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pessimisme

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Littérature française

Safari immobile. Auprès de mon arbre

De vagues de pandémie en déconfinements successifs, nous avons tous été ballottés du pessimisme à l'espoir. S'ils ne sont de loin pas les seuls à avoir souffert de l'enfermement, les naturalistes en sont particulièrement affectés, eux qui ne s'épanouissent que dehors. Pourtant la résilience à l'assignation à domicile est ou a été vécue par ceux qui ont transformé leur résidence en havre de nature en ville. Plutôt que de rêver de safari, le citadin rétrécit son champ visuel à son environnement immédiat. Derrière sa fenêtre il contemple les arbres de sa rue qui bruissent d'une vie méritant d'être observée. Car le bouleau emmaillotté de lierre n'est pas seulement un pare-soleil bienvenu en été. Ses fleurs attirent papillons et abeilles venues récolter nectar et pollen. L'hiver venu ses fruits régalent merles, étourneaux, grives et autres oiseaux. En somme, toute une faune "ordinaire" plutôt dédaignée en temps normal. Chacun de nous peut photographier ce qui vole, rampe et trottine dans son proche environnement. Le plus étriqué des jardins de ville est à scruter avec les yeux nouveaux. Et, plutôt que de tondre de manière obsessionnelle sa petite pelouse, il laisse s'épanouir pissenlits, boutons d'or et bien d'autres herbes folles. Si d'aventure un amélanchier, un seringat, un buddleia, ce fameux arbre à papillons habillent la clôture, alors le petit bout de verdure urbain apporte d'autres fragrances que celles du barbecue. Jour après jour le safariste " ocal" touche du doigt un microcosme sans cesse renouvelé. Sans alourdir son empreinte carbone, il explore le quartier, puis élargit son rayon d'action. En fait, la nature au pas de sa porte se révèle un efficace substitut dans notre bien-être et le rapport à la nature.

03/2022

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Littérature française

Humus

Deux jeunes étudiants en agronomie, Kevin et Arthur, sont déterminés à agir face à l'urgence écologique qui préoccupe leur génération. Refusant de céder au pessimisme ambiant, ils se lancent dans des projets audacieux pour apporter leur pierre à l'édifice du changement. Kevin, issu d'un milieu ouvrier agricole, crée une start-up spécialisée dans le vermicompostage. Il endosse ainsi le rôle du parfait transfuge social dans l'univers du capitalisme écologique. De son côté, Arthur, né dans une famille bourgeoise, s'efforce de restaurer les terres familiales dégradées par l'usage intensif de pesticides. Cependant, il se confronte rapidement aux défis et aux contraintes de la vie à la campagne.

Au fur et à mesure de leur parcours, les deux amis voient leurs convictions et leurs idéaux mis à l'épreuve. Leur quête les mène de la campagne normande aux couloirs de la Silicon Valley, en passant par des groupes anarchistes et des rencontres avec des personnalités politiques. Gaspard Koenig explore dans ce récit les contradictions et les paradoxes de notre époque : la tension entre mobilité sociale et mépris de classe, l'équilibre précaire entre espoir de progrès technologique et révolte écologique, ainsi que les dilemmes personnels liés à des amours impossibles et à un désespoir teinté d'héroïsme.

Ce roman ne se contente pas de suivre les aventures de deux jeunes hommes en quête de sens et d'impact ; il sert également de réflexion sur les défis complexes auxquels notre société est confrontée. Il pose des questions cruciales sur la manière dont les individus, issus de milieux sociaux différents mais unis par des préoccupations communes, peuvent naviguer dans un monde rempli de contradictions. En somme, il offre une histoire ancrée dans la réalité, qui explore les tensions entre les aspirations individuelles et les impératifs collectifs, tout en s'inscrivant dans la tradition de la littérature réaliste.

08/2023

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Histoire internationale

Histoire de l'Europe. Tome 3, La crise révolutionnaire

Ce troisième et dernier volume de la célèbre Histoire de l'Europe est resté inédit jusqu'à ce jour. Emmanuel Berl y peint une crise qui débute vers 1740. L'équilibre de l'Europe classique va être détruit. Le triomphe de la raison s'accompagne de la croissance de l'Etat. La révolte féodale, la fin de la monarchie absolue, l'avènement du libéralisme démocratique sont autant de signes que désormais l'Etat ne semble plus fait pour la Nation, mais la Nation pour l'Etat. Emmanuel Berl poursuit avec la Première République et le 18-Brumaire. L'Etat est devenu dictatorial. Succédant à vingt-trois années de guerre, le congrès de Vienne traite l'Europe comme une grande malade et instaure le "concert européen" qui va assurer la paix pour cinquante ans. Mais lorsque les émeutiers de 1848 brûlent l'hôtel de Metternich, à Vienne, c'en est fait de l'Europe dynastique. L'Europe "nationalitaire" commence. La nouvelle crise révolutionnaire, le progrès mécanique, et jusqu'aux idéologues, vont assurer la toute-puissance de l'Etat, sa dictature. Mais chaque renforcement des Etats occidentaux, des empires qu'ils construisent, coïncide en fait avec le déclin de l'Europe et la montée d'autres parties du monde. C'est que, de tout temps, montre Emmanuel Berl, "l'Europe paraît éprouver une sorte de répulsion envers l'unité". Analyse pessimiste qui mérite toujours d'être méditée.

03/1983

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Critique littéraire

Montherlant aujourd'hui

Recru de souffrance physique et désespéré par la marche du siècle, Henry de Montherlant, le 21 septembre 1972, se tirait une balle dans la bouche après avoir absorbé - précaution supplémentaire - une ampoule de cyanure. Libre de toute éternité, le stoïcien romain venait de choisir la " sortie raisonnable ". Le courage et la dignité de cette fin - qui n'allait pas sans similitude avec le " seppuku " du Japonais Mishima - furent unanimement salués. Pourtant, l'oeuvre immense de l'écrivain allait connaître une désaffection grandissante. Moins le purgatoire inévitable qui suit la disparition d'un géant des lettres que la défiance de nouveaux publics plus portés à la suspicion qu'à admettre les libertés et l'authenticité d'une vie. Il est vrai que Montherlant, de son vivant, ne se priva guère de cultiver l'équivoque et la provocation. Rappelons-nous ces formules frappées comme des médailles : " Je vous reproche de ne pas respirer à la hauteur où je respire ", dit le vieux roi Ferrante à son fils, dans La Reine morte. Formules peu solubles, on en conviendra, dans le cocktail de compassionnel et de pensée unique qui caractérise notre époque. Au point de faire oublier - syncrétisme et alternance - chez ce pessimiste altier, son " extase de la vie ", sa proximité si délicate des humbles, sa solidarité maintes fois exprimée avec les peuples humiliés. Le visionnaire du Treizième César était-il coupable d'avoir annoncé la venue de temps infâmes et l'ère du Veau d'Or ?

