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Stefan Wul

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Industrie et techniques

Les tuileries vosgiennes. Une industrie rurale

L'industrie rurale de la tuile et de ses dérivés n'a, contrairement à celle des forges, des verreries, du textile... que peu retenu l'attention des historiens. La cause : la cruelle absence de documentation immédiatement disponible, conséquence du caractère éphémère de nombreux sites et de leur vulnérabilité au feu. Si la visibilité de la fabrication des pièces en terre cuite, essentiellement locale, n'est guère évidente au niveau national, l'histoire de ces usines de villages éclaire complémentairement à celle d'autres domaines de fabrication, la période d'industrialisation de la France de la fin du XVIIIe jusqu'au milieu du XXe siècle. Au-delà, initier une étude sur les tuileries permet d'accorder de l'intérêt à l'histoire des techniques, des matériaux, à celle de l'évolution du bâti dans l'espace rural. La tuile installée parfois depuis plus de 150 ans sur la même toiture est la preuve d'une attention extrême portée à la protection des biens et des personnes. L'auteur a ainsi voulu, à travers les monographies détaillées de plusieurs tuileries vosgiennes fondées sur des recherches archivistiques longues et passionnantes ainsi que sur des recherches dans les fonds privés, témoigner du travail des tuiliers et des tuilières de Deyvillers, _ Aydoilles, _ Grandvillers, _ Lerrain, _ les _Forges, _ Rambervillers... _ Nul doute que les populations locales et au-delà, ainsi que les descendants de ces ouvriers et ouvrières trouveront un in¬térêt majeur à la lecture de cet ouvrage agrémenté d'une documentation iconographique fort riche et parfois rare. Philippe Picoche a été inspecteur d'Académie. Docteur en histoire, il est passionné par l'histoire industrielle du XIX° siècle : moulins, féculeries, scieries, verreries et désormais tuileries. Auteur d'une thèse sur la verrerie de Portieux, il a publié également Le monde des chamagnons et des colporteurs, ainsi qu'un ouvrage qui retrace les derniers mois d'un jeune poilu de l'Orléanais, Bientôt mes 20 ans. Il a écrit des articles dans différentes revues ayant trait au monde ouvrier, à la diffusion de l'écrit à travers les campagnes françaises au cours du XIX° siècle.

03/2021

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Littérature française

La duchesse de langeais

" Il existe dans une ville espagnole située sur une île de la Méditerranée, un couvent de Carmélites Déchaussées où la règle de l'Ordre institué par sainte Thérèse s'est conservée dans la rigueur primitive de la réformation due à cette illustre femme. Ce fait est vrai, quelque extraordinaire qu'il puisse paraître. Quoique les maisons religieuses de la Péninsule et celles du Continent aient été presque toutes détruites ou bouleversées par les éclats de la révolution française et des guerres napoléoniennes, cette île ayant été constamment protégée par la marine anglaise, son riche couvent et ses paisibles habitants se trouvèrent à l'abri des troubles et des spoliations générales. Les tempêtes de tout genre qui agitèrent les quinze premières années du dixneuvième siècle se brisèrent donc devant ce rocher, peu dis- tant des côtes de l'Andalousie. Si le nom de l'Empereur vint bruire jusque sur cette plage, il est douteux que son fantastique cortège de gloire et les flamboyantes majestés de sa vie météorique aient été comprises par les saintes filles agenouillées dans ce cloître. Une rigidité conventuelle que rien n'avait altérée recommandait cet asile dans toutes les mémoires du monde catholique. Aussi, la pureté de sa règle y attira-t-elle, des points les plus éloignés de l'Europe, de tristes femmes dont l'âme, dépouillée de tous liens humains, soupirait après ce long suicide accompli dans le sein de Dieu. Nul couvent n'était d'ailleurs plus favorable au détachement complet des choses d'ici-bas, exigé par la vie religieuse. Cependant, il se voit sur le Continent un grand nombre de ces maisons magnifiquement bâties au gré de leur destination. Quelques-unes sont ensevelies au fond des vallées les plus solitaires ; d'autres suspendues au-dessus des montagnes les plus escarpées, ou jetées au bord des précipices ; partout l'homme a cherché les poésies de l'infini, la solennelle horreur du silence ; partout il a voulu se mettre au plus près de Dieu : il l'a quêté sur les cimes, au fond des abîmes, au bord des falaises, et l'a trouvé partout... ".

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Philosophie

PHILOSOPHIE N° 60 1ER DECEMBRE 1998

" L'amour est amoureux - et en même temps, il cherche inlassablement à l'être " : c'est cette inquiétude et cette tension qui traversent la pensée kierkegaardienne, telle qu'elle s'exprime dans deux lettres inédites à Régine, où l'épistolier se propose de faire lui aussi un éloge de l'amour, non pas, comme Socrate, au cours d'un banquet, mais " dans le silence de la nuit, lorsque tous dorment, ou au beau milieu d'un vacarme assourdissant, lorsque nul ne [le] comprend ". Par l'intermédiaire d'extraits de sa correspondance traduits ici pour la première fois, A.-C. Habbard souligne l'importance de cette thématique du don, dans la multiplicité de ses dimensions existentielles, qui fait de Kierkegaard un penseur de l'intersubjectivité. Jérôme Laurent, dans son article consacré à Lucrèce, part d'une tension propre à l'épicurisme : d'un côté, la poésie est condamnée par Epicure, de l'autre, elle est pratiquée par son disciple latin. Suivant ce fil conducteur, c'est le rapport complexe de la philosophie de Lucrèce avec celle de Platon qui est interrogé : le statut de l'étonnement et de l'amour sont au cœur de cette confrontation. Dans son étude sur l'Ethique à Nicomaque, M.-H. Gauthier-Muzellec montre à la fois une hésitation d'Aristote entre deux voies concurrentes pour penser l'action humaine et la manière dont la considération du plaisir et du jeu peut éclairer cette alternative. Qu'arriverait-il, se demande Platon, si les sentiments humains n'avaient entre eux rien de commun, s'il n'y avait pas, pour l'homme une communauté de " ressentir " ? C'est cet effondrement de toute communauté humaine, y compris celle - minimale - d'un " ressentir-avec ", qui constitue l'un des aspects du système concentrationnaire. M. Revault d'Allonnes en interroge, à partir d'Aristote et Spinoza, les conditions de possibilité. Philosophie avait fait paraître, dans son numéro 56, un article de Michel Fichant proposant une interprétation à nouveaux frais de la conception kantienne de l'espace dans " l'esthétique transcendantale ". Béatrice Longuenesse a souhaité pouvoir répondre à certaines objections formulées à l'encontre de son interprétation, dans son livre Kant et le pouvoir de juger. Nous publions ici ce droit de réponse.

12/1998

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Histoire ancienne

BLACK ATHENA. Les racines afro-asiatiques de la civilisation classique, Volume 2, Les sources écrites et archéologiques

Le premier volume de Black Athena : " L'invention de la Grèce antique, 1785-1985 ", avait suscité en France, comme auparavant dans le monde anglo-saxon, des réactions passionnées. Sa reconstitution historique et sociologique des transformations de l'idée qu'on s'est faite des origines de la civilisation grecque, et de la façon dont elle a évolué en fonction de l'image que l'Europe se faisait de sa place et de son rôle dans le monde, a été saluée comme une implacable démonstration ou dénoncée comme partisane. Concluant son examen du dossier, la revue L'Histoire écrivait en février 1997, sous la plume de Maurice Sartre : " Que les visions du monde dénoncées par Martin Bernal subsistent chez quelques esthètes romantiques et quelques purs littéraires ignorants de l'histoire et de l'archéologie, nul ne le conteste. Mais fallait-il monter cette machine de guerre contre leurs partisans ? Peut-être que oui, en définitive, puisque ce livre, irritant et excessif à maintes reprises, passionnant jusque dans ses excès, oblige l'historien à s'observer dans le miroir et à y scruter ce qu'il reste du vieil Européen imbu de son excellence dans le regard qu'il jette sur l'autre - l'Egyptien, le Grec... ou son contemporain. " Dans son deuxième volume, consacré aux Sources écrites et archéologiques venant à l'appui d'un " Modèle Ancien Révisé " des influences moyen-orientales sur la Grèce archaïque, Martin Bernal étudie en détail les éléments matériels qui établissent la réalité et l'importance des contacts entre l'Egypte, les pays du Levant et l'ensemble du monde égéen pendant la période de l'Age du Bronze, soit entre 3400 et 1100 avant J.-C. Il les confronte aux renseignements fournis par les mythes, les légendes, les cultes religieux et les faits linguistiques postérieurs. Il conclut que les contacts entre le monde égéen et le Moyen-Orient ont été bien plus importants et déterminants qu'on ne l'admet généralement. Il fournit ainsi de nouveaux aliments à une discussion désormais proliférante, à laquelle contribuent des savants de tous les pays, et qui aura indéniablement transformé les présupposés de méthode et les objectifs de culture générale des études classiques.

