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Correspondance

Funambule majuscule. Lettre à Pierre Michon suivie de Réponse de Pierre Michon à Guy Boley

Avant d'écrire, Guy Boley a lu, énormément, en vrac et à l'emporte-pièce, comme tout autodidacte. Puis, un jour, un livre de Pierre Michon, Vies minuscules. Ebloui par ce texte, il est allé le rencontrer, il y a plus de trente ans, dans une librairie, lors d'une séance de signatures. Ils sont devenus amis. Quelques années plus tard, il lui écrit cette lettre, hommage non idolâtre dans lequel il compare le métier d'écrivain à celui qui fut le sien des années durant : funambule. Qu'ont en commun l'auteur et l'acrobate ? Presque tout de ce qui rend la vie séduisante, dont ceci : chacun doit affronter le vertige, le vide, et le risque la chute. Parce qu'il a su braver la peur et se relever après s'être brisé maintes fois, Pierre Michon mérite, aux yeux de Guy Boley, le titre de Funambule Majuscule. Il nous dit pourquoi. Mais pour illustrer son propos, il se livre également et partage avec nous ses souvenirs d'un temps où il risquait sa peau en traversant le ciel. Il raconte comment il grimpait des mètres au-dessus du sol pour s'élever et tendre ses cordes d'acier avant de se lancer, et nous invite sur les toits, les clochers, les hauteurs, à le suivre. Déclaration d'amour, ce court texte est le plus intime de Guy Boley. Il y assume le je pour se confier, se raconter funambule, lecteur et prétendant auteur, mais aussi revenir sur ses rêves utopiques de jeune soixante-huitard ou la mort de son père. Avec une force et une poésie brutes, il nous livre ainsi une confession inédite et une réflexion profonde et terriblement juste sur l'écriture, la littérature, et la beauté que traquent ceux qui la servent encore. La lettre est suivie de la réponse de Pierre Michon à Guy Boley.

01/2021

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Littérature française

Quand Dieu boxait en amateur

Dans une France rurale aujourd'hui oubliée, à la périphérie d'une ville de province dont le seul intérêt est un dépôt de locomotives que le vent du progrès balaiera bientôt, deux gamins passionnés par les mots nouent, dans le secret des lettres, une amitié solide. Le premier, orphelin de père, travaille comme forgeron depuis ses 14 ans et vit avec une mère que la littérature effraie et qui, pour cette raison, le met tôt à la boxe. Sans quitter sa forge où il martèle le fer, il découvre sur le ring sa seconde passion et devient champion de France de boxe amateur, adulé par la foule. Le second, d'abord féru de mythes, se tourne rapidement vers des écritures plus saintes. Il devient abbé, puis père de la paroisse, aimé de ses fidèles. Pour autant, les deux anciens gamins ne se quittent pas. Aussi, lorsque l'abbé propose à son ami d'enfance d'interpréter, sur la scène du théâtre paroissial, le rôle de Jésus dans son adaptation de La Passion de notre Seigneur Jésus Christ, l'amoureux des belles lettres et comédien amateur accepte de prêter et ses poings et sa voix à la parole de Dieu pour sacrer, sur le ring du théâtre, leur amitié. Ce boxeur amateur, forgeron flamboyant et comédien fantasque qui, avec sa femme, montait dans sa cuisine de petites opérettes pour le plaisir de ses voisins, était le père du narrateur. Après sa mort, ce dernier retrouve les carnets dans lesquels il consignait les chansons, poèmes et mots qu'il aimait, même s'il ne sut jamais s'en servir comme il l'aurait souhaité. A son tour alors, il prend la plume pour lui rendre sa couronne de gloire, tressée de lettres et de phrases splendides, et lui écrire le roman qu'il mérite. Un uppercut littéraire.

08/2018

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Rémunération

La Rémunération des grands patrons. Halte à la démesure !

Comment sont fixées les rémunérations des grands patrons ? Pourquoi ces retraites chapeau et ces indemnités de départ qui ont tant choqué l'opinion publique ? Au cours des trente dernières années les grands patrons ont-ils mérité leur salaire ? A-t-on réellement rémunéré les grands dirigeants selon leurs performances, leurs retraites sont-elles trop généreuses ? les actions qu'ils ont perçues sont-elles méritées ? les a-t-on indemnisé trop "grassement" lorsqu'il leur a été demandé de partir ? C'est à ces questions que Charles Henri Le Chevalier tente de répondre en s'appuyant sur des exemples vécus, en distinguant les performances et les rémunérations justifiées de certains grands patrons (Essilor International, SEB...) de toutes les dérives auxquelles on a assisté : la rémunération strastosphérique de Carlos Goshn, les indemnités de Patrick Kron lors de son départ d'Alstom, la retraite chapeau annuelle de Lindsay Owen Jones de 3,4 millions d'euros ! Ces rémunérations sont elles légitimes par rapport aux collaborateurs dans l'entreprise à l'heure d'internet où la transparence est de règle ? Au "pas vu, pas pris , pas grave ", succède désormais le "vu, pris, très grave", surtout lorsque le Patron part avec un pactole alors que des plans sociaux se mettent en place dans le groupe. Et pourtant comment ne pas souligner la difficulté de sélectionner le bon dirigeant, celui qui a en main l'avenir de plusieurs dizaines de milliers de salariés ? Comment ne pas reconnaître qu'il doit avoir une rémunération élevée conforme à sa fonction et à ses résultats ? Comment ne pas rappeler que la plupart ont des exigences vis-à-vis d'eux-mêmes et de leurs proches collaborateurs ! Comparées à des stars du ballon rond, à des traders souvent bons mais parfois sans scrupules, au show business, les rémunérations des grands patrons font parfois pâle figure ! Est-ce si normal ?

10/2021

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Poésie

Champs de Castille. (précédé de) Solitudes, galeries et autres poèmes. (et suivi des) Poésies de la guerre

«Il est des voix que la distance avive, arrache, dirait-on, aux mille échos momentanés du jour, pour nous les rendre plus poignantes, austères et comme énigmatiques dans le silence neuf où elles surgissent. L'ouvre poétique d'Antonio Machado, accessible enfin au lecteur de langue française, participe de ce destin tout à la fois superbe et redoutable. Longtemps connue ici par bribes, et presque par raccroc, en relation avec la geste tragique de cette Espagne qui l'a vu naître, voici qu'elle s'offre à nous déliée, mais aussi, démunie de son contexte, dans la différence et l'écart d'une pensée, d'un idiome, d'un système de signes à bien des égards étrangers à son entreprise. Toute traduction de poésie, nous le savons, n'est au mieux que translation hasardeuse, équivalence hypothétique entre un monde à jamais clos sur son questionnement et les figures, trop affirmées toujours, dont il s'illustre ailleurs. La parole de Machado, tenacement inscrite en une terre, obscurément nourrie de ses passions et de ses dieux, pouvait-elle aborder sans peine à d'autres rives ? Je crois que le premier mérite de la version qui nous requiert aujourd'hui est d'avoir tenté, sans théâtre ni distorsions maniéristes, de maintenir une approche littérale, au plus près du souffle et du cheminement originels. La gravité, le dépouillement des meilleurs poèmes de Machado ne demandent pas tant à être reconstitués que reconnus. C'est dire que la fidélité à la lettre, périlleuse parfois, témoigne ici d'une adhésion très profonde à la poétique qui a guidé le poète, à ce désir, tant de fois prononcé par lui, d'une lecture naïve et nue.» Claude Esteban.

