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Andrew Henderson

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Littérature française

Le lys dans la vallee

Le Lys dans la vallée est un des romans des Etudes de moeurs d'Honoré de Balzac paru en volume en 1836, s'insérant, dans l'édition Furne de 1844, dans le deuxième livre Scènes de la vie de campagne de sa grande fresque intitulée La Comédie humaine. Evoquant principalement le château de Saché et ses alentours, en Indre-et-Loire, dont Balzac s'inspire fortement, ce roman, écrit en partie à Issoudun et à Vienne (Autriche), a été publié pour les deux premières parties (Les Deux Enfances et Les Premières Amours) de novembre à décembre 1835 dans la Revue de Paris. Puis, en raison d'un différend avec l'éditeur François Buloz, la publication fut interrompue. Le livre, dans sa version complète, paraît en 1836 chez Werdet. Une édition bibliophilique de 1. 250 exemplaires, chez Paul Hartmann en 1947, est enrichie d'illustrations de Berthold Mahn. Genèse du roman L'écriture du Lys dans la vallée s'est échelonnée sur plusieurs années. Dans une première ébauche, qui remonte à 18231 et que l'auteur abandonnera momentanément, Blanche de Mortsauf (surnommée Henriette par Félix de Vandenesse) apparaît sous les traits de Mina, femme dévouée à la souffrance. C'est ce portrait-là qu'il a développé et enrichi après avoir lu Volupté de Sainte-Beuve, ce qui excita la hargne contre lui de ce dernier. Conscient que son roman n'était pas sans défauts, Balzac en dit d'ailleurs : "Ce roman est mauvais et je vais le réécrire". Le Lys dans la vallée se présente comme une réplique de Volupté, en mieux2. Balzac ne se priva pas d'attaques (parfois injustes, comme le fait observer André Maurois) contre le roman de Sainte-Beuve car, même imparfait et reconnu ennuyeux par de nombreux lecteurs actuels, Volupté fournit le coeur du Lys dans la vallée, roman d'initiation sentimentale qui devint un mythe littéraire que d'autres écrivains se sont approprié, comme Gustave Flaubert avec L'Education sentimentale, Marcel Proust avec Un amour de Swann ou André Gide avec La Porte étroite. Résumé Le Lys dans la vallée est l'histoire de l'amour intense et platonique entre Félix de Vandenesse, cadet d'une famille aristocratique, et la comtesse Henriette de Mortsauf, vertueuse épouse du comte de Mortsauf, homme sombre et violent. Félix de Vandenesse (à l'instar de Balzac) raconte son enfance malheureuse où il se sentit mal-aimé, voire haï, et sa rencontre avec une "céleste créature" qui devient pour lui une mère de substitution et une amante inaccessible, beaucoup plus pure et intraitable que l'était madame de Berny, l'inspiratrice et amante d'Honoré de Balzac, pour lequel elle éprouvait un amour quasi maternel. Pieuse parfois à l'excès, elle a pour confesseur l'excellent abbé François Birotteau auquel on reproche son "manque de force apostolique3" . Après plusieurs années de relation chaste, Félix rencontre Lady Dudley à Paris, où ses activités auprès du roi lui ouvrent les salons. C'est une aristocrate anglaise qui lui fait découvrir les joies et les passions charnelles. Henriette vient à apprendre leur relation et se met à dépérir, jusqu'à en mourir. Dès lors, Félix quitte Lady Dudley...

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Beaux arts

Balthus. Une biographie

Voici la première biographie complète de l'un des peintres les plus énigmatiques du XXe siècle, né en 1908 et mort en 2001, l'un des plus scandaleux aussi : la thématique sexuelle qui imprègne son œuvre ne valut-elle pas à l'une de ses toiles, La Leçon de guitare (1934), d'être soustraite à la vue du public aux Etats-Unis ? Il faut dire que celui qui n'hésitait pas à poser dans Paris-Match tout en affirmant qu'il détestait afficher sa vie privée, celui qui distillait de savantes interviews dans Le Monde ou Le Figaro tout en récusant la critique, qui se présentait comme le comte Balthus Klossowski de Rola, descendant de Lord Byron, cousin des Romanov et des Poniatowsky, alors qu'il était né à Paris d'émigrés polonais, apparaît au terme de ce récit comme un personnage vraiment hors du commun. Enfant prodige, il illustre à 12 ans une belle histoire de chat, Mitsou, écrite par Rainer Maria Rilke, alors l'amant de sa mère, la tendre Baladine. Son enfance, comme celle de son frère, Pierre Klossowski, est baignée par l'atmosphère intellectuelle de la vieille Europe. Mais sa famille est sortie appauvrie du conflit mondial, et il en souffre. Bientôt, ses amis auront pour nom Antonin Artaud, Pierre Jean Jouve, André Derain, Alberto Giacometti, Pablo Picasso. Commence alors une irrésistible ascension. Son œuvre, exposée pour la première fois en 1934, divise tout de suite la critique tant elle est violente et prend à rebrousse-poil les canons dominants de l'art moderne. Ce qui n'empêchera pas André Malraux, devenu ministre de la Culture du général de Gaulle, de confier à Balthus la direction de la Villa Medicis à Rome en 1961. Une extraordinaire consécration pour l'enfant pauvre et le jeune ambitieux. La biographie s'ouvre sur le récit des premiers contacts de l'auteur avec l'artiste, chez lui, en Suisse. Premiers mensonges, premiers troubles de Nicholas Fox Weber devinant bientôt que si le maître reclus a accepté de le recevoir, c'est pour le convaincre de chanter sa gloire - paroles et musiques composées par lui. Bref, qu'il raconte une vie d'aristocrate dévouée à l'art, commente une œuvre tout entière dédiée à la recherche formelle - loin de toute implication érotique. Le jeu du chat et de la souris commence, ces deux-là ne se perdront plus de vue, et cette intrigue dans l'intrigue n'est pas le moins amusant du récit. L'obstination de Nicholas Fox Weber sera récompensée : avec une habilité consommée, une grande connaissance de l'œuvre et une parfaite maîtrise de la critique formelle, il excelle à faire surgir le non-dit des compositions et de la palette du peintre, confirmant ou anticipant ce que lui diront les témoins et ce que révèlent les documents. S'affirme alors la silhouette d'un despote magnifique, affabulateur de génie, qui passa son temps à brouiller les cartes pour qu'il ne soit pas dit qu'il consacra sa vie et son œuvre au parachèvement de ses passions érotiques et à l'exercice de la toute puissance.

