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Séverine Lepape, Damien Berné

Extraits

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Musique, danse

Julien

Personnage discret et jaloux de sa vie privée, Julien Clerc accepte pour la première fois de se confier dans ce livre autobiographique. Je veux être utile retrace la carrière d'un mélodiste surdoué dont la carrière est jalonnée de tubes : de "La Cavalerie" à "La Jupe en laine", en passant par "Ce n'est rien", "Niagara", "Ma préférence", "Jaloux de tout", "Femmes, je vous aime", "La Fille aux bas nylon", "Mélissa". De nature réservée, il doit pourtant ses débuts à son audace : à 17 ans, sans aucune expérience dans la chanson, il se propose comme chanteur dans un groupe. Trois ans plus tard, attablé dans un café parisien, il se lève et déclare à voix haute qu'il recherche un auteur. Un homme répond, c'est Étienne Roda-Gil. Dans ces conversations menées par Sophie Delassein, Julien Clerc revient sur les temps forts de sa carrière, à commencer par la sortie de son premier 45-tours durant les chaudes journées de Mai 68, son rôle primordial dans Hair et l'écriture de ses premiers tubes avec le charismatique Étienne Roda-Gil. En marge de cette carrière éblouissante, Julien Clerc partage des souvenirs de sa "double enfance", liée au divorce de ses parents. Bercé par la musique classique chez son père, sa mère l'initie au jazz et à la chanson française. Cet éclectisme musical est l'un des multiples enrichissements personnels qu'il tire de cette séparation. Il évoque aussi avec beaucoup de pudeur ses idylles avec France Gall et Miou-Miou, son amour pour ses cinq enfants, ses passions irraisonnées pour l'équitation et la navigation. Au fil des ans, Julien Clerc a su rester un artiste de son temps, exigeant, curieux et généreux. Ce qui explique aussi la longévité de sa carrière. Il nous raconte ici les coulisses de son métier et la difficulté de demeurer au sommet de son art.

10/2013

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BD tout public

Agora

Agora, recueil de dessins contemporains, dresse un portrait, entre réalité, symbolisme et imaginaire, de la rue, de la vie qui s'y déroule et des personnes qui la peuple. Matthias Lehmann cartographie ainsi la faune et la flore de villes à travers des séries d'images composites, sortes de fausses photographies reconstituées à partir de croquis pris sur le vif et de souvenirs. Entre Europe, Amérique de sud et Afrique, Agora , recueil de dessins contemporains, dresse un portrait, entre réalité, symbolisme et imaginaire, de la rue, de la vie qui s'y déroule et des personnes qui la peuplent. Matthias Lehmann cartographie ainsi la faune et la flore de l'urbanité à travers des séries d'images composites, sortes de fausses photographies reconstituées à partir de croquis pris sur le vif, souvenirs, photos ratées (à moitié floues ou sous-exposées) et de bien d'autres sources. Il tente par le dessin, s'estimant piètre photographe, de raconter - ou d'évoquer - ce qu'est aujourd'hui le monde, du brésil à la Guinée, de Saint-Denis (en bas de chez lui) aux monts Appalaches. Matthias Lehmann s'est balladé sous diverses latitudes tout autant qu'en bas de chez lui, aux coins des rues, avec l'envie de recenser tout ce qu'il y voyait : les gens, leurs habits, leurs gadgets, le mobilier urbain, l'architecture, ainsi que le "costume universel" des rues comme les logos, les tags, les ordures, etc... tout ce qui constitue l'espace public et ce qu'il raconte. Bercé par les dessins de rues de New-York de Reginald Marsh, Matthias Lhemann témoigne : "Rejeton du multiculturalisme, je ne me sens pas forcément de quelque part, même si dans ce livre, les scènes sont principalement situées en France et au Brésil, ses deux pays de culture". Avec son dessin précis et élégant, l'auteur fait circuler le lecteur dans l'humanité d'aujourd'hui, celle de la vie vraie, loin de l'imaginaire publicitaire mondial qui se substitue de plus en plus à elle, en tant que représentation du monde

04/2019

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Littérature érotique et sentim

Double reflet

À la veille de la Première Guerre mondiale, Edward Henderson vit retiré à la campagne, à trois heures de route de New York, avec ses deux filles. Olivia, douce et réservée, s'occupe à merveille de l'intendance et de la bonne marche de la maison, tandis que sa soeur jumelle, Victoria, n'en fait qu'à sa tête, soutenant la lutte pour l'émancipation des femmes et assistant à des réunions de suffragettes. Semblables au point que même leur père ne parvient pas à les différencier, elles en ont profité pour jouer de nombreux tours à leur famille en échangeant leur identité. Lors d'un séjour à New York, Victoria se laisse séduire par Tobias Whitticomb, un coureur de jupons impénitent, marié et père de trois enfants. Lorsque cette liaison éclate au grand jour, Edward réagit vigoureusement en mariant Victoria à Charles Dawson, un jeune veuf qui élève seul son petit garçon de neuf ans. Alors qu'ils se trouvent en Europe pour leur lune de miel, la guerre est déclarée. Pensant à la sécurité de sa famille, Charles décide aussitôt d'écourter leur voyage, ce qui déplaît fortement à Victoria. De retour à New York, la jeune femme s'ennuie ; elle néglige ses devoirs de maîtresse de maison, se refuse à Charles, et ne s'intéresse qu'à la politique, au grand désespoir d'Olivia qui, elle, aime Charles depuis toujours. Ne supportant plus sa vie monotone et terne, prenant petit à petit Charles en horreur, Victoria pense que son salut viendra de l'éloignement. La guerre faisant rage en Europe, elle décide d'y partir et de se rendre utile sur les champs de bataille français. Agissant à l'insu de Charles et de son père, elle met Olivia dans la confidence et lui propose de prendre sa place auprès de Charles le temps de son absence. Toute à son bonheur Olivia accepte et, bien malgré elle, met en route la machine infernale.

04/2012

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Littérature française

Les sandales blanches

Paire une carrière de mezzo-soprano qui vous porte à la présidence Du jury de présélection de l'Eurovision, voilà qui n'est déjà pas à la portée De tout le monde. Mais connaître un tel succès quand on est né dans un bidonville à Nanterre, voilà qui est proprement stupéfiant, tant on imagine nombreux et dissuasifs les obstacles à surmonter. C'est peu dire, en effet, que rien ne prédestinait Malika Bellaribi à suivre ce parcours exceptionnel. Née dans ce "quart-monde" à la périphérie de Paris dénoncé par l'abbé Pierre, grandie tant bien que mal dans une famille nombreuse aux parents indifférents, Malika est victime d'un très grave accident qui la force à passer des années à l'hôpital et en rééducation dès sa plus tendre enfance. Mais à quelque chose ce malheur est bon. Loin de son univers familial, soignée par des religieuses bienveillantes, Malika se trouve, et découvre la musique: celle des chants religieux qui emplissent, chaque dimanche, la chapelle de l'hôpital. La musique: c'est, la petite fille le sent, la voie du salut et du bonheur. Il lui faudra endurer encore bien des humiliations et des vicissitudes, y compris une tentative de mariage forcé en Algérie, avant d'oser défier les règles de sa communauté. Elle décidera de choisir librement sa vie, son amour, et sa religion. Mais la réussite de Malika ne se borne pas à cette prouesse déjà exemplaire. A peine son nom commence-t-il à être connu qu'elle songe à faire profiter les autres de ce qu'elle a appris et à partager la joie que lui procure le chant lyrique. Elle crée en banlieue des ateliers de chant qui s'appuient sur une pédagogie utilisant la mémoire corporelle, les cinq sens, la créativité des jeunes, les relations affectives, les règles de groupe, les tabous... Malika n'a pas oublié d'où elle venait

