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Lucile Ahrweiller, Magalie Lebot

Extraits

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Musique, danse

ARRAU PARLE. Conversations

"Il y a deux ans, Claudio Arrau fêtait à la fois ses quatre-vingts ans et ses soixante-quinze ans de carrière avec un marathon pianistique sans précédent : les Beethoven les plus scabreux et les Liszt les plus lourds en une même soirée. Il y a un secret derrière cette énergie enthousiaste, et cette jouvence. La même année, des entretiens conduits par le journaliste new-yorkais Joseph Horowitz paraissaient en Amérique et livraient une partie du secret. Arrau parlait. Ce livre est d'abord et de toute façon celui d'un témoin majeur de notre siècle : né au Chili, mais formé à Berlin depuis ses huit ans, Arrau a vécu en Européen, en artiste, en témoin partial, passionné et lucide le fabuleux foisonnement culturel de la république de Weimar, stoppé par la montée du nazisme. Il a confronté ses blocages d'enfant prodige transplanté, couvé, devenu adulte et déchu de son auréole, à cette arme spirituelle neuve, la psychanalyse. C'est un homme guéri, mais qui regarde en face ses démons, qui nous parle. Comment s'étant conquis lui-même, il a dû conquérir l'Amérique, alors vendue aux virtuoses secs qui semblaient marcher à l'électricité ; comment il s'accommode depuis trois quarts de siècle de ce piano au bout de ses doigts qui n'est pour lui que comme un membre de plus ; comment l'angoisse, la peur de perdre se sont transmuées pour lui en jubilation tellurique, en joie de jouer et, presque, de jouir : au-delà de tout le paysage culturel qui s'anime, qu'on aurait pu croire austère, ce qui saisit le lecteur de ces entretiens c'est, conquise, ascétique et rayonnante, inattendue et salubre, une moderne (et très antique) morale du plaisir". André Tubeuf.

10/1985

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Musique, danse

Clifford Brown. Le roman d'un enfant sage

Bien des musiciens de jazz, parmi les plus célèbres, ont mené une vie de bâton de chaise, où figuraient en bonne place l'alcool, les drogues, les comportements asociaux et les frasques sexuelles. D'aucuns en ont conclu que leur génie ne pouvait s'épanouir que grâce à ces excès ou à ces dérives. Ce livre les étonnera. Il trace le portrait d'un garçon qui - fils respectueux de parents extrêmement méritants, puis musicien plein de raison, lucide, appliqué, déférent à l'égard de ses aînés, discipliné dans sa vie comme dans son art - n'en devint pas moins l'un des improvisateurs les plus flamboyants et les plus féconds de sa génération. De surcroît, " ce mouton à cinq pattes, cet enfant sage dans la cour des enfants terribles " a bel et bien existé. " Il s'appelait Clifford Benjamin Brown. Il jouait de la trompette, et il en jouait mieux, beaucoup mieux, follement mieux que la plupart des fous. " Est-ce d'avoir trouvé la mort à vingt-cinq ans, dans un accident de voiture, qui lui a conféré après coup l'aura d'un ange foudroyé ? Fascinés par sa quête tranquille de la perfection et cette façon, tout aussi sereine, qu'il avait de viser l'inaccessible, les créateurs majuscules auxquels il s'est un jour ou l'autre mesuré (Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Miles Davis, Fats Navarro, Sonny Rollins, Art Blakey, Max Roach...) ont tous vu en lui, de son vivant déjà, quelqu'un d'un peu miraculeux. Alain Gerber raconte ici l'histoire de " Brownie ", ses rencontres et ses traverses. Mais aussi, à sa manière habituelle faite d'intime compréhension, il décrit une entreprise esthétique sans pareille et saisit la musique du trompettiste dans le mouvement qui lui confère sa grâce et la rend aussi actuelle aujourd'hui qu'à l'époque où on la découvrait.

03/2001

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Histoire de France

Le journal des moissons sanglantes (août-septembre 1914). La bataille de Proyart-Framerville-Rosières

Août 1914. Les blés ont été coupés mais pas encore rentrés. Adrienne Dumeige, une jeune Amiénoise qui vient d'obtenir son brevet supérieur d'institutrice se repose dans un calme village du Santerre. Comment peut-elle imaginer que les rumeurs de guerre qui se font entendre au loin, du côté de Sarajevo, vont s'amplifier et devenir, en quelques semaines, un roulement de tonnerre dans le nord de la France ? En maniant une gerbe d'avoine, elle constate que ses mains sont tâchées de sang ; étrange présage de cette sanglante moisson de jeunes hommes qui fauchés par dizaines de milliers répandront leur sang sur les récoltes abandonnées. Après la violation de la frontière belge par les armées allemandes, le 5e Régiment de Dragons, parti de Compiègne, marche sur Liège avec le Corps de Cavalerie que commande le général Sordet, pendant que le gros des troupes françaises se bat en Alsace. Mais les Alliés ont gravement sous-estimé l'importance des forces allemandes qui, après avoir pris Liège, se déversent sur la Belgique et, progressant rapidement, envahissent la France. Les voilà à Cambrai puis à Péronne. Dans son village, la jeune institutrice a vécu le départ des hommes pour l'armée, l'angoisse de l'attente, le passage des réfugiés. Le 5e Dragons, menant des actions retardatrices, se bat, recule sans cesse, arrive dans le Santerre. La jeune femme et les dragons vont se rencontrer dans le tumulte de la bataille de Proyart-Framerville, le 29 août, affrontement violent mais oublié, à la veille de la bataille de la Marne. A Rosières en Santerre, Adrienne recueille des blessés, les cache, les soigne. Son courage, naturel et lucide, force l'admiration de tous. Photos, cartes postales anciennes, documents d'époque. Préfaces : Michel Talon, Ministère de la Défense ; et Colonel Hubert Laudier.

