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Aviculture industrielle. Incubation, nutrition, reproduction

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Décoration

F. Millot, parfumeur. De l'Eau Magique à Crêpe de Chine, une histoire de famille

Sont-ce les grands parfums qui ont fait les grandes marques ou les grandes marques qui ont fait les grands parfums ? La maison parisienne F. Millot a su se faire une place prépondérante sur le marché entre 1860 et 1970. Par son caractère essentiellement familial, elle revêt une importance toute particulière dans l'histoire de la parfumerie. Félix Millot, issu d'une famille originaire du Bouchon-sur- Saulx, dans la Meuse, devient parfumeur à 30 ans. Non pas créateur, mais marchand et fabricant, comme la plupart de ses confrères dans la seconde moitié du XIXe siècle. A cette époque, la découverte des molécules de synthèse, l'extension des échanges commerciaux et l'évolution des techniques industrielles, sont autant de facteurs qui promettent à la parfumerie un très bel avenir. Malheureusement Félix décède à l'âge de quarante-quatre ans. Louise, son épouse, va diriger d'une main experte la parfumerie et en faire l'une des vingt plus importantes de cette fin de siècle, à côté des Guerlain, Piver, ou encore Roger & Gallet. Elle en remettra le flambeau à ses petits-enfants qui auront à traverser les épreuves des guerres, des crises économiques, monétaires et sociales, mais qui sauront à leur tour transmettre le patrimoine à leurs enfants. Au cours de cette belle histoire, on assistera à la naissance de plus de trois cents créations, pour la plupart des parfums. Mais seuls quelques-uns, créés par Jean Desprez, parviendront jusqu'à nous : Récital, Altitude, Regard, Bois précieux et Crêpe de Chine. La parfumerie F. Millot s'est entourée de grands artistes, comme Hector Guimard, pour la création de ses flacons, écrins, publicités, pour la décoration de ses magasins et de ses stands dans les différentes Expositions qui lui valurent d'obtenir de nombreuses récompenses. Dix années de recherches ont été nécessaires pour reconstituer le parcours de cette entreprise. Il aurait été dommage que des parfums aussi beaux que Crêpe de Chine sombrent à jamais dans l'obscurité de nos mémoires, après avoir tant éclairé l'élégance parisienne d'un sillage "enveloppant comme la soie".

12/2017

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Cinéma

Ecrans français de l'entre-deux-guerres. Les années sonores et parlantes

L'irruption en France du cinéma sonore dans une profession peu préparée, amena un véritable séisme. Léon Gaumont et Charles Pathé disparaissaient de la scène et laissaient la place à des concentrations industrielles et commerciales d'ampleur inconnue auparavant. Après le quasi-échec des mesures de contingentement, industriels et financiers misaient sur la barrière de la langue pour protéger le cinéma français de l'ogre américain et lui permettre une véritable renaissance, malgré les craintes suscitées par le film parlant chez certains intellectuels et artistes. L'exploitation dut faire de gros efforts pour rénover un parc de salles vieilli et surtout inadapté au cinéma sonore. Il fallut reconsidérer l'architecture intérieure des salles, rénover les anciennes et en construire de nouvelles. A Paris, le nombre de cinémas augmenta de près de 81% entre 1929 et la guerre. Des architectes de talent, dont certains influencés par les courants modernistes, profitèrent de ce nouvel élan en se spécialisant dans ce type de construction. Sur fond de crise du capitalisme et de vifs antagonismes politiques, le cinéma devenait le loisir numéro 1 des Français et son pouvoir médiatique, surtout depuis qu'il avait appris à parler, renforça l'intérêt que lui portaient les grandes familles de pensée. Qu'il s'agisse de films de la gauche, de l'Eglise, des Ligues d'extrême droite ou des films de propagande coloniale, le cinéma des années 1930 participa aux débats citoyens. Outre les meetings et les salles improvisées, les cinémas en furent les principaux témoins. Malgré le développement du doublage qui rouvrit largement le marché français aux films étrangers, malgré les fort nombreuses faillites du milieu des années 1930, le cinéma français ne retomba pas dans sa léthargie. Il trouva sa voie dans une certaine forme de réalisme poétique et fut souvent porté davantage vers le destin pittoresque d'êtres marginaux et solitaires que vers la classe ouvrière elle-même. Jean-Jacques Meusy, fidèle à sa démarche, a tenu à donner du cinéma des années 1930 une image multiforme et contextualisée, centrée sur la salle de cinéma, lieu alors unique des rencontres du public avec le 7e Art.

05/2017

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Société

Concilier économie et écologie. Les textes fondateurs du centre international de recherche sur l'environnement e

La croissance économique est-elle compatible avec la protection de l'environnement ? Quelle politiques énergétiques faut-il déployer ? Quelle forme peut prendre la sobriété énergétique ? Comment appréhender les problèmes environnementaux ? A quoi ressemblerait une planification écologique ? Ces questions peuplent notre actualité mais elles sont loin d'être nouvelles. Le Centre international de recherche sur l'environnement et le développement (CIRED) s'efforce d'y répondre depuis la conférence mondiale sur l'environnement et le développement de Stockholm en 1972. A l'occasion de son cinquantième anniversaire, le CIRED republie des textes marquants écrits entre 1972 et 1997. Au cours de cette période caractérisée par deux chocs pétroliers, le dialogue et les tensions Nord / Sud autour de ce qui va devenir le développement durable, l'émergence des problèmes environnementaux mondiaux et singulièrement celui du réchauffement climatique, les chercheurs du CIRED élaborent des concepts, détaillent des cas d'études et proposent des réflexions qui éclairent les enjeux du présent. Qu'il s'agisse de la promotion d'un éco-développement, de l'explicitation des stratégies industrielles derrière les choix énergétiques, de la prise de décision sous controverse scientifique socio-techniques liées à l'environnement, des moyens de combattre le changement climatique ou encore des liens entre équité spatiale et développement des énergies renouvelables, ces textes proposent des pistes qui pourront utilement alimenter le débat public contemporain. Les vingt-deux contributions rassemblées dans cet ouvrage offrent un tour d'horizon des enjeux, pratiques comme théoriques, de l'articulation de l'environnement et du développement. Prises ensemble, elles posent les bases d'un développement écologique tout comme d'une socio-économie de l'environnement. Quiconque s'intéresse aux relations société-environnement trouvera dans ce recueil les clefs pour en saisir la complexité. Avec des textes de Jean Baillon, Jean-Paul Céron, Michel Colombier, Olivier Godard, Jean-Charles Hourcade, Patrick Lagadec, Solange Passaris, Ignacy Sachs, Michel Schiray, Silvia Sigal, Daniel Théry, Krystyna Vinaver. Auteurs : L'ouvrage propose une réédition de textes écrits par les chercheurs du CIRED de 1972 à 1997. Préface : Franck Lecocq, directeur du CIRED Présentation générale : Antonin Pottier, maître de conférences à l'EHESS Postface : Cristovam Buarque, ancien sénateur du Brésil

03/2023

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Monographies

Pleased to meet you N° 13, février 2022 : Pleased to meet you Moffat Takadiwa. Edition bilingue français-anglais

" Présenter l'artiste comme une rock star " sert de boussole éditoriale à la collection Pleased to meet you qui souhaite offrir une approche la plus intime et inédite possible de l'artiste et de son oeuvre. Le choix du format " magazine ", à la structure plus libre et décontractée qu'un catalogue, est décisif pour susciter la proximité et l'empathie. Au fil des titres parus se dessine une galerie de portraits d'artistes singuliers, habités et inspirants. Le treizième numéro de la collection est dédié à Moffat Takadiwa, artiste né en 1983 au Zimbabwe, qui a rapidement acquis une importante notoriété sur la scène internationale de l'art contemporain grâce à ses sculptures de grande envergure réalisées à partir de rebuts. Après collecte et tri de déchets informatiques, bouchons plastiques, brosses à dents et tubes de dentifrice, réunis par formes et couleurs, toujours en très grande quantité, l'artiste tisse ensemble ces objets en de riches tentures. Suspendues aux murs, ces étoffes post-industrielles aux formes organiques atteignent par leur préciosité une aura d'objets totémiques ou ritualisés. Appartenant à la génération née après l'indépendance du Zimbabwe, Moffat Takadiwa traduit dans son oeuvre ses préoccupations liées aux questions de consommation, d'inégalité, de post-colonialisme et d'environnement. Mettant en pratique ses idées et convaincu que l'art peut servir de levier au développement de sa communauté, il prend une part active dans un espace culturel à Harare. Pleased to meet you Moffat Takadiwa, la première publication consacrée à l'artiste, rend compte de l'oeuvre au plus proche du processus à travers des vues de l'atelier et des gestes des assistants, de détails des sculptures et de photos d'exposition, sans oublier en arrière-plan un aperçu de l'effervescence de la scène artistique zimbabwéenne. Trilingue français, anglais et shona, la publication rassemble une variété de textes pour envisager les différentes facettes de l'oeuvre, depuis une dense interview avec le critique et commissaire d'expositions Morad Montazami jusqu'à un texte de fiction écrit par l'écrivain zimbabwéen Ignatius Mabasa.