05/2012

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Psychologie, psychanalyse

L'enfant interrompu. Accompagné de "Le deuil périnatal"

Le diagnostic anténatal permet aux futurs parents d'en apprendre beaucoup sur leur enfant avant qu'il ne naisse. Mais que faire quand on découvre brutalement chez son bébé de graves anomalies incompatibles avec la vie ? Chantal Haussaire-Niquet a connu cette expérience et raconte son itinéraire depuis l'annonce du drame jusqu'à l'interruption médicale de grossesse et son retour à la maison. Eclairé par l'avis de la psychanalyste Geneviève Delaisi de Parseval et du médecin Maryse Dumoulin, ce récit met aussi en lumière des questions trop rarement soulevées : comment le médecin peut-il annoncer un diagnostic pessimiste ? Qu'en est-il de l'accompagnement des parents confrontés à la décision d'une euthanasie foetale ? L'interruption de grossesse s'apparente-t-elle à un véritable accouchement ? Le foetus souffre-t-il ? Les parents peuvent-ils — doivent-ils — voir le corps de leur enfant mort ? Que fait-on de sa dépouille ? Peut-on durablement accepter les termes d'une loi qui refuse la déclaration à l'état civil de certains de ces bébés ? Comment le deuil se fraye-t-il un chemin au travers du déni social et juridique ? Geneviève Delaisi de Parseval nous le rappelle dans sa préface : "On ne fait son deuil que du "connu" [...]. Il importe de rattacher les "bébés interrompus" à une généalogie et, à défaut de leur conférer le statut de sujet, il est nécessaire de leur reconnaître pleinement la qualité d'être humain"

03/1998

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Philosophie

Décadence. Vie et mort du judéo-christianisme

Chacun connaît les pyramides égyptiennes, les temples grecs, le forum romain et convient que ces traces de civilisations mortes prouvent... que les civilisations meurent, donc qu'elles sont mortelles ! Notre civilisation judéo-chrétienne vieille de deux mille ans n'échappe pas à cette loi. Du concept de Jésus, annoncé dans l'Ancien Testament et progressivement nourri d'images par des siècles d'art chrétien, à Ben Laden qui déclare la guerre à mort à notre Occident épuisé, c'est la fresque épique de notre civilisation que je propose ici. On y trouve : des moines fous du désert, des empereurs chrétiens sanguinaires, des musulmans construisant leur "paradis à l'ombre des épées", de grands inquisiteurs, des sorcières chevauchant des balais, des procès d'animaux, des Indiens à plumes avec Montaigne dans les rues de Bordeaux, la résurrection de Lucrèce, un curé athée qui annonce la mort de Dieu, une révolution jacobine qui tue deux rois, des dictatures de gauche puis de droite, des camps de la mort bruns et rouges, un artiste qui vend ses excréments, un écrivain condamné à mort pour avoir écrit un roman, deux jeunes garçons qui se réclament de l'islam et égorgent un prêtre en plein office, sans parler de mille autres choses... Ce livre n'est ni optimiste ni pessimiste, mais tragique car, à cette heure, il ne s'agit plus de rire ou de pleurer, mais de comprendre.

01/2017

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Littérature française

Anna

Anna rend visite au sergent Edouard Chantiran, son mari, parti en manoeuvres. Son retour, émaillé de péripéties, bouleverse la médiocrité de son quotidien. Dès lors, rien ne sera plus pareil : sa petite vie de ménagère prend des allures chimériques jusqu'à sa défenestration. A Tulle, puis à Limoges, en 1901, c'est la simple histoire du couple Chantiran, racontée par la plume de maitre d'André Thérive, à l'instar de Maupassant qu'il admire. Dans ce roman populiste et naturaliste, les Chantiran sont victimes, l'un après l'autre, des jeux de l'amour et du hasard. Dans cet ouvrage, construit comme un diptyque, Edouard succède à Anna. Veuf, il cherche à échapper au souvenir qui le hante en partant pour l'Afrique du Nord. Anna et Edouard se meuvent aussi bien dans l'ombre que la lumière, où sentiments et illusions mènent leurs existences placées sous le signe de la fatalité. Etres soumis aux aléas du quotidien, petites gens inquiets du qu'en dira-t-on, ils vivent ballottés par l'enchainement des coups du sort. Thérive façonne une histoire se suffisant à elle-même, fruit d'une force d'observation pessimiste. Il considère "que le monde est petit, que les pauvres hommes tournent toujours dans le mème. cercle de malheurs, qu'il y a mille coïncidences sur le chemin de l'éternel retour, [...] dans un récit où [il n'a] cherché, comme disaient les classiques, qu'à bien peindre les moeurs, ou, comme disait Maupassant, à suivre l'humble vérité". L'humanité n'en sort pas grandie...

01/2020

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Critique littéraire

Contre-attaque. Entretiens avec Franck Nouchi

Contre-attaquer à contre-courant : Philippe Sollers ne recule décidément devant aucun obstacle. Ni décliniste, ni souverainiste, ni communautariste, ni péguyste, ni laïcard, ni populiste, ce livre en forme de discussions avec Franck Nouchi ne prétend rien moins que de redonner toute sa place, la première, à la littérature. Seize ans après la parution de La France moisie, dans les colonnes du Monde, Sollers joue au ping-pong. En tout, treize parties, treize conversations, qui ont eu lieu du 27 octobre 2015 au 25 mars 2016, au gré d'une actualité particulièrement dense. Idéologues et commentateurs de tous poils, à l'omniprésence médiatique arrogante, en prennent évidemment pour leur grade. Mais, l'essentiel est ailleurs. " C'est le passé qu'il faut redéfinir, dit-il. Dans ce présent instantané, il est en danger. Les morts eux-mêmes sont très en danger parce qu'il est arrivé quelque chose au temps. Hamlet dirait que le temps est sorti de ses gonds. Il y avait quelque chose de pourri au royaume de Danemark ? Il y a quelque chose de maintenant suffocant dans la République française. Il faut changer la répartition passé-présent-avenir. Puisque le présent est devenu instantané, il contamine le passé. Et quand le passé n'est plus vivant, il n'y a plus non plus de futur. C'est pour ça que tout le monde a peur ! ". Pessimiste, Sollers ? Tout au contraire. A rebours de l'esprit du temps, cette contre-attaque est un message d'espoir. Dans trente ans, dans un siècle, les lendemains se remettront à chanter.