07/2010

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Critique littéraire

Journal intégral 1953-1986. Edition collector

Publié pour la première fois dans sa version intégrale, le Journal de Matthieu Galey, amputé lors de sa parution de ses passages les plus sulfureux, traverse, de 1953 à 1986, plus de trente années de vie littéraire, mondaine et politique. Observateur passionné et désenchanté d'une comédie parisienne qu'il est amené à beaucoup fréquenter, par curiosité autant que par nécessité professionnelle, Matthieu Galey, journaliste et écrivain, a tenu en secret ce journal savoureux, dans lequel il est aussi beaucoup question de ses amours homosexuelles. Chaque soir il relatait dans le même temps ses échanges et ses rencontres avec les personnalités du Tout-Paris. Membre du comité de lecture des éditions Grasset à partir de 1962, Galey fut aussi le témoin privilégié des combinaisons qui gouvernaient en secret la composition des jurys des grands prix, en particulier du Goncourt, et le choix de leurs lauréats. Le regard acéré et la plume incisive, il se fait le démystificateur de la faune littéraire, de ses jeux, de ses rites, de ses moeurs, et chaque dîner ou cocktail qu'il relate devient une scène de genre, un moment de comédie humaine souvent irrésistible. L'ironie et la férocité avec lesquelles il manie l'art du portrait l'imposent aujourd'hui comme un maître du genre, disciple en cela de Francois Mauriac dont il écrit : "J'aime cette morsure de chaque phrase. Quel appétit pour déchirer ! " Aux approches de la cinquantaine, Matthieu Galey se découvrit atteint d'une maladie alors incurable qui l'emporta à l'âge de 52 ans et fit de lui quasiment le chroniqueur de sa propre disparition, aussi lucide vis-à-vis de lui-même qu'il le fut envers ses contemporains.

04/2019

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Littérature étrangère

Les insouciants

Billy Lange est né en 1909 sur l'île de Wight, en Angleterre, où son père est skipper pour un riche baron juif allemand. Enfant, Billy est fasciné par la fille du baron, l'insaisissable et volontaire Karin von Weinbrenner. Après la Première Guerre mondiale qui a obligé les parents de Billy à émigrer en Allemagne, les deux jeunes gens se recroisent sur la propriété du baron, près de Francfort. Au fil des ans, alors que la société perd ses repères moraux et que l'Allemagne marche vers la Seconde Guerre mondiale, Billy et Karin se découvrent des points communs : les chevaux, le jazz, la vitesse, un tenace rêve d'évasion. Et, tandis que Billy se trouve une "situation" chez IG Farben, Karin, si représentative d'une certaine jeunesse argentée, part mener une vie de bohême à Berlin. Face à la montée du nazisme, aux traitements infligés au baron et à son entourage, Billy et Karin vont faire front, taraudés par une même question : faut-il rester ou se résoudre à fuir ? Le roman entrelace les souvenirs de Billy : son enfance anglaise, l'emprisonnement de son père soupçonné d'espionnage pendant la Première Guerre mondiale, le refuge dans une Irlande secouée par l'IRA, la fuite en Allemagne auprès du baron, l'entre-deux-guerres où se mêlent insouciance et signes annonciateurs d'un nouvel ordre des choses. Peter Behrens poursuit son ouvre semi-autobiographique et offre un éclairage subtil et une fine compréhension de la "grande Histoire" à travers les itinéraires de ses personnages. Profondément émouvant, Les insouciants est une histoire d'amour, une épopée historique, et une réflexion lucide sur la violence de l'Europe du XXe siècle. Un roman magistral.

02/2017

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Science-fiction

Clavium

Septembre 2001… Effondrement des grandes jumelles new-yorkaises. Décembre 2004… Ravage des côtes indonésiennes par une géante gueule d'eau. Janvier 2010… Spasmes monstres au coeur des fragiles terres haïtiennes. Février 2017… Un des joyaux montréalais est englouti par le Saint-Laurent. Toutes ces fatalités, une jeune femme issue du milieu des arts bruxellois les a annoncées : Landy Van de Walt, extra-lucide et notoire manieuse de pinceaux, a, parmi une série de quatorze toiles, cabalistiquement entrevu ces funestes événements. Aujourd'hui, à la lisière de ses tiges velues, quelque chose d'encore plus dévastateur de tout ce qui fut peint, se dessine graduellement… Un terrible cataclysme prêt à annihiler non pas une minime fraction de la race humaine, mais bien la totalité ! Afin d'éviter cette déchirure, Landy devra unir ses efforts à ceux de sa soeur archéologue, Andréa Santerre, ainsi qu'à un déchu du ciel à la recherche de la rédemption ; un dénommé Saël. Dans leur quête, le trio disparate devra expressément retrouver de précieux artefacts : deux clés façonnées à même les clous ayant servi à supplicier celui que l'on nomme le Gardien des portes. Cela, avant que le Prince des ténèbres, qui toujours imprégné du désir d'assimiler son ancienne demeure, ne vienne y déposer ses tranchantes serres. Toutefois, tapie derrière un opaque linceul, une entité davantage obscure que l'obscurité, davantage perverse que la perversion, entend bien mettre des bâtons dans les roues de tous les protagonistes. De Liège, jusqu'au coeur des collines d'Entiché, en passant par Paris et Rome, une sombre et périlleuse aventure qui vous transportera dans le ventre de l'horreur et du fantastique… Au coeur d'un thriller religieux !

11/2016

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Histoire de France

Camus et l'impossible trêve civile. Suivi d'une Correspondance avec Amar Ouzegane

Le 22 janvier 1956, venu à Alger à l'appel d'un petit groupe d'amis musulmans et européens, Albert Camus lance un "Appel pour une Trêve civile". Alors que déjà une guerre multiplie les victimes de toutes origines, il s'agit d'obtenir des forces en présence qu'elles s'engagent au moins à éviter de tuer des innocents. Tandis que l'extrême droite l'assiège aux cris de "A mort Camus ! Mendès au poteau !", la réunion reçoit le soutien des Eglises comme de Ferhat Abbas. Amar Ouzegane est là, membre du comité de la Trêve civile mais aussi émissaire inavoué du FLN. Deux semaines après, Guy Mollet cède aux ultras de l'Algérie française. La voie est dès lors ouverte à la bataille d'Alger puis à la surenchère des violences. Vingt ans plus tard, Charles Poncet, le plus proche des amis algérois de Camus, entreprend le récit de ce qui fut en Algérie l'ultime moment de fraternisation de représentants des deux communautés. Resté inédit, ce document remarquable, qui relate aussi une forte histoire d'amitiés autour de Camus, est ici publié, mis en perspective par un ensemble d'informations et de commentaires ; il est aussi éclairé par la correspondance lucide que son auteur échange en 1976 avec Ouzegane sur les leçons à tirer, de part et d'autre, de cette initiative de la dernière chance. Passé quatre autres décennies et par-delà son échec immédiat, le choix d'humanité que portait l' "Appel" de 1956 résonne aujourd'hui avec une force intacte. Alors même qu'à la dérive meurtrière du fondamentalisme risque de répondre la tentation du refus de l'Autre ou une escalade sécuritaire, le seul combat n'est-il pas de conserver possible une vie commune où tous trouvent à s'exprimer librement dans le respect de chacun ?

