproduire quelques années plus tard et amener les plus terribles désastres. L'inquiétude, disons mieux, une sorte de terreur régnait partout. Paris lui-même, ce Paris d'ordinaire si animé, si vivant, ce centre de l'activité, du travail et des plaisirs sous toutes les formes les plus brillantes, Paris avait pris un aspect lamentable. La nuit venue, toutes les lumières s'éteignaient, il se faisait un silence lugubre. Paris semblait une ville morte. Dans une vieille maison de la rue de la Mortellerie, qui était alors une des plus sombres et des plus anciennes rues du vieux Paris, au sixième étage, sous les toits, vivait un ménage d'ouvrier, bien heureux d'avoir trouvé à se loger pour trente écus par an ; les loyers étaient déjà si chers ! Certes, l'installation n'était pas somptueuse ; une toute petite mansarde, des murs blanchis à la chaux, un plafond que l'on touchait facilement de la main, pas de cheminée et, comme fenêtre, une espèce de lucarne si étroite que, pour respirer un peu d'air frais, ou profiter d'un rayon de soleil, il fallait, si l'on était deux, se prendre par la taille et se serrer l'un contre l'autre. Les deux jeunes époux qui habitaient cette mansarde ne voyaient aucun inconvénient à cela, pas plus qu'ils ne se plaignaient, en quittant la rue pour rentrer chez eux, d'avoir à parcourir, bras dessus, bras dessous, une allée basse, humide, et de grimper un sombre escalier tournant, à peine éclairé à chaque étage par un oeil- de-boeuf qui donnait sur la cour, si l'on peut appeler ainsi une espèce de puits empoisonné par les eaux ménagères que l'on jetait du matin au soir.

02/2023

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Réalistes, contemporains

Audrey Hepburn. Un ange aux yeux de faon

Une icône sans fard Née en Belgique en 1929, élevée dans la noblesse qui sied à son rang, rien ne prédestinait Audrey Hepburn à devenir une icône du cinéma, et l'une des plus adulées du 20e siècle. Durant son enfance marquée par la guerre, la résistance et les déménagements, elle n'avait qu'un rêve : devenir danseuse classique. Repérée par un heureux hasard en 1948 pour un petit rôle au cinéma elle aimante déjà la caméra de ses grands yeux noirs. Obligée de renoncer à sa passion pour la danse à cause d'une santé fragile, c'est le cinéma qui lui fera les yeux doux. Après le film Nous irons à Monte-Carlo de Jean Boyer (1951), Audrey Hepburn est choisie pour le rôle de Gigi à Broadway ! Sa prestation dans cette adaptation du roman de Colette lui ouvrira les portes des studios hollywoodiens. A seulement 24 ans, c'est la consécration avec l'Oscar de la meilleure actrice pour le chef-d'oeuvre de William Wyler Vacances romaines en 1953. Son visage d'ange conquiert le public (Sabrina - 1954, Drôle de frimousse - 1957, Diamants sur canapé - 1961, Charade - 1963 et My Fair lady - 1964), tandis que sa silhouette longiligne incarne un glamour plus moderne et élégant, à contre-courant des standards de l'époque. Mais sa vie sentimentale connaît des remous. Les hommes de sa vie se succèdent et le désir d'enfants la hante... Arrivée au sommet, l'actrice se retire brusquement de l'écran au début des année 70. Engagée, elle sillonnera le monde en faveur de l'Unicef jusqu'à la fin de sa vie. Star sans fard, appréciée pour sa générosité et sa droiture, elle reste à jamais une véritable icône du cinéma. Jean-Luc Cornette et Agnese Innocente nous dévoilent le parcours de l'actrice adulée mais aussi celui de la femme combative, à travers un travail d'auteur remarquablement mené tant sur le fond que sur la forme pour un roman graphique qui nous transporte et nous donne à voir l'authenticité derrière le strass.

01/2024

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Religion

Famille, mariage, sexualité dans une perspective chrétienne. Documents du Synopde des diocèses allemands (1971-1975)

Le 26 septembre prochain s'ouvre le Synode romain. Il étudiera "la mission de la famille chrétienne dans le monde contemporain" . Pour le préparer, une consultation lancée auprès des communautés chrétiennes et des mouvements a trouvé un large écho dans notre pays. Certains en ont été étonnés, à tort. En effet, la, famille et le mariage tiennent toujours une place de choix dans l'Eglise et la société. Dans la rencontre des Eglises particulières appelées à vivre ce temps privilégié de synodalité, il est heureux et important que les membres du Synode puissent connaître les efforts réalisés par telle ou telle Eglise locale. Monseigneur Bernard Franck, qui nous avait déjà permis d'entrer dans l'immense travail et dans l'espérance du Synode commun des diocèses allemands nous présente ici, avec son habituelle précision et son souci méticuleux de vérité, le dossier qui a été le plus difficile, puisqu'il a failli, selon les dires de l'auteur, faire chavirer tout le Synode. Le lecteur français trouvera bien des analogies entre ce qui s'est péniblement cherché dans le Synode et hors du Synode commun des diocèses allemands. Il ne sera pas surpris d'y rencontrer les questions qui, de façon brûlante, ont émergé de la consultation réalisée auprès des... chrétiens de France à l'occasion du Synode romain. L'Eglise d'aujourd'hui, comme celle d'hier et de toujours, ne saurait, sous peine de n'être plus elle-même, abandonner sa mission prophétique. D'aucuns pourraient dire que des tâches plus urgentes seraient à résoudre en priorité. Comme l'écrit en sa conclusion l'auteur de cet opuscule, il est bon de prendre conscience au contraire que "l'avenir du monde est conditionné pour une part importante par l'avenir de la famille et du mariage de ce que les hommes feront de ces deux piliers de la société et de la convivialité humaines" (p. 195). On ne peut que se réjouir de ce que les pays francophones puissent, en ce domaine bénéficier du travail si sérieux et si stimulant des diocèses allemands. En fait, ce livre nous met déjà en pleine synodalité. Comment ne pas nous en réjouir et en remercier très fraternellement le traducteur et le commentateur ?

