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Armistice. 1918-2018

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Romans historiques

Pensez à nous dans vos fêtes du coeur ! 1914-1918

Ce livre a été écrit pour lui. Lui, c'est Philippe, poilu de 14 à 18, quatre ans de guerre, une jambe en moins dix jours avant l'armistice. Toute sa vie il s'est tu. Il n'a jamais rien dit, ne s'est jamais plaint. La censure, celle de l'armée qui ordonnait de s taire, ça, c'était pendant la guerre. Après, après... C'est que, voyez-vous, ça ne se fait de se raconter, c'est comme de se plaindre. Pourtant avec sa jambe en moins et ses autres blessures, c'était difficile. C'est que voyez-vous, ça ne se fait pas de raconter de tuer des gens, ce serait comme de se vanter d'avoir tué. Philippe, il a 90 ans. La mort pointe sa faux. Il ne la craint pas, n'a pas peur, la regarde arriver. Ce n'est pas difficile, il est comme ça, c'est tout, il ne regrette rien. Parce que voyez-vous, "un homme ça s'empêche", c'est digne. Seulement le jeune homme qu'il fut, et qui a tout perdu, ne veut pas être oublié. Il revient, avec la force et la passion de la jeunesse, le bonheur de la vie de ce temps-là, avec ses projets et ses rêves, le feu dans le sang et l'amour aux lèvres. Avec retenue, avec lucidité, il dit ce que la guerre a fait de sa vie, de la vie de sa famille, de lui. Alors, écoutez-le, ne le censurez pas comme les généraux cacochymes. Lisez ce livre. Il ne raconte pas la guerre. Il dit comme c'est difficile de rester un homme dans la tourmente. Il dit que c'est pourtant ça et seulement ça qui peut sauver le monde. Ecoutez la voix du 2e classe Philippe Leccia.

06/2014

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Histoire de France

La guerre de 1914-1918 sur les confins tuniso-tripolitains

Le 15 septembre 1916, un avion biplan Farman disparaît au-dessus de Nalout, en Tripolitaine, au cours d'une mission de bombardement. En dépit de nombreuses recherches sur la frontière tuniso-tripolitaine et dans la région de l'erg de Djeneïen, il faudra attendre plusieurs mois pour retrouver l'avion dans les dunes d'El Borma, un an pour découvrir le corps de l'observateur et, une année encore pour celui du pilote. Pendant ce temps se développe une insurrection des Libyens contre l'Italie. Elle embrase la Tripolitaine et toute la région du Sud tunisien. Au cours d'une enquête passionnante conduite dans les archives, sur le terrain et grâce à des documents inédits, l'auteur inscrit cette tragédie aérienne dans le contexte général de la guerre 1914-1918 en Tunisie et dresse un bilan de cette malheureuse aventure.

07/2015

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Psychologie, psychanalyse

1914-1918, Françoise Dolto, veuve de guerre à sept ans

A l'heure où s'achève le centenaire de la Première Guerre mondiale, deux historiens se penchent sur le destin d'une petite fille extraordinaire née en 1908 dans une famille de la grande bourgeoisie parisienne. Cette petite fille, c'est Françoise Marette, "Vava" pour les intimes, et elle deviendra Françoise Dolto, la psychanalyste qui a changé le regard que nous portons sur l'enfance. Comme beaucoup d'enfants nés peu avant le conflit, Françoise vit la guerre de loin, repliée à Deauville en compagnie de ses frères et soeur et de leur gouvernante. A six ans, déjà épistolière de talent, elle multiplie les missives à tous les membres de sa famille. Ainsi, dit Manon Pignot, historienne de l'enfance, dans sa délicate analyse, "la guerre a fourni à cette petite fille incroyablement curieuse un contexte inattendu d'expression et d'intelligibilité du monde" qui est à l'origine de sa vision révolutionnaire de l'enfance. L'implication de l'enfant s'intensifie quand elle entretient avec Pierre Demmler, son oncle de vingt-huit ans, une intense correspondance et se considère, encouragée par ia famille, comme la fiancée et la future épouse du jeune capitaine. La mort au front, le 10 juillet 1916, de Pierre Demmler, fait de la jeune promise "une veuve de guerre à sept ans". Yann Potin, en historien et analyste des archives familiales, ouvre pour nous enveloppes et albums conservés par Françoise et la famille, interroge "la manière dont le deuil se cristallise, se fixe sur le papier, par les images, mais aussi se transmet malgré nous, par le truchement de la vie matérielle propre d'autant de petits reliquaires affectifs". Ainsi, l'expérience enfantine de la Grande Guerre a vraisemblablement nourri la pensée révolutionnaire de Françoise Dolto psychanalyste quand il s'est agi, plus tard, de soigner des enfants.

