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Huguette Prido

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Critique littéraire

J'entends des voix

C'est tout à fait par hasard que je me suis retrouvé, il y a trois ans, à randonner et à dessiner chaque jour dans la montagne, aux alentours de Sils-Maria, où vécut Friedrich Nietzsche. Fatalement, j'ai repensé à lui, et fatalement je me suis plongé à nouveau dans ses écrits, dans sa correspondance, avec l'envie de reparler de lui et - pourquoi pas ? -, avec lui. Un dialogue imaginaire qui m'a reconduit à Turin où j'ai écrit et dessiné L'immense solitude - livre inachevé qui devait se conclure sur le suicide de Primo Levi. Déjà trente ans que je lis et relis Nietzsche. J'aime toujours autant ses paradoxes, ses provocations, sa liberté. Mais à Sils-Maria, j'ai pensé de façon obsessionnelle à sa douleur - sa douleur mentale, certes ; sa douleur physique, plus encore. J'ai cherché à comprendre d'où venait ce mal et, en cherchant, j'ai rencontré parfois son contraire : le plaisir, celui, par exemple, de la conversation, avec Paul Rée, avec Albert Brenner et surtout avec son amie Malwida von Meysenbug, qui l'aura rendu si heureux. J'ai entendu la voix de Nietzsche, un chuchotement, parfois un fracas, et très vite s'y sont mêlées d'autres voix, celles d'amis et de parents disparus. Au chagrin que m'inspire leur absence se sont ajoutés d'autres états d'âme, et des souvenirs, des paysages, des anecdotes. Peu à peu ce livre écrit et dessiné, précédé de quelques photographies, s'est refermé, tournant la page d'un seul et même livre - depuis L'immense solitude jusqu'à Mélancolie - dédié à la solitude, à l'enfance, à l'amour, comme ce manifeste dont je rêvais à l'âge de dix-neuf ans, lorsque je présentai timidement mes premiers dessins à Gébé, le rédacteur en chef d'Hara-Kiri, et qui avait pour titre Manifeste incertain. F.P.

10/2006

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Histoire et Philosophiesophie

The Undergrowth of Science. Delusion, self-deception and human frailty

Walter Gratzer's themes in the stories he relates in The Undergrowth of Science are collective delusion and human folly. Science is generally seen as a process bound by rigorous rules, which its practitioners must not transgress. Deliberate fraud occasionally intrudes, but it is soon detected, the perpetrators cast out and the course of discovery barely disturbed. Far more interesting are the outbreaks of self-delusion that from time to time afflict upright and competent researchers, and then spread like an epidemic or mass-hysteria through a sober and respectable scientific community. When this happens the rules by which scientists normally govern their working lives are suddenly suspended. Sometimes these episodes are provoked by personal vanity, an unwillingness to acknowledge error or even contemplate the possibility that a hard-won success is a will o' the wisp; at other times they stem from loyalty to a respected and trusted guru, or even from patriotic pride; and, worst of ail, they may be a consequence of a political ideology which imposes its own interpretation on scientists' observations of the natural world. Unreason and credulity supervene, illusory phenomena are described and measured, and theories are developed to explain them - until suddenly, often for no single reason, the bubble bursts, leaving behind it a residue of acrimony, recrimination, embarrassment and ruined reputations. Here, then, are radiations, measured with high precision yet existing only in the minds of those who observed them; the Russian water, which some thought might congeal the oceans: phantom diseases which called for heroic surgery; monkey testis implants that restored the sexual powers of ageing roués and of tired sheep; truths about genetics and about the nature of matter, perceptible only to Aryan scientists in the Third Reich or Marxist ideologues in the Soviet Union; and much more. The Undergrowth of Science explores, in terms accessible to the lay reader, the history of such episodes, up to our own time, in ail their absurdity, tragedy and pathos.

01/2000

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Littérature érotique et sentim

Fantôme du passé Tome 1 : Une part de moi

Plongé dans le coeur de la Floride, la vie monotone de Scott Ashworth s'étend devant lui avec peu d'espoir d'avenir. Ses longs jours sont illuminés par l'arrivée de son nouveau demi-frère, Rylan Mahoney, qui devient rapidement l'ami dont Scott a tellement besoin. Leur relation commence juste à se développer en quelque chose de plus profond lorsque lors d'une terrible nuit, ce que Scott entend par hasard le fait s'enfuir de chez lui, pour ne jamais revenir. Six ans plus tard, Scott est maintenant le plus torride des hôtes de clubs sur la scène gay de Phoenix. Il prend ce qu'il veut, fait ce qu'il veut et surtout couche avec qui il veut. C'est la belle vie, mais le chemin parcouru pour être une célébrité locale n'a pas été aisé. Bien que les atouts physiques de Scott soient une bénédiction, c'est aussi une malédiction, la source de l'inexplicable haine que lui voue sa mère alcoolique. Rylan rêve de gloire journalistique. Il est à Phoenix, à l'affut de l'histoire d'une vie, mais le projet ne porte pas ses fruits. Ayant besoin d'argent pour payer son loyer, il accepte de travailler à la Phoenix Pride, entouré de sucettes obscènes et de préservatifs parfumés... le tout en portant un short en lamé doré moulant et un noeud papillon assorti. Lorsque les vêtements et les clés de Rylan disparaissent après son service, il est désespéré, jusqu'au moment où un étranger dans une décapotable s'arrête pour l'aider. L'homme est un "sexe sur pattes" et Rylan est ébahi lorsqu'il le reconnait - son demi-frère Scott Ashworth, disparu depuis longtemps, mais soudain plus vrai que nature. Réunis après six ans de séparation, Scott et Rylan sont déterminés à laisser le passé derrière eux, mais le destin intervient et remet leur futur en cause, une nouvelle fois.

