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Jérôme Hoarau, Clément Bergon

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Littérature française

La Tour ou un chien à Chinatown

Les Olympiades. C'est là, autour de la dalle de béton de cet ensemble d'immeubles du Chinatown parisien que s'est installée la famille Truong, des boat people qui ont fui le Vietnam après la chute de Saigon. Victor Truong chérit l'imparfait du subjonctif et les poésies de Vic-to-Lou-Go (Victor Hugo). Alice, sa femme, est fan de Justin Bieber mais déteste Mitterrand, ce maudit " communiste " élu président l'année où est née leur fille Anne-Maï, laquelle, après une enfance passée à rêver d'être blonde comme une vraie Française, se retrouve célibataire à 40 ans, au désespoir de ses parents. Cette tour de Babel de bric et de broc, où bruisse le murmure de mille langues, est une cour des miracles aux personnages hauts en couleurs. Voilà Ileana, la pianiste roumaine, désormais nounou exilée ; Virgile, le sans-papier sénégalais, lecteur de Proust et virtuose des fausses histoires, qui squatte le parking et gagne sa vie comme arnaqueur. On y croise aussi Clément, le sarthois obsédé du Grand Remplacement, persuadé d'être la réincarnation du chien de Michel Houellebecq, son idole. Tous ces destins se croisent, dans une fresque picaresque, faite d'amours, de deuils, de séparations et d'exils. La Vie mode d'emploi de Perec est paru en 1978, quand les Olympiades sortaient de terre. Comment Perec raconterait-il le Paris d'aujourd'hui ? Ce premier roman de Doan Bui tente d'y répondre, en se livrant lui aussi à une topographie minutieuse d'un lieu et de ses habitants. L'auteure y décrit la France d'aujourd'hui, de la coupe du Monde 98 aux attentats de 2015 dans un roman choral d'une drôlerie grinçante.

01/2022

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Critique littéraire

Décapage N° 45, Automne-hiver 2012

#45 CHRONIQUES Le Journal littéraire avec Serge Joncour qui voyage et termine un livre -ce qui n'est pas incompatible. Regards Olivier Adam évoque sa découverte de Bourdieu et s'attaque à la question sociale en littérature. Romain Monnery, victime de la page blanche, teste deux ateliers d'écriture. Alexis Jenni revient en dessins sur les grands moments de sa publication. A vos idoles Arnaud Cathrine écrit une lettre à Roland Barthes -et n'attend pas nécessairement de réponse.
La Vie secrète des philosophes Vincent Delecroix, qui connaît personnellement quelques philosophes, nous présente Aristote sous un angle nouveau. Les Objets trouvés Alexis Barthet se plonge dans les romans de Roger Nimier afin d'y piocher quelques lettres pas piquées des hannetons. L'Interview imaginaire Alexandre Gouzou converse avec Gombrowicz -qui prend toujours le temps de répondre. La Pause Alban Perinet et Jean-Baptiste Gendarme donnent envie de lire, dans un même élan, David B.
et J. -B. Pontalis. Et moi, je vous en pose des questions ? Benoît Duteurtre répond à quelques questions sans importance mais qu'on espère instructives. LA PANOPLIE LITTERAIRE Véronique Ovaldé se prête au grand jeu de la compilation et de l'introspection pour évoquer en toute liberté ses influences, son écriture, ses lectures. THEMATIQUE Mes souvenirs de promo. Alors qu'un livre chasse l'autre sur les tables des libraires, quelques écrivains racontent un souvenir lié à la promotion de leurs romans.
Avec Edouard Launet, Emmanuel Adely, Patrick Goujon, Philippe Jaenada, Iegor Gran, Jean-Philippe Blondel, Laurent Sagalovitsch, Lydie Salvayre, Yannick Haenel. CREATIONS Cent pour cent inédits Nouvelles et poèmes illustrés de Grégoire Polet, Will Cuppy, Christian Garcin, Didier Retail, Vincent Wackenheim, Thomas Vinau, Clément Bénech.

09/2012

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Guides gastronomiques

Guy Savoy cuisine les écrivains du XVIe siècle

Qui n'a jamais eu l'eau à la bouche en lisant la description d'un festin, dans un roman, un conte, un poème ? Guy Savoy, trois étoiles au Michelin, présente ici le premier volume d'un cycle où littérature et cuisine s'entremêlent pour le plus grand plaisir de nos papilles. Feuilletant les poèmes de Ronsard, les essais de Montaigne, les romans de Rabelais, et bien d'autres classiques du XVIe siècle, le chef français en revient avec des anecdotes sur la cuisine de l'époque, et surtout : avec les incroyables recettes décrites dans ces chefs-d'oeuvre, et adaptées à notre époque. A vous la tarte au sucre de Marguerite de Navarre, le saucisson en brioche de Louise Labé, la pastilla de faisan de Montaigne, ou le fraisier de Ronsard ! Déjà auteur aux éditions Herscher d'un cycle de quatre livres sur les soupes de saison (10 000 ex GFK en moyenne), Guy Savoy revient en librairie dans un livre original et savoureux. Son restaurant, à la Monnaie de Paris, vient d'être élu en 2022 Meilleur restaurant au monde. Quelques recettes du livre : marmite de légumes à la truffe noire / saucisson en brioche, poêlée de chou à la pistache / oursin chaud, crosnes au jus, moelle et épinards / langue de boeuf en croute de sel et d'algue, poutargue, caviar / marmite de gibiers (palombe, colvert, faisan) / homard rôti en papillote de feuilles figuier éclatée, coulis du fruit, bouillon des pinces / fromage de chèvre, pollen, jeunes fleurs et pousses façon prairie / poires pochées au vin chaud, granite vin chaud / fraisier à la rose. Listes des auteurs : BRANTÔME CLEMENT MAROT LOUISE LABE BERNARD PALISSY JACQUES AMYOT FRANCOIS RABELAIS BERTRAND DE COMMYNES AGRIPPA D'AUBIGNE ETIENNE TABOUROT HELISENNE DE CRENNE MICHEL DE MONTAIGNE RONSARD MARGUERITE DE NAVARRE JOACHIM DU BELLAY

11/2022

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Autres éditeurs (F à J)

La chanson du monde qui change. Un hymne pour les enfants

J'entends la chanson du monde qui change. Il chante d'une voix haute et fière. Je ne crains pas le monde qui change, Alors je chante avec lui. La chanson du monde qui change invite le lecteur, dès 4 ans, à un voyage poétique dans lequel l'espoir est au coeur du récit. Par la voix de la jeune héroïne, les lecteurs découvrent qu'ils ont le pouvoir d'apporter des changements, grands ou petits, dans le monde, et d'abord en eux-mêmes. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Angélique Kidjo Amanda Gorman est la plus jeune poétesse à avoir été invitée à déclamer l'un de ses textes lors de la cérémonie d'investiture d'un président des Etats-Unis. Elle est engagée en faveur de la défense de l'environnement, de la lutte contre les discriminations raciales et de l'égalité des sexes. Son oeuvre a fait l'objet de reportages ou de publications dans The Today Show, The New York Times, Vogue, et O, The Oprah Magazine. Elle est également l'autrice de La colline que nous gravissons (Fayard, 2021) et d'un recueil de poèmes à paraître. Diplômée cum laude de l'université de Harvard, elle vit aujourd'hui à Los Angeles, dont elle est originaire. Loren Long est l'illustrateur de "Of thee I Sing" : lettre à mes filles (La Martinière Jeunesse, 2011) de Barack Obama, numéro un des ventes du New York Times. Il a également illustré Les Pommes de M. Peabody (Gallimard Jeunesse, 2003) de Madonna, et une nouvelle édition du classique La Nuit avant Noël de Clement C. Moore. Il habite à Cincinnati, dans l'Ohio, avec sa femme et le chien qu'il a recueilli, Charlie.