11/1999

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Revues

Europe N° 1118-1119-1120 juin-juillet-août 2022 : Ecrivains et reporters dans la guerre d'Espagne ; Georg Lukács

Déclenchée à la suite de la tentative de coup d'Etat des 17 et 18 juillet 1936, la guerre d'Espagne opposa les forces nationalistes dirigées par une junte militaire aus forces du gouvernement légitime de la République, soutenu par le "Freite popular". Bientôt, des milliers d'hommes et de femmes affluèrent du monde entier pour rejoindre les Brigades internationales. Ces volontaires considéraient que se battre pour la République espagnole, c'était se battre pour la survie de la démocratie et de la civilisation contre l'assaut du fascisme. Des écrivains, des cinéastes, des photographes s'engagèrent dans ce combat. Ils le firent par le biais de leur art, par leur soutien apporté aux réseaux d'entraide et parfois en prenant les armes. Des centaines de journalistes et de reporters se rendirent eux aussi en Espagne. En raison de ce qu'ils virent sur place, même ceux qui étaient arrivés sans engagement prédéterminé en vinrent à embrasser la cause de la République assiégée. L'histoire des reporters étrangers en Espagne est fondamentalement une histoire d'hommes et de femmes courageux et compétents. La redécouverte de leurs écrits est hautement significative dans l'histoire de la guerre d'Espagne. Grâce à eux, des millions de gens qui ne connaissaient que peu de choses sur l'Espagne ont senti dans leurs coeurs que la lutte de la République espagnole pour la survie était, d'une certaine manière, leur bataille. Ce numéro d'Europe met en lumière de multiples aspects de ce drame et de nombreuses figures connues ou méconnues qui épousèrent, selon les mots du poète Luis Cerrada, une cause "noble et si digne de lutter pour elle". On voit se faire jour dans ces pages une conception de la culture indissociable d'un sens de la solidarisé humaine. Comme l'écrivait María Zambrano, figure majeure de la pensée contemporaine qui prit le chemin de l'exil en janvier 1939 et refusa de revenir en Espagne du vivant de Franco : "Il ne sert à rien de renoncer à toute action qui modifie l'histoire ou à à prendre une part active ; nul ne nous déchargera d'avoir à la subir"

06/2022

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Histoire de France

Carnet de campagne d'un poilu d'Orient. Dardanelles 1915-1916

Nul n'était plus qualifié qu'Ernest Roux, comme témoin de la campagne des Dardanelles de 1915-1916. Car en plus de sa participation physique, à 21 ans et en première ligne, à cette expédition, il a ensuite assumé pendant 25 ans (de 1955 à 1980, à son décès) la fonction de Président national des anciens combattants du corps expéditionnaire d'Orient. Il fut également en 1965 l'organisateur du pèlerinage des survivants français à Istanbul, pour le cinquantenaire du débarquement. Il y fut promu "Ancien combattant turc d'honneur". Le livre I est consacré à la présentation du texte intégral du "Carnet de campagne" d'Ernest Roux, écrit au jour le jour, dans un français de qualité, sur le champ de bataille. Il est complété par des extraits choisis de lettres adressées à sa mère, institutrice laïque dans le département de la Drôme. Le livre II, "Les poilus et pourquoi ils se sont battus !", est l'oeuvre de son fils, Jean Roux, économiste et historien (histoire des doctrines sociales, histoire de l'impôt, etc.). Il présente tout d'abord le contexte géopolitique caractérisant l'Europe en 1914. Le lecteur y découvrira l'état d'esprit et les mentalités régnant à cette époque en France, particulièrement face au pangermanisme. Il resitue la puissance économique, militaire, maritime et coloniale de l'Allemagne début 1914. Par exemple, qui sait que le 22 septembre 1914, la flotte de guerre allemande attaquait et bombardait Tahiti ? Il rappelle ensuite les réactions du peuple français, et en premier lieu du Maréchal Foch, face au traité de Versailles de 1919 ; traité de paix raté et qui allait déboucher sur la seconde guerre mondiale, seulement 20 ans après la fin de la première. Tout ce qui est écrit dans cet ouvrage captivant, souvent surprenant et hors norme, est rigoureusement conforme à la vérité historique. Fait unique dans l'histoire de l'édition : entre la première ligne de cet ouvrage, écrite par Ernest Roux en février 1915, et la dernière ligne écrite par son fils Jean Roux en février 2015 100 ans exactement se seront écoulés.

04/2015

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Sciences politiques

L'avènement de la démocratie. Tome 4, Le nouveau monde

Que s'est-il passé pour qu'advienne silencieusement, dans le sillage de la crise économique du milieu des années 1970, un monde nouveau dont nul n'avait anticipé les traits ? En quoi consiste au juste sa nouveauté, qui à la fois marque le triomphe du principe démocratique à une échelle jamais vue et rend sa mise en oeuvre si problématique ? Telles sont les questions soulevées par la dernière étape en date de l'avènement de la démocratie qui sont au centre de ce livre. Nous vivons la phase ultime de la "sortie de la religion", la religion ne se résumant pas à la foi personnelle, comme nous la concevons aujourd'hui, mais formant le principe organisateur des sociétés d'avant la nôtre. Ce processus paraissait parvenu à son terme ; il ne l'était pas. Nous nous pensions "absolument modernes" ; nous en étions encore loin. Nous le sommes brutalement devenus, et cela change tout, des conditions de la coexistence planétaire à l'identité de chacun d'entre nous. Notre organisation politique conservait dans sa forme l'empreinte de la soumission aux puissances venues d'en haut. Celle-ci s'est volatilisée, en révélant une fonction de l'Etat-nation que nous ne soupçonnions pas et qui en fait le soubassement du monde mondialisé. Nous habitions une histoire que nous pensions toute tournée vers l'avenir. Elle restait hantée par le passé, en réalité, comme le bond en avant de la production du futur nous l'a appris, en donnant à l'économie une place hégémonique dans la vie collective. Les libertés individuelles que nous pensions avoir conquises continuaient secrètement d'être prises dans l'appartenance sociale. L'effacement de cette dernière leur a conféré une autre portée, en faisant apparaître une société des individus qui gravite autour des droits de l'homme. Le paradoxe est que cette formidable avancée des moyens de l'autonomie humaine donne, à l'arrivée, une société qui échappe à ses membres, des démocraties incapables de se gouverner. Une chose est de disposer des instruments qui permettent de maîtriser son destin, une autre est de savoir s'en servir. L'histoire de la libération est derrière nous ; l'histoire de la liberté commence.

01/2017

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Littérature étrangère

Les Années à rebours

Messine, années 1970. Aurora est l'aînée d'une fratrie de six enfants. Père fasciste et mère transparente. Timide derrière ses lunettes à grosse monture, elle est la meilleure de la classe. Giovanni, lui, est le dernier d'une famille de communistes. Père avocat reconnu, mère agile aux fourneaux. Impétueux et charismatique, il est nul en classe mais rêve de faire la révolution. C'est à la fac de philo que les deux se rencontrent. Première passion, escapades sur l'Etna, et très vite un mariage accepté contre toute attente par la famille. D'autant qu'Aurora est enceinte. . . Les Brigate Rosse commencent à faire parler d'elles et, le soir, les jeunes mariés refont le monde avec leurs camarades d'utopie. Giovanni veut toujours vivre plus que ce que l'existence lui offre et fomente un attentat en rêvant de se faire emprisonner pour pouvoir marquer l'Histoire. Mais son attentat passe inaperçu et c'est en se droguant qu'il pallie ses frustrations de révolutionnaire raté. Avant la naissance de Mara, un fossé se creuse entre Aurora et Giovanni. Aurora devient institutrice, élève sa fille seule, entre deux apparitions de son mari-fantôme. Giovanni à la dérive est envoyé par son père à Milan, pour travailler dans un cabinet d'avocat, mais il se drogue plus que jamais. À son retour en Sicile, il passe plusieurs mois dans une communauté installée dans la campagne et retrouve une certaine sérénité, tandis qu'Aurora s'est décidée à reprendre une thèse. Mara est leur trait d'union, et leur donne la force de continuer. Enfin abstinent, Giovanni découvre qu'il est séropositif. Il vit le dernier été de sa vie avec sa fille de dix ans à peine, qu'il aime du mieux qu'il peut avant de mourir sur un lit d'hôpital de Messine, auprès d'Aurora. Simple et universel, ce roman est l'histoire d'un couple ancrée dans la réalité d'une époque - les années de plomb, l'invasion de la drogue, la désillusion des années 1980, le fléau du sida.

