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Andreï Platonov

Extraits

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Littérature française

Chafouine

" La Souche ", - ainsi prit-il l'habitude de l'appeler - lui apparut dans la lumière déclinante de l'après-midi. Elle se tenait immobile sur le pontage-avant de la vieille barque. C'était un tableau étrange. Le grand vide de l'étang. Un envers du décor que l'eau, en se retirant, avait révélé. La barque plate, prise dans la vase à marée basse, tirant mollement sur sa chaîne. La souche s'y était campée, statique comme une figure de proue. La première, depuis son promontoire, elle l'avait aperçu marchant le long des peupliers. Elle s'était tendue. Aux aguets. Bref et imperceptible sursaut qui avait suffi à trahir sa présence auprès de l'homme. Car, dans ce mouvement furtif, il l'avait reconnue. Elle avait cette façon de se tenir ramassée sur elle-même que l'on n'oubliait pas, de se confondre au bois de la barque comme, l'autre matin, souche parmi les souches, elle s'était confondue aux arbres noyés qui émergeaient de la vase. A La Tremblaie, tous – Delhot, Mélie, le facteur...- affirment avoir aperçu un chat à tête de chouette. Serait-il le fruit d'un accouplement contre nature, un survivant de la faune ancienne ou l'une de ces " bêtes ignorées " dont nous parlent les cryptozoologistes ? Infatigable coureur des bois, André Delhot, tout au long du récit-journal qu'il consacre à l'affaire, s'efforce-t-il vraiment de la tirer au clair ? Ou, au contraire, s'attache-t-il à brouiller les pistes ? Mais alors, à quelle fin ?

01/2018

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Histoire du cinéma

OSS 117. Le dico, d'Alerte rouge en Afrique noire à Walther PKK

Un dictionnaire illustré pour tout savoir sur OSS 117 et son univers Dans les jardins secrets d'Hubert Bonisseur de la Bath, l'espion français au charme surannée En plus de 200 entrées, cet ouvrage propose de plonger dans le monde d'OSS 117 : ses espions, ses belles héroïnes, les armes et gadgets en tous genres, les différentes adaptations, les anecdotes, les lieux et secrets de tournages... Le saviez-vous ? OSS 117 a été créé avant James Bond par un écrivain français Jean Bruce. La série a démarré en 1949, elle compte au total 265 volumes et s'est vendue à plus de 75 millions d'exemplaires à travers le monde. Cette série est l'une des premières du genre en France, elle a su profiter, en pleine guerre froide, du goût du public pour les affaires d'espionnage. Un tel succès ne pouvait pas échapper au cinéma. Une première tentative qui ne connut pas le succès attendu : OSS 117 n'était pas mort de Jean Sacha est sorti en 1957 devançant - encore - James Bond contre Docteur No (1962). André Hunebelle dans les années 60 a adapté 4 romans dont Banco à Bangkok pour OSS 117 qui a fait 3 millions d'entrées, un des meilleurs scores de l'année 1964. Michel Hazanavicius dans les années 2000 dépoussière le genre et Jean Dujardin s'empare du rôle titre avec aisance et humour à 2 reprises : Caire nid d'espions (2006) et Rio ne répond plus (2009). Un 3e opus de la saga, Alerte rouge en Afrique noire, sortira en salles en février 2021.

07/2021

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Essais

Le Corbusier fasciste ?. Dénigrement et mésusage de l'histoire

L'heure est au déboulonnage des statues et à la destitution des grandes figures qui ont marqué l'histoire. Habités par le " mémorialement correct " , les entrepreneurs de morale révisent, condamnent, dépatrimonialisent l'histoire. Le Corbusier n'a pas échappé à la mode de ce populisme de la mémoire hypermédiatisé qui s'affranchit du lent travail des historiens. A l'occasion du 50e anniversaire de sa mort en 2015, un tir groupé d'ouvrages ont transformé l'architecte le plus connu au monde en " fasciste " , " collaborateur " de Vichy, voire " nazi " . Une limite civilisationnelle a été franchie : celle qui sépare l'opinion de la connaissance, le dénigrement de la critique, le jugement de l'analyse. Cette campagne s'inscrit dans une longue tradition de haine qui a poursuivi Le Corbusier, comme le remarquait André Malraux dans l'oraison funèbre à son " vieux maître " , le 3 septembre 1965 : " Aucun n'a été si longtemps, si patiemment insulté. La gloire trouve dans l'outrage son suprême éclat, et cette gloire-là s'adresse à une oeuvre plus qu'à une personne, qui s'y prêtait peu. " Face au danger de la " dé-con-naissance " , en tant qu'historien des idées spécialiste de la France sous Vichy attaché à un certain ethos, l'auteur cherche non pas à " défendre " Le Corbusier, mais à reconstituer les logiques d'une campagne de dénigrement, à dévoiler les biais cognitifs et méthodologiques qui traversent le discours des détracteurs, à identifier les déficits de connaissance et les manipulations qui témoignent d'une volonté de nuire plutôt que de savoir.

11/2021

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Policiers historiques

Couperet sur le doute

L'affaire Ranucci : enquête sur une loterie judiciaire. Christian Ranucci fut guillotiné le 28 juillet 1976 dans la cour de la prison des Baumettes à Marseille, pour l'enlèvement puis le meurtre d'une mineure de moins de 15 ans. Pour beaucoup, il est le symbole de l'erreur judiciaire. Pourtant, les réquisitions du magistrat du Ministère Public, l'instruction et le procès sont autant d'éléments prévus par la loi, qui permettent d'éviter à un innocent de se faire guillotiner. Alors, comment expliquer qu'hier comme aujourd'hui, il soit question de réviser son procès ? Pourquoi certains s'accordent à parler d'un gâchis judiciaire ? A force d'investigations, d'analyses du dossier et d'entretiens avec professionnels et témoins clés, cette contre-enquête replonge en 1974 et y entrevoit le rôle clé de l'aléa dans une affaire criminelle. Et si l'élément nouveau, inconnu des premiers juges et essentiel à la révision du procès de Christian Ranucci, résidait dans ce hasard, ce fatum selon les mots d'André Fraticelli, avocat de Ranucci, qui anéantit tout doute ? Cet ouvrage s'attache à mettre en lumière la perméabilité de la justice à ce qui n'est pas la loi mais l'opinion, les médias et les libertés procédurales... Ces menaces et risques, que d'aucuns nomment malchance, ont participé à précipiter Christian Ranucci sur l'échafaud. Ranucci, coupable ou innocent ? Une seule certitude : un innocent, au même titre qu'un coupable, aurait pu mourir à 4h13 ce 28 juillet, parce que le doute avait été décimé par la loterie judiciaire.