10/2008

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Littérature étrangère

Au pays des oiseaux sans peur. Essais sur le pays du Vyg

Ecrivain et chercheur adulé en Russie, M. M. Prichvine (1873-1954) incarne, à l'époque soviétique, la continuité souterraine de la grande littérature et de la profonde spiritualité de son peuple. Au fil d'une existence discrète, sans confrontations avec le régime, il a légué une œuvre éclairante fidèle à la grande tradition russe. Alliant la science et la curiosité universelle à la poésie et à la passion de l'humanité, Prichvine transcende toutes les disciplines pour se situer, selon Maxime Gorki, à " un échelon supérieur à celui de l'être humain, sans pour autant le rabaisser ". Son legs d'écrivain explorateur est aujourd'hui un témoignage précieux sur des univers disparus que recelait la vaste terre russe. Qu'est-ce donc que ce " pays des oiseaux sans peur " ? Prichvine l'évoquera, bien plus tard, en ces termes: " A trente ans, je suis parti pour ce pays où mes ancêtres vieux-croyants avaient lutté contre le tsar Pierre, créant dans son immense Etat leur propre " Etat " : leur célèbre Vygoretsia (une île du lac du Vyg). La vue de l'île m'enthousiasma : chaque maison possédait son sauna et chaque petit sauna était cerné d'une nuée grise et dense d'oiseaux de toutes sortes. C'est leur profusion qui m'a poussé à appeler cette terre le pays des oiseaux sans peur. Personne n'avait touché à eux parce que, selon les antiques lois des vieux-croyants; seuls les oiseaux des montagnes et non ceux des eaux devaient assurer la subsistance de l'homme... " L'écrivain devait trouver dans cette expérience unique au pays du Nord, en 1906, matière à se ressourcer, à satisfaire ce " besoin d'âme " que ressentaient à cette époque les intellectuels russes soumis à l'occidentalisation. " J'ai appelé et décrit le lieu des émotions de ma seconde enfance comme le pays des oiseaux sans peur retrouvé. " Ce voyage au pays du Vyg constitue une page émouvante et inoubliable de l'aventure humaine.

09/2003

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Sciences historiques

Montauban. Histoire d'une ville protestante

L'histoire de nos guerres religieuses n'a jamais été faite. Le jour où il se trouvera un homme assez vigoureux de génie pour l'écrire, cette histoire se dégagera du chaos actuel, comme une gerbe lumineuse ; tout y paraîtra nouveau, car les contemporains effleurent le sujet à peine, faute d'avoir puisé aux véritables sources. L'oeuvre reste donc à faire, et, bien souvent, depuis trente ans que nous fouillons, rude et silencieux travailleur, dans le champ du passé, elle a tenté notre ambition. Pour peindre avec l'énergie et la chaude couleur qu'elles exigent ces longues et diverses séries de scènes pleines d'action, de mouvement, d'intérêt puissant et de drame, nous nous étions pénétré fortement de l'esprit des temps où elles se jouèrent. Durant plusieurs années, nous avons ainsi recueilli et classé avec patience les éléments de notre travail, attendant un moment favorable pour le mettre au jour. Ce moment n'est pas venu. Nous avons remis nos projets à des temps plus heureux, et nous nous sommes borné à faire une page du livre préparé avec tant de soins et si longtemps étudié. Grâce au fond même du sujet, ce livre immense se résume, avec ses parties principales et ses points les plus lumineux, dans Montauban, l'histoire d'une ville protestante. Il n'est pas inutile, en effet, de remettre sous les yeux de cette génération flasque, énervée, rongée jusqu'à la moëlle par l'égoïsme et le mal de l'or, les prodiges de vigueur, de constance et de dévouement accomplis par nos pères, pour achever l'émancipation de l'esprit humain et la conquête de la liberté religieuse (Extrait de l'Avant-propos, édition originale de 1862). Cette monographie historique sur la ville de Montauban court des origines à la Révolution. Cette nouvelle édition, entièrement recomposée, permettra aussi de redécouvrir un historien "occitan" un peu trop oublié jusqu'à présent et l'histoire ancienne d'une ville passionnante.

03/2019

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Critique littéraire

Ecofictions & Cli-Fi. L'environnement dans les fictions de l'imaginaire

L'écocritique s'est installée dans le paysage universitaire international comme une des tendances marquantes de la dernière décennie. Elle est ici envisagée par les chercheurs du CERLI (Centre d'Etudes et de Recherches sur les Littératures de l'Imaginaire) sous l'angle des fictions catastrophistes aussi bien qu'à travers la sensibilisation du public à la cause écologique. Si les Ecofictions proprement dites, en phase avec la création du GIEC en 1988 et le lancement des Conférences pour le climat (COP) à Kyoto en 1997, ont marqué un tournant dramatique dans le traitement de la question environnementale, recouvrant toutes les formes de cataclysmes naturels, la thématique est ancienne. En 1910, la publication coup sur coup de L'Eternel Adam par Michel Verne - le fils de Jules - et de La Mort de la terre par J. -H. Rosny Aîné, atteste les inquiétudes apocalyptiques qui travaillent le tournant du XXe siècle. Les peintres ruinistes avaient senti, bien avant, la poésie des constructions humaines abandonnées à la végétation. Tout au long de l'ère industrielle, le saccage des paysages, la pollution des villes, l'épuisement programmé des ressources ont eu leurs prophètes de malheur ou plutôt leurs visionnaires inquiets. Cette généalogie continue de résonner dans les oeuvres contemporaines. Elle interroge sur la permanence d'une fascination pour la fin du monde, qui a pris les dehors d'une menace scientifiquement établie. Les Climate-Fictions qui prolifèrent depuis quelques années sur les rayons des librairies se posent, de plus en plus, en nouvelle littérature engagée. En relayant le cauchemar annoncé, elles militent contre le réchauffement planétaire, pour la préservation de la biodiversité, contre l'empoisonnement des milieux naturels, etc. Les rêveries mélancoliques d'antan nourrissent désormais jusqu'aux romans édifiants destinés au jeune public. Explorer l'imaginaire qui les dynamise, c'est s'autoriser à discerner la part anthropologique de notre actualité : c'est soumettre le présent à l'épreuve de l'intemporel.

08/2019

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Critique littéraire

Ma vie

A l'aube au XXe siècle, Sofia Andreïevna Tolstoï vient de passer ta majeure partie de sa vie au côté de l'auteur de Guerre et Paix, l'illustre romancier et maître à penser russe. Elle décide alors d'entreprendre le récit de sa vie, en cherchant à se réapproprier cette part d'elle-même qui s'est consumée au contact du grand homme. Le besoin de Sofia Tolstoï de se confier à elle-même était fondamental mais, loin de suivre un récit linéaire, le lecteur est plongé dans les contradictions de cette femme de talent, rongée parfois par l'orgueil et la jalousie. Elle ne se borne pas à une simple description : à travers une sorte d'auto-analyse et dans un irrépressible besoin de comprendre, elle devient interprète de sa vie. On découvre une femme écrasée parfois par le génie de son mari, en proie à une sourde frustration, éternellement occupée par les soucis quotidiens. Matière première irremplaçable pour la connaissance intime de Tolstoï, l'oeuvre de Sofia Andreïevna restitue, par le menu détail, son existence d'épouse de l'écrivain. On suit, pas à pas, sa propre vie, celle de ses enfants, et le cheminement intellectuel de Tolstoï. Il en ressort un portrait de l'écrivain dans toute sa complexité, déchiré par ses contradictions et un perpétuel conflit intérieur. Document humain, touchant de sincérité, d'une franchise allant parfois jusqu'à la cruauté, Ma vie représente également une histoire au féminin de la culture et de la vie quotidienne de son temps : la maternité, l'éducation des enfants, la poésie de la nature, avec, en toile de fond, l'omniprésence de la mort et des grands bouleversements historiques. Ma vie restitue la parole à cette belle figure féminine dévouée à Tolstoï, faisant revivre les instants fugitifs de grâce, de bonheur ou de peine qui ont accompagné toute son existence. Le manuscrit de Sofia Tolstoï n'a jamais été publié en Union soviétique ou en Russie et sa parution simultanée à Moscou et à Paris constitue un véritable événement littéraire.

