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Lucie Mougenot

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Sociologie politique

Fin de vie en République. Avant d'éteindre la lumière

Déclenchant l'alarme sur la nouvelle loi prétendant régenter la fin de vie, le bloggeur catholique KozToujours nous raconte ici son enquête au sein des hôpitaux, des funérariums et des cimetières. Contre les abstractions statistiques et l'effacement de la mort, il défend et illustre ici l'ultime sens de la vie. Lucide. Quand certains demandent un droit de mourir dans la dignité par l'euthanasie, doit-on considérer dès lors comme indigne la mort naturelle des autres ?

Comment en sommes-nous arrivés à un tel paradoxe ? A la fois libelle et enquête, le livre-évènement d'Erwan Le Morhedec force à regarder les choses en face : si l'euthanasie et le suicide assisté sont légalisés, les valeurs fondamentales de liberté, d'égalité et de fraternité qui fondent l'humanisme républicain de notre société seront effacées. Cette loi soumettra des êtres parvenus au stade ultime de la vulnérabilité aux pressions conjointes de la société, de la médecine et de l'entourage.

Elle oblitérera la latitude de jugement des soignants et des familles, les placera face à des contradictions et des dilemmes insurmontables, les forcera à la désincarnation pour faire d'eux un instrument fatal. Mais cet ouvrage essentiel n'est pas que percutant. Il est aussi convaincant en raison de l'investigation de terrain qui le fonde. C'est auprès des soignants, des malades et de leurs proches, dans les établissements de soins palliatifs, qu'Erwan Le Morhedec est allé recueillir, au cours d'heures d'entretiens, les témoignages de situations réelles. La France est-elle prête à tant d'aubes lugubres ?

01/2022

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Beaux arts

L'art du pastel

"Mariage d'amour de la couleur et du dessin" (José Maria de Heredia), le pastel fascine par sa texture crayeuse et par l'éclat de ses teintes. Conçu au départ pour rehausser des dessins, le pastel gagne peu à peu ses lettres de noblesse ; il devient un art à part entière avec ses inconditionnels, les "peintres en pastel" comme on les appellera d'abord, les "pastellistes" comme on les désignera- ensuite. Le formidable succès de ces bâtons colorés au XVIIIe et au XIXe siècle est ici présenté par deux éminents spécialistes. A travers une somptueuse iconographie, cet ouvrage retrace pour la première fois l'oeuvre des principaux artistes qui ont haussé le pastel au rang d'art majeur : Maurice Quentin de La Tour et ses portraits plus vivants que nature, Jean-Etienne Liotard et sa précision captivante ; un siècle plus tard, Edgar Degas et ses danseuses aux tutus éclatants comme des bouquets, ou encore Odilon Redon et ses couleurs irradiantes, nourries à la source du rêve et de l'imagination. A côté de ces pastellistes renommés, cet ouvrage met en lumière une pléiade d'artistes qui grâce au pastel s'aventurent hors des sentiers battus : Joseph Vivien, Adélaïde Labille-Guiard, Gustaf Lundberg, John Russell, Eugène Boudin, Jean-François Millet, Giuseppe De Nittis, Edouard Manet, Berthe Morisot, Mary Cassatt, James Abbott McNeill Whistler, William Merritt Chase, Louise Breslau, Fernand Khnopff, Lucien Lévy-Dhurmer, etc... Sensible aux effets de la lumière, cet art fragile est souvent soustrait aux regards. Il sort ici de l'ombre pour le plus grand plaisir des amateurs.

10/2014

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Histoire internationale

Les désillusions d'un jeune étudiant

"L'ouvrage présenté par Cheikh Ibrahima Daffé décrit l'évolution de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) et met à nu les difficultés grandissantes auxquelles cette institution est aujourd'hui confrontée. La vie de CI Daffé se confond en partie avec celle des trente dernières années de l'UCAD où, enfant il jouait, faisait du sport, chassait des oiseaux et cueillait des fruits. Il a fréquenté l'école maternelle du COUD, et il y est revenu des années plus tard, comme étudiant. Même si cette institution n'est plus celle de ses rêves d'enfant, on sent, à travers sa prose, l'amour et le respect qu'il lui porte et toute sa gratitude envers celle-ci, pour lui avoir beaucoup donné. Cependant, cet ouvrage n'est pas seulement un témoignage sur son vécu à l'UCAD. C'est également un regard lucide et scrutateur, qui met à nu les faiblesses de cette université. On comprend en effet, au fil des pages, que c'est la mal gouvernante qui est à l'origine de la dégradation des conditions d'enseignement, avec une inorganisation telle que de nombreux étudiants ne pouvant pas accéder aux amphithéâtres, suivent les cours à travers les fenêtres. On y constate toute l'opacité qui entoure la gestion des bourses sociales et l'attribution des chambres. On y découvre que les chambres sont surchargées et que certains étudiants dorment à même le sol, dans les couloirs, sur des nattes. Une situation que semblent ignorer les gouvernants, qui ont leurs enfants dans les universités occidentales".

01/2014

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Littérature française

Anatolia Rhapsody

Il y a cinquante ans certains pays d'Europe comme la Belgique et la France ont ouvert grand les bras pour accueillir les travailleurs invités issus des zones rurales d'Anatolie. Ils seront les "travailleurs invités". Ils seront nos pères et nos mères ; vos ouvriers, vos nettoyeuses, puis vos bouchers, vos épiciers, vos voisins, parfois vos amis. Depuis cinquante ans, nous avons fait l'objet de quantité d'enquêtes et d'études, produit des discours et des statistiques à foison ; connu de nombreuses défaites et quelques victoires. Ce récit démarre à la fin des années 1960, avec l'arrivée du père de l'auteur en Europe une traversée clandestine de plusieurs frontières et s'achève, par trois points de suspension, avec la décision de l'auteur de retourner vivre à Istanbul pour y poursuivre sa recherche identitaire quelques mois seulement avant l'explosion d'un mouvement de contestation sans précédent en Turquie. Entre les deux, l'auteur pose un regard personnel, tendre mais lucide, sur les combats de l'immigration, sur la langue, sur le rapport à l'autre et à la communauté, à la sexualité et au mariage, à la tradition et à la modernité. Ainsi, il rend hommage aux aînés et au passé, mais aussi, nous emmène dans une exploration de ce présent métissé qui est le nôtre, d'un monde qui est devenu village mais où nos villages ne sont plus. Avec émotion et humour, il convie toutes les figures de l'ici et de l'ailleurs et compose une rhapsodie anatolienne bouleversante.