01/1980

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Sociologie

Au-delà du principe du plaisir

La théorie psychanalytique admet sans réserves que l'évolution des processus psychiques est régie par le principe du plaisir. Autrement dit, nous croyons, en tant que psychanalystes, qu'elle est déclenchée chaque fois par une tension désagréable ou pénible et qu'elle s'effectue de façon à aboutir à une diminution de cette tension, c'est-à-dire à la substitution d'un état agréable à un état pénible. Cela équivaut à dire que nous introduisons, dans la considération des processus psychiques que nous étudions, le point de vue économique, et nous pensons qu'une description qui tient compte, en même temps que du côté topique et dynamique des processus psychiques, du facteur économique, représente la description la plus complète à laquelle nous puissions prétendre actuellement et mérite d'être qualifiée de méta-psychologique. Nous sommes décidés à établir entre le plaisir et le déplaisir, d'une part, la quantité d'énergie (non liée) que comporte la vie psy¬chique, d'autre part, certains rapports, en admettant que le déplaisir correspond à une augmentation, le plaisir à une diminution de cette quantité d'énergie. Ces rapports, nous ne les concevons pas sous la forme d'une simple corrélation entre l'intensité des sensations et les modifications auxquelles on les rattache, et encore moins pensons-nous (car toutes nos expériences de psycho-physiologie s'y opposent) à la proportionnalité directe ; il est probable que ce qui constitue le facteur décisif de la sensation, c'est le degré de diminution ou d'augmentation de la quantité d'énergie dans une fraction de temps donnée. Sous ce rapport, l'expérience pourrait nous fournir des données utiles, mais le psychanalyste doit se garder de se risquer dans ces problèmes, tant qu'il n'aura pas à sa disposition des observations certaines et définies, susceptibles de le guider.

03/2023

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Contes et nouvelles

Chat, alors !

"Dieu a fait le chat pour que l'homme puisse caresser le tigre" professait joliment Victor Hugo. De Colette à Bernard Werber en passant par les frères Goncourt, Émile Zola, William Burroughs, Boris Vian et Joann Sfar, cette peluche duveteuse ou cet escroc cynique a toujours fasciné l'écrivain, dont il est le fidèle compagnon de bureau, voire de genoux. Par ce mélange improbable de douceur et de cruauté, d'affection et d'égoïsme, il est en quelque sorte son miroir, celui qui le renvoie à ses propres contradictions. Il nous ensorcelle, nous hypnotise et finalement nous adopte avant de nous tolérer chez lui. Un documentaire de la BBC prophétisait que, si l'humanité disparaissait, le chat deviendrait le roi du monde. Nous ne sommes pas pressés d'envisager le couronnement de Sa Majesté aux pattes de velours, mais la prédiction mérite qu'on s'attache à en faire le personnage principal d'un recueil de nouvelles. Sur une proposition de l'écrivain niçois Bernard Deloupy, 12 apprentis-auteurs participant aux ateliers d'écriture Formation écrivain ont accepté de se prêter à l'exercice. Pour nous, ils ont imaginé de captivants compagnons de papier aux griffes rétractiles : pharaon abusé, justicier de la circulation, acteur illusionniste, cobaye cosmogonique, révolutionnaire utopiste, accidenté paranormal, mère névrosée, magicienne birmane, médecin super-héros, maître possessif, muse moustachue, diplomate starifiée et déesse vengeresse. . . Il se dégage de ce panthéon décomplexé une créativité jaillissante et une extravagance débridée dont on se pourlèche à l'avance les babines. On disait la littérature surfaite et dépassée. C'était compter sans une nouvelle génération d'auteurs qui sort du cadre, repousse les limites du burlesque et réinvente l'écriture. Dorénavant, vous n'appellerez plus un chat un chat !

06/2022

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Milieux naturels

La Vie de la Nature. La Vie des Abeilles, La Vie des Fourmies, L'Intelligence des fleurs et autres écrits naturalistes

Ce volume réunit tous les écrits naturalistes du prix Nobel de littérature Maurice Maeterlinck, dont certains sont depuis longtemps indisponibles. Maeterlinck (1862-1949), disait Gourmont dans Le Livre des masques, fait partie des êtres "douloureux qui se meuvent dans le mystère de la nuit" . A côté de l'oeuvre du poète symboliste, il y a Maeterlinck observateur de la nature. La Vie des abeilles, L'intelligence des fleurs, La Vie des termites, La Vie des fourmis comptent parmi les travaux d'observation à la fois les plus stimulants et les Plus originaux sur la vie naturelle. Le succès de ces ouvrages fut immense : La Vie des abeilles dépassera les 250 000 volumes et assurèrent au poète, dans le domaine des sciences naturelles, une popularité encore plus grande que celle de Jean-Henri Fabre, au point que le biologiste Jean Rostand lui rendait en 1965 un hommage éclatant. "Dans cette Vie des abeilles, de genre inclassable comme le sont beaucoup de vrais chefs-d'oeuvre, Maeterlinck nous communique, nous fait partager l'émotion qu'il éprouve lui-même devant ce petit univers que constitue une ruche. Emotion que provoquent en lui non seulement l'aspect visible, le spectacle fascinant et pittoresque de la frémissante cité, mais aussi tout ce qui fait la vie profonde de ses habitants, l'intimité de leurs moeurs, le secret des consciences séculaires que leur imposent les besoins de la collectivité et les nécessités de l'espèce. Reproduction, sexualité, parthénogenèse, rivalité des reines, soins donnés aux jeunes, discipline sociale, soumission de l'individu du groupe : sur tout cela, il médite, s'interroge passionnément... Par la vertu de son génie. Maeterlinck fera entrer dans le patrimoine littéraire un peu de l'âme du naturaliste".