11/2016

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Dictionnaires des citations

Ainsi parlait Eugène Delacroix. Dits et maximes de vie

Les écrits de Delacroix se partagent en trois ensembles : le Journal (1800 p.), plusieurs volumes de correspondance, les articles publiés en revue. Delacroix redoute toujours de figer les choses, que ce soit par la forme qui cerne ou par la pensée qui définit. Pour lui la matière est vie et la peinture espace en mouvement. Ce solitaire est toujours en dialogue, ce pessimiste est toujours en recherche de nouveauté. Reconnu et commenté dès ses premières présen-tations, il a aussi été haï jusqu'à sa mort. Jamais on ne lui a permis d'enseigner, et il n'est admis à l'Institut qu'à sa 7e candidature. Delacroix choque, car il montre la violence et le tragique du monde : guerres, crimes, suicides, viols, corruption. " Le sauvage revient toujours, écrit-il. La civilisation la plus outrée ne peut bannir de nos villes les crimes atroces qui semblent le partage des peuples aveuglés par la barbarie. " Il y une profonde parenté entre Baudelaire et Delacroix, dans la violence et la cruauté même. Mais Baudelaire déteste la nature, Delacroix l'aime profon-dément. Baudelaire déteste la femme, Delacroix la respecte. " Delacroix n'a pas et n'aura pas de vieillesse, écrivait George Sand. Il est, dans son art, l'innovateur et l'oseur par excellence. " Quelques semaines avant de mourir, il écrit les dernières lignes de son Journal : " Un tableau doit être une fête pour l'oeil ". Sagesse pratique de Delacroix : opposer la joie de l'art au tragique inexorable de la vie.

10/2023

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Romans, témoignages & Co

L'année solitaire. Edition collector

Une édition collector cartonnée exceptionnelle : jaquette dorée, jaspage rose, illustration inédite sur les pages de garde. Un roman d'une immense justesse sur l'adolescence : une émotion vraie, une écriture incisive et une portée universelle. En quelques mots : L'adolescence, la meilleure période de la vie ? Quelle blague. Tori Spring a 16 ans. L'an dernier, elle n'aimait pas particulièrement sa vie, mais ça ne la dérangeait pas, tant qu'on la laissait dormir et blogguer en paix. Seulement, au retour des vacances de Noël, tout change et rien ne s'arrange... Le roman à l'origine de Heartstopper, Saison 2 sur Netflix. Un roman d'une immense justesse sur l'adolescence écrit par une adolescente : une émotion vraie, une écriture incisive et une portée universelle. " On est censés vivre la plus belle période de notre vie. On est jeunes, on est en train de décider de notre avenir (c'est en tout cas ce qu'on nous répète), on a des amis. Mais en fait, tous, on attend que quelque chose change. Becky, ma meilleure amie, avec qui je rigole de moins en moins. Lucas, qui réapparaît dans ma vie après toutes ces années. Mon frère Charlie, la plus belle personne que je connaisse. Michael Holden, avec son sourire trop grand. Et moi, la fille la plus cynique et pessimiste du lycée. On attend tous que quelque chose change. " " Un roman contemporain remarquable qui séduira les fans de John Green. " The Bookseller L'édition collector cartonnée : jaquette dorée, jaspage rose, illustration inédite sur les pages de garde.

10/2023

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Littérature anglo-saxonne

Happy fucking Christmas, dear Janet !

Un premier roman salué par une critique unanime, idéal pour tous ceux que les gens heureux horripilent. Voici Janet. Janet est triste. Pas seulement pour elle : pour le monde. Le monde, vous savez ? Ce show merdique qui est en train de très mal se terminer. C'est pourquoi Janet s'est isolée : elle travaille dans un refuge pour chiens, au milieu des bois. Là, au grand dam de son petit ami, elle peut éviter au maximum le contact avec les humains. C'est que, voyez-vous, Janet n'a pas envie de rendre les autres tristes. Elle n'a pas envie de se pointer dans une maternité et d'expliquer aux nouveaux parents que, d'une manière ou d'une autre, ils vont foutre la vie de leur gosse en l'air. Et cependant, il lui arrive parfois de se demander à quoi ça pourrait ressembler, de ne pas être triste. Aussi, quand son médecin lui parle d'un nouvel antidépresseur qui pourrait lui permettre d'être heureuse pour Noël, Janet, sur un coup de tête, tente sa chance. C'est le début d'une série d'événements improbables qui vont chambouler son quotidien et l'obliger à remettre en question sa vision radicalement pessimiste de l'existence. Provocateur, profond, irrésistible, le premier roman de Lucie Britsch est l'antidote parfait à ce monde obsédé par le bien-être. Un livre qui, paradoxalement, rend vraiment heureux ! " Un roman aussi surprenant qu'irrévérencieux. Préparez-vous à faire le plein d'audace et d'humour noir ! " ? The New York Times

10/2021

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Géographie

Les pays secs. Environnement et développement

Plus de 35 % des terres émergées de la planète, qui hébergent 20 % de la population mondiale, sont des milieux secs de latitude polaire, tempérée ou tropicale. La vie y dépend manifestement le plus de l'environnement. La nature chaotique des climats y est reconnue depuis les années 1960. L'auteur place d'emblée sa réflexion au carrefour des exigences contradictoires du développement durable adapté et de la conservation de l'environnement, en se fondant sur les handicaps mais aussi sur les ressources spécifiques. L'environnement impose un constat de disparité superposant des mosaïques de sols, de végétation, de dynamiques externes, foncières et d'occupations de l'espace. Cette variabilité locale s'exprime par une gamme de mises en valeur, de répliques diversifiées à l'aridité et aux sécheresses et de stratégies de lutte contre la dégradation. Les milieux secs sont les seuls où deux sociétés éleveurs mobiles et agriculteurs sédentaires - aux économies complémentaires, cohabitent depuis des millénaires. La co-appartenance aux civilisations de la terre et aux civilisations de l'eau a abouti, à l'amorce du 21e siècle, à l'annonce d'une pénurie d'eau. La vision pessimiste est rejetée à partir d'indicateurs actuels suggérant l'entrée dans une phase de vrai développement où la diversification croissante des activités et des revenus, les valeurs structurantes du passé se superposent à la puissance des liens de parenté et à la cohérence du réseau social. L'ouvrage est nourri de nombreux exemples tirés d'une réalité vécue.

