Recherche

Miho Janvier

Extraits

ActuaLitté

Musique, danse

Chronique des Rolling Stones

Janvier 1963 : Charlie Watts rejoint Mick Jagger, Brian Jones, Keith Richards et Bill Wyman. Mars : les Rolling Stones sont engagés au Crawdaddy de Richmond. 7 juin 1963 : ils sortent leur premier single, Corne On et I Want To Be Loved. La plus passionnante saga musicale du XXe siècle peut commencer. Depuis un demi-siècle, les Rolling Stones enchaînent les albums et les concerts, et font monter le taux d'adrénaline de millions de fans à travers le monde. Ils surfent sur les modes, en créent d'autres, puis s'en détachent pour mieux s'en moquer. "Ceux qui ont mal grandi" ont aujourd'hui été élevés au rang d'institution. Ils sont l'avers et le revers d'une médaille ciselée dans le rock. Depuis un demi-siècle, ils sont les acteurs d'un monde qu'ils ont largement contribué à façonner. Il y a une musique Rolling Stones. Une attitude Rolling Stones. Un univers Rolling Stones. Chronique des Rolling Stones célèbre le plus grand groupe de l'histoire du rock. Depuis la naissance de Brian Jones en 1942, celle de Mick Jagger et de Keith Richards en 1943, jusqu'au concert surprise du Trabendo à Paris et aux grands-messes de Londres et de Newark en décembre 2012, cet ouvrage retrace les événements les plus marquants du parcours des Stones. On plonge au coeur de la création avec un focus sur les albums mythiques Beggars Banquet, Sticky Fingers et Exile On Main Street, au coeur du mystère avec la mort de Brian Jones, au coeur du scandale avec les procès à répétition de Keith, Mick et Brian, au coeur de la démesure avec les tournées "STP" (1972) et "A Bigger Bang" (2005-2007). Dans le même temps, Chronique des Rolling Stones fait revivre l'extraordinaire épopée de la musique rock ; des Beatles à Bob Dylan, de Pink Floyd à Jimi Hendrix, mais encore l'esprit d'avant-garde qui a régné pendant cette décennie. Cinéma, mode, design, c'est d'un retour flamboyant à l'âge d'or de l'explosion pop qu'il s'agit. Chronique des Rolling Stones ou le mythe Rolling Stones.

06/2013

ActuaLitté

Droit international privé

Le règlement intérieur. les alertes professionnelles

Le règlement intérieur Depuis le 1er septembre 2022, le règlement intérieur doit comporter de nouvelles dispositions. En application de la loi du 21 mars 2022 (L. n° 2022-401, JO 22 mars), il doit rappeler l'existence du dispositif de protection des lanceurs d'alerte. Obligatoire dans toutes les entreprises d'au moins 50 salariés, le règlement intérieur liste les droits et obligations des salariés dans l'entreprise. Rédigé par l'employeur, il est soumis à l'avis du comité social et économique, puis communiqué à l'inspecteur du travail, déposé au greffe du conseil de prud'hommes et porté à la connaissance des personnes travaillant dans l'entreprise par tout moyen. Ce document fixe exclusivement les règles relatives à la santé, à la sécurité et à la discipline. Il précise notamment la nature et l'échelle des sanctions que peut prendre l'employeur, ainsi que la procédure disciplinaire à respecter. Il rappelle également les dispositions relatives aux harcèlements sexuel et moral et aux agissements sexistes. Celles-ci ont été pour partie réécrites par la loi du 21 mars 2022 afin de rapprocher la protection des victimes ou témoins de harcèlement de celle dont bénéficient les lanceurs d'alerte. Il est en outre possible d'y inscrire une clause de neutralité restreignant, sous certaines conditions, la manifestation des convictions religieuses, politiques et philosophiques des salariés. Point spécial : Les alertes professionnelles Ces dispositifs, encadrés par la loi Sapin 2 du 9 décembre 2016, organisent les modalités selon lesquelles les salariés et des tiers ayant un lien professionnel avec l'entreprise peuvent signaler à l'employeur des violations susceptibles d'affecter sérieusement son activité ou d'engager sa responsabilité. Ce texte a fait l'objet de différentes modifications par la loi du 21 mars 2022. Ainsi, cette dernière fixe une nouvelle définition du lanceur d'alerte, renforce son statut protecteur et étend celui-ci à son entourage. Cette loi prévoit également un assouplissement de la procédure de signalement, permettant de saisir alternativement la voie interne ou externe. Ce numéro annule et remplace notre précédente édition de janvier 2020

04/2023

ActuaLitté

Littérature française

P'tit bonhomme. Tome I

P'tit-Bonhomme est un roman de Jules Verne, paru en 1893. L'action du roman se déroule en Irlande. P'tit-Bonhomme est un orphelin de condition misérable. Cette oeuvre semble avoir été inspirée par les oeuvres de Dickens. Rédigé entre 1888 et 1892, le roman est achevé en 1892, mais il ne commence à être publié dans le Magasin d'éducation et de récréation qu'à partir du 1er janvier 1893 jusqu'au 15 décembre de cette même année. Il sort ensuite en volume, comprenant deux parties (Premiers pas et Dernières étapes), publiées respectivement les 20 octobre et 20 novembre 1893 chez Hetzel fils. 1875, en Irlande. P'tit Bonhomme, enfant abandonné comme il y en a tant à cette époque, est d'abord exploité par un montreur de marionnettes. Des gens compatissants le placent ensuite dans une école pour déshérités où il se trouve à peine mieux loti ; il survit grâce à Grip, un adolescent qui l'a pris sous sa protection. Un incendie ayant détruit l'école, une jeune comédienne extravagante le recueille, mais, après l'avoir choyé, s'en débarrasse brusquement. Emue par la détresse du bambin, une famille de braves agriculteurs - les Mac Carthy - l'adopte ; il passe quatre années heureuses en leur compagnie. Puis il se voit séparé d'eux après l'éviction brutale qui les frappe, pour défaut de paiement de leur fermage. Prenant de plus en plus d'assurance à mesure qu'il grandit, P'tit Bonhomme rêve de devenir un jour un négociant important. Après un bref séjour auprès d'un jeune comte arrogant, il crée un minuscule commerce ambulant avec l'aide de Bob, un petit vagabond qu'il a sauvé de la noyade. Les deux enfants mettent trois mois pour atteindre Dublin, nantis d'un pécule qui leur permet de louer un local dans un quartier populaire. Ils y installent un bazar, surtout spécialisé dans le jouet, et commencent à drainer une clientèle assidue. Conseillé par son propriétaire, P'tit Bonhomme développe prudemment mais astucieusement son affaire, allant jusqu'à racheter la cargaison d'un navire, ce qui lui permet d'adjoindre un rayon d'épicerie à son magasin.

01/2023

ActuaLitté

Littérature française

Miguel Primo de Rivera. Un dictateur éclairé pour régénérer l'Espagne : 1923-1930

Le Régime politique de Miguel Primo de Rivera a duré du 15 septembre 1923 au 28 janvier 1930 ; il est singulièrement méconnu en France. Beaucoup d'historiens qui publient sur l'Histoire de l'Espagne ou sur la Guerre Civile espagnole, ne lui ont consacré que de trop brèves pages, parfois caricaturales. Et pourtant, ce fut une expérience politique des plus originales qui permit à l'Espagne de redresser la barre après des années de fiascos politiques, économiques, extérieurs et des désordres grandissants. Non seulement Miguel Primo de Rivera rétablit l'ordre public, mais il réussit enfin la pacification du protectorat espagnol au Maroc, alors qu'il n'était pas partisan de conserver cette possession. Il impulsa d'importants travaux publics, de nombreuses réformes économiques, et tenta un changement institutionnel qui ne put néanmoins parvenir à son terme. Trop souvent négligé, voire brocardé, ce Régime ne fut ni un pronunciamiento de plus, ni un fascisme, ce que le livre démontre. Miguel Primo de Rivera accordera également la nationalité espagnole aux juifs sépharades, l'auteur revient sur cette séquence historique qui permettra durant la seconde guerre mondiale, le sauvetage de plusieurs milliers de juifs. En matière sociale, et grâce à des hommes compétents, le Régime mit en place un corporatisme particulier qui se comprenait dans le cadre d'un catholicisme social, pour entreprendre la synthèse entre le capitalisme et le socialisme, et tenter d'éradiquer la pauvreté. D'ailleurs, le PSOE et son syndicat l'UGT collaborèrent à ces institutions corporatistes qui multiplièrent les avancées sociales en faveur des classes laborieuses. Ce livre fait partie de la trilogie de l'auteur sur l'histoire contemporaine de l'Espagne, après les trahisons des gauches espagnoles soit l'histoire de la Seconde République, et les violences anarchistes et des milices révolutionnaires dans l'Espagne ensanglantée. Il n'hésite pas, à pourfendre les vérités imposées par la doxa des gauches et l'université française sur l'Espagne de ces années-là et revient aussi sur la révolution armée des Asturies, la pitoyable gouvernance de Manuel Azana, la mainmise de Staline sur l'Espagne du Front populaire et les nombreuses contre-vérités que l'on peut malheureusement lire ou entendre à foison.

