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Andrew Henderson

Extraits

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Critique littéraire

Littérature et le reste. 1919-1931

Le titre de cet ouvrage est emprunté au manifeste Dada de Philippe Soupault, Littérature et le reste (suivi de près par le second manifeste de sa plume, Machine à écrire Dada). Il est à prendre avec toute l'ironie et la distance implicites. Ces deux textes figurent dans " Vingt-trois manifestes du mouvement Dada ", publié en 1920 dans la revue nommée par dérision Littérature qu'il dirigeait avec Louis Aragon et André Breton. Le titre de Soupault se réfère, comme celui de la revue, au dernier vers de L'Art poétique de Verlaine : " Et tout le reste est littérature. " L'un des fondateurs du surréalisme, surréaliste dans l'âme jusqu'à son dernier souffle, pour autant Soupault ne s'est pas privé d'aller voir ailleurs. Il s'éloigne de Breton qui, avec Picabia, a déclaré la guerre à Dada. Il lui abandonne la direction de Littérature et crée La Revue européenne. Tout en contribuant aux revues surréalistes, il donne des textes à des revues " bourgeoises " en France et à l'étranger, des Feuilles libres à La Nouvelle Revue française, de Broom à Poesia... Curieux de tout, pressé mais toujours disponible, il s'engage dans une activité littéraire multiforme de création et de critique, avec l'esprit d'indépendance, le mouvement perpétuel et les antinomies existentielles qui lui sont propres - enthousiasme et désinvolture, profondeur et légèreté, pureté et provocation, fidélité et goût irrépressible de la découverte.

01/2006

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Histoire du protestantisme

La correspondance de Charles Drelincourt et de ses enfants, 1620-1703

Reproduites in extenso ici pour la première fois, ces correspondances sont écrites par deux générations d'une famille réformée. La première partie reproduit trois correspondances du pasteur parisien Charles Drelincourt, 221 lettres au total, écrites au pasteur Paul Ferry à Metz, au théologien André Rivet et au philologue Claude Saumaise, dans les Provinces-Unies. Pendant presque cinquante ans, entre 1620 et 1669, les lettres du pasteur nous permettent de suivre de près ses activités et celles de ses correspondants, ainsi que les affaires des Eglises réformées de France au milieu du XVIIe siècle. La deuxième partie révèle les destins contrastés de quatre de ses fils, à travers quarante-deux lettres écrites entre 1668 et 1703. L'aîné, Laurent, pasteur et poète, passe sa vie en France et sa correspondance avec le médecin rochelais Elie Bouhéreau tourne autour de la poésie : la révision des Pseaumes de Marot et de Bèze et ses propres Sonnets chrétiens. Ses frères quittent tous leur patrie au cours des années 1660 pour faire carrière en dehors de la France, avec plus ou moins de succès. Charles est médecin et réussit son départ, devenant professeur d'anatomie à l'université de Leyde ; Antoine, médecin lui aussi, exerce sa profession plus humblement dans la ville d'Orbe en Suisse, et Pierre devient enfin doyen anglican en Irlande. Leurs lettres, écrites à des personnes en dehors de la famille, révèlent les réussites et les frustrations de l'exil, bien avant le grand exode des années 1680.

11/2021

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Ouvrages généraux

Les maîtres du bonheur

Tout le monde le recherche, mais comment le trouver ? Ce sont trois mille ans de quêtes, enquêtes et textes de sagesse, de spiritualité, de philosophie et de littérature qui nous sont ici offerts. Un livre thérapeutique à l'ère de la grande morosité. Devrait être remboursé par la Sécu. Qu'est-ce que le bonheur ? Comment l'atteindre ? Le sujet du bonheur a, depuis l'Antiquité, suscité la réflexion des philosophes, des théologiens mais il a aussi inspiré les poètes et les romanciers. De Platon à Diogène, d'Epicure à Sénèque en passant par Bouddha, la Bible, Saint Paul, et encore Rabelais, Montaigne, Rousseau, Kant ou Proust, tous ont tenté d'appréhender le bonheur, de le décrire et même de proposer des chemins pour l'atteindre. C'est ainsi que se sont déployées de multiples manières de concevoir et de vivre le bonheur. Dans cette anthologie, préfacée par André Comte-Sponville, auteur notamment du Bonheur, désespérément, l'auteur propose une quarantaine de textes philosophiques et littéraires qui, de l'Antiquité au XXe siècle, illustrent cette quête. Chacun de ces textes est précédé d'une présentation qui rappelle qui en est l'auteur, dans quel contexte il a été écrit et quelle a été sa postérité. Car cette anthologie se propose non seulement d'inviter à la découverte mais encore de susciter la réflexion sur ce que peut-être pour chacun la meilleure définition du bonheur.

11/2022

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Correspondance

Correspondance avec des écrivains. 1948-1984

Sur une photographie ancienne, il est cet enfant sage et mélancolique, déjà penché sur son livre... "Tout au long de notre vie, écrit François Truffaut, nous devenons des personnes différentes et successives, et c'est ce qui rend tellement étranges les livres de souvenirs. Une personne ultime s'efforce d'unifier tous ces personnages antérieurs". Depuis sa première lettre de jeune cinéphile à Jean Cocteau, en 1948, jusqu'à sa disparition prématurée en 1984, c'est son goût commun pour la litt érature et le cinéma qui traverse cette Correspondance inédite. Truffaut s'y réinvente une famille de coeur auprès de ses écrivains de prédilection (Genet, Cocteau, Audiberti, Louise de Vilmorin), sollicite des figures renommées de l'édition (Jean Cayrol, Marcel Duhamel, Robert Sabatier) et les auteurs qu'il veut adapter à l'écran (Maurice Pons, David Goodis, Ray Bradbury, Henri Pierre Roché, René-Jean Clot...). Ce sont les coulisses de la création, les passions des tournages que l'on découvre ici, mais aussi les remises en question et les zones d'ombre d'un homme pressé, auquel le temps va cruellement manquer... Et c'est à son ami Jean Mambrino, le père jésuite rencontré en 1954 dans le sillage d'André Bazin, que Truffaut adresse ce dernier petit mot, quelques mois à peine avant sa mort : "Bonne année 1984, mon cher Jean. Je remonte la pente, je lis vos poèmes, ils m'aident et vos signes d'amitié me touchent beaucoup, affectueusement vôtre, françois".