10/2010

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Critique Poésie

Baudelaire et le nuage

Erratique et capricieux, le motif du nuage n'apparaît que de façon épisodique à l'horizon du poème baudelairien. Lorsqu'il s'offre au regard, il préfigure moins les "orages désirés" , chers à la sensibilité romantique, qu'il ne suggère une relation inédite du poète au monde extérieur, et en particulier aux phénomènes météorologiques, par essence changeants et imprévisibles. Il souligne par là le double état du ciel et de la conscience individuelle, variable, indécis, flottant : une espèce d'effet-miroir, mais toujours redéfini, selon les circonstances - l'heure, le lieu et l'humeur. Ce qui fait du nuage une forme en pur devenir, rebelle à toute signification préfixée comme à toute réduction symbolique univoque. De 1838 à 1862, Baudelaire a cherché à cerner, à partir de certains accidents atmosphériques, un faisceau de valeurs qui se déclinent selon trois plans : esthétique, éthique et psychologique. Des ombres silencieuses glissant à la surface des eaux aux "merveilleux nuages qui passent là-bas" du poème en prose L'Etranger, sans omettre les pages essentielles sur Eugène Boudin dans le Salon de 1859, c'est toute une palette de situations ou d'expériences qui se déploient, invitant le lecteur à discerner, derrière les volutes de vapeur lumineuse, comme une poétique de l'imagination en actes, saisie entre chimère et vérité, fantaisie et réalité, "concentration" et "vaporisation" . Henri Scepi est professeur de littérature française à la Sorbonne nouvelle. Spécialiste de la poésie du 19e siècle, il a publié plusieurs essais sur Laforgue, Mallarmé, Nerval, Lautréamont, Rimbaud, Verlaine... Il s'intéresse aussi au roman du 19e siècle, auquel il a consacré de nombreuses études et éditions critiques (Flaubert, Zola, Verne...) En 2017, il a coédité les oeuvres croisées de Rimbaud et Verlaine sous le titre Un concert d'enfers. Vie et poésie (Gallimard, coll. Quarto). En 2018, il a publié Les Misérables dans la Bibliothèque de la Pléiade. Récemment, il a fait paraître Charles Baudelaire. La Passion des images (Gallimard, Quarto, 2021) et une édition préfacée et annotée de De l'essence du rire (Folio, 2021).

02/2022

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Littérature étrangère

Kilomètre zéro

Kllomètre zéro, Key West est une île au sud de la Floride, un paradis tropical, mais au coeur de la région des ouragans, plus proche de Cuba que de Miami, et au carrefour des influences cubaines, espagnoles, africaines et américaines. Une borne indique le fameux "kilomètre zéro", point de départ du territoire américain, début de la route qui remonte les Keys d'île en île et de pont en pont jusqu'à la côte de Floride. Un bateau de réfugiés haïtiens vient d'arriver. Un mystérieux personnage qui signe "Zobop" laisse des messages menaçants auprès d'animaux égorgés. St. Cloud, qui sert d'interprète aux réfugiés, aide son ami Justo, le policier afro-cubain, à enquêter. Mais qui est Zobop ? Entité vaudou, caïd colombien, psychopathe mystique ? Ou "conscience" du passé menacé de l'île ? Beaucoup de personnages dérivent, soumis aux fantômes et aux obsessions : Evelyn, la femme de St. Cloud, une rose tatouée sur le sein, qui est devenue lesbienne ; Lila, le nouvel amour de St. Cloud ; Bubba-Bob, le pêcheur de requins ; Renoir, l'homosexuel, fils du peintre lsaac ; d'anciens hippies et vétérans du Vietnam... Une maladie transmise par les rapports sexuels ravage le camp des réfugiés, et la menace devient multiple : Zobop va devenir un assassin et le danger va guetter les habitués du Wreck Room, le bar où l'on évoque le passé et les amours des uns et des autres, et l'ouragan qui avait dévasté l'île dans les années trente semble redevenir d'actualité. Beaucoup vont mourir, le drame culminera au cours de la Fantasy Fest, la fête des morts annuelle, le livre se développant comme une vaste épopée scandée de la nouvelle Amérique, un peu avant qu'on annonce l'arrivée d'un nouveau bateau de réfugiés. Avec Kilomètre zéro, Thomas Sanchez renoue avec la grande fresque lyrique de Rabbit Boss, son premier livre, publié en 1978 dans la même collection.

02/1990

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Poésie

Les Orientales. Les Feuilles d'automne

"Fêtes de la lumière - de la lune, à dire le vrai, plus que du soleil - et fêtes des mots sonores, des rythmes dansants, Les Orientales sont, assurément, l'oeuvre d'un "homme de fantaisie et de caprice" : c'est ainsi que la préface définit le poète. Cette préface, où, à un an de distance, on retrouve, avec plaisir, le ton fier et allègre de la Préface de Cromwell, revendique, elle aussi, la liberté dans l'art, et donc le droit à la fantaisie, au caprice et à la poésie inutile. Mais il n'est de liberté que totale et, plus profondément, c'est le droit de tout dire que Hugo réclame, ici, pour la poésie. Aucune limitation : tout relève de la poésie, nul domaine ne lui reste interdit et Hugo proclame magnifiquement : "L'espace et le temps sont au poète". Aussi bien le génie est-il un coursier qui traverse "tous les champs du possible", et le poème de Mazeppa, qui décrit sa course à travers les déserts, les monts, les mers, les comètes et les planètes, signifie, dirait-on, que la poésie du monde extérieur est destinée à s'épanouir en poésie cosmique. Hugo a voulu que cette immense ouverture ne manquât pas aux Orientales. On prendra plaisir et amusement à faire retentir les rimes et les rythmes des Orientales ; Hugo n'est-il pas, comme le disait Barrès, "le maître des mots" ? On le sait et, assurément, on s'est trop borné à ne savoir que cela. Que donc, après les éblouissements et les fanfares des Orientales, on prête l'oreille aux Feuilles d'automne, sans se laisser arrêter par leur aspect vieilli. On y percevra les "mille voix" de la poésie et la plus rare, peut-être, la musique de la vie quotidienne qui sourd de vers proches de la prose. En vérité, un regard attentif, ici, dans Les Orientales et Les Feuilles d'automne, découvrira tous les aspects et tous les pouvoirs de la poésie". Pierre Albouy

02/2016

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Littérature française

Le temps long

Quand je ferme les yeux, je vois Maman. Toujours elle. Personne d'autre qu'elle. Tata dit qu'elle est maigre et moche. Moi je trouve pas. Elle a les cheveux courts, un peu bouclés. Et sa bouche est si jolie quand elle sourit ! Elle a les yeux rieurs. Etincelants, bleu ciel. C'est ce que j'aime le plus. Ils me plaisent encore plus que les rayons du soleil. (...) Moi, j'ai pas besoin d'argent. Pas besoin d'en gagner. C'est d'elle que j'ai besoin. De personne d'autre, seulement d'elle. J'ai demandé à Mamie pourquoi c'est si difficile de comprendre ça. A chaque fois que je vais chez Irina, sa maman est à la maison ; elle me prend dans ses bras, me caresse, me berce. Mais pas comme Maman, parce que personne sait me prendre dans ses bras comme elle, si doucement, que je remarque à peine qu'elle me serre contre elle, me caresse la tête et me console en me chuchotant à l'oreille que je suis son petit ange. (...) A la station d'autobus, je tiens la main à Maman, je regarde les arbres du parc, et je me dis : comme ils sont bien, comme ça, parce que eux, ils doivent aller nulle part. Alors que moi, je dois de nouveau quitter Maman, être loin de celle que j'aime tellement, et je peux même pas lui dire comme ça me fait mal de la quitter, même si elle part que pour quelques mois. Si je pleure, elle me répète toujours que c'est pour moi qu'elle part, que c'est pour moi qu'elle travaille, pour me rendre la vie meilleure, c'est ce qu'elle dit, mais moi de toute façon j'arrive pas à comprendre tout ça, ça sert à rien qu'elle essaye de me persuader que c'est pour moi qu'elle part, pour moi, que c'est rien que pour moi qu'elle fait tout ça.