01/1980

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Pensée positive

Seva. Les sept règles de la sagesse Sikhe, faire le bien pour vivre une vie meilleurs

Les 7 règles de la sagesse sikhe, faire le bien pour vivre une vie meilleure. Avec ses 552 ans d'existence, le sikhisme, ou Sikhisme est la religion la plus récente. Il compte environ 30 millions d'adeptes. 22 millions résidant en Inde. Le fondateur du sikhisme, Guru Nanak, est né au XVe siècle, à une époque où la société de l'ancien Pendjab (la terre d'origine des Sikhs, qui est aujourd'hui un Etat indien limitrophe du Pakistan) était franchement inégalitaire. Le système des castes hindoues était répandu parmi les masses et le pays était gouverné par la monarchie moghole. Face à ces injustices, Nanak se mit à prêcher la bonté, l'égalité et le travail acharné, et demanda à ses disciples d'intégrer ces valeurs à leur vie quotidienne. Son idée révolutionnaire consistait à venir en aide à son prochain sans en attendre de récompense, ni de gain personnel en retour. C'est ainsi qu'est né le seva, ou "service désintéressé" , qui est l'activité pratiquée par la communauté sikhe qui possède le plus d'impact. C'est le sujet développé dans cet ouvrage. Comment faire le bien à la manière sikhe ? Il existe 7 traits de caractère et comportements qui caractérisent les sikhs : courageux, joyeux, résilients, altruistes, durs au travail, équitables et positifs. Ce sont les 7 règles de la sagesse sikh, développées dans cet ouvrage, chapitre par chapitre. Les 7 règles sont illustrées et étayées par des exemples, des entretiens avec des sikhs et leur histoire et les sciences comportementales... A la manière des sikhs et ce, sans être religieux, apprenez à appliquer SEVA, à devenir plus aimable, plus heureux et à vivre une vie qui a plus de sens. Vous serez surpris car SEVA est une solution extraordinaire car simplissime à mettre en oeuvre. Sommaire : Préface Introduction : pourquoi les Sikhs font-ils le bien ? Règle numéro 1 : chaque jour, venez en aide à autrui Règle numéro 2 : embrassez la joie Règle numéro 3 : faites preuve de courage Règle numéro 4 : chaque jour, faites preuve de gratitude Règle numéro 5 : apprenez à rire de vous-même Règle numéro 6 : chez vous, pratiquez l'égalité Règle numéro 7 : travaillez plus dur que vous ne priez Vivez pleinement le Chardi Kala

05/2023

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Récits de voyage

Médecin du large. Des grandes courses à la croisière

Médecin ou marin ? Heureux qui, comme Jean-Yves Chauve, a évité de choisir et su concilier l'amour de la mer avec une vie professionnelle trépidante. Le petit Jean-Yves, originaire de Poitiers, pratique déjà la voile sur les eaux de la Vienne et à La Baule, puis les stages aux Glénans donnent à l'adolescent le goût du large. Ensuite, le jeune docteur Chauve exerce à l'hôpital de Saint-Nazaire tout en construisant un voilier avec son épouse. Après un an de navigation autour de l'Europe, il consacre un premier livre à la médecine de bord. Après avoir trouvé à Pornichet un port d'attache pour le domicile flottant de sa famille, plusieurs mois par an Jean-Yves Chauve troque sa blouse blanche contre son ciré et part sillonner l'océan avec femme et enfants. Cette belle somme d'énergie et de compétences le conduit à se voir confier l'assistance médicale de la Solitaire du Figaro en 1987 et durant vingt-huit autres étés. En 1989, il devient également le médecin du premier Vendée Globe dont il a assuré depuis la sécurité de toutes les éditions. Est-ce le marin ou le médecin qui veille 24 heures sur 24 jusqu'à l'arrivée du dernier concurrent, accomplissant ainsi le tour du monde tous les quatre ans ? Il ne se contente d'ailleurs pas de prêter une oreille attentive à la santé des skippeurs, il donne aussi de la voix pour les tenir éveillés avec les parodies et les quiz érudits de sa Radio Toubib Free. Pas une course au large, avec son lot d'incidents plus ou moins dramatiques, qui n'ait illustré l'importance de la formation des navigateurs aux premiers secours, à la téléconsultation et la gestion du sommeil, promue par Jean-Yves Chauve. C'est aujourd'hui l'ensemble de la communauté navigante, amoureuse de la vie sur l'eau, qui profite de son expérience, notamment à travers l'association Sail The World qu'il a contribué à créer. Il n'est pourtant pas nécessaire d'avoir le pied marin pour se laisser embarquer par le récit d'une existence aussi riche d'aventures.

05/2024

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Actualité médiatique internati

Les Paradoxes. L'EHPAD : angoisse ou délivrance

Soïzic travaille en EHPAD. Depuis toujours, elle sait au fond de son coeur que c'est le métier qui donnera un sens à sa vie. Alors, depuis plusieurs mois, dans les tumultes et les tempêtes d'un quotidien difficile mais pourtant tellement riche, elle se lève chaque matin, épanouie et reconnaissante de pouvoir se sentir utile et servir. Servir malgré la fatigue et la pression, parfois. Servir avec le sourire, sans relâche, même lorsque les larmes apparaissent aux coins des yeux. Servir car pour elle c'est une fierté, finalement, que de voir ses victoires accomplies. Servir car elle est, sincèrement, de ceux qui se nourrissent de rendre les autres heureux. Servir ses aînés, nos anciens, et les accompagner jusqu'à leur dernier souffle. Servir et aller de l'avant pour toujours rester vivant... " Nous sommes des êtres d'amour. De notre naissance à notre dernier souffle, nous avons besoin de nous sentir aimés. "Née dans le Sud-Ouest, Soïzic est une jeune femme de vingt-cinq ans. Rien dans son parcours n'aurait pu laisser présager qu'un jour, elle écrirait un livre sur sa vie... Rien, et certainement pas elle. Mais, il y a la vie, la vie et ses surprises, ses surprises et ses imprévus. Ce roman en est un magnifique. Suite à une expérience professionnelle marquante, elle nous invite avec sincérité, simplicité et sans nulle doute une partie de son âme, à découvrir la vie en EHPAD. Aujourd'hui, accompagnante éducative et sociale (AES), elle a décidé de partager dans son roman, son année de formation, ses expériences et la réalité du terrain qui, bien qu'elle soit parfois complexe et éprouvante, reste pour elle, source d'enseignements au quotidien. Tel un journal intime, son récit nous est conté sur le ton de la confidence, sans filtre et sans tabou. Soïzic est indiscutablement passionnée par son métier. La fin de vie des Humains a de tout temps été un sujet clivant, Soïzic souhaite aujourd'hui nous familiariser avec cet univers qui fascine d'autant plus ces dernières années. Accrochez-vous bien, le voile va être levé sur un secteur qui fait polémique.

06/2024

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Couple, famille

Dehors les enfants ! Réapprendre aux enfants à jouer dehors et à oublier les tablettes

Et si trop les protéger ne les aidait pas à grandir ? Aujourd'hui, il est devenu rare de voir des enfants s'amuser à escalader un arbre, construire une cabane ou dévaler une colline en roulant sur eux-mêmes. Nous avons sécurisé leurs aires de jeu, supprimé tourniquets, tape-culs et tout ce qui pouvait se montrer risqué. Les enfants passent de plus en plus de temps à interagir avec des écrans plutôt qu'avec d'autres. Agenda surchargé, activités encadrées, le temps de jeu libre et de contact avec la nature s'amenuise. Parallèlement, les enseignants notent une baisse d'attention et de concentration et une augmentation de l'impulsivité voire de la brutalité, tandis que les médecins observent une hausse inquiétante des troubles sensoriels et émotionnels. Les enfants d'aujourd'hui sont plus peureux et moins endurants que ceux d'hier et ils crisent à la moindre frustration. Pourquoi ? Dès nourrisson, les enfants sont entourés d'objets facilitant leur quotidien ainsi que celui de leurs parents, mais qui réduisent l'ampleur de leurs mouvements. Notre désir de les protéger ne leur permet plus de se confronter aux expériences qui leur sont nécessaires pour muscler leur corps, nourrir leurs sens et élaborer les réseaux de neurones dans leur cerveau. Angela Hanscom, ergothérapeute, braque ses projecteurs sur l'épidémie silencieuse qui frappe nos enfants et décrit l'expérience du programme TimberNook qu'elle a fondé. Jouer dehors est vital pour le développement harmonieux des compétences sensorielles, motrices, sociales et intellectuelles. Explorer, comprendre le monde, prendre des décisions, utiliser son imagination... L'auteur partage son expérience ainsi que des stratégies ludiques et faciles à mettre en action pour aider nos enfants à quitter leurs écrans pour jouer librement. Traduit de l'anglais par Isabelle Crouzet