01/2022

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Froid, climatique

Isolant thermique en rénovation. Réaliser un choix équilibré entre confort, performance énergétique, approche environnementale et gestion circulaire des ressources

En raison des réponses apportées aux enjeux climatiques et des exigences en matière d'isolation thermique de plus en plus contraignantes, le marché des matériaux d'isolation est en pleine expansion. Si les isolants en laines minérales et les isolants en mousses synthétiques dominent le marché actuel, les isolants dits "naturels" ou "biosourcés" suscitent un intérêt croissant et prennent chaque année quelques parts supplémentaires de marché. En effet, au cours de ces vingt dernières années, les isolants issus de matériaux naturels et renouvelables, tels que les matières végétales ou animales, ont été redécouverts et sont de plus en plus souvent utilisés dans l'habitat individuel, tant en construction neuve qu'en rénovation. Ils font aussi souvent l'objet de subsides "à la rénovation" complémentaires ou plus importants. Des recherches scientifiques et industrielles se développent aussi d'une part sur des matériaux isolants innovants très efficaces et d'autre part sur l'utilisation et la valorisation de co-produits de l'agriculture ou de déchets. Ces recherches sont sans nul doute influencées par le niveau d'exigence des réglementations en vigueur mais également par des objectifs d'économie circulaire et de gestion durable des ressources. Les matériaux isolants sont ainsi devenus des matériaux incontournables dans la construction et la rénovation de bâtiments énergétiquement performants et confortables. Ils assurent un ensemble de tâches et de fonctions qui sont la garantie d'un climat intérieur agréable et sain ; la réduction des déperditions par transmission et ventilation ; une protection contre la chaleur en été ; une protection contre le froid et le gel en hiver et éventuellement une protection acoustique. La qualité d'une enveloppe thermiquement bien isolée repose sur les propriétés thermiques des matériaux et des éléments qui la composent ainsi que sur leur dimensionnement et leur mise en oeuvre. Souvent invisibles car cachés derrière des parements, ces matériaux, vu les épaisseurs nécessaires pour atteindre les performances exigées, représentent un volume considérable de matières et influencent fortement tant le confort des bâtiments que leur bilan environnemental. En outre, vu leur faible taux de valorisation actuelle (réemploi ou recyclage), ces matériaux représentent aujourd'hui un véritable défi en termes d'économie circulaire.

10/2023

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Météorologie

Histoire du climat dans les montagnes du Jura. Ecosystèmes et sociétés face à un avenir incertain

Le réchauffement du climat est le principal problème auquel l'humanité doit faire face au XXIème siècle. Le présent ouvrage se saisit de cette question climatique en s'intéressant aux Montagnes du Jura qui, à l'avant de la chaîne des Alpes, constituent un ensemble géologique et géographique original. L'ouvrage est conçu selon une progression chronologique qui permet au lecteur de comprendre la singularité de l'époque présente en suivant dans la longue durée, de la préhistoire à aujourd'hui, les interactions que l'on peut reconnaître entre l'histoire des variations du climat et celle des écosystèmes et des populations. L'ouvrage s'organise ainsi en trois parties : -La première partie présente les variations du climat à la fin de l'époque Pléistocène, entre environ -250 000 et - 9700 ans ; cette période est caractérisée par l'alternance de phases au climat froid, - glaciaires -, pendant lesquelles le Jura s'est couvert de glaciers, et de phases au climat tempéré, - interglaciaires -, marquées par une reconquête des espaces jurassiens par la forêt. C'est l'époque des premiers chasseurs du Paléolithique qui colonisent le Jura il y a au moins 200 000 ans. -La seconde partie porte sur l'époque Holocène, c'est à dire sur le dernier interglaciaire qui a commencé vers - 9700 ans. Cette époque voit l'émergence des premières communautés d'agriculteurs à l'origine d'un impact croissant sur les écosystèmes avec notamment les débuts puis l'intensification de la déforestation. -La troisième partie est consacrée à l'époque Anthropocène, c'est à dire à l'époque actuelle marquée par le développement de la civilisation industrielle depuis la fin du XVIIIème siècle, et par un impact sans précédent des sociétés humaines sur les écosystèmes. -enfin, la quatrième partie aborde les grands enjeux écologiques et socio-économiques que pose aujour'hui le réchauffement climatique à l'échelle du massif jurassien . Le texte s'appuie sur une abondante illustration et l'ouvrage est écrit pour un large public, à la fois curieux des grands problèmes environnementaux planétaires et soucieux du devenir des écosystèmes jurassiens. Sous la direction de Michel Magny et Hervé Richard, Directeurs de Recherche émérites au CNRS, l'ouvrage rassemble les contributions de 30 auteur(e)s qui forment un groupe résolument transfrontalier et interdisciplinaire, mêlant aussi bien écologues, naturalistes, météorologues, climatologues, historiens, archéologues, préhistoriens que professionnels du monde économique, ingénieurs paysagistes, gestionnaires ou encore élus politiques. Leurs contributions sont nourries par une riche expérience et par un long travail de recherche sur les écosystèmes du massif jurassien, leur histoire et leur état actuel.

09/2023

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Actualité médiatique internati

Covidisme et messianisme. Tyrannie sanitaire, crise religieuse et sacrifice

Le Covid-19 a brutalement fait entrer le monde dans une ère apocalyptique. Dans l'ère du covidisme, la nouvelle et éphémère religion imposée à l'humanité. En 2020, les gouvernements, notamment occidentaux et chinois, ont provoqué une panique planétaire jamais vécue et ont instauré un état d'exception permanent imposant des mesures disproportionnées et tyranniques, sous prétexte d'une lutte menée contre un virus dont le taux de létalité est inférieur à 1 %. Une tyrannie sanitaire justifiée par une idéologie totalitaire, une religion, le covidisme, qui a ses dévots télévisuels et ses prélats, qui portent le titre de docteur, stipendiés par les laboratoires pharmaceutiques. Le covidisme a aussi ses oracles annonçant les nouvelles vagues épidémiques et les catastrophes sanitaires. Ces oracles des temps modernes ne consultent pas Apollon, comme le faisait la Pythie pour prédire le futur, mais le voient dans des modélisations mathématiques. Dans cet ouvrage, Youssef Hindi, en chercheur infatigable et en historien reconnu de l'eschatologie messianique, fait apparaître les liens intimes qui existent entre cette pandémie de Covid-19 et le messianisme actif... Sionisme agissant, mondialisme forcé, dictature vaccinale et projet de dépopulation volontaire sont, tour à tour, passés au peigne fin par l'auteur, qui n'hésite pas à citer nommément aussi bien leurs concepteurs que leurs promoteurs, latents ou patents... Selon Hindi, la crise sanitaire est un accélérateur historique au service du messianisme actif qui vise l'établissement de l'utopique gouvernement mondial. Pour étayer sa thèse, il a dû remonter jusqu'aux origines antiques et bibliques du messianisme, juif en particulier, et contextualiser, historiquement et politiquement, la genèse des projets messianiques, avant d'exposer leur structure et leur évolution de l'Antiquité jusqu'à notre époque en passant par le Moyen Age. Il nous fait également découvrir l'archaïsme de la modernité, revenue aux pratiques sacrificielles des temps anciens, qui prennent aujourd'hui la forme de la consumation économique, de l'avortement à échelle industrielle et de la vaccination de masse parfois associée à la stérilisation. Autant de moyens d'aboutir à la dépopulation si chère aux écologistes et aux oligarques occidentaux qui veulent "sauver la planète" . Cet ouvrage fera sans doute date, car il s'attaque, preuves à l'appui, au mal à la racine et met à nu les visées chtoniennes d'une oligarchie, pour la plupart encline au transhumanisme, plus que jamais déterminée à détruire, consumer et sacrifier cette masse humaine d' "inutiles" pour asseoir, dans "le monde d'après" revendiqué, leur Eden terrestre...

11/2021

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Sciences politiques

L'énigme Roosevelt, faux naïf et vrai machaivel

Le 32e Président des Etats-unis d'Amérique, Franklin Delano Roosevelt, " FDR " ne fut pas ce démocrate de légende, ce sauveur de l'économie des USA grâce au New Deal, ni l'ange de la paix, contraint malgré lui à voler de façon désintéressée au secours de démocraties submergées par le " démon nazi " et le " militarisme japonais ", pas plus qu'il ne fut un homme trop confiant et de ce fait honteusement trompé par Staline. Déçu par la reprise de la crise économique en 1937, il veut lancer les USA à l'assaut des marchés de tous les continents. Chef d'une nation pacifiste et isolationniste, il construit le plus gros complexe militaro-industriel de son époque, à la fois pour résorber un chômage massif qu'il a été incapable de traiter autrement, mais aussi pour transformer les USA en gendarme du monde " libéral ", un monde qui sera dominé par l'industrie et le négoce des USA, surveillé par les forces armées et les services de renseignements des USA, un monde dont il veut unir les peuples et les rendre heureux par le don de l'american way of live, superbe machine à standardiser la consommation et l'opinion publique dans tous les continents. Voulant conquérir le marché chinois, il s'arrange pour amener les gouvernants du Japon à se lancer dans une guerre suicidaire. S'il pousse les " démocrates " à la guerre en Europe, en 1938-1939, c'est à la fois pour se débarrasser de la concurrence industrielle et commerciale fort puissante du IIIe Reich, mais aussi pour obliger les peuples européens, ruinés par une nouvelle guerre fratricide, à se débarrasser de leurs colonies et protectorats, offrant ainsi de nouveaux marchés, libérés de tout protectionnisme colonial, à l'industrie et au négoce des USA. La décolonisation offre aussi la possibilité d'implanter les industries grosses consommatrices de personnel dans des pays à populations peu exigeantes en matière de salaire et de protection sociale. En plus d'être le prophète de la mondialisation de la vie politique et (sous)-culturelle, FDR est le premier théoricien de " l'économie globale ". Dans son plan, l'Armée Rouge de Staline joue un rôle majeur. Elle doit terrifier les Etats européens que l'ogre soviétique n'a pas occupés en 1944-1945, et les forcer à concentrer leurs forces armées sur le territoire national, ce qui les oblige à libérer ces peuples exotiques dont FDR veut faire des clients de son Amérique, à la fois maître et modèle d'un nouveau monde à créer. La mort prématurée de FDR a simplement retardé d'un demi-siècle la réalisation de ce plan.