10/2016

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Guerre d'Algérie

Alger : le livre blanc du 26 mars 1962

Le 26 mars 1962, rue d'Isly à Alger, une unité de l'armée française ouvre le feu sur des manifestants civils favorables à l'Algérie française, faisant 46 morts, immédiatement dans la rue et 3 rapidement par la suite, et environ 200 blessés dont plusieurs meurent dans les jours suivants. Le sang qui fait réfléchir ou frémir a coulé dans les rues. Ce Livre Blanc sur les tragiques événements d'Alger du 26 mars 1962 le rappelle objectivement et désespérément. Il relate les événements qui se déroulèrent à Alger et comprend uniquement les déclarations des témoins de ces événements : déclarations faites sur l'honneur, signées, établies par des personnalités connues ou obscures, qui toutes ont en commun d'avoir été témoin oculaire du drame. Leurs contributions sont sincères et authentiques. Ce Livre Blanc ne les interprète ni ne les commente. Il ne tire pas de conclusion. A plus forte raison n'en impose aucune. C'est au lecteur de juger, éléments en main. Bon nombre de ces témoins sont amis ou parents des victimes de ce drame. Certaines en ont été eux-mêmes victimes et gardent dans leur chair la marque de la véracité de ce qu'ils ont signé. Les auteurs appartiennent aux catégories sociales les plus diverses : leurs noms attestent une grande variété d'origine. Ce Livre Blanc a donc pleine valeur documentaire, offrant un faisceau de preuves incon­testables, présentées à l'état brut, sans nul accommo­dement. Les premiers éditeurs se sont bornés à classer ces témoignages, à en dresser un bilan cohérent, à les répartir suivant une progression qui traduit naturellement les origines du drame, sa genèse, son déroulement, enfin les traits dominants des protagonistes. Ce dossier n'est lui-même qu'un élément d'une plus vaste affaire - le drame algérien -, dont il contribuera à éclairer certains aspects. Il s'agit d'avantage d'instruire que de condamner. Les faits condamnent plus sûrement que les hommes. Le 26 mars 1962, une page a été écrite. Cette page, le peuple doit la lire tout entière. Le présent ouvrage empêchera peut-être qu'elle ne soit tournée trop hâtivement.

05/2023

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Froid, climatique

Isolant thermique en rénovation. Réaliser un choix équilibré entre confort, performance énergétique, approche environnementale et gestion circulaire des ressources

En raison des réponses apportées aux enjeux climatiques et des exigences en matière d'isolation thermique de plus en plus contraignantes, le marché des matériaux d'isolation est en pleine expansion. Si les isolants en laines minérales et les isolants en mousses synthétiques dominent le marché actuel, les isolants dits "naturels" ou "biosourcés" suscitent un intérêt croissant et prennent chaque année quelques parts supplémentaires de marché. En effet, au cours de ces vingt dernières années, les isolants issus de matériaux naturels et renouvelables, tels que les matières végétales ou animales, ont été redécouverts et sont de plus en plus souvent utilisés dans l'habitat individuel, tant en construction neuve qu'en rénovation. Ils font aussi souvent l'objet de subsides "à la rénovation" complémentaires ou plus importants. Des recherches scientifiques et industrielles se développent aussi d'une part sur des matériaux isolants innovants très efficaces et d'autre part sur l'utilisation et la valorisation de co-produits de l'agriculture ou de déchets. Ces recherches sont sans nul doute influencées par le niveau d'exigence des réglementations en vigueur mais également par des objectifs d'économie circulaire et de gestion durable des ressources. Les matériaux isolants sont ainsi devenus des matériaux incontournables dans la construction et la rénovation de bâtiments énergétiquement performants et confortables. Ils assurent un ensemble de tâches et de fonctions qui sont la garantie d'un climat intérieur agréable et sain ; la réduction des déperditions par transmission et ventilation ; une protection contre la chaleur en été ; une protection contre le froid et le gel en hiver et éventuellement une protection acoustique. La qualité d'une enveloppe thermiquement bien isolée repose sur les propriétés thermiques des matériaux et des éléments qui la composent ainsi que sur leur dimensionnement et leur mise en oeuvre. Souvent invisibles car cachés derrière des parements, ces matériaux, vu les épaisseurs nécessaires pour atteindre les performances exigées, représentent un volume considérable de matières et influencent fortement tant le confort des bâtiments que leur bilan environnemental. En outre, vu leur faible taux de valorisation actuelle (réemploi ou recyclage), ces matériaux représentent aujourd'hui un véritable défi en termes d'économie circulaire.

10/2023

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Poésie

Souffle d'Éternité. Quand la poésie dessine les contours de l'infini

Dans un monde où l'on nous presse d'embrasser l'inadmissible, là où les aberrations d'hier se muent en banalités du jour, il ne s'agit pas tant d'un monde qui se métamorphose sous nos yeux, mais d'esprits enchaînés, happés par les stratagèmes de ceux qui aspirent à le dominer. Auteur de quatre âmes littéraires, ma plume a d'abord effleuré les mystères de la santé et du bien-être, avant de s'aventurer sur les sentiers initiatiques d'un roman en deux tomes, puis de se poser, enfin, sur la trame vibrante d'un recueil de poèmes. Dès l'aube de mon existence, l'écriture a été mon phare, guidant mes réflexions, mes émotions, mes passions à travers l'obscurité, explorant une infinité de thèmes avec une voracité inassouvie. Mes mots, jadis murmurés dans l'écho des pages, trouvent désormais écho dans le tumulte des réseaux sociaux, dans cette quête incessante de partage et de résonance. Mon ambition. Offrir un miroir à l'âme du lecteur, éveiller une conscience, toucher un coeur, sur des sujets d'essence ou de circonstance. L'inspiration pour ce florilège poétique m'a été soufflée par les vents du changement, impétueux, inéluctables, qui sculptent notre monde sans que nul ne puisse leur barrer le chemin. Si l'idée m'a d'abord laissé de marbre, elle a fini par s'enraciner, florissante, dans le terreau de mon esprit, nourrie par l'éclat qu'une phrase, un vers, pouvaient allumer dans le regard d'un autre. Ce recueil est une invitation au voyage, léger à porter, libre dans sa lecture. Vous pouvez le dévorer d'une traite, ou le parcourir au gré du hasard, laissant aux caprices du destin le soin de choisir pour vous. Chaque poème est un fragment de mon âme, ou une étoile dans le ciel de ceux qui m'entourent, qu'ils soient compagnons de route professionnelle, amis de coeur, ou liens de sang. Parmi ces lignes, il y a, j'ose espérer, des échos pour chaque âme, même si certains résonneront plus fort que d'autres. A travers ces vers, c'est un pan de mon être que je révèle. Pour en savoir plus, plongez dans mes premiers ouvrages.

