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Isocrate

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Autres philosophes

Zénon. Du cynisme au christianisme

Fils d'un marchand phénicien, Zénon naît à Chypre en 333 avant J. -C. et développe rapidement un intérêt marqué pour la philosophie, notamment la pensée de Socrate. Il étudie également la ligne des cyniques (anticonformisme et désinvolture, incarnés par Diogène) puis, à l'âge de trente-huit ans, fonde sa propre école à Athènes : le stoïcisme. En 262 avant J. -C., Athènes est annexée par Antigone Gonatas. Zénon est honoré comme le plus grand des philosophes quelques mois avant sa mort, on lui élève même une statue de bronze. Aucun de ses ouvrages ne nous est parvenu directement, nous ne connaissons les fondements de son école qu'à travers les écrits de ses disciples, parmi lesquels on compte Epictète et Cicéron. Zénon a vécu une période troublée de l'histoire de la Grèce, qui amorçait son déclin à mesure que la Macédoine d'Alexandre le Grand conquérait le monde antique. Un autre penseur a également connu ces années de changements : Epicure. Tous deux ont proposé une philosophie adaptée aux hommes désorientés de ce temps : Zénon en défendant un dieu unique et miséricordieux, Epicure en prônant un pacifisme prudent. Ces deux philosophes sont plus actuels qu'il n'y paraît. L'esprit de Zénon, le grand consolateur, s'incarne notamment dans le christianisme. Une biographie historique très vivante, pour comprendre la naissance de la pensée stoïcienne et la mettre en perspective par rapport à l'histoire de la philosophie.

04/2022

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Sociologie

Playtime - Comment le jeu transforme le monde

Comment expliquer qu'un monde obsédé par le travail ait pu propulser le jeu au sommet des activités de loisirs, des arts contemporains et des industries mondiales, au point que celui-ci remplace aujourd'hui le travail comme dynamique sociale et culturelle ? Plutôt que de le cantonner à l'enfance et à la simple récréation, Aurélien Fouillet choisit d'en faire la clé de lecture de notre époque et de ses mutations. Jeux de société, jeux vidéo, cosplay, zombie walks, films de super-héros, réseaux sociaux, métavers, ou même télétravail, complotisme, fake news, sont autant de signes de ce que le jeu fait à nos vies. Loin de regretter un modèle révolu, l'auteur s'intéresse avec un certain optimisme à "l'enromancement" du monde et à nos possibilités de reformuler la réalité pour expérimenter de nouvelles représentations. D'Emma Bovary à Batman, de Socrate à Georges Bataille, Playtime remet le jouer au coeur de nos sociétés et nous montre que, dans les brèches ouvertes par le jeu, tout devient possible. Aurélien Fouillet et philosophe et pratique la sociologie de l'imaginaire, l'ébénisterie et la marqueterie. Chercheur au Centre de recherche en design (ENS Paris Saclay/ENSCI Les Ateliers) et chercheur associé au Laboratoire d'études interdisciplinaires sur le réel et les imaginaires sociaux (LEIRIS), il enseigne dans des écoles de design. Il a notamment publié L'empire ludique, Détours vers le futur et La vie des objets.

10/2022

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Mythologie

Les grands mythes. Dieux et héros de la mythologie grecque

Les grands mythes sont des histoires de super-héros autant que des précis de métaphysique, des romans psychologiques aussi bien que des thrillers décapants. Ils nous permettent d'appréhender un sentiment, une émotion, une folie. Ils représentent la part secrète - mais essentielle - de nos sociétés. Ils dépeignent les conflits intérieurs qui rongent des hommes et des dieux humains, trop humains. Tout est là : l'amour, la mort, la sexualité, la guerre, la jalousie, la trahison, la volonté de pouvoir, le bonheur, le deuil, la malédiction, le suicide, le sacrifice, la faute, la transgression, le don de soi. Les grands mythes éclairent un monde où les repères sont confus. Les Grecs, en rapportant ces grands mythes, ont inventé le suspense en même temps que la poésie, la tragédie et la philosophie. Socrate ne s'y trompe pas qui convoque Zeus et sa bande à tout bout de champ pour mieux aider le commun des mortels à penser. Il y a là de l'ironie, de la comédie, de l'espoir et du désespoir. La vie, en somme. Tout est tragique, tout est poétique, tout est philosophique : tel est le mantra des Grecs, la magistrale leçon qu'ils nous offrent". (François Busnel) François Busnel nous embarque dans une exploration captivante de la mythologie grecque et de ses récits originels, illustrée par les chefs-d'oeuvre de Botticelli, Picasso, Munch, Klimt et bien d'autres.

10/2023

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Autres

Éloge de la philosophie

"Dans ce livre, la philosophie n'est pas présentée essentiellement comme doctrine ou comme système, mais comme transmission, mouvement, école. Le philosophe n'est pas un solitaire, il est inséparable de ses élèves, de ses disciples, de ses adversaires. Il ne parvient qu'en fin de course aux formes écrites et stables de son oeuvre. On a donc finalement affaire plus à un théâtre qu'à un traité, plus à des dialogues qu'à des monologues, plus à un cours qu'à un livre. Le modèle évident est le Socrate de Platon, qui a su assurer, en fondant la philosophie comme discipline, qu'elle devait s'établir n'importe où dans le multiple du monde. Eloge, oui, de la philosophie comme création publique d'une pensée qui, s'inventant et se transportant n'importe où, parlant à n'importe qui d'un n'importe quoi retravaillé, invente la théâtralisation de l'être, en tant qu'être". A. B. Quelle philosophie pour le siècle qui vient ? Faux dialogue platonicien, qui met en scène le "parleur" Tocéras aux prises avec des interlocuteurs issus de pays et de cultures philosophiques différents - le Britannique John After, la Grecque Amantha, le Sénégalais B'adj Akil, le Chinois Xi La Pong, et d'autres encore -, cet éloge déroule les fils d'une histoire de la pensée revisitée dans un jeu de formes inventif et libérateur, à la lumière des cinq grandes questions qu'explore Alain Badiou : démocratie, liberté, universalité, langage et incarnation.