12/2018

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Architecture

2 Pièces. ÉTUDE POUR L'AMÉLIORATION D’UN LOGEMENT MÉTROPOLITAIN

Les appartements de deux pièces représentent près d'un tiers de l'offre de logements à Paris (31, 8%) car ils peuvent accueillir des profils nombreux : couples, jeunes retraités, célibataires, familles monoparentales, primo-accédant, colocataires, étudiants, travailleurs free-lance ou pendulaires, ... Pourtant leurs plans, leurs surfaces et leurs aménagements ne répondent pas à la diversité des usages de celles et ceux qui les habitent. Partant de ce double constat Susanne Eliasson et Anthony Jammes, fondateurs de l'agence GRAU, interrogent cette typologie à l'aune des enjeux contemporains. Dans un vocabulaire simple et des dessins aux traits, leur étude, menée dans la cadre de la plateforme de recherche FAIRE, se fonde sur l'analyse du parc ancien et neuf parisien. Elle s'appuie également sur différents entretiens menés avec des maitres d'ouvrages publics et privés. Afin que ces logements offrent les qualités domestiques d'un grand appartement, les architectes réinterrogent leur surface, leur forme optimum au regard des prix au mètre carré et des besoins des futurs habitants. Ils cherchent des optimisations pour des espaces plus ouverts et plus flexibles et explorent les possibles révélés notamment par l'externalisation de certaines contraintes. Leurs propositions ouvrent alors de nouvelles perpectives et démontrent au travers de scénarios de vie le potentiel du deux pièces à accueillir de multiples façons d'habiter et la nécessité de son évolution. Pour Susanne Eliasson et Anthony Jammes, cette étude "n'est pas une célébration du 2 pièces comme petite surface mais c'est une célébration de la ville. Dans un contexte de crise sanitaire et plus généralement de crise climatique, on a besoin de vivre demain les uns avec les autres. La réponse se trouve pour nous dans la ville et toutes les opportunités qu'elle offre aux gens de tous les âges. Un 2 pièces offre un mode de vie plus ouvert, une flexibilité, une grande liberté dans son logement et ensuite des opportunités de rencontre et de lien social dans le commun"

03/2021

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Ouvrages généraux

Etre nationaliste en régime de dictature

Le nationalisme européen a souvent été interprété comme la principale matrice idéologique des dictatures et en particulier des fascismes. Prolongeant un premier volume consacré à Etre nationaliste à l'ère des masses en Europe (1900-1920) ce second volet s'attache à analyser les trajectoires et les attitudes comme les comportements des nationalistes au sein des régimes de dictature entre 1922 et 1945 dans l'Italie fasciste, l'Espagne de Primo de Rivera à Franco, l'Allemagne nazie et la France de Vichy. Sur bien des points, il s'agissait d'une gageure cette recherche collective s'est heurtée au fait que l'expérience même du vécu de la dictature ne s'est pas déroulé selon la même temporalité historique pour les contemporains. Malgré cette difficulté inhérente au sujet, l'étude permet de tirer plusieurs enseignements sur la nature même de l'identité du nationalisme confronté à l'exercice du pouvoir. Bien des illusions sur ce point sont tombées pour tous ceux qui étaient convaincus que la nation pouvait rester une valeur immuable. L'intensité des crises qui a frappé le continent européen jusqu'en 1945 a représenté une épreuve redoutable. Le nationalisme a dû faire preuve d'une grande capacité d'adaptation pour répondre aux exigences de la gestion du nouveau pouvoir. Une véritable recomposition des élites s'est produite rendant plus fluide la circulation entre les tenants de la tradition et de la modernité. Les idéologies, même les plus structurées comme le fascisme et le nazisme, n'en sortirent pas indemnes. C'est là un des effets paradoxaux légués par la dictature, celui d'avoir très souvent contribué à reconfigurer l'idéologie qui avait pourtant été à l'origine de la naissance même du régime. Le plus souvent, les accommodements l'ont emporté aux dépens de l'idéologie pour assurer le fonctionnement du nouvel Etat. Ce sont précisément ces phénomènes d'hybridation entre les élites dont il est question dans cet ouvrage dont l'ambition première est de mieux comprendre comment fonctionnent concrètement des dictatures marquées par le nationalisme.

03/2021

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Non classé

Te amo

Les Asturies en cette année 1934, commencent à gronder contre un gouvernement à tendance socialiste. Ca grogne, ça pleure, ça gémit dans les chaumines... les mineurs ne veulent plus se noircir les poumons pour quelques pesetas, alors ils fomentent une insurrection. Tous savent qu'elle sera aussi cruelle que celle de 1917, mais ils n'ont pas d'inquiétudes ; les noirs anarchistes et les rouges socialistes feront front comme ils l'ont toujours fait. Rufino, un jeune mineur en est conscient, il se doute que son père Pedro, ses frères et sa soeur Violetta, seront les premiers derrière les barricades. Il sait aussi qu'il ne se dérobera pas à son devoir pour la cause prolétarienne, en ayant une pensée pour son grand-père anarchiste, qui pendant l'insurrection de 1917, se fit transpercer par une baïonnette d'un soldat d'Alphonse XIII. Il rendit l'âme en gémissant dans son dernier souffle... Viva la muerta ! Mais depuis sa rencontre avec Angelina, une jeune et jolie bourgeoise asturienne, ses pensées planent davantage sur l'amour que sur la révolution, surtout depuis que le père d'Angelina, Monsieur Rozada, propriétaire des mines et des fonderies d'Oviedo ainsi que futur chef de la phalange extrême droite de Primo de Rivera, veut envoyer sa fille unique à l'université de Madrid. La veille de l'insurrection, Rufino est contraint d'enlever son amoureuse, ce sera le début d'une folle odyssée qui durera dix années à travers toute l'Europe et les guerres, d'abord celle d'Espagne, puis celle de 39/40 qui fut mondiale. Avec l'aide de l'ami de Rufino, Manuel Gomez le bandit des montagnes asturiennes, arriveront-ils à trouver le bonheur que le commandant Rozada leur conteste ? Ces dix années de guerres les transporteront d'Oviedo, la capitale des Asturies, à Madrid, Barcelone, Argeles, Moscou, Leningrad, Alger, Paris, Beyrouth, Toulouse, Albi, Carmaux et Fontgrande.