05/2018

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Guides étrangers

Israël. Jérusalem-Cisjordanie

Ce guide répond à trois objectifs : informer, illustrer et guider. Plus de vingt auteurs, photographes, journalistes ou grands voyageurs ont collaboré à ce volume pour vous offrir le guide le plus exhaustif, un récit vivant où anecdotes historiques, tableaux pittoresques et renseignements pratiques se succèdent et se complètent. Histoire et société Terre peuplée par les toutes premières communautés de l'Histoire ; bâtie par les Cananéens, les Philistins et les Phéniciens ; affermie par les Hébreux ; convoitée par les Assyriens et les Perses ; envahie par les Grecs et les Romains ; contrôlée par les Croisés et les Britanniques ; et de tout temps écartelée entre la guerre et la paix... cette terre à la croisée des civilisations, berceau des trois religions monothéistes - judaïsme, christianisme et islam¿-, héberge aujourd'hui un peuple plein d'énergie, résolu à vous dévoiler les beautés de son pays. Itinéraires De la Vieille Ville de Jérusalem, nimbée d'une atmosphère sacrée, à Tel Aviv la "blanche" , résolument ancrée dans le présent ; de la citadelle Saint-Jean à Akko (Acre), important carrefour commercial sous les Croisés, aux bénéfiques bains de boue de la mer Morte, point le plus bas de la planète ; des ruines romaines de Beit She'an, ancienne cité de la Décapole antique, aux époustouflants panoramas du Mount Carmel National Park, la plus vaste réserve forestière du pays ; de l'impressionnante forteresse de Massada, vestige du glorieux passé d'Hérode le Grand, aux eaux cristallines d'Eilat, royaume d'une riche et chamarrée faune corallienne... les charmes colorés d'Israël ne pourront que vous émerveiller. Carnet pratique Trente-quatre pages pour tout savoir sur les formalités, les transports, le logement, la restauration, la culture, les sports et les loisirs...

10/2019

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Histoire internationale

Afrocentrismes. L'histoire des Africains entre Egypte et Amérique, 3e édition

Il y a un demi-siècle, le chercheur sénégalais Cheikh Anta Diop posait la question de la négritude de l'Egypte et de l'antériorité des civilisations nègres. Aujourd'hui, c'est d'Amérique du Nord que nous viennent les échos d'une telle contestation de l'histoire écrite par les Blancs. Les thèmes en sont multiples. Ne serions-nous pas tous les enfants d'une Eve noire ? La première civilisation ne fut-elle pas africaine, rayonnant ensuite de son berceau égyptien jusque dans la Grèce classique ? La déesse Athéna n'avait-elle pas une origine noire ? Les Hébreux n'auraient-ils pas eu l'Ethiopie pour vraie patrie ? La réécriture du passé des Africains, vu à la lumière de l'Egypte pharaonique, suscite une relecture du passé européen. Les humanités gréco-latines se voient opposer des humanités négro-égyptiennes. Des jeunes Noirs des métropoles des pays du Nord apprennent les hiéroglyphes et chantent contre la Babylone des Blancs. Et dans les pays du Sud, les Bantous sont érigés en équivalents des Aryens. Plus loin, l'Amérique aurait été découverte et peuplée par des Noirs, déjà présents dans les civilisations précolombiennes. Toute l'historiographie savante est donc soupçonnée d'un complot planétaire contre les peuples noirs, dont elle aurait dérobé l'héritage culturel pour mieux les asservir. Cette science dite eurocentriste est donc défiée par une histoire afrocentriste du monde. L'objet de ce livre est de mieux connaître l'argumentation de ce courant, d'en discuter les sources et les méthodes, d'en comprendre les motivations et d'en analyser les réseaux, sans oublier ni les siècles d'oppression et de discrimination pesant sur la condition noire, ni les aspirations actuelles à une renaissance noire.

08/2010

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Histoire des religions

Strangers and Pilgrims. Métamorphoses spatiales du religieux dans les mondes anglophones (XVIIE-XXIe siècle)

L'Epître aux Hébreux du Nouveau Testament à laquelle le titre de cet ouvrage collectif est emprunté invite les chrétiens à se déclarer, à la suite des patriarches, "étrangers et voyageurs sur la terre" — "strangers and pilgrims on the Earth" — et à faire du Ciel leur patrie véritable. Le renoncement au lieu d'origine et l'acceptation de la condition au moins temporaire d'étranger, voire d'apatride, semblent répondre d'abord à une nécessité spirituelle, de manière transparente dans les cas du prosélyte et du missionnaire, et de manière plus ambiguë dans celui de l'exilé ou du réfugié, auxquels ils ont été imposés. Dans les deux cas, cependant, la réponse de la foi à l'appel divin doit se manifester à travers l'épreuve de la délocalisation, voire de la déterritorialisation, qu'elle soit choisie ou subie. L'expérience du déplacement, de l'arrachement au lieu familier et de la translation en territoire étranger est ainsi inscrite en profondeur dans le parcours historique et spirituel des monothéismes abrahamiques par un projet universaliste de transcendance des frontières. L'ouvrage propose un riche parcours dans cette dualité entre religion et migration, à travers l'histoire des jésuites dans le Nouveau Monde, d'un évêque converti par des Zoulous païens, du pacifisme des quakers, du particularisme religieux des Canadiens français, mais aussi à travers le prisme de la littérature : la vision de l'hindouisme d'Alexander Dow, celle du pèlerin de Daphné du Maurier ou la position de l'Eglise anglicane d'Afrique du Sud chez Alan Paton. Le volume se conclut sur une analyse de l'image de la mosquée chez les Britanniques de culture musulmane et sur une comparaison éclairante entre l'exode des Highlanders écossais au Canada au XIXe siècle et des népaliphones du Bhoutan vers les pays occidentaux au XXIe siècle.