10/2023

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Faits de société

Cet enfant qui me porte. Donner la vie et changer le monde

Après le succès du Courage de la nuance, Jean Birnbaum poursuit son enquête sur l' "héroïsme du doute" avec une réflexion personnelle et politique sur l'enfance. Dans ce nouveau livre, il montre comment la naissance d'un enfant fait vaciller toute certitude. Ce qui l'intéresse, c'est une expérience banale mais qui a peu attiré l'attention des penseurs : devenir le parent d'un enfant, c'est constater ses effets sur notre rapport aux autres et sur notre vision politique des choses. Si, depuis Socrate, le philosophe est celui qui dynamite nos préjugés, alors le bébé s'impose comme le plus subversif des philosophes. Cette fois encore, Jean Birnbaum mêle réflexions et émotions. Il se tourne vers des auteurs aimés (Hannah Arendt, Georges Bernanos, Roland Barthes, Rosa Luxemburg...) et puise dans sa propre expérience. A l'heure où le mouvement "No kids" dénonce la procréation comme une catastrophe intime et écologique, ce livre proclame la solidarité essentielle entre espoir d'une société meilleure et promesse de la vie donnée, transmise, sauvée ; il n'y a pas d'émancipation sans générations, pas d'avenir sans enfants, pas de fraternité sans bébés. Jean Birnbaum dirige Le Monde des livres. Il est l'auteur de plusieurs essais parus au Seuil, notamment Un silence religieux. La gauche face au djihadisme (2016, prix Aujourd'hui) et Le Courage de la nuance (2021, prix François Mauriac).

09/2023

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Critique littéraire

La lyre et la pourpre. Poésie latine et politique de l'Antiquité tardive à la Renaissance

La lyre et la pourpre se propose de considérer les variations, aussi bien locales que chronologiques, des rapports sans cesse variables, de la poésie et de la politique. De l'empereur chrétien (de l'Antiquité tardive et des temps carolingiens) aux princes et aux rois ensuite, combien de nuances possibles ? De plus, le cadre intellectuel varie aussi à travers la permanence des relectures de l'Antiquité : au Ve siècle jusqu'au IXe siècle, c'est encore l'Empire romain qui prédomine, puis vient le Moyen Âge proprement dit, et enfin le monde humaniste qui est aussi celui des guerres de religion. La pourpre évoquée est celle du pouvoir et celle du sang qui coule : l'éloquence a été inventée pour servir d'arme (qu'on se rappelle les conceptions de Calliclès contre Socrate dans le Gorgias platonicien). D'une mise en scène littéraire des guerres et de leurs héros, on glisse vers l'actualité, dans laquelle la poésie est instrumentalisée par la main des politiques et la plume des poètes. Et donc cette poésie reflète les événements d'un temps sans lequel elle serait largement incompréhensible. En cela, elle est inséparable de l'histoire, qui peut être publique ou privée, ou même autobiographique dans certains cas. Et à ce titre, elle est aussi un matériau vivant de l'histoire, y compris dans sa langue, langue de culture sans doute, et non moins celle des pouvoirs civils et religieux.

04/2012

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Philosophie

Eloge du politique. Une introduction au XXIe siècle

Aux réponses traditionnelles relatives au sens de notre modernité - la mort de Dieu, la mort de l'homme - dont il réfute la pertinence, Vincent Peillon substitue une autre piste de lecture. Ce qui se joue dans notre temps, c'est la mort du politique. Réduite à l'économie, à la morale ou à la seule communication, la politique n'est-elle pas elle-même devenue antipolitique " ? Mais qu'est-ce que le politique dont il s'agit ici ? Nos traditions démocratiques se sont construites autour d'une alliance entre philosophie et politique, un mode d'organisation de la Cité et un type de rationalité critique. Socrate apostrophant les puissants - hommes d'argent, de pouvoir ou de verbe - illustre le fondement de cette histoire. Celle-ci s'est déployée à travers l'humanisme civique de la Renaissance, les Lumières et la Révolution, la fondation de la troisième République, toujours dans la lutte et l'affrontement avec ceux qui veulent exercer le pouvoir, prétendent posséder la vérité et se prennent pour des dieux. Nourri d'une méditation continue des oeuvres des philosophes classiques et modernes, particulièrement de Merleau-Ponty, mais aussi d'une expérience d'homme politique, Vincent Peillon propose de renouer les liens du politique à l'action et à la vérité, de la philosophie à la Cité, qui seuls pourraient permettre, en un temps où la démocratie est fragilisée, un autre avenir que de ténèbres.

01/2011

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Histoire de France

L.R. Les silences d'un résistant

Cofondateur de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA) en 1927, engagé volontaire en 1940, évadé du Stalag où il était retenu prisonnier, L.R. est ce qu'on appelle un résistant de la première heure. Membre actif puis chef de la principale filière d'évasions de France, via Gibraltar, au sein du Special Operations Executive des services secrets britanniques, celui qu'on appelle alors Lucien, qui sera Lucien Rachet, et plus tard Socrate, devient agent des services français en 1943. Ses missions le conduisent en France, en Espagne, à Alger, à Londres où de Gaulle lui confie personnellement, en mars 1944, le soin de restructurer la Résistance dans la perspective de la Libération. Quelle singulière trajectoire que celle de ce juif russe immigré, né en 1905, et naturalisé français en 1938 ! De Jacques Chaban- Delmas à Pierre Mendès France, du général Koenig au général de Gaulle, de Joseph Kessel à Pierre Dac et bien d'autres, son itinéraire défile sous nos yeux. Sont ici restitués sans maquillage les figures de la Résistance, en ses rivalités comme en ses fraternités profondes, ses zones d'ombre et ses hauts faits d'armes. S'appuyant sur des archives officielles, françaises et britanniques, ainsi que sur des documents familiaux inédits, François Rachline revisite tout un pan de notre histoire. Il nous en offre une version humaine, inattendue, passionnante, celle vécue au quotidien par Lazare Rachline, son père.

