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Chris Gooch

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Sciences politiques

J'irai dormir à l'Assemblée. Les secrets du Palais Bourbon

Voici l'Assemblée Nationale et ses secrets, des greniers aux caves en passant par l'hémicycle. Hélène Bekmezian, l'une des meilleures spécialistes du sujet, a enquêté plusieurs années pour livrer cette passionnante étude sur le Palais-Bourbon, qui accueille les députés français depuis 1798. Si c'est dans l'hémicycle et en commission que des représentants aussi divers que Nathalie Kosciusko-Morizet et Daniel Vaillant votent les lois, c'est ailleurs que se font les petits arrangements entre amis, et parfois entre ennemis. A la buvette, dans la salle des pas-perdus, les plus féroces adversaires s'entendent. Alors, y a-t-il réellement des règles pour régir ce jeu de rôles qu'est aussi l'activité parlementaire ? Questions plus délicates encore : quid de la "cagnotte" ? Y a-t-il un lobby franc-maçon ? Les minorités sont-elles réellement acceptées ? Il y a dans cet auguste Temple de la Loi un aspect de cour d'école. Chaque parti joue au plus malin, chaque député ruse, la seule règle semble la fourberie et l'insulte, un art qui finit par suppléer à toutes les rhétoriques. A côté de cela, les députés travaillent vraiment et sérieusement à la confection des lois, tellement de lois. Voici la première cartographie de cette population de 577 personnes (423 hommes, 150 femmes) qui vit quasiment en autarcie avec sa méthode, ses codes, son bureau de poste, son coiffeur, ses cris du coeur et ses coups de gueule, ses débats qui s'achèvent parfois au petit matin et où, la mine et la chemise chiffonnées, les députés appuient sur le bouton qui régira la vie de 66 millions de Français.

03/2017

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Poésie

Qui je fus précédé de Les Rêves et la Jambe, Fables des origines et autres textes

Pour tous les lecteurs d'Henri Michaux, ce livre vient après une longue attente. Il propose tous les textes du poète publiés avant 1928 et que l'auteur n'avait voulu ni rassembler ni rééditer, à l'exception de six poèmes repris dans L'espace du dedans, dont les célèbres "Glu et Gli" et "Le grand combat". L'étonnement, d'emblée, tient à cette réticence de Michaux vis à vis d'écrits où il est pourtant déjà tout entier, avec sa voix propre et toutes ses hantises. Car s'est-il jamais senti de ce monde ? A-t-il jamais perçu une appartenance, une parenté, une filiation ? Henri Michaux semble être né par mégarde et l'existence lui fut souvent à charge. Entre lui et les choses, entre lui et les êtres : un abîme. Un abîme qui déborde d'un bric-à-brac de peurs, de sursauts, de cris, de rires cruels, de scalps, d'insomnies. L'oeuvre d'Henri Michaux est immense. Mais dès les premiers textes, c'est une oeuvre de pionnier, de découvreur. Ouvre en alerte constante. Ouvre des confins de l'être et des gouffres, à l'ironie vive et qui progresse d'écart en écart, de décalage en chausse-trappe. Avec Michaux, l'esprit, le corps, les réflexes ne sont jamais en sécurité. Il sape les bases, efface les certitudes, déplace les jeux et les enjeux. Il porte ailleurs, plus loin, à côté, il déporte les pensées, décentre les actes, exile les habitudes, apprend à désapprendre et même, de a à z, invente le monde dont il se sent privé, renaît à la vie dont il se sent floué.

07/2000

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Essais biographiques

J'ai toujours su

L'incroyable récit de vie de Barbara Chase-Riboud, célèbre artiste et autrice américaine, sur plus de trois décennies à travers les lettres intimes et détaillées adressées à sa mère entre 1957 et 1991. A peine âgée de 18 ans, Barbara quitte le giron familial et débarque à Paris, s'en va à Rome, revient en France, puis c'est Londres, de nouveau Paris où elle rencontre Marc Riboud le célèbre photographe. Les dés sont lancés, ils ne s'arrêteront plus de rouler au fil des rencontres, des créations, des succès, des honneurs, des amours, des défis. Commence alors une vie de voyages (Afrique, Chine, Mongolie, Union soviétique, Europe), de rencontres (Joséphine Baker, Pierre Cardin, Mao Tsé-toung), de fréquentation d'artistes (de Cartier-Bresson à Calder en passant par Salvador Dalí). Les portes du grand monde s'ouvrent, elle y brille mais n'oublie pas les exclus, les brimés, ceux dont la couleur est un fatal destin. Elle se bat. Elle ne tarde pas à mettre à ses pieds le monde de l'art contemporain, et bientôt à conquérir le public littéraire à travers plusieurs best-sellers qui ont réveillé les consciences, dont La Virginienne, succès mondial (dont la première éditrice n'est autre que Jackie Kennedy-Onassis). Ses romans sont des cris, et ses sculptures figurent dans les collections du monde entier, certaines trônent dans l'espace public. J'ai toujours su est une autobiographie sous forme de lettres, qui retrace une vie trépidante, entre Amérique et France, et à travers la planète. Un formidable récit d'émancipation et d'affirmation de soi, en toutes circonstances.

04/2024

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Bibles

Jésus a dit

Paroles des évangiles Qu'appelle-t-on "évangiles" ? Voilà une question à laquelle on répond un peu facilement : "Des récits qui racontent la vie de Jésus" . Et pourtant, c'est inexact, car l'objectif des évangélistes ne consistait pas à élaborer une simple biographie du Christ. Ni Marc, le plus ancien, ni Jean, le plus récent, n'ont accordé une ligne à ce qui précède le début de la prédication de Jésus. Matthieu ne fait exception que pour la visite des mages et la Fuite en Egypte. Luc commence avant la naissance, mais reste muet sur ce qui suit la douzième année. Alors ? Les évangélistes ont voulu essentiellement transmettre le message de Jésus, tel qu'il apparait aussi bien dans ses actes que dans ses paroles. C'est cela, la "Bonne Nouvelle" (traduction littérale du grec "euangelion"). On dira qu'une nouvelle vieille de deux millénaires n'est plus si "nouvelle" que cela. Assurément, l'expression française est équivoque. On devrait dire "bon message" , "bonne annonce" . En langage très contemporain : on se trouve là devant une info qui ne peut pas devenir ringarde. Des paroles pour tout le monde Du reste, Jésus parlait simple, cela se sent surtout dans les trois premiers évangiles. Parce qu'il s'adressait essentiellement à des gens simples, simples de culture ou simples de coeur. Il prenait en compte les situations et les choses de la vie quotidienne, que nous rencontrons encore dans notre existence à nous au bout de deux millénaires. Cela n'empêchait pas qu'il réponde avec science et autorité aux théologiens de son temps, soit quand ils venaient lui poser des questions souvent piégées, soit quand ils venaient, comme Nicodème, recueillir son enseignement. Bien sûr, les évangélistes qui nous rapportent les propos de Jésus étaient tous chrétiens, professant la foi dans la résurrection du Christ. Mais les gens à qui parlait Jésus ne l'étaient pas, eux. Forcément : on ne peut pas adhérer à l'annonce de la résurrection d'un personnage qui n'est pas encore mort. Comme lui-même, comme les apôtres, comme les disciples, la plupart des auditeurs de Jésus étaient juifs. Mais la population de ce qu'on appelait alors la Palestine comportait aussi de très nombreux païens : Romains des troupes d'occupation et de l'administration impériale, marchands grecs ou levantins, cananéens des pays voisins. Sans compter les Samaritains, monothéistes et reconnaissant la Torah comme les juifs, mais considérés par ceux-ci comme schismatiques. Les paroles de Jésus, qui que nous soyons, nous sont encore destinées. L'accueil des rejetés Il est clair que Jésus ne méprisait pas dans leur ensemble les élites sociales, morales et religieuses de son temps. Mais il épinglait volontiers l'autosatisfaction, voire l'hypocrisie d'individus "comme il faut" qui en faisaient partie. En retour, ces derniers n'aimaient guère son attitude accueillante à l'égard de gens considérés comme non fréquentables. Parmi ces derniers, les publicains, c'est-à-dire des juifs qui percevaient sur leurs compatriotes les impôts réclamés par l'occupant romain (païen ! ), se montrant ainsi traîtres à leur Dieu comme à leurs concitoyens, car ils exigeaient plus qu'ils ne devaient et empochaient la différence. Jésus faisait scandale en allant jusqu'à manger chez eux. Il ne jetait pas l'anathème sur les prostituées, ce qui ne revient pas à dire qu'il encourageait la prostitution. Il ne fuyait pas les lépreux, dont on considérait que leur maladie était une punition du Ciel pour leurs péchés. "Je ne suis pas venu juger le monde". , dit-il. Pourquoi ce livret ? Les citations qu'il contient sont toutes des passages où les propos de Jésus sont rapportés au style direct. Aussi courts que possible, pour qu'une longue lecture n'en dilue pas la saveur et pour qu'il soit facile de les méditer. Ils n'ont pas été choisis parmi ceux qui fondent les dogmes du christianisme et qui pourraient poser des difficultés à des personnes dont c'est le premier contact. Ces paroles sont faites pour être livrées à toutes les personnes qui, d'une manière ou d'une autre, peuvent y puiser un enrichissement personnel et à qui il ne viendrait pas forcément à l'idée de se mettre à leur recherche dans un gros livre.