05/2023

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Critique littéraire

Le cas Céline. Coupable, mais de quoi ?

Louis-Ferdinand Céline (1894-1961) est celui qui a imposé le pamphlet comme médium de masse privilégié de la fiction. Faut-il absolument s'en désoler ? Il a bousculé la syntaxe et la grammaire. Il a dynamité bien d'autres règles encore et voué aux gémonies à peu près tout le monde, renvoyant dos à dos le Dieu et le Bon Dieu. Il a transformé les biens-pensants en bien-suivants et la troupe des beaux-parlants en une cohorte de beaux-parleurs, interdisant toute descendance littéraire. Il a ajouté à la littérature quelque chose que le peuple a dans les tripes, le ton, et, dans le changement de ton, le changement de musique. En un mot, veillant à la santé de la langue française, lui inoculant la banalité de la vie ordinaire d'un guérisseur des faibles, il a ouvert une plaie sans immédiatement la cautériser. Voyeur, spectateur nocturne des temps sombres, menteur en scène anobli par la croyance dans sa spontanéité révolutionnaire, Céline a constamment invoqué et brandi sa pyrotechnie du Verbe contre la république des Lettres et les limitations de la démocratie formelle. Jamais vraiment libéré de l'obsession décadentiste, humaniste déguenillé, échotier des miséreux, entre argot et blasphème, il incarne la figure de l'hygiéniste littéraire des années 30-40 du XXe siècle. Insurpassable dans l'éloge-détestation de la vie humaine, le Maudit de Meudon offre, du fait de son statut exorbitant d'écrivain inclassable, un pa­rapet d'où embrasser le paysage littéraire con­tem­porain. Romancier autoproclamé de la misère et de la banlieue, dénonciateur de la bêtise universelle et de la violence faite aux êtres et aux choses, l'Er­mite se veut manifestes, ou presque. Malgré ses trois pamphlets antisémites, l'étoile de Céline, figure inversée et crue du Juif errant, est progressivement remontée au firmament des lettres. Le livre de Philippe Pichon propose une lecture mo­derne et audacieuse : une revi­si­tation partiale, mais une connaissance intime et personnelle de l'oeuvre du maudit de Meudon.

12/2019

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Archéologie

Pont-de-l'Arche et le fort d'Alizay-Igoville (Eure). Les fortifications de la Seine normande de l'âge viking à la guerre de Cent Ans

En 2010-2011, l'Inrap a mené des fouilles préventives sur une trentaine d'hectares en berge de Seine, à Alizay et Igoville, face à Pont-de-l'Arche (Eure). La longue séquence d'occupation inaugurée à la ­Préhistoire se conclut à l'époque carolingienne (862) par la construction d'un pont fortifié interdisant aux Vikings la remontée vers Paris. En 2010, la fouille de l'une des fortifications gardant les têtes de ce pont, sur un peu plus de 4 hectares, a permis de prolonger les recherches antérieures de l'archéologue britannique Brian Dearden. Le rempart formant l'angle nord-est de ce "castrum" quadrangulaire comprend, dans son dernier état, trois fossés talutés, larges de 15 à 20 mètres pour 4 à 5 mètres de profondeur. Le plus ancien talus, daté du IXe siècle, intègre un poutrage de chêne qui l'apparente au "murus gallicus" et trouve divers parallèles dans la poliorcétique du haut Moyen Age. Le comblement des fossés a livré un abondant mobilier, essentiellement métallique, dont la chronologie renvoie aux occupations successives de la forteresse dans la seconde moitié du IXe siècle, aux XIIe-XIIIe puis aux XIVe-XVe siècles. Au second Moyen Age se rapporte notamment une exceptionnelle série de méreaux, en lien avec le chantier du pont fortifié. A l'intérieur de l'enceinte ont été mis au jour de grands fours culinaires, des fosses et quelques bâtiments sur poteaux du IXe siècle. S'y ajoutent deux petits groupes funéraires formés d'une majorité de locaux, femmes et enfants, avec quelques jeunes hommes d'origine extérieure, vraisemblablement des colons militaires (""haistaldi") évoqués par les textes. Tous présentent une usure squelettique compatible avec l'hypothèse d'une population modeste affectée au chantier. Ces données de fouille se prolongent par l'étude des fortifications médiévales et modernes de Pont-de-l'Arche, et notamment celles du temps de Philippe Auguste. L'ensemble restitue ainsi l'histoire de la mise en défense de la Seine depuis les grands raids vikings jusqu'aux Temps modernes.

01/2023

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Histoire de France

La longue traque

Le 23 juillet 1945, deux mois après la capitulation de l'Allemagne hitlérienne, on repêche dans la Seine le cadavre d'un noyé. Il s'agit de Roland Farjon, trente-cinq ans, rejeton d'une puissante famille de Boulogne-sur-Mer (la firme Bagnol et Farjon), apparenté par sa femme au général de Gaulle. Les lettres trouvées sur la berge ne semblent laisser aucun doute : c'est un suicide. Pourquoi Farjon, doué pour le bonheur et promis à un avenir doré, se serait-il suicidé ? Pour échapper à un procès déshonorant. Entré tôt dans la Résistance au sein de l'Organisation civile et militaire (OCM), responsable de l'essentielle région-A qui regroupe plusieurs départements du Nord de la France il est arrêté le 23 octobre 1943, puis s'évade le 10 juin 1944. On lui reproche de s'être mis entre-temps au service de l'ennemi et d'avoir livré des centaines de ses camarades, dont beaucoup ont été fusillés. Mais est-ce bien le corps de Roland Farjon qu'on a repêché dans la Seine ? Des personnalités dignes de foi affirment l'avoir croisé des années après sa mort prétendue. En région A, l'incrédulité est générale. On aurait escamoté le traître, puissamment protégé par ses alliances familiales... Farjon avait-il réellement trahi ? La vague d'arrestations qui décapita l'OCM dans les premiers mois de 1944 n'aurait-elle pas plutôt son origine en région B, autour de Bordeaux où le policier SS Friedrich Dohse, jouant avec une habileté supérieure de l'anticommunisme de certains, réussit à diviser la Résistance, et même à faire recevoir par le général de Gaulle, alors à Alger, deux émissaires porteurs de propositions approuvées par sa hiérarchie ? Si le sujet n'en était grave et douloureux, on pourrait qualifier cette enquête de parfaitement rocambolesque. C'est le cas de dire que la réalité dépasse la fiction. Mais, au-delà du destin personnel de Roland Farjon, ce livre révèle un épisode dramatique, bien éloigné des images pieuses, de l'histoire de la Résistance.