03/2023

ActuaLitté

Littérature française

P'tit bonhomme. Tome II

P'tit-Bonhomme est un roman de Jules Verne, paru en 1893. L'action du roman se déroule en Irlande. P'tit-Bonhomme est un orphelin de condition misérable. Cette oeuvre semble avoir été inspirée par les oeuvres de Dickens. Rédigé entre 1888 et 1892, le roman est achevé en 1892, mais il ne commence à être publié dans le Magasin d'éducation et de récréation qu'à partir du 1er janvier 1893 jusqu'au 15 décembre de cette même année. Il sort ensuite en volume, comprenant deux parties (Premiers pas et Dernières étapes), publiées respectivement les 20 octobre et 20 novembre 1893 chez Hetzel fils. 1875, en Irlande. P'tit Bonhomme, enfant abandonné comme il y en a tant à cette époque, est d'abord exploité par un montreur de marionnettes. Des gens compatissants le placent ensuite dans une école pour déshérités où il se trouve à peine mieux loti ; il survit grâce à Grip, un adolescent qui l'a pris sous sa protection. Un incendie ayant détruit l'école, une jeune comédienne extravagante le recueille, mais, après l'avoir choyé, s'en débarrasse brusquement. Emue par la détresse du bambin, une famille de braves agriculteurs - les Mac Carthy - l'adopte ; il passe quatre années heureuses en leur compagnie. Puis il se voit séparé d'eux après l'éviction brutale qui les frappe, pour défaut de paiement de leur fermage. Prenant de plus en plus d'assurance à mesure qu'il grandit, P'tit Bonhomme rêve de devenir un jour un négociant important. Après un bref séjour auprès d'un jeune comte arrogant, il crée un minuscule commerce ambulant avec l'aide de Bob, un petit vagabond qu'il a sauvé de la noyade. Les deux enfants mettent trois mois pour atteindre Dublin, nantis d'un pécule qui leur permet de louer un local dans un quartier populaire. Ils y installent un bazar, surtout spécialisé dans le jouet, et commencent à drainer une clientèle assidue. Conseillé par son propriétaire, P'tit Bonhomme développe prudemment mais astucieusement son affaire, allant jusqu'à racheter la cargaison d'un navire, ce qui lui permet d'adjoindre un rayon d'épicerie à son magasin.

01/2023

ActuaLitté

Histoire internationale

Tito de Alencar (1945-1974). Un dominicain brésilien martyr de la dictature

Raconter l'histoire de Tito, c'est revenir sur la dictature militaire mise en place au Brésil en 1964. Installée sous le nom de "révolution rédemptrice", la dictature supprima le Parlement, gouverna par des actes institutionnels et mit en prison les opposants politiques. A cette opposition, va alors s'associer la partie de l'Eglise catholique qui avait choisi le christianisme de la libération. Des laïcs, des prêtres et des religieux, notamment des dominicains, en font partie. Ce livre suit les traces de l'un d'entre eux, Tito de Alencar. En 1968, le dominicain Tito a 23 ans quand il s'engage, avec plusieurs de ses frères, dans des actions de soutien à la résistance et notamment à l'Action de libération nationale (ALN), dirigée par Carlos Marighella. Arrêté et emprisonné la nuit du 4 novembre 1969, Tito sera immédiatement interrogé sous la torture par l'équipe du commissaire Sérgio Fleury, puis transféré en d'autres centres où les actes de tortures reprendront. Echangé avec soixante-neuf autres prisonniers politiques contre l'ambassadeur suisse, capturé par un commando de résistants, il sera libéré mais banni du pays en janvier 1971. Réfugié en France, il se suicida quelques années plus tard. La torture avait réussi à le détruire de l'intérieur, transformant sa vie en un enfer de délires et d'hallucinations. Lors de l'édition brésilienne de cet ouvrage en 2014, des personnalités en ont souligné la portée. "Le livre a changé la vision que j'avais de l'engagement des dominicains à l'époque" (Bernardo Kucinski, écrivain). "Il n'y a pas dans cette oeuvre matière à spéculations doctrinaires. Tout est direct et vivant, comme se doit d'être le témoignage d'amis et compagnons qui ont partagé dans le danger les mêmes valeurs" (Alfredo Bosi, écrivain, professeur de littérature brésilienne et académicien). "Quel bel exemple de compréhension et de respect de sa tragique aventure chrétienne de liberté ! " (Magno Vilela, historien et ex-dominicain). Publié aujourd'hui en français, ce livre vaut en lui-même pour l'honneur de Tito. Il vaut aussi pour notre époque, où la liberté et la justice restent toujours à préserver, ou à conquérir et reconquérir.

10/2020

ActuaLitté

Revues

Europe N° 1118-1119-1120 juin-juillet-août 2022 : Ecrivains et reporters dans la guerre d'Espagne ; Georg Lukács

Déclenchée à la suite de la tentative de coup d'Etat des 17 et 18 juillet 1936, la guerre d'Espagne opposa les forces nationalistes dirigées par une junte militaire aus forces du gouvernement légitime de la République, soutenu par le "Freite popular". Bientôt, des milliers d'hommes et de femmes affluèrent du monde entier pour rejoindre les Brigades internationales. Ces volontaires considéraient que se battre pour la République espagnole, c'était se battre pour la survie de la démocratie et de la civilisation contre l'assaut du fascisme. Des écrivains, des cinéastes, des photographes s'engagèrent dans ce combat. Ils le firent par le biais de leur art, par leur soutien apporté aux réseaux d'entraide et parfois en prenant les armes. Des centaines de journalistes et de reporters se rendirent eux aussi en Espagne. En raison de ce qu'ils virent sur place, même ceux qui étaient arrivés sans engagement prédéterminé en vinrent à embrasser la cause de la République assiégée. L'histoire des reporters étrangers en Espagne est fondamentalement une histoire d'hommes et de femmes courageux et compétents. La redécouverte de leurs écrits est hautement significative dans l'histoire de la guerre d'Espagne. Grâce à eux, des millions de gens qui ne connaissaient que peu de choses sur l'Espagne ont senti dans leurs coeurs que la lutte de la République espagnole pour la survie était, d'une certaine manière, leur bataille. Ce numéro d'Europe met en lumière de multiples aspects de ce drame et de nombreuses figures connues ou méconnues qui épousèrent, selon les mots du poète Luis Cerrada, une cause "noble et si digne de lutter pour elle". On voit se faire jour dans ces pages une conception de la culture indissociable d'un sens de la solidarisé humaine. Comme l'écrivait María Zambrano, figure majeure de la pensée contemporaine qui prit le chemin de l'exil en janvier 1939 et refusa de revenir en Espagne du vivant de Franco : "Il ne sert à rien de renoncer à toute action qui modifie l'histoire ou à à prendre une part active ; nul ne nous déchargera d'avoir à la subir"

06/2022

ActuaLitté

Poésie

Les Contes du Sire de Baradel, suivi de: Divers d'hiver & d'autres en corps

Ce livre n'est pas en dépit du titre, "Les Contes du Sire du Baradel", une suite aux "Dits du Sire de Baradel" (édités par Jehan Mayoux en 1968 à l'enseigne des éditions Péralta et illustrés par Jorge Camacho) et ne vaut d'autre part que pour la première moitié de l'ouvrage : celle des textes en prose. Les contes sont indépendants les uns des autres, même s'ils témoignent parfois de "préoccupations communes" . La première partie comporte des textes relativement suivis écrits en 2005, plus le dernier datant de janvier 2006. Les textes de "Au menu des mois de menus émois en menus propos", qui composent le deuxième versant des "Contes", écrits de 2006 à 2018, plus dispersés, peuvent paraître plus circonstanciés, mais tout aussi surprenants : Voici le ciel nouveau, et les serments sont inutiles, à moins de les convertir en baisers, d'y mordre et d'y mourir enfin. La deuxième partie du livre, "Divers d'hiver & d'autres en corps", comporte des poèmes écrits entre 2016 et 2018 et animés par la mort et tout ce qui touche à elle, la femme, rituel et sacré, quelques détestations classiques, refus de ces institutions et des valeurs traditionnelles, érigées pas la société et puis cette hantise, cette interrogation : les mots. A la fois volcanique et sensuel, le poète agite ses mots comme des rasoirs qui tranchent la gorge d'un réel souvent imbuvable. Ciselé dans le silex de l'inconscient et de l'émotion, le lyrisme de Delabarre n'est pas une fuite ; il introduit le rêve dans la réalité, sans jamais rien omettre de dire, et sans jamais se résigner. Automatisme ou pas, écrire avec ou sans pantalon est-il à l'ordre du nécessaire ? Et si l'automatisme nous apprenait à savourer un vers. Au barman de nous renseigner. Une paire de bretelles, c'est là notre abécédaire, mais l'automatisme n'y est pour rien, il se prend tout juste à rêver. Automatiquement votre, cela ne veut rien dire, me dit-elle, avant de savourer un zeste de citron accroché à un bout de lèvre. Christophe DAUPHIN

