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Littérature française

Trois jours avec Norman Jail

Dans la région de La Rochelle, une énigmatique narratrice rend visite à un personnage étrange et marginal, l'écrivain Norman Jail. Ce vieil homme jouit d'une curieuse réputation au sein de la population locale, faite de mystère et de respect. D'abord, il est l'homme d'un seul roman, intitulé Qui se souviendra de nous ? , publié avant la Seconde guerre mondiale, alors que l'auteur avait tout juste vingt ans. Ensuite, Norman Jail est un pseudonyme, on découvrira au fil du récit comment l'écrivain a multiplié les avatars pour écrire des manuscrits qu'il n'a jamais envoyé à des éditeurs. Son vrai nom est Roger Marchandeau, mais sous le pseudonyme de Alkin Shapirov, il a écrit trois polars ; sous celui de Jesus Manuel Ortega, des textes animaliers ; ou encore sous celui de Jean-François Purcell, des romans d'amour... Quand il était jeune, il habitait Paris, dans le quartier de la tour Eiffel, dans un modeste studio. C'est à cette époque qu'il fait la connaissance de Clara Bloch, jeune femme d'une grande beauté qui tombe amoureuse de lui et souhaite avoir un enfant. Il fait également la connaissance de Pierre-François, un jeune avocat promis à un brillant avenir, qui devient son meilleur ami, mais décède prématurément à l'âge de 29 ans. Mais on comprend bientôt que tout ce que raconte Norman Jail n'est pas forcément arrivé dans le réel. Le vieil homme mélange volontairement la fiction et la réalité. Et la narratrice, d'évidence venue remplir une mission bien précise, appartient-elle à la vie réelle ou à la vie rêvée de Norman Jail ? Texte en forme de poupées russes, Norman Jail rend un hommage à la littérature et au pouvoir de la fiction. Dans la première partie, l'écrivain réfléchit à la question de l'écriture et du roman. La seconde partie dévoile les différents masques dont l'auteur a usé tout au long de son existence pour travestir la réalité et s'inventer des vies plus exaltantes. Ce livre brillant, fluide, est en même temps une belle réflexion sur l'art du roman.

02/2016

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Littérature française

Tout a une fin, Drieu

" Marat est un homme de secrets. La Résistance exigeait qu'on s'avançât masqué, il s'y montra à son avantage. Ainsi il n'avait jamais avoué à quiconque dans son groupe qu'il avait été l'ami de Brasillach en khâgne à Louis-le-Grand et qu'il lui avait, à la fin du mois d'août 44, proposé de le planquer en Normandie. De même, il s'était gardé de dire à Héloïse ce qu'il est en train de rappeler à Maréchal : "Drieu doit mourir, c'est écrit d'avance, mais pas fusillé, pas exécuté, pas comme un collaborateur ordinaire... Nous ne l'avons enlevé que pour lui permettre de s'appliquer à lui-même la leçon de l'Antiquité. Toute défaite, et plus encore toute défaite de l'intelligence, et de l'honneur, doit être sanctionnée par le sacrifice volontaire de la vie. Nous sommes donc là pour lui indiquer la voie, pour l'y accompagner au besoin. " " Après la Libération, alors qu'il déambule dans Paris en sortant d'un bar, Pierre Drieu la Rochelle se fait enlever par un groupe de communistes (dont le " chef ", Marat, n'est autre que Roger Vailland, écrivain et figure de la Résistance). Dans une salle désaffectée qui ressemble à une scène de théâtre, Drieu subit un procès symbolique où sont mises en avant ses compromissions avec le régime de Vichy, ses trahisons, ses contradictions, et surtout ses faiblesses. Son itinéraire est retracé, entre grandeur littéraire et petitesse humaine. Lui qui a côtoyé Dada et le surréalisme, qui fait encore preuve au début des années 1930 d'idées républicaines et tourne volontiers en dérision les théories racistes, se laisse peu à peu séduire par l'esthétique nazie et dirigera la Nouvelle Revue Française durant l'Occupation... Au terme de cette nuit d'introspection forcée, Drieu est relâché. Nous savons qu'il va se suicider... Dans une écriture extrêmement épurée, ce roman sous-titré " fable " revisite sur le mode du " et si... " non seulement les engagements d'un homme, mais également les hasards, les errances et les erreurs qui peuvent forger nos destinées bousculées par l'Histoire...

05/2016

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Impressionnisme

Peindre en Normandie

Créée en 1992 à l'initiative du Conseil Régional de Basse-Normandie et de partenaires privés et du conservateur du musée des Beaux-Arts de Caen, la collection Peindre en Normandie se trouve aujourd'hui riche de plus de cent quatre-vingt tableaux de façon unique artistes célèbres et peintres méconnus Créée en 1992 à l'initiative du Conseil Régional de Basse-Normandie et de partenaires privés et du conservateur du musée des Beaux-Arts de Caen, la collection Peindre en Normandie se trouve aujourd'hui riche de plus de cent quatre-vingt tableaux et réunit de façon unique artistes célèbres et peintres méconnus autour de la représentation de la Normandie à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Honfleur, Le Havre et plus tard Rouen, ces noms symbolisent des moments d'intense création et d'échanges autour de grandes innovations qui nourrissent la peinture de paysage dans cette région marquée par l'influence de l'aquarelle anglaise, lieu d'un dialogue expressif entre physique de la nature et physique de la peinture. De Monet à Jongkind, de Lebourg à Delattre, de Marquet à Dufy, ce sont autant de rencontres qui pendant plus d'un siècle ont conféré à la Normandie l'image emblématique d'une peinture dépouillée de toute velléité littéraire. Le tire de la collection dit assez bien qu'elle représente un chemin de traverse dans ce phénoménal territoire qu'est la Normandie des rivages et des campagnes, à la fin du XIXe siècle. Inscrits dans la continuité du naturalisme romantique et de la fonction méditative du paysage, les tableaux recueillis s'attachent à faire valoir la part méconnue, réservée, parfois secrète, des influences du pays sur la peinture, moins spectaculaire et mondaine que celle des sites achalandés. De Corot à Boudin se révèle l'impressionnisme gris et de Signac à Louvrier, le colorisme nacré. Ce cabinet de peinture réunit exceptionnellement l'ensemble des oeuvres de la collection selon un parcours associant physique et topographie et qui, partant des rencontres de la ferme Saint-Siméon, s'attarde sur les bords de mer et la notion de villégiature pour se poursuivre le long de la Seine et se conclure sur le pays intérieur, dans la pleine terre normande.

10/2022

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Histoire urbaine

La ville piétonne. Une autre histoire urbaine du xxe siècle ?

La ville piétonne est-elle l'opposé de la ville automobile du XXe siècle et le signe d'un tournant environnemental de l'urbain ? Plébiscitée ou condamnée, l'idée tient aujourd'hui une place majeure dans les discours politiques et médiatiques sur la ville contemporaine. Qui se souvient pourtant qu'il y a cinquante ans, au début des années 1970, la proposition était déjà sur toutes les lèvres ? Que les plus grandes métropoles mondiales rivalisaient déjà de projets ambitieux ? Partant de ce parallèle historique oublié, Cédric Feriel montre que la ville piétonne constitue, depuis bientôt un siècle, l'une des généalogies majeures de la modernisation des villes. Si elle a été minimisée, c'est qu'elle cadre mal avec le récit historique des avant-gardes architecturales, des Etats aménageurs et des frontières nationales. Faire l'histoire de la ville piétonne permet de raconter comment, entre les deux imaginaires extrêmes que représentent, depuis 1945, la metropolis ultra moderne et le retour à la campagne, les sociétés et les pouvoirs urbains ont façonné une troisième voie : celle de la "métropole ordinaire" et de l'urbanisation heureuse. Ses racines intellectuelles remontent aux années 1930 et aux échanges transnationaux entre Europe et Amérique du Nord. Ses acteurs principaux ne sont ni les Etats aménageurs ni les villes géantes comme New York, Londres ou Paris, mais des cités comme Cologne, Copenhague, Norwich, Rouen ou encore Minneapolis. Son enjeu véritable est moins la question technique de la voiture que la définition d'une urbanité contemporaine. D'abord promesse d'une refondation civique de la cité dans les années 1950, la piétonnisation devient rapidement le laboratoire de nouveaux récits locaux face aux Etats centralisés dans les années 1960, avant que l'élan contestataire des années 1970 ne revisite le thème sous l'angle environnemental et politique, éclairant bien des débats actuels. Croisant les échelles d'analyse locale, nationale et transnationale, les sources archivistiques et les écrits théoriques sur la ville, cet ouvrage propose une relecture inédite de la relation des sociétés à l'urbanisation mondialisée au XXe siècle : celle d'un véritable goût de l'urbain, loin de la détestation supposée des villes.