09/2015

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Critique littéraire

Oeuvres complètes. Tome 10, Timée, Critias, Edition bilingue français-grec ancien

Dans L'Ecole d'Athènes, Raphaël représente Platon tenant à la main, Timée. De fait, ce texte est, depuis l'Antiquité, considéré comme le plus important des dialogues platoniciens. Avec Critias, Timée formait une trilogie, dont malheureusement seule une partie nous est parvenue : le Critias est inachevé et Hermocrate, la troisième partie, est entièrement perdu. Ecrits à la fin de la vie du philosophe, ces deux textes, sont en bien des points l'aboutissement de la pensée platonicienne. La cosmogonie, c'est-à-dire la naissance de l'univers, la théorie de l'âme du monde, celle des éléments, sont autant de sujets abordés par Socrate, Timée, Critias et Hermocrate, et définissent une science platonicienne. Après les origines du monde, viennent celles de l'homme : débute alors le fameux mythe de l'Atlandide, cité rivale d'Athènes dont elle est l'antithèse. Inachevé, le texte se termine par la décadence des rois atlantes et l'on ne sait quel châtiment Zeus décida de leur infliger. Notre édition rassemble en un volume les deux dialogues. Une longue notice introductive précède chacun des deux textes et en éclaire les difficultés, tant théoriques qu'historiques, particulièrement pour le Timée. Les personnages des dialogues, tous réels, sont brièvement analysés, de même que les sources du philosophe et les échos dans l'oeuvre de Platon. Une large part de la notice est réservée au mythe de l'Atlandide, tandis que l'histoire de la tradition manuscrite est relatée en détail.

01/1985

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Science-fiction

De profundis

Dans la ville-monde d'Olig, le tocsin a sonné qui annonce sa fin prochaine. Les Grands Conseillers sont inquiets : parviendront-ils à sauver l'humanité en lui rendant sa splendeur passée ? Alors eux-mêmes pourront reconquérir le statut céleste dont ils ont été déchus suite à leur rébellion. Pour avoir offert aux hommes l'intelligence, ces brillants esprits subissent l'infâme exil de l'incarnation. La philosophie, la science, l'art, la folie, le plaisir des sens sont autant de voies à explorer afin de reconquérir la félicité perdue. Mais la noirceur de leur humanité les entraîne vers l'humiliation, la torture, le cannibalisme et les déviances sexuelles... L'arbre inconnu découvert par les Voyageurs semble leur ouvrir de nouvelles perspectives vers la grandeur à laquelle ils aspirent. Et si Socrate, Jésus, Faust, Rimbaud, Léonard de Vinci, Mozart, Diogène avaient été ces fameux anges déchus dont parlent les anciens récits ? Sous des pseudonymes que le lecteur avisé se plaira de reconnaître, ils explorent ici les ressources de leur génie pour découvrir le sens de l'existence et recouvrer leur sublime majesté. Conte philosophique, métaphore ésotérique de cette quête de l'absolu, uchronie pré-apocalyptique inspirée de la Grèce antique, riche de références et de citations, De Profundis se propose de rassembler les différents chemins par lesquels les hommes tentent de s'extraire de leur médiocrité, abordant ce qu'aurait pu être l'existence terrestre avant la (ré)apparition d'Adam et Eve.

03/2015

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Littérature étrangère

De la curiosité

La curiosité a de tout temps été considérée à la fois comme le moteur de notre désir de connaissance et comme un «vilain défaut» susceptible de conduire tout un chacun à s’aventurer dans des zones aussi dangereuses que parfois interdites. La grande question du «Pourquoi ?» n’a cessé, tout au long de l’histoire de l’humanité, de se décliner dans les contextes les plus différents et sous une grande variété de formes : Pourquoi le mal existe- t-il ? Mais aussi : Qu’est-ce que la beauté ? Comment le langage nous façonne-t-il ? Qu’en est-il de ce qui définit notre identité ? Quelle est notre responsabilité ici-bas ? Dans ce livre, sans doute le plus personnel à ce jour, Alberto Manguel raconte comment il a assouvi sa propre curiosité par le commerce incessant qu’il a entretenu sa vie durant avec les livres, grâce auxquels il s’est frayé un chemin dans l’énigme et la complexité du monde. Chaque chapitre est dédié à un penseur, à un artiste, à un homme de science ou à quelque autre figure tutélaire ayant inventé une nouvelle façon de poser la question «Pourquoi ?». Ces grands curieux ont pour noms Thomas d’Aquin, David Hume, Lewis Carroll, Rachel Carson, Socrate et, par-dessus tout, Dante. C’est ainsi qu’Alberto Manguel réaffirme ici les vertus du pacte que curiosité et lecture ne cessent de reconduire au bénéfice des plus féconds accomplissements que nous réserve notre imaginaire.

11/2015

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Biographies

Vladimir Jankélévitch. Le charme irrésistible du je-ne-sais-quoi

Le livre de Françoise Schwab vient combler un vide. Il s'agit de la première biographie du philosophe et musicographe Vladimir Jankélévitch (1903-1985) - dont l'importance, non seulement en France, mais aussi à l'étranger, en particulier en Italie et en Allemagne, où ses prises de position contre le nazisme sont toujours au coeur des débats, ne cesse de grandir. Françoise Schwab, qui fut une de ses proches, a publié les ouvrages posthumes de Vladimir Jankélévitch et organisé de nombreux colloques consacrés à l'actualité et à l'originalité de son oeuvre. Son essai se propose de croiser les dimensions biographiques et intellectuelles de ce penseur majeur. On découvre l'itinéraire d'un homme extraordinaire qui fut pris dans les combats de son temps, depuis l'Ecole normale supérieure, où il fut admis avec Raymond Aron et Jean Cavaillès, à sa filiation avec Henri Bergson, mais aussi avec les penseurs russes de l'exil, comme Nicolas Berdiaev, sans oublier son combat décisif pour la Résistance pendant la guerre. Au service de l'universalité d'une pensée vive, ravivée au creuset de son identité juive, Vladimir Jankélévitch a questionné la Grèce, le legs romain et celui de toute l'Europe. Il a été un homme dans son temps, un Socrate au milieu de la cité, que ce fût à Prague, à Lyon ou lors des événements de Mai 68, voire lors des états généraux de la philosophie à la Sorbonne en 1979.