02/2003

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Sciences historiques

L'éducation par le crime. La presse et les faits-divers dans l'entre-deux-guerres

Durant l'entre-deux-guerres, dans la presse locale, pas un seul jour ne se passa sans que le journaliste n'informe son lecteur de la grave menace dont il était à chaque instant la cible : chapardage, filouterie, entôlage, cambriolage, agression, meurtre, la chronique des faits-divers restait le témoignage concret d'un danger permanent. Illustration pessimiste de la fragilité de la vie ordinaire, l'article de vol demeurait toutefois dans le même temps une arme utile pour contrer ce funeste péril ; il restait en effet un lieu de savoir essentiel, décryptant autant la technologie déprédatrice que le profil retenu de son auteur, apportant ainsi à chacun des connaissances précieuses pour se prémunir des ravages du larron. Ce caractère pédagogique de l'article de vol apparaît du reste d'autant plus crucial, que son but n'était pas seulement limité à assurer la veille de ses biens par le citoyen lecteur : en effet, en captant son attention grâce au sentiment humain le plus mobilisateur, la peur, le fait-divers se dévoile également comme l'occasion d'un cours sur l'Etat, invitant chacun à honorer les institutions qui le protègent, voire d'une véritable leçon de vie, destinée à contrôler tout geste, émotion ou passion populaire. Ici, en s'intéressant à la publicité d'un comportement humain vil, illégal, déviant, ce n'est pas seulement l'image d'un monde criminel disparu qui resurgit, c'est en définitive, et paradoxalement, les coutumes, les normes, les lois, qui régissaient le bon fonctionnement d'une société encore méconnue, qui nous parviennent.

08/2013

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Littérature française

Honte

" Cinq fois elles le voulurent vivant. Il est mort maintenant, de corps et de coeur, d'esprit et de néant. " Eternel Retour. Ce livre dit une révolte, contre soi, comme l'humain en soi ; il dit un emprisonnement, il dit une souffrance. Les différentes étapes de ce cheminement de coeur, de marche vers la mort, sont décrites implacablement avec cette structure musicale (les cinq mouvements à l'intérieur de chaque chapitre, lui-même dédié à un thème), et ce dépeçage de l'être qui se révolte contre ce qu'il est en le mettant à distance ne fait pas du tout catalogue, mais décrit bien une progression. Le texte est surprenant, dans sa liberté, dans sa maturité aussi, et il n'est pas du tout bavard : au contraire, il semble peser ses mots, viser l'élégance, l'économie, la nécessité. Cela n'a rien non plus d'un ressassement, c'est bien une âme au scalpel de l'écriture, et ce n'est pas l'écriture qui est une fin en soi. C'est bien le récit désillusionné d'un être en souffrance de mort après la rupture d'un amour, qui sait revenir sur ses illusions, intensément construites, et auxquelles il tient encore tout en s'en dépouillant. C'est un livre qui mène une investigation psychologique profonde, mais jamais déconnectée d'une expérience, une écriture nécessaire car elle fabrique le récit et mène à la fin où il mène. Ce n'est pas triste ni pessimiste, cela a un côté nietzschéen, presque jubilatoire. Sylvie Taussig

11/2013

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Littérature anglo-saxonne

Happy fucking Christmas, chère Janet !

Les gens heureux vous horripilent ? L'esprit de Noël vous donne des hauts le coeur ? Venez rencontrer votre nouvelle meilleure amie : Janet. Voici Janet. Janet est triste. Pas seulement pour elle : pour le monde. Le monde, vous savez ? Ce show merdique qui est en train de très mal se terminer. C'est pourquoi Janet s'est isolée : elle travaille dans un refuge pour chiens, au milieu des bois. Là, au grand dam de son petit ami, elle peut éviter au maximum le contact avec les humains. C'est que, voyez-vous, Janet n'a pas envie de rendre les autres tristes. Elle n'a pas envie de se pointer dans une maternité et d'expliquer aux nouveaux parents que, d'une manière ou d'une autre, ils vont foutre la vie de leur gosse en l'air. Et cependant, il lui arrive parfois de se demander à quoi ça pourrait ressembler, de ne pas être triste. Aussi, quand son médecin lui parle d'un nouvel antidépresseur qui pourrait lui permettre d'être heureuse pour Noël, Janet, sur un coup de tête, tente sa chance. C'est le début d'une série d'événements improbables qui vont chambouler son quotidien et l'obliger à remettre en question sa vision radicalement pessimiste de l'existence. Provocateur, profond, irrésistible, le premier roman de Lucie Britsch est l'antidote parfait à ce monde obsédé par le bien-être. Un livre qui, paradoxalement, rend vraiment heureux ! " Un roman aussi surprenant qu'irrévérencieux. Préparez-vous à faire le plein d'audace et d'humour noir ! " The New York Times

10/2022

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Histoire de France

Les enfants de papier. Les Juifs de Pologne immigrés en France jusqu'en 1940 : l'accueil, l'intégration, les combats

Vu de la Pologne juive de la première moitié du XXe siècle, Paris était capitale de la tolérance, de la culture et de la douceur de vivre. Dans une perspective de huit siècles, l'immigration des juifs polonais en France fut aussi un retour aux sources du monde ashkénaze : l'émancipation décrétée en 1791 avait marqué la libération de l'exil. Rejetés par les rois catholiques, ils étaient réintégrés par la Révolution. Aujourd'hui, la France est encore le seul pays où une prière récitée le samedi dans les synagogues passe par l'affirmation en hébreu de artsenou, notre pays, la République française, et de amenou, notre peuple, le peuple français. De cette Pologne qui ne leur offrait aucun avenir, qu'ils ont quittée les poches vides, sans un regard en arrière, ils n'avaient que de mauvais souvenirs d'antisémitisme, de pogromes et de misère, qu'ils ont celés et gardés pour eux-mêmes. Ils ne les ont pas transmis à leurs descendants, car ils voulaient les protéger de la souffrance et du pessimisme. Pour eux, ils n'espéraient que l'intégration dans cette autre Terre promise de Liberté qu'était la France, à l'instar de Jérusalem, New York ou Moscou. Reconstituer la saga de l'immigration juive polonaise en France n'est pas une sinécure : mémoire occultée, documents détruits pendant la guerre pour que la Gestapo, la police française, la milice, n'aient pas accès aux listes qui auraient pu leur simplifier la tâche. Car l'Allemagne nazie et le régime de Vichy ont tenté d'anéantir le yiddishland que les immigrés juifs polonais avaient constitué en France. Ne restera-t-il de leurs romans de vie que des miroirs blêmes et des flammes mortes ? Non, ce monde partiellement englouti n'en finira pas de briller, car il y aura toujours des pyromanes de la mémoire, comme l'auteur de ce livre, prêts à attiser la braise vacillante mais si chaude, pour la mettre à l'abri de l'oubli...