11/2021

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Littérature étrangère

A la dérive. Contes divers

Ce recueil forme la seconde partie d'un ouvrage composite, Toiles d'araignées d'un crâne vide, qui comprend aussi Les Fables de Zambri (Le Dilettante, 2013). Il s'agit des premières oeuvres de fiction d'Ambrose Bierce, publiées sous le pseudonyme de Dod Grile en 1874 en Angleterre. Ambrose Bierce a écrit Le Dictionnaire du diable, Les Fables fantastiques et plusieurs recueils de nouvelles alternant entre l'humour corrosif, l'horrifique, la fantaisie macabre et le réalisme noir. Il a disparu en décembre 1913 dans le sillage de l'armée de Pancho Villa au Mexique. Bierce s'est toujours senti plus proche des satiristes européens que des humoristes américains comme Mark Twain. L'écrivain est né dans le contexte de l'explosion de la presse sur la côte ouest américaine au début des années 1870 et l'humour hyperbolique et sanglant des pionniers a considérablement influencé ses débuts littéraires. Ces premiers contes nous permettent de plonger aux sources mêmes de son inspiration : l'histoire énorme américaine et la tradition classique européenne. Cette édition a donc le mérite d'offrir aux lecteurs un document précieux sur le parcours d'une des figures les plus légendaires et les plus énigmatiques des lettres américaines. Inédits en français, ces contes furent presque tous écrits en Angleterre. Ces parodies - premières oeuvres de fiction de Bierce - nous prouvent que, contrairement à une idée répandue, il ne fut pas seulement influencé par la culture de la frontière mais aussi par la tradition littéraire européenne (satiristes anglais, conteurs allemands, moralistes français). Par ailleurs, le caractère transgressif de son humour noir, ses envolées dans l'absurde et le macabre, l'imposent comme un véritable précurseur du comique moderne.

11/2014

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Religion

La voie métaphysique. 1905-2019

J'ai été amené à diviser ce travail : l'une - que je présente - relate, sous le titre de "Voie métaphysique" , les principes de la Tradition et son mouvement philosophique et cosmogonique ; la seconde, sous le titre de "Voie Rationnelle" relatera la systématisation de la Tradition, avec le Taoïsme, ou "Voie et vertu de la Raison" , de Laotseu. Je me suis reconnu le droit d'agir ainsi, parce que les enseignements de la "Voie métaphysique" eussent été incompréhensibles sans commentaires ; j'ai donc adapté à la mentalité occidentale et, immédiatement, les commentaires que j'ai faits, au lieu de contraindre à une traduction, toujours fatigante, en langage occidental, des théories en langage jaune, qu'il m'eût été personnellement plus facile d'exposer. Et si, après la lecture ardue, ou le rejet pur et simple, de ces difficiles, mais merveilleuses doctrines, on me dénie le mérite d'être élégant, intéressant et agréable, du moins serai-je en droit de me rendre ce témoignage que je n'aurai pas cessé d'être un interprétateur respectueux de la tradition, et un fils exact et pieux des maîtres qui me l'enseignèrent. Ce témoignage libère ma conscience. C'est de celui-là seul que j'ai toujours été, et que je demeure soucieux. Car le succès de cette petite contingence, qui est l'exposé local d'une doctrine, n'importe pas à un verbe qui se sait éternel. Les religions actuelles des peuples jaunes se composent d'une foule d'éléments divers. Il n'y faut voir qu'un fatras populaire, issu de trois foyers générateurs : la religion primitive, le taoïsme, le confucianisme. Ces trois influences, amalgamées plus ou moins heureusement à travers les siècles, constituent la religion traditionnelle de l'empire : à ces trois influences correspondent trois liturgies, qui forment l'ensemble des cérémonies officielles et populaires.

11/2019

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Philosophie

L'abstraction matérielle. L'argent au-delà de la morale et de l'économie

En période troublée, le fondement de la politique consiste à décider entre la guerre et la paix, entre la mort et la vie. En période apaisée, cela consiste à décider de la création et de la distribution de l'argent. Décider des effets qu'on en escompte (la liberté individuelle ou l'aliénation du plus grand nombre) ou que l'on cherche à empêcher (la misère, des inégalités indécentes, la sécession des plus riches) ; décider de ce qui, dans la vie sociale, mérite d'être monétisé et de ce qui doit au contraire en être protégé ; décider de ce qui doit être cédé à la libre initiative de chacun et de ce qui doit en être prélevé par la puissance publique ou la pression sociale pour être ensuite redistribué suivant des modalités et des fins elles-mêmes à délibérer collectivement. Ce livre, issu des regards et des impasses croisés de l'économie et de la philosophie, cherche à montrer que l'argent est d'essence politique. Ce qui signifie au moins deux choses. D'abord qu'il n'y a pas là de vérité strictement morale ni strictement économique : il n'existe pas de bon rapport personnel à l'argent et pas davantage de science exacte de la monnaie - ni de la création monétaire, ni du juste prix, ni de sa juste répartition. Et ensuite que l'argent est avant tout politique en tant qu'il noue l'intime et le public, les pulsions et le froid calcul, les corps et les fantasmes, en bref le plus matériel et le plus abstrait. L'argent est une abstraction matérielle, un signe vide mais commun surgi du tréfonds de nos corps jouissants et qui détermine l'existence du plus grand nombre tant qu'il n'est pas pensé et pris en charge sans relâche par l'ensemble d'une communauté politique.

01/2012

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Littérature française

La Suite des Mille et Une Nuits. Contes arabes

Dès sa parution en 1788, La Suite des Mille et Une Nuits de Cazotte a connu un grand succès en Europe (multiples rééditions, traductions en anglais, en allemand, en russe) qui s'est progressivement tari au cours du x1x' siècle, à mesure que d'autres éditions de contes arabes détournaient l'attention d'une adaptation, certes d'une fidélité relative, mais d'un intérêt et d'une qualité réels. Ce recueil méritait une édition complète et critique qui, non seulement mette les textes en valeur, mais souligne aussi la complexité et l'ampleur des questions qu'ils soulèvent. Une partie des contes qu'il contient est en effet adaptée de schémas narratifs authentiquement orientaux reconnus par les spécialistes comme appartenant au fonds des " Nuits " et répertoriés comme tels. Ils offrent au lecteur une image qui vient enrichir la vision de la pratique conteuse orientale. Mais une autre partie a été imaginée ou adaptée d'autres sources par Cazotte, auteur doté d'une longue et riche expérience dans le domaine des récits merveilleux. Le recueil fait se succéder des tonalités étonnamment contrastées qui vont du comique burlesque des situations, dans lesquelles la source orientale place le calife Haroun al-Raschid, à l'évocation d'un monde supraterrestre où des génies révoltés s'entredéchirent, en passant par des contes facétieux qui mettent en scène l'idiot du folklore ou des héros truculents et rabelaisiens. Mais l'intérêt de ce recueil tient aussi au fait qu'il offre un exemple privilégié de la complexité des relations interculturelles qui peuvent s'établir quand un auteur français de la fin du XVIIIe siècle, catholique convaincu, aidé d'un informateur syrien, prêtre de la congrégation de Saint-Basile, adapte des récits venus du monde islamique ou crée des textes qu'il replace dans ce contexte.