06/2011

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Gestion

Histoire de l'entreprise et des chefs d'entreprise en France. Tome 3, Le temps des pionniers (1830-1880), des jalons d'existence

" Voyage au cœur du patronat ". Tel eût pu être le titre de ce troisième tome consacré à l'histoire de l'entreprise et des chefs d'entreprise de la révolution industrielle à nos jours. Par delà sa genèse (évoquée au tome précédent " Naissance du patronat "), le monde de l'entreprise et des entrepreneurs se révèle au terme d'étapes d'existence - jeunesse et apprentissage, mariage, maturité et passage du flambeau - mais également de rites et de rythmes, reflets de la vie de chaque jour. L'auteur a tenté d'effectuer une plongée dans l'intimité de vies d'hommes et de femmes, dans l'ambiance d'ateliers, de bureaux, d'usines, de demeures étroites ou généreuses que révèlent les régions d'entreprises. Au détour des chemins, la France des entreprises apparaît multiforme, foisonnante et complexe. La forge campagnarde et l'usine gigantesque ont peu de points communs : les patronats divergent, par la nature des industries auxquelles ils s'adonnent, l'inégalité de leur puissance économique, l'infinie variété des contrées où ils sont implantés. Les styles de vie en sont affectés : Eugène Schneider ne vivra pas à la manière des Méquillet-Noblot. Dans le cadre, admirable parfois, des campagnes françaises, ou dans l'austère environnement des cités usinières, les familles d'entreprise vivent le temps du quotidien, parfois de l'insolite. Dans le banal, comme dans l'exceptionnel, la trame des jours révèle l'essence des êtres, la réalité d'un milieu. L'Histoire, par pulsions espacées, fait irruption au sein de ces lignées révélant également ces familles à elles-mêmes. A trois reprises au moins, la terre tremble pour la société française : en 1830, en 1848, en 1870-71, des secousses d'une exceptionnelle magnitude modifient les systèmes politiques, amputent le territoire national, obèrent le Futur et font trembler les rangs du monde des entreprises. Il faut revivre ces visites de l'Histoire pour prolonger l'analyse du milieu. En définitive, l'époque pionnière pour ces fondateurs ne fut pas un temps inconditionnellement paisible ; que l'on revive les soubresauts de la conjoncture politique ou sociale, que l'on évoque la maladie qui frappe, parfois sans distinction de classe, que l'on perçoive la faillite qui atteint l'entreprise, ronge la confiance, démantèle les destins, une constante se fait jour: le monde de l'entreprise et des chefs d'entreprise au temps des pionniers ne bénéficia pas d'une protection particulière contre l'adversité. L' " Enrichissez-vous " n'occulta jamais la souffrance ni la mort.

04/2003

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Beaux arts

L'Art au XIXe siècle

- Ce "guide des arts" offre un panorama détaillé de l'histoire de l'art. Conformément à l'esprit de la collection, cette synthèse habile fait une place privilégiée à l'illustration. Les annexes, outre l'index des artistes, sont enrichies pour cette série d'une chronologie. Entre tradition et modernité, le XIXe siècle est celui d'un monde en pleine mutation, marqué par la révolution industrielle et les innovations qui l'accompagnent. On citera l'invention des transports ferroviaires, qui modifie radicalement les conditions du voyage, et donc celles des peintres voyageurs, ou, dans le domaine des arts, la naissance de la photographie, qui change absolument le regard des peintres. Des néoclassiques, qui prônent la beauté idéale dont l'art grec et romain est le modèle parfait, aux romantiques, qui revendiquent le caractère unique de chaque oeuvre et la nécessité pour l'artiste d'exprimer des sentiments individuels, la période est traversée de grands courants analysés dans la première partie (les mots clés). Y figurent tous ceux qui préfigurent les grands bouleversements du XXe siècle. Les impressionnistes, fascinés par la lumière, ouvrent la voie aux avant-gardes : pointillisme, symbolisme, mouvement Arts and Crafts, nabis, scapigliatura, divisionnisme, jusqu'à la Sécession. Entre-temps, les nazaréens auront tenté de réformer radicalement l'art dans une orientation spirituelle et patriotique, suivis par les puristes, qui s'inspireront d'Ingres pour se tourner vers les artistes "primitifs" afin de redécouvrir la véritable essence de l'art et son authentique mission éthique et religieuse. Quant aux réalistes, ils entendent montrer la réalité dans laquelle ils vivent, mais aussi exprimer clairement leur position sur les événements et les personnages qu'ils représentent. Cet éclatement des tendances et des intentions est bien le signe de sociétés en pleine transformation. Une telle multiplicité de courants est indissociablement liée à une géographie et à des lieux précis, présentés en deuxième partie dans l'ouvrage. C'est à un voyage dans le temps et dans l'espace que convie ce nouveau "guide des arts" . La première partie, "Les mots clefs" , plante le décor conceptuel du siècle traité ; la seconde partie, "Les lieux" , définit l'espace géographique et renseigne sur les sphères d'influence ; la dernière partie, "Les artistes" , examine dans le détail quelques soixante artistes et illustre la diversité des styles de l'époque. La "fiche signalétique" enrichit chaque article d'informations complémentaires. Un panorama détaillé du XIXe siècle conformément à l'esprit de la collection, qui fait une place privilégiée à l'illustration. Les annexes, outre l'index des artistes, sont enrichies pour cette série d'une chronologie.

09/2005

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Intelligence artificielle

Intelligence Artificielle. Impact sur les entreprises et le business, 2e édition

L'Intelligence Artificielle ou IA est au coeur de nombreux débats et est le fer de lance de beaucoup d'entreprises. Il ne se passe plus une journée sans qu'une communication ne soit faite sur une nouvelle intelligence artificielle capable d'en faire plus que la précédente. La guerre industrielle est lancée et on peut facilement imaginer qu'elle ne se terminera que par une entité artificielle égale ou supérieure à l'humain. C'est dans ce nouveau monde qui se prépare qu'apparaît la branche cognitive de l'intelligence artificielle qui s'appuie sur des domaines et outils tels que l'apprentissage et l'auto-apprentissage, les réseaux de neurones, la langue naturelle, les arbres de décision dont les objectifs sont de déduire des faits marquants, repérer des motifs, prédire des tendances, imaginer de nouveaux services à mettre en place et ainsi aider l'humain à décider. Mais cela ne se fait pas sans inquiétudes, tout d'abord les biais qui peuvent fausser les interprétations et donc les décisions et ensuite l'impact que l'intelligence artificielle va avoir sur nos activités, nos rôles et nos métiers. J'ai voulu ce livre accessible au plus grand nombre : même s'il aborde parfois des points techniques assez pointus, chacun pourra y trouver les informations au niveau qu'il le désire ainsi que des sources d'information qui lui permettront, si nécessaire, d'aller plus loin. Cette deuxième version en plus des mises à jour diverses contient deux nouveaux chapitres dont l'importance est apparue ces dernières années, les biais et l'impact de l'intelligence artificielle sur les métiers. Bien que la structure de ce livre suive une progression, les chapitres peuvent être abordés séparément. Je décris tout d'abord les aspects et les domaines de l'intelligence artificielle, j'aborde ensuite les différents types de données et leur utilisation, puis je détaille le processus cognitif. Un chapitre est consacré à la transformation digitale des entreprises et je fournis des exemples concrets de cette digitalisation. Le chapitre suivant recense les différents types de biais et montre comment ceux-ci peuvent fausser l'interprétation et les décisions prises par les intelligences artificielles. Au vu de l'inquiétude et des questions qui émergent, il m'a apparu important de consacrer un chapitre à l'impact de l'intelligence artificielle sur les métiers. Enfin, pour terminer ce livre, je fais le tour des futurs probables de l'intelligence artificielle, leurs avantages et leurs risques, tels qu'ils sont décrits par certains de nos scientifiques, chercheurs et entrepreneurs.

12/2022

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Ethique

Covid-19 : une éthique sous tension. Entre santé publique et souffrances humaines

La pandémie au Covid-19 a bouleversé le monde. La France a pris conscience d'une dépendance industrielle qu'elle avait organisé. Elle a dû anticiper et gérer des ressources hospitalières trop réduites pour des raisons d'efficience. Des mesures sanitaires ont été prises à l'échelon gouvernemental pour limiter la contagion en réduisant les interactions sociales, donc les libertés publiques. Mais, même légitimes, ces mesures s'accompagnèrent de souffrances chez les personnes âgées ou handicapées confinées dans leurs institutions, les personnes âgées isolées, les jeunes dont les études furent bouleversées, les familles vivant dans des locaux exigus. Des métiers ont été durement éprouvés moralement ou financièrement en dépit des aides prodiguées par l'Etat. Et restent les controverses scientifiques médiatisées prenant à témoin des citoyens pantois. Les textes proposés dans cet ouvrage proviennent de billets éthiques courts, chacun se lisant en moins de dix minutes, écrits en suivant les pulsations de l'actualité de la pandémie, puisés dans l'animation d'un espace éthique régional, témoin et lieu de convergence d'interrogations d'acteurs du système de santé et médico-social, de familles, de bénévoles associatifs, de citoyens mus par une "angoisse" éthique. Apparut alors de manière évidente la nécessité sociétale d'une éthique de proximité comme interface entre une éthique verticale, institutionnalisée et foisonnant de recommandations et de directives, à visée générale, et leur application sur le terrain face à des situations et des personnes singulières. Ce recueil du vécu quotidien dans la concrétude de souffrances ou de situations difficiles fut sans cesse confronté à l'actualité sociétale relayée par les médias comme, à chaque fois que nécessaire, aux publications scientifiques. Diffusés régulièrement depuis le mois de mars 2020, ces billets se sont inscrits en contrepoint éthique du déroulement de la vie tout au long de l'an I de la pandémie. Ils constituent aussi une manière de pénétrer et de s'approprier le monde de la bioéthique qui n'a pas de vocation normative, qui n'est pas une instance de jugement des personnes, qui ne dispose d'aucun bras séculier mais qui accepte l'humilité et les incertitudes au service d'une seule cause : la personne humaine. La diversité des thèmes traités promeut une vision citoyenne de la bioéthique qui implique et dépasse le seul monde de la santé. A lire à la suite ou au gré de la table des matières ou de la consultation de l'index, cet ouvrage souhaite aussi offrir une manière d'entrer dans la réflexion éthique et dans ses concepts pour interroger la conscience de chacun.