05/1998

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Ouvrages généraux

Décrire la Terre, écrire le Monde. Le livre du bicentenaire de la Société de Géographie 1821-2021

A quoi sert la Géographie ? Fondée le 15 décembre 1821 par 217 personnalités dont beaucoup ont participé à l'expédition d'Egypte de Bonaparte, la Société de Géographie souhaite " concourir aux progrès de la géographie " grâce à des membres très divers qui forment une assemblée de diplomates, marins, militaires, politiques et savants. Parmi eux Gay-Lussac, Cuvier, les frères Champollion, Chateaubriand, Dumont d'Urville, Freycinet, le prince héritier Christian Frédéric du Danemark, et Humboldt, considéré comme l'un des plus grands géographes de tous les temps. Tout au long du XIXe siècle la Société rayonne grâce aux explorations qu'elle organise et subventionne sur tous les continents et sur océans, aux expositions universelles organisées à Paris auxquelles elle contribue et à la réputation de ses présidents comme Ferdinand de Lesseps ou de ses membres tels Jules Verne, Alexandra David-Néel, le Prince Albert Ier de Monaco ou Charcot et André Gide au début du XXe siècle. Le bilan de la Société raconté dans ces pages par Jacques Gonzales, actuel secrétaire général de l'institution, est extrêmement riche. Elle a participé à la constitution d'une cartographie quasi complète des continents, des mondes sous-marins et souterrains et dispose de collections de documents iconographiques exceptionnels aujourd'hui conservés à la Bibliothèque nationale de France. Près de 300 documents sont ici présentés, témoignages de cette volonté de décrire la Terre et d'écrire le Monde. Grâce à son action de pédagogie et de diffusion de la connaissance, la Société de Géographie, qui fête son bicentenaire en 2021, reste un acteur majeur aujourd'hui encore. En effet, les géographes peuvent éclairer de leur savoir les débats sur l'évolution de l'environnement, sur le devenir des pôles, sur l'avenir démographique de la planète, sur les solutions à envisager en matière de ressources énergétiques. La pensée géographique n'est pas en voie d'extinction et elle doit faire encore rêver. C'est ce feu qui animera la Société de Géographie pour encore longtemps.

11/2021

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Correspondance

Le Mystère Paul Cuvelier - Un artiste sans concession révélé. Un artiste sans concession révélé par sa correspondance

"Il aurait voulu être Raphaël. Ah ? ! s'il avait simplement voulu être Paul Cuveler ! " Hergé Paul Cuvelier (1923-1978) est né dans une famille bourgeoise et cultivée de Lens, près de Mons, en Belgique. Quatrième fils d'une fratrie de sept enfants, il fit preuve d'un talent graphique aussi précoce qu'éblouissant. Ce qui lui valut d'être inclus en 1945 (il avait à peine vingt-deux ans) dans l'équipe qui, sous l'égide d'Hergé, allait créer le journal Tintin. Ses débuts d'illustrateur et d'auteur de bandes dessinées annonçaient un destin d'exception. Pourtant, en dépit de l'admiration sans borne de ses pairs et du succès immédiat des Aventures de Corentin, sa trajectoire d'homme autant que d'artiste fut marquée par le doute et l'errance. Loin de le conduire vers un art érotique qui aurait pu s'épanouir s'il y avait reconnu lui-même un pan légitime de son génie créateur, son "obsession du corps féminin" (selon ses propres termes) l'entraîna à multiplier des tentatives pour la plupart inabouties, tant en dessin qu'en peinture ou en sculpture. Sa correspondance apporte sur ce "mystère" un éclairage précieux et inédit. En lisant les lettres magnifiques qu'il adressa au grand amour de sa vie, Ta Huynh-Yen, femme brillante et audacieuse, on découvre un versant inconnu et fascinant de la personnalité de Paul Cuvelier, un homme éperdu d'amour, cherchant désespérément à rassembler les pièces d'un puzzle imaginaire. Grâce aux notes et commentaires de Philippe Goddin, et aux nombreuses illustrations inédites, ce livre propose un regard entièrement neuf sur l'auteur de Corentin. Lié d'amitié avec Paul Cuvelier durant les dernières années de sa vie, Philippe Goddin lui a consacré deux ouvrages, avant de se vouer à Hergé, que l'auteur de Corentin vénérait. Dépositaire des lettres que Paul Cuvelier adressa à Ta Huynh-Yen, il partage ici l'éclairage que cette correspondance lui a apporté.

08/2023

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Monographies

Gustave Moreau. The Fables

Gustave Moreau (1826-1898) is one of the most brilliant and enigmatic artists associated with the French Symbolist movement. This book accompanies an exhibition of some of the most extraordinary works he ever made, unseen in public for over a century. Moreau's watercolours of the Fables of Jean de La Fontaine (1621-1695) were created between 1879 and 1885 for the art collector Antony Roux and their stylistic range encompasses historicism and the picturesque, orientalist fantasies and near-abstract chromatic experiments. They were exhibited to great acclaim in Paris in the 1880s and in London in 1886, where critics compared the artist to Edward Burne-Jones. One critic commented on Moreau's ' keen apprehension of the weird. ' There were originally 64 works in the series, which was subsequently acquired by Miriam Alexandrine de Rothschild (1884-1965), but nearly half were lost during the Nazi era. The surviving works have not been exhibited since 1906 and they have only ever been published in black and white. This book is the first to reproduce them in colour - many shown actual size. Created at the height of the French 19th-century revival of watercolour, the variety of subject matter and technique, their colouristic effects and the sophistication of Moreau's storytelling, will be a revelation to readers. Preparatory drawings for the Fables, including animal studies made from life in the Jardin des Plantes demonstrate the wide-ranging research that informed Moreau's visions. Prints after Moreau's Fables by Félix Bracquemond (1833-1914) translate the jewel-like colours into monochrome in some of the most innovative etchings of the age, while the most delicate effects of the watercolours were also transformed into vitreous enamels. In-depth accounts of each watercolour, explaining the story and exploring Moreau's response to it. The introduction will place the series in the long history of illustrations of La Fontaine's canonical work, whose sources include Aesop's fables and traditional European and Asian tales, as well as considering Moreau in the context of his own, turbulent, times.

08/2021

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Littérature étrangère

Comment devenir propriétaire d'un supermarché sur une île déserte

Un journaliste d'une petite ville de Nouvelle-Zélande fait naufrage et échoue sur une île déserte au milieu du Pacifique. Très vite, ce Robinson du xxie siècle voit dans cette péripétie l'occasion rêvée de donner libre cours à ses aspirations profondes. Mû autant par l'obsession de la réussite que par une naïveté à toute épreuve, déterminé à atteindre à tout prix le bonheur et la reconnaissance, il décide d'édifier… un supermarché. Une comédie désopilante sur les ambitions et les désirs au xxie siècle. Un roman sur la solitude, la vanité, et surtout sur les illusions après lesquelles nous courons tous. Pour aller plus loin En transposant dans le temps et dans l'espace le Robinson de Daniel Defoe, Dimitris Sotakis revisite les valeurs idéologiques, sociales et esthétiques de Robinson Crusoé, proposant une version particulièrement subversive de ce mythe littéraire. Actant en quelque sorte le passage de l'homo economicus à l'homo consumptor, s'appuyant aussi sur une lecture originale de Vendredi ou les limbes du Pacifique de Michel Tournier ou encore de Robur le Conquérant de Jules Verne, Sotakis compose une fable hilarante et profonde à la fois où l'absurde le dispute au réalisme. Ce n'est plus la survie mais la créativité et le besoin de reconnaissance qui guident le personnage de Sotakis. Celui-ci n'arrive pas sur son île déserte avec les outils de sa civilisation comme chez Defoe mais avec une mentalité, des conceptions, et des modèles qui sont ceux de la société de consommation moderne. L'auteur s'amuse aussi à jouer avec bon nombre de topoï littéraires et de conventions narratives, au point qu'on peut aussi voir dans cette fable un questionnement drôle et subtil sur l'ambition de l'écrivain lui-même. Finalement, la recherche du bonheur ne nous fait-elle pas courir les plus grands dangers qui soient??

