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Marius Jauffret Fumoir

Extraits

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XIXe siècle

Le poignard de Goya

Préfacé par David CHANTERANNE, historien et historien de l'art, diplômé et chargé de cours à l'université de Paris-Sorbonne, journaliste et écrivain, rédacteur en chef du magazine Napoléon 1er. Synopsis Mai 1808 : Après les émeutes de Madrid et la répression sanglante de "El Tres de Mayo" les troupes du général Dupont de l'Etang descendent vers l'Andalousie. C'est un chemin semé d'embûches, d'escarmouches, de guet-apens qui les attend. Le danger peut surgir derrière chaque rocher, derrière chaque arbre. Mobilisé contre l'envahisseur le peuple espagnol se défend en inaugurant un nouveau type de combat : la guérilla. Se met en place l'engrenage inévitable : les exactions entrainent des représailles - maisons incendiées, fusillades sommaires. Un cran supplémentaire dans la férocité est franchi au fur et à mesure de l'avancée des troupes napoléoniennes... Les soldats isolés sont une proie pour les navajas, une cible pour les "cuadrillas" . La traversée des sierras par des défilés bordés de précipices, l'attaque des convois, le soulèvement du moindre village, l'impossibilité de s'approvisionner vont faire de ce parcours un véritable enfer. Dans ce flot de quelques milliers de combattants, noyées parmi les fantassins, les cavaliers et les pièces d'artillerie, des femmes essaient de survivre : maîtresses, épouses d'officiers, blanchisseuses ou cantinières. L'une d'elles, ballotée de régiment en régiment, -malgré les affres liées à la peur, à la faim, à la soif, aux maladies de peau, aux angoisses du lendemain - gardera intacte son envie de vivre une passion amoureuse : celle qu'elle éprouve pour un lieutenant des marins de la Garde. Elle fera tout pour que leurs chemins se croisent, acceptant de faire partie d'expéditions périlleuses dans le seul but de le retrouver, avec le secret espoir que lorsque tout cela sera fini, elle rebâtira avec lui une vie normale, aura un foyer, des enfants... Le trajet sera ponctué de cadavres : un général plongé dans l'huile d'olive bouillante, sa femme et sa fille découpée en morceaux, ses compagnons sciés vivants entre des planches... Ces atrocités sont le fait d'un peintre- élève de Goya. Son entourage ayant été touché par la sauvagerie des troupes napoléoniennes, Il a juré que ses ennemis afficheraient sur leurs visages avant de mourir ce qu'il veut cristalliser dans ses dessins ou ses tableaux : la peur ! La frayeur est-elle matérialisable dans une oeuvre d'art ? Est-ce que des abominations peuvent constituer les ingrédients d'une inspiration artistique ? Interrogations auxquelles répondra, plus tard, Francisco de Goya, dans "Les désastres de la guerre".

10/2021

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Littérature française

Haute Mer. Conversations avec le maître ; L'île aux musées ; Sentinelles ; Totale éclipse ; Destruction

"Pentalogie, la Haute Mer que vous tenez entre vos mains est composée de cinq livres. Le premier interroge la musique, à travers des Conversations avec le maître. C'est un livre d'une incroyable douceur. Le deuxième, L'Ile aux musées, questionne la statuaire, les hommes de bronze, la foule, un arbre de langage, monument aux arbres morts des tempêtes passées et à venir. Le troisième, Sentinelles, est l'enregistrement des conversations comiques, sombres, inquiètes, qui ont lieu durant un vernissage à Beaubourg. La vidéo est l'art de l'instant. Le vidéaste est célèbre et talentueux, les invités sont mondains et cultivés, ou l'inverse, et tout tombe en panne à 21h12. Le quatrième, Totale éclipse, est composé de quinze chansons, de Woody Guthrie à Léonard Cohen, en passant par Johnny Cash et Marianne Faithful. Des chansons qui déchirent le coeur. Killing me softly. Les chansons, on le sait, sont des bulles de temps. Total eclipse of the heart. C'est un livre où l'on croise souvent Ulysse. Et c'est un roman d'amour. Le cinquième, j'ai l'impression de dire une charade, s'intitule Destruction. Je n'en dirai pas plus. Sinon que de l'échec naît la renaissance". Geneviève Brisac, préface à Haute mer, 2022 Haute Mer réunit en effet les cinq romans que Cécile Wajsbrot avait dès l'origine conçus comme un cycle, publié chez divers éditeurs de 2007 à 2019. Après Mémorial, paru en poche en 2019, Le Bruit du temps poursuit ainsi son travail de réédition des livres de la romancière devenus indisponible en librairie. Le thème commun est celui de la création artistique et de sa réception. Ce ne sont pas des essais sur l'art, mais bel et bien cinq romans dont la forme et les personnages ne sont jamais les mêmes. Mais où "quelques paysages communs, visibles ou sous-marins se dessinent et reviennent sous des aspects différents" , contribuant à l'unité du cycle : "Les voix, bien sûr, mais aussi les intempéries climatiques et catastrophes naturelles - tsunami, dust bowl, éruptions volcaniques -, la dictature, la foule, les gens sans domicile et ceux qui sont obligés de quitter leur pays. Certains lieux aussi, Berlin, Tchernobyl, Paris. Le téléphone portable joue parfois un rôle. Et puis la solitude, les liens qui nous unissent. Et bien sûr la question de l'art - ce que serait un monde sans art, sans la complexité et la diversité de toute création mais aussi la façon dont une oeuvre est perçue. Chacun de ces romans est comme l'île d'un archipel en haute mer ... "

06/2022

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Musique, danse

Hellfire

Alors il arriva, portant un costume rose criard aux revers pailletés et une cravate de ruban noir, du genre de celles que le vieux Lewis portait avant la guerre de Sécession, et il regarda le public, qui le regardait derrière un rideau d'applaudissements. (...) Jerry Lee Lewis ratissa les touches du piano à queue et hurla le feu, et les membres du public, recevant, chacun à sa manière, le message du Diable, ne murmuraient plus mais criaient sauvagement ou restaient silencieux, selon le penchant de leur âme. Jerry Lee leur accorda à peine plus de dix minutes. " Son attitude envers le public frise le mépris ", écrivit un journaliste britannique quelques jours plus tard. Les adolescents - ceux qui avaient fait bruyamment entendre leur excitation comme ceux qui étaient restés silencieux - se mirent à huer et à siffler quand le rideau descendit. Quelqu'un entonna le God save the Queen et d'autres se joignirent à lui au milieu des huées et des sifflements. Enfin, le rideau se releva et Jerry Lee leur donna davantage, et il le leur donna durement, frénétiquement et implacablement, tel un homme qui s'accouple, lascif et trahi, avec une femme qu'il hait ; puis il quitta la scène. NICK TOSCHES " Je veux que les choses soient bien claires. Hellfire de Nick Tosches est le plus beau livre jamais écrit sur un interprète de rock'n'roll - il est sans égal. Mais il est loin de n'être que cela. Tôt ou tard, Hellfire sera reconnu comme un classique américain. " Ainsi s'ouvre la préface de Greil Marcus à cette biographie de Jerry Lee Lewis. Elevé dans le Sud profond et marqué par les prédicateurs pentecôtistes, Jerry Lee Lewis est persuadé que le rock est la musique du Diable, et qu'il sera damné. Sa vie cahotique (alcool, drogues, bigamie, tentative d'homicide), autant que la puissance de sa musique firent de celui qu'on surnomme le Killer l'incarnation même du rock'n'roll. Le scandale provoqué par l'annonce de son mariage avec sa cousine de treize ans (sans qu'il ait pris la peine de divorcer de son épouse précédente) interrompit brusquement son ascension. Il s'enfonça alors dans l'autodestruction avant de revenir au premier plan, puis de replonger à nouveau. Sombre, terrifiante, la fin de sa vie n'est qu'une suite d'arrestations, de divorces, de deuils. Ce destin, digne d'une tragédie antique, a inspiré à Tosches un livre d'une paradoxale sobriété, écrit dans un style aux résonances bibliques en parfait accord avec son sujet.

10/2001

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Lecture 9-12 ans

Les dragons de Nalsara Tome 1 : Le troisième oeuf

Trois éclosions vont transformer la vie des trois habitants de L'île aux dragons. Antos vit avec ses deux enfants, Cham et Nyne, sur l'île aux dragons. Il est le Grand éleveur de dragons du royaume : tous les neuf ans, des dragonnes sauvages viennent pondre sur l'île. Antos est chargé de veiller sur les dragonneaux jusqu'à ce qu'ils soient envoyés à Nalsara, la capitale, où ils serviront l'armée du roi. Pour la première fois, Cham et Nyne vont assister à l'éclosion de trois oeufs. Deux sont beiges, le troisième est gris. C'est Nyne qui l'a trouvé sur la plage. Alors que les deux premiers bébés dragons sont nés, celui de Nyne tarde à sortirTrois éclosions vont transformer la vie des trois habitants de L'île aux dragons. Antos vit avec ses deux enfants, Cham et Nyne, sur l'île aux dragons. Il est le Grand éleveur de dragons du royaume : tous les neuf ans, des dragonnes sauvages viennent pondre sur l'île. Antos est chargé de veiller sur les dragonneaux jusqu'à ce qu'ils soient envoyés à Nalsara, la capitale, où ils serviront l'armée du roi. Pour la première fois, Cham et Nyne vont assister à l'éclosion de trois oeufs. Deux sont beiges, le troisième est gris. C'est Nyne qui l'a trouvé sur la plage. Alors que les deux premiers bébés dragons sont nés, celui de Nyne tarde à sortir. De peur qu'il ne meure, elle casse la coquille. Apparaît une petite créature bien vivante, mais fragile, qui ne ressemble pas du tout à un dragon... Cham, subjugué par les dragonneaux, négocie le droit de s'en occuper. Antos est ravi, mais il ignore que Cham ne compte pas exercer son métier. Lui, il veut devenir dragonnier ! Il va même jusqu'à chevaucher son petit dragon préféré à qui ¿ chose interdite ! ¿ il a donné un nom. Mais bientôt, il est temps que les dragonneaux partent au palais pour être élevés par leurs dragonniers. Nyne, elle, ne se sépare plus de son protégé. Se doutant qu'il s'agit d'une créature marine, elle le baptise Vag, comme une vague. Un jour qu'ils se promènent, l'inévitable se produit : Vag s'enfuit dans la mer. Or, quelques temps plus tard, une nuit, quelque chose appelle Nyne sur la plage... Vag est revenu, et il est gigantesque ! C'est en réalité un Elusim, une créature marine qui sauve les marins en détresse.