11/2021

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Droit

Droit coutumier africain. Proverbes judiciaires kongo, Zaïre

Les quelque mille cent vingt et un proverbes judiciaires présentés avec leurs intonations respectives en kikongo, furent pour la majorité recueillis peu avant l'indépendance par André Ryckmans, administrateur territorial en poste au Congo belge, de 1954 à 1960. Chaque proverbe comprend une traduction en français, ainsi que le sens que lui donnent les juges et informateurs privilégiés locaux. Une application judiciaire est jointe à tout proverbe couramment utilisé dans les jugements des tribunaux coutumiers indigènes de l'époque. Une vérification plus récente des proverbes a été réalisée ces dernières années par un chercheur africain, pour appréhender l'évolution dans le temps de l'utilisation actuelle de certains proverbes. Des notes explicatives accompagnent généralement le proverbe recueilli, afin de mieux éclairer le contexte socio-culturel de son application juridique. Ce recueil de proverbes des Bakongo constitue une contribution importante à la connaissance de la tradition orale, de la culture et du droit coutumier d'une société en pleine mutation. Il importe de signaler que le recueil comprend également des références bibliographiques, un index des mots-clefs en kikongo-français et un index des thèmes judiciaires exploités, en français. Des cartes géographiques qui montrent les lieux où furent collectés les proverbes ainsi que des photographies d'époque et de terrain, viennent renforcer cette évocation palpable, si savoureuse, d'un terroir africain. Les attitudes actuelles du peuple Kongo confronté aux nouvelles réalités socio-économiques et politiques du Congo devenu Zaïre, s'éclairent à l'évidence de cette sagesse populaire. Puissent les juges africains ainsi que les chercheurs apprécier ce livre qui leur est dédié.

12/1993

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Histoire de France

Vie de Napoléon par lui-même

On lit ce livre avec un plaisir assez unique. Il peut tour à tour réjouir et indigner n'importe qui. Les étrangetés y sont convaincantes, les textes connus y paraissent neufs. La durée y est non pas fiévreuse, mais infatigable. À tout instant, sans un temps mort, on change de lieu, de sujet, d'interlocuteur. Malraux fait revivre la célèbre vivacité napoléonienne, Napoléon se prête merveilleusement à un film malrucien. Alors paraissent au grand jour toutes nos contradictions innées. Le rassembleur est un individualiste, Une révolution qu'on sauve est tuée et une révolution qui se suicide se propage. Napoléon a des modesties provocantes et des hauteurs ubuesques. Sa lucidité surprend et ses inconsciences n'étonnent pas moins. Sa promptitude légendaire n'est pas exempte de bévues. Il touche à tout avec un bonheur déconcertant et de sinistres lacunes. Une réussite de rêve aboutit à une chute qui fait songer mais qui nimbera l'épreuve. Malraux a cru n'avoir qu'ausculté son héros à travers les textes qui en émanent, au point de n'avoir ni signé ni présenté son montage. Mais le découpage des phrases, leur isolement ou leur regroupement, leur transposition, leur distribution selon l'irréversible chronologie d'une vie, et aussi, bien sûr, les omissions font un Napoléon plus vrai que nature. Oui, on reconnaît Napoléon à ce style dont l'aplomb, qui tient de César et de Saint-Just, voile l'accent corse et les louvoiements du destin. Mais cette exploration de la vie humaine par un art de brusqueries éclatantes porte bien la griffe d'André Malraux.

09/1998

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Beaux arts

Rome, Le centre du pouvoir. L'art romain des origines à la fin du deuxième siècle

" L'Univers des Formes ", collection voulue par André Malraux, est la plus prestigieuse Histoire universelle de l'art. En vingt volumes, cette nouvelle édition présente les grandes civilisations et l'histoire de leurs chefs-d'oeuvre, de la Préhistoire au déclin de la Rome antique. Sur l'art romain ont longtemps pesé des préjugés qui ont retardé la définition de ses caractères spécifiques et la compréhension de son extraordinaire diversité. Si l'art grec a évidemment joué un rôle capital dans la formation de l'art romain, sa réception fut complexe et multiforme ; les formes, les styles et les significations en furent profondément transformés pour s'adapter aux exigences d'une société foncièrement différente. Pour mieux saisir les modalités de cette évolution, l'auteur s'est limité ici à observer l'art romain là où il s'est formé, c'est-à-dire à Rome même. En effet, c'est à partir de ce centre politique que, sous l'impulsion des meilleurs ateliers - en architecture, peinture, sculpture... - se sont développés les modes d'expressions artistiques qui devaient influencer directement la production provinciale. Les formes de l'art romain sont analysées dans ce livre depuis leur naissance jusqu'à la fin du IIe siècle de notre ère. Le texte d'origine de Ranuccio Bianchi Bandinelli, illustré par une documentation photographique largement en couleur, est introduit par une nouvelle présentation et augmenté d'une bibliographie mise à jour dues à Alexandra Dardenay, maître de conférences en art romain, et Emmanuelle Rosso, maître de conférences en archéologie classique.