09/2022

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Pascal

Sur les pas de Blaise Pascal. Voyageur de l'infini. Essai de biographie

L'idée qui a donné naissance à ce livre était d'écrire non seulement une biographie la plus complète possible de l'auteur des Pensées mais aussi de présenter en contrepoint l'ensemble de ses oeuvres, quelle qu'en soit la nature (scientifique, philosophique, mystique...). Sur les pas de Blaise Pascal entend ainsi combler un manque car s'il pouvait exister des biographies de ce dernier, au demeurant peu nombreuses et souvent lacunaires, ou des présentations de ses oeuvres, il n'existait pas de livre qui réunissait les deux. Ce livre s'attache à répondre à deux exigences : d'une part, être le plus rigoureux possible dans la présentation chronologique de la vie de Pascal et de ses différents écrits en s'appuyant sur les sources les plus sûres ; d'autre part conférer à cette présentation le caractère d'une narration littéraire. Science et lettres unies pour donner vie à la vie de Pascal. Eviter le romanesque, les affirmations erronées qui n'ont d'autre but que donner de l'auteur l'image que l'on voudrait qu'il eût, mais éviter aussi la reconstitution d'une vie de manière froide, accumulant des dates sans laisser vibrer le vécu intérieur. L'histoire de Blaise Pascal, comme l'histoire de ses écrits, s'inscrit dans celle de sa famille, de son milieu et du Grand Siècle. Peindre la vie de l'auteur des Pensées, c'est ainsi faire apparaître les événements de son temps qui en constituent l'arrière-plan. C'est aussi cheminer près de tous les lieux où il a séjourné, depuis la rue des Gras à Clermont-Ferrand jusqu'à ses différentes habitations parisiennes en passant par la ville de Rouen, emprunter les pentes du puy de Dôme ou revenir à la tour Saint-Jacques, s'imprégner de l'espace et du temps où il a vécu. En allant sur les pas de Blaise Pascal, le lecteur peut découvrir une vie d'une remarquable exigence et d'une vraie grandeur, centrée sur la vérité et l'amour qu'il mettait au-dessus de tout.

03/2023

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Moyen Age classique (XIe au XI

Le cartulaire de l'abbaye du Palais Notre-Dame (XIIe et XIIIe siècles). Edition critique

L'abbaye du Palais Notre-Dame est située en Limousin, dans la commune de Thauron, à environ cinq kilomètres de Bourganeuf, proche de la rivière du Thaurion et de la forêt de Courson. Contemporaine des abbayes d'Aubepierres, de Bonlieu, de Bénévent, de Prébenoit et d'Aubignac, elle fait partie des nombreux établissements rattachés à l'ordre de Citeaux. En réaction à un monachisme bénédictin jugé trop impliqué dans la société féodale, des mouvements érémitiques sont apparus à la fin du XIe siècle. Son développement dans la Haute-Marche doit beaucoup à saint Géraud. Né à Sales de Fulcon et d'Aldéarde, cet ermite périgourdin s'est retiré dans la solitude après avoir été ordonné diacre. L'évêque de Limoges, Eustorge (1106-1137), sensible aux vocations d'ermite que Géraud faisait naître, favorisa l'émergence de ces nouveaux établissements. Dans la Haute-Marche, l'apostolat de Géraud a également suscité quelques cocotions la ville de Bourganeuf commençait à se former et un petit groupe de fidèles test rassemblé autour d'Aimeric de Quinzat qui fonda un ermitage sur sa terre du Petit-Quinzat, proche du Mont-de-Transet. C'est à lui que Géraud confia la communauté. En 1134, Aimeric fait don de cette terre à l'abbaye de Dalon. L'ermitage devient alors un monastère dirigé par l'abbé Roger. A la mort de ce dernier en 1159, le second abbé de Dalon, Amélien, choisit d'intégrer l'ordre de Citeaux, fondé par des ermites à la fin du XIe siècle, et prônant les vertus de simplicité et du travail agricole. En ss6o, Amélien nomma Bernard premier abbé du Palais et l'abbaye fut affiliée à l'Ordre cistercien deux ans après, soit en 1162. Son cartulaire, encore peu connu et peu étudié, est resté jusqu'ici inédit. Riche de 352 actes, il apporte l'essentiel de ce que l'on peut encore connaître aujourd'hui de l'histoire médiévale de l'abbaye. Le manuscrit, conservé à Londres, est ici présenté et édité pour en fournir un accès immédiat aux étudiants et aux chercheurs soucieux de travailler sur l'Aquitaine médiévale.

12/2021

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Travail social

Le travail de la relation. La recherche en travail social & santé dans les sciences de l'éducation

Cet ouvrage rassemble une partie des actes du colloque TRESSE - La recherche en Travail Social et Santé dans les Sciences de l'Education, qui s'est tenu au Centre International de Recherche Normand en Education et Formation (CIRNEF) de l'Université de Rouen du 30 juin au 2 juillet 2021. Le travail social et la santé sont d'abord des champs de pratiques marqués par la diversité de leurs publics, de leurs acteurs, de leurs activités professionnelles, de leurs cadres épistémologiques, institutionnels et politiques. Ces deux champs sont traversés par des enjeux de pratiques, de formation mais aussi de recherche qui s'articulent à des champs d'investigation déjà anciens ou d'actualité très forte en sciences de l'éducation et de la formation : pratiques et recherches cliniques, éducation inclusive, éducation thérapeutique du patient, formation professionnelle et pratiques d'évaluation... Dans la période récente, plusieurs phénomènes ont contribué à renforcer les liens entre la recherche en travail social et en santé dans les sciences de l'éducation et de la formation. Tout d'abord, les approches socioéconomiques (pour le travail social) et biomédicales (pour la santé), souvent fortement présentes dans ces deux champs, semblent rencontrer des limites dans le traitement des problématiques sociales et sanitaires les plus récentes. Ce contexte a d'une part favorisé le déploiement d'innovations pédagogiques et de modalités d'accompagnements éducatifs spécifiques, par exemple en ce qui concerne les troubles mentaux ou psychosociaux, ou sur un autre registre, dans le cadre de l'accueil des migrants. D'autre part il a conduit à identifier de nouvelles questions de recherche nécessitant d'autres approches épistémologiques et théoriques, particulièrement lorsqu'elles se rapportent à l'analyse de l'activité et des apprentissages. L'objectif de cet ouvrage consiste donc à procéder à une vaste recension des travaux et dispositifs scientifiques dédiés aux domaines du travail social et de la santé dans les sciences de l'éducation et de la formation, afin d'en interroger les contenus, les articulations, les orientations et les modes de diffusion ; puis partant des matériaux ainsi recueillis, d'en dégager les traits saillants et d'en structurer les perspectives de recherche pour les années à venir.

02/2024

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Monographies

Bissière. La part de l'Autre. Journal en images 1962-1964

Au cours des deux dernières années de sa vie, entre 1962 et 1964, Roger Bissière a peint ce qu'il appelait son "Journal en images" , composé de plus de 150 petits tableaux datés du jour de leur réalisation, et dédiés à la mémoire sa femme. Cette dernière avait d'abord été son modèle, puis le sujet de sa peinture. Dès le milieu des années quarante, elle participera en outre activement à la "fabrique" de l'oeuvre, en cousant et brodant des tentures faites de tissus appliqués. Quand elle meurt brutalement en octobre 1962, celle qui a été surnommée "Mousse" devient alors l'objet et la raison d'être de ce questionnement quotidien. La disparition de son épouse laisse en effet Bissière dévasté. Toutefois, il reprend vite le chemin de l'atelier. Et "comme un pommier fait des pommes" , le peintre crée, à l'aide de ses pinceaux et de quelques feutres, une imposante série de tableaux dans lesquels il livre jour après jour une chronique intime. Il ne cherche pas ici à recréer le monde mais à restituer, par les couleurs et les rythmes de son pinceau, la fraîcheur des bois, l'incandescence du feu, la légèreté d'une journée de printemps. Plongé dans la nature de ce pays qu'il affectionne, la campagne du Lot, il en redit la vie germinative et la perpétuelle renaissance. Ces images sont ainsi une projection de lui-même en quête d'une communion spirituelle avec celui qui contemple ses images, peignant "pour être moins seul en ce monde misérable" et pour tendre la main par-delà l'espace et le temps aux autres hommes. Cette publication, accompagnée de trois essais d'Isabelle Bissière, d'Alain Madeleine-Perdrillat et de Florian Rodari, est éditée à l'occasion de l'exposition présentée sous le même titre de septembre 2023 à janvier 2024 à la Chapelle des Pénitents du Musée Granet d'Aix-en-Provence, où la collection de Jean Planque - qui fut l'ami de l'artiste et son soutien auprès de la galerie Beyeler de Bâle - est déposée