03/2015

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Géopolitique

Le savoir de la peau

Homme de terrain, Gérard Chaliand a été, au cours du dernier demi-siècle, un observateur-participant dans les guérillas d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine. Ayant notamment enseigné à Harvard, à Berkeley, à l'UCLA, ainsi qu'à l'Ena et à l'Ecole de guerre, il relate son itinéraire singulier, révélant tout un pan d'histoire contemporaine. Les Mémoires de l'un des plus grands géostratèges de notre temps Homme de terrain, Gérard Chaliand a participé, depuis 1960 à nombre de guérillas d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine. Il a enseigné à Harvard, à Berkeley, à l'UCLA, ainsi qu'à l'Ena et à l'Ecole de guerre, tout en menant sa vie librement. Il est, par ailleurs, poète (Feu nomade, Poésie Gallimard, 2016). Après avoir établi un bilan des " mythes révolutionnaires du tiers-monde " dans Guérillas et Socialismes (1976), il a contribué au renouveau des représentations cartographiques de la géopolitique (1983) et à la connaissance des cultures et stratégies non occidentales, mal connues et sous-estimées (1990). Il a signalé et analysé le reflux de l'Occident à travers ses échecs contemporains dans les conflits irréguliers (2016). Le présent volume relate son itinéraire singulier, l'importance de l'Asie orientale et le repli de l'Europe, sinon de l'Occident. " De tous les spécialistes contemporains de la guerre révolutionnaire, Gérard Chaliand est l'un des plus incisifs. Il réunit le résultat de ses recherches et son engagement immédiat dans de nombreux mouvements révolutionnaires. " (Makers of Modern Strategy, Princeton University Press, 1986) " ... un des meilleurs géostratèges contemporains. Clair, direct, particulièrement lucide, très expérimenté, original, à la fois engagé et rigoureux. " (Hubert Védrine, Dictionnaire amoureux de la géopolitique, Fayard, 2020)

03/2022

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Rugby

Rugby : mourir fait partie du jeu

Un froid matin de décembre, Philippe Chauvin dépose à la gare son fils Nicolas, 18 ans, qui va jouer son premier match en tant que titulaire en catégorie Espoirs du Stade français Paris. Il ne savait pas que ce serait la dernière fois qu'il le verrait en vie... Un double plaquage brutal occasionne un arrachement fatal de la seconde vertèbre cervicale. La même année, quatre jeunes vont mourir des suites d'un choc sur un terrain de rugby. Depuis, Philippe Chauvin se bat pour que son fils ne soit pas mort en vain. Il réclame que les lumières soient faites sur les responsabilités et que les règles existantes, qui prohibent les gestes dangereux, soient réellement appliquées. Mais, après quelques semaines d'émotion pendant lesquelles l'auto-proclamée "grande famille du rugby" multiplie les déclarations de solidarité, c'est un silence embarrassé puis agacé qui seul lui répond. Ce livre retrace son cheminement, des gradins des petits stades de banlieue aux salles de réception du Stade français, en passant par le ministère des Sports ou les bureaux de la Fédération française de rugby. Il raconte les belles promesses et les réponses qui ne viennent pas. Face à un milieu gouverné par l'omerta et les gros sous, le combat d'un homme seul, lucide et déterminé, qui veut faire changer une culture sportive et des institutions indifférentes. Son témoignage s'adresse à tous les passionnés et aux familles qui s'intéressent à la pratique du rugby, pour qu'ils puissent apprécier par eux-mêmes les risques encourus. Philippe Chauvin, lui-même ancien rugbyman et dirigeant d'un club amateur, est régulièrement reçu dans les médias pour parler de la brutalité dans le sport.

04/2023

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Poésie

Bel Ogou d'avant rouge

Voici une voix de la nouvelle génération des poètes haïtiens qui sâélève, rude et exigeante, impatiente de secouer le joug des pouvoirs corrompus et des assignations. Consciente de la beauté de la vie et de la laideur des sociétés humaines modernes, portée par le formidable élan vital de ceux qui ont le sentiment que subir nâa que trop duré, voici une poésie qui déshabille crûment la réalité, de là où elle l'observe. Une poésie qui sonne et qui cogne, lucide, y compris sur la littérature et son désir contrarié de révolte. Né en 1988 à Port- au âPrince, en Haïti, Rolaphton Mercure est écrivain, comédien et acteur, slameur, dramaturge et metteur en scène. Après sa participation, de 2010 à 2012, à la troupe de comédie musicale Haïti en scène de Bertrand Labarre, il a joué dans la pièce "Le Jeu de l'amour et du hasard", montée par Jean-René Lemoine, au Festival 4 chemins de Port-au-Prince (2012) puis au Festival des francophonies de Limoges (2013). Lauréat, en tant que slameur, du prix Caraïbes en création de l'Institut français en 2013, il a, au cinéma, joué dans "Meurtre à Pacot" et participé au doublage d'"Assistance mortelle", deux films de Raoul Peck, avant d'interpréter un des rôles principaux dans le â film Kafou (2017) de Bruno Mourral et un second rôle dans le film "Freda" de Géssica Généus. Sa pièce "Fuck Dieu, fuck le vodou, je ne crois qu'en mon index" a été nommé au prix SACD dramaturgie en 2021 puis publié dans l'Anthologie des nouvelles dramaturgies d'Haïti. Il vit actuellement à Limoges où il suit des études de second cycle en créations contemporaines et industries culturelles.

04/2023

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Communication - Médias

Les journalistes et leurs médias en Afrique. Pensées mêlées en souvenir de Marie-Soleil Frère

Ce livre est un hommage à Marie-Soleil Frère, directrice de recherches au FNRS et enseignante à l'ULB. Il retrace le parcours académique d'une intellectuelle hors pair, impliquée à la fois dans la recherche, l'enseignement et la coopération en Afrique subsaharienne francophone. Durant 30 ans, elle a inlassablement étudié et questionné les journalistes et leurs médias notamment en Mauritanie, au Bénin, au Niger, au Tchad, au Rwanda, au Burundi, en République démocratique du Congo et, bien sûr, au Burkina Faso, sa seconde patrie. Elle a analysé leur rôle de témoins tout autant que d'acteurs de la vie politique et nous lègue un regard juste et complexe sur les dynamiques médiatiques, politiques, sociales et économiques du continent. Le livre réunit des recherches scientifiques tout à fait inédites mais aussi un grand nombre d'interventions de collaborateurs et collaboratrices, chercheurs et chercheuses, doctorants et doctorantes, amis et journalistes qui l'ont connue et appréciée. Tous réunis, à la croisée de la science et de l'hommage, ces textes retracent son parcours de vie impressionnant et passionnant et abordent les problématiques et enjeux cruciaux auxquels elle a consacré une énergie hors du commun. Ils dévoilent la trajectoire unique d'une chercheuse de terrain dévouée à l'Afrique et à ses journalistes. Son travail continuera d'éclairer non seulement les chercheurs, mais également toute personne qui s'intéresse au journalisme et à l'Afrique ou qui souhaite porter un regard critique sur la vision paternaliste sous-jacente à nombreux projets de coopération. Ce livre est un hommage à une femme-chercheuse-voyageuse engagée et lucide, un témoignage de son oeuvre intellectuelle et humaine ainsi qu'une impulsion pour l'avenir.