11/2012

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Histoire de France

Quand les lieux racontent l'Histoire de France

La France, c’est d’abord un territoire que le temps a marqué de son empreinte. La vallée de la Dordogne colonisée par les premiers homo sapiens il y a 100 000 ans, la paisible forêt de Crécy où, dans une moite journée d’août 1346, fut décimée par les archers anglais la fine fleur de la chevalerie française, les ports de la Méditerranée d’où s’embarquèrent les Croisés pour conquérir la Terre sainte, la grande plaine du Nord où Condé écrasa en 1643, dans le petit village de Rocroi, l’armée espagnole, assurant pour un siècle la prédominance française en Europe, les rues de Paris où déambulent les fantômes de l’Empereur romain Julien qui aimait tant résider dans sa « chère Lutèce », du roi Philippe-Auguste qui commença la construction du Louvre, des Huguenots tentant d’échapper au massacre de la Saint-Barthélemy, de Marie-Antoinette conduite de sa prison de la Conciergerie à la place de la Révolution pour y être guillotinée, des soldats se dirigeant vers la gare de l’Est où ils prendront le train pour rejoindre le front. Ce livre vous fera voyager dans le temps et dans l’espace. Vous descendrez le cours de l’Histoire de France en empruntant un dédale de routes et de chemins qui vous conduiront du Massif central à la Bretagne, de Nîmes à Strasbourg, du Havre à Marseille, de la vallée de la Loire à au canal du Midi. A chacun de ces lieux chargés de mémoire est associé un événement. Leur succession a construit quelque chose de singulier : la France. Il y a bien des manières de raconter son Histoire. Suivre au cours des siècles les traces des événements qui ont fait notre pays nous entraîne dans un voyage unique. Votre manière de voir la France en sera transformée.

10/2012

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BD tout public

Combat : Mer Tome 4 : U-Boote. Peter Cremer, commandant du U-333 : le survivant

L'aventure humaine vécue par le Lorrain Peter Cremer comme commandant du U-333 mérite d'être racontée. Au fur et à mesure de ses missions durant lesquelles le sous-marin aurait pu être coulé plus de dix fois, celui qui avait été surnommé "Ali" à l'école navale obtiendra d'autres surnoms : "Ali l'épave" puis "Ali l'incoulable"... Pendant sa première mission dans l'Atlantique Nord, le U-333 coule trois bateaux. Problème, sa troisième victime était en réalité un briseur de blocus allemand rempli d'une cargaison précieuse... Peter Cremer convoqué par Doenitz évite, en s'expliquant, une condamnation par la cour martiale. Lors de sa seconde mission, le U-333 est éperonné par un pétrolier avant d'atteindre les côtes américaines ; malgré des dommages considérables, le sous-marin parviendra à torpiller quatre bateaux avant son retour à La Rochelle. Le commandant Cremer reçoit la Croix de Chevalier... Ses autres missions seront toutes aussi incroyables, chacune aurait pu faire l'objet d'un film. Ce U-Boot sera éperonné encore deux fois par des bâtiments de guerre britanniques, grenadé des dizaines d'heures, bombardé presque à chaque mission par des avions dont trois seront abattus par la DCA de bord... Mais il s'agit bien là de faits réels, entièrement basés sur le journal de bord d'époque du U-333. La récupération par l'auteur, spécialiste des U-Boote, de l'album photo du chef mécanicien du U-333 Gerhard Heber, complété par des images issues du U-Boot-Archiv de Cuxhaven, permet d'illustrer avec plus de 200 photos inédites l'aventure de ce sous-marin et de son commandant Ali Cremer. Le destin étonnant de ce Lorrain à la fin de la guerre vous réservera également bien des surprises...

03/2013

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Histoire internationale

La première campagne d'Italie. 2 avril 1796 - 10 décembre 1797, la naissance d'un aigle

" L'ambition est le principal mobile des hommes, on dépense son mérite tant qu'on espère s'élever " (Napoléon Bonaparte, 1810). Cette maxime pourrait s'adresser à lui-même en 1796, alors jeune général ambitieux. Quel jeune officier n'a-t-il pas rêvé obtenir un grand commandement afin d'y accomplir des exploits extraordinaires, même sur un terrain de jeu appartenant à un théâtre d'opération secondaire ? Bonaparte a eu la chance de connaître la Révolution française et tous ses excès. Elle lui a permis, plus qu'à tout autre, d'émerger de l'anonymat des " sans grade ", ceux que la fortune n'avait pas fait naître du bon côté de la barrière sociale. Après cette campagne menée magistralement, il est maintenant immortel, le monde entier le connaît. Pourtant il ne doit pas cette notoriété à son seul talent, à sa seule rage de vaincre, mais également au système militaire créé à cette époque par des hommes tels Carnot, Guibert, Frédéric H de Prusse, par des " parvenus tels Barras, Salicetti, Robespierre le Jeune, ... par des " va-nu-pieds ", comme ils se définissent. Ces soldats de fortune qui, au fil de l'épopée, vont se découvrir des talents d'entraîneurs d'hommes défiant et jouant avec la mort pour la gloire de leur chef qu'ils finissent par aduler. Cet essai est l'analyse de la personnalité du jeune et ambitieux général Bonaparte et de son emploi combiné de moyens tactiques, puis stratégiques, pour amener son adversaire à commettre des fautes qu'il exploite avec virtuosité. Tel un officier de renseignement, dont le travail consiste à analyser les comportements et les faiblesses des hommes, Bonaparte utilise les mêmes techniques pour forcer l'adversaire à entrer dans son jeu et le soumettre.

02/2011

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Droit

La Découverte du juge constitutionnel, entre science et politique. Les controverses doctrinales sur le contrôle de la constitutionnalité des lois dans la République française et allemande de l'entre-deux-guerres

A n'en pas douter, la naissance et le développement de la justice constitutionnelle comptent parmi les mutations les plus profondes flue les démocraties européennes ont connues au cours du siècle passé. Pourtant, l'histoire de cette institution demeure encore mal connue ; surtout sur le vieux continent où son apparition est relativement tardive. Le présent ouvrage vise à combler cette lacune, en jetant un éclairage nouveau sur la genèse intellectuelle du contrôle de constitutionnalité des lois. Plus précisément, il examine la manière dont cette institution a été pensée et débattue par les professeurs de droit public français et allemands de l'entre-deux-guerres. Dans une perspective propre à l'histoire des idées, l'accent est mis sur les argumentaires scientifiques et politiques développés par les constitutionnalistes des deux pays. Les controverses doctrinales sont en permanence replacées dans leur contexte historique et juridique, ce qui permet d'en éclairer la portée stratégique. Il apparaît notamment que la justice constitutionnelle n'a pas été conçue de la même manière en France et en Allemagne. En outre, au sein mente de chaque pays, le contrôle de la loi a fait l'objet d'appréhensions diverses et a été prescrit pour des motifs politiques parfois contraires. Toutefois, pour la période étudiée, la promotion d'un contrôle juridictionnel puissant fat tendanciellentent solidaire de conceptions et d'intérêts politiques conservateurs. Inversement, les juristes les plus progressistes se sont souvent montrés sceptiques, voire critiques à l'égard du juge constitutionnel. Le débat étudié s'apparente donc largement à une forme de lutte politique, dont le principal enjeu est de définir les sources du droit constitutionnel en régime démocratique et libéral. La question du contrôle des lois apparaît, in fine, comme un terrain privilégié où s'affrontent les conceptions substantielle et procédurale de la démocratie - c'est-à-dire comme un enjeu central de la théorie politique moderne.