05/2003

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Beaux arts

33 artistes en 3 actes

Pour 33 artistes en 3 actes, Sarah Thornton a rencontré 130 artistes entre 2009 et 2013. Cet ouvrage nous offre un éventail éblouissant d'artistes : des superstars internationales jusqu'aux professeurs d'art moins connus. On assiste, par exemple, à la rencontre de l'auteure avec Ai Weiwei avant et après son emprisonnement ; avec Jeff Koons alors qu'il séduit de nouveaux clients à Londres, Francfort ou Abu Dhabi ; avec Yayoi Kusama dans son studio au coin de l'asile de Tokyo qu'elle habite depuis 1973 ; avec Cindy Sherman, chez qui elle fouille dans les placards, ou encore aux moments partagés avec Laurie Simmons, Carroll Dunham et leurs filles Lena et Grace. Témoin privilégié de leurs crises et de leurs triomphes, Sarah Thornton porte un regard analytique et ironique sur les différentes réponses à cette question centrale : "Qu'est-ce qu'un artiste ? " . L'ouvrage est divisé en trois domaines : politique, parenté et artisanat, constituant une enquête sur le psychisme, la personnalité, la politique et les réseaux sociaux des artistes. A travers ces scènes intimes, Sarah Thornton examine le rôle que les artistes occupent en tant que figures essentielles dans notre culture. Avec Marina Abramovic, Francis Alÿs, Kutlug Ataman, Jack Bankowsky, Francesco Bonami, Maurizio Cattelan, Jennifer Dalton, Eugenio Dittborn, Carroll Dunham, Grace Dunham, Lena Dunham, Elmgreen & Dragset, Zeng Fanzhi, Andrea Fraser, Massimiliano Gioni, Damien Hirst, Rashid Johnson, Isaac Julien, Jeff Koons, Yayoi Kusama, Christian Marclay, Beatriz Milhazes, Wangechi Mutu, Cady Noland, Gabriel Orozco, Grayson Perry, William Powhida, Tammy Rae Carland, Martha Rosler, Cindy Sherman, Laurie Simmons, Lu Qing, Ai Weiwei.

01/2021

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Littérature française

Mille regrets

MILLE REGRETS. Foisonnant, picaresque, le romande Vincent Borel retrace, sur fond de lutte de pouvoirs entre Charles Quint et Soliman le Magnifique, le destin de trois personnages échappés des galères par la grâce d'un naufrage. Rachetés par le bey d'Alger en 1541, ils connaissent des fortunes diverses. Nicolas Gombert, chantre châtré élève du grand Josquin Desprez, se convertit, un temps, à l'Islam. Son compagnon d'infortune, Garatafas, le beau Turc, favorise la conception de l'héritier impérial à l'occasion d'une scène de séduction digne des Mille et Une Nuits et le pauvre Sodimo di Cosimo, graveur virtuose, devient prisonnier - et travesti - dans une tribu nomade. Mille Regrets, la chanson de Gombert tatouée sur la peau de Garatafas, est au cœur d'un véritable roman d'espionnage. Les trois compères rejoignent à Ratisbonne un Charles Quint déjà en fin de règne. Ils croisent Hernan Cortés, Barberousse, Benvenuto Cellini, Andrea Doria et quelques autres figures d'un XVIe siècle qui fait écho à notre XXIe siècle naissant, gros d'humanisme généreux comme de violences religieuses. Pour observer la vaine agitation des hommes, les dieux sont au balcon. Enchâssant les récits avec brio, Vincent Borel met en scène Allah, Yahvé et Dieu le Père qui, flanqués de divinités antiques, ripaillent et échangent des propos désabusés... Tout ne se termine pas exactement en chansons... mais c'est bien comme une magnifique tentative de déjouer les intégrismes qu'on peut lire Mille Regrets. A la manière d'un roman comique.

08/2004

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Policiers

Le sac le plus cher du monde

Adèle de Nève adore les talons aiguilles, le chocolat amer et l'hôtel particulier du 9ème arrondissement qu'elle partage avec sa famille d'aristos désargentés et un peu déjantés. Elle y concocte les stratégies de communication de grands groupes internationaux. Lorsque le prestigieux groupe de luxe français ILG lui propose d'encadrer le déroulement d'une grande opération médiatique, " le sac du peuple ", elle contacte immédiatement son amie, Mathilde Gauthier, sa " grande bringue " comme elle aime l'appeler, pour lui proposer de travailler avec elle. Mathilde, qui se remet difficilement de son divorce du séduisant et cavaleur Lord Menderston, accepte avec enthousiasme d'abandonner pour quelques temps sa vie de gentlewoman farmer, son potager et sa jument Annabelle. Les deux consultantes sont loin de se douter qu'elles vont se retrouver au coeur d'un dangereux conflit de pouvoir. La mission d'Adèle et Mathilde se transforme vite en course de vitesse pour échapper aux menaces dont elles sont l'objet. Qui sont les hommes qui les poursuivent ? Qui les envoie ? Sont-ils commandités par le conseiller du président d'ILG, Arnaud de Saint Maur, héritier de la famille fondatrice du groupe ou par la sulfureuse Andrea Machado de Andrade, égérie de l'opération " le Sac du Peuple " ? Et que cherchent-ils ? D'une villa de milliardaire à Rio aux rives du lac Léman en faisant un détour par le château de Léonie, la fantasque tante d'Adèle, les deux femmes cherchent la réponse qui leur permettra de sauver le groupe ILG... et peut-être leur vie.

01/2014

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Sciences historiques

Maria Deraismes, Journaliste pontoise. Une féministe et libre-penseuse au XIXe siecle

Libre-penseuse et franc-maçonne, Maria Adélaïde Deraismes, dite Maria Deraismes (1828-1894), est une figure marquante du mouvement républicain et féministe français au XIXe siècle, mais elle reste méconnue. C'est pour aider à combler cette lacune que la Fédération du Val-d'Oise de la Libre Pensée lui a consacré un colloque à Pontoise (Val-d'Oise) en 2009 avec l'Association laïque des Amis de Maria Deraismes. Intellectuelle érudite et passionnée, Maria Deraismes est en rupture avec les pratiques habituelles de son milieu et de son époque. Outre ses revendications féministes, le lecteur découvrira la diversité de ses engagements : la défense du droit des enfants, ses critiques à l'encontre d'une Église catholique et de ses représentants enfermés dans leurs traditions, ses révoltes devant l'injustice, son combat pour la démocratie et la République. Cet ouvrage reprend les contributions de Claude Singer, président de la Fédération du Val-d'Oise de la Libre Pensée ; Liliane Fraysse, agrégée d'histoire, professeur honoraire ; Amélie Averlan qui a réédité Eve dans l'humanité (recueil de discours de Maria Deraismes) ; Louis Couturier, secrétaire de l'Institut de Recherche et d'Étude de la Libre Pensée ; Andrée Prat, historienne, présidente de la commission histoire de la Fédération française du Droit Humain ; Jean-François Dupaquier, journaliste et écrivain ; Michèle Singer, secrétaire de l'Association laïque des Amis de Maria Deraismes ; Jacqueline Mazzola, gynécologue médicale, et Rose Boutaric, syndicaliste. La conclusion est apportée par Marc Blondel, président de la Fédération nationale de la Libre Pensée.