02/2024

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Beaux arts

Le culte des images avant l'iconoclasme (IVe-VIIe siècles)

Le Culte des images avant l'iconoclasme, paru en 1954 dans les prestigieux Dumbarton Oaks Papers, n'avait encore jamais été traduit en français, alors que ce texte fondateur donna l'impulsion à bon nombre de travaux portant sur le sujet. Ernst Kitzinger s'appuie sur les écrits de l'époque byzantine pour saisir l'évolution de l'imagerie chrétienne et pour montrer comment, après les reliques des saints, les images vont elles aussi être considérées comme des objets sacrés. Il y est question de la vertu curative de petits fragments d'une fresque qui représente des saints, à condition d'en avaler une décoction, ou encore d'une icône produisant une rosée qui soigne les bubons et rend la santé. Nombreux aussi sont les textes mentionnant les images "acheiropoïètes" (non faites de la main de l'homme), comme dans le cas des "impressions" du corps du Christ sur des draps de lin ou sur la colonne d'une église, qui toutes suscitent une grande ferveur parmi les croyants. En complément de l'article a été ajouté un florilège de 43 extraits de textes de la période byzantine, que Ernst Kitzinger cite dans sa démonstration, pour la plupart peu accessibles ou non traduits. Cette édition française complétée d'une mise à jour bibliographique de Stephen Gero, spécialiste de l'iconoclasme et Professeur à l'Université de Tübingen, a été traduite de l'anglais et du grec par Philippe-Alain Michaud. Ce dernier est aussi l'auteur de la postface "L'adoration des surfaces" , dans laquelle il témoigne de l'actualité de ce texte érudit qui entre en résonance avec les nouveaux régimes d'images générés par la révolution numérique. Ernst Kitzinger (1912-2003) fut historien de l'art, spécialiste de l'Antiquité tardive, du Moyen Age et de l'époque byzantine, professeur d'art et d'archéologie byzantins à Dumbarton Oaks, dont il a fait un centre internationalement renommé en matière d'études byzantines.

12/2019

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Religion

L'engagement politique des fidèles laïcs. Le ratio théologico-juridique du canon 225 § 2 appliqué au contexte socio-politique du Burkina Faso

Au Concile Vatican II, le fidèle laïc a été récupéré comme protagoniste actif de la mission de l'Eglise. En plus des documents qui lui ont été réservés, cela s'est traduit dans le nouveau Code de Droit canonique de 1983. Le canon 225 §2, par exemple, lui reconnaît le droit/devoir dans l'apostolat dans l'Eglise et dans le monde, opérant ainsi une reconnaissance explicite de la sécularisé de l'Eglise. A cet égard, les approfondissements sur l'identité et la figure du laïc ont suivi un développement critique sur les différents domaines d'engagement (cf. LG 32 ; 41 ; canons 201 ; 208), dans le domaine non seulement privé, mais aussi public comme la politique. Observé à partir de l'histoire du rapport Eglise-monde, l'engagement politique semble résumer cette idée doctrinale : la nécessité que le monde trouve son parfait accomplissement en Dieu, et que la recherche du bien commun s'insère dans le dynamisme du salut opéré par le Christ. Cet engagement chrétien dans la vie terrestre, où se rejoignent fidélité à la foi et fidélité à l'homme, introduit les fidèles laïcs dans les défis de la Communauté politique, les impliquant fortement dans la lutte spirituelle, à l'intérieur des structures temporelles qui ont parfois un fondement peu évangélique. Ainsi, les nouveaux espaces créés par l'ecclésiologie du Concile Vatican II et la nature pluraliste de la société actuelle offrent des possibilités pour une enquête critique sur l'application des idées conciliaires et des paramètres normatifs sur l'apostolat politique (canons 225 §2 ; 227). Cela pourrait aider les fidèles laïcs à prendre conscience de leur dignité chrétienne, au-delà de l'incertitude théologique sur la politique et le débat actuel sur leur statut à l'intérieur même de l'Eglise. Aussi, des réflexions opportunes peuvent-elles toujours se faire, pour un examen théologique et juridique de la mission des laïcs dans le domaine politique, dans tout contexte social comme celui du Burkina Faso.

12/2019

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Religion

Saint Augustin. Pasteur, théologien et maître spirituel

Saint Augustin (354-430) est l'un des géants de la patristique et plus largement de la civilisation occidentale, car un certain nombre de ses intuitions, comme la place du sujet ou celle de la relation, sont encore fondamentales aujourd'hui. Parmi les Pères de l'Eglise, saint Augustin est celui dont la vie est la mieux connue, car non seulement il a eu un biographe, mais il a également retracé sa biographie spirituelle ou plus précisément l'aventure de sa conversion dans les Confessions. Après l'avoir situé dans son contexte, celui de l'Afrique du Nord au tournant du IVe et du Ve siècle, l'activité pastorale d'Augustin est tout d'abord explorée. Augustin parle de son expérience de prédicateur à travers la métaphore des anges qui montent et qui descendent, de l'importance de la catéchèse qu'il déploie à propos de l'eucharistie, de sa prédication pour les fêtes et surtout de la clef de sa pastorale, qui est la charité. Il se place ainsi dans la dynamique de l'amour trinitaire qu'il transmet aux autres, ce qui nous amène à envisager son oeuvre de théologien. Sa théologie, il la dégage de l'Ecriture, comme en témoigne sa réflexion sur la création et sur l'image de Dieu en l'homme. Il se situe en disciple de Paul. En fonction de sa propre expérience, il développe une anthropologie solide, consacre des pages mémorables au Christ médiateur. En réponse aux hérésies, il réfléchit sur le motif de l'Incarnation, sur l'unité de l'Eglise... Pasteur et théologien, il apporte sa contribution à l'ecclésiologie et à l'eschatologie. Homme de relation et de prière, il fait ressortir la place du Maître intérieur en chacun, reprend plusieurs fois son commentaire de la prière par excellence qu'est le Notre Père et met en évidence l'importance de la louange.