09/2021

ActuaLitté

Histoire de France

Marie-Antoinette la mal-aimée

Tout a commencé par une jeunesse heureuse à Vienne. Née un 2 novembre 1755, " Madame Antoine " pour sa famille, " Marie-Antoinette " pour les Français, est la quinzième enfant de la puissante impératrice Marie-Thérèse d'Autriche qui a patiemment négocié son mariage avec le futur roi de France. C'était en 1770, elle avait quinze ans, un frais visage rose entouré de boucles blondes, une taille faite à ravir, une peau " d'une blancheur éblouissante ", des yeux de porcelaine bleue. Tout a continué tel un conte de fée où la jeune reine de vingt ans, insouciante, trop rieuse, peu instruite tenta d'oublier une ombre à ce rutilant tableau : la non consommation de son mariage avec le Dauphin, d'un an plus âgé qu'elle, le malheureux Louis XVI. Il fallut sept années pour que la reine devienne enfin mère de son premier enfant. Marie-Antoinette se consola de ses difficultés conjugales par des fêtes sans fin, de folles dépenses en toilettes et bijoux, un entourage sans scrupules et une passion pour le Suédois Axel de Fersen, amoureux d'elle, qui tenta tout pour la sauver. Maladroite, elle multiplia les imprudences d'étiquette et financières qui alimentèrent la rumeur et les pamphlets injurieux et obscènes. L'affaire du collier, sombre escroquerie, marqua le tournant fatal. De l'adoration, l'opinion passa à la haine. Et même à la haine de l'Ancien Régime qu'elle symbolisait. On la surnomma " L'Autrichienne ". Elle trahit, dit-on, la France et ose informer Vienne de la politique du roi. Quand la révolution éclata, Marie-Antoinette changea, devenant une vieille femme aux cheveux blanchis par les épreuves. Avec la fuite ratée à Varennes, l'épouvante d'apercevoir sous ses fenêtres à la prison du Temple la tête de son amie la princesse de Lamballe, la mort du roi le 21 janvier 1793, l'enfermement à la Conciergerie où elle ne revit plus jamais ses enfants, son destin devint tragique. La reine changea, se transformant en femme digne dans l'adversité. Guillotinée alors qu'elle n'avait que trente-huit ans, elle est devenue l'objet, aujourd'hui, d'un véritable culte. Serait-elle, avec le temps, le secret remords des Français ?

02/2001

ActuaLitté

Littérature française

Le nageur d'Auschwitz

Voici l'histoire d'un héros français oublié. Alfred Nakache, juif natif de Constantine, gloire de la natation française de 1936 à 1942, admis à titre posthume en 2019 dans le saint des saints de la natation mondiale, le Swimming Hall of Fame, en Floride. Mais qui sait qu'il fut déporté à Auschwitz avec sa femme et sa fille, et redevint champion du monde ? L'histoire vraie de l'homme qui nagea en enfer C'est l'histoire d'un héros français oublié. Alfred Nakache (1915-1983), juif natif de Constantine, gloire de la natation française et du water-polo de 1936 à 1942, survivant d'Auschwitz et de Buchenwald, a été admis à titre posthume en 2019 dans le saint des saints de la natation mondiale, le Swimming Hall of Fame, en Floride, pour les valeurs de courage, d'humilité, de force vitale et de résilience qu'il incarna. Interdit de bassin lors des championnats de France en 1942, dénoncé en novembre 1943, il est arrêté, détenu à Drancy, puis déporté par le convoi n° 66 du 20 janvier 1944. A Auschwitz, Alfred Nakache bravera les nazis en allant nager, à ses risques et périls, dans des réserves d'eau à l'autre bout du camp. En 1945, alors qu'on le croit mort, lui qui, petit, avait peur de l'eau, revient nager dans son club des Dauphins, à Toulouse. Avec l'espoir de retrouver sur le quai de la gare, où il se rend tous les soirs, sa femme Paule et sa fille Annie, déportées avec lui. Il retrouve son corps d'athlète et décroche un incroyable record du monde (3 x 100 mètres 3 nages)... avant d'apprendre que les deux amours de sa vie furent gazées quelques heures après leur arrivée à Auschwitz. Après les Jeux Olympiques de Londres, en 1948, Alfred Nakache se retire des bassins, ne parlant presque jamais de cette vie à contre-courant, mais nageant tous les jours dans la baie de Cerbère, près de la frontière espagnole. Jusqu'à ce jour, en 1983, où, victime d'une crise cardiaque, il meurt en pleine mer...

05/2022

ActuaLitté

Pascal

Les Provinciales. Lettres écrites par Louis de Montalte à un provinciam de ses amis et aux RR. PP. Jésuites sur le sujet de la morale et de la politique de ces pères

"Les Provinciales ou les Lettres écrites par Louis de Montalte à un provincial de ses amis et aux RR. PP. Jésuites sur le sujet de la morale et de la politique de ces Pères" est un ensemble de dix-huit lettres publiées sous le pseudonyme de Louis de Montalte par Blaise Pascal entre janvier 1656 et mars 1657. Composées de manière indépendante, sans dessein préétabli, ces lettres constituent cependant un ensemble unitaire puisqu'elles sont toutes consacrées au même sujet : la défense de Port-Royal. "Les Provinciales" voient le jour en 1655 lorsque le théologien janséniste Antoine Arnauld, menacé de censure à la Sorbonne mais soucieux de porter devant le grand public le débat qui oppose les jansénistes à leurs adversaires, prie son jeune ami Blaise Pascal d'écrire pour sa défense. Celui-ci, nouvellement entré en religion, utilise alors son génie des mathématiques pour composer son raisonnement et pousser à la perfection l'art de persuader. Choisissant d'employer la fiction - un Parisien informe par lettres un ami vivant en province des disputes de la Sorbonne et du procès d'Arnauld - il entre dans le vaste débat intellectuel et moral du milieu du XVIIe siècle entre jansénistes et jésuites. Dans un style agréable accessible au lecteur non érudit, il défend non seulement les thèses jansénistes, en particulier sur la question théologique de la Grâce, mais attaque directement aussi la casuistique de la Compagnie de Jésus avec une argumentation imparable, usant aussi bien d'ironie que d'indignation, d'allégresse polémique que de verve comique. La conduite de son raisonnement se fonde sur une vision toute géométrique de l'univers où l'abstrait s'unit au concret. Pascal y exprime pleinement son don de styliser la réalité, de la traduire en figures simples et saisissantes. La distinction des divers ordres de réalité, chair, esprit, charité, nature, grâce, gloire, se rattache déjà à certaines de ses futures recherches. Il fonde en outre sa dialectique sur le jeu des citations, qui sont autant de faits aisément constatables. Malgré une mise à l'index, l'oeuvre connaît un grand succès et porte un coup sévère aux Jésuites. Elle est aujourd'hui considéré comme un classique de la littérature française.

05/2023

ActuaLitté

Monographies

Bissière. La part de l'Autre. Journal en images 1962-1964

Au cours des deux dernières années de sa vie, entre 1962 et 1964, Roger Bissière a peint ce qu'il appelait son "Journal en images" , composé de plus de 150 petits tableaux datés du jour de leur réalisation, et dédiés à la mémoire sa femme. Cette dernière avait d'abord été son modèle, puis le sujet de sa peinture. Dès le milieu des années quarante, elle participera en outre activement à la "fabrique" de l'oeuvre, en cousant et brodant des tentures faites de tissus appliqués. Quand elle meurt brutalement en octobre 1962, celle qui a été surnommée "Mousse" devient alors l'objet et la raison d'être de ce questionnement quotidien. La disparition de son épouse laisse en effet Bissière dévasté. Toutefois, il reprend vite le chemin de l'atelier. Et "comme un pommier fait des pommes" , le peintre crée, à l'aide de ses pinceaux et de quelques feutres, une imposante série de tableaux dans lesquels il livre jour après jour une chronique intime. Il ne cherche pas ici à recréer le monde mais à restituer, par les couleurs et les rythmes de son pinceau, la fraîcheur des bois, l'incandescence du feu, la légèreté d'une journée de printemps. Plongé dans la nature de ce pays qu'il affectionne, la campagne du Lot, il en redit la vie germinative et la perpétuelle renaissance. Ces images sont ainsi une projection de lui-même en quête d'une communion spirituelle avec celui qui contemple ses images, peignant "pour être moins seul en ce monde misérable" et pour tendre la main par-delà l'espace et le temps aux autres hommes. Cette publication, accompagnée de trois essais d'Isabelle Bissière, d'Alain Madeleine-Perdrillat et de Florian Rodari, est éditée à l'occasion de l'exposition présentée sous le même titre de septembre 2023 à janvier 2024 à la Chapelle des Pénitents du Musée Granet d'Aix-en-Provence, où la collection de Jean Planque - qui fut l'ami de l'artiste et son soutien auprès de la galerie Beyeler de Bâle - est déposée