02/2002

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Actualité et médias

Nos voies d'espérance. Entretiens avec dix grands témoins pour retrouver confiance

Front national en hausse, transition énergétique en berne, réchauffement climatique dans une indifférence et une impuissance généralisées, délitement du lien social sur fond de crise, de chômage et de souffrances multiples, incapacité des politiques à agir ou à offrir une espérance crédible aux jeunes générations... Alors que l'année électorale 2014 a cristallisé toutes les tensions, toutes les intolérances, le journaliste Olivier Le Naire a mené 10 grands entretiens auprès de 10 personnalités de haut niveau - célèbres ou non, toutes reconnues dans leurs domaines -, afin qu'elles livrent leur diagnostic, proposent des remèdes pour guérir notre société malade. Et montrent à une France rongée par le pessimisme que les voies de l'espoir existent bel et bien. Dans ce livre, pour la première fois, ces dix hommes et femmes libres, qui jusque-là agissaient séparément, unissent donc leur talents, leurs convictions humanistes, leur enthousiasme et leur capacité d'entraînement afin d'embrasser de manière globale les problèmes de notre société. Ensemble, ils veulent montrer qu'on ne peut plus faire l'économie d'un changement radical, et que d'autres modèles, plus efficaces, plus justes, plus vertueux sont possibles. Souvent, ces modèles existent, ils marchent déjà. Leur application relève d'abord de la volonté et non de l'utopie, comme le prouvent chaque jour dans le monde des millions de citoyens à travers leurs actions concrètes. Et comme l'ont montré avant nous des visionnaires comme Gandhi, Martin Luther King ou Nelson Mandela. Tous les signataires de ce livre ont aussi le désir de s'adresser au public le plus large possible, puisque leur postulat est que rien ne se fera sans les citoyens eux-mêmes. L'objectif de cette démarche n'est donc pas seulement d'éclairer le chemin, mais aussi de mobiliser, de faire vibrer les consciences, afin que chacun soit bien persuadé que le changement n'adviendra que si, tous, nous faisons notre part. Et si, ensemble, nous pesons sur nos élus pour mettre en pratique des solutions ambitieuses.

10/2014

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Géographie

L'Afrique des idées reçues. Edition revue et augmentée

« Ce sont les Africains les plus pauvres qui migrent vers l'Europe. Les guerres de religions déstabilisent l'Afrique. Le contrôle social est si fort qu'il décourage les initiatives et favorise la violence. L'agriculture africaine est archaïque et figée. Les agriculteurs familiaux subsahariens sont dans l'incapacité de nourrir les villes. Le chaos urbain est alimenté par une urbanisation galopante. Les Africaines sont soumises et participent peu au développement.» Qui n'a pas entendu ou lu ce florilège d'idées reçues sur l'Afrique subsaharienne? En 2015, l'optimisme économique est de mise et a braqué le regard sur de nouveaux thèmes : de « l'Etat fort » à la « bonne gouvernance », de la nécessaire « accumulation » à l'irruption des « classes moyennes », de la « société civile» à l'urbanisation modernisatrice. Cela s'accompagne de normes de perception nouvelles issues du courant libéral : individualisme, malthusianisme démographique et écologique, compétitivité et attractivité fiscale, climat des affaires, etc. L'afro-pessimisme n'a pourtant pas disparu. Il s'est nourri de la montée en puissance de l'islamisme radical et s'appuie toujours sur une analyse de l'archaïsme des mentalités et des comportements rétrogrades. Incompréhensions et peurs cohabitent avec arrogance ou mépris. L'Afrique est ainsi criminelle ou victime, gagnante ou dynamique. Pourquoi les Africains restent-ils encore pauvres dans une Afrique très convoitée ? Le passé permet-il de construire le présent ? Mentalités rétrogrades et comportements irrationnels seraient-ils à l'origine du mal développement ? Doit-on miser sur une urbanisation prédatrice au détriment de campagnes archaïques pour le développement? De quels changements l'Afrique est-elle porteuse et quels en sont les acteurs ? A partir des 50 idées retenues, la nouvelle édition de cet ouvrage repensée et actualisée, répond à ces questions en utilisant le savoir acquis pour identifier la part de vérité et d'erreur qu'elles peuvent receler. Sans complaisance, mais avec lucidité.

02/2016

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Histoire ancienne

Histoire du déclin et de la chute de l'empire romain. Tome 1, Rome de 96 à 582

C'est à Rome, le 15 octobre 1764, alors que je méditais dans les ruines du Capitole et que les moines chantaient vêpres, pieds nus dans le Temple de Jupiter, que l'idée d'écrire l'histoire du déclin et de la chute de la Ville éternelle se fit jour en moi pour la première fois. C'est par cette simple mais célèbre phrase que Gibbon relate dans ses Mémoires les instants d'inspiration qui devaient décider de sa vie d'historien. Son grand thème, c'est en effet Rome, la Ville éternelle où l'on peut contempler non pas les reliques de la superstition mais celles de l'empire ; c'est aussi la dégénérescence d'institutions exemplaires sous le double effet du despotisme et de la superstition ; c'est la victoire de l'Eglise sur l'empire ; c'est enfin les grandes leçons de l'histoire qui se méditent silencieusement quand les ténèbres gagnent les ruines où reste ensevelie une civilisation entière. Tout cela, Gibbon le dit en écrivain autant qu'en historien. En poète même. Il érige à la gloire de Rome un livre aussi rigoureusement équilibré qu'un temple antique ; mais en même temps, il laisse se noyer d'ombre les vastes portiques qu'il édifie. C'est sa façon de partager le goût du temps pour la mélancolie des ruines ; mais cette tentation ténébriste, il s'en sert pour exprimer son pessimisme dans l'avenir de la civilisation des Lumières, menacée, comme jadis celle de Rome, par la montée de masses humaines qui feront désormais l'histoire. Son livre s'en trouve approfondi, amplifié, et il élargit l'arène de l'histoire à des dimensions jusque-là insoupçonnées. Oeuvre unique dans la littérature historique du XVIIIe siècle, cette histoire de Rome jette les derniers feux de la clarté classique alors que s'allongent déjà les ombres du romantisme.

06/2010

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Récits de voyage

Les carnets et récits de voyage de Guy de Maupassant. Au soleil - Sur l'eau - La vie errante

Pour son métier de journaliste-reporter mais aussi par plaisir, Maupassant a voyagé et visité l'Algérie, La Tunisie, l'Italie, la Sicile, la Corse. Ces séjours ont donné lieu à des articles de presse, qui ont été remaniés et rassemblés en volumes. Ils ont aussi nourri ses oeuvres littéraires. Guy de Maupassant (1850 - 1893) a marqué la littérature française par ses six romans, dont Une vie en 1883, Bel-Ami en 1885, Pierre et Jean en 1887-1888, mais surtout par ses nouvelles, (parfois intitulées contes), comme Boule de suif en 1880, les Contes de la bécasse (1883) ou Le Horla (1887). Ces oeuvres retiennent l'attention par leur force réaliste, la présence importante du fantastique et par le pessimisme qui s'en dégage le plus souvent mais aussi par la maîtrise stylistique. La carrière littéraire de Guy de Maupassant se limite à une décennie - de 1880 à 1890 - avant qu'il ne sombre peu à peu dans la folie et ne meure à quarante-trois ans. Reconnu de son vivant, Guy de Maupassant conserve un renom de premier plan, renouvelé encore par les nombreuses adaptations filmées de ses oeuvres. Corse, Italie, Algérie, Tunisie, à bord du Bel-Ami, Guy de Maupassant veut échapper à cette vie mondaine parisienne qu'il n'a jamais vraiment aimée. La lumière et les eaux turquoise de la Méditerranée l'aident pour un temps à oublier ses ennuis de santé et à éprouver un sentiment de liberté. Il couche par écrit ses itinéraires, ses états d'âme (parfois bien noirs), ses réflexions, ses choses vues, le tout plus ou moins fidèlement, plus ou moins reconstitué, voire "fictionné". Dans ses trois ultimes récits de voyages, Au soleil, Sur l'eau, La vie errante, tout Maupassant est à la manoeuvre. L'écrivain, journaliste en vue, y révèle ses aspirations, son goût profond pour les voyages, le dépaysement, sans oublier la modernité de ses jugements.