09/2021

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Littérature sud-américaine

Journal. Tome 2, Années françaises 1960-1964

Ce deuxième tome du Journal de l'écrivaine culte argentine Alejandra Pizarnik (dans la traduction totalement inédite de Clément Bondu) porte sur une brève et intense période : les années françaises 1960-1964, comme l'indique le sous-titre que nous avons choisi. Il est important de situer tout de suite les 6 cahiers qui composent cette partie centrale de son Journal car ils ont été tous écrits pendant les années passées en France, presque exclusivement à Paris, par Alejandra Pizarnik. Un séjour qui a particulièrement marqué la jeune femme et l'écrivaine en fleur. Elle a 24 ans quand elle débarque dans la ville lumière et capitale de la littérature, pour poursuivre son rêve et plus grand désir : écrire et être écrivaine - "Mais comment rendre réel mon monologue obsessionnel, comment transmuer en langage ce désir d'être. La vie perdue pour la littérature, à cause de la littérature. Je veux dire, à vouloir faire de moi un personnage littéraire dans la vie réelle, j'échoue dans mon désir de faire de la littérature avec ma vie réelle, puisque celle-ci n'existe pas : c'est de la littérature". Elle travaille à UNESCO, elle s'y ennuie, elle lit, elle écrit, elle fait des rencontres, elle traduit, elle est traduite, elle fait des insomnies, elle rêve, elle essaie de rendre compte de tout ce qui la traverse et qu'elle traverse, et on retrouve ses obsessions et recherches et mots qui parsèment son oeuvre, dans un crescendo forcené. Ce Journal est comme un roman de formation vécu à vif, celle qui l'écrit s'y met en scène, l'écrivaine et son personnage coïncident, comme une invitation au voyage dans le réel de sa vie inévitablement littéraire et intime.

04/2023

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Philosophie

Conscience tragique. Penser le néant, vivre de rien

La pensée tragique traverse l'irréductible déchirure de l'homme, considérant, outre les tourments auxquels il est exposé, sa vocation, comme celle de toute chose, à la mort et à l'oubli. Décidée à cheminer loin des rivages consolants, unetelle pensée se recommande, selon Clément Rosset, d'une logique du pire, s'efforçant d'appréhender le réel dans sa présence singulière et chaotique, où chaque existence, émergence hasardeuse et éphémère, n'est arrimée à rien. Nous avons tenté de repérer les points d'impact de cette logique. Il s'est agi tout d'abord de penser l'épreuve de la condition humaine : découverte de celle-ci sous son jour précaire, l'enracinant au sein du réel destructeur. Nous avons envisagé ensuite les implications de cette traversée première, interrogeant la possibilité du suicide et celle de l'approche religieuse de notre destin. Si l'idée du suicide représente un important sas de liberté pour l'existant, la pensée tragique ne prône pourtant pas le passage à l'acte, celui-ci constituant, au fond, une tentative de neutralisation de la mort, plutôt qu'un véritable affrontement de notre finitude. Elle ne s'inscrit pas, non plus, dans la perspective de la foi religieuse, y discernant, quelle que puisse être la profondeur de son inspiration, une façon d'éluder l'impact de notre mortalité intime et la dureté de notre présence au monde. Dès lors, avons-nous essayé de cerner les contours d'une sagesse tragique. Invitation à un accueil sans partage de la totalité tragique du réel, sollicitant une attention aiguë à l'instant présent, reconnaissant aussi dans l'humour et dans la joie, plus encore, l'écho gracieux d'une capacité de jubilation à même de résister à la peine.

03/2019

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Science-fiction

Le chemin qui menait vers vous

"C'est la mort violente de Nicolas Sarkozy qui a tout précipité". Nous sommes juste avant l'élection présidentielle de 2017 et, à la suite au dernier choc pétrolier, la France est plongée dans le chaos. Après l'essence, la nourriture se raréfie, il n'y a quasiment plus d'électricité, plus d'Internet, plus de téléphone. Le pouvoir est dépassé. L'administration tourne au ralenti. Les forces de l'ordre se divisent en autant de factions. Les journaux ne paraissent plus. Tous les repères de notre existence moderne, de notre confort moderne s'écroulent l'un après l'autre...Guillaume n'est ni un héros ni une tête brûlée mais il voit bien qu'à Paris la vie devient intenable. Alors, avec Laure, sa compagne, il conçoit ce projet un peu fou pour lui, le pur citadin pacifiste, gentiment bobo : rejoindre, à pied puisqu'il n'y a plus d'autre moyen, le Pays basque, où vivent ses parents. Embarquent avec eux dans l'aventure Cécile, l'exaspérante soeur de Laure, qui est enceinte, Clément, un colosse qui se prétend médecin, et Cyril, un jeune ado au coeur d'or sorti de nulle part. Aucun d'entre eux n'est préparé à ce qu'il va devoir affronter jour après jour : d'un côté la promiscuité permanente avec des compagnons de route qu'on ne s'est pas véritablement choisis ; de l'autre le quotidien d'un pays plongé dans l'angoisse et la violence de jours sombres, des scènes de pillages et de tortures, une ambiance de guerre civile. Tous n'arriveront pas au bout du chemin. Et pour ceux qui l'atteindront, plus rien, jamais, ne pourra redevenir comme avant...

02/2011

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Romans historiques

Le Mariage d'Anne d'Orval

Elle se redressa dans son lit, tremblante, respirant avec peine. Elle aurait voulu crier, appeler ses servantes qui dormaient dans la salle attenante, mais sa gorge était sèche. Et surtout, l'inquiétude qui l'avait saisie, toujours vive, la figeait. Dans sa chambre obscure, il lui semblait même sentir encore la présence indiscrète qui avait troublé son rêve de rencontre avec Clément de Merlieu. Elle n'avait pas de quoi faire de la lumière et ses pupilles s'écarquillaient tant bien que mal pour ne finalement rien voir. Pourtant elle était persuadée que quelqu'un se tenait dans un coin de la pièce. Affolée par cette certitude, elle resta éveillée jusqu'à l'aurore pour guetter ce recoin. Mais lorsque le soleil fit briller ses premiers rayons sur les ombres de sa chambre, elle réalisa que la place qu'elle avait surveillée était vide. Elle fut rassurée. Mais un très court instant : la lumière lui venait par un volet ouvert que chaque soir, elle le savait, ses servantes fermaient. Le mariage d'Anne d'Orval est un roman d'amour, de toutes les formes d'amour : tendresse, dévouement, déférence, admiration, vénération, dévotion silencieuse, attachement loyal et indissoluble, désir. Mais c'est aussi un roman de haine. Car, dans la Haute Auvergne médiévale qui offrit son cadre d'austérité et de bravoure à la vie d'Anne d'Orval, existait un sentiment qui, au contraire de l'amour, n'avait qu'une seule et unique signification : l'honneur. Nés tous deux de la beauté incomparable d'Anne d'Orval, la haine et l'amour s'affronteront néanmoins à armes inégales : la violence pour la première ; le courage pour le second. Vaincra celui qui comprendra que la vraie valeur de la beauté réside dans l'invisible.

