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Miho Janvier

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Critique littéraire

Mes chéries. Lettres à ses soeurs, 1940-1957

Les lettres publiées ici ont été écrites dès 1940, alors que Clarice Lispector n'a que 20 ans et n'a pas encore publié son premier roman Près du coeur sauvage qui marquera pour la critique la naissance d'une grande écrivaine. A partir de 1944, Clarice Lispector accompagne son mari diplomate dans ses différentes affectations et vit quinze ans loin du Brésil et de ses soeurs, Elisa et Tania, auxquelles la lie une affection intense. Elle entretient avec elles une correspondance haletante, vitale. Plus de 120 lettres furent choisies et publiées en 2007 au Brésil (éditions Rocco) et sont enfin accessibles au public français. De Belém (1944) à Washington (1956), en passant par Naples (1945), Berne (1946), Paris (1947), Torquay (1950), nous accompagnons donc le quotidien de Clarice Lispector dans sa longue odyssée, que nourrit immanquablement une nostalgie irrémédiable. Figure majeure de la littérature brésilienne, Clarice Lispector (1920-1977) construit une oeuvre singulière, romans, nouvelles, contes et chroniques, traversés par un questionnement sur l'étrangeté du monde cachée dans l'apparente banalité des choses. Rigoureuse, maîtrisée, discrètement ironique, son écriture est aussi incarnée, sensuelle, «une écriture de l'attente, de l'espérance et de l'angoisse, articulée à l'inconscient», écrit à son propos Antoinette Fouque qui a publié la presque totalité de son oeuvre en France. Fazenda Vila Rica, Etat de Rio, janvier 1942. «Hello, ma grande chérie : ... Je vis en attente d'inspiration avec une avidité qui ne me donne pas relâche. J'en suis même arrivée à la conclusion qu'écrire est la chose que je désire le plus au monde, plus même que l'amour. J'ai reçu des lettres formidables de Maury. Nous avons eu une dispute parce qu'il a interprété comme littéraire une lettre que je lui ai envoyée. Tu sais que c'est la chose du monde qui m'offense le plus. Je veux une vie-vie et c'est pour cela que je veux faire de la littérature un bloc à part.»

03/2015

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Théâtre

Mademoiselle Clairon, comédienne du roi

Paris, 1735. Une gamine de douze ans rêve en voyant, de sa mansarde, une belle comédienne répéter un rôle dans le salon d'en face. Cet instant fixe son destin. La jeune Claire Leris, bientôt devenue Clairon, s'initie à la scène, à la danse, au chant. Elle apprend en province, de Rouen à Lille, à concilier succès et plaisirs avec les hautes protections, indispensables à une débutante sans défense et sans le sou. A vingt ans, elle débute à la Comédie-Française dans Phèdre. Sa voix profonde envoûte le parterre, son rayonnement sensuel fait dire à un spectateur : " On gagne à l'examiner un plaisir que les autres sens seraient jaloux de partager avec la vue. " Bien des ducs et des princes, les Richelieu, les Choiseul seront du partage, avec quelques amants de cœur dont le comte de Valbelle, l'homme de sa vie. Mais sa passion et sa liberté passeront avant tout. Clairon s'abstrait des amours et des cabales pour étudier. Elle approfondit ses personnages, simplifie le costume, revient à une diction naturelle. Diderot lui donne raison. Voltaire la querelle, il voudrait voir déclamer ses vers avec plus de " pompe ". La tragédienne est bientôt emprisonnée pour avoir résisté aux caprices des " gentilshommes de la Chambre ", les tyrans de la Comédie-Française. Profondément croyante, elle quittera la scène en pleine gloire, lorsque ni l'Eglise ni le Roi n'accepteront de relever les comédiens de l'excommunication qui les menace. Elle quittera la France pour régner sur " l'Europe des lumières ". Le margrave de Bayreuth et d'Ansbach, prince tolérant, l'autorisera même à recréer en terre protestante une communauté catholique. De retour d'exil, sous la Révolution, elle fera une dernière conquête, le mari - délaissé - de Mme de Staël. Dans cette biographie très documentée, Jacques Jaubert, ancien courriériste dramatique et littéraire, retrace la vie de Mlle Clairon, qui a attendu la fin d'un siècle tumultueux pour quitter la scène, octogénaire, le 29 janvier 1803. Il y a deux cents ans.

01/2003

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Critique littéraire

Lettres 1937-1943

Le 30 septembre 1937, Antonin Artaud, expulsé d'Irlande, est "débarqué" au Havre. Quelques jours plus tard, il est transféré à l'asile départemental d'aliénés de Seine-Maritime de Sotteville-lès-Rouen, dans le quartier hommes de Quatre-Mares. Les lettres qu'il rédige alors décrivent avec acuité le vécu d'angoisse et de désespoir d'un aliéné, masquant son identité sous des noms d'emprunt pour manifester toutes ses récriminations avec une énergie hors du commun qui le caractérisera tout au long de sa vie. Il est ensuite placé à Paris, à l'hôpital Sainte-Anne, le 1e avril 1938 ; il y demeurera jusqu'au 27 février 1939. Les lettres présentées confirment l'état pathologique d'Artaud, son obsession : sortir de ces lieux. Malgré ses conditions de vie et d'enfermement, il ne cesse d'écrire, de dessiner, et réclame sans cesse du papier. Après Sainte-Anne. Antonin Artaud est interné à l'asile de Ville-Evrard, où il demeurera jusqu'au 22 janvier 1943. La quantité et la qualité des documents qui sont présentés sont d'une imposante richesse sur l'état psychologique et physique d'Artaud, avec toujours cet impérieux besoin de s'exprimer malgré la maladie, les privations. Compte tenu de la misère régnant alors dans les asiles, qualifiée d'"extermination douce", et du danger que courait l'artiste, sa famille et ses amis vont réussir à obtenir un nouveau transfert pour l'asile de Paraire, à Rodez, en février 1943. Dans ce volume sont transcrites les lettres, dans leur graphie originale, qu'Artaud a rédigées entre 1937 et 1943. Nombreuses sont celles qui furent retenues par l'administration. A Roger Blin ou à André Gide, à Balthus ou au chancelier Hitler, Artaud lance ses invectives, ses suppliques et ses cris de souffrance. Ces écrits témoignent de la puissance d'une pensée fulgurante, météorique, prophétique, géniale dans ses possibilités d'expression et de création, un réservoir d'énergie inépuisable qui va oeuvrer toute sa vie, pour le conduire dans l'au-delà des rivages de la raison.

11/2015

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Critique littéraire

Garder tout en composant tout

Les carnets présentés ici sont des carnets posthumes qui, à la différence de Tous feux éteints parus en 1975, n'ont pas été réunis par l'auteur mais par son ami et exécuteur testamentaire Jean-Claude Barat, qui les a sauvés du chaos des brouillons laissés derrière lui. En quelque sorte, des carnets en marge des carnets qui s'étendent de 1924 à 1972. Un lent et minutieux travail a d'abord permis de déchiffrer des textes souvent illisibles, gribouillés à la hâte sur toutes sortes de papiers (publicités, courrier, factures, faire-part de décès...). Leur retranscription a ensuite abouti à la découverte de deux matériaux différents. D'un côté, des notes et des pensées inédites ; de l'autre, des fragments isolés par la main de l'auteur du reste de sa production littéraire : il peut s'agir ici d'une réplique de théâtre simplement manuscrite et que rien ne signale en tant que telle ; là d'une phrase qui, séparée de son contexte, se transforme soudain en aphorisme cinglant ou en adage définitif, ou encore de passages soigneusement prélevés au cœur de ses essais mais réécrits, comme " re-formatés " afin de venir s'intégrer à la formule des carnets. Bref, une somme d'éléments aussi épars que variés, provenant de tous les horizons de son œuvre. Pouvait-on, d'un point de vue éditorial, maintenir ensemble ces deux matériaux ? Fallait-il conserver au travers de ces multiples variantes ce qui constitue aujourd'hui l'un de ses derniers gestes d'écrivain ? C'est dans ces nouveaux carnets que, faute de réponse, s'est trouvée une justification indispensable à l'élaboration de cet ouvrage. Il s'agit d'un texte daté du 27 janvier 1954 qui s'intitule " Garder tout en composant tout " et qui est la définition du double concept qu'il a toujours revendiqué : le syncrétisme (garder tout) et l'alternance (en composant tout)...