05/2021

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Cinéma

Les mystères de l'Ouest. Les nuits de l'imaginaire

"A la fin du XIXe siècle, les agents secrets du président Grant, James T. West et Artemus Gordon, parcourent le territoire américain à bord de leur train privé. Ils ont pour mission de restaurer l'ordre et la démocratie dans un univers hors normes où "Les choses ne sont que très rarement ce qu'elles paraissent être ! ". Transcendant le western, dont elle n'utilise que le cadre historique et certains éléments visuels, Les mystères de l'Ouest est une série inclassable dont le concept singulier et audacieux propose un mélange unique de genres tels que le fantastique, la science-fiction, l'aventure et l'espionnage dans le contexte du Far West de la fin du XIXe siècle. Produite au milieu des années 60 alors que les adaptations cinématographiques du personnage de James Bond connaissaient un grand succès, elle en reprend certains codes tout en associant l'imagerie traditionnelle de l'Ouest américain aux manifestations d'un univers imaginaire. Les deux personnages principaux et leurs gadgets ainsi que les inventions délirantes de leurs adversaires font le lien entre un siècle encore empreint de fausses croyances et de peurs ancestrales et une nouvelle ère, tournée vers le modernisme et le développement des sciences. La série reflète ainsi la période troublée qui marqua la fin de la conquête de l'Ouest et le début d'une civilisation nouvelle soumise aux effets d'une révolution industrielle de grande envergure. Rompant avec les codes conventionnels de la télévision de l'époque, elle se distingua de ses concurrentes par sa particularité conceptuelle et son inventivité visuelle mais elle innova également dans la présentation d'une violence stylisée constituée de scènes d'action inédites. Les modifications subies au cours de ses quatre années de production ne parvinrent pas à altérer son succès populaire et son annulation fut la résultante de décisions politiques issues d'une campagne gouvernementale contre la violence au sein des programmes télévisés. Redécouvrez l'univers singulier de cette série mythique au concept unique à travers cette édition exceptionnelle préfacée par Robert Conrad, la plus fouillée jamais publiée sur le sujet. L'auteur dévoile la genèse de la production et les coulisses du tournage illustrées de documents rares et propose un guide commenté des 104 épisodes, une étude complète et le portrait des principaux interprètes : Robert Conrad, Ross Martin et Michael Dunn. Vous trouverez également dans cet ouvrage une présentation détaillée des deux téléfilms adaptés de la série, une approche critique du film Wild Wild West ainsi qu'un large tour d'horizon des produits dérivés de la série.

09/2019

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Sciences politiques

Souvenirs de police. La France des faits divers et du crime vue par des policiers (1800-1939)

Qu'il s'agisse de vol, de crime, de moeurs ou de pouvoir, ce livre rassemble les grands textes des " policiers écrivains ". Policiers, ils ont découvert le corps, traqué l'assassin, livré une tête à trancher à la justice sévère de leur temps ; écrivains, ils ont consigné leurs enquêtes, leurs intuitions, leurs idées. A l'âge de la retraite, ils publient, racontent, revivent les moments forts d'une carrière, non sans se donner le plaisir de régler au passage quelques comptes. Certains, imitant Vidocq, ne font que donner des indications à un " teinturier ", un homme de lettres famélique qui va mettre en forme le récit ; d'autres, comme les commissaires Goron ou Macé, se révèlent de véritables écrivains, des narrateurs efficaces qui ont le sens de l'image et du raccourci saisissant, des stylistes qui savourent la joie de ressusciter en beau français les horreurs de la chronique criminelle. On trouve même quelques versificateurs dans la confrérie, comme Clovis Pierre, " le poète de la Morgue ", et surtout l'énigmatique Ernest Raynaud, auteur aux deux visages : le poète symboliste ami de Verlaine, mais aussi le commissaire de police qui parsème ses récits aigres-doux de citations littéraires et de références classiques. L'écriture, en transformant le policier en témoin, lui ouvre un champ beaucoup plus vaste que le seul angle professionnel. Débarrassé du souci de protéger la société, l'écrivain policier se donne pour horizon une ambition élargie, pour ainsi dire pédagogique et quelquefois encyclopédique : celle de faire comprendre le monde qu'il a traversé, d'expliquer la marche de la police et du crime, non sans entrer dans les mobiles mêmes et les raisons des criminels qu'il a pourchassés. Il en résulte une littérature peu moraliste en définitive, qui décrit la délinquance pour ce qu'elle est, le produit d'une société à un moment du temps. S'il juge, c'est à l'aune de sa propre sensibilité que l'écrivain policier acquitte ou condamne, décernant parfois des éloges paradoxaux à ceux des malfrats qui l'ont marqué. De l'ancien préfet de police craint et respecté – Gisquet, Andrieux, Lépine – jusqu'au petit inspecteur des Moeurs qui se sait l'objet du mépris public, ces Souvenirs de police nous transmettent la mémoire tue des générations d'avant-guerre. De la révolution industrielle à la crise des années 1930, la France a ses zones d'ombre que les autobiographies d'écrivains policiers trouent de leur fanal lumineux, signalant les complaisances et les convoitises de nos arrière-grands-pères, les passions troubles de leurs élites.

11/2016

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Art contemporain

Art is Magic

Publié à l'occasion de la première rétrospective en France de Jeremy Deller, lauréat du prestigieux Turner Prize en 2004 et représentant de son pays à la Biennale internationale d'art contemporain de Venise en 2013, Art is Magic dresse le panorama le plus complet de son travail des années 1990 à ce jour, à partir d'une quinzaine de projets et d'oeuvres majeures qui ont ponctué son parcours. Jeremy Deller s'intéresse aux cultures populaires et aux contre-cultures. Les questions sociales, l'histoire, mais aussi la musique, sont au centre des investigations de l'artiste. Teintées d'un discours socio-politique assumé, ses oeuvres font un lien entre la culture - vernaculaire ou de masse - et le monde du travail. Ses recherches l'ont mené à explorer l'histoire sociale de son pays et du monde à travers les conflits sociaux de l'ère thatchérienne, le groupe Depeche Mode, le monde du catch, les ferments du Brexit, ou encore l'Acid house et le mouvement rave, avec le souci constant d'impliquer d'autres personnes dans le processus créatif. Art is Magic constitue une tentative de relier les oeuvres clés de la carrière de Jeremy Deller avec l'art, la musique pop, le cinéma, la politique et l'histoire qui ont inspiré son travail. Deller a fait couler beaucoup d'encre au fil des décennies, mais c'est la première fois qu'il rassemble toutes ses sources culturelles. L'ouvrage est divisé en trois sections : un guide visuel de ses oeuvres préférées, des réflexions approfondies sur sa vie et sa pratique artistique et, enfin, un album d'images expliquant ce qui le motive (de Rod Stewart aux chauves-souris, du juke-box parfait aux têtes de hache néolithiques). Le livre présente des oeuvres qui ont jalonné la vie et la carrière de Deller, la plupart inédites. S'y entrecroisent ainsi son installation gonflable pour le festival international de Glasgow, la grève des mineurs (son film sur la bataille d'Orgreave), les chauves-souris (sujet d'au moins trois des oeuvres de Deller), Andy Warhol (qu'il a rencontré en 1986), les liens entre la révolution industrielle et le heavy metal, et les busards cendrés picorant les yeux d'un député conservateur (figurant dans sa fresque contre la chasse au gibier créée pour la Biennale de Venise). Publié à l'occasion de l'exposition Jeremy Deller : Art is Magic au Frac Bretagne, au Musée des beaux-arts et à La Criée, centre d'art contemporain, Rennes, en 2023.

05/2023

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Essais

Domaine public. Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin

François Barré a suivi un parcours prof. atypique marqué par le souci constant de la chose publique, le faisant passer de l'ENA au ministère des Affaires étrangères et de l'équipe chargée du Centre Beaubourg à son licenciement en 1976 puis 20 ans plus tard, président du Centre devenu Pompidou. Radié de la fonction publique à sa demande, il n'a néanmoins jamais cessé d'oeuvrer François Barré a suivi un parcours professionnel atypique marqué par le souci constant de la chose publique, le faisant passer de l'ENA au ministère des Affaires étrangères et de l'équipe chargée de la programmation du futur Centre Beaubourg à son licenciement en 1976 et, vingt ans plus tard, à sa nomination comme président du même Centre devenu Pompidou. Radié de la fonction publique à sa demande, il n'a néanmoins jamais cessé d'oeuvrer, au gré de multiples rencontres, pour des instances publiques ou privées porteuses d'une aptitude au bien commun : Bordeaux, Centre de création industrielle, L'Architecture d'aujourd'hui, Renault, La Villette, ministère de la Culture (Délégation aux Arts plastiques, Caisse nationale des monuments historiques et des sites, direction de l'Architecture et du Patrimoine), Institut français d'architecture, Chaumont-sur-Loire, Arc en rêve, François Pinault, Rencontres d'Arles, Société du Grand Paris... Domaine Public est le récit d'une vie professionnelle menée collectivement par nombre de personnes aux compétences multiples, ignorées de l'inflation médiatique réduisant la politique culturelle à quelques noms brandis comme des marques et présentés seuls comme les inventeurs du quotidien. " Nous sommes tous des artistes ", dit-il, et ce livre détaille les aspérités de cette mutualité, les combats et les enjouements à travers l'Histoire et ses acteurs, de François Mitterrand à Jack Lang, des grands projets et de l'exception culturelle tout autant que des " soutiers de la République " créant la trame politique et territoriale d'une France des mouvements artistiques et d'un après-68 continuant de nous interpeller ; d'un temps encore proche où les missions régaliennes de santé et d'enseignement, d'entretien de l'espace public et d'hospitalité à l'égard de tous ceux qui nous rejoignent étaient applaudies comme une part du bien commun. François Barré garde tel un trésor le souvenir de toutes ces rencontres. Elles font entendre des voix puissantes et ouvrent des voies nouvelles. Elles furent le seuil d'une conscience et d'une action au coeur d'un engagement et leurs noms ne peuvent être dissociés de ce récit. Nul ne peut dire " J'ai fait cela tout seul. "