02/2014

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Sciences politiques

La surexplication du monde. Un aide-mémoire pour les Temps d'Après

Dans un monde de plus en plus (de mieux en mieux ? ) expliqué, numérisé, modélisé, surveillé, l'inquiétude ne cesse de croître. La Surexplication du monde considère de près cette contradiction où, au XXIe siècle, l'humanité rétrécit dans les promesses de vie toujours meilleure. Le livre ne souhaite pas ajouter aux murailles de pensée abstraite ; il cite surtout la presse, la radio, la télé, Internet : ce que les gens attentifs aux choses du siècle rencontrent au quotidien. Cela suffit à voir comment les conseils sont entendus, négligés, raillés ou rejetés, cela peut suffire à une volonté de nouveau choix. Tout semble avoir été dit, écrit, analysé, proposé sur la crise socio-économico-écologique : on sait comment en sortir. Alors pourquoi n'en sort-on pas ? L'accélération bétonneuse a recouvert les voies de changement tracées depuis un demi-siècle. En débroussaillant dans plusieurs directions, le livre a rencontré des pistes méconnues ; son propre tracé s'en est trouvé affermi. La Surexplication du monde n'aborde aucune "grande question" frontalement. Si ce n'est qu'une très grande question s'est manifestée au printemps 2020, convertissant ce livre anté-Covid en témoin de passage d'ères. Le renversement des certitudes a secoué les réflexions sur les Temps d'Avant. Ce livre table sur l'intelligence non contrainte, préfère le réel au virtuel, le vrai à la vérité, l'éthique aux idéologies. Il ne perd jamais de vue la dynamique de confiance, condition nécessaire à la dépollution tranquille des idées — et maintenant à un usage lucide du Temps d'Après.

09/2020

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Histoire internationale

Messieurs bien sous tous rapports (Des)

En apparence, ce sont des hommes bien sous tous rapports. En apparence seulement. Car, quand une série de meurtres frappe la sphère tourangelle, des portraits des victimes, beaucoup moins policés, émergent. Qui en veut à ces messieurs à la vertu douteuse au point de les assassiner?? Et pourquoi ces mises en scène lugubres ? Sur les pas de l'enquête dont il est à la fois acteur et narrateur, Claude Croubois nous la fait vivre de l'intérieur, sans concession. Corps en décomposition, suspicions, coups bas, mœurs débridées mais aussi humour et dérision sont les ingrédients pimentés de ce jeu de piste. Comme à son habitude, Claude Croubois nous livre une fable sociétale où s'entremêlent fiction et réalité. Avec sa plume pleine de malice, il dresse un portrait à la fois lucide, amusant et effrayant de notre société. Les lieux seront familiers aux Tourangeaux : les rues, les enseignes, les passages qui forment le décor de cet ouvrage sont ceux qu'ils côtoient tous les jours. Et pour donner vie à ces scènes et dialogues déjà très imagés, l'auteur a fait appel à son ami Jean-Philippe Talon dont les superbes illustrations viennent enrichir le récit. Claude Croubois est agrégé d'histoire, inspecteur d'académie honoraire et membre de l'académie de Touraine. Il fut maire-adjoint de Jean Royer et conseiller général de Tours-Ouest. Il est l'auteur de très nombreux ouvrages d'histoire locale ou nationale et de plusieurs romans policiers humoristiques dont l'action se déroule en Touraine.

05/2013

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Critique littéraire

L'Atlantique comme pont. L'Europe et l'espace lusophone (XVIe-XXe siècles)

Cet ouvrage collectif vise à lancer de nouvelles pistes de réflexion sur la circulation des idées et des biens culturels, de part et d'autre de l'Atlantique, entre le XVIe et le XXe siècle, par une focalisation sur les échanges entre l'Europe et l'espace lusophone. Pour cela les organisateurs du volume ont pris comme point de départ des dispositifs méthodologiques chers à l'Atlantic history, courant historiographique qui considère l'espace atlantique comme une zone spécifique d'échange et de permutation, de circulation et de transmission, qui aurait favorisé une dynamique d'interaction dont les conséquences socioculturelles sont aussi singulières que considérables. L'océan Atlantique perçu "comme un pont, plutôt que comme une barrière" (David Hancock) entre les territoires et les peuples qui le longent : le propos, qui est une stimulante invitation à une relecture du passé commun entre l'Europe, l'Amérique et l'Afrique, connaît différentes déclinaisons, au gré des contributions de ceux qui acceptent le pari qu'il implique. Ce livre rassemble des essais rédigés par des chercheurs rattachés à des laboratoires de différents pays, qui abordent des questions relatives à trois problématiques majeures : l'altérité à travers les siècles (Isabel Almeida, Michel Riaudel, Ettore Finazzi-Agrè, Kenneth David Jackson) ; la réception des idées et des oeuvres (Lisa Vollendorf, Tobias Brandenberger, Vanda Anastâcio, Jean-Yves Mérian, Lucia Paschoal Guimaràes, José Miguel Wisnik, Gilda Santos) ; la circulation et la transformation des formes artistiques et littéraires (Jean-Claude Laborie, David Cranmer, Saulo Neiva, Silviano Santiago).