03/2024

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Littérature française

Chocs

" Je viens de passer six mois à la ferme. Je n'étais pas le fermier : j'étais le cochon. " Voici un livre à nul autre pareil. L'auteur, fragilisé depuis longtemps par une tendance dépressive, sombre un jour dans une crise mélancolique aiguë. Il est interné durant presque six mois dans un service psychiatrique, où on lui administre une thérapie par éléctro-chocs, présentée comme anodine. Mais lorsqu'il tente de reprendre pied dans sa vie... il n'a plus de vie : il est devenu étranger à lui-même, souffrant de graves troubles de la mémoire. Comment faire face au quotidien, amnésique, dans une société où tout doit être mémorisé? La vie matérielle se dérobe : du code de la porte d'entrée à celui de la carte bancaire, du portable ou de l'ordinateur. La vie familiale, amoureuse, amicale aussi : un homme sans mémoire est un homme radicalement seul. D'autant qu'il ne fait pas bon critiquer aujourd'hui les dangers des thérapies de choc, à nouveau à la mode, et leurs défenseurs, au pouvoir dans les hôpitaux. Ce voyage aux limites aurait pu se prêter à un traitement sentimental, pathétique et larmoyant, faisant appel à la compassion du lecteur. L'auteur a choisi une toute autre voie : un texte littéraire, à la fois érudit, burlesque et paradoxal, composant les " Mémoires d'un amnésique " . Erudit parce que l'auteur dévore toute la littérature psychiatrique sur l'histoire du traitement par électro-chocs en s'interdisant tout recours à internet et en menant une enquête historique pour trouver la clef d'une énigme personnelle. Burlesque parce qu'il met en scène et à distance ce combat à l'aveugle pour y voir clair, ses confrontations avec les médecins traitants (dont il enregistre les propos à leur insu), les réminiscences incertaines de sa vie d'avant... Paradoxal car l'entreprise même de l'écriture de ce livre est un défi à son handicap : soit il triomphe de sa mémoire défaillante et donne raison aux psychiatres qui le soupçonnent de simuler, soit il donne tort à ses médecins et produit un livre illisible. Mauvaise nouvelle : le livre est une réussite magistrale !

10/2019

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Philosophie

Contre-histoire de la philosophie. Tome 9, Les consciences réfractaires

Le XXe siècle fut pour les intellectuels celui des fascismes rouge et brun qui ont laissé peu de penseurs indemnes... Nombre de philosophes ont mis leur intelligence au service des deux barbaries. Toutefois, il y eut des consciences réfractaires à ce renoncement à la raison. Alors que le PCF souscrit au Pacte germano-soviétique (23 août 1939-22 juin 1941) et fait de la politique de collaboration avec l'occupant allemand une priorité décidée par Moscou, Georges Politzer, juif et communiste, inaugure la résistance intellectuelle dès 1939, puis la résistance en armes, avant de mourir en 1941 sous les balles d'un peloton d'exécution. Contre Bergson qu'il range du côté des bellicistes et de l'occupant, il célèbre un certain Descartes inaugurant la philosophie des Lumières achevée par Marx et le marxisme. Nizan, lui aussi communiste, rechigne au Pacte : il le comprend pour l'URSS qui défend sa survie, mais pas pour le PCF... Marxiste secrètement déçu par l'Union soviétique, Nizan demande à Epicure ce que Marx, le marxisme et la Russie bolchevique ne lui donnent pas : des raisons de vivre en sachant qu'il nous faudra mourir... Camus, pour sa part, fut communiste le temps que dura le combat du Parti pour la décolonisation; quand le PCF obéit à Moscou qui décrète nul et non avenu le combat pour la décolonisation afin de mettre en avant le combat antifasciste, en 1937, il quitte le Parti qu'il avait rejoint à l'été 1935. Il s'oppose aux totalitarismes brun et rouge au nom d'un socialisme libertaire étouffé et ridiculisé par la critique sartrienne qui ne connaît du socialisme que sa version césarienne et barbelée. Simone de Beauvoir, et son compagnon Jean-Paul Sartre, ont construit une légende aux antipodes de leur vécu pendant la guerre : on ne trouve aucune trace de leur résistance partout proclamée, on dispose en revanche d'accablantes preuves du contraire... Beauvoir passe à côté de la Résistance - mais aussi du féminisme qu'elle critique dans Le deuxième sexe. Finalement, le féminisme fera ce livre plus qu'il n'aura été fait par lui. Le PCF se déchaînera contre cet ouvrage qui, réfractaire en ce sens, déconstruit la domination masculine...

01/2013

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Littérature française

L’épistolaire de Zarate

La Comédie Divine devait se lire autrefois dans les auditoriums de l'université. Mon professeur de littératures antique et médiévale, Myzafer Xhaxhiu, nous parlait avec une passion extraordinaire de Dante et de Béatrice, si bien que dans cet état pathétique, il nous apparaissait comme un être différent des autres, comme si ce monde le gardait toujours sous sa coupe. En vain, il a essayé que parmi ses étudiants certains lisent Dante, lisent son Enfer, son Purgatoire et son Paradis. Mais à cette période, notre esprit était dans les chansons des Beatles ou des chanteurs italiens comme Celentano, Battisti, etc. Dante nous paraissait alors difficile et nous l'avons plus ou moins oublié plus tard. Après quelques années, quand j'ai visité pour la première fois Florence, je suis alors allé à la maison de Dante, et mon ami, un peintre albanais, m'a montré environ cinquante mètres plus loin une maison, et m'a dit que c'est là qu'avait grandi autrefois l'amour de Dante, Béatrice. Plus tard, alors qu'il écrivait un article sur Botticelli, il a découvert ses merveilleuses illustrations sur le monde de La Comédie Divine, auxquelles il n'était pas parvenu pour la majorité d'entre elles à donner des couleurs. Un autre monde est apparu devant moi avec ces corps humains qui tombaient de haut ou qui étaient fouettés dans les cercles de l'enfer, puisque L'Enfer était sans nul doute la partie la plus choquante de ses dessins. Il est certain que cet autre côté du monde humain, celui du crime, des héritiers des prisons et des camps d'internement, du lynchage arbitraire des personnes qui réclamaient leur liberté, nous l'avions vu particulièrement après les changements politiques en Albanie, quand dans les années 1990 s'est effondré l'Etat totalitaire, ce qui a ainsi mis un terme à l'époque de la dictature, tout comme pour tous les autres pays de l'Europe de l'Est. C'est exactement à ce moment-là qu'ont commencé à se dessiner dans nos esprits les décors du crime, de la violence et de la violation de la liberté d'expression.

03/2019

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Contes et nouvelles

L'hélice du temps et les lettres à Perséphone

L'agriculteur Garébaldi est un cas social dans son petit village de Dordogne. L'énergumène ne fait rien comme les autres. Il ne fréquente ni les chasseurs, ni le club de foot. Il n'est pas marié et, comble de l'étrange, il construit des petits temples dédiés aux planètes dans son jardin. Garébaldi dérange ! Il dérange d'autant plus que ses terres agricoles intéressent au plus au point le maire et ses associés. Alors, quand une des filles du village leur apprend que Garébaldi se prendrait pour le chien de la Déesse Venus, ils décident de le faire "?interner?" en psychiatrie afin de pouvoir récupérer ses terres incognito et réaliser leur projet de spéculation immobilière. Et Garébaldi est bien en réalité un homme "?dissocié?" mais pas vraiment comme le sont les fous et les schizophrènes. C'est plutôt qu'en lui-même il a laissé de la place pour l'étrange, pour l'abstrait, pour l'incompréhensible ou l'incommensurable. Comme il aime le dire à qui veut bien l'entendre, les vrais païens ont toujours le cul coincé entre deux chaises. L'authentique polythéisme n'est pas un culte, une religion, ni même une philosophie. C'est une foutue putain de négociation où la charité, toujours scrupuleusement ordonnée, commence nécessairement par soi-même. Incompris, raillés, brutalisés, marginalisés, ces "ancêtres" du commerce équitable propagent pourtant une bonne nouvelle. Le génie polythéiste n'a jamais disparu. Il est toujours là, dans nos villes, nos villages et nos institutions, mais invisible, déguisé et masqué. Revivons et redécouvrons ce génie dans cette petite saga où ce premier roman plante seulement le décor. Un décor indispensable où la folie ordinaire est malheureusement notre seule possibilité d'accès à la transcendance. Redécouvrons ce qui ne peut pas mourir et n'a pas besoin de ressusciter par magie religieuse ou délire scientifique. Découvrons une autre mythologie, incarnée et contemporaine où ni Venus ni Mercure ne sont les "petits" de Jupiter. Une mythologie où la peur, l'amour, la tristesse et la colère ne sauraient se soumettre au pouvoir d'un mental totalitaire.