04/2022

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Littérature scandinave

Le pays des phrases courtes

Après avoir quitté Copenhague, une jeune femme s'installe dans une communauté isolée de l'ouest du Danemark, et fait face avec humour à de sérieux problèmes d'adaptation. " Stine Pilgaard a écrit un roman envoûtant. Elle a réussi le tour de force de nous offrir un livre hilarant et métaphysique à la fois. " Véronique Ovaldé, Le Monde des livres. Le pays des phrases courtes, c'est l'ouest du Jutland, région rurale située à l'ouest de la péninsule danoise. Après avoir quitté Copenhague, une jeune femme s'y installe dans une communauté isolée et doit trouver sa voie, non seulement dans l'environnement déconcertant de l'école secondaire résidentielle Folk où son partenaire a été engagé pour enseigner, mais aussi dans les formes de conversation impénétrables de la population locale. Et pour couronner le tout, elle doit jongler avec ses rôles de mère d'un nouveau-né et de chroniqueuse dans le journal local. Presse : " On trouve dans ce roman la douceur de la vie communautaire (et son poids aussi), la beauté de la nature du Jutland, la détresse (que l'héroïne rend désopilante) d'être parent, la difficulté de passer son permis de conduire, et tout cela délicieusement ponctué par son travail d'oracle pour le journal local. Elle répond au courrier des lecteurs, et ses réponses sont des moments parfaits de sagesse branque. Stine Pilgaard a écrit un roman envoûtant. Elle a réussi le tour de force de nous offrir un livre hilarant et métaphysique à la fois. " Véronique Ovaldé, Le Monde des livres. " Un pur moment de bonheur littéraire. " Page des Libraires " Drôle, sincère, lucide, d'une sensibilité et d'une inventivité folles " LiRe " Des pages hilarantes et enlevées [et] en sous-texte, un éloge très poil à gratter des ratages et des impasses. " Marie Claire

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Vie chrétienne

Résister au mensonge. Vivre en chrétiens dissidents

Après son brillant essai sur le "pari bénédictin" , Rod Dreher développe une réflexion aussi puissante que féconde autour du soft totalitarisme occidental. Pas d'interdiction officielle d'opinion, pas de déploiement d'un Etat policier, mais l'émergence insidieuse d'une tyrannie douce qui, sous l'égide d'un credo progressiste, annihile tout esprit critique et paralyse jusqu'au plus indépendant des libres penseurs. Qu'est-ce que le soft totalitarisme ? Comment l'homme moderne en vient-il à renoncer à sa liberté d'expression et aux lumières du bon sens ? Pourquoi l'Occident est-il gagné par le novlangue et la réécriture de l'histoire ? C'est en s'appuyant sur les précieux témoignages d'anciens dissidents des régimes communistes que le penseur américain répond aux interrogations de notre époque. Incisif et lucide, il place le chrétien devant le vertige des temps d'aujourd'hui et de demain et l'appelle à la foi profonde, à la résistance familiale, à la soif de la vérité, seules à même de fissurer les fantasmes d'une époque qui nous infantilise et nous noie dans les paradis artificiels. Aiguillé par l'exigence de vérité, cet essai magistral nous donne les moyens de résister au mensonge qui ronge et liquéfie l'âme. Né en 1967, Rod Dreher est journaliste pour le magazine The American Conservative. Il a collaboré auparavant au New York Times. Originaire d'une famille méthodiste, il se convertit au catholicisme en 1993 puis à l'orthodoxie en 2006. Son invitation à retrouver la tradition de philosophie morale aristotélicienne rencontre un puissant écho outre-Atlantique. Auteur du mémorable Comment être chrétien dans un monde qui ne l'est plus, succès de librairie aux Etats-Unis comme en Europe, l'auteur récidive avec Résister au mensonge, Vivre en chrétiens dissidents.

04/2021

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Littérature française

Ce qui arrive backstage

Journaliste culturelle précaire faisant ses premiers pas de chroniqueuse TV dans une émission à succès, la jeune L. croise le chemin d'un animateur radio célèbre. Sur fond de Covid, se développe entre eux une étrange relation passionnelle et torride en visio. Pas de fausses promesses, pas de mensonges : donc pas d'emprise ? Mais alors pourquoi se sent-elle de plus en plus dépendante et de plus en plus utilisée ? Jusqu'à l'obsession ? Jusqu'à la souffrance ? Est-ce parce qu'elle aime sans retour ? Parce qu'elle n'est pas la seule ? Parce qu'il fait tout pour la faire se sentir importante tout en la tenant à distance ? Parce qu'elle se met à faire de petits travaux pour lui sans contrepartie ? Parce qu'il l'attache et l'évite ? Parce qu'il l'envahit ? Ce qui arrive backstage est un témoignage passionnant sur la fameuse "zone grise" du consentement. Une femme qui s'est perdue dans une relation avec un homme qui n'est pas un agresseur, et qui pourtant la manipule sans vergogne. Voici un récit courageux sur le sujet très contemporain de l'emprise où la "victime" interroge en quoi elle a été son propre ennemi. L'homme y joue un rôle négatif - c'est un formidable portrait de pervers narcissique -, mais rarement on a pu accéder à une introspection aussi sincère. Pas de règlement de comptes, mais une analyse ultra-lucide, comme un cadeau à toutes les autres femmes. Elodie Pinel est docteure en littérature française, professeure en lycée, autrice pour Le Robert, prof pour Les Bons Profs et La Maison Lumni (France Télévisions), animatrice d'ateliers philo avec Les Petits Platons. Elle est également Chevalier de l'ordre national du Mérite.

05/2022

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Géopolitique

Chroniques géopolitiques 2019-2020. France, Terrorisme, Europe, Moyen-Orient, Trump, Russie, Turquie, Chine, Pandémie...