02/2017

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Musique, danse

LA SYMPHONIE A L'EPOQUE ROMANTIQUE. De Beethoven à Mahler

La symphonie à l'époque romantique évoque, pour le mélomane moderne, une pléiade de grands noms : Beethoven, Schuman, Brahms, Tchaïkovski, Dvorak, Bruckner, Malher, en même temps que le répertoire orchestral le plus enregistré et le plus joué. De sorte que " symphonie " et " romantique " semblent presque synonymes. Pourtant Beethoven en ouvrant magistralement la voie marque si fort le genre que ses successeurs directs, intimidés par sa réussite, ne s'y illustrent que modérément, bien que le plus souvent avec éclat, lui préférant le piano, la musique de chambre ou le lied. Stimulé par l'exemple écrasant de Wagner, le genre retrouve en Allemagne à la fin du siècle sa vigueur, particulièrement avec Brahms, Mahler et Bruckner, tandis que les jeunes écoles russes et tchèques le parent des thèmes nationaux et que les Français en font l'étendard de la musique pure. " Couloir " entre deux siècles prodigieusement féconds en symphonies que sont le XVIIIe siècle et le XXe siècle, la symphonie à l'époque romantique est donc le lieu géométrique d'une série de paradoxes, que ce livre met en lumière. Ainsi cet ouvrage ne se borne pas à dresser une liste d'œuvres et de noms, mais tente une histoire vivante et complexe du genre comme tel de l'intérieur en le situant dans le contexte général de l'histoire musicale, et en tentant une classification originale des œuvres (" symphonies-drames ", " symphonies-cadres). Chaque symphoniste (les plus connus mais aussi d'autres oubliés ou peu joués : Spohr, Raff, Bruch, Berwald) est étudié non seulement pour lui-même, mais aussi dans la façon dont il tente d'assumer le caractère unique et privilégié que cette forme revêt au sein de l'histoire musicale : comme expression d'un individu au nom de la collectivité, d'un " je " qui s'efforce de nous dire " nous " - cela dans le but sans cesse recherché et presque toujours inassouvi de recréer l'union parfaite, réalisée par Beethoven, entre la singularité et l'universalité.

09/1994

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Histoire des mentalités

Noël, une histoire de dingues

>> Par l'auteur d'Une brève histoire de l'ivresse (plus de 4 000 exemplaires vendus) et d'Incognita, incognita, ou le plaisir de trouver ce qu'on ne cherchait pas (plus de 6 000 exemplaires vendus) >> Un livre érudit et férocement drôle. " Instruire en divertissant, divertir en instruisant ", telle était la devise de la Maison Hetzel à la glorieuse époque de la collection des Voyages extraordinaires de Jules Verne, et telle pourrait être celle de Mark Forsyth, qui nous propose un périple érudit à travers les âges et les civilisations sous l'angle de Noël, cette fête aujourd'hui mondialisée. Car attention, tout ce que nous imaginions savoir sur Noël est sujet à caution. Ainsi, contrairement à une idée répandue, Noël n'est la version chrétienne ni des Saturnales, ni des célébrations romaines du Soleil invaincu, mais une fête... rivale. Et non, le sapin de Noël n'est pas directement lié au culte du chêne dans les sociétés païennes du nord de l'Europe mais à l'arbre de vie du jardin d'Eden. Par ailleurs, qui se douterait que ce bon père Noël est originaire de Turquie et non du pôle Nord ? Et qu'en est-il du fameux calendrier de l'Avent ? Eh bien, il fut inventé par une femme au foyer, à Munich, pour déjouer l'incessante question de son fils obsédé par Noël : " C'est aujourd'hui ? " Quant à Coca-Cola, son rôle dans la création du costume rouge et blanc du père Noël est un mythe absolu. Des interrogations en apparence frivoles mais qui soulèvent de nombreuses questions relevant des sciences de l'homme. Champion de la fausse digression, Mark Forsyth réussit le tour de force de préserver la magie de Noël sans rien céder à sa légende. Car il s'agit encore et toujours de stimuler la curiosité et l'esprit critique. Mark Forsyth n'est donc pas seulement un vulgarisateur de talent, c'est un pédagogue de génie, qui nous livre ici une histoire du monde sous un angle particulier.

10/2021

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Histoire ancienne

Les stations lacustres de Clendy à Yverdon-les-Bains (Vaud, Suisse) : contexte environnemental, datations, stratigraphie et structures architecturales

Cet ouvrage est une synthèse des résultats obtenus à partir de la documentation récoltée entre 1968 et 2018, durant les fouilles et les sondages successifs entrepris dans les stations lacustres de la zone de Clendy, à Yverdon-les-Bains (Vaud, Suisse). Cet ensemble de villages palafittiques, localisé à l'extrémité ouest du lac de Neuchâtel, correspond à la station d'Yverdon - Baie de Clendy (Avenue des Sports et Garage Martin), un des dix sites vaudois inscrits depuis 2011 sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO (CH-VD-15), mais stations de l'usine Arkina, du Transformateur et de Clendy VI. Ces établissements installés de part et d'autre de l'Avenue des Sports sont en relation avec on lieu de culte situé plus à l'est : les alignements de menhirs de la Promenade des Anglaises. Ces sites littoraux représentent un des complexes archéologiques majeurs du canton de Vaud avec plus d'une douzaine de villages palafittiques occupés entre le Néolithique moyen et l'âge du Bronze final, soit durant près de 3000 ans, entre 3880 et 898 av. J.C. La documentation est analysée du point de vue stratigraphique, afin de fixer le contexte sédimentaire et de délimiter l'extension des occupations repérées dans cette zone archéologique. Ceci pour définir l'implantation des villages par rapport à la berge du lac (milieu aquatique, inondé régulièrement, temporairement ou seulement périodiquement) et d'observer leurs déplacements dans la "baie", le long de cette extrémité du lac de Neuchâtel. Pour les périodes les mieux documentées, les plans des habitations et la structuration de l'espace villageois on étés restitués sur la base des répartitions des pilotis datés et des autres structures, (dépotoirs-tas de pierres et lentilles d'agile rubéfiées ou non). Malgré des disparités documentaires, nous arrivons à des résultats fondamentaux, importants et qui font progresser notre connaissance de ce type de villages dont les maisons à plancher surélevé sont construites en adéquation avec le milieu dans lequel elles prennent place.