10/2010

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Résistance

Le réseau

A l'âge de 100 ans, Edgar Morin fait une dernière requête à son biographe : qu'il enquête sur le réseau de résistance Charette, auquel il appartint ains que Mitterrand, Jankélévitch, Clara Malraux et bien d'autres. Un réseau totalement oublié, et pourtant décisif dans l'histoire de la résistance, et follement romanesque. Le réseau Charrette est un réseau de résistance hors-norme, gaullo-communiste, franco-allemand, inventif et rigoureux, éparpillé et uni, fondé dès 1941 par une poignée de prisonniers de guerre dans le stalag XI-B de Follingbostel. A sa tête, Michel Cailliau dit Charette, du nom du héros vendéen, le neveu de Charles de Gaulle, fils de la soeur ainée d'oncle Charles, Marie-Agnès, la plus secrète de cette famille. Le réseau Charrette, plus précisément le Mouvement de Résistance des Prisonniers de Guerre et des Déportés (MRPGD), a été l'une des organisations de résistance les plus substantielles dans ces premiers temps troublés. Dès 1942, le jeune Edgar Nahoum, futur Morin, rejoint le réseau de Michel Cailliau, et de ses autres fondateurs, Philippe Dechartre, André Ulmann, Charles Bonnet et Pierre Le Moign'. Edgar Nahoum ne le sait pas encore mais, à l'épreuve du réseau Charette, il deviendra définitivement Edgar Morin. Si ce réseau de résistance est cité par les historiens, c'est un peu comme on expédie une anecdote ; dans les fais il est très mal connu, si ce n'est négligé, voire totalement oublié. L'auteur est donc parti à la recherche de splendides fantômes dans une nuit profonde.

03/2023

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Philosophie

Le nouveau monde amoureux

Charles Fourier, avec Le Nouveau Monde amoureux (inédit sulfureux, cent cinquante ans sous le boisseau jusqu'à son édition critique par Simone Debout, en 1967) invente une classification systématique des passions, couronnement de son premier ouvrage Théorie des quatre mouvements et des destinées générales, digne du système botanique de Linné et d'une richesse "surprenante". L'individu est envisagé dans ses multiples relations aux autres et à lui-même, comme le lieu et l'enjeu d'une multitude de passions contradictoires. Jamais un tel tableau n'avait été proposé. Il renouvelle la Carte du tendre, dessinée par Honoré d'Urfé dans l'Astrée et dépasse, outrepasse Sade et Restif de la Bretonne. Visionnaire et utopien, Fourier imagine une société "ouverte", festive et ludique, fondée sur des échanges réciproques et l'émulation, où les nouvelles règles ne sont plus des interdits mais des protocoles de jeux sociaux, érotiques, esthétiques, les règles de jeux sont nécessaires et désirées mais jamais obligatoires. Il bouleverse l'économie de la domination et du profit et propose une économie de l'imagination fondée sur une autre éducation orientée par le désir et la motivation. Cette nouvelle société n'adviendra qu'avec l'émancipation de la femme et de l'enfant, délivrés du joug patriarcal et de la domination masculine. André Breton célèbre ce "rêveur absolu" dans son Ode à Fourier. Ce nouveau monde est une rêverie potentielle de l'EDEN terrestre, dont rêva Robert Filliou avec son "économie poétique" de la fiesta (dans 100 000 ans peut-être ? )

10/2013

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Cinéma

Histoire du dessin animé français entre 1936 et 1940. Une politique culturelle d'Etat ?

Ce volume s'intéresse à la mise en place des premiers jalons de la mise en oeuvre d'une industrie culturelle encore balbutiante en France, à savoir le cinéma d'animation. Sur un continent totalement dominé par la production américaine des cartoons et en particulier des films de Walt Disney dont le premier long métrage, Blanche-Neige et les sept nains, sort à Paris en mai 1938, des artistes français tentent un pari fou : créer en France des dessins animés. Face à ce monopole économique et à l'américanisation du dessin animé français, le studio Les Gémeaux créé par André Sarrut et Paul Grimault en 1936 fait figure d'exception. Le temps est-il venu qu'advienne un dessin animé français ? Est-ce enfin, depuis la fin de la Première Guerre mondiale, l'émergence d'une école française du dessin animé après vingt années d'errements ? La mise en place d'une logique industrielle et la rationalisation des moyens de production est un moyen d'atteindre ce rêve disneyen. Basée sur une documentation totalement inédite, l'Histoire du dessin animé français entre 1936-1940 marque une date importante dans l'historiographie du cinéma d'animation comme en histoire du cinéma. Pour Hervé Joubert-Laurencin, cette saga "est du début à la fin une narration foisonnante et vraie, qu'on lit avec le rare plaisir de découvrir neuf ce qu'on croyait déjà connaître". Ce travail a été récompensé du prestigieux prix Aguirre-Basualdo 2013 décerné par la Chancellerie des universités de Paris.

01/2014

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Sciences historiques

Chroniques d'autrefois en Dauphiné

Quel point commun pourrait-il exister entre la nostalgie du vieil ambassadeur dauphinois du roi Louis XII, guettant la lente progression d'un rayon de soleil dans l'obscurité de l'une des chambres de l'Aile des Hôtes du Palais des papes d'Avignon ce lundi 27 juillet 1500 et l'émerveillement d'un modeste notaire protestant chevauchant sa mule sur les chemins ensoleillés du Val de Lans le dimanche 20 avril 1636 ? Quel lien saurait-il pareillement unir les pensées du riche marchand drapier du Pont-en-Royans comptant ses écus en son cabinet le 1er juillet 1607 et celles de l'humble paysan abjurant sa foi réformée dans la chapelle du château de Saint-André-en-Royans le 25 avril 1649 ? Qui oserait encore rapprocher les sentiments de Marguerite née des amours illégitimes de son noble père et ceux de Jeanne assistant au mariage de son frère ? Quelle affinité pourrait-elle enfin s'établir entre le destin de faïence du Bossu peint sur une assiette de La Tronche et le destin de bronze de la Cloche à la Sauge battant de toute la force de ses volées pour éloigner le fléau funeste de la Peste ? C'est en vérité, qu'au-delà de la diversité des personnages, des époques et des lieux, chacune de ces treize aventures puisées au coeur du patrimoine écrit de notre belle province, est bel et bien une histoire vraie. C'est à cet étrange et merveilleux voyage derrière le miroir du Temps, que nous invitent maintenant les "Chroniques d'Autrefois en Dauphiné".