10/2018

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Histoire de France

Louis Audouin-Dubreuil, correspondant de guerre malgré lui. 1914-1918

"En septembre 1914, un jeune hussard à cheval se presse vers les lieux de combat de la Marne. Dès le mois d’octobre, il descend avec ses hommes dans les tranchées du front d’Artois. En 1915-1916, il est à Verdun, au Four de Paris, puis au bois de Malancourt. À la fin de l’été 1916, il rejoint sur l’Yser les fusiliers marins dans les tranchées des polders belges. En janvier 1917, à l’École d’aviation d’Avord, il s’initie au pilotage des premiers appareils de guerre. Jusqu’à la fin des hostilités, il est affecté dans l’aviation tunisienne des "Territoires du Sud", sur la frontière libo-tunisienne fréquemment attaquée par les Senoussis révoltés. Un parcours sur quatre années de guerre, celui d’un hussard qui, en 1914, croyait en une victoire rapide de la France et rêvait de charger l’ennemi à cheval, sabre au clair. Il ne pouvait, le 2 août 1914, alors qu’il rejoignait le 10e hussards à Tarbes, imaginer les épreuves qui l’attendaient sur tous les fronts de France. Les correspondances, les notes de guerre, les photographies restituent dans le présent ouvrage cet épisode bref et intense de la vie de Louis Audouin-Dubreuil. Ce temps qu’il avait enfoui dans un silence obstiné. Il est des tragédies que les anciens combattants taisent, mon père était de ceux-là".Ariane Audouin-Dubreuil. Artois, Verdun, l'Yser et la frontière Libo-Tunisienne. Ces quatre zones de combat correspondent à un lieu d’affectation de Louis Audouin-Dubreuil sur le front entre 1914 et 1918. Alors qu’il n’est qu’un tout jeune soldat, muni d’une autorisation extraordinaire de port d’appareil photographique, le jeune hussard raconte ses liaisons, ses reconnaissances et ses descentes aux tranchées. Suivent les notes et les correspondances échangées avec sa famille, ses amis, ses compagnons d’armes. Trois albums de photographies légendées, datées et numérotées de la main de Louis Audouin-Dubreuil, et les pellicules correspondantes restituent fidèlement lieux, contextes et personnages dans un livre original et unique en son genre.

10/2013

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Régionalisme

Tassin-la-Demi-Lune dans la Grande Guerre (1914-1918)

Tassin la demi-lune compte à cette époque environ 5000 habitants. 754 hommes sont incorporés sous les drapeaux. A la fin des hostilités, il en manquera 179. Pendant ces quatre années, il faut remplacer les hommes dans tous les corps de métier, mais surtout chez les maraichers et vignerons qui occupent de nombreux hectares de la commune. Heureusement, les femmes se mettent au travail. Ce livre rapporte notre imposante étude sur les 754 poilus incorporés.

12/2015

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Histoire de France

Les Frères Rattaire. L'affaire des oubliés de 1914-1918

L'auteur enquête sur l'histoire du monument aux morts de la commune du Moutaret dans l'Isère et d'un oubli troublant. Même si quatorze jeunes gens furent tués pendant la Première Guerre mondiale, seulement neuf noms furent gravés sur le marbre. Parmi les oubliés figurent trois frères de la famille Rattaire. Un document qui plonge dans la France des années 1920.

11/2012

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Première guerre mondiale

Récits de guerre 1914-1918. Suivis de Récits de captivité

Les récits militaires de Romain Darchy, écrits au début des années vingt, sont un de ces témoignages dont la publication enrichit la haute mémoire de la France combattante. Dans ces pages vécues, Romain Darchy raconte la terrible épreuve que sa génération a subie. Simple fantassin de dix-neuf ans en 1915 dans un secteur de Picardie, agent de liaison l’année suivante dans la fournaise de Verdun, officier de contact à la sinistre cote 304, puis pendant la seconde bataille de la Marne, Darchy a connu les coups de main, l’ensevelissement et l’absolu désespoir de s’éteindre par asphyxie, la blessure grave, le sacrifice des premières lignes et la captivité. L’authenticité de ses écrits est le reflet de celle de ses actes. Il n’y a chez lui aucune introspection, aucune subjectivité. Son but est de dépeindre la réalité du groupe auquel il appartient. Ces récits ont une force d’évocation extraordinaire et classent désormais Romain Darchy parmi les grands témoins français de 14-18.

11/2021

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Histoire de France

Guerre à Mende. Journal de l'arrière-front (1914-1918)

Lorsque éclate la Première Guerre mondiale, Albert Jurquet est chef de division à la préfecture de Mende, en Lozère. Dès le 26 juillet 1914, il tient un journal, auquel il mettra un point final quatre ans et demi plus tard, le 31 décembre 1918. Ce journal de l'arrière, tenu secret, ne sera redécouvert que dans les années 2080. Il s'agit d'une sorte de défouloir, un témoignage inédit sur la guerre et une vraie réflexion, dans lequel, à l'abri de la censure militaire très stricte à l'époque, Albert Jurquet nous fait partager ses opinions politiques, religieuses et morales en fonction des événements locaux, nationaux et internationaux.

02/2014

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Histoire de France

Sinnamary, 1914-1918. Les soldats sinnamariens de la Grande Guerre

Située au coeur des vastes savanes qui caractérisent ce seuil de l'Ouest guyanais, la ville de Sinnamary est dotée d'un passé historique très riche, qui remonte aux premières occupations amérindiennes de l'ère pré-coloniale. En 1914, commune essentiellement agricole, vouée à l'élevage du gros bétail et aux cultures vivrières, sa situation sur le fleuve en fait aussi le lieu privilégié pour le commerce des comptoirs, qui sont nombreux à alimenter en vivres, outils et matériaux les sites de production aurifère du Haut-Sinnamary, dans la zone de Saint-Elie. Si ce n'était la présence symbolique d'un monument aux morts au centre de la commune, que resterait-il du souvenir même de la Grande Guerre ? La participation des Sinnamariens au premier conflit mondial, sur un grand nombre de théâtres d'opération, a disparu de la mémoire collective. Et pourtant, si l'on considère la modeste population d'alors, ils furent assez nombreux à être appelés à partager le sort de leurs frères d'armes de la "Mère patrie". A travers le parcours de ces jeunes soldats dans la guerre 1914-1918, c'est une séquence aujourd'hui méconnue voire oubliée de l'histoire de la ville qui est évoquée.