08/2011

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Littérature étrangère

La colombe d'argent

Suivi de la postface de Georges Nivat, Piège mystique et carriole dadaïste (" La Colombe d'argent " d'Andreï Biely) Intellectuel occidentalisé déçu par toutes les idéologies mais ayant toujours au coeur la nostalgie d'un idéal inconnu, Darialski, le héros de La Colombe d'argent, se laisse séduire par une paysanne inculte, symbole pour lui de la Russie profonde, et tombe sous la coupe d'un homme sombre et rusé, fondateur d'une secte maléfique. C'est une Russie mi-païenne, mi-chrétienne, la Russie des convulsionnaires et des flagellants, mais aussi la Russie en proie à l'essor du capitalisme et à l'effervescence révolutionnaire, infiltrée d'espions et de provocateurs, qui est présentée ici. Les scènes de transes érotico-mystiques, scandées de formules magiques, sont parmi les pages les plus extraordinaires de ce livre. Œuvre de mystique, de poète, récit initiatique et rapport d'ethnographe, conte philosophique et roman policier, satire hilarante et drame sanglant, La Colombe d'argent est inclassable. " On a envie de fuir quelque part, mais il n'y a plus d'endroit où fuir... Vraisemblablement, c'est toujours ainsi après un incendie. De désespoir, j'ai relu La Colombe d'argent. Dieu ! Comme cette chose est admirable ! Qui oserait dire que les Remizov, les Zamiatine et les Alexis Tolstoï ont créé quoi que ce soit de comparable ? Ils devraient embrasser les semelles de Biely, tous sont ses apprentis. Quelle langue ! Quelles digressions lyriques ! Après ça, on peut vraiment mourir ! C'est notre unique joie depuis Gogol ! " (Sergueï Essenine, 1921)

03/2019

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Golf

Les miscellanées du golf. 1244-2021. Histoire, anecdotes, palmarès, champions, curiosa...

Chronologies, biographies, palmarès, histoires et anecdotes du golf Il est bien rare que l'on brille sur le parcours. Mais avec ces Miscellanées du Golf, on pourra se rattraper au dix-neuvième trou, lors des longues conversations avec ses partenaires, autour de solides reconstituants. Que l'on consommera avec modération ou non, comme les pages de ce recueil. Chronologies, biographies, palmarès, histoires et anecdotes, parfois croustillantes : ce livre dresse un panorama aussi complet du Noble et Ancien Jeu de golf. Vous y puiserez l'essentiel et l'accessoire, le merveilleux et l'insolite, vous y croiserez quelques champions oubliés, de splendides anonymes et d'inaccessibles superstars, vous découvrirez des temples bénis par Saint Andrews et des pèlerins qui peuvent être princes ou bergers. Vous y apprendrez qu'Erik Satie consacra une page musicale au golf. Que si l'albatros est une espèce rare, dont la plupart des joueurs du dimanche sont protégés, le Condor demeure un mythe. Que la France est, à l'instar de l'Ecosse, une très ancienne terre de golf. Qu'on est allé jusqu'à driver sur la lune, ce qui est bien la preuve que le golf rend fou (" et qu'il n'y a que le golf pour soigner cela " comme le disait un grand chantre du jeu). Voilà surtout un volume dont les pages ne sont pas encombrées de conseils techniques ou ésotériques dispensés au practice par quelques gourous. Et grâce auquel - pour reprendre la célèbre formule de George Bernard Shaw - on peut poursuivre sa promenade sans qu'elle soit gâchée par sa petite balle blanche.

10/2021

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Beaux arts

Comment regarder la gravure

Les guides des Arts deviennent les guides Hazan ! Qu'est-ce qu'une estampe ? Quelle est la différence entre une estampe originale et une estampe de reproduction ? Comment distinguer des oeuvres réalisées selon des techniques différentes ? Une estampe signée a-t-elle plus de valeur qu'une autre non signée ? En répondant à ces questions, ce livre analyse la place de la gravure au sein de l'histoire de l'art, du point de vue technique, social et historique. Etroitement liée à l'invention de l'imprimerie typographique (vers 1450), elle est caractérisée par sa reproductibilité, qui lui a fait d'emblée bénéficier d'une diffusion inégalée, et par son coût relativement bas, qui a favorisé la liberté d'expression des artistes, en leur permettant de réaliser leurs oeuvres indépendamment des commanditaires et des modes. Depuis les origines, l'estampe remplit plusieurs fonctions : instrument de recherche et de témoignage pour les géographes et les explorateurs, moyen de dénonciation des crimes et injustices, outil scientifique, support des mouvements de pensée révolutionnaires, vecteur publicitaire des courants artistiques, expression de l'art populaire. De grands noms lui ont donné ses lettres de noblesse : Andrea Mantegna, Pollaiolo, Dürer, Rembrandt, Goya, les artistes français au XIXe siècle, Picasso. Sur le plan technique, elle n'a cessé d'évoluer, introduisant des techniques telles que la lithographie, au XIXe siècle. Aujourd'hui, elle reste l'un des outils les plus efficaces de circulation des oeuvres d'art. Cet ouvrage, amplement illustré, propose au lecteur un glossaire, qui l'aidera à parfaire sa connaissance du sujet.

04/2017

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Beaux arts

Anachroniques

Connu avant tout pour ses remarquables travaux sur la Renaissance italienne, Daniel Arasse a touché un vaste public avec Le Détail, pour une histoire rapprochée de la peinture (1992) et la série d'émissions qu'il enregistra pour France Culture, Histoires de peintures (2003). Il fut régulièrement sollicité par le milieu de l'art contemporain et n'hésita pas à s'y engager, notamment en écrivant une monographie sur Anselm Kiefer en 2000. Anachroniques rassemble dix textes écrits à partir de 1993 et consacrés à des artistes modernes (Max Beckmann, Mark Rothko) ou contemporains (Alain Fleischer, Andres Serrano, Cindy Sherman, Michael Snow). La diversité des artistes étudiés montre l'ouverture de Daniel Arasse et la liberté qu'il s'autorisait dans le choix des commandes qui lui furent proposées. Mais la motivation qui l'anime est toujours fondée sur l'intérêt qu'il porte au regard artistique et aux dispositifs anachroniques que celui-ci met en œuvre par rapport au passé ou à certaines questions théoriques anciennes que l'art d'aujourd'hui renouvelle. L'autoportrait, la mort, le désir; les petits bricolages ou les grandes machines rhétoriques ; la relation entre mémoire, histoire et mythes, ou celle entre pulsion sexuelle et pulsion créatrice ; les diverses modalités de la représentation du temps et, corrélativement, le rapport dialectique entre temporalité et chronologie dans l'œuvre d'un artiste. Daniel Arasse remet ici en question certaines idées reçues et ouvre de nouvelles perspectives sur l'ancrage de l'art actuel dans la longue durée de l'histoire des œuvres.