11/2019

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Non classé

Appel Premier de Dieu et Formation Primaire d'un Serviteur ou d'une Servante de Dieu

Bibliquement parlant, nul ne s'attribue (nul ne devrait s'attribuer) l'honneur d'exercer un service divin ; on y est appelé par Dieu. Cependant, l'appel n'est pas unique. Il y a toujours une suite d'appels dans la carrière de toute personne oeuvrant pour Dieu. Le double devoir qui incombe à tout un chacun est de localiser le point de départ, le tout premier appel, saisir la vocation primordiale sans laquelle tout le reste est faussé, puis, savoir y répondre. Le primordial, l'essentiel et le prioritaire est l'appel de Dieu concernant le salut en Jésus-Christ notre Seigneur. Tout le reste, à savoir l'exercice de différents dons, ministères et métiers, ne sont que secondaires, et sans valeur si nous n'avons pas au préalable la vie éternelle (laquelle s'acquiert en répondant à l'appel premier de Dieu). En effet, que servira-t-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme ? L'ironie du sort est qu'en ne commençant pas par répondre à l'appel au salut, toute autre activité dans la vie se trouvera toujours compromise et entachée de niaiseries. En outre, la performance dans chaque activité requiert une éducation, et il y a plusieurs formations et de plusieurs types. Là encore, il est important de savoir apprécier la formation de base ou l'école primaire, celle de la propre main de Dieu. Elle sert de soubassement à tout autre entrainement, formel, informel ou non formel. Sans cette école fondamentale, toute érudition est vaine. Ainsi, ce qui compte ce n'est pas plus de servir Dieu comme Ministre à la Parole, Archevêque, Architecte, Chantre, Diacre, Donateur, Intercesseur, Magistrat, Médecin, Pilote, Professeur, ou scientifique. Par contre, l'important est de le servir comme Disciple, Affranchi, Brisé, Craignant Dieu et Obéissant : "Si quelqu'un me sert, qu'il me suive ; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur... " . Jean 12 : 26.

10/2019

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Romans historiques

Léonard de Vinci. L'indomptable

Portrait intime d'un génie. Léonard de Vinci demeure le génie de tous les temps. Homme d'esprit universel, artiste peintre, sculpteur, poète, écrivain, philosophe, musicien, scientifique, ingénieur-inventeur, anatomiste... Qui est-il en vérité ? Au début du XVIe siècle, au terme de sa vie, Léonard de Vinci, génie, artiste pluriel et homme de science, quitte l'Italie où il fut reconnu par ses pairs, mais surtout moqué, accusé, rejeté, détesté, incompris... François Ie l'accueille, le protège à Amboise et le nomme premier peintre de la Cour. Le roi de France et sa mère Louise de Savoie partagent plusieurs secrets avec lui : l'origine du linceul du Christ, l'identité de la Joconde et un projet fou : une ville nouvelle. Enfin admiré et choyé, Léonard de Vinci revisite son passé, le scénario chaotique de sa vie. Très tôt arraché à sa mère aux origines étranges par un père notaire et sans scrupules, il ne peut espérer étudier à l'université pour cause de bâtardise... Placé dans un atelier d'art de Florence, tous, maître et apprentis, remarquent sa taille de géant et ses talents de peintre ambidextre. Magnétique, beau, drôle, insolent, secret, il est toujours dans l'oeil du cyclone de l'Histoire, tel une star moderne. Proche des Médicis qu'il déteste, ami de Botticelli et de Machiavel, il observe le monde en annonciateur du futur. Chassé de Florence, c'est à Milan que Ludovic Sforza lui réclame des projets d'armes de guerre et non de paix. On l'utilise, on le méprise, on le pille... Il prône l'amour et la bonté. Mais qui écoute cet humaniste et poète qui réinvente le monde ? Il signait souvent IO, car sa plus grande richesse fut d'être simplement lui et personne d'autre ! Ce récit romanesque apporte un éclairage original sur la vie de l'indomptable et génial Léonard de Vinci.

01/2019

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Religion

L’Europe chrétienne ou la mémoire perdue. Suivi de La dictature démocratique

La première grande migration des idées vers l'Europe fut celle du christianisme, qui mit dix siècles à s'imposer et à investir les valeurs et les esprits européens en détruisant leurs racines naturelles dans le sang de massacres successifs. Son premier fils, l'humanisme, suivi de son puiné, le libéralisme, entourèrent la naissance de leur fille cadette, la démocratie moderne. Tous se penchèrent enfin sur le berceau du petit dernier : l'individualisme et ses avatars droits-de-l'hommiens. Ce parent extra européen de la première mixité imprégna de son manichéisme du Bien et du Mal chrétiens, l'homme européen ; le détourna de la Nature et de ses valeurs identitaires, en supprima les liens sacrés et nourriciers ; fit de l'homme européen le symbole de l'asservissement des peuples au nom du Christ rédempteur et nivelant, puis en celui de sa nouvelle religion continuatrice des Droits de l'Homme. Il fit de la liberté naturelle de l'homme-citoyen une seule espérance castratrice de sa liberté dans une vie meilleure au Royaume de Dieu, au mépris de la Terre, vallée de larmes, et sa Nature hostile dont le seul objet est de servir l'homme destructeur. Le lent poison du christianisme et de ses enfants aux visages d'anges tentateurs, a détruit l'homme européen et répandu les germes de la discorde dans le monde, au nom de valeurs originelles qui ont muté progressivement jusqu'à faire de chaque homme un Dieu, à condition qu'il souscrive à la nouvelle idéologie religieuse des Droits de l'Homme, et une incarnation du Mal s'il ose y résister, s'il s'accroche à ses valeurs identitaires, s'il refuse la grande mixité de la race humaine cosmopolite voulue par Dieu. Ainsi, le christianisme universel et totalitaire a engendré finalement des pseudo-démocraties totalitaires refondées et modernisées par l'idéologie totalitaire des droits de l'homme.

01/2019

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Religion

"Dieu changea de sexe, pour ainsi dire". La religion faite femme, XIe-XVe siècle

Telle qu'elle se structure entre l'Antiquité tardive et le haut Moyen Age, la religion chrétienne ne faisait pas la part belle aux femmes : assimilées à Eve, l'alliée du Serpent, elles étaient exclues du sacerdoce et cantonnées dans une position mineure au sein de l'Eglise Pourquoi, à la fin du Moyen Age, la religion s'est-elle féminisée, par une adhésion plus forte des femmes à la foi et à la pratique, par une féminisation du discours religieux, par une alliance ambiguë du prêtre et de la dévote communiant dans une religion de la Mère et du Fils ? Pourquoi, selon l'audacieuse expression de Michelet, " Dieu a-t-il changé de sexe, pour ainsi dire " ? Au tournant des XIe et XIIe siècles, au temps de la réforme dite grégorienne, la tradition interdisait aux femmes de pénétrer dans certains sanctuaires ; mais se met en place une triade Marie, Eve et Madeleine où, entre les deux premières images, antinomiques, s'ouvre par la troisième l'interstice d'un accès au salut au prix de la pénitence. C'est l'époque de la fondation du monastère mixte de Fontevraud où les hommes étaient soumis aux femmes. Le vrai retournement survient au XIIIe siècle avec François d'Assise qui, célébrant des allégories féminines telle " dame Pauvreté ", se présentant lui-même en mère de ses fils spirituels, offre aux femmes une icône à laquelle s'identifier. Claire d'Assise, de son côté, échappe à ces jeux d'inversion pour atteindre à une vision de l'humanité au-delà des genres. Aux XIVe et XVe siècles, une floraison de saintes de très modeste renommée, surtout en Italie, marque ce mouvement de féminisation du religieux. Leur parole se fait entendre, telle celle d'Angèle de Foligno. Elles se mettent à jouer la Passion du Christ par les places et les rues, telle Claire de Rimini. Elles fédèrent la mémoire des cités et accèdent enfin à une écriture autonome où s'exprime leur désir d'explorer les mystères de la foi avec toute la force de leur raison.