09/2014

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Histoire internationale

Impérialisme, guerre et lutte de classes en Allemagne 1914-1918

Paul Frölich avait conçu ce livre comme la première partie d'une oeuvre plus importante (10 Jahre Krieg und Bürgerkrieg.I. Der Krieg, " Dix ans de guerre et de guerre civile. I. La guerre "), qui aurait dû s'occuper des événements intervenus en Allemagne pendant et après la Première Guerre mondiale. Toutefois, il ne réussit à terminer que le premier volume (Der Krieg, " La guerre ") que nous présentons ici dans sa première édition française. Le livre s'ouvre sur les événements d'août 1914, qui représentent un tournant. Le capitalisme entre dans le XXe siècle ayant épuisé la phase de développement progressif des forces productives et ayant atteint le stade de l'impérialisme. Le déclenchement de la Première Guerre mondiale transforme les rythmes insouciants de la Belle Epoque en détonations meurtrières. Comme l'écrit Erich Maria Remarque (A l'Ouest, rien de nouveau), " une génération a été détruite par la guerre, même si elle a réussi à échapper aux obus ". Cette guerre représente le commencement dramatique de ce que Lénine appela " l'époque des guerres e des révolutions ". Il ne s'agit plus de guerres bourgeoises pour la formation de marchés, mais de guerres impérialistes pour le partage de marchés et du monde tout entier en sphères d'influence. La lutte de la Bosnie pour son indépendance de l'Autriche, qui constitue le casus belli, ne change pas le caractère essentiellement impérialiste de la guerre. L'impuissance de la bourgeoisie à résoudre les causes de l'instabilité et les conflits de l'époque impérialiste est démontrée par le fait que l'effondrement des deux Empires – l'Ottoman, et l'Austro-hongrois – a ouvert, au carrefour entre Europe, Asie, Afrique, un arc de crise encore existant, allant des Balkans jusqu'au Moyen-Orient. Remarque avait raison : la destruction n'a pas été exclusivement physique. Le conflit emporte comme un ouragan les classes exploitées. D'autant plus que, en quelques jours à peine, l'édifice politique que les travailleurs avaient construit avec leurs luttes, grâce aux efforts et aux sacrifices de beaucoup – l'Internationale socialiste – a fondu comme neige au soleil. Après les grands discours, les affirmations solennelles et les ordres du jour, la plupart des partis socialistes se rangent du côté de leurs bourgeoisies respectives, allant jusqu'à théoriser que l'Internationale doit être considérée comme un instrument pour les périodes de paix, et " suspendue " en temps de guerre. C'est la plus flagrante trahison des aspirations de la classe ouvrière. Selon certaines sources, Lénine lui-même, à l'annonce du vote en faveur des crédits de guerre par la social-démocratie allemande – jusque là point de repère de l'ensemble du prolétariat européen – aurait exprimé son étonnement et son incrédulité. Un grand rendez-vous historique est manqué. Le désarroi des masses est énorme. Les courants internationalistes restent isolés et dans l'impossibilité de renverser la situation. A l'exception de la Russie. En effet, " quelque chose de nouveau " entre en scène " à l'est ". La Révolution d'octobre et les épisodes de fraternisation entre les troupes sur le front oriental deviennent l'exemple à suivre. Ce n'est pas un hasard. L'exception russe était due à la rupture précoce de Lénine et des bolcheviks d'avec les réformistes. Son analyse de l'impérialisme, du social-impérialisme et ses bases sociales dans l'aristocratie ouvrière – corrompue par les miettes de superprofits – explique la dynamique objective de la trahison social-démocrate. Le retard de la rupture avec les réformistes empêche les internationalistes allemands et de l'Europe de l'ouest de suivre l'exemple russe. La révolution reste isolée. Sur le côté oriental, elle accélère objectivement le développement de l'Asie, en amorçant les luttes de libération nationale dans les pays arriérés. Sur le côté occidental, elle ne trouve pas l'alliance naturelle avec le prolétariat le plus important et le plus avancé politiquement du monde : le prolétariat allemand. Pour cette raison, en Occident, la révolution doit reculer devant une contre-révolution interne qui, malheureusement, en vole traîtreusement le langage, les symboles et les drapeaux : le stalinisme. Pendant des décennies, le capitalisme d'Etat oriental se présente comme socialisme voire comme communisme. Mais finalement l'histoire a réclamé des comptes. La " rupture du maillon le plus faible de la chaîne impérialiste " se réfère à l'immense " crise de déséquilibre " représentée par une super-structure encore tsariste du développement capitaliste en Russie. En effet, la social-démocratie n'a même pas essayé de limer le maillon le plus fort, le maillon allemand ; au contraire, elle l'a renforcé, en déployant le prolétariat aux côtés de sa propre bourgeoisie. C'est là l'échec historique du réformisme, un échec qui n'admet pas d'appel. La question historique et politique centrale demeure la trahison de la social-démocratie en 1914. Comment cela a pu se produire ? Quelles en ont été les conditions ? Quelle la dynamique ? Comment peut-elle justifier sa trahison devant les masses ? C'est en répondant à ces questions que le travail de Paul Frölich prend toute son épaisseur. Internationaliste, connu pour sa superbe biographie de Rosa Luxemburg, Frölich nous offre une chronique politique autant sévère que documentée de ces événements. Depuis les causes de la guerre (l'impérialisme, le colonialisme, le militarisme) et les positions internationalistes et antimilitaristes de la IIe Internationale, jusqu'au " triomphe de la folie " déclenché le 28 juin 1914, à Sarajevo, par l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône autrichien, par les nationalistes bosniaques. De la social-démocratie impériale du 4 août (date du premier vote au Reichstag sur les crédits de guerre), à la paix sociale imposée grâce aux syndicats et à la suspension des lois de protection des travailleurs. Sur ce terrain, les dirigeants sociaux-démocrates vont même au-delà des requêtes du patronat, allant jusqu'à abolir les célébrations du Premier mai. Depuis les luttes de classe qui ont eu lieu en dépit de tout cela, au courage de Karl Liebknecht qui, lors du procès politique contre lui, s'érige en juge du gouvernement et de la bourgeoisie allemands. Liebknecht est condamné à quatre ans et un mois de prison et à six ans de privation des droits politiques. Une condamnation qui contribue à faire pousser des ailes aux radicaux de gauche et au groupe Spartakus, malgré l'emprisonnement à plusieurs reprises d'autres dirigeants du calibre de Rosa Luxemburg et Franz Mehring. On en arrive ainsi à la crise finale et aux révoltes de masse, à savoir à la débâcle politique et militaire de l'impérialisme allemand. Dans son travail, l'auteur ne saisit pas toujours entièrement les limites de l'action