03/2022

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Critique littéraire

Une mort ambiguë

La publication de la Correspondance d'André Gide avec Paul Claudel en 1950 fut un événement beaucoup plus que littéraire. En effet, les deux prestigieux écrivains avaient pris le parti de révéler cette Correspondance de leur vivant alors qu'ils étaient irrémédiablement brouillés. L'un et l'autre craignaient qu'après leur mort certaines lettres ne fussent éliminées, celles où l'homosexualité de Gide faisait l'objet d'un débat passionné. Robert Mallet, qui avait la confiance des deux, fut chargé de préparer et de présenter l'édition du volume. A la faveur de cette mission, il eut avec eux des entretiens nombreux et intimes qu'il prit soin de noter sur-le-champ dans le Journal que, depuis plus de trente ans, il tient régulièrement. Après la mort des écrivains, il publia l'essai Une mort ambiguë, où il révéla les conversations qu'il avait consignées, en faisant des circonstances de la mort et des obsèques de Gide le point de départ de sa propre réflexion. Il y montre comment au oui de Claudel s'oppose le non de Valéry et de Léautaud, et comment Gide, avec son doute constructif - le peut-être - se situe entre les deux positions pour donner à l'homme toutes ses possibilités de compréhension physique et métaphysique. Robert Mallet, par là même, exprime sa démarche personnelle de moraliste qu'on retrouve dans son oeuvre poétique, son théâtre et ses aphorismes.

09/1984

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Théâtre - Pièces

La cabane de l'architecte ou la main tendue de Le Corbusier

A la mort du grand maître, Robertino, jeune apprenti architecte à L'Atelier Le Corbusier, accompagne le cercueil qui part de Roquebrune Cap Martin, plage où Le Corbusier, suite à une crise cardiaque, s'est noyé dans la Méditer­ranée, jusqu'à la cour du Louvre pour l'hommage lyrique d'André Malraux, en passant par le couvent de la Tourette près de Lyon, l'Atelier Le Corbusier à Paris et le retour des cendres au cimetière de Roquebrune. Devant le cercueil, Robertino se revoit petit garçon de 12 ans, légèrement rebelle sur la côte ni­çoise, il croise par hasard l'architecte en vacances qui va lui tendre la main et l'aidera et le conseillera jusqu'au bout... C'est l'histoire (vraie) et édifiante de ce jeune garçon qui deviendra archi­tecte (grâce à la loi Malraux sur les acquis de l'expérience) et en même temps l'histoire de ce site (Villa Eileen Gray, L'Etoile de mer, Le Cabanon) d'où parti­ront les plus grandes conceptions de Le Corbusier (Chandigarh, Ronchamp, Cité radieuse), logé dans sa "Cabane" . Ce récit théâtral, subtilement écrit permet de rendre palpable l'émotion de la transmission dans ce qu'elle peut avoir d'énergie enthousiasmante, d'effort de tolérance et de faculté de rési­lience, et deviendra la base d'un spectacle mis en scène par Jean-Luc Paliès pour la Cie Influenscènes.

11/2022

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Roman d'amour, roman sentiment

Les hommes de loi. La menace cachée ; Pour l'amour d'un garde du corps ; Au coeur du risque

Leur seul devoir : défendre et protéger. La menace cachée Andre fixe le revolver que Juliette Lawson braque sur lui. Ainsi, son intuition ne l'a pas trompé : la prise d'otage dont la jolie graphiste vient d'être victime n'était pas un hasard. Mais qui est-elle en réalité, cette fragile jeune femme qui dirige sur lui son arme d'une main tremblante ? Quel secret la pousse ainsi à menacer un agent du FBI ? Pour l'amour d'un garde du corps Troublée, Shaye soutient le regard de Cole Walker. Pour la seconde fois en un an, le policier vient de risquer sa vie pour la sauver du malfaiteur qui a mis un contrat sur sa tête... Mais, cette fois, le bel inspecteur souhaite devenir son garde du corps. Une proposition que Shaye hésite à accepter car, s'il reste à ses côtés nuit et jour, Cole deviendra aussi la cible des tueurs qui la traquent... Au coeur du risque Marcos regarde la femme que son hôte vient de lui présenter comme étant une de ses amies. Pourquoi Brenna, son premier amour, se trouve-t-elle dans la demeure du baron de la drogue qu'il est venu espionner ? Priant pour qu'elle ne révèle pas son identité, il croise le regard de Brenna et se détourne. Car ce qu'il y a lu le déstabilise : un trouble égal au sien, preuve que leurs sentiments n'ont rien perdu de leur intensité... Romans réédités

03/2023

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Ouvrages généraux et thématiqu

Sanctuaires chrétiens d'Occident. IVe-XVIe siècle

Le christianisme naît en Occident, les sanctuaires sont sa demeure. Voici pour la première fois la présentation, par un grand médiéviste, de Rocamadour, d'Assise, du Mont Saint-Michel, et de tous les autres lieux saints d'Europe de l'ouest. Une sélection inestimable, dotée d'une riche iconographie. A côté des églises, cadres du culte et de la vie sacramentelle, il existe dans le christianisme des lieux considérés comme sacrés parce qu'ils abritent les reliques d'un saint ou qu'on y garde le souvenir de l'apparition d'un ange ou de la Vierge Marie. Ce livre étudie les étapes de la formation de ces lieux saints et l'évolution de leur popularité au sein de la chrétienté occidentale entre le ive et le xvie siècle. Les plus célèbres furent Jérusalem, Rome, Saint-Martin de Tours, les monts Saint-Michel de Pouille et de Normandie, Rocamadour, Assise et Notre-Dame de Lorette. Avec bien d'autres encore, plus modestes, ces sanctuaires, fréquentés par de nombreux pèlerins en quête de guérison du corps et de l'âme, finirent par constituer un réseau très dense, qui remplit l'espace de nouvelles formes de sacralité. C'est ce processus dont rend compte André Vauchez dans une vaste synthèse, enrichie d'une iconographie abondante et originale. Un maître ouvrage pour comprendre la mise en place d'un espace chrétien en Europe entre l'Antiquité tardive et les Temps Modernes.