03/2021

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Littérature étrangère

Tarzan dans la Préhistoire. Le cycle de Tarzan n° 8

Paru sous forme de feuilleton en 1921 puis en livre la même année, Tarzan the Terrible est le huitième tome du monumental Cycle de Tarzan qui comprend pas moins de 26 tomes ! Sa première publication en français date de 1939. Deux longs mois se sont écoulés, pendant lesquels Tarzan, seigneur des singes, a connu la faim, la soif, les fatigues, les déceptions et, ce qui surpasse tout, une douleur dévorante : certes, il avait appris que Jane, son épouse, pouvait être encore en vie, mais elle était prisonnière... Tarzan a fini par acquérir la certitude qu'elle a été emmenée au coeur du Vieux Monde. Il arrive dans une vallée cachée du nom de Pal-ul-don remplie de dinosaures qui abrite également deux races adverses de créatures humanoïdes : les Ho-don à peau blanche et sans poils et les Waz-don à peau noire et poilus. Tarzan se lie d'amitié avec un guerrier Ho-don et le chef des Waz-don, entraînant des relations inhabituelles. Dans ce nouveau monde, Tarzan impressionne tant ses ravisseurs par ses exploits et ses talents qu'ils le nomment "Tarzan-Jad-Guru" (Tarzan le Terrible). Au milieu d'intrigues de toutes sortes, après bien des combats, Tarzan parviendra-t-il à son but ? A supposer que Jane soit encore vivante, amenée jusque dans cette vallée de Pal-uk-don par son ravisseur allemand...

05/2020

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Littérature étrangère

Les sentiers des rêves et autres microfictions

Les Sentiers des rêves, 160 micro-fictions qui font moins d'une page, et souvent seulement quelques lignes, au sein de huit sections : Littérature (20) ; Organismes (20) ; Choses (24) ; Chroniques sociales (21) ; Aborigènes (21) ; Sentiments (20) ; Rêves (24) ; Le monde du Jianghu (20). L'auteur taïwanais Walis Nokan offre là une riche succession de mini-récits d'aventures ou de mini-drames tirés aussi bien de ses lectures, de ses expériences intimes, de son observation des choses et des gens, que de la tradition chinoise, notamment en ce qui concerne le monde des arts martiaux. Son humour et son imagination poétique font merveille dans ces brèves évocations où le réel et l'imaginaire s'entremêlent. C'est une découverte qui s'inscrit dans la continuité de la collection Taiwan Fiction, et plus particulièrement dans la lignée de Wu Mingyi avec son Magicien sur la passerelle, publié en 2017 à l'Asiathèque. Le livre bénéficie d'une traduction élégante de Coraline Jortay, la traductrice des chroniques culinaires qui rythment l'ouvrage Taipei, histoires au coin de la rue, publié en 2017 par l'Asiathèque dans la même collection. Walis Nokan sera dans les Hauts-de-France du 21 au 25 mai 2018 (à Béthune et dans les environs) à l'occasion d'une semaine consacrée à Taïwan. Il sera aussi présent à Bruxelles les 19 et 20 mai pour plusieurs rencontres.

05/2018

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Littérature étrangère

Le langage de la solitude

Accablé de chagrin après la mort de son fils, Paul Leibovitz s'est retiré dans la solitude de la petite île de Lamma au large de Hong Kong. Mais depuis qu'il a rencontré Christine Wu, il commence à se dire qu'une nouvelle vie est possible. Un jour, Christine reçoit une lettre de son frère dont elle n'a plus de nouvelles depuis quarante ans. Paul décide alors de l'accompagner jusqu'au village de son frère, au fin fond de la Chine, où sévit une mystérieuse maladie neurologique. Retrouvant ses réflexes de journaliste, Paul va chercher à découvrir les causes de ce mal étrange. C'est ainsi qu'il apprend que le lac où les villageois viennent régulièrement pêcher est empoisonné, sans que les autorités ne cherchent à remédier à cette tragique pollution. Pire : elles protègent les malversations de l'usine coupable, en laissant courir des rumeurs à propos d'une malédiction qui pèserait sur le lac et la population qui vit aux abords. Mêlant l'art du suspense à une profonde humanité, dans ce style qui définit si bien l'oeuvre de Sendker, Le Langage de la solitude offre au lecteur un récit passionnant au coeur de cette Chine contemporaine qui commence à s'ouvrir mais dont on ignore encore tant de choses. Traduit de l'anglais par Laurence Kiefé

05/2018

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Comics divers

Tarzan L'intégrale des Newspaper Strips Volume 1 : 1967-1969

Russ Manning qui s’est illustré en produisant les adaptations en BD des romans d'Edgar Rice Burroughs (voir Les Années comics) se voit confier la création des pages de Tarzan qui paraissent chaque jour dans la presse depuis le 7 janvier 1929, avec comme condition que celles-ci soient en harmonie avec la vision du créateur. Assisté de Bill Stout, Mike Royer et Dave Stevens, qui deviendront des dessinateurs réputés, Manning illustre 9 histoires complètes en noir et blanc et 22 histoires en couleurs. L'action couvre l'ensemble des mondes créés par Burroughs: Afrique équatoriale et saharienne pleine de mystère, mais aussi les mondes perdus de Pal-ul-don aux animaux préhistoriques, Opar la cité atlante oubliée dirigée par la séduisante reine Lâ, Pellucidar le monde au creux de la Terre, Xuja la cité des fous, des mondes pharaoniques surgit du passé… Avec son dessin élégant et dynamique, expressif et précis, Russ Manning a su produire les plus grandes adaptations de Tarzan en bande dessinée. Tout ce matériel a été tiré du fonds de la Edgar Rice Burrou ghs Inc et est d'une qualité irréprochable consacrée par le Eisner Award. Ce volume couvre la période 1967-1969 et représente 7 aventures complètes. Cette édition souple de près 300 pages est proposée à un prix accessible à toutes les bourses.

10/2021

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Histoire internationale

Des trois royaumes aux Jin. Légitimation du pouvoir impérial en Chine au IIIe siècle

La naissance des Trois royaumes dans les années 200 de notre ère fut vécue en Chine comme un véritable cataclysme politique. Un Etat multiséculaire s'effondre, des rébellions millénaristes éclatent, des chefs de guerres surgissent aux quatre coins du pays et, après des années de luttes, de complots, de coalitions et de retournements, trois héros émergent et se taillent des royaumes sur les cendres d'un empire ravagé par la soldatesque : dans le Nord, l'Etat de Wei, au Sud-est, celui de Wu, et au Sichuan, celui de Shu. Chacun des souverains se proclame l'empereur légitime, considérant les deux autres comme des brigands usurpateurs. Tous tentent d'annexer leurs voisins pour restaurer la grandeur de la Chine et, plus important encore, pour rétablir l'unité territoriale telle qu'elle avait été réalisée par le Premier empereur plus de quatre siècles auparavant. L'unification n'est cependant pas l'oeuvre de l'un des héros des Trois royaumes, mais de la famille Sima qui, après avoir confisqué l'État de Wei à ses propriétaires, parvient à établir et à légitimer sa propre dynastie : les Jin. Qui sont les Sima ? Dans quel contexte politique ont-ils pris le pouvoir ? Comment ont-ils procédé au changement dynastique des Wei aux Jin ? Qu'ont-ils fait une fois leur dynastie fondée ? Telles sont les questions traitées dans cet ouvrage.

