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Marguerite Duras médiathèque

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Musique, danse

LES JOACHIM. Une famille de musiciens

Alors que la France et l'Allemagne s'entre-déchirent au cours de trois conflits meurtriers, une famille germanique d'origine juive, les Joachim, va, à la faveur du mariage d'un de ses membres avec une Française, incarner et exalter à travers trois générations d'interprètes le génie musical des deux pays. Au départ, il y a Joseph Joachim (1831-1907), un des violonistes les plus célèbres de son temps, ami de Mendelssohn, Liszt, Wagner, Schumann et Berlioz, mais surtout de Brahms, dont il crée le concerto pour violon. Son épouse, Amalia Weiss, chanteuse au contralto superbe, connaîtra également son heure de gloire dans l'interprétation d'oratorios et de lieder, s'illustrant aussi bien dans Brahms que dans Mahler. Mais la grâce française va soudainement faire irruption au sein de cette famille : Suzanne Chaigneau, charmante violoniste, fille d'un peintre de l'école de Barbizon, forme avec ses deux sœurs, Marguerite et Thérèse, un trio piano, violon, violoncelle qui séduit si bien Joseph Joachim, lors d'un de ses séjours parisiens, qu'il leur propose de venir jouer avec lui en privé devant Guillaume II. Elle épouse l'un de ses fils, mais bien vite, la guerre bouleverse la vie de ce couple franco-allemand. Contrainte de vivre en territoire ennemi, Suzanne Chaigneau-Joachim va tout à la fois consigner sa détresse dans un bouleversant journal et tromper son angoisse dans la musique : elle joue Bach mais aussi révèle au public allemand César Franck et Gabriel Fauré. A la mort de son mari, officier allemand miné par la tuberculose et les épreuves morales de la guerre, elle regagne la France avec sa toute petite fille, Irène Joachim. Celle-ci deviendra en pleine Seconde Guerre mondiale la Mélisande de légende dans le célèbre opéra de Debussy, immortalisée par le disque et devenue depuis modèle de toutes les interprètes du rôle. Elle réunit, la guerre achevée, les goûts français et allemand, honorant le répertoire des lieder, tout en défendant les couleurs de la jeune musique française du groupe des Six à Pierre Boulez. Péripéties multiples et rencontres avec les personnalités prestigieuses de l'époque, issues aussi bien de l'univers de la musique que de celui du cinéma ou de la littérature, tissent la trame de cette riche saga familiale dont les membres, engagés dans les combats politiques et artistiques, ont joué un rôle déterminant dans l'histoire de l'interprétation des chefs-d'œuvre du patrimoine musical franco-allemand.

09/1999

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Beaux arts

Jean-Charles Bouloc

Ce bel ouvrage est la monographie du peintre Jean-Charles Bouloc. Jean-Charles Bouloc est né le 25 novembre 1930 dans l'Aveyron en France. Après des études secondaires, puis les Beaux Arts, il part découvrir le monde. A l'âge de 18 ans, commence une jeunesse voyageuse, vouée à la peinture et au dessin. Il ira en Afrique (Egypte, Sénégal, Ghana...), réalisant des portraits, participant à l'expédition ethnologique de Lhote en 1956, puis mène une vie d'aventurier. Jean-Charles Bouloc retournera en Europe en 1957 pour s'y marier. Il aura une fille, Virginie. Les voyages reprennent au Brésil, en Afrique du Nord. En 1962, de retour à Paris, où il a créé une boîte de nuit. Il y rencontre Laiza et Francis Sandford, rencontre qui va l'emporter vers le Pacifique. Il débarque à Tahiti le 13 juillet 1962. Il a mis fin à son mariage et s'installe à Bora Bora. Ses premières années en Polynésie sont marquées par de nombreuses rencontres d'îles en îles, par son goût de peindre, ses premières expositions et le décès de sa fille en 1963. Il s'applique à découvrir les îles Polynésiennes, peint en s'imprégnant de son environnement. Sa première exposition à la Galerie Winkler date de 1964. L'année suivante, Jean-Charles Bouloc part aux Etats-Unis. Il restera trois ans à Hollywood, vivant de sa peinture, exposée à la Galerie MacKenzie où il aura le plaisir de rencontrer le peintre Andrew Wyeth. A son retour à Tahiti, il voyage à nouveau, aux Australes, aux Marquises puis au Cambodge. En 1969, il épouse Marguerite Liu, dont il aura deux fils, Stéphane et Dewi, et il ouvre une galerie d'antiquités orientales "Noa Noa" à Papeete. Il y expose sa peinture et celle d'autres peintres. Un de ses portraits sera choisi comme timbre officiel de la Poste de Polynésie française et obtient le premier prix de la Philatélie. Pendant trente ans, installé avec sa famille à Tahiti, Jean-Charles Bouloc, va quand même voyager abondamment en Asie (Cambodge, Vietnam, Chine, Indonésie...), élargissant le cercle, cette fois à la recherche d'étoffes, de tapis, d'objets de rituels, de céladon, de porcelaines pour alimenter sa galerie. Il reprendra ses travaux de peinture en 1980 et s'y consacrera totalement après la fermeture de sa galerie "Noa Noa" en 1990. Il exposait régulièrement à la galerie Winkler à Papeete. Jean-Charles Bouloc est mort début mars 2014 sur l'île de Tahiti.

11/2009

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Philosophie

L'entretien N° 3 : Jacques Derrida

Parmi les trois livraisons annuelles de L'Entretien, l'une est monographique. Un interlocuteur (ou une interlocutrice) est au centre et nous publions les entretiens qu'il (ou elle) nous a donnés, complétés par des documents et des inédits. Les "marges" sont occupées par ceux (et celles) qu'il a choisis pour éclairer sa démarche, affirmer une proximité ou, simplement, un lien d'amitié. L'air du temps, largement résumé par le titre d'un essai récent de Guillaume Le Blanc et Fabienne Brugère, La Fin de l'hospitalité, l'étranger cessant d'être un hôte pour devenir un ennemi, "un barbare qu'il faut éloigner, repousser, ne plus voir", nous a semblé appeler une relecture urgente de Jacques Derrida, qui n'a cessé de s'interroger, au fil de quelque quatre-vingts livres, sur l'hospitalité et, plus généralement, sur la définition de l'autre. La première monographie de L'Entretien lui est donc consacrée. On trouvera dans les pages qui suivent un choix d'entretiens radiophoniques ou télévisuels qu'il nous a accordés à l'occasion de ses publications, malgré, il faut le rappeler, ses réserves à l'égard d'un genre qui conduit à "improviser" là où il faudrait se donner le temps de la réflexion. Il lui arrivait, d'ailleurs, d'exprimer ses réticences avant de se laisser finalement prendre au jeu que nous lui proposions. Il nous offrait ainsi la chance exceptionnelle d'entrer dans le vif d'une pensée en cours de recherche et, si l'on peut dire, de construction. Circonstance, pour nous, aggravante, nous publions ici des retranscriptions que Jacques Derrida n'a pas pu relire, alors qu'il s'était fait une règle de toujours revoir ses propos tenus oralement quand ils devaient prendre une forme écrite. Nous remercions Marguerite Derrida de nous avoir autorisé cette transgression. C'est vers la pensée de Derrida que se tournent celles et ceux qui complètent notre sommaire : des amis, écrivains et philosophes, tels Jean-Luc Nancy, Philippe Lacoue-Labarthe, Hélène Cixous, Elisabeth de Fontenay, Elisabeth Roudinesco, des lecteurs, anciens étudiants, comme Marc Goldschmit, Joseph Cohen et Raphael Zagury-Orly. D'un témoignage à l'autre se confirme la place essentielle dévolue à l'amitié. Peut-être confère-t-elle à l'oeuvre son mouvement premier et faut-il y voir la clef, chez Jacques Derrida, du désir de transmission. Amitié au sens philosophique et politique sans doute, mais également à l'origine d'un attachement personnel, à l'exemple de la relation nouée de longue date avec le peintre Valerio Adami, dont les dessins accompagnent ce numéro.