11/2001

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Romans historiques (poches)

Bleu blanc rouge. Mariella, Mathilde, Sarah

C'est à Paris que commence cette histoire, le 19 septembre 1792. Louis XVI est enfermé au Temple, la Prusse a franchi nos frontières, le peuple est en colère, et c'est au jour le jour que la vie s'organise. La vie, c'est justement ce que propose Guillaume Dussert à Philippe de Taurignan… La vie, contre de l'argent. Car l'argent est la seule passion de Dussert, alors que Taurignan, ami du Roi et menacé de guillotine, n'a plus envie de se battre. D'autres vont le faire à sa place, comme Maximilien Forestier qui prend les armes pour "sauver la patrie en danger", ou comme Mercoeur, qui n'a pas beaucoup d'autres solutions que de se porter volontaire. Joseph Machecoul, lui, préfère pour le moment hanter les couloirs de la Convention, et la belle Julie de Boissier est prête à tout pour arracher son frère au couperet. Enfin, il y a Mariella, la divine marquise italienne qui va à jamais troubler le coeur de Maximilien le soldat… Plus tard, le 31 janvier 1920, Antoine Forestier, qui a quitté Paris le jour même du départ de Clémenceau, se recueille comme chaque jour devant le tombeau familial de Mazenc. En découvrant pas à pas la vie de son père, il va faire la connaissance de Mathilde, baronne de Wiener, amie de Clemenceau. Elle, si séduisante, a grandi sur les trottoirs montmartrois en passant de bras en bras pour subsister… Enfin, alors que la France a été vaincue, une nouvelle fois les clans se sont formés : le vieux Léon de Boissier a choisi Pétain, Dussert flirte avec l'extrême-droite et la Cagoule, Henri Forestier a suivi de Gaulle à Londres. Son fils Joseph, lui, va bientôt rejoindre le maquis, mais d'abord, il s'inscrit à la Sorbonne où il rencontre Sarah, si belle, qui porte sur son manteau l'étoile jaune.

07/2013

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Sciences historiques

L'armée de la RDA. Die Nationale Volksarmee : L'autre pilier du pacte de Varsovie

La rapide détérioration des relations entre les quatre occupants à l'issue de la Seconde Guerre mondiale s'accentue et prend forme avec la création de la République fédérale d'Allemagne le 23 mai 1949 qui pousse le Conseil du Peuple en zone soviétique à adopter une nouvelle Constitution créant la RDA promulguée le 7 octobre 1949. A l'issue de la guerre de Corée, se pose la question d'une remilitarisation de l'Allemagne de l'Ouest face à la menace soviétique. La création d'une nouvelle armée allemande à l'Ouest et son intégration dans l'OTAN en 1955 est un avertissement non voilé à l'égard de l'URSS. La RDA riposte en signant un pacte d'amitié et d'assistance mutuelle dit " Pacte de Varsovie " et le 18 janvier 1956 la Chambre du Peuple de la RDA adopte la loi sur la création de la Nationale Volksarmee. Durant 40 ans, la NVA constituera une armée redoutable et sera considérée comme l'une des premières armées au monde et l'allié le plus fiable de l'URSS. Le Mur de Berlin tombé le 9 novembre 1989, la réunification s'accomplira le 3 octobre 1990. Mais une question fondamentale taraudera aussitôt les structures militaires des forces alliées occidentales : quid du devenir de la Nationale Volksarmee, de ce fer de lance des troupes du Pacte de Varsovie dont la mission était d'envahir et occuper l'Allemagne de l'Ouest ? La lourde responsabilité de" dissoudre " et " unifier " cette armée " ennemie " fut confiée à Jörg Schönbohm, un général de la Bundeswehr qui deviendra le supérieur hiérarchique direct d'une armée encore il y a quelques mois une des plus irréductibles adversaires de l'OTAN. Essentiellement basé sur des documents et archives allemandes, cet ouvrage explique la façon remarquable dont les autorités politiques mais surtout militaires de l'Allemagne de l'Ouest et de l'Est ont pu en l'espace de quatre années désagréger et effacer un extraordinaire outil militaire sans verser une goutte de sang.

03/2019

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Histoire de France

L'Accord secret de Baden-Baden. Comment de Gaulle et les Soviétiques ont mis fin à mai 1968

"On n'a pas fini d'interpréter mon voyage à Baden-Baden ! . ". . , a dit de Gaulle, peu de temps avant sa mort au colonel d'Escrienne, son dernier aide de camp. Pourquoi le chef de l'Etat a-t-il choisi de partir en secret pour l'étranger, le 29 mai 1968, provoquant la panique dans son entourage, et au risque de se voir accusé par certains d'avoir fui ? De Gaulle ayant affirmé publiquement avoir envisagé "toutes les éventualités sans exception" (le retrait du pouvoir, l'exil, la résistance, la création d'une nouvelle France Libre), cet événement a donné lieu à une série d'hypothèses toutes légitimes, car toutes fondées sur des propos successifs du chef de l'Etat adaptés à chaque interlocuteur pour obtenir le brouillage maximal d'une opération relevant, en réalité, de sa diplomatie secrète. Mais Willy Brandt a livré la clé de l'énigme et pour Henri- Christian Giraud l'explication de l'équipée de Baden-Baden n'est à chercher ni dans une défaillance du général de Gaulle ni dans une manoeuvre militaire ou psychologique, mais dans son "duo-duel " avec le Parti communiste et sa "belle et bonne alliance" avec Moscou, renouvelée en 1964 par l'Ostpolitik gaullienne. Sur fond d'intervention soviétique en Tchécoslovaquie. Voici l'histoire d'un chef-d'oeuvre d'intoxication de ce "théoricien de la surprise" qu'était de Gaulle. Une contre-enquête historique qui se lit comme un roman. Henri-Christian Giraud est journaliste. Ancien rédacteur en chef du Figaro Magazine, il est l'auteur de De Gaulle et les communistes (Albin Michel, 1988 et 1989), T. 1 : L'Alliance (juin 1941-mai 1943), T. 2 : Le Piège (mai 1943- janvier 1946), et de Terres de Mafia, (J. -C. Lattès, 1993). Il a dirigé l'ouvrage collectif Réplique à l'amiral de Gaulle (Le Rocher, 2004) et écrit Une histoire de la révolution hongroise (2016) et 1914-1918 La Grande Guerre du général Giraud (2014) parus aux Editions du Rocher.