09/2006

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Critique littéraire

Lettre à Ibis

Ecrites neuf ans avant "Le condamné à mort" - le premier livre de Jean Genet -, les lettres qui ouvrent cette correspondance font découvrir un jeune homme de vingt-trois ans qui fréquente, à Paris, dans les cafés de Montparnasse et du Quartier latin, artistes et intellectuels, et se lance en proposant un article à une revue éphémère appelée Jeunes. Elles constituent un précieux témoignage sur Genet pendant ces années trente qu'il a toujours passées sous silence et dont aucun écrit n'avait été retrouvé jusque-là. Une période pourtant décisive pendant laquelle Genet s'engagea dans l'armée, découvrit la Syrie et le Maroc. puis déserta pour vagabonder à travers l'Europe. Ces Lettres surprendront d'autant plus les lecteurs de Genet qu'elles contiennent tous les grands thèmes de l'oeuvre à venir. Genet parle d'amour, glisse de la prose au vers, se moque de son ambition : " J'aurai plus tard. écrit-il, des proses incandescentes au milieu des rosées et des triolets frais parmi les sables rouges ", et vit dans l'attente d'un départ imminent. Mais elles révèlent aussi le personnage épris d'absolu de sa correspondante, Andrée Pragane, alias Ibis, née comme lui en 1910, femme libre, passionnée de danse et de littérature, qui le fit entrer dans les cercles de ses amis, jeunes gens dont les traces sont aujourd'hui presque toutes effacées. Une dernière lettre, écrite par Genet en 1984 au fils d'Ibis, referme cet ensemble. Elle dit superbement le rapport de Genet au temps, au souvenir comme à l'oubli.

11/2010

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Littérature étrangère

L'émeraude

Un écrivain et ancien cinéaste italien fait la connaissance à New York du comte Cagliani, un étrange vieillard d’origine belge, spécialiste de parapsychologie, qui le persuade de se rendre à Saorge, dans le sud de la France, où il trouvera une émeraude qui lui révélera son avenir. L’auteur accepte d’autant plus qu’il espère revoir un ancien amour, Mariolina. Une fois à Saorge, il s’installe dans un vieil hôtel. Il s’endort et fait un long rêve dans lequel il est le peintre Andrea Tellarini. Le monde a changé : bouleversé par une catastrophe atomique (Rome n’est plus que ruines), il est divisé en deux « blocs », l’un au nord et l’autre au sud, deux dictatures policières. Tellarini entreprend avec son fils un voyage périlleux à bicyclette vers le sud à la recherche de Mariolina, à qui il veut offrir l’émeraude reçue en héritage à Saorge. De nombreuses aventures l’attendent. Enfin, un coup de téléphone réveille l’auteur, lequel découvre qu’il n’a pas rêvé mais écrit un roman. Ce roman ambitieux, loué par la critique, en particulier par Pasolini (dont l’article est reproduit dans l’introduction), où le cinéma est très présent, est un hommage à l’écriture, puisque le rêve est assimilé au roman. Soldati-Tellarini y bâtit un jeu très subtil où il développe ses thèmes de prédilection, l’authenticité, le plaisir sadomasochiste, la religion, l’impuissance face au temps qui passe, l’impossibilité de changer son destin.

10/2012

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Critique littéraire

L'EPREUVE DE LA GRANDEUR. Prix littéraires et reconnaissance

Il n'est pas facile, certes, de réussir. Il ne l'est pas non plus, paradoxalement, de supporter sa propre réussite. Ainsi l'expérience des prix littéraires est exemplaire en ce qu'elle opère un changement spectaculaire, instantané et durable dans la grandeur de la personne, quant à la reconnaissance du talent, à la notoriété ou à la richesse. Jean Carrière, Claude Simon, Jean Rouaud, Annie Ernaux, Emmanuèle Bernheim, Michel Tournier, Andreï Makine, Jacques Chessex livrent ici leur version - chacune très différente - de cette expérience singulière. Ils nous permettent ainsi de réfléchir sur les raisons de la difficulté à vivre un " écart de grandeur " entre soi et autrui, ou entre les différents moments de soi-même. Problèmes de cohérence identitaire, d'envie, de justice, de conciliation entre grandeurs hétérogènes : l'épreuve de la reconnaissance, centrale dans le domaine de la création, est particulièrement sensible aujourd'hui dans les démocraties modernes. Le parcours s'opère ici du niveau le plus concret de l'histoire de vie au niveau le plus théorique des modélisations récentes offertes par la sociologie, l'anthropologie, la psychanalyse ou la philosophie politique. Nathalie Heinich parvient ainsi à dévoiler ce qui n'est pas spontanément accessible aux acteurs, sans pour autant céder à la dénonciation des intérêts cachés ou des motivations illégitimes. Avec ce livre, elle poursuit son programme : faire de la sociologie " froide " sur des sujets " chauds ", de l'analyse anthropologique sur des problèmes fortement investis par les acteurs, sans tomber dans la sociologie de magazine, le pamphlet moralisateur ou le traité d'épistémologie.