04/2008

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Critique littéraire

Hippocrate

"La vie est courte, l'art est long", tel est le début des Aphorismes d'Hippocrate qui furent pendant des siècles, avec le Serment, la Bible des médecins. C'est là plus qu'une métaphore. Hippocrate fut représenté à l'époque byzantine comme un Christ en gloire tenant ouvert son livre des Aphorismes. Cette miniature du XIVe siècle (reproduite sur la couverture du présent ouvrage) est symbolique de la fortune exceptionnelle d'Hippocrate. Célèbre dès son vivant, Hippocrate de Cos, au cours de plus de vingt siècles, par l'oeuvre conservée sous son nom, eut sur la pensée médicale une influence analogue à celle qu'a exercée Aristote sur la pensée philosophique. Même au XIXe siècle, les querelles d'école brandissent ou fustigent l'hippocratisme. Laennec se réclame encore de la pensée hippocratique. Qui était Hippocrate ? Est-ce à juste titre qu'il passe pour être le père de la médecine ? Quelle était la vie quotidienne des médecins au siècle de Périclès, leur carrière, leur activité, leurs relations avec les malades ? Quelle était leur conception de la médecine, de la santé et de la maladie ? des rapports de la médecine et de la philosophie ? de la science et de la religion ? L'oeuvre attribuée à Hippocrate, constituée d'une soixantaine de traités médicaux, est d'une richesse et d'une diversité telles que ses multiples facettes permettent de répondre à ces questions et expliquent aussi les multiples lectures qui ont été faites de cette oeuvre au cours des siècles par les médecins ou les philosophes. Même si l'oeuvre médicale est scientifiquement dépassée, elle demeure actuelle par sa profondeur humaine. De toute façon, elle reste et restera l'un des monuments les plus riches et les plus impressionnants de l'éveil de l'esprit scientifique en Grèce et dans le monde occidental. C'est avec l'oeuvre hippocratique que naît la science de l'homme.

05/2017

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Religion

Marie de Magdala "apôtre" ? Vers une ré-interrogation du rôle des femmes dans l'Eglise

La place des femmes dans la société civile occidentale évolue, et le pape François a pris la mesure de ces bouleversements anthropologiques. Parmi les indices d'un changement d'approche, peut-être faut-il inclure la nouvelle célébration liturgique de Marie de Magdala désormais semblable à celle des apôtres masculins. Cette modification résonne comme une invitation à se réinterroger sur le rôle de cette "apôtre des apôtres" et à partir de là, sur celui des femmes. Une première manière de l'aborder consiste en un retour vers l'Ecriture afin de réinvestir les témoignages féminins dans l'entourage de Jésus puisque Marie de Magdala y tient une place non négligeable. Thomas d'Aquin ne dit-il pas d'elle dans son Commentaire sur l'évangile de saint Jean : " Il faut noter ici le triple privilège qui fut octroyé à Madeleine. D'abord un privilège prophétique, car elle a mérité de voir les anges ; Ensuite elle est au-dessus des anges, du fait qu'elle voit le Christ sur lequel les anges désirent se pencher. Enfin elle a reçu un rôle apostolique ; bien plus, elle est devenue apôtres des apôtres en ceci qu'il lui fut confi é d'annoncer aux disciples la Résurrection du Seigneur ". Il est temps de sonder ce qualificatif étonnamment affecté à une femme pour laquelle ceux qui le lui attribuent, refusent le titre d'"apôtre". Le modèle de Marie de Magdala devient intéressant et fondateur s'il échappe à la caricature qu'en ont faite certains clercs et à leur suite, les arts et la tradition. Car cette posture, telle qu'elle est présentée par l'évangile de Jean, montre que la voie à suivre n'est plus celle de la passivité et de la soumission, mais au contraire celle du témoignage vivant et de la transmission de la parole, non pas à la place des témoins masculins mais à côté d'eux.

01/2017

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Beaux arts

Autoportraits cachés

Les titres affichés de certaines oeuvres ne disent pas tout du sujet. Ils passent sous silence que, parfois, le peintre s'est glissé dans la scène qu'il a représentée. Dans la toile, se cache un autoportrait. C'est ainsi que, par exemple, Botticelli " assiste " à L'Adoration des Mages, que El Greco est présent lors de L'Enterrement du comte d'Orgaz, comme Vélasquez l'est à Bréda le 5 juin 1625 lorsque le ville capitule... Ingres quant à lui se représente derrière Jeanne d'Arc dans la cathédrale de Reims lors du sacre du Charles VII. Or ce sacre a eu lieu le 17 juillet 1429. Ingres a achevé sa toile en 1854... Singulier et très anachronique jeu de cache-cache. Rassembler des oeuvres de Michel-Ange et de James Ensor, de Memling et de Véronèse, de Rembrandt et de Masaccio, de Dürer et de Raphaël, de Ghirlandaio et de Dali, c'est devoir s'interroger sans cesse sur la, les raisons qui ont conduit les uns et les autres à vouloir se représenter ainsi. Pour quelle raison, par exemple, Michel-Ange fait-il le choix de se représenter dans le Jugement dernier de la chapelle Sixtine comme la peau écorchée de saint Barthélémy ? Pourquoi Van Eyck fait-il le choix de n'être qu'un reflet dans le miroir convexe accroché derrière les Arnolfini et un autre reflet sur le bouclier de saint Georges dans La Vierge au chanoine Van der Paele ? Max Ernst au XXème siècle, comme Rubens au XVème, ont-ils les mêmes raisons de se représenter entourés d'amis ? Pourquoi Rembrandt se représente-t-il parmi les bourreaux qui dressent la croix sur laquelle le Christ vient d'être cloué ? Une invitation passionnante, éclairante et sans précédent qui permet de mettre en évidence les songes et les ambitions des plus grands peintres de l'histoire de l'art.

10/2020

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Littérature étrangère

Hérétiques

En 1939, le S.S. Saint-Louis, transportant quelque 900 juifs qui avaient réussi à fuir l’Allemagne, resta plusieurs jours ancré au large du port de La Havane à attendre l’autorisation de débarquer ses passagers. Le jeune Daniel Kaminsky et son oncle avaient attendu sur le quai l’arrivée de leur famille, sûrs que le trésor qu’ils transportaient convaincrait les fonctionnaires chargés de les contrôler. Il s’agissait d’une petite toile de Rembrandt qui se transmettait dans la famille depuis le XVIIe siècle. Mais le plan échoua et le navire remporta vers l’Allemagne tout espoir de retrouvailles. Des années plus tard, en 2007, le tableau est mis aux enchères à Londres et le fils de Daniel Kaminsky se rend à Cuba pour savoir ce qui s'y était passé concernant sa famille et le tableau. Il réussit à convaincre le détective Mario Conde de l’aider. Celui-ci, reconverti dans le commerce des livres anciens, découvre que cette toile représentant le visage du Christ était le portrait d’un jeune homme juif travaillant dans l’atelier de Rembrandt et y ayant étudié la peinture, contre toutes les lois des religieux. Leonardo Padura fait ici un panorama de l’exercice de la liberté individuelle, du libre arbitre à travers diverses époques depuis Rembrandt dans l’Amsterdam du XVIIe siècle, décidant de représenter des individus et non des idées, puis le jeune juif qui ose désobéir au Consistoire et apprend à peindre, et décide ensuite de suivre un nouveau Messie, jusqu’à l’éclosion des tribus urbaines de La Havane où une jeune émo paye de sa vie l’exercice de sa liberté dans une société figée. Leonardo Padura écrit un livre magnifique et profond et se sert de son habileté d'auteur de roman noir pour nous amener, sous la houlette de son héros Mario Conde, à réfléchir sur ce que signifie notre libre arbitre.