05/2017

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Correspondance

Correspondance. Tome II, Le songe impérial. Lettres V - X / Epistolae V - X

La correspondance de Dante Alighieri (1265-1321), rédigée dans une prose latine rythmée sophistiquée et métaphorisée, est l'une des parties les moins explorées de l'oeuvre multiforme du grand poète. Dans ses treize lettres subsistantes, toutes écrites pendant les années d'exil (1302-1321), le génie multiforme de Dante s'adapte à la société de son temps, en abordant les thèmes les plus divers : controverses philosophiques et courtoises sur la nature de l'amour, propagande politique pour la cause impériale et contre Florence, défense passionnée du retour à Rome de la papauté, présentation de la Comédie, négociations pour son retour d'exil et pour son parti, secrétariat pour une comtesse s'adressant à une reine... Cette correspondance n'a fait l'objet d'aucune grande édition-traduction en français, et d'aucun commentaire de grande ampleur en France depuis les travaux désormais lointains d'André Pézard. En Italie même, l'importance de travaux récents n'empêche pas de constater un malentendu concernant les lettres de Dante, qui sont toujours examinées à l'aune du reste de sa production, sans tenir compte des caractéristiques de l'art de la rédaction épistolaire (ars dictaminis) qui conditionnait l'écriture de tels textes à la génération du poète. La présente traduction-édition renouvelle la perception de ces textes en proposant un nouveau texte, parfois très différent de ceux établis par les éditions italiennes, et en mettant en lumière son inscription dans la société de son temps. Ce second tome affronte la partie centrale de la correspondance. En 1310-1311, le poète se fait politique pour soutenir le programme de restauration du pouvoir impérial en Italie du Nord mis en application par Henri VII de Luxembourg. Les trois grandes lettres "impériales" V, VI et VII, destinées aux , pouvoirs italiens, à Florence et au roi des Romains, sont une extraordinaire ode à la monarchie universelle. Dante y reprend les arguments de la Monarchia, tout en déployant son inventivité rhétorique. Dans un feu d'artifice stylistique et conceptuel, toutes les ressources de sa culture sont convoquées sur un mode prophétique pour chanter l'avènement d'un nouvel âge d'or, et menacer Florence rebelle des foudres d'un châtiment à la fois temporel et spirituel. Les lettres "féminines" VIII-X, plus courtes, sont de véritables orfèvreries, non moins étonnantes. Dante, secrétaire de la comtesse Gherardesca di Battifolle, y écrit à la reine des Romains Marguerite de Brabant, déployant une rhétorique féminine pour chanter ce "songe impérial" . La présente traductioncommentaire propose un nouveau texte, et un commentaire mettant en valeur des sources et des modalités d'utilisation non repérées jusque-là.

03/2023

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Histoire des femmes

Femmes en Périgord

Ici comme ailleurs, les femmes représentent naturellement la moitié de l'humanité. Cependant, les archives du passé ne leur ont laissé qu'une modeste place, souvent même invisible dans l'histoire officielle avant le dernier siècle. En y regardant pourtant de plus près, la présence féminine n'a cessé d'irriguer les imaginaires et de participer activement aux différentes constructions sociales qui se sont succédées au cours des temps. Les merveilleuses vénus préhistoriques et la divinité gallo-romaine Vesunna inscrivent l'aube et l'aurore de l'humanité dans des cultes féminins de fertilité. La dévotion mariale est ardente à partir du Moyen Age, période durant laquelle les femmes sont vénérées dans la poésie occitane de nos troubadours. Mais les visages et noms précis de certaines d'entre elles ne surgissent qu'avec la Renaissance... tantôt remarquées par leur talent d'écrivaine, tantôt distinguées par leurs contemporains comme Montaigne et Brantôme. L'époque moderne, avec son lot de favorites de cour, révèle aussi des personnalités originales comme la protectrice des arts Jacquette de Montbron au XVIe siècle ou la botaniste-voyageuse Jeanne Barret au XVIIIe siècle. Le temps de la Révolution est une étape essentielle dans le long chemin vers l'émancipation. En Dordogne aussi, des femmes patriotes souhaitent participer aux assemblées et aux événements. En 1848, à Nontron, elles pétitionnent pour réclamer les droits politiques. Bien plus tard, l'institutrice d'Ajat Suzanne Lacore est nommée au gouvernement du Front populaire. A partir de la fin du XIXe siècle, nombre d'entre elles s'emparent avec talent des lettres comme George de Peyrebrune, Rachilde ou encore Catherine Pozzi. Au début du siècle suivant, des femmes brillent dans certains secteurs de la société que les hommes consentent à partager, comme la couture (Jenny Sacerdote), les arts (la muse Youki, la danseuse Joséphine Baker, l'actrice Simonne Mareuil ou encore les sculptrices Jane Poupelet et Marguerite Mazet) et, bien entendu, la cuisine (La Mazille). La Seconde Guerre mondiale, avec ses grandes figures résistantes comme Laure Gatet, finit de conforter dans la tragédie la place des femmes. Elles peuvent désormais voter et toutes les professions leurs sont accessibles. Aujourd'hui, elles sont sportives de haut niveau comme Manon Hostens, intellectuelle, médecin ou architecte, à l'image d'Anne Lacaton qui décrocha récemment le prestigieux prix Pritzker. En 2020, les habitants de Périgueux confient le destin de leur ville à Delphine Labails : un sacré symbole. Cet opus rassemble une cinquantaine de portraits de femmes remarquables, plus ou moins célèbres, qui sont nées ou ont oeuvré en Périgord. Toutes ont contribué à tracer le sillon de celles d'aujourd'hui.

11/2022

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Anthologies

Ecrire Marseille. 15 grands auteurs célèbrent la cité phocéenne

"Marseille n'est pas une ville pour touristes. Il n'y a rien à voir. Sa beauté ne se photographie pas. Elle se partage. Ici, il faut prendre parti. Se passionner. Etre pour, être contre. Etre, violemment. Alors seulement ce qui est à voir se donne à voir". Jean-Claude Izzo, Total KhéopsAlbert Camus, Simone de Beauvoir, Albert Cohen, Marcel Pagnol, Louis Brauquier, Maylis de Kerangal... 15 écrivains, marseillais de naissance ou d'élection, nous ouvrent, depuis l'Estaque jusqu'aux calanques, leur cité phocéenne.

11/2021

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Informatique

Théorie des codes. Compression, cryptage, correction, 3e édition

Cet ouvrage est destiné aux étudiants en master de mathématiques appliquées ou d'informatique ainsi qu'aux élèves ingénieurs. Il sera également utile à tous ceux qui travaillent dans les télécommunications ou la cybersécurité. L'efficacité, la sécurité, l'intégrité sont les trois préoccupations essentielles de ceux qui conçoivent des méthodes de transmission de l'information. Pour y parvenir la théorie des codes s'appuie sur un certain nombre d'outils issus de l'algèbre linéaire, de l'arithmétique, des probabilités et de l'algorithmique qui sont présentés de manière pédagogique et approfondie dans ce livre. Les notions de cours sont illustrées par près de 150 exercices corrigés.