11/2023

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Economie

SAY N° 3 : De la pandémie de la peur à l'espoir d'un renouveau

"La confiance, comme l'observent Aurélie Jean et Bertrand Badré, est bien "le chaînon manquant de la relance" . Faut-il pour autant opposer compétence et démocratie, confiance dans les institutions et "technocratie" ? Pourquoi l'opinion américaine sur les vaccins s'est-elle inversée en deux mois ? Pourquoi les Rwandais témoignent-ils à leurs institutions de santé et aux Nations unies, à en croire leur ancienne ministre Agnes Binagwaho, une confiance que les Français refusent aux leurs ? La réponse ne peut se réduire à des incantations rituelles contre fonctionnaires et politiques. D'Olivia Grégoire à Pascal Canfin, une nouvelle génération de responsables politiques vient présenter, dans ce numéro 3, des projets de "nouvelle prospérité" et "d'économie responsable" . Tous deux s'inscrivent dans la mobilisation européenne pour la relance verte et le multilatéralisme. La nouvelle présidence américaine ne devrait pas tarder à s'y rallier. Ces succès diplomatiques, réels et concrets, auront du mal à se faire entendre dans l'opinion. Ce mouvement avance, sinon masqué, du moins travesti par un charabia administratif dont l'Union européenne a le secret. Il faudra convaincre de la solidité de cette politique celles et ceux, Gilets Jaunes de l'avenir, qui se sentent confinés dans des modèles du passé. Le carbone et le nationalisme, fétiches de Donald Trump, ne disparaîtront pas avec lui. Mais qu'en sera-t-il de l'autonomie stratégique que, face à lui, les Européens ont commencé à construire ? " (JEAN ROGNETTA, directeur de la rédaction) Avec, entre autres, les contributions de : Mohamed ElBaradei (prix Nobel de la Paix) Angus Deaton (prix Nobel d'économie) et Anne Case (professeur d'économie, Princeton) Fiona Scott Morton (professeur d'économie, Yale) Joseph E. Stiglitz (prix Nobel d'économie) Mike Spence (prix Nobel d'économie) Robert Schiller (prix Nobel d'économie) Jacques Attali Jean Pisani-Ferry Roger-Pol Droit Thierry Ménissier Laurence Joseph Josep Borrell (ministre des Affaires étrangères de l'Union européenne) Olivia Grégoire (secrétaire d'Etat, France) Pascal Canfin (député européen) Yuriko Koike (gouverneur de Tokyo) Jake Sullivan (ancien conseiller à la sécurité de Joe Biden) Jared Diamond (professeur de géographie, UCLA)

01/2021

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Histoire de France

Abel Danos, dit "le Mammouth". Entre Résistance et Gestapo

Le 14 mars 1952, le truand Abel Danos, dit " le Mammouth ", tombait sous les balles d'un peloton d'exécution dans les fossés du Fort de Montrouge en criant " Vive la France ! ". Un cri inattendu, puisque Danos avait été condamné à mort pour trahison. Avec cette condamnation, la France tournait une des pages les plus noires de son histoire : celle de la " Gestapo française de la rue Lauriston ", dont le chef, Henri Lafont, avait lui-même été fusillé en compagnie de l'ex-policier Bonny quelques années plus tôt. Le condamné avait contre lui un dossier des plus épais : outre ses trop nombreuses condamnations, ses évasions et sa participation au sanglant " premier hold-up de l'Occupation ", il avait accumulé un lourd passif au sein de la " Carlingue " : opérations contre le maquis, pillage, meurtres. Les juges l'avaient condamné sans état d'âme en accordant toutefois " des circonstances atténuantes ". Derrière le " tortionnaire ", le " tueur à gages de la Gestapo " que la police, relayée par la presse, s'était acharnée à dépeindre, existait-il quelques éléments qui auraient pu faire pencher l'autre plateau de la balance ? Certains témoignages, en particulier celui de son ancienne maîtresse Hélène Maltat, affirmaient en effet que Danos s'était engagé, dès 1941, aux côtés du commissaire Blémant du contre-espionnage français, et qu'il avait appartenu au réseau Marco-Polo en 1944. L'affaire Danos n'était-elle pas aussi simple ? Après quatre ans de minutieuses recherches, Eric Guillon rouvre le dossier. A travers l'histoire de Mammouth défile une galerie de personnages parmi les plus grands du banditisme français : Pierre Loutrel, dit " Pierrot le Fou ", le " Grand " Jo Attia et Georges Boucheseiche, qui forment avec Danos l'ossature du redoutable " gang des tractions avant " ; le " Chauve " Jean Sartore, gestapiste décoré pour faits de Résistance, Raymond Naudy, l'ancien maquisard et tueur de gendarmes, Roger Lentz, l'associé de toutes ses cavales, mais aussi " Mimile " Buisson, l'ami et le complice de la rue de la Victoire, qui le livra au commissaire Chenevier... Ou encore Auguste Ricord, Joseph Rocca Serra, André Jolivot, Jean Rossi, Charles Cazauba, Alex Villaplana et des dizaines d'autres figures d'un Milieu disparu.

09/2006

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Littérature française

Les tentations de Saint-Antoine - Science-fiction

Dans notre récit intitulé "LES TENTATIONS DE SAINT ANTOINE" , le lecteur aura le sentiment effrayant que quelqu'un le surveille et suit tous ses faits et gestes de loin... et s'il approfondit l'analyse, il s'aperçoit que celui qui l'espionne c'est... lui-même... c'est-à-dire que c'est son autre qui le surveille sans relâche mais de loin ! Cette histoire est pleine de mystères qui ne s'éclairciront que peu à peu, elle vous plonge dans un univers hitchcockien qui vous tiendra en haleine, ce qui fait son charme d'ailleurs. Elle relate le cas d'un personnage qui se réveille dans un des hôpitaux américains et constate qu'il a perdu sa mémoire. Son médecin traitant l'informe qu'il reprend ses esprits après un coma qui avait duré près d'une année, qu'il avait été victime d'un accident lui et son épouse et que celle-ci était en coma encore. Ce personnage découvre par la suite qu'il s'appelle Caïn, né en 1970 à Michigan city et qu'il set un professeur de réputation mondiale spécialisé en biologie moléculaire, en génétique, en génomique... Celui-ci fera d'horribles cauchemars répétitifs et sera dans des situations étranges et absurdes à tel point qu'il se croira l'objet d'une conspiration. Soudain entre en scène son ex-épouse Johanne. Celle-ci décide de retirer son ex-mari de l'hôpital et de l'emmener à son palais dénommé l'antre de Frankenstein. Caïn est surpris par cette appellation, il sera encore plus surpris par la conception de cet effroyable château de style architectural médiéval gothique et de son décor extérieur affreux avec ses dragons, ces vampires... A l'intérieur de cet étrange château, c'est le même spectacle : des pièces d'art, des statues, des armures et des tableaux moyenâgeux. Notre personnage mnémonique tentera dans ce décor obscur de se remémorer qui il était avant. Il essayera de faire des rapprochements entre sa personnalité et celle de Frankenstein car il avait décelé des points communs entre lui et ce personnage monstrueux. Toutefois, de surprenants événements se déroulent dans ce château le laissant douter en la sincérité de Johanne et de son compagnon qui soit intriguaient contre lui ou lui faisaient subir des expériences scientifiques psychiques. Ce récit captivant est un mix de philosophie, de psychologie et de science-fiction avec un zeste de fantastique voire d'épouvante. Il est publié à l'occ

08/2018

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Monographies

Peter Doig

Accompanying a major exhibition of new and recent works by Peter Doig at The Courtauld, London, this publication will present an exciting new chapter in the career of one of the most celebrated and important painters working today and will include paintings and works on paper created since the artist's move from Trinidad to London in 2021. Doig (born Edinburgh, 1959) is widely acknowledged as one of the world's leading artists. He secured his early reputation in the 1990s as a highly original figurative painter, producing large-scale, immersive landscape paintings that exist somewhere between actual places and the realms of the imagination. Layered into his paintings is a rich array of inspirations, such as scenes from films, album covers, and the art of the past. His works are often related to the places where he has lived and worked, including the UK, Canada and Trinidad. In 2021, Doig moved back to London where he has set up a new studio. This new studio has become the crucible for developing paintings started in Trinidad and New York and elsewhere, which are being worked up alongside completely fresh paintings, including a new London subject. The works produced for the exhibition at The Courtauld convey this particularly creative experience of transition, as Doig explores a rich variety of places, people, memories and ways of painting that have accompanied him to his new London studio. For Doig, printmaking is an integral part of his artistic life : his prints and his paintings often work in dialogue with one another. The catalogue will also showcase the artist's work as a draughtsman and printmaker by exploring a series of his new and recent drawing and prints, allowing readers to consider the full span of Doig's creative process. Doig has long admired the collection of The Courtauld Gallery. The Impressionist and Post-Impressionist artists who are at its heart have been a touchstone for his own painting and printmaking over the course of his career. His works presented here will reflect his current artistic preoccupations, from remarkable landscapes to monumental figure paintings. Readers will be able to consider Doig's contemporary works in the light of paintings by earlier artists in The Courtauld's collection that are important for him, such as those by Cézanne, Gauguin, Manet, Monet, Pissarro and Van Gogh. The publication will explore how Doig recasts and reinvents traditions and practices of painting to create his own highly distinctive works.