03/2024

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Histoire de l'art

Le réalisme. "Pourquoi réalisme il y a"

LE LIVRE Loin de se limiter a la description du réel, les artistes réalistes ont eu a coeur de l'interpréter, afin d'offrir au public de nouvelles clés de lecture du monde. Si ce mouvement, né dans les années 1830- 1840, avant de prendre son essor sous la Révolution de 1848, paraît aujourd'hui bien sage, Courbet et d'autres peintres - Honoré Daumier, Jean-François Millet, Rosa Bonheur... - le pensèrent comme une opération de transgression ostensible et scandaleuse. C'est au début du xIxe siècle qu'apparaissent, marquéees notamment par la découverte de l'art espagnol, les premières peintures réalistes dépeignant les habitants des provinces françaises (Bretagne, Vendée, Pyrénées, etc.) dont certains peintres s'attachent a représenter tant les costumes que les coutumes. Admiré ou critiqué pour sa capacité à montrer sans détour et parfois avec brutalité le monde qui nous entoure, cet art éminemment social et politique s'intéresse en effet aux sujets "ordinaires" (paysans, blanchisseuses, etc.). Face à une société en pleine industrialisation et confrontée à un exode rural important, la vie domestique, le monde paysan, les pratiques religieuses et communautaires proposaient ainsi des sujets rassurants empreints d'harmonie et de calme. A contrario, à la fin du siècle, la peinture réaliste mettra en lumière la modernisation industrielle de l'Europe et les conflits sociaux et politiques liés aux droits des travailleurs. Loin de se cantonner à la France, Bertrand Tillier s'attelle également à démontrer le rayonnement de ce mouvement à l'échelle internationale dans les années 1860-1870, que ce soit en Angleterre, en Allemagne (Hans Thoma, Adolph von Menzel, Wilhelm Leibl, etc.) ou encore en URSS (Ilya Répine) et aux Etats-Unis (Thomas Eakins ou Winslow Homer). Rédigé par l'un des spécialistes les plus éminents de l'art du xIxe siècle et comprenant pas moins de 320 illustrations, l'ouvrage propose une analyse captivante sur cette esthétique subversive qu'est le réalisme. L'AUTEUR Bertrand Tillier est professeur d'histoire contemporaine à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il est également directeur des Editions de la Sorbonne et co-directeur du Centre d'histoire du XIXe siècle. Ses travaux interrogent plus précisément les rapports entre les arts et la politique aux xIxe et xxe siècles, dans la perspective d'une histoire culturelle et sociale des imaginaires et des sensibilités. Il est l'auteur de nombreuses publications, dont L'Art du xIxe siècle (Citadelles et Mazenod, 2016), La correspondance de Courbet - 20 ans après (Les Presses du Re el, 2018) et Dérégler l'art moderne, De la caricature au caricatural (Hazan, 2021).

04/2024

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Monographies

Diana Armfield. A Lyrical Eye

Diana Armfield RA Hon RWS NEAC a un attachement personnel pour ses sujets et une affinité subtile et distincte avec les rythmes de formes et de tons. Ces qualités font d'elle une personne influente et populaire dans l'art moderne britannique. Ses représentations de fleurs lui ont valu de grands éloges mais ce livre (créé pour marquer son 100ème anniversaire), représente pleinement sa sensibilité pour les paysages et les lieux. Sa vie fascinante d'artiste est actualisée dans ce livre qui regroupe un nombre exaltant de ses oeuvres les plus récentes. 'I think I was born making things', Diana comments to Andrew Lambirth, whose absorbing interview with her forms the narrative thread of Diana Armfi eld : A Lyrical Eye. Diana's was a creative childhood steeped in experiments with drawing, pottery and embroidery, played out against the backdrop of a picture-fi lled house, a lovely garden and an artistic family. She studied at Bournemouth, Slade and Central art schools, starting out as a talented textile designer - a legacy that lent her a unique approach to the geometry, cadences and colour qualities of a painting. After organising cultural activities for workers and troops in World War II, Diana became one half of a successful partnership designing textiles and wallpaper, whose work featured in the Festival of Britain in 1951. The 1960s brought a turn to painting and from 1966 Diana has been a regular exhibitor at the prestigious Royal Academy Summer Exhibition. She has continued to paint and draw throughout her life and, as this book clearly demonstrates, always thinks afresh about each subject she tackles in order to respond to it with a close, warm sincerity. Diana Armfield : A Lyrical Eye charts Diana's personal and artistic journey with over 200 beautiful reproductions of her work, tracing favourite subjects and events - from a Welsh landscape to an informal flower display or the much-loved location of a painting trip in Italy or France. Andrew Lambirth's interview also explores the unique bond with her husband, painter Bernard Dunstan, who died in 2017, looking at how two leading artists interwove their personal and creative lives over a marriage of almost 70 years. As well as this interview, Andrew has contributed an essay on Diana's work to the book. Diana's standing and popularity have led to regular exhibitions, especially at prominent London gallery Browse & Darby. Her work is held in private and public collections worldwide, from London's V&A to the Yale Center for British Art.

06/2021

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Essais biographiques

La matière première du ciel. Yannis Tsarouchis par Odysséas Elytis, Edition bilingue français-grec

Le texte du poète grec Odysséas Elytis, prix Nobel 1979, proposé dans ce livre en bilingue grec moderne - français, a été écrit en 1964 pour figurer dans l'album "Yannis Tsarouchis – Quinze oeuvres et une lithographie originale", publié à Athènes. Les illustrations du livre sont les reproductions d'oeuvres de Yannis Tsarouchis. Le peintre Yannis Tsarouchis – d'un an l'aîné d'Elytis – est un des peintres grecs du 20e siècle les plus remarquables et les plus appréciés en France, où il a longtemps travaillé. L'essai que lui consacre Elytis, très inspiré, est d'une qualité littéraire qui le place très au-dessus d'un simple article critique. C'est qu'Elytis a le don de transformer en poésie tout ce qu'il touche, mais c'est aussi que le texte a été écrit à un moment privilégié, pendant lequel les deux hommes, réunis à Mytilène, ont travaillé ensemble et mis beaucoup en commun. Le texte est bien connu en Grèce, où on le voit comme une approche inégalable du travail de Tsarouchis. Il figure d'ailleurs en préface dans le catalogue de la rétrospective que le Musée Bénaki a consacrée à Tsarouchis, à Athènes, en 2016. Commentaire hors pair d'une oeuvre picturale, le texte constitue en même temps, et surtout, un condensé des idées et des intuitions qui sous-tendent l'oeuvre d'Elytis, sur la peinture, la nature de l'art, ce qui définit l'artiste, les rapports entre tradition et modernité, ce que c'est que d'être Grec. Seize oeuvres du peintre ont été choisies en contrepoint du texte, pour s'associer étroitement avec le détail de ce qu'exprime Elytis. Elles illustreront avec précision le propos du poète ; et constitueront d'autre part un corpus d'images où on retrouvera la diversité de style qui caractérise la production de Tsarouchis. Ces dessins et tableaux sont reproduits avec l'aimable autorisation de la Fondation Tsarouchis à Athènes, qui détient les droits pour l'ensemble de son oeuvre. Les deux atouts de cette édition sont d'une part qu'elle montrera des oeuvres picturales peu exposées en France et inconnues de beaucoup de lecteurs, et d'autre part que la présence du texte grec en vis-à-vis du texte français permettra à tout lecteur un tant soit peu frotté de grec d'aller et venir à son gré entre le prestigieux texte original et sa traduction. Il devrait apporter beaucoup à la fois aux lecteurs épris de peinture, à ceux qui souhaitent se faire une idée d'Elytis ou le connaître mieux, et aux amoureux de la Grèce en général.