06/2018

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Fantasy

Le Sortilège de la Lune Noire

Cinq femmes. Cinq sorcières. Alors que l'équilibre magique est menacé par un cataclysme imminent, elles devront faire face au chaos. Cinq jours pour reconstruire ce que l'une d'entre elles, par amour, a détruit. Cinq destins flamboyants s'entremêlent en un sabbat mortel. Surplombant les ténèbres de cette longue nuit, la lune se lève... " Un récit ésotérique exceptionnel, par cinq autrices de grand talent ! "

12/2023

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Littérature française

Végâneries

Alain PAUCARD : Le féminisme ne suffit plus Jacques ABOUCAYA : Comment je suis devenu végan Jean BERTEAULT : Prescription de véganine Arnaud BORDES : Délivrance Michel BOUVIER : Le boeuf clandestin François CERESA : Robert le Végan Philippe DUMAS [sans titre] Jean DUTOURD : Cheval Alfred EIBEL : Vegane : à l'arbordage Charles-Henri D'ELLOY : Parigot, tête de veau ! Bertrand FOSSAT : El Extasio, sonnet vegan Alain GERBER : [sans titre] Olivier GRIETTE : La morale, une et indivisible Pierre GUINGAMP : J'exagère ? Philippe LACOCHE : La grosse carpe vegan qui pue la vase Bruno LAFOURCADE : La nouvelle arche Bernard LECONTE : Supervegan Bernard LE SAUX : Les enfants de William Kramps Boris MOISSARD : Le Cu Cul Clan Alain PAUCARD : Fake news David PERINI : Le général Vegan s'en va-t-en guerre ! Jean-Jacques PERONI : Au nom du pâté, du figatelli et du saint-nectaire Xavier RAUFER : Vegans, végétariens en peau de lapin (si j'ose dire...) Ivan RIOUFOL : Mangez un vegan ! Philippe de SAINT-ROBERT : Malthus, nous voilà ! Olivier SARRADE-LOUCHEUR : Le protocole de Panurge Gérald SIBLEYRAS : Vegan en pot Trez : [sans titre] Jean TULARD, de l'Institut : Napoléon végan ? & Pensées ronchons AUTEUR Alain Paucard est né et ne vit qu'à Paris. Après avoir publié des polars sous le pseudonyme d'Humphrey Paucard, il entame une oeuvre sous son nom, de quarante livres à ce jour, qui traitent aussi bien de son intérêt pour Paris que de sa lutte contre la Modernité (Les Criminels du béton ; Manuel de résistance à l'art contemporain,...). Il écrit également des romans (huit, dont Tirez sur l'architecte) et des souvenirs parisiens (Paris c'est foutu). Chroniqueur du Guide des films de Jean Tulard, il a également traité du cinéma, en évoquant Michel Audiard, Jean Gabin, Sacha Guitry et la Série B. Enfin, il ne néglige pas un certain penchant pour les questions plus intimes (Eloge du cocu). Il fonde en 1986 le Club des Ronchons, dont le président d'honneur sera Jean Dutourd (1920-2011). Le règlement intérieur stipule que les réunions sont interdites "aux femmes, aux enfants, aux animaux et aux plantes vertes" , ce dernier ajout à la demande de Jean Tulard. Le Club des Ronchons est fondamentalement opposé à l'idée totalitaire du Bonheur.

11/2020

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Littérature étrangère

La maladie

Voici une belle leçon d'écriture et d'éthique. Alors que d'autres romanciers moins doués n'auraient pu éviter de tomber dans le mélodrame ou dans un pathétisme complaisant, Alberto Barrera Tyszka trouve le ton juste - pudique, profond, émouvant - pour nous raconter une histoire de tous les jours, mais dont on ne parle pourtant pas très souvent. Car, quand la maladie surgit, elle impose le silence et elle trace, immanquablement, et partout où elle se manifeste, des lignes de partage qui isolent et séparent les protagonistes et les témoins de cet événement imprévisible. Au début du roman, Andrés Miranda, médecin dans un hôpital de Caracas, apprend que son père, Javier, est atteint d'un cancer. Bien qu'il ait toujours soutenu qu'il ne faut pas cacher la vérité aux patients, cette fois-ci, il n'ose rien dire au malade. Au lieu de lui transmettre les résultats des examens, et dans l'espoir de trouver le bon moment pour lui parler en toute franchise, il l'invite à faire un voyage sur une île des Caraïbes, Margarita, qu'ils avaient déjà visitée ensemble des années auparavant. Mais le docteur Miranda a un autre souci : se débarrasser d'un ancien patient, Ernesto Duràn, qui se dit très malade, et lui envoie régulièrement des e-mails pour lui demander de le recevoir d'urgence. Agacé, convaincu qu'il s'agit d'un malade imaginaire, Andrés demande à sa secrétaire, Karina, de ne plus lui transmettre les messages d'Ernesto. Il ignore qu'il existe entre eux une relation secrète dont la portée va créer très vite une situation explosive pour le médecin. Avec beaucoup d'habileté et de savoir-faire, Barrera Tyszka développe ces deux trames qui se répondent et finissent par prendre au piège les personnages et le lecteur. Mais en vérité il fait bien plus que cela : il nous invite à rompre le silence sur un sujet tabou et à mieux connaître la réalité de la maladie tout au long d'un roman parfaitement maîtrisé, à la fois d'une force et d'une sérénité admirables.

04/2010

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Récits de voyage

Le voyage en Bretagne. De Nantes à Brest, de Brest à Saint-Malo

Bretagne, « province de l’âme » : la Bretagne est sans doute la seule région française à pouvoir se prévaloir d’autant d’oeuvres de grands écrivains s’attachant à cerner son génie et la singularité de ses paysages ou de ses modes de vie. Ce parcours littéraire, premier en son genre consacré à toute une province française, égrène d’Armor en Argoat, au fil des rivages et jusqu’au plus profond de la Bretagne intérieure, les écrits qui lui sont consacrés et qui appartiennent à son histoire littéraire, depuis Jules César au premier siècle avant Jésus-Christ jusqu’aux auteurs de la fin du vingtième siècle aujourd’hui disparus. Au total, presque deux cents auteurs et deux cent soixante-dix textes, quelques mille deux cent pages. Au-delà de la situation des textes dans le temps et dans l’espace, le premier critère de choix a été le plaisir de la lecture et la qualité littéraire et narrative : textes d’humeur, mémoires, relation d’épisodes historiques, correspondances, notes de voyage, essais. Les grands classiques de la littérature de Bretagne sont évidemment là ; pour n’en citer que quelques-uns : Cambry, Chateaubriand, Renan, La Villemarqué, Le Braz, Segalen, parmi les Bretons, mais aussi Hugo, Michelet, Stendhal, Balzac, Flaubert, Gide ; plus proches, mais tous disparus : Loti, Colette, Max Jacob, Guilloux, Henri Queffélec, Gracq, Mac Orlan, Jean-Edern Hallier … des poètes aussi, des écrivains étrangers, de grands auteurs méconnus, de Tanguy Malmanche à Armand Robin ou Yves Elléouët… et parmi d’autres pépites : Vauban à Camaret, Alexandre Dumas à Roscoff, Sarah Bernhardt à la baie des Trépassés, Saint-Pol Roux en bimoteur au-dessus de la rade brestoise, Villiers de L’Isle-Adam au collège de Vannes, Marcel Proust à Beg-Meil, Joseph Conrad à L’Île Grande, Jean Cocteau à Pont-Aven, le philosophe Alain au Pouldu, Georges Simenon sur un chalutier de Concarneau, le général de Gaulle incognito dans sa DS noire, Le Corbusier à Lesconil, Albert Camus au cimetière de Saint-Brieuc, ou les plus ou moins courtes nouvelles d’Édouard Corbière, de Jeanne Nabert, d’Henri de Régnier et d’Émile Zola dont les formidables Coquillages de M. Chabre révèlent une facette ignorée.

05/2012

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Généralités médicales

La médecine, autrement ! Pour une éthique de la subjectivité médicale

La médecine et la subjectivité - celle du malade, mais aussi celle du soignant - ne forment pas le couple parfait dont on pourrait rêver. On se dispute, on se chamaille, on tempête, on s'accuse. Parfois même, on refuse le dialogue. Alors évidemment, entre ces deux là, le fossé se creuse. La médecine flirte avec l'objectivité des sciences dures à l'allure sérieuse et rassurante, et par vengeance ou par dépit, la subjectivité se console en se tournant vers des thérapies parallèles. Mais alors que cette guerre froide fait rage, il faut tout de même continuer à soigner des patients impatients, réclamant à la fois une attention sans faille pour leurs souffrances, mais aussi le secours efficace d'une médecine de pointe. Au-delà de courtes analyses théoriques qui visent d'abord à préciser les termes en présence, médecine et subjectivité, nous avons fait le choix de privilégier l'examen de pratiques professionnelles et de recherches de terrain. A chaque auteur contribuant à cet ouvrage, nous avons posé la même question : "Pouvez-vous nous montrer en quoi votre pratique ou votre recherche vous autorise à défendre la thèse qu'une "bonne médecine" est amenée à réintégrer dans son approche la subjectivité, du patient comme du professionnel de santé?" . Le titre que nous avons choisi : "La médecine, autrement ! Pour une éthique de la subjectivité médicale" tente de rendre compte de ce contexte relationnel entre la médecine et la subjectivité. Le clinicien sait bien que sa pratique est essentiellement singulière, chaque patient étant particulier, unique en son genre et qu'il s'agit là précisément de l'essence même de l'éthique médicale. Doit-on pour autant basculer dans une médecine à la carte où chaque patient pourrait revendiquer sa différence et son droit à un traitement particulier ? Qu'adviendrait-il alors de la prétention scientifique de la médecine ? Construire une éthique de la subjectivité médicale consistera précisément à affronter ces questions en analysant les différentes facettes qui les constituent, en en montrant la complexité et les valeurs en jeu, et en suggérant quelques pistes possibles.