10/2021

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Autres philosophes

Alain. L'éveilleur d'esprit

Voici la grande biographie totale du philosophe, écrivain, peintre, combattant pacifiste de la première guerre et engagé politique que fut Emile Chartier dit Alain. 70 ans après sa disparition, une plongée dans le parcours du penseur d'un humanisme aujourd'hui débattu. Emile-Auguste Chartier, dit Alain, a marqué de son intelligence, sa force et sa créativité la première moitié du XXe siècle. Mais qui était ce normalien, professeur de philosophie en khâgne au lycée Henri-IV, lui-même philosophe, inventeur du " Propos ", un genre littéraire jusque-là inédit ? Que connaît-on de l'Alain engagé, militant républicain et radical, fervent défenseur de la laïcité, appelant à la paix au moment où l'Europe sombre dans le premier conflit mondial ? Du pamphlétaire Alain ? Et comment juger les polémiques récentes à son sujet ? Alain, qui fut le maître de personnalités aussi diverses que Simone Weil, Raymond Aron, Georges Canguilhem, André Maurois et Julien Gracq, aura également été cet original, rebelle sauvage bousculant l'ordre établi et la pensée conforme. Tantôt admiré, tantôt critiqué, il fut un éveilleur d'esprits et un influenceur. Thomas Chaline explore tout ce qui a forgé la pensée du philosophe et son tempérament dans son siècle, de sa vie personnelle à ses engagements et prises de position publiques ou privées. Enfin, cet ouvrage se plonge dans l'héritage intellectuel qu'a laissé Alain. La biographie définitive du philosophe pour les 70 ans de sa disparition.

11/2021

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Religion

Un retour au judaïsme. Entretien avec Victor Malka

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les communautés juives de France, celles qui ont échappé au nazisme et à ses collaborateurs, sont blessées au point qu'on peut craindre pour l'avenir même de la pensée juive. Quelques hommes, parmi lesquels Emmanuel Levinas, André Neher et Léon Askénazi, s'attellent à une reconstruction qui passe aussi par la culture et l'éducation. Stéphane Mosès, né en 1931 à Berlin, devenu élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, rejoint bientôt ces jeunes gens qui se consacrent à la découverte de la pensée juive, dont lui-même ne connaît presque rien. En 1961, il est appelé à diriger la fameuse École d'Orsay d'où sortiront nombre de responsables du judaïsme français d'après-guerre. Installé en Israël au lendemain de la guerre des Six-Jours, il enseignera jusqu'en 1998 à l'Université hébraïque de Jérusalem. Auteur d'une œuvre abondante, il publiera, en 1982, Système et Révélation, un ouvrage majeur consacré à la philosophie de Franz Rosenzweig qui le fera connaître dans les milieux philosophiques français et allemands. Stéphane Mosès militait pour une philosophie du courage et de l'espérance. Les entretiens qui ont servi de base à cette saisissante autobiographie intellectuelle ont été conduits à son domicile. Il leur accordait une grande importance, comme s'il s'agissait, pour lui, d'un ultime message formulé à la veille de sa mort : l'illustration d'un retour exigeant au judaïsme

03/2008

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Autres philosophes

Critique N° 895, décembre 2021 : Francis Wolff, philosophe hybride

Il y a des généralistes en philosophie comme en médecine. Si Francis Wolff est de cette espèce, il représente à lui seul une variété hybride. Rien de ce qui est humain ne lui est étranger : les techniques de vérité et la démocratie, les fondements de la morale et le rapport à la nature, nos manières de dire le monde et de viser l'universel, mais aussi de vivre et de penser singulièrement l'amour, le mal, la musique, et même la corrida. Généraliste, il l'est surtout par sa manière : un souci cartésien de clarté et de distinction dans les matières les plus délicates et les plus métaphysiques, la volonté d'accueillir toute réflexion sans exclusive, du moment qu'elle permet d'éclairer des questions débattues en défendant des positions avec des arguments. Ce classicisme est le produit d'une hybridation entre la philosophie ancienne, dont il est malgré tout spécialiste, et la philosophie analytique, qu'il mobilise en dehors de tout esprit de chapelle. Son oeuvre a pris, ces dernières années, une ampleur impressionnante. En définissant de manière méthodique les conditions d'un humanisme contemporain, elle porte sur les temps présents un diagnostic lucide qui n'hésite pas à se formuler "à la première personne", pour reprendre le titre d'un livre d'entretiens avec André Comte-Sponville paru cet automne. Ce projet appelait à son tour une évaluation critique. Dont acte.