03/2020

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Beaux arts

Bruegel

Récemment, la redécouverte extraordinaire, en Espagne, d'un tableau perdu de Pieter Bruegel l'Ancien (vers 1525-1569) a fait l'effet d'une bombe et a ravivé l'intérêt que le public porte à ce grand peintre flamand. Cette oeuvre a subi les outrages du temps et est encore en restauration au Prado. Célèbre pour ses descriptions amusantes de paysans, de paysages de toutes saisons et de tableaux à la façon de Bosch, Bruegel a également créé de nombreuses peintures consacrées à des thèmes religieux. Après une carrière de plus de vingt ans de dessinateur et de peintre, il se fit un nom dans la "capitale du capitalisme", Anvers, le centre du commerce international et le leader du marché de l'art. Cet ouvrage examine tout l'ouvre de Bruegel alors même que sera présentée une foule de peintres flamands de sa génération qui ont coopéré avec Jérôme Cock, son éditeur de gravures. Bruegel est ici confronté non seulement avec ses rivaux d'Anvers, mais aussi avec les peintres qui l'ont inspiré, de loin ou de près, comme Joachim Patinir, Rogier van der Weyden ou Jérôme Bosch. Le contexte historique dans lequel Bruegel a vécu est longuement décrit : c'était en effet une époque de troubles religieux intenses opposant le roi d'Espagne, le catholique Philippe II, aux calvinistes naissants. L'iconoclasme de 1566 fut un des détonateurs qui allait engendrer la fameuse Révolte des Gueux ou Guerre de Quatre-Vingts Ans. Bruegel ne fut évidemment pas indifférent à ces événements, qu'il a "discrètement" retranscris dans sa peinture, n'osant pas dénoncer clairement les abus du pouvoir tant était grand le risque de poursuites et de représailles sévères. Les historiens de l'art trouveront certainement dans ce livre un nouveau point de vue sur l'oeuvre du peintre qui éclairera certaines de leurs conceptions, mais il s'agit ici d'aller également à la rencontre d'un public plus large qui découvrira, ou redécouvrira avec plaisir les facéties, les symboles, les scènes paysannes qui ont permis à Bruegel de faire un portrait sans faille de la condition humaine.

09/2011

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Littérature Italienne

Nocturne de Gibraltar

Porté par un style versatile et surprenant, Nocturne de Gibraltar s'adonne à un joyeux sabotage du roman d'investigation. A Barcelone, un jeune journaliste interviewe l'écrivain Enrique Vila-Matas. Mais tout va de travers ; le journaliste est retrouvé mort, et Vila-Matas s'est volatilisé. Un détective revêche, "fier ennemi des Lettres" , se lance à la poursuite de l'assassin présumé avec sa soeur, Soledad, médecin légiste et lectrice très cultivée, qui semble être impliquée dans l'affaire bien plus qu'elle ne le devrait. S'enclenche un dispositif romanesque entrelaçant lettres, entretiens et truculentes péripéties (dont un championnat du monde de détectives littéraires où se défient Poirot, Montalbano, Maigret et Sherlock Holmes). Un policier au carré, joueur et diabolique, qui, sur un savant fond d'hommages et de citations, conduit le lecteur jusqu'à Gibraltar, où des poètes revendiquent un espace pour la littérature. L'auteur Né à Naples en 1989, Gennaro Serio travaille pour le journal il manifesto. Il écrit également pour divers périodiques, dont il Venerdì et Alias. En 2019, il a obtenu avec Nocturne de Gibraltar le plus prestigieux prix italien décerné aux primo-romanciers : le prix Italo Calvino. Le jury a salué "l'audacieuse expérimentation métalittéraire menée dans le texte avec une langue polymorphe, dans le sillon des modèles cosmopolites de Vila-Matas et Bolano. Un polar sophistiqué à l'accent ironique et parodique qui voit les personnages voyager dans les lieux de culte de l'écriture en Europe, jusqu'à la Gibraltar de l'immortelle Molly Bloom". Le postfacier Né en 1948 à Barcelone, Enrique Vila-Matas est l'un des plus grands écrivains espagnols vivants. Maître des textes métalittéraires, il mène un travail continu d'invention à partir de sa propre oeuvre. Citons notamment Bartleby et compagnie (2002), Le Mal de Montano (2003) ou Paris ne finit jamais (2004). Comme un jeu de miroir, l'écrivain signe la préface de ce roman qui a fait de lui l'un des protagonistes. La traductrice Après avoir enseigné, puis travaillé en bibliothèque universitaire, Maïa Rosenberger se consacre désormais entièrement à la traduction : essais journalistiques, ouvrages d'histoire de l'art, romans graphiques et littérature.

08/2023

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Littérature érotique et sentim

Snow Crystal Tome 1 : La danse hésitante des flocons de neige

"Réconfortante, sexy et chaleureuse, la série "Snow Crystal" de Sarah Morgan est parfaite ! " Jill Shalvis Noël. Kayla Green redoute cette date et, comme chaque année, elle prévoit de s'enfermer dans son bureau de Manhattan avec une surdose de travail. Mais un gros budget de relations publiques l'envoie en fait dans le Vermont : celui de Snow Crystal, apporté par Jackson O'Neil, qui dirige un groupe de stations de sports d'hiver de luxe. Pour Kayla, ce petit miracle de Noël ne va pas sans inconvénients : primo, la neige, le ski, les snow-boots, tituber sur la glace en talons hauts... , ce n'est vraiment pas son idéal ; secundo, Jackson O'Neil a une famille, une de ces familles aussi unies que les mailles d'un tricot bien serré qui rappellent douloureusement à Kayla qu'elle a toujours dû se débrouiller seule. Mais il y a pire encore pour elle que Noël, la famille et autres calamités : c'est Jackson. Jackson, qui a tous les atouts en main pour faire fondre le coeur de glace qu'elle s'est si difficilement façonné... "Je me suis régalée de cette délicieuse histoire à la douce saveur de Noël, sucrée et saupoudrée de cannelle, exactement comme il le fallait. Une superbe romance que je ne peux que vous recommander pour cet hiver ! " Blog Alice Neverland "Kayla, et Jackson m'ont fait rêver. Du début à la fin c'est juste parfait" Blog La fouinothèque "Cette série est un pur régal que je vous conseille sans hésiter. La famille O'Neil est vraiment attachante, ils forment surtout une famille très unie, qui nous apporte à chaque fois un peu plus le sourire aux lèvres. Bref, que du bonheur ! " Blog Songe d'une nuit d'été A propos de l'autrice : Autrice fréquemment citée par USA Today, la Londonienne Sarah Morgan a conquis ses nombreux fans grâce à ses histoires finement tissées d'humour et d'émotion intemporelle. Elle a vendu plus de 14 millions de livres à travers le monde. Enfant, Sarah rêvait de devenir écrivain, et bien qu'elle ait pris des détours avant d'y parvenir, elle vit à présent son rêve.