11/2023

ActuaLitté

Avocats

Code de l'avocat. Annoté & commenté, Edition 2024

A jour du nouveau Code de déontologie (prix de lancement de 40 jusqu'au 31/12/2023) Les + de l'édition 2024 : - Tous les textes essentiels relatifs à la profession d'avocat et d'avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation. - Corpus complet couvrant l'exercice de la profession dans tous ses aspects (juridique, social, fiscal...). - Jurisprudence complète sur l'ensemble du corpus. - Commentaires complets. - inclus : le Code en ligne, enrichi, annoté et mis à jour en continu. Le Code de l'avocat Dalloz présente tous les textes essentiels relatifs à la profession d'avocat (loi du 31 décembre 1971, décrets du 27 novembre 1991 et 12 juillet 2005, et Règlement intérieur national) et à la profession d'avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation. Il permet aux avocats ou aux étudiants appelés à le devenir de bénéficier d'un ensemble documentaire complet relatif à l'exercice de leur profession, sous tous ses aspects, à la fois juridique, déontologique, social ou fiscal. Outre une jurisprudence détaillée, un commentaire rédigé vient éclairer utilement l'ensemble de cette réglementation. Cette édition est à jour des textes les plus récents et notamment : les textes relatifs à la déontologie et à la discipline des officiers ministériels : ordonnance et décret du 13 avril 2022, décrets des 13 avril et 17 juin 2022, circulaire du 9 novembre et surtout décret du 1er mars 2023 relatif au code de déontologie des avocats au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation et le réglement professionnel des avocats au Conseil d'Etat et a la Cour de cassation, en vigueur le 2 mai 2023 ; l'ordonnance du 8 février 2023 relative à l'exercice en société des professions libérales réglementées ; le règlement intérieur du CNB applicable au 1er janvier 2022 ; les décisions à caractère normatif des 11 mars et 9 décembre 2022 portant sur la parentalité dans le contrat de collaboration et la féminisation des titres et fonctions ; le décret du 30 juin 2022 modifiant le décret du 27 novembre 1991 organisant la profession d'avocat. L'ensemble est enrichi d'un vaste commentaire synthétique et d'annotations de jurisprudence exhaustives.

10/2023

ActuaLitté

Littérature portugaise

Un jour j'irai à Sagres

A la fois roman d'action et roman d'un flux de conscience, ce récit, de forme autobiographique et qui s'inscrit dans la tradition des romans d'apprentissage, est un voyage dans un Portugal de la deuxième moitié du XIXe siècle mêlant inextricablement réel et imaginaire. Le narrateur, Mateus, y retrace son existence marquée par un traumatisme affectif initial. En quête désespérée d'un amour perdu d'avance, il est passionné par l'histoire portugaise et l'identification chimérique qu'elle permet avec les grands mythes de la mémoire collective. Une action structurée autour de trois lieux : le village pauvre de la province du Minho, à l'extrême nord du pays où il a passé son enfance auprès de son grand-père ; Lisbonne où il se confronte aux modes de vie de la grande ville ; Sagres, dans l'Algarve, destination mythique qui hante ses rêves depuis l'enfance, cité située entre l'Afrique et l'Europe, à l'extrême pointe du Portugal et du continent européen, choisie par l'Infant Henrique (Henri le Navigateur) pour y fonder une école navale et en faire la base de départ des expéditions qui permettront la constitution de l'empire mondial portugais. Le récit est nourri par la récurrence de plusieurs thèmes : la nature, le lien profond avec les animaux, les besoins d'amour et de sexe(s), avec leurs rituels primitifs et leurs délicatesses, le bonheur et le malheur de vivre et de mourir dans une société où le salut est individuel et le naufrage social. Le roman est aussi un hymne à la langue portugaise et à la création littéraire, dont la référence héroïque est Camões, le grand poète-barde-prophète épique des Lusiades, héritier d'Homère et de Virgile, inventeur de la mythologie des expéditions portugaises et de ses héros. " Tout triste rebelle que je suis, j'attribue des formes informes aux miettes de pain éparpillées sur la table. Alors que j'apprécie les produits de la terre, il n'y en a pas beaucoup chez moi, je me nourris pour ainsi dire de petites bricoles. Pourtant sans eux, je ne serais pas ici, sur cette colline de Lisbonne, une des sept existantes, que je parcours en m'appuyant aux murs pour ne pas tomber. Après avoir quitté les terres de mon grand-père et m'être établi à Lisbonne, à Sagres, et puis dans le monde, c'est ici que je suis revenu. Qui suis-je sans les ruines des villes humaines et sans les bribes de mon existence ? Qui suis-je sans ces histoires, mes décombres ? Je vis avec une parcimonieuse économie. Les pièces de monnaie que j'ai dans la poche nourrissent à peine mes rêves. Les restes d'un travail presque esclave, des voyages où jadis nous autres Portugais nous étions passés maîtres. "

05/2022

ActuaLitté

Littérature française

Shégués

Marie est une orpheline de mère délaissée par son père devenu alcoolique. Elle devra se battre seule pour sa subsistance. A la rencontre de Lydia, la taulière du village et sa future marâtre, son destin prendra une tournure plus dramatique. Lydia rendra la vie difficile à Marie entre ses études et les travaux ménagers faits à des heures incongrues, elle devra également être aux services des enfants de sa belle-mère sous peine de bastonnade à pilon. Ses performances scolaires en ont pris un coup, pour couronner le tout, elle sera expulsée par Lydia après être accusée de sorcière. Croyant trouver refuge chez sa grande soeur qui vivait à la métropole, Marie ne sera pas au bout de ses surprises, le cauchemar continue, en plus des travaux ménagers, d'un repos inconfortable, elle devra supporter quotidiennement le harcèlement par son beau-frère qui usera de tous les moyens pour la compromettre. Elle fut jetée dans la rue sans aucun procès après s'être plainte de ce dernier. Après cette expulsion, Marie trouvera abri pendant trois semaines sous un pont avec d'autres enfants. Le père Javier lui offrira ainsi qu'à d'autres enfants un foyer, une maison où ceux-ci pourront avoir la famille qu'ils avaient perdue. Avec l'aide du religieux, les enfants Shégués recevront une éducation adéquate certains intégreront la police, d'autres encore deviendront des stars internationales de football ou des infirmiers réputés. Marie quant à elle lancera une grande organisation pour venir en aide aux enfants en situations difficiles et précaires. La réussite de Marie va faire revenir sa soeur aînée qui la verra comme source d'approvisionnement.

06/2019

ActuaLitté

Littérature française

Le peintre abandonné

Picasso ? Le minotaure génial, séducteur, ombrageux, aux révoltes successives, épuisant ses conquêtes : Fernande, Olga, Marie-Thérèse, Dora... Tant de prénoms, tant de visages. Et puis, à soixante-douze ans, voici le grand peintre quitté par Françoise Gilot, qui lui écrit cruellement : a Il est temps que je vive pour moi-même. A ton âge, je n'ai plus d'autre rôle à jouer que celui de maman ou d'infirmière, et je n'ai pas ce tempérament... Le grand homme terrassé se réfugie à Perpignan chez ses amis Paul et Aimée — à l'abri dans cette grande demeure où on le choit, l'observe, le redoute... Il y a là une petite société attachante et théâtrale : Aimée, la narratrice ; Totote, son amie ; l'oncle Alphonse, critique d'art ; mais aussi Paulo, un des enfants de Picasso ; Javier, le gitan. Et la mystérieuse jeune fille qui semble hésiter entre plusieurs rôles. C'est ainsi que Dominique Fernandez, qui est un habitué de la ville, nous conte un épisode méconnu de la vie du peintre. Des semaines d'abandon, sans pinceaux, sans toile, sans allant. Des nuits et des jours où l'on accompagne l'artiste démuni, affaibli, n'ayant pour patrimoine qu'un énigmatique coffre de bois. Des semaines à attendre l'éveil... Et un jour, le peintre demande des couleurs, du noir, du bleu ! , et se met au travail. Puissance créatrice ? Charmes de Perpignan ? Rencontre avec la mystérieuse jeune fille ? C'est un roman ; où tout est vrai ; et où tout finit en peinture — il se trouve au musée Picasso de Paris un tableau sombre et inouï, fruit de cet épisode de la vie de Picasso.