01/2010

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Religion

Les spiritains en Haïti. D'Eugène Tisserant (1814-1845) à Antoine Adrien (1922-2003)

Ecrit à l'occasion du troisième centenaire de la congrégation du Saint-Esprit (1703-2003) - donc avant l'épouvantable catastrophe du tremblement de terre du 12 janvier 2010 - le livre d'Emile Jacquot témoigne des liens très forts qui unissent depuis le milieu du XIXe siècle la congrégation du Saint-Esprit avec Haïti. La première partie du livre a le mérite de revisiter l'histoire de la christianisation en Haïti au XIXe siècle à travers un cas à la fois particulier et extrêmement significatif : celui des Spiritains. Il livre finalement des " chroniques " pleines de vie, qui permettent de bien comprendre les difficultés et les enjeux de l'évangélisation sur le terrain. Dans la seconde partie de l'ouvrage, l'auteur évoque des événements et des personnages qu'il a lui-même connus. C'est donc un témoignage de première main sur une histoire encore peu ou mal connue que nous livre ici Emile Jacquot. Et à travers ce passionnant récit, c'est toute l'évolution récente de la grande île qui se dévoile, tant la place de l'Eglise catholique est essentielle au coeur d'un Etat encore largement en construction. Emile Jacquot sait trouver le ton juste pour évoquer une histoire terrible, marquée par la violence, l'exploitation des plus démunis, et le renoncement ou la corruption des élites. Certes, il ne dissimule pas son admiration pour un Antoine Adrien, Spiritain haïtien porté par l'esprit de la conférence de Medellin, pas plus qu'il n'omet de signaler l'attitude pour le moins ambigüe de certains évêques. Mais il prend soin de replacer les positions individuelles dans un contexte plus large : frustrations de certains prêtres haïtiens face à un paternalisme réel ou supposé des missionnaires européens, instrumentalisation constante du spectre communiste, ingérences répétées des Etats-Unis, tentations autoritaires au sein de l'institution catholique...

06/2010

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Droit

Les mutations de la démocratie locale. Elections et statut des élus

La loi du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales a engagé la France "territoriale" dans une réforme profonde de ses structures décentralisées. Parfois interprétée comme ouvrant l'"Acte III" de la décentralisation, cette loi s'intéresse avant tout au volet institutionnel, et à celui, corollaire, de la refondation de la vie démocratique locale, laissant à des interventions ultérieures du législateur le soin de préciser d'autres aspects (réforme de la fiscalité locale, nouvelle répartition des compétences entre les différents niveaux de collectivités...). Le présent ouvrage se donne donc pour objet principal de considérer les voies de refondation de la vie politique locale. Il explore à cette fin deux champs étroitement complémentaires : celui des élections locales, mais aussi celui du statut des élus locaux, question désormais étroitement liée à toute nouvelle avancée de la décentralisation. Concernant les élections locales, deux innovations importantes sont à signaler : l'instauration de l'élection au suffrage universel direct des délégués des communes au sein des conseils des intercommunalités de gestion, par un mode de scrutin dit "de fléchage" couplé aux élections municipales, mais aussi la création d'un nouveau type d'élu : le "conseiller territorial" appelé à siéger à la fois au sein d'un conseil général et d'un conseil régional. Dans quelle mesure les fondements du système électoral local s'en trouvent-ils renouvelés ? Le statut des élus locaux mérite aussi d'être considéré sous un jour renouvelé. S'inscrit-il dans un processus d'amélioration continue, et contribue-t-il par là même à l'exercice apaisé de la démocratie locale ? Sur ce point, comme sur celui des élections locales, les réponses apportées par le législateur afin de perfectionner la démocratie locale ne sont ni uniformes ni, parfois, dénuées d'ambiguïté.

04/2011

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Histoire ancienne

Démocratie athénienne, une affaire d'oisifs ? Travail et participation politique au IVe siècle avant J.-C.

Longtemps, le IVe siècle athénien a été considéré comme un siècle de déclin. Une des manifestations de ce déclin aurait été le dysfonctionnement des institutions démocratiques. Cette opinion était essentiellement fondée sur les critiques prêtées à Socrate par deux de ses disciples, Platon et Xénophon, ainsi que sur les remarques d'Aristote tant dans la Politique que dans la Constitution d'Athènes. Face à ce déclin, ces intellectuels proposaient, sinon des solutions, du moins des modèles inspirés d'un passé idéalisé ou élaborés de toutes pièces. Ce qui les caractérisait, en dépit des différences plus ou moins sensibles, c'était le fait de tenir toute activité autre que la guerre ou la politique comme indigne de l'homme libre. [...] Même le travail de la terre était interdit aux citoyens de ces cités modèles, ce travail de la terre qu'en revanche Xénophon ennoblissait pour mieux lui opposer les activités décriées qu'étaient l'artisanat et le commerce. Le livre de Saber Mansouri a le grand mérite de montrer qu'une telle attitude ne correspondait pas aux réalités de l'Athènes du IVe siècle où il existait une population d'artisans et de commerçants qui, lorsqu'ils étaient citoyens, étaient d'autant plus étroitement associés à la vie politique de la cité qu'ils se rendaient plus volontiers aux assemblées de la Pnyx que les paysans et, surtout, fréquentaient l'agora. Cet ouvrage, en mettant l'accent sur l'implication dans la vie politique de la cité non seulement de citoyens exerçant les métiers de l'artisanat et du commerce, mais aussi de certains métèques, va à l'encontre des idées reçues qui ne voient dans le citoyen athénien que l'homo politicus, pour reprendre la formule de Max Weber. (Extrait de la préface de Claude Mossé)

03/2010

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Religion

L'islam et le monde moderne

L'auteur, dans cet ouvrage " L'Islam et le monde moderne ", thème d'une brillante actualité, rappelle que cette religion n'est pas uniquement un recueil de pratiques cultuelles mais qu'il est aussi un code de moralité, de civilité insistant sur la tolérance, la paix et l'ouverture au progrès. Ainsi compris), il a été à l'origine d'un vaste empire s'étendant des confins des Iles de l'Océan Pacifique à l'Europe méridionale en passant par l'Afrique, l'Asie du Sud-Ouest, la Chine, l'Inde et tout le Moyen Orient. Du 8ème au 15ème siècle, ce vaste empire a été la première puissance du monde à tous les points de vue (économique, culturel, commercial et scientifique). Il était très en avance sur le reste du monde sur les Droits de l'Homme (femme et enfant compris), la protection de la nature et de l'environnement. Seulement depuis le 16ème siècle, ce grand empire avec sa brillante civilisation ont connu un certain déclin voire une éclipse dont les causes ont été passées en revue. De nos jours, l'Islam qui a continué sa croissance connaît un regain d'intérêt dans le monde et en particulier en Europe et en Amérique. Aussi, le monde musulman, avec ses immenses richesses et son potentiel humain (près d'un milliard et demi d'adeptes) doit-il sortir de sa torpeur, lutter contre les divisions, le fanatisme, l'intolérance et l'obscurantisme qui le minent et freinent son développement, culturel et scientifique. Ainsi reprenant, la place qu'il mérite dans ce contexte de mondialisation, il pourra contribuer à l'émergence d'un meilleur monde où il fait bon de vivre sa foi dans la tolérance, la paix et la démocratie non seulement politique mais aussi sociale et économique.