06/2023

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Egypte

Les "Magasins nord" de Thoutmosis III à Karnak. Relevés épigraphique et photographique (MNs, n° 1-72)

Les "Magasins nord" de Thoutmosis III sont un ensemble de huit salles accessibles par le couloir périmétral de l'enceinte en grès du temple d'Amon-Rê à Karnak. Ce volume livre pour la première fois l'ensemble de la matière épigraphique, en grande partie inédite, de ce secteur et une couverture photographique complète d'un important programme de restauration et de conservation. Les " Magasins nord " de Thoutmosis III sont un ensemble de huit salles accessibles par le couloir périmétral de l'enceinte en grès du temple d'Amon-Rê à Karnak. Bâties par Thoutmosis III pendant son règne autonome après la disparition de la reine Hatchepsout, ces salles forment un complexe à l'accès restreint qui a subi plusieurs transformations architecturales dont les plus remarquables sont la modification de son accès ouest au cours du règne même de Thoutmosis III et la décoration d'une des salles du complexe par Ptolémée XI Sôter II près de quatorze siècles après sa construction. Cet ensemble entretient des liens étroits avec les autres structures du règne de Thoutmosis III dont l'Akh-menou, nouveau coeur cultuel du temple d'Amon-Rê, mais aussi avec les zones d'accès et le centre du temple de Karnak. Ce volume livre pour la première fois l'ensemble de la matière épigraphique, en grande partie inédite, de ce secteur (fac-similés, textes hiéroglyphiques en ligne et traduction commentée) ainsi qu'une couverture photographique complète, réalisée après l'achèvement, en 2016, d'un important programme de restauration et de conservation. -- The "Northern Storerooms" of Thutmosis III are a set of eight chambers accessible through the corridor within the sandstone enclosure of the Temple of Amun-Re at Karnak. Built by Thutmosis III during his autonomous reign after the death of Queen Hatshepsut, these chambers form a complex with restricted access that underwent several architectural transformations. Among the most remarkable are the modification of its western entrance during Thutmosis III's own reign and the decoration of one of the chambers by Ptolemy XI Soter II, nearly fourteen centuries after its construction. This complex maintains close connections with other structures from the reign of Thutmosis III, including the Akh-menu, the new cultic center of the Temple of Amun-Re, as well as the access areas and the central part of the Karnak Temple. This volume presents, for the first time, all of the epigraphic material, largely unpublished, from this sector (including facsimiles, hieroglyphic texts, and translations), along with complete photographic coverage, undertaken after the completion of a major restoration and conservation programme in 2016.

02/2024

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Albums 3 ans et +

Mon petit yoga musical

Guidés par la musique classique et la voix envoûtante d'Elsa Lepoivre de la Comédie-Française, on cherche son équilibre comme un flamant rose, on s'enroule comme un hérisson, on s'envole comme la sauterelle, on roule comme le bébé panda, on s'étire comme le chien... 16 séances de relaxation imaginées pour les enfants dès 3 ans par un sophrologue et une kinesithérapeute spécialisée en yoga postural.

02/2022

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Monographies

Chu Teh-Chun. In Nebula, Edition bilingue français-anglais

Chu Teh-Chun (1920-2014) est un acteur majeur de la peinture gestuelle abstraite. Né en Chine au sein d'une famille d'amateurs d'art, il est formé à l'Académie des beaux-arts mais subit la guerre sino-japonaise, des tragédies familiales, la disparition quasi totale de ses oeuvres de jeunesse puis l'exil - en 1949 vers Taïwan et en 1955 vers Paris, où il s'installe enfin. C'est dans ce cadre apaisé que son abstraction orageuse voit le jour. Excluant toute géométrie patente, celle-ci est constituée de nébuleuses et autres maelströms polychromes, modelés par de puissants effets de clair-obscur. Atmosphérique et hors échelle, chaque tableau est une matrice où notre vision se projette et s'abîme, nous faisant perdre tout repère spatial ou sémantique. Nourri de peinture tant classique que moderne, tant asiatique qu'occidentale, Chu formule la sensation mnésique du paysage, l'essence dynamique du geste et le surgissement de la lumière. La mise en perspective historique, au gré de parallèles, analogies et autres résonances, nous invite à cerner la singularité d'un régime abstrait sous-tendu par la logique organique du vivant, les formes et les forces de la nature, leurs phénomènes naturels, leur fluidité éruptive et leurs révolutions cosmogoniques. Car Chu s'est longtemps trouvé quelque peu en marge de son époque, en raison peut-être d'une personnalité réservée et d'un rejet de principe de toute stratégie commerciale. L'objet de cette monographie est donc, à l'aune du recul historique et du succès actuel de l'oeuvre, de qualifier certains de ses enjeux esthétiques et d'aider à dissiper quelques malentendus qui ont pu entourer sa réception. Chu Teh-Chun (1920-2014) is a major figure in the history of gestural abstract painting. Born in China into a family of art lovers, he trained at the Academy of Fine Arts in Hangzhou. Then came the Second Sino-Japanese war, family tragedy, the loss of nearly all his early work, and finally, exile-to Taiwan in 1949, then, in 1955, to Paris, where he settled. This peaceful home witnessed the emergence of his tortured abstraction, devoid of obvious geometry, in which polychrome nebulae and maelstroms clash with violent chiaroscuro effects. Atmospheric, impossible to scale, each painting is an arena into which vision is projected and submerged amid a loss of spatial and semantic bearings. Steeped in painting both classical and modern, Asian and Western, Chu's art recreates the memory of a landscape, the dynamic essence of gesture, and the brilliance of light. This study, by placing his work in its context, using parallels, analogies, and other resonances, focuses on the singularity of his approach to abstraction, underpinned by the organic logic of the living world, by natural phenomena, forms, forces, and by their eruptive fluidity and cosmogonic revolutions. For many years, Chu remained a somewhat marginal figure, perhaps because of his reserved personality and his principled rejection of commercial strategies. Making the most of historical perspective, and in light of the artist's current recognition, this monograph sets out to define some of the aesthetic themes shaping his work and to help dispel some of the misunderstandings that have surrounded its reception.

04/2024

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Histoire du sport

Perdants magnifiques. L'art de s'incliner avec panache en 10 portraits

Un hommage très littéraire à ces immenses champions qui, àperdre avec panache, ont conquis plus de gloire qu'en gagnant petitement. Ce qui reste quand on a tout perdu. " Seule la victoire est belle ". L'adage est corroboré par la ferveur des liesses populaires de Juillet 1998 et 2018 que n'aura refroidi en rien le jeu sans panache des Bleus champions du Monde. Perdre signifie tout le contraire. C'est une petite mort, une perte de sens, un effondrement. Mais de cette cruelle loi du sport qui brise des destins et des vies toutes entières, il ressort parfois un souffle qui parcourt le temps et laisse dans les mémoires la trace qui a été déniée dans les palmarès. Pour les vrais amoureux du ballon rond, France-Brésil 98 et France-Croatie 2018 auront forcément été de grands moments. Mais à vrai dire, il n'en reste pas forcément grand-chose. Un peu comme la fin paroxystique du I Will Survive de Hermes House Band, l'hymne enivrant du premier sacre des Bleus, c'était exaltant sur le moment, mais on s'est lassés depuis longtemps de cette ivresse vintage. A l'inverse, nous n'avons rien oublié de Séville 82. La marque est indélébile et à la moindre image, toutes les émotions ressurgissent, intactes : la prise d'antenne crépusculaire de Thierry Rolland, le sourire complice de Monsieur Corver au bourreau Schumacher, la main sans vie de Battiston serrée par Platini en guise de serment, la barre transversale sur la frappe d'Amoros, la volée de Trésor, la joie enfantine de Giresse, l'entrée de Rummenigge. Puis Bossis, héroïque pendant 120 minutes, un genou à terre, alors que Tigana et toute la France pleurent de rage. Par la grâce élégiaque d'une prolongation, d'un déluge, d'un cinquième set défiant la tombée de la nuit ou de larmes exhumées par l'épuisement et la détresse, un perdant peut sans toujours le savoir prendre sa part d'éternité. Raymond Poulidor a compris le premier l'intérêt d'emprunter ce raccourci méritocratique en adoptant un fatalisme débonnaire face à l'enchaînement irréel des coups du sort de juillet. Il y a bien eu des sanglots derrière son masque ensanglanté en 1968 après qu'une moto de presse l'ait renversé et qu'un peloton de charognards déchainés le dépouille de la victoire qu'il tenait enfin. Mais sa faculté à voir les verres cassés à moitié pleins le rendit vite à sa joie d'être Poulidor, fils de métayers devenu riche et adulé comme aucun autre sportif français. " Si j'avais gagné le Tour, on ne parlerait plus de moi " avait-il coutume de dire.