11/1999

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Littérature française

Les stigmates de Lisbé. Une fiction détective dont Pierre Jean Jouve est le héros

Chaque année qui passe le confirme un peu plus : Pierre Jean Jouve (1887-1976) est l'un des plus grands poètes et romanciers français du XXe siècle. Son oeuvre poétique, d'une haute exigence, se double d'un ensemble de romans qui, de Paulina 1880 au Monde désert, sont devenus des classiques. Mais qui était Jouve ? Premier écrivain en France à recourir à la psychanalyse, il a revendiqué haut et fort dans En miroir la nature autobiographique de son oeuvre. En fait, réalité et fiction s'entrelacent étroitement dans son mythe personnel. Le livre de Jean-Paul Louis-Lambert se présente comme une enquête quasi policière (une fiction détective, dit l'auteur) pour retrouver les éléments qui ont permis l'édification de ce mythe, avec son singulier cortège de figures féminines. Rencontrée en 1909 puis en 1933, Lisbé est une troublante créature érotique stigmatisée. Chantée en 1935 et 1936, Hélène de Sannis est la sublime initiatrice qui meurt pour accoucher de l'artiste. Sont-elles les héroïnes d'une histoire ? D'un mythe ? D'un roman ? Plongé dans ses fantasmes en fusion, Jouve a recréé ses amours avec la femme-mère Caroline, la femme-soeur Andrée, d'intrigantes amies, et avec Blanche Reverchon, la femme qui est tout à la fois la mère et la soeur, une amante adultère et une épouse dévouée, une mystique discrète et une psychanalyste qui a rencontré Freud. C'est cette mystérieuse galaxie qu'explore cet essai-enquête documentaire qui constitue aussi une lumineuse introduction à la lecture de Jouve.

06/2017

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Littérature française

Le livre amoureux du soir

"Longtemps, très longtemps, j'ai partagé mes goûts littéraires avec les auditeurs de France Inter. Ce furent sur ces ondes, de beaux moments de vie, de forts instants d'actualité littéraire et de découvertes d'écrivains. Longtemps, très longtemps, je n'ai plus eu le temps, le loisir, de lire les classiques, ma vie était occupée par la littérature d'actualité. Souvent l'été pourtant, j'ajoutais au choix de romans actuels quelques ouvrages plus anciens. Ainsi, il ne s'est pas passé un été sans que je relise un roman de Stefan Zweig, quelques pages de William Blake, sans que je furète dans Les Carnets de Léonard de Vinci, dans le théâtre de Shakespeare ou dans plus étonnant Le Livre des Tables de Victor Hugo. Puis vint le temps de la dernière émission de radio et de mes adieux aux auditeurs. Le moment, toutes ces soirées désormais libres à relire toutes les pages cochées à même mes livres au crayon à papier. Alors le temps d'une année, j'inscrivis dans mes carnets les phrases de ces auteurs, d'Oscar Wilde à Platon, de Lucrèce à Nietzsche, de Maupassant à Flaubert, de Pierre Louÿs à Anaïs Nin, de Charles Cros à Baudelaire, de Rilke à Andrea Lou Salomé... Voici ces extraits, aimés, adorés, lus, relus, certains si essentiels, si prés de nous, d'autres si intrigants, déconcertants. Ils sont comme la nourriture de l'heure que l'on pourrait nommer "le moment du coucher". La nuit fut ma vie, le soir l'est devenu avec ce livre amoureux..." Brigitte Kernel.

11/2016

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Arbitrage

Les Cahiers de l'Arbitrage N° 1/2022

Editorial par Charles Kaplan et Charles Nairac I. Doctrine - Débats / Articles - Debates - Towards a New Arbitration Law in Italy : Arbitrators' Power to Order Interim Relief Finally Recognized ? by Andrea Carlevaris - L'intervention des secrétaires des tribunaux arbitraux, par Jose Rosell II. Commentaires de jurisprudence - Case Law Sous la direction de Christophe Seraglini - Quelles tâches le tribunal arbitral peut-il confier à son secrétaire ? par Marc Dal et Estelle Levy - La saga Kabab-Ji c. Kout Food continue : Zoom sur la décision de la Supreme Court du 27 octobre 2021, par Peter Rosher et Mathilde Adant - La condamnation des arbitrages d'investissement internes à l'UE fondés sur l'accord des parties : l'inconséquence de la CJUE avérée, par Benjamin Remy - Portée du Traité bilatéral d'investissement devant le juge français et contrôle de la compétence du tribunal arbitral : l'affaire Serafin Garcia, par François de Bérard III. Panorama international de jurisprudence / Panorama Of World Case Law Sous la direction de Michael Polkinghorne et Louis Degos - Belgique, par Bernard Hanotiau - France, partie I [arbitrage interne et international], par Priscille Pedone - France, partie II [Règlements amiables], par Priscille Pedone IV. Tables de jurisprudence 2020-2021 / 2020-2021 Table of Cases par Priscille Pedone et Bertrand Robert V. Index 2020-2021 par Bertrand Robert et Priscille Pedone VI. Evénement / Event Sous la direction de Priscille Pedone - Sorbonne Arbitrage : a legal scientific pilgrimage, by Kamalia Mehtiyeva Depuis la rentrée universitaire 2021, dans une démarche écoresponsable, les titres de la collection Revue des Cahiers de l'Arbitrage de sont imprimés sur papier 100% recyclé.

04/2022

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Droit des obligations

La réforme du droit des obligations. Présentation générale des livres 1er et 5 du nouveau Code civil

Le 1er janvier 2023 est entré en vigueur le nouveau droit des obligations, consacré par le livre 1er et, plus particulièrement, le livre 5 du Code civil. Le caractère fondamental et transversal du droit des obligations fait de cette réforme un évènement majeur du droit belge, susceptible d'affecter le quotidien de la plupart des praticiens. Quelques mois après son entrée en vigueur, un premier examen approfondi de la réforme s'imposait. Rédigé par une vingtaine de spécialistes de premier plan du droit des obligations et riche de plus d'une quinzaine de contributions, ce recueil constitue un des ouvrages les plus complets à ce jour consacrés au nouveau droit des obligations. Il offre au lecteur une compréhension panoramique et approfondie des 282 articles composant les livres 1er et 5 du nouveau Code civil. Il est permis d'espérer que cet ouvrage constitue un des grands classiques du droit des obligations, dans la lignée des colloques précédemment organisés sur le sujet par la Conférence du jeune barreau de Bruxelles (CJBB) en 1984, 2000 et 2016. L'ouvrage rassemble des contributions de Joke Baeck, Pierre Bazier, Christine Biquet-Mathieu, Alice Briegleb, Andrea Cataldo, Pauline Colson, Thomas Derval, Eric Dirix, Alexandre Duriau, Paul Alain Foriers, Bérénice Fosséprez, Florence George, Jean-François Germain, Rafael Jafferali, Charles-Edouard Lambert, Yannick Ninane, Jean-François Romain, Renaud Thüngen et Patrick Wéry. Une partie des contributions composant cet ouvrage a été présentée lors de l'après-midi d'étude organisée par la Conférence du jeune barreau de Bruxelles le 20 avril 2023.