05/2018

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Economie

Le secteur bancaire tessinois. Origines, crises et transformations (1861-1939)

Durant la séance extraordinaire du Conseil fédéral du 19 janvier 1914, Giuseppe Motta détaille la situation de crise dans laquelle se trouve le Credito Ticinese de Locarno. Le jour suivant, dans l'immeuble de la Banque Nationale Suisse à Berne, des représentants du gouvernement fédéral et de la BNS ainsi qu'une délégation du gouvernement cantonal et d'instituts bancaires suisses et tessinois cherchent des solutions pour contrecarrer la crise qui, entre-temps, a englouti également la Banca Cantonale Ticinese. La crise bancaire tessinoise de 1914 qui s'inscrit dans une série de faillites bancaires suisses durant les années 1910 constitue un point de rupture dans l'histoire bancaire cantonale. Cet ouvrage présente, dans une première partie, les origines de l'activité bancaire tessinoise au cours du XIXe siècle. Pendant cette période, les banques, créées par des promoteurs locaux, récoltent l'épargne cantonale, dont une large partie provient des remises des émigrants. Elles contribuent à financer la construction des transports régionaux tout en favorisant l'essor du tourisme et de l'économie cantonale. L'Italie devient alors un débouché pour les capitaux tessinois qui cherchent des opportunités et des rendements en dehors du marché local. Des opérations risquées, au Tessin et en Italie constituent l'un des différents facteurs qui conduisent à la crise de 1914 dont l'analyse fait l'objet de la deuxième partie de ce livre. Enfin, la troisième partie présente les transformations structurelles qui assurent au secteur bancaire tessinois un nouveau départ. Celui-ci, marqué par la venue de grands instituts bancaires suisses et étrangers, est soutenu par l'arrivée de capitaux privés italiens dans le contexte d'une intégration renforcée au cadre institutionnel, monétaire et politique de la Confédération. L'analyse de la période entre 1861 et 1939, avec ces différentes phases, permet d'identifier des éléments qui émergent avec force durant la grande expansion que le secteur bancaire tessinois vit après la Seconde Guerre mondiale tout en mettant en relief des caractéristiques que l'on retrouve aujourd'hui.

10/2018

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Philosophie

Où allons-nous mes amis ?

" Mes amis, il y a urgence. Nous marchons et ignorons où mènent nos pas. Même l'horizon, que certains tentent de nous dessiner, se dissout dans le brouillard. Nous sommes comme ce voyageur du Transsibérien qui, jour après jour, se lamente sur son siège : "Personne ne peut m'aider, personne. – Mais pourquoi ? – Parce que, depuis une semaine déjà, je roule dans un train qui ne va pas dans la bonne direction !" Depuis une semaine ? Pour nous, depuis bien plus longtemps". Au printemps 2015 paraissait Réconciliez vous. Après les attentats de janvier, Marek Halter, homme de paix, appelait au rapprochement entre les différentes religions. Deux ans ont passé, d'autres terribles attentats ont secoué notre pays et le sentiment de malaise et de division s'est accru au sein de la société française. Aujourd'hui convaincu que nous faisons collectivement fausse route, Marek Halter persiste et nous alerte en pointant tout ce qui devrait nous empêcher de nous dresser les uns contre les autres - chrétiens, juifs, musulmans -, à ne pas nous considérer comme les ennemis que nous ne sommes pas, unis au contraire par une longue histoire commune. Penser, comprendre, savoir, changer... la paix naît au cœur de chaque individu. Ce petit ouvrage est un appel à mieux connaître son voisin (et pour cela à considérer ce que disent les textes fondateurs), à s'écouter et à se parler dans le respect, à profiter des enseignements de l'histoire, à entendre la parole des intellectuels lucides et courageux, non celle manichéenne des donneurs de leçon et autres " belles âmes " toujours prompts à juger. À ne pas sombrer, enfin, dans les pièges tissés par le véritable ennemi, les assassins de Daech qui voudraient nous opposer en s'appuyant sur nos préjugés et nos réflexes de peur. Le cri d'un homme qui a connu le pire et qui, depuis toujours, se bat pour éviter le retour de la barbarie.

03/2017

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Actualité et médias

Terreur

"Ce livre, écrit au jour le jour pendant et après les attentats contre Charlie Hebdo et à l'Hypercacher, ne sort que deux ans après les événements : il fallait respecter le temps du deuil ; et me donner la faculté de suspendre celui de la réflexion. "Penser" les attentats est une gageure, parfois même un oxymore : le risque est soit de donner trop de sens à ce qui n'en a pas, soit de rater les étapes d'un processus plus complexe qu'il n'y paraît. Penser les attentats, c'est possiblement se tromper. Ce livre est un cheminement, une progression, une interrogation, un questionnement sur la radicalité, la radicalisation, la jeunesse, l'islamisation, la violence, le nihilisme. Autant de termes qu'on ressasse à longueur de journées sans jamais s'arrêter pour les creuser, les approfondir jusqu'à la nausée. Ce petit essai est obsessionnel : revenir à l'infini sur les actes, les causes, les effets, les acteurs, les conséquences, sans jamais se raturer, au risque même, çà et là, de se contredire. Les frères Kouachi, Amédy Coulibaly sont les tristes protagonistes d'un événement originel, matrice de tous les attentats qui suivirent : les notes et scolies rédigées à chaud et publiées maintenant, doivent se plaquer sur tous les attentats qui suivirent, et qui sortent tout droit, peu ou prou, de janvier 2015. Car ce qui me frappe à la relecture d'un texte rédigé il y a deux ans, c'est à quel point ce qui y était prévu est déjà advenu ou encore, hélas,  à advenir . Je n'ai donc rien censuré des passages prophétiques qui me donnent aujourd'hui le sentiment d'une réflexion rattrapée par le réel, au prétexte qu'ils pourraient être lus comme ayant été rédigés rétroactivement à partir du réel : on ne s'excuse pas d'avoir eu raison trop tôt. "Nous sommes en guerre" a dit le président de la République. Les écrivains ont toujours voulu dire la guerre. Je n'échappe ni à la règle, ni à la tradition", Y. M.

01/2017

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Littérature française

Paula Monti. Tome 2

En 1837, le bal de l'Opéra n'était pas encore tout à fait envahi par cette cohue de danseurs frénétiques et échevelés, chicards et chicandards (cela se dit ainsi), qui, de nos jours, ont presque entièrement banni de ces réunions les anciennes traditions de l'intrigue et ce ton de bonne compagnie qui n'ôtait rien au piquant des aventures. Alors, comme aujourd'hui, les gens du monde se rassemblaient autour d'un grand coffre placé dans le corridor des premières loges, entre les deux portes du foyer de l'Opéra. Les privilégiés se faisaient un siège de ce coffre et le partageaient souvent avec quelques dominos égrillards qui n'étaient pas toujours du monde, mais qui le connaissaient assez par ouïdire pour faire assaut de médisance avec les plus médisants. Au dernier bal du mois de janvier 1837, vers deux heures du matin, un assez grand nombre d'hommes se pressaient autour d'un domino féminin assis sur le coffre dont nous avons parlé. De bruyants éclats de rire accueillaient les paroles de cette femme. Elle ne manquait pas d'esprit ; mais certaines expressions vulgaires et le mode de tutoiement qu'elle employait prouvaient qu'elle n'appartenait pas à la très bonne compagnie, quoiqu'elle parût parfaitement instruite de ce qui se passait dans la société la plus choisie, la plus exclusive. On riait encore d'une des dernières saillies de ce domino, lorsque, avisant un jeune homme qui traversait le corridor d'un air affairé pour entrer dans le foyer, cette femme lui dit : Bonsoir, Fierval... où vastu donc ? Tu parais bien occupé ; estce que tu cherches la belle princesse de Hansfeld, à qui tu fais une cour si assidue ? Tu perdras ton temps, je t'en préviens ; elle n'est pas femme à aller au bal de l'Opéra... . C'est une rude vertu ; vous vous brûlerez tous à la chandelle, beaux papillons !