Les années 2019 et 2020 ont été traversées par une convergence de crises sans précédent : économique et sociale, sanitaire (géo) politique... Sur le plan intérieur, la crise des Gilets jaunes, le terrorisme, la montée du communautarisme islamiste et la pandémie ont profondément impacté notre modèle de société, remettant en question le pacte social et la façon dont les Français perçoivent leur classe dirigeante. Sur le plan international, la montée en puissance de la Chine, la stratégie d'influence de la Russie au Moyen-Orient, les crises successives dans le golfe Persique et le positionnement agressif de la Turquie et de son néo sultan islamiste Erdogan en Méditerranée et enfin, la Covid-19 ont redéfini tous les équilibres stratégiques. L'Occident semble à bout de souffle. Sommes-nous pour autant arrivés à la fin de l'histoire, comme l'écrivait l'économiste et politologue Francis Fukuyama ?? A l'aune des écrits de Roland Lombardi, l'on comprend que c'est peut-être tout le contraire qui est en train de se produire. Parfois dur, toujours lucide, il nous indique en effet, à travers ses chroniques, le chemin à suivre pour renouer avec ce qui fit, historiquement et politiquement, la force et la puissance de grands Etats démocratiques comme la France. Il nous invite à la reconquête de celles-ci, en renouant avec l'esprit critique, et avec ce qui a toujours fait l'âme de nos nations : l'adhésion à un projet de société et de nation souveraines, qui se place au-dessus de toutes formes de communautarisme. Depuis deux ans, les chroniques de Roland Lombardi font le bonheur des lecteurs de Fildmedia. com. Pour une raison simple : il nomme les choses, proposant de faire face à notre histoire sans aucune forme de déni. Il faut le lire, car sa pensée nous aide à construire le monde de demain.

12/2021

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Actualité médiatique France

Nous avons tous la même histoire. Les défis de l'identité

Ce livre est un livre sur l'histoire telle que l'écrivent les historiens. C'est un livre sur l'idée de roman national, sur le rôle que joue l'histoire dans la représentation du colonialisme et sur son rejet dans les mouvements critiques qui traversent aujourd'hui la scène mondiale : wokisme, décolonialisme, etc. Jean-Frédéric Schaub analyse ce qui est à l'oeuvre, à l'université comme en politique, dans la contestation du modèle occidental de domination hérité d'une histoire colonialiste. Il prend la critique au sérieux, et interroge en profondeur la valeur des arguments universalistes : il confronte le discours et les valeurs, d'un côté, les actes, de l'autre, pour faire un inventaire sans concession, mais sans myopie sélective, de l'héritage de la domination européenne sur la façon d'écrire l'histoire, sur les idées d'humanité, de race, de civilisation, etc. En analysant la fonction de l'histoire et des modèles de représentation qu'elle véhicule, il atteint les racines de la critique que le décolonialisme adresse à l'occident issu des valeurs européennes. Il ne vise ni à dédouaner l'Europe de ses turpitudes " civilisatrices " , ni à l'accabler d'une autoflagellation systématique. Entre une critique légitime mais non dépourvue de contradictions relativistes et un universalisme dont la fierté triomphante masque les oublis et les mensonges, J-F Schaub explore les voies possibles pour démêler le vrai en historien " scientifique " , à distance de la fiction comme du militantisme politique, et avec ce qu'il faut de prévention lucide concernant la vérité ou l'objectivité. Il donne ainsi des clés pour nous représenter sans faux-semblants les conflits que le passé lègue au présent.

01/2024

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Biographies

Sous le soleil de l'exil. Georges Bernanos au Brésil 1938-1945

" Si j'entre au ciel, je voudrais que ce fût en qualité de vagabond. " En 1938, fatigué des compromissions de l'Eglise, dégoûté par les accords de Munich, Georges Bernanos quitte la France avec sa femme et ses six enfants. Son but : recréer une France utopique en terre brésilienne. La réalité sera autre. A la place, l'ancien compagnon de route de l'Action française, le polémiste des Grands Cimetières sous la lune, le royaliste capétien, va découvrir au Brésil une forme paradoxale de liberté. Travailleur infatigable, il porte un regard lucide sur l'Europe en proie aux convulsions et prête sa plume à la France libre. En 1945, à l'appel de De Gaulle, il finit par quitter sa presque-patrie qui ne cesse, dès lors, d'accompagner ses pensées et ses écrits : " Le plus grand, le plus profond, le plus douloureux désir de mon coeur en ce qui me regarde c'est de vous revoir tous, de revoir votre pays, de reposer dans cette terre où j'ai tant souffert et tant espéré pour la France, d'y attendre la résurrection, comme j'y ai attendu la victoire. " Sébastien Lapaque, voyageant sur les traces de l'écrivain, révèle un autre Bernanos, dont l'exil choisi éclaire les contradictions d'un chrétien qui n'aimait guère les tièdes : son monarchisme utopique, son antisémitisme, sa mélancolie parfois joyeuse, son rapport avec de Gaulle, l'" homme prédestiné ". Se révèle une voix puissante en lutte avec les faveurs factices de son époque - il refusera par trois fois la Légion d'honneur et un siège à l'Académie française - et toute forme d'asservissement. Un anticonformisme qui achève de le désigner pour la postérité comme figure tutélaire des hussards. Un bel essai biographique superbement écrit.

06/2023

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Vie chrétienne

En avant les vieux !. Vous êtes l'armée du Bon Dieu

"Vivement la retraite, je n'en peux plus ! " vous a-t-on si souvent entendu dire. "Je pourrai enfin faire tout ce qui me chante : la grasse mat', voyager, voir les amis. ". . Et puis un jour, le gros lot - la retraite - vous est tombé dessus ! Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu... A peine libérés du fardeau de la vie active, certains d'entre vous sont décédés, d'autres se sont laissés déborder par d'affreuses douleurs ou pathologies - ou les deux - les clouant ainsi chez eux. D'autres encore se sont retrouvés en tête à tête avec leur conjoint, et là, le courant n'est plus passé. Ou plutôt, seulement sous la forme de tensions et d'étincelles. C'est ainsi qu'une grande épreuve vous attendait : alors le meilleur - "le malheur" - pour la fin ? Quoi de mieux que des histoires pour comprendre sa propre histoire. Il était une fois Pierre, Raymond, Suzette, Marcelline, Gabin, Pauline, des anciens rencontrés au hasard de la vie. Chacun son histoire, chacun son parcours, tous arrivant au bout de leur chemin... mais toutes ces brebis appelées d'une façon ou d'une autre par leur Berger... Portant un regard lucide et d'une infinie tendresse, Natalie Saracco ouvre nos yeux et nos coeurs sur cette dernière étape de la vie, celle où tout se joue. Déjouant avec humour les pièges et tentations du grand âge, elle encourage les plus âgés à gagner cette dernière bataille car, si tout est différent désormais, tout est encore possible. En avant les vieux, vous êtes l'armée du Bon Dieu ! Natalie Saracco est réalisatrice et auteur. Elle a retrouvé une foi ardente après une expérience de mort imminente et témoigne depuis sans relâche de l'amour de Dieu.