07/2021

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Religion

Les derniers jours de Moïse

Moïse sait qu'il va mourir. Dans quelques heures, sur le mont Nébo, le Prophète qui a libéré les Hébreux de leur esclavage devra remettre son âme à Dieu. Il ne verra même pas la Terre de Canaan vers laquelle il les a guidés depuis quarante ans. Et pourtant il mérite d'y entrer ! Plus que tout le peuple, plus que tous les Prophètes, plus que tous les Sages, plus que tous les prêtres. Sa mort imminente apparaît alors comme triplement injuste : comment pourrait-elle le frapper lui, l'être exceptionnel, oser le faire disparaître en dehors de la Terre promise, et dans la solitude ? A l'ange de la mort qui se présente devant lui, Moïse s'écrie : «Ecarte-toi de moi. Il n'est pas question de te remettre mon âme !» Dans un ultime face-à-face avec Dieu, Moïse va ainsi refuser la mort et se livrer à une discussion passionnée pour faire valoir son droit à l'immortalité. A-t-il réussi ? Nul ne connaît sa tombe aujourd'hui. On sait seulement qu'il a disparu sur le mont Nébo, dans le pays de Moab, en face de Jéricho. Mais qui l'a accompagné ? Qui a creusé sa tombe pour son dernier sommeil ? Qui a recouvert son cercueil de terre ? Qui a procédé à l'oraison funèbre ? Qui a fait les dernières prières ? Est-il réellement mort ? Est-il monté au Ciel ? Et, si c'est le cas, a-t-il ensuite ressuscité ? Les histoires rapportées ici sont toutes extraites du Midrash. Depuis l'époque du Talmud, les rabbins ont imaginé les nombreux dialogues que Moïse aurait entretenus avec Dieu avant de mourir, en les reliant aux questions humaines fondamentales. Etonnamment modernes, ils font partie intégrante de la tradition juive.

04/2015

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Echecs

Les finales

Les finales, aux échecs, c'est un drôle de truc. Les Rois, d'habitude peureux et soigneusement cachés, sortent de leur trou et se baladent librement au beau milieu de l'échiquier. Les pions, d'abord modestes fantassins que l'on sacrifie dans la joie et la bonne humeur pour ouvrir des lignes aux pièces à longue portée, se gonflent d'importance comme des grenouilles qui veulent se faire aussi grosses que des boeufs que l'un d'entre eux y parvienne en faisant Dame, et le sort de la partie en sera jeté. Semblant venus de nulle part, pats et poursuites perpétuelles permettent des sauvetages inespérés. Et il n'est pas rare qu'un minuscule détail fasse toute la différence entre le gain et la partie nulle. Vraiment, cette phase de la partie n'est pas comme les autres ! Pas étonnant qu'elle soit difficile à jouer. En plus, elle est particulièrement instructive, parce que c'est là que l'on voit le mieux les forces et les faiblesses des différentes pièces, et où il est parfois possible de concevoir des plans à long terme ou de calculer de longues variantes. T'entraîner aux finales te donnera donc un double avantage sur tes adversaires : tu finiras mieux tes parties, et ta compréhension du jeu sera plus profonde. Ce livre te permettra d'apprendre les types de finales les plus courants de façon active. Après un bref exposé de quelques idées clés, tu auras à résoudre des exercices classés par ordre de difficulté croissante. Dans les solutions, tu trouveras les explications de l'auteur, qui est un des plus grands spécialistes des finales au monde. A la fin, des tests te permettront de t'entraîner encore et d'évaluer ton niveau.

02/2021

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Littérature française

Homosexualité, éthique et droit dans la Bible

Cet ouvrage de philosophie est une exégèse des passages hébreux et grecs de la Bible sur les homosexualités masculine et féminine. Il montre que sur cette question, deux courants antagonistes coexistent dans les Ecritures : un courant pro-homosexuel et majoritaire représentant le point de vue des princes, des prophètes et des maîtres spirituels, point de vue qui célébrait quatre formes moralisées d'homosexualité : le compagnonnage militaire, l'homosexualité pédagogique, l'amitié et la vie en couple ; et un courant homophobe et minoritaire représentant le point de vue des prêtres de la Judée post-monarchique (livres du Lévitique, de Judith et des Makkabés) qui sera adopté et suivi au Ier siècle par Paul de Tarse et par son disciple Luc. Le courant pro-homosexuel reconnaissait l'existence et la valeur de la révélation naturelle véhiculant avec elle le droit naturel et la loi morale naturelle, autant de réalités niées ou contestées par le courant homophobe. L'auteur déduit de son analyse et conclut qu'on ne peut lutter contre l'homophobie sociale et défendre les droits des homosexuels qu'en employant trois outils : le rejet de toute théocratie sacerdotale et la défense de la laïcité (ce qui est compatible avec la sécularisation de la société) ; la défense et la promotion de la révélation naturelle véhicule du droit naturel qui fonde la loi morale naturelle (ce qui est incompatible avec la profanisation de la société) ; et enfin la perpétuation et le développement de la culture de l'homosexualité inaugurée dans la Bible par trois monuments : le "décret" de pèlerinage annuel en mémoire de la lesbienne fille de Jephté, l'apprentissage et le chant du "Cantique de l'Arc" qui commémorait l'amour du bisexuel David pour son amant Jonathan, et enfin la reproduction du lavement des pieds, rite johannique d'hospitalité qui symbolisait notamment l'accueil à l'égard des homosexuels.

06/2022

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Psychologie, psychanalyse

Concevoir et coordonner un projet artistique intergénérationnel en EHPAD. L'art Atout'âge

Comprendre G Chronique Sociale les personnes ral l'essentiel 1, rue Vaubecour - 69002 Lyon www.throniquesociale.com Concevoir et coordonner un projet artistique intergénérationnel en Ehpad LArtAtout'ge L'accomplissement de chaque personne passe par une réponse aux besoins physiologiques mais également par une réponse à des besoins d'ordre sociaux et psychologiques. Quelle que soit la période de la vie : le début, le milieu ou la fin cet équilibre reste fragile mais vital. En ce sens, l'animation socioculturelle en Ehpad a pour mission de favoriser le mieux vivre de la personne à Travers la mise en oeuvre de projets favorisant l'intégration et la participation de ses membres à la vie en collectivité et en société. Cette notion de projet constructive qu'à la condition de tenir compre des potentiels individuels, des capacités d'adaptation et d'expression propres a' chacun, ainsi que des dynamiques de groupes possibles. Vous allez découvrir dans cet ouvrage un projet artistique inmrgénérationnel intitulé L'Art Atout'Age r que l'auteure coordonne depuis maintenant cinq ans. Il a été dicté par son désir de petite fille de dire aux autres enfants : n N'ayez surtout pas peur, suivez-moi dans cet Ehpad Je vais vous donner la possibilité d'appréhender la vieillesse avec un regard différent. Je vair vous donner le sourire car l'on peut irre heureux auprès de ces personnes qui an premier abord semblent srisus. Je suis également une maman qui cherche d rassurer ses enfants quant à la notion d'acceptation de la différence. Puis je suis cette adulte pionndk désireuse de montrer que l'exercice de la citoyenneté malgré de nombreux chamboulements rencontrés ne s'arrête pas obligatoirement aux portes de l'institution. Nous sommes chacun les maillons d'une chaine humaine, à nous de la consolider à partir de notre énergie et de nos valeurs. C'est dans le partage et dans le FAIRE que l'on peut s'accomplir. En ce sens la pratique d'activités créatives et artistiques peut étre une véritable réponse à des besoins : d'estime de soi, de considération, d'expression et d'appartenance. C'est à travers la mise en oeuvre d'actions d'ouverture sur l'extérieur, et de projets inmrgénérationnels que l'on peut agir contre les stéréotypes véhiculés les uns sur les autres, et favoriser ainsi le vivre ensemble et le mieux vivre. L'aumure