10/2023

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Droit

Droit et attractivité économique : le cas de l'OHADA

Cet ouvrage, qui rassemble les actes du colloque international qui s'est tenu le 20 juin 2013 à l'amphithéâtre Liard à la Sorbonne (Paris), est le fruit de la collaboration entre l'Institut de Recherche Juridique de la Sorbonne (IRJS) et l'Association pour l'Efficacité du Droit et de la Justice dans l'espace de l'OHADA (AEDJ). Cette association, créée à l'initiative des doctorants de l'Institut, ressortissants de différents pays africains, a choisi de s'attaquer aux problématiques contemporaines de l'effectivité du droit en Afrique subsaharienne. Ils sont partis de l'idée répandue que l'objectif principal des états africains est d'adopter des textes, sans toujours se donner les moyens de leur application, pour poser la lancinante question de l'attractivité économique du système juridique de l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA). Conçu pour faire des états membres "un pôle de développement" , le système juridique de l'OHADA a été analysé sans complaisance et sous l'angle de l'attractivité économique par les contributeurs à cet ouvrage. L'objectif de ce colloque international visait à établir un bilan des vingt ans de l'effectivité du droit de l'OHADA ainsi qu'à ouvrir une réflexion prospective sur son évolution. La première partie de cet ouvrage met l'accent sur l'état du système juridique de l'OHADA au regard de la perception de la sécurité juridique et de la perception de la sécurité juridictionnelle. Il ne suffit pas de réformer les textes pour qu'ils soient efficaces. La réalité, notamment sur le plan juridictionnel, révèle que les justiciables des états parties ont encore l'impression que certains praticiens sont toujours prisonniers des réflexes du passé. Dans sa seconde partie, l'ouvrage met en évidence l'actualité et les perspectives de l'attractivité économique de l'espace de l'OHADA, un accent particulier étant mis sur les pistes de réflexion pour une meilleure application du droit de l'OHADA. Ont contribué à cet ouvrage : Protais Ayangma Amang, Martine Béhar-Touchais, Loïc Cadiet, Frédérique Chifflot-Bourgeois, Philippe Delebecque, Véronique Goncalves, Yvette Rachel Kalieu Elongo, François Komoin, Benoit Le Bars, Roger Masamba, Joachim Oliveira et Marcel Serekoisse-Samba, Filiga Michel Sawadogo, Dorothé Cossi Sossa, Marc Trouyet.

12/2013

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Histoire de France

L'extrême droite dans la Résistance. Tome 2

Évoquant d'abord cette grande figure de la Résistance que fut Pierre de Bénouville, compagnon de la Libération, bras droit d'Henri Frenay à la tête des Mouvements Unis de Résistance (MUR) et général FFI à vingt-neuf ans, Jean-Claude Valla raconte comment cet ancien camelot du Roi devenu cagoulard a entraîné dans son sillage des jeunes gens venus des mêmes horizons politiques : Michel et Main de Camaret, Roger de La Grandière, etc. Mais aussi comment Bénouville, au poste clé qui fut le sien, s'est opposé aux communistes et s'est appuyé sur d'anciens cagoulards engagés dans la Collaboration pour tenter de pénétrer les intentions des forces d'occupation. Jean-Claude Valla s'intéresse au rôle joué dans la préparation du débarquement américain en Afrique du Nord par le " groupe des cinq ", dont l'histoire a été si souvent réécrite pour tenter de faire oublier que ses membres - Jacques Lemaigre-Dubreuil, Jean Rigault, Henri d'Astier de la Vigerie, le colonel Van Hecke et Jacques Tarbé de Saint-Hardouin - étaient ce qu'on appellerait aujourd'hui des hommes " d'extrême droite ", trois d'entre eux au moins ayant même été cagoulards. Il les met en scène, rappelle dans quelles circonstances ils ont pris contact avec le général Giraud après son évasion de la forteresse allemande de Königstein et explique comment ils furent en partie grugés par les Américains. D'autres résistants tombés dans les oubliettes de l'histoire, parce qu'ils n'étaient pas conformes aux canons résistantialistes, sont également évoqués, tels le duc Joseph Pozzo di Borgo, ancien cagoulard et compagnon de tribune de Darquier de Pellepoix, ou Georges Valois, fondateur du Faisceau, le premier parti fasciste français, mort à Bergen-Belsen le 18 février 1945, ou encore le colonel de La Rocque que De Gaulle laissera interner après son retour de déportation sous prétexte de le préserver de la vindicte communiste... En nous entraînant dans les coulisses de la Résistance, l'auteur nous permet de mieux comprendre pourquoi l'Organisation Civile et Militaire (OCM), la plus importante organisation clandestine de zone nord, affichait encore, en juin 1942, un programme fortement teinté d'antisémitisme, cette " grande pensée politique " dont parlait Georges Bernanos, lui-même rallié à la France libre sans avoir jamais renié son maître Édouard Drumont. Les idées reçues volent ainsi en éclats. Un livre salutaire d'une grande érudition.

11/2010

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Pléiades

Contes et nouvelles

"Le premier livre de Zola est un recueil de contes. Il ne faut pas voir là un péché de jeunesse : trois autres volumes ont suivi, à des dates bien postérieures, et de très nombreux récits sont demeurés disséminés dans des journaux, revues ou recueils collectifs. En effet, de ses débuts à 1880, Zola a exercé une activité de conteur pratiquement ininterrompue. Et pourtant, dans son oeuvre de fiction, les contes et les nouvelles, relégués à une place marginale, souffrent de la même indifférence que les derniers romans. C'est là l'effet d'un processus de sélection tout à fait courant, qu'il serait vain de déplorer ; la fortune littéraire de Zola est un fait, qu'il faut prendre comme tel. La renommée de l'écrivain est fondée sur Les Rougon-Macquart aujourd'hui encore, ces romans répondent à la demande d'un public que les contes et les nouvelles ne satisferaient probablement pas. Zola lui-même a, sinon provoqué, du moins autorisé cette exclusion : si, au début de sa carrière, il a mis tous ses soins à organiser la publicité des Contes à Ninon, il semble s'être quelque peu désintéressé, par la suite, du sort de recueils qu'il considérait - il n'a pas hésité à le dire - comme secondaires. La critique a suivi. Ce discrédit a duré longtemps. Alors que, depuis vingt ans, les études consacrées à Zola se sont multipliées, on a porté peu d'attention à cette partie de son oeuvre. Ce n'est qu'à une date récente que sont apparus des travaux témoignant d'une nouvelle orientation de la critique. Mais il y avait plus grave : une grande partie des textes, peu accessible, était pratiquement inconnue ; il a fallu attendre 1968 pour disposer de l'ensemble de l'oeuvre de Zola conteur. Si, dès 1928, Maurice Le Blond avait fait une tentative en ce sens, enjoignant quelques récits inédits aux recueils publiés du vivant de Zola, cette tentative n'avait guère eu de suites : quelques textes isolés seulement avaient été révélés. On ne dira donc jamais assez les mérites du travail accompli par M. Henri Mitterand, qui, dans son édition des Ouvres complètes, a mis au jour et réuni pour la première fois des textes qui demeuraient à l'état de manuscrits ou restaient dispersés dans les collections des divers journaux auxquels avait collaboré Zola". Roger Ripoll.

04/1976

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Critique littéraire

Donnez-nous des maîtres qui célèbrent l'Ici-Bas. Lettre à Emilie Verhaeren Suivies de la Lettre d'un jeune travailleur

Lorsque Rilke rencontre Verhaeren en 1905 dans l'appartement du poète belge à Saint-Cloud, Rilke, à presque trente ans, est encore le secrétaire de Rodin. Verhaeren, à cinquante ans, est déjà au faîte de son ouvre et jouit d'un immense prestige dans l'Europe entière. Avant même qu'ils ne se soient parlé, Rilke se sent " de bonnes affinités silencieuses " avec Verhaeren. Les années ne feront que renforcer ce premier sentiment. À Stefan Zweig, qui écrit sur le poète belge, Rilke déclare en 1907 : " On n'exagère jamais lorsque, pour parler de Verhaeren, on reporte tel quel sur son œuvre tout l'amour qu'on éprouve pour son être. " Verhaeren meurt accidentellement le 27 novembre 1916 à la gare de Rouen : " La mort effroyable de Verhaeren, écrit Rilke, ma touché au plus profond de moi-même, comme une privation intime, c'était l ami qui avait et me communiquait la plus grande force. " Car si Verhaeren, par sa nature, arrive à forcer la porte de l'univers, Rilke doit attendre patiemment, douloureusement, qu'elle s'ouvre à lui. En janvier 1919, Rilke découvre un recueil posthume de Verhaeren, Les Flammes hautes. Tout à coup le passé ne semble plus mort, un message se transmet de poète à poète, la communion reprend : " La vie [... ] à présent veut continuer ; ma passion est de louer, entre toutes les voix qui se sont élevées alors et méritent toujours de vivre, la voix puissante et véridique du grand ami. " De la voix du poète revenue en février 1922 pour lui faire écrire dans un même " ouragan " la fin des Élégies et les Sonnets, il tire un texte étonnant, rédigé entre la Dixième et la nouvelle Cinquième élégies : la Lettre du jeune travailleur. Cette lettre est adressée à un poète, " Monsieur V. ", initiale derrière laquelle se devine sans peine la référence à Verhaeren. Dans un mouvement de colère, le jeune ouvrier lui confie son profond malaise à l'égard d'une compréhension dévoyée du christianisme et lui rapporte cette prière d'un ami très proche : " Donnez-nous des maîtres qui célèbrent 17ci-Bas. " Désormais libéré des contraintes qui l'étouffaient et parvenu à son tour à la pleine possession de son art, Rilke conclut la lettre à Verhaeren par ce suprême éloge : " Vous êtes, vous, un de ces maîtres. "