11/2020

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Littérature étrangère

Vies privées

Peu connu en France, Josep Maria de Sagarra est considéré en Espagne comme un des auteurs majeurs de la littérature catalane du XXe siècle. Son roman Vies privées, paru en 1932, est désormais considéré comme un classique. Paru en 1932, ce texte a fait scandale pour sa dimension sulfureuse. Il a ensuite fait l'objet d'une version expurgée en 1961, avant d'être rééditée en 1982 dans sa version originale. En 2007, le 75e anniversaire de sa parution a même été célébré dans une édition commémorative. Josep María de Sagarra offre la chronique d'une famille barcelonaise et en particulier des frères Lloberola, deux "fins de race" : Frédéric, l'héritier veule et incapable, et Guillem, son cadet, prostitué, tous deux fils de Tomàs, aristocrate réactionnaire, catholique, royaliste, carliste, qui assiste à l'effondrement de son monde. L'histoire se déroule entre 1927 et 1932. La première partie, qui s'étend sur cinq mois, dans le quartier huppé de la rue Mallorca ou à l'Eixample, s'articule autour d'un chantage dans lequel se trouvent impliqués des membres de la vieille noblesse et de la nouvelle aristocratie, englués dans des affaires de sexe et d'argent. La seconde partie nous transporte cinq ans après la mort de la victime du chantage, au moment de l'instauration de la République, après la dictature de Primo de Rivera. On y suit principalement les enfants de Frédéric : Maria Lluïsa et Ferran. Portant les stigmates de la décadence familiale initiée par la génération antérieure, ils ont intégré le vice et l'argent comme valeurs de substitution de l'ancien ordre. Marquée par une forme de réalisme pessimiste, la narration est rythmée par une série de portraits physiques et moraux, de descriptions, qui brossent une satire noire, mais non dénuée d'humour, de la société barcelonaise, dans une langue d'une grande intensité expressive. Josep Maria de Sagarra s'attache à décrire et à analyser les changements profonds qui affectent la haute société catalane ou majorquine dans cette première moitié du XXe siècle, secouée par les convulsions politiques qui précèdent l'avènement de Franco, l'effondrement moral et économique de la vieille aristocratie terrienne et l'avènement d'une haute société ambitieuse, frivole et cynique.

10/2015

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Littérature française

Combien de royaumes nous ignorent. Éphémérides

Une herméneutique de Johnny Halliday ; Voltaire à propos d'une culbute ; L'Histoire de Gil Blas de Santillane de Le Sage ; Les souvenirs d'enfance et La Morale au cours élémentaire, de L. Lévesque et H. Leclercq, inspecteurs de l'enseignement primaire ; Les Souvenirs d'enfance et de jeunesse d'Ernest Renan ; L'Histoire de ma vie de Casanova, l'étoile liberté, et Dante "Au milieu du chemin de notre vie" ; Les coiffeurs et la prison ; Les envies de Guido Ceronetti ; La gymnastique artistique féminine, les Bacchanales et les Panathe ? ne ? es ; Pierre Girard dans la rue ; Castor et Pollux interchangeables ; Ge ? rard de Nerval et l'ignorance des lecteurs ; Les idées battues en brèche par les sentiments, les impressions, les souvenirs, les croyances ; L'écrivain et le psychokine ? siste ; Le temps de la lecture ; De l'influence des romans sur leurs lectrices, leurs lecteurs... et leurs auteurs ; Le rêve de Primo Levi ; Pourquoi écrivez-vous ? ; Mademoiselle Rachel et d'autres messagères du destin ; Du rat avec des herbes amères ; In memoriam Joseph Bialot ; La musique des aurores boréales ; L'art des Inuits au Muse ? e des beaux-arts de Montre ? al ; Autoportrait de l'auteur en lecteur ; Des pas sur des graviers... Thierry Laget nous propose de nouvelles éphémérides dont la variété des thèmes, l'élégance du style intéresseront aussi pour l'érudition de l'auteur nourrissant la justesse de son propos, la richesse de son art . Comme dans son premier volume paru en 2016, (Le ciel est un grand timide, Fario, collection Théodore Balmoral), Thierry Laget excelle à mesurer ce qui rapproche encore notre époque du passé, ce qui nous en éloigne, et propose ainsi une conception de la littérature inséparable du legs de nos lectures. Thierry Laget est né à Clermont-Ferrand en 1959. Il est l'auteur d'une vingtaine de livres parmi lesquels le très remarqué Proust, prix Goncourt, Une émeute littéraire (Gallimard, 2019). Les éditions Fario ont publié en 2016, dans la collection Théodore Balmoral, un premier volume de ses éphémérides, Le ciel est un grand timide. Thierry Laget a choisi, annoté et préfacé les chroniques (1934-1954) de l'écrivain suisse Pierre Girard Les Sentiments du voyageur suivi d'Anges américains, paru dans la même collection.