01/2022

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Critique littéraire

Démarche d'un poète

Démarche d'un poète est un ouvrage de critique que Cocteau a publié en Allemagne en 1953, mais jamais en France. Le livre est constitué d'un ensemble de réflexions sur les diverses formes de création, dont bien sûr la littérature, mais aussi la peinture, le dessin, le cinéma et même la tapisserie. Il s'interroge sur ce qui fait les oeuvres. Leur auteur est-il le seul à être leur auteur ? Qu'en est-il de "cette passion qu'on observe sur la figure des enfants qui peignent, recroquevillés dans l'oeuf de la minute présente, et tirant la langue d'un air farouche ?". Cocteau se décrit lui-même dans ce qui est aussi une autobiographie esthétique. Il évoque sa rencontre avec Stravinsky (qui lui "enseigna cette insulte aux habitudes sans quoi l'art stagne et reste un jeu") et Picasso (qui lui apprit "à courir plus vite que la beauté"), sa fascination pour Radiguet, ses visites au chevet de Marcel Proust écrivant A la recherche du temps perdu en pyjama, son "cache-cache de réconciliations et de brouilles" avec André Gide, ou encore sa rupture avec les surréalistes. Le livre des pensées et des confessions d'un grand poète, d'un homme toujours blessé par la vulgarité des temps qui prennent le rêve pour un mensonge. Voici Cocteau à son meilleur, qui jongle pour nous avec les étoiles dont il complétait avec tant d'à-propos sa signature.

10/2013

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Critique littéraire

Correspondance posthume (1912-1920)

Ce nouveau volume de correspondance et documents sur Arthur Rimbaud couvre la période 1912-1920. On ferraille beaucoup autour du poète : Paterne Berrichon, son beau-frère posthume, qui s'est érigé en défenseur de sa mémoire, s'illustre dans diverses querelles : avec Remy de Gourmont, qui se gausse de la prétendue "héroïque pureté" du compagnon de Verlaine ; avec Georges Izambard, accusé d'avoir instillé des idées révolutionnaires dans la tête de son élève du collège de Charleville ; avec Marcel Coulon, qui conteste les affirmations de Berrichon. Le combat se situe aussi à d'autres niveaux, plus élevés : entre Paul Claudel, chantre du poète catholique, et André Suarès, qui veut dénoncer ce mythe. Cette décennie voit par ailleurs paraître de nouvelles lettres inédites de Rimbaud, dont la célèbre lettre sur le poète "voyant", que publie la Nouvelle Revue française en 1912. La Première Guerre mondiale éclipse un temps les tentatives de récupération et d'interprétation de l'oeuvre du poète, et creuse encore son tombeau : à la destruction de la ferme familiale de Roche, avec laquelle sont perdues de nombreuses reliques, s'ajoutent les disparitions d'Isabelle Rimbaud, de Paul Demeny, le destinataire de la "Lettre du Voyant", et de Germain Nouveau, le compagnon de Rimbaud à Londres en 1874. Mais entre en scène la jeune génération surréaliste, qui ne va pas rester indifférente à l'oeuvre et au destin de l'auteur des Illuminations.

04/2014

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Critique littéraire

Jean Giono, le vrai du faux

Beaucoup de contrevérités ont été proférées sur le comportement de Jean Giono durant la Seconde Guerre mondiale. Il avait, hélas, participé à la Première. Son pacifisme viscéral .l'a conduit à des écarts que certains lui ont reprochés. Quand on repense au massacre universel de 14-18, on peut comprendre qu'il ne tenait pas à ce que la France reprenne les armes. Giono n'a pas collaboré. Certains habitants de Manosque et des écrivains comme André Chamson et Aragon ont alimenté les ragots. Sans apporter la moindre preuve. A contrario, on connaît les témoignages authentifiés de ses amis résistants en sa faveur. C'est d'ailleurs au " Contadour ", propriété de l'écrivain et de son ami Lucien Jacques, qu'a été organisé le premier maquis armé des Basses-Alpes. Ce livre raconte notamment les petites erreurs de Giono qui, pour nourrir sa famille et ses amis, a donné quelques textes romancés à des revues douteuses. Mais sans une seule ligne concernant la politique de l'époque. Ce que révèle ce document, c'est la volonté farouche de l'écrivain de sauver des vies. Grâce à Sylvie Giono, sa fille cadette, et à Jacques Meny qui gère la mémoire écrite de l'auteur dans la maison du " Pares ", Eugène Saccomano tente de reconstituer cette période délicate d'une vie. Pendant les cinq années du conflit, l'écrivain s'intéressera surtout à sa passion : la littérature. Et un nouveau Giono naîtra dans l'après-guerre, celui du " Hussard ".

08/2014

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Psychologie, psychanalyse

Secrets de psys. Ce qu'il faut savoir pour aller bien

Ils nous remontent le moral, nous aident à y voir plus clair, à prendre du recul. Ils soignent nos déprimes, nos angoisses, nos peurs et nos souffrances... Mais, eux, les psychothérapeutes, comment font-ils ? Comment font-ils pour aller bien ? Comment font-ils, lorsqu'ils sont eux-mêmes dans le doute ou la détresse ? Dans ce livre exceptionnel, vingt psychothérapeutes parlent de leurs fragilités, de leurs difficultés, de leurs épreuves et, surtout, de la manière dont ils ont su les traverser et les dépasser. Ils racontent comment ils se sont appliqué à eux-mêmes les méthodes qu'ils proposent à leurs patients et comment cela les a aidés, parfois sauvés. Ils expliquent comment ils continuent, au quotidien, à prendre soin de leur équilibre, de leurs ressources, de leurs valeurs. Leurs récits et leurs conseils, par leur sincérité et leur authenticité, vont vous interpeller, vous inspirer et vous guider. Christophe André est psychiatre et psychothérapeute et a notamment publié Les Etats d'âme. Un apprentissage de la sérénité. Il a réuni dans ce guide vingt médecins, psychiatres, psychologues qui comptent parmi les meilleurs spécialistes de leur discipline : Fatma Bouvet de la Maisonneuve, Laurent Chneiweiss, Joël Dehasse, Nicolas Duchesne, Frédéric Fanget, Gisèle George, Bruno Koeltz, Gilbert Lagrue, Jacques Lecomte, Gérard Macqueron, Béatrice Millêtre, Christine Mirabel-Sarron, Jean-Louis Monestès, Stéphany Orain-Pélissolo, Didier Pleux, Jacques Van Rillaer, Stéphane Roy, Aurore Sabouraud-Séguin, Benjamin Schoendorff, Dominique Servant, Roger Zumbrunnen.