02/2023

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Musique, danse

Erik Satie

Compositeur à la fois trop connu et mal connu, Satie attire et intrigue. Cet ouvrage aborde et explicite tous les paradoxes de sa vie et de son comportement, grâce à la vision en profondeur d'un interprète et musicologue, immergé de longue date dans cette oeuvre. Jean-Pierre Armengaud prend la musique au mot, met les oeuvres et les textes de Satie, qui les accompagnent, sur le gril de son scalpel auditif, des délicates Gymnopédies si souvent entendues au scandale de Parade et à la méditation de Socrate, bien loin des excentricités du Chat Noir où Satie était pianiste dans sa jeunesse. Tantôt il s'essaye à faire la synthèse des nombreuses études réalisées autour du compositeur, tantôt il prend de la distance par rapport aux idées reçues. D'une collaboration étroite avec les artistes les plus en vue (Cocteau, Picasso, Picabia...) à des brouilles retentissantes (les musiciens du groupe des Six), de la fréquentation de la haute société des années folles à la fraternité engagée avec les pauvres d'Arcueil, de la rêverie encore romantique des " Morceaux en forme de poire " au dadaïsme provocateur de la " Musique d'ameublement ", les extrêmes sont le fait de la vie de Satie, qui recouvre bien des mystères : l'homme privé a gardé ses secrets ; quant au compositeur, il a changé notre écoute et laisse une trace ironique dans laquelle se sont glissés bien des musiciens du xxe siècle qui constituent sa postérité.

11/2009

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Histoire de la philosophie

Démocrite d'Abdère . Aux origines de la pensée éthique

Si Démocrite est bien connu comme génial inventeur de l'atomisme, avec son maître Leucippe, on ignore généralement qu'il est aussi l'auteur d'une oeuvre éthique importante, attestée par de nombreux fragments. C'est le cas, à tout le moins, dans les pays de langue française, où l'étude de ces textes a été longtemps négligée. La situation a heureusement évolué, mais le présent ouvrage est le premier à être entièrement consacré à cette matière. Textes à l'appui, - tous les fragments et témoignages concernés sont exploités et produits en appendice avec traduction - André Motte s'emploie à montrer le champ très ample que couvrait cette éthique, ses principales lignes de force et son originalité. Un chapitre fait voir également la large audience qu'elle a connue dans l'Antiquité, tant à Rome qu'en Grèce. Démocrite est l'un des premiers à avoir consacré à la pensée morale des ouvrages distincts et mérite assurément le titre de moraliste, mais il est aussi, selon l'auteur, un des fondateurs de ce que nous appelons l'" éthique " en ce que celle-ci implique l'idée d'une conscience morale personnelle. S'il partage pareille conception avec Socrate, le philosophe d'Abdère est, sous ce rapport, à l'origine d'un courant de pensée qui s'écarte de la voie tracée par le maître de Platon et que ce dernier a brillamment développée.

02/2022

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Philosophie

Passions impunies

Nul autre que Chardin, dans son tableau Un philosophe occupé de sa lecture, n'a mieux dépeint cet acte : le philosophe a revêtu un habit de cérémonie, car la lecture est un acte de courtoisie à l'égard du texte, entrée en commerce du lecteur avec un auteur et ses mots ; il s'est entouré de dictionnaires et d'autres volumes, car les mots lui arrivent chargés de tout ce que leur histoire contient en puissance ; il a préparé sa plume, car la lecture est réponse à un texte, grâce aux annotations marginales, aux notes prises, aux citations relevées. Dans le silence de son étude, il va apprendre des passages par cœur, sur lesquels, devenu lui-même écrivain, il fera fond, comme les grands écrivains d'Occident qui n'ont cessé de reprendre quelques thèmes uniques et singuliers - telles les deux cènes, du Christ et de Socrate -, imposant la littérature comme réseau de résonances. Dans le inonde numérique de demain, que restera-t-il de ces passions impunies, de ces lectures bien faites, pour reprendre la formule de Péguy ? Mourir plutôt que d'abandonner, dans sa cité livrée au pillage, une déduction géométrique, tel avait été, aux origines de notre continent, le choix d'Archimède. La culture, réponse à la barbarie, est notre destin. Ce destin, il se trouve encore à Syracuse - Syracuse en Sicile plutôt que dans l'État de New York.

04/2001

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Philosophie

Philosophie de la corrida

La corrida a inspiré les plus grands artistes et nombre de théoriciens. Mais nul, à ce jour, ne s'était aventuré à philosopher sur elle. C'est le défi qu'a relevé Francis Wolff. A le lire, on comprend que la corrida, parce qu'elle touche aux valeurs éthiques et qu'elle redéfinit l'essence même de l'art, est un magnifique objet de pensée. La corrida est une lutte à mort entre un homme et un taureau, mais sa morale n'est pas celle qu'on croit. Car aucune espèce animale liée à l'homme n'a de sort plus enviable que celui du taureau qui vit en toute liberté et meurt en combattant. La corrida est également une école de sagesse : être torero, c'est une certaine manière de styliser sa vie, d'afficher son détachement par rapport aux aléas de l'existence, de promettre une victoire sur l'imprévisible. La corrida est aussi un art. Elle donne forme à une matière brute, la charge du taureau ; elle crée du beau avec son contraire, la peur de mourir ; elle exhibe un réel dont les autres arts ne font que rêver. Sous la plume jubilatoire de Francis Wolff, on découvre ce que Socrate pensait de la tauromachie, que Belmonte peut être comparé à Stravinsky, comment Paco Ojeda et José Tomàs fondent une éthique de la liberté et pourquoi Sébastien Castella est un virtuose de l'impassible...