02/2019

ActuaLitté

Littérature française

Règles de savoir-vivre à l’usage d’un jeune Juif de mes amis

Règles de savoir-vivre à l'usage d'un jeune Juif de mes amisd'André Weil-Curiel a été imprimé une première fois le 3 août 1945 aux éditions du Myrte. Nous en avons repris la préface de Léon-Paul Fargue, l'avant-propos (non signé) et le texte intégral d'André Weil-Curiel qui constituaient l'édition originale. Ce livre d'André Weil-Curiel se présente sous la forme d'une lettre adressée à un certain Lévy par un certain Dubois, ami de lycée du père du premier. Dubois retrace tout d'abord la carrière militaire de Lévy rappelant celle d'André Weil-Curiel : il a rejoint le général de Gaulle à Londres dès le 19 juin 1940. Dubois lui demande de ne pas insister sur sa valeur militaire, sur ses exploits guerriers quand les Français ont eux aussi souffert et ajoute qu'il n'y a pas lieu de se vanter ni de s'étonner du climat hostile qui accueille Lévy quand il rentre à Paris. Car, finalement, pour ceux qui "n'ont pas songé un instant à désobéir au maréchal Pétain, tu es un rebelle, tu es un émigré, un excitateur de la radio de Londres. Tu te cabres ?? Il était noble de poursuivre la lutte, de rester fidèle à l'Alliance avec l'Angleterre, de faire non seulement des voeux, mais des sacrifices pour la cause alliée ?? Peut-être - dans certains cas - mais pas dans le tien. C'est une question de nuances. Tu appartiens à une race errante". Tout ce qui va lui arriver montre qu'après la guerre, le Juif Lévy est - encore - de trop dans une société française qui n'a pas changé. Bien sûr, la famille de Lévy a été fixée en Alsace depuis le xve siècle - mais cela ne change rien... Sur un ton éminemment ironique qui dénonce le sort réservé aux Juifs par la France de l'après-guerre, suit une réflexion cinglante sur le nom des Juifs, sur leur désir de s'intégrer à une société qui le rejette toujours, sur les spoliations dont ils ont été les victimes. André Weil-Curiel manie à merveille l'antiphrase et pose les termes d'une double contrainte qui menace les Juifs : qu'ils soient braves, on leur reprochera leur arrogance ; qu'ils soient humbles, on dénignera leur prétendue servilité, leur supposé manque de dignité... Quand Lévy revendique tout simplement ses droits, Dubois lui rappelle ses devoirs. Et quand Lévy cherche à récupérer l'appartement qui lui appartient et qu'un couple Dunoyer, enrichi pendant l'Occupation, habite désormais, on lui reproche de s'être absenté de longs mois. Si Lévy insiste pour retrouver ses droits, les Dunoyer "[qui] n'étaient pas antisémites" ? pourraient le devenir... Bref, Lévy est condamné quoi qu'il fasse : "C'est cela qui est grave, Lévy ? ; un Juif ne doit pas être élu, il ne doit pas même être candidat. Il doit être discret, très discret. Il doit se féliciter tous les jours de la chance qu'il a de vivre librement en France, de n'être pas jeté en prison, ni torturé dans des camps de la mort, de ne pas porter d'étoile jaune et de pouvoir embrasser une Française sans commettre un crime. Qu'il laisse aux autres Français les honneurs et les richesses. Ces biens ne font d'ailleurs pas le bonheur. A cette condition, il dissipera les préventions qui pèsent sur lui. On l'oubliera. Que peut-il espérer de mieux ?? " André-Weil-Curiel : né dans le XVIe arrondissement de Paris le 1er juillet 1910 et mort dans le XVe, le 11 janvier 1988 - est un avocat et homme politique. Il a été conseiller municipal socialiste de Paris (IIe arrondissement) puis non-inscrit de 1959 à 1965. Il est l'un des tout premiers à rejoindre le général de Gaulle à Londres dès le 19 juin 1940. Son engagement pendant la guerre lui vaut d'être décoré de la médaille de la Résistance, de la Croix de guerre 1939-1945, de la Médaille des évadés et de la Légion d'honneur. André-Weil Curiel est l'auteur de mémoires parues, aux éditions du Myrte dans la collection "? La vie des peuples ? ", en trois volumes sous le titre général Le Temps de la honte : I. Le jour se lève à Londres (1945)? ; II. Eclipse en France (1946)? ; III. Un voyage en enfer (1947). Léon-Paul Fargue est né à Paris (Ier) le 4 mars 1876, et mort dans le VIe arrondissement de la capitale le 24 novembre 1947. Poète, chroniqueur et essayiste, "? peu connu et célèbre ? ", comme l'écrit André Beucler dans le "? Farguiana ? " de son De Saint-Pétersbourg à Saint-Germain-des-Prés, il est l'auteur d'une oeuvre remarquable et notamment du fameux Piéton de Paris (1939). Le texte de cette préface avait été publié un première fois intégralement dans Le Figaro du samedi 24 mars 1945 sous le titre "? Sombres folies ? ". Ce texte reprend en grande partie un article titré "? De l'antisémitisme ? " publié dans le "? grand hebdomadaire littéraire et illustré? " Marianne du mercredi 11 janvier 1939.

04/2023

ActuaLitté

Critique littéraire

Journal 1954-1960. "Avec elle et la bande critique"

C’est un Jacques Lemarchand (1908-1974) bien installé dans ses doubles fonctions de lecteur et de critique théâtral, et compagnon depuis décembre 1950 de Silvia Monfort, que nous retrouvons dans ce Journal 1954-1960. Sous l’Occupation, il a connu les errements et les difficultés d’un jeune intellectuel bordelais «monté à Paris» pour devenir écrivain. Grâce à Jean Paulhan, il est entré au comité de lecture de Gallimard, puis Albert Camus lui a demandé de tenir la chronique théâtrale de Combat. Il devient alors l’un des critiques dramatiques les plus lus de l’après-guerre qui voit l’émergence de jeunes auteurs, acteurs et metteurs en scène, soutenus par la décentralisation théâtrale. Au Figaro littéraire, où l’a appelé Pierre Brisson en 1950, Jacques Lemarchand exerce sa lucidité ironique, sa grande culture et sa déontologie «janséniste». Ferraillant avec la «bande critique» de ses confrères, comme Jean-Jacques Gautier du Figaro ou Robert Kemp du Monde, il entame une défense acharnée de ce que l’on appellera «le Nouveau Théâtre». Chez Gallimard, il fonde la collection théâtrale «Le Manteau d’Arlequin» en 1955, puis la «Collection Blanche» de littérature pour enfants en 1959. Dans son bureau, qu’il partage avec Camus, passent de nombreux écrivains – Boris Vian, Jean Blanzat, Brice Parain, Eugène Ionesco, Arthur Adamov, Jacques Audiberti, Marguerite Duras, Violette Leduc et aussi les Gallimard, qui lui font part des bruits du jour… Devenu quinquagénaire, Jacques Lemarchand ne dédaigne pas jouer à «l’homme brûlé» en exagérant le nombre de ses conquêtes, mais désire par-dessus tout «inspirer confiance». L’angoisse de l’âge commence cependant à poindre et ses rêves s’en ressentent. Le 21 septembre 1954, il constate : «je bois fort et je tombe dans le sombre»… Liées à un profond ennui existentiel, ces crises se multiplient, parallèlement à une vie sentimentale fort agitée. Après une étonnante scène de rupture avec Silvia Monfort au Festival d’Avignon en juillet 1954, plusieurs jeunes femmes – actrices, écrivaines ou journalistes –, se succèdent ou s’imposent. Frénétique en amour, mais attaché à sa famille et fidèle en amitié, Jacques Lemarchand se montre très affecté par la mort de sa mère, en juin 1958, puis par celle de deux de ses proches amis : Boris Vian en juin 1959 et Albert Camus en janvier 1960.

05/2020

ActuaLitté

Droit

Code Junior. 10e édition

De la reconnaissance de sa filiation et de son identité aux règles qui régissent ses droits et ses devoirs dans sa famille, à l'école ou au sein même de la société, la vie juridique du mineur est ordonnée à un ensemble de dispositions spécifiques qui forment un véritable code. Dans un monde où l'enfance et l'adolescence changent de visage, sous l'effet de l'évolution des modèles familiaux, de la mondialisation et des nouvelles technologies, ces dispositions, pourtant trop méconnues, s'adaptent aux grands enjeux contemporains pour assurer la protection de l'enfant, en tant que mineur, Homme et futur citoyen. Refondu et actualisé, ce code, guide indispensable pour les parents mais aussi outil d'initiation au droit pour les élèves, est à jour des dernières lois et des derniers règlements : - A l'école : la réforme du collège de 2016 (modification du système de notation, réforme du brevet, nouvelle organisation des enseignements, etc.), la réforme du lycée de 2019 (nouvelle organisation des enseignements, nouveau baccalauréat pour 2021, généralisant l'option "droit" , etc.), le projet de loi "pour une école de la confiance" (obligation de la scolarisation dès l'âge de trois ans, recentrement sur les savoirs fondamentaux au primaire, etc.) ainsi que les mesures qui l'ont préparé (les dispositions réglementaires applicables depuis la rentrée 2017 et la loi de 2018 interdisant l'usage du portable au primaire et au collège) ; - Dans la famille : le projet de loi permettant la procréation médicalement assistée aux couples de femmes et aux femmes célibataires de 2019 (présentation en juin) ; le dialogue des juridictions nationales et européennes relatif à la retranscription sur les registres d'état civil de la filiation des enfants nés de gestation pour autrui (question préjudicielle de la France et arrêt de révision attendu dans le courant de l'année) ; le chantier "protection de l'enfance" présenté par Agnès Buzyn le 29 janvier 2019) ; - Au sein de la société : la loi du 3 août 2018 renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes et dont le premier titre comporte des dispositions garantissant une protection accrue des mineurs ; mais aussi les ordonnances (à venir en 2019, prises sur le fondement de la loi 2019-222) visant à instaurer un "code de justice pénale des mineurs" .