01/2019

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Psychologie, psychanalyse

L'amour du père. Un modèle lacanien

Nous voici dans le troisième modèle de la période de l'amour symbolique élaboré par Lacan entre les années 1959 et 1962. C'est une nouvelle conjoncture relative à l'amour, celle de l'enfant et de ses parents, à la suite de la relation de l'homme à la femme. Lacan pousse à bout la logique phallique en l'appliquant au père. Il déploie la fonction paternelle avec les mêmes concepts que pour l'amour. La subsistance de l'enfant en l'adulte amène à reprendre le mécanisme de l'amour en revenant sur la logique temporelle. Ainsi, Lacan explore ce sur quoi le registre du père ouvre. Du point de vue signifiant, c'est le séminaire sur l'identification. Du point de vue de la jouissance, c'est le séminaire sur l'éthique. Du point de vue de leur articulation, c'est le séminaire sur le transfert. Ces trois séminaires vont de pair ! Ils sont centrés sur l'amour. Le père comme modèle d'amour renvoie la subjectivité de sa vérité au savoir objectal de la mère. Cet amour vital se fonde sur la mort, interdite et repoussante. C'est directement lié au principe essentiel du deuil. C'est même à se demander pourquoi Lacan n'a pas consacré un séminaire entier au mystère de l'arrêt de l'amour. L'enjeu devient celui de la paternité de l'amour, de sa création métaphorique. Le transport amoureux hors de la famille s'engage autour d'un mode d'échange où l'inconscient monte en puissance. Lacan se focalise sur la façon dont, au-delà de la demande, se met en place l'amour, sur ce que cela produit subjectivement. Enfin, Lacan cerne comment l'éthique marque l'implication du père dans la confrontation désirante aux modes de satisfactions. Cela organise le fonctionnement phallique à se concentrer sur la signification, non sans que la jouissance trouve sa place. Cela tend à rabattre l'amour sur la morale du maître dans le cadre fantasmatique auquel convie le père.

10/2013

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Photographie

Dans la vie noire et blanche de Robert Mapplethorpe

Du photographe, Robert Mapplethorpe, la légende a surtout retenu, outre le génie artistique, une réputation de pornographie et de soufre. Pourtant, avec son visage angélique et démoniaque, cet enfant terrible du trash sexuel des années 1970 fut l'inventeur d'une esthétique en noir et blanc qui, aujourd'hui comme hier, éblouit, fascine, effraie. On le rencontre, en majesté, dans le livre de sa complice et égérie, Patti Smith ("Just Kids") ; on le croise, via des témoignages plus ou moins fiables, dans les bas-fonds du New York de la Factory ou de quelques autres lieux de création et de damnation - mais l'homme, lui, garde son mystère. D'où le projet du récit biographique de Judith Benhamou-Huet : qui était vraiment cette brebis galeuse du Queens devenue l'un des photographes les plus côtés ? Pourquoi s'est-il jeté dans les flammes d'un brasier de vices et de sado-masochisme ? Qui étaient ses amants et ses ennemis ? Comment s'est-il transformé en machine de guerre de la réussite artistique ? A quelles douleurs originelles devait-il ses obsessions - dont on s'arrache les reflets dans les salles d'enchères de la planète ? Pour aller à la rencontre de ce nouveau "Querelle" (Mapplethorpe vénérait Jean Genet), Judith Benhamou-Huet a interviewé une quarantaine de personnes qui ont rencontré ou fréquenté l'artiste. De son premier boy-friend officiel à son dernier, qui l'a veillé sur son lit de mort, de son avocat à son frère cadet devenu son assistant, en passant par son modèle mythique Ken Moody, ils racontent tous le parcours déterminé de l'homme en noir et blanc - qui passa sa vie à chercher son chemin entre le Bien et le Mal. Au passage, on croise dans ce livre les silhouettes de Loulou de la Falaise, de Pierre Bergé, de Carolina Herrera, de la Princesse Margaret et de tout le Gotha new yorkais des seventies.

03/2014

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Littérature étrangère

Adieu, miss Julie Logan. Un conte d'hiver

Par un hiver rigoureux, en Ecosse, à la frontière des Highlands et des Lowlands, le pasteur Adam Yestreen, nouveau venu dans la congrégation presbytérienne, décide de tenir un journal intime pour rompre avec la monotonie de cette austère région du glen barré par la neige. Son prédécesseur l'avait pourtant mis en garde contre la présence de spectres, et dans la vallée circulent des légendes sur les "Etrangers", hommes et femmes venus d'ailleurs, présences fantomatiques que les habitants, bernés, prennent pour les leurs. Au moment où commence le journal, des événements étranges frappent la communauté : Joana accouche avec l'aide d'une mystérieuse inconnue ; Christily, la fière servante d'Adam, paraît folle ; quant au révérend, il tombe sous le charme d'une certaine Miss Julie Logan, qui n'est peut-être qu'un être chimérique, une créature des limbes issue de son imaginaire ou de l'inconscient de son pays natal... Vingt-cinq ans après cette période trouble, Adam Yestreen, marié et beaucoup plus expérimenté, feuillette son ancien journal intime, portant un regard empreint de regrets sur sa jeunesse enfuie et sur le jeune homme incrédule qu'il a été. Inédite en France, cette nouvelle de James Matthew Barrie est le dernier de ses textes romanesques publié. S'y égrènent les thèmes emblématiques de l'univers de l'auteur de Peter Pan : l'ambiguïté du rêve, le pouvoir de l'imaginaire, le monde secret et clos de la jeunesse. Un conte d'hiver fantastique, délicatement angoissant, qui a la couleur de la nostalgie chère à l'âme du poète. La seule prête à accueillir ces revenants et ces might have been, comme les échos du royaume perdu d'Ecosse, de ses ballades et autres légendes. Dans une traduction qui sait nous faire goûter au plus haut point l'art de Barrie et l'étoffe de sa langue, on avance en suivant "une ligne de sorcière" dans la blancheur silencieuse de ce Never Never Land, ultime trésor laissé à la postérité.

10/2012

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Littérature française

L'étoile du Hautacam

Où sont passés les rêves de Simon Meyer, ses rêves de cinéma, de grand spectacle ? Qu'est devenue sa passion pour les formes populaires ? Les emballements : reniés ; les collections : revendues ; l'appartement : vidé. La flamme est éteinte. Quand cette histoire commence, Simon quitte la ville pour s'établir dans son village d'enfance. Mais au moment de le rejoindre, un étrange événement le précipite dans un autre monde. Le rideau s'ouvre sur un monde imaginaire, un monde presque similaire au nôtre, à la seule différence que le village est désormais perché à quinze kilomètres d'altitude au sommet d'une gigantesque tour de béton armé. L'endroit est à l'image de la décrépitude de Simon, superficiel, sans âme, d'une propreté asphyxiante. Ses 365 jours d'ensoleillement annuel en font un site visité par les touristes du monde entier. Simon l'intègre tout à fait naturellement et reprend sa vie là où il l'avait laissée sur Terre, entre footings et missions d'intérim. Il apparaît peu à peu que notre héros n'est pas étranger à la situation insolite des lieux. Son retour, puis ses retrouvailles avec son premier amour, ne sont pas sans conséquences. Un danger plane sur le village, un danger auquel Simon pourrait bien être lié. Alors il n'a plus d'autre choix que d'assumer l'influence mystérieuse de ce galet de magma qualifié de Coeur-étoile, moteur du territoire céleste, symbole de force et de passion. Toutes les fictions qui l'ont bercé durant sa jeunesse, cette mémoire enfouie, remontent à la surface pour s'incarner dans sa vie et l'entraîner dans une suite d'aventures rocambolesques, avec son lot de rebondissements, de coups de théâtre et de personnages farfelus et attachants. L'Etoile du Hautacam fait le pari de l'action, du romanesque, jouant avec l'invraisemblable et les clichés, lorgnant sans détour du côté du cinéma d'animation, du blockbuster hollywoodien, du manga japonais. C'est une fable épique, un roman à grand spectacle.