10/2013

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Histoire de France

Jeanne d'Arc

Un siècle a passé depuis la canonisation de Jeanne d'Arc par l'Eglise. Un siècle durant lequel fleurirent en France comme à l'étranger nombre d'ouvrages sur cette grande figure féminine, plus ou moins fantaisistes. Et pourtant il restait à offrir un nouvel éclairage historique de Jeanne d'Arc, tant de fois convoquée par des écrivains, des juristes ou des essayistes — tour à tour catholiques, républicains, socialistes ou monarchistes. Une véritable biographie qui, faisant fi des légendes, replace Jeanne dans son contexte, en partant des sources. Un travail d'autant plus nécessaire que, contrairement à une idée reçue, nous ne savions pas tout d'elle. Car de sa famille, de ses proches et des hommes de guerre qui l'ont accompagnée, tout n'a pas été dit, loin de là. Médiéviste de grande renommée, Valérie Toureille convoque au tribunal de l'Histoire ceux qui l'ont connue, femmes et hommes, amis ou ennemis, plus de cent cinquante témoins. Elle leur donne la parole, détaille les faits, éclaire l'action comme l'extraordinaire parcours de la "bergère" de Domrémy par les circonstances du moment et livre ici un ouvrage de référence qui renouvelle l'historiographie de la "Pucelle". Condamnée à être brûlée vive en 1431, innocentée et réhabilitée en 1456, proclamée par le pape Pie XI patronne secondaire de la France en 1922 — et par André Malraux "patronne du temps où les hommes ont vécu selon leurs rêves et selon leur coeur" —, Jeanne n'en a assurément pas fini de nous surprendre et de nous émerveiller.

09/2020

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Littérature française

Le papillon. Journal d'un romantique

Christian Beck est né à Verviers (Belgique) en 1879. Homme à facettes multiples, s'affranchissant de toutes contraintes et de tous compromis, il crée l'une des meilleures revues que la Belgique ait connues : Antée. Elle servira de modèle à la NRF. Fervent défenseur de la langue française, il est l'un des précurseurs de ce qui deviendra la francophonie. Mystique et agnostique, naïf et cynique, romantique et visionnaire, Christian Beck occupe une place à part dans le milieu littéraire de ce début du XXe siècle. Écrivain vagabond à l'instar de Gorki, il parcourt une bonne partie de l'Europe à pied. L'action du Papillon, paru en 1910, se situe en grande partie en Italie. Sous les traits de Voldemar, son double littéraire, Christian Beck témoigne d'une époque et de ce qui comptait pour cet homme curieux et attachant : les femmes, les voyages, la table, le vin, le jeu, la philosophie et la littérature. Il s'est éteint en 1916, à trente-sept ans, emporté par la tuberculose. Apprenant sa mort, André Gide écrit : "C'était un esprit foisonnant qui promettait d'avoir beaucoup à dire, et je ne croyais pas possible qu'il nous quittât avant d'avoir parlé". Sa fille, Béatrix Beck, obtiendra le prix Goncourt en 1952 pour Léon Morin prêtre. Le lecteur trouvera au début de la présente édition une double présentation de l'ouvrage et de son auteur, l'une par Raphaël Sorin, l'autre par Béatrice Szapiro, arrière-petite-fille de Christian Beck.

02/2012

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Littérature française

Le maître des collines

L'existence est particulièrement âpre dans les collines desséchées qui flanquent l'immense vague rocheuse de la Maraysse. Dans le mas des " Pierres Grises ", le vieux Trupheymus n'a plus que deux de ses fils et une bru auprès de lui. Ce qui ne l'empêche pas de mener la vie dure à ceux qui sont restés, surtout à la femme de l'aîné, venue d'Algérie. Le jour où il désigne celui qu'il pense être le mieux à même de lui succéder en tant que maître du domaine des " Collines ", rancœurs, jalousies, animosités se déclarent avec une violence à peine croyable. Lui qui s'est battu pendant des décennies pour conserver intact ce qu'il a reçu en héritage, pourra-t-il éteindre l'incendie qu'il a lui-même allumé ? Réussira-t-il, alors, à faire disparaître la haine que ses deux fils, Émile et André, ont l'un pour l'autre ? Haine qu'il a volontiers attisée au fil du temps. Et quelle sera l'attitude de Marietta qui, aux veux de tous, demeure l'Etrangère de ce pays rugueux à l'étonnant parfum de genêt et de lavande ? L'histoire nous entraîne dans une ambiance provençale insoupçonnée. Avec une intrigue simple, mais agréablement menée. Parvenue devant la grange, Marietta s'immobilisa au milieu du chemin caillouteux, posa sa petite valise marron aux angles écornés, essuya du revers de la main la sueur coulant sur son front. Elle avait quitté la prison de Varces la veille au matin.....

05/2009

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Histoire internationale

Ahmed Sékou Touré (1922-1984). Tome 8, Président de la Guinée de 1958 à 1984, annexes, chronologie et photos

Le diplomate français André Lewin, qui était au début des années 1970 porte-parole du secrétaire général de l'ONU, a négocié, comme envoyé spécial des Nations Unies, la normalisation des relations diplomatiques entre la Guinée et la France, intervenue le 14 juillet 1975. Il a ensuite été ambassadeur de France à Conakry jusqu'en 1979, et n'a cessé depuis lors de s'intéresser à ce pays. Il entretenait des relations confiantes et même amicales avec Ahmed Sékou Touré, président de la Guinée de 1958 à 1984. Il lui a consacré une thèse de doctorat d'histoire, soutenue en 2008 à l'Université d'Aix-en-Provence. Le tome 8 et dernier de cette biographie d'Ahmed Sékou Touré est en fait un volume d'annexes permettant d'illustrer ou d'expliquer certains aspects de la vie et de la personnalité du leader guinéen. On y trouvera entre autres une description détaillée des relations entre le général de Gaulle et Sékou Touré, une longue interview de l'auteur parue au lendemain de la mort du président guinéen et qui esquisse l'existence de deux aspects contradictoires - en apparence - du personnage, deux analyses graphologiques, deux analyses du style et de l'art oratoire de ses discours, deux textes expliquant sa manière de gouverner, une bibliographie, une chronologie détaillée de sa vie et de ses activités, etc. Ce volume est complété par un CD d'une centaine de photos, dont certaines originales, montrant Sékou Touré à diverses époques de sa vie privée et de sa carrière politique.