05/2007

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Histoire ancienne

Archéologie de la pensée sexiste. L'Antiquité

Les oeuvres de l'Antiquité révèlent à la fois le mépris et l'éloge adressés à la femme dans des domaines fort différents (cosmogonie, théologie, morale, littérature, droit, philosophie, médecine, histoire et rhétorique), qui se sont développés dans diverses régions (Croissant fertile, Inde, Chine, Grèce, Rome et monde des Pères de l'Eglise). L'humanité a ainsi hérité d'une multitude de manuscrits très riches, encore qu'ils soient presque tous rédigés par des hommes, la plupart du temps pour des hommes, bien souvent sexistes avant la lettre. Au cours de cette longue période, la femme, ou les femmes, ont été qualifiées très durement : "une eau profonde et les détours en sont inconnus" ; (Livres de sagesse des pharaons) ; "un anneau d'or au nez d'un pourceau" (le livre des Proverbes) ; "un piège profond", de même qu'"un coeur de chienne et des façons sournoises" (Hésiode) ; "mystérieuse obscurité" (Lao Tseu) ; "un être manqué" et "ce qui sert de réceptacle" (Aristote). Comment expliquer que des termes aussi injurieux aient été utilisés par des hommes qui comptent indiscutablement parmi les êtres les plus éminents de leurs disciplines respectives et les esprits les plus brillants de leur époque ? A l'inverse, on a su rendre hommage à la femme, par exemple à sa "beauté qui subjugue la force elle-même" (Isocrate, dans son Eloge d'Hélène) et à "cet être si parfait, qui est doué d'une exquise sensibilité" (Jean Chrysostome, dans l'une de ses Homélies sur la Genèse). Archéologie de la pensée sexiste propose une relecture des oeuvres principales de nombreux auteurs de l'Antiquité et montre que les préjudices et les maux subis par les femmes en ce début du XXIe siècle plongent leurs racines dans un passé très lointain et se manifestent de toutes les manières : inégalité des droits, maltraitance, esclavage sexuel, viols collectifs, avortement, lapidation pour adultère, mariage négocié, port imposé du voile dans l'espace public et bien d'autres.

11/2016

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Grèce classique

Nouvelle histoire d'Athènes. La cité vue de l'Agora, Ve-IVe siècle av. J.-C.

Plongez au coeur de la vie quotidienne athénienne à son apogée. L'histoire de l'Athènes antique semble bien connue : la démocratie prend place à l'Assemblée sur la Pnyx, Athéna est honorée sur l'Acropole, les métèques sont nombreux et inférieurs aux citoyens, etc. Mais les récentes recherches nous invitent à repenser notre vision de la Grèce et de sa capitale. Ce qui implique de changer de perspective en regardant, non pas vers les hauteurs de l'Acropole et de la Pnyx, mais en contrebas, vers la place publique qu'est l'Agora. En effet, partir de l'Agora permet de restituer le bouillonnement de la cité grecque qui, contrairement aux idées reçues, n'est en rien figée et désincarnée. Riche d'activités économiques et industrieuses, la place incarne l'effervescence de la vie quotidienne, mais elle n'en est pas moins un des lieux privilégiés de la politique athénienne. Ainsi, les marchands en tout genre perturbent les débats du Conseil et les cochons à vendre sur le marché côtoient les discussions de Socrate. A travers une série de questions, cet ouvrage bat en brèche tous les poncifs sur l'Athènes classique : les femmes étaient-elles cantonnées à une vie de réserve et de discrétion ? Les informations qui circulaient étaient-elles à l'abri des fake news ? Les lois étaient-elles accessibles à tous ? En une quinzaine de chapitres, Nicolas Siron et son équipe d'historiens nous proposent un récit vivant de l'Athènes antique et, ce faisant, renouvellent profondément notre vision politique, sociale et religieuse de la cité grecque. LA synthèse indispensable. Sommaire 1. Le marché, un espace de non-droit ? Fraude et tromperie dans les échanges marchands // Louise Fauchier 2. Les étrangers étaient-ils inférieurs aux citoyens ? La balade d'Athénogénès l'Egyptien sur l'Agora // Romain Guicharrousse 3. Les femmes à Athènes : une vie de réserve et de discrétion ? Des citoyennes sur la place publique // Violaine Sebillotte Cuchet 4. Les lois étaient-elles accessibles à tous ? L'instruction civique et juridique des citoyens // Antoine Chabod 5. L'activité politique exigeait-elle de faire preuve de bienséance ? Insultes et dérision dans la vie publique athénienne // Jean-Noël Allard 6. Voter les lois, une pratique réservée aux citoyens à l'Assemblée ? L'importance des tribunaux dans la démocratie // Nicolas Siron 7. La politique athénienne était-elle à l'abri des fake news ? La circulation des informations dans l'Athènes classique // Marie Durnerin 8. Les repas, un outil de la démocratie ? A la table des Athéniens // Pauline Schmitt Pantel 9. Athènes était-elle la cité d'Athéna ? Les douze dieux et autres configurations divines // Vinciane Pirenne-Delforge 10. Les statues grecques n'étaient-elles que des oeuvres d'art ? Les Tyrannicides d'Athènes, un lieu de mémoire politique // Vincent Azoulay 11. Les mythes : de simples fables ou des histoires politiques ? La Stoa Poikilè, un lieu de mémoire visuelle // Sonia Darthou 12. Les soldats athéniens étaient-ils tous des hoplites ? L'organisation des forces armées // David M. Pritchard 13. La philosophie était-elle fille de la cité antique ? Socrate, ou l'ennemi intime de la démocratie // Arnaud Macé 14. Dans l'Athènes antique, tout n'était-il que " noble simplicité et grandeur calme " ? Le paysage sensoriel de l'Agora // Adeline Grand-Clément 15. La médecine grecque, une approche purement théorique ? Les pratiques de soin dans l'Athènes classique, entre cabinets médicaux et sanctuaires // Hélène Castelli 16. Athènes, une cité ludique ? L'importance des jeux dans la vie quotidienne // Par Barbara Carè et Véronique Dasen

04/2024

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Religion

Citations de Confucius et de ses disciples d'après Les Entretiens de Confucius

" Il y a du Socrate en lui : on l'a dit et redite ; du Montaigne aussi. Moins dialecticien que le premier, moins psychologue et moins artiste que le second, il séduit par une bonhomie, une bonne humeur, une vigueur des principes et les faiblesses des humains. " René Etiemble, Confucius. " La traduction en langue française des " Entretiens de Confucius " ou " Lunyu " ne date pas d'hier, et a connu des versions multiples, dont plus de soixante-dix éditions imprimées. (...) La première traduction publiée du chinois en français fut effectuée, d'après les catalogues, par Guillaume Pauthier, en 1846. Elle fut suivie de près par celle d'un sinologue jésuite, Séraphin Couvreur, laquelle remporta un vif succès. (...) L'équipe de rédaction, après avoir confronté divers interprétations et commentaires courants, à le plaisir d'offrir aux lecteurs une traduction du texte en chinois moderne qui se veut concise et facile ; et pour les aider à mieux comprendre ce texte ancien et à apprendre le chinois classique, elle l'accompagne également de plus de 1200 notes et gloses ; un index des noms de personnes, que l'on trouvera en fin de volume, donne une série de courtes notices biographiques sur tous les noms de personnes soulignés dans le texte. (...) Ce travail a permis aux rédacteurs, tous réunis par une tendre vénération pour ce texte ancien, de progresser tant en français qu'en chinois, et de mieux sentir l'actualité et l'universalité de tant d'enseignements que l'on peut dégager de l'ouvrage de Confucius. "