08/2014

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Critique littéraire

La mort du roi Arthur ou Le crépuscule de la chevalerie

Si La Mort le Roi Artu, épilogue de tout un cycle, est la continuation du Lancelot et de La Queste del saint Graal, c'est aussi une réécriture de l'histoire légendaire de la fin du règne d'Arthur qu'avaient déjà traitée Wace dans son Roman de Brut (milieu du XIIIe siècle) et Robert de Boron dans son Perceval en prose (début du mir siècle). Mais seule La Mort le Roi Artu, récit de vengeance et drame de la fatalité fondé sur le concept de mescheance, fait découler l'écroulement du royaume arthurien de la découverte des relations coupables entre Lancelot et la reine Guenièvre. Si la luxure et la démesure sont les grandes responsables de la catastrophe, la prophétie la plus ancienne, la vision du serpent sorti du ventre d'Arthur, est inséparable de l'inceste du roi, élément original du Lancelot-Graal. Tout le péché du monde se cristallise sur la figure du roi dont l'aveuglement, qui n'est pas seulement psychologique, est le signe d'une déréliction : Dieu ne répond jamais à son appel. Certes, très maîtrisé, riche du non dit d'une oeuvre occultée et de dénouements contrastés, ce roman dont la vérité est souvent fuyante, masquée par les variantes de la parole, constitue un panégyrique du héros chevaleresque et courtois que fut Lancelot, modèle de la chevalerie terrienne. Toutefois, La Mort le Roi Artu, à travers le mythe d'Arthur qui prend le relais du mythe du Graal, poursuit le même objectif que La Queste del saint Graal : dans un monde où le siècle s'est désagrégé mais qui reste illuminé par le Graal au point que seuls ceux qui l'ont approché ont droit à une fin sereine et pieuse, il faut faire son salut dans la retraite et la pénitence, loin des tournois et des guerres où le chevalier oublie le service du Christ.

01/1994

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Histoire internationale

Gabriel Garcia Moreno. Le héros martyr

Le 6 août 1875, Gabriel Garcia Moreno, président de l'Equateur, est assassiné à la sortie de la messe par quatre hommes armés de sabres et de pistolets. Quels aspects de la personnalité de ce chef d'Etat ont bien pu provoquer cette haine meurtrière ? Fils d'un marchand espagnol, Garcia Moreno naît le 24 décembre 1821 à Guayaquil, principal port de commerce de la toute jeune république de l'Equateur. L'Amérique latine est alors déchirée par ses contradictions. Si le peuple est catholique, l'élite est, quant à elle, gagnée par les idées libérales des philosophes du XVIIIe siècle. Enfant d'une nature timide, le jeune Gabriel devient un homme d'une remarquable force de caractère. Docteur en droit, brillant avocat et redoutable polémiste, Garcia Moreno est promis à une belle carrière. Fuyant un pays miné par les luttes intestines, il s'exile quelques années en Europe. Retrouvant à Paris la piété de son enfance, il revient dans sa patrie avec l'intime conviction que "l'Equateur ne trouvera la paix que si ses institutions démocratiques sont soumises à la souveraineté du Christ." Elu sénateur, puis président de la République une première fois en 1859, il doit faire face à la guerre civile. Il rétablit la paix puis un début de prospérité économique après trente années de ruine. Il est réélu par une quasi-unanimité des voix du Congrès en 1869. Il annonce alors la promulgation d'une nouvelle constitution faisant du catholicisme la religion officielle de l'Etat. Désormais les lois du pays devront être conformes à la doctrine sociale de l'Eglise. Il consacre officiellement son pays au Sacré-Coeur en 1873. En quelques années, le visage de l'Equateur sera radicalement transformé – en bien – au grand dam des ennemis de l'Eglise. Ces derniers n'ont de cesse de comploter sa chute politique. Craignant de le voir réélu une troisième fois, ils décident de porter un coup fatal contre celui qui incarne l'exemple vivant d'un chef d'Etat authentiquement chrétien.

12/2016

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Religion

Scapulaire noir des sept douleurs (servites de Marie)

L'Ordre des Servites de Marie a été créé en 1233 par sept riches marchands florentins laïcs qui ont quitté le monde du commerce pour s'adonner à la vie religieuse. Leur piété est centrée sur le culte de la Vierge Marie et particulièrement les douleurs qu'elle a éprouvées. En 1255 le pape Alexandre IV a approuvé la création de l'Ordre des Servites. Les personnes qui revêtent le scapulaire de l'Association des Sept Douleurs de Marie doivent se confesser et communier, pensant que dès cet instant ils sont admis au nombre des serviteurs de la Reine du Ciel. Cet habit doit être pour eux un souvenir continuel des douleurs extrêmes que Marie ressentit pendant la passion et à la mort de Jésus Christ. Chaque jour, ils réciteront sept Pater et sept Ave en mémoire des sept principales douleurs de la Mère de Dieu. En 1611, la confrérie des servites et le port du scapulaire noir des Sept Douleurs de Marie a reçu des indulgences du Pape Paul V. Fioretti sur le scapulaire noir des sept Douleurs de Marie : Jacques-Philippe, fils de Pierre-Jean Nari fut longtemps possédé du démon. Les esprits malins, forcés par les exorcistes de dire, pour la gloire de Dieu, par quel moyen ils pouvaient être chassés du corps de ce malheureux, répondirent que le plus efficace était de le revêtir du scapulaire noir des douleurs de Marie. Ce qui, ayant été fait, les démons se retirèrent aussitôt. Ce qui prouve que ce scapulaire est autant redouté des esprits infernaux qu'il est honoré par les anges du ciel. Pierre Battilani de Florence était né avec une telle faiblesse dans les jambes, qu'à l'âge de cinq ans, il ne pouvait pas se tenir sur ses pieds, et encore moins arriver à marcher. Voué par ses parents à Notre Dame de Sept Douleurs et revêtu de son saint scapulaire, il fut aussitôt délivré de cette débilité.

03/2016

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Religion

Ce que sait la foi

La foi est un savoir : non pas une croyance dont il faudrait évaluer le degré de probabilité, mais un savoir en toute certitude. Rendre compte de la certitude de la foi et de quelques-uns des paradoxes qu'elle donne à penser, tel est le projet de ce livre, Il implique d'abord de comprendre la définition qu'en donne la Lettre aux Hébreux : "l'acompte des choses espérées, la preuve de celles qu'on ne voit pas". Entendons loin qu'elle ne soit qu'une adhésion subjective ou la conviction que les choses espérées arriveront, la foi est leur mode de présence. Car l'acompte est bien réel, il est d'ores et déjà possédé, il est l'à-valoir du crédit qu'ouvre la révélation. Il requiert ensuite d'expliciter cet acompte de la foi en interrogeant, avec la Lettre aux Romains, la manifestation — qui est connaissance — dans le visible de Dieu en tant qu'invisible—qui implique reconnaissance. La première partie de cet ouvrage examine alors plusieurs modalités de cette reconnaissance, comme la vision problématique de Dieu selon saint Augustin ou le mystère de l'Eglise selon Henri de Lubac, et essaie de renouveler le programme apologétique de Tertullien comme le devoir d'athéisme envers les dieux du monde, fixé par Justin, philosophe et martyr. La seconde partie du livre s'efforce de montrer que ce savoir, qui pense ses objets en se dispensant du concept d'étant, libère la foi de l'emprise de la métaphysique. On interroge alors la manifestation de Dieu comme amour selon Joseph Ratzinger ; la définition du Christ comme existence selon Marius Victorinus, qui invente le mot ; la conception de l'amour humain comme poids selon saint Augustin ; l'expression de la révélation comme beauté selon Hans Urs von Balthasar. Ainsi s'esquisse la tâche de prendre philosophiquement au sérieux la certitude objectale livrée parla foi.

