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Sciences historiques

L'Aéronautique. Salariés et patrons d'une industrie française (1928-1950)

Des années 1950 à 1970, la France connaît un véritable miracle économique. Cependant, alors que le rôle de l'Etat s'accroît du fait de ses efforts pour moderniser l'économie, les relations ouvriers-patronat y restent plus instables et les ouvriers y sont plus radicaux qu'ailleurs en Europe de l'Ouest. Herrick Chapman soutient que le capitalisme d'Etat et la radicalité de la classe ouvrière en France allaient de pair et que l'un comme l'autre plongeaient leurs racines dans les événements tumultueux des années 1930 et 1940. Herrick Chapman concentre son étude sur une industrie qui fut clé en France de la crise des années 1930 à la guerre froide ; l'aéronautique. Tandis que les constructeurs et les fonctionnaires s'efforçaient de la moderniser, elle devint un bastion du parti communiste et l'objet de vives confrontations car les syndicats, les patrons et les responsables politiques s'opposaient sur la façon de mener la réforme industrielle. Cette dynamique créa un nouvel environnement dans lequel l'interventionnisme de l'Etat et la radicalité de la classe ouvrière se renforçaient mutuellement et, avant la fin de la guerre, une politique industrielle particulièrement conflictuelle s'était solidement implantée. S'appuyant sur des archives locales et nationales, Herrick Chapman analyse non seulement de quelle façon une industrie s'est transformée, mais aussi comment les Français ont réagi face au Front populaire, à la défaite de 1940, à l'occupation nazie, ainsi qu'au début de la guerre froide. Il apporte un éclairage nouveau sur des thèmes centraux de l'histoire française moderne tels que l'esprit d'entreprise à la française, les origines de l'interventionnisme de l'Etat, la réaction des ouvriers aux changements technologiques et le mouvement communiste.

09/2011

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Philosophie

L'idée de guerre chez Rousseau. Volume 2 Paix intérieure et politique étrangère

Loin de désigner seulement l'absence de guerre, la paix, comme l'entend Rousseau, est synonyme de la promotion des valeurs humaines et de la protection des droits essentiels des individus. Conçue de la sorte, elle n'a pas comme unique opposé l'insécurité, mais également l'injustice, l'inégalité et la perte de liberté. Par le biais du contrat, la communauté du droit s'instaure, le pouvoir politique se légitime et le peuple se constitue en souverain. L'idéal démocratique et l'ordre républicain sont aussi tributaires de réduction nationale. Les citoyens ont besoin d'être instruits pour pouvoir renoncer à leur moi absolu, et suivre la volonté générale qui agit au nom du salut collectif. La formation des enfants, le redressement des opinions et l'organisation des fêtes publiques sont les piliers de cette dénaturation positive à l'issue de laquelle les individus s'élèvent à la vertu politique. La régénération des hommes est aussi l'oeuvre de la religion civile qui scelle le pacte fondamental en attribuant à ses clauses et aux lois qui le mettent en application un caractère sacré. Pour Rousseau, la paix ne peut régner que sur le plan national. Car l'organisation de la vie politique interne a pour revers le désordre international. Prenant amplement ses distances contre le projet de l'abbé de Saint-Pierre, Rousseau soutient que les rapports entre les Etats ne peuvent être que des rapports d'anomie et de sauvagerie. Pour atténuer les méfaits des conflits armés entre les nations et protéger les particuliers et les peuples vaincus contre la cruauté des vainqueurs, Rousseau estime qu'il est nécessaire d'élaborer dans le droit des gens, un ensemble de règles relatives à l'acte de guerroyer.

05/2010

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Cinéma

Les images de l'eau dans le cinéma français des années 20

Pendant un peu plus de dix ans, de la fin de la Première Guerre mondiale à l'arrivée du film sonore, le cinéma français s'est passionné pour le motif de l'eau, qu'il a saisi et mis en scène sous toutes formes, et dans tous ses états. Des trublions de l'avant-garde aux promoteurs d'un cinéma populaire, de la fiction au documentaire, du court au long métrage, des réalisateurs aux critiques, presque tous ceux qu'intéressait le dernier né des arts ont vu dans les formes infinies de l'eau, dans la diversité de ses manifestations, un puissant vecteur d'imaginaire, apte à susciter des représentations nouvelles, des drames inédits, des réflexions audacieuses sur le dispositif cinématographique lui-même. Cette vision d'un accord presque parfait entre le cinéma et l'élément aquatique, relayée jusqu'à nous par des commentateurs parfois peu soucieux d'en faire véritablement la critique, a transformé ce syntagme, " les images de l'eau dans le cinéma français des années 20 ", en un cliché que généralement on évite de convoquer ou, pire, que l'on reconduit tel quel sans autre forme de procès. L'ambition de ce livre, et l'hypothèse de laquelle il se soutient, est précisément de prendre ce cliché au pied de la lettre, en le mettant à l'épreuve des images - parfois célèbres, parfois complètement oubliées - qui le constituent. Cheminant entre les films et les discours qu'ils suscitent tout au long des années 20, on se proposera ainsi d'éclairer les raisons historiques de cet engouement pour les images de l'eau, d'inventorier les paysages qu'elles génèrent. Et de montrer surtout comment les cinéastes en ont incessamment mobilisé les ressources plastiques afin de démontrer, mais plus encore de penser, pour eux-mêmes, les puissances du cinéma comme art visuel.

02/2010

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Religion

Terre pure, Zen et autorité. La dispute de l'ère Jôô et la réfutation du Mémorandum sur des contradictions de la foi par Ryônyo du Honganji

La Dispute de l'ère Jôô naît au milieu du XVIIe siècle japonais comme une querelle scolastique tournant, notamment, autour de l'interprétation de la Terre pure : ce domaine du Buddha Amida existe-t-il réellement à l'ouest de notre univers ou ne se trouve-t-il pas plutôt dans le coeur même du pratiquant, comme le soutient le Zen ? Réglée à travers la Réfutation publiée à cette occasion par Ryônyo, le 13e patriarche du Honganji, la querelle doctrinale se doubla d'une crise institutionnelle entre ce temple et le Kôshôji, sa principale dépendance. D'abord interne à l'Ecole véritable de la Terre pure (Jôdo-Shinshù), la Dispute de l'ère Jôô fut finalement tranchée par les autorités shôgunales en faveur du Honganji, qui devint un rouage capital dans la politique de surveillance de la vie religieuse du Japon pour les deux siècles à venir. Ce livre aborde la Dispute de l'ère Jôô sous une double perspective doctrinale et historique à partir des sources originales, tout en offrant la première traduction occidentale de la Réfutation de Ryônyo. Il retrace ainsi la genèse d'une véritable scolastique au sein du Jôdo-Shinshô, ainsi que le développement de l'interprétation immanentiste de la Terre Pure depuis la Chine du VIIe siècle. Il tente aussi de débrouiller les tenants et aboutissants du conflit né entre le Honganji et le Kôshôji, dont les moindres ne sont pas les liens familiaux étroits entre ces deux temples, l'aristocratie impériale et la nouvelle oligarchie shôgunale. Au final, le lecteur découvrira que l'Ecole véritable de la Terre pure se présentait au XVIIe siècle comme une école sophistiquée, tant sur le plan doctrinal qu'institutionnel, loin du cliché occidental qui veut faire d'elle un bouddhisme vulgaire en l'opposant à l'élitisme du fameux " "Zen des samouraïs".