05/2011

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Romans de terroir

L'Ombre rouge

Voici l'histoire d'un Agent secret de la Résistance qui a parcouru l'Allier, le Cantal, la Charente, la Charente-Maritime, la Corrèze, la Creuse, les Deux-Sèvres, la Dordogne, la Gironde, la Haute-Garonne, la Haute-Vienne, le Lot, le Lot et Garonne, le Puy-de-Dôme, le Tarn, la Vienne. Au coeur des Monts d'Ambazac, Camille avait vu le jour dans une famille de petits paysans au lendemain de la Grande Guerre. Au village des Cailloux Blancs elle avait joué avec sa petite soeur Yvonne. Ensemble, par les chemins creux, elles étaient allées à l'école des Bordes. Camille avait eu 20 ans à l'heure où la France subissait l'humiliation de la débâcle et de l'Occupation. Ce fut alors qu'elle devint l'Ombre rouge insufflant la flamme de l'espoir à celles et à ceux qui refusaient la soumission à l'ordre nazi. A l'école de l'Internationale elle avait appris. Les grands chefs de la Résistance lui obéirent. Unis comme les doigts de la main les Colonels Guingouin, Murat, Bernard, Chaumette, et Andre libérèrent le pays à la tête de leurs glorieux maquisards. Une dernière fois Camille les réunit au plus profond de la forêt de la Loubatière. Ils étaient là autour d'elle avec les commandants des prestigieux bataillons de la jeunesse. Ils étaient là mais il manquait à l'appel Yvonne, la petite soeur. Où était-elle donc passée ? L'Ombre rouge allait-elle se changer en Louve ?

04/2010

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Théâtre

Mikhaïl Tchekhov / Michael Chekhov. De Moscou à Hollywood, du théâtre au cinéma

Acteur, metteur en scène, théoricien et pédagogue, Mikhaïl Tchekhov (Saint-Pétersbourg, 1891 - Hollywood, 1955) est l'une des figures clés du théâtre du XXe siècle. Sa virtuosité scénique a fait l'admiration non seulement de son maître Stanislavski ou de Meyerhold, mais aussi de Max Reinhardt en Allemagne, d'André Antoine en France, d'Antony Quinn et Marilyn Monroe aux Etats-Unis. Les exercices qui accompagnent sa méthode de formation continuent d'être pratiqués par les acteurs de théâtre et de cinéma. Sa théorie est enseignée très largement dans le monde. Du fait des aléas de l'histoire (Tchekhov a dû quitter l'Union soviétique en 1928), la reconstitution de son parcours (Russie, Allemagne, France, Lituanie, Lettonie, Pologne, Angleterre, Etats-Unis) n'a pu être pleinement réalisée qu'à la toute fin des années quatre-vingt-dix. Ainsi la méthode Tchekhov, très pratiquée dans les pays anglo-saxons, apparaît-elle souvent comme un mode de formation et de travail déconnecté de l'histoire et privé de racines. Or, elle s'est nourrie d'expériences et d'influences que Tchekhov a accumulées, depuis le Système de Stanislavski auquel il a été initié à Moscou, jusqu'à l'eurythmie selon l'anthroposophe Rudolf Steiner. Pour la première fois, des chercheurs, universitaires, pédagogues et praticiens venus des pays où Tchekhov a joué et enseigné, se sont associés pour apporter leurs pièces au puzzle, et suivre de bout en bout la vie et l'oeuvre de Mikhaïl Tchekhov. C'est autour de trois axes : création artistique, formation de l'acteur et multiculturalisme que s'articule ce recueil.

06/2009

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Religion

Il est temps de penser à Dieu. Dialogue avec Jürgen Hoeren suivi de Lettre à Jean-Paul II et Dieu est plus grand que l'homme

" De l'homme on a assez parlé, il est temps de penser à Dieu. " En citant en exergue cette phrase d'André Siniawski, le cardinal Lehmann, président de la Conférence épiscopale allemande, n'a pas peur de provoquer. Dans un monde en transformation rapide, il invite à une conversion du regard pour nous fixer des repères. Dans une société de consommation qui ne profite pas à tous, il plaide pour redonner sens au dimanche. Il défend au passage la messe télévisée et les grands rassemblements religieux. Il explique la position nuancée de l'épiscopat allemand dans le dossier qui l'a opposé à Rome sur la question de l'aide aux femmes confrontées à l'avortement. Aucune question brûlante n'est esquivée : bioéthique, homosexualité, mariage et célibat, statut des prêtres et nouveaux ministères, l'épineuse question de l'ordination des femmes, la mission propre de l'Église et son financement, l'appel à innover sur le plan social, travailleurs du STO en Allemagne, facultés de théologie dans l'université, les nouvelles attentes œcuméniques. Cet entretien est complété par deux textes substantiels où le cardinal peut s'exprimer plus à fond : une lettre à Jean-Paul II qu'il a rendue publique et une contribution théologique et pastorale neuve sur la question de Dieu aujourd'hui : " Dieu est plus grand que l'homme. " Ces prises de position sont soigneusement argumentées, sans concession à la facilité : elles jettent une vive lumière sur la pertinence et l'actualité du christianisme aujourd'hui.

04/2002

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Poches Littérature internation

L'Amour de la renarde. Marchands et lettrés de la vieille Chine (Douze contes du XVIIe siècle)

Après les Contes extraordinaires du Pavillon du Loisir, nous sommes en mesure de présenter au public français un autre chef-d'œuvre de la nouvelle chinoise : L'amour de la renarde, œuvre de ce Ling Mong-tch'ou considéré comme l'un des plus prestigieux conteurs. Le premier tome parut en 1628, le second en 1632 ou 1633. De tous les textes qu'on va lire, dans une excellente traduction de M. André Lévy, un seul a été divulgué en quelques langues européennes. Les autres n'ont jamais paru qu'en chinois et en japonais. Au début du XVIIe siècle, les Chinois de la dynastie des Ming (laquelle sera bientôt renversée par les usurpateurs tartares-mandchous, en 1644) s'intéressaient vivement à ce qu'on appelle en chinois les siao-chouo, les "textes de conteurs " d'origine ancienne (XIIe et XIIIe siècle) où l'art oral, populaire, faisait les délices du public de Hangtcheou. Cet art était né, pour une bonne part, de la prédication bouddhiste, et sera le germe de ce qui, par regroupement de la matière romanesque, deviendra bientôt le roman chinois. Par leur introduction, leur langue parlée, l'alternance des vers et de la prose, les contes du genre qu'on va lire constituent un modèle accompli de ce qu'on appelle aussi en chinois les houa-pen. Comme dans les Contes extraordinaires, le merveilleux y est fondu au réel de sorte que poésie et vérité se composent ici et fusionnent ainsi que dans toutes les grandes œuvres.