09/2020

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Critique littéraire

Le rayonnement d'une amitié. Correspondance avec la famille Bégouën

Parmi les nombreuses lettres de Pierre Teilhard, celles envoyées aux Bégouen, près d'une centaine, occupent une place privilégiée. C'est en 1913, avec la rencontre du comte Henri Bégouën, passionné de préhistoire, que commence la relation de Teilhard avec cette famille. Durant la guerre, cette relation s'ouvre à Max, le fils aîné, et, par la suite, à Simone, son épouse. Dans sa correspondance, Teilhard témoigne d'une amitié profonde et fidèle tout particulièrement à l'égard du couple, qu'il compte parmi ses intimes. En toute liberté, il lui fait part du cheminement de sa pensée et de l'état d'avancement de ses écrits, il lui confie ses difficultés avec les autorités religieuses et prend position sur les courants politiques et idéologiques qui secouent la France et le monde. Grâce aux nombreux souvenirs rassemblés par Max et à quelques copies de ses lettres à Teilhard, se perçoit l'influence déterminante du jésuite sur sa vie et sur son activité professionnelle en Afrique. S'y révèle aussi la riche personnalité du couple qui a contribué au rayonnement de la pensée de Teilhard. Dès 1928, Simone reproduit et diffuse les essais envoyés de Chine par Teilhard. Initiative, peu connue jusqu'à présent, qui a facilité l'édition rapide des oeuvres complètes. En postface, quatre spécialistes de l'oeuvre de Teilhard, Jean-Pierre Demoulin, François Fuvé, Henri Madelin et Gustave Martelet, mettent en lumière l'apport de ces lettres à la compréhension de la personnalité et de la vision clu monde du jésuite. De cet ensemble, il ressort clairement que la pensée teilhardienne déborde des cercles scientifiques et peut éclairer les chrétiens soucieux de construire une société plus juste et plus fraternelle. Les éditions Lessius ont aussi publié la Correspondance de Pierre Teilhard avec Lucile Swan (2008) et Teilhard de Chardin prophète d'un Christ toujours plus grand de Gustave Martelet (2005).

03/2011

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Œcuménisme

Quand les Eglises se parlent !

Le dialogue interconfessionnel par l'un de ses acteurs passionnés. Ce livre comporte deux parties : La première, intitulée : Dialogues oecuméniques pluriels, est un témoignage à propos des dialogues interconfessionnels auxquels Michel Freychet a participé comme responsable du Service des relations oecuméniques. L'auteur nous fait entrer dans l'intimité des séminaires de travail qui ont produit ces textes officiels. La deuxième partie, intitulée Jalons, est composée d'un ensemble d'écrits, d'articles et de conférences qui s'inscrivent dans une perspective résolument oecuménique. Tous les dialogues mis en perspective rendent le lecteur attentif à trois points-clés qui, aujourd'hui encore, affleurent sans cesse dans les débats entre les Eglises : - le rapport qu'elles établissent entre la doctrine du salut et la doctrine de l'Eglise. - la relation au sacré. Les Eglises sont-elles appelées à cultiver le sacré ou, au contraire, à distinguer fondamentalement, ce qui est saint au sens biblique du terme et ce qui est sacré ? Ces deux vocables désignent des réalités antinomiques. Un tel constat devrait être davantage pris en compte dans nombre de débats, en particulier celui sur la difficile question des ministères. - la nécessaire reconnaissance mutuelle des Eglises engagées sur le chemin de leur réconciliation. Cette reconnaissance mutuelle ne devrait-elle pas permettre, sinon la pleine intercommunion, au moins l'accueil réciproque au repas du Seigneur (Sainte Cène / Eucharistie), étant entendu que c'est le Christ lui-même qui invite, accueille à sa table et la préside ? Autant de défis que les Eglises ont à relever dans le processus de leur unité. Cette unité est à comprendre non en termes d'uniformité mais de diversité ecclésiale, à l'image des premières communautés chrétiennes qui, dans leurs singularités, vivaient en pleine communion les unes avec les autres. Préface du pasteur François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France. Postface de Mgr Vincent Jordi, archevêque de Tours.

02/2022

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Histoire de l'Eglise

Le Christianisme en histoire(s). Tome 1

Avec deux mille ans dhistoire, lEglise apparaît aujourdhui encore comme un continent largement inexploré. Plutôt que de laborder de front, Philippe Roy- Lysencourt a choisi de lexplorer à travers des événements ciblés, mêlant faits majeurs et anecdotes, offrant aussi des portraits de personnages connus ou méconnus mais aussi de lieux illustres et insolites qui sinscrivent dans la grande Histoire du christianisme. Chaque chapitre a été ciselé comme une véritable pièce dorfèvrerie, chaque affirmation ayant été vérifié et contre-vérifié afin de donner aux lecteurs des informations justes et agréables à lire. Plus quune longue description, le sommaire indique la richesse et loriginalité de cet ouvrage de belle facture. Au sommaire : Jésus-Christ centre et fin de lhistoire , LAve Maria ou Salutation angélique , Le procès posthume du pape Formose , Les frères Lémann et le Postulatum pro Hebraeis au concile Vatican I , La grippe espagnole dans le diocèse de Québec en 1918 , Le premier concile oecuménique du Vatican (1869-1870) , Le père Lagrange et lEcole biblique de Jérusalem , La Reconquista espagnole , Les premiers cultes rendus aux saints , La Chandeleur , François dAssise et le sultan Al-Malik al-Kâmil , Antonin Jaussen : un espion dominicain pendant la Première Guerre mondiale , Lattentat dAnagni contre Boniface VIII , La fondation du Séminaire français de Rome , Les massacres de Septembre 1792 , DIsraël au Carmel : le "chemin de Damas" dEdith Stein , La question sociale et lencyclique Rerum novarum , Le mariage fictif de Madame de la Peltrie , Les diaconesses dans lAntiquité chrétienne et au Moyen Age , Thomas More face à sa conscience , Les rugissements du Lion de Münster , Saint Dominique et la fondation des Frères prêcheurs , Paul de Geslin de Kersolon : un prêtre au service de la presse populaire catholique , Marie Guyart de lIncarnation A propos de l'auteur : Philippe Roy-Lysencourt est docteur en Histoire et docteur en Sciences des religions et chroniqueur dans le bi-mensuel LHomme Nouveau. Il est chargé de cours à lUniversité Laval (Canada) et à lInstitut catholique dEtudes supérieures (France). Ses recherches porte essentiellement sur lhistoire du christianisme contemporain.

08/2022

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Théologie

Seuls l'amour et la paix construiront le monde et l'humanité. Une lecture de quelques péricopes de l'Evangile

L''Evangile est la source qui nourrit l'humanité. Il donne à l'homme de quoi s'abreuver pour se réaliser pleinement à l'intérieur du monde. On le sait, l'homme est capable de bonnes choses, mais il est aussi capable du mal. Avant d'aller loin dans l'Antiquité pour définir l'homme comme "un loup pour l'homme" , pensons aux deux récentes guerres mondiales dont la banalisation du mal par leurs auteurs a conduit à décimer une partie de notre humanité. Les guerres continuent et sont encore plus violentes. Entre l'Ukraine et la Russie, le torchon brule en ce moment. Le Pape François a eu raison de dire que nous vivons une troisième guerre mondiale plus destructrice que les deux premières, mais elle se dissimule dans le fait qu'elle est plus dispersée partout sur nos différents continents. L'objectif poursuivi par cet ouvrage est de retourner à cet Evangile qui inspire à l'humanité la voie par laquelle, elle ira vers la fraternisation et la paix, et ne se mangera pas. Méthodologiquement, le choix des textes à lire ici se limite aux évangiles souvent écoutés dans les liturgies de nos Eglises. Cette option permet aux lecteurs du livre, dans les milieux pastoraux comme académiques, de pouvoir y trouver leur compte. En fait, ce livre tente de présenter le Christ comme celui qui vient renouveler une humanité qui s'aime et qui croit en la fraternité de ses membres. Il a une vision qui invite au vivre-ensemble dans la paix par l'amour les uns des autres. Cet ouvrage se structure en douze chapitres courts et simples, facilement abordables, pour ressortir cette vérité incontournable. Chaque titre de chapitre porte lui-même une partie de la vérité qu'il veut partager. Ils sont, tous, accompagnés des péricopes de l'Evangile révélateurs de l'intention divine de sauver l'humanité par amour et par l'amour. Les commentaires sont une lecture qui en dévoile toute la densité théologique.