politique de la gauche social-démocrate (voir chapitre 3, l'allusion à " la grève générale politique de masse ", une thèse chère à Rosa Luxemburg). Dans le même chapitre, Frölich fait référence à la " thèse erronée d'Engels " contre l'insurrection et en faveur d'une action respectueuse des lois. De toute évidence, il ne savait pas que l'introduction de 1895 d'Engels aux Luttes de classe en France de 1848 à 1850, de Marx, avait été grossièrement falsifiée par l'élimination de plusieurs morceaux, et qu'elle avait été publiée à l'époque sous cette forme domestiquée dans le Vorwärts. C'est Karl Kautsky qui avait refusé à Engels la publication du texte complet. Mais, dans l'ensemble, le texte de Frölich est très valable. C'est une fresque fascinante du grand drame historique dans lequel les masses anonymes, trahies et trompées, sont envoyées à l'abattoir. Un massacre que l'auteur estime à hauteur d'environ 35 millions de victimes, en comptant, dans les différents pays, la chute de la natalité, les morts au front et les victimes des famines et des difficultés de toutes sortes à l'intérieur. Nous sommes certains que, en parcourant ces pages, aujourd'hui encore, même le lecteur politiquement engagé et non dépourvu de culture historique sera pris d'étonnement, d'indignation et, peut-être, de colère. C'est bien qu'il en soit ainsi. La force que la social-démocratie allemande aurait pu déployer contre la guerre et contre sa propre bourgeoisie est impressionnante : des centaines de milliers de membres du Parti, quatre millions d'électeurs, 110 représentants au Parlement ainsi que de nombreux journaux ayant une large diffusion parmi le prolétariat, ce à quoi il faut encore ajouter les organisations syndicales et les coopératives. Mais Frölich documente la progressive diffusion – dès avant le déclenchement du conflit – de positions opportunistes, social-impérialistes et colonialistes au sein du Parti et parmi ses cadres syndicaux. Il en analyse aussi ponctuellement les formulations et les prétentions théoriques, souvent basées sur la " défense des intérêts nationaux ". A une époque telle que la nôtre, caractérisées par des processus de renationalisation, par le localisme et le racisme, il s'agit là d'une leçon précieuse. Le bruit de la campagne en faveur de la guerre est assourdissant. Les journaux surchauffent les esprits. La chasse à l'étranger est lancée. Les chants de guerre accompagnent le départ des troupes : " A chaque balle, un Russe / A chaque coup de baïonnette, un Français / A chaque coup de pied, un Britannique ! " Parmi ceux qui vocifèrent, il y a aussi de nombreux travailleurs socialistes, entraînés dans le tourbillon. Une autre leçon à retenir. Le chapitre sur la guerre en tant qu'" affaire " est instructif. " Business as usual ", écrit Frölich au tout début du chapitre. Il explique les diverses méthodes par lesquelles " l'or était distillé à partir du sang humain ". Il documente aussi l'extraordinaire multiplication généralisée des profits, la grande arnaque financière de Daimler Motoren Werke à Stuttgart, les menaces de sabotage de cette même Daimler, les dons intéressés à la Croix-Rouge, les sociétés par actions de la bienfaisance. Parmi les autres exemples, le libéralisme commercial paradoxal et effronté de Thyssen qui, en pleine guerre, vend des boucliers à l'armée allemande à 117 reichsmarks la pièce, et à 68 reichsmarks au gouvernement néerlandais. Les hommes de confiance des grands industriels deviennent les conseillers des bureaux gouvernementaux. Les épisodes d'escroquerie que relate Frölich sont nombreux. Les impôts de guerre se répercutent principalement sur la consommation de masse. Le livre contient beaucoup d'affirmations qui font réfléchir. Rappelons-en deux. " Regardez le monde tel qu'il était avant la guerre, et vous verrez que c'était un monde qui était fait pour la guerre ", écrit Frölich au début du texte. Il parle d'économie mondiale, de concentration du capital, de blocs de puissances, d'armements, de partage des marchés... Si l'on fait une comparaison, comment le monde d'aujourd'hui se présente-t-il ? " Pour nous, aujourd'hui, il est clair que les deux questions que constituaient le maintien de la paix et la révolution, n'en faisaient qu'une. Lutte contre la guerre voulait dire lutte de pouvoir contre la bourgeoisie dans tous les pays, autrement dit lutte révolutionnaire. Aujourd'hui, il est tout aussi clair pour nous que la lutte révolutionnaire présuppose certaines conditions spirituelles, morales et organisationnelles. " Et encore : " Le désarmement était une utopie. A tout moment, il était possible d'en contourner les effets en créant de nouveaux moyens de guerre. " La critique de Frölich à l'égard des positions de Karl Kautsky est ponctuelle. Ce dernier imaginait un capitalisme sans l'impérialisme et sans politique de puissance. Une lutte véritable pour la paix et contre le militarisme n'est possible qu'à la condition d'être une lutte contre le capitalisme. En conclusion de son livre, Frölich affirme qu'il ne voit pas la paix dans l'avenir de l'Europe : " Certains Etats se sont effondrés. Sous les ruines de la guerre mondiale gisent les cendres des vieilles monarchies. Le monde a été partagé de manière différente. La France se considère comme la première puissance du continent européen, les Etats-Unis comme la première puissance du monde. Certains Etats impérialistes ont été détrônés. Les colonies ont fait un grand pas en avant sur la voie de leur libération. L'Allemagne et l'Autriche sont devenues elles-mêmes des colonies. ... Les peuples se sont laissés entraîner au massacre de masse dans le but de renverser le militarisme allemand qui menaçait tout le monde. Ce but "élevé" est atteint, et le monde, plus sinistre que jamais, regorge d'armements. Avant la guerre, les armées comptaient sept millions d'hommes ; elles en comptent onze millions après la guerre. ... On dit que ce sera la dernière guerre. La Société des Nations existe désormais. Les tribunaux d'arbitrage sont mis à contribution. Les peuples sont unis sur le papier par de sacro-saints traités qui n'engagent à rien. En vue de la prochaine guerre, les techniciens et les chimistes se mettent au travail et les Etats s'arment. ... Et pourtant ! La bourgeoisie s'est elle-même porté le coup le plus terrible en déclarant cette guerre. Dans l'immense empire de l'Est, la classe de l'avenir a déjà triomphé. Les vieilles puissances capitalistes sont grosses de la révolution. Et si aujourd'hui la bourgeoisie, dix ans après ce maudit 4 août, cherche encore une fois à prêcher la conciliation des classes en vue de l'extermination des peuples, alors retentira le cri de Karl Liebknecht, répété par des millions de voix : Contre la guerre, révolution ! " Les choses ne sont pas allées comme Frölich l'espérait. L'erreur de 1914-1918, sous d'autres formes, a déjà été répétée en 1939-1945. Elle ne doit plus se répéter. Voilà pourquoi elle doit être connue.