01/2011

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Agriculture

Arbres et agriculture, l'agroforesterie en question. Les bénéfices pour les agriculteurs, l'équilibre des sols et les paysages

Intro. L'arbre, indispensable aux agricultures, et partenaire de l'agriculteur / L'arbre et le ligneux, pour fertiliser, produire, protéger 1. Pour une agriculture qui dure (" santé " , fertilité et durabilité) / Une économie du vivant - Une agriculture qui doit prendre de la hauteur (agronomie et agroécologie) - Une question de paysage (agrosystème et terroir) 2. La plante et l'arbre, piliers de l'agrosystème (et du vivant en général)/ Les clés de la transition agronomique et agroécologique - Le couple sol-plante, moteur de la fertilité (comme entrée en matière) - Une famille soudée : faune-flore-fonge (et les autres règnes microbiens / microscopiques) - Arbre complice et fidèle (un allié souvent trahi) - Les raisons de l'agroforesterie (quand l'arbre s'impose par son absence) 3. Agroforesterie et agroarbrements (lexique et classification) / Un concept et des définitions - Une définition de l'arbre " agricole " - Une diversité de formes et d'associations 4. Une grande diversité de formes et de situations / Une pluralité de "systèmes" et de pratiques - Des " agro-arbrements " issus d'une maturation lente - Dans le monde, et au fil du temps (systèmes traditionnels et modernes) 5. Arbre et arbre agroforestier : visages, usages, valeur / Tous les arbres ne sont pas dans la forêt (champêtre ou " hors-forestier ") - Des plantes géantes, dures, durables et autonomes (physionomies, physiologie, adaptation) - Source et re-sources (effets visibles et invisibles) - Pluriel et polyvalent " par essence " - Arbres paysans : la trogne et le fruitier (Serviable et modulable) 6. Le projet agroforestier (décider et agir) / Une approche et des pratiques, du global au détail (comprendre et imaginer) - Observer et comprendre (du diagnostic au projet) - Concevoir et réaliser : principes d'aménagement (choix, combinaisons, techniques) - Entretenir et gérer : principes de gestion (tailler, restaurer, réhabiliter) - Valoriser et renouveler (prélever / exploiter durablement) 7. Passage à l'arbre : le champ des pratiques - Agroforesterie des champs (au service de toutes les productions végétales) - Agroforesterie des prés (au service de toutes les productions animales) - Agroforesterie mixte et combinée (productions doubles, associées, simultanées) 8. Des héritages, une solution / Expérience, adaptation, innovation - Des enjeux et des urgences - Une idée qui fait son chemin - Le temps d'agir

01/2025

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Littérature française

Courir sur ton ombre ou Nocturne à Pontaniou

La folie amoureuse dans un espace de réclusion, à travers un roman épistolaire en trois temps. Le 26 septembre 1982, le corps d'Anna Guibert, jeune peintre, est retrouvé sans vie dans sa cellule de la prison de Pontaniou. Sa dernière lettre révèle la folie amoureuse morbide qui la liait à son amant, Antoine, pianiste, avec qui elle entretenait une liaison aussi passionnelle que désespérée, puisqu'Antoine était marié. Condamnée pour le meurtre de sa rivale, Anna laisse une correspondance qui, dix ans plus tard, constituera le fil qui permettra à Agathe, sa fille, de remonter jusqu'à Antoine et d'éclaircir le mystère de ses origines. Inspiré d'un fait divers qui défraya la chronique dans les années 80 (une élève tenta de poignarder son professeur de piano), le roman a pour cadre la prison de Pontaniou. L'ancienne prison du port de Brest était, à la fin du 17e siècle, un asile nommé la Madeleine, qui fut reconverti en maison de correction pour les filles et femmes " de mauvaise vie " - prostituées, jeunes filles égarées, libres-penseuses ou femmes engagées. Les détenues étaient marquées de la fleur de lys au fer rouge sur la place publique avant d'être enfermées et exploitées (pour le tannage des voiles, notamment). Trois siècles plus tard, quand la prison maritime deviendra une maison d'arrêt dans les années 1950, le bâtiment d'origine subira peu d'aménagements dignes de décence. Pontaniou détiendra alors la triste réputation d'être une des prisons les plus dures de France, au point que l'établissement devra fermer ses portes en 1993. Le site continue d'exercer une grande fascination sur les artistes (photographes, peintres, urbex). Appartenant aujourd'hui à la ville de Brest, il fait l'objet d'un appel à projet visant à réhabiliter le lieu (fin mai 2023), sous l'impulsion des enfants des Résistants qui y furent incarcérés et torturés durant la Seconde Guerre mondiale. Allégorie de la liaison tumultueuse et passionnée de George Sand et Frédéric Chopin, le roman fait également de la musique un personnage à part entière, avec le choix de la nocturne, composition intime et expression romantique par excellence.

08/2023

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Napoléon

La lettre de Napoléon à sa soeur Pauline sur le pont du Northumberlan. D'août à octobre 1815

Dans un manuscrit du Xe, découvert par un Français (C. Gérald) à Londres, un certain William S. Hawthorne (né à Plymouth en 1769) – qui aurait accompagné Napoléon à Sainte-Hélène à bord du Northumberland – relate avoir gagné la confiance de l'Empereur... suffisamment tout au moins, écrit-il, pour qu'il me demandât, vers la fin du voyage, de bien vouloir remettre à l'une de ses soeurs, la princesse Pauline Borghèse, une lettre qu'il avait rédigée pendant la traversée. Je courrais de grands risques, car toute intelligence avec notre illustre prisonnier pouvait être considérée comme un acte de haute trahison. Mais on disait la princesse Borghèse si belle... J'acceptai. Le 16 octobre 1815, avant de quitter le navire l'Empereur me fit appeler dans sa cabine et me remit, avec brusquerie, un paquet que je reconnus aussitôt... Il me pinça l'oreille, et sortit sans un mot pour prendre place dans la chaloupe qui devait le conduire sur l'île. (C'est du Stevenson...). William terminait en disant qu'il avait fait une copie de cette " Lettre à Pauline " que Napoléon aurait écrite sur le Northumberland. (C'est du Dumas). Signé C. Gérald à Bordeaux le (illisible). Napoléon n'est pas tendre avec lui-même : les épisodes les plus brillants ou les plus malheureux de sa vie font l'objet d'une critique dévastatrice, que ce soit sa politique qui aboutit à l'invasion de la France par des troupes étrangères qui campent dans Paris en 1815, l'enchaînement de ses campagnes qui ne pouvaient déboucher que sur un désastre, ou encore sa diplomatie qui n'a jamais pu venir à bout des coalitions et l'a entraîné dans des guerres inutiles comme en Espagne, ou catastrophiques comme en Russie ; que ce soit encore la mise en scène de son Sacre, les places offertes à sa famille Corse, les richesses pillées à travers l'Europe, les revers militaires oubliés comme en Egypte, l'assassinat du duc d'Enghien, sa vie amoureuse etc. Tout dans cette lettre à sa chère Paoletta (sa soeur Pauline) relève d'une démarche analytique qui est l'autre face du visage qu'il offrira aux " Evangélistes " de sa suite, peut-être la face humaine.