03/2007

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Histoire de France

La France de la Renaissance. Histoire et dictionnaire

" Un siècle si plein de lumières "... C'est ainsi que Rabelais qualifie son époque. Les contemporains de la Renaissance - étiquette qui a été collée à cette période par l'historiographie du XIXe siècle - ont cru à l'avènement d'un nouvel âge d'or : il allait faire disparaître définitivement l'ignorance et triompher des " ténèbres gothiques " du Moyen Age. La France - après l'Italie - participe à ce bouleversement. Elle s'ouvre à la révolution de l'imprimé ; les guerres d'Italie resserrent les liens entre les lettrés et les artistes de part et d'autre des Alpes. Les noms de Ronsard et du Bellay en littérature, de Philibert Delorme et Jean Goujon en architecture et sculpture, de Clément Janequin en musique, d'Ambroise Paré et Jean Fernel en médecine, attestent l'éclat de la culture française protégée par un grand roi, François Ier. C'est aussi un temps d'affermissement du pouvoir royal, d'essor démographique, de dynamisme des échanges. Mais le sentiment de renouveau ne touche qu'une frange de la population ; paysans, artisans et pauvres voient les travaux et les jours se succéder sans changement notable. L'ébranlement du vieil édifice des idées et des mœurs suscite bien des inquiétudes, dont le soupçon de l'hérésie, avec la diffusion des doctrines de Luther puis de Calvin. Les premiers bûchers s'allument, prélude aux guerres civiles. Ce volume offre d'abord une synthèse des connaissances que nous avons acquises de cette période. De la politique à l'économie, de la littérature à l'architecture, de l'art à la religion, aucun domaine n'est négligé. Un Dictionnaire de plus de quatre cents articles propose des biographies, des aperçus sur des notions de droit (Anoblissement), des questions scientifiques (Astrologie, Mathématiques) ou religieuses (Athéisme, Indulgences), etc., recensés dans une Table méthodique des entrées.

10/2001

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Histoire internationale

Les exclus en Europe. 1830-1930, [actes du colloque, Paris VIII, 22-24 janvier 1998

En Europe, les années 1830 à 1930, marquées par l'industrialisation, l'urbanisation et la démocratisation, modifièrent considérablement le statut et le sort des individus rejetés de la société. Pauvres et vagabonds, migrants et chômeurs, vieillards et handicapés, mais aussi femmes, criminels, déviants ou marginaux, constituèrent des bataillons d'exclus. L'étude de cette période pose la question de la validité de la notion d'exclusion. Que recouvre ce terme utilisé par la sociologie depuis une vingtaine d'années ? Est-il opératoire pour des historiens qui cherchent à rendre compte de la diversité des trajectoires des rejetés de la société ? Les auteurs de cet ouvrage, chercheurs parmi les meilleurs spécialistes internationaux, nous dévoilent les procédures par lesquelles les sociétés européennes ont relégué des millions d'individus. Cet ouvrage est issu du Colloque international de Paris qui s'est tenu sous l'égide de la Commission européenne, du Comité d'Histoire de la Sécurité sociale et de la MIRE (Mission de Recherche au Ministère du Travail et des Affaires sociales). Les différents chapitres de ce livre regroupent les contributions d'André GUESLIN, de Dominique KALIFA Philippe ARTIÈRES, Henriette ASSÉO, Robert CASTEL, Christophe CHARLE, Evelyne COHEN, Pamela COX, Sophie DELAPORTE, Bernard DELPAL, Bernard DESMARS, Régine DHOQUOIS, Michel DREYFUS, Vincent DUCLERT, Bruno DUMONS, Nicole EDELMAN, Joao FATELA, Julie FETIE, Vinzia FIORINO, Elisabeth GAUDIN, Jacques GIRAULT, Angela GROPPI, Marie-Claire HOOCK-DEMARLE, Olivier IHL, Martine KALUSZYNSKI, Claude LIAUZU, Jean-Noël LUC, Maria MALATESTA, Yannick MAREC, Jean-Clément MARTIN, Catherine MAURER, Gérard NOIRIEL, Didier NOURRISSON, Gilles PÉCOUT, Christine PIETTE, Michel PORRET, Antoine PROST, Pascale QUINCY-LEFEBVRE, Madeleine REBÉRIOUX, Ann-Louise SHAPIRO, Jean-Claude SCHMITT, Étienne THÉVENIN, Christian TOPALOV, Nicolas VEYSSET, Nadine VIVIER, Stuart WOOLF, Jean-Jacques YVOREL.

03/1999

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Sciences historiques

Les Extraterriennes. Histoire de l'ascension des femmes dans l'air et l'espace

Habité par un grand désir d'approcher la nature des oiseaux, l'être humain aspira lui aussi à accéder à l'art du vol. En à peine deux siècles, du simple ballon à la station spatiale internationale, les inventeurs conçurent d'incroyables machines volantes. Du globe des frères Montgolfier (ère aérostatique) aux premiers aéroplanes à ailes fixes de Clément Ader ou des frères Wright, des avions gros porteurs ou supersoniques (ère aéronautique), aux fusées et vaisseaux spatiaux (ère astronautique) hissant en orbite Youri Gagarine (1960) et, plus récemment, Thomas Pesquet, les frontières de l'exploration de la troisième dimension n'ont cessé d'être repoussées. Si l'histoire des sciences et des techniques reste surtout l'apanage de l'univers masculin, il n'en demeure pas moins que les femmes – aéronautes, aviatrices, pilotes de ligne ou de chasse et pros du looping, infirmières parachutistes et même hôtesses de l'air, ou encore astronautes recrues des grandes agences spatiales – ont aussi pris une belle part dans cette ascension. Dès la Révolution, citoyennes " plus légères que l'air ", Jeanne Labrosse ou Sophie Blanchard, prendront la nacelle d'assaut. En pleine Belle Epoque, la baronne de Laroche décolle dans le "  ; plus lourd que l'air  ;". Garçonnes des années folles sans corset, Adrienne Bolland puis Amélia Earhart courent les grands raids. Et après guerre et jusqu'à nos jours, les aviatrices gagneront peu à peu leurs galons professionnels. Sortant de l'atmosphère, les premières filles de la Voie lactée Valentina Tereshkova, Claudie Haigneré ou la record woman Peggy Whitson comptent aujourd'hui parmi les dames étoilées qui ont fait leur ronde autour de la Terre. A travers cette aventure passionnante, vous découvrirez autant d'univers selon les époques et de portraits de ces Extraterriennes qui se sont affranchies de la gravité pour l'amour du ciel et de la science.

02/2018

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Cinéma

Va là où il est impossible d'aller. Mémoires

Né en Arcadie, dans une Grèce déchirée par l'Occupation et la guerre civile, le jeune Costa-Gavras n'aurait jamais pu imaginer nous emmener comme il le fait aujourd'hui là où il lui était impossible d'aller. Il arrive à Paris en 1955, immigré sans argent. Son rêve : suivre des études. Au hasard des rencontres, il découvrira la Sorbonne, la Cinémathèque d'Henri Langlois, et deviendra rapidement, après avoir fait l'Idhec, l'assistant des plus grands : René Clair, René Clément, Jacques Demy, Henri Verneuil, Jean Becker, Jean Giono, le tout muni d'une carte de travail qui excluait tout assistanat de mise en scène. Il passe à la réalisation avec un premier film coup de poing, Compartiment tueurs. Et enchaîne les succès internationaux : ce sera Z, L'Aveu, Section spéciale, Music Box, Missing, Amen... Il est l'auteur de dix-huit films qui ont autant changé le cinéma que notre manière de voir le monde. Ses Mémoires retracent sa jeunesse, sa vie "d'avant", et fourmillent de détails sur Hollywood, les acteurs, les tournages, comme sur le rôle majeur qu'il a joué à la Cinémathèque française. On y croise bien sûr des légendes, Luis Bunuel ou John Ford, des actrices et acteurs tels Romy Schneider, Jessica Lange, Jean Seberg, Jack Lemmon, Marlon Brando, John Travolta ou Dustin Hoffman. Mais plus encore, ce livre redonne vie à une magnifique famille de pensée dont il suffit d'évoquer les noms - Yves Montand, Simone Signoret, Jorge Semprún, Salvador Allende, Artur et Lise London, Chris Marker, Romain Gary - pour faire comprendre que Costa-Gavras a été nourri des plus grands rêves de notre époque, comme de ses combats les plus rudes.