04/2022

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Littérature française

Fraternels

En cette nuit du 18 juin, sur le mont Valérien, l'Ifon 11 du jeune François-Joseph de la Fistinière est fin prêt à filmer son propriétaire dans une position attentatoire à l'honneur de sa famille de militaires. Afin d'enrayer la propagation virale de la vidéo, le patriarche appelle au secours son fils illégitime, patron de la firme Opié, elle-même conceptrice de l'Ifon et numéro un européen de l'énergie. A La Défense, la tour Opié s'éveille : Samia, l'hôtesse d'accueil, prend son poste au rez-de-chaussée ; au trente-sixième étage, le technocadre Kevin Klein convoque toute son habileté informatique pour maquiller la baisse dangereuse des stocks de tantale nécessaires au grand dessein de l'entreprise. A l'autre bout de la planète, en Iamalie, d'étranges aurores boréales plongent dans l'inquiétude une tribu de Kètes. A Cuzco, Pérou, on inaugure l'Horloge du Sud : il s'agit d'en finir avec l'impérialisme occidental et de s'approprier le temps qui, à l'image des saisons, s'égrènera désormais à l'inverse de l'hémisphère nord. Plutôt que de se lamenter sur ce monde qui va à sa perte, sur fond de course effrénée au profit, d'inégalités sociales vertigineuses et de désastres écologiques, le romancier s'invente démiurge. Décidant, lui aussi, d'inverser le processus, il embarque son lecteur éberlué dans une ébouriffante utopie. Les victimes d'hier se réapproprient leur destin : tandis que, dans les Andes, les terres minières reverdissent, deux licenciés d'Opié (dont notre Franjo), ayant rejoint la ZAD de Cadarache, trouvent le moyen de faire imploser la toute-puissance capitaliste ; la vie de Samia, elle, a changé depuis sa rencontre, lors de la Gay Pride, avec Yaqut, dont la défense d'un islam de paix et de lumière l'a convaincue de s'engager à ses côtés dans un djihad... de l'amour ; quant à Tyapsa, la seule survivante de la tribu de Kètes, on la retrouvera, après bien des tribulations, figure centrale d'un final libertaire, burlesque et transgressif. C'est un vibrant éloge au pouvoir de la fiction que cet éblouissant roman-monde, mené tambour battant par un écrivain qui jamais ne doute de la capacité de ses personnages d'aller au bout de leurs désirs.

08/2016

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Fantasy

Le feu du Royaume

René-Samir mesure près de deux mètres mais il est beaucoup moins grand dans sa tête. Sa seule passion, c'est 'Isa (Jésus en arabe). Après une jeunesse défavorisée et une surprenante conversion, il rêve de devenir prêtre. "Curé racaille dans le neuf trois, c'est choc ! " s'enflamme-t-il. Mais pas si simple. Car malgré une foi aussi fervente que naïve, parfois dangereusement exaltée, René-Samir - qui tient tant à son premier prénom à cause de son récent baptême - est sans cesse recalé pour l'accession aux Ordres Sacrés. Rebuté par les études théologiques, soupçonné de "penchants désordonnés" , déstabilisé par un prêtre psy à la singulière thérapie... tactile, le garçon dépérit dans son séminaire francilien. Pour survivre, il décide alors d'appliquer son plan B : faire raconter sa vie par un écrivain privé, un sexagénaire marginal qui fut prêtre autrefois. Une lumineuse amitié les lie peu à peu tandis qu'ils partagent des goûts communs pour la musique, le cinéma, la gastronomie... et une passion intacte pour leur mystérieux et toujours fascinant "hôte intérieur" que le jeune dépressif appelle avec ferveur 'Isa mon Amour. L'amitié semble pouvoir accomplir des miracles. Mais la menace du terrible Vendredi Noir se précise...

Sans crier gare, quelque part entre La Mecque et le Vatican, ce LIVRE-OVNI intitulé Le feu du Royaume paraît aux Editions du Net le 23 mars 2023 – 1er jour du Ramadan – pour s’achever devant le parvis de N.-D. de Paris, l’avant-veille de Pâques… C’est intrigant, non ? Antinomique ! Et de quel bord est donc ce jeune auteur inconnu ? En tout cas, voilà un cri d’amour fou qui bouleverse, révolte, parfois fait rire aux larmes. Dans une tchatche sublimée par la Foi — une écriture neuve, haletante, pour tout dire incandescente que tout lecteur sensible et non-conformiste n’oubliera pas de sitôt !


R.-S. Helcim NILBEL est un primo-romancier trentenaire. Originaire de Kabylie, il vivote en France depuis une quinzaine d’années, entre petits boulots et rage d’écrire. Depuis qu’il a obtenu sa carte de séjour grâce à un vieil ami qui s’autoproclame « auteur-loser », il s’est fixé deux objectifs : décrocher un emploi d’agent de sécurité en CDI et progresser dans sa maîtrise du français écrit, cette belle langue qu’il a choisi d’honorer et de servir.    

03/2023

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Poches Littérature internation

Le détour

" Je ne vois pas comment on peut se remettre de cette lecture, c'est hallucinant. Personne n'a parlé de la Seconde Guerre mondiale comme cette femme. " Juliette Arnaud, France Inter. Un nouveau classique à ranger aux côtés des livres de Charlotte Delbo, de Primo Levi et de Ruth Klüger. Publié pour la première fois en 1979, Le Détour est le fruit de vingt-cinq années d'écriture. Il relate le parcours de Luce d'Eramo qui, élevée dans une famille de dignitaires fascistes, partit de son propre chef en Italie en 1944 pour intégrer un Lager, un camp de travail nazi. S'il demeure méconnu en Italie, Le Détour rencontra immédiatement en Italie un immense succès et connaît depuis quelques années une nouvelle vague de traductions dans le monde entier. La force et l'acuité de ce texte - qui traque aussi sans complaisance les travestissements de la mémoire - le rattachent de fait aux plus grands témoignages de femmes sur l'expérience des camps, tels ceux de Charlotte Delbo et de Ruth Klüger. Nous devons la découverte de ce livre à ce passage des Carnets de Goliarda Sapienza : " Fini de lire Le Détour de Luce d'Eramo, assurément le plus beau livre de ces dix dernières années et peut-être un chef-d'oeuvre absolu ; cela m'obligera à relire Si c'est un homme et Le Dernier des Justes, pour vérifier ce que je soupçonne. C'est-à-dire que le livre de Luce est le plus actuel sur ce sujet, le plus durement approfondi dans la démonstration de l'aventure nazie, le plus polémique et courageux. " L'originalité du Détour tient de fait à ce que vécut Luce d'Eramo durant la Seconde Guerre mondiale mais aussi au difficile processus de remémoration dans lequel elle s'engagea par la suite, et dont le livre témoigne. Les textes qui composent ce récit ont été écrits successivement en 1953, 1954, 1961, 1975 et 1977. Ils sont présentés dans l'ordre chronologique de leur rédaction, et non dans celui des événements qu'ils décrivent. La confusion qui en découle parfois répond à celle que connut Luce d'Eramo, aux esquives de sa mémoire et aux détours qu'elle emprunta avant de retrouver la cohérence de son histoire. A sa publication en Italie, en 1979, le livre rencontra des centaines de milliers de lecteurs. En se plongeant dans ce texte, il revient au lecteur francophone de vivre à son tour - au-delà de l'histoire stupéfiante d'une adolescente idéaliste faisant volontairement l'expérience des camps nazis - l'expérience d'une femme en quête de sa vérité.