05/2014

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Histoire de France

Paroles de poilus. Lettres et carnets du front (1914-1918)

Ils avaient dix-sept ou vingt-cinq ans et étaient palefreniers, boulangers, colporteurs, ouvriers ou bourgeois. Ils devinrent soudainement artilleurs, fantassins, brancardiers... Voyageurs sans bagages, ils durent quitter leur femme et leurs enfants, revêtir l'uniforme mal coupé et chausser les godillots cloutés... Sur huit millions de mobilisés entre 1914 et 1918, plus de deux millions de jeunes hommes ne revirent jamais le clocher de leur village natal. Plus de quatre millions subirent de graves blessures. Huit mille personnes ont répondu à l'appel de Radio France visant à collecter les lettres, jusqu'ici éparpillées, de ces poilus. Cet ouvrage en présente une centaine. Des mots écrits dans la boue et qui n'ont pas vieilli d'un jour. Des mots déchirants, qui devraient inciter les générations futures au devoir de mémoire, au devoir de vigilance comme au devoir d'humanité...

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Histoire de France

Carnets de guerre 1914-1918 du Médecin Major Jules Beyne

Le médecin général Jules Beyne (1880-1968) est connu comme le fondateur de la médecine aéronautique en France : grâce à lui l’expertise du personnel navigant, la recherche et l’enseignement ont été développés entre les deux guerres mondiales. Mais rares sont ceux qui ont connaissance des épreuves qu’il a partagées, en tant que médecin de son régiment, avec les braves du 283e régiment d’infanterie pendant 1501 jours de guerre. Ce sont les notes, brutes, dans l’état où il les a écrites au jour le jour, que nous présentons. Ces notes dont il disait « En dehors des souvenirs qu’elles fixent ou qu’elles évoquent pour moi, [elles] n’ont d’autre valeur que leur sincérité dans le moment où elles furent écrites ». Cependant, à travers ses réflexions, ses inquiétudes, ses doutes, ses interrogations, on comprend comment un acteur du drame a vécu et analysé le conflit. Il raconte la retraite éperdue des survivants de son régiment décimé dans le combat d’Eton en août 1914.

05/2012

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Sciences politiques

La France et la question de la Syrie. 1914-1918

Un panorama complet sur la place de la France au Levant, des années 1900 aux retombées de la Première Guerre mondiale. La seule synthèse disponible sur une question fondatrice des grands équilibres et déséquilibres moyen-orientaux, dont les effets déterminent encore largement le jeu diplomatique dans la région. Une analyse nourrie d’archives inédites, à rebours des stéréotypes répandus par Lawrence d’Arabie dans les Sept piliers de la sagesse. Vincent Cloarec nous montre en effet que la vision d’une nation arabe créée par les Britanniques et à l’inverse repoussée par les Français, n’a qu’un très lointain rapport avec la réalité. Loin de négliger les premières manifestations du nationalisme irakien et syrien, Paris tient une place prépondérante en Orient jusqu’à la guerre, grâce à la mise en place par la IIIe République d’une véritable « civilisation levantine ». La métropole amorce, dès cette époque, une véritable politique arabe qui annonce la diplomatie gaullienne des années 1960. Une étude majeure, dans la grande tradition de l’histoire des relations internationales. La réédition d’un ouvrage indispensable pour comprendre l’origine des tensions actuelles au Moyen-Orient.