03/2013

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Religion

Le Guide de l'identité protestante

Le mariage est-il un sacrement chez les protestants ? Marie est-elle pour eux une Sainte ? D'où vient la croix huguenote ? Et les protestants, sont-ils vraiment austères ? Ces questions, nombre de chrétiens se les sont posées, comme autant de protestants. Appartenir ou pas à cette communauté ne signifie pas nécessairement la connaissance de son histoire, de ses codes, et de ses fondements. Pour une grande majorité de nos concitoyens, l'identité protestante se mesure à de partielles et (souvent) fausses images... L'objet de ce guide est de débroussailler l'univers de cette communauté, qui a façonné des pans entiers de l'histoire de notre pays. Adressé aux citoyens curieux de mieux connaître ces chrétiens discrets et actifs, ardents défenseurs de la laïcité et de la liberté de conscience, Le Guide de l'identité protestante s'adresse à tous, initiés ou non aux arcanes de la diversité protestante ; son projet est de faciliter la connaissance, comme d'aider à la transmission. Les lecteurs apprendront la signification de mots-clés essentiels, comme évangéliques, cène ou calvinisme ; ils vérifieront la position des protestants face au divorce ou aux sectes ; ils sauront si la Réforme est à l'origine du capitalisme et découvriront comment, malgré la Saint- Barthélemy et grâce à la Cimade ou au pacifisme, des hommes comme Étienne Farel, Jean-Sébastien Bach, André Chamson ou Abraham Lincoln ont tenté de façonner un monde meilleur, à la hauteur de leur espérance...

01/2012

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Histoire internationale

Cahiers 1918-1937

Publiés pour la première fois en Allemagne en 1961, Les Cahiers du comte Kessler débutent en 1918 et s’achèvent en 1937. Œuvre d’un diplomate et d’un grand amateur d’art, cet ouvrage constitue un document exceptionnel de l’histoire politique et intellectuelle de l’Allemagne de l’entre-deux guerres. Témoin des dernières heures de la guerre de 1914 et des balbutiements du Reich, fin commentateur politique, Kessler rend également compte de plusieurs de ses entretiens avec nombre d’artistes et de scientifiques célèbres. Ainsi rencontre-t-on Cocteau et Radiguet à Paris lors d’un déjeuner au Bœuf sur le toit, Hofmannsthal à Weimar, Thomas Mann, André Gide et Albert Einstein à Berlin.A la faveur de ces Carnets, on assiste également aux confessions de Kessler lorsqu’il apprend le décès de la célèbre danseuse Isadora Duncan, ou encore après la mort de son vieil ami Hofmannsthal. Commentateur politique et artistique, Kessler se fait aussi le rapporteur d’anecdotes passionnantes qui ont le charme de l’intimité des grands hommes : Albert Einstein expliquant les raisons qui le poussent à croire en l’existence de dieu lors d’un diner chez Kessler, le désespoir de Stresemann face à la candidature de Hindenburg.Les Cahiers de celui dont Julien Green disait qu’il avait été cet « allemand d’autrefois, courtois et instruit » révèlent l’horreur et le merveilleux de cette période de l’Histoire où les pires brutes entreprennent la destruction de l’intelligence européenne.

04/2011

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Critique littéraire

Clara Malraux. "Nous avons été deux"

" Malraux, ce n'est pas seulement André. C'est aussi Clara : sans elle, sa vie, sa légende auraient sans doute été différentes. Entre eux a existé un lien fait de complicité et de passion. Ils se sont aimés, déchirés, trompés. Ils ont tout connu ensemble, sauf l'ennui. Vivant éperdument et en communion les fêtes des années vingt, à la confluence des débats intellectuels, politiques et artistiques, ils ont trouvé dans les voyages l'exotisme, la révolution chinoise, la drogue qui convenait à leurs tempéraments survoltés. L'initiatrice du voyage en Indochine et du pillage des temples d'Angkor, c'est elle. Mais c'est elle aussi qui sauve Malraux de la prison et se lance avec lui dans toutes ses aventures, y compris la guerre d'Espagne. Amoureuse mais libre, vivant ses amours à sa guise, elle supporte mal que son illustre compagnon lui rende la pareille. Supplantée par d'autres femmes - Josette Clotis, Louise de Vilmorin - , elle souffre de l'abandon mais ne se résigne pas. C'est une battante. Faute de partager les combats de Malraux, elle se dresse contre ses idées. Elle milite de plein coeur du côté des faibles, des opprimés, et rêve de fraternité universelle. Destin magnifique et cruel. Ce livre montre comment une femme moderne, libre, tente d'exister à l'ombre d'un grand homme. Non pas par lui mais avec lui. Et même, sans lui. "

01/2010

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Littérature française

La mémoire de l'iceberg

" Tout simplement, je voudrais écrire ces longues années de 1965 à 2005, ces quarante ans de vie parisienne, studieuse et approximative. Dire le déroulement, sans heurts ? Impossible. Les souvenirs sont comme des icebergs disloqués, ils flottent au gré des courants, puis disparaissent. " Témoin privilégié du monde des lettres, romancier, critique, André Rollin avait la matière de mémoires fourmillant d'anecdotes et de révélations : son récit est plutôt l'aveu d'un désarroi. La Mémoire de l'iceberg est un livre douloureux sur l'écriture, ses procédures, ses impasses et ses pièges. L'auteur déambule dans le paysage brouillé de ses souvenirs : des jésuites - il fut à son arrivée à Paris secrétaire de rédaction de la revue Etudes - au Canard enchaîné, aucun événement saillant ne paraît émerger. On croise pourtant dans ces pages Lacan, Sartre, mai 1968, les années 1970, des livres, des silhouettes, célèbres ou anonymes... Promeneur désabusé, " Rollin seul " à Paris, l'année où Satisfaction des Rolling Stones fait fureur, dit le monde qui se défait pendant sa " quarantaine " : de ce pays aphone, de ces politiciens fantoches, de cette société qui entre émeutes et conflits sociaux se délite, le mode épique ne peut rendre compte. Et c'est finalement comme à l'insu du lecteur que l'écrivain dessine un portrait en creux de ces années-là et de lui-même. Alors qu'il reste dans l'ombre, son humour narquois et son élégance font merveille pour restituer le parfum d'une époque, la nôtre.