11/2012

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Littérature étrangère

Siméon l'Ascenseurite. Roman avec anges et Moldaves

La vie grise et presque tranquille des locataires d'une HLM, " l'un de ces anonymes et gigantesques immeubles des banlieues roumaines ", va brutalement se trouver bouleversée : l'ascenseur est en panne, coincé au huitième étage. Ce ne serait pas un problème insoluble, s'il n'était. occupé par leur voisin Siméon. Pour désavouer le chacun-pour-soi de ses semblables, il a choisi de s'y cloîtrer. Son geste suscite, tour à tour, la perplexité, l'agacement, la curiosité, puis la déférence. Siméon devient une sorte de directeur de conscience îlotier, prodiguant des conseils, faisant quelques modestes " miracles ". Et, s'il n'y avait que les miracles. Mais il y a aussi les histoires édifiantes et les prophéties que Siméon livre de sa retraite volontaire, qui lui assurent rapidement une grande notoriété et révèlent, entre autres, pourquoi Jésus, descendu parmi le peuple roumain, après une campagne électorale mémorable, il va de soi, ne pourra pas s'en faire élire Président. Siméon l'Ascenseurite est une parabole et une parodie. Les personnages virevoltent, se croisent, s'entraident, se détestent, s'ignorent, et peignent à grands traits d'une ironie à la fois mordante et tendre une chronique lucide et bouffonne. Dans ce roman débordant d'humour, cette multitude incarne une société déboussolée sur fond de problèmes domestiques, de crise économique, de confusion spirituelle et politique. Une véritable radiographie de la Roumanie postcommuniste. Couronné en 2007, à Prague, par le prix Magnesia Litera et élu Livre de l'année, il a été traduit en Espagne, en Croatie, en Italie et en Bulgarie.

03/2013

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Histoire internationale

Les négociations interburundaises. La longue marche vers la paix

Ce livre est un témoignage clé, car il n'est pas habituel qu'une personnalité burundaise aussi importante livre sa pensée à un large public. L'auteur raconte le long travail de la construction de cet "esprit d'Arusha". Sous la houlette des médiateurs, Nyerere d'abord, Mandela ensuite, il a fallu briser les tabous, analyser sans faux-fuyant la question ethnique, vaincre les peurs fondées ou fantasmées des uns et des autres. Un travail harassant, dans un contexte de guerre civile. Mais au-delà du témoignage, vivant, précis, documenté, le président Buyoya mène et assume un profond travail de réflexion sur l'histoire tourmentée du Burundi et tire des leçons qui pourraient servir à des pays en butte à des crises semblables. L'auteur s'exprime en tant qu'acteur de premier plan, fortement engagé et parfaitement conscient de l'importance des fonctions qui étaient les siennes. Mais il ne revendique aucune prééminence. C'est une modestie qu'il faut souligner car, tout au long de cet ouvrage, il montre l'implication et l'engagement d'hommes et de femmes, Burundais, étrangers, qui ont cru dans son projet de négocier non pas la fin de la violence, mais aussi l'émergence d'une nouvelle société burundaise plus juste. L'accord d'Arusha a permis de sortir de l'engrenage des cycles de violence dans lequel le peuple burundais s'enfermait mais, lucide, l'auteur sait qu'il ne faut pas s'arrêter là : Arusha est un socle perfectible.

12/2011

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Histoire de France

L'honneur de Saint-Arnaud

Ce livre conte la très édifiante histoire d'un maréchal de France, de son vivant couvert d'honneurs : pour Sainte-Beuve, " sa moralité essentielle " était un exemple pour la jeunesse. En réalité, massacres et appât effréné du lucre furent les seuls ressorts de sa vie : pour Victor Hugo, " Ce général avait les états de service d'un chacal."Achille de Saint-Arnaud construit sa carrière sur la conquête de l'Algérie. Après la prise de Constantine, il se vante : " Je me sentais un peu boucher. " Avec d'autres généraux, il applique la stratégie de la terre brûlée pour affamer les populations, et les " enfumades " pour exterminer tous les habitants de villages algériens dans des grottes. Lors du coup d'Etat du 2 décembre, il massacre les Parisiens au canon. Il meurt emporté par une diarrhée incoercible au lendemain de la bataille de l'Alma, chef d'une expédition contre la Russie qui visait - déjà - à établir un nouvel ordre mondial. On lui fait des funérailles nationales.Mais cette chronique n'est pas une simple biographie. C'est un pan de la face noire de l'histoire de France du XIXème siècle qui se découvre. Une fresque où figurent les souverains de l'époque, Charles X, Louis-Philippe, Napoléon III ; des ministres, Guizot, Thiers, Morny, des généraux, Bugeaud, Cavaignac, Changarnier, d'illustres penseurs, Louis Veuillot, Alexis de Tocqueville. Et bien entendu, défendant sa terre algérienne, la grande et implacable figure de l'émir Abd el-Kader." Un livre cruel, terrible, assassin. " Edwy Plenel.

02/2012

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Littérature érotique et sentim

Lord Lyllian. Messes noires. Suivi de Jacques d'Adelswärd-Fersen et la figure d'Héliogabale

"Le succès de Jacques d'Adelswärd-Fersen (1880-1923) ne se dément pas. Les éditions originales ou anciennes de ses livres se vendent aujourd'hui à des prix remarquables. Je lui ai consacré en 1991 un dossier, enrichi en 1993, qui permet de comprendre dans quel contexte polémique son oeuvre s'est développée. On doit à Mirande Lucien d'avoir donné une image assez exacte d'Akademos, revue que Fersen a fondée en 1909 et soutenue toute l'année et qui peut à juste titre être considérée comme la première revue homosexuelle. Jean-Claude Féray a attiré notre attention sur son oeuvre littéraire aux éditions Quintes-feuilles. Alors qu'il vient de publier Jeunesse (1907), je suis heureux d'avoir enfin pu mettre la dernière main à cette réédition de Lord Lyllian (1905). Lord Lyllian est un roman à clefs où se rencontrent les sommités homosexuelles de la fin du XIXe : Oscar Wilde, Lord Alfred Douglas, John Gray, Jean Lorrain, Joséphin Péladan, Achille Essebac, Robert de Montesquiou, Friedrich Krupp - et Fersen lui-même - ainsi que leurs égéries les actrices Ellen Terry et Sarah Bernhard. Les amateurs de ces personnages devenus de véritables icônes se réjouiront de la manière dont Adelswärd-Fersen les met en scène avec des dialogues très camp que Wilde n'aurait pas reniés et dans des poses mélodramatiques à souhait. J'espère que, comme moi, vous tomberez amoureux de Lord Lyllian, dans une nouvelle édition portée par d'éminents spécialistes respectivement de la littérature homosexuelle et de la littérature décadente, Jean-Claude Féray et Jean de Palacio", Patrick Cardon.