11/2019

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Littérature étrangère

Le choix de Martin Brenner

A la mort de sa mère Maria, Martin Brenner ressent certes de la douleur mais s'interroge aussi : il ne s'est jamais vraiment senti très proche d'elle. Il procède à la dispersion des cendres en suivant ses dernières volontés, met sa maison en vente, puis il compte reprendre le cours de sa vie, entouré par son épouse Cristina et sa fille Sara. Brenner est généticien et directeur d'un laboratoire, un homme discret et plutôt solitaire. Il s'estime heureux dans la vie. Mais lorsqu'un avocat l'appelle pour lui annoncer que sa mère était juive et survivante des camps, sa vie prend un tournant imprévu. Petit à petit, les révélations contenues dans une lettre laissée par sa mère et les informations que lui fournissent l'avocat et le rabbin de la ville où il habite le poussent à faire des recherches sur l'identité juive. Il croise ses lectures personnelles sur le sujet avec les recherches en génétique qu'il mène - touchant à la question de l'appartenance religieuse et ethnique, vue par la science. Il décide de n'en parler à personne - pas même à son épouse - avant de parvenir à une décision quant à sa judéité : il refuse l'idée qu'il doive assumer le fait d'être juif seulement parce que sa mère l'avait été. Mais lors d'un colloque scientifique à Montréal, il est pris à parti dans un débat et alors qu'on l'accuse d'antisémitisme, il révèle sa judéité... Le piège s'est renfermé sur lui, et le château de cartes qu'était devenu sa vie s'effondre : sa femme Cristina, ignorant tout de sa réflexion, se sent trahie, puis quand lui et sa fille deviennent la cible d'ignobles attaques antisémites, son épouse le quitte. Il perd son travail, son meilleur ami se détourne de lui, seul le rabbin Golder maintient le contact. Il fait alors appel à un écrivain célèbre et lui demande de raconter son histoire... Le choix de Martin Brenner nous fait vivre de l'intérieur la descente aux enfers d'un homme aux prises avec la question identitaire. Le roman nous propose ainsi une interrogation sur le libre-arbitre. Comment savoir qui nous voulons être dans notre vie intime et aux yeux de la société ? Comment rester libre dans ce choix ? Traduit du suédois par Hélène Hervieu

11/2020

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Littérature française (poches)

Strangulation

On peut avoir grandi dans le confort feutré de l'aristocratie bordelaise, avoir un père célèbre dans le petit cercle des études cicéroniennes et une mère à l'affection débordante qui archive inlassablement les courriers de son fils, on peut avoir passé son enfance à rêver de grands départs, le regard porté sur les bateaux s'élançant vers l'Atlantique, et ne rien faire de sa vie. Ou si peu. Jean a quitté Bordeaux à vingt ans pour aller flâner sur les quais de Paris, faute d'avoir osé partir plus loin. Lui qui se pique de littérature en ses heures de loisir, qui compose des vers et s'apprête à publier un roman, pourrait croiser les illustres acteurs de la bohème de la Belle Epoque, pourtant son destin semble être de passer à côté des choses et des gens. Il écrit des lettres à sa mère, dans lesquelles il lui raconte ses journées de petit fonctionnaire à la préfecture, évitant de mentionner ses heures d'errance vaine, mentant parfois pour ne pas l'inquiéter. Il apprécie la compagnie d'animaux qui le distraient un temps de sa solitude et de son désoeuvrement. Quand ce dernier devient trop pesant, Jean est sujet à d'étranges pulsions lors desquelles il exécute l'ami domestique du moment avant de porter son deuil, presque heureux d'avoir su ainsi se fabriquer un semblant d'émotion. C'est avec une plume précise et baroque, trempée dans l'humour noir, que Mathieu Larnaudie relate les fantaisies et démystifie les fantasmes de son jeune dandy impuissant à rencontrer son époque comme sa propre existence. Il n'est pourtant pas question d'échec ici, car l'échec supposerait une ambition, une entreprise : Jean rate sa vie comme on rate un train, avec une telle conscience de ce non-avènement que les seuls projets lui semblant réalisables ressortissent à la mort - bientôt à la sienne propre, que d'une certaine manière il orchestrera. S'inspirant librement de la biographie du poète Jean de La Ville de Mirmont, Strangulation compose une fiction originale, à la fois détournement et hommage des romans décadents de la fin du XIXe siècle, jouant des mises en abyme et des voix (celle du héros dans sa correspondance, celle d'un narrateur à la connivence ironique) pour interroger brillamment l'art du roman.

08/2015

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Littérature étrangère

Uli le fermier

Jérémias Gotthelf est né à Morat dans le canton de Fribourg en 1797 sous le nom d'Albert Bitzius. Gotthelf est un pseudonyme d'écrivain tiré de son premier roman, Le Miroir du paysan ou la vie de Jérémias Gotthelf. Après des études de théologie à Berne et à Gôttingen et quelques éclats de verbe et d'écriture qui freineront sa carrière, il obtient en 1832 une petite paroisse dans une vallée retirée de l'Emmental, à Lützelflüh, qu'il ne quittera plus jusqu'à sa mort en 1854. Dans l'une de ses belles critiques, le jeune Gottfried Keller reprochait à Gotthelf de soutenir l'idée qu'un bon chrétien devait être un riche paysan bernois, bien qu'il n'en fût pas question dans la Bible. Cette affirmation touche un point décisif dans la description que Gotthelf nous fait de l'univers paysan. L'idéalisation qu'il lui a accordée depuis la publication de son roman Uli consiste à vrai dire dans le fait d'avoir décrit la vie parfaite dans le cadre conservateur de la paysannerie emmentaloise. En sa qualité de paysan riche et pieux, Uli finit par devenir un homme heureux. Mais le bonheur qu'il finit par atteindre ne va pas de soi ; c'est au contraire un idéal poétique. Il a bien fallu que la question des rapports entre la vie paysanne et la vie chrétienne, qui avait profondément préoccupé le pasteur de village que fut Gotthelf, devînt un thème central de son œuvre d'écrivain. C'est bien ce qui se produisit avec le roman L'argent et l'Esprit qui est la confession religieuse la plus pure que Gotthelf ait écrite. Un livre qui traite de la sanctification de la vie et de la descente du Saint Esprit, donc une œuvre de la Pentecôte - car il faut entendre l'esprit ici comme l'Esprit saint de la Bible. Gotthelf est considéré aujourd'hui comme un des écrivains majeurs de la littérature européenne du XIXe siècle. Lützelflüh est devenu, par le pouvoir de ses livres, un lieu mythique, le miroir des paysans, le village d'Uli le valet de ferme qui deviendra maître de sa ferme. L'Age d'Homme publie l'œuvre romanesque de Gotthelf dans la nouvelle traduction de Raymond Lauener. Après Uli le valet de ferme et L'argent et l'Esprit, c'est Uli le fermier, Le miroir du paysan et Anne Bäbi Jowäger.