06/2008

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Histoire internationale

Iran. Le choc des ambitions

Depuis quatre mille ans, l'histoire de l'Iran est en dents de scie. Des hauts et des bas. L'unique hyperpuissance mondiale au temps des Grands Rois, Cyrus, Darius et leurs descendants, s'est effondrée sous les coups de boutoir d'Alexandre le Grand, puis s'est relevée de manière spectaculaire quelques décennies plus tard et a partagé pendant presque un millénaire la domination d'une grande partie du monde avec Rome. Puis vinrent l'invasion arabe, l'islamisation brutale, " les deux siècles de silence ", une résistance nationale pour préserver l'identité du pays, les hordes mongoles et, enfin, la reconstruction de l'Empire perse au début du XVIe siècle. Ce livre, d'une écriture limpide, basé sur une documentation colossale, commence dans la nuit du 19 au 20 juin 1747 avec l'assassinat de Nader (" le dernier conquérant asiatique ") qui marque la fin des ambitions impériales de l'Iran, et se termine avec la mort du dernier Shah, Mohammad Réza Pahlavi. C'est l'histoire de toutes les tentatives de modernisation de l'Iran, l'explication de sa situation actuelle, les grandes crises que ce pays a connues durant plus, de deux siècles. Un véritable roman de l'Histoire où le moindre détail est fondé sur des documents et témoignages irréfutables, avec une galerie de portraits des plus étonnants. Les derniers chapitres sont consacrés à une analyse détaillée mais claire de la révolution islamique, de l'islamisme radical qui menace le monde, et dénoncent, sans ambages et preuves à l'appui, ceux qui en sont responsables. L'Iran devait payer le prix de ses " ambitions intolérables ". " Mon pays constitue la clef géographique de tout le Moyen-Orient... Si jamais - Dieu nous en préserve - l'Iran devait s'effondrer, tout le Moyen-Orient et le sous-continent indien s'effondreraient en même temps... ", avait prédit le dernier Shah. L'Histoire lui donnera raison, tandis que l'Occident se trouve à présent confronté aux ambitions nucléaires militaires d'un régime islamique totalitaire et rétrograde encouragé, préparé, soutenu et placé par ce même Occident un quart de siècle auparavant ! " Quand on a dompté le conquérant grec, triomphé des armées romaines, assimilé la puissance arabe, survécu au Mongol, contenu l'Empire ottoman, puis les hordes afghanes et indiennes, et, cas presque unique dans les annales contemporaines, desserré l'étreinte de l'Armée rouge sur toute une province pratiquement perdue, que peut-on craindre de l'avenir ? " se demandait le dernier Shah, allié et ami du " monde libre ". " La trahison d'un ami ", eut probablement répondu un sage tel que Confucius...

05/2005

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Littérature française

Contes et légendes de Bretagne. Tome 2, Les bienheureux ; L'enfer et les demons ; Les revenants ; Les suppôts du diable

"Ce deuxième recueil de Contes et Légendes qui diffère complètement du premier par les sujets et les commentaires, n'aura pas épuisé la matière, tant s'en faut. [...] La terre des Chevaliers de la Table ronde et de Roland restera longtemps le domaine du merveilleux. On ne lui enlèvera pas sa physionomie étrange, son originalité saisissante, sa nature tourmentée, et ses habitants auront beau changer d'habitudes, ils garderont au fond de leur âme un petit coin de ciel bleu où ils aimeront à se réfugier aux heures d'énervement, de lassitude et de nostalgie, et où ils enten­dront chanter la voix enchanteresse des fées. N'y aurait-il plus place dans le monde que pour l'uniformité et la banalité, filles du progrès moderne; la poésie et le rêve seraient-ils bannis de partout qu'ils trouveraient ici un asile sûr, à l'abri de barrières protectrices. Sauvegardée par une langue qui prétend vivre, en dépit de la guerre sourde ou déclarée que mènent contre elle des gouvernements à courtes vues et des intelligences bornées, la légende ne saurait interrompre le cours de ses gracieuses fictions. Il suffira d'aller glaner aux bons endroits pour récolter à pleines gerbes. Je les ai cherchés d'abord dans mon pays natal du haut Morbihan, parmi les paysans de l'Argoet, puis je suis descendu parmi les marins de l'Arvor. J'ai étendu mes investigations jusque chez les Bretons-Gallos, chez les Cornouaillais, les Léonards et les Trégorois, et à mesure que je m'en allais engrangeant, il me semblait que les épis se multipliaient davantage..." (extrait de la Préface, édition originale de 1919). Les Contes & légendes de Bretagne (1914, 1919, 1922) et les Nouveaux Contes & légendes de Bretagne (1922, 1925), sans compter les onze fascicules qui les précèdent, publiés entre 1903 et 1914 (et partiellement repris dans les Contes et Nouveaux Contes), font l'objet de cette nouvelle édition, entiè­rement recomposée qui comprendra 6 tomes. François Cadic, (1864-1929), né à Noyal-Pontivy (Morbihan), prêtre, pro­fesseur d'histoire, écrivain et folkloriste qui a consacré toute sa vie à recueillir contes, légendes et chansons de Bre­tagne. Il crée, en 1897, l'association la Paroisse bretonne de Paris et rapidement le journal du même nom où seront publiés, initialement, la plupart des contes et légendes de Bretagne. Avec François-Marie Luzel, il est aujourd'hui considéré comme un des collecteurs majeurs de la littérature orale de la Basse-Bretagne.

11/2017

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Religion

Réparer la maison de Dieu. Pour la communion dans l'Eglise

Ce livre fait suite à un éditorial publié par Noël Ruffieux dans le bulletin oecuménique " Chrétiens en Marche ", publié par le Centre Saint Irénée, à Lyon, intitulé : La paroisse, lieu de communion. Le sujet de l'article n'est pas de parler de l'eucharistie, mais de s'étonner, et même de s'indigner, que dans nos communautés chrétiennes nous pratiquions si peu cette communion qui nous fait vivre ensemble et est signe de l'amour du Christ qui rassemble les frères et les soeurs et les fait vivre ensemble. Indignez-vous que la communion soit si peu respectée ! Partant du désarroi et de l'indignation de beaucoup de chrétiens devant les infidélités et les divisions de leurs Eglises, pour tirer profit de cette indignation et la dépasser, le livre propose de redynamiser ce qui fait le ciment de l'Eglise du Christ, la communion, seule capable d'en faire une Fraternité en Christ. Un effort de vérité est indispensable. Au-delà des masques qui falsifient le visage du Christ autant que celui du frère, la communauté, de l'Eglise institutionnelle jusqu'aux plus petites communautés, doit reprendre source dans l'Eucharistie. La paroisse reste le lieu privilégié de cette expérience et le livre en propose des clés de compréhension et de revitalisation en valorisant ses ressources pastorales. Les chrétiens doivent surmonter leur découragement pour réparer l'Eglise. Ils ne pourront le faire que si l'institution et ses autorités leur font confiance et acceptent d'engager avec eux le débat sur des questions disputées telles que l'ordination à la prêtrise d'hommes mariés, l'accès des femmes aux ministères ordonnés, ou le rôle des évêques et la création de diocèses à dimensions humaines, la pratique synodale à tous les niveaux ecclésiaux. Ce livre n'est pas une réflexion ecclésiologique théorique, même si sa démarche est sous-tendue par de nombreuses lectures. Il tire profit d'une longue expérience de vie dans l'Eglise du Christ, côté catholique et côté orthodoxe. Il n'est pas une lamentation, mais, autant que possible, un chant d'espérance. L'auteur aimerait s'adresser aux chrétiennes et chrétiens, de quelque Eglise que ce soit, qui sont blessés par l'état de l'Eglise du Christ. A ceux qui sont partis. A ceux qui ont encore assez de foi pour rester, assez d'amour pour leur Mère meurtrie. Pour que tous entendent la voix du Crucifié leur dire : Va et répare ma maison !

06/2020

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Actualité politique France

L'Etat radicalisé. La France à l'ère de la mondialisation armée, Edition

L'invasion de l'Ukraine par l'armée russe concerne directement l'Europe, qui avait été épargnée depuis la guerre en ex-Yougoslavie à la fin des années 1990. Elle confirme, contrairement aux discours sur la "mondialisation heureuse" , que nous vivons plus que jamais à l'ère de la mondialisation armée. La France n'est pas passive dans cette évolution. Membre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, elle a mené plus de 115 interventions militaires depuis la disparition de l'URSS. Son budget militaire a augmenté de 50 % au cours du quinquennat d'Emmanuel Macron, et elle a fait des ventes d'armes le vecteur de sa politique diplomatique, sans considération pour leur utilisation par des régimes autoritaires. Pourtant, l'ouvrage montre les limites de ce positionnement international, comme si la France boxait désormais "au-dessus de sa catégorie" : le camouflet du contrat de sous-marins avec l'Australie, l'annonce que l'OTAN est en mort cérébrale à l'heure où elle est plus que jamais mobilisée, l'impasse de la guerre au Mali qui confirme le recul des positions économiques et géopolitiques de la France dans son "pré carré" . Par ailleurs, l'enthousiasme pour les ventes de Rafale masque de plus en plus mal le désastre industriel qui a été confirmé par la pandémie. Serfati analyse la responsabilité de la politique qui a fait de quelques secteurs, dont le nucléaire et la production d'armes, les derniers leviers des performances françaises dans le monde. Aucun espace démocratique n'existe pour la discussion des questions géopolitiques et économiques de défense dans la Ve République. Dans la tradition bonapartiste de ce régime, elles sont l'affaire exclusive du Président. Macron a un peu plus accentué ce déni démocratique au nom d'une présidence "verticale" , faisant du Conseil de défense le lieu secret des décisions politiques. Pendant ce temps, des groupes d'officiers se mobilisent publiquement pour que le pouvoir politique fasse appel à l'armée dans sa lutte contre l'insécurité dans les banlieues. Cette évolution est porteuse de lourds dangers pour la démocratie. Le dernier chapitre est consacré à la radicalisation sécuritaire de l'Etat français. L'état d'urgence est quasi-permanent depuis 2015. Au nom de la lutte contre le terrorisme, l'exaltation sécuritaire a conduit au vote de 13 lois depuis 2015, dont quatre en 2021. Elles restreignent les libertés publiques (droit d'association, de manifestation, etc.) et renforcent les pouvoirs de police (administrative et de maintien de l'ordre), accompagnant la surenchère raciste et la répression des résistances populaires. La France constitue désormais le maillon faible des démocraties occidentales.