01/2023

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Droit

Mélanges en l'honneur du professeur Dominique Rousseau. Constitution, justice, démocratie

Constitution, justice, démocratie Depuis près de quarante ans, Dominique Rousseau diffuse sans relâche, par ses écrits et ses enseignements, une pensée constitutionnelle riche et rigoureuse tout en affichant une réelle adhésion aux principes et aux valeurs de la démocratie libérale. A l'heure où celle-ci traverse l'épreuve de la montée des populismes, il figure toujours parmi les grandes plumes et les voix les plus influentes du droit constitutionnel pour défendre et sauvegarder l'héritage et l'esprit du constitutionnalisme issu de la philosophie des Lumières. Après avoir longuement enseigné à Montpellier où il fonda le Centre d'études et de recherches comparatives constitutionnelles et politiques (CERCOP), il est désormais professeur émérite de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne où il a dirigé ces dernières années l'Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne (ISJPS). Le sillon qu'il a creusé tout au long de son parcours a pleinement contribué à renouveler, à la faveur de la montée en puissance de la justice constitutionnelle en France et en Europe, notre regard sur le droit constitutionnel. Membre honoraire de l'Institut Universitaire de France et du Conseil supérieur de la magistrature, président du Tribunal constitutionnel d'Andorre, il a concilié sa réflexion académique et théorique avec un engagement sincère au service des institutions garantes de l'Etat de droit. Dominique Rousseau méritait naturellement que sa carrière fût couronnée par un ouvrage collectif dédié à ces trois notions essentielles qui font battre le coeur des sociétés ouvertes : la Constitution, la justice et la démocratie. Ses collègues et amis ont tenu à le souligner en contribuant à la rédaction de ces Mélanges. Prix de souscription des Mélanges : 119 ? Prix public après parution : 159 ? Date limite de souscription au tarif préférentiel de 119 ? : 23 janvier 2020 Date limite de souscription pour figurer sur la liste des souscripteurs (imprimée en fin d'ouvrage) : 28 février 2020

07/2020

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Ouvrages généraux et thématiqu

Le pouvoir des listes au Moyen-Age. Listes, temps, espace

Les listes constituent une forme d'écriture très présente dans les textes du Moyen Age, quels que soient leur nature et leur genre. Cette forme syntaxique, graphique et sémantique singulière a été l'objet d'une enquête collective menée dans le cadre d'un programme interdisciplinaire de recherche intitulé "Pouvoir des listes au Moyen Age" (Polima), qui a bénéficié du soutien de l'ANR. Trois volumes collectifs rassemblent les études de cas issus des ateliers organisés dans le cadre de ce programme. Ils explorent les usages sociaux de cette forme d'écriture dotée de pouvoirs pragmatiques, poétiques et cognitifs. Ce troisième volume rassemble les actes de deux rencontres scientifiques organisées à Madrid (Casa de Velázquez, 5-8 juillet 2017) et Paris (Institut de Recherche et d'Histoire des Textes, 9-10 janvier 2018). Consacré à l'articulation entre, d'une part, la production et l'usage des listes et, d'autre part, la spatialité et la temporalité de la société médiévale, il ferme ce faisant la boucle ouverte au début du programme Polima, parti d'une hypothèse centrale de Jack Goody qui considère à la fois la liste comme paradigme de la raison graphique, comme espace graphique multidirectionnel et bordé, enfin comme mode de décontextualisation/recontextualisation - puisque les données écrites deviennent utilisables ailleurs et/ou plus tard. Ce volume montre ainsi comment la liste non seulement s'inscrit dans le temps et l'espace médiévaux mais aussi et surtout produit de la temporalité et de la spatialité. Les listes ne sont en effet pas simplement produites chacune en un lieu et un moment spécifiques qui en déterminent la nature et la forme, et elles ne mobilisent pas seulement non plus des savoirs spatiaux et temporels qui leur préexistent, mais elles font partie des instruments par lesquels la société médiévale maîtrise les effets de distance spatiale et temporelle en donnant corps à et en actualisant, par l'écrit ou l'image, ses représentations spatiales et temporelles.

04/2023

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Littérature francophone

Pretextat

L'unanimisme se porte bien et voici son dernier-né, un roman du jeune et brillant Pierre Bost. On y voit aux prises le groupe de villageois normands que dirige l'hôtelier ivrogne Prétextat Hauchecorne et le groupe parisien des Lagny-Phonar, villégiatureurs innocents auxquels Prétextat ne pardonne pas d'avoir, cette année, délaissé sa gargote pour s'installer en deux villas jumelles. Or cul-terreux est maître chez lui et le fera bien voir. La caractéristique de Prétextat est le comique et une satire sans rancune. Rien non plus du roman naturaliste : une manière désinvolte et piquante, au contraire, de traiter le "sujet" . C'est une longue nouvelle pleine d'allant, d'entrain, de subtilité omique, d'une langue bien étoffée et très moderne. Paris-Soir (16 décembre 1925) Pierre Bost a supérieurement réussi l'âme de son Normand [... ] Tout est clair et lumineux dans ce livre comme le beau ciel des beaux étés normands. On débite en ce moment sous le nom de romans beaucoup de marchandises qui n'ont rien à voir avec la littérature. Entre elles et Prétextat il y a autant de différence qu'entre des bronzes dits de commerce et une belle oeuvre d'art. Le Radical (22 janvier 1926) Bost est un conteur. L'art de Bost consiste à ne point fatiguer le lecteur de ces mille détails qui révèlent le psychologue fastidieux. De plus, ce livre est un tableau vivant de toute la Normandie. Il sait en faire mouvoir les moindres arbustes. Ce livre est sur le même plan que " La Brière " de Châteaubriant, que " Raboliot " de Genevoix. Vous n'en douterez plus lorsque vous l'aurez lu. Le Rappel (17 juin 1926) Prétextat, dont le paysan normand eût ravi Flaubert, est un roman léger, malicieux [... ] Il y a du Marivaux et du Proust (sans la langue pâteuse) chez Pierre Bost. La Femme de France (10 juillet 1927)

04/2021

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Musique, danse

Jack Teagarden. Pluie d'étoiles sur l'Alabama

" Le 15 janvier 1964, Weldon Leo Teagarden meurt d'une crise cardiaque dans une chambre d'hôtel de La Nouvelle-Orléans où, comme toujours, il ne faisait que passer... Personne n'était là. Personne, sinon peut-être les ombres familières engendrées par les ombres anonymes, ces ombres sans mystère qui s'allongent quand le soleil descend... " Mais avant d'en arriver là, quelle route, quelles pistes entremêlées avait-il empruntées, celui que de prestigieux musiciens, à commencer par Louis Armstrong, ont considéré comme l'un des plus singuliers trombonistes du jazz classique, voir comme le plus irremplaçable de tous ? Sa vie fut une histoire blanche cousue de fil noir, à partir du moment où, très tôt dans son enfance, dans la petite ville de western texan où il avait vu le jour, il rencontra le gospel que des nomades de la misère et de la foi, éternelles " personnes déplacées " par leur négritude, promenaient de campement en campement. Plus tard, quelque part du côté de Houston, ce serait le blues qu'il trouverait sur sa route. Le blues sous la forme, raconte Alain Gerber, d'une " ombre bleue qui s'échappe d'une Bessie Smith égorgée du dedans par sa chanson ". Après quoi, " M. T ", comme on le surnommait, fut à jamais un transfuge béatement égaré entre les couleurs de peau, les communautés, les styles de jazz, la tradition et le futurisme. Écartelé, aussi, entre les rodomontades et les renoncements, l'angoisse et la frivolité, entre les défis et les dérobades, une formidable propension à la nonchalance et de formidables aptitudes à se surpasser. Jusqu'au jour où, pour citer encore l'auteur de cet ouvrage, il rejoindra " l'ombre que fait le silence quand il retombe ". " Si Alain Gerber est aujourd'hui notre plus précieux conteur de jazz, c'est parce qu'il sait faire vivre tous ces jeux d'ombres et de lumières qui font la vie des musiciens poètes. Lui aussi est un faiseur de pluie d'étoiles sur l'Alabama. " Gilles Anquetil