03/2024

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Ouvrages généraux

Carnets de guerre

La "Grande Guerre patriotique" , celle qui débuta en 1941 par une déroute dans la confusion et l'incrédulité et se termina, après quatre ans de sacrifices inouïs, avec le drapeau rouge frappé de la faucille et du marteau flottant sur le toit du Reichstag, Vassili Grossman l'a vue de près. Correspondant de guerre pour Krasnaïa Zvezda, le quotidien officiel de l'Armée rouge, du début à la fin de ce conflit, il a été sur tous les fronts : la défense de Moscou, Stalingrad, bien sûr - expérience qui lui inspira son inoubliable roman Vie et Destin -, l'Ukraine, la Biélorussie, la libération des camps de la mort en Pologne, l'entrée dans Varsovie réduite au silence après l'insurrection, la chute de Berlin. Il a couché sur le papier ce qu'il appelle "la vérité impitoyable de la guerre" , constituée d'anecdotes, de détails révélateurs, de propos, de gestes ou de comportements saisis sur le vif avec un regard empreint d'une profonde humanité dans cette négation de l'humanité que fut la guerre sur le front russe. Ses carnets, par leur liberté de ton et leur préférence marquée pour la vérité profonde des hommes plutôt que pour les vérités officielles, différaient sensiblement de ses dépêches publiées dans L'Etoile rouge et auraient pu valoir de gros ennuis à Grossman s'ils avaient été découverts. Aujourd'hui, l'historien Antony Beevor les sauve de l'oubli en nous en proposant des morceaux choisis reliés entre eux par des indications précieuses sur le déroulement de la guerre, le contexte politique et le cheminement personnel de Grossman, ex-communiste désenchanté, juif athée, et avant tout écrivain, c'est-à-dire chroniqueur à la fois lucide et complice de la condition humaine à une époque qui ne voulait voir que des héros et des traîtres.

02/2023

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Critique littéraire

La muse démocratique. Henry James ou les pouvoirs du roman

Subtil analyste de l'ambiguïté des sentiments humains, excellant à multiplier les points de vue sur les êtres et à susciter la perplexité du lecteur, Henry James figure, à côté de Woolf, Proust, Joyce, Musil, dans le panthéon des très grands écrivains qui ont renouvelé le roman moderne. Ses livres les plus célèbres - Portrait de femme, Le Tour d'écrou, L'Image dans le tapis, Les Bostoniennes - composent d'inoubliables variations sur le thème de l'insondable mystère qu'est la vie de chacun. " On ne peut dire le tout de rien ", écrivait-il volontiers. Mais cet Américain qui avait adopté l'Angleterre comme patrie, cet inconditionnel de la démocratie du Nouveau Monde qui ne se sentait bien que dans l'Ancien, est aussi un témoin particulièrement lucide de l'époque qui finit et de celle qui commence. Avant les autres, il a vu que le mouvement de l'égalisation dans les sociétés modernes, irréversible et d'ailleurs souhaitable, préparait un monde qui verrait la confusion des rôles, le règne tout-puissant de la richesse, la religion triviale de la normalité ; il a pressenti que les sociétés de demain seraient inamicales à l'art, élitiste et hiérarchique par essence. C'est cette face jusqu'à présent cachée de l'œuvre de James qu'explore ici Mona Ozouf, que sa connaissance de l'histoire de l'idée démocratique rend singulièrement apte à entendre, dans ces textes célèbres, un écho nouveau. La muse démocratique a-t-elle devant elle de beaux jours ? Le spectacle d'une humanité grégaire la rebute, le déclin de la vie privée la fait trembler ; les relations entre hommes et femmes la désespèrent. Pour éclairer son inspiration désenchantée, il y a, heureusement, la littérature.

07/1998

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Littérature française

Guerre et fêtes. Mémoires

28 octobre 1949. Le fracas d'un quadrimoteur à hélices déchire le ciel des Açores. Quelques instants plus tard, une explosion retentit : le vol Paris-New York vient de s'écraser sur une petite île de l'archipel. A son bord, deux légendes au faîte de leur gloire : le boxeur Marcel Cerdan et le peintre Bernard Boutet de Monvel. Cruelle ironie pour l'artiste qui, aviateur pendant la Première Guerre mondiale, avait bravé des ciels autrement plus hostiles... L'ultime coup de théâtre d'une vie d'audace et d'aventures. Car peintre, militaire et français, Bernard Boutet de Monvel fut aussi écrivain, mondain et cosmopolite. Mobilisé en 1914, il abandonne crayons et pinceaux pour courir vers le front. Blessé lors de la bataille de la Marne, il intègre ensuite le Groupe de bombardement d'Orient : des campagnes françaises jusqu'aux rives de la mer Egée, il survole les champs de bataille de l'Europe en conflit, entre raids aériens et agapes mémorables. A la fin des années 1920, après un long séjour au Maroc, il part pour les Etats-Unis. Dans le New York du Jazz Age, la vie est une fête permanente : on le voit dans toutes les cérémonies, aux côtés d'invités aussi prestigieux que George Gershwin et Charlie Chaplin, et il devient le portraitiste adulé de la Café Society qui s'arrache ses tableaux. La guerre, les fêtes, ce dandy au goût irréprochable les raconte comme il les a vécues : en esthète. Ses Mémoires, ici publiés pour la première fois, révèlent un moraliste plein d'esprit, à l'humour lucide : dans ses écrits comme dans ses toiles, Bernard Boutet de Monvel n'a pas son pareil pour dépeindre ses contemporains. Ouvrage établi, préfacé et annoté par Stéphane-Jacques Addade.

11/2023

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Sociologie

Les yeux d'Oedipe (inutiles, sauvés). Quand le google, face au monde, saura voir et nommer

Ce petit livre réfléchit aux conséquences qu'aura sur la Vision, sur le Regard, le couplage de nos ordinateurs sur les images du google (monde copié). Il dit que vont s'inverser les rapports entre expérience et connaissance — celle-ci allant se mettre à précéder celle-là... Il prend le regard à son premier commencement : Perceval yeux fixés sur les trois gouttes de sang laissées sur la neige par l'oie blessée. Puis il dit que le problème de la reconnaissance, au sens où Aristote l'étudie dans la Poétique, va se trouver comme dissout. Que, partant, tragédies et comédies seront comme dissoutes... et qu'Oedipe, en sacrifiant sa vision, pourra sauver ses yeux... Il dit que ce sera la fin de la tragédie, la fin de l'expérience. Et qu'Oedipe sauvera ses yeux. Mais il n'est pas impossible de lire aussi ce livre, à l'envers, comme un éloge de la Vision — un éloge de ce qu'est voir —, et qui serait alors tout ensemble éloge de l'expérience et éloge de la tragédie — éloge de la violence de la perception. Ce petit livre, alors, serait écrit comme pour Lucie de Syracuse, sainte violentée, aimée de Dante, et protectrice de la Vue. Tandis que la quasi-totalité des articles et études portant sur le google s'en tient à la question des mondes virtuels, des mondes parallèles et des effets de déréalisation à venir, ce livre au contraire pose la question des conséquences du google à même l'expérience la plus simple et la plus quotidienne — au plus réel et au plus bas : dans une phénoménologie de la perception.