02/2021

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Critique

Traité d'harmonie littéraire

Après Français langue morte (Richard Millet), nous n'allions pas laisser notre pays dans l'embarras. Il fallait bien procurer d'urgence à l'immense "Titanic réputé insubmersible, en route vers le meilleur des mondes" une simple trousse de survie, d'ailleurs inscrite à notre programme depuis cinq ans : Ghislain Chaufour s'est extirpé du long confinement dans le silence harassant des machines, après un temps d'incubation extrêmement lent, pour présenter enfin au public cette Åuvre nécessaire, prodigieuse et salutaire, le Traité d'harmonie littéraire, propre à redonner à ce pays son "sentiment de la langue" apparemment perdu. "Vous n'êtes pas très productif" , lui disait Pierre Boutang, son professeur de philosophie en classe de Terminale (1968). Sans doute, comme tous les organismes complexes sensibles, Ghislain Chaufour a-t-il été lui-même touché d'abord par la "démantibulation du langage" que prévoyait Wittgenstein et l'effondrement d'un monde où toutes les notions péniblement acquises à l'école de la littérature française et de la civilisation européenne se sont trouvées brutalement mises en cause avec une force effroyable. Or il n'est pas du genre à répliquer avec des coups dans le vide : s'il attend, il vise juste et il atteint sa cible en une fois. Après un long et rigoureux effort de renseignement et de respiration, ces deux cents pages très bien ficelées parfaitement efficaces dégomment donc et déboulonnent une à une les imposantes idoles vieilles de quelques siècles qui peuvent aussi bien nous tomber dessus et nous écraser : la Science, l'Evolution, la Méthode expérimentale, le Doute plus ou moins académique, le Hasard⦠En s'attaquant vaillamment à toutes ces vieilles chimères mal embouchées il pourrait aisément passer pour une espèce de Don Quichotte, et c'est ce que disent de lui ses adversaires : "Vous exagérez beaucoupâ¦? - Oui, mais pas assez" , répondait-il à son interlocuteur à l'occasion d'un précédent livre. Or ici il n'en est rien, sa démonstration est aussi rigoureuse qu'implacable. L'Univers a-t-il pu "A se créer spontanément à partir de rien" , comme l'affirmait Stephen Hawking ? Il n'y a "rien qui ressemble à une preuve absolue" , où donc "la science moderne trouverait-elle l'ultime garantie si les mathématiques pures elles-mêmes ne la lui procurent pas, ni les expériences ? " Considérant la misère et les tribulations de l'homme peinant et existant, Chaufour retourne l'opposition entre l'Universel en majesté supposé "antérieur" mais abstrait et les singularités qui sont les vrais objets de connaissance. "Grande sottise de croire que la science consiste dans la connaissance des universaux". C'est ainsi que les mathématiques asservies au productivisme ont propagé dans "l'Etat industriel et bureaucratique" les illusions du travail mortifère. Contre ce danger extrême et celui d'être dégoûté sans remède par des professeurs ignorants, Ghislain Chaufour refuse de condamner les sens et s'étonne de la répulsion que le charnel singulier suscite chez les platoniciens, les gnostiques, les "cathares" , les idéalistes et mêmes les matérialistes de tous les temps. Il redonne la valeur de vérité aux fables : la poésie est fable capable de conseils salutaires, et non "forme" vide de sens⦠"L'ennui vient d'une déception" , et contre elle il s'agit de retrouver l'usage du libre-arbitre, authentique merveille du monde étrangère au hasard et à la nécessité. L'évolutionnisme idéologique des automates, à l'inverse, dénigre l'origine spirituelle de chaque création et du langage lui-même. En séparant le sensible de l'intelligible, et les passions de la raison, "nous avons perdu le grand art de signifier par la beauté" . Or il se trouve que ces derniers mois nous auront disposés à recevoir ces objections : nous sommes nombreux à éprouver assez distinctement la fragilité et néanmoins la capacité de nuisance des rhétoriques scientifiques, ainsi que leur impact dans l'économie réelle, sur la vraie vie et la santé en général, mais également le risque totalitaire qu'elles font courir à justifier une "dictature hygiéniste" bien difficile à domestiquer. La prise de pouvoir politique par la "Science" qui paraissait réservée à la propagande soviétique s'attaque désormais aux thérapeutes et il est de notoriété publique que les pseudo "savants" au service de l'Ordre industriel les poursuivent en justice. Ghislain Chaufour revient très raisonnablement à des fondamentaux : c'est philosophiquement qu'il remet à sa place la philosophie et naturellement qu'il redonne à la "fable" sa légitimité comme interrogation complète posée à même le monde : "A la littérature vise le concret" . C'est un fait établi que le monde est créé, tandis que "la perfection divine implique une extrême sensibilité aux malheurs des créations" . Si le christianisme greffé sur l'arbre juif "A semble ne pas encore avoir commencé" , le pugiliste s'est modernisé et ne se laisse pas impressionner ni récupérer. Véritable Gilet jaune de la métaphysique sachant donner de la gauche et de la droite, sa méthode l'apparente plutôt au bulldozer qui enfonce les portes obstinément fermées : avec beaucoup d'efficacité, le platonisme, Descartes, Kant, Hegel, Heidegger et même Jacques Monod sont délogés sous nos yeux, démasqués, laminés. Du moins théoriquement car en pratique la propagande en leur faveur va redoubler et expédier ad patres ses accusateurs et témoins dérangeants, nous le savons bien.

04/2021

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Décoration

Nacres de lumière. Histoire et illustration de l’art du coquillage

Documentaire illustré inédit sur la nacre, cette " peau " ou frange périphérique interne de la coquille qui, de tout temps, fascine nos sens grâce à ses reflets irisés. La nacre est une fine substance qu'est la " peau interne " de la coquille du mollusque. Cette " peau ", ou frange périphérique interne de la coquille, est d'une nature particulièrement complexe : elle est composée de grains d'aragonite entourés d'un mortier de matière organique et forme une structure feuilletée ajustée comme si la somme des éléments qui la constitue était un seul et même cristal. Cette structure spéciale confère à la nacre certaines propriétés rares, notamment des reflets irisés qui captent le regard, qui scintillent. Les voyages forment la jeunesse, dit le dicton. Quant aux pérégrinations diplomatiques, elles nourrissent la curiosité intellectuelle de leurs acteurs. L'auteur, collectionneur né, s'est attaché durant plus de trois décennies à réunir une collection de coquilles et de nacres gravées et sculptées, glanées ici et là sur plusieurs continents. Puis l'idée lui est venue d'écrire un livre sur le sujet, pour combler l'absence de travail d'étude et de recherche en langue française sur les coquillages, les coquilles, les nacres. L'entreprise devait s'avérer plus compliquée qu'imaginée au départ. Beaucoup de lectures, d'investigations en bibliothèques et musées sont donc à la source de cette petite encyclopédie sur un élément méconnu de l'univers marin et lacustre. Dans le premier chapitre, le lecteur est convié à prendre la mesure de l'impressionnante variété de mollusques et coquillages existant dans le monde. Au fil des chapitres sont décrites dans leur incroyable diversité les activités humaines auxquelles le travail des coquilles et l'art de la nacre ont donné lieu à travers les temps et sur tous les continents. L'auteur cite également des auteurs, des fragments ou bribes de textes anciens ou modernes. On y apprend par exemple que dans certaines communautés humaines, la nacre en est même venue à représenter le symbole de la richesse et de l'éternité, grâce au pouvoir magique qui lui permet de se glisser entre réalité physique et fabrique d'illusion. Elle a brillé en bijouterie et joaillerie, en armurerie, archerie et coutellerie ; elle a été recherchée en marqueterie, coffrerie et tabletterie, en horlogerie et miroiterie, en lutherie, chinoiserie, dominoterie, éventaillerie. Mieux encore, dans le même temps où elle satisfait les goûts profanes, elle servait à produire des objets magiques ou religieux. Dans le champ du sacré, la nacre a été utilisée à la fabrication d'articles de piété en tout genre - chapelets, crucifix, médaillons, broches, plaquettes, passe-temps, ex-voto. Le texte est accompagné d'une abondante iconographie, composée essentiellement de la reproduction photographique des pièces de collection de l'auteur ; s'y ajoutent quelques illustrations glanées dans diverses publications, brochures spécialisées et catalogues de musées.

05/2019

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Sociologie

Les enseignants et le genre. Les inégalités hommes-femmes dans l'enseignement du second degré en France et en Angleterre

Comment se construisent les inégalités de parcours chez les enseignants et les enseignantes du second degré ? C'est la question à laquelle cet ouvrage se propose de répondre, à partir d'une comparaison entre la France et l'Angleterre. La question de la différentiation sexuée des parcours des enseignant-e-s souffre d'une invisibilité tant sociologique que politique. En France comme en Angleterre domine l'idée d'un métier "mixte", voire "bien" pour une femme. Pourtant, à partir d'une approche qui combine la prise en compte du contexte sociétal, du groupe professionnel et des stratégies individuelles, ce livre met en lumière la construction des inégalités de genre dans les vies professionnelles et personnelles des enseignant-e-s. Il montre qu'en dépit de la féminisation statistique de ce métier les femmes tendent dans les deux pays considérés à se concentrer dans les échelons les moins prestigieux, ont plus souvent des carrières interrompues et ont davantage recours au temps partiel que les hommes. Celles-ci tendent aussi à prendre en charge la majeure partie du travail domestique et à bénéficier de moins de temps libre que leurs confrères pour des loisirs ou des activités syndicales. Mais la comparaison internationale met aussi en lumière des différences significatives entre la France et l'Angleterre, suggérant par là même que, si inégalités il y a, celles-ci constituent des constructions sociales qui n'ont rien d'immuable. En France, les visées familialistes et égalitaires de l'intervention étatique, conjuguées à une forte autonomie dans la gestion de l'activité professionnelle et de ses temporalités, favorisent chez les enseignantes des modalités de carrière proches de celles des enseignants. En Angleterre, la moindre intervention de l'Etat dans la vie privée des individus, combinée avec des temporalités professionnelles plus contraignantes, tend à obliger les enseignantes à choisir entre le modèle de la mère-épouse et celui de la career woman, accordant ainsi la priorité soit aux activités dites de reproduction, soit à celles dites de production. Mais cet ouvrage montre aussi que l'on ne saurait tirer des conclusions sur l'égalité entre les hommes et les femmes sans regarder du côté de ce qui est considéré comme du "non travail". En effet, si les enseignantes françaises sont davantage susceptibles que leurs consoeurs anglaises d'adopter un modèle de carrière "masculin", cela se fait bien souvent au prix d'un jonglage spatio-temporel important et d'une division du travail domestique plutôt inégalitaire. A la croisée de la sociologie de l'éducation, du travail et des théories des rapports sociaux de sexe, cet ouvrage propose une lecture critique des préjugés qui entourent ce groupe professionnel. Il remet en cause l'idée que l'enseignement se caractérise par l'égalité hommes-femmes, tant dans la sphère professionnelle que personnelle. Mais il montre aussi, grâce au pouvoir heuristique de la comparaison internationale et à l'analyse détaillée des arrangements micro-sociaux, que ces inégalités n'ont rien d'une fatalité.