05/2006

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Pléiades

Les Mille et Une Nuits Tome 1 : Nuits 1 à 327

Un roi, trompé par son épouse, décide de tuer chaque matin la compagne, toujours renouvelée, de sa nuit. Le royaume est en émoi. Une jeune fille, Shahrâzâd, tente le tout pour le tout. Elle raconte au roi de passionnantes histoires, et elle s'arrange pour que l'apparition de l'aube ne coïncide jamais avec la fin d'un récit. Ainsi, la curiosité du roi est tenue en haleine. Au bout de mille et une nuits, Shahrâzâd se voit reconnaître comme épouse légitime, mère et reine. Sur la naissance du recueil plane le plus épais mystère. Le premier témoignage connu date du Xe siècle de notre ère. Une chose est sûre : pour les Arabes, le livre est étranger. L'Inde a eu sa part dans l'affaire, et l'Iran semble avoir joué le rôle décisif. Le recueil est anonyme : les Nuits sont une ouvre de compilation. Leur histoire est donc celle d'une acclimatation assez réussie pour que ces contes puissent figurer dans la panoplie culturelle de l'honnête homme. Au début du XVIIIe siècle, Antoine Galland découvre le conte de Sindbâd de la Mer. Il apprend qu'il appartient à un ensemble plus vaste et finit par recevoir de Syrie un manuscrit qu'il va traduire à partir de 1704. C'est le texte fondateur de la carrière universelle des Nuits. Le succès est immédiat, considérable, constant. Trois cent et un ans après Galland, Jamel Eddine Bencheikh et André Miquel proposent une traduction nouvelle, intégrale, appelée à faire date. Elle compte trois volumes.

05/2005

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Pléiades

Les Mille et Une Nuits. Tome 3, Nuits 719 à 1001

Un roi, trompé par son épouse, décide de tuer chaque matin la compagne, toujours renouvelée, de sa nuit. Le royaume est en émoi. Une jeune fille, Shahrâzâd, tente le tout pour le tout. Elle raconte au roi de passionnantes histoires, et elle s'arrange pour que l'apparition de l'aube ne coïncide jamais avec la fin d'un récit. Ainsi, la curiosité du roi est tenue en haleine. Au bout de mille et une nuits, Shahrâzâd se voit reconnaître comme épouse légitime, mère et reine. Sur la naissance du recueil plane le plus épais mystère. Le premier témoignage connu date du Xe siècle de notre ère. Une chose est sûre : pour les Arabes, le livre est étranger. L'Inde a eu sa part dans l'affaire, et l'Iran semble avoir joué le rôle décisif. Le recueil est anonyme : les Nuits sont une ouvre de compilation. Leur histoire est donc celle d'une acclimatation assez réussie pour que ces contes puissent figurer dans la panoplie culturelle de l'honnête homme. Au début du XVIIIe siècle, Antoine Galland découvre le conte de Sindbâd de la Mer. Il apprend qu'il appartient à un ensemble plus vaste et finit par recevoir de Syrie un manuscrit qu'il va traduire à partir de 1704. C'est le texte fondateur de la carrière universelle des Nuits. Le succès est immédiat, considérable, constant. Trois cent et un ans après Galland, Jamel Eddine Bencheikh et André Miquel proposent une traduction nouvelle, intégrale, appelée à faire date. Elle compte trois volumes.

10/2006

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Critique littéraire

Correspondance 1919-1961

" Je comprends pourquoi Paulhan ne goûte pas ma peinture. Elle est trop vraie. Il se meut dans un univers abstrait et ne voit rien autour de lui, que des idées. C'est un autre Zénon d'Elée. Pas la peine de lui prouver le mouvement en marchant, il ne vous voit pas marcher." Ces lignes trouvées dans un carnet d'André Lhote donnent le ton des quelque six cents lettres échangées entre le peintre, qui fut le premier critique d'art de La Nouvelle Revue française, et Jean Paulhan, directeur de la prestigieuse revue. Voici quarante ans de conversations intimes entre deux personnalités, au faîte de leur maturité, qui s'interrogent, s'affrontent, mais toujours se comprennent. Entre les deux amis, aucune flagornerie, plutôt de la complicité, ils débattent. Tout en bataillant pour la parution régulière de chroniques artistiques dans La NRF, Lhote trouve en Paulhan un interlocuteur redoutable, grand amateur de peinture. Petit à petit celui-ci, recherchant dans le langage plastique une nouvelle approche du monde des idées, commencera à écrire sur la peinture. Ces discussions, presque ininterrompues, nous offrent un véritable panorama des grands courants de la pensée artistique et des polémiques qui ont marqué le vingtième siècle. La correspondance nous livre tout sur les deux amis : les péripéties de leur vie domestique, leur vision de la politique en ce siècle tourmenté par les guerres et les après-guerres, leurs engouements, leurs querelles, leurs dissentiments, et finalement l'éloignement de deux silhouettes qui partent vers leur destin sans se douter du secret qu'elles ont dévoilé.

04/2009

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Beaux arts

Les Celtes

" L'Univers des Forrnes ", collection voulue par André Malraux, est la plus prestigieuse Histoire universelle de l'art. En vingt volumes, cette nouvelle édition présente les grandes civilisations et l'histoire de leurs chefs-d'oeuvre, de la Préhistoire au déclin de la Rome antique. Les Celtes, au temps même de la Grèce et de Rome. ont occupé une grande partie de l'Europe. Au cours du second âge du fer (à partir du Ve siècle av. J.-C.), ils s'installent en Gaule et en Bohême, en Grande-Bretagne et en Irlande, en Italie du nord, dans le Moyen-Danube. Ils traversent les Balkans, pillent la Grèce et fondent, en Asie Mineure, le royaume de Galatie. Dans ces vastes territoires, pendant près d'un millénaire, ils créent et répandent un art abondant et varié qui n'appartient qu'à eux. Leur culture occupe une place majeure dans la formation de l'Occident. Dans l'Europe dite barbare, à l'époque du miracle grec, se produit une sorte de miracle celtique où se reconnaît une certaine famille d'artistes et d'esprits qui ajoute des formes irréelles, inventées, inachevées ou suggérées à celles de la Nature, qui aime éprouver et veut communiquer l'intellectuelle rêverie. Le texte d'origine de Paul-Marie Duval, illustré par une documentation photographique largement en couleur, est introduit par une nouvelle présentation et augmenté d'urne bibliographie mise à jour dues à Christiane Eluère, conservateur en chef au Centre de recherche et de restauration des Musées de France.