07/2023

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Histoire de France

L'honneur perdu de Gustave Cluseret

Gustave Cluseret (1823-1900) est un aventurier dont les tribulations feraient pâlir d'envie les héros d'Alexandre Dumas ! Benjamin Disraeli, homme politique et écrivain britannique, s'en est même directement inspiré pour camper le héros de son roman Lothair, le "captain Bruges". Tour à tour, officier sous la Monarchie de Juillet, la Deuxième République et l'Empire, engagé volontaire en Italie dans l'expédition des Mille aux côtés de Garibaldi, puis en Amérique pendant la Guerre de Sécession sous l'uniforme Yankee, complice du mouvement Fenian irlandais, journaliste, conspirateur, membre de la Commune, député du Var et artiste-peintre versé dans l'orientalisme, Cluseret a un parcours riche et original, plein d'enseignements. Cluseret intrigue souvent, déconcerte parfois, agace beaucoup. Pourquoi ? Parce qu'il est inclassable. Il est socialiste, mais pas collectiviste ; il est anti-boulangiste, mais s'allie avec d'anciens boulangistes ; il est internationaliste, puis devient nationaliste, xénophobe et antisémite ... S'amuse-t-il à brouiller les cartes ? Non. Cluseret est un personnage troublé, à l'image de cette seconde moitié du XIXe siècle. Cluseret est riche d'avoir vécu plusieurs vies en une, d'avoir sillonné de nombreux pays à une époque où les voyages n'étaient pas aussi aisés qu'aujourd'hui. Contemporain de Marx et Bakounine, de Ferry et Naquet, de Gambetta et Clemenceau, de Guesde et Jaurès, de Barrès et Drumont, dont il a été à différentes périodes de sa vie l'ami ou l'adversaire, il porte un regard pointu sur le monde. Les questions qui nous interrogent aujourd'hui ne sont pas si différentes de celles qui se posaient hier ; elles sont sociales, économiques, diplomatiques ou sociétales et recouvrent pêle-mêle la laïcité, les rapports entre le capital et le travail, la fiscalité, les relations entre les élus et les citoyens, la place du paysan et de la ruralité dans une société de plus en plus urbanisée, la politique migratoire, le positionnement de la France dans les guerres étrangères ... C'est dire combien, un siècle après la mort de Cluseret, son histoire nous invite à questionner notre relation au monde, notre rapport à l'autre et notre capacité à nous réinventer.

10/2018

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Thèmes photo

Congo. Une lutte sublime, Edition bilingue français-anglais

Créé en 2009 par la Fondation Carmignac, le Prix Carmignac du photojournalisme a pour mission de soutenir, chaque année, la production d'un reportage photographique et journalistique d'investigation dans une région où "les libertés et droits fondamentaux sont menacés" . En 2020, le 11e Prix a été remis au photojournaliste canadien Finbarr O'Reilly pour son projet de reportage en République démocratique du Congo. Entamé en 2020 mais vite interrompu par l'irruption de la pandémie du coronavirus, le reportage a repris au premier semestre 2021. Le projet soutenu se propose d'explorer les défis humains, sociaux et écologiques que le Congo affronte aujourd'hui, en documentant les dures réalités et les immenses défis qui freinent l'essor d'un pays exploité depuis des générations. Grand comme quatre fois la France, la RDC est un pays-continent irrigué par le fleuve Congo. Il concentre d'immenses richesses naturelles et minérales : plus grande forêt pluviale après l'Amazonie, premier producteur de cobalt et de coltan (métaux stratégiques de nos équipements électroniques), deuxième producteur de diamants... Mais le pays, déchiré par des conflits intercommunautaires et politiques récurrents, accumule misères, épidémies et affrontements sanglants. La République démocratique du Congo présente l'un des indices de développement humain (IDH) les plus faibles au monde. Son alphabétisation est en hausse mais sa santé publique à l'abandon, et les violences faites aux femmes et aux enfants y sont endémiques. Le pays possède les plus grandes ressources en eau douce d'Afrique mais a le plus faible taux d'accès à l'eau potable. C'est aussi le moins bien loti en matière d'infrastructures de transport de la planète et un des tristes champions de la déforestation et de l'accaparement des terres et des matières premières. Ce projet fait également entrevoir des raisons d'espérer pour les 90 millions d'habitants de la République démocratique du Congo, dont 60 % ont moins de 20 ans : initiatives dans l'éducation et la santé, actions de préservation de la faune, et luttes contre les trafics, la corruption et la mainmise de quelques individus et des multinationales sur les exploitations minières.

06/2022

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Pédagogie

Espérance banlieues ! Un nouveau modèle d'école, pour mieux lutter contre l'échec scolaire et les tensions communautaires

Aujourd'hui, 30 à 40 % des enfants des banlieues sont en échec scolaire et le risque d'éclatement de la communauté nationale n'a jamais été aussi grand. C'est pour répondre à ces graves défis que l'école Alexandre-Dumas de Montfermeil a été créée par la Fondation Espérance banlieues. Ecole associative issue de la société civile, cet établissement se distingue par la priorité qu'il accorde à la maîtrise de la langue française ainsi que par le caractère innovant de ses méthodes éducatives. De manière vivante et claire, ce livre-interview nous fait découvrir de l'intérieur cette école pilote qui a utilisé la liberté que lui donne son statut d'école indépendante pour apporter une réponse efficace et réaliste aux besoins éducatifs de ces enfants. Ils y retrouvent le gout de réussir à l'école et l'envie de participer positivement à la vie de la nation. Lever du drapeau, amour de la France, vouvoiement, port de l'uniforme, équipes d'élèves interâges qui assument des responsabilités de service et de solidarité, disponibilité des professeurs en dehors des cours, autorité et discipline selon des modalités originales qui renforcent les parents dans leur rôle d'éducateurs... autant de caractéristiques et d'outils qui ont été forgés sur le terrain, pragmatiquement, par des hommes et des femmes totalement engagés dans leur mission au service des enfants des cités. Les auteurs estiment, et c'est le sens même de leur démarche, que cette école de Montfermeil a inventé un nouveau modèle d'école capable de répondre aux défis éducatifs que la France doit absolument relever aujourd'hui. Le modèle vient d'être imité dans les quartiers nord de Marseille, et plus d'une dizaine d'autres projets sont en cours de construction dans son sillage. De quoi rendre un avenir prometteur aux jeunes des "banlieues de la République" et, plus largement, donner sa chance au vivre-ensemble ? Harry Roselmack est journaliste à TF1. Il est parrain de l'école pilote de Montfermeil. Eric Mestrallet est chef d'entreprise et président de la Fondation Espérance banlieues qui a créé cette école.

04/2015

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Régionalisme

Guillotière(s)

Ce recueil de nouvelles a pour personnage principal le quartier de la Guillotière à Lyon. Il s'agit d'un des territoires les plus cosmopolites et diversifiés d'Europe. Un quartier à la fois populaire, bobo, black, portugais, asiatique, universitaire et artistique. Et bien plus encore. La Guillotière est à la croisée de diverses identités qui se croisent. Qui se mêlent. Qui se mélangent aujourd'hui encore plus qu'avant. D'une rue à l'autre on passe de Saïgon à Douala. De Tunis à Lisbonne ou Diyarbakir. Mais on est surtout à Lyon, dans une partie de la ville riche d'identités. On y est étudiant, balayeur des rues, architecte, mère de famille en souffrance et en dures fins de mois. On y est créateur de start-up, commerçant, clochard, retraité, restaurateur. On va de bar en bar. D'appartement en appartement. D'un théâtre à une bouteille partagée avec des frères de misère ou de gloire. D'une rue à l'autre, d'un temps à l'autre. On aime, on déteste, on vit, on boit, on mange, on lit, on réfléchit, on fait l'amour. Guillotière(s) c'est une trentaine d'habitants semis-fictifs qui vous plairont et vous interpelleront forcément. Et ceci que vous viviez, que vous ayez vécu ou que vous ne soyez absolument jamais venu dans ce quartier. Qu'il vous faut découvrir. Ceux et celles dont on va ici vous raconter un temps de vie sont inspirés totalement ou partiellement de personnages réels, parfois mélangés entre eux. Vous en reconnaitrez certains si vous êtes du quartier. Mais si vous ne l'êtes pas l'intérêt de se plonger dans leurs temps de vie est un régal du même niveau. Des êtres partiellement fictifs dans des lieux complètement réels que les habitants du quartier reconnaitront là aussi sans problème et que les autres auront plaisir à découvrir. Il y a aussi les personnages secondaires, tous habitants de la Guillotière, tous sous leur vraie identité. Venez donc faire un tour dans les vies de cette trentaine d'habitants d'un quartier lyonnais, européen et français. Un endroit qui croise le monde entier. Un lieu sans pareil.