01/2011

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Ethnologie

La raison humanitaire. Une histoire morale du temps présent

Face aux désordres du monde, les sentiments moraux sont devenus un ressort essentiel des politiques, internationales aussi bien que locales. Qu'il s'agisse de conduire des actions en faveur des pauvres ou des réfugiés, d'aider des victimes de catastrophes ou de justifier des interventions militaires, un gouvernement humanitaire, mêlant solidarité et compassion, se déploie partout au secours des démunis et des dominés. C'est à l'analyse de cette nouvelle économie morale que Didier Fassin, anthropologue et médecin, consacre ce livre. Sur des terrains proches ou lointains, il explore des scènes où la murale humanitaire se trouve soumise à l'épreuve de l'inégalité et de la violence, et rend compte des tensions et des contradictions qui traversent la politique humanitaire. Analysant en France l'ouverture de lieux d'écoute dans les banlieues, la distribution d'aides d'urgence aux chômeurs. la régularisation des étrangers en situation irrégulière et le traitement des demandes d'asile, mais étudiant aussi les représentations de l'enfance au temps du sida en Afrique du Sud, les témoignages sur les traumatismes dans les Territoires palestiniens, les opérations de sauvetage de sinistrés au Venezuela et les choix difficiles de l'aide internationale lors de l'invasion de l'Irak. Didier Fassin livre les fragments d'une histoire au présent de la manière dont les sociétés contemporaines font face à l'intolérable. Proposant une critique de la raison humanitaire à la fois respectueuse de l'engagement des acteurs et lucide sur les enjeux qui les dépassent, il jette ainsi les bases d'une anthropologie politique et morale.

10/2010

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Histoire internationale

Habib Thiam. L'homme d'Etat, avec 1 DVD

Ce livre porte sur le Sénégal visité par deux plumes qui se font l'écho d'une voix, celle d'Habib Thiam, ancien Premier ministre du Sénégal (...) Nous avons cheminé ensemble dans la vie, à l'Ecole, dans les administrations, jusqu'aux sommets de l'Etat. De Paris, après études et stages de formation, nous avions ensemble pris le chemin du retour, répondant à l'appel de la mère patrie. Il était déjà au gouvernement, au lendemain des regrettables événements de 1962. Il était aussi à mes côtés quand le Président Léopold Sédar Senghor m'a nommé Premier ministre. Il fut à deux reprises mon Premier ministre, non parce qu'il était mon ami mais parce que son expérience et son sens politique aigu, sa formation et son parcours, sa passion pour le pays et la confiance que je plaçais en lui, le désignaient tout naturellement pour m'accompagner et m'épauler dans la lourde tâche qui était la mienne à la tête de l'Etat du Sénégal. Ce livre est un voyage dans l'histoire de notre jeune République (...) Ici, l'odyssée s'effectue par un fil conducteur déroulé dans le labyrinthe de la politique, sous l'oeil avisé d'un homme qui sait de quoi il parle. Un double regard, d'intériorité et d'extériorité, selon qu'il est aux affaires ou en dehors, mais toujours sous le sceau incontestable de la légitimité du regard et de la parole, je veux dire un regard lucide et une parole responsable.

01/2010

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Littérature française

Les entrailles du soleil. Roman de guerre

NICOLAS FLORENCE met à nu toute la complexité et les contradictions du Liban contemporain. Ses personnages, Assia, Nathan, Ralph, David, sont les témoins, pour nous, de cette guerre de l'été 2006 dont on parla si peu. Une guerre que l'on pouvait confondre, à travers l'écran de nos télévisions, à une dernière production hollywoodienne. Dénoncer les agissements "d'enfant gâté" d'Israël ne doit pas nous empêcher de rester lucide sur la réalité libanaise. Si malheureusement ce pays est à ce point fragile à ses frontières, il faut peut-être tenter de comprendre comment, dans son histoire, le Liban s'est à ce point laissé circonvenir. e Les personnages de Nicolas Florence nous livrent des pistes de réflexion mais cet ouvrage est avant tout un roman. Une histoire où prévalent les sentiments et qui offre une place aux hommes et aux femmes qui, au cœur de conflits auxquels ils sont liés bien malgré eux, ne tendent qu'à vivre libres et heureux. La prose de Nicolas Florence offre une distance qui est nécessaire lorsqu'on s'attelle à un sujet tel que celui-là. S'il y a une leçon à retenir après la lecture de ce récit, c'est qu'il n'y a pas de peuple bon et de peuple méchant. D'hommes et de femmes victimes ou bourreaux par nature. Simplement, notre monde est composé, depuis la nuit des temps, d'individus qui lorsqu'ils sont assis sur le siège du pouvoir, laissent aux pieds du trône un peu de leur humanité.

01/2009

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Littérature française

Esther Mésopotamie

Osias Lorentz venait d'acheter la maison de Deir es-Zor où il avait passé, seul, sa première journée et, seul, sa première nuit, lorsqu'il a entendu un bruit de pas léger sur le sable de la cour. Et lui qui l'instant précédent ne connaissait même pas la raison de son achat a compris presque simultanément qu'il espérait percevoir un tel bruit de pas, ténu, distrait, attaché à lui et indépendant de lui, et que celui qu'il entendait dans son dos, comme s'il était poussé par le soleil levant, n'était pas celui qu'il espérait. Celui qu'il espérait était tout autre, imprévisible. Maintenant, la femme qui n'était pas Esther avait pénétré dans la maison. " Voilà vingt ans que la narratrice vit et travaille chez Osias Lorentz, spécialiste de la statuaire sumérienne, sous le regard de la fidèle Ana, une gouvernante cap-verdienne. Chacune à sa manière, les deux femmes sont en adoration devant ce savant séduisant, mais taciturne et presque toujours absent, car il voyage de par le monde, le plus souvent en Mésopotamie. Tandis qu'il mène sa vie, se marie, a des liaisons, toutes deux pensent que durant ces années il n'a vraiment aimé qu'une certaine Esther, dont elles ne savent rien et dont l'identité sera, pour elles comme pour Osias, une révélation. Ce roman offre à la fois une description lucide et douce de la passion amoureuse et une profonde réflexion sur l'imagination et la fiction.