10/2009

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Beaux arts

Grèce Hellénistique 330-50 av. J.-C.

"L'Univers des Formes ", collection voulue par André Malraux, est la plus prestigieuse Histoire universelle de l'art. En vingt volumes, cette nouvelle édition présente les grandes civilisations et l'histoire de leurs chefs-d'oeuvre, de la Préhistoire au déclin de la Rome antique. Rompant avec le canon du siècle de Périclès, le monde hellénistique a longtemps été considéré comme une période de décadence, annonçant la mainmise des Romains sur la Méditerranée. Les grandioses découvertes par M. Andronikos en 1977 des tombes royales macédoniennes ont radicalement changé notre point de vue. Là où nous avions des copies romaines, nous nous trouvons désormais face à des originaux du IVe siècle. De même, la multiplication des fouilles au-delà des frontières de la Grèce classique, sur les territoires occupés par les Grecs depuis l'Egypte lagide jusqu'au Penjab, nous montre la grandeur inouïe de l'art et de la civilisation de ces trois derniers siècles av. J.-C. L'architecture, la peinture, la sculpture, l'art du feu - métal, verre, céramique -, tous les domaines sont revisités. Dépassement des frontières, curiosité pour les peuples nouvellement côtoyés au quotidien, dans leurs croyances et dans leurs expressions artistiques : cette acculturation du monde hellénistique allait produire des chefs-d'oeuvre originaux et exceptionnels dans tous les domaines. Le texte d'origine de Jean Charbonneaux, Roland Martin et François Villard, illustré par une documentation photographique largement en couleur, est introduit par une nouvelle présentation et augmenté d'une bibliographie mise à jour dues à Jean-Yves Empereur, directeur de recherche au CNRS.

10/2010

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Musique, danse

CORRESPONDANCE. 1954-1970, présentée et annotée par Rosângela Pereira de Tuguy

C'est toute une époque de la vie musicale française qui revit à travers cette correspondance : celle des années cinquante où une génération de compositeurs en quête de nouvelles références se trouva confrontée aux transformations radicales du langage musical sous l'influence des musiciens de l'Ecole de Vienne. Tel était le cas de Pierre Boulez, alors jeune créateur en pleine recherche, s'essayant également à la direction d'orchestre, désireux de remettre en question les habitudes en cours, tant d'un point de vue esthétique que pratique. Sa rencontre avec André Schaeffiner (1895-1980) va se révéler extrêmement féconde. De trente ans plus âgé que lui, ethnologue de profession, musicien de formation, esthéticien d'une étonnante érudition, ouvert à tous les courants musicaux, celui-ci représentait tout à la fois le savoir et l'ouverture d'esprit dans des domaines alors peu explorés, où il jouait un véritable rôle de précurseur. L'aîné va ainsi remplir la fonction de passeur à l'égard du second, lui faisant découvrir la richesse des musiques non européennes et l'aider à porter un regard neuf sur certaines partitions-phares de la musique du XXe siècle. S'étalant sur quelque vingt années, leurs riches échanges trouvent un large écho à travers cette correspondance très importante pour la connaissance de la gestation de la pensée musicale de Boulez. Abondamment annotée afin qu'elle soit mieux située dans les divers milieux où évoluaient alors les deux correspondants, elle est complétée par les textes de leurs propres articles auxquels leurs textes font souvent référence.

03/1998

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Histoire de France

L'antisémitisme de bureau

Préfécture de Police de Paris, 3e étage. Sous la férule d'André Tulard, chef du "service juif", une centaine de fonctionnaires est chargée d'appliquer la réglementation antisémite. Les cadres intermédiaires organisent le recensement des juifs. Les agents d'accueil du bureau 91 examinent les cas "douteux" et reçoivent les délcarations tardives. Des auxiliaires fabriquent le "fichier juif" ; d'autres s'occupent du classement des fiches puis de la préparation des rafles. Au même moment, les mille agents du commissariat général aux Questions juives, organisme politico-administratif créé à la demande des autorités allemandes, mettent en œuvre les multiples mesures d'interdictions professionnelles et gèrent la spoliation des biens.Qui sont ces fonctionnaires et ces agents d'Etat improvisés ? Comment se représentent-ils leur travail ? Quels effets ont, sur les victimes, ces logiques professionnelles, intérêts de service, stratégies de carrière ?A partir de sources inédites — dossiers de personnel, archives de l'épuration, fonds privés et entretiens individuels avec d'anciens fonctionnaires de Vichy —, Laurent Joly signe la première étude comparée de ces deux institutions publiques qui ont joué, sous l'Occupation, un rôle majeur dans la politique de persécution antisémite.Alternant portraits de bureaucrates et approches quantitatives, cette enquête éclaire d'une lumière originale le fonctionnement de l'Etat et de ses dérives en situation exceptionnelle. Dans le contexte d'occupation et de dictature pétainiste, la porosité entre administrations traditionnelles et organismes nouveaux de la Révolution nationale apparaît ainsi plus importante qu'on ne le pensait, favorisée qu'elle est par l'extrême politisation de l'activité bureaucratique.