01/2007

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Psychologie, psychanalyse

Question de N° 128 Janvier 2003 : Peut-on apprendre à être heureux ?

La réponse à huit questions essentielles : Peut-on tirer profit de ses échecs ? La souffrance a-t-elle un sens ? Peut-on apprendre à être heureux ? La foi peut-elle aider à vivre ? Faut-il avoir peur de ses émotions ? Comment vivre quand on n'a plus d'espoir ? Peut-on apprendre à accepter les autres ? Peut-on apprendre à s'aimer soi-même ? Avec la participation de Ysé Tardan-Masquelier (Les dieux aussi connaissent des échecs ! ), Gérard Miller (Et si nous tenions à nos échecs ? ), Sylvie Germain (Le silence, la gentillesse et la suffisance), Pascal Bruckner (Réconcilier les hommes avec leur fragilité), Isabelle Graesslé (Le bonheur, ou la palpitation de l'instant), Eugen Drewermann (La foi, c'est apprendre à être vrai), Jean-Yves Leloup (La foi, c'est apprendre à dire : "Je suis"), François Bizot (L'émotion du bourreau), André Gounelle (Retour du religieux et retour de l'émotion), Lytta Basset (L'impossible solitude), Georges Moustaki (La grâce de l'absence d'espoir), Denis Tillinac (Je crois à un nouveau réenchantement du monde), Hubert Auque (Accepter les autres, c'est d'abord m'accepter moi ! ), Daniel Sibony (L'entre-deux, un espace de rencontre qui rend l'autre acceptable), Marek Halter (Parler, c'est accepter l'autre), Bernard Besret (Le moine et l'ascèse de l'équilibre), Paul-Laurent Assoun (L'amour de soi à l'épreuve de la psychanalyse), Jean-Paul Guetny (Le moi est-il haïssable ? )

01/2003

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Littérature française

Antichambre

Paru en 1991, ce roman connut un succès d'estime et mérite sans doute plus encore. Il pourrait rester comme le roman d'une génération, celle qui, ayant atteint la maturité dans les années quatre-vingt, n'a pas tout à fait oublié ses révoltes des années soixante. Roman psychologique aussi, qui explore comme jamais l'espace de la dépression, avec une écriture en vrille lancinante au fond de soi. Roman d'amour en même temps, d'amours croisées mais fidèles au fond, et qui remontent de la mémoire sans qu'on puisse échapper à leur charme enfoui, jamais enfui. Roman total en fait, qui, partant du plus bas de la déréliction intime, emporte le lecteur jusqu'au plus haut de la pyramide sociale, jusqu'à ce crâne de chef d'État où miroitent flux et reflux de l'opinion. Étonnant roman qui commence par une fatigue. Une fatigue étrange. " Que s'est-il passé avant que l'insomnie commence ? Je ne vois pas, je ne vois pas ce qui a pu se passer. Tout allait bien pour moi, tout allait bien en mars, mars avril et avant voyons, bien avant, des années et des années que tout va bien pour moi ! " Alors pourquoi cette insomnie qui traîne et va l'entraîner loin, Gabriel, si loin de sa vie de tous les jours, si près des jours d'avant, avant qu'André ne se donne la mort, avant que Suzanne entre eux ne se glisse, puis disparaisse...

01/2004

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Romans historiques

L'autre Corse

" Une haine de Corse ", dit Talleyrand pour définir la " passion unique " qui anime le comte Charles-André Pozzo di Borgo (1764-1842) à l'égard de Napoléon. Ce vrai-faux roman est une belle histoire de haine, comme il y a de belles histoires d'amour, entre un personnage immense qui ébranle le monde et un obsessionnel qui, après avoir été son compagnon d'adolescence à Ajaccio, le traque obstinément et stimule contre lui l'animosité des princes de l'Europe entière. Une cavalcade de quelque vingt années qui, partie de " l'île de beauté ", va de Londres à Vienne, de Saint-Pétersbourg à Paris, jusqu'à " la morne plaine " de Waterloo où Pozzo retrouve enfin Napoléon terrassé et s'évaporant dans la fumée de la bataille. Cette biographie romancée est une étourdissante chevauchée d'un bout à l'autre d'une Europe disloquée par la Révolution, le Consulat et l'Empire. L'Europe des proscrits, des émigrés, des comploteurs de toute obédience. Mais aussi celle des cours, des chancelleries, des alcôves et des congrès. Alexandre Ier, tzar de toutes les Russies, Franz, empereur d'Autriche, Talleyrand, Metternich, le prince de Ligne, Wellington et tant d'autres en sont les protagonistes, eux qui voient sans cesse surgir comme un furet cet inlassable gentilhomme corse, hanté par sa vendetta. Et qui témoigneront tous de son intelligence politique comme de son obstination rageuse. Un destin stupéfiant et injustement méconnu : celui de l'autre Corse.