01/2003

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ouvrages généraux

Hollywood en guerre

Le 16 janvier 1942, l'actrice américaine Carole Lombard, épouse de l'acteur Clark Gable disparaît tragiquement dans le crash d'un DC3 de la TWA, alors qu'elle effectue une tournée aux Etats-Unis afin de soutenir l'effort de guerre du pays. Clark Gable, qui est devenu son mari le 29 mars 1939, ne s'en remettra jamais. C'est la première américaine tuée en temps de guerre. Gable, qui vient de connaître une véritable notoriété internationale avec le film Autant en emporte le vent, a décidé de s'engager dans l'US Army Air Force (USAAF) en souvenir de l'engagement de sa femme. Il effectue plusieurs missions comme mitrailleur, dont l'une au-dessus de l'Allemagne nazie et tourne un film Combat America afin de soutenir l'effort de guerre de l'Amérique. Début 1944, un navire, un Liberty ship à qui on a donné le nom de Carole Lombard, est lancé en présence de Clark Gable. Mais c'est avant tout pour lui, une véritable descente aux enfers. Certes l'homme est en guerre contre le nazisme, mais il est avant tout en guerre contre lui même et se détruit par l'alcool tandis que des amis très proches, comme l'actrice Joan Crawford, tentent de le soutenir. Rentré aux Etats-Unis, il enchaîne les tournages. En 1960, il tourne avec Marilyn Monroe dans un film de John Houston, The Misfits (Les Dexasés), dont le script est signé Arthur Miller, sur le point de divorcer de Marilyn... Le lendemain de la dernière prise du film, Clark Gable est hospitalisé et va décéder dans les jours qui suivent. Il sera inhumé aux côtés de Carole Lombard dans un cimetière de Californie. Ce livre retrace, l'histoire mythique de cette star d'Hollywood, Clark Gable, au cours des vingt dernières années de sa vie, racontée par Andrew McIntyre, son ami et directeur de la photographie à la Metro Goldwyn Mayer (MGM).

03/2021

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Revues

Le 1 N° 337, mercredi 10 mars 2021 : Jeunesse, à quand les jours heureux ?

Pour courir l'aventure, on ne peut plus partir en Afrique. Et toute relation nouvelle se construit aujourd'hui contre l'Etat. Aux étudiants les plus indélicats reste le dérèglement des sens. Que leur arrivera-t-il une fois que l'idée du Déluge se sera rassise ? Le 1er mars à Burtton, dans le nord-ouest de l'Angleterre, un étudiant de 18 ans a été violement heurté per pas voiture. Atteint d'une lésion cérébrale, Joseph Flavill est tombé dans le coma. Trois semaine plus tard, le Royaume-Uni se confinait pour cause de Covid. Le jeune homme s'est finalement réveillé en janvier dernier, au bout de dix mois. Craignant de le traumatiser, on s'est bien gardé de lui révéler de but en blanc que le monde avait changé. Joseph Flavill a découvert peu à peu que bises et poignées de main sont interdites, que ses camarades été plongés dans une espèce de coma artificiel qui les empêche de se rendre en cours et de faire la fête. "Sur les bancs de l'université, disait ce farceur de Pierre Dac, il faut bien que jeunesse se tasse." Mais qui a envie de plaisanter aujourd'hui ? La détresse de certains étudiants est illustré par un exercice inventé en Corée du Sud, le gongbang. Il faut bien l'orthographier pour ne pas tomber sur des travaux pratiques relevant de la pornographie. Cela consiste à se filmer chez soi en train de réviser ses cours pendant des heures, en les diffusant sur un réseau social. Voir les autres étudier dans un silence à peine interrompu par le bruissement de pages tournées ou les murmures d'un clavier, rappelle l'ambiance feutrée des bibliothèques universitaire. Cette manière de rompre l'isolement est, parait-il, très motivante. Ce n'est malgré tout qu'un pis-aller. A quand le gong qui marquera le retour au "présentiel" ? Là, il faut se souvenir de l'enseignement du professeur Dac : "Les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu'elles concernent l'avenir".

03/2021

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Actualité politique France

La blessure et le rebond

"Au cours des dernières années, j'ai été, dans des fonctions différentes, un des acteurs de la réponse de la puissance publique à des crises majeures, attentats de 2015, incendie de Notre-Dame de Paris ou, pendant dix-huit mois, la pandémie de Covid-19. Au cours de cette dernière tempête une conviction s'est imposée à moi : il est nécessaire, pour préserver notre fragile contrat social, de se dire un peu plus, un peu mieux, comment les choses de l'Etat se jouent, les décisions se prennent, les intuitions se construisent... La démocratie a besoin d'être éclairée par une lumière plus sereine sur son fonctionnement si elle ne veut pas être prise dans le faisceau blafard du projecteur des populismes. La crise sanitaire a profondément changé nos vies depuis janvier 2020. Elle n'est pas un objet froid que l'on pourrait déjà mettre à distance, comme pour l'examiner en laboratoire. Pour chacun de nous, elle mêle l'expérience intime, celle qui a transformé nos vies, et le sentiment d'avoir vu s'écrire une page d'histoire, sous nos yeux, dans le chaos de l'incertitude, des blessures et des rebonds. La part personnelle de cette histoire, on peut préférer la garder pour soi, car la douleur est trop vive pour certains, la pudeur l'emporte pour d'autres, ou simplement pour ne pas donner l'impression de vouloir imposer un récit officiel. C'est l'objet de ce livre que de tenter cette plongée. Ce n'est qu'une exploration d'une infime partie des eaux profondes. C'est une brique personnelle, dans un travail de longue haleine, mais il faut prendre le risque de poser une première pierre, il faut prendre le risque de dire la part de l'intime au coeur de cette bataille, avant que l'érosion de la mémoire ne fasse son propre travail".

09/2022

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Littérature française

Faits d'hiver. 20 journées ordinaires de la vie de 50 femmes

Le JOURNAL ou le JOURNAL INTIME est un genre littéraire à part entière. Celles et ceux qui s'y adonnent sont appelés DIARISTES (de l'anglais Diary, journal intime). La spécificité de l'ouvrage que vous avez entre les mains est que tous les textes des journaux retranscrits ont été écrits par des femmes et qu'ils sont délimités par une période courte et définie : du 21 décembre (solstice d'hiver) au 9 janvier, soit une vingtaine de jours pour traverser le temps et passer de l'année 2021 à l'année 2022. A la base, le JOURNAL (en tout cas le JOURNAL INTIME) est conçu et écrit à usage privé, et généralement touche à l'intimité de son auteur(e). Mais depuis des lustres, ce JOURNAL, intime ou non - certains s'en servent pour parler de l'actualité, des livres, de la nature, etc., et on en vient ainsi à parler plutôt de JOURNAL PERSONNEL - devient un récit littéraire (ou même quelquefois artistique), qui peut se rapprocher de l'autobiographie par le fond, même si la forme est clairement définie : relation des faits par ordre chronologique et daté. De grand(e)s auteur(e)s se sont risqués au JOURNAL et non des moindres : les Frères Goncourt, Jules Renard, André Gide, Benjamin Constant, Léon Bloy, Michelet, Paul Léautaud, Cioran, Simone de Beauvoir, Anaïs Nin et tant d'autres. Certains l'ont appelé JOURNAL, d'autres CAHIERS. Discrédité durant une bonne partie du XXe siècle, le JOURNAL a plutôt tendance à être réhabilité de nos jours avec des diaristes contemporain(e)s qui leur redonnent leurs lettres de noblesse. Notre ambition avec cet ouvrage collectif est de mettre en avant des FEMMES auteures, que l'on ne rencontre pas habituellement sur le devant de la scène littéraire, mais dont l'écriture n'a souvent rien à envier à leurs illustres consoeurs médiatisées. Nous remplissons ainsi pleinement notre rôle de découvreur, défricheur, et vous donnons à lire un contre-courant de la scène littéraire qui, nous l'espérons, parviendra à vous séduire.