12/2007

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Histoire de France

Oeuvres. Tome 2, Le passage au socialisme (1889-1893)

Ce deuxième tome commence à l'automne 1889 - alors que Jaurès vient d'être battu aux élections législatives comme candidat républicain dans la circonscription de Castres - et s'achève en janvier 1893 - date de son retour à la Chambre, lorsqu'il est élu député républicain socialiste de la circonscription de Carmaux. Cet entre-deux électoral est décisif dans la construction de la pensée politique de Jaurès et dans l'achèvement de son travail de recherche ; il soutient en 1892 ses thèses (De la réalité du monde sensible et Des premiers linéaments du socialisme allemand chez Luther, Kant, Fichte et Hegel, publiées dans le tome 3). Dès juillet 1890, il est élu au conseil municipal de Toulouse et devient maire-adjoint à l'Instruction publique. Au coeur de la vie politique et sociale d'une ville populaire, Jaurès peut alors parfaire sa connaissance de la diversité sociale. Il continue par ailleurs à commenter toutes les grandes questions de politique intérieure et extérieure, économique, sociale et religieuse, dans les colonnes de La Dépêche de Toulouse, le quotidien de la démocratie du Midi. Ses analyses du christianisme social au moment du Ralliement " des catholiques à la République et de l'encyclique sociale, Rerum novarum, du pape Léon XIII, sont aussi originales que vigoureuses. Pour la première fois est ici publié dans son intégralité le manuscrit qu'il rédige à l'été 1891, La Question sociale, l'injustice du capitalisme et la révolution religieuse, dont une partie seulement avait été retrouvée et publiée en 1959 par Michel Launay. Il constitue un apport fonda-mental à la connaissance de la pensée de Jaurès au montent où celui-ci passe d'un socialisme de coeur et de sentiment à un socialisme érigé en force politique distincte, en un mot, quand Jaurès devient pleinement Jaurès.

02/2011

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Critique littéraire

Le très curieux Jules Verne. Le problème du père dans les Voyages extraordinaires

"Le très curieux Jules Verne" est une formule de Mallarmé. L'essai de Marcel Moré la justifie tout à fait. Voici ce qu'en ont écrit deux de ses premiers lecteurs "L'auteur s'appuie sur le peu que l'on sait de la vie de Jules Verne et sur une exégèse fort intéressante de ses écrits. Il y a relevé un certain nombre de citations qui sont effectivement "très curieuses". D'autre part, certains détails de la vie de Jules Verne (si peu connue) ne manquent pas d'inattendu: par exemple son amitié (pour ne pas dire plus) pour le jeune Aristide Briand, l'attentat dont il fut victime de la part d'un de ses neveux, etc. Voilà un livre qui sort des sentiers battus de l'histoire littéraire. " Raymond Queneau. "Marcel Moré soutient dans ce livre deux thèses parallèles. L'une est qu'il nous faut dans la vie substituer peu à peu à notre père naturel (dont il n'y a rien de bon à attendre) un homme plus âgé et meilleur que nous et qui nous instruit du sens de la vie, qu'il appelle un père sublime. Plus tard nous aurons également à substituer à notre femme un ami digne d'estime et d'admiration... La seconde thèse tend à montrer que l'œuvre entier de Jules Verne a pour raison et pour secret la pédérastie. " Jean Paulhan. Le père sublime, Jules Verne l'aurait rencontré dans la personne de l'éditeur Hetzel et il l'aurait dépeint, dans son œuvre, sous les traits fameux du capitaine Nemo. Le lecteur trouvera pour la première fois dans cette nouvelle édition du Très curieux Jules Verne le très curieux rapport de lecture de Jean Paulhan qui fut à l'origine de la publication du livre chez Gallimard, ainsi qu'une note biographique par Patrick Mauriès.

03/2005

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Psychologie, psychanalyse

Le non-moi. Entre stupeur et symptôme

Le moi n'est pas cette part de soi-même sur laquelle on peut se reposer sans arrière-pensée. Le moi n'est pas, tant s'en faut, la raison même. En partie inconscient, il s'agite pour faire croire qu'il maîtrise ce qui lui échappe, si bien qu'entre le moi et un "non-moi" on ne sait pas toujours où on en est. Aussi Laurent Danon-Boileau décide-t-il d'aborder le moi par ses contours, et, comme c'est une ruse, il fait en sorte qu'on ne discerne bientôt plus s'il s'agit "du" moi, ou "de" moi : qu'est-ce qui, en bordant "le" moi, "me" définit ? L'auteur procède par chapitres non conclusifs, parfois par fragments : ce qui n'est pas moi "ne peut se dire que dans le divers et l'erratique". Et, comme il faut des prises sûres quand on éprouve que le propre d'un sujet, c'est le regard qu'il pose sur ce qui n'est pas lui - pour s'en émerveiller, s'en trouver réveillé, ou pour s'en offenser -, les contours décrits font appel à des connaissances et des pratiques affirmées et précises : en psychanalyse, en thérapie d'enfants autistes, en linguistique, en littérature. Cette nouvelle histoire du moi, décrite via ce qui n'est pas lui, s'adresse à qui attend des livres un compagnonnage solide et délicat. "Le moteur même de mon propos, écrit Laurent Danon-Boileau : la pensée du lecteur, avec tous ses méandres et digressions. Ce que j'en imagine me soutient et me tient constamment en dialogue". Quand le lecteur du livre ne se distingue plus du moi de l'auteur (ou de son non-moi).

11/2017

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Philosophie

La fin des certitudes. Essai sur la précarité de la vie et du savoir dans le monde postmoderne

Ce livre est à la fois une espèce de «regard général sur la philosophie» à travers les problèmes, les grandes questions et les débats philosophiques de toujours et de tous les temps et une analyse minutieuse, intelligente, critique et constructive de grandes questions actuelles : le minimalisme, le culte du corps, le manque de passion et la réalité d'un monde qui canonise les contradictions, la culture du provisoire, la fragilité des engagements et des liens entre les hommes, le refus de l'autorité et de tout ce qui vient d'en haut, le triomphe du relativisme éthique, le dépassement de l'Etat-Nation, la crise de la démocratie-arithmétique, la question du genre, le néo carpediem, le néo manichéisme, la crise du sujet, l'humanisation de la déesse raison, le décentrement du Je... Avec tact, délicatesse, érudition et esprit de synthèse, l'auteur revisite l'histoire de la philosophie de façon intensive et logique pour y découvrir les trésors cachés : l'antiquité et la certitude cosmologique (pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ?), le Moyen Âge et la certitude théologique (pourquoi Dieu a-t-il créé l'homme et tout ce qui existe ?), les temps modernes et la certitude anthropologico-gnoséologique (que puis-je connaître, qu'est-ce que l'homme ?), le postmodernisme et l'incertitude éthico-sociale et institutionnelle : tout est relatif. L'idée de fond qui parcourt le livre d'un bout à l'autre et soutient tout l'édifice est l'esprit postmoderne, entendu comme la fin des certitudes. Deux voies se présentent à l'homme. La voie de l'amour et de l'héroïcité, rude et exigeante : c'est un choix prophétique. Puis, la voie utilitariste et fonctionnelle. L'homme vaut pour ce qu'il a et non pour ce qu'il est. C'est le choix de commodité. Comment s'y prendre alors ?