12/2010

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Romans historiques

Le Chouan du veld. L'aventure sud-africaine

Pierre de Blanchefort. un universitaire épris d'Histoire. part en Afrique australe pour compléter une thèse sur une antique civilisation méditerranéenne enfouie dans les sables du Kalahari. Il profite de son passage par l'Afrique du Sud pour rechercher la trace d'un ancêtre disparu lors de la guerre des Boers, au début du XXe siècle. Possédant un don de voyance, le jeune Pierre remonte le temps dans les archives du peuple de paysans qui, durant trois ans, s'est battu contre les armées d'invasion de l'empire britannique. Il nous fait spectateur et acteur d'une guerre de partisans, livrée dans l'immensité du veld par une poignée de commandos. Dominée par les amies de son vainqueur, la civilisation biblique et patriarcale des Boers s'est dissoute sous la pression de l'égalité sociale et du " veau d'or " des marchands de la " City ". Les civilisations disparaissent quand les valeurs qui faisaient leur raison d'être se diluent dans un universalisme sans foi ni repère. Ce constat sera la nouvelle thèse de Pierre : l'Afrique ne pardonne pas aux civilisations d'avoir une identité spécifique, l'idéologie de la bonne conscience éradique le droit à la différence de pensée pour devenir une différence des droits au culte du " progrès " ! Ce nouveau roman de Paul Vallin plonge dans l'Histoire de l'Afrique australe. A travers la guerre que des hommes de foi ont menée contre un impérialisme qui voulait en faire des hommes de raison, il nous imite à une méditation sur l'éphémère d'une époque. Que restera-t-il dans un siècle, de la civilisation matérialiste d'aujourd'hui qui, méprisant la nature, l'identité et le passé, prétend forger l'homme moderne universel ?.. Cette question mérite bien une leçon d'Histoire.

07/2010

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Littérature française

Le Paysage intérieur

"A force de proclamer : Madame Untel, c'est moi, ou, plus souvent encore : Non, non, je vous promets, Madame Untel, ce n'est pas moi, pourquoi un écrivain n'aurait-il pas plaisir à dire : Moi, c'est moi ?" Ainsi Flora Groult présente-t-elle cette étude d'elle-même, à esprit et à coeur ouverts d'une romancière dont les débuts, en 1962, avec Journal à quatre mains, furent très remarqués : elle en partage le mérite et la gloire avec sa soeur Benoîte Groult - une "fraternité" dont elle souligne dans ce livre l'importance et la continuité, même si, après deux autres ouvrages "à quatre mains" , elle publie désormais sous sa seule signature des romans dont on sait le succès... Une adolescence à Paris sous l'occupation allemande, dans un quartier bien-pensant, mais dans une famille d'artistes et d'intellectuels non conformistes, cela aurait pu déboucher sur une carrière de peintre. Flora Groult sacrifia, et sacrifie encore volontiers, au dessin et à la peinture. C'est la littérature, cependant, qui l'emporta. Avec une passion, une conviction qui n'ont jamais faibli. "Tout l'or du monde ne m'empêcherait pas d'écrire" , avoue-t-elle. Si ce n'est pas sa principale préoccupation, elle n'en trouve pas moins son inspiration dans les problèmes qui se posent aujourd'hui aux femmes, aux couples, aux parents, aux enfants. Elle s'associe aux grands combats du féminisme, s'explique sans fard sur la libéralisation des moeurs, la contraception, l'interruption volontaire de grossesse, et elle prend sans cesse parti contre toutes les formes du racisme et de la violence. Et si on lui demande ce qu'elle désire aujourd'hui, elle répond sans hésiter par ce mot qu'elle écrivait à seize ans dans son journal intime : "Tout !"

12/1982

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Histoire de France

Vie de Christina de Markyate. Tome 2

Christina, née à Huntington vers 1100, a passé la majeure partie de sa vie à Markyate, ancien ermitage à l'ombre de la vénérable abbaye de Saint-Alban. Elle a vécu cachée pendant plusieurs années, puis au centre d'un groupe informel de femmes qui avaient comme elle choisi la vie religieuse. Sa maison a enfin acquis un statut officiel quand elle a été en 1145 érigée en prieuré féminin dépendant de la collégiale Saint-Paul de Londres dont Christina est devenue la première prieure. La vie de cette femme peu banale et courageuse, qui très jeune a préféré fuir sa famille et son mari pour conserver sa virginité, a été écrite par un moine de Saint-Alban. Manuscrit unique dont il ne reste plus qu'une copie du XIVe siècle, insérée dans le gros recueil de vies de saints anglais Tibérius E I de la British Library. Le document, gravement détérioré par le feu, mutilé et inachevé, avait fait en 1959 l'objet d'une édition par C. H. Talbot qui a suscité un intérêt durable chez les médiévistes. Il a paru indispensable de reprendre l'édition, de traduire le texte en français et de lui consacrer le commentaire qu'il mérite. Le destin de Christina croise de grands personnages : deux archevêques, deux évêques, un grand abbé. Elle a vécu à une période décisive de l'histoire de l'institution matrimoniale en Occident et à la veille d'un exceptionnel effort de l'Eglise pour satisfaire les aspirations religieuses féminines, quand les rangs des saints commencent à s'écarter pour faire place à quelques femmes. Sa vita est un document d'histoire mais aussi un document littéraire relevant du genre hagiographique : sa vita a-t-elle abouti à un culte ?