01/2016

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Littérature française

Le passé défini. Tome 1, journal 1951-1952

Etre à la fois célèbre et inconnu, voilà le paradoxal destin de Jean Cocteau. Nombre de ses écrits - notamment ses "journaux" de différentes périodes - s'efforcent de rétablir la vérité sur ce qu'il était : "J'aurai eu cet étrange privilège d'être le plus invisible des poètes et le plus visible des hommes. Il en résulte qu'on tire sur l'homme et que le poète n'est jamais atteint. Comme les poètes deviennent visibles à la longue et à la longue les hommes invisibles, peut-être les choses s'arrangeront-elles un jour.
Par chance, je ne serai plus là pour assister au phénomène, s'il se produit". D'abord, ce fut un travailleur acharné. Le "journal" de cette période - premier volume d'une série qui nous conduira jusqu'en 1963, l'année de sa mort - nous le montre composant sa pièce Bacchus, qui lui vaudra une retentissante querelle avec François Mauriac et un triomphe outre-Rhin (cette pièce luthérienne "qui retourne à son idiome") ; publiant La Nappe du Catalan, Le Chiffre sept, Journal d'un inconnu, Appogiatures, son essai sur Apollinaire et ses souvenirs sur Gide ; rééditant Reines de la France, Opéra, Carte blanche ; illustrant Le Bal du comte d'Orgel ; imaginant des tableaux vivants et dessinant des masques pour la reprise d'Odipus Rex avec Stravinski ; filmant La Villa Santo Sospir et sa partie de 8 x 8, bande collective de Hans Richter et Marcel Duchamp ; peignant La tentation du Christ et Ulysse et les Sirènes ; élaborant le carton de la tapisserie Judith et Holopherne, et projetant une Apocalypse pour Hindemith.
Or il trouve encore le temps de participer à des réunions syndicales, de s'intéresser aux soucoupes volantes et de voyager (on l'accueille avec une grande chaleur à Hambourg, à Düsseldorf, à Vienne, à Munich), de naviguer en mer Egée (son journal de Grèce et de Crète est agrémenté de dessins prestes et mordants). Il relit Dumas ; il "rerelit" sans complaisance son ami Proust et lui consacre de longues pages où se pressent les souvenirs : "Cette oeuvre me hantera comme une morte".
Il lit le Saint Genet de Sartre : autres réminiscences, autres impressions...

10/1983

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Histoire internationale

Les grandes expéditions autour du monde. Toulon 1817-1840

Arsenal et port de guerre, Toulon a été le point de départ d'opérations militaires. La chose est connue. En revanche, on tend à oublier les expéditions faites au nom de la science. Certes, on n'ignore pas les voyages autour du monde effectués sous l'Ancien Régime et le Consulat, mais ceux qui furent organisés sous la Restauration et la monarchie de Juillet, restent méconnus. Or, en deux décennies, plusieurs circumnavigations ont été organisées au départ de Toulon et ont permis une impressionnante moisson de connaissances en sciences de la Terre et de la navigation, en anthropologie et en sciences naturelles. Non dépourvues d'enjeux économiques et politiques, ces expéditions ont été conduites par des "marins savants" dont les noms sont familiers : Freycinet, Duperrey, Dumont d'Urville, Laplace, Vaillant. Chargés de missions précises, ils ont été accompagnés de scientifiques, médecins, pharmaciens et artistes, moins connus, mais dont les observations et les collectes ont approfondi nos connaissances et entraîné de véritables découvertes (Antarctique). Récits de voyages, mémoires, rapports, croquis et relevés cartographiques témoignent de l'ampleur des résultats. Les aventures océanes ont bénéficié des progrès techniques de l'époque rendant la navigation plus sûre. Elles ont aussi contribué, grâce à de soigneux préparatifs, à améliorer le matériel naval par diverses innovations. Senteurs nouvelles et lieux enchanteurs ne sauraient pourtant faire oublier les dures conditions de navigation, les multiples dangers, les longues absences et les pertes au sein des équipages. Lots ordinaires des navigations anciennes, les risques et périls n'étaient pas ignorés de Rose de Freycinet, la passagère clandestine qui s'est glissée à bord de l'Uranie que commandait son mari ! Ces campagnes autour du monde marquent la fin des grands voyages de découvertes entamés au XVe siècle. La France n'y avait pris qu'une modeste part mais, grâce à ces circumnavigations, elle s'est fortement impliquée dans le mouvement qui entraîne au XIXe siècle l'Europe vers les autres continents. Qui plus est, ces voyages ont laissé en héritage les Terres australes antarctiques françaises (Taaf), dont la terre Adélie. Elles participent aujourd'hui aux recherches sur les grands enjeux planétaires.

05/2018

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Histoire internationale

Le viol, une arme de terreur. Dans le sillage du docteur Mukwege

Cet ouvrage propose des regards/éclairages croisés (du romancier au médecin en passant par le journaliste ou le juriste) sur un phénomène récent et inquiétant. Une scène "ordinaire"... "La maman était absente de la maison. A l'aube, j'ai été réveillé par des pleurs qui venaient du jardin. J'ai trouvé la gamine, qui n'a que 7 ans, recroquevillée derrière un buisson, du sang entre les jambes." Récit d'une scène "ordinaire" dans l'Est du Congo... Une arme de guerre Depuis vingt ans, une violence inouïe frappe cette région. Si toute guerre moderne fait des ravages parmi les populations civiles, ici ce sont les femmes qui paient le plus lourd tribut. Une situation cauchemardesque qui a pris racine sur les collines rwandaises en 1994, l'année du génocide. Si la violence sexuelle en période de conflit a toujours existé, elle a désormais pris une dimension nouvelle. Utilisée à des fins stratégiques, elle est devenue une véritable arme de guerre. Un ouvrage collectif pour mieux comprendre une problématique complexe Ce livre est un voyage au pays de ces femmes et enfants que des hommes brutalisent, violent, torturent, mutilent. Après une nouvelle inspirée par cette sauvagerie, signée de l'écrivain congolais Jean Bofane, Hélène Dumas et Colette Braeckman reviennent sur les séquences du désastre, nous font revivre les heures les plus noires de ces vingt dernières années. La 2e partie du livre donne la parole à deux médecins (Guy-Bernard Cadière et Simon Gasibirege), deux hommes de terrain qui livrent leur expérience. Si le tableau est certes noir, il existe néanmoins des signes d'espoir. Les regards croisés dans la dernière partie de l'ouvrage portent sur les réponses judiciaires (Michèle Hirsch et Hélène Morvan), l'indispensable sensibilisation par les médias (Thierry Michel et Jean-Paul Marthoz) et la résistance des femmes, ici et là-bas (Maddy Tiembe et Colette Braeckman). Après une réflexion de Damien Vandermeersch sur l'impunité dans un monde sans repères, le mot de la fin revient au docteur Mukwege, symbole du combat contre le viol. Son combat aux côtés des femmes a d'ailleurs été couronné de nombreuses distinctions, dont le prix Sakharov 2014.