03/2015

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Philosophie

La société ouverte et ses ennemis Tome 2 : Hegel et Marx

Longtemps méconnue en France, l'oeuvre de Karl Popper, logicien et épistémologue, est un classique à l'étranger. La Société ouverte et ses ennemis, écrit au début de la Seconde Guerre mondiale, est un ouvrage de philosophie politique : plaidoyer passionné pour la démocratie, contre le totalitarisme de droite ou de gauche. A la société close et immuable à base de tribalisme et de magie, l'auteur oppose la société ouverte, contrôlée par la raison, où la volonté de l'individu peut librement s'exercer. A Platon, à Hegel, à Marx, il reproche de ne reconnaître l'histoire que pour ajouter qu'elle obéit à des lois qui déterminent le cours des événements : idée qui paralyse le progrès, en le soumettant à la fatalité historique. Elle a conduit le premier à proposer une cité dirigée par une élite omnipotente et omnisciente, où l'individu n'est rien et où la collectivité est tout ; le second à se faire le maître à penser de l'Etat prussien et le théoricien d'une société dont se réclamera le totalitarisme ; le troisième, en dépit d'une description perspicace des rouages de la société de son temps, à transformer des hypothèses en dogmes ; la science, qui repose sur l'expérience, doit pouvoir à chaque instant être remise en question. Karl Popper soutient que l'homme peut forger son destin collectif en s'appuyant sur l'expérimentation et en procédant au coup par coup, pour progresser en éliminant les erreurs. Karl Popper Né à Vienne en 1902, mort à Londres en 1994. Recherches en épistémologie. Un temps marxiste. Réfugié en Nouvelle-Zélande de 1937 à 1945. Etabli ensuite en Angleterre. Une oeuvre capitale dans les deux domaines de la méthode scientifique et des sciences politiques. Traduit de l'anglais par Jacqueline Bernard et Philippe Monod.

04/1979

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Sciences politiques

L'état des fédérations. Tome 2, Sécéssion et fédéralisme

Existe-t-il un droit de sécession ? Voilà une question dont l'issue pourrait bien redessiner la carte du monde. Il y a de cela un demi-siècle, les démocraties occidentales regardaient avec distance le séparatisme endémique dont souffraient les pays en voie de développement. Mais désormais, plus personne n'est à l'abri. Le Canada, l'Espagne, la Belgique et le Royaume-Uni ne le savent que trop bien. Le Québec a ouvert la voie, bientôt suivi par le Pays-Basque et la Catalogne, la Flandre et l'Ecosse. Traditionnellement, les gouvernements fédéraux opposent un argument d'autorité à ce type de revendication séparatiste. La théorie fédérale soutient, depuis la guerre civile américaine, que la sécession est illégale. On considère d'ailleurs souvent qu'en dehors de l'Union soviétique et de la Yougoslavie, aucun grand Etat fédéral n'a consacré de droit de sécession. Et l'on sait ce qu'il est advenu de ce "droit" dans ces deux pays. Les manuels de droit constitutionnel prolongent cette orthodoxie : c'est par son interdiction qu'ils distinguent l'Etat fédéral de la confédération d'Etats et de son droit de retrait. Mais on pourrait remettre en cause un présupposé juridique aussi classique que celui-ci. En réalité, une étude approfondie révèle une tout autre histoire du fédéralisme. Si les confédérations grecques, américaines, allemandes, hollandaise ou suisse ne reconnaissaient aucun droit de retrait, une dizaine d'Etats fédéraux ont consacré par le passé ou reconnaissent aujourd'hui un droit constitutionnel de sécession. Parallèlement, l'histoire du fédéralisme regorge de tentatives séparatistes. L'issue de la guerre civile américaine ne peut donc pas dicter sa loi aux principes fédéraux. Il est ainsi essentiel de déterminer si ceux-ci soutiennent l'existence d'un droit de sécession ou s'ils le rejettent.

09/2019

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Histoire internationale

Un village d'Oranie. Les Ouled Mimoun jusqu'à 1914

Les écrits sur l'Histoire du Maghreb se situent plus volontiers au niveau national qu'à celui de la "micro-Histoire" d'une région ou d'un village, comme dans cet ouvrage. L'histoire du village des Ouled Mimoun a été modelée, plus que beaucoup d'autres, par l'emprise coloniale : celui-ci s'est longtemps appelé Lamoricière. Il était installé à l'emplacement de l'antique Altava, occupée par les Romains au IIIe siècle, auxquels avait succédé un royaume berbéro-romain où s'implanta le christianisme au IVe siècle, puis l'Islam au siècle suivant. Au temps du royaume de Tlemcen, la localité représentait une place forte aux abords de la capitale. Quelques siècles plus tard elle fut, dans le cadre des Beni-'Amer, l'un des principaux soutiens de l'Emir Abd-el-Kader. Devant l'offensive dévastatrice du général Bugeaud, la population terrorisée émigra en masse vers le Maroc : occasion que l'administration coloniale française saisit pour mettre toutes les terres de la tribu sous séquestre. Lors de leur retour progressif, les Ouled Mimoun se retrouvèrent occupants précaires de leur sol, et condamnés à vendre leur force de travail aux colons qui vinrent s'installer entre 1859 et 1862. On retrace ici l'installation de ces colons, la transformation du village, l'aggravation de la misère, les révoltes (notamment celle des Ouled Sidi Cheikh), en s'appuyant sur les archives institutionnelles mais aussi sur les quelques documents qui subsistent dans les familles, restées en Algérie ou revenues en France après l'Indépendance. A la veille de la Grande Guerre, l'ordre colonial semblait solidement assuré, mais dans le "village nègre" où étaient cantonnés les "indigènes" algériens, commençaient à se manifester de nouvelles formes de lutte organisée. L'Histoire de l'Algérie entrait dans une autre période.