04/2018

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Romans historiques

N'écoutez pas la sorcière... Tome 1 : Le temps d'éveil

« Certes, elle était noire de crasse, avait la chevelure tout emmêlée et la robe en lambeaux ; les gardes, qui entouraient la carriole, s'amusaient à écarter du bout de leur pique les pans de ce pauvre vêtement, afin qu'on pût apercevoir ce corps souillé par la terre, quand elle s'était débattue pour leur échapper, et par de longs jours d'enfermement sans rien pour s'aiguayer ; mais elle gardait un maintien fier et regardait le ciel d'un œil pur, sans l'ombre de la peur ou de l'angoisse. Les moines marchaient devant, l'un des vicaires portait une croix sur laquelle un Christ de bois semblait implorer le Très-Haut ; les trois autres psalmodiaient des litanies. Suivaient le sieur de Grélevent, sa famille et ses gens ; et puis des paysans venus des autres villages qu'une malsaine curiosité poussait à venir contempler comment on brûlait le corps d'une sorcière pour que son âme, purifiée des emprises du démon, puisse s'envoler au paradis... Bertrand, soudain captivé par la réalité de l'événement, oublia ses rêves et ses angoisses et regarda de tous ses yeux. » S'il a tôt fait de rejoindre les ordres, le jeune Bertrand finira par quitter la théologie pour se destiner à la médecine alors en plein essor, épaulé par Clément, homme sage doublé d'un savant apothicaire. Un allié de poids dans cette France qui vit encore au rythme des superstitions et du fanatisme, de l'inquisition et des bûchers en place publique... Mêlant la chronique historique au récit initiatique, Daniel Tharaud présente ici le premier tome d'une saga ambitieuse nous plongeant dans un monde déchiré entre le passé et l'avenir, pratiques rétrogrades et découvertes scientifiques.

10/2016

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Théâtre - Pièces

Richard III

"Il n'y a aucun travail de comparaison à faire entre les différents et merveilleux travaux autour de Shakespeare. Chaque travail de traduction est différent : il s'agit d'un geste pour comprendre l'auteur, connaître le théâtre pour lequel il écrivait et sa contextualisation autant sociale, poétique que métaphysique. D'autre part, la connaissance de la langue dans laquelle on traduit a toujours plus d'im- portance que la langue depuis laquelle on traduit. Il faut tenter de recréer un nouveau texte fidèle à un esprit plus qu'à un contenu, fidèle à une forme plus qu'à un sens, fidèle à une esthétique plutôt qu'à un discours. Ne plus penser la traduction comme un problème mais comme une chose incroyable, un outil merveilleux : voilà ce que permet le théâtre. Puisque Shakespeare est aussi atemporel qu'universel, pertinent satire qu'exigeant tragédien : ce travail semble couler de source. Les pièces peuvent renaître sans cesse, non plus par l'intermédiaire unique de la mise en scène, mais aussi par le travail de traduction et d'adaptation dramatique qui nous fait penser le texte dans une nouvelle époque, pour un autre public et grâce à une langue différente qui ne doit détériorer ni la poésie ni le sens profond du verbe décryptant l'âme humaine avec toujours plus de véracité. Et puis l'important, n'est-ce pas la soif d'énergie vitale que nous apporte la poésie ? Ainsi, pour ce qui est du travail d'adaptation, il sera donc fait en étroite collaboration avec le metteur en scène. Le texte de cette création relève d'un double travail qui ne peut exister qu'ensemble. Cette nouvelle traduction de la pièce ne peut donc pas se détacher de l'adaptation pour la mise en scène qu'elle propose". Clément Camar Mercier Pièce pour 3 comédiennes et 6 comédiens

01/2023

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Développement durable-Ecologie

Aux sources de l'histoire animale

Comment écrire l'histoire animale, c'est-à-dire du côté des animaux ? Cette interrogation en amène aussitôt une seconde : cette histoire animale, avec quels documents la bâtir ? L'expérience montre que la question des sources et de leur traitement est l'obstacle premier à une approche animale, l'aspect qui, avec le croisement disciplinaire, intimide le plus les chercheurs volontaires. Cette affaire forme déjà barrage pour les disciplines aux documents imposés, contraints, restreints comme l'archéozoologie, la génétique historique, l'histoire, la littérature qui, souvent, sont obligées d'adapter leur démarche à ce qui reste. Mais, même les disciplines comme l'ethnologie ou la sociologie, qui construisent d'abord leur problématique, leur épistémologie pour choisir ensuite leurs sources parmi les multiples possibles, butent sur l'"avec quoi ? " et le "comment faire ? " parce quelles n'en ont pas l'habitude. Que le lecteur soit rassuré : ce livre n'est pas un fastidieux répertoire de sources, mais un traité pratique des méthodes à employer ; de façon à réfléchir à l'"avec quoi ? ", à montrer et à suggérer des pistes et des manières de faire, à encourager les initiatives, tout en donnant l'occasion de penser concrètement les programmes, les problématiques, les épistémologies. Parce que l'histoire animale est entendue non comme une discipline mais comme un dynamisme dans le temps et l'espace, d'hier et d'aujourd'hui, ce livre s'adresse aux archéologues et aux historiens, tout autant qu'aux géographes, aux littéraires, aux ethnologues, aux sociologues, aux philosophes, ou encore aux paléogénéticiens, aux éthologues et aux vétérinaires. Et aux passionnés d'animaux. Contributions de : Eric Baratay, Nicolas Baron, Corinne Beck, Farid Benhammou, Clotilde Boitard, Christophe Chandezon, Jérémy Clément, Martine Clouzot, Marie-Amélie Forin-Wiart, Fabrice Guizard, Michel Jourde, Florent Kohler, Michel Kreutzer, Augustin Lesage, Rémi Luglia, Ludovic Orlando, Emmanuel Porte,Violette Pouillard et Flora Souchard.

09/2019

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Histoire de France

Philibert de Chalon. Prince d'Orange

" C'est vers l'an 1000 qu'apparaît pour la première fois dans l'Histoire la lignée des comtes de Bourgogne. C'est en 1530 qu'elle s'éteint, après cinq siècles, avec Philibert de Chalon, prince d'Orange. Philibert de Chalon est une figure de légende. Franc-comtois, il naît à Lons-le-Saunier en mars 1502 et meurt au combat en août 1530, à vingt-huit ans, alors qu'il conduit la guerre en Italie pour Charles Quint. En quatre ans d'une chevauchée infernale, remplaçant le connétable de Bourbon tombé sous les murs de Rome, il se rend maître de l'Italie et permet le couronnement à Bologne de l'empereur par le Pape Clément VII. Il prend Rome, bat l'armée française, conquiert le royaume de Naples, soumet la République de Florence, rétablit le pouvoir des Médicis sur la Toscane. Ce grand capitaine vit dans un monde ; l'Italie de la Renaissance, que Michelet appelle " un carnaval de la mort ". Il est emporté par le sac de Rome qu'il ne peut empêcher. Il affronte la peste à Rome, Naples et Florence. Il rencontre l'horreur et la contagion, l'égoïsme et la lâcheté des hommes livrés à eux-mêmes. Il s'oppose au pape qui se comporte en chef de clan des Médicis. Je suis entré dans sa vie, je l'ai suivi dans ses campagnes. J'ai découvert un être profondément humain, attachant dans ses doutes, son désenchantement quand il apprend que Charles Quint se détourne de l'Italie et l'abandonne. J'aime sa devise : " Je maintiendrai ", qui est aujourd'hui encore celle de la maison d'Orange. Je maintiendrai un nom, un titre, un héritage, ; plus encore, un état d'esprit, une façon de se tenir dans la vie, de rire aussi et, le moment venu, d'affronter la mort. " J-P. S.