09/2006

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Romans historiques

Cycle Richard de Clairbois Tome 3 : L'incroyable rencontre

Au seuil de l'année 1436, une rumeur extraordinaire atteint la Ferté-Clairbois : Jeanne la Pucelle est vivante. Ourdie par quelques fidèles, une substitution a permis à l'intrépide guerrière d'éviter les affres du bûcher et de se réadapter à la vie militaire. Elle a pour compagnons Xantrailles et La Hire. Ils commandent à des hommes qui ne sont autres que des malandrins avides de batailles et de bains de sang. L'on dit que la Revenante a croisé le connétable de Richemont. Ce Breton infatué de lui-même l'a-t-il reconnue ? Engourdis par une existence sans émois dans la châtellenie paternelle, Richard de Clairbois, son frère Raoul et leur écuyer commun, Aristide, décident de se joindre à l'armée de Jeanne après avoir vérifié, au préalable, si la Pucelle, moins vénérée que naguère, est bien celle qu'ils ont connue. Ils ont des doutes. Il leur faut les lever. Grâce à l'intervention d'un lieutenant du connétable, Tugdual de Kermoysan, les trois amis sont acceptés dans une armée composée de Bretons. Ils ne tardent pas à s'y déplaire. Le Paris qu'ils découvrent n'est point à leur goût. Ils partent. Ils finiront par trouver celle qu'ils ont obstinément cherchée. Elle ne leur dira que quelques mots sans paraître les avoir jamais côtoyés. Bien qu'elle ressemble à leur idole, est-elle vraiment la bataillarde qui les avait subjugués ? Ils se concertent fréquemment pour aboutir à une indéniable évidence : ils se sont lancés dans une quête absurde. Elle n'a jamais cessé de les décevoir. Victimes d'un lourd désenchantement, l'idée d'un retour à Clairbois s'impose comme l'unique remède à leur mélancolie. La joie de leur réintégration dans le giron familial sera ternie par de lugubres annonces. Une scène pour tout dire impensable ne fera qu'aggraver le désarroi de Richard et de son frère. Quelle fut la véritable destinée de Jeanne la Pucelle ? Brûlée à Rouen le 31 mai 1431, ou délivrée, hébergée " ailleurs " et réapparue sous le patronyme de Jeanne des Armoises ? En se plaçant à l'extérieur d'une polémique intarissable, Pierre Naudin s'est mis " dans la peau " de trois hommes d'époque peu renseignés sur une réapparition confuse et qui veulent savoir sans disposer des moindres éléments en faveur ou défaveur d'une des plus mystérieuses énigmes de notre histoire.

04/2010

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Religion

Les deux voix de Sainte Jeanne d'Arc. Sainte Catherine d'Alexandrie, Sainte Marguerite d'Antioche

Jeanne d'Arc est restée célèbre dans l'histoire parce qu'elle entendait les voix de sainte Catherine d'Alexandrie et de sainte Marguerite d'Antioche, qui lui apparaissaient et qu'elle voyait "avec les yeux du corps", comme elle l'expliqua à son procès. Ou l'on admet cette relation surnaturelle ou l'on classe Jeanne "dans la catégorie réprouvée des simulatrices" ou "dans la classe infortunée des demi-démentes", comme l'a écrit Mgr Touchet, qui comparait l'amour de ces deux "vierges orientales" pour la petite bergère de Domrémy à celui de deux sœurs aînées pour leur cadette, concluant : "C'est merveilleux, c'est mystérieux, c'est ainsi." Sainte Catherine et sainte Marguerite, vierges et martyres, furent les modèles et les assistantes de Jeanne. Dès 1424, à Domrémy, Saint Michel, montrant à Jeanne "la pitié qui était au royaume de France", lui annonça : "Sainte Catherine et sainte Marguerite viendront à toi, suis leurs conseils, elles ont été choisies pour te conduire et te conseiller en tout ce que tu as à faire : crois ce qu'elles te diront, c'est l'ordre de Notre-Seigneur." De fait, ces deux saintes qui formèrent "son Conseil", la guidèrent à Vaucouleurs, puis à Chinon, où elles lui donnèrent "un signe" pour convaincre le Dauphin. Elles l'assistèrent ensuite durant toutes ses campagnes militaires, contribuant de manière décisive à ses victoires, et lui permirent de conduire Charles VII à Reims pour y recevoir son sacre. En avril 1430, elles lui annoncèrent qu'elle serait faite prisonnière par les Anglais, qu'elle ne devait pas avoir d'émoi, qu'il fallait qu'ainsi fût fait, qu'elle acceptât tout en gré, que Dieu lui aiderait." Elles furent son seul soutien durant ses longs mois de captivité et Jeanne, qui n'accepta jamais de les renier, les invoqua au milieu des flammes de son bûcher juste avant de rendre son âme à Dieu, le 30 mai 1431, à Rouen. Le message essentiel de Jeanne et de ses Voix, celui de la Royauté du Christ sur la France et sur les nations, a traversé les siècles jusqu'aux apparitions du Sacré-Coeur à Paray-le-Monial et à ses quatre demandes au Roi de France, du 17 juin 1689, qui attendent encore d'être accomplies : lorsqu'elles le seront, la mission posthume de sainte Jeanne d'Arc sera achevée.

03/2006

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Histoire de France

La Révolution française. Un évènement de raison sensible 1787-1799

Sommaire Avant propos 1. La conscience historique de la Révolution française, de 1789 à aujourd'hui Approfondissement - L'histoire en partage (G. Mazeau) PARTIE 1 - Devenir libre et souverain : une rupture démocratique ? 2. Les noeuds d'une dynamique politique extraordinaire : la convocation des Etats généraux Approfondissement - "Enfin le peuple pense" : du stigmate à la Révolution (D. Cohen) 3. Subvertir l'Ancien Régime, créer la Nation 4.
La fabrique d'un nouveau monde politique : normes juridiques et institutions sociales, de 1789 à l'été 1791 5. L'attente républicaine : de la fusillade du Champ-de-Mars au 9 août 1792 Approfondissement - Dossier sur le réseau des Roland (N. Perl-Rosenthal) 6. La vengeance souveraine ou l'énigme de la Terreur, 10 août 1792-27 juillet 1794 (9 thermidor an II) 7. Une République sans vertu ni terreur, 9 thermidor an II-18 brumaire an VIII Approfondissement - Penser l'après coup de la Terreur en interrogeant le concept de trauma (R.
Steinberg) PARTIE 2 - Religions, Révolution et Contre-révolution 8. Les catholiques entre Révolution et Contre-révolution, de 1789 à 1793 9. Transports sacrés révolutionnaires, volontés déchristianisatrices et liberté religieuse, de 1789 à 1794 Approfondissement - L'investissement symbolique et financier comme forme d'adhésion au décret du 18 floréal an II (7 mai 1794) (J. Smyth) 10. Le pluralisme religieux, de Thermidor au Concordat PARTIE 3 - Vie, bonheur, justice 11.
Les économies politiques du moment révolutionnaire 12. L'individu révolutionnaire, membre du peuple souverain 13. A la vie à la mort, l'ardeur patriotique 14. L'inquiétude du bonheur, l'inquiétude d'une liberté à transmettre PARTIE 4 - Une révolution universelle ? 15. La Révolution française, un modèle pour le monde ? Approfondissement - Révolution française, révolution atlantique ? (M. Belissa) 16.
Faire la guerre à la Contre-révolution 17. Questions coloniales et abolition de l'esclavage Approfondissement - Barnave et la question coloniale (S. Degachi) Repères chronologiques L'AUTEUR : SOPHIE WAHNICH, directrice de recherche au CNRS, Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain CNRS-EHESS. Avec des approfondissements historiographiques thématiques rédigés par des historiens français et étrangers.
GUILLAUME MAZEAU, maître de conférences à l'université Paris-I-Panthéon-Sorbonne. DEBORAH COHEN, maître de conférences à l'université de Provence. NATHAN PERL ROSENTHAL, professeur, University Southern California. RONEN STEINBERG, professeur à Michigan University. JON SMYTH, docteur en histoire, London University. MARC BELISSA, Maître de conférences à Paris-Ouest. SOUAD DEGACHI, doctorante en histoire, Paris-VII.