09/2016

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Romans historiques

Aliénor d'Aquitaine Tome 3 : A Jérusalem

1146 à Vezelay, Bernard de Clairvaux prêche la croisade. Les Turcs menacent Jérusalem. Aliénor d'Aquitaine, équipée comme un chevalier sur son destrier telle une Amazone, l'épée au poing, harangue la foule. Elle ira à Jérusalem. Elle en a décidé ainsi. Rien ne saurait l'arrêter. Son mari s'incline. Peut-on laisser une aussi jolie femme seule à Paris ? Un an plus tard, Louis et Aliénor, à la tête de 100000 hommes, quittent Metz pour Jérusalem. Aliénor d'Aquitaine emmène ses dames de compagnie, ses trou­badours, ses atours, ses bijoux, ses robes, sa vaisselle. Croisade ou voyage d'agrément ? Son chevalier servant, Foulques de Fons-Almoy et sa dame de coeur, Marguerite de Saint-Brice, sont du voyage. A Byzance, le basileus dont la duplicité est à la hauteur de sa ma­gnificence, leur offre un séjour inoubliable. Le couple royal est émer­veillé par le luxe inouï que recèle la nouvelle Rome. Aliénor découvre les fastes et l'opulence de l'empire : palais de marbre, églises aux mosaïques rutilantes, eau courante, piscines chauffées, hammams, courses à l'hippodrome, chasses au léopard ... et un basileus qui tente de la séduire. Enfin, c'est la traversée du Bosphore. Six mois d'épreuves acca­blantes les attendent. l'armée allemande, trahie par les Grecs, a été exterminée dans les vallées encaissées du centre de l'Anatolie. Pour éviter un tel désastre, le roi de France décide de longer la côte. Em­buscades, traquenards, trahisons, inondations, disette transforment la Croisade en cauchemar. Etrillés, les Croisés gagnent Antioche où les accueille l'oncle d'Alié­nor, le sémillant Raymond de Poitiers. Les dissensions dans le couple royal se creusent. Raymond et Louis s'opposent. Aliénor soutient son oncle et décide de rester à Antioche. Louis VII doit réagir.

03/2019

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Romans historiques

Un amour de liberté

New York, années 1860. La jeune Amérique se construit et accueille à bras ouverts les immigrés de la vieille Europe. Parmi eux Adolphe Salmon, jeune Lorrain au courage fécond et à la réussite aussitôt fulgurante. Un ardent amour le lie bientôt à une lumineuse Américaine d'origine allemande, Sarah, au port de reine et aux yeux diaphanes, moderne avant l'heure. Fondateur d'un cercle influent, pionnier du commerce international, Adolphe devient un fervent défenseur de l'amitié franco-américaine. L'histoire pourrait s'arrêter là. Mais à certains hommes il est donné de sublimer leur vie : pour Adolphe ce sera la rencontre d'Auguste Bartholdi avec qui il nouera une amitié éternelle. Le sculpteur de la future Statue de la Liberté s'appuiera toute sa vie sur cet allié précieux qui saura favoriser sa reconnaissance, obtenir des soutiens et susciter l'enthousiasme patriotique du public américain. Autour de l'aventure de la Statue, son éclosion, les rebondissements de sa construction - et ses traits qui ressemblent de façon confondante à ceux de Sarah qui posa pour Bartholdi - on croise le patron de presse Pulitzer, le musicien Offenbach, l'architecte Eiffel et l'ombre omniprésente du marquis de La Fayette. On parcourt le Far West et la Californie à l'heure de la ruée vers l'or, Paris sous l'Empire puis la Belle Epoque, la douloureuse Alsace-Lorraine sous tutelle allemande, et la toujours trépidante New York. Dans l'Amérique de tous les possibles, les libertés essentielles et l'accueil historique fait aux étrangers vont finir par s'incarner dans ce symbole monumental. Alors que notre époque voit les valeurs humanistes mises à mal, cette icône planétaire continue à remplir sa mission telle que l'avait définie l'un de ses pères, Edouard de Laboulaye, celle de "la Liberté éclairant le monde".

02/2018

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Littérature française

Nelson Mandela. Les chemins de la dignité

Avez-vous fait partie des personnes touchées ou inspirées par l'exemple de ce combattant pour la liberté et pour la réconciliation ? Nelson Mandela, présenté comme une icône aux qualités exceptionnelles, symbole du leader pacifique et déterminé, vous est-il apparu proche de vous ? Ce livre, par petites touches impressionnistes, nous fait découvrir au-delà du personnage public, l'être humain vivant le combat de sa vie. Nous n'allons pas nous retrouver face à Mandela, mais à l'intérieur de ses yeux, de son cœur, de ses pensées et de ses gestes. De l'intérieur de Mandela, nous comprenons intimement qu'en tant qu'être humain, nous n'avons rien d'exceptionnel et de prophète, mais que face aux tourbillons et à l'adversité, nous avons nos valeurs, nos décisions et nos soutiens. Face à la cruauté ou l'inhumanité des systèmes, à nos doutes sur notre puissance ou notre trop plein de puissance, nous apprenons, avec l'exemple de Mandela, un point de repère inébranlable : notre dignité. Mandela vient de la guerre, mais va vers la paix ; il affronte le danger mais agit avec précaution ; il porte la responsabilité du changement mais en attribue en permanence la paternité au collectif. Il nous enseigne une forme d'exercice du pouvoir qui libère de l'égo du pouvoir. La paix s'apprend, et nous avons besoin de nous éduquer à la paix afin de pouvoir en témoigner et en faire bénéficier de manière plus large. Les fossés à combler sont innombrables, que ce soit entre les communautés, entre les générations, ou même dans les familles. Lorsqu'il s'est retiré de la vie publique, Mandela a été clair : « Tout repose entre nos mains » nous a-t-il dit. ?À commencer par ce livre.

07/2016

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Littérature française

Le chemin de la Croix-des-Ames

Lorsque Georges Bernanos commence à rédiger les articles qui formeront Le Chemin de la Croix-des-Ames, il est au Brésil. Quelques mois avant l'appel du 18 juin 1940, dans Les Enfants humiliés, il prophétisait : "Mon pays est soigneusement tenu dans l'ignorance de ce qu'il défend, de ce qu'il risque de perdre, de ce qu'il est presque sûr de perdre si quelque miracle ne suscite pas au dernier moment un homme qui parle enfin à son coeur, à ses entrailles." A un ami, il confie début 1940 : "Dans la plus profonde humiliation et avec une honte écrasante, je viens de reprendre la conscience de mon pays." A travers ses articles écrits entre 1940 et 1945 dans les journaux brésiliens ou pour la BBC, Bernanos dénonce les responsabilités dans la défaite française, la France de Vichy, la collaboration. Il soutient la Résistance et de Gaulle. Mais il voit aussi plus loin. Car la Seconde Guerre mondiale marque la fin d'un monde, l'avènement d'une civilisation de masses, le règne de la technologie, "de la matière qui prévaut lentement contre l'homme alors qu'il se donne l'illusion de l'asservir". Cette crise sans précédent, qu'il a entrevue dix ans plus tôt, est celle d'une société dont le but "est la simple consommation de ce qui est (...) à mesure qu'approche le jour attendu, infaillible, de la libération absolue de l'homme, non pas de l'Homo sapiens du philosophe antique, mais de l'homme total, qui ne se connaît ni Dieu ni maître, étant à soi seul sa propre fin". Une telle crise appelle une révolution des consciences. Au-delà du témoignage, cette édition du Chemin de la Croix-des-Ames prend une résonnance particulière aujourd'hui.