10/2005

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Littérature française

Objets perdus. (à quelque chose)

Que transmet-on en héritage ? Souvent, un certain nombre d'objets plus ou moins précieux quand ils ne sont pas purement utilitaires. Mais il arrive aussi que rien ne subsiste de ce qui comptait pour les absents, sauf dans la mémoire de celles et ceux qui restent. C'est le cas de ces Objets perdus, où l'histoire familiale et les réminiscences personnelles passent par des images de choses évanouies, avec le regret, le rejet ou l'ironie dont le recul dans le temps les a teintées. En dix-neuf chapitres, Denitza Bantcheva évoque avec tendresse, et liquide avec humour, son histoire intime dans une gamme qui va de l'élégie à la satire en passant par le poème en prose métaphysique. De la pitié pour les chaussures à la haine des parapluies, des boutons de manteaux à la gamme des rouges à lèvres, d'un fabuleux sac jaune au goût des cigarettes, elle tente une nouvelle fois, en écrivant, de conjurer la perte. Ce qu'elle avait commencé de faire avec l'émouvant portrait de sa mère, Visions d'elle, paru en 2021 aux éditions do. Née en 1969 à Sofia (Bulgarie), en France depuis 1991, Denitza Bantcheva a publié des romans ("La Traversée des Alpes", "A la rigueur", "Feu de sarments", aux éditions du Revif), un récit ("Visions d'elle", éditions do, 2021), des nouvelles, des poèmes et des monographies consacrées aux cinéastes et au cinéma : "René Clément", "Jean-Pierre Melville : de l'oeuvre à l'homme", "Un florilège de Joseph Losey", "Le Film noir français" ; le plus récent, "Alain Delon : amours et mémoires", éditions de la Martinière, 2023. Elle donne des conférences d'histoire du cinéma et fait partie du comité de rédaction de la revue Positif.

04/2024

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Critique littéraire

Les citations des poètes grecs chez les apologistes chrétiens du IIe siècle. Quatrième série-47

Les apologistes grecs du IIe siècle ne suscitent plus guère d'intérêt. Cela peut sembler paradoxal alors que, dans une perspective de retour aux sources, on étudie tant les premiers auteurs chrétiens. Cette nouvelle synthèse veut mettre en évidence la pensée des apologistes en étudiant de manière approfondie leur personnalité philosophique et littéraire. Les apologistes manifestent un point de rencontre et d'opposition unique entre deux formes de pensée profondément différentes : les cultures grecque et chrétienne, à une époque où le christianisme cherche à se présenter aux Gentils sous une forme hellénisée. Or, si le recours des penseurs chrétiens à Platon est bien connu, les apologistes ont aussi largement puisé aux poètes grecs, au premier rang desquels Homère. C'est aux citations de ces poètes que s'intéresse la présente étude. L'interaction entre la conception antique du destin et la vision chrétienne de l'homme se traduit aussi par une instauration positive de valeurs nouvelles. Frisant souvent le paradoxe, les apologistes entendent défendre une image de l'homme centrée sur la rédemption, tout en s'efforçant d'intégrer dans le message chrétien des éléments fondamentaux de la pensée païenne. Les apologies ne sont pas des traités de théologie. Elles sont souvent rédigées sur le vif, dans des périodes de troubles, pour défendre des coreligionnaires attaqués, dénoncés, menacés de mort. Il serait alors vain de vouloir y trouver le déploiement serein d'une réflexion féconde qu'accompagnent la paix, la stabilité, la liberté religieuse et d'expression. Ce volume étudie principalement quatre apologistes : Justin, Tatien, Athénagore et Théophile, auxquels s'ajoutent deux autres auteurs qui, s'ils ne sont pas eux-mêmes des apologistes, ont produit trois textes importants appartenant au genre : Clément d'Alexandrie et le Pseudo-Justin.

01/1972

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Histoire des idées politiques

Tyrannie and Co. Les grandes entreprises contre la liberté

La tyrannie consiste, pour la plupart de nos contemporains, en l'exercice abusif du pouvoir par l'Etat. On n'envisage pas de parler de "tyrannie" s'agissant de rapports entre individus ou entre personnes morales. Pourtant, si agir en tyran signifie "priver de différents droits une personne en utilisant des moyens de pression" , admettons que notre époque est celle d'un nouveau type d'oppression : la tyrannie exercée par le secteur privé. Comment comprendre autrement l'interdiction de dénoncer les abus d'un ancien employeur, l'impossibilité d'obtenir un jugement dans un litige avec un mauvais payeur, ou encore l'obligation de payer des factures d'un montant astronomique à des prestataires qui ne vous ont jamais rendu de service ? Dans tous ces cas, et bien d'autres, de grandes entreprises pactisent avec l'Etat pour s'enrichir sur le dos des travailleurs et des consommateurs, et éviter toute forme de responsabilité. L'économie américaine, entraînant avec elle celle de tout l'Occident, est en passe de se transformer en véritable usine à tyrans : des tyrans d'autant plus puissants qu'ils prétendent user de leur liberté de faire ce que bon leur semble, en tant qu'acteurs privés. Ce livre dévoile les mécanismes de cette dérive et montre qu'une autre voie a toujours existé : il ne tient qu'à la volonté politique de la rendre possible. Traduit de l'anglais par Delphine Delamare et Clément Hayot AUTEUR Sohrab Ahmari est un journaliste américain né en Iran. Fondateur et directeur éditorial du site Compact, il appartient à un milieu de penseurs catholiques, critiques des orientations libérales du mouvement conservateur, qui appellent à une application actualisée des principes de la doctrine sociale catholique.

03/2024

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Beaux arts

Rendez-vous avec Lucian Freud

Pendant dix ans à Londres, Geordie Greig a fait partie du petit cercle d'amis privilégiés qui rencontraient régulièrement Lucian Freud pour un petit déjeuner au restaurant Clarke, sur Kensington Church Street. Autour d'une tasse de thé et des journaux du matin, Lucian Freud se remémorait des épisodes de sa vie passée et parlait d'art. C'était ainsi devenu le salon privé de Lucian Freud. Par le prisme de ces souvenirs kaléidoscopiques, Geordie Greig fait resurgir les histoires qui ont jalonné l'existence de Lucian Freud : la façon dont il est parvenu à échapper à la capture par les Nazis ; ses disputes avec son frère Clement, homme politique ; la haine de sa mère ; les séances de poses pour les portraits de David Hockney et de la reine d'Angleterre ; son évocation de Velasquez et pourquoi il estimait qu'il était le plus grand des peintres... Cet ouvrage comprend des révélations sur son art, ses maîtresses, ses très nombreux enfants, ses ennemis et son amour du jeu. Lucian Freud n'est jamais ennuyeux. Après des décennies de silence et de secret, ceux qui l'ont côtoyé au plus près se sont mis à parler avec franchise de ce qu'impliquait vivre, aimer ou poser pour l'un des plus grands portraitistes du XXe siècle. Tirant la plupart de sa matière de la retranscription d'heures de conversations entre l'artiste et des membres de son cercle proche, complété par des interviews avec ceux que Freud connaissait intimement, parmi lesquelles certaines de ses maîtresses, des modèles, des bookmakers. Rendez-vous avec Lucian Freud constitue le portrait intime d'un artiste en jeune et vieil homme. Illustré de nombreuses photographies inédites, il propose un compte-rendu fascinant et personnel du plus grand et dernier peintre britannique du XXe siècle, qui fera certainement autorité.