01/2007

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Littérature étrangère

La contrevie

Signe de contradiction pour les Juifs, scandale pour les gentils, comment Nathan Zuckerman, l'écrivain sarcastique et lucide qui est le double de Philip Roth, pourrait-il - malgré son succès - échapper à la vindicte et à l'opprobre des uns comme des autres ? Peut-être bien en imaginant, pour lui-même et ses personnages, une contrevie, une vie alternative à la fois nouvelle, imprévue et bizarrement réversible. Car, dans ce roman-miroir, les figures principales sont en abîme, affrontées deux à deux, correspondantes : Nathan et son frère Henry ; les deux femmes qui symbolisent pour eux la contrevie et portent le même prénom, Maria (Maria : Marie, visage essentiel de la chrétienté). Shuki Elchanan la colombe et Mordecai Lippman le faucon, en qui s'incarne le dilemme israélien ; le fou juif et la folle goy, etc. Le roman déploie un kaléidoscope de lieux (Newark, New York, Tel-Aviv, Jérusalem, un village de Judée, Londres, un village du Gloucestershire, sans compter la carlingue d'un avion en vol), traversés de personnages en proie au doute, au questionnement, au désespoir, à l'exaltation ou à la folie. Tous animés du désir de changer la vie, de la changer en la risquant vraiment, le risque majeur étant assumé par les figures jumelles du narrateur et de son frère qui, réellement ou fictivement, affrontent tous deux la mort. La mort, le prix à payer pour en finir avec l'impuissance, la claustration, la contingence ; la mort, façon définitive de démontrer que " la vraie vie est ailleurs ".

09/2004

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Autres langues

Tabataba. Suivi de Pawana

" L'histoire : un jeune homme discute avec sa sœur aînée dans une cour tout en s'occupant de sa moto ; reproches sur les comportements de l'un et de l'autre, discussion sur la vie, l'amour, les hommes et les femmes de leur village. Un débat de cette nature entre un frère et une sœur, exprimant sans retenue des sentiments personnels est tout à fait improbable. Le fait de l'exprimer en créole nous oblige à nous pénétrer de réalités et de sentiments qui ne nous sont pas habituels et de ce fait nous ouvre davantage aux autres. Si bien qu'il me semble aujourd'hui fondamental, pour notre société, de passer par le moule de la langue pour élargir nos horizons et ainsi rompre l'alternative, dans laquelle les fondamentalistes de tout bord voudraient nous enfermer et qui consiste à vouloir que nous noyions ou créole natif-natal, ou français hexagonal. " Hector POULLET " Même en choisissant les expressions guadeloupéennes les plus basilectales, on n'arrive pas toujours à trouver le bon terme et il faut alors puiser dans les langues sueurs que sont les créoles martiniquais, guyanais, dominiquais ou saint-lucien. Je l'ai fait avec modération. Là encore, le contexte permet à l'auditeur de comprendre le mot inconnu. À mon avis, un tel travail n'a de sens que s'il poursuit un double objectif, montrer la beauté du texte de Le Clézio, montrer la force et la beauté de la langue créole. " Raphaël CONFIANT

04/2002

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Littérature française

Déposition. Journal 1940-1944

"Parce qu'il est un des meilleurs amis que j'aie au monde, mais aussi à cause d'une dette spirituelle car bien avant de le connaître je le lisais - et il ne sait pas combien je lui dois." Antoine de Saint-Exupéry. "Par son admirable sincérité, par la probité d'une logique qui habille tous les faits, tous les hommes, tous les propos sur mesure, Déposition est pour l'historien un des témoignages les plus directs et les plus précieux dont il puisse disposer pour recomposer l'évolution des esprits dans un coin de terre française, entre les temps nauséeux de l'armistice stagnant et cette grande année de la Libération." Lucien Febvre, Les Annales, 1948 "Werth n'oublie pas cette formulation de Febvre : "Au fond de l'histoire, il y a des sentiments." Cette quête des ambivalences, cette complexité des portraits pourtant composés avec une si féroce netteté, cette prise en compte de toutes les composantes, c'est ce que recherchent aujourd'hui, plus que naguère sans doute, les historiens qui travaillent sur cette période. C'est ce qui rend ce texte à tous égards singulièrement moderne. Un texte hors du commun. " Jean-Pierre Azéma, juillet 1992. "Déposition est le journal littéraire d'un écrivain en pleine maturité, et celui d'un esprit rebelle à tous les embrigadements. (.../...) S'il présente un intérêt historique évident, ce n'est pas seulement parce que c'est un document exceptionnel sur la France profonde pendant l'Occupation, c'est parce que Werth préfère toujours l'analyse objective aux facilités du manichéisme." Gérard Meudal, Libération

01/2006

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Religion

La cause de Dieu

La Cause de Dieu ? Voilà qui suscite immédiatement la question : quel Dieu ? Car les confusions et les malentendus s'entassent sur ce «phonème-à-tout-faire». Le Dieu de monsieur Falloux, qui s'honorait d'être un «catholique mondain», n'a aucune parenté avec le Dieu de Victor Hugo et de Robespierre. Et il y a même, certainement, un athéisme salubre. Si je me réfère à Robespierre, c'est parce que dans son journal Le Défenseur, il s'écriait en juin 1792 : «O Dieu puissant, cette cause est la tienne !» C'est en ce sens que je dis. moi aussi, La Cause de Dieu, un Dieu dont l'autre nom est Justice. Justice et Amour ? Amour, quel mot difficile, ambigu, captieux ! Et que l'on ose à peine prononcer quand des milliers d'enfants innocents meurent, chaque jour, de faim. «Qu'est-ce que fait votre Dieu pendant ce temps-là ?», demandait Hugo le croyant. Et pourtant ! Ce que l'on devine au plus secret de chaque coeur humain, et qui est le contact avec la plus profonde identité de notre être, autrement dit avec Dieu, c'est bien un amour... Surgit là l'énorme et insoluble problème du mal. Alors oui, tant pis ! La Cause de Dieu, en ce double sens d'une passion de la justice et d'une espérance désespérée mais invincible dans la réalité vivante, et cachée, d'un Dieu-Amour. Henri Guillemin En ces temps troublés de religions dévoyées, il est précieux de relire cet essai, nécessaire et lucide.