09/2003

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Littérature étrangère

La maison de l'Arbre joueur

Japon, 1857. Depuis des siècles, le Japon vit replié sur lui-même. Mais il sera contraint de s'ouvrir aux influences étrangères. Les Occidentaux forcent les portes de l'ancien monde. La révolution couve. L'époque des samouraïs est désormais révolue, le pays est à l'aube d'une ère nouvelle. La maison de l'Arbre joueur, dans le domaine du Chôshû, où habitent Tsuru et sa famille, n'est pas épargnée par le vent du changement. La jeune femme rêve de suivre les traces de son père, médecin, qu'elle assiste depuis son plus jeune âge. Quand celui-ci l'autorise à épouser l'homme qu'elle aime, lui aussi médecin, elle s'imagine que ses vœux sont exaucés : un mariage heureux, la possibilité d'exercer son métier à l'égal des hommes. Bientôt, la situation politique s'aggrave et le pays est au bord de la guerre. Le mari de Tsuru refuse cependant qu'elle l'accompagne pour soigner les soldats. Trop brillante pour être reléguée au second plan, la jeune femme décide de s'affranchir du poids des traditions ancestrales et de vivre librement sa destinée. Elle se trouve alors entraînée dans un monde de subversions, d'intrigues politiques et d'amours interdites. Autour d'elle agissent de jeunes hommes passionnés qui aspirent à écrire une nouvelle page de l'histoire du Japon. Hostiles au gouvernement féodal du shôgun, ils refusent que leur pays soit colonisé par l'Occident. Leur slogan est : " Sonnô jôi : vénérez l'empereur, expulsez les étrangers. " Leur méthode est la violence. A travers l'inoubliable destin de Tsuru, symbole de l'émancipation de son pays, Lian Hearn raconte une grande histoire d'amour et de guerre, d'hommes et de femmes, dans un Japon fascinant. Lian Hearn a effectué de fréquents séjours au Japon et a étudié la langue japonaise. Alors qu'elle constituait sa documentation pour l'écriture de sa saga best-seller Le clan des Otori , elle passa plusieurs mois dans la préfecture de Yamaguchi, l'ancien domaine féodal du Chôshû - point de départ de ce roman -, où elle s'intéressa à l'histoire de ces jeunes hommes ayant pris part à la restauration de Meiji. Mêlant habilement personnages fictifs et figures historiques, elle compose un roman plein d'atmosphère, aussi passionnant qu'envoûtant.

01/2013

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Littérature française

Guang-gong dit oui

Les maths, c'est du chinois ! Et les maths en chinois, alors qu'est-ce que c'est ? On a là, raconté de façon très drôle et avec une pointe d'autodérision, l'itinéraire original d'une jeune femme brillante qui met toute son opiniâtreté à venir à bout d'une équation à plusieurs inconnues que nul n'a encore résolue. " La seule véritable aventure, c'est de tout laisser. Un aller sans retour et sans savoir où l'on va. Lâcher prise, se laisser porter, abandonner toute détermination, et le plus difficile, s'y complaire. Déposer les armes devant l'angoisse des lendemains, comme un ultime combat contre soi-même. Voilà, c'est ça, vaincre en déposant les armes. C'est dans cet état d'esprit que j'ai débarqué à Taiwan avec l'idée saugrenue de faire des mathématiques en chinois. " C'est ainsi que Charlotte Pollet nous présente la démarche qui va la conduire, à travers mille difficultés et péripéties – arguties administratives, problèmes d'intercompréhension, enseignement des mathématiques selon des voies inhabituelles et dérangeantes pour un Occidental, acclimatation parfois difficile au pays et aux modes de vie, rencontre avec un Taïwanais et mariage, grossesse au moment de la préparation des examens et du passage des épreuves – jusqu'au dénouement heureux final. Pourquoi ce titre Guang-Gong dit oui ? C'est que Charlotte, lorsqu'elle est à Taiwan, s'immerge complètement dans les coutumes et les croyances du pays. " Un ami taïwanais fervent taoïste m'indique qu'il me faut passer par le temple pour éviter un accident inhérent à mon année de naissance. " Elle se rend donc au temple et on lui indique que Guang-Gong est la divinité la plus adéquate pour livrer des augures dans son cas. " Je demande si mon entreprise à Taiwan va réussir tout en détaillant bien qui je suis et je pioche ensuite au hasard une baguette numérotée dans un imposant cylindre en bois. J'obtiens le numéro soixante. Et on me donne un long ticket rose de papier fin numéroté soixante sur lequel figure la réponse du dieu. L'officiant m'indique que toutes mes entreprises, thèse, études, mariage, enfant, tout, absolument tout... sera une réussite et que très rarement Guang-Gong donne des avis si positifs et si enthousiastes. " Dans les moments de stress ou de découragement, ce ticket rose deviendra pour elle un talisman.

02/2019

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Critique littéraire

Le château de Seix. Journal 1992

Vendredi 18 décembre, dix heures du matin. Dans la débauche, je pense à l'amour. Dans la relation sentimentale, je ne peux pas oublier les voluptés de rencontre, ou de passage. Tous mes vœux sont farcis de leur contraire, mes phrases de leur négation, mes opinions de leur critique, mes livres de l'invite à ce qu'on les prenne pour l'opposé de ce qu'ils paraissent, et qu'ils ne veulent pas paraître tout à fait. Ma personne même ne se décide à être personne. Suis-je un riche châtelain avec une belle voiture, ou bien un clochard de campagne, promis à des intérieurs de terre battue, parmi des ruines béantes sans fenêtres ? Ai-je envie d'être envié, ou d'être plaint ? Désiré-je être heureux, ou bien souffrir poétiquement ? Suis-je le critique intraitable des mœurs littéraires, de mon temps, ou bien le chantre de la politesse et de la courtoisie, le Philinte qui écrit des petits mots bien aimables à tous ceux de ses confrères qui lui envoient leurs livres ? Un ours, ou un chien de salon ? Un écrivain d'avant-garde, ou ce qu'il en reste, ou un laborieux producteur de copie, qui essaie d'en tirer sa pitance ? Un homme de gauche, ou un fieffé réactionnaire ? Ai-je vraiment envie de me retirer du monde, ou bien si c'est pour qu'il insiste, afin de me serrer plus étroitement contre lui ? Même dans mes vêtements, je n'arrive pas à me décider. Si demain je vais à Toulouse, sera-ce vêtu d'un vieux jean et d'un blouson de cuir, dans l'espoir d'une rencontre avec quelque moustachu en comparable appareil, ou bien dans la tenue de hobereau anglophile qui s'est plus ou moins imposée d'elle-même, ici, entre mon pigeonnier, la boue, mes chiens et les visites de la générale (qui est venue m'apporter, avant hier, du foie gras de sa propre confection) ? Je n'aperçois de tous côtés que des emplois. Ce n'est pas que je n'y crois pas, mais je ne parviens jamais à m'y voir tout à fait. J'ai toujours envie d'être ailleurs, ou d'être quelqu'un d'autre, dont je soupçonne qu'il pourrait être moi tout aussi bien ?