06/2023

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Littérature française

Les bâtisseurs du vent

Sans coeur étaient les nantis du village reculé où se déroule l’histoire ici contée. Et sans âme se sont-ils tous, à la fin, retrouvés. Entre la première et la dernière page de ce livre, quatre saisons vont défiler. L’église va, une nuit d’été, être démolie par la foudre. Le bourgmestre, l’apothicaire, le curé Emmanuel et son terrible secret, sans oublier tous les autres qui ont vu mais se sont tus, tous ceux qui prospéraient dans les riantes ruelles et les jolies maisons vont condamner le petit peuple entassé dans les bas-fonds du bourg à l’impossible : reconstruire en quelques mois et de leurs mains l’église foudroyée. Andreï Voronov, notre héros, et son chat Miouchki, Fabrizio et Jamal, Zuang et les frères irlandais vont alors tenter de relever cet incroyable défi qui fera d’eux et pour toujours : les bâtisseurs du vent. Entre la première et la dernière page de ce livre : des jours et des jours de labeur, des rires et des peines, des parties de pêche au bord du fleuve, l’aide d’une poignée de justes et le courage du désespoir. Entre la première et la dernière page de ce livre : une histoire d’hommes, de bâtisseurs, de miséreux. Un conte du peu pour le mieux qui démontrera que l’avidité, l’hypocrisie et la bêtise, même associées au plus mauvais coup du sort, ne peuvent entamer ce qui forge la gloire du peuple misère : la solidarité sans faille qui l’unit.

04/2019

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Littérature étrangère

L'envie

"Que ressent une époque en train de périr envers ce qui vient à sa place ? " L'imposant André Babitchev, éminent et arrogant membre du trust soviétique de l'industrie alimentaire et directeur d'une usine de saucisses dernier cri, recueille chez lui un homme qui dormait ivre au coin d'une rue, un homme que la nouvelle société a laissé sur le côté, Nicolas Kavalérov. Celui-ci devient pour un temps son serviteur et son parasite : car le véritable protégé de Babitchev, Volodia Makarov, le prototype de l'homme nouveau, le jeune footballeur triomphant qu'aime la jeune fille dont Kavalérov est lui-même amoureux, sera bientôt de retour... D'un côté les hommes nouveaux, sportifs, matérialistes, soucieux d'hygiène et de rendement. Au XIXe siècle ils disséquaient les grenouilles, aujourd'hui ils construisent des avions et des combinats géants de saucisses. De l'autre côté l'éternel "homme du souterrain", intelligent et inutile, individualiste et terré dans son trou, dévoré par l'envie. [...] La sobriété de style d'un Bounine, la sophistication des constructivistes, l'impertinence d'un dandy se marient au burlesque et à l'inquiétant. (G. NivAr) Fable symbolique d'une ironie féroce sur le fossé entre ceux du monde d'hier et qui ne sont rien et les vainqueurs du monde nouveau, L'Envie remporta à sa parution en 1927 en Union soviétique un immense succès : il était le roman crucial de son temps... Si moderne !

02/2020

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Beaux arts

Par hasard

Du milieu du XIXe siècle jusqu'à nos jours, nombre d'artistes ont confié leur talent au seul hasard. S'affranchissant des règles convenues de la représentation, ils ont joué avec l'idée d'une création opportuniste d'où tout résultat déterminé est exclu. Rencontre fortuite, inattendu, coïncidence, surprise, aléatoire ou inadvertance deviennent alors maître d'oeuvre. Victor Hugo cherche l'au-delà dans les taches d'encre, Edgar Degas se lance dans l'incertitude des monotypes, André Breton et les surréalistes jouent au cadavre exquis, Man Ray capture un monde archéologique dans une couche de poussière, Niki de Saint Phalle tire à la carabine sur des objets de plâtre remplis de peinture, Jacques Villeglé collecte les affiches lacérées sur les murs des villes, César compresse des voitures, Arman fait les poubelles, Spoerri piège des objets délaissés... Tirage au sort, coup de dés, coulures, éclaboussures et brûlures, papiers pliés, déchirés ou froissés, empreintes de corps et peinture faite avec les pieds, traces laissées par des escargots, objets travaillés par le temps forment une oeuvre où le geste de l'artiste aura été le déclencheur d'un processus dont l'issue est imprévisible. Ce catalogue recense une cinquantaine de dispositifs "hasardeux" expérimentés au cours des XIXe, XXe et XXIe siècles par quelque quatre-vingts artistes pour qui "tout peut devenir occasion pour une conscience en verve capable de féconder le hasard" (Vladimir Jankélévitch).

10/2019

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Philosophie

Spinoza, une vie. Edition revue et augmentée

"Quelle somme ! Cette Vie de Spinoza est sans doute la meilleure biographie qu'on puisse lire sur l'auteur de l'Ethique, la plus sérieuse, la plus fiable, la plus riche, la plus précise. Elle ne remplace évidemment pas la lecture des oeuvres du philosophe ; mais elle l'éclaire et la rend, à bien des égards, encore plus émouvante. Mieux on connaît son époque et sa vie, mieux la singularité de Spinoza ressort. Lui non plus n'était pas "un empire dans un empire", c'est-à-dire une exception absolue : il n'était, comme n'importe qui et comme il le disait lui-même, "qu'une partie de la nature" et de la société où il vivait. Mais il n'en était pas moins exceptionnel, par le génie, par l'audace intellectuelle, et c'est ce que le travail monumental de Steven Nadler, en le situant dans son milieu et dans son temps, nous rend plus intelligible. C'est une plongée, étourdissante d'érudition, dans ce qu'on appelle le "Siècle d'or des Pays-Bas" (Spinoza est le contemporain de Rembrandt, de Vermeer, de Huygens...), dans la communauté juive d'Amsterdam, dans les conflits politiques et religieux du)(vii" siècle, enfin dans l'aventure à la fois héroïque et prudente d'une vie de philosophe, ou plutôt de l'un d'entre eux, qui fut peut-être le plus grand de tous." André Comte-Sponville.