09/2015

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Essais

Le film en devenir

Après Presque une conception du monde publié en poche chez Créaphis (2007), l'écrivain de cinéma Gérard Leblanc, essayiste, poète et cinéaste interroge ici le devenir du film : qu'en a-t-on fait, qu'en fait-on, que pourrait-on en faire ? Le questionnement revêt une double dimension, historique et prospective. Il s'agit de saisir le film en devenir à travers les transformations du cinéma qui, moins que jamais, ne saurait se réduire à un seul mode de production et de circulation. à partir d'une réflexion menée autour des transformations liées aux pratiques et aux usages nouveaux du film, Gérard Leblanc invite à une lecture critique et poétique de certaines oeuvres de cinéastes et d'écrivains (Alain Cavalier, Marcel Pagnol, Alexandre Dumas...), mais aussi sur ses propres films documentaires. Cette écriture audacieuse, documentée et critique, témoigne de la subjectivité d'un auteur dont la pensée féconde et foisonnante interroge constamment le réel du cinéma. Toujours plus proche de la vie, le film est le lieu d'une double métamorphose : celle des subjectivités et celle de toutes les réalités. Deux pôles qu'on ne peut séparer. De ce point de vue le livre ouvre des pistes nouvelles et en réactive quelques unes plus anciennes trop vite abandonnées. Douze textes devenus introuvables et deux autres inédits forment la matière de l'ouvrage. Le ton très personnel est celui d'un penseur libre de toute contrainte ou de toute chapelle. Comme dans son travail important surs les cinéastes Fritz Lang ou Georges Franju, Gérard Leblanc a l'habitude d'inviter le lecteur, y compris non spécialiste, à un travail de réflexion sur le film aujourd'hui et en devenir, ses dispositifs, sa matière et ses composantes, son imaginaire, ses relations à la science et à la technique, son idéologie et plus largement aux rapports entre vie et cinéma. Gérard Leblanc, dans ce nouvel opus, s'affirme comme un écrivain fécond – certes inclassable – dont la vivacité et l'oeil critique sont appréciés bien au-delà des lieux où il a enseigné, à l'université ou à l'école nationale supérieure Louis Lumière.

03/2023

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Littérature française

Le projet Almaz

Après la Seconde Guerre mondiale, un psychiatre d'origine russe spécialiste des phénomènes paranormaux et sa femme française, tous deux communistes fervents, choisissent de rejoindre l'URSS, futur berceau - si l'idéologie tient ses promesses - de l'homme nouveau. Ce choix va non seulement changer leur vie mais aussi celle de leurs deux fils, Basile et Victor. Avant leur départ, une attaque de poliomyélite rend Balise infirme et détermine les parents à confier leur fils âgé d'une dizaine d'années à une famille russe amie installée en France. C'est donc séparés et dans des mondes complètement différents que vont grandir les deux enfants. Le roman commence quand Basile, devenu un vieil anar très doux qui répare des objets désuets, condamnés par la modernité mais encore chers au coeur de leurs propriétaires, apprend par un Russe, ancien espion devenu petit mafioso, que son frère va rentrer en France. Cette nouvelle est loin de réjouir Basile dont la femme, Fée, est en train de mourir et dont l'histoire (celle mouvementée d'une famille qui, de la Russie à la France, traverse la seconde moitié du XXe siècle) cède peu à peu la place à celle de Victor. Une histoire autrement tragique où les dures conditions de vie le disputent à la paranoïa ambiante qui a envoyé son père au goulag, condamnant la mère à vivoter dans un appartement communautaire. Victor, livré à lui-même, a fait d'étranges rencontres à Léningrad, ville mi-réelle, mi-fantastique, et, obsédé par sa quête d'immortalité, a fini par servir de cobaye à des chercheurs poursuivant un but transhumaniste secret, le Projet Almaz. Au début des années 2000, à Paris, les deux frères, inconnus l'un de l'autre, et leurs deux mondes radicalement différents, vont-ils finalement se rencontrer ? Riche de retours en arrière mettant en lumière le destin d'une famille russe en exil et celui de jeunes avides de nouvelles technologies mais parfois à la dérive, ce roman choral donne à réfléchir sur les détours de l'histoire et les sombres promesses de l'avenir.

08/2015

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Troisième République

Lendemains de défaite. 1870-1871 dans l'imaginaire de la IIIe République

La guerre franco-prussienne de 1870 (la débâcle, l'invasion et le siège de Paris, la capitulation) est, selon les historiens, une guerre oubliée. Elle inspira pourtant une production artistique et littéraire massive, bien vite écartée par les critiques, comme si la France refusait cette mémoire de la défaite. Cent-cinquante ans après, il est temps d'ouvrir le dialogue entre historiens de l'art, de la musique, spécialistes des littératures et des idéologies, sur les échos de cette guerre sous la Troisième République. C'est chose faite avec cet ouvrage tiré d'un colloque organisé à l'université de Cambridge à l'été 2022. Pour certains artistes, il y a un avant et un après 1870-1871. C'est le cas des écrivains qui participent aux rencontres littéraires des "Soirées de Médan", Maupassant et son "Boule de suif" en tête ; c'est le cas aussi de Georges Bizet, qui, dès le lendemain de la guerre, s'engage dans la promotion de la musique française et signe en 1874 une pièce symphonique intitulée "Patrie". C'est le cas enfin de certains peintres militaires qui, se réclamant de la "vérité" , vont à l'encontre des regards officiels portés sur la défaite. Pour d'autres, il faut avant tout tracer des perspectives : George Sand estime ainsi que c'est le paysan, celui qui sème et qui cultive, qui doit être au centre de la reconstruction du pays ; pour d'autres, c'est la reconquête de l'Alsace-Lorraine qui doit être la priorité et la statue représentant la ville de Strasbourg sur la place de la Concorde à Paris prend place dans un imaginaire de la revanche. Même la littérature, dès lors nationale, doit prendre position. Et si Alexandre Dumas devient pour certains, et bien malgré lui (il meurt en décembre 1870), le prophète de la défaite avec la redécouverte de son livre "La Terreur prussienne", paru en 1867, Edmond Rostand met à mal l'héroïsme guerrier et patriotique dans "Cyrano de Bergerac". Au final, cet ouvrage nous permet de porter un regard neuf sur les arts et la littérature après la défaite de 1870-1871.

03/2024

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Histoire des mathématiques

Le Monde des mathématiques

Les mathématiques sont aujourd'hui l'objet de toutes les attentions, dans l'éducation et la recherche, dans les besoins d'innovation technologique, et dans la compétition économique. Les travaux se sont multipliés pour révéler les pénalités infligées aux sociétés où s'affaiblit le maniement des savoirs et des informations associés aux mathématiques. Dans un monde surexposé aux outils algorithmiques, la numératie devient un enjeu civique majeur. Pourtant, le fossé se creuse, en France, entre la formation des élèves, qui perd en efficacité et en équité et la valeur encore élevée de la recherche mathématique ; alors que d'autres nations réagissent pour éduquer leur jeunesse et attirer les talents. Pour comprendre de telles évolutions, cet ouvrage collectif explore les rouages de cette science prestigieuse, exigeante et intimidante. Comment les mathématiciens travaillent-ils et sont-ils formés ? Comment leurs idées rivalisent-elles dans l'espace mondial ? Quelle est la valeur du génie et de la communauté scientifique dans l'ethos de la profession ? Pourquoi les femmes y sont-elles encore très minoritaires ? Quels ont été les effets de la réforme des "mathématiques modernes" ? Autant de questions qui permettent d'aborder les spécificités du "monde des mathématiques" , structuré - comme l'art ou le sport - par l'universalité de son langage, la rigueur de son exercice et son incessante créativité. Pierre-Michel Menger est sociologue, professeur au Collège de France. Il a publié, au Seuil : Portrait de l'artiste en travailleur. Métamorphoses du capitalisme (2003) et Le Travail créateur. S'accomplir dans l'incertitude (2009). Pierre Verschueren est historien, maître de conférences à l'Université de Franche- Comté (Centre Lucien Febvre), spécialiste de l'histoire des savoirs scientifiques et de l'enseignement supérieur. Avec les contributions de Michael J. Barany, Odile Chatirichvili, Rémy Cerda, Karine Chemla, Sophie Coeuré, Simon Decaens, Renaud d'Enfert, Samson Duran, Hélène Gispert, Colin Marchika, Julien Muller, Philippe Nabonnand, Alice Pavie, Jeanne Peiffer, Laurent Rollet, Martina Schiavon, Jean-Marc Schlenker, Martine Sonnet, Yannick Vincent et Bernard Zarca. Ouvrage publié avec le soutien de la fondation du Collège de France et de son mécénat LVMH