10/2022

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Travail social

Deux mots pour te dire...

Lorsqu'ils revinrent à la vie civile, les prisonniers de guerre subirent l'indifférence des populations. Les civils avaient eux-mêmes beaucoup souffert. Ils avaient enduré des bombardements, connu des deuils, supporté des privations, ce qui, sans doute, les porta à banaliser le sort de ces soldats. Ils oubliaient que ces rescapés avaient totalement été privés de liberté, ce qui n'était tout de même pas le cas des civils. L'existence des camps de concentration et d'extermination contribua également à minimiser les épreuves de ces prisonniers. Aujourd'hui encore, leur destin ne suscite pas le même intérêt que celui des déportés d'Auschwitz ou de Buchenwald. Certaines personnes ignorent même l'existence des stalags et des oflags qu'elles confondent avec l'univers concentrationnaire. Il paraît donc important de rappeler ce que fut la vie de ces hommes en prenant appui sur des lettres qui, en dépit de la censure, témoignent de leur existence au sein de ces camps. Ces courriers décrivent leur vie quotidienne ; ils expriment leurs espoirs, font partager leurs angoisses et, parfois, les bons moments passés entre camarades. Une lecture entre les lignes permettra de deviner ce qu'ils ne peuvent ou n'osent exprimer. Capturés pour la plupart durant la débâcle de juin 1940, ces soldats provenaient de toutes les régions de France et étaient issus de tous milieux. La plupart avaient entre vingt et quarante ans - l'âge moyen étant d'à peu près trente ans - et plus de la moitié étaient mariés et pères de famille. Ils se distinguèrent du reste des Français de l'époque par le fait qu'ils côtoyèrent longuement l'ennemi, qu'il fût civil ou militaire. Ils furent obligés de travailler chez les Allemands, pour eux et avec eux, dans des kommandos. Ils se retrouvèrent ainsi dans des fermes, des magasins, des ateliers, des mines et des usines. Les rapports qu'ils entretenaient avec l'ennemi n'étaient pas toujours ceux que l'on pourrait imaginer. Certains tentèrent de s'évader, d'autres collaborèrent et d'autres encore pratiquèrent une sorte d'inertie, semblant prendre leur mal en patience. Des mouvements de résistance se développèrent au sein même des camps. Les prisonniers de guerre qui écrivirent ces lettres font partie des quelque 1 800 000 soldats français qui ont été faits prisonniers en 1940. 1 600 000 furent emprisonnés en Allemagne et environ 1 000 000 le demeurèrent pendant cinq ans. Cet ouvrage a obtenu le "Prix Témoignages et correspondances 2015" du Cercle Littéraire Catherine de Médicis.

04/2022

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Physique, chimie

L'Histoire de la Radio En Union Soviétique de 1880 à 1950

Bienvenue dans un monde où autrefois, des étincelles éclairaient la route des marins et de tous ceux dont les vies dépendaient de la radio. Longtemps avant, déjà, certaines personnes savaient se repérer à l'aide des étoiles, mais très vite, cela se révéla être insuffisant. Maintenant, imaginons les débuts de la radio : d'abord une étincelle, puis plusieurs mètres plus loin, un appareil qui vibre, bouge tout seul. Pas de contact, un véritable mystère ! Cela peut ressembler à de la magie et pourtant, l'histoire de la radio a commencé de cette façon. Peu après, une compétition mondiale, acharnée, politique, s'instaura entre les pays occidentaux et les pays de l'Est. Pendant qu'à l'Ouest se déroulaient nos essais et nos expérimentations, que se passait-il alors en Union soviétique (URSS) ? Partout dans le monde, la radio a facilité la vie des hommes, elle leur a permis de donner de leurs nouvelles à des proches, de s'informer et de pouvoir crier " Au secours ! " en cas de danger, sachant que quelque part quelqu'un, un casque sur les oreilles entendrait leur signal de détresse. Un simple émetteur de radio, le morceau de fil faisant office d'antenne devenaient des amis qui les reliaient à l'espoir et à la survie. Désormais, nous savons tout ce qui ce passe dans le monde. Nous pouvons communiquer les uns avec les autres. Nous pouvons être tristes ou joyeux en écoutant les nouvelles et quand nous sommes seuls ou isolés, il nous est possible d'écouter notre musique préférée. Toutes ces facilités, toutes ces avancées, nous les devons à tous ces pionniers et gens de l'ombre qui ont su relever les défis qui se présentaient à eux et maîtriser des techniques de plus en plus complexes. De nos jours, l'accès à la radio et à la télévision, nous semble aller de soi. Elles nous aident dans notre vie quotidienne, à nous rapprocher de nos familles et de nos amis, à faire de nouvelles connaissances, parfois même dans notre vie amoureuse, mais n'oublions pas ces pionniers qui avec des moyens dérisoires, en faisant du " bricolage ", nous ont apporté tout cela. Mais aussi, combien de vie sauvées grâce au courage et à l'abnégation de techniciens envoyés dans des zones reculées et le plus souvent inhospitalières ! Ce livre raconte les débuts de la grande aventure des transmission radio. Il va vous faire connaître les secrets de femmes et d'hommes passionnés par l'univers des ondes, mais aussi leurs découvertes, leurs motivations et leurs passions.

12/2020

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Littérature française

Les années secrètes de la vie d'un homme

Après la série des Allumettes suédoises, Robert Sabatier nous invite à vivre l'extraordinaire aventure d'un homme de notre temps, Emmanuel Gaspard Oth, dit "Ego". Ce parcours d'une existence est aussi celui de notre planète, d'Europe en Extrême-Orient et autres lieux. Où se trouve la terre promise ? Dans ce village de pêcheurs au sud du Japon où Ego se mêle à la vie locale et découvre l'amour de Hayano la plongeuse ? L'océan Pacifique des typhons au cours d'une odyssée magnifique ? Un îlot perdu où apparaissent les témoins inattendus d'une déjà vieille bataille ? Une demeure somptueuse dans la compagnie de celui qui transformera sa pensée et sa personne, le mystérieux Alexandre J. Bisao, de l'éphèbe Tokujiro, d'une dame de cour ? Aux confins de la folie et de l'opium ? A Hong Kong, en Inde, en Afrique, en France où s'opèrent d'étranges retrouvailles ? Rencontres incessantes, péripéties, passions et blessures sont le lot du narrateur. Et, au coeur de ce récit foisonnant, l'éclair d'une tragédie contemporaine, vision réaliste dont la Passion sera sans cesse vécue, page d'histoire tracée en lettres de feu comme elle ne fut jamais ainsi décrite. Enfin, l'intrusion du plus effroyable mystère : le dédoublement de l'être et son propre rejet. Traversée de signes, unissant à la magnificence des paysages terrestres ou marins le merveilleux intérieur, il s'agit d'une grande oeuvre où les interrogations humaines sont cernées : recherche d'une voie salvatrice, miroir du siècle, cri d'indignation devant les misères du monde, louange de ses beautés, appel à l'union - car le roman se lit à la fois comme le récit d'une aventure concrète et celui d'un dessein où une pensée dynamique trouve son nid. Les Années secrètes de la vie d'un homme, roman longuement mûri de l'errance, de l'histoire, de l'amour et du destin, ce sont les années de tous et de chacun au coeur du XXe siècle au fil d'une écriture conduite à la hauteur du sujet, de l'aquarelle à la fresque, du chant solitaire à l'instrumentation symphonique. C'est l'apparition d'un langage d'une coulée franche, traversé de vibrations bouleversantes, une exploration ligne à ligne, une extraction des minerais et des pierres précieuses que chacun recèle en lui et où le lecteur, nouvel Ulysse, se reconnaîtra, car ce livre, entre vents et marées, c'est celui de l'homme de notre temps.

01/1984

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Autres collections (6 à 9 ans)

Les dragons de Nalsara Tome 1 : L'île aux dragons

Trois éclosions vont transformer la vie des trois habitants de L'île aux dragons. Antos vit avec ses deux enfants, Cham et Nyne, sur l'île aux dragons. Il est le Grand éleveur de dragons du royaume : tous les neuf ans, des dragonnes sauvages viennent pondre sur l'île. Antos est chargé de veiller sur les dragonneaux jusqu'à ce qu'ils soient envoyés à Nalsara, la capitale, où ils serviront l'armée du roi. Pour la première fois, Cham et Nyne vont assister à l'éclosion de trois oeufs. Deux sont beiges, le troisième est gris. C'est Nyne qui l'a trouvé sur la plage. Alors que les deux premiers bébés dragons sont nés, celui de Nyne tarde à sortirTrois éclosions vont transformer la vie des trois habitants de L'île aux dragons. Antos vit avec ses deux enfants, Cham et Nyne, sur l'île aux dragons. Il est le Grand éleveur de dragons du royaume : tous les neuf ans, des dragonnes sauvages viennent pondre sur l'île. Antos est chargé de veiller sur les dragonneaux jusqu'à ce qu'ils soient envoyés à Nalsara, la capitale, où ils serviront l'armée du roi. Pour la première fois, Cham et Nyne vont assister à l'éclosion de trois oeufs. Deux sont beiges, le troisième est gris. C'est Nyne qui l'a trouvé sur la plage. Alors que les deux premiers bébés dragons sont nés, celui de Nyne tarde à sortir. De peur qu'il ne meure, elle casse la coquille. Apparaît une petite créature bien vivante, mais fragile, qui ne ressemble pas du tout à un dragon... Cham, subjugué par les dragonneaux, négocie le droit de s'en occuper. Antos est ravi, mais il ignore que Cham ne compte pas exercer son métier. Lui, il veut devenir dragonnier ! Il va même jusqu'à chevaucher son petit dragon préféré à qui ¿ chose interdite ! ¿ il a donné un nom. Mais bientôt, il est temps que les dragonneaux partent au palais pour être élevés par leurs dragonniers. Nyne, elle, ne se sépare plus de son protégé. Se doutant qu'il s'agit d'une créature marine, elle le baptise Vag, comme une vague. Un jour qu'ils se promènent, l'inévitable se produit : Vag s'enfuit dans la mer. Or, quelques temps plus tard, une nuit, quelque chose appelle Nyne sur la plage... Vag est revenu, et il est gigantesque ! C'est en réalité un Elusim, une créature marine qui sauve les marins en détresse.