10/2010

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Histoire de France

1914-1918 Picardie, l'impossible oubli. Edition français-anglais-allemand

Parmi la multitude des cimetières de la première guerre mondiale, le photographe Sylvain Bouture a choisi 36 lieux sur les plaines picardes. Autant de triptyques pour symboliser la mort, le souvenir et l'oubli. L'ouvrage est en français, en anglais et en allemand.

06/2015

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Histoire de France

Les tirailleurs comoriens de la Première Guerre mondiale (1914-1918)

Ce livre est un hommage à tous les tirailleurs comoriens engagés lors de la Première guerre mondiale au sein des troupes coloniales françaises, le plus souvent oubliés par les historiens car intégrés aux régiments malgaches et somalis. Il est le fruit d'une Action Pédagogique Pilote mise en place au sein de l'Ecole Henri Matisse à Moroni (Union des Comores), menée par les élèves de CM2 et de 3e encadrés par leurs enseignants. Grâce à des enquêtes auprès des descendants de ces soldats, de nombreux témoignages oraux et des documents rares ont été retrouvés. Les archives du ministère de la Défense ont permis également d'établir la liste des Comoriens "Morts pour la France" au cours de ce conflit. Ce travail de mémoire et de sauvegarde a été reconnu par la Mission du Centenaire.

04/2019

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Critique littéraire

Mémoires de guerre 1914-1918 du Sous-Lieutenant Robert Morin

Les Mémoires de guerre 1914-1918 de mon Grand-père, le Sous-Lieutenant Robert Morin, mobilisé et incorporé le 2 Août 1914 au glorieux 69ème Régiment d'Infanterie sont retranscrites dans leur intégralité avec le respect fidèle de son style. Le nom des hommes cités dans ces mémoires est authentique. Vous y verrez de beaux faits d'armes et d'héroïsme, presque toujours payés au prix du sang. Vous y verrez aussi des injustices, de l'hypocrisie, des défaillances et même des lâchetés. Vous vivrez au jour le jour avec ses compagnons d'armes. Ils pensent souvent à la mort et la côtoient de près. Malgré la peur qui les tenaille, ils avancent dans la boue des tranchées, dans le froid, sous la pluie. Ils chargent baïonnette au canon, certains meurent d'autres sont blessés. Puis pendant les "grands repos" , comme surpris d'avoir échappé à ce déluge de fer et de feu, ils ont une folle envie de vivre et de faire la fête avant de quitter une nouvelle fois les êtres chers pour repartir vers leur destin. Parfois le moral les quitte. Aujourd'hui ils ont battu en retraite. Ils ont perdu un peu de terrain et beaucoup de camarades. Mais demain ils repartiront reconquérir le terrain perdu la veille, et repousseront l'ennemi un peu plus loin. La fatigue est terrible, il n'y a aucun endroit sec et abrité pour s'allonger et essayer de dormir. Ils n'ont rien pour se laver. Ils grelottent dans leurs vêtements boueux gorgés d'eau. Les ravitaillements sont souvent très difficiles et la faim s'ajoute aux autres souffrances. Dans les grands moments de découragement, l'esprit de corps joue son rôle, les plus "solides" soutiennent et réconfortent leurs camarades d'infortune. Ce récit est illustré de photos, de cartes, et de croquis. L'organisation et les techniques militaires mises en oeuvre avant, pendant et après les combats y sont décrites avec beaucoup de détails et de précisions par un homme qui était au coeur de la bataille. En lisant ces lignes vous apprendrez, pour ceux qui l'ignorent encore, que des hommes ordinaires peuvent devenir extraordinaires.

06/2014

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Histoire de France

Lieux de mémoire canadiens (1914-1918). D'Ypres à Amiens

La première guerre mondiale a fait de la Belgique et des Hauts-de-France (Nord-Pas-de-Calais et Picardie) un lieu de mémoire canadien. Chaque parcelle de terre où les combats ont fait rage raconte l'histoire de ce pays. Car avec les soldats envoyés sur le front européen et, à l'arrière, l'effort de guerre soutenu par tout un peuple, émergea une nouvelle nation. En empruntant aujourd'hui les circuits de visite de chaque cimetière militaire, de chaque mémorial, nous replongeons au coeur des batailles de la Grande Guerre, d'Ypres à la Somme et de Cambrai à Mons. D'anciens témoignages de soldats et des articles de presse de l'époque viennent enrichir ce parcours du souvenir. Nous ne les oublions pas !

05/2018

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Histoire de France

Martigues 1914-1918. La Grande Guerre à hauteur d'homme

Martigues, 1914 : une ville du Midi de 7 500 habitants. Parmi eux, 1 200 hommes mobilisés dont près de 200 ne regagnèrent pas leur foyer. Jeunes pour la plupart, partis pour une guerre qu'ils croyaient courte, tous furent confrontés à un conflit d'une violence inimaginable... Qui étaient ces pêcheurs, paysans, employés ou ouvriers mobilisés ? Comment la population de Martigues a-t-elle vécu leur absence ? Quelles furent pour la ville les conséquences d'une guerre qui devait être " la der des ders " ? A partir des archives communales et départementales, des sources du ministère de la Défense et de fonds privées, ce livre retrace, au ras du sol, c'est-à-dire des tranchées ou du pont des navires sur lesquels ils servaient, la guerre telle qu'elle fut vécue par les mobilisés martégaux.