09/2019

ActuaLitté

Beaux arts

Van Gogh et Gauguin. L'atelier du Midi

L'amitié entre Vincent van Gogh et Paul Gauguin, qui atteignit son paroxysme pendant les deux mois de leur intense collaboration en Arles, constitue l'une des relations les plus dynamiques de l'histoire de l'art moderne. Lorsque les deux peintres se rencontrèrent pour la première fois à Paris fin 1887, ils faisaient partie de cette cohorte d'artistes qui cherchaient le moyen de dépasser l'impressionnisme. En outre, Van Gogh et Gauguin partageaient la conviction qu'un art du futur devait être créé loin de la décadence urbaine, ce qui conduisit Gauguin jusqu'en Bretagne tandis que Van Gogh s'installa en Arles durant les premiers mois de l'année 1888. Une fois établi en Provence, Vincent, avec l'aide de son frère Théo, marchand d'art, persuada Gauguin de le rejoindre afin de fonder un " atelier du Midi ". Gauguin arriva le 23 octobre 1888 et emménagea avec Van Gogh dans la Maison jaune qui leur servit aussi d'atelier. A travers de nouvelles approches et l'élaboration de nouveaux motifs, les deux hommes parvinrent à échanger leurs idées, en constante évolution, sur la véritable nature de l'art moderne. L'expérience de l'atelier du Midi s'acheva cependant brutalement lorsque, le 23 décembre 1888, Van Gogh se mutila l'oreille, précipitant ainsi le départ de Gauguin qui regagna Paris le 25. Les deux hommes n'en continuèrent pas moins d'entretenir une correspondance féconde jusqu'à la mort de Van Gogh en 1890. Quant à Gauguin, il poursuivit sa réflexion sur le travail de son ami tout au long de son exil volontaire en Polynésie, où il mourut treize ans plus tard. Publié à l'occasion d'une exposition sans précédents présentée à l'Art Institute of Chicago (22 septembre 2001-13 janvier 2002) et au Van Gogh Museum d'Amsterdam (9 février-2 juin 2002), cet ouvrage constitue une étude novatrice sur les influences et les apports des deux artistes, en faisant appel à la vaste littérature qui leur est consacrée, à leur volumineuse correspondance et à leurs écrits. Très abondamment illustré, il propose de nouvelles perspectives sur quelques-uns des plus célèbres chefs-d'œuvre de l'art moderne, et dresse un portrait inédit de deux personnalités centrales de l'histoire de la peinture. Cet ouvrage comporte 510 illustrations, dont plus de 300 en couleurs.

02/2002

ActuaLitté

Musique, danse

Concerto pour piano (partie de piano). en si mineur op. 3

Le Concerto pour piano en si mineur op. 3 (MoszWV 160) fut composé pendant la période berlinoise de Moszkowski à la Neue Akademie der Tonkunst où il devint professeur en 1872 alors qu'il était encore étudiant. Avec son ami et collègue Philip Scharwenka, il loua la salle de la Sing-Akademie à Berlin pour un concert d'oeuvres originales. La première représentation du concerto pour piano eut lieu le samedi 27 février 1875, sous la direction de Ludwig von Brenner avec le compositeur au piano.
La Symphonie en ré mineur (MoszWV 146) et le Caprice op. 4 (MoszWV 3) étaient également au programme. Le concert fut un succès et Anton Rubinstein en rendit compte positivement. Toutefois, le concerto pour piano est resté inédit à ce jour. Bien que les premières compo­sitions de Moszkowski fussent publiées depuis 1874 et qu'il réservât l'opus 3 à une grande maison d'édition française qu'il avait en tête, il ne trouva pas d'éditeur tout de suite.
Il prit ensuite de la distance vis-à-vis de cette oeuvre qu'il ne désirait plus publier. Il reprit le manuscrit déjà vendu afin de réviser son travail. Tout en rejetant son premier concerto pour piano qu'il jugeait sans valeur, il salua son deuxième concerto pour piano en mi bémol majeur op. 59 (MoszWV 162) comme son meilleur travail. Le premier concerto devint néanmoins connu du public grâce à l'enthousiasme de son dédicataire, Franz Liszt, auquel Moszkowski l'avait joué au printemps 1875 à Weimar.
Liszt organisa un concert privé pour la baronne Olga von Meyendorff, au cours duquel il joua lui-même la partie d'orchestre sur le second piano. On ne connaît pas d'autre exécution publique du Premier Concerto pour piano. Après la mort du compo­siteur, son élève Bernard Pollack essaya de le faire publier chez Peters, mais ne put ni trouver le manuscrit ni convaincre Henri Hinrichsen, le directeur éditorial.
Le concerto était réputé perdu jusqu'à ce qu'il soit retrouvé sous la forme d'une partition manuscrite avec d'autres oeuvres et journaux intimes dans une succession léguée à la Bibliothèque nationale de France. Cent trente-neuf ans après la première représentation publique, une seconde création a eu lieu le 9 janvier 2014 à la Philharmonie de Varsovie avec le pianiste bulgare Ludmil Angelov, le chef d'orchestre Vladimir Kiradjiev et l'Orchestre symphonique Artur Malawski de Rzeszów.

05/2015

ActuaLitté

Non classé

Errements du novice h.s. et autres revers d'infortune

Né allemand en 1882 à Etzling dans le département de la Moselle, Johann Peter Schowing est réintégré de plein droit dans la qualité de Français en exécution du Traité de Paix du 28 juin 1919. Tout comme le sera son fils Johann, né le 5 mai 1918, qui deviendra Jean Schoving. Ce n'est pas la dernière fois que tous deux changent arbitrairement de nationalité. L'épouse et mère, Rosa Schowing née Dücker, a vu le jour près de Fulda, dans le Land de Hesse. Les trois autres enfants du couple, Marcel et Joseph, les deux fils, et Rosel, la fille, sont d'emblée de nationalité française. Ce qui ne les empêchera pas de devenir allemands à l'instar des Mosellans et des Alsaciens en août 1942. Alors que Rosel Schoving s'engage comme télégraphiste dans la Wehrmacht, les fils Schoving périssent tous trois dans la tourmente de 1939-1945. Marcel est assassiné par l'occupant à Spicheren en janvier 1945, son frère Joseph, incorporé de force dans la Marine allemande, meurt en Norvège en 1944. Quant à l'aîné, Johann dit Hänschen Schoving, il est victime des "suites" de la guerre, comme le dit son fils Hans-Günther. Près de soixante-dix ans après les faits, devenu Jean Gonthier par la grâce d'un préposé à l'état-civil, le descendant essaie de dénouer les fils de la destinée du père : séminariste en passe d'être ordonné prêtre, Hänschen signe son engagement volontaire dans l'armée coloniale française, avant de revenir dans sa région natale pour rejoindre les rangs du SD, le service de renseignements allemand. Par opportunisme, par conviction ou bien par nécessité ? Les différentes options sont examinées tour à tour, sans qu'il soit possible de trouver une réponse claire à cette interrogation lancinante. Toujours est-il que la Cour de Justice de Metz, par la voix d'un jury dépourvu du moindre esprit revanchard, a répondu à la question dès le mois de novembre 1946 : Jean Schoving a trahi son pays (lequel ? ), il est condamné à mort pour intelligences avec l'ennemi. Jugé de plus en état d'indignité nationale, il est exécuté un matin de juillet 1947. Outre la tragédie paternelle, qui a fortement influencé sa propre vie, Jean Gonthier Schoving s'attache aussi à conter par le menu le destin contrasté des autres membres de sa parenté, une famille mosellane comme bien d'autres, finalement.

01/2014

ActuaLitté

Sciences historiques

L'artillerie de Campagne de la Wehrmacht, 1939-1945

Le 1er janvier 1921, pour se conformer aux clauses du traité de Versailles, la Reichswehr ne dispose plus que de 204 pièces de 7,7 cm et 84 obusiers de 10,5 cm. A l'exception de cette maigre dotation, tout le parc d'artillerie de la Deutsche Armee existant au 11 novembre 1918 est saisi ou ferraillé. De surcroît, tout développement de nouveaux matériels est proscrit, et pour lui éviter toute tentation, son parc de machines-outils spécialisées est réduit à la portion congrue et mis sous la surveillance de commissions d'inspection particulièrement pointilleuses. A cette date, l'Allemagne n'existe plus en tant que puissance militaire. Le 1er septembre 1939, à l'ouverture des hostilités avec la Pologne, la Wehrmacht aligne près de 11 000 pièces de campagne regroupées dans 122 régiments d'artillerie. La rigueur des clauses imposées en 1919 a au moins eu deux avantages : l'Allemagne n'a pas eu à entretenir, durant l'entre-deux-guerres, une pléthore de pièces vieillissantes, comme la France ou la Grande-Bretagne, et elle a pu ainsi se constituer un parc d'artillerie moderne, à un détail près et non des moindres... un manque récurrent de tracteurs dédiés qui la contraindra à utiliser, pour l'essentiel, la traction animale jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale ! Loïc Charpentier, auteur bien connu des éditions Caraktère, nous livre le fruit de plusieurs années de recherches sur la Feldartillerie de 1939-1945 dans ce livre de 180 pages qui se propose de décrire chaque pièce utilisée par la Wehrmacht durant la Seconde Guerre mondiale. Analysés sous toutes leurs coutures à travers un historique reconstitué au moyen des archives, tous les obusiers, canons de campagne, pièces de montagne et mortiers lourds mis en service par les Allemands sont abordés avec une fiche technique détaillée, un profil couleur et de nombreuses photos ainsi que des plans. Canons de prise, différentes munitions utilisées, doctrine d'emploi, organisation des formations de combat de la batterie à la division, tracteurs semi-chenillés, unités logistiques gravitant autour de la Feldartillerie sont autant de sujets traités de façon exhaustive par l'auteur ! Un livre tout simplement indispensable, grâce auquel vous saurez absolument tout sur l'Artillerie de campagne de la Wehrmacht.