08/2023

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Histoire des idées politiques

Religion, République, Libéro-capitalisme. Origine et métamorphoses d'une instance instituante

Qu'est-ce que la religion ? La réponse semble évidente, tant la réalité nous est familière. Et, pourtant, dès que nous essayons de la formuler, elle nous échappe. Pour la première fois, au terme d'une longue recherche ponctuée par des publications importantes sur la genèse de la religion chrétienne, Maurice Sachot pense pouvoir donner une explication claire à une réalité socioculturelle qui fut et reste le coeur de toute société organisée, même si c'est parfois sous d'autres noms et d'autres formes. Reprenant la question depuis ses origines, c'est-à-dire à partir de ce que les Romains - les seuls à l'avoir fait - ont identifié et spécifié par ce mot, à savoir l'instance instituante de l'ordre des choses en général et de l'ordre sociopolitique en particulier, l'auteur suit la transformation qu'en fit le christianisme en se qualifiant lui-même de religion. Il montre ensuite comment et pourquoi, au cours des siècles, cette notion s'est diversifiée et a éclaté en diverses acceptions pour, finalement, donner naissance à des formes areligieuses de cette instance que sont, en France, la République laïque et citoyenne et, aujourd'hui, sur le plan mondial et en Europe en particulier, à une forme perverse : le libéro-capitalisme. Ce faisant, Maurice Sachot pense faire accomplir un pas décisif à l'intelligence du fait religieux. Il jette une vive lumière sur l'histoire de l'Occident et sur ce qu'est un régime civilisationnel et culturel. Il dégage enfin les fondements sur lesquels s'appuyer, si nous voulons vaincre le libéro-capitalisme et faire advenir un nouveau régime digne de ce nom. Maurice Sachot, Professeur émérite de l'Université de Strasbourg, est surtout connu pour ses études sur la religion et en philosophie ancienne. Il a publié plusieurs ouvrages et notamment chez Odile Jacob, L'Invention du Christ. Genèse d'une religion et Comment le christianisme a changé le monde.

06/2022

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Critique littéraire

La conversation intérieure. La méditation en France au XVIIe siècle

Au XVIIe siècle, théologie et littérature ont revécu l'étroite symbiose qui avait caractérisé la pensée chrétienne à l'époque des Pères, mais qui fut indéfiniment modulée au cours de l'histoire par les disciples de Benoît ou de Bernard, les spirituels rhéno-flamands, la devotio moderna, les compagnons d'Ignace ou les fils du Carmel.A l'impermanence d'un monde sécularisé, où triomphaient la grimace et les Vanités, la piété chrétienne opposa la grâce des exercices spirituels et la profondeur de la "conversation intérieure". L'oraison et la poésie dessinèrent l'iconostase claire-obscure du Christ en ses divers états : Sauveur éternellement naissant (Bérulle) ou souffrant (La Ceppède) ; Visage caché dans le brouillard (Hopil) ; Libérateur paradoxal, toujours à l'agonie (Pascal) ; Maître intérieur à la voix discrète (Malebranche), dont la Seigneurie providentielle ordonne toute l'histoire humaine (Bossuet). Si le christianisme se confond, pour Bérulle, avec un "art de peinture", on ne s'étonnera pas, avec Bossuet, de surprendre sans cesse "Dieu en représentation", dans les Ecritures comme sur la scène du Monde, jusque dans les replis du coeur ou de la conscience, et même dans cette simple attention naturelle de l'esprit à la recherche de quelque fondement, de quelque vérité (Descartes). Devait-on cependant faire sécession en son cloître intérieur, au huis-clos de la belle ténèbre, et se laisser ravir par Dieu vers l'envol contemplatif, ou bien discourir et fabriquer des images, avec des méthodes parfois déficientes, en espérant la sainte délectation ? On oppose trop facilement les mystiques et les anti-mystiques du siècle, sans mesurer combien la "science des saints", chère à Saint-Cyran et fondée d'abord sur les Ecritures, concerne tout autant l'Oratoire et Port-Royal que les chantres de la quiétude désintéressée. L'inculturation du christianisme devint plus difficile au soir du XVIIe siècle, mais elle révèle moins le reflux des mystiques que celui du mystère.

09/2019

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Théâtre - Pièces

Je verrai le ciel ouvert. Acte d'Etienne

Etienne, prédicateur juif du premier siècle, est un personnage des Actes des Apôtres, l'un des livres appartenant au Nouveau Testament. A travers un magnifique monologue, la parole est donnée à Etienne qui s'apprête à devenir le premier martyr de la chrétienté, sur la place publique, face au sanhédrin. Il sait que cela va mal tourner : les accusations, le ciel ouvert, les pierres, le martyr. Il le sait bien et l'annonce d'emblée. Comment en est-il arrivé là ? Qu'est-ce qui a pu le bouleverser au point qu'il soit prêt aujourd'hui à donner sa vie ? Etienne reprend le fil de ses souvenirs : juif parmi d'autres juifs, du Temple de Jérusalem à Béthanie, en passant par les chemins de Galilée, ce tissu de rencontres qui lui ont dévoilé le vrai visage du Christ. Le texte donne corps aux mots de l'évangile, mais aussi à ce que les évangélistes n'ont pas écrit, ces blancs laissés entre les lignes où le réel prend du relief. La pièce alterne ainsi deux temporalités : celle du présentA - un procès sensible et tendu vers une fin annoncée -, celle du passé - une plongée narrative et imagée dans la Jérusalem du premier siècle. Auteur dramatique, metteur en scène et professeur de théâtre en lycée, Juliane Stern écrit sa première pièce dans l'élan d'une rencontre avec une personnalité hors norme et a priori peu théâtrale, celle d'Edith Stein, philosophe juive devenue carmélite, dont le combat intérieur la fascine : Le Monde est en feu (Librairie théâtrale, 2014) qui se donnera au festival d'Avignon. Entre 2016 et 2019, elle écrit et met en scène deux pièces sur le monde du travail : Label Utopie (Théâtre du Pressoir, 2016) et Ce que la foule doit au secret (Un comptoir d'édition, 2019). La pièce "Je verrai le ciel ouvert" sera présentée au festival d'Avignon en juillet 2023.