10/2004

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Pléiades

Romans et récits

Rassembler, pour la première fois, les ouvres narratives de Bataille en un volume, c'est leur donner une nouvelle chance d'exercer toute leur force - de scandale, de libération, de désorientation. Mais ranger, avec ce que cela suppose d'ordre et de clarté, les écrits de Bataille dans des catégories « conventionnelles » n'est pas un exercice innocent. Ses textes échappent aux genres traditionnels. Bataille, pourtant, emploie lui-même ces termes, roman, récit, et il s'interroge en ouverture du Bleu du ciel sur « ce qu'un roman peut être ». Il y définit la fiction par ses fonctions : exprimer la rage de l'auteur, faire franchir au lecteur les « limites imposées par les conventions », dire l'excès, provoquer la transe. Chaque roman, chaque récit de Bataille est « un don de fièvre » (Ma mère). Ces romans et récits - érotiques, bien sûr, mais « il n'y a pas de mur entre érotisme et mystique » (Sur Nietzsche) -, sont ici « au complet ». Quand il existe plusieurs versions d'une même ouvre, on trouve en appendice au texte définitif la version originelle : notamment celle de l'Histoire de l'oil publiée en 1928, ou celle, manuscrite et inédite, du Bleu du ciel de 1935. Le projet Divinus Deus, vaste ensemble inachevé, a été réexaminé. Au corpus, enfin, s'ajoutent trois récits de jeunesse inédits. Et les illustrations d'André Masson, Pierre Klossowski et Hans Bellmer sont reproduites dans le texte lui-même, ou dans ses appendices.

11/2004

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Critique littéraire

Correspondance. 1905-1944

On connaît les propos de Max Jacob : les amis ne se choisissent pas, ils se " polarisent ", et de leur amitié, comme d'un baptême, naît un homme nouveau. Ecrire à un ami est donc un acte de création continuée et une communion avec l'autre, dans la présence réelle des feuillets de papier. Les mots crépitent sur la page, et l'écriture, substitut de la voix, émet des ondes qui se propagent Dieu sait jusqu'où. Le Laboratoire central, Odeur de poésie, Les Etoiles dans l'encrier... Ces titres empruntés à des recueils de Max Jacob et d'André Salmon s'appliqueraient tout aussi bien à leur correspondance. Avec une indifférence complète aux hiérarchies admises, ils y parlent de tout et sur tous les tons : de Dieu, de la guerre, du dernier prix Goncourt, de l'air du temps à Paris, à Quimper ou à Saint-Benoît. Les potins, les faits divers sont transmués par une alchimie poétique dont chacun détient la formule. Les clins d'oeil, les jeux de mots à double ou triple entente, les pastiches et les parodies constituent le fond de ces échanges. Les termes les plus pauvres entrent dans la ronde des sons, des rythmes, et les soucis de la vie quotidienne voisinent avec les considérations esthétiques ou les professions de foi. C'est ainsi que deux hommes, infiniment complexes, qui se connaissent à merveille, échangent moins des confidences que des signes de complicité, sous les yeux du lecteur ébahi et perplexe.

05/2009

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Romans historiques

Suzanne Valadon Tome 2 : Le temps des ivresses

En 1900, quand s'ouvre le nouveau siècle, Suzanne Valadon a trente-cinq ans. Le temps des folles de jeunesse s'éloigne, mais sa maîtrise en peinture s'affirme : elle n'est pas passée pour rien entre les mains de Puvis de Chavannes, de Renoir, de Lautrec, de Degas. Cette "môme de la Butte" commence à tracer son chemin vers la célébrité. Elle se marie, s'installe en banlieue. Mais comment vivre et travailler longtemps loin du "maquis" montmartrois ? D'autant plus qu'un nouveau foyer d'extravagance et de création s'est mis à flamber autour du Bateau-Lavoir, qui retentit des éclats de la "bande à Picasso". Là est sa vie. Et son souci. Maurice Utrillo, son fils, a sombré très jeune dans l'alcoolisme : les bistrots de la Butte regorgent des toiles, souvent bâclées, qu'il laisse en gage pour régler les litres de rouge qu'il absorbe chaque jour. Plusieurs fois, il faudra l'interner. Pour le plaisir et pour l'amour, Suzanne épouse un très jeune peintre, ami de son fils, André Utter. Et voici la "trinité infernale" constituée, chacun exploitant l'autre quand le succès vient... C'est, tout à la fois, l'enfer et la gloire. Une passion - la peinture - et toutes les passions auront fait de la vie de la gamine qui dessinait sur les trottoirs de Montmartre un roman passionné dans un temps légendaire : quand le feu d'artifice lancé de la Butte éblouissait le monde entier.

04/2001

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Critique littéraire

Ecrire ses mémoires au XXe siècle. Déclin et renouveau

Le canon classique des Mémoires, élaboré au fil de cinq siècles, n'est pas loin d'apparaître aujourd'hui comme vidé de sa substance. Jugés partiels et partiaux au regard des méthodes de l'histoire critique, les Mémoires ont subi en outre la rude concurrence d'un modèle narratif auquel ils avaient en grande partie donné naissance, l'autobiographie. De cette double perte de légitimité a résulté une véritable crise du genre. Pourtant, la tradition littéraire des Mémoires a perduré tout au long du XX ? siècle et n'a même jamais été aussi florissante et polymorphe : ces récits font toujours preuve d'une indéniable vitalité jusqu'à constituer encore la majeure partie des écrits à la première personne. Comment expliquer ce paradoxe ? En dépit de l'élargissement et de la dispersion du genre, ils continuent d'être l'une des deux grandes formes de récit de soi, à côté de l'autobiographie : le parcours d'un individu dans sa dimension publique et collective, acteur et témoin d'une histoire mémorable qu'il contribue à reconfigurer. En témoignent d'illustres mémorialistes : Charles de Gaulle, André Malraux, Simone de Beauvoir. L'enquête explore donc ce vaste corpus jusqu'ici largement négligé par la critique, en reconsidérant la place et la valeur qui lui sont accordées à une époque submergée par la montée en puissance des mémoires collectives et par l'abondance des travaux historiques sur le passé récent.