04/2011

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Histoire de France

Les inséparables. Simone Veil et ses soeurs

Elles sont trois soeurs : Madeleine, Denise et Simone Jacob, rescapées des camps de la mort. Madeleine, dite Milou, et Simone déportées avec leur mère Yvonne parce que juives à Auschwitz et à Bergen-Belsen ; Denise, à Ravensbrück. Rapatriées en mai 1945, Milou et Simone apprennent à Denise, déjà rentrée, que leur mère est morte d'épuisement. De leur père, André, et de leur frère Jean, elles espèrent des nouvelles. Déportés en Lituanie, ils ne reviendront jamais. Pour les soeurs Jacob, le retour est tragique. A la Libération, on fête les résistants, mais qui a envie d'écouter le récit des survivants ? Milou et Simone ne rencontrent qu'indifférence, incompréhension et gêne, alors elles se taisent. Mais, peu à peu, la vie reprend ses droits jusqu'à ce qu'en 1952 Milou meurt dans un accident de voiture. Denise et Simone restent les deux seules survivantes d'une famille décimée. Plus que jamais inséparables. Dans ce récit poignant, Dominique Missika éclaire la jeunesse des filles Jacob, toutes trois si belles et si vaillantes, et raconte ce qui a souvent été tu : la difficulté de certains déportés à trouver une place dans la France de l'après-guerre. A partir de ses souvenirs personnels et d'archives inédites, l'auteure, qui a été proche de Simone Veil devenue une icône républicaine, et de Denise Vernay, combattante inlassable de la mémoire de la Résistance et de la déportation, dévoile ici un pan intime et méconnu de l'histoire de ces soeurs admirables.

10/2018

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Beaux arts

Dictionnaire du cubisme

En 1928, André Breton, dans Le Surréalisme et la peinture, dénonçait les "pauvres témoignages de quelques scribes" qui s'acharnaient, selon lui, à réduire l'aventure cubiste aux "proportions d'un simple fait divers ou d'un phénomène artistique local". Près d'un siècle après, si cette aventure a trouvé toute sa place dans l'histoire de l'art, il manquait encore une vision d'ensemble permettant de traiter, sans tabou et en toute liberté, les multiples aspects du continent cubiste. Une équipe internationale mêlant grands experts et jeunes chercheurs, issus de l'université ou des musées, apporte un regard neuf sur ce phénomène surgi avec force au début du XXe siècle. Dans le panorama complet et détaillé du monde cubiste qu'offre ce livre figurent les domaines attendus : étapes stylistiques marquantes, noms et oeuvres phares du mouvement. Mais l'ouvrage va plus loin. Longtemps résumé à la création de quatre artistes pionniers - Pablo Picasso, Georges Braque, Fernand Léger et Juan Gris -, le cubisme est ici réévalué à la lumière de ses relations avec les autres formes artistiques : littérature, musique, danse, théâtre, représentées notamment par Apollinaire, les Ballets russes de Diaghilev, Cocteau. Ce dictionnaire explore également ses liens avec les sciences humaines, les arts populaires, la philosophie ou l'occultisme. L'ensemble témoigne de la grandeur et de l'actualité de ce mouvement d'art total qui n'a rien perdu de sa vitalité. Une épopée poétique dont l'esprit fut ainsi résumé par Picasso : "Faire des tableaux était moins important que de découvrir sans cesse des choses."

09/2018

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Histoire et Philosophiesophie

La bioéthique ou le juste milieu. Une quête de sens à l'usage du nihilisme technicien

La justification de ce qu'on appelle, depuis le début des années 1970, la bioéthique, réside dans l'inquiétude diffuse devant l'accélération des progrès techno-scientifiques qui, notamment dans le domaine biomédical, paraissent menacer l'humanité de l'homme. Les pouvoirs accrus nés des avancées du savoir biologique mettent en évidence la fragilité et la vulnérabilité de ce qui est humain, mais tout autant de ce qui relève du vivant en général. D'où le sentiment que la position de limites est d'une extrême urgence. La peur a conduit à la conscience d'une responsabilité nouvelle des hommes vis-à-vis de leur nature comme de la nature, c'est-à-dire de la biodiversité. Dans cet essai, Pierre-André Taguieff montre que la bioéthique illustre la quête contemporaine du consensus par la délibération et le compromis, en tant que mode de résolution des conflits. C'est pourquoi elle se présente idéalement comme un discours du juste milieu, à égale distance des thèses jugées extrémistes, issues soit de l'intransigeantisme religieux, soit du scientisme technophile. Mais peut-on trouver un compromis acceptable entre des positions incompatibles, sinon par des opérations rhétoriques plus ou moins réussies ? La bioéthique ne se confond pas avec l'éthique médicale. Elle doit être repensée comme éthique de la vie ou du vivant, et rejoindre ainsi le souci écologique. Loin de se réduire à une morale humaine, trop humaine, elle est vouée à s'accomplir dans une perception inséparablement éthique et esthétique de la nature.

05/2007

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Droit

L'illusion populiste. Essai sur les démagogies de l'âge démocratique

Le populisme n'est ni une idéologie politique ni un type de régime. C'est un style politique, fondé sur le recours systématique à l'appel au peuple. C'est parce qu'il est une forme vide, remplie à sa manière par chaque leader, que le populisme peut être mis au service d'objectifs antidémocratiques non moins que d'une volonté de démocratisation. Telle est son ambiguïté : il oscille entre une orientation autoritaire et antidémocratique, illustrée naguère par le fascisme italien ou les populismes nationalistes latino-américains, et une orientation hyperdémocratique. Le populisme se reconnaît en outre à l'indétermination et au syncrétisme de ses orientations. Au rejet de la classe politique nationale il ajoute des ingrédients idéologiquement variables, à base de libéralisme économique et de nationalisme ethnique, de libre-échangisme et de protectionnisme, de xénophobie anti-immigrés et de défense " chauvine " de l'Etat-providence, de rejet des élites et de peurs identitaires. Le leader populiste fait un usage particulier, exclusif et systématique du principe de la souveraineté du peuple, à l'exercice duquel il réduit la vie démocratique ; pour défendre sa propre cause, il fait ostensiblement sienne la cause du peuple ; il est aussi ce tribun, guide et sauveur du peuple, qui se présente comme un homme providentiel et faiseur de miracles - ou d'avenirs radieux. L'extension planétaire des mobilisations populistes, à dominante protestataire ou identitaire, est un signe à déchiffrer et invite à un effort de définition auquel se livre Pierre-André Taguieff, à l'issue d'une enquête approfondie.

03/2007