09/2011

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Accessoire de mode

The Adidas Archive. The Footwear Collection, Edition français-anglais-allemand

Il y a plus de 100 ans, les frères Dassler, Adolf ("Adi") et Rudolf Dassler créaient leur première paire de chaussures. Des centaines de modèles révolutionnaires, de moments épiques et de collaborations prestigieuses plus tard, ce livre présente un bilan en images des chaussures Adidas, à travers presque 200 modèles. Pour poursuivre leur développement et adapter ses produits aux besoins spécifiques des athlètes, Dassler leur a demandé de lui retourner leurs chaussures après les avoir utilisées, et toutes les chaussures ont finalement terminé dans son grenier (aujourd'hui encore, de nombreux athlètes retournent leurs chaussures à Adidas, en guise de remerciement après avoir gagné un titre ou battu un record). Cette collection constitue désormais les Adidas archive, l'une des plus grandes, si ce n'est la plus grande collection de tous les fabricants d'équipements de sport-que les photographes Christian Habermeier et Sebastian Jäger ont documenté dans les moindres détails pendant des années. Utilisant les meilleures techniques de reproduction, ces images révèlent les plus fins détails autant que les taches, les déchirures, les réparations, les traces d'herbe, les autographes estompés par le temps. Tout est là, immuable et photographié en très haute résolution-et, à travers les images, ce sont les histoires personnelles de chacune des personnes qui ont porté ces chaussures qui sont mises en lumière. On rencontre les chaussures portées par l'équipe de football d'Allemagne de l'Ouest durant la "miraculeuse" coupe du monde de 1954 et celles portées par Kathrine Switzer lors du marathon de Boston en 1967, avant que les femmes ne soient officiellement autorisées à y participer ; des collaborations avec des stars comme Madonna, Raf Simons, Stella McCartney ou Yohji Yamamoto ; de même que des techniques et matériaux innovants de la marque. Accompagnée de textes d'experts, chaque image nous explique le pourquoi et le comment, mais exprime aussi la puissance d'Adidas. Ce que l'on découvre va plus loin que le pur design-au final, ce sont juste des chaussures portées par ceux qui les ont aimées-, elles sont aussi les premiers témoins de nos sports, du design et de notre histoire culturelle, des débuts des frères Dassler et la création d'Adidas à nos jours. A propos de la collection TASCHEN fête ses 40 ans ? ! Depuis ses débuts en 1980 comme dénicheur de trésors culturels, TASCHEN a toujours été synonyme d'éditeur accessible permettant aux dévoreurs de livres du monde entier d'imaginer leur propre bibliothèque dédiée à l'art, à l'anthropologie et à l'érotisme pour un prix imbattable. Nous fêtons aujourd'hui 40 ans de livres incroyables en restant fidèles au credo de la maison. La collection 40th Anniversary Edition présente de nouvelles éditions de quelques-unes des stars de notre catalogue : plus compacte, à petit prix, mais toujours réalisée avec la même garantie d'une qualité irréprochable.

05/2023

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Essais

Oeuvres complètes. Tome 6 (1986-1990)

La période entre 1986 et 1990 est particulièrement féconde car elle définit les bases permettant aux psychanalystes d'envisager une collaboration avec d'autres disciplines ainsi que d'autres orientations méthodologiques. Les textes ici regroupés sont le résultat de nombreux colloques et collaborations sur les plans national et international, d'où la reproduction d'articles de presse en portugais, justifiée par les nombreux séjours de Pierre Fédida au Brésil et en particulier à São Paulo. En effet, préparant la création du laboratoire de psychopathologie fondamentale au sein de l'Université Paris 7, inauguré en 1989, P. Fédida a développé une sorte de "filiale" de ce laboratoire à l'université de Campinas. Les textes de présentation, de la postface et de l'éditorial témoignent de l'inauguration d'une fédération de l'activité éditoriale des travaux scientifiques dont l'apothéose a été la création de la Revue Internationale de Psychopathologie, co-dirigée par lui et Daniel Widlöcher. Cette revue a modernisé la psychopathologie de l'époque et est devenue l'organe de publication fruit d'une collaboration intense entre les nombreux membres prestigieux du comité scientifique et du comité éditorial international. Par cette revue passait les travaux de recherche dans le domaine de la psychopathologie et chacun d'eux était discuté et examiné par un comité qui se réunissait avant chaque publication. Cette exigence dans la dynamique entre recherche scientifique et collaboration éditoriale est devenue exemplaire à partir des années 1990 et a été prise comme modèle de norme dans les évaluations du CNU, dont les membres du comité faisaient en général partie. Loin de la dérive bibliométrique que l'on observe aujourd'hui, le but était de fixer des conditions précises pour une activité vivante d'un travail scientifique publié dans une revue de recherche. Les travaux devaient donc être discutés et de préférence par un collègue d'une autre orientation, donc non acquis à ces recherches. Ainsi, dans ses publications, P. Fédida insiste sur les bases métapsychologiques de l'activité de recherche du psychanalyste, laquelle passe d'abord par une réflexion sur le cadre et les conditions de la parole recueillie, traitée dans une psychanalyse. Le point nodal par lequel se passe une telle observation est le transfert et le contre-transfert. Cette observation dans le contre-transfert n'est pas indemne de l'affect comme le souligne le texte de P. Fédida traitant de l'angoisse dans le contre-transfert. De plus, cette observation dans la langue, dont la poésie est l'équivalent littéraire, est ce que dont tout psychanalyste doit prendre conscience s'il veut étendre son champ de collaboration scientifique, notamment comme ici, à la chirurgie esthétique naissante ou encore aux techniques dites "du corps" . Loin d'être un pêle-mêle de textes, chacun d'eux contribue à paramétrer une recherche psychopathologique effectuée à partir du référentiel psychanalytique.

05/2021

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Beaux arts

Eloge de la folie. Illustré par les peintres de la Renaissance du Nord

Publiée à Paris en latin en 1511, l’Éloge de la Folie est une oeuvre oratoire à la fois légère et profonde. La Folie personnifiée interpelle le lecteur et, sous couvert de montrer les bienfaits qu’elle prodigue à l’humanité, critique avec une ironie mordante les travers sociaux, politiques, religieux du monde. Aucune institution, aucun individu, aucun dogme n’échappent à son jugement. Érasme révèle à travers son discours les troubles religieux à venir, ainsi que les grands débats politiques et philosophiques qui animeront le XVIe siècle. Aujourd’hui plus que jamais, l’Éloge de la Folie garde son ironie, sa saveur, sa pertinence. Au-delà de son humour, ce texte sans concession nous interroge sur la nature humaine, les raisons de nos agissements et la légitimité des fondements de la société. Érasme nous incite à réfléchir sur l’importance de l’humilité, de la simplicité et de la tolérance dans un monde où l’égo et les particularismes sont omniprésents. Grand voyageur épris de savoir, Érasme est l’un des penseurs les plus connus et les plus respectés de son temps. Il symbolise aujourd’hui encore l’intellectuel humaniste convaincu que l’humanité peut progresser grâce à l’éducation et la connaissance qui conduisent à la réconciliation entre les peuples. Dans la littérature et les beaux-arts du XVIe siècle, le fou est prétexte à des considérations morales et spirituelles. Incarnation du vice et du péché, il est mis à l’écart de la société. Mais il permet aussi de représenter tous les débordements et toutes les extravagances pour les dénoncer. Érasme a contribué à enrichir cette vision : dans son texte, la Folie se montre tantôt humaine et bienveillante envers les faibles, tantôt railleuse envers les puissants. Un grand soin a été apporté à la reproduction intégrale des 82 dessins qu’Hans Holbein le Jeune a réalisés pour la troisième édition de l’Éloge de la Folie en 1516 : la technique de photogravure la plus fine a été utilisée pour isoler les dessins de leur fond abîmé afin de retrouver leur tracé d’origine. Restitués dans leur beauté initiale, ils forment un témoignage précieux et souvent humoristique de la lecture d’un contemporain d’Érasme. Cette édition de l’Éloge de la Folie est illustrée par près de 200 peintures, gravures et dessins. Ces oeuvres forment un large panorama reflétant la richesse de la production artistique en Europe du Nord au XVe et au XVIe siècles. Portraits expressifs, paysages flamands aux milles détails, scènes mythologiques et religieuses rythment la lecture du texte d’Érasme et en éclairent le sens. Parmi les nombreuses traductions existantes, nous avons choisi celle de Claude Blum car elle respecte sans doute le plus l’esprit et le ton du texte latin d’origine. Son oralité et les nuances des termes qu’a utilisé Érasme pour évoquer la folie sont fidèlement rendus en une langue rythmée et précise.

10/2013

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Musique, danse

Bruce Springsteen

Un ouvrage illustré qui fait la part belle aux couvertures des disques et qui présente pour chaque album l'histoire de sa création, une anecdote marquante et quelques phrases percutantes... Bruce Springsteen est aujourd'hui une superstar du rock remplissant les stades et livrant bien souvent sa vision du monde soutenant les déclassés et les laissés pour compte. Lorsqu'il est lancé dans le monde du rock sous l'appellation de " Nouveau Dylan " par le magazine Rolling Stone en 1972, Bruce Springsteen venait de sortir son tout premier opus. Mais derrière ce 33-tours de jeunesse, déjà pointaient la superstar, le travailleur acharné ne laissant aucune place au hasard, les chansons épiques, le son de ces musiciens qui allait devenir le E-Street Band, et surtout une voix, un charisme et des textes qui bâtiront la légende de celui qu'on appellera très vite Le Boss. Près de vingt albums studio plus tard, et presque autant de live, le taureau du New Jersey est, aujourd'hui à 69 ans, au firmament de carrière. De ses débuts discrets à la fin des années 1960 à l'ultra starisation des années 1980 avec Born In The USA, Springsteen a su rester au sommet, remplir les stades et, toujours, défendre avec une conviction rare les laissés pour compte d'un autre Amérique, celle des petits Blancs et des white trash, des wet back qui ont traversé la frontière ou encore, les vétérans perdus : tous ces oubliés de l'American Dream ont formé ce défilé de personnages uniques que le songwriter a incarné un à un et à la première personne. Et toujours dans un décor cinématographique évocateur : de petites villes en grandes cités, d'espaces vierges en frontières mexicaine ou canadienne, de friches industrielles en zones minière abandonnées, des banlieues sordides en routes reliant le tout, ces panoramiques américains servent de toile de fond aux amours perdus ou trouvés, aux franches amitiés, aux trajectoires dramatiques ou heureuses qui forment l'essentiel du répertoire springsteenien. Et, que ce soit avec la grosse artillerie de son groupe/confrérie ou en solo à la guitare, le rock distillé par le Boss nous promène dans ce que l'Amérique a produit de mieux, du blues au rhythm'n'blues, mais aussi du rockabilly à la folk, en digne héritier de Guthrie, Dylan, Elvis, Chuck Berry ou des Stones.