10/2018

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Histoire internationale

Le Congo belge dans la Première Guerre mondiale (1914-1918)

L'histoire congolaise de la Première Guerre mondiale existe. Les contributions, belges et congolaises, qui font l'objet de ce livre l'affirment et le démontrent. Dès que la Belgique, la métropole du Congo, avait vécu la violation de sa neutralité par l'Allemagne, le Congo belge n'est pas resté longtemps dans le doute. La guerre exclusivement européenne devint une guerre mondiale, impliquant en Afrique les colonies allemandes et celles des alliés.

11/2015

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Publicité

L'affiche s'en va-t-en guerre 1914-1918

Véritable oeuvre d'art à la Belle Epoque, l'affiche illustrée devient un incontournable outil de communication et de propagande pendant la Première Guerre mondiale. Face à l'enlisement et à la totalisation du conflit, les belligérants sont contraints de mobiliser l'ensemble de leurs ressources humaines, économiques, scientifiques, culturelles et artistiques. Dès lors, l'affiche incite les populations civiles à souscrire aux emprunts de guerre, à travailler pour la patrie, ou encore à lutter contre les pénuries. De vastes campagnes d'affichage sont également consacrées au recrutement de volontaires pour lever leurs armées.

04/2021

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Romans historiques

Hommes et femmes dans la guerre. Pnt-Audemer 1914-1918

Ils s'appellent René, Julien, Louis, Raphaël, Raoul, Emile, Eugénie, Marie... Ils sont journalier, tanneur, typographe, maçon, pâtissier, agriculteur, matelassière, couturière... Ils ont en commun d'être nés ou d'avoir habité Pont-Audemer en Normandie. Tous vont connaître l'expérience de la Grande Guerre à travers cinq années marquées par l'immense sacrifice demandé. L'histoire d'hommes et de femmes ayant vécu l'expérience et le quotidien de la Der des der, dans cinq nouvelles romancées basées sur des faits réels.

07/2014

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Droit

Préparer le concours de bibliothécaire, Externe, Etat et Territorial. Epreuves écrites et orales, Catégorie A, Edition 2020

Vous trouverez dans cet ouvrage une préparation complète aux concours externes de Bibliothécaire d'Etat et de Bibliothécaire territorial (composition écrite, note de synthèse, épreuves orales d'admission), ainsi qu'aux épreuves facultatives du concours territorial. Il contient notamment : Une méthodologie complète pour chaque épreuve ; Les corrigés détaillés des épreuves écrites des concours d'Etat 2018 et 2019 et des concours territoriaux 2014 et 2017 ; Des exemples de correction pour les épreuves facultatives du concours territorial ; Des conseils pratiques d'organisation ; De nombreux schémas explicatifs ; Une bibliographie / webographie sélective.

10/2019

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Poésie

Contour des lacunes

Composé de façon antéchronologique (le texte le plus récent en ouverture ; le texte le plus ancien en conclusion), "Contour des lacunes" est le quatrième livre de Dorothée Volut publié chez Eric Pesty Editeur. Il succède à "alphabet" (2008, rééd. 2016), "à la surface" (2013) et "Poèmes premiers" (2018). Il est une nouvelle étape déterminante dans le cheminement d'écriture que poursuit opiniâtrement son autrice depuis le début du XXIe siècle. En miroir de "à la surface", chronologiquement composé, "Contour des lacunes" semble, pour ainsi dire, tourner le dos à son temps.

06/2024

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Critique littéraire

Ecrits sur la poésie (1981-2012)

"Quand l'essentiel de son travail, qu'il était difficile de dénicher, fut rassemblé pour la première fois dans Le Plus Réel est ce hasard, et ce feu, en 1997, de nombreux lecteurs de poésie française découvrirent un poète énergique et innovant. Il est érudit mais impétueux, nourri des classiques mais d'un tempérament d'avant-garde, un "poète-pensant" à la française qui est néanmoins résolu à boire le monde réel jusqu'à la lie. Tandis que les poètes français nés après la Seconde Guerre mondiale semblent souvent entravés par une sorte de modestie formelle et inhibés par des horizons thématiques étroits, Michel, plein de ressources, donne à l'artiste la responsabilité d'"offrir une nouvelle chance au pensable, au visible, à l'audible à leur donner une possibilité de plus". Il envisage la poésie authentique comme "approfondissant et refondant à neuf tous les aspects du vivable". A son niveau le plus profond, sa poésie tourne autour de la question de l'"orientation" consciente en soulignant que la poésie authentique se situe là où " l'objectivité de la vérité" atteint son "point le plus élevé". De telles ambitions poétiques se rencontrent rarement en France de nos jours".

10/2013

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Critique littéraire

Lettres à Dominique Rolin. 1981-2008

La période que ponctuent ces 248 lettres de Philippe Sollers à Dominique Rolin est, pour les deux écrivains, un temps de création intense, sous le signe stable et dynamique de ce qu'ils n'ont cessé d'appeler "l'axiome". Ce terme au parfum spinoziste vise la manière unique dont les amants ont vécu et affirmé, dès le début de leur aventure, ce qui relie indissolublement l'amour et un constant travail d'écriture et de pensée, signant de la sorte la vraie fidélité de l'un à l'autre, dans la vie et sur la page. Si les lettres réunies ici s'avèrent plus brèves que celles de la période précédente (1958-1980), c'est que le travail des deux écrivains a gagné en force, en ampleur et en diversité. De nombreuses lettres varient les thèmes de Venise, de l'île-bateau (Ré), de l'orage, du sel, des oiseaux, des fleurs, des arbres, du temps qu'il fait, ou encore du lien étrange entre écriture et tennis. Nous suivons pas à pas les hésitations et les interrogations sur l'oeuvre en cours, de même que les abondantes lectures qui accompagnent le travail. Autre filon important dans ces pages : la manière satirique, rapide, dont Sollers rend compte de la dégénérescence des politiciens. La connaissance et la reconnaissance amoureuses se révèlent plus affirmatives, plus nettes et plus singulières au fil des ans et des jours.