10/2023

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Poches Littérature internation

Une minute de silence

Dans une petite ville de la Baltique bercée par le rythme incessant des vagues, Christian, dix-huit ans, assiste à la minute de silence observée par tout le lycée en mémoire de Stella Petersen, professeur d'anglais morte en mer. A la fin de la cérémonie, Christian vole la photographie de Stella : avec quelques cartes, c'est le seul souvenir qu'il puisse garder de leur amour. Un amour qui ne dura pas plus d'un été. Un amour ponctué par les sorties en mer, les arrêts à la cabane de l'île aux Oiseaux et les instants magiques dans les bras de la jeune femme. De Christian nous savons qu'il travaille avec son père à l'établissement d'un brise-lames souterrain, qu'il n'est pas un très bon élève et que Stella est son premier amour. De la jeune professeur nous savons peu. Son père était aviateur bombardier pendant la seconde guerre mondiale, mais il a été fait prisonnier quand son avion est tombé. C'est un passé qui pèse sur elle. Christian fait des projets d'avenir dont Stella est le centre, mais Stella meurt, laissant tous les désirs, toutes les questions en suspens. Et c'est à ce mystère de l'inachèvement que s'attache Siegfried Lenz, dans une prose lumineuse conjuguant légèreté et précision, sensualité et sensibilité. La mer a toujours été un personnage essentiel des écrits de Lenz. Elle influence ici la manière même dont est écrit le roman : l'alternance des phrases longues et des phrases courtes, le mélange du " tu " et du " elle " par lequel Christian s'adresse à Stella forment une mélodie poétique dont le rythme rappelle de manière incantatoire celui des vagues qui finiront par emporter Stella. Lenz a écrit Une Minute de silence en 2008, il était alors âgé de quatre-vingt-deux ans. C'est un avant-dernier roman intimiste, presque onirique, sur le thème de l'amour et du mystère des sentiments, de la mort et de l'oubli.

04/2016

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Littérature française

Joe Hartfield, l'homme qui voulait tuer Donald Trump

Toute cette histoire n'aurait jamais vu le jour si Jean Duchêne, le jour de ses 77 ans, n'avait eu une inspiration aussi soudaine qu'inattendue. Il allait écrire un roman. Le héros serait Joe Hartfield, un ami noir rencontré à Omaha (Nébraska) en 1960 et, à la fin du livre, en 2020, Joe essayerait de tuer Donald Trump. Le découpage de l'histoire se fait par grappes de personnages et par tranches de vie. On remonte ainsi au voyage de Jean aux Etats-Unis puis on suit, pas à pas, les parcours de vie des quatre personnages principaux, Joe, Jean, Marlene et Marcus et de leurs proches, des personnages ordinaires à qui il arrive des choses extraordinaires. On suit leurs itinéraires, parallèles mais variés. Ils surmontent les épreuves et les coups durs de la vie grâce à leur courage et à leur créativité. Ils se remettent en question, se renouvellent et se réinventent sans cesse. Deux fils rouges dans ce premier roman. Le premier est l'amitié inébranlable qui lie les personnages principaux : leurs rencontres, leurs retrouvailles et leurs déboires. Le second, l'évolution lente de Joe de 'jeune photographe nonchalant et inconnu' jusqu'à 'vieux sage déconnecté mais débordant de vie' en passant par 'activiste radical et meurtrier en puissance'. Au terme de péripéties multiples, marquées du début à la fin par l'humour de Jean et des autres protagonistes, les clins d'yeux et les surprises, les personnages s'expriment sur les éléments purs et toxiques de l'amour, sur l'art, sur le racisme et les injustices, sur la futilité de la quête d'argent, sur les vraies valeurs, partagées, transmises ou menacées. Le jazz, Derek Hartfield (l'écrivain stérile), Hugh Hefner (le patron de Playboy), la Négresse Blonde, les cités jardins et les bouquettes liégeoises (dégustées au Montana ! ) sont omniprésents et apportent des espaces de respiration bienvenus dans un récit riche étalé sur plus de soixante ans.

12/2020

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Romans historiques

Les enfants de la patrie Tome 3 : Le serment de Verdun

" Ne tirez pas, nous ne tirerons plus, la paix est proche. " En ce Noël 1915, à Verdun, les soldats allemands brandissent des pancartes conciliatrices au-dessus des tranchées. Côté poilus, on s'apprête à déboucher de bonnes bouteilles. Soudain, peu avant minuit, les batteries françaises tonnent dans un vacarme d'enfer. Les représailles ne se font pas attendre. Un réveillon sanglant, dont l'artilleur Julien Aumoine se souviendra longtemps ! Croit-il ! Il lui reste à peine deux mois à vivre... Le plus jeune des frères Aumoine ignore que les manitous du premier conflit mondial rivalisent d'ingéniosité dans la fabrication d'armes dévastatrices. Car si la " der des der " se gagne toujours au corps à corps, si l'on s'accroche pour sauver un pouce de terrain, si l'on compte un mort par mètre carré, une guerre moderne est aussi à l'œuvre : le lance-flammes est né. Le 21 février 1916, dans un trou d'obus, Julien est réduit en cendres. Pas de corps, pas de décès : l'état-major est formel. L'artilleur est porté disparu. La famille doit attendre durant des mois l'annonce officielle. Impossible de ne pas espérer, douter et souffrir sans répit. Marie, sa mère, courageuse agricultrice de l'Allier qui a déjà vu mourir à la bataille l'aîné de ses quatre fils, va-t-elle surmonter preuve ? Peut-elle imaginer que les deux derniers, Jean et Raymond, risquent encore leur vie ? Ceux-ci, anéantis par la mort du benjamin et par la barbarie du conflit terrestre, n'aspirent plus qu'à s'élever au-dessus de la mêlée : de son Spad, puissant chasseur français, Raymond livre alors ses plus durs combats. Il fallait le souffle romanesque d'un Pierre Miquel - sans compter une connaissance encyclopédique de la période - pour restituer Verdun vu des entrailles de la terre comme du ciel ; pour exprimer l'ivresse de ces pionniers de l'aviation militaire, risque-tout amoureux d'une machine ; pour célébrer les héros d'une guerre sans épitaphe.

06/2002

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Histoire de France

Avoir vingt ans à Dachau. L'histoire de mon père

Résumé : C'est un récit poignant, « sur la captivité de mon père » écrit Joëlle Delpech-Boursier sur André Delpech, qu'elle nous livre à travers ces pages. Durant plusieurs années, elle écoute, recueille patiemment ses mots, sa blessure, son témoignage distillé par bribes par ce jeune résistant, mais ô combien essentiel pour saisir et vivre notre aujourd'hui en liberté. André Delpech est quercinois, arrêté par la Gestapo à Cahors le 17 mai 1944, puis déporté au camp de la mort lente de Dachau, dans un des Kommando les plus durs de la vallée du Neckar en Allemagne, après avoir survécu au fameux train de la mort. Le récit évoque avec force détails l'enfer que ce jeune résistant a vécu dans sa déportation aux côtés de ses compagnons d'infortune dans ce camp de concentration, les Stücks qu'ils étaient devenus devant disparaître sans laisser aucune trace. Après la guerre, André Delpech fit une brillante carrière militaire avec le grade de général de corps d'armée. Son nom restera toujours attaché à Dachau dont il a présidé le Comité International pendant quatorze ans. La chancelière allemande Angela Merkel a accepté en 2013 de recevoir le prix de ce comité portant le nom du général André Delpech. Ce témoignage ainsi recueilli se veut avant tout un travail, un devoir de mémoire œuvre portée par une enfant d'un déporté résistant, elle qui n'a pas connu la guerre mais qui hérite d'une histoire et de certaines valeurs à transmettre pour aider à faire de nos enfants des citoyens. En particulier celles que son père a défendu toute sa vie, la liberté et le respect de la dignité humaine. « La liberté qui paraît évidente à ceux qui l'ont toujours connue, exige pour être conservée et vécue une vigilance constante des hommes et des femmes de tous les continents du globe » avait-il dit lors d'un discours prononcé sur la place d'appel de Dachau devant une assemblée internationale.

08/2015