05/2022

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Histoire internationale

Les cents derniers jours d'Hitler. Chronique de l'apocalypse

Le IIIe Reich est un édifice étrange, semblable à nul autre avant et après lui. Son architecte en chef, Adolf Hitler, en a fait en peu de temps un monument sinistre et imposant, instable par nature car tout entier voué à la destruction, la guerre et la conquête. Bien évidemment, décrire et expliquer la ruine du Troisième Reich ne peut se concevoir sans l'observation attentive du comportement de sa clé de voûte, Hitler. Pour comprendre ce collapse unique dans l'histoire, Jean Lopez livre la chronique des derniers jours de la vie d'Hitler, de son retour à Berlin en janvier 1945 à son suicide en avril de la même année. Ce sont ses déplacements, ses proclamations, ses actes de gouvernement et de commandement militaire, sa vie quotidienne et ses humeurs qui sont racontés et expliqués grâce aux témoignages et à l'action de ceux qui l'entourent jusqu'à la fin : Eva Braun bien sûr, mais aussi Guderian, son chauffeur, son garde du corps, et bien d'autres encore. Cette chronique est aussi celle des événements militaires, absolument indispensable tant il est vrai que c'est la résistance de la Wehrmacht aux offensives des Alliés qui détermine directement le temps qu'il reste à vivre au régime et à son maître. Elle est enfin politique et permet d'appréhender l'action des quatre plus puissants hommes du régime après le führer : Himmler, Goebbels, Bormann et Speer. Pour donner à voir la chute de l'un des hommes les plus ahurissants du XXe siècle, plus de 100 photos, pour la plupart inédites, illustrent le récit. Ces clichés permettent de voir, concrètement, l'impact des décisions d'Hitler et la réalité cataclysmique de sa chute. Au final, texte et images répondent à la question centrale de ce livre unique et novateur : à quels desseins obéit la volonté du maitre du IIIe Reich de ne jamais capituler, de résister jusqu'à la mort, en entraînant bon gré mal gré ses 80 millions de sujets avec lui dans une apocalypse sans précédent ?

03/2015

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Ouvrages généraux et thématiqu

Le canton de Bourbon-Lancy dans la guerre de 1870-1871

Le 19 juillet 1870, le premier secrétaire d'ambassade de France à Berlin remet au ministère des Affaires étrangères de Prusse, la déclaration de guerre de son pays. Le 1er septembre, l'armée impériale est vaincue à Sedan. Napoléon III est prisonnier. Le 4 septembre, la République est proclamée à Paris. Elle poursuit la guerre, mais n'a quasiment plus d'armée. Par deux fois, elle mobilise les hommes qui ont échappé à la conscription. Cette nouvelle armée se nomme la Garde nationale mobilisée. Paris est assiégée. Le gouvernement envisage une manoeuvre par l'est pour dégager Paris. Rien ne va se passer comme prévu. Les Prussiens contrôlent l'est et assiègent Belfort. La guerre se déplace en Bourgogne à la fin de l'année 1870. L'hiver est froid, la variole et le typhus sévissent, les hommes souffrent. L'armée des Vosges de Garibaldi qui y est rassemblée, doit épauler celle de Bourbaki qui traverse la région pour marcher vers l'est. Dans le canton de Bourbon-Lancy, les nouveaux conscrits peu formés et mal équipés, sont envoyés au feu. Ils doivent renforcer les Garibaldiens et soutenir la manoeuvre de Bourbaki. L'armée des Vosges reste sur la défensive. Elle est bloquée dans Dijon par l'ennemi. Du 21 au 23 janvier elle livre une bataille farouche, avec l'aide des Mobilisés de Saône et Loire. Les Prussiens n'arrivent pas à prendre la ville. Les Garibaldiens s'attribuent la victoire. Les Mobilisés sont spoliés de leur conduite héroïque, une trentaine d'hommes sont morts ou disparus. Leurs chefs survivants feront érigés à Bourbon-Lancy, un monument aux morts pour leur rendre hommage. L'ouvrage retrace les grandes phases de la guerre de 1870-1871, qui a fait irruption en Bourgogne. Le canton de Bourbon-Lancy est replacé dans la marche de ces événements. Les hommes qui sont morts durant le conflit, sont tirés de l'oubli. Justice est rendue aux Mobilisés de Saône et Loire et à leur chef, Eugène Alexandre Fornel.

02/2022

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Littérature française

Sérial killers : Ted Bundy

"Nous autres serial killers, nous sommes vos enfants, vos maris, nous sommes partout. Et beaucoup d'autres, parmi vos enfants, seront morts demain". Ted Bundy Ted Bundy, le plus célèbre des serial killers, est exécuté le 24 janvier 1989, en Floride, pour trois meurtres commis dans cet Etat. Il est suspecté de trente et un autres crimes à travers les USA, mais beaucoup d'enquêteurs estiment que le nombre de ses victimes est beaucoup plus élevé. Ted Bundy est à l'opposé de l'image du maniaque homicide, tel que l'on se l'imagine : bel homme, érudit, étudiant en droit et ambitieux d'un point de vue politique, il a toujours su séduire et avoir de nombreuses relations féminines. Au contraire de l'immense majorité des serial killers, il ne connaît pas une enfance difficile, ni est suspecté d'avoir commis des actes de cruauté envers les animaux. Mais ses propres démons le poussent à perpétrer des crimes d'une violence à peine imaginable et d'une extrême perversion qui vont de la décapitation à la nécrophilie. Un agent du F. B. I. , qui le rencontre à plusieurs reprises, explique à son sujet : "Ted Bundy est un terrible criminel, peut-être l'incarnation de la plus infâme machine à tuer que l'Amérique des temps modernes ait jamais connue". Dans cet ouvrage, nous dévoilons les ultimes entretiens de Bundy avec le profiler Robert Keppel qui enquête pendant quinze ans sur ses crimes dès 1974. Pour tenter d'échapper à la peine de mort, Bundy propose son aide pour dresser le profil et identifier le "Green River Killer" un tueur en série inconnu qui sévit dans la région de Seattle. Stéphane Bourgoin a aussi recueilli le témoignage d'un autre serial killer qui devient le confident de Ted Bundy lors de ses dernières années d'incarcération, au point de lui révéler des confidences inédites.

01/2023

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Français CE1

Calimots CE1. Guide pédagogique 3 volumes : Code, fluence et EDL ; Compréhension et production d'écrits ; Ecriture, copie et mémorisation

Découvrez le guide pédagogique Calimots CE1, la méthode qui réunit tous les domaines du français : lecture fluide et expressive, étude de la langue, compréhension et rédaction, copie et mémorisation orthographique, expression orale. Le guide pédagogique "clé en main", indispensable pour utiliser la méthode. Organisé par domaine, il prend en compte la complexité de gestion des classes de CE1 actuelles : différenciation, autonomie, pédagogie, numérique, croisements disciplinaires. A noter : cette année, il sera proposé en ligne sur le site Calimots. fr qui comptera bientôt un espace dédié au CE1. Les éléments relatifs à chaque unité seront progressivement ajoutés, avec une première mise en ligne prévue à l'été pour les éléments de l'unité 1. Un guide pédagogique papier existera bien, mais sa parution est actuellement prévue pour janvier 2024. Pour compléter le dispositif, découvrez aussi : - le manuel de code et d'étude de la langue pour renforcer la maitrise du code alphabétique et la fluidité de lecture, pour travailler en orthographe lexicale, en grammaire, vocabulaire et conjugaison. - le manuel de lecture dont les textes, principalement issus de la littérature jeunesse, suscitent le plaisir de lire. - le guide pédagogique présenté ici - deux cahiers d'exercices : un pour l'étude de la langue/fluence, un pour la compréhension/rédaction. - un cahier d'écriture pour une programmation rationnelle de cet enseignement sur l'année. Il tient compte de la complexité du geste graphique et propose un travail spécifique sur les stratégies de copie. - les manuels numériques de code (manuel enseignant et manuel élève) et de lecture (manuel enseignant et manuel élève). Le site web Calimots : Le site web www. calimots. fr offre aux enseignants adoptants de la méthode un accompagnement renforcé pour les aider à enseigner le français au CP et CE1 avec Calimots. Tout le contenu du guide pédagogique papier y est présenté sous la forme d'un véritable site à la navigation simple et fluide, enrichi de contenus additionnels et d'une véritable offre de ressources numériques (matériel, vidéos, textes lus) ! Rejoignez le groupe de discussion Facebook "Calimots - Méthode de lecture"