11/2013

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Littérature française

Handbuch der deutschen Kunstdenkmäler. Bd.1, Mitteldeutschland, 1914

Die erste Auflage dieses Werkes erschien in fünf Bänden in den Jahren 1905-1912. Ich beginne die zweite mit dem Ausdruck des Dankes an alle, die mich bei der Ausführung der ersten unterstützt haben. Ihre Zahl ist so groß, daß ich sie nicht einzeln nennen kann. An der Spitze steht die Dankespflicht gegen Seine Majestät den Deutschen Kaiser, der auf Antrag des Tages für Denkmalpflege durch Allerhöchsten Erlaß vom 27. März 1904 die finanzielle Grundlage des Unternehmens sichergestellt hatte. Die erste Anregung war von dem Unterzeichneten auf der im Jahre 1899 in Straßburg tagenden Generalversammlung der Deutschen Geschichtsvereine gegeben worden. Der erste Tag für Denkmalpflege, Dresden 1900, setzte die Erörterung fort und erklärte sich hinsichtlich der Wünschbarkeit lebhaft zustimmend, die Ausführbarkeit allerdings wurde mehrfach angezweifelt. Unter diesen Umständen mußte ich selbst die Arbeit übernehmen, wohl wissend, daß sie mich auf eine längere Reihe von Jahren vollständig in Anspruch nehmen werde. Sie zu einem ersprießlichen Ende zu führen wäre mir auch nicht möglich gewesen ohne die treue und unermüdliche Unterstützung der mir beigegebenen Kommission. Sie bestand aus Hugo Lörsch, Cornelius Gurlitt und Adolf von Oechelhäuser. Für Lörsch, dessen Tod wir im Jahre 1907 zu beklagen hatten, trat Paul Clemen ein. Die Jahre des Zusammenarbeitens mit ihnen werden mir stets in dankbarer Erinnerung bleiben.

12/2022

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Photographie

Nos feux nous appartiennent

Nos feux nous appartiennent réunit différentes séries qui se font écho depuis 2006. Ce montage explore le thème du clan, et dans son prolongement, l'idée d'appartenance, par les récits qui le façonnent, les imaginaires lointains auxquels les légendes familiales nous renvoient.Que signifie alors sortir du clan — dans le même mouvement se réconcilier, afin d'approcher un troisième lieu ? Le clan, mot d'origine gaélique, évoque la famille. Il est également en relation avec la plante, et nous parle ainsi de rameau, de racine, de ramifications, fragments qui reviennent de manière obsessionnelle. Je viens d'une famille de jardiniers, paysagistes, pépiniéristes, horticulteurs, fleuristes. Depuis cinq générations, les hommes de ce clan organisent l'espace, cherchent à le maintenir, à le discipliner. Ils taillent les arbres, charrient les déchets, les brûlent, surveillent les feux, transportent les racines à l'arrière des remorques, ratissent les feuilles de cours pleines de graviers, plantent des haies vives, livrent des fleurs, habillent les enterrements, les baptêmes, les anniversaires, les mariages, participent à tous les rituels qui donnent forme à une vie. L'odeur de l'eau des fleurs est une chose qui saisit la famille. un parfum qui nous sidère. c'est un écho de fleurs fanées, de mousses vertes, de tiges coupées au sécateur, de sève entière qui se répand. Le feu, pivot de cette construction — élément catalyseur à forte charge symbolique, doit être entendu ici comme figure de ralliement. Les paysages d'Arménie sont de grands déserts calcinés de chaleur. des points de vue militaires dépeuplés de l'événement guerrier. des lieux de tirs et de guet. des endroits d'où l'on fait feu. il y a le visage de mon frère recouvert de suie. La main d'un vigneron blessée, carbonisée par le frottement de la matière sur sa peau, réceptacle du dehors; le déroulement d'un brasier de sa naissance à son extinction, les serres familiales envahies par une végétation luxuriante originaire de l'hémisphère sud, sèche, brûlée sur des hectares évoquant la fuite des boat people depuis le Vietnam. Quelque chose nous happe — une fulgurance jaillit sur nos visages, une ombre recouvre nos peaux. La chaleur nous retient au bord du cercle. Le feu nous enveloppe de son odeur âcre, forte, charnelle, définitive. Le brasier est un aimant, lumineux, brillant, aux facettes qui se tordent dans le brouillard autour. on se tient en silence, hypnotisés par la hauteur des flammes. au- delà des joies, des drames, du temps qui passe, des récits antiques, des mots qui s'arrachent eux-mêmes à la vie. tout se déroule dans l'immédiateté de l'élément. Nous savons qu'il n'est plus nécessaire d'appeler, de vouloir habiter l'absence de paroles, de crier dans l'obscurité. Nous imaginons la beauté de ce qui est indicible, l'étrangeté de l'innommable, les espaces ouverts de ce qui est impensable, les lointains tragiques de ce qui échappe, fuit, circulent à travers nous.

11/2016

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Histoire de France

Des camps dans Paris. Austerlitz, Lévitan, Bassano (juillet 1943 - août 1944)

L'existence de trois camps d'internement au cœur de Paris durant l'Occupation n'est ni connue ni reconnue. Il s'agit pourtant d'un épisode central de la persécution des Juifs de France, puisqu'il touche le statut des personnes considérées comme juives, les conditions de la déportation et surtout l'un des volets de la spoliation, l'Opération Meuble, jamais décrite auparavant. Placée sous l'égide d'un service coiffé par Rosenberg, celle-ci visait à vider tous les appartements juifs inoccupés et à expédier en Allemagne leur contenu, des meubles les plus massifs aux objets quotidiens les plus anodins. Cette vaste opération de pillage mobilisa les entreprises de déménagement françaises et pas moins de 627 trains. Ces camps, annexes de Drancy, virent passer au moins 800 détenus juifs. Austerlitz, non loin de la gare, était installé dans un entrepôt des Magasins généraux et compta jusqu'à 600 prisonniers. Lévitan occupait un magasin de meubles, rue du Faubourg-Saint-Martin. Quant à Bassano, il bénéficiait du décor raffiné de l'ex-hôtel particulier des Cahen d'Anvers, au coin de l'avenue d'Iéna. Les prisonniers étaient soumis à un véritable travail forcé pour trier, classer, réparer et emballer meubles et objets. Certains manipulèrent le contenu de leur propre appartement ou celui de leurs proches. Ils vivaient sous la menace d'être envoyés " à l'Est " et beaucoup furent bel et bien déportés dont, en juillet 1944, les femmes de prisonniers, vers Bergen-Belsen. Il est indispensable de s'interroger sur les silences de la mémoire autour des camps parisiens et de l'Opération Meuble. Certains anciens détenus se sont constitués en amicale, demandant que leur histoire soit enfin écrite. Une série d'entretiens avec eux, avec d'autres survivants et avec des témoins a été menée. Une recherche intensive dans une dizaine de centres d'archives a permis de trouver des dossiers jamais consultés sur les camps parisiens. Ce travail, résultat et d'une longue enquête et d'une réflexion sur ce qui constitue la mémoire d'une période, apporte une pierre nouvelle à l'historiographie de Vichy.