03/2010

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Thèmes photo

Planches contact #13. Festival de photographie de Deauville, Edition 2022

Un festival sans entraves. Vous souvenez-vous de cette photo de Henri Cartier-Bresson réalisée en mai 1968 ? Elle montre un homme d'âge mûr, élégant, en costume sombre, chapeau vissé sur la tête, observant un graffiti de la révolte étudiante : "Jouissez sans entraves". Ce pourrait être le mot d'ordre de Planches Contact. Cette photo qui confronte deux univers opposés, qui interpelle, qui s'ancre dans la ville fait écho à l'esprit du festival et aux conditions privilégiées et assez rares de production et de présentation, permises par le support sans faille de la Ville de Deauville. Un contexte essentiel pour les artistes dans le climat actuel où, contre vents et marées, le festival de Deauville demeure une sorte d'îlot protégé où l'on peut regarder autour et produire en toute liberté. La préparation de Planches Contact est un long fleuve intranquille, un bouillonnement, une boucle ininterrompue d'une édition à l'autre, depuis l'élaboration du programme, la succession des résidences, la production "en direct" avec les artistes, la conception de la scénographie et la construction des installations, jusqu'au partage avec le public. Comme chaque année, un critère important de sélection est la variété des regards et la multiplicité des langages photographiques et des sujets traités. Démarches documentaires, récits imaginaires, poétiques, en images fixes ou animées, approches décalées, tous ont leur place. Les artistes ont pour seule consigne de profiter du territoire et de cette aide à la cre?ation, c'est-à-dire de prendre le temps de l'explorer en suivant leurs centres d'intérêt ; puis de laisser leur créativité s'exprimer librement en développant leur projet selon leurs propres codes. Se libérer des entraves, c'est aussi briser les frontières. Briser les frontières entre les cultures avec une programmation internationale allant de l'Italien Stefano De Luigi au Sénégalais Omar Victor Diop en passant par la Franco-Marocaine Carolle Benitah. Briser les frontières entre les générations avec des figures incontournables comme Bettina Rheims ou Raymond Depardon, et des photographes émergents sélectionnés dans le cadre du Tremplin Jeunes Talents. Briser les frontières entre les disciplines. A côté de la photographie, la vidéo, mais aussi l'architecture, le dessin, la musique et l'édition ont leur place au festival. La présence de l'actrice Jessica Lange, invitée d'honneur, crée également une passerelle avec le cinéma américain, cher à Deauville. Briser les frontières entre le visible et l'invisible, puisque, depuis son invention, la photographie a permis de tout montrer - les pays lointains, les terres inconnues, les tribus les plus reculées. Alors, pourquoi ne pas essayer de montrer l'invisible ou de changer de point de vue comme le propose Francesco Jodice avec son film 44 things seen by an alien anthropologist in Normandy ou encore de bouleverser le rapport à l'espace comme le fait Georges Rousse ? Briser aussi les codes avec les images inattendues de Raymond Depardon du littoral français en couleurs, d'une invitée d'honneur, Jessica Lange, plus connue comme actrice que comme photographe, les photos amateurs de la collection The Anonymous Project et avec les scénographies innovantes conçues avec Jean-Charles Remicourt-Marie. A la plage, sur la verrière de la piscine olympique, dans toute la ville, aux Franciscaines ou au Point de Vue, cette exhortation à jouir sans entraves s'adresse aussi aux visiteurs. Dans un monde bombardé d'images, prenons le temps de vraiment voir en abandonnant préjugés et habitudes. Restons ouverts à toutes les surprises et au surgissement de l'insolite. Regardons la réalité autrement, grâce aux artistes. Engageons-nous à leurs côtés avec la fondation photo4food pour un impact social concret. Laissons-nous happer par des photographies et des films qui racontent des histoires, où la Normandie est protagoniste ou décor, qui renversent une "vision formatée", ouvrent une fenêtre sur d'autres mondes et proposent un arrêt sur image sur nos sociétés. Planches Contact fête ses treize ans. Le festival investit désormais toute la ville. Le musée des Franciscaines, qui accueille depuis son ouverture grand nombre des expositions, devient, pendant les journées inaugurales, la Maison du festival avec de réelles occasions d'échanges et de rencontres avec les artistes exposés, grâce aussi à Planète Initial, qui cette année sera aux Franciscaines. Le réseau des amis du festival s'élargit. De nouveaux partenaires rejoignent le cercle de ceux de la première heure. Planches Contact grandit, forte de son passé, avec la turbulence et la curiosité de son jeune âge, et l'attraction de cet horizon immense, qui s'ouvre au-delà de la plage, comme une exhortation à garder les yeux et le coeur ouverts. Un grand merci aux photographes et aux artistes qui ont relevé le défi d'une résidence - avec ses risques et périls - et à ceux qui ont accepté de venir partager à Deauville leurs mondes et leurs expériences. A tous, merci de nous faire prendre le large. Laura Serani.

12/2022

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Lecture 6-9 ans

La scène aux ados. Tome 2

Les 15 volumes disponibles de La scène aux ados regroupent une centaine de pièces originales d'environ 30 minutes, jouables notamment par des groupes d'adolescents et de jeunes adultes. Ils favorisent aussi le plaisir de lire le théâtre à l'école. Certaines pièces (convenant à tous les comédiens et publics) ont par ailleurs, adaptées ou non, fait l'objet de créations amateures et professionnelles. Le présent volume vous propose : Bienvenue sur la terre (Luc Malghem) – Faut-il que les cloches de l'église du village sonnent la nuit ? Le débat est vif. Que dire alors du projet de création d'un centre pour candidats réfugiés ? Et du coq de La Monette qui a disparu alors qu'un étranger rode pour chercher du boulot ? Une jolie pagaille, Madame ! La pelle, le seau et le râteau (Jean-Yves Picq) – Que faire quand on a pour consigne de refaire le monde avec une pelle, un seau et un râteau... et que personne n'a prévu le sable ? A moins que les autres ne l'aient volé... ces autres qui arrivent avec le même désir de refaire le monde, réclamant outils et sable. Les petits grands (Jean-Marie Piemme) – Sonia, Vanessa, Ludo, Grégory... des adolescents avec leurs tracas quotidiens. Vanessa est anorexique, Wil veut gagner de l'argent en faisant payer les baisers de Miriam, quitte à la forcer un peu... Ludo, lui, décide de fuguer ; tous essayent de le comprendre. En voiture Simone (Luc Tartar) – Simone vient de se faire renverser par une voiture. L'ambulance la conduit à l'hôpital où le verdict tombe comme un couperet : coma. Les cinq... pardon les six sens de Simone décident alors de tout mettre en oeuvre pour lui redonner goût à la vie. Se relèvera-t-elle ? Tout le monde connaît Bob Marley (Bruno Verbrugge) – Tout le monde connaît Bob Marley, c'est une évidence, mais tout le monde ne sait pas qu'il a eu un nombre impressionnant d'enfants. Que deviendraient le monde si les Marley créaient leur propre secte et prenaient le pouvoir ? Une belle allégorie ! En attendant la fin de l'orage (Danielle Vioux) – Un bombardement a provoqué la destruction d'une école. Enfermés dans les sous-sols, des adolescents s'organisent lentement ; Des amitiés se tissent, des règles s'établissent et des conflits naissent. La vie en miniature.

11/2019

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Beaux arts

Thomas Lanfranchi. Edition bilingue français-anglais

Thomas Lanfranchi est l'un de ces artistes rares dont on guette avec un intérêt toujours renouvelé la moindre manifestation. Avec la même opiniâtreté qu'y mettrait un savant, il mène depuis des années une même recherche, en marge des grands circuits spectaculaires, quelque part aux confins - et au point instable, sinon même improbable où ils se croisent - de la sculpture, de la performance et du dessin. Partons de la première : Thomas Lanfranchi réalise de grandes formes géométriques. Nul marbre ici cependant, ni rien qui s'en approche. Il prend au rebours les fantasmes de pérennité, de solidité, de masse qui hantent encore souvent la sculpture. Ces formes, en effet, il les fabrique à partir de sacs plastiques, aux couleurs que lui propose l'industrie. Le geste du sculpteur, chez lui, n'est plus que dans la découpe et que dans l'assemblage, à l'aide d'un ruban adhésif, de cette pauvre et fragile membrane. Il appelle pour qu'elle se réalise l'apport d'un élément autre : le vent. Il faut que cela gonfle et s'envole. Et c'est toujours une aventure de voir ses formes s'élever et se découper sur le paysage, à peine retenues à terre par quelques fils. Parfois cela tient - fût-ce pour ce temps par définition court que dure l'évènement -, parfois cela craque d'emblée. L'artiste a beau déployer de patients calculs pour réaliser ses pièces, elles doivent toujours faire face, en situation, aux aléas des forces naturelles. En même temps qu'elle s'encanaille ainsi avec la performance, la sculpture, réduite à cette membrane, engage aussi chez Thomas Lanfranchi un rapport essentiel au dessin : pour déployer qu'il soit dans l'espace et quand bien même il est de plastique, c'est bien un trait, en effet, qui fait pièces. Et c'est par là que ce premier aspect de l'oeuvre - la sculpture pour le redire vite et employer ce qu'on vient de voir n'être qu'une facilité de langage - en rejoint un second : une pratique plus classique du dessin. Plus classique, au double sens où elle se fait sur le papier et où elle accompagne, celle-là, l'artiste tous les jours. Y défilent des animaux, des personnages, découpés - point de hasard - dans les mêmes sacs plastiques, que reprend et complète le crayon.