07/2022

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Poésie

Eléments d'un songe

Les Eléments d'un songe se présentent comme une suite de variations dont le thème initial est emprunté à L'Homme sans qualités de Musil. A la suite de cet écrivain, grand rêveur en quête d'états parfaits où l'on puisse oublier la laideur de la vie et l'horreur de la mort, mystique sans Dieu, passionné de la nature, Jaccottet cherche lui-même patiemment, en philosophe et en poète, les solutions qui permettent de vivre. Des images de femmes, tantôt exaltées, tantôt douces et plus enclines que l'homme à la résignation, s'associent fréquemment à ces méditations. Pour l'une d'elles, qui a tenté de se suicider avec du poison, il écrit " Ce n'était pas le ciel qu'il lui aurait fallu, mais la terre seulement un peu éclairée et l'air plus frais, et pouvoir passer sans horreur dans la boue. " Les remèdes habituels contre cette douleur de vivre et cette crainte de la mort, sagesse, religions, et jusqu'à la psychanalyse, paraissent à l'auteur sans pouvoir. L'amour semble capable d'effacer pour un temps ces angoisses ; mais " si le corps cherche la possession, l'âme n'en veut pas. La chance de Dieu est d'être insaisissable ". En fait, Dieu affleure à toutes ces méditations ; mais l'auteur voudrait redécouvrir " le feu des religions sans passer par la vie étroite d'une piété qu'il n'accepte pas ". Où peut mener cette mystique sans Dieu, cette soif inextinguible de beauté et d'harmonie, ce refus hautain de la réalité quotidienne, qui viennent buter sans cesse contre l'idée de la mort ? On est frappé par la noblesse et la poésie de ces méditations ; par la variété de ces thèmes que l'auteur développe, par son honnêteté foncière. Il s'agit, pour lui, plutôt que de pessimisme, d'une trop grande exigence, d'une ambition trop haute, qui ne désespère pas complètement de s'accomplir.

08/1961

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Histoire internationale

La reine Nzingha et l'Angola au XVIIe siècle

Avec courage, une détermination et une intelligence hors du commun, Nzingha, reine d’Angola au XVIIe siècle (1582-1663), s’efforça de repousser les Portugais qui voulaient envahir son royaume. Trop peu connue en Occident, la personnalité de la souveraine est devenue pour les Africains une incontournable héroïne, symbole de la résistance aux oppressions coloniales. L’ouvrage relate cette épopée fondatrice de l’identité angolaise qui n’a rien à envier à la chevauchée de Jeanne d’Arc et fait la lumière sur la personnalité d’une femme qui sut montrer toutes les qualités d’un chef d’Etat dans l’une des guerres les plus dures que connut l’histoire du continent. Les missionnaires, témoins de ce premier conflit colonial, en font le récit en présentant les Africains comme relégués dans les ténèbres de la barbarie. Au prisme de la culture chrétienne de l’époque, ils décrivent les Angolais comme des cannibales gorgés de chair humaine et de sang, véritables disciples de Satan qui aurait installé son empire au coeur de leur royaume. Si le chrétien du XVIIe siècle pouvait encore placer le Paradis terrestre, perdu par Adam, aux limites du monde asiatique, le discours théologique, lui, indiquait son symétrique infernal en Afrique. Ces premiers récits initient une longue série de discours racistes qui vont perdurer jusqu’au début du XXIe siècle. Dans cette trajectoire, l’auteur dénonce les contre-sens toujours véhiculés par le pessimisme de bon nombre de nos contemporains sur un continent qui, bien au contraire, est porteur de vastes espoirs. Jean-Michel Deveau, professeur honoraire à l’université de Nice, membre du Centre international de recherche sur les esclavages (CIRESC) à l’EHESS, est spécialiste d’histoire de l’esclavage et d’histoire coloniale. Il a assuré pendant dix ans à l’UNESCO la vice-présidence du comité scientifique la Route de l’Esclavage et est membre fondateur du Comité international d’experts de l’UNESCO relatif au projet éducatif sur la traite négrière.

01/2015

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Littérature étrangère

Comment attirer le wombat

"Je suppose qu'il existe des personnes qui ne souhaitent même pas attirer un wombat, sans parler d'en attirer plusieurs. La plupart des gens sont simplement indifférents. Dans un sens comme dans l'autre, ils s'en fichent. Ne leur est-il jamais venu à l'esprit qu'il leur manquait peut-être quelque chose dans la vie, et que ce quelque chose pourrait être des wombats? Je crains que leur attitude présente, si elle devait persister, ne fasse passer quelques mauvais quarts d'heure à notre directeur des ventes avant qu'il en ait fini avec ce bouquin. D'un autre côté, vu ce que nous avons appris ces dernières années au sujet de ces sympathiques créatures, il existe indubitablement des gens qui veulent attirer un wombat, ou des wombats; seulement, ce n'est pas à moi de chercher à savoir pourquoi. Pour eux, ce livre pourrait se révéler très précieux, d'une valeur qui dépasserait largement celle de son prix d'acquisition." Will Cuppy poursuit son exploration des animaux les plus incongrus de la planète, des "Insectes optionnels" aux "Oiseaux qui ne peuvent même pas voler", en passant par "Les mammifères problématiques", au nombre desquels, bien sûr, le wombat. Ce volume est agrémenté de quelques interludes fort utiles, qui nous expliquent par exemple "Comment écraser une mouche". Cuppy ne manque pas non plus de rendre hommage aux grands auteurs classiques : "Pline l'Ancien affirme que les perles se forment à partir de gouttes de rosée qui tombent dans l'huître lorsqu'elle bâille. Ne peut-on vraiment rien faire contre ce type ?" Mais ne nous y trompons pas : si l'humour de Cuppy est aussi irrésistible, c'est qu'y pointe l'acuité d'un grand moraliste, dans la lignée d'un La Fontaine, revu et corrigé par Mark Twain, où le sens aigu du comique est relevé d'un pessimisme toujours spirituel.