11/2007

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 12, Souffrance et révolte (1884-1885)

Cette nouvelle édition des œuvres complètes de Zola est originale à un double titre : - elle est la première du genre à adopter un dispositif chronologique, en vingt brèves périodes, de 1858, date de l'arrivée du jeune Emile Zola à Paris, à 1902, date de sa mort. On suivra ainsi, de volume en volume, l'évolution de sa carrière et de son rouvre, et leur relation à l'histoire contemporaine. Ces coupes successives dans le temps ont également le mérite de mettre en évidence les connexions mutuelles des œuvres par-delà la diversité de leurs contenus et de leurs formes ; - elle réunit, pour la présentation et le commentaire historique et critique des œuvres, les meilleurs connaisseurs de Zola et de son œuvre. Après une introduction générale, chaque œuvre fait l'objet d'une notice. Dans chaque volume, on trouve d'abord les œuvres narratives (romans, contes et nouvelles), puis le théâtre, les chroniques, les œuvres critiques et la correspondance. Le tome 12 couvre les années 1884-1885. Zola est alors un écrivain reconnu, qui a atteint le succès et la gloire, bien au-delà des frontières de la France. Durant ces deux années charnières paraissent La Joie de vivre, le roman de la douleur, Germinal, le cri de justice des Rougon-Macquart, et Naïs Micoulin, un recueil de nouvelles, publiées dans la presse entre 1876 et 1880, auquel se joignent neuf autres récits brefs, qui enrichissent la facette moins connue du nouvelliste. La correspondance témoigne de la notoriété de l'écrivain : les amitiés du cénacle naturaliste, les réactions contre la censure, les ripostes à la critique littéraire, les questionnements sur les arcanes de la création artistique. Zola est devenu " L'homme de Germinal ".

06/2005

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Histoire de France

Marie-Antoinette

À la fin du XVIIIe siècle, Rousseau a montré pour la première fois dans ses Confessions la vérité d'une existence qui cherche à se définir comme la conséquence d'une histoire individuelle, et non comme l'inflexion singulière d'un modèle universel. À la même époque, Diderot a réclamé de la littérature " quelque chose d'énorme, de barbare, de sauvage ", c'est-à-dire de vastes horizons, des passions naïves et une libération du génie et des corps. Ainsi Marie-Antoinette (1755-1793) est-elle le miroir éclatant de son siècle: nulle femme ne fut plus violemment aimée, ni traquée; rien de sa vie privée ne nous échappe, et, dans sa trajectoire, un conte de fées qui vire à la poésie tragique, c'est bien la barbarie qui nous frappe encore. Dès l'enfance, Marie-Antoinette a acquis le statut de personnage de roman. Si elle fut à la hauteur d'un destin d'exception, elle n'a jamais cessé de déborder du côté de la légende : sensible, sensuelle, excentrique, martyre, et bouleversante comme toute femme qui a eu à lutter, dans un combat perdu d'avance, contre les préjugés nombreux et la calomnie générale. Afin de rendre son visage à une reine que les Français ne cessent de redécouvrir, et de lui restituer ses couleurs et leurs nuances, Catriona Seth, auteur du " Dictionnaire " qui clôt ce volume, a réuni les plus grands textes, parfois introuvables, souvent mal connus, qui ont établi Marie-Antoinette à son rang. De Germaine de Staël à Léon Bloy, d'Isabelle de Charrière à Jules Barbey d'Aurevilly, mais encore Chantal Thomas, tous ont célébré une femme qui a eu le mérite de mourir comme elle avait su vivre : avec l'insolence de la grâce.

09/2006

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Histoire et Philosophiesophie

Le concept de modèle. Introduction à une épistémologie matérialiste des mathématiques

Voici la réédition, augmentée d'une longue préface, d'un livre publié en 1969 et devenu introuvable depuis trente ans. Il transcrit deux conférences prévues à l'époque dans un contexte à la fois dense et mondain : le "cours de philosophie pour scientifiques" organisé par Louis Althusser. La première conférence eut bien lieu, en 1968, à la fin du mois d'avril. Deux semaines plus tard, c'était le début de Mai 68, celui-là même auquel notre actuel Président ordonne qu'on mette fin "une fois pour toutes". Nous, jeunes philosophes, sommes alors passés brutalement des raffinements formels de la théorie pure à l'activisme politique le plus radical. Nous servions les structures, il a fallu, et avec quelle détermination, servir le peuple. La deuxième conférence fut annulée. Entre 1960 et 1968, nous étions en effet "structuralistes", et nous avions une grande dévotion pour la science, que nous opposions à l'idéologie. Il est vraiment paradoxal que depuis, on ait jugé que nous nagions en pleine idéologie, et qu'on ait appelé à "la fin des idéologies". On verra tout le contraire dans ce livre: une grande rigueur instruite concernant la logique contemporaine, un grand mépris pour les à peu près de l'idéologie, et une ambition rationnelle qui s'étend à tous les domaines de la pensée active, politique comprise. La vérité saute toujours par-dessus les étapes obligées. C'est parce qu'il est vraiment de son temps - le début des années soixante - que ce petit livre peut être du nôtre. Écrite aujourd'hui, la préface, racontant l'histoire de nos pensées depuis presque un demi-siècle, tente de montrer la pertinence de cette réédition. Pour les idées profondes, quarante ans, ce n'est que le temps raisonnable d'une latence, pendant laquelle mûrissent les conditions nouvelles de leur efficacité.

10/2007

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Sociologie

La globalisation. Une sociologie

Dans le grand dictionnaire des idées reçues. la globalisation a pour acception une interdépendance croissante dans le monde en général et la formation d'institutions globales. Or, montre Saskia Sasser, la globalisation implique deux dynamiques particulières. La première induit la formation d'institutions et de processus explicitement globaux, comme l'Organisation mondiale du commerce, les marchés financiers, le nouveau cosmopolitisme et les tribunaux internationaux pour les crimes contre l'humanité. Autant de formations nouvelles qui s'inscrivent néanmoins en partie à l'échelle nationale. La seconde dynamique, bien qu'elle soit elle aussi constitutive, œuvre à une échelle autre. Des réseaux interfrontaliers d'activistes s'engagent dans des luttes spécifiquement locales mais avec un objectif global, comme les organisations humanitaires et de protection de l'environnement. Dans un nombre croissant de pays, les Etats et leurs gouvernements, non pas victimes mais acteurs conscients de la globalisation, s'emploient à mette en place les politiques monétaires et fiscales indispensables à la constitution de marchés financiers globaux, souvent sous la pression irrésistible du Fonds monétaire international, voire des Etats-Unis. Ou bien encore les tribunaux nationaux font usage désormais d'instruments juridiques internationaux-droits de l'homme, critères internationaux de protection de l'environnement et règlements de I'OMC-pour traiter de problèmes qu'ils auraient autrefois résolus avec des instruments juridiques de leur cru. Le global se forme en grande partie à l'intérieur du national. Vue sous cet angle, conclut Saskia Sassen, la globalisation remet en question deux postulats fondamentaux des sciences sociales: le premier veut que l'État-nation soit le seul contenant du processus social; le second pose la correspondance du territoire national et du national. Aujourd'hui, ces conditions sont partiellement, mais activement, démembrées. Le comprendre, c'est faire un pas décisif dans l'intelligence de notre monde immédiat et futur.