05/2023

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Littérature érotique et sentim

Comme meurt une danse. Romance historique

La découverte de l'amour peut parfois se teinter de douleur... Aquitaine, 1137. C'est le poème d'un troubadour. C'est le choc des épées. Ce sont les premiers frémissements d'un coeur amoureux. A la veille du mariage de la duchesse Aliénor d'Aquitaine avec le dauphin de France, une de ses suivantes, Béatrix d'Hampton, rêve. Elle rêve naïvement de son chevalier et se languit de l'attendre. Ses rêves se réaliseront dès qu'elle croisera le regard troublant d'un nouveau troubadour de la cour. En quelques mois, Béatrix est propulsée dans une vie dont son adolescence rêveuse ne soupçonnait guère la douleur. Secrets, passion, intrigues... C'est la fin de son enfance, qui s'endort comme meurt une danse... Des puissants sentiments, des décors réalistes et somptueux, un décor médiéval que vous adorerez (re)découvrir... Claire Quilien signe une romance remarquable par sa précision et par son intrigue romanesque ! CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE "Quand l'écriture est aussi fluide que celle de Claire, j'avoue les mots raisonnent et j'ai pris plaisir à parcourir cet ouvrage". - Carine Sanchez sur Babelio "Cette lecture fut un réel coup de coeur qui m'a fait voyager dans le temps, tout en me faisant rêver". - Melimelo Books sur Booknode EXTRAIT Elle courait. Sans regarder derrière elle, sans regarder devant elle, elle courait. Elle voulait juste fuir cette douleur atroce, qui lui tordait les entrailles depuis des jours, cette sensation épouvantable de sentir son coeur se déchirer chaque fois qu'elle croisait l'un ou l'autre. Ah, comme elle regrettait le temps où, innocente, elle rêvassait assise sur les murailles de l'Ombrière, à un grand et beau chevalier qui viendrait l'enlever, qui l'aimerait toute sa vie et serait le plus parfait des maris. Elle avait surtout trop lu. Maintenant, elle ne pouvait que courir, dans une vaine tentative de fuir la souffrance. Enfin, elle arriva sur les remparts. Il n'y avait personne. Alors elle s'effondra. Dressant la tête vers le ciel, elle lui cria sa peine, sa colère, son amour... Et puis ce fut le silence. Le silence bienfaisant de la nuit, qui apaise les âmes et console les jeunes filles en larmes. Mais la douleur était toujours là. Et elle resterait. A PROPOS DE L'AUTEURE Historienne de formation, Claire Quilien utilise l'écriture pour transmettre ses deux passions de toujours : la romance et l'histoire. Comme meurt une danse, son premier roman publié, lui permet d'explorer une de ses périodes favorites tout en se penchant sur la psychologie de ses personnages.

05/2020

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Littérature française

Si tu savais, c'est merveilleux

On n'arrête pas Marie Christine Barrault. Elle court sans jamais cesser de travailler, d'une pièce de théâtre à un plateau de télévision, d'une lecture publique au tournage d'une série. La comédienne, nommée pour l'Oscar de la meilleure actrice en 1975, est aujourd'hui âgée de soixante-dix-neuf ans mais, de son propre aveu, son énergie est encore plus intense qu'à ses vingt ans. D'où vient cet insatiable appétit de vivre et de jouer ? Il puise, dit-elle, dans la mort. Et la mort, pour Marie Christine Barrault, ce ne sont pas les ténèbres. C'est au contraire l'image lumineuse de sa grand-mère paternelle dont on lui a raconté mille fois les derniers instants. Après avoir longtemps fixé un ailleurs qu'elle semblait la seule à percevoir, la vieille dame s'est tournée vers son fils Jean-Louis Barrault, oncle de Marie Christine et grand homme de théâtre ; elle a chuchoté au creux de son oreille : "Si tu savais, c'est merveilleux" . Puis a rendu l'âme. Ces quelques mots enchantés sont le fil rouge du livre de Marie Christine Barrault. Ils ont éclairé les événements de son existence, du plus doux au plus douloureux. Ils ont même réussi à illuminer la mort de ses proches. Les yeux ouverts, son optimisme chevillé au corps, la comédienne a traversé les deuils guidée par ce testament oral mais aussi par son mantra préféré : "Les vivants ferment les yeux des morts et les morts ouvrent les yeux des vivants". Avec elle, nous allons donc à la rencontre de ses père, mère, beau-père, frère, grand-mère, oncle (Jean-Louis Barrault) et maris (Daniel Toscan du Plantier et Roger Vadim). Peu à peu, nous comprenons comment leur présence à ses côtés, mais aussi leur disparition, lui ont permis de croître jusqu'à devenir celle qu'elle est aujourd'hui. Au fil de ces décès vécus comme des graines de vie, porteuses d'élans, de désirs et de potentialités, Marie Christine Barrault offre au lecteur sa moisson : des fruits de sagesse récoltés tout au long de son parcours, mûris sous le soleil du deuil. Comme autant de regards sur la vie, que la comédienne aimerait profondément partager et transmettre. Regards sur l'amour et la sexualité, la transcendance, la vocation, le jeu d'acteur, l'énergie, le corps, la maternité, la vieillesse... et la mort. Tout au long du livre, réflexions personnelles, éléments de biographie factuels et hommages joyeux aux morts s'entremêlent pour, au final, dresser un portrait impressionniste de la comédienne. Et célébrer la vie.

04/2023

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Non classé

U-172_ AVEC CARL EMMERMANN DANS LES CARAÏBES, AU CAP ET A RIO

Quand l'U-172, commandé par Carl Emmermann, quitte le port de Kiel le 22 avril 1942, la seconde période faste de l'arme sous-marine allemande se termine avec la mise en place des convois par les Américains le long de leurs côtes. Depuis le début du conflit, les moyens de lutte anti-sousmarine, mis en place par les Alliés, se sont considérablement accrus : développement du radar embarqué, multiplication des escorteurs et des avions, décryptage des messages radios des sous-marins... De ce fait, les conditions de combat se sont sérieusement dégradées côté allemand... Pourtant, en seulement quatre patrouilles de combat, de mai 1942 à septembre 1943, l'U-172 de Carl Emmermann va couler 26 navires et ainsi dépasser le chiffre de 150 000 tonnes de bateaux alliés détruits. L'U-172 se place ainsi au 15e rang des U-Boote ayant obtenu le plus de résultats, un bilan exceptionnel à cette époque du conflit. En premier lieu parce que ce sous-marin va rejoindre des secteurs particulièrement lointains où des succès sont encore possibles : les Caraïbes pour la première mission ; Le Cap en Afrique du Sud pour la seconde, où il participe à une attaque surprise dans une zone où aucun U-Boot ne s'était aventuré jusqu'alors ; le centre de l'Atlantique pour sa troisième mission où deux convois sont pourchassés en meute jusqu'aux côtes africaines ; les côtes du Brésil pour la quatrième, d'où il sera le seul à revenir sur 7 U-Boote engagés... Ensuite, parce que le commandant est efficace et très aimé de ses hommes : des membres d'équipage soudés autour de leur chef qui les garde précieusement avec lui d'une mission à l'autre. A l'issue de sa 4e mission de combat, Carl Emmermann est le 25e commandant de l'arme sous-marine décoré de la Croix de Chevalier avec feuilles de chêne. Il accepte un poste à terre et devient chef de la 6e flottille à Saint-Nazaire début novembre 1943. L'U-172, qui a déjà survécu à 12 attaques aériennes ou maritimes, repart pour sa 6e et dernière patrouille. Sans son commandant charismatique et dans des conditions de combat encore plus difficiles, il est coulé 21 jours après son départ... L'accès de l'auteur, spécialiste des U-Boote, aux photos du commandant Emmermann conservées au U-Boot-Archiv et à plusieurs photos prises par le correspondant de guerre Helmut Berndt, permet d'illustrer le parcours étonnant de cecommandant avec 250 photos exceptionnelles et inédites. Grâce à la traduction de son livre de bord, au témoignage laissé par le commandant Emmermann et aux croquis des patrouilles, suivez l'U-172 en mission dans les océans lointains...

06/2019

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Encyclopédies de poche

Les phares. Gardiens des côtes de France

En pierre, en béton, en métal, dressé sur un récif au milieu des flots, ou plus souvent construit à terre, sur un cap, une pointe, à l’entrée d’un port, le phare est un élément incontournable du paysage maritime. Vestige d’une époque révolue depuis l’avènement du radioguidage et du GPS, il témoigne d’une aventure technologique et humaine hors du commun. L’histoire des phares de France commence à la fin du XVIe siècle avec la construction dans l’estuaire de la Gironde du phare de Cordouan. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, d’autres tours sont construites, sur les îles de Ré, d’Oléron ou encore d’Ouessant, tant pour assurer la signalisation des côtes que pour garantir la défense du littoral. Malgré les améliorations techniques telles que le remplacement des foyers à bois ou à charbon par des lampes à huile et la mise au point du réflecteur rotatif pour éclairer tout l’horizon, l’efficacité des phares demeure limitée et leur entretien problématique. Tout change au début du XIXe siècle avec l’entrée en lice des ingénieurs des Ponts et Chaussées, responsables désormais du balisage et de l’éclairage des côtes françaises. L’un d’eux, Auguste Fresnel, fait un pas de géant en inventant un appareil lenticulaire révolutionnaire mis en place pour la première fois à Cordouan en 1823. Plus économe, il permet d’augmenter considérablement la portée du signal lumineux. La France peut désormais se lancer dans un programme ambitieux: la création, sur l’ensemble de ses côtes, d’une « ceinture lumineuse » où chaque phare « étoile » sera identifiable par sa portée et son signal. En 1800, la France comptait une quinzaine de phares; soixante-dix ans plus tard, on en dénombre 291, édifiés sur la côte mais aussi en pleine mer, tel Ar-Men dont la construction, à l’extrémité de la chaussée de Sein, durera 14 ans, de 1867 à 1881. A cette date, Paris est devenue la capitale industrielle des phares et sa production illumine le monde. C’est le temps des gardiens et de la veille du feu, mais également celui des baliseurs, où marins et ouvriers embarquent pour entretenir l’ensemble des « aides à la navigation »: tourelles, bouées, balises, amers. La vie au phare est celle d’un bateau de pierre: le rythme du quart, l’autonomie en vivres et en matériel, le bruit des machines – un groupe électrogène, une sirène de brume -, l’odeur tenace d’huile… Chacun maîtrise le temps comme il peut. Dans les phares en mer, les conditions de vie sont plus contraignantes encore et l’isolement presque carcéral. Certains ont baptisé ces phares les « enfers », par opposition aux phares à terre (les « paradis ») ou dans les îles (les « purgatoires »). Cette dénomination a contribué au mythe des phares et inspiré poètes, romanciers et cinéastes.