01/2021

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Religion

Les deux amis

Un autre regard sur les récits évangéliques Comme dans le Père prodigue et Simon, André Querton se saisit des personnages historiques clairement identifiés qui ont croisé la vie du Christ et imagine quelles furent les circonstances et les suites de cette rencontre. Pour l'auteur, les récits évangéliques sont d'une actualité et d'un enseignement pertinents et permanents. Il aime à se le répéter, à se les raconter avec ses propres mots afin d'aider ses lecteurs à en saisir une compréhension plus intérieure, plus intense, plus personnelles. Sa démarche est comparable à celle d'un musicien qui interprète une participation sans y changer la moindre note et met son talent au service du compositeur. Au coeur des derniers instants de Jésus Les évangiles mentionnent brièvement deux personnages, Joseph d'Arimathie et Nicomède, tous deux membres de Sanhédrin, le Conseil des Anciens du peuple juif, qui joua un rôle déterminant dans la condamnation à mort de Jésus de Nazareth. On sait que Nicodème s'est entretenu avec Jésus et qu'avec l'aide de Joseph, il s'est occupé de la mise au tombeau du Jeune Maître. Joseph et Nicodème sont confrères du Conseils des Anciens. Ils ont des Docteurs de la Loi, de hauts magistrats, très pieux tous les deux. Ils sont également des amis très proches ayant travaillé ensemble pendant toute leur vie religieuse. Ils s'intéressent très tôt à l'enseignement de Jésus qui les bouscule, certes, mais les séduit pourtant

11/2020

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Religion

Catherine de Sienne. Vie et passions

Depuis 1970, Catherine de Sienne figure parmi les Docteurs de l'Eglise. L'histoire retient pour sa part qu'elle fut, au coeur de l'Europe médiévale, une femme pleine d'audace, tout à la fois mystique, visionnaire et prophète, ayant consumé sa courte existence (1347-1380) à intervenir dans les crises religieuses, politiques, sociales de son temps et à imposer sa voix parmi les grands de ce monde. C'est le portrait de cette guerrière qui n'aura cessé de désirer donner sa vie pour l'authenticité de la foi et pour le salut des hommes, que dresse ici André Vauchez. C'est en chair et en os qu'il nous restitue son itinéraire à travers l'épidémie de peste noire, la guerre de Cent Ans, les luttes fratricides de l'Italie, l'exil des papes de Rome à Avignon. C'est telle qu'en elle-même qu'il nous fait revivre cette tertiaire dominicaine qui ne savait ni lire ni écrire, mais qui devint la correspondante, la confidente et la critique des puissants, princes, rois, évêques ou pontifes. Il fallait le savoir, le talent et la sensibilité de cet éminent médiéviste pour nous faire entrer dans la vérité existentielle de la "Mama" hors du commun d'une période de grand trouble et pour nous faire ressaisir toute l'actualité de sa personne et de son message. La première biographie historique et spirituelle de Catherine de Sienne, ouverte à tous.

10/2015

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Régionalisme

Les Costa. Une grande famille de Savoie

Comme toutes les familles, les Costa de Beauregard ont connu de bonnes et de mauvaises périodes avec une belle variété de tempéraments, d'opinions et même de choix de vie, mais peu de familles ont eu autant d'importance dans l'histoire de Savoie depuis le XVIe siècle. De Gênes à Chambéry et de là en Chablais, de Munich à La Motte-Servolex, suivons avec André Palluel-Guillard les ambitions du président Gaspard, les frasques de Marc-Antoine, les essais agronomiques d'Alexis, les malheurs de "L'homme d'autrefois", les multiples activités de l'illustre Pantaléon, la carrière littéraire de l'académicien Albert et la charité sans borne du "vénérable" abbé Camille et de soeur Mélanie. Armes de la famille Costa. D'azur à trois bandes d'or au chef de France (par faveur spéciale de Charles VIII renouvelée par Louis XIV en 1654) doublé par diplôme spécial de l'empereur en 1698 (en récompense de la défense des Etats d'Autriche contre les Turcs) d'un écu posé sur un aigle d'Empire, avec la devise Soli fidelis. Ces armes étaient peintes sur les murs du réfectoire de l'hôpital général de Chambéry dont les Costa étaient les bienfaiteurs et, en 1650, l'on vit Gaspard Costa faire un don aux camaldules de Turin (où son fils Ferdinand était entré sans son autorisation) à la condition de faire peindre les armoiries familiales dans les cellules des moines.

09/1992

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Sciences historiques

Moyen Age et Renaissance au Collège de France. Leçons inaugurales

De Michelet à Roland Recht, du XIXe au XXIe siècle, les leçons inaugurales du Collège de France - parfois perdues, inconnues, inédites ou autrement nommées - rassemblées ici à l'initiative de Pierre Toubert et de Michel Zink arpentent le Moyen Age et la Renaissance sous tous leurs aspects : histoire, histoire de l'art, langues et littératures, philosophie, etc. On assiste, en lisant ce passionnant recueil, à la naissance de la philologie et au développement moderne des sciences historiques sous la conduite des plus grands esprits de leur temps. Mais aussi on observe la naissance de l'histoire de l'art en France : celle-ci suppose qu'un pont soit jeté entre l'Antiquité et la Renaissance et que les siècles considérés jadis comme obscurs se trouvent intégrés dans un développement historique continu. On peut dire qu'une histoire de l'art - et non plus un enseignement de l'archéologie antique et de l'histoire de l'art antique - n'était concevable qu'à partir du moment où cette continuité se trouvait affirmée. Trente et une chaires sont représentées ici, certaines occupées par des noms restés illustres : Jules Michelet, Gaston Paris, Joseph Bédier, Etienne Gilson, Lucien Febvre, Henri Focillon, Marcel Bataillon, Fernand Braudel, André Chastel, Georges Duby... D'autres demeurent injustement oubliés et font l'objet de véritables redécouvertes. Le texte de toutes les leçons inaugurales est reproduit intégralement, avec l'éclairage historiographique et l'annotation nécessaires fournis par une cohorte d'éminents historiens d'aujourd'hui.

06/2009

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Philosophie

La cuisinière et le mangeur d'hommes. Essai sur l'Etat, le marxisme, les camps de concentration

" Le marxisme est entré dans ce siècle se concentrant sur le problème des " masses populaires " et de leur " conquête du pouvoir ". Seul, ou presque, il a proposé la question centrale de l'époque, celle du destin des révoltes plébéiennes qui la travaillent. Il intéressa par-là les révolutionnaires, mais devint plus intéressant encore pour les Etats qu'il a sauvés ou restaurés. Les révoltes populaires ne lui appartiennent pas, mais il a montré qu'il ne leur appartenait pas non plus. S'en détachant de plus en plus, se retournant même contre elles, ne s'affirme-t-il pas comme la science politique du siècle, la science des gouvernants qui maîtrisent la plèbe de l'extérieur par tous les moyens que le marxisme leur révèle ? " Publié en 1975, La Cuisinière et le Mangeur d'hommes marqua la rupture brutale d'une génération d'intellectuels de gauche avec le marxisme. André Glucksmann y dénonçait l'aveuglement et la complicité de ceux qui s'obstinaient à voir dans l'Union soviétique un dévoiement de la théorie et se refusaient à envisager que les camps dont Soljenitsyne venait de révéler l'horreur pussent en être la pratique. A travers les figures de la cuisinière que Lénine, dans un fameux mot d'ordre, invitait à la tête du gouvernement et du monstre dévorant les libertés qu'est l'Etat totalitaire, c'est à un exercice de lucidité à l'égard des fables idéologiques que continue de nous inviter cet ouvrage.