10/2011

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Littérature étrangère

Waverley ; Rob-Roy ; La fiancée de Lammermoor

A-t-on vraiment lu Walter Scott ? Tout le monde le connaît, de nom. Mais à peine des adaptations pour enfants survivent du créateur du roman historique, du recréateur du roman du XIXe siècle, du premier écrivain à grands tirages, dont toute l'Europe romantique s'est arraché les best-sellers. Voici Walter Scott retrouvé : ces trois romans repris dans les traductions de 1830 racontent l'histoire de l'Ecosse à travers le XVIIIe siècle, les insurrections des partisans des Stuarts, la résistance des vieilles contrées celtiques et aussi leur entrée dans la vie moderne et la "société industrielle", leur fidélité au passé et aux rois exilés, leur réconciliation avec la nouvelle dynastie, toujours régnante, et la nouvelle Angleterre libérale. Walter Scott a non seulement inventé le roman historique, si prolifique de nos jours, il a aussi pratiqué le roman de formation et retrouvé le sens de la grande aventure romanesque ou de la fatalité tragique. On suivra avec lui la folle équipée de Waverley, parti à la conquête de l'Angleterre avec le Prétendant pour les beaux yeux de Flora Mclvor, les aventures du brigand au grand coeur Rob-Roy, et on découvrira le roman dont Donizetti a tiré sa Lucia di Lammermoor, tragédie presque fantastique d'Edgar de Ravenswood et de Lucie Ashton, à qui du fond des âges une malédiction familiale interdisait de s'aimer. Ces romans se déroulent dans le décor enchanté des Highlands, parmi les clans en armes aux moeurs féodales, avec en toile de fond la vieille culture gaélique et le drame d'une nation qui a failli mourir.

08/2018

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Théâtre - Pièces

L'Avant-scène théâtre : Les Géants de la montagne, suivi de Danse macabre

Les Géants de la montagne : Anna, Bieda, Ruslana, Solia et Zo vivent retirées du monde, dans une villa perchée sur la montagne où elles se sont créé un monde à elle, régi par leur imaginaire. Un soir surgit une troupe de théâtre ayant perdu succès et fortune, soudée autour d'une comédienne-comtesse qui s'obstine à vouloir jouer l'oeuvre testamentaire d'un poète qui l'a aimée. Au fur et à mesure de la nuit, les personnages sont visités par des souvenirs douloureux qui assaillent leurs sens. La villa attire les esprits passés et ravive chez les acteurs des personnages interprétés. Plus haut dans la montagne vivent ceux que l'on appelle les "géants" , qui vouent un culte à la force physique au mépris de l'art et de la poésie, et devant lesquels ils décident malgré tout d'interpréter leur pièce. La création des Géants de la montagne a eu lieu le 10 janvier 2023 au TNBA (Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine) dans une mise en scène de Lucie Berelowitsch avec Jonathan Genet, Marina Keltchewsky, Thibault Lacroix, Baptiste Mayoraz, Roman Yasinovskyi et les Dakh Daughters. Danse macabre : Par la voix du groupe de musiciennes ukrainiennes les Dakh Daughters, Danse macabre témoigne des conséquences dramatiques de la guerre en Ukraine. Ces souvenirs polyphoniques disent l'horreur, la violence et la douleur intime. Le spectacle est une performance conçue dans l'urgence comme un témoignage et un acte de résistance. La création de Danse macabre a eu lieu le 16 juin 2022 à l'Odéon - Théâtre de l'Europe (Ateliers Berthier) dans une mise en scène de Vlad Troitskyi avec les Dakh Daughters.

02/2023

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Littérature francophone

Dans l'ombre des souvenirs

"... Paul, est-ce vrai ce qui nous arrive ? Nous revoir ainsi au bout de nos vies... J'ai peine encore à y croire. Et pourtant, au bout de l'allée, c'est bien toi que j'ai vu venir vers moi. Non, pas vers moi. Vers personne à vrai dire. Tu marchais. Tu avançais. Peu importait vers qui tes pas te menaient ; qui était au bout du chemin ; qui te regardait : il n'y avait plus personne vers qui tu allais... Je l'ai compris au premier face à face de ces étranges retrouvailles : elle était en toi la grande faucheuse ! Pas celle qui coupe les vies d'un coup tranchant, mais celle qui, sournoisement, glane une à une les pensées et les souvenirs, les emmêle, les met en gerbe pour en faire de grands feux. Jusqu'à laisser se calciner doucement tout ce qui fit une vie ; jusqu'à faire "champ brûlé" de tout le passé de celui qu'elle étreint". (p. 9) Et ce sont les traces de ce passé-là que Lucie, la narratrice, ne veut pas voir disparaître tout à fait. Avec elle, vont ressurgir l'Histoire et les histoires dramatiques qui ont marqué sa jeunesse liée à celle de ce Paul qu'elle vient de retrouver, atteint de la maladie d'Alzheimer : leur amour né dans cette guerre 1940-45, les déchirures qui suivirent dans de l'après-guerre, et puis sa quête pour retrouver l'enfant qui lui fut enlevé dès sa naissance dans l'une de ces "Fontaines de Vie" ou Lebensborn, ces maternités nazies conçues pour générer des êtres de race pure...