09/2012

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Critique littéraire

Guidargus du livre politique pendant l'Occupation (1940-1944)

Francis BERGERON (Agathon), spécialiste de la droite française, et Vulfran MORY, collectionneur érudit, ont publié, en 1990, un Guidargus Le livre politique sous l'occupation (1940-1944), rapidement épuisé, tentative, sans aucun précédent, de dresser une liste des écrits politiques au sens le plus large de l'expression parus en langue française, entre juillet 1940 et août 1944. Charles-Antoine CARDOT s'est employé, depuis 1991, à réviser, et surtout à compléter ce répertoire, considérablement augmenté puisque de quelques huit cents titres, pour la première édition, on passe aujourd'hui à plus de cinq mille dans un ouvrage qui a pris la forme d'un dictionnaire, pourvu de nombreux renvois thématiques. L'auteur de ce nouveau Cruidargus est né en 1930 ; c'est dire qu'il a connu l'occupation autrement que par ouï-dire, ou au travers des livres : il a assisté, le cœur serré, à l'entrée de l'armée allemande en Bretagne, le 18 juin 1940 et il a échappé de peu, quatre ans plus tard, aux bombes anglo-américaines ; entre-temps, vivant dans un milieu familial et relationnel plus sensible aux appels de Londres qu'à ceux de Vichy (et complètement sourd à ceux de Berlin ou de Paris), il a souvent tracé des croix de Lorraine sur le tableau noir de sa classe ; il se souvient d'avoir assisté à une manifestation anti-allemande le 14 juillet 1941 avant d'entrer, peu après, dans le mouvement Scout de France, alors clandestin ; il a lu, à l'époque, quelques-uns des auteurs cités : le colonel Alerme, René Benjamin, Serge Dalens, Roger Lefèvre et son inoubliable Raz de marée, Pierre Mariage et sa Passion des équipages et d'autres encore sans oublier le Maréchal et ses Maximes et Principes. Universitaire. Auteur d'une thèse sur le Parlement de Bretagne à la fin du XVIème siècle et de divers travaux consacrés à l'histoire du droit français public et privé, Ch.-A. CARDOT a consacré les premières années de sa retraite à l'élaboration d'un ouvrage conçu comme un instrument de travail pour les historiens et pour les libraires mais qui est aussi destiné à tous ceux qui, par delà les partis pris, veulent découvrir, dans toute sa complexité, le visage de la France pendant l'Occupation.

09/2001

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Romans historiques

Ces messieurs de Saint-Malo Tome 3 : Rendez-vous à la Malouinière

La saga des Messieurs de Saint-Malo commencée sous Louis XIV s'est poursuivie sous Louis XV avec le Temps des Carbec. Après les remous de la Révolution, leurs descendants se retrouvent périodiquement dans la propriété familiale de la Couesnière, l'ancien manoir légué par Clacla à sa filleule Marie-Thérèse Carbec qui avait épousé le capitaine de Kerelen. En juillet 1914, la grand-mère Léonie Carbec décide de renouer avec les traditions et d'organiser le premier rendez-vous du siècle à la malouinière : il y a là deux fils de Léonie, Jean-Marie armateur à Saint-Malo et Guillaume grand chirurgien parisien, leurs femmes et leurs enfants, le compte et la comtesse de Kerelen, Helmut von Keirelhein dont les arrière-grands-parents avaient émigré en Poméranie en 1792, David Carbeak de Kansas City et toute la jeune génération insouciante et rieuse que le tocsin du 1er août 1914 sonnant la mobilisation générale va brutalement projeter dans le XXè siècle, ses drames et ses changements radicaux. La famille Carbec n'échappe pas aux massacres, les survivants reviennent désabusés ou pacifistes, les jeunes filles vont devenir garçonnes. Certains s'établissent au Maroc comme architecte, officier des Affaires indigènes ou tel Roger Carbec colon dans le bled tandis que les Carbec parisiens participent à la vie facile des années folles, celles des illusions nées d'une victoire payée trop cher, tout en scrutant le ciel européen où apparaissent troubles sociaux, tentation des fascismes, déclin des vieilles démocraties. De 1920 à 1940, il ne s'est écoulé qu'un petit espace de vingt ans, le temps de faire un garçon, de l'élever et de le voir partir à son tour...Les Carbec auront eux aussi leurs héros et leurs martyrs. Le dernier rendez-vous à la malouinière a lieu l'été 1946, Saint-Malo a été détruit, les Carbec qu'ils soient Parisiens, Marocains, Nantais, Malouins, Américains, sont à nouveau présents, bien décidés à reconstituer leur famille comme les Malouins ont juré de rebâtir leur cité foudroyée. Dans cette vaste fresque historique où les qualités littéraires et l'acuité d'observation prennent appui sur la mémoire personnelle, Bernard Simiot réussit à camper des personnages très attachants, émouvants et durs, lucides et désemparés, à l'image d'une époque fiévreuse et bouleversée, sans jamais perdre de vue leur implication dans l'histoire, l'aveuglement du moment et la frénésie de vivre.

05/1993

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Sports

Laurent Pokou. Un destin de foot

Le Roi Pelé en avait fait son successeur : " Tu aurais dû naître Brésilien ", lui écrivit-il un jour de novembre 1973. L'ex-international et entraîneur André Grillon le trouvait "plus fort que Ben Barek". Roger Piantoni, l'ancien inter gauche du grand Stade de Reims et de l'équipe de France 58, déclarait après l'avoir vu évoluer contre Nancy: " C'est un des tout meilleurs joueurs du monde." Henri Guérin, alors directeur technique national et sélectionneur, regrettait " qu'il n'ait pas de cousin français " pour pouvoir l'appeler sous la bannière tricolore. Victor Zwunka, alors international et Marseillais, qui souffrit mille misères face à lui considère " qu'il a été un des plus grands avant-centres que l'on ait eu en France ". Bertrand Marchand, qui fut son partenaire au Stade Rennais, synthétise peut-être le mieux le portrait de ce joueur hors du commun : " C'était un showman, un joueur capable de déplacer les foules à lui seul. " Pour sa part Salif Keita considère : " Laurent avait toutes mes qualités, mais moi je n'avais pas toutes les siennes. " Enfin, à la question : quels sont les joueurs qui vous ont le plus impressionné ? Michel Vautre, l'arbitre international, avait eu cette réponse: " Je ne vais pas faire preuve d'originalité. Les Platini, Beckenbauer, Pelé, Giresse, bien sûr. Mais je n'ai jamais rien vu de tel que Pokou lors d'un Rennes-Saint-Etienne. " Ce jour-là, en marquant un but qualifié par le Sphynx Robert Herbin comme "l'un des plus beaux qu'il n'avait jamais vu", l'attaquant ivoirien avait scellé la défaite du grand Saint-Etienne des Jean-Michel Larqué, Curkovic, Piazza et consorts. Pendant 38 ans, il est resté le meilleur buteur de la Coupe d'Afrique des Nations avec 14 buts en deux participations. Un record battu depuis par Samuel Eto'o. Formé à l'ASEC d'Abidjan, cet avant-centre rapide, rusé, racé, technique, à l'adresse chirurgicale, au coup de rein dévastateur, à la détente de fauve, à l'art du contre-pied et du démarquage, aux dribbles déroutants, au sens du but phénoménal est ancré dans la mémoire de tous les Bretons et de tous les Ivoiriens de plus de 40 ans. Ce livre est un hommage à un joueur exceptionnel.