04/2024

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Beaux arts

Dürer et son temps, de la réforme à la guerre de trente ans. Dessins allemands de l'Ecole des Beaux-Arts

Cet ouvrage est publié à l'occasion de l'exposition Dürer et son temps qui se tiendra aux Beaux-Arts d'octobre 2012 à janvier 2013. Il présente l'exceptionnelle collection de dessins allemands de l'Ecole des Beaux-Arts, qui conserve des oeuvres allant du milieu du XVe au milieu du XVIIe siècle. Rares, les dessins allemands sont peu collectionnés en France et mal connus. Cette publication rassemble pour la première fois un ensemble de textes très complets sur les artistes de cette période et plus de mille illustrations en couleur. Aux côtés de la centaine de dessins de l'Ecole exposés et tous reproduits dans le livre, plus de neuf cents images de comparaison (tableaux, gravures, dessins, sculptures) provenant de collections publiques et privées et souvent inédites documentent la collection. Il offre un panorama passionnant de la création artistique des grands centres allemands de la Réforme à la guerre de Trente Ans : Nuremberg, Augsbourg, Munich et Prague pour ne citer que les principaux. Les artistes les plus célèbres, comme Dürer, Baldung Grien, Hans Holbein l'Ancien, Graf, sont représentés par des oeuvres magistrales. Cette publication est le résultat de recherches menées depuis plus de vingt ans par Emmanuelle Brugerolles, conservateur du Cabinet des dessins des Beaux-Arts et David Guillet, historien de l'art et directeur adjoint du musée de l'Armée. Outre les notices documentaires sur les dessins de la collection des Beaux-Arts, les deux auteurs, qui ont fait appel à la contribution de Camille Debrabant, dans un long texte introductif nous livrent une étude passionnante sur Dürer et ses influences. Elle est complétée par un texte de Naïma Ghermani sur le contexte historique et artistique de la Réforme et par une contribution de Thomas DaCosta Kaufmann sur l'importance des cours à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècles. Ce catalogue que l'on pourrait qualifier d'encyclopédique, effectue une recension attendue des spécialistes mais aussi de tous les collectionneurs et amateurs. Il est complété par un appareil historique (bibliographie, index, catalogue raisonné des filigranes)

11/2012

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Histoire internationale

Che Guevara. Le temps des révélations

Ernesto Guevara de la Serna, né le 14 juin 1928 en Argentine, débarque à Cuba fin 1956, aux côtés de Fidel Castro et de quatre-vingts compagnons d'armes, pour combattre le dictateur Batista. Après la victoire des Barbudos en janvier 1959, celui qui a reçu le surnom de guerrillero heroico pour sa bravoure et sa science du combat, occupe des postes-clés à la tête de l'Etat. Mais il n'a jamais abandonné l'idée de la lutte armée et, après avoir parcouru le monde pour plaider la cause de la révolution cubaine, El Comandante initie clandestinement la révolution au Congo en 1965, puis en Bolivie, où il est capturé et exécuté le 9 octobre 1967, à La Higuera, sur les contreforts andins. Le Che est devenu dès lors un mythe. On connaît moins sa vision médicale alternative. Car si l'éternel agitateur a été un chef de guerre, totalement et exclusivement au service des miséreux de la Pachamama (la Terre Mère des Incas), le docteur Guevara a également été un chef de paix utile, posant son fusil pour un autre combat, celui de la vie et de la survie. Cinquante ans après la mort du Che, Jean Cormier, inlassable passionné et chercheur obstiné, a continué l'enquête. Il dévoile aujourd'hui ses dernières découvertes sur l'atypique parcours du médecin asthmatique. Dans sa postface, substituant au mot révolution le terme de métamorphose, Edgar Morin pose son gravillon sur le chemin : "Aujourd'hui, on doit chercher une nouvelle voie. J'ai développé l'idée d'une métamorphose pour dire qu'au fond, tout doit changer". A nous de continuer à Che-miner. Jean Cormier Eyheraguibel, grand reporter au Parisien jusqu'en 2008, a réalisé trois documentaires sur le Che (dont Parlez-moi du Che avec Pierre Richard). Il fut comme pris par la main par Ernesto Guevara de la Serna, argentin, d'origine basque comme lui, marqué par le rugby comme lui. Les deux mains ne se sont pas lâchées.

09/2017

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Allemagne

Et la Prusse cessa d'exister. Ou comment la France devint l'ennemi héréditaire de l'Allemagne (1806-1945)

Citons Henri Heine (poète rhénan, juif et antiprussien) : "Napoléon souffla sur la Prusse et la Prusse cessa d'exister". Ce livre a l'intention de faire revivre les étranges évènements qui se déroulèrent en Allemagne, puis en Pologne, à compter de l'automne 1806. L'Europe vit sur un mythe : celui de l'invincibilité de l'armée prussienne, celle du Grand Frédéric II. Ce mythe, Napoléon, maniant le plus parfait instrument de guerre dont il disposât jamais, va le briser en quelques jours. Cet effondrement ressemble furieusement à celui de l'armée française de 1940, elle aussi considérée comme la première du monde. Cet effondrement de 1806-1807 fut à l'origine d'une humiliation qui marqua les esprits prussiens au point que la France, jusque-là bien considérée, deviendra "l'ennemi héréditaire" dont parlera encore Hitler cent vingt ans plus tard dans "Mein Kampf" . L'écrasement de la Prusse vit naître, fort curieusement, un "sentiment national allemand" qui n'existait pas. Ecrit, chanté, répandu urbi et orbi par les poètes, les philosophes et les écrivains allemands, ce sentiment nouveau débouchera sur l'enthousiasme de la "guerre de libération" de 1813. Ce fut le début de l'unification de l'Allemagne par la Prusse, processus qui trouva son apothéose en janvier 1871 à Versailles. Cette volonté d'unité allemande se fit sur un nouveau mythe : celui de la France, devenue "ennemi héréditaire" . Il nous a semblé important d'aller au fond des choses pour tenter de comprendre comment et pourquoi les deux nations qui, jusque-là, s'appréciaient et se respectaient, devinrent, l'une comme l'autre, un "ennemi héréditaire" . Ce sentiment trop répandu gangrènera les relations franco-allemandes durant un siècle, amènera (avec d'autres causes) trois guerres dont les effets ne se sont pas toujours estompés. Notre vision de l'Allemand et la vision du Français par l'Allemand sont marquées, encore maintenant, par cette guerre étrange de 1806. Pourquoi ? C'est ce que nous allons essayer d'exposer.