07/1998

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Poches Littérature internation

S'ouvrent les portes de la ville

Premier ouvrage de littérature chinoise chez Ypsilon, nous sommes très heureux de commencer à explorer ces lettres par la publication d'un récit autobiographique d'un très important poète contemporain. D'autant plus que, pour qui connait Bei Dao, il est étonnant de voir cet auteur s'adonner à cet exercice de mémoire, mais justement il le fait à sa manière très singulière. S'ouvrent les portent de la ville est le livre d'un poète exilé qui se fait ethnographe. Nous découvrons son Pékin, le temps passé et le présent d'un horizon lointain. Et Pékin tout court si on vient de loin... et soudain tout ce qu'on sait ou qu'on imagine savoir sur cette ville et son histoire récente (deuxième moitié du XXe siècle) commence à bouger et on commence à chercher des contours, des repères... En 2001, alors qu'il a passé la cinquantaine, Bei Dao retourne pour la première fois dans sa ville natale, après un exil forcé de onze ans, suite aux événements de la place Tian'an men ainsi qu'à des prises de position, faites à l'étranger, sur cette période de l'histoire chinoise. Il ne reconnaît plus la ville où il est né, a grandi et a vécu quarante années de sa vie. C'est un choc pour lui. Dans ce livre, il invite le lecteur à remonter le fil du temps et des événements qui ont marqué sa vie, celle du Pékinois qu'il était et qu'il est resté, mais aussi, plus largement celle d'un peuple tout entier : les débuts du pouvoir communiste (il est né en 1949, année qui a vu la fondation de la République populaire), le grand Bond en avant, la Grande famine, la campagne anti-droitistes, la Révolution culturelle et la guerre civile qui l'a marquée. Ce livre, recherche de l'enfance et de l'adolescence perdues, se veut aussi une ethnographie de cette ville qui l'a hanté pendant son exil : ses lumières, ses odeurs, ses bruits, les petits métiers, les habitants, tout cela qui constitue la petite histoire inscrite au coeur de la grande. Dans ces mémoires le poète se livre plus qu'il ne l'a jamais fait, lui dont la poésie est comme une noix dont il faut casser la coquille. Le ton est juste, l'observation aiguë, la critique souvent acérée, humour et poésie le disputent à l'émotion.

06/2020

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Histoire de France

Histoire de France. Edition collector

Une histoire de France des origines à la fin de la Grande Guerre par un styliste à la plume incomparable. " Nous n'avons pas tenté une oeuvre originale : on peut éclaircir l'histoire, on ne la renouvelle pas. Nous n'avons pas non plus soutenu une thèse. Nous nous sommes efforcé de montrer comment les choses s'étaient produites, quelles conséquences en étaient résultées, pourquoi, à tel moment, telle décision avait été prise plutôt que telle autre. Ce qu'on découvre, au bout de cette analyse, c'est qu'il n'est pas facile de conduire les peuples, qu'il n'est pas facile non plus de fonder et de conserver un Etat comme l'Etat français, et l'on en garde, en définitive, beaucoup d'indulgence pour les gouvernements. Peut-être ce sentiment est-il la garantie de notre impartialité. Mais comment serions-nous de parti pris puisque notre objet est de présenter dans leur enchaînement les événements de notre histoire ? Nous ne pouvons la juger que par ses résultats. Et, comparant notre condition à celle de nos ancêtres, nous sommes amené à nous dire que le peuple français doit s'estimer heureux quand il vit dans la paix et l'ordre, quand il n'est pas envahi et ravagé, quand il échappe aux guerres de destruction et à ces guerres civiles, non moins redoutables, qui, au cours des siècles, ne l'ont pas épargné. " Ce passage, tiré de l'introduction de ce livre publié en 1924, illustre bien la nature de l'ouvrage. Loin de ce que feront l'école des Annales et l'historiographie marxisante des années 1950 et 1960, Jacques Bainville privilégie une histoire plus " classique " et littéraire qui, tout en se fondant sur l'exactitude des faits et le refus des partis pris, traite singulièrement de l'histoire politique de la France imbriquée dans l'histoire de la politique extérieure que, en tant que journaliste et chroniqueur parlementaire, il connaît sur le bout des doigts. Toute son attention est portée, avec une très grande clarté, sur l'enchaînement des faits au service d'un but : montrer comment la France s'est construite à travers les âges, comment celle de son temps provient de celle d'hier. Un grand bonheur de lecture au contact d'un livre très instructif.

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Policiers

Négations Tome 2

Je vous revois toujours avec ce trouble si caractéristique qui vous rend encore plus désarmant. Qu'est-ce que vous étiez chou mon petit juge ! Rien que d'y penser, j'en suis encore toute chose ! Vous n'arrêtiez pas de me détailler sous toutes les coutures, de regarder mes hanches et mes jambes avec insistance, avec des yeux qui brillaient comme de véritables soucoupes ! Comme si vous aviez eu envie de moi et envie de me... Comme si... Non, mais arrêtez ! Vous vous trompez ! bredouilla un Prédaud moins sûr de lui qui perdait son calme. Qu'est-ce qui vous laisse supposer que... La jeune femme fit comme si elle n'avait pas entendu. Le magistrat semblait presque mûr et il ne manquait qu'une occasion pour le pousser dans ses derniers retranchements de vieux garçon complexé. Vous n'allez pas me dire que vous avez envie de moi tout de même ? protesta Irène comme si elle était vexée de pouvoir ainsi susciter un tel sentiment. Ca ne serait pas... Mais, enfin non... Qu'est-ce qui vous fait croire que... Que vous avez envie de moi ?... Vos yeux, quand ils croisent les miens mon petit juge !... Ils sortiraient même de leur orbite ! Et moi, quand un homme me regarde comme vous me regardez, c'est qu'il me désire. Et quand on me désire comme vous me désirez en ce moment, ça finit par me travailler énormément... A Bressoire, une préfecture comme il en existe quelques-unes, beaucoup coulaient jusqu'alors des jours heureux. Entre deux projets de spéculation immobilière, et une ou deux innovations ! Du moins jusqu'à l'automne dernier où la petite localité a subitement fait davantage parler d'elle. Grâce à une télé réalité, celle de la nouvelle ère et plus tristement aussi, à cause d'une série de meurtres longtemps inexpliqués... ! Ceux de notables dont les excentricités seraient presque passées inaperçues si elles n'avaient pas mis en lumière des agissements condamnables. A leurs côtés, la belle Irène, une jeune femme peu farouche qui n'a pas son pareil pour attirer l'attention. Encore moins celle du juge Prédaud, l'ancien franc maçon, un homme décidément bien complexe que certaines femmes parviennent à troubler. Un dénouement à la hauteur de ce qu'avait suggéré le premier tome d'un polar au terme duquel on pensait enfin avoir mis un terme aux tueries commises...