12/2018

ActuaLitté

Histoire internationale

Auschwitz, l'horreur par ceux qui l'ont créée

Le 27 janvier 1945, l'armée soviétique libérait le camp d'Auschwitz. Soixante-quinze ans après, cet ouvrage reste un des quelques livres essentiels sur le sujet. Rudolf Höss a été pendu à Auschwitz en exécution du jugement du 4 avril 1947. C'est au cours de sa détention à la prison de Cracovie, et dans l'attente du procès, que l'ancien commandant du camp d'Auschwitz a rédigé cette autobiographie sur le conseil de ses avocats et des personnalités polonaises chargées de l'enquête sur les crimes de guerre nazis en Pologne. Conçu dans un but de justification personnelle, mais avec le souci d'atténuer la responsabilité de son auteur en colorant le mieux possible son comportement, celui de ses égaux et des grands chefs SS, ce document projette une lumière accablante sur la genèse et l'évolution de la Solution finale et du système concentrationnaire. Cet ouvrage rassemble de façon inédite trois documents dont les auteurs ne sont autres que des SS en fonction au camp d'extermination d'Auschwitz. Le premier est une partie des mémoires de Rudolf Höss, commandant du camp, mémoires qu'il rédigea en prison en attendant d'être jugé à Nuremberg et qui constituent le témoignage le plus complet sur le fonctionnement du camp d'Auschwitz. Son système d'extermination, ainsi vu par un haut responsable nazi, est décrit avec une minutie insoutenable... Vient ensuite le "Journal" de Johann Kremer, médecin du camp. Ce texte a été rédigé au jour le jour durant le conflit. Constitué principalement de notes personnelles, il expose les différentes expériences inhumaines auxquelles étaient soumis les prisonniers. Le troisième document est un mémorandum de Pery Broad, gardien du camp avant d'être nommé fonctionnaire de La Politische Abteilung, la Gestapo du camp. Après La guerre, sachant qu'il n'échapperait pas à la justice, Pery Broad se constitua prisonnier auprès d'un officier britannique. Espérant gagner les faveurs ou la clémence des vainqueurs, il décrit dans un manuscrit toutes les horreurs commises durant l'exercice de ses fonctions au camp. Un ouvrage qui entraine le lecteur dans un voyage au bout de L'enfer et qui permet de comprendre que la "Solution finale" était un processus planifié, organisé et réalisé par chacun de ses acteurs, chacun dans son secteur et chacun à La mesure de ses fonctions et de ses compétences.

01/2020

ActuaLitté

Critique littéraire

Donnez-nous des maîtres qui célèbrent l'Ici-Bas. Lettre à Emilie Verhaeren Suivies de la Lettre d'un jeune travailleur

Lorsque Rilke rencontre Verhaeren en 1905 dans l'appartement du poète belge à Saint-Cloud, Rilke, à presque trente ans, est encore le secrétaire de Rodin. Verhaeren, à cinquante ans, est déjà au faîte de son ouvre et jouit d'un immense prestige dans l'Europe entière. Avant même qu'ils ne se soient parlé, Rilke se sent " de bonnes affinités silencieuses " avec Verhaeren. Les années ne feront que renforcer ce premier sentiment. À Stefan Zweig, qui écrit sur le poète belge, Rilke déclare en 1907 : " On n'exagère jamais lorsque, pour parler de Verhaeren, on reporte tel quel sur son œuvre tout l'amour qu'on éprouve pour son être. " Verhaeren meurt accidentellement le 27 novembre 1916 à la gare de Rouen : " La mort effroyable de Verhaeren, écrit Rilke, ma touché au plus profond de moi-même, comme une privation intime, c'était l ami qui avait et me communiquait la plus grande force. " Car si Verhaeren, par sa nature, arrive à forcer la porte de l'univers, Rilke doit attendre patiemment, douloureusement, qu'elle s'ouvre à lui. En janvier 1919, Rilke découvre un recueil posthume de Verhaeren, Les Flammes hautes. Tout à coup le passé ne semble plus mort, un message se transmet de poète à poète, la communion reprend : " La vie [... ] à présent veut continuer ; ma passion est de louer, entre toutes les voix qui se sont élevées alors et méritent toujours de vivre, la voix puissante et véridique du grand ami. " De la voix du poète revenue en février 1922 pour lui faire écrire dans un même " ouragan " la fin des Élégies et les Sonnets, il tire un texte étonnant, rédigé entre la Dixième et la nouvelle Cinquième élégies : la Lettre du jeune travailleur. Cette lettre est adressée à un poète, " Monsieur V. ", initiale derrière laquelle se devine sans peine la référence à Verhaeren. Dans un mouvement de colère, le jeune ouvrier lui confie son profond malaise à l'égard d'une compréhension dévoyée du christianisme et lui rapporte cette prière d'un ami très proche : " Donnez-nous des maîtres qui célèbrent 17ci-Bas. " Désormais libéré des contraintes qui l'étouffaient et parvenu à son tour à la pleine possession de son art, Rilke conclut la lettre à Verhaeren par ce suprême éloge : " Vous êtes, vous, un de ces maîtres. "

09/2006

ActuaLitté

Littérature française

Le nageur de Bizerte

Nous sommes à Bizerte, en Tunisie, janvier 1921, sous le protectorat français. La vie serait presque douce pour le jeune docker du port de Bizerte, Tarik Aït Mokhtari, nageur longiligne et musculeux, s'il ne s'était heurté un matin, dans sa ligne de nage, à un obstacle infranchissable : il ne le sait pas encore, mais il s'agit d'un croiseur de bataille, survivant de la flotte impériale russe qui fuit l'irréversible et sanglante poussée des "rouges" et transporte à son bord toute une population d'exilés, de "blancs" aristocrates désormais appauvris, bousculés par le vent de l'histoire. Mais il ignore la guerre qui divise la Russie. Il vit à Bizerte, il est beau et pauvre, il a une soeur désirable, une mère veuve. Ce destroyer est-il " maskoun " ? Hanté, habité par un djinn, infréquentable pour le docker aux longs cils ? D'où vient le navire fantôme couleur d'âme grise ? Quel est son nom ? Que cherche-t-il à fuir ? Quelles horribles scènes de pogroms, de fermes incendiées quand les soviets lancent "le coq rouge" , pillent, tranchent au sabre et fusillent, quelles images hantent à jamais les passagers du Georguii Pobiedonossetz ? Depuis le 18 décembre 1920, les Russes sont confinés à bord des bateaux de guerre en rade de Bizerte. Des prisonniers flottants. Tarik aurait été avisé d'en rester là. Mais, comme le chant d'une sirène, le docker entend soudain la voix d'une jeune femme, une voix de théâtre, et il aperçoit, chatoyante, sa robe de mousseline blanche, gonfler sur le pont du navire. A l'instant il en est captif. Yelena Maksimovna Mannenkhova, fille unique d'un riche baron, personnage qu'on dirait issue de La Cerisaie, a la beauté fragile d'une porcelaine qui va se briser. Chaperonnée par sa tante Sofia, elle fuit la même horreur que toute une classe sociale gisant sans pouvoir s'en libérer dans les coursives d'un navire qui sera leur prison, et peut-être leur destin. Tarik parviendra-t-il à la rencontrer ? Avant que le cosaque Bissenko ne tranche la blanche gorge de notre héroïne ? Avant que la soeur du docker ne se marie ? Avant que le monde ne referme les rideaux d'un théâtre pourpre sang sur ces deux innocents ? Vivront-ils ?