06/2023

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Initiations

Créer l'avenir avec Vidar

Qui est Vidar, ce héros énigmatique et silencieux qui apparaît lors du Crépuscule des dieux ? En quoi est-il lié à notre présent et à notre avenir ? - Les auteurs nous conduisent à une compréhension et à une expérience fondamentales de l'entité de Vidar, en s'appuyant aussi bien sur la mythologie nordique, l'Edda, que sur l'anthroposophie de Rudolf Steiner. En même temps, les événements mondiaux tragiques et exigeants des 20e et 21e siècles, qui semblent remettre en question le bon déroulement de l'évolution de l'humanité, sont pris en compte. Une nouvelle ère a commencé. La victoire de Vidar sur le pouvoir obscur et mensonger du loup Fenrir, est l'image d'un avenir lointain. C'est en quelque sorte une porte que nous pouvons franchir pour aller vers l'avenir. Avec Vidar, et par lui, nous ressentons que l'avenir s'ouvre, un avenir qui a commencé depuis longtemps - un " autre " avenir, pour l'humain, et pour l'humanité. La question estA : nous éveillerons-nous, apprendrons-nous à ce qui vient, apprendrons-nous à entendre l'inaudible ? Vidar s'engage de façon inébranlable pour l'humanité et pour son progrès, avec énergie et douceur, humour et sérieux, en associant la juvénilité de l'enfant à la sagesse du vieillard. Notre livre déroule un large panorama. Il apporte des éléments nouveaux dont le caractère insolite pourra parfois surprendre, mais s'appuie aussi sur les résultats et les travaux liminaires d'autres auteurs qui nous ont précédés dans la recherche. Le lecteur est ainsi convié à voyager avec nous à la découverte du "vaste pays" de Vidar. Sommaire : Qui est VidarA ? - Comment Vidar vainc le loup Fenrir - L'ange Vidar, L'archange Michael et le Christ - Vidar et l'innatalité - Sorat, le démon solaire - L'Antéchrist selon Soloviev - Le véritable Satan -Le Dragon - La maladie et la santé - Vidar et les forces curatives de la nature - Vidar et le gui - La maladie du cancer - Se préparer pour l'avenir avec Vidar - Comment se relier à VidarA ? - Un parcours méditatif.

06/2022

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Théologie

La mystagogie, clé d'interprétation de la liturgie chrétienne. De pères de l’Eglise à nos jours

Ce volume fait suite au tout premier consacré à l'étude de la mystagogie. Il mène à terme la vision mystagogique déjà initiée dans le premier. Conçue par l'auteur comme pédagogie et herméneutique liturgique, la mystagogie trouve dans cet ouvrage son expression la plus parfaite : elle est une clé d'interprétation de la liturgie chrétienne. C'est l'idée maîtresse qui émerge d'une lecture attentive des Pères de l'Eglise et de leurs continuateurs. En effet, de Pères de l'Eglise à nos jours, la mystagogie se présente comme une clé pour interpréter et comprendre une liturgie chrétienne toute imbibée de saintes écritures. Initialement considérée comme une catéchèse sur les sacrements de l'initiation chrétienne par les Pères de l'Eglise, la mystagogie apparaît aux yeux de leurs continuateurs et des théologiens de la liturgie du XXIe siècle, comme une pédagogie, une herméneutique et une théologie. D'après l'auteur, derrière toutes ces conceptions se cache une signification plus importante de la mystagogie comme clé d'accès à la liturgie chrétienne. La mystagogie ouvre à l'intelligence des mystères du Christ proclamés dans les saintes Ecritures et célébrés dans la liturgie à la manière d'une clé qui ouvre et ferme la porte d'une maison. C'est grâce à une approche théologique des oeuvres des Pères de l'Eglise et de leurs continuateurs, des documents du magistère de l'Eglise, des rituels liturgiques et des pratiques mystagogiques d'aujourd'hui, que l'auteur arrive à cette nouvelle façon de concevoir la mystagogie. Mais au-delà de ce mérite, l'étude de l'abbé Jean-Pierre présente un autre intérêt : elle permet au lecteur de connaître l'évolution de la mystagogie. De Pères de l'Eglise à nos jours, la mystagogie n'est pas restée statique ; elle a connu une évolution positive. Elle s'est enrichie de nouveaux concepts et du nouveau contenu. Plus qu'une méthode, elle est en train de devenir aujourd'hui une pratique ordinaire et incontournable de la vie ecclésiale.

07/2021

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Ethnologie

Le sang. Mythes, symboles et réalités

Toute définition du sang appelle son contraire. Le sang souille et purifie, il est masculin et féminin, faste ou funeste, bienfaisant ou dangereux, et le répandre peut être crime ou acte sacré. Or; devant le sang, l'humanité, en règle générale, a réagi de la même façon. Le sacrifice sanglant fut universel, et s'il disparut très tôt dans le monde judéo-chrétien, il atteignit le sommet de l'horreur chez les Aztèques. Universelles aussi furent les blessures rituelles. De même, la menstruante ou la nouvelle accouchée ont partout éveillé la crainte et ont été frappées d'interdits. Et l'on peut multiplier les rapprochements. Qu'il s'agisse de la chasse, de la vendetta et de l'alliance des gangs, ou encore des vampires, on retrouve les mêmes archétypes, les mêmes rites, les mêmes symboles dans des sociétés que le temps, l'espace et la culture pourtant séparent. Ainsi en est-il également de ces larmes de sang par lesquelles les mystiques de l'Orient comme ceux d'Occident ont exprimé leur amour pour Dieu. Car pour l'auteur, lui même chrétien, nul doute que le sang a un sens mystique. Dans un chapitre superbe, il montre comment l'Eucharistie et la Passion du Christ se placent sous le signe du sang. Les chrétiens du Moyen Age et des siècles qui suivirent ont vécu avec ardeur cette Passion du Dieu sauveur; ses saints ensanglantés en furent l'expression la plus émouvante. Enfin c'est également dans une perspective christologique que l'auteur situe la mort de Louis XVI : l'historien des religions peut la lire comme le sacrifice d'un chef, purificateur et rédempteur, qui devait engendrer le monde moderne. Ces pages écrites avec ferveur pourront surprendre, voire choquer. Le sang est, par essence, ambivalent. Il a joué et joue encore un rôle fondamental dans toutes les civilisations. Et ce livre, qui met en évidence les croyances et les comportements humains face au sang, ne laissera personne indifférent.

03/1988

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Religion jeunesse

Pour penser scoutement. Les messages du "Chef", 3e édition

"Le nom du religieux jésuite Jacques Sevin est constamment mêlé aux origines des Scouts de France. S'il n'en a pas été le seul fondateur, on peut dire qu'il en a été le grand ouvrier, en donnant au scoutisme catholique français une doctrine, une technique et une forme. C'est lui qui a su accommoder parfaitement le scoutisme anglo-saxon au caractère latin. Le père Sevin a l'intuition que la pédagogie du scoutisme, quels que fussent son origine et son empirisme, déploie une vision biblique, chrétienne de l'homme. Educateur et maître spirituel, sa transmission de la méthode en fidélité à Baden-Powell passe principalement par deux canaux de formation auprès des chefs scouts, le camp-école de Chamarande et ses messages dans la revue Le Chef. Pour penser scoutement est le recueil de ces éditoriaux programmatiques écrits entre 1923 et 1933. Si certaines expressions peuvent apparaître marquées par une époque, leur esprit demeure encore aujourd'hui et s'inscrit dans une fidélité aux origines, dans une recherche des sources qui alimentent en profondeur le scoutisme. De plus, comme il en est souvent des fondateurs, les intuitions mêmes du père Sevin dépassent de beaucoup son temps. Le scout est le campeur par excellence, libre, toujours prêt à partir, indépendant des lieux et des biens matériels. Le camp fait vivre l'expérience de la pauvreté, d'une économie de moyens : savoir se délester de l'inutile, prendre du recul face à une envahissante société de consommation, découvrir que l'on a besoin des autres. Dans ce temps privilégié qu'est le camp scout, la spiritualité du sac à dos, celle du service et de la tente que l'on déplace en campeur de Dieu, peuvent devenir autant de chemins joyeux de la rencontre de Jésus, le Vivant. Jacques Sevin a été ce campeur de Dieu, itinérant de la tente et de la croix, compagnon de Celui qui a planté sa tente parmi nous, Jésus-Christ." Bernard Paulet, s.j., Centre d'études pédagogiques ignatien (CEP-I).

06/2019