01/2012

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Mer

Partir 66° Nord. Chroniques d'une apprentie capitaine

Partir ! Plein nord, entre Islande et Groenland... C'est là que Sandrine Pierrefeu a choisi de faire ses premiers pas de capitaine. Trois mois d'aventure qu'elle livre dans un récit plein d'humour et de poésie. " Ils ont l'air de mauvais poil, les glaçons. Ils halètent, soufflent, plongent et ressortent, tout dégoûtants et si puissants. "On va mourir ? " demande un passager livide. J'aurais bien fait demi-tour et contourné ce manège à manger les bateaux si nous n'avions avec nous cette tigresse de Teresa. " Moitié chronique locale, moitié carnet de mer, Partir 66° Nord évoque un nord drôle, rugueux et tendre à la fois. A bord des voiliers Arktika et Aurora, aux côtés de Siggy, le " Père Noël " armateur et de Sandrine, aux prises avec son nouveau métier de capitaine, on navigue, bonnet capelé, du quotidien des Westfjords islandais aux tempêtes de sable sur l'île volcan Jan Mayen, jusque dans les communautés inuits de la côte est du Groenland. Sandrine Pierrefeu raconte ici trois mois de voile entre l'Islande et le Groenland sur des bateaux islandais. Ou comment elle parvient à survivre au jour perpétuel, au régime ultra-carné, aux moustiques, à l'abstinence et à l'espièglerie mutique des marins nordiques grâce à l'amitié d'une Anglaise apprentie Inuit, aux bains glacés, à l'infusion citron gingembre et à l'époustouflante beauté des lieux. Mise en bouche : On dirait qu'une tornade est passée sur Aurora. Le sol est couvert de miettes et de papiers froissés. Les coffres sont ouverts. Des outils, des canettes et des boîtes de biscuits traînent partout. Les cabines passagers sont en vrac, la moquette bleue pleine de plumes (les duvets et les doudounes des clients en laissent partout), de cheveux, de débris. Quand il retrouve la parole après son second café, le skipper, amical mais comme lassé d'avance, lâche : " Pour apprendre à connaître un bateau, la meilleure manière, c'est de le nettoyer de fond en comble. L'aspirateur est là. Les produits ménagers et les gants ici. Il y a à manger dans le frigo, sers-toi et jette ce qui n'est plus bon. J'ai à faire en ville. " Minute ! Nous allons vivre deux mois ensemble. Nous partons dans quatre jours avec des clients dont nous avons la responsabilité, dans un coin mal famé de l'océan glacial Arctique et il me lâche ? J'ai un milliard de questions. Il est à demi dehors quand je retrouve mon souffle et réussis à lui demander où trouver le moteur. Pourquoi le moteur ? Aucune idée mais l'information, d'un coup, me paraît vitale.

03/2020

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Littérature française

Le loup des mers. de Jack London

" Loup Larsen est le capitaine du ""Fantôme"" sur lequel il pratique la chasse aux phoques. C'est un homme puissant, brutal. Danois de naissance, il est d'origine modeste, mais a rapidement gravi les échelons, de mousse à capitaine, pour devenir, finalement à 40 ans, propriétaire de son bâtiment. Son équipage, de sacs et de cordes, est composé de brutes, d'ivrognes et de repris de justice qu'aucun marin ""digne de ce nom n'accepterait à son bord. Mais il entretient, grâce à la peur qu'il inspire, un semblant d'ordre à son bord. Il recueille, afin de le sauver de la noyade, Humphrey van Weyden - homme de lettres réputé - qu'il maintient, ensuite, prisonnier à son bord au lieu de le faire porter à la côte ou sur un bâtiment de rencontre. Loup Larsen, même s'il est une brute consommée, a une culture solide, c'est un homme intelligent, de cette sorte d'intelligence brutale et sauvage qui fait de l'homme parfois un prédateur dangereux. Il engage, alors, un jeu pervers et cruel aux dépens d'Humphrey van Weyden, puis d'autres marins qu'il recueille, également à son bord, ainsi que d'une femme Maud Brewster - femme de lettres et poétesse... Jack London, ne s'embarrasse pas de fioritures, il décrit simplement, d'un style plus efficace que jamais, la brutalité, la cruauté qui règne à bord. Pour Larsen le seul droit légitime est celui de la force, le faible a tort du fait même de sa faiblesse et la vie est une chose malpropre sans beauté aucune qui cesse aussi brutalement qu'elle a commencé. Tandis que van Weyden oppose à cet individualisme forcené une conception de solidarité, de fraternité et d'entraide du fort au faible. La lutte entre ces deux hommes est en fait, celle qui oppose ces deux modes de pensée, celle de l'homme civilisé contre la brute survenue du fond des âges luttant pour sa survie. Un récit fort en émotions. Biographie de l'auteurJack London, né John Griffith Chaney le 12 janvier 1876 à San Francisco et mort le 22 novembre 1916 à Glen Ellen, Californie, est un écrivain américain dont les thèmes de prédilection sont l'aventure et la nature sauvage. Il a écrit L'Appel de la forêt et plus de cinquante autres nouvelles et romans connus. Il tire aussi de ses lectures et de sa propre vie de misère l'inspiration pour de nombreux ouvrages très engagés et à coloration socialiste, bien que cet aspect-là de son oeuvre soit généralement négligé. Il a été l'un des premiers Américains à faire fortune dans la littérature".

11/2022

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Sciences historiques

La Corse, les 360 communes

La Corse est la troisième île du mare nostrum. Située à un carrefour au sein du bassin méditerranéen, entre l'Italie, l'Afrique du nord, et l'Espagne, l'île s'est enrichie, dans son histoire, de multiples influences qui ont forgé son caractère, ses particularités et son identité. Des Grecs aux Romains, puis des Pisans aux Génois, et enfin aux Français, les Corses ont toujours su préserver leur identité. Il faut dire que cette île ne peut laisser indifférent. Cette chaîne de montagnes dans la mer, concentre sur ses 184 kilomètres de long, de multiples paysages, souvent pittoresques, toujours sauvages, quelquefois très contrastés. Ici, on peut skier le matin et faire de la planche à voile l'après-midi... Ici, que l'on soit Balanin ou Bonifacien, la fierté est la même. On trouve tout, ou presque, en Corse. Des plages enchanteresses, des hauts sommets, de longues étendues désertes, des lacs de haute montagne, des plaines, des vallées, des fonds marins d'une extrême beauté, des falaises... La Corse, c'est aussi une identité, une histoire, un patrimoine linguistique et historique. Les Corses sont aussi fiers de leur gastronomie. Sur l'île, on aime les activités de pleine nature, mais aussi la chasse, la pêche, la vie au village. On aime aussi défendre les savoir-faire ancestraux, respecter les traditions, chanter la paghjella ou le lamentu. On se presse, on se pousse même, pour voir passer la Catenacciu à Sartène, ou la Madonnuccia à Ajaccio. Les Corses sont aussi fiers de leur Histoire. Les influences sur l'île furent incessantes et souvent douloureuses. Par le passé, de brillants hommes sont nés sur ces terres, pour porter des valeurs universelles, pour parler de démocratie et de liberté. Ce fut le cas, avec Paoli, ou Napoléon, l'Ajaccien. "Je suis né quand la patrie périssait" , écrivait Bonaparte. En 1769, lorsque la Corse passait de Gênes à la France - dans les eaux sanglantes du Golu - à Ajaccio, naissait un Empereur. Sans cesse envahis, agressés, les Corses se sont organisés pour continuer de vivre sur leur île. Ils ont quitté les côtes, pour s'installer en montagne. Les insulaires sont devenus, par la force des choses, des montagnards, des bergers, vivant au rythme des transhumances. C'est pourquoi la plupart des communes corses se trouvent à l'intérieur des terres. Les villes d'aujourd'hui, Ajaccio, Bastia, Calvi, Bonifacio, sont les anciens bastions génois, protégés par de solides citadelles. Nous vous invitons à découvrir dans cet ouvrage, les 360 communes de Corse. Des villes côtières, aujourd'hui développées et modernes, aux villages isolés, perdus, souvent dépeuplés, dans les montagnes. Car ce sont les Corses, avec leurs coutumes, leur identité, leur histoire et l'amour de leur terre, qui font la Corse.

07/2012

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Bretagne

Contes et nouvelles du pont pissette

Contes et nouvelles, contes ou nouvelles ? La frontière n'est pas nette. Un seul impératif les gou­verne : ils doivent être brefs, pour pouvoir être lus d'un coup, dans une salle d'attente, ou entre deux stations de métro. C'est le format de ces vingt Contes et Nouvelles du Pont Pissette, écrits entre fé­vrier et juillet 2017. Bien qu'ils doivent leur titre à une célèbre passerelle quimpéroise, ainsi nom­mée en référence à un défunt édicule, seulement cinq d'entre eux ont un lien direct avec Quimper. Les autres, s'évadant du pont Pissette, embarquent le lecteur dans un tour de Bretagne à sensation, via Plomelin (Le match), Pont-l'Abbé (Trépas), Douarnenez et le Raz de Sein (Qui voit Ouessant), Boston et Brest (La Marseillaise), Huelgoat (Arlette), Silfiac et Séglien (Jeu de vilains), le camp de concentration de Neuengamme ? en rapport avec la Bretagne ? (Typhus) etc. Même lorsqu'ils s'ap­puient sur des faits réels, sont bien documentés et donnent aux personnages et aux lieux leurs noms véritables, ces contes et nouvelles ne visent pas la vérité historique. L'ima­ginaire les habite aussi ; l'approche, le style, le ton, sont littéraires : ce sont des oeuvres de fiction. Mystères de Quimper : à la lueur des becs de gaz, le fourgon de la guillotine entre en gare, arrimé sur un wagon-plateforme. Deux chevaux hissent la machine jusqu'à la Place Mesgloaguen : à l'aube, un homme va mourir. Au manoir de Kerlagatu, un duel à l'épée échappe à ses arbitres. Un funeste voyageur, arrivé dans la nuit, se répand sur la ville. Mystères d'autres lieux de Bretagne : la charrette de l'Ankou traverse Pont-l'Abbé ; une tragédie se joue la nuit, dans le Raz de Sein ; un lion sème la terreur du côté de Treffiagat ; un Lancaster de la RAF, chargé de bombes incendiaires, s'abat sur la Feuillée ; des marins dansent la gavotte sur le port de Guilvinec ; l'étudiant Arthur écrit à son père, médecin à Lamballe ; la laïcité reçoit le baptême à Landudal ? Tandis que l'eau coule sous le pont Pissette au rythme des marées, sous la garde de la dame-pipi, Tarzan brûle dans les chaudières de la préfecture, les serpents-minute tombent des arbres dans la jungle de Cochin­chine, et le SS Fiekers, alias Bel Ami, joue de son gummi et fait tirer dans le tas. Pépé, dans son pantalon garance, charge à la baïonnette contre un nid de mitrailleuses, le lieutenant Jim Europe dé­barque en jazz sur les quais de l'arsenal de Brest, et tout cela vous tombe dessus sans crier gare. On pourrait lire ces Contes et nouvelles du pont Pissette à voix haute, mais peut-être pas toutes aux enfants, avant de les coucher.