10/2012

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Littérature étrangère

Théâtre. Tome 1

Ce volume invite à redécouvrir Tchekhov. Son théâtre d'abord. On trouvera ici les œuvres dramatiques complètes de l'auteur de La Cerisaie, y compris donc, les divertissements en un acte qui, de la saynète au vaudeville, n'ont pas pris une ride. Leur verve parfois féroce aide à mieux comprendre pourquoi Tchekhov, contre ses admirateurs et ses metteurs en scène, soutenait que ses grandes pièces étaient comiques. Quelques pièces exceptées (données dans une traduction originale d'Anne Coldefy-Faucard), la traduction est celle de Denis Roche, le premier à avoir popularisé Tchekhov en France, le seul traducteur qui ait connu personnellement l'écrivain. C'est de même un Tchekhov " en son temps " qui est présenté, à travers ses écrits (correspondance, carnets) et des témoignages d'amis. un Tchekhov ni plus ni moins authentique qu'un autre, sans doute, mais encore plus contradictoire, donc plus vivant et plus proche. On croit connaître le " bon docteur " Tchekhov, ami des pauvres et philanthrope, le malade et le sceptique entre désespoir et rêves d'avenir. Connaît-on le Tchekhov passionné de vivre, entouré de jolies femmes, l'amateur de canulars et de cirques, le grand sportif et le grand voyageur ? Ce Tchekhov-là, qu'agacent les propos sur sa " tendresse ", sa " mélancolie "ou son " pessimisme " est un anticonformiste. Il se veut, à chaque instant, un homme libre. Il ne donne pas de leçons et ne veut pas en recevoir. Il refuse tous les embrigadements au nom du Peuple, du Progrès (auquel il croit), de l'Art et des Lumières. S'il entend travailler au bien commun, c'est parce qu'il trouve là son bonheur. Quant aux maîtres à penser, il les suspecte d'abuser de leur rente de situation médiatique, qu'ils s'appellent Tolstoï ou Diogène. Sa liberté à lui, c'est de vivre et penser totalement l'égalité naturelle entre tous les hommes. Tsiolkovski, le génial précurseur de la cosmonautique russe, avait un mot favori : " Je veux être un Tchekhov en science. "

05/1996

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Actualité politique internatio

N'ayez plus peur. L'Occident renaîtra comme le Phénix

dans La chute finale, Olivier piacentini analysait la position actuelle très fragilisée de l'Occident sur la scène internationale, du point de vue économique et géostratégique. beaucoup ont vu dans ses analyses une teinte de pessimisme. pourtant l'auteur achevait son ouvrage sur une note plus optimiste, évoquant une exception occidentale qui pourrait relancer notre civilisation en péril. dans ce nouveau livre, l'auteur démontre que si l'Occident est affaibli, il ne le doit qu'à la politique mondialiste suivie depuis des décennies par ses élites. il montre aussi que les opinions publiques se réveillent, prenant conscience du déclin économique et des dangers qui nous menacent. mais l'Occident peut s'en sortir, il suffit de le vouloir réellement, c'est-à-dire de retrouver les valeurs qui avaient jadis fondé sa puissance. N'ayez plus peur expose les différentes pistes et actions concrètes qu'il est désormais urgent d'adopter pour retourner, dans les années qui viennent, les tendances à l'affaiblissement et au déclin, sur tous les plans. retrouver la confiance en soi, et adopter une politique de défense des intérêts nationaux, des instances collectives de réaction aux dangers, voilà la seule voie possible pour enrayer la chute finale, que de plus en plus d'analystes jugent inéluctable. Un livre concret, en prise avec l'actualité et l'histoire, qui veut enrayer la spirale du défaitisme ambiant. L'auteur : Olivier Piacentini, 47 ans, a vécu son enfance en corse. diplômé de l'institut d'Etudes politiques de paris, il fait carrière dans la banque puis dans l'audit financier, il fonde en 2001 un cabinet de conseil spécialisé dans l'assistance financière et juridique des créateurs d'entreprises. marié en 2002 à une princesse béninoise, il est amené à voyager à travers l'afrique et prend conscience que la jeunesse, la créativité, l'appétit de croissance ont désormais changé d'hémisphère. passionné d'histoire, de géopolitique et d'économie, il publie : Vers la chute de l'Empire occidental, puis Le mirage mondialiste, très médiatisé, et La chute finale en 2023.

06/2024

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Histoire des religions

Un catholicisme en rupture. Sacrements et ministères en France depuis 1950

Alors qu'il progresse sur la plupart des continents, le catholicisme romain perd de son infl uence en Occident depuis les années 1960. Aujourd'hui, son diagnostic sombre dans le pessimisme : la "crise" devient la "fi n d'un monde" , "l'ivresse et le vertige" conduisent à "l'effondrement" , si bien que se pose cette question : "Le catholicisme a-t-il encore un avenir en France ? " Or, ce constat porte principalement sur la France qui fait fi gure d'exception en Europe. La rupture entre la société française et "son" catholicisme a été majeure durant le second XXe siècle. La question du salut, centrale dans le christianisme, paraît incompréhensible pour nos concitoyens. Et que dire de "la vie éternelle" ? C'est le coeur de la foi chrétienne qui deviendrait obsolète. L'économie sacramentelle aurait perdu toute crédibilité. Et pourtant, que d'efforts pastoraux ont été menés dans l'Eglise de France depuis les années 1950, notamment pour sortir du modèle tridentin et s'adapter aux évolutions de la société. Chaque sacrement sera rénové. Parmi les plus secoués, ceux du mariage et de l'ordre ont connu de profondes mutations. Mais rien n'y fait. Les églises et les séminaires se vident. Désormais, la transmission de la foi ne se ferait plus que dans les familles traditionnelles. Il n'y aurait plus que des communautés irréconciliables, plus attachées à un folklore et un patrimoine qu'aux sacrements. Alors que s'est-il passé pour en arriver là ? Une hypothèse de lecture sera dévoilée au cours de ce livre. Bruno Dumons est directeur de recherches au CNRS (LARHRA-Lyon), diacre du diocèse de Lyon. Spécialiste de l'histoire du catholicisme contemporain, il a dirigé notamment Le catholicisme en chantiers. France (XIXe-XXe siècles) (2013) avec Christian Sorrel, Femmes et catholicisme en Europe (1960-1970) (2020), Les congrégations féminines missionnaires. Education, santé et humanitaire : une histoire transnationale (XIXe-XXe siècles) (2023).