03/2017

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Science-fiction

Refuge 444 Tome 4 : Echec et mat ! Nouvelle partie…

Libre de ses mouvements, l'Empire Tarc peut enfin s'adonner à sa soif d'extension, et celle-ci passe, entre autres, par les Cités des Vagues. Dans cette perspective, un ambassadeur est envoyé pour - officiellement - "renouer et consolider des liens d'amitié". Mais ce n'est que la partie immergée de l'iceberg et les gens des Cités ne sont pas dupes, ils se méfient de cet ambassadeur tout beau, tout propre, car l'Empire n'agit jamais à la légère... Au Refuge 444, les partisans des Trois Lunes ont enfin pris le pouvoir. Un nouveau groupe siège au conseil, qui place la religion et l'Elu au centre des décisions. Malgré tout, la résistance s'organise. Jean Beau-Blond, qui soutient les résistants, connaît la véritable identité de l'Elu, le nouveau messie des Trois Lunes. Il est certain que révéler cette découverte peut changer la donne. Et il a une autre carte à jouer : il peut enfin expliquer la stérilité des Luts. Le périple de la Pachate s'est transformé en calvaire. Elle est sans nouvelle de son puissant protecteur, l'Intouchable, et la voilà détenue comme esclave par les Nomades qui se préparent à une grande bataille. Mais contre qui ? Au Pays du Froid, les Tarcs sont toujours focalisés sur la construction de la route commerciale entre l'Empire et le peuple Olis. Ce projet est une priorité et la nouvelle impératrice suit ce plan de très près. Bien que retardé par le froid, le chantier avance ; les moyens sont à la hauteur de leurs ambitions : hommes, soldats, armes, tout respire la démesure, et rien ne semble pouvoir les freiner. Mais attention, la saison de chasse des grands prédateurs du Pays du Froid se rapproche... et les Sangs-Blancs aiment... la chair fraîche...

09/2015

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Humour

Pourquoi les femmes tombent toujours sur des connards

Le livre cadeau pour la St Valentin ou anti-St Valentin 100 réflexions sur l'amour "hommes - femmes' pour essayer de mieux comprendre le sexe opposé... ou définitivement admettre qu'on ne s'entendra jamais. Le livre est construit sur le mode tête-bêche : une partie "homme" d'un côté et une partie "femme" en retournant le livre de l'autre côté. Exemples : "Pourquoi les femmes tombent toujours sur des connards ? " Il existerait des hommes parfaits aux quatre coins du monde. Malheureusement la terre est ronde. Ton mec, c'est le gars qui te soutient dans tous les problèmes que t'aurais pas eu si tu étais restée célibataire. Les femmes célibataires rentrent chez elles, regardent ce qu'il y a dans le frigo et vont se coucher. Les femmes en couple rentrent chez elles, regardent ce qu'il y a dans le lit et se replient sur le frigo. Les femmes ne sont pas compliquées. Ce sont les hommes qui ne comprennent rien " Pourquoi les hommes tombent toujours sur des emmerdeuses ? " Quand une femme te dit "Quoi ??? " Ce n'est pas qu'elle a mal entendu, c'est qu'elle te laisse une chance de modifier ce que tu as dit. Une femme c'est facile à comprendre, on lit en elle comme dans un livre ouvert. Sauf que c'est un livre sur la fusion nucléaire écrit en roumain et traduit en braille. Mais ouvert quand même. Si tu veux laisser ton côté féminin s'exprimer : fais toi la gueule 2 heures, comme ça, sans raison. Et ensuite tu recommences Fabien Delettres est l'auteur du succès Tout est bon dans le Breton, paru chez Casa Editions. Il est journaliste sur Virgin Radio, et travaille pour l'émission Touche pas à mon poste sur C8.

02/2023

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Descartes

Règles pour la direction de l'esprit suivi de Recherche de la Vérité par les lumières naturelles, le Monde ou Traité de la Lumière, L'Homme,Méditations Métaphysiques

Les REGLES POUR LA DIRECTION DE L'ESPRIT est un ouvrage de jeunesse de Descartes, qu'il a retravaillé tout au long de sa vie et qui n'est paru qu'à titre posthume. Descartes y énonce les différentes règles d'une méthode universelle permettant d'orienter la pensée lorsque celle ci cherche à atteindre la vérité. L'ouvrage contient des règles pour diriger son esprit. Parmi les 21 règles énoncées, seules les 18 premières sont commentées par l'auteur. La recherche de la Vérité par la lumière naturelle est un dialogue philosophique inachevé de Descartes. Il imagine alors une conversation entre trois personnages : Eudoxe, Polyandre et Epistémon. Eudoxe est doué d'un esprit ordinaire, mais dont le jugement n'est gâté par aucune fausse opinion, et qui possède toute sa raison intacte, telle qu'il l'a reçue de la nature ; il reçoit dans sa maison la visite de deux hommes du plus grand esprit, et des plus distingués du siècle : Polyandre qui n'a jamais rien étudié et Epistémon qui sait très bien tout ce qu'on peut apprendre dans les écoles... . Le Monde ou Traité de la Lumière est l'une des dernières oeuvres qu'écrivit Descartes dans le domaine scientifique. L'Homme est un traité inachevé de Descartes publié de manière posthume. Il y aborde les fonctions principales de la machine corporelle : la digestion, la nutrition, la respiration, la circulation du sang, le mouvement, les sens extérieurs et intérieurs, et la structure cérébrale. Les Méditations Métaphysiques est une oeuvre philosophique. Il y soutient qu'en dépit des arguments sceptiques contre la vérité et la certitude, il y a des connaissances légitimes. Aussi, il présente l'homme comme ayant une substance essentiellement pensante (le cogito) qui s'oppose à son corps, qui lui est une substance matérielle (voir dualisme de substances). Ce livre est illustré de 74 dessins

11/2022

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Littérature anglo-saxonne

Aussi fort que l'amour

Trois ans après avoir été incarcéré pour le meurtre de sa petite amie Belinda, Stefan sort de prison. En butte à l'hostilité grandissante de tous, le jeune homme est harcelé de manière anonyme. Seule, Théa, sa mère, le soutient encore. Le nouveau roman de Jacquelyn Mitchard, l'autrice de Aussi profond que l'océan, adapté au cinéma avec Michelle Pfeiffer. Comment réagiriez-vous si la chair de votre chair était accusée de meurtre ? Stefan n'a que 17 ans quand il lui faut plaider coupable du meurtre de sa petite amie, Belinda. Trois ans plus tard, il sort de prison. Mais, à part Théa, sa mère, nul ne semble prêt à l'accueillir à bras ouverts. Surtout pas la mère de Belinda et les membres de l'association " Touche pas à nos filles ", qu'elle a créée dès l'incarcération de Stefan, et dont l'hostilité se réveille. Théa voudrait aider son fils à se reconstruire pour qu'il prenne un nouveau départ, mais ses années derrière les barreaux l'ont renfermé sur lui-même. Et, dans l'ombre, deux inconnus commencent à le harceler. Un mystérieux chauffard d'abord, qui le prend en chasse dès sa sortie de prison ; puis, une jeune femme anonyme, qui le menace au téléphone... Peu à peu s'immisce le doute : la nuit de la mort de Belinda, dont Stefan n'a aucun souvenir, a-t-elle livré tous ses secrets ? " Sans conteste le meilleur roman de Jacquelyn Mitchard depuis Aussi profond que l'océan. " Karin Slaughter " Le chagrin, l'amour inconditionnel d'une mère et le pouvoir du pardon. Autant de thèmes explorés avec finesse dans ce roman mêlant habilement suspense psychologique et drame familial. " Psychology Today