11/2015

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Décoration

Yves Saint Laurent

" Au 5 avenue Marceau, toutes les formes du silence pouvaient s'écouter : le silence des lignes, le silence crème des toiles, le doux silence des ateliers, le silence heureux des mains, le silence minéral de l'attente, quand il n'était pas là, le silence d'un sourire esquissé dans le miroir, la beauté, comme une histoire d'amour entre lui et les mannequins, son studio de création... Et puis le silence de la peur, du doute - son école. J'ai rencontré Yves Saint Laurent en 1986 à travers son métier, et c'est seulement un an plus tard que nous avons été présentés. Publiée en 1993, cette biographie a été rééditée en 2002 lors de la fermeture de la maison Yves Saint Laurent, puis en 2010. Un jour il m'avait lancé : "Mais vous connaissez bien mieux ma vie que moi... ". Faux, évidemment. Car écrire la vie de cet homme de son vivant, c'est refuser de tomber dans certains pièges. " Je n'ai jamais cherché à éviter ses zones d'ombres, mais à privilégier sa lumière, ce qui l'a rendu si différent. Yves Saint Laurent est à la fois l'astéroïde et le noyau d'une vieille comète, une planète monstre ayant modifié la perception du système solaire de la mode. Du soleil cher à Chanel, et de l'étoile - talisman de Dior, Yves Saint Laurent a fait une boule de feu, il est ce météore qui continue à éclairer la galaxie, bien après sa mort. " L. B. Le 1er juin 2008, Yves Saint Laurent laissait derrière lui bien plus qu'un nom et une maison de couture... A l'occasion du dixième anniversaire de sa mort, Laurence Benaïm nous confie l'édition définitive de sa légendaire biographie : l'ascension d'un jeune garçon né en 1936 à Oran, qui s'écriait à l'âge de treize ans : "Un jour, j'aurai mon nom gravé en lettres de feu sur les Champs-Elysées". L'itinéraire d'un peintre de la vie moderne, oeil à vif, traversant les époques pour en habiller l'ambiguïté dans un parfum de luxe, de vertiges et de décadence. La vie d'un homme libre, provocateur, secret, malheureux, génial, toujours échappé vers d'autres vies... La biographie du dernier des classiques. Le roman de la mode de 1958 aux débuts des années 2000.

05/2018

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Littérature française

Reine des bois

Chantre de la Montagne langroise et de ses paysages, André Theuriet, receveur enregistreur à Auberive de 1856 à 1859, a merveilleusement appréhendé la nature haut-marnaise. Timide, sensible, intériorisé, André Theuriet a toujours trouvé le bon côté des lieux. Que dire des 80 romans et 286 titres qu'André Theuriet nous a laissés ? Qu'il faut les lire ! Et en premier lieu "Reine des Bois" que publie aujourd'hui de nouveau "Le Pythagore Editions" . Une bonne opportunité pour retrouver nos racines, de redécouvrir les us et coutumes d'une campagne oubliée, tout en respirant le parfum des villages, des forêts, du changement des saisons. André Theuriet, entrera tout naturellement à l'Académie pour revêtir un habit vert qui lui sied parfaitement. André Theuriet a consacré une quinzaine de livres au Pays de Langres, dont deux se détachent, "Sauvageonne" et... "Reine des Bois" ! Un hymne à la joie naturelle. Mais qui peut mieux qu'André Theuriet parler de cette région, comme il le fit lors de son discours d'admission à l'Académie : "Il y a en effet de longues années que je débarquai par un soir gris de novembre, en plein pays langrois, et qu'un heureux hasard administratif m'appela à Auberive, en Haute-Marne. Ce petit coin de terre où je demeurai près de trois années, me charma à tel point, que l'enchantement dure encore. Je revois avec une étonnante netteté le village que baigne l'Aube naissante, l'ancienne abbaye des Bernardins et surtout une délicieuse promenade Entre-deux-Eaux, qui méritait bien son nom, car elle était bordée par deux bras de l'Aube, aux ondes claires et peuplées de truites frétillantes. De tous côtés, le bois enveloppait ce village d'une ombre pacifique et fraîche. J'y ai passé en pleine solitude, de douces heures de rêverie et de travail, j'y ai risqué mes premiers vers. Au fond des combes silencieuses, sous les futaies de foyards, j'ai glané les éléments de mes premiers livres et s'il est vrai qu'on appartient surtout au pays qui vous a réchauffé le coeur et nourri l'essentiel, je suis fier de le dire ici : je suis haut-marnais parce que j'aime la Haute-Marne et parce que je lui dois beaucoup" . Difficile de dire mieux ! Vous avez dit "habit vert" ?

06/2010

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Littérature étrangère

Le temps des vrais bonheurs

Aruna, une jeune femme d'origine bengali, vient de décider de quitter Londres, ainsi que son mari, et de rentrer à Singapour. Le déclencheur ? Les vers d'un poète bengali : "Il est temps de cesser le combat et de rentrer à la maison". Son combat, c'était vivre à cent à l'heure, refuser son traitement médical pour troubles psychologiques, et boire, fumer, faire l'amour sont devenus ses addictions, plus douces que d'autres par le passé. Désormais, cesser de se battre et rentrer. Trouver l'apaisement, même si c'est un peu vivre à moitié. Et rentrer, même s'il est toujours plus facile de fuir. Hari Hassan est en fin de vie à l'hôpital de Kuala Lumpur. Immobilisé sur son lit, il dépend des infirmières pour tout, et souhaiterait qu'on le laisse partir. Lourd de remords, Hassan se souvient. De la guerre fratricide et de la partition entre l'Inde et le Pakistan. De la seule femme qu'il ait jamais aimée, avec laquelle il n'a pu se marier : il n'a jamais su ce qu'était devenue leur fille, qui devait être adoptée. Alors que lui-même a épousé plus tard une femme qu'il n'aimait pas, et dont il a eu un fils, Jazz. Hassan trouve qu'il est temps de cesser le combat et de rentrer à la maison, lui aussi : faire la paix, que son fils Jazz lui pardonne et le laisse partir. Jazz vit à Singapour. Travail logement partenaire : il peut cocher chaque case, et aurait donc tout pour être heureux ? Mais il n'a pas oublié Aruna, son double, sa soeur, sa petite amie, son amie pour la vie. Inséparables depuis leurs douze ans jusqu'à ce qu'elle disparaisse du jour au lendemain, deux ans plus tôt. Jazz a toujours su qu'elle finirait par rentrer chez elle. Mais sait-elle seulement où c'est, chez elle ? En trois jours et trois nuits, les tragédies ordinaires se nouent et se dénouent, comme si l'on retournait une boule à neige sur chaque métropole, faisant tourbillonner les regrets et les espoirs au milieu des préoccupations quotidiennes. Jusqu'à ce que la neige se dépose, et que l'on puisse décider de garder une chance de goûter au bonheur, et de vivre.

06/2014