05/2016

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Critique littéraire

Mille et un contes de la nuit

Les Mille et Une Nuits ou le paradoxe : elles sont, au moins par leur nom et quelques contes, sur toutes les lèvres et dans toutes les mémoires, alors même que le mystère continue, par pans entiers, de les envelopper. Si l'on ne peut, en un seul livre, prétendre épuiser la nuit, ni les Nuits, ces trois éclairages convergents en illuminent l'insondable richesse. André Miquel s'attache à l'énigme, moins de l'apparition du recueil que de son effacement dans le corpus général des lettres arabes classiques. Autres problèmes : le lien entre le conte et la société, et le rôle joué par les lieux du récit, par le cadre, dans l'histoire racontée. Claude Bremond s'attaque, lui, aux thèmes ou, plus justement, à certains, primordiaux. Comment les Nuits ont-elles recueilli, créé ou travaillé leur matériau. En quoi ce traitement permet-il de définir leurs contes comme arabes et musulmans ? Et dans la littérature universelle, entre l'Inde et l'épopée germanique, comment se situent les Nuits et les thèmes qu'elles véhiculent ? Jamel Eddine Bencheikh, enfin, voit le recueil sous l'angle de la créativité et de l'imaginaire. Le conte, cette impeccable machine à susciter le rêve, occupe une place singulière, parfois contestée et toujours forte, dans les lettres arabes. Par quels mécanismes, et sous quelles couleurs, répond-il à l'éternelle question de l'amour et de la mort ? Et quelle place affecte-t-il, dans cette réponse, à la parole ?

05/2005

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Sociologie

Sidiki Bakaba

Ce livre est la compilation des communications prononcées par des enseignants-chercheurs, chercheurs et praticiens des Arts du spectacle à l'occasion du Colloque international intitulé "Sidiki Bakaba, un engagement au service des Arts du Spectacle africains", qui s'est tenu les 16, 17 et 18 Novembre 2018, à l'Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody-Abidjan (Côte d'Ivoire). Au cours de cette rencontre scientifique autour de l'immense oeuvre tant théâtrale que filmique de l'artiste ivoirien, Sidiki Bakaba, les communicateurs, venus d'Amérique, d'Europe et d'Afrique, ont porté leurs regards critiques à la fois sur la thématique, l'esthétique et l'idéologie que charrient aussi bien les mises en scènes théâtrales, les réalisations filmiques que l'interprétation des rôles par le talentueux comédien. N'ont pas échappé à la sagacité des critiques, ses entreprises et engagements en faveur de la promotion des arts et de la culture d'Afrique. Ainsi, y trouve-t-on des regards pluridisciplinaires, fruits des réflexions de spécialistes d'études théâtrales et filmiques, de linguistes, d'historiens, de sociologues, de musicologues, etc. Des réflexions qui ont permis de savoir et de comprendre que Sidiki Bakaba est un artiste pluridimensionnel qui a su conférer aux Arts du spectacle leur vocation première : celle d'être au service de l'humain, dans sa quête légitime de valeurs qui donnent un sens à la vie... (Propos d'André Banhouman Kamate).

10/2019

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Cinéma

Nelly Kaplan. Le verbe et la lumière

Pour Nelly Kaplan, cinéaste, scénariste, écrivain et poète, toute œuvre consiste à donner formes d'art à un défi. Nelly Kaplan habite les parages de la création, revêtue de la plus puissante métaphore calembour à ses yeux : " un manteau de fou rire ". Sa trajectoire est unique. Proche des surréalistes, elle aura cependant toujours préféré à l'amour fou l'humour fou. Assistante d'Abel Gance, dont elle reçoit ses premières leçons de cinéma, elle réalise des films qui ne sont qu'à elle, dont la célèbre Fiancée du pirate devenu un film-culte. Munie de cette fantastique lunette d'approche qu'est l'œilleton du cinéaste, Nelly Kaplan fait inlassablement route vers les révélations du Verbe et de la Lumière. C'est ce portrait à plus d'un titre et à plusieurs têtes que dessine le volume collectif qui recueille ici les interventions de Nelly Kaplan, Arlette Albert-Birot, Mireille Calle-Gruber, Denys-Louis Colaux, Etienne Klein, Michel Landi, Claude Makovski, François Martinet, Pascale Risterucci, Germana Orlandi Cerenza, Georges Sebbag. Un texte d'Abel Gance, une lettre d'André Breton, un cahier photos de 16 pages présentant la réalisatrice en tournage avec Orson Welles, Bernadette Lafont, Michel Bouquet, Françoise Fabian et tant d'autres visages, interprètes inoubliables de ses œuvres, complètent le portrait d'une des figures les plus emblématiques de l'esthétique contemporaine. L'Œuvre Kaplan continue à nous parler des demains et à nous entraîner dans le mouvement panique des arts.

07/2004

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Musique, danse

Oeuvres de mémoires. Les von Scherer : histoire d'une famille européenne entre Orient et Occident (1784-1984)

Du côté maternel, l'auteur descend d'une famille cosmopolite versée dans les lettres, la musique et les arts. Sa grand-mère l'initie aux archives des Scherer et lui raconte la vie des aïeux dans le contexte de leur époque: les campagnes napoléoniennes de Carl von Scherer, chirurgien militaire; l'activité financière et politique de son fils Hermann à Francfort, Vienne et Smyrne comme conseiller ministériel du gouvernement autrichien pour les affaires du Levant; son mariage avec une Levantine qui l'introduit dans les Echelles. Le cousin Bohn dégage l'autel de Pergame destiné à un musée de Berlin. La naissance douloureuse de la République turque dérange le consul Armao. Des concerts à Genève et Paris mettent en scène la cantatrice Marguerite Scherer, la claveciniste Wanda Landowska et les musicologues Robert Godet et Aloys Mooser. Des personnages connus se mêlent aux Scherer: Bernhard von Bülow, Sarah Austin, Paderewski, André Citroën, Winaretta de Polignac, Adolphe Pictet, George Sand, Marie d'Agoult, Liszt, Wagner, Proust et Debussy, les Brancovan, Templeton Strong, Camille Claudel, Emile de Ribaupierre, les rois du Wurtemberg, protecteurs discrets des deux Scherer, et don Carlos VII, duc de Madrid. Des alliances avec les familles arméniennes Topuz et Balladur ajoutent une dimension multiculturelle à un temps marqué par la désaffectation du cimetière catholique de Kemer à Smyrne, par les génocides et le racisme, le nationalisme, les guerres et les déplacements de populations.

02/2012