03/2023

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Littérature française

Une mère

Clotilde ne comprend plus ses deux fils devenus de jeunes adultes, Théo et Léo, élevés jusqu'alors comme des jumeaux. Elle jette un oeil critique sur leurs distractions et surtout leurs relations amicales et sentimentales. Ils suivent pourtant un itinéraire très semblable à celui qui fut le sien une petite vingtaine d'années plus tôt. Le cadre du roman se situe en Lorraine et à Brasilia. "Plus de jeunes à la maison depuis que les garçons sont partis. Petits hier, aujourd'hui des hommes. Clotilde ne les a-t-elle pas rêvés ? Le silence est épais en fin de semaine, plus de bruits de vaisselle à toute heure de la journée, plus d'allées et venues au moment où les parents sombrent dans le sommeil, plus de regards indifférents ou grognons, rarement affectueux pour la mère qu'on ne voit pas et qu'on n'entend plus, car on se bouche les oreilles devant celle qui, certes, encourage et soutient, mais aussi importune et freine, juge et admoneste en permanence. Une mère, dont on a besoin pour le confort et qu'on voudrait toujours à son service, domestique souriante et aimable, empressée, mais discrète, sans fatigue ni maladies, sans désirs ni existence propre. Pourquoi ne pas reconnaître qu'on n'a été qu'un marchepied nécessaire à l'envol personnel des enfants, pourquoi avoir si mal accepté le détachement progressif des adolescents, quelle sottise d'avoir cru si longtemps en l'illusion d'une relation à jamais fusionnelle ! " L'auteure Claudine Lux interprète très subjectivement dans ce roman des choses vécues, vues et entendues dans son entourage immédiat. Passionnée par l'étude des relations humaines et du cheminement personnel des différents personnages, elle espère rendre compte de situations dans lesquelles un large public peut se reconnaître.

02/2014

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Littérature française

Trois Alexandrines

" Rosette, Claire, Claude. Mon arrière-grand-mère, ma grand-mère, ma tante. Toutes trois descendent des barons de Menasce, illustre famille de l'aristocratie juive d'Alexandrie. Longtemps, j'ai regardé cette famille, son histoire, comme n'étant pas la mienne. Jusqu'au jour où j'ai eu envie de faire connaissance. Rosette est la baronne Félix de Menasce. Une Franco-Espagnole sortie on ne sait comment de la pauvreté à la fin du XIXe siècle. Aux yeux de la "bonne société" d'Alexandrie où elle prend soudain place, cette belle catholique convertie reste un corps étranger. Elle amuse les hommes, les femmes un peu moins. Claire sa fille, c'est une autre affaire. Si elle s'est coupé les cheveux dès les années 1920, ce n'est sans doute pas un hasard. Spirituelle et brillante, elle voit le siècle changer, l'Egypte colonisée s'agiter. Pendant la Seconde guerre mondiale, elle aide les Forces françaises libres et serait devenue la maîtresse du général Catroux, l'un des premiers soutiens de De Gaulle. Claude enfin, dont la beauté et le talent n'empêchent pas la vie tragique. Elle épouse l'écrivain britannique Lawrence Durrell, fort buveur et futur auteur du Quatuor d'Alexandrie. Du fait que Claude écrive elle aussi, je n'avais jamais entendu parler dans mon enfance. La grand-mère, la fille et la petite-fille tissent notre légende d'Alexandrie : un monde laissé en arrière dont les échos des rires, des bals et des guerres résonnent encore dans les albums photo. Trois Alexandrines pour retrouver le fil de cette légende, traverser le siècle d'Alexandrie la cosmopolite, son ascension, son apogée, son déclin. Je retrace leur histoire et dans ces retrouvailles une évidence s'impose. J'étais d'Alexandrie et je ne le savais pas. "

05/2022

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Egypte

Nomes et toparchies en Égypte gréco-romaine. Réalités administratives et géographie religieuse d’Éléphantine à Memphis

Dans cet ouvrage, une analyse du découpage territorial tant administratif que religieux de l'Egypte gréco-romaine (du début du IIIe siècle av. J. -C. à la fin du IIIe siècle apr. J. -C.) est proposée. Prenant pour cadre géographique la vallée du Nil, entre Eléphantine et Memphis, cette étude présente les variations que connurent les divisions territoriales, les fameux nomes, et compare deux systèmes - l'un sur lequel s'appuyait l'Etat pour contrôler l'Egypte et l'autre ordonnant et mettant en relation les centres religieux du pays - afin de souligner les influences réciproques. Unités régionales et administratives, les nomes et toparchies découpaient l'Egypte ptolémaïque et romaine en une multitude de régions et districts permettant son contrôle total par l'Etat. Ce système, utilisé au plus tard dès l'Ancien Empire, a connu d'importantes modifications tout au long de l'histoire du pays. Toutefois, les remaniements semblent encore s'intensifier durant la période gréco-romaine. Cet ouvrage propose d'analyser le découpage territorial de l'Egypte, entre Eléphantine et Memphis, et ses fluctuations dès le début du iiie siècle av. J. -C. , jusqu'à la fin du iiie siècle apr. J. -C. , au moment où les réformes de Dioclétien modifient encore le système. Parallèlement à cette étude du découpage administratif, la géographie religieuse présentée dans les listes et processions de nomes de cette époque tardive est examinée en détail afin de mettre en évidence les influences réciproques entre ces deux modes de perception du paysage égyptien. Les interactions constatées dans cette étude, même minimes, permettent de nuancer la fossilisation de la géographie sacerdotale et de revenir ainsi sur un lieu commun en égyptologie qui soutient que la distinction est de mise entre ces deux géographies, en particulier pendant les époques ptolémaïque et romaine.

10/2022

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Religion

Pour un christianisme d'avenir. Ni les credo anciens ni la Réforme ne peuvent aujourd'hui susciter une foi vivante. Pourquoi ?