01/2021

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Art contemporain

Pierrette Bloch. Une collection

Du 13 février au 6 juin 2021 le musée Fabre met à l'honneur trois artistes contemporains dont les oeuvres, toiles et dessins, ont récemment rejoint les collections du musée. Ils sont à découvrir dans trois espaces distincts du parcours permanent Issus de trois générations différentes, Pierrette Bloch, André-Pierre Arnal et Stéphane Bordarier se sont tous trois intéressés à la matérialité de la peinture, élaborant de nouvelles techniques picturales mises au coeur de leur pratique. Si Pierrette Bloch fait gouter la peinture, point après point, sur le papier ou sur la toile disposée à l'horizontal, noue consciencieusement le crin, inscrit de larges traces blanches au pastel, André-Pierre Arnal plie, froisse, ficèle la toile, colle et décolle le papier. Stéphane Bordarier développe quant à lui une technique picturale qui se rapproche de celle de la fresque, dans laquelle la couleur est prise dans la colle encore humide, induisant l'urgence du geste. Peintre et sculptrice française. Evoluant depuis les années 1950 vers une pratique abstraite, l'oeuvre de Pierrette Bloch, en dehors de toute catégorie esthétique, joue sur le rythme, l'ambivalence entre le plein et le vide, le contraste entre le noir et le blanc. Subtile, elle se décline par séries, avec une économie de moyens, à partir de la répétition de formes élémentaires – le point, les entrelacs, l'écriture – et de couleurs quasi absentes. Elle éprouve ses premières émotions artistiques en 1939, devant les chefs-d'oeuvre du musée du Prado exposés à Genève. C'est justement en Suisse que, fuyant la France occupée, elle se réfugie avec ses parents en 1940. Elle se plonge dans la lecture, source d'inspiration fondamentale, et assiste à des conférences d'histoire de l'art, notamment celle de René Huyghe sur la ligne, qui la conduit à s'interroger sur les relations qu'entretient le dessin avec le temps et l'écriture. A la fin de la guerre, de retour à Paris, elle suit les cours des peintres Jean Souverbie (1891-1981) et André Lhote (1885-1962) ; en 1949, elle est la première élève d'Henri Goetz (1909-1989), qui délaisse alors le surréalisme au profit de l'abstraction. Elle fait la connaissance de Colette et Pierre Soulages (1919), devenus des amis intimes. Influencées par celui-ci et Nicolas de Staël, ses premières peintures abstraites, à la texture épaisse, sont structurées par un système de grille, caractéristique des oeuvres picturales d'après-guerre. Les années 1950 correspondent au début de sa reconnaissance : elle participe au Salon des réalités nouvelles (1950), dédié à l'abstraction depuis l'après-guerre ; dès l'année suivante ont lieu ses premières expositions personnelles en France et aux Etats Unis, où elle séjourne régulièrement.

02/2021

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Sculpteurs

Wang Keping. Edition bilingue français-anglais

Parmi les artistes chinois expatriés en France et aux Etats-Unis dans les années 1980, le sculpteur Wang Keping se distingue par l'invention d'un langage sculptural singulier aujourd'hui internationalement reconnu. Dans cette monographie qui met à l'honneur les oeuvres monumentales de la maturité, l'historienne d'art Virginie Perdrisot-Cassan analyse ce répertoire de signes au sein duquel l'universalité des motifs rencontre une éblouissante variété de formes, infinies variations autour de la féminité, de l'animalité, du couple, du désir, de la souffrance et de la finitude. Née d'un sensuel mariage entre la nature et le style, la générosité du bois et l'autorité de la main, l'oeuvre de Wang Keping incarne la quête de vérité d'un artiste au destin hors norme. Membre-fondateur du premier groupe d'avant-garde chinois, le "mouvement des Etoiles" , exilé politique, Wang Keping fait le choix à son arrivée en France d'emprunter le chemin ténu d'une radicale essentialisation des formes, dans la lignée de maîtres aussi divers que les artistes, cinéastes et écrivains Qi Baishi, Picasso, Matisse, Chaplin, Beckett, Zadkine, Brancusi. Le plasticien et activiste Ai Weiwei lui rend un vibrant hommage, témoignant de son admiration pour l'audace de son aîné au moment de l'exposition dissidente des Etoiles en 1979 et célébrant l'autonomie et l'intégrité de la création de celui que l'on surnomme "Le Maître du Bois" . Among Chinese artists who moved to France or the United States in the 1980s, sculptor Wang Keping stands out for his invention of a unique sculptural language, today recognized internationally. In this monograph, which gives pride of place to his mature monumental works, the art historian Virginie Perdrisot-Cassan analyzes this repertory of signs within which the universality of the motifs meets a dazzling variety of shapes, endless variations touching on femininity, animality, couples, desire, suffering, and finitude. Born of a sensual marriage between nature and style, the generosity of wood and the influence of the hand, Wang Keping's work incarnates the quest for truth of an artist with a destiny beyond the norm. A founding member of the first movement of Chinese avant-garde, "the Stars art group" and a political exile, Wang Keping followed the path of a radical essentialization of shapes upon his arrival in France, in the footsteps of masters as diverse as the artists, filmmakers and writers Qi Baishi, Picasso, Matisse, Chaplin, Beckett, Zadkine, and Brancusi. The artist and activist Ai Weiwei gives him a vibrant tribute, showing his admiration for his elder's audacity at the time of the Stars dissident exhibition in 1979, and celebrating the autonomy and integrity of creations by the man who is known as "The Master of Wood. "

02/2022

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Sciences politiques

Tchad : démocratie, crimes, tortures et mensonges d'Etat. Autopsie d'un assassinat annoncé le 3 février 1999, programmé et exécuté le 3 février 2008