03/2009

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Actualité et médias

Insoumise

Pendant 1 an, 1 mois et 17 jours, Delphine Batho a été ministre de François Hollande, avant d'être brutalement limogée. Elle a eu le courage de dénoncer, avant tout le monde, l'échec actuel. Observatrice et actrice du fonctionnement de l'Etat, elle livre un récit inédit, vif et saisissant, de son expérience de Ministre de l'Ecologie, du Développement Durable et de l'Energie entre juin 2012 et juillet 2013. Elle établit un diagnostic de la façon dont l'énarchie et la bureaucratie ont vite envahi tous les mécanismes du pouvoir et dont, dès le début, la gauche a été confrontée aux forces qui empêchent le changement. Elle raconte comment, au sommet de l'Etat, règne ouvertement la connivence avec les lobbies et les puissances financières que la gauche était supposée combattre. Au travers de révélations où l'on croise le visage de tel ou tel patron, elle montre comment, pied à pied, les intérêts privés veulent dicter les décisions. En première ligne, l'écologie est la cible de ces pressions particulièrement féroces sur les gaz de schiste, le nucléaire, et tous les enjeux environnementaux. Se dévoile ainsi le regard d'une femme de conviction sur le quinquennat de François Hollande. Delphine Batho décrit des décideurs dépassés par la crise, par leur époque, par le monde qui les entoure, incapables de comprendre en quoi l'écologie ouvre une nouvelle perspective historique. Au-delà de l'impitoyable état des lieux, ce témoignage a le mérite de dessiner les contours d'un renouveau politique, incarné par une nouvelle génération de femmes et d'hommes conscients des erreurs du passé, intransigeants quant aux errances du présent, capables d'incarner les exigences du futur.

10/2014

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Sciences historiques

Le port de pêche de Lorient-Keroman. Histoire du premier port de pêche français des origines à nos jours

A rebours de la virulence du débat opposant les "amis des pêcheurs" et les "amis des poissons" qui s'est cristallisé lors des discussions sur les pêches profondes, l'ouvrage, totalement inédit et innovant par son approche interdisciplinaire, s'intéresse aux tendances de long terme de la pêche française à travers l'examen détaillé du principal port de pêche industriel français, celui de Lorient-Keroman. La mise en perspective permet de mieux analyser les ressorts des débats contemporains, d'éclairer les choix présents et de voir qu'au-delà des nostalgies légitimes, au-delà aussi de la rhétorique galvaudée de la "crise de la pêche", ce secteur a su jusqu'à présent mettre en place des stratégies d'adaptation pour rester l'un des grands ports de pêche français. Ecrire cette histoire ne signifie pas que la pêche n'a pas d'avenir, bien au contraire ; l'ouvrage contribue à donner à la pêche la place qu'elle mérite dans la recherche historique. Il retrace ainsi l'histoire d'un secteur qui commence à se structurer à la fin du XIXe siècle puis s'est fortement développé à partir des années 1930 et jusque dans les années 1980 et a ensuite connu un très sévère repli. Lorient a toutefois su rester l'un des grands ports français et son histoire a partie liée avec l'histoire nationale des pêches sans se confondre avec elle. Beaucoup se retrouveront dans l'évocation de cette histoire singulière marquée notamment par un fort interventionnisme public. L'histoire des pêches est une branche encore trop peu explorée de l'histoire en général et de l'histoire maritime en particulier. Espérons que le présent ouvrage soit le point de départ d'une meilleure connaissance de cette discipline.

06/2015

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Philosophie

Prendre soin. Tome 1, De la jeunesse et des générations

Le biopouvoir que Michel Foucault s'est si puissamment attaché à décrire n'est plus ce qui trame notre époque : l'enjeu est désormais le psychopouvoir, où il s'agit moins d'" utiliser la population" pour la production que de la constituer en marchés pour la consommation. Foucault décrit la genèse de l'État s'acheminant vers la révolution industrielle avec la conquête du pouvoir par la bourgeoisie et les conditions de formation du capitalisme typique du me siècle, tel que l'aura analysé Marx, où la première préoccupation est la production. Or, la seconde moitié du XXe siècle rencontre de tout autres questions : il s'agit d'organiser la révolution des modes d'existence humains, voire leur liquidation, comme modes de consommation éliminant les savoir-vivre dans ce qui devient une économie industrielle de services dont les industries de programmes sont la base. La science de cette nouvelle mobilisation totale est moins la cybernétique, comme le croyait Heidegger, que le marketing. Le psychopouvoir apparaît de nos jours pour ce qu'il est : ce qui fait des enfants les prescripteurs de leurs parents, et de ces parents, de grands enfants - le marketing détruisant ainsi tout système de soin et, en particulier, les circuits intergénérationnels. Il en résulte une destruction systématique de l'appareil psychique juvénile. Les psychotechnologies monopolisées par le psychopouvoir sont des cas de ce que Platon, critiquant l'usage de l'écriture par les sophistes, appelait un pharmakon : un poison qui peut aussi être un remède. Au début du XXIe siècle, la reconstitution d'un système de soin exige de renverser la logique du psycho-pouvoir pour mettre en œuvre une politique de l'esprit. Cela requiert l'élaboration d'une pharmacologie qui analyse les caractéristiques des psychotechnologies contemporaines et d'une thérapeutique qui les mette au service d'un nouveau système de soin.

02/2008

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Religion

Les derniers jours de Moïse

Moïse sait qu'il va mourir. Dans quelques heures, sur le mont Nébo, le Prophète qui a libéré les Hébreux de leur esclavage devra remettre son âme à Dieu. Il ne verra même pas la Terre de Canaan vers laquelle il les a guidés depuis quarante ans. Et pourtant il mérite d'y entrer ! Plus que tout le peuple, plus que tous les Prophètes, plus que tous les Sages, plus que tous les prêtres. Sa mort imminente apparaît alors comme triplement injuste : comment pourrait-elle le frapper lui, l'être exceptionnel, oser le faire disparaître en dehors de la Terre promise, et dans la solitude ? A l'ange de la mort qui se présente devant lui, Moïse s'écrie : «Ecarte-toi de moi. Il n'est pas question de te remettre mon âme !» Dans un ultime face-à-face avec Dieu, Moïse va ainsi refuser la mort et se livrer à une discussion passionnée pour faire valoir son droit à l'immortalité. A-t-il réussi ? Nul ne connaît sa tombe aujourd'hui. On sait seulement qu'il a disparu sur le mont Nébo, dans le pays de Moab, en face de Jéricho. Mais qui l'a accompagné ? Qui a creusé sa tombe pour son dernier sommeil ? Qui a recouvert son cercueil de terre ? Qui a procédé à l'oraison funèbre ? Qui a fait les dernières prières ? Est-il réellement mort ? Est-il monté au Ciel ? Et, si c'est le cas, a-t-il ensuite ressuscité ? Les histoires rapportées ici sont toutes extraites du Midrash. Depuis l'époque du Talmud, les rabbins ont imaginé les nombreux dialogues que Moïse aurait entretenus avec Dieu avant de mourir, en les reliant aux questions humaines fondamentales. Etonnamment modernes, ils font partie intégrante de la tradition juive.

04/2015