01/2016

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Critique littéraire

Grammaire temporelle des récits

Si un ami vous disait : "Le jour où j'étais malade, tu feras venir le médecin", vous auriez sans aucun doute le sentiment qu'il use d'un bien étrange jargon. Pourtant, des énoncés de ce genre se rencontrent sous la plume d'écrivains bien connus, comme A. Dumas, P. Féval, J. Verne, etc., et il y a fort à parier que vous en avez lu de semblables sans y prendre garde, même si vous êtes puriste. Le présent ouvrage se propose de rendre compte de ces curieux exemples à partir d'une réflexion sur la nature des textes de fiction. Contrairement à ce qu'on est spontanément enclin à penser, il n'y a pas que l'histoire qui est fictive dans un roman, il y a aussi le processus narratif lui-même et ses protagonistes ; les auteurs du siècle dernier ont exploité cette donnée pour créer, en marge de l'histoire proprement dite, une fiction secondaire dans laquelle le narrateur et le lecteur sont décrits comme les contemporains et les témoins directs des événements narrés. Dans leurs romans, le site temporel du processus narratif n'est pas fixe : il est identifié tantôt à la date de publication du livre - et, dans ce cas, l'histoire est appréhendée rétrospectivement -, tantôt à l'époque où se déroulent les faits racontés, qui sont alors saisis au moment même où ils surviennent. Il en résulte de spectaculaires changements de perspective exprimés par des énoncés - comme par exemple celui-ci : "Le soir même du jour où Chicot partait pour la Navarre, nous retrouverons dans la grande chambre de l'hôtel de Guise [...] ce petit jeune homme que [...]" (A. Dumas) - qui semblent constituer un défi aux règles de la grammaire. Le présent ouvrage s'adresse évidemment à tous ceux qui s'intéressent à la fiction et aux techniques narratives, mais aussi aux linguistes, qui trouveront dans les exemples cités ample matière à réflexion.

02/1990

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Livres 0-3 ans

Art baroque, art d'enfance

L'art baroque appartient à l'enfance de Ma Mère l'Oye : il éclate et s'épanouit à Rome et en France avec la Contre-Réforme, puis se diffuse lentement en Europe et au-delà. Le croisement des contes de nourrices et des spectacles de cour qui ont enchanté Charles Perrault et Madame d'Aulnoy dans leur jeunesse préside à l'imaginaire des grands conteurs du XVIIe siècle. Mais l'esprit d'enfance, avec sa turbulence, n'est-il pas dominé en permanence par cette stravaganza mythique si bien orchestrée par Vivaldi ? Les " perles " du baroque, nous les découvrons dans les textes qui balisent l'histoire de l'enfance - Lewis Carroll, la comtesse de Ségur, Jules Verne, Collodi, André Maurois, Michel Tournier, Claude Roy -, dans les illustrations des artistes hantés par " l'ange du baroque " et par des " bons petits diables " emblématiques : Gustave Doré sans doute, mais aussi Nicole Claveloux, Jean Claverie, Frédéric Clément, Claude Lapointe, Georges Lemoine, etc. Cendrillon rejoint ici l'infante Marguerite de Velasquez, Alice, Peter Pan, Pinocchio et Babar dans une fantasia que la parade de Disneyland porte à son paroxysme. Les nouveaux héros de l'enfance, à la jonction de la culture savante et de la culture populaire, servent aussi de support aux dérisions du Postmoderne dans les romans. Enfin la volute baroque - incarnation parfaite d'une rhétorique du détail réunit dans l'édition internationale les pierres de Venise, le panache de la calligraphie arabe, l'or des Aztèques ou la vague d'Hokusai : ses arcs-en-ciel illuminent le firmament des récents Droits de l'Enfance. Un humanisme du sensible appelle ici les formes d'une nouvelle pédagogie : l'art d'enfance, culture et contre-culture, remet en cause les évidences et l'excès baroque est le gage le plus sûr des recherches d'écriture inédites. Ce livre doit beaucoup aux travaux de Philippe Ariès, Didier Anzieu, Hubert Damish, Georges Devereaux, Johannes Itten, Marc Soriano. Il lie l'étude d'un champ de la culture à l'histoire des mentalités. Il est préfacé par Marc Soriano.

12/1991

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Sociologie

Figures de l'Outsider en Amérique hispanique

Figures de l'outsider en Amérique hispanique s'intéresse à des individus qui, malgré leur diversité, partagent une situation commune : la discrimination. Comment les désigner autrement que par le tenue négatif de "marginaux" ? Le terne d'"outsider" est proposé, car il implique la déterritorialisation d'un objet - la marginalité initialement subie - qui se libère ainsi de ses usages négatifs liés à l'exclusion pour se doter d'une autre logique, davantage positive et offensive : la "lutte active". Il s'agit de l'attitude de celles et de ceux qui décident et se sentent la force, seuls ou collectivement. de inciter des actions pour résister à la relégation, remettre en question les nonnes qui en sont à l'origine et, in fine, essayer d'apporter des solutions. Les outsiders tenants de cette "lutte active" sont principalement les personnes perçues connue porteuses de l'un ou de plusieurs des stigmates signalés par le sociologue Erving Goffman. Il s'agit des outsiders étrangers et/ou ethniques, de même que les individus discriminés en raison de leur orientation sexuelle ou de leur genre, mais aussi les opposants à un régime politique autoritaire dom le "stigmate" est, par exemple, l'adhésion à une idéologie considérée par le pouvoir en place comme néfaste, perverse, dangereuse. L'objectif de cet essai, qui s'appuie sur des figures d'outsiders hispano-américains (Chili, Costa Rica et Mexique), est de comprendre, d'une part. les mécanismes sociétaux qui les produisent et. d'autre part, d'analyser les différentes actions mises en place par ces outsiders afin de s'y opposer ainsi que leurs résultats. Il s'agit donc d'une étude s'inscrivant pleinement dans l'entreprise déconstructiviste opérée par le post-modenrisme et le post-colonialisme qui interrogent respectivement les grandes idéologies totalisantes comme la religion, la nature, la science, la famille, le patriarcat, etc., ainsi que le sujet et l'histoire coloniale.

04/2019

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Poésie

Patrice Cauda, Je suis un cri

De tant de douleur comment faire une vie ? interroge, non seulement Patrice Cauda, mais son oeuvre entière. Le 9 juin 1944, à Tulle, quatre-vingt-dix-neuf hommes de dix-sept à quarante-deux ans sont pendus par les nazis aux balcons et aux réverbères de la ville sous les yeux de la population : Il ne reste qu'une pierre à leur bouche tordue, écrit Patrice Cauda, qui est un rescapé des massacres. Orphelin élevé dans la chaleur humaine, mais dans la pauvreté, la misère, prolétaire n'ayant quasiment pas été scolarisé, misérable, dénué de formation et de culture : Patrice, poète et homme du peuple, s'est forgé en tant qu'autodidacte et sera ouvrier dans une usine à douze ans, garçon de café, préposé au vestiaire dans vingt caravansérails de la Côte d'Argent ou d'Azur, d'Avignon ou de Paris, barman au "Chat qui pêche" et dans bien d'autres endroits, représentant des éditions Pauvert... Et c'est ce Cauda-là et la vérité inédite de sa poésie qui séduisent Henri Rode et les Hommes sans Epaules, mais aussi Alain Borne, Lucien Becker, René Char, Louis Aragon et bien d'autres. Jean Breton n'a pas écrit en vain, à propos du poète de "La mère défigurée" : "Ces poèmes demeurent un monument d'émotion que peu de poètes - à part Rilke ou, près de nous Renée Brock - ont pu en hauteur égaler... Il s'agit pour moi de l'un des plus beaux poèmes du demi-siècle écoulé". C'est toute sa vie, son métier ingrat à venir, ses rêves mêmes, que Patrice Cauda engage dans l'éblouissement de la page blanche : Le sang du rêve a tous les droits - quand l'or irise les épines. La douleur chemine sous la peau du poète ; elle creuse et s'élargit ; elle semble ne pas avoir de frontières : Je suis un cri qui marche.

04/2018