ActuaLitté

Cinéma

Arnaud Giovaninetti. Soleil noir

Le 23 janvier 2018, Arnaud Giovaninetti a tiré sa révérence, à tout juste 50 ans. Depuis son plus jeune âge, il avait une passion pour le jeu : A 5 ans, il s'est lancé sur la scène de l'Opéra de Marseille, que son père dirigeait. Dès ses 8 ans, il a suivi des cours de théâtre, avant d'intégrer, à 13 ans, bien avant l'âge requis, le cours d'Irène Lamberton, puis d'embrayer, logiquement, vers le Conservatoire National d'Art Dramatique de Paris. Dont il est sorti avec le prix Louis Jouvet. Petit dernier d'une famille de musiciens, il a choisi un autre art pour s'exprimer, et de quelle manière ! Ses débuts, flamboyants, l'ont mené, au cinéma, de l'Amant de Jean-Jacques Annaud aux films d'auteur de Laetitia Masson ou Xavier Durringer. Au théâtre, il a travaillé avec les plus grands, de Gérard Desarthe à Marcel Maréchal, en passant par Jérôme Savary. La télévision l'a aussi beaucoup employé : Josée Dayan, Claude-Michel Rome, Thierry Binisti, Serge Moati, entre autres, lui ont donné des rôles à sa mesure. Et sa partition, toujours incandescente, participait de l'excellence. II était un visage familier, mais il s'est confondu avec ses rôles. Les téléspectateurs l'identifient désormais comme l'ex-mari mutin de la série à succès de France 2, Candice Renoir. Homme sublime et acteur de génie, Arnaud Giovaninetti n'aurait dû rencontrer que le succès. Pourtant, les dernières années de sa carrière, il s'est heurté à des murs. Lui qui avait dédié sa vie au jeu s'est vu rejeté par une profession en pleine mutation. La lutte l'a épuisé, le désespoir l'a tué. Si tout acteur se construit sur ses blessures, celles d'Arnaud, à vif, faute de pouvoir jouer, se sont transformées en plaies béantes. Avec ce livre, nous voulons lui rendre hommage, mais surtout lui rendre sa part de lumière. Arnaud Giovaninetti, soleil noir, c'est l'histoire d'un homme, dont la beauté ténébreuse cachait mal les fêlures. D'un homme sans doute trop pur, dans sa quête d'absolu, pour accepter compromis et compromissions. C'est l'histoire d'un homme, amoureux du beau et de son art, que son métier a laissé lâchement tomber.

03/2019

ActuaLitté

Histoire de France

Les corps francs de 1814 et 1815. La double agonie de l'Empire, les combattants de l'impossible

Du Moyen Âge à nos jours, des troupes irrégulières (corps francs, partisans, francs-tireurs, résistants, etc.) ont secondé les armées officielles. Interceptant vivres, armes et courriers, tendant des embuscades, attaquant les arrière-gardes, leurs actions de guérilla n'ont toujours eu qu'un objectif : inquiéter l'ennemi. On se souvient encore des corps francs du conflit franco-prussien de 1870. Suite aux décrets du 8 janvier 1814 et du 22 avril 1815, pour freiner l'invasion étrangère, Napoléon délivra des brevets de colonel à ceux qui levaient à leurs frais des corps francs, créés dans toute la France mais surtout aux frontières de l'Est, armées de bric et de broc, regroupant d'anciens militaires (dont des retraités et des invalides), des déserteurs, des civils de tous âges. Leurs effectifs s'étoffèrent avec l'arrivée de douaniers et de gardes forestiers. Indisciplinés par nature, les corps francs devaient affronter la méfiance des administrations et la réticence des populations locales qui craignaient des représailles. Leurs chefs venaient d'horizons fort divers. Des opportunistes voyant là une occasion de gagner du galon, des pillards sans foi ni loi, mais aussi de fervents bonapartistes ainsi que des patriotes voulant à tout prix repousser l'envahisseur. Les actions de ces corps francs furent à l'image de leurs chefs. La seconde Restauration chassa sans pitié ceux auxquels on reprochait d'être restés fidèles à l'Empereur. Des têtes tombèrent. Certains de ces combattants s'exilèrent pour échapper aux cours prévôtales et aux assises. D'aucuns, forts de leur expérience, offrirent leurs services aux démocraties naissantes, de la Grèce à l'Amérique du Sud. La grande épopée du Premier Empire et ses héros ont éclipsé ces soldats de l'ombre, ces résistants de la dernière heure. Même si leur action est restée limitée, il convient de rendre hommage à ces combattants de valeur, tels que Damas, Frantz, Viriot, Brice, Simon, Wolff, etc., qui eurent le courage de tenter Y impossible ! Exhumer ces délaissés de l'histoire, dresser un panorama de leur recrutement et de leur combat, tel a été l'objectif des auteurs qui, durant des années, ont conduit des recherches rendues difficiles par la rareté des archives ou des récits déformés s'apparentant à des légendes. L'aventure éphémère des corps francs appartient de plein droit à la tragédie de la fin de l'Empire.

07/2011

ActuaLitté

Poésie

Ceux que l'on oublie difficilement. Précédé de Fumées

Le soir du 23 juin 1908 Takuboku entre dans une période de création exceptionnelle : "La nuit dernière, écrit-il dans son journal, j'ai commencé d'écrire des tankas avant d'aller me coucher. Mon enthousiasme s'est accru d'heure en heure et j'ai écrit toute la nuit. A l'aube j'ai été me promener dans le cimetière du temple d'Honmyoji, ce qui m'a beaucoup rafraîchi. Mon enthousiasme a continué, et j ai composé plus de 120 tankas depuis hier soir jusqu à 11 h ce matin." Le lendemain il note encore : "Dans ma tête tout est tanka. Tout ce que je vois et tout ce que j'entends devient tanka. Aujourd'hui j'ai composé 141 tankas jusqu'à 2 h du matin. Quarante d'entre eux concernent mes parents. En les écrivant, j'étais en larmes." Beaucoup des tankas écrits durant ces moments seront repris dans les deux ensembles ici publiés, parus à l'automne 1910, notamment : "Je murmure mon nom / comment revenir aux larmes / de mes quatorze ans." Trois mois plus tard, le 9 janvier 1911, Takuboku écrit à l'un de ses anciens camarades de collège, Fukashi Segawa : "Cela ne me gêne pas si pendant des jours ou des mois je n'ai pas envie d'écrire des tankas. Cela me laisse indifférent. Mais, parce que je suis obligé de mener une vie quotidienne insatisfaisante, il devient souvent impératif de chercher la preuve de mon existence en devenant conscient de mon moi à chaque instant. C'est à ces moments-là que j'écris des tankas. Je me console un peu moi-même en changeant le moi en mots et en les lisant. [...] Tu vois, même si j'écris maintenant des tankas, je souhaite devenir un homme qui n'a pas besoin d'en écrire." Le 4 février suivant, il est admis à l'hôpital universitaire de Tokyo pour une péritonite chronique liée à la tuberculose qui l'emportera. Durant les douze mois qu'il lui reste à vivre, il écrit le Jouet triste. "J'écris des tankas, avait-il noté, parce que j'aime la vie. J'écris des tankas parce que je m'aime plus que toute chose. Certes le tanka mourra. Je ne veux pas faire de la théorie, il s'effondrera de l'intérieur. Mais il ne mourra pas d'ici longtemps encore."

11/2017

ActuaLitté

Monographies

DesMesures

Amorcée au début des années 1980, l'oeuvre de Vincent Corpet se saisit de la peinture pour mieux la retourner. Elle vient à l'heure où, après des années de pratiques ascétiques et abstraites, il fait à nouveau bon profiter des joies de la térébenthine : des sujets à tiroirs, de la palette exubérante, de l'imbroglio de la forme ou des emportements de la matière. Sans doute tout cela prend-il un peu le pas sur le sujet, simple prétexte à la déferlante du style dont l'image ici ou là nous restitue quelques bribes. La peinture est profuse, le regardeur se perd et cherche ses repères dans ses méandres colorés, en quête d'indices et de délices auxquels se raccrocher. Elle s'offre sans se donner d'emblée, préférant susciter le trouble, convoquer nos souvenirs, suggérer des connivences. Vincent Corpet s'engouffre dans ce mouvement gourmand de fouille de la peinture, qu'il érige pour sa part en système. En cela il s'éloigne d'une exploration sensible et intuitive du medium, privilégiant la mise en place d'une méthode - il parle de "protocole" - qui vise à désacraliser son objet. Le titre de ses oeuvres n'est rien d'autre qu'un numéro d'inventaire ou de série forgé à partir de la date de réalisation, de la technique et du format de la pièce. Comme un manifeste, qui fait passer au second plan le sens du tableau et minimise la mainmise de l'artiste. Vincent Corpet fait fi des préliminaires et ne s'embarrasse pas de l'arbitraire d'un sujet. Car c'est sur les conditions d'apparition et de transformation de l'image qu'il jette son dévolu. Ses références ? L'art pariétal, le mur barbouillé de taches excitant l'imagination de Léonard de Vinci ou les dessins picassiens, dans lesquels il décèle le processus analogique qu'il applique à ses peintures. Soit un savant jeu de correspondances, de dérivations et de vases communicants qui célèbre, d'un motif, d'une couleur ou d'un tracé à l'autre, la primauté de l'image sur la pensée. Publié à l'occasion de l'exposition éponyme au MASC, musée d'Art moderne & contemporain des Sables d'Olonne, du 16 octobre 2022 au 15 janvier 2023.

07/2022