Au cours de ses études en France, le Député Ngarlejy Yorongar a eu l'occasion d'avoir, en 1976, un collègue de stage à la préfecture de l'Oise (Beauvais) venant de l'Ecole Nationale d'Administration (ENA). Celui-ci deviendra, plus tard, le Premier Ministre de France. Tout comme 1978-1979, il fut le condisciple de l'Université de Paris X Nanterre de M. Paul Stéphane Nicolas Sarkozy De Nagy-Bosca élu Président de la République Française. Agé de 60 ans, le Député Ngarlejy Yorongar a échappé plusieurs fois à la mort par tortures et notamment par balle au cimetière de Ngonbah à N'Djaména où les tueurs à gages d'Idris Déby l'ont conduit dans le dessein de l'exécuter froidement dans la nuit du 21 au 22 févier 2008 après l'avoir kidnappé, le 3 février 2008 à son domicile. Après avoir tiré deux balles dans la direction de sa tête dans le but de la broyer afin de le rendre méconnaissable. Le laissant pour mort, ils s'en sont allés tombaux ouverts vers N'Djaména avec la certitude d'avoir accompli leur sale besogne. Le Député Ngarlejy Yorongar s'est relevé et a pris la direction de Kousséri jusqu'à Maroua pour finir à Yaoundé où le gouvernement français l'a contacté pour lui proposer l'asile politique qu'il a poliment décliné, estimant que sa place est au Tchad pour continuer son combat. Accompagné par la Sénatrice française, l'Honorable Alima Boumediene-Thierry, membre du comité français de l'Union Interparlementaire de Genève, le Député Ngarlejy Yorongar est arrivé, en décembre 2008, à N'Djaména. Etant tombé, entre-temps, gravement malade, il s'est vu refuser le visa d'entrée en France où l'attendait son médecin du Centre Primo Lévi spécialisé en soins et soutien aux personnes victimes de la torture politique et physique. Condamné ainsi à une mort certaine, il est toutefois évacué par trois médecins à une clinique de Bruxelles où l'Imagerie par Résonnance Magnétique (IRM) a confirmé une thrombose dans son cerveau et un traumatisme au cou, thrombose et traumatisme consécutifs aux coups de crosse qu'il a reçus à la tête. Le Député Ngarlejy Yorongar que ses fans appellent affectueusement " Député des 301 puits de pétrole ou Cabri mort, etc. " raconte ici avec force les détails de son enlèvement, le 3 février 2008, par la garde présidentielle, sa séquestration dans une des prisons secrètes sise dans le jardin privé d'Idriss Déby à Farcha ; la mort d'Ibni Oumar Mahamat Saleh, les atroces tortures subies par Lol Mahamat. Choua, ancien chef de l'Etat du Tchad, le rôle de M. Bruno Foucher, Ambassadeur de France au Tchad et celui du dispositif militaire français Epervier dans cette tragédie.

05/2010

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Sciences politiques

Violence politique au Pérou 1980-2000, Sentier lumineux contre l'Etat et la société. Essai d'anthropologie politique de la violence

La question de la violence politique reste encore sous-étudiée en histoire, en anthropologie et dans les autres disciplines humaines et sociales. Dans ce livre, qui a largement puisé dans les données recueillies par la Commission de la Vérité et de la Réconciliation (CVR), dans les travaux d'Alberto Flores Galindo et de Carlos Ivan Degregori, mais aussi de Primo Levi, de Hannah Arendt, de Tzvetan Todorov et de Françoise Héritier, Mariella Villasante avance que le Pérou a traversé une guerre civile qui ne veut pas dire son nom. Entre 1980 et 2000, dans les régions andines du centre et du sud, et de l'Amazonie centrale, les populations se sont divisées en deux camps ennemis, pour et contre la subversion armée déclenchée par le Parti communiste du Pérou, Sentier Lumineux (PCP-SL), qui luttait contre l'Etat et la société. Pour autant, cette guerre ne fut en aucun cas une "guerre ethnique". Les gouvernements civils accordèrent un pouvoir total aux militaires pour arrêter la subversion, et les territoires soumis à l'état d'urgence furent régis par la loi martiale entre 1982 et 2000. Du coup d'Etat de Fujimori, avec l'appui des Forces armées, le 5 avril 1992, jusqu'en novembre 2000, date de sa destitution, le Pérou fut gouverné par une junte civilo-militaire. La répression militaire fut excessivement brutale et aussi barbare que les méthodes terroristes du PCP-SL, d'une violence inutile et d'une cruauté extrême. Selon la CVR, la guerre interne péruvienne fit au moins 70 000 morts. Et plus de 6 000 Indiens Ashaninka sont morts dans des camps d'internement sendéristes. Une réalité encore peu connue au Pérou et dans le monde. En septembre 1992, la capture d'Abimael Guzman, chef historique du Sentier Lumineux, marqua le début du déclin de la guerre civile. Les actions armées ont continué jusqu'aux années 1998-2000, puis elles se concentrèrent dans la vallée des fleuves Apurímac, Ene et Mantaro (VRAEM), où elles se poursuivent de nos jours. La guerre péruvienne présente des traits singuliers en Amérique latine, différents des dictatures (Argentine, Chili), et des guerres civiles de l'Amérique centrale. Elle se rapproche cependant de la guerre au Guatemala, et du cas de la Colombie qui combine subversion et trafic de drogue. Le recrutement par le PCP-SL de jeunes, pauvres, déracinés, abandonnés par l'Etat et en quête d'une "cause", fut semblable à celui qui a cours dans les groupes islamistes de la mouvance d'Al-Qaeda ou, plus récemment, de l'Etat Islamique (Syrie et Irak). Cette guerre présente également des similitudes avec la guerre civile en Algérie dans les années 1990. Toutes ces comparaisons sont abordées à la fin de l'ouvrage.