03/2015

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Sociologie

Mémoires. Tome 2, A contre-courant 1969-2000

1969 : je rentre définitivement de Harvard. Mes travaux inspirent le projet de " Nouvelle Société " défendu par Chaban. Commence alors pour moi une carrière, aussi ingrate qu'exaltante, de réformateur. Mon aventure est d'abord intellectuelle. Contre la sociologie critique dominante, je veux développer une sociologie positive, réaliste, fondée sur l'écoute des gens, afin de les aider à prendre eux-mêmes la responsabilité du changement. Me voici chef de commando à la tête d'un centre de recherches, dirigeant des enquêtes de terrain dans les écoles, les hôpitaux, les entreprises et l'administration. J'ai essuyé quelques échecs, mais j'ai aussi montré qu'on pouvait réussir de vraies réformes à l'Équipement, à Air France, à la SNCF. Dans les années soixante-dix et quatre-vingt, je parcours le monde pour comprendre ce qui se passe derrière le rideau de fer, en Chine et bien sûr en Amérique, ma patrie d'adoption, qui, des années Johnson à la déroute de Nixon, paraît alors au bord de l'effondrement. Passionnante, mais difficile époque pour qui s'acharne à penser à contre-courant... L'un des plus illustres sociologues français, dont l'œuvre signe l'engagement réformateur (La Société bloquée, L'Acteur et le système, Le Mal américain, État modeste, État moderne, L'Entreprise à l'écoute, La Crise de l'intelligence), livre le second volet de ses Mémoires, un tableau haut en couleurs des trente dernières années mais aussi le récit lucide et sans compromis d'une pensée en actes.

11/2004

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Beaux arts

Le musée éphémère. Les maîtres anciens et l'essor des expositions

Des expositions de Maîtres anciens l'histoire restait à faire, avec leurs promoteurs, leurs sujets, leurs enjeux artistiques, parfois aussi idéologiques et politiques. Il revenait à Francis Haskell d'entreprendre d'en retracer les débuts à Rome, au XVIIe siècle, pour en suivre l'évolution jusqu'à nos jours, en montrant les effets à long terme de ces manifestations et les changements qu'elles ont apportés à notre regard sur l'art du passé. Bouleversement des hiérarchies établies, découverte et promotion d'artistes longtemps ignorés, dévoilement pour le grand public d'affinités perçues jusqu'alors par les seuls connaisseurs, mise en valeur de périodes ou d'écoles négligées : à côté des travaux des historiens d'art, et plus qu'eux encore, les expositions de Maîtres anciens ont façonné notre idée de l'histoire de l'art et les manières dont les musées l'exposent. L'éphémère serait-il devenu durable ? Peut-être, mais est-ce suffisant pour que ces expositions mettent les œuvres en péril en leur faisant parcourir le monde ? Et que les catalogues, toujours plus gros, créent l'illusion d'un savoir exhaustif, alors qu'ils laissent dans l'ombre des aspects parfois importants ? Ce livre, le dernier de Francis Haskell, écrit dans les mois précédant sa mort, est tout entier traversé par cette interrogation dramatique qui porte, plus généralement, sur notre attitude face à l'art dont nous avons hérité et dont nous faisons un usage irresponsable. Travail d'historien, c'est aussi l'ultime mise en garde d'un observateur lucide et critique de notre époque.

11/2002

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Economie

Capitalisme : une histoire de fantômes

"La domination du capitalisme fut telle qu'elle cessa d'être perçue comme une idéologie. Elle est devenue le modèle par défaut, le comportement naturel. Elle s'est infiltrée dans la normalité, a colonisé l'ordinaire, au point que la contester est apparu comme aussi absurde ou ésotérique qu'une remise en cause de la réalité elle-même. Dès lors, le pas fut aisément et promptement franchi pour affirmer : "Il n'y a pas d'alternative". Dans cette série d'essais, Arundhati Roy, l'auteure du sublime roman Le Dieu des Petits Riens, s'intéresse à la face cachée de la démocratie indienne - un pays de 1,2 milliard d'habitants où les cent personnes les plus riches possèdent l'équivalent d'un quart du produit intérieur brut. Ce texte virulent présente un portrait féroce et lucide d'un pays hanté par ses fantômes : ceux des centaines de milliers de fermiers qui n'ont pour seule échappatoire à leurs dettes que le suicide ; ceux des centaines de millions de personnes qui vivent avec moins de deux dollars par jour. Face à eux, une infime minorité de la population contrôle la majorité des richesses et parvient à dicter la politique gouvernementale. Cette classe corrompue par l'omniprésence des ONG et des fondations est au coeur du système remis en cause par l'auteure. Cependant, Roy va au-delà du pamphlet contre le capitalisme et propose une véritable réflexion sur son histoire et ses rouages. Avant de conclure par plusieurs propositions pour en sortir, le temps d'un discours aux militants d'Occupy Wall Street.