04/2024

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Littérature française

Une amitié vagabonde

Ce recueil magnifie quarante ans de complicité entre deux hommes. Michel Déon et Pierre Joannon, fondateurs du prix Audiberti créé en 1989 afin de récompenser une oeuvre littéraire célébrant la Méditerranée, en étaient respectivement le président et le secrétaire général. Ils partageaient le goût de la mare nostrum qui a vu naître la civilisation occidentale ainsi que celui de l'Irlande : l'un y habitait, l'autre la représente en tant que consul général. En réunissant ces seize textes, dont certains inédits de Michel Déon, Pierre Joannon se fait l'intercesseur entre la Grande Bleue et les terres brumeuses de la verte Erin. Discours, portraits ou éloges vantent les mérites des deux écrivains, mais aussi ceux de Jean d'Ormesson, de Lawrence Durell, de Jacques Audiberti. Ils évoquent les plaisirs de la vie : l'amour de la littérature, la passion de la bibliophilie, les raisons d'un établissement en Irlande, bien des souvenirs... Il y a même un entretien à bâtons rompus pour tenter de définir une "Apologie (modérée) de la rébellion". Ces exercices d'affection et d'admiration respirent la légèreté, l'humour et l'érudition. La préface de Jean-Christophe Rufin, un autre académicien, souligne l'insatiable curiosité de l'auteur d'Un taxi mauve : "Il avait, plus que quiconque, la passion de découvrir et la capacité d'admirer. Lecteur éclectique et sans préjugé, il détestait les gloires factices et les icônes médiatiques." La fidélité aux amis, c'est aussi entretenir la mémoire d'un "pessimiste heureux". Et cultiver l'élégance littéraire en tweed sur les rivages de la Côte d'Azur... Michel Déon aurait eu cent ans en 2019.

02/2019

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Policiers

L'Héritage de Guillemette Gâtinel

Le conseil municipal de la paisible commune de Rocbelle doit examiner une affaire peu habituelle : le testament d’une ancienne concitoyenne, Guillemette Gâtinel, depuis longtemps exilée aux Etats-Unis où elle a fait fortune. Elle se propose de léguer ses biens à son village natal, mais à une condition : que la municipalité s’engage à rouvrir le dossier de la mort d’un des habitants, un certain Sylvain, classé il y a plus de trente ans.Antonin Merlot, journaliste local, est chargé de l’enquête par le maire. Son vieil ami Alvaro Carmora, policier à la retraite, le seconde – de manière moins officielle mais tout aussi efficace. Rapidement, il se révèle que la mort de Sylvain, attribuée à sa conduite en état d’ivresse, est liée à plusieurs personnalités du village.Les morts violentes vont se succéder et l’Histoire refait surface avec elles. La guerre d’Algérie n’est pas loin, la Révolution des œillets non plus, et les deux enquêteurs se voient confrontés à des problèmes politiques qu’ils espéraient définitivement loin d’eux.Avec ce roman rural à la tonalité parfois picaresque, Joseph Bialot signe une histoire pleine de rebondissements. L’humour et l’imagination de l’auteur ne retirent rien à la gravité des thèmes abordés. Les destins individuels sont liés entre eux par la violence du passé et le rôle que chacun aura joué à des moments clés de la grande Histoire. Sombre sans être pessimiste, L’Héritage de Guillemette Gâtinel poursuit l’exploration du XXe siècle et de la condition humaine entreprise par Bialot depuis ses débuts d’écrivain.

05/2011

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Sciences politiques

Afrotopia

Penser le continent africain est une tâche ardue tant sont tenaces poncifs, clichés, et pseudo-certitudes. Depuis les années 1960, à l'aube des indépendances, la vulgate afro pessimiste a qualifié l'Afrique de continent "mal parti", "à la dérive". Au plus fort de la pandémie du Sida, des augures ont même préconisé l'extinction pure et simple de la vie sur le continent. C'est peu dire la violence symbolique avec laquelle le destin de millions d'individus a été envisagé sous le mode de l'échec, du handicap, voire de la déficience et de la tare congénitale. Plus récemment, une rhétorique de l'euphorie et de l'optimisme a vu le jour. Le futur serait désormais africain. Le continent réalise des progrès en termes de croissance économique et les perspectives y sont bonnes. La disponibilité de ressources naturelles et des matières premières aidant, le continent africain serait le futur eldorado du capitalisme mondial. Là aussi, ce sont les rêves produits par d'autres qui s'expriment. Penser l'Afrique, c'est débroussailler une forêt dense et touffue, c'est redéfinir la vie autrement que sous le mode de la quantité et de l'avidité. En ces temps de crise de sens d'une civilisation technicienne ne sachant plus où donner de la tête, le défi consiste alors à scruter le politique, l'économique, le social, le symbolique, la créativité artistique. Il consiste également à penser un projet de civilisation qui met l'homme au coeur de ses préoccupations en proposant un meilleur équilibre entre les ordres économique, culturel et spirituel. Cet essai passionnant opère une véritable décolonisation conceptuelle et appelle à une réinvention de soi du continent africain.

03/2016

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Droit

Séparation des pouvoirs et contre-pouvoirs. Actes des 1ères journées scientifiques de droit constitutionnel - Palais des Congrès de Niamey, du 10 au 13 octobre 2017

Cet ouvrage propose l'intégralité des communications présentées dans le cadre des premières journées scientifiques de droit constitutionnel organisées à Niamey et consacrées au thème suivant : "Séparation des pouvoirs et contre-pouvoirs". L'ouvrage tente de remettre en lumière l'essence de la séparation des pouvoirs et l'esprit des contre-pouvoirs alors qu'ils ont toujours été au tenue des débats doctrinaux. Si Montesquieu a été le premier à systématiser (théoriser) la séparation des pouvoirs, l'idée avait déjà été formalisée par certaines avant lui (Aristote, John Locke...) ou approfondie par d'autres (Tocqueville, Benjamin Constant, Hobbes...) et plus proche de nous Eisenmranm, Carré de Malbert, Duguit, Vedel.... La tombée en désuétude de la théorie - constat pessimiste - ou son inadaptation aulx réalités contemporaines - vision optimiste - fait que l'on assiste aujourd'hui à la construction d'une notion de substitution, celle de conne-pouvoir. Mais le recours presque frénétique à la notion, dam le champ du droit constitutionnel et politique, comporte un risque principal : celui de la perte de toute portée explicative et de son sens critique. Qu'il s'agisse de constater les excès des contre-pouvoirs ou le déficit de contre-pouvoirs, le résultat est le même : si tout est contre-pouvoir alors rien n'est véritablement contrepouvoir ! D'opératoire, la notion devient superfétatoire ; d'essentielle dans la démocratie constitutionnelle, elle devient un accessoire de la démocratie constitutionnelle. L'idée centrale de la séparation des pouvoirs ne demande qu'à être oxygénée et reformulée avec les outils actuels de la démocratie constitutionnelle. De l'Esprit des lois à l'esprit des contre-pouvoirs il n'y a alors qu'un pas que ces journées scientifiques de droit constitutionnel nous donnent l'occasion de franchir.

04/2019