Au début du XVIe siècle, le christianisme était en crise, en proie à des conflits qui donnèrent naissance à la Réforme protestante. Un peu plus tard, le mouvement de Martin Luther fut suivi par une période révolutionnaire dans les connaissances humaines. Ces évolutions historiques et scientifiques eurent pourtant peu d'impact sur l'adhésion des chrétiens à des doctrines élaborées durant les premiers temps de l'ère chrétienne. C'est la raison pour laquelle le christianisme est devenu "in-croyable" (Unbelievable). L'exégète biblique et évêque John Shelby Spong soutient l'idée que le déclin progressif des Eglises nécessite d'élaborer un tout nouveau genre de christianisme : une foi profondément en phase avec l'expérience humaine plutôt qu'avec des dogmes dépassés. Pour la vitalité du christianisme, il lance un appel aux chrétiens à actualiser leur foi à la lumière des progrès dans nos connaissances, notamment bibliques, et à questionner les enseignements rigides qui se sont renforcés avec la Contre-Réforme catholique. Par sa résistance révolutionnaire à l'autorité de l'Eglise au XVIe siècle, le mouvement de Luther peut encore servir de modèle, selon Spong, pour les chrétiens insatisfaits d'aujourd'hui. Alors que les réponses des Réformateurs sont, elles aussi, devenues insuffisantes, leur démarche peut encore nous servir de guide. L'idée de Dieu a-t-elle encore un sens ? Pouvons-nous encore en toute honnêteté suivre les credo historiques ? Des prétentions telles que l'infaillibilité du pape ou l'inerrance de la Bible ne sont-elles pas irrecevables ? L'auteur expose ici douze "thèses" pour aider les croyants d'aujourd'hui à reformuler leur foi. Avec cet ouvrage qui conclut sa carrière d'écrivain, l'évêque Spong continue à conjuguer une tradition intellectuelle rigoureuse et la recherche d'une foi chrétienne innovante. Son approche incite les chrétiens et autres croyants à entrer dans des perspectives qui donnent sens.

02/2019

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Freud

Correspondance. 1925-1939

En 1925, la princesse Marie Bonaparte se rend à Vienne pour consulter le Pr Sigmund Freud. Cette rencontre sera "le plus grand événement de ma vie" , note l'arrière-petite-nièce de Napoléon Ier, princesse de Grèce et de Danemark. Durant quatorze années, ils échangeront près de neuf cents lettres jusqu'à la mort du fondateur de la psychanalyse, en 1939. Conservé à la bibliothèque du Congrès à Washington, cet ensemble de lettres est le dernier grand corpus de correspondance freudienne encore inédit. Passionnante de bout en bout, foisonnant d'informations sur l'introduction de la psychanalyse en France, cette correspondance raconte un monde appelé à disparaître au coeur duquel deux protagonistes des plus étonnants évoluent. Car entre la princesse venue pour soigner sa dépression et l'un des savants les plus influents de son siècle, une amitié naît, qui dépasse bientôt le cadre de l'analyse. Leurs échanges donnent à voir un Freud tour à tour séduit, amusé, parfois lassé de cette patiente qui n'a de cesse de vouloir vivre pleinement sa vie amoureuse et questionne les conceptions freudiennes sur la femme à une époque où la quête du plaisir féminin reste profondément subversive. "La dernière des Bonaparte" , comme elle aimait à se qualifier, loin d'être la disciple dévote que l'on a parfois décrite, témoigne au fil des pages d'une liberté de pensée audacieuse. Quels que soient leurs désaccords, Freud verra en elle une élève loyale. De fait, elle ne le trahira jamais et mettra sa fortune au service de la Société psychanalytique de Paris (SPP), qu'elle contribua à créer et, avec l'aide de nombreux soutiens, se portera à son secours pour l'aider à quitter l'Autriche nazie en 1938.

10/2022

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Histoire du droit

LA CITÉ ANTIQUE. ÉTUDE SUR LE CULTE, LE DROIT, LES INSTITUTIONS DE LA GRÈCE ET DE ROME

"La Cité Antique" est une oeuvre majeure de l'historien français Numa Denis Fustel de Coulanges. Voici une synthèse du contenu de ce livre : "L'ouvrage 'La Cité Antique' de Fustel de Coulanges est une étude approfondie sur les civilisations grecque et romaine, se concentrant sur les aspects du culte, du droit et des institutions de ces sociétés anciennes. L'auteur examine comment la religion a façonné la vie quotidienne, les lois et la structure sociale de la Grèce et de Rome. Fustel de Coulanges soutient que la religion a été le fondement de ces sociétés, influençant tout, de la façon dont les dieux étaient vénérés aux croyances sur la vie après la mort. Il analyse en détail le culte domestique, le rôle des ancêtres et l'importance des rites religieux dans la vie des citoyens. Le livre explore également les systèmes juridiques et politiques des deux civilisations, montrant comment la religion était étroitement liée au droit. Fustel de Coulanges met en lumière l'importance de la famille dans ces sociétés et comment elle était régie par des règles strictes. En ce qui concerne les institutions, l'auteur examine la cité grecque et la République romaine, expliquant comment elles étaient organisées et comment les citoyens y participaient. Il montre comment la religion était un élément essentiel de la vie civique et comment les temples étaient au coeur de la cité. En résumé, 'La Cité Antique' de Fustel de Coulanges offre une analyse approfondie des civilisations grecque et romaine, mettant en lumière l'importance de la religion, du droit et des institutions dans leur développement et leur fonctionnement. C'est un ouvrage clé pour comprendre la culture et la société de l'Antiquité classique".

09/2023

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Critique littéraire

Samuel Beckett. D'une langue à l’autre : l'outre-verbe

"Nous savions qu'en dehors d'avoir remporté le prix Nobel de littérature et d'avoir écrit quelques-unes des plus grandes pièces de théâtre du xxe siècle, ce type aimait boire du whisky, fumer de drôles de petits cigares, bavarder, rire et raconter des histoires". Ainsi l'un de ses amis évoque Samuel Beckett au soir de sa vie (cité par James Knowlson, p. 815). Il aurait pu dire aussi que l'auteur de En attendant Godot fut champion de boxe et de cricket, dangereusement casse-cou dans sa jeunesse en Irlande puis en France, médaillé en 1945 de la Croix de Guerre et de la Résistance. Appuyé assidûment sur sa biographie, c'est bien la présence physique de l'écrivain que cet ouvrage relève en premier, notant une impétuosité et une détermination tout à fait singulières, une excitation "d'outre-verbe" qu'il veut garder en s'en gardant. Justement, Beckett semble découvrir tôt que le polyglottisme soutient une conservation de son ébullition intime autant qu'une possibilité créative sur elle. Avant de considérer la maturation de l'oeuvre liée à sa composition en français, c'est donc son appétit juvénile pour les langues étrangères qui est suivi ici, en montrant comment la langue non maternelle permet une distanciation des empreintes familières mais, également, le moyen d'un retour vers le creuset de sa propre langue, son corps et ses accords originaires. Par là, et d'autant plus si elle ne relève le frottement de ses langues, il se dévoile les contre-sens possibles d'une psychanalyse appliquée à l'art de Samuel Beckett, sa complicité profonde avec celui de Buster Keaton et, finalement, une identité remarquable entre son auto-traduction et la transe hypnotique.