10/2016

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Géographie

Du village à la ville. Comment les migrants changent le monde

Le XXIe siècle sera le siècle de la dernière, et spectaculaire, grande migration des populations rurales vers les villes. Cette migration, qui a déjà commencé, met en mouvement un nombre sans précédent d’êtres humains, et elle nous affectera presque tous directement, d’une manière ou d’une autre. C’est au coeur de cette « grande transformation » que Doug Saunders nous emmène dans ce livre exceptionnel, à travers une enquête dans les favelas de Sao Paulo, en passant par les slums de Mumbai et les « cités » de la banlieue parisienne. Il décrit la vie et le destin de ces migrants, leurs pérégrinations qui s’étendent souvent sur plusieurs générations, et arrive à des conclusions étonnamment… optimistes. Car ce serait aller trop vite que de décrire les habitants de ces endroits souvent très pauvres, violents et surpeuplés comme les nouveaux « damnés de la terre », les laissés pour compte de la mondialisation. Au contraire. C’est là, dans les marges des grandes villes du monde, de Lima et de Los Angeles, de Lagos et de Pékin, de Calcutta et de Manille que s’invente pour une grande part le monde de demain. Dynamisme social, créativité entrepreneuriale et vitalité culturelle caractérisent les trajectoires de ces hommes et femmes qui revivifient les sociétés dans lesquelles ils arrivent. Des sociétés qui souvent les considèrent à tort comme une menace pour leur bien-être matériel et leur identité nationale. Un grand document, et un regard lucide et optimiste, qui répond aux angoisses que suscite aujourd’hui, notamment en France, la question des migrations et de l’immigration.

10/2012

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Littérature française

Frère honorat

Raymond Guétard, le narrateur, est âgé de vingt ans. Né à Rodez dans une famille sans religion, il est mal dans sa peau, supérieurement lucide et revenu de tout avant même d'avoir vraiment vécu. A seize ans, il connaît Françoise, la bibliothécaire municipale qui en a vingt-trois. Si la complicité de leurs intelligences est totale, l'amour entre eux se révèle être un échec. Il n'y a pas d'amour humain, assure Raymond, désormais soulevé par un élan vers la foi qui va le conduire au monastère bénédictin de Combelle dans l'Aveyron. Il entrera dans les ordres sous le nom de frère Honorat. Cependant son "mal-être" l'envahit progressivement de dégoût, en dépit de son amitié profonde pour frère André qui le suit de très près. Soumis à l'épreuve d'un terrible déchirement, le jeune homme quitte Combelle après avoir tenté d'y mettre le feu. Il retourne chez ses parents à Rodez. Entre-temps, Françoise, qu'il aurait pu aimer, est devenue l'amie intime de sa mère auprès de laquelle elle s'est installée. La pudeur de la réflexion, la rigueur de son analyse font de ce livre une sorte de bréviaire que troublent le désir de trouver Dieu et le désespoir de manquer le rendez-vous du sacré. Il émeut en profondeur. Il met en alerte la conscience des lecteurs, quels qu'ils soient. La sobre beauté de son écriture et l'extraordinaire volonté de mettre au jour la vérité en sont les atouts premiers.

10/1986

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Critique littéraire

Cahiers André Gide. Volume 10, Correspondance André Gide et Dorothy Bussy Tome 2, Janvier 1925 - Novembre 1936

Lors d'un séjour à Cambridge en 1918, Gide fait la connaissance de Dorothy Bussy, soeur de Lytton Strachey, qui vit pour la plus grande part de l'année dans le midi de la France avec son mari, le peintre Simon Bussy. Elle tombe aussitôt amoureuse de l'auteur déjà célèbre, mais à peu près inconnu du public anglo-saxon, et se propose comme traductrice de ses oeuvres en anglais. Dès lors s'établit entre eux une correspondance régulière, brûlante du côté de la femme déjà mûre (elle a cinquante-trois ans à l'époque de la rencontre, Gide va en avoir cinquante), beaucoup plus réservée du côté de l'écrivain, qui a conscience de la valeur exceptionnelle de son amie, mais ne peut répondre à sa passion. Ces lettres constituent un extraordinaire document psychologique et culturel, qui met en lumière certains mécanismes du comportement gidien à l'égard d'une femme, en même temps qu'il dessine avec précision la silhouette des amis communs et la courbe de leur activité intellectuelle. Ce tome II contient les lettres de janvier 1925 à novembre 1936, autrement dit du départ pour le Congo au retour de l'U.R.S.S. Le premier volume avait révélé aux lecteurs français la personnalité de celle qu'ils connaissaient seulement comme l'auteur d'Olivia. Avec les années, la passion de Dorothy Bussy s'est faite plus lucide, mais elle sait ce qu'auront eu d'unique ses rapports avec Gide, en dépit des désillusions.

01/1981

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Littérature française

David et Olivier

Olivier a huit ans et demi. Il mène auprès de sa mère, Virginie, la belle mercière, une vie insouciante et joyeuse. Il joue dans la rue avec ses copains Loulou, Capdeverre, Elie, Tricot, Jack Schlack, tant d'autres, qui s'opposent à leurs éternels ennemis, ceux de la rue Bachelet, comme Anatole Pot à Colle, Grain de Sel ou le môme Tartine. L'aventure commence pour Olivier avec la rencontre de David, le fils de M. Zober, le tailleur établi depuis peu rue Labat avec sa femme, Esther, et sa fille aînée, Giselle. Si différents, David et Olivier seront bientôt unis par des secrets, des jeux, des projets, mille riens qui les rendent inséparables. Chacun fait découvrir à l'autre son univers. Olivier offre à son ami la présence de Montmartre, sa féerie, ses émerveillements, son spectacle permanent. David lui fait connaître les siens, leurs coutumes, leur manière d'être, de vivre et de croire, et cet oncle Samuel qui étonne Olivier parce qu'il est allé en Amérique. En cette année 1930, les gens vivent autant dans la rue que dans les logements étroits. C'est leur jardin, leur cour de récréation. On retrouve des personnages rencontrés dans Les Allumettes suédoises : Bougras, Mado, Mac, Mme Hague, Gastounet, Lucien, des groupes d'adultes, des foules d'enfants, et Virginie dans tout son éclat, la fidèle Mme Rosenthal, son amie, tout un peuple gouailleur, turbulent et tendre, avec ses habitudes, son langage, son courage, et la musique des rues, le parfum d'une époque où il fait bon vivre.