03/2021

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Histoire de France

Journal 1936-1940. "Hitler sait attendre. Et nous ?"

Dans le premier volume de son Journal, couvrant les années 1918 à 1933, nous avons suivi Hélène Hoppenot de Paris à Rio de Janeiro, puis à Téhéran, Santiago du Chili, Berlin, Beyrouth, Damas et Berne. En 1933, grâce à leur grand ami Alexis Léger (en littérature, Saint-John Perse), secrétaire général du Quai d'Orsay, son mari est nommé en Chine : "Dans ce pays tant aimé, j'aurais volontiers envisagé de demeurer jusqu'à la mort", confie Hélène Hoppenot, au terme de quatre années si éblouissantes qu'elle n'a plus éprouvé l'envie de tenir son Journal... En 1937, elle retrouve sans enthousiasme la France et le Quai d'Orsay, mais reprend la "conversation" avec elle-même. A Paris, Hélène Hoppenot se révèle une observatrice très perspicace, qui décrit avec justesse et humour le milieu de la politique et de la diplomatie, où elle se meut avec aisance. Elle renoue aussi avec ses amis écrivains et artistes, qui gravitent autour des librairies de la chère Adrienne Monnier et de Sylvia Beach, autour de Darius Milhaud et de Paul Claudel... Elle fait également la connaissance de Colette, Helen Hessel, Gisèle Freund, Jean Giraudoux, Marcelle Auclair, Paul Valéry et quelques autres, dont elle note les propos, parfois détonnants ! En janvier 1939, alors que Hitler se montre de plus en plus offensif et dominateur, Henri Hoppenot prend la tête de la "sous-direction Europe"... Grâce à ses confidences angoissées, Hélène Hoppenot peut relater au jour le jour les efforts erratiques des gouvernements pour éviter la guerre : son témoignage, plein d'anecdotes et de commentaires critiques, permet de décrypter les faits et gestes d'Alexis Léger, Edouard Daladier, Georges Bonnet, Paul Reynaud, Philippe Pétain... A l'heure où la France est acculée à prendre part au conflit, Hélène Hoppenot anticipe le repli du gouvernement en Touraine. Le 10 juin 1940, elle cherche à joindre son mari : "A six heures, j'appelle à nouveau et j'attends. Longtemps ? Très longtemps. Tout à coup, j'entends une voix de femme, enrouée, lointaine : "Paris, dit-elle, ne répond plus..." Paris ne répond plus ? Le voilà, le grand choc, qui traverse le coeur de part en part. . La voici, cette défaite redoutée. Paris ne répond plus ?... Cette voix de femme va résonner dans mes souvenirs et je ne pourrai l'oublier... Mais, un jour, Paris répondra. Ressuscitera." Avec son mari et leur fille Violaine, Hélène Hoppenot prend le chemin de l'Exode qui la mène à Bordeaux, Madrid, puis Lisbonne. Dès le 24 juin 1940, elle sait que le général de Gaulle représente "tout ce qui nous reste d'espoir", mais les Hoppenot doivent se résoudre à l'exil et rallier le lointain poste diplomatique de Montevideo.

11/2015

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Pléiades

Voyages extraordinaires. Voyage au centre de la Terre ; De la Terre à la Lune ; Autour de la Lune ; Le testament d'un excentrique

"Résumer toutes les connaissances géographiques, géologiques, physiques, astronomiques, amassés par la science moderne, et refaire, sous la forme attrayante et pittoresque qui lui est propre, l'histoire de l'univers", tel était le programme que Jules Verne se fixait en 1866, à en croire la prose de son éditeur, Pierre-Jules Hetzel. Des entrailles de la Terre aux profondeurs célestes, en passant par la surface de "notre sphéroïde", tel est le parcours que propose ce volume, qui réunit trois des romans les plus célèbres de Verne et un dernier, moins connu mais dont la fortune ne fut pas négligeable. Parcours dans l'espace, dans le temps, et dans notre propre histoire : de la faune préhistorique du centre de la Terre à la moderne conquête de l'infini stellaire, Jules Verne conduit son lecteur sur la route d'un voyage intérieur. Publiés entre 1864 et 1870, Voyage au centre de la Terre, De la Terre à la Lune et Autour de la Lune assoient la célébrité de leur auteur. Ils mènent aux confins des mondes connus, à la recherche du "point suprême" (M. Butor), là où réel et irréel se confondent. Une fois parcourus ces mondes insondés, une fois explorées les régions mythiques où l'homme doit se dépasser, il ne reste plus que la surface du globe terrestre à sillonner. Il n'y aurait alors plus de "voyages extraordinaires" ? Le Testament d'un excentrique, roman tardif (1899), fait d'un pays, les Etats-Unis, un gigantesque terrain de jeu. Dans une lettre de 1898 à son éditeur, Verne s'exclame : "j'en ai absolument fini avec les enfants qui cherchent leur père, les pères qui cherchent leurs enfants, les femmes qui cherchent leurs maris, etc". Le but de ce nouveau voyage (tout aussi extraordinaire que les autres) sera le voyage lui-même, et son utilité ne réside plus que dans les aléas des profits et des pertes réalisés à coups de dés. Six puis sept concurrents parcourent le pays au gré d'un gigantesque jeu de l'oie organisé par un milliardaire dont ils espèrent hériter. Jules Verne inverse ses procédés habituels : après des voyages guidés par le sens vient le temps du non-sens géographique dans un voyage littéralement "désorienté". Plus de terrains à conquérir mais des terrains déjà conquis à parcourir au rythme d'une course folle, insensée. Roman qui érige la contrainte en règle et qui par là-même fait preuve d'une liberté inouïe, Le Testament d'un excentrique a eu un héritage foisonnant : de Queneau à Cortázar, sans oublier Perec, qui aurait voulu "écrire des romans comme Jules Verne". Roman scientifique, roman d'anticipation, roman d'initiation ou encore roman à contraintes, les facettes de l'oeuvre de Jules Verne se télescopent pour ouvrir les portes de notre imaginaire.

04/2016

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Histoire internationale

Le roman d'Alexandre à Tombouctou. Histoire du Bicornu

Tombouctou, la "Cité mystérieuse", voire "fabuleuse", la ville des 333 saints est aussi, d'après la tradition, la ville des belles histoires : "Le sel vient du Nord, l'or du Sud, l'argent du pays des Blancs, mais la parole de Dieu, les choses saintes et les belles histoires ne se trouvent qu'à Tombouctou." Avec sa célèbre université de Sankoré qui compta jusqu'à vingt-cinq mille étudiants, Tombouctou fut une capitale de la culture et du savoir pendant la période médiévale. Traces et témoins de cette période de gloire, il nous reste les manuscrits, un extraordinaire patrimoine, presque inexploité mais en danger. On pense que la seule région de Tombouctou détient près de 200 000 manuscrits, dont moins de 10 % ont été catalogués et plus de 40 % sont encore stockés dans des conditions plus que précaires. La présence de bandes armées dans la région depuis le 1er avril 2012 et la prise de Tombouctou font redouter le pire : destruction et dispersion de ces trésors inestimables, qui constituent en fait la mémoire de l'Afrique. Le dépouillement des catalogues auquel nous avons procédé a mis en lumière l'existence de nombreux écrits du genre sîra (histoire romancée). De là a germé l'idée d'une collection intitulée "Les Manuscrits de Tombouctou" (titre provisoire), qui inclurait dans un premier temps : La vie romancée d'Alexandre, L'historie de Tawaddud, la docte Sympathie (personnage des Mille et Une Nuits), Bouloukia le premier des croyants, Le cycle de Ali, Le cycle de Moïse. La vie romancée d'Alexandre, intitulée dans le manuscrit Histoire du Bicornu, constitue le point extrême de l'avancée du Roman d'Alexandre vers l'Occident. Cette oeuvre constitue un recueil de légendes concernant les exploits d'Alexandre le Grand. Source des différents miroirs des princes, il fut, malgré la diversité des versions, l'un des livres les plus répandus au Moyen Age, objet des premières traductions dans les langues vernaculaires d'Europe. Dans cette version rarissime, s'y entremêlent des légendes coraniques, probablement d'origine syriaque, concernant le Bicornu : quête de la source de vie, construction de la barrière contre Gog et Magog (Sourate La Caverne, 94-98), les grands moments de la vie d'Alexandre (ses victoires sur Darius et sur Porus, des passages du pseudo-Callisthène comme l'histoire de Candace et Candaule, avec des récits merveilleux comme ceux intitulés "Le château enchanté" et "Le pays des Djinns"). Découvrir l'histoire du Bicornu parmi les manuscrits de Tombouctou était tout à fait inattendu et exceptionnel ; du reste, c'est par le plus grand des hasards que cette invention s'est réalisée. L'intérêt de cette découverte montre à quel point il ne suffit pas de proclamer "qu'il faut sauver les manuscrits des sables", mais qu'il est urgent de se mettre à les éditer et à les traduire.