12/2021

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Philosophie

Les grands philosophes de la Grèce Antique

Pourquoi la Grèce antique, si éloignée de nous dans le temps, est-elle considérée comme le berceau de notre civilisation européenne ? Elle ne connaissait pourtant ni le moteur à explosion, ni l'électricité, ni le téléphone, ni la télévision, ni les antibiotiques, ni la pilule... Mais elle avait inventé la philosophie. Vingt-cinq siècles avant nous, une poignée d'hommes ont affronté toutes les questions métaphysiques, morales et politiques, que nous nous posons aujourd'hui : sommes-nous soumis à la fatalité ? Comment faire pour être heureux ? Faut-il avoir peur de la mort ? Qu'est-ce que la mort ? Qu'est-ce que la justice ? La démocratie est-elle supérieure au collectivisme ? Les femmes doivent-elles avoir les mêmes droits que les hommes ? On trouvera dans ce livre une présentation claire, accessible des idées des grands philosophes. De Diogène le Cynique à Aristote, et du dernier entretien de Socrate le Sage avec ses disciples aux grands mythes platoniciens, l'auteur nous aide à découvrir un des grands moments de la pensée humaine. Il nous propose aussi, non sans humour, de mieux connaître la vie de ces curieux individus que furent les philosophes. Il nous les montre dans leurs cités, seuls ou avec leurs élèves, conseillers des princes ou condamnés par les tribunaux, tantôt sombres et tantôt optimistes, mais toujours naturels et illustrant cette pensée de Pascal : " On ne s'imagine Platon et Aristote qu'avec de grandes robes de pédants. C'étaient des gens honnêtes et comme les autres, riant avec leurs amis... "

10/2000

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Policiers

Les quatre saisons d'Ys : Ys en automne

En ce jour d'automne 2001, il ne pleut pas sur la Ville d'Ys. Antoine de Nervèze, Professeur de littérature grecque à l'institut de Recherche sur les Langues et les Civilisations Disparues (IRLCD), interprète la mort de Socrate sur la scène du Grand Amphi. Totalement pénétré de l'esprit du philosophe, il prononce ses dernières paroles avant de mourir comme lui, empoisonné. Et ce n'est que le début : d'autres morts suivront, toutes aussi mystérieuses... C'est alors que déboule le lieutenant Krafft dans sa bagnole noire, serrant dans son étau labial un cadavre de clope couleur de bile qui, lamentablement, gît sur son menton... Le sombre policier résoudra-t-il l'énigme qui s'offre à lui ? Sans doute, mais ce sera difficile. D'autant plus que les impulsions de l'assassin semblent trouver leur source dans les brumes du lointain passé de l'ancienne Ville d'Ys, à l'époque où Dahut, la princesse maudite, reçut du Ciel le prix de ses errements. L'irascible enquêteur sera épaulé par Quentin Le Louarn, un jeune paléontologue féru de littérature ancienne, qui se chargera de découvrir les motivations symboliques de la monstrueuse réincarnation. Premier volet d'une tétralogie intitulée Les Quatre Saisons d'Ys, ce premier volume est peuplé d'étonnants personnages aux extravagantes activités. Roman iconoclaste, il s'ouvre par une plongée dans un VIe siècle légendaire, se poursuit par une enquête policière enfumée, ponctuée de crimes déments, avant de se perdre, en pleine tempête, dans une hallucinante course poursuite autour des bassins mythiques de la Nouvelle Ys.

04/2000

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Philosophie

L'Origine de la Tragédie. La Naissance de la Tragédie

L'Origine de la Tragédie (Die Geburt der Tragödie) est une oeuvre du philosophe allemand Friedrich Nietzsche, qu'il publia en 1872 à l'âge de 28 ans. La première traduction française de cet ouvrage : "L'Origine de la Tragédie dans la musique ou Hellénisme et Pessimisme" traduit "Geburt" avec le mot "Origine", alors que les traductions suivantes utiliseront le mot "Naissance". L'ouvrage développe la thèse selon laquelle deux grandes forces opposées gouvernent l'art : le dionysiaque et l'apollinien. Ces deux forces, unies un temps dans la tragédie grecque, auraient été à nouveau séparées par le triomphe de la rationalité avec Euripide et Socrate. Nietzsche espérait alors retrouver l'union du dionysiaque et de l'apollinien chez Wagner à qui est dédiée la Naissance de la tragédie : " Nous aurons beaucoup fait pour la science esthétique, quand nous en serons arrivé non seulement à l'observation logique, mais encore à la certitude immédiate de cette prise de position selon laquelle le développement de l'art est liée à la dualité du dionysien et de l'apollinien : de la même manière que la dualité des sexes engendre la vie au milieu de luttes continuelles et par des rapprochements seulement périodiques. " Publié en 1872, cet essai analyse les processus de création selon deux voies explorées par les Grecs, l'apollinien et le dionysiaque. D'un côté le monde imaginaire et idéal, où la beauté des formes conduit à une perception de l'immuable, de l'autre la folie destructrice, qui entretient un lien intime avec l'acte créateur.