10/2008

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Beaux arts

Correspondance avec les artistes. 1903-1918

Ces lettres, en majorité inédites, forment la correspondance entre Guillaume Apollinaire et les artistes de son temps : peintres, sculpteurs, graveurs, affichistes, décorateurs, illustrateurs... Français et étrangers, ils sont plus d'une centaine à entretenir des relations professionnelles ou personnelles avec le poète d'Alcools et de Calligrammes, dont la critique d'art révèle un goût sûr aux convictions vigoureuses. Les échanges avec Chagall et Gontcharova sont pleins d'estime et d'admiration. Avec André Derain, le Douanier Rousseau, Max Jacob ou Giorgio de Chirico, le travail et l'amitié s'unissent dans un même élan créateur. Entre Apollinaire et Marie Laurencin, la peinture et la poésie épousent l'amour et les regrets. Quand la Grande Guerre disperse les milieux artistiques, les lettres soutiennent Braque, en péril dans les tranchées, et Kisling, évacué après sa blessure dans un corps-à-corps. Cette correspondance éclaire l'itinéraire et la personnalité des artistes les plus illustres, inventeurs de l'art moderne, sans négliger tous ceux qui, aujourd'hui oubliés ou méconnus, ont animé l'univers des ateliers, des galeries et des salons. Elle nous mène à travers l'Europe de la Belle Epoque, creuset du cubisme et de l'abstraction. Elle nous conduit dans un monde déchiré par la guerre, où chacun tente de protéger son art dans les nécessités de l'heure. Elle nous plonge dans l'art vivant du début du XX ? siècle.

11/2009

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Critique littéraire

Correspondance 1922-1950

En matière éditoriale, André Gide était un stratège. Sa relation avec l'éditeur Jacques Schiffrin (1892-1950) - trente années d'une amitié sans faille dont témoignent les quelque deux cents cinquante lettres inédites ici rassemblées - le confirme de façon exemplaire. Né en Russie et installé en France en 1922, Schiffrin associe Gide au premier livre qu'il fait paraître, dès 1923, à l'enseigne de sa firme, les Editions de la Pléiade. L'écrivain confie à la jeune maison quelques-unes de ses oeuvres et suit de très près les débuts d'une collection promise à un grand destin : la "Bibliothèque de la Pléiade" (1931). Et quand l'éditeur aura besoin de recourir à des fonds complémentaires, il conseillera à Gaston Gallimard de l'accueillir sous son toit. Schiffrin devient dès lors directeur de la collection pour la NRF. Gide sera le premier auteur à voir l'une de ses oeuvres entrer de son vivant dans la collection : le Journal, à la mise au point duquel nous assistons ici. Puis c'est la tragique bousculade de l'Histoire : mobilisé en 1939, Schiffrin se voit contraint de quitter la France en 1941. Son exil à New York ne sera possible que grâce au soutien pécuniaire et logistique de Gide. S'ouvre alors la période américaine, où la correspondance entre les deux hommes se prolonge. Années douloureuses, hantées par l'espoir d'un retour toujours reporté...

04/2005

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Critique littéraire

Papiers inédits. De Dada au surréalisme (1917-1931)

Grand couturier, mécène perspicace, Jacques Doucet constitua dans les années vingt une Bibliothèque Littéraire d'une richesse unique. Aragon, qui fut son conseiller, y figure par de très nombreux manuscrits. On lira ici tous ceux qui restaient inédits pour la période 1917-1931 : correspondance avec Doucet lui-même, protecteur indulgent que le poète ombrageux finit par rejeter, - lettres à des destinataires aussi divers qu'Adrienne Monnier, Tzara, Max Jacob, Natalie Barney..., - échanges fascinants avec André Gide, - journal d'une amitié rompue avec Jean Cocteau, - lettres de Jean Paulhan... Et tout un éventail de textes inédits ou retrouvés : critiques destinées au mécène, billets d'humeur suscités par l'actualité littéraire, etc. Ces écrits nés aux carrefours de multiples rencontres recréent par leurs échos mutuels une étonnante unité. Ils sont une mine de documents pour l'histoire d'une période charnière, de Dada au surréalisme. Ils enrichissent la biographie d'Aragon de maints jalons fiables, et nuancent un portrait complexe, où s'allient fragilité et confiance en soi, sensibilité théâtrale et souveraine insolence, optimisme et désespoir. Lettres ou chroniques attestent le même bonheur d'expression, la pensée naît frémissante au fil de la plume, car " nous ne pensons rien que nous ne l'ayons écrit au préalable " - ceci proclamé cinquante ans avant les Incipit. Epistolier charmeur ou griffu, lecteur incisif, polémiste étincelant dans la vindicte ou l'éloge : tout l'arc-en-ciel du premier Aragon, d'Anicet au Traité du style, se déploie dans ces pages.

11/2000

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Beaux arts

Biographie au pas de course

En ce début d'année 1985, Jean Dubuffet, qui a cessé de peindre, partage désormais son temps entre le dessin et l'écriture. Du 12 février au 25 mars, il se consacre à la rédaction de son autobiographie, qui sera son dernier écrit. Il meurt chez lui à Paris, le 12 mai, à l'âge de quatre-vingt-trois ans. Rédigée "au pas de course", ce dont témoignent à la fois sa forme et son style, cette biographie nous raconte les années de jeunesse de l'auteur passées au Havre, son éducation, son amitié pour Georges Limbour, ses hésitations de jeune homme, ses allées et venues entre activités artistiques et activités commerciales, entre passion et raison. La rencontre avec Jean Paulmhan, en 1943, sera décisive. Eluard, Guillevic, Ponge, Fautrier et Queneau fréquentent tour à tour son atelier. Jean Dubuffet fait soudain l'objet d'une notoriété dans les cénacles littéraires puis bientôt dans le milieu artistique : sa première exposition à la Galerie Drouin fait l'effet d'une bombe ! Il se lie avec Henri Michaux, participe au comité de soutien pour Antonin Artaud, fonde la Compagnie de l'Art brut avec André Breton, défend Louis-Ferdinand Céline lors de son procès. Ce récit intime et passionnant est celui d'un "homme du commun" devenu artiste qui, arrivé au soir de sa vie, nous raconte son parcours atypique et les anecdotes qui ont peuplé son aventure pendant plus de quatre-vingt ans.

10/2001