01/2021

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Littérature étrangère

Le vaisseau fantôme

Oublié - peut-être pour avoir osé publier des romans pour la jeunesse et, pire, avoir connu un franc succès grâce à eux -, Marryat est avant tout un conteur-né qui suscitera l'engouement de personnalités aussi diverses que Woolf, Coleridge, Conrad, Ruskin, Thackeray ou Daudet. Même s'il n'est pas le premier - Smollett l'a précédé - " Captain " Marryat fait entrer par la grande porte l'aventure maritime dans la littérature. Si Marryat est peu intéressé par l'aspect métaphysique de la mer - comme le seront Melville et Conrad -, il en fait - alliée ou ennemie, salvatrice ou destructrice - un personnage à part entière, tout comme les grandes forces élémentaires : le vent, le soleil, les éclairs. La mer est un théâtre, le voyage un rite de passage de l'adolescence à l'âge adulte lors duquel réel et imaginaire tiennent tour à tour la barre. La mer est aussi cette ultime ordalie devant laquelle personne ne peut mentir - les croyances, la loyauté, la moralité y sont rudement mises à l'épreuve. Le charme du Vaisseau fantôme est intact, telle une eau de jouvence pour des esprits imprégnés de freudisme et de doute qui, peu enclins à croire aux héros, restent néanmoins avides de péripéties endiablées, d'humour et de vigueur. Le Vaisseau fantôme n'est pas un roman psychologique : pas de diable qui révèle l'ange, pas de héros qui masque un pleutre. Toutefois, à la faveur d'une description nette et ciselée de tous ces personnages au caractère univoque qui le hantent : Philippe, le vrai héros en quête, Amine, son grand amour - figure de légende à elle seule -, Schriften, son adversaire pugnace au rire surnaturel, Krantz, son ami valeureux au destin tragique et toute la cohorte de capitaines obsédés, de pères avares ou de prêtres fourbes, c'est une véritable comédie humaine qui se joue sous les yeux du contemporain, captive par ce sens du récit dont la littérature populaire du XIXe siècle a détenu le secret. Si le lecteur a dans l'oreille les quelques phrases musicales de la version que donne Wagner du Hollandais volant, ou dans l'œil l'apparition mythique d'Ava Gardner devant James Mason dans Pandora, nul doute que cette traduction antérieure du mythe tiendra, dans sa mémoire, la comparaison.

09/1998

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Littérature française

Contes de la nuit grecque

E E Cummings a lui-même défini la poésie comme ce qui ne peut être traduit. Entendons : le poème est la parole absolument singulière qui, d’un même mouvement, dynamite, et dynamise aussi, la langue pour inventer la sienne dans le refus de tout ce qui est commun, ou qui relève, disait avant lui Mallarmé, de l’universel reportage. Comme une lettre d’amour, le poème n’a pas de public, il n’a pour destinataire, si nombreux qu’ils puissent être, que des lecteurs singuliers, visés chacun dans ce qui le différencie, dans son être unique, dans ce qui, de lui, demeure farouchement et irréductiblement rebelle à toute négation et dissolution de soi dans une pseudo-identité sociale ou collective, mortifère par essence, si l’on ose dire ; mortifère dans le refus de la condition de mortel qui la sous-tend. En chaque lecteur le poème s’adresse au poète et au vivant mortel qu’il est aussi, à l’amoureux, au fou, à l’enfant, à l’idiot qu’il demeure. Et par là, par un paradoxe qui n’est qu’apparent, la singularité du poème rejoint une authentique universalité humaine, quand tous les "-ismes" n’offrent que des leurres. Même si Cummings a poussé son allergie à tous les communautarismes jusqu’à un aveuglement consternant, et que rien ne saurait justifier, il faut arrêter de penser ce qui distingue comme ce qui sépare et l’hermétisme comme une clôture : il n’y a pour penser de la sorte que les totalitaires, partisans d’un nivellement par le bas, à leur profit ; et si la poésie de Cummings a pu paraître en son temps d’avantgarde, elle ne résiste au temps que parce qu’elle est fermement ancrée, sans nul traditionalisme, dans cette tradition qui remonte à la plus haute antiquité, celle d’Orphée, éveillant tous les sens et animant toute la création par la vertu de son chant. Je me suis donc, après d’autres, confronté à l’intraduisible, y compris sans doute en anglo-américain, du poème-et-de-la-langue-Cummings ; entreprise dont tous s’accordent à juger qu’elle est folle (et désespérée), mais précisément en ceci qu’elle pousse à l’extrême le paradoxe de l’essence même de la traduction, qui est que seul ce qui ne peut être traduit mérite finalement de l’être. Tout autre tentative de justification serait inutile, pour ne pas dire indécente.

12/2013

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Policiers

Fausses pistes

Le coin où vous vous rendez est le trou du cul de la planète. Récapitulons : coups d'Etat à répétition, intervention étrangère, guerre de partisans - nous les soutenions, puisque la puissance intervenante était notre ennemi - libération, guerre civile entre partisans, nouvelle intervention étrangère - la nôtre, cette fois - pour éjecter la faction extrémiste qui s'imposait peu ou prou, nouvelle guerre de libération, contre nous et contre le gouvernement fantoche que notre coalition a installé au pouvoir. Quarante ans d'exactions, de massacres, de représailles et de retournements de vestes, quarante ans de violence pure où celui qui détient le pouvoir ne l'utilise que pour nuire à celui qui ne l'a pas et ne retient surtout pas ses coups, pour la bonne raison qu'il peut le faire et que c'est son tour. Ajoutons à ce ragoût les milliards déversés au titre de l'aide humanitaire ou du développement, les consultants, les ONG, les détournements et les projets jamais aboutis, les intermédiaires véreux, les fortunes colossales de personnes qui, hier, ne dépassaient le statut de voleurs de poules, les diplomates et militaires reconvertis dans le conseil à leurs collègues d'hier et qui continuent le même boulot improductif, mais pour dix fois la solde qu'ils touchaient à l'origine. Le tableau est presque complet. N'y manquent que les statistiques vitales : le pays le plus pauvre du monde, un bébé fille vaut 10 dollars, un mâle du même âge le triple, reconnaissons-le ; 90 pour cent d'illettrés, soit à peine plus que lorsque notre coalition a libéré le pays, il y a une quinzaine d'années ; la moitié de la population déplacée, dont le quart dans les pays voisins où elle exporte ses querelles et fragilise l'équilibre géopolitique de la région ; partout des agents d'influence qui corrompent, achètent, avilissent et, dernière touche au tableau, des cliques dont les vendettas rythment la vie politique, ou ce qui en tient lieu, c'est à dire, en fait, le partage des dépouilles au pro rata des influences tribales. Ce sont des luttes sans fin, à la kalachnikov ou à l'explosif quand on est pressé, par voie de presse si la pression de l'étranger oblige à prendre des gants et à faire fi de la tradition.

11/2014

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Littérature française

Guang-gong dit oui

Les maths, c'est du chinois ! Et les maths en chinois, alors qu'est-ce que c'est ? On a là, raconté de façon très drôle et avec une pointe d'autodérision, l'itinéraire original d'une jeune femme brillante qui met toute son opiniâtreté à venir à bout d'une équation à plusieurs inconnues que nul n'a encore résolue. " La seule véritable aventure, c'est de tout laisser. Un aller sans retour et sans savoir où l'on va. Lâcher prise, se laisser porter, abandonner toute détermination, et le plus difficile, s'y complaire. Déposer les armes devant l'angoisse des lendemains, comme un ultime combat contre soi-même. Voilà, c'est ça, vaincre en déposant les armes. C'est dans cet état d'esprit que j'ai débarqué à Taiwan avec l'idée saugrenue de faire des mathématiques en chinois. " C'est ainsi que Charlotte Pollet nous présente la démarche qui va la conduire, à travers mille difficultés et péripéties – arguties administratives, problèmes d'intercompréhension, enseignement des mathématiques selon des voies inhabituelles et dérangeantes pour un Occidental, acclimatation parfois difficile au pays et aux modes de vie, rencontre avec un Taïwanais et mariage, grossesse au moment de la préparation des examens et du passage des épreuves – jusqu'au dénouement heureux final. Pourquoi ce titre Guang-Gong dit oui ? C'est que Charlotte, lorsqu'elle est à Taiwan, s'immerge complètement dans les coutumes et les croyances du pays. " Un ami taïwanais fervent taoïste m'indique qu'il me faut passer par le temple pour éviter un accident inhérent à mon année de naissance. " Elle se rend donc au temple et on lui indique que Guang-Gong est la divinité la plus adéquate pour livrer des augures dans son cas. " Je demande si mon entreprise à Taiwan va réussir tout en détaillant bien qui je suis et je pioche ensuite au hasard une baguette numérotée dans un imposant cylindre en bois. J'obtiens le numéro soixante. Et on me donne un long ticket rose de papier fin numéroté soixante sur lequel figure la réponse du dieu. L'officiant m'indique que toutes mes entreprises, thèse, études, mariage, enfant, tout, absolument tout... sera une réussite et que très rarement Guang-Gong donne des avis si positifs et si enthousiastes. " Dans les moments de stress ou de découragement, ce ticket rose deviendra pour elle un talisman.