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Histoire de la philosophie

Confluences de la philosophie et de la rhétorique grecques

Dès leur naissance en Grèce, la philosophie et la rhétorique se sont mutuellement influencées, et leur dialogue s'est poursuivi tout au long de l'Antiquité. Ces deux disciplines, qu'on aurait tort de figer dans une antithèse stérile, se rencontraient sur des terrains essentiels, comme la vérité, la justice, la politique, la délibération, la logique des raisonnements et l'analyse du fonctionnement de l'esprit, les éloges, la religion, l'enseignement, ou encore la critique des oeuvres d'art. L'alliance de deux savoirs, qui étaient aussi des arts de vivre, construisait un modèle intellectuel et social de sagesse persuasive. Leur confrontation donna lieu à des débats aussi animés que lourds de conséquences. Le présent ouvrage jette une lumière nouvelle sur ces questions par le moyen d'études ciblées, consacrées à des auteurs, à des notions et à des formules, depuis le Ve siècle avant J. -C. jusqu'au VIe siècle après J. -C. , de Socrate à Olympiodore, en passant par Platon, Aristote, Démosthène, Diogène, Théophraste, Philodème, Plutarque, Dion de Pruse, Marc Aurèle, Ælius Aristide, Plotin, Porphyre, Eunape, sans négliger des Romains comme Cicéron ou Quintilien. Il se compose de vingt-cinq chapitres, fruit de trente ans de recherches (1986-2016), qui furent publiés à l'origine sous forme de contributions à des revues et à des recueils. Certaines étaient devenues introuvables. Trois d'entre elles paraissent ici pour la première fois en français. Pour cette publication, tous les textes ont été soumis à une révision approfondie, de manière à constituer un ensemble unitaire.

02/2022

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Critique littéraire

Petit manuel de littérature d'outre-tombe. Anthologie des tables tournantes

Ecrivains, n'ayez plus peur de mourir ! Nos meilleurs médiums sauront vous tirer les vers du nez (pour les poètes) ou vous aider à achever un roman brutalement interrompu par la mort. La production littéraire des tables tournantes, abondante dans la seconde moitié du XIXe siècle (l'âge d'or du spiritisme) et la première du XXe, est totalement passée inaperçue des spécialistes de la littérature. Cette injustice est aujourd'hui réparée grâce à ce manuel qui séduira l'enseignant à court de sujets de dissertation, et l'étudiant en mal de citations inédites. Qu'on en juge : Voltaire renie de sa tombe les combats menés durant sa vie ! Victor Hugo fait virevolter les guéridons en expert : Eschyle, Anacréon, Socrate, ou encore Shakespeare sont conviés parle maître en exil pour y écrire des œuvres... typiquement hugoliennes ! De Musset, ces quelques vers - " Me voici revenu. Pourtant j'avais, Madame/Juré sur mes grands dieux de ne jamais rimer. C'est un triste métier que de faire imprimer/Les œuvres d'un auteur réduit à l'état d'âme " - écrits en 1865, soit huit ans après la mort du poète, témoignent de son sens aigu de la situation. Oscar Wilde, lui, semble regretter sa vie terrestre : " La mort est la plus ennuyeuse expérience de la vie, si l'on excepte le mariage et les dîners avec un maître d'école. " Quant à Mark Twain, il profite de ses loisirs éternels pour écrire un nouveau roman, Jap Herron, qu'il dictera à la médium Lola V. Hays.

03/2008

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Critique littéraire

Les Ethiopiques : Théagène et Chariclée. Tome 1, livres 1-3, Edition bilingue français-grec ancien

Les amours de romans grecs sont traditionnellement contrariées, et Les Ethiopiques n'échappent pas à cette règle. L'histoire, aussi haletante que rocambolesque, relate en mille et un détour les séparations et les retrouvailles de la belle Chariclée, fille du roi d'Ethiopie et prêtresse d'Apollon, et de Théagène, noble Thessalien. Rebondissements et mésaventures les mènent de Delphes à Méroé en passant par les bouches du Nil. Face à cette surabondance de péripéties, les informations concernant l'auteur sont des plus pauvres. Natif d'Emèse en Syrie Phénicie, il aurait appartenu à une famille attachée au culte du soleil et aurait probablement vécu au IIIème siècle de notre ère. Etait-il païen ? Chrétien ? L'Histoire ecclésiastique de Socrate nous fait part d'un Héliodore évêque qui serait à l'origine du célibat des prêtres, cependant rien ne permet d'identifier l'homme de lettre et l'homme d'église. L'audace et le talent de l'écrivain ne sont pas à mettre en doute : le début in medias res, l'intensité dramatique et la puissance pathétique font des Ethiopiques l'un des romans grecs les plus réussis. Notre édition rassemble en 3 volumes les X livres des Ethiopiques. L'Introduction et la préface du traducteur font le point sur les débats relatifs à l'identité de l'auteur ainsi que sur l'histoire, complexe, de ce texte riche en variante. Une analyse de la fortune des Ethiopiques qui fascinèrent, entre autres, Cervantès, Racine et Shakespeare, est proposée au lecteur. Des notes accompagnent et éclairent la lecture.

01/1960

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Philosophie

La religion des philosophes grecs. De Thalès aux Stoïciens

Quelle a été l'attitude des philosophes grecs face aux traditions de leurs cités, comment caractériser leur théologie, leur conception de la piété, durant les trois grandes périodes que l'on peut distinguer dans l'histoire de la pensée grecque ? Chez les Présocratiques, la critique de certaines croyances populaires n'aboutit jamais à mettre en cause le cadre et les institutions de la religion civique traditionnelle. Tandis que la pensée religieuse de Socrate semble synthétiser des tendances déjà apparues chez ses prédécesseurs, les grands thèmes de la réflexion platonicienne sur les problèmes religieux paraissent tracer le cadre dans lequel s'inscrira désormais la philosophie grecque de la religion. Mais l'exemple d'Aristote et de ses successeurs montre que de très grandes variations sont possibles à l'intérieur de ce cadre : tantôt la spéculation philosophique semble annexer purement et simplement le domaine de la religion, tantôt c'est la philosophie tout entière qui prend une coloration religieuse. Avec Epicure, la philosophie assume entièrement le rôle de la religion traditionnelle, tandis que chez les Stoïciens croyances religieuses et explication scientifique du monde sont devenues totalement indiscemables. Finalement, la pensée religieuse des philosophes grecs, dont il faut noter une certaine continuité, peut se définir par le double refus d'une acceptation inconditionnelle de la tradition et d'une rupture totale avec la religion populaire. Mais entre ces limites extrêmes, toutes les attitudes sont concevables, depuis un agnosticisme plus ou moins avoué jusqu'à un attachement plein de dévotion aux dieux de la cité.