11/2003

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Critique littéraire

Correspondance Alexandre Vialatte - Henri Pourrat (1916-1959). Tome 7, Les temps noirs Volume 2 (janvier 1943 - décembre 1946)

Les Presses Universitaires Blaise Pascal poursuivent la publication de la Correspondance Alexandre Vialatte-Henri Pourrat, ensemble épistolaire inédit échangé entre Alexandre Vialatte (1901-1971) et Henri Pourrat (1887-1959), de 1916 à 1959. Après les Lettres de collège (1916-1921), 2001 ; Lettres de Rhénanie 1(1922-1924), 2003 ; Lettres de Rhénanie H (1924-1927), 2004 ; Les Grandes Espérances (1928-1934), 2006 ; De Paris ir Héliopolis (1935-1939), 2008, viennent deux volumes complémentaires qui ont pour arrière-plan des périodes dramatiques : Guerre et Occupation pour Les Temps noirs I (,1939-1942) publiés en 2011, Résistance, Epuration, après-guerre pour Les Temps noirs 11 (1942-1946) présentés ici. Les lettres de 1943 à 1945 permettent de préciser les relations encore mal connues entre Pourrat et le Régime de Vichy au moment où l'Occupation se radicalise. Toujours fidèle à Pétain, entretenant de bonnes relations avec l'entourage du "chef français", Pourrat accomplit avec exactitude sa tâche de subdélégué du Secours National pour la région d'Ambert, un travail de terrain qui le conduit à voir de près certains événements de la Résistance (Affaire d'Arlanc, etc.) puis de l'Epura­tion. Certes les lettres ne fournissent que des indices souvent discrets, mais l'appareil critique important qui les éclaire fournit une véritable base de données pour l'histoire du Livradois-Forez. Les lettres de 1945-1946, quant à elles, permettent de suivre le périple de Vialatte, "correspondant de guerre" envoyé par le journal L'Epoque en Allemagne pour couvrir les procès de Lunebourg (jugement des criminels nazis du camp de Bergen-Belsen), puis de Hambourg. A l'intérêt que présentent les lettres pour l'histoire d'une époque complexe et trouble, s'ajoute l'intérêt littéraire de celles-ci. Pourrat continue à se consacrer avec constance à l'écriture, resserrant son inspiration autour de trois domaines majeurs : l'Auvergne, la tradition et les contes ainsi que l'inspiration chrétienne avec La Bienheureuse Passion. Vialatte pour sa part hésite entre journalisme et littérature, la seule voie que Pourrat, mentor exigeant, l'exhorte à suivre. En proie aux affres de la création, il s'essaie à plusieurs romans qui demeureront inachevés mais constituent cependant un banc d'essai pour Les Fruits du Congo, dont ils révèlent la genèse.

04/2015

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Critique littéraire

Henrik Ibsen

De Brand à Peer Gynt, d'Une maison de poupée à Hedda Gabier, en passant par Un ennemi du peuple et Les Revenants, Henrik Ibsen a profondément marqué l'histoire du théâtre. Et si son oeuvre est parmi les plus jouées et les plus traduites dans le monde, c'est probablement parce qu'elle jette sur l'âme humaine un regard aussi lucide qu'impitoyable, aussi universel qu'implacable, ce qui n'étonnera personne, venant d'un homme qui considère qu'écrire, " c'est prononcer sur soi le jugement dernier ". Hans Heiberg nous propose ici un portrait vivant et détaillé de cet écrivain demeuré caché derrière son oeuvre et, pour beaucoup de ses contemporains, impénétrable sous son " masque de sphynx ". Né en 1828 en Norvège, Henrik Ibsen voit le jour dans un pays qui vient de retrouver une indépendance relative en 1814 et qui n'a alors plus ni langue nationale ni vie culturelle propre. Issu d'une famille appartenant à la haute bourgeoisie, son père fait faillite alors qu'il n'a que sept ans. Dès lors, il va connaître une enfance et une jeunesse difficiles. Apprenti pharmacien, journaliste et poète de cérémonies, puis enseignant occasionnel, il finit par publier à compte d'auteur sa première pièce, Catilina. C'est à cette époque qu'Ole Bull, un des plus célèbres violonistes de l'époque, crée un théâtre national à Bergen et y engage Ibsen comme dramaturge. Il y reste six ans, apprend péniblement son futur métier et écrit huit pièces qui seront toutes des échecs. En 1857, il retourne dans la capitale pour diriger le Théâtre norvégien, mais la défaite est encore au rendez-vous. Lentement, il sombre dans l'alcoolisme et ne peut plus écrire. C'est son ami, Bjemstjeme Bjornson, futur prix Nobel, qui lui vient en aide en lui trouvant une bourse de voyage pour l'Italie. A Rome, une prodigieuse métamorphose s'opère en lui et, en trois ans, il écrit deux véritables chefs-d'oeuvre, Brand et Peer Gynt, et connaît enfin la célébrité. L'aventure, alors, ne fait que commencer...

10/2018

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Religion

Jean de la croix en france

Voici le troisième ouvrage publié par André Bord chez Beauchesne sur le Docteur mystique. Dans Mémoire et Espérance chez Jean de la Croix, préface de Henri Gouhier, était enfin étudiée la faculté spirituelle pourtant privilégiée : la mémoire, et son lien absolument original avec l'espérance théologale. Pascal et Jean de la Croix, préface de Philippe Sellier, révèle que le génie français avait un cousin carme, que l'influence sanjuaniste s'est exercée quotidiennement à Bien-Assis sur la famille Pascal grâce à leurs voisins immédiats les Carmes déchaussés et en particulier sur l'âme profonde de Blaise, témoins ses écrits mystiques. Jean de la Croix en France note la présence du saint Espagnol au cours de quatre siècles. Considérable pour les spirituels Français au XVIIè siècle, moins vigoureuse mais réelle aux XVIIIè et XIXè siècles, grâce surtout aux carmels féminins et aux Jésuites. Eclatante au XXè siècle où elle atteint des philosophes comme Baruzi, Bergson ou Lavelle... , des psychologues comme Henri Delacroix, des poètes comme Valéry, des peintres comme Dali, des critiques tel René Huyghes. Et une foule de spirituels dont Thérèse de l'Enfant-Jésus est le plus prestigieux représentant. Méconnaître Jean de la Croix est se priver d'un trésor aux multiples richesses qui dépasse les frontières, le Carmel, les Ecoles : Docteur de l'Eglise, il est universel ; sa doctrine est d'"une cohérence et d'une modernité absolues" (Jean-Paul II). L'ouvrage présente un tableau très vaste de cette influence, sans oublier l'iconographie et les médias. Les Ouvres de Jean sont éditées plus de quinze fois au XVIIè siècle ; c'est lui qui occupe la troisième place, après saint Augustin et saint Thomas d'Aquin, dans la Vie spirituelle jusqu'en 1933 ; c'est l'auteur le plus cité d'après un questionnaire de cette revue en 1954 auprès de ses lecteurs. Jean de la Croix en France est une synthèse remarquable, richement documentée, très attendue, après le IVè centenaire de la mort de Jean de la Croix et juste avant le centenaire de la mort de la Petite Thérèse.