11/2012

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Littérature française

Sonia, marin-pécheur. Inspiré d'une histoire vraie

L'histoire vécue, la vie de la 1ère femme marin-pêcheur de France. Je ne me reconnais plus. Est-ce à moi, ce visage tanné ? Ces mains gonflées qui couraient autrefois, légères, sur le piano ? Ce bleu de marin, ces bottes, ces cheveux courts ? La femme d'antan a disparu. Une autre est née, sculptée par l'océan. A haler les funes, j'ai des épaules trapues. A épouser le roulis, des reins musclés et douloureux. Quand je rentre auprès de mes enfants, suis-je autre chose qu'un marin harassé, pressé d'oublier, dans un sommeil rapide, un travail épuisant ? Pourtant, grâce à moi, ils ne manquent de rien. Durant mon absence, une femme de confiance veille sur eux. Je leur assure honnêtement, virilement, la subsistance qu'ils ne peuvent plus attendre que de moi. Qu'importent mes transformations inévitables, celles de mon foyer ! Le résultat est encourageant. Et ce métier m'a tant donné ! A l'échelle de l'océan, les soucis terrestres semblent amoindris ; j'ai compris la valeur de la contemplation, le pouvoir de la volonté de l'esprit sur la matière, la précarité de notre condition humaine. Mais pour étancher cette soif de pureté que seuls nous procurent les horizons infinis ou les cimes, que de souffrances, que de révoltes ! Moquée des marins qui méprisent ma faiblesse physique, oubliée de mes amies qui prennent mon métier pour une déchéance, je me sens de plus en plus incomprise, de plus en plus " engagée " dans l'expérience enivrante de la mer. Enivrante et souvent pathétique. Sonia est née à Saigon, d'un père russe issu d'une famille de grande noblesse dépouillée et ruinée par l'arrivée des révolutionnaires. Mariée à un officier de marine décédé, elle aboutit à Royan. Sonia avait deux buts dans la vie : récupérer les terres de sa famille (encore sous le régime communiste ! ) et sa passion pour la mer qui lui fit lutter pour que les femmes puissent naviguer avec les mêmes droits que les hommes, chose impossible en France à cause de la loi Colbert dans les années 60. C'est cette dernière volonté qui lui vaut de figurer parmi les personnages importants de Royan. Douée d'un tempérament à la Russe, d'une solide constitution et d'une remarquable intelligence ainsi que d'une grande culture, elle avait ainsi tous les atouts qui lui permirent de réussir. Son but était que les femmes puissent bénéficier des mêmes droits que les hommes sur un bateau c'est-à-dire d'être légalement inscrites sur le rôle d'équipage, ce qui leur apporterait salaire, sécurité sociale et retraite au même titre qu'eux. Elle finit par vaincre à elle seule et à surmonter tous les obstacles en utilisant un biais que personne n'anticipa. Elle obtint de se faire légalement inscrire non comme marin mais comme mécanicien de la marine. Elle pouvait alors être inscrite sur le rôle d'équipage. Colbert était vaincu !

02/2021

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Poissons, crustacés

Mémoire et cuisine des gens de mer. Parc naturel marin du golfe du lion

Depuis plusieurs années, le Parc naturel marin du golfe du Lion collecte la mémoire vivante des gens de mer, sur le littoral du Parc (de Leucate à Cerbère). Ce projet est né du constat, que les anciens pêcheurs, et plus largement les gens de mer de ce territoire détenaient une part importante de notre mémoire collective. Mémoire qu'il fallait préserver et partager. Petit Louis, Claude, Colette, Suzette, Jeanine, Aimé, nos gens de mer sont pêcheurs, pêcheurs-vignerons ou pêcheurs-dockers, pêcheurs d'étang et de mer, saleuses, fileyeuses, ouvrières d'usine, transbordeuses d'oranges ou encore travailleurs du port, femme ou fille de pêcheur. Les témoignages recueillis font apparaître de nombreuses thématiques liées à la mer et à la vie quotidienne de nos anciens : ils parlent d'expériences, d'observations de la nature, de traditions de superstitions, mais aussi de savoir-faire et de cuisine. Ces femmes et ces hommes, qui vivaient de la mer, ont acquis une grande expérience des espèces. Ils connaissent le meilleur moment pour les consommer et les nombreuses façons de les cuisiner. Ils savent les saveurs, ils savent les saisons de la mer. Chacun nous offre une ou plusieurs recettes, avec toujours, un conseil ou quelques informations utiles. Deux pêcheurs qui sont aujourd'hui encore en activité témoignent dans ce livre, Georges et Vincent, tissant un lien entre les pratiques d'hier et celles d'aujourd'hui. Ce livre, bien plus qu'un kaléidoscope de portraits et de recettes, se veut le reflet d'une histoire collective. Une histoire qui se poursuit avec nos gens de mer d'aujourd'hui, qui vit et se transforme, s'adapte, se réécrit tous les jours. Un témoignage sur la richesse et la diversité de notre mémoire collective et vivante et de notre littoral. Le Parc naturel marin du golfe du Lion est une aire marine protégée, espace délimité en mer qui répond à des objectifs de protection de la nature à long terme en intégrant tous les acteurs concernés dans une gouvernance locale. Sa vocation est la gestion intégrée de l'espace marin : la connaissance, la protection du milieu marin, le développement durable des activités maritimes. Créé par décret le 11 octobre 2011, il couvre plus de 4 000 km d'espace marin au large des Pyrénées-Orientales et de l'Aude. Il comprend douze communes littorales sur plus de 100 kilomètres de côte. Sa limite atteint au large 35 milles nautiques, soit plus de 60 km. Le Parc naturel marin, dans ses missions, agit aussi pour la valorisation du patrimoine culturel maritime, matériel et immatériel. La France compte en tout huit parcs naturels marins : six en métropole, dont deux en Méditerranée et deux dans les Outre-mer. Le Parc est rattaché à l'Office français de la biodiversité, établissement public sous la tutelle du ministère de la Transition écologique et solidaire et du ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation, dont la vocation première est de répondre aux enjeux de préservation du vivant.

08/2021

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Eco-gestes, éco-citoyenneté

Faire des courses écoresponsables

En Europe, le taux annuel des déchets d'emballages en plastique dépasse les 15 millions de tonnes, ce qui représente 30 kg par personne, les 2/3 émanant de la consommation alimentaire et des boissons. Or, la majorité des emballages plastiques sont difficilement conciliables avec les objectifs d'une l'économie circulaire, leur taux de réutilisation et de recyclage est décevant (moins de 30 %) et l'on constate finalement un niveau important de dispersion dans l'environnement. Les plastiques des emballages alimentaires représentent 85 % des déchets retrouvés sur les plages à travers le monde (61 % sont des plastiques à usage unique), et on estime que 700 tonnes de plastique se déversent chaque jour dans la mer Méditerranée. Toxique pour les écosystèmes marins et terrestres, cette pollution contamine finalement toute la chaîne alimentaire et devient de plus en plus inquiétante pour la santé de l'homme. Ces données doivent nous motiver pour lutter contre les emballages alimentaires, et pour cela, rien de mieux que de les réduire à la source ! La démarche du "zéro déchet" tend à supprimer les contenants à usage unique, elle est plus facile à instaurer en se ravitaillant sur les marchés, les petits commerçants de quartier ou les épiceries "zéro déchet" de plus en plus nombreuses. Organiser vos courses zéro déchet avec des contenants à "usage multiple" Le cabas. Prenez toujours votre grand sac ou un cabas roulant pour faire vos courses et évitez à tout prix d'acheter un nouveau sac ! Les sacs à vrac. Privilégiez les achats en vrac (sans emballages) pour les céréales, légumineuses, oléagineux, fruits, légumes, muesli, biscuiterie, boulangerie. Munissez-vous pour cela de sacs en tissu de plusieurs tailles que vous pouvez dédier à une denrée et que vous laverez après plusieurs usages ou, à défaut, recyclez les sacs en papier. Les bocaux en verre De retour à la maison, vous pouvez remplir vos différents bocaux dédiés aux aliments et ranger vos sacs à vrac disponibles pour les prochaines courses. Les Tuptup. Ces boites en verte carrées ou rectangulaires pourront stocker les denrées fraîches (viande, poisson, fromages...) aussitôt achetées puis trouver facilement leur place dans votre réfrigérateur. Charlottes à plat. Fini le règne du plastique étirable... les charlottes en tissu ciré ou élastiqué se placent facilement sur vos plats à protéger au frais. Les boites en carton. Penser à recycler plusieurs fois les boites à oeufs et boites à pizza en les ramenant à votre commerçant lors de votre achat. Bouteilles en verre. De nombreux producteurs de lait, de soupes, de conserves de légumes et de plats préparés pratiquent de nouveau le principe de la consigne. Renseignez-vous ! Inquiétant : Le plastique met 400 ans à se dégrader, c'est pourquoi les déchets en plastique s'accumulent dans la nature, et surtout dans les océans. Le 7e confinent désigne la décharge géante de plastiques flottants (plus de 1,3 million de km2) située dans le pacifique Nord (entre les côtes du japon et de l'Amérique du Nord).

05/2021

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Beaux arts

Machines de ville. Edition bilingue français-anglais

François Delaroziere, diplômé de l'Ecole des beaux-arts de Marseille, est le directeur artistique de la compagnie La Machine, dont les ateliers sont installés à Nantes et Tournefeuille. Depuis toujours, il explore l'univers de l'objet en mouvement et sa théàtralité, redessine les manèges et participe au développement de projets urbains. Constructeur de décors et d'inventions pour le théâtre de rue, il conçoit et dirige la fabrication, depuis plus de vingt ans, de grandes machines de spectacle. Parmi les plus emblématiques des pièces maîtresses de ces scénographies urbaines : le Géant, le Rhinocéros, le Petit Géant, les Girafes, la Petite Géante, le Grand Eléphant, les Araignées géantes... Il réalise de fascinants carrousels qui voyagent de ville en ville et font tourner les têtes, comme le Manège magique, le Beau Manège à Toulouse, le Manège d'Andréa, le Manège Carré Sénart et celui des Mondes marins. Il a aussi été scénographe associé pour la réhabilitation du Channel, Scène nationale de Calais. Il est l'auteur avec Pierre Orefice des Machines de l'île à Nantes. A La Roche-sur-Yon, il accompagne avec les Animaux de la place, le réaménagement de la place Napoléon mené par l'architecte Alexandre Chemetoff. Il crée à Toulouse la Halle de La Machine, une écurie de machines de spectacle notamment habitée par le Minotaure, et construit pour la ville de Calais : un Dragon des mers. Enfin, il continue de développer, avec sa compagnie, la création de spectacles dans les grandes villes du monde. François Delaroziere, a graduate of the Ecole des Beaux-Arts de Marseille, is the artistic director of the company La Machine, with workshops situated in Nantes and Tournefeuille. His work has always explored the world of moving objects and their theatricality, designing carousels and taking part in the development of urban projects. As a maker of sets and inventions for street theatre, he has been conceiving and overseeing the construction of large-scale theatre machines for over twenty years. Among the most iconic of the urban theatre performances are the Giant, the Rhinoceros, the Little Giants, the Giraffes, the Great Elephant, and the Giant Spiders. He is the figure behind wonderful carousels that turn heads as they travel from one town or city to the next, such as the Magic Roundabout, the Beau Manège in Toulouse, Andrea's Carousel, the Carré Sénart Square Carousel and the Marine Worlds Carousel. He was also the associate designer for the renovation of Le Channel, Scène Nationale de Calais. He is the creator, with Pierre Orefice, of Les Machines de l'lle in Nantes. In La Roche-sur-Yon, with Animals of the Square, he was part of architect Alexandre Chemetoff's renovation of Place Napoléon. In Toulouse he created La Machine's Hall, a stable of performance machines notably inhabited by the Minotaur, and he built a Sea Dragon for the city of Calais. He and his company continue to create performances in the world's great cities.