06/2019

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Ouvrages généraux

L'Origine de la Tragédie. La Naissance de la Tragédie

L'Origine de la Tragédie (Die Geburt der Tragödie) est une oeuvre du philosophe allemand Friedrich Nietzsche, qu'il publia en 1872 à l'âge de 28 ans. La première traduction française de cet ouvrage : ""L'Origine de la Tragédie dans la musique ou Hellénisme et Pessimisme"" traduit ""Geburt"" avec le mot ""Origine"", alors que les traductions suivantes utiliseront le mot ""Naissance"". L'ouvrage développe la thèse selon laquelle deux grandes forces opposées gouvernent l'art : le dionysiaque et l'apollinien. Ces deux forces, unies un temps dans la tragédie grecque, auraient été à nouveau séparées par le triomphe de la rationalité avec Euripide et Socrate. Nietzsche espérait alors retrouver l'union du dionysiaque et de l'apollinien chez Wagner à qui est dédiée la Naissance de la tragédie : "" Nous aurons beaucoup fait pour la science esthétique, quand nous en serons arrivé non seulement à l'observation logique, mais encore à la certitude immédiate de cette prise de position selon laquelle le développement de l'art est liée à la dualité du dionysien et de l'apollinien : de la même manière que la dualité des sexes engendre la vie au milieu de luttes continuelles et par des rapprochements seulement périodiques. "" Publié en 1872, cet essai analyse les processus de création selon deux voies explorées par les Grecs, l'apollinien et le dionysiaque. D'un côté le monde imaginaire et idéal, où la beauté des formes conduit à une perception de l'immuable, de l'autre la folie destructrice, qui entretient un lien intime avec l'acte créateur.

11/2022

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Histoire ancienne

Les persécutions dans l'Antiquité. Victimes, héros, martyres

Considérer l'histoire des persécutions dans l'ensemble du monde gréco-romain, fût-ce en concentrant son regard sur des figures et des événements remarquables ou exceptionnels, oblige à faire tomber bien des oppositions convenues et à dépasser des préjugés. Les persécutions ne résultent pas d'un choc de civilisations, créé par l'introduction de monothéismes exclusifs, juif et chrétien, dans le système religieux, polythéiste et politique, de la cité et des empires antiques. D'abord, on ne persécute pas une doctrine, ni une idéologie, mais des personnes dans une situation donnée. Socrate est mis à mort, mais son école de pensée subsiste et se développe. Les Églises sont décapitées à plusieurs reprises, plutôt que le christianisme n'est réellement éradiqué. En effet, la cité ne se définit pas comme une communauté de croyance, ni même d'opinion, mais comme une communauté de participation, où tout se joue dans l'apparaître et la pratique collective publique, même sur le plan religieux. On persécute donc le professeur plus que l'idéologue, celui qui se met à part ou qui est absent des grandes cérémonies plutôt que l'autre dans sa différence essentielle. Les Juifs et les chrétiens constituent bien, quant à eux, une communauté de croyance, fondée sur une Écriture révélée, mais les pouvoirs publics n'ont pas su ou pas voulu pendant longtemps le prendre en compte, en traitant ces groupes religieux selon le droit commun, celui des personnes et celui des associations, et en s'efforçant de réduire leurs croyances au plus large commun dénominateur.

01/2007

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Philosophie

Juger. Sur la philosophie politique de Kant

Rien n'est plus dangereux que d'annoncer la fin prochaine du politique. Une telle prédiction ne contribue-t-elle pas à propager l'indifférence, n'incite-t-elle pas les hommes à s'abstenir de juger le monde comme il va ? Or, c'est précisément l'exercice de la faculté de juger qui permet de donner sens à l'événement, et donc, en dernière extrémité, de résister à l'inacceptable. Kant s'est profondément préoccupé de ces questions, bien qu'à la différence d'autres philosophes il n'ait jamais écrit de traité de philosophie politique. Et c'est à le reconstituer à partir de ces écrits philosophiques, et notamment de la Critique de la faculté de juger, que s'est attachée Hannah Arendt à la fin de sa vie. Ses " Conférences sur la philosophie politique de Kant ", qui forment le cœur du présent volume, contiennent les linéaments du troisième volet de La Vie de l'esprit, le juger, que la mort l'empêcha de mener à bien. Ce livre devait être le couronnement de son œuvre, et les pages qu'on lira ici revêtent donc une importance capitale. Retraçant la généalogie du penser critique depuis Socrate, s'attachant à déterminer les conditions de l'exercice du jugement et ses implications pratiques, Hannah Arendt, à travers cette lecture inédite de Kant, met à l'épreuve sa propre pensée du politique et pose les fondements de ce domaine public que tant de traits du mode actuel conspirent à anéantir.

10/1991

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Histoire de France

On a perdu la guerre de Troie. Propos et polémiques sur l'Antiquité

Sait-on avec certitude où se déroula la Guerre de Troie, ou a-t-on jamais perdu la trace du lieu de ses combats ? La condamnation à mort de Socrate par la démocratie athénienne fut-elle vraiment une "erreur judiciaire" ? Quel rôle joua exactement l'esclavage dans le monde antique, et fut-il responsable de son effondrement ? A ces questions que nous ne cessons de nous poser sur l'Antiquité gréco-romaine, le grand historien M. I. Finley croit qu'il est possible de répondre "d'une manière moderne" , c'est-à-dire en utilisant la totalité de la connaissance contemporaine, tout en évitant les pièges d'une conception anachronique des civilisations disparues. Dans les quinze essais de cet ouvrage inédit en France, M. I. Finley avance des interprétations originales des plus stimulantes controverses, faisant progresser avec une intelligence fascinante l'éternel dialogue entre le Passé et le Présent. Qu'il décrive la redécouverte de la civilisation crétoise ou les mystères de la langue étrusque, discute de la "culpabilité collective des Juifs" dans la mort de Jésus ou scrute le mutisme des femmes romaines, ses jugements sont toujours impeccablement fondés, exprimés avec une suprême clarté, dans un style où la vivacité et l'humour s'unissent à la plus puissante imagination historique. Moses I. Finley (1912-1986) fut professeur d'histoire ancienne à l'Université de Cambridge. Onze de ses ouvrages ont été traduits en français, faisant de lui l'un des historiens de l'Antiquité le plus lu en France.

12/1990