07/2022

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Nietzsche

Lettres de Franziska Nietzsche à Franz Overbeck. Précédées des Billets de la folie

La mère de Nietzsche, Franziska Nietzsche raconte dans une correpondance, pour la première fois traduite en français, les dernières années de la vie de son fils qui sombre peu à peu dans la folie. Le 3 janvier 1889, à 44 ans, Friedrich Nietzsche est victime d'un effondrement mental à Turin. Avant d'être pris en charge par son ami Franz Overbeck, il envoie nombre de billets délirants, souvent signés " Dionysos " ou " Le Crucifié ", au pape et à diverses têtes couronnées d'Europe. Il est alors enfermé plusieurs mois dans un asile psychia - trique à Iéna avant que sa mère, Franziska Nietzsche, l'accueille chez elle à Naumbourg et prenne soin de lui jusqu'à sa propre mort en 1897. Ce livre compile les " billets de la folie " et, pour la première fois en français, les lettres que Franziska Nietzsche adressa à Franz Overbeck. Celles-ci décrivent de l'intérieur les dernières années de la vie du philosophe, qui tombe progressivement dans un état végétatif. Franziska raconte avec simplicité et émotion son combat pour en obtenir la garde. Elle évoque sa certitude, vite déçue, de voir son fils guérir, mais aussi les petites joies du quotidien de " Fritz " - ses promenades, ses plaisanteries, le plaisir qu'il éprouve à écouter de la musique ou à ce qu'on lui fasse la lecture. En parallèle, la renommée de Nietzsche croît. Les admirateurs en pèlerinage à Naumbourg se succèdent, les demandes de traduction et de contrats affluent, tandis que se profile la figure menaçante et intéressée de sa soeur, Elisabeth Förster-Nietzsche. Franziska se voit, pour un temps, attribuer la tutelle juridique de son oeuvre même si, dévote et peu lettrée, elle avoue n'y rien comprendre, voire la désap - prouver. Comme le précisait Stefan Zweig lors de la parution de cet ouvrage dans sa version originale en 1937, " c'est précisément celle qui comprenait peut-être le moins ses oeuvres, la pieuse, la recluse, l'ignorante mère, qui a - miracle de la force de l'amour - le mieux décrit sa nature. "

11/2023

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Communication - Médias

Infernet. Suivi de : Internet et moi (une confession)

Infernet Comment les réseaux sociaux nous rendent fous : Arnaques, manipulations, perversité, meurtres ... Préface Denis Robert "Les nouvelles technologies peuvent être aussi de formidables terrains de jeu pour escrocs et pervers en tout genre". La Dépêche Infernet, ce sont des faits divers, des histoires vraies, sinistres, grotesques et sérieuses, qui servent de loupes grossissantes pour comprendre ce qu'Internet et les réseaux sociaux sont en train de faire de nous. C'est Marina Joyce, la " kidnappée " du réseau social ; Gabby Petito, l'influençeuse lifestyle tuée par son amoureux lors de leur roadtrip documenté au quotidien sur Instagram ; Manti Te'o, la star du football victime d'un catfish sur Twitter ; Nikocado Avocado, un YouTubeur qui fait des mukbangs à se tuer la santé pour faire des vues ; Michelle Carter et Conrad Roy, les amants Facebook maudits... Toutes ces victimes, parfois attachantes, parfois inquiétantes, sont comme l'avant-garde de ce que nous sommes amenés à vivre si nous confondons la fiction numérique et la réalité, et si nous cherchons notre salut dans les likes, les pouces bleus et l'attention que nous réussissons à obtenir sur la toile. Cette série d'articles et de vidéos publiés sur Blast depuis le 1er janvier 2022, à mi-chemin de Pierre Bellemare et de William Burroughs, propose une interprétation du phénomène des quinzes dernières années : notre vie depuis que les réseaux sociaux nous ont transformés. Le livre est complété par un texte autobiographique, Internet et moi (une confession). Dans cette longue postface, l'auteur décrit les épisodes principaux de sa vie liés à Internet de 1996 (arrivée de son modem) à 2020 (année où il a décidé de quitter pour toujours les réseaux sociaux). Il y raconte comment il a cherché son salut dans la vie numérique, mais surtout pourquoi il en est arrivé à comprendre qu'en faisant ça, il se mettait, en réalité, en danger de mort.

05/2023

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Procédure civile

Procédure civile. Edition 2024

Conforme aux programmes de licence et de master, ce manuel donne toutes les clés de compréhension nécessaires. Il est spécialement recommandé aux étudiants qui préparent l'examen national d'avocats et les concours d'entrée à l'école nationale de la magistrature. Alliant la théorie processuelle à la pratique des tribunaux, offrant des moments de réflexion juridique, il facilite l'approche globale de la matière sans rien négliger des détails qui en font la richesse. A jour en juin 2021 avec : - Les récentes normes nationales et internationales : entre autres exemples, l'ordonnance n° 2019-738 du 17 juillet 2019 (qui remplace la "procédure en la forme des référés" par la "procédure accélérée au fond" ; la loi n° 2019-222 du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice et ses nombreuses nouveautés ainsi que les dates d'entrées en vigueur de ces nouveautés et les décrets d'application ; la loi n° 2020-734 du 17 juin 2020 relative à diverses dispositions liées à la crise sanitaire, à d'autres mesures urgentes ainsi qu'au retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne ; la loi n° 2020-290 du 23 mars 2020 d'urgence pour faire face à l'épidémie de covid-19 et les ordonnances qui l'ont accompagnée ; la réforme "pour la confiance dans l'institution judiciaire" , dont le projet de loi a été présenté au Conseil des ministres du 14 avril 2021 par le garde des Sceaux, la fin du projet d'une juridiction unique pour les injonctions de payer ; le report du mécanisme de la prise de date au 1er juillet 2021 ; les nouvelles règles régissant l'aide juridictionnelle depuis le 1er janvier 2021 ; etc. . - Les plus récents arrêts. Par exemple : Cons. constit. , Cons. const. , 19 novembre 2020, n° 2020-866 QPC (validant les procédures sans audience mises en place dans la période de pandémie) ; mais aussi l'intégration d'une sélection d'arrêts importants rendus par la Cour de cassation durant les années 2020 à juin 2021.

08/2021

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Géopolitique

Le mirage sahélien

L'intervention militaire engagée par la France au Sahel tourne au fiasco. Lancée en janvier 2013, l'opération Serval ressemblait au départ à une success story. Les quelques centaines de djihadistes qui avaient pris le contrôle des principales villes du Nord-Mali furent mis en déroute. Des foules en liesse, brandissant ensemble les drapeaux français et malien, firent un triomphe à François Hollande lorsqu'il se rendit à Bamako. Tout cela n'était pourtant qu'un mirage. En quelques mois, l'opération Barkhane, qui prend le relais de Serval en juillet 2014, s'enlise. Les djihadistes regagnent du terrain au Mali et essaiment dans tout le Sahel : des groupes locaux, liés à Al-Qaïda ou à l'Etat islamique, se constituent et recrutent largement, profitant des injustices et de la misère pour se poser comme une alternative aux Etats déliquescents. Au fil des ans, la région s'enfonce dans un chaos sécuritaire et politique : les civils meurent par milliers et les coups d'Etat militaires se multiplient. Impuissante, la France est de plus en plus critiquée dans son " pré carré ". L'armée française, imprégnée d'idéologie coloniale et engluée dans les schémas obsolètes de la " guerre contre le terrorisme ", se montre incapable d'analyser correctement la situation. Prise en étau entre des décideurs français qui ne veulent pas perdre la face et des dirigeants africains qui fuient leurs responsabilités, elle multiplie les erreurs et les exactions. Des civils sont tués. Des informateurs sont abandonnés à la vengeance des djihadistes. Des manifestations " antifrançaises " sont violemment réprimées. Sous couvert de la lutte contre la " barbarie ", la France a renié les principes qu'elle prétend défendre sur la scène internationale. Le redéploiement du dispositif militaire français au Sahel, annoncé par Emmanuel Macron, n'y change rien : la France poursuit en Afrique de l'Ouest une guerre qui ne dit pas son nom, et sur laquelle les Français n'ont jamais eu leur mot à dire.

01/2023