05/1986

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Histoire internationale

Le roi trahi. Carol II de Roumanie

Après une jeunesse romanesque et tumultueuse, Carol II devint, une fois monté sur le trône, le plus grand monarque de la Roumanie moderne. Pendant ses dix années de règne (1930-1940), il ne cessa d'œuvrer à la modernité, à l'urbanisation, à l'éducation et à l'essor culturel de son pays, luttant contre la Garde de Fer qui semait la terreur et contre les querelles incessantes des formations politiques. Et pourtant, les trahisons se succédaient autour de lui : celles de sa mère et de sa fratrie, de sa femme, des dignitaires qui l'entouraient, des puissances occidentales, de Hitler et de Staline. Personnage insaisissable et imprévisible dans sa vie privée, il refusa néanmoins de se séparer de sa maîtresse honnie, qui nuisait à sa popularité. Il mourut, oublié de tous, rejeté par son fils, dans un exil solitaire au Portugal, où un cercueil provisoire abrite encore sa dépouille. Le temps est aujourd'hui venu de rendre sa vraie stature à cet homme inclassable, de redécouvrir son itinéraire dans l'Europe mouvementée de l'entre-deux-guerres, de comprendre sa complexité fascinante et ses contradictions déroutantes. Grâce à des sources inédites, principalement le journal intime de Carol et des documents d'archives ayant appartenu à la maison royale, Lilly Marcou retrace son cheminement et dresse le bilan de son règne. Elle nous fait découvrir un homme à la fois fort et vulnérable, un roi fidèle et éclairé, hédoniste et toujours amoureux, un esprit lucide et vigilant qui, entièrement dévoué à son pays, combattit pour le bonheur de son peuple.

02/2002

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Littérature française

Aristo ?

J'aurais dû être un garçon. Je suis seulement la quatrième fille. Un berceau en rotin a été préparé : un ruban bleu court entre les tiges de saule peintes en blanc. Impossible de me faire dormir là-dedans. C'est pourquoi j'ai passé les premières nuits de ma vie dans un tiroir - et les premières journées aussi - un tiroir, j'ose l'espérer, un peu aménagé dans le bureau de mon père. Qui raconte cette histoire ? Ma mère ou moi ? Ces histoires de tiroirs ont déformé ma perception des choses. Avant d'épouser mon père, ma mère s'appelait Marie-Madeleine de Noailles de Mouchy de Poix. Je retranscris certains noms parce qu'ils sont déjà écrits dans l'Histoire de France. C'est, n'est-ce pas, ce qu'on appelle un nom à tiroirs. L'aristocratie n'est pas une classe sociale mais est l'objet de tous les fantasmes, y compris en son sein. Mais que signifie être aristocrate en 2013 dans la France de Mélenchon, des Bettencourt ou de la boulangère du quartier ? Valentine de Ganay appartient à l'une de ces familles dont les noms sont mêlés à l'histoire de France, et dont les codes tacites sont inscrits dans l'ADN de chaque membre. Dès lors, comment vivre avec cet héritage ? Aristo ? est une tentative de sociologie subjective qui explore la sensation d'inconfort au sein du clan comme au-dehors. Un récit lucide et plein d'humour, qui dessine en creux les ambiguïtés de la société française.

03/2013

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Droit

Un pognon de dingue. Reconstruire l'action sociale

Lutte contre la pauvreté, protection familiale, économie sociale et solidaire... L'action sociale, avec ses 2 millions de professionnels et bénévoles, donne corps à notre modèle social. Si nous y consacrons "un pognon de dingue", c'est sans doute parce que 99,9 % des Français bénéficient de la solidarité nationale à un moment ou un autre de leur vie, mais aussi parce que la manière dont l'argent est employé est devenue irrationnelle à force de se fragmenter entre de multiples actions et acteurs non coordonnés. Pour reconstruire l'action sociale, Jean-François de Martel part des fondamentaux de l'analyse économique : identifier les faits avant de les interpréter, les mesurer et les comprendre avec la rigueur nécessaire pour en déduire des objectifs et évaluer les résultats. En s'appuyant sur les données les plus récentes, il recompose le puzzle de l'action sociale et propose des solutions concrètes afin qu'elle redevienne une véritable politique publique, au même rang que les politiques économique ou de sécurité. Etudiants, universitaires, chercheurs et professionnels trouveront ici une description de l'ensemble des actions et des acteurs du champ social. En mettant en avant les besoins des personnes avant de se préoccuper des institutions et des financements, Jean-François de Martel porte un nouveau regard sur l'action sociale, à la fois lucide sur les impasses et optimiste sur les perspectives de changement. Tirant des enseignements du mouvement des Gilets jaunes, ce livre ouvre de nouveaux horizons pour celles et ceux qui souhaitent comprendre et améliorer la solidarité nationale.

03/2019

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Littérature érotique et sentim

Ailleurs, c'est forcément mieux

"Je m'appelle Charles, j'ai trente-neuf ans. Je suis ce que certains aiment à qualifier de cynique. Un personnage outrecuidant, ostentatoire, qui fait semblant de sourire au monde, surtout aux femmes, qui a la débauche facile et le travail exigeant. J'avance ainsi dans la vie, sans encombre, avec le désavantage de ceux qui ont une belle gueule, un charisme claquant et un humour acerbe. Je suis donc aux yeux de tous ce cynique mondain qui a réussi. En réalité, je suis tout simplement un sale type. Un sale type brinquebalant, qui ne profite jamais de rien à cause de cette pathologie nauséabonde qui consiste à penser qu'ailleurs, c'est forcément mieux. Un mec qui ne vit pas parce qu'il attend quelque chose qui ne vient pas sans même savoir ce que c'est. Un sinistre individu qui écrase les gens de ses lourdes convictions, de cette détestable assurance, de son désir obsessionnel de rentabilité et de son manque viscéral de disponibilité. Un personnage égocentrique qui n'éprouve de réelle affection que pour la pierre tombale de sa mère. Un pauvre drille qui aime gagner et amasser de l'argent mais que tout l'or du monde ne parviendrait pas à rendre heureux. Un sale con en somme mais un con lucide". Une percutante introspection d'un homme qui, comme tant d'autres, s'est perdu dans une existence mal choisie, un arrogant voyage dans les noirceurs des remises en question et une claquante révolution intérieure audacieuse et perçante.

04/2018