05/2011

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Revues

Otrante N° 49, printemps 2021 : Femmes et fantastique au Canada

Sans postuler, comme l'a fait Anne Richter (RICHTER, Anne, Le Fantastique féminin, un art sauvage, éditions Jacques Antoine, Bruxelles, 1984 ; réédition revue et augmentée, L'Age d'Homme, 2011), un fantastique féminin, différent par nature de celui des hommes, où la métamorphose serait appréhendée par les romancières comme une abolition des frontières, voire une délivrance, ce volume d'Otrante s'intéresse à ce que Richter conçoit d'une part comme un "art des abysses" ancré dans le vécu, et d'autre part comme un désir particulier de connivence avec la nature : "Nous avons besoin de ces mythes et de la vitalité de ces visions féminines, car ils retracent à leur façon un parcours essentiel vers le lieu secret où cesse enfin la cécité du coeur". (RICHTER, Anne, Les Ecrivains fantastiques féminins et la Métamorphose, Académie royale de Belgique, 2017) Ce qui importe est de convoquer la parole et d'analyser différents écrits de femmes dans le champ littéraire canadien contemporain (Atwood, Beaulieu, Hébert, Maillet, Rochon, Vonarburg...), pour mieux situer les transformations du fantastique au cours des cinquante dernières années. En interrogeant les approches, les formes et sens narratifs des romans et nouvelles, ainsi que les figures temporelles qu'empruntent le fantastique et ses dérivés (la fantasy, le gothique, le réalisme magique, parmi d'autres) dans la littérature contemporaine, ce volume entend répondre à plusieurs questions : Quels sens prennent aujourd'hui, au Québec et au Canada, les récits étranges et insolites, d'horreur et de peur ou de magie merveilleuse et libératrice ? Qu'est-ce qui a changé dans l'écriture des femmes, par rapport à ce qui précède, ou s'est fait ailleurs, notamment en Europe et dans les Amériques ? Les auteures québécoises et canadiennes sont-elles en rupture avec les formes narratives et imaginaires européens "vécus comme des modèles" , à l'instar du réalisme magique belge ? Usent-elles du fantastique comme d'un "pont entre différentes traditions génériques" (RANSOM, Amy J. et Dominick GRACE, Canadian Science Fiction, Fantasy, and Horror : Bridging the Solitudes, Springer, Berlin, 2019) ? Adhèrent-elles plutôt au fantastique "produisant comme seuls effets de l'ambiguïté, de l'horreur ou de la terreur - c'est-à-dire une sensibilité pleine de sens, mais dont la signification par essence échappe". (BOZZETTO, Roger et Arnaud HUFTIER, Les Frontières du fantastique. Approches de l'impensable en littérature, Valenciennes, Presses Universitaires de Valenciennes, 2004) ?

06/2021

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Musicologie

Recentrer la musique. Tome 1, Audiotactilité et ontologie de l'oeuvre musicale : musique d'écriture, jazz, pop, rock

Qu'est-ce qu'une oeuvre musicale ? La question est posée depuis toujours. Mais l'examen de la littérature montre qu'elle est le plus souvent traitée avec pour seul modèle l'oeuvre musicale écrite, c'est-à-dire l'oeuvre sur partition de la tradition savante occidentale. Qu'en est-il des musiques d'oralité, phonographiques ou d'impro­visation, du jazz, de la pop, du rock ? Un autre clivage apparaît dans le corpus des textes traitant de ces questions, qui sépare la philosophie analytique anglophone et l'esthétique dite continentale. C'est à partir de ces constats que l'auteur procède à un examen minutieux des textes fondamentaux de chacune de ces tendances. Il montre ensuite que la Théorie des musiques audiotactiles du chercheur italien Vincenzo Caporaletti offre un cadre rénové pour traiter de la question de l'être de l'oeuvre musicale dans toutes ses dimensions, écrites, orales, enregistrées, improvisées. Après avoir exposé les principes fondamentaux de cette théorie, Laurent Cugny divise son exploration de la littérature en séparant les textes ne prenant en compte que les oeuvres d'écriture et ceux qui élargissent à d'autres horizons. Dans la première de ces deux parties, on retrouve les principaux auteurs de l'esthétique analytique anglophone (Nelson Goodman, Peter Kivy, Jerrold Levinson). Leurs thèses sont mises en regard de celles des philosophes continentaux dont, outre les classiques (Jean-Paul Sartre, Roman Ingarden), certains auteurs plus rarement pris en compte : Gisèle Brelet, Boris de Schloezer, Mikel Dufrenne, Etienne Gilson, Etienne Souriau. Dans l'autre partie sont examinés des textes questionnant l'oeuvre de jazz (Andrew Kania, Julian Dodd), de rock (Theodore Gracyk, Roger Pouivet), de pop (Agnès Gayraud). Enfin, l'auteur nous livre sa propre vision d'une théorie parvenant à englober l'ensemble des musiques, appuyée sur le concept d'audiotactilité. Ce volume s'inscrit dans un projet plus large, se donnant pour ligne, comme l'indique son titre, de Recentrer la musique, après la longue période de domination d'un décentrement prôné par la New musicology et ses prolongements. Dans un second tome, l'auteur, à partir d'une critique du culturalisme en musique, proposera un cadre renouvelé pour l'analyse musicale, reposant sur le socle méthodologique établi dans ce premier tome et tourné vers une musique en particulier, le jazz.

06/2021

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Littérature étrangère

Mensonges d'été

Bernhard Schlink nous propose dans ce recueil de nouvelles sept variations sur le thème du mensonge. Tout en illustrant des sujets de société très contemporains comme l’euthanasie ou les réseaux de prostitution, des thèmes plus classiques comme la jalousie, le conflit générationnel ou les regrets à la veille de la mort, l’auteur allemand scrute à chaque fois les fonctionnements du couple. Que ce soit le flûtiste modeste tombé amoureux d’une riche héritière ("Arrière-saison"), l’écrivain qui croit se protéger par des petits mensonges sans importance ("La nuit à Baden-Baden"), ou encore l’homme qui pense sauver son mariage en se coupant du monde ("La maison dans la forêt"), les héros de Schlink se distinguent souvent par une forme de lâcheté qui finit par les perdre. La nouvelle la plus dramatique du recueil est sans doute "L’inconnu dans la nuit" , où les non-dits dans un couple, qui doit surmonter le traumatisme dû à l’enlèvement de la femme pendant plus d’un an en Arabie Saoudite, auront des conséquences tragiques. Les trois dernières nouvelles ont en commun de mettre en scène des personnages plutôt âgés. Quand dans "Le dernier été" le personnage principal, atteint d’un cancer des os, souhaite recourir à l’euthanasie sans oser en parler à son épouse, le protagoniste de "Bach à l’île de Rügen" souhaite seulement se réconcilier avec son fils et lui parler de son couple, avant de mourir. La toute dernière nouvelle du recueil nous propose l’histoire d’une vieille dame qui parle à sa petite-fille des mensonges et des renoncements, et d’un fiancé abandonné… Bernhard Schlink possède un talent indéniable pour nous parler de ces situations en apparence banales qui posent néanmoins de vraies questions de morale. Sa capacité à esquisser des personnages incarnant des dilemmes et des interrogations d’ordre éthique, qui a fait le succès d’un livre comme Le liseur, se trouve ici condensé dans la forme courte et transposée dans des situations moins dramatiques et plus quotidiennes que dans ses romans. Mensonges d’été se situe néanmoins bien dans la continuité de l’oeuvre de Schlink. Le recueil a été un très grand succès dans les pays de langue allemande et devrait ravir son lectorat français tout autant.

06/2012

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Empire

Histoire romaine. Tome 2, D'Auguste à Constantin

L'histoire de l'empire romain a tout pour séduire le lecteur moderne, qui pourra puiser dans son récit bien des leçons sur le temps présent : des personnages hors norme, des portraits de " monstres " façonnés par une historiographie hostile, mais aussi une capacité de résilience qui a permis à un Etat, né d'une cité installée sur les bords du Tibre, d'imposer sa domination pendant plusieurs siècles et d'assurer à une partie du monde une période de paix qu'elle n'a jamais connue depuis lors. Mieux appréhender l'histoire de l'empire romain de l'avènement du principat (29/27 av. J. -C.) jusqu'à l'édit de Milan (313), en mettant en particulier en exergue les ressorts de son gouvernement qui ont alimenté ses capacités de conquête, de résistance et de résilience dans des circonstances parfois difficiles, tel est l'enjeu de ce livre. Il dévoile ce qui fit la force de cet empire mondial, le premier de ce genre, aux limites jusqu'alors inégalées, des extrémités des Iles britanniques aux bordures du Caucase et du plateau iranien, des rives de l'Atlantique à celles de la Caspienne et de la mer Rouge, des bords du Danube aux confins du désert saharien. Ses relations avec le monde extérieur, considéré comme " barbare " , un temps contenu au-delà d'une ligne de défense, un limes mouvant, puis sans cesse renforcé, constituèrent une préoccupation des princes qui se succédèrent, soucieux d'assurer la protection de l'empire et de son coeur, l'Italie. Dans ce livre aux multiples facettes, quatre des meilleurs spécialistes de l'histoire de Rome dressent un portrait vivant de cet empire qui domina le monde. Le lecteur croisera au fil des pages empereurs, princes, membres de la famille impériale et " maréchaux " que les sources littéraires, tout empreintes de la pensée sénatoriale, se sont plu à distinguer ou à proscrire, mais aussi, au travers de la documentation épigraphique, d'autres moins illustres, qui ont voulu, de même, laisser une trace de leur existence. Michel Christol est professeur émérite d'histoire romaine à l'université de Paris-1. Pierre Cosme est professeur d'histoire ancienne à l'université de Rouen depuis 2010. Frédéric Hurlet est professeur d'histoire romaine à l'université Paris Nanterre et membre de l'Institut universitaire de France. Jean-Michel Roddaz est professeur émérite d'histoire romaine à l'université Michel de Montaigne