04/1997

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Philosophie

Regards sur la pensée française. 1870-1940

J'ai choisi comme sujet de cours, en cette seconde année de captivité, de dresser un tableau de la pensée française de 1870 à 1940, c'est-à-dire entre deux grands désastres pour la France. Il m'a semblé que cette époque avait été en philosophie une grande époque, non seulement parce qu'elle avait été marquée par de très grands noms et de très hardis efforts, mais encore parce que la philosophie, à l'inverse de ce qui se passait auparavant, avait pénétré dans des domaines qui jusqu'ici ne recevaient qu'un éclairage indirect - je songe à la littérature, l'art, la politique, la religion, la mystique. J'ai pensé qu'après la secousse si douloureuse de 1940, et avant que notre patrie retrouve sa place dans le concert intellectuel des nations, il était nécessaire que nous prenions conscience de notre tradition présente, du mouvement des esprits et des directions vers lesquelles ce mouvement tend. Ces tableaux synthétiques des efforts, ces bilans sont utiles à tous les temps, soit pour faire comprendre aux esprits la valeur respective des diverses pensées, soit pour leur permettre de se mieux saisir en se situant à leur exacte latitude, soit enfin pour faire saisir les lacunes et faire surgir des vocations précises. Le Rapport inimitable de Ravaisson est le modèle du genre, et c'est à lui que nous nous référons, c'est de lui que nous partons. Mais un tableau de ce genre est plus utile encore après les grandes crises. Il n'est pas rare, dans l'histoire, de voir les périodes qui suivent les désastres être fécondes dans le domaine des idées. Le relèvement de l'Allemagne après 1806 s'est fait par l'entremise de Fichte et du réveil simultané de la tradition philosophique et de la tradition nationale. Ce sont les fils de ceux qui avaient souffert en 1870 qui ont fait la France nouvelle ; il est frappant de voir quelle sève montait dans ses hommes qui sont nés autour de 1870, qu'ils s'appellent Poincaré, Pétain, Foch, Clemenceau, ou Barrès, Bergson, Boutroux, Blondel. Là se vérifie encore le mot de Pascal, qu'il faut s'offrir par les humiliations aux inspirations, qui seules font le vrai et salutaire effet.

04/1997

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Notions

La technique de Platon à Simondon - Persuader la nécessité

Il ne s'agit pas seulement ici de rendre compte de la philosophie de la technique que l'on trouve chez Platon et chez Simondon, et de quelques autres parmi les plus importantes, mais d'affronter véritablement la question : qu'est-ce que la technique ? On voudrait faire apparaître d'abord le caractère exemplaire et décisif de Platon pour la compréhension de ce qu'a été la réalité technique de son temps aussi bien que pour la compréhension, aujourd'hui encore, de la réalité technique actuelle, des problèmes qui sont liés à son identification comme telle et à la démarche qui convient pour son étude. C'est aller contre la tradition qui en fait un ignorant et un ennemi de la technique, préoccupé avant tout d'un monde d'Idées "coupées" du monde sensible. Cette tradition, quasiment aussi ancienne que Platon lui-même, est toujours vivante, fondée désormais sur une représentation de la technique qui se voudrait moderne (la technique comme "application de la science"). C'est un des intérêts de la pensée de la technique de Gilbert Simondon (prolongeant et systématisant une tradition qui passe en France notamment par Henri Bergson et Georges Canguilhem), que de délivrer de l'idée précipitée selon laquelle l'essence de la technique serait d'être une application de la science, idée dont la faiblesse est la plus évidente quand il s'agit d'une époque où la science n'existait pas encore au sens actuel. La lecture de Platon n'est pas seulement libérée par la compréhension de la technique que propose Simondon, elle est elle-même une préparation très utile à la lecture de ce dernier, reposant sur des exemples plus simples. Ce qu'apprend une philosophie de la technique, on le voit exemplairement chez Platon et chez Simondon, n'est pas seulement comment organiser des concepts et des idées (dont l'importance politique et sociale est évidente), c'est comment regarder précisément le réel, penser son existence et son évolution. Jean-Yves Chateau est Inspecteur général honoraire de philosophie, spécialiste de philosophie ancienne, de Kant et de Simondon.

11/2022

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Levinas

Levinas avant la guerre. Une philosophie de l'évasion

"J'avais alors une abondante chevelure très noire" : Emmanuel Levinas a dépeint ainsi, à plus d'un demi-siècle de distance, le jeune homme qu'il était en ce début des années 1930 où commençait son chemin de pensée. En se penchant sur ses premiers écrits, Joëlle Hansel invite à opérer une conversion du regard que l'on porte habituellement sur l'oeuvre de Levinas. Avant l'éthique si familière, il a élaboré une philosophie de l' "évasion" où il n'est pas encore question d'autrui. La liberté - et non la responsabilité pour autrui - est l' "humanité même de l'homme" : cette conviction traverse l'oeuvre du jeune Levinas, conçue dans un climat marqué par l'approche de la guerre et le "pressentiment de l'horreur nazie" . Se libérer de l'enchaînement à une existence dont les événements tragiques qui marquent l'actualité font ressentir la "brutalité et la pesanteur" ? ; se défaire du lien par lequel l'hitlérisme "rive" l'homme à son corps et le Juif, à sa judéité : les exigences qui s'imposèrent au jeune philosophe servent à J. Hansel de fil d'Ariane. Levinas phénoménologue, mais aussi philosophe français, formé à l'école de Bergson et de Brunschvicg, en débat avec Jean Wahl, Louis Lavelle et Gabriel Marcel ; Levinas abordant Husserl "en philosophe" et initiant dès 1932, une critique de Heidegger à laquelle la "sympathie" hitlérienne de ce dernier ne fut pas étrangère ; Levinas, penseur du moi solitaire en quête d'évasion ; Levinas, exaltant un judaïsme entendu comme religion, et non comme éthique : J. Hansel suit pas à pas le mouvement initial de la pensée lévinassienne, ainsi que les évolutions et les renversements qu'elle a subis en allant "de l'être à l'autre" . Ancienne élève de l'ENS, Joëlle Hansel est directrice de programme au Collège International de Philosophie. Membre fondateur de la Société Internationale de Recherche Emmanuel Levinas et directrice de la collection SIREL/Actualité de Levinas aux éditions Manucius. Spécialiste de l'histoire intellectuelle du judaïsme italien et de la relation entre kabbale et philosophie, ses travaux portent également sur Levinas et Jankélévitch (Jankélévitch. Une philosophie du charme, Manucius, 2012).

06/2022

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témoignages personnels

Se souvenir ensemble

C'est l'histoire d'Evelyn, qui a 85 ans et fut déportée de Hollande à l'âge de quatre ans, jusqu'à Bergen-Belsen en Allemagne. Aujourd'hui, ell raconte aux enfants des écoles des souvenirs qui lui échappent souvent - elle était si petite là-bas, et elle s'est protégée des années dans l'oubli et le déni. Et c'est l'histoire de Claude son fils, journaliste parisien de soixante ans et qui n'aime pas vraiment que sa mère - qu'il a connue un peu drôle et normale, et qui n'embêtait pas son monde avec sa tragédie - devienne sur ses vieux jours un des derniers témoins. Il redoute qu'elle se blesse à chercher son enfance, ce qu'elle a perdu à l'aube de sa vie. Il redoute qu'à s'obséder des morts, elle oublie les vivants. Il redoute qu'elle meure à force de raconter, ou s'il lui fait enfin la grâce de l'écouter : car le plus souvent, il ne l'écoute pas ; pas plus qu'elle ne lui parle, en vérité. C'est l'histoire d'Evelyn et Claude qui enfin se parlent et se cherchent et s'agacent aussi, se blessent et se consolent, et qui écrivent ce livre ensemble. Se souvenir des camps passe par le judaïsme allemand dévasté, la Hollande juive anihilée, la France d'un bonheur possible. "Que faire d'une petite fille souriante en cardigan de laine qu'on a photographiée quelques semaines avant qu'elle ne soit déportée. Que faire d'une fillette qui n'est pas morte et qui est votre mère. Que faire d'un fils qui veut savoir ce qu'on ne peut pas dire et qui rejette ce qu'on veut bien livrer. Que t'est-il, que nous est-il arrivé, de quoi te souviens-tu en fait, sommes-nous une famille ? " Un échange unique et beau, traversé par l'amour, le doute, le judaïsme, l'impossible mémoire, Israël, les fêtes et les vivants, les morts aussi. Se souvenir est un impératif douloureux et magnifique, ici donné par les mots, parfois doux, parfois rieurs, souvent angoissés.

10/2023