09/2020

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Animaux, nature

Alpha chat

Les Alphachats sont une race à part : ce sont tout d'abord des chats (de race ou de gouttière) peints "au poil près" par l'illustratrice naturaliste Gabriella Gallerani, et bien rangés dans un ordre "alpha-bêtique". A chacun sa lettre, qui pour y grimper, se cacher, jouer, s'étirer, bailler ou simplement prendre la pose : A comme Angora, B comme Bengal, C comme Chartreux, ou encore G comme Greffier, M comme Maine Coon, P comme Persan, S comme Siamois... jusqu'à Zzz pour les 18 à 20 heures par jour qu'un chat passe à dormir. Les Alphachats sont aussi les chats qui ont fait l'histoire, la littérature, le cinéma, la BD, la musique et, naturellement, le bonheur des auteurs qui ont vécu en leur compagnie. Qu'ils soient tigrés ou écaille-de-tortue, roux ou noirs, avec ou sans pedigree, ces chats ont quelque chose en commun : chacun a un nom. En voici donc plus de 600 assortis d'autant d'anecdotes glanées par Paola Gallerani : sans Apollinaris, Bébert, Boise, Catarina, Giuseppe, Jellylorum, Murr et Tyke, est-ce que Twain, Céline, Hemingway, Poe, Morante, Eliot, Hoffmann et Kerouac auraient écrit les mêmes oeuvres ? Si nous sommes certains que c'est pour Pulcinella que Domenico Scarlatti a composé la fugue Le Chat pour clavecin, sans Elvis (le chat, what else) John Lennon aurait-il composé les mêmes chansons ? Et s'il n'y avait pas eu Spithead, Newton aurait-il inventé la chatière ? Sans parler du Fripouille de Klee, des Sam de Warhol et de la Polly de Kubrick... Les chats muses, dans le sens le plus traditionnel, mais aussi les chats comme Micetto qui se cachait sous la soutane du pape Léon XII, ou Brilliant, l'angora favori de Louis XV, Lucifer et Perruque, les éminences à fourrure de Richelieu, ou encore Jock, qui assistait avec Churchill aux conseils de guerre, et Socks "First Cat" à la Maison Blanche sous Clinton, tous ont contribué à inspirer bien des décisions. Et si Mitsou et Marcus sont les chats d'acteurs célèbres (Marilyn Monroe et James Dean), Orangey et Pyewacket montent eux-mêmes sur les podiums pour recevoir le PATSY Award (pour Diamants sur canapé et L'Adorable Voisine). Enfin qu'en serait-il d'Alice sans le chat du Cheshire, ou de Titi sans Gros Minet ? C'est pourquoi même les chats "de fiction" ont leur place ici. Et comme les derniers seront les premiers : CC, le premier chat cloné, Nadjem le plus ancien chat égyptien dont on connaisse le nom et All Ball, le premier chat adopté par une gorille. Voici donc un portrait inédit pour le style et la beauté des illustrations de ces fascinants "tigres de maison", en forme de recueil des faits et dits mémorables de tous les chats qui ont su se rendre dignes de leur nom.

09/2013

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Histoire de France

Journal 1940-1944. "Que passent les heures, les jours, les nuits et que la France renaisse"

Dans le premier tome de son Journal 1918-1933, Hélène Hoppenot (1894-1990), femme de diplomate, nous entraînait de Paris à Rio de Janeiro, Téhéran, Santiago du Chili, Berlin, Beyrouth, Damas et Berne. Dans le deuxième tome (1936-1940), elle racontait avec verve les tractations secrètes et les décisions erratiques du gouvernement français. Son mari, Henri Hoppenot, est alors à la tête de la "Sous-Direction Europe" et tous deux sont proches d'Alexis Léger (soit Saint-John Perse), secrétaire général du Quai d'Orsay. Au début du troisième tome, en 1940, nous retrouvons les Hoppenot en Uruguay : "Nous tous, exilés diplomatiques, sommes devenus des épaves." Soumis au rythme des chassés-croisés incessants, des ordres et contre-ordres incohérents, ils subissent l'illisible politique de Vichy. Malgré tout, Hélène Hoppenot garde espoir : "Depuis deux ans - et quels qu'aient été les désastres subis - j'ai toujours cru à la victoire de l'Angleterre. Par instinct et non, hélas, par raison. Un univers nazi est inconcevable". Elle va rapidement convaincre son mari qu'il lui faut choisir le général de Gaulle contre le "terrible vieillard" et le gouvernement de Vichy - dont Henri Hoppenot est pourtant le représentant légal à Montevideo - et contre Alexis Léger, qui voir en de Gaulle un futur dictateur. La tension et la complexité de ces années difficiles affectent le moral de Hélène Hoppenot, mais pas son sens critique qui ponctue, en temps réel, les échos, les fausses nouvelles et les rumeurs qu'elle consigne... Heureusement, elle retrouve de vrais amis sur le continent américain : Gisèle Freund, Darius Milhaud, Jules Supervielle, Henri Seyrig, la famille de Paul Claudel... Et le tumultueux séjour à Montevido de Louis Jouvet et de sa troupe de comédiens en 1941 est une distraction bienvenue dans le désert culturel uruguayen. Après la démission de Henri Hoppenot, le 25 octobre 1942, ils partent sans regret pour les Etats-Unis, où ils retrouvent Alexis Léger et des intellectuels européens exilés. Traversée du désert... Mais c'est Henri Hoppenot, nommé à la tête de la délégation française à Washington, qui organise en juillet 1944 - soit entre le Débarquement et la Libération de Paris - le séjour à Washington et New York du général de Gaulle. Soutenu par Hélène Hoppenot, il fait alors partie de ceux qui contribuent à arracher aux autorités américaines la reconnaissance officielle du chef de la Résistance française. Hélène Hoppenot était très consciente de l'importance de noter les propos entendus, les choses vues dans la coulisse, avant de les retrouver déformés ou censurés par les journalistes, comme Geneviève Tabouis ou "Pertinaz", selon leur orientation... Ce Journal 1940-1944 livre donc quantité d'informations pour les historiens, tout en constituant un témoignage d'une grande honnêteté intellectuelle. Edition établie et annotée par Marie France Mousli, qui a déjà proposé le Journal 1918-1933 de Hélène Hoppenot paru en 2012, puis le Journal 1936-1940, paru en 2015.

03/2019

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Révolution française

Mademoiselle de Corday

Au matin du 13 juillet 1793, Charlotte Corday achète un couteau dans un magasin situé sous les arcades du Palais-Royal. Vers 11 h 30, un fiacre la dépose devant le domicile de Marat, au 30 de la rue des Cordeliers. Le XIXe siècle, chez les royalistes, fera de Charlotte Corday une icône, une martyre de la contre-révolution. Jean de La Varende, dès le plus jeune âge, a été fasciné par cette jeune fille. Mais les termes par lesquels il l'évoque semblent analyser aussi la genèse de son besoin d'écriture sur cette personne. "Charlotte de Corday, assure l'écrivain, reste dans mes présences constantes. Je me suis occupé d'elle peu à peu, lentement, toujours, sans nulle volonté livresque : elle m'attendait, enveloppée de son mystère insistant ; de sa force, de sa beauté, de son courage, et surtout de cette mélancolie divine, où, même enfant, je savais qu'il pouvait se cacher de bien puissants arômes" . "Fille de soldats-gentilshommes, païenne, vierge viking, vierge tout court ; ajoutons normande, et nous aurons, si ce n'est le portait moral de Charlotte, au moins son explication cohérente" . Dans ces quelques lignes, La Varende résume ce qui lui paraît l'essence de Charlotte Corday. Il se place un ton en-dessous, en revanche, pour évoquer son royalisme. C'est que, sans le reconnaître vraiment, l'auteur des Manants du roi et de Man d'Arc, chantre de la fidélité totale à la monarchie française, n'est pas à l'aise avec le royalisme de Charlotte Corday, car ce royalisme est pour partie incertain, et n'est pas le sien, lui le contre-révolutionnaire viscéral. Charlotte, c'est une Girondine dont le premier mouvement a été d'adhérer à la Révolution et qui ne s'est détournée de celle-ci qu'en raison des flots de sang qui ont commencé à couler en 1792-1793. Quant au père de Charlotte ("Il lui faut six pages pour développer le lieu commun") et au milieu dans lequel elle baignait à Caen ("Des jobards de la bonne intention"), l'écrivain ne se prive pas de manifester le mépris dans lequel il les tient... C'est ici que se trouve la leçon d'histoire de Mademoiselle de Corday : avec ce livre, Jean de la Varende, ce vieux chouan, est obligé de convenir qu'il y eut d'autres formes d'opposition à la Révolution française que celle, indéfectiblement fidèle à Dieu et au roi, de son ancienne France terrienne. Jean Sévillia AUTEUR Membre de l'académie Goncourt et de l'Académie de marine, Jean de La Varende (1887-1959) est un écrivain enraciné en Normandie, avec une prédilection particulière pour la mer et les marins. Il est notamment l'auteur d'hagiographies parmi lesquelles Don Bosco, réédité par Via Romana en 2015, et Le Curé d'Ars et sa passion en 2019.

01/2022