05/2019

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Esotérisme

L'APOCALYPSE. Révélation sur la vie future

Plus le temps passe, plus l'Apocalypse devient claire, plus l'actualité se charge de l'élucider. Au début de ce long travail de traduction et de commentaire auquel il s'attela en août 1945, Jean Prieur était persuadé que l'Apocalypse est permanente, que batailles, disettes, séismes, révolutions sont de tous les temps et que chaque siècle a l'illusion d'être le dernier. Cependant, en complétant l'Apocalypse (écrite) de Saint Jean par celle (orale) de Jésus lui-même : Apocalypse synoptique de Matthieu XXIV, Marc XVII et XXI, il constata que tous les signes, autrefois dispersés sur différentes époques, se rassemblaient soudain sur la nôtre. Aux catastrophes classiques de jadis se sont superposés de catastrophes inédites. Aux guerres, bruits de guerre et insurrections, aux famines et tremblements de terre, aux persécutions contre les croyants, se sont ajoutés les faux prophètes et leurs doctrines démentielles ; les faux christs de ce monde et de l'autre ; le refus général de toute autorité politique, sociale ou ecclésiale ; la puanteur de la dévastation (l'abomination de la désolation) : puanteur de l'air et des eaux, puanteur des idées et du vocabulaire ordurier ; les grandes terreurs venues du ciel (bombardements aériens, bombes A et H, armés A, B, C : atomiques, bactériologiques, chimiques ; le grand désastre tel qu'il n'y en a pas eu de semblable depuis le commencement du monde. Enfin, l'Evangile annoncé à toutes les nations, voilà qui est fait, mais annoncé ne signifie pas accepté. Peut-on dater ces événements ? Certainement, il suffit de relire Luc XXI, 24 : " Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations jusqu'à ce que les temps des nations soient accomplis ". Effectivement Jérusalem a été occupée par les nations, les non-juifs, de l'an 70 à l'an 1967, où s'est enclenché le vaste processus de désintégration morale, mentale, religieuse et politique auquel nous assistons. Dans l'Apocalypse johannique comme dans l'Apocalypse synoptique, il est question de soleil et de lune obscurcis, tout cela s'est réalisé dans les zones industrielles et, en 1991, dans le Koweit de la guerre du Golfe. Les deux Apocalypses sont, hélas, de moins ne moins symboliques. Cependant, toutes deux par la voix de Jésus et de Saint-Jean nous promettent que le signe du Fils de l'Homme paraîtra dans le ciel de l'Esprit.

01/1994

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Littérature étrangère

Le nuage d'obsidienne

Harry Steen, ingénieur des mines, est invité à participer à une conférence au Mexique. Lorsqu'un violent orage éclate, il trouve refuge dans une librairie de livres anciens. Il y fait une découverte lourde de sens. Un ouvrage daté du milieu du XIXe siècle, intitulé Le Nuage d'Obsidienne, relate un phénomène inexpliqué : un nuage noir aux propriétés réfléchissantes s'est immobilisé au-dessus de Duncairn, un bourg des Uplands écossais, où il a provoqué plusieurs décès mystérieux. Curieux hasard : Harry a bien connu ce village puisqu'il y a enseigné, jeune homme, après la mort de ses parents. C'est également à Duncairn qu'il avait rencontré Miriam Galt, qu'il aime depuis lors, malgré sa trahison. A son retour à Camberloo (ville imaginaire du Canada), Harry contacte un expert de livres rares à Glasgow, qui lui propose d'étudier l'ouvrage s'il lui envoie. Tandis que ce dernier l'analyse, Harry fait le récit de son parcours, depuis son enfance dans les taudis de Glasgow jusqu'à l'explosion d'une bombe, pendant la Seconde Guerre mondiale qui souffle son immeuble et tue ses parents, puis ses périples en Afrique, en Amérique du Sud et au Canada (dans l'Ontario), où il possède une usine. Ce roman est peuplé de personnages singuliers. Parmi eux, Jacob Nelson, un violoniste exhibitionniste qui devient le logeur de Harry après la mort de ses parents, et le recommande pour son premier emploi d'enseignant. Quant à Miriam, jeune femme impénétrable, elle vit dans un manoir, à l'écart de la société, en compagnie de son vieux père. Harry tombe éperdument amoureux d'elle et demande sa main. Mais elle refuse de l'épouser, révélant qu'elle est fiancée au patron de Harry. Enfin, Gordon Smith, un riche entrepreneur canadien rencontré en Amérique du Sud, propose à Harry de l'engager comme vendeur pour son entreprise de pompes industrielles. A son arrivée au siège de l'entreprise, à Camberloo, Gordon lui présente sa fille, Alicia. Il est alors évident que, plus qu'un vendeur, le père cherche un mari pour sa fille. Quoique secrètement toujours amoureux de Miriam, Harry épouse la jeune femme, avec qui il aura deux fils. Tout en continuant poursuivre ses recherches liées au Nuage d'Obsidienne et à son propre passé... Douze ans après le succès de son dernier roman, L'épouse hollandaise, Eric McCormack livre un nouveau roman riche en suspense et en rebondissements.

04/2016

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Histoire internationale

Au-delà de l'Oural. Un ouvrier américain dans la métropole russe de la sidérurgie

Magnitogorsk, énorme combinat sidérurgique et ville-champignon, fut créé en 1929, au sud de l'Oural, au milieu de la steppe, à des milliers de kilomètres à l'est de Moscou. Cette ville-usine surgie à partir de rien, comme des centaines d'autres construites à la même époque en Union Soviétique, allait abriter ce qui fut longtemps le plus important complexe sidérurgique mondial. Alors que, partout ailleurs dans le monde, la crise de 1929 et ses suites provoquaient la fermeture de nombre d'entreprises en jetant sur le pavé des dizaines de millions d'hommes et de femmes, l'URSS s'industrialisait à grande vitesse. Conçus dans le cadre de la planification d'une économie que la révolution d'octobre 1917 avait collectivisée, des usines géantes, des barrages, des villes industrielles voyaient le jour, en mobilisant des millions de travailleurs. John Scott, jeune Américain sympathisant communiste, devenu ouvrier qualifié pour aider l'URSS, participa de 1933 à 1938 à la construction de Magnitogorsk. Il a décrit ce que fut cette industrialisation, l'enthousiasme qui la rendit possible malgré les conditions les plus pénibles, les espoirs qu'elle souleva, les privations et la gabegie qui l'accompagnait donne aussi à voir l'arriération du pays, les populations paysannes découvrant le monde de l'industrie, les moeurs de la bureaucratie locale, les prélèvements qu'elle opère sur l'économie tandis que frappe la répression stalinienne. L'ouvrage de John Scott, publié aux Etats-Unis durant la Seconde Guerre mondiale, cherchait à convaincre que l'allié soviétique avait su créer une puissante industrie " au-delà de l'Oural ", hors d'atteinte des armées hitlériennes. Le fait que John Scott attribue cela à ce qu'il appelle " le génie de Staline " témoigne de l'aveuglement qui conduisit la majorité des communistes de l'époque à confondre les succès qu'avait permis la révolution d'octobre et la politique de Staline. Une politique qui, loin d'être géniale, accumula les zigzags, les coups de force bureaucratiques, sous fond de dictature policière permanente, qui se soldèrent par des millions de victimes. Ce livre, publié avec une nouvelle traduction, permet de comprendre comment le régime issu de la révolution d'octobre 1917 a pu, malgré le stalinisme, transformer radicalement un sixième de la surface du globe.

07/2010

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Histoire et Philosophiesophie

La chute de l'Empire humain. Mémoires d'un robot

Les machines sont-elles en passe de devenir plus intelligentes que l'homme ? Qu'adviendra-t-il le jour où elles s'affranchiront de son contrôle ? Pendant longtemps ces questions ont enflammé l'imagination des auteurs de science-fiction et des scénaristes d'Hollywood. L'irruption dans nos vies des "machines pensantes" tenait alors davantage du fantasme que d'une menace réelle. Mais depuis quelques années, l'intelligence artificielle a fait de tels progrès que nous sommes environnés aujourd'hui de systèmes assez intelligentes pour comprendre le langage humain, le restituer, analyser en quelques secondes des milliards d'information, produire des rapports, écrire des livres, prendre des décisions, gérer des installations industrielles les plus complexes. Autrefois, le robot était un travailler manuel. Ses performances dans un futur très proche seront celles d'un travailler intellectuel, d'un avocat, d'un expert-comptable, d'un cadre supérieur d'entreprise. Deux faits majeurs expliquent ces avancées fulgurantes : la puissance de calcul des super-ordinateurs qui augmente de façon exponentielle ; et l'apparition de logiciels qui reproduisent le fonctionnement des neurones du cerveau humain et confèrent aux machines la faculté d'apprendre par elles-mêmes. Dans la décennie qui vient, chacun pourra disposer de son intelligence artificielle personnelle, au bureau et à la maison. Les "assistants virtuels" vont se généraliser, devenant presque nos alter ego et exécutant toutes sortes de tâches, des plus simples aux plus complexes. Ces systèmes pensants peupleront bientôt les usines, les entreprises, les domiciles, les armées, les administrations, les hôpitaux, les villes. Jusqu'où iront-elles dans leur degré d'autonomie et leur liberté de décision ? Quelle place les hommes pourront-il préserver dans un monde où l'essentiel serait sous le contrôle des machines ? Après la bombe atomique, l'intelligence artificielle est-elle la seconde arme létale inventée par l'homme et capable de le détruire ? La chute de l'Empire humain retrace l'histoire méconnue de l'intelligence artificielle, depuis ses origines, dans les années 50, jusqu'à aujourd'hui, et explore les pistes de la recherche future pour anticiper ce qu'elle sera dans dix, vingt ou trente ans. Pour la première fois, c'est une machine qui raconte son aventure et dévoile les mystères de son long cheminement avec l'homme, jusqu'au combat final.

03/2017