04/2016

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Poésie

Inventaire des choses certaines. Edition bilingue français-italien

LE LIVRE [extrait de la préface du traducteur Marc Porcu] : Un nom pour deux et une poésie nécessaire pour tous. Lussu, évoquer ce nom nous ramène aussitôt à un prénom, Emilio ; auteur entre autres de Un anno sull'altipiano, connu dans sa traduction française sous le titre du film qui s'en inspire "Les hommes contre" . Ce livre, je l'avais lu avec un intérêt particulier puisqu'il raconte la geste de la Brigata Sassari sur les hauts plateaux d'Asiago durant la première guerre mondiale, Lussu était le capitaine courageux et humaniste de ce régiment formé uniquement de sardes qui s'illustra dans ce conflit avec brio. Mon grand-père en faisait partie, et après la guerre il rejoint Lussu dans le Parti sarde d'action, d'inspiration socialiste et résolument antifasciste. La plupart de ses membres furent emprisonnés ou contraints à l'exil. Ce nom je le retrouvai dans tous les romans de Sergio Atzeni que j'ai traduits, personnage multiforme et récurent de ses livres même si Atzeni nous précise "Lussu, pas celui d'Armungia" cette simple nomination, même homonyme, a pour fonction de rappeler au lecteur l'existence et l'importance de cet écrivain fondateur et père de la nation sarde (même si Lussu lui-même parlera d'une nation manquée) et constitue un hommage permanent à Emilio Lussu. Armungia est le village natal de Lussu, un musée lui y est consacré, c'est récemment que je m'y suis rendu, guidé par mon ami journaliste Massimiliano Raïs pour rendre visite à mon ami poète, Andrea Porta, prêtre ouvrier révolutionnaire et curé de la paroisse. Le musée Lussu est d'une modernité remarquable, riche de la grande histoire du siècle dernier, il met aussi en lumière la vie quotidienne, les difficultés et les combats du peuple sarde. A tout cela j'étais préparé, mais une surprise de taille m'y attendait, la découverte d'une autre Lussu, Joyce, sa remarquable épouse. Présente ici pour son rôle dans la lutte antifasciste et dans la résistance au côté d'Emilio, dans l'organisation du féminisme italien dont elle fut une des grandes figures, mais aussi et surtout pour son oeuvre poétique, en sa qualité de traductrice (elle fut et demeure la première traductrice de Nazim Hikmet en Italie), et de poète, puisque une salle entière du musée expose ses principaux poèmes dont la force fait vibrer et résonner l'espace et le temps qui semblent, à travers ses mots, se libérer soudain et nous emporter. Ainsi découvrais-je ce que j'oserai nommer "une vie, une oeuvre" . Et je me plongeai dans son anthologie, Inventario delle cose certe, dans cet "Inventaire des choses certaines" que j'ai traduit sous l'autorité de Joyce Lussu, elle- même en appliquant la méthode qu'elle décrit ainsi dans l'introduction de son livre Tradurre poesia, "Traduire la poésie" méthode qui nous est connaturelle. "Tradurre poesia non è arido esercizio accademico e filologico sulle complicazioni grammaticali e sintatiche di una lingua. Tradurre poesia è sforzo per comprenderla, è

09/2015

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Russie

Voyage au pays des Ze-Ka suivi de Le Chemin vers l’Occident

Les Ze-Ka ou Zeks (abréviation écrite sous la forme "z/k" de "zaklioutchonny kanaloarmeets") ce sont les "détenus-combattants du canal" , ces esclaves d'un des grands chantiers soviétiques du début des années 1930, le canal mer Blanche-Baltique. Le terme désigne par la suite tout détenu des camps du Goulag. Comme l'écrit Julius Margolin : "Le pays des Ze-Ka ne figure sur aucune carte soviétique et ne se trouve dans aucun atlas. C'est le seul pays au monde où il n'y a aucune discussion sur l'URSS, aucune illusion et aucune aberration". Enfin publié par nos soins dans son intégralité en 2010, sous son titre original, le Voyage au pays des Ze-Ka est l'un des plus bouleversants témoignages jamais écrits sur le Goulag. Le livre était précédemment paru, abrégé, en France en 1949 sous le titre La Condition inhumaine, bien avant les chefs-d'oeuvre de Soljénitsyne et de Chalamov. Cet hallucinant récit de cinq années passées dans les camps soviétiques ne le cède en rien à ceux de ses célèbres successeurs, ni pour la qualité littéraire, ni pour l'acuité de pensée et la hauteur de vue avec lesquelles l'auteur s'efforce de donner un sens à son expérience, aux limites de l'humain. "Il est absurde et incompréhensible qu'un livre de l'importance de Voyage au pays des Ze-Ka, [... ], n'ait jusqu'ici jamais pu figurer à sa place dans les bibliothèques : aux côtés de Si c'est un homme, de Primo Levi et des Récits de la Kolyma, de Varlam Chalamov (entre autres, mais avant tout) ; autrement dit, aux limites et au coeur de ce que la littérature peut révéler de l'espèce humaine" , écrivait dans Libération, Philippe Lançon au moment de sa parution. Douze ans plus tard, notre seul best-seller est devenu un classique de la littérature sur les camps, il a été traduit chez de grands éditeurs en Allemagne, en Pologne, et aux Etats-Unis (préfacé par l'auteur de Terres de sang, Timothy Snyder). Dans sa présentation du livre, en 2010, Luba Jurgenson écrivait : "Margolin fut témoin de cette page de l'histoire encore insuffisamment connue en France qui fait suite au pacte Molotov-Ribbentrop, à savoir la répression soviétique contre les citoyens polonais affluant massivement de la Pologne occidentale et, plus généralement, le nettoyage des confins pratiqué dès le début de l'occupation soviétique sur les territoires destinés à faire partie de l'URSS. Ces purges, qui visaient à la russification des populations, devaient assurer en premier lieu la destruction des élites et des institutions démocratiques, étape déjà réalisée partout ailleurs en Union soviétique". La Russie de Poutine, en se livrant à nouveau à ce qui s>apparente au "nettoyage des confins" de sinistre mémoire, s'est hélas chargée de rendre au Voyage au pays des Ze-Ka une brûlante actualité, et il était donc urgent de rééditer dans une collection de grande diffusion. Pour cette réédition, le livre est augmenté des neuf chapitres dans lesquels, sous le titre "Le chemin vers l'Occident" , l'auteur relate son retour en Palestine depuis Slavgorod, en Asie centrale, où Margolin s'était rendu à sa sortie du goulag, jusqu'à son embarquement à Marseille, en passant par la Pologne où il retourne à Lódz, où il marche au milieu des ombres de ses concitoyens juifs disparus "comme un somnambule" . Et des repères cartographiques qui permettent de suivre ses tribulations.

11/2022