02/2019

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Littérature étrangère

Songes et discours

" Voici, pour le lecteur français, la première occasion depuis le dix-septième siècle de se mesurer avec les Songes et discours de Quevedo. Le Siècle d'or touche à sa fin. Nature inquiète, turbulente, volontiers querelleuse, Quevedo est ce témoin à charge qui peint dans les Songes et discours le tableau d'une société malade. Défilent en une ronde infernale (au sens propre) des pantins gesticulants, grimaçants, vociférants, qui tous incarnent des types sociaux au travers desquels l'auteur dénonce les maux de son époque : l'hypocrisie, le mensonge, la rapacité, la luxure. A la suite du narrateur, lequel, successivement, assiste au jugement dernier, s'entretient avec un démon logé dans un alguazil, parcourt l'enfer, apprend à voir le monde au-dedans ou rend visite aux morts, nous découvrons une population d'hommes de loi, de greffiers, d'alguazils, de médecins, d'apothicaires, de tailleurs, de femmes de mauvaise vie, de duègnes, etc. Avec les femmes, la satire se fait particulièrement féroce. Jeunes, vieilles, laides, belles (mais leur beauté est artificieuse), aucune ne trouve grâce à ses yeux. L'enfer de Quevedo, comme celui de Dante, est par ailleurs peuplé de figures célèbres. L'auteur s'attarde auprès de quelques-unes d'entre elles - Judas l'Iscariote, Mahomet, Luther - pour les stigmatiser violemment ; l'entretien entre Judas et le narrateur vaut d'être souligné, car il illustre parfaitement ce mélange explosif de grotesque et de sacré, qui est une des constantes des Songes et discours. " La grandeur de Quevedo est verbale ", a justement dit Borges. Nul ne possède plus que lui la maîtrise de la langue espagnole. Il n'a pas son pareil pour manier l'ellipse, l'anastrophe, l'antithèse, le paradoxe, l'ambiguïté, l'amphibologie, et autres figures de style. Au cultisme de Gongora et de ses sectateurs, partisans d'une langue poétique où l'ornement est recherché pour lui-même, Quevedo oppose le conceptisme qui détourne les mots au service d'un raisonnement rigoureux et d'une pensée subtile, ingénieuse à l'extrême. Borges fait remarquer que la prose de Quevedo bannit l'épanchement sentimental et ne comporte aucun de ces symboles qui s'emparent de l'imaginaire des gens. Assurément Quevedo ne séduit pas en mignardant. Il est rude, ironique, vindicatif ; mais celui qui accepte de lui emboîter le pas cède tôt ou tard à ses sortilèges (nous en parlons en connaissance de cause). " Les traducteurs.

04/2003

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Pléiades

Oeuvres. Les aventures de Tom Sawyer ; La vie sur le Mississippi ; Aventures de Huckleberry Finn ; La tragédie de David Wilson, le parfait nigaud

L'oeuvre de Mark Twain (1835-1910) est considérable. A une anthologie rendant compte de sa diversité, on a préféré le remembrement, en quatre ouvrages, d'un territoire de l'imagination de l'auteur : son petit carré de terre natale, d'où il a tiré un monde d'histoires qui n'ont pas cessé d'enchanter, et des images d'une Amérique que nul n'avait montrée avant lui, une Amérique des lisières, celle de l'Ouest à demi-sauvage, qui se confondait presque entièrement avec celle du vieux Sud esclavagiste. Sont réunis ici quatre textes dans lesquels s'exprime l'inspiration mississippienne de l'écrivain : trois romans et un long récit, La Vie sur le Mississippi. Trois de ces oeuvres, Tom Sawyer, Huckleberry Finn et le récit consacré au Père des eaux, sont accompagnées de l'intégralité des illustrations qui figuraient dans les publications originales. Les origines de Twain lui donnent accès, en plein coeur de cet immense chantier politique, économique et culturel qu'est le XIXe siècle aux Etats-Unis, à un carrefour d'états et de conditions de la vie américaine, auxquels ses propres complexités intérieures sauront faire écho. Des aventures sensationnelles de Tom Sawyer dans un village digne d'un conte de fées, aux terreurs de l'esclavage qui entraînent une métisse et son fils dans une folie de destruction mutuelle (c'est la tragédie contée dans David Wilson), en passant par les splendeurs et le déclin de la batellerie du Mississippi, Twain aura fait le tour du propriétaire, haussant un monde d'expériences personnelles au rang de patrimoine national. Encore fallait-il qu'à un moment de sa vie et de son activité littéraire, il ressentît l'appel de son enfance perdue. Huckleberry Finn, son chef-d'oeuvre, donne la clef de ce retour amont en quatre temps vers la minuscule capitale de sa mémoire, où il met au jour quelques-unes des fondations de la société américaine. Le microcosme mississippien est le refuge des escrocs et imposteurs de tout poil ; le Sud esclavagiste, une mascarade tragique où ni le maître ni l'esclave ne sont ce qu'ils paraissent. L'identité, qu'est-ce précisément ? Une fiction ? Qui est encore libre au pays de la déclaration d'Indépendance ? C'est, au fond, la question qui hante Huckleberry Finn, roman écrit dans une langue neuve, inouïe, l'américain, à laquelle l'éblouissante traduction de Philippe Jaworski rend pleinement justice.

04/2015

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Romans historiques

Fenia, ou l'Acteur Errant dans un siècle égaré

A la fin de XIXe siècle, les Doukhobors, secte chrétienne communiste et pacifiste, sont persécutés par le tsar. Lev Tolstoï finance leur émigration vers le Canada, qu'organise son disciple Leopold Soulerjitski. Lors d'une escale, une fillette égarée d'un autreexode est adoptée par l'infirmière du bord et prend le nom de Fenia Koralnik. Pour échapper aux pogroms qui se multiplient, nombre de juifs fuient l'Empire russe. Parmi eux, Jacob "?Yankele?" Adler, le Grand Aigle du théâtre yiddish d'Odessa, qui s'en ira aux Etats-Unis constituer le socle de ce qui deviendra le théâtre de Broadway. Constantin Stanislavski et Vladimir Nemirovitch Dantchenko ont fondé le Théâtre d'Art de Moscou, au rayonnement international. Mais à théâtre nouveau, il faut un acteur nouveau, répondant à des exigences professionnelles autant qu'éthiques. Ainsi naît le Premier Studio, sous la houlette de Stanislavski et Soulerjitski. Une épopée fabuleuse pour ces jeunes studistes, au nombre desquels Fenia Koralnik. Ils vont connaître les prémices de la célébrité, traverser la révolution de 1905, la Première Guerre mondiale et la Révolution d'Octobre, accrochés à leur idéal. Les uns resteront en URSS et subiront la glaciation stalinienne? ; les autres entrelaceront leurs errances, Constantinople, Berlin, Paris, Londres, Riga ou Prague, souvent à la limite de la misère. Plusieurs émigreront aux Etats-Unis, où, à travers l'American Theatre Lab, le Group Theatre et l'Actors Studio, ils donneront naissance au prototype de l'acteur moderne et formeront nombre de monstres sacrés du théâtre et de l'écran. L'auteur, à travers le regard de Fenia, retrace le parcours erratique des plus importants, Jacob Adler et sa fille Stella, Richard Boleslavski, Michaël Chekhov, Maria Ouspenskaïa... Nous croisons et recroisons Maxime Gorki, Isadora et Lisa Duncan, Evgueni Vakhtangov, Vsevolod Meyerhold, Lénine et son Commissaire à la Culture Lounatcharski, Olga Tschekowa, star adulée par les dirigeants nazis et sans doute espionne de Staline, Louis Jouvet, Max Reinhardt, Lee Strasberg, Bobby Lewis, Lev Theremin, génial inventeur de la musique électronique et "?hôte?" du premier cercledu goulag, Elia Kazan, Yul Brynner, Marlon Brando, Marilyn Monroe et bien d'autres... D'Odessa à Broadway et Hollywood, une traversée épique du siècle et des continents, une lecture, par cet Acteur Nouveau, d'un monde et de ses utopies devenues souvent cauchemars. Unesaga passionnante? ; enrichissante aussi, tant l'idéal de ces acteurs et pédagogues tranche sur les aspects égotique et commercial sur lesquels se focalisent les médias.

01/2018