02/2020

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Romans historiques

L'aube d'un nouveau monde

- Ces chaussures que j'ai aux pieds t'ont été volées par une fille au coeur bien plus grand que le tien. Elle a vu ses terres lui être arrachées, son peuple réduit en esclavage par des hommes qui pensent, comme toi, qu'ils ont tous les droits sur tout. Comme je suis triste de voir quelqu'un de ma propre famille - une famille qui, je te le rappelle, a connu la misère - devenir comme eux. A l'aube d'une nouvelle ère, tout semble possible. En 1685, l'Angleterre est au bord d'une nouvelle guerre civile. Ned Ferryman, fraîchement débarqué des Amériques, soutient la rébellion contre le roi Jacques II et jure fidélité au duc de Monmouth. Ned se retrouve alors opposé à sa soeur, Alinor, qui par l'entremise de Livia, sa belle-soeur, est impliquée dans un plan secret visant à sauver la reine Marie-Béatrice. En récompense de leurs efforts, le fils de Livia, Matthew, hérite du manoir de Foulmire, dans les marais où a grandi Alinor. Celle-ci, qui n'était jadis qu'une servante, se retrouve alors à la tête d'un puissant domaine. Mais les armées du duc Monmouth sont en marche, bien décidé à renverser l'ordre établi, auquel appartient désormais Alinor. Une histoire familiale passionnante mêlant intrigues politiques et ambition personnelle, qui nous transporte des palais royaux aux côtes de la Barbade. "Une histoire tentaculaire et épique qui ravira les nombreux fans de Philippa Gregory". The Times "Un rythme haletant, une histoire palpitante et méticuleusement documentée : la quintessence de la fiction historique". Daily Express "Envoûtant ! " Woman's Own "Captivant... Les fans de l'autrice ne seront pas déçus par ce merveilleux roman". Publishers Weekly

04/2024

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Littérature française

La comédie humaine. Maître Cornélius

" En 1479, le jour de la Toussaint, au moment où cette histoire commença, les vêpres finissaient à la cathédrale de Tours. L'archevêque Hélie de Bourdeilles se levait de son siége pour donner lui-même la bénédiction aux fidèles. Le sermon avait duré longtemps, la nuit était venue pendant l'office, et l'obscurité la plus profonde régnait dans certaines parties de cette belle église dont les deux tours n'étaient pas encore achevées. Cependant bon nombre de cierges brûlaient en l'honneur des saints sur les porte-cires triangulaires destinés à recevoir ces pieuses offrandes dont le mérite ou la signification n'ont jamais été suffisamment expliqués. Les luminaires de chaque autel et tous les candélabres du choeur étaient allumés. Inégalement semées à travers la forêt de piliers et d'arcades qui soutient les trois nefs de la cathédrale, ces masses de lumière éclairaient à peine l'immense vaisseau, car en projetant les fortes ombres des colonnes à travers les galeries de l'édifice, elles y produisaient mille fantaisies que rehaussaient encore les ténèbres dans lesquelles étaient ensevelis les cintres, les voussures et les chapelles latérales, déjà si sombres en plein jour. La foule offrait des effets non moins pittoresques. Certaines figures se dessinaient si vaguement dans le clair-obscur, qu'on pouvait les prendre pour des fantômes ; tandis que plusieurs autres, frappées par des lueurs éparses, attiraient l'attention comme les têtes principales d'un tableau. Les statues semblaient animées, et les hommes paraissaient pétrifiés. Cà et là, des yeux brillaient dans le creux des piliers, la pierre jetait des regards, les marbres parlaient, les voûtes répétaient des soupirs, l'édifice entier était doué de vie. L'existence des peuples n'a pas de scènes plus solennelles ni de moments plus majestueux... ".

02/2023

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Beaux arts

Vincent Van Gogh, Antonin Artaud. Ciné-roman, ciné-peinture

"Exprimer l'amour de deux amoureux par un mariage de deux complémentaires, leur mélange et leurs oppositions, les vibrations mystérieuses des tons rapprochés". (Vincent Van Gogh). "au milieu d'un bombardement comme météorique d'atomes qui se feraient voir grain à grain" (Antonin Artaud, Van Gogh le suicidé de la société) Interné 9 ans dans les hôpitaux psychiatriques, Artaud regagne Paris en mai 1946. Il a vécu la période de l'Occupation dans les asiles de Ville-Evrard et de Rodez, et demeure marqué par le bombardement atomique de Nagasaki. Au Musée de l'Orangerie s'ouvre, en janvier 1947, une exposition Vincent Van Gogh. La visite de l'exposition, les lettres de Van Gogh à son frère ébranlent le poète. Dans les semaines qui suivent, il rédige "Van Gogh le suicidé de la société". Texte de voyant. Texte apocalyptique. La peinture de Van Gogh s'y révèle atomique, lézardée, fissurée. Rhizomatique. Artaud et Van Gogh se font face. Ils se retrouvent happés l'un dans l'autre, entraînés, broyés, tour à tour fragmentés dans le maelström de la touche de l'un, la graphie nerveuse et électrique de l'autre. La boucherie des guerres sociales antérieures se perpétue. L'exécution de Vincent Van Gogh et d'Antonin Artaud, ces deux "suicidés de la société", est un crime perpétré par la masse, un meurtre et un assassinat commis par la bonne société et l'ensemble de ses institutions. VAN GOGH/ARTAUD. CINE-ROMAN. CINE-PEINTURE. L'univers entre dans un processus de déflagration généralisée. La trame de leurs oeuvres se fissure. Disséminées, les touches, les boucles de l'écrit et les hachures du trait forment une matière riche. Dense. Qui ouvre la porte aux audaces de l'art moderne et contemporain... Les André Masson et Jackson Pollock, Soutine et Fautrier, Francis Bacon et Cy Twombly.

03/2014

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Industrie et techniques

L'énergie à tous les étages. Autour d'Alain Beltran

L'énergie à tous les étages, Autour d'Alain Beltran, est, comme son titre le soutient, un recueil de mélanges destiné à honorer les travaux d'un protagoniste de l'histoire des énergies. Cet ouvrage donne l'occasion de considérer par un large spectre les contributions historiographiques d'Alain Beltran, ses orientations de recherche, les jalons de sa carrière et les traces qu'il a partagées avec de nombreux chercheurs, enseignants et étudiants. Il propose un triptyque combinant histoire de l'électricité et de l'électrification, histoire plus globale des énergies, histoire de l'innovation et des entreprises, notamment des entreprises publiques. Les différents contributeurs ont inscrit cette diversité dans l'étude de la forme d'énergie polyvalente qu'est l'électricité, dans ses rapports avec les chemins de fer, les télécommunications ou l'espace domestique, dans la place du nucléaire et dans la construction des réseaux. Diversité encore pour évoquer des aventures charbonnières, pétrolières et gazières, dans une lecture réorientée des énergies fossiles, de l'environnement et de la construction européenne qui permet d'aborder autant les modalités de consommation que les trajectoires politiques des énergies. Diversité enfin pour relever des trajectoires d'entreprises, privées ou publiques, observées pour elles-mêmes par les sources écrites et les sources orales, ou parle truchement des rôles que l'Historien contemporanéiste sait prendre en compte en adossant ses recherches à l'action vivifiante des comités d'histoire mais aussi des musées. Diversité à tous les étages donc, mais aussi homogénéité car chaque texte est un lien tendu vers Alain Beltran, par des thématiques qu'il a développées, des livres qu'il a coécrits, des orientations qu'il a suscitées. Cette énergie à tous les étages ne ferme pas les perspectives, elle invite plutôt à poursuivre longtemps les dialogues qu'elle encourage.

06/2022