10/2019

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Critique littéraire

Lettres à Philippe Sollers (1981-2008)

Cinquante ans, c'est la durée de cette correspondance amoureuse qui a commencé en 1958 et se poursuit sous le signe de "l'axiome", lien indéfectible entre amour et écriture, le lit et la page, surfaces lisses et blanches où déposer la passion et les mots. On assiste à deux oeuvres en train de se faire, reliées par un canal souterrain. Ce n'est qu'en 2000, au cours de l'émission Bouillon de culture où Bernard Pivot a invité Dominique Rolin et Philippe Sollers, que leur amour, clandestin jusqu'alors, est révélé au grand jour. La vie suit son cours. On n'entend plus que le crissement de la plume sur le papier. Tout le reste, famille et mondanités, est devenu sans objet. Mais Dominique Rolin a beau se remettre à l'ouvrage chaque jour, insensiblement, elle y renonce. Il n'y a plus que les lettres, dont l'écriture quotidienne se fait vacillante, jusqu'au 25 avril 2008 où elle écrit ces derniers mots : "Moi aussi je ne pense qu'à toi. Et je continue à respirer comme la plus belle femme du monde".

12/2020

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Critique littéraire

Poétiques de Paul Zumthor (1915-2015)

Cet ouvrage explore les trois grandes poétiques de Paul Zumthor : les poétiques médiévales, les poétiques de la voix qui s'en détachèrent pour fonder de nouvelles approches des oralités vivantes, les poétiques nomades, vouées aux voies parallèles et croisées suivies par le chercheur, l'homme et le créateur.

09/2019

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Littérature française

Un siècle de souvenirs (1914-2014)

Bientôt un siècle de vie pour l'auteur. Témoin attentif ou acteur directement impliqué, il propose une vision personnelle originale de l'Histoire. Cette présentation est d'autant plus captivante que le narrateur est né peu avant la fin de la Première Guerre mondiale, dans cette portion de terre lorraine que l'Allemagne va rendre à la France. Les changements de statut, les stigmates d'affrontements meurtriers successifs entre deux grandes nations rivales, aux particularismes marqués, constituent un contexte singulier dont la matière du livre se ressent pour le plus grand plaisir du lecteur. Le rappel d'engagements sans concessions dans des domaines très divers, sur une longue période d'extraordinaires bouleversements, renforce l'intérêt du récit.

02/2016

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Sciences politiques

Ecrits politiques. Tome 5, 1988-2008

Aimé Césaire a toujours mis l'incandescence de son verbe au service de l'engagement politique. Il est difficile de trouver, dans le champ littéraire, un homme dont la conscience soit aussi puissamment ancré dans l'histoire. Véritable scansion de l'histoire, les écrits offrent une traverse?e politique du xxe siècle à la lumière d'un de ses acteurs majeurs. L'homme a été maire de Fort-de-France pendant cinquante-six ans, député pendant quarante- huit ans, trois fois élu au Conseil général de la Martinique, deux fois président de son Conseil régional. Il n'aura jamais connu une seule défaite électorale. Président de l'Association des étudiants martiniquais, puis élu du Parti communiste franc?ais qu'il rejoint au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il est l'intellectuel et militant nègre profondément engagé dans le combat anticolonialiste. Sa rupture avec les communistes en octobre 1956, au terme d'une longue série de désaccords, marque un tournant important dans son engagement politique. Après avoir résisté pendant plus d'un an aux sollicitations de ses amis qui le pressaient de constituer un parti politique, Césaire crée le premier parti nationaliste du pays : le Parti progressiste martiniquais. L'entrée de ce nouveau parti sur la scène politique l'impose dès les premières consultations électorales comme une force avec laquelle il faudra désormais compter ; parti qui après son 3e congrès en 1967 recherchera l'unité de la gauche martiniquaise. A? partir de 1981, il s'investit dans les lois de décentralisation avant de s'engager contre le projet de loi de programme relatif au développement des départements d'outre-mer pre?sente? par le gouvernement de Chirac en 1986.

01/2019

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Récits de voyage

Le Lausanne-Moscou-Pékin. 1913-2013

En hommage à Blaise Cendrars et à La Prose du transsibérien paru en 1913, une équipe de la radio suisse, accompagnée par Christian Garcin, est partie un siècle plus tard sur les traces de ce voyage mythique. De 1913 à 2013, un siècle défile derrière les fenêtres du transsibérien sur un itinéraire de plus de 9000 km entre Moscou et Pékin. Christian Garcin évoque les villes traversées, les rencontres, les paysages, la grande Histoire et les petites histoires de la Russie, tout cela nourri de ses nombreuses lectures. Une chronique personnelle du voyage, où il est question de la Russie des Tsars, de guerres, de révolutions, d'une princesse de l'Altaï, de l'amiral Koltchak, de steppes infinies, d'amis et de nombreux écrivains russes. Un journal, une chronique des évènements qui oscille entre littérature et histoire, science et géopolitique.

08/2015