09/2021

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Actualité médiatique France

D'un Rien. 2022 vue par un humble citoyen

Tout ceci émane " d'un rien ", d'un anonyme parmi les anonymes, d'un humble citoyen français qui n'a pas inventé le stéthoscope ou la dynamo, et encore moins le vaccin contre le virus qui nous vaut la pandémie que vous savez. Comme tout adulte de notre nation, je suis un électeur qui, en 2022, aura à faire un choix pouvant engager presque sept dizaines de millions de personnes, sur un périlleux chemin qui les mènera vers la félicité ou vers l'abîme. Il existe des politiques qui voudraient changer de peuple quand celui-ci vote mal. Et, bien sûr, s'il vote mal, c'est parce qu'il est inculte et ne réfléchit pas. Je voudrais leur donner l'occasion d'éclairer leur lanterne afin qu'ils sachent vraiment comment ne réfléchit pas un de ceux qui sont censés ne pas réfléchir. Dans ces pages, je ne fais qu'énoncer un point de vue, le mien, sur divers sujets. Je ne fais que dire ma perception des choses. Je ne suis en rien la science infuse et ne détiens pas la vérité. Comme tous les humains, parfois je me trompe, parfois je ne me trompe pas. C'est en ayant ce point de vue que je décide de voter pour Pierre, Paul, Lucie, ou Clara. Evidemment, je n'attends pas qu'un candidat soit en tout point d'accord avec moi pour me prononcer en sa faveur. Il faut cependant que nous nous accordions sur des choses essentielles, dont fait partie l'intérêt général. Ces choses qui font que l'avenir de la nation française et de son peuple est garanti ou mis en danger.

11/2021

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Contes et nouvelles

Le taureau & autres nouvelles

Edition établie et préfacée par Emmanuel Bluteau. On connaissait Jean Prévost romancier, essayiste, journaliste ou critique... Une autre facette de son talent se dévoile avec la réunion de ces vingt-trois nouvelles parues principalement dans la presse entre 1925 et 1941, dont certaines demeurées complètement inédites. Ses personnages, au caractère bien trempé, sont francs et courageux. Ils marquent les esprits. Au fil des pages, on croise Hermidas Bénard, patron d'un canot de sauvetage en mer, le maçon Blondel sur son échafaudage, le journaliste Gafoulet à sa rédaction, mademoiselle Alberte, une fille-mère qui hait tous les mâles, le braconnier Jean-Marguerite, le bûcheron Montcharmont, Lucie-Paulette, jeune paysanne perverse, le forgeron Garin, Fenancier luttant contre le taureau Bombal... Dans un style impeccable, le don de conteur de Prévost fait mouche. Il y met de la saveur, du relief et son empathie transparaît pour ces artisans, ouvriers ou paysans. Il voit en ces gens du peuple des "êtres plus complexes, plus particuliers, plus personnels, plus libres que les gens du monde et les bourgeois ; ils sentent mieux la nature sans la regarder, ils connaissent mieux l'amour qui donne sans demander" . Et il dit bien ce qu'il veut dire. Sa langue est drue, ferme et râblée. Simple et naturelle, elle va droit au but, sans procédé. La richesse du détail, le choix du mot juste évitent la métaphore : c'est écrit à l'os. Il pose plutôt que d'exposer, il suggère plutôt que de développer. Au meilleur de sa forme d'écrivain, Prévost s'affirme comme un "nouvellier-né" pour André Thérive et la comparaison avec Maupassant ou Mérimée ne paraît pas déplacée.

10/2021

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Résistance

Le moment Daniel Cordier. Comment écrire l'histoire de la Résistance ?

Le 9 juin 1983, dans le cadre de la commémoration du 40e anniversaire de la fondation du Conseil national de la Résistance et de l'arrestation à Caluire de Jean Moulin, le résistant Daniel Cordier était invité par l'Institut d'histoire du temps présent à intervenir publiquement à la Sorbonne en qualité d'historien. Il y dévoila les premiers fruits de son travail, exclusivement fondé sur des sources écrites.'Suivit une table ronde réunissant des historiens et des dirigeants de la Résistance. Elle donna lieu à une intense discussion entre partisans d'une histoire conçue à partir des seules sources écrites et tenants d'une écriture prenant en compte la voix des protagonistes. En présentant les textes de la journée de 1983, Laurent Douzou décortique ce moment en le resituant dans l'effort accompli dès 1944 pour écrire une histoire documentée, malgré un accès longtemps difficile aux archives. Il le met en relation avec la distance prise depuis 1983 vis-à-vis des témoins. La "table ronde" de 1997, qui opposa Lucie et Raymond Aubrac à des historiens (dont Daniel Cordier) soucieux de les entendre s'expliquer sur un certain nombre de faits, fut à cet égard un point d'aboutissement en même temps qu'une voie sans issue. Le "moment Daniel Cordier" permet ainsi de mieux évaluer l'apport de ce dernier à l'histoire de la Résistance et de penser la difficulté à composer avec la parole des acteurs pour aboutir à une histoire à la fois complexifiée, incarnée et critique : à quels écueils l'écriture de cette histoire fut-elle et reste-t-elle confrontée ?

10/2021

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Institutions judiciaires

La bonne administration de la justice

La présence en droit positif de l'expression de bonne administration de la justice est aujourd'hui démultipliée. Au-delà de l'intensification de son utilisation par les juridictions internes et internationales, la référence à la bonne administration de la justice au sein des réformes portant sur l'organisation et le fonctionnement des juri­dictions se trouve, depuis quelques années, significativement renforcée. Ces récentes évolutions, couplées aux recherches approfondies déjà menées à ce sujet, ont conduit la jeune recherche à appréhender, dans le cadre du Laboratoire d'études juridique et politique de CY Cergy Paris Université, cet objet complexe que recouvre la bonne administration de la justice. Le présent ouvrage retrace ainsi les actes du colloque organisé sur la bonne administration de la justice à CY Cergy Paris Université le 7 avril 2022. Les recherches effectuées en droit privé, en droit public et en droit inter­national portent sur sa construction (1), ses tensions (Il) et ses concrétisations (Ill). Les divers prismes d'étude adoptés mettent en lumière un consensus quant aux qualités que doit revêtir une justice qui se veut bien ad­ministrée. Cependant, cette diversité permet simultanément de réaliser que cette essence commune ne peut véritablement s'abstraire du milieu au sein duquel elle est amenée à évoluer. En cela, le présent colloque tend à démontrer que les contours de la bonne administration de la justice restent soumis aux contingences extérieures qui les modèlent, conduisant ainsi à la teinter d'une certaine touche de relativité. Le présent colloque a été organisé sous le contrôle d'un comité scientifique composé des professeurs Pierre Bourdon, Maxence Chambon, Laetitia Janicot, Lucie Mayer, Caroline Pelletier et Benjamin Remy.

05/2023

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Sociologie

Revue Française de Sociologie T63-2

Quels sont les effets du schéma de classe d'emploi élaboré lors de la récente rénovation de la nomenclature socioprofessionnelle des enquêtes de la statistique publique en France ? Thomas Amossé, Joanie Cayouette-Remblière et Julien Gros reviennent sur la construction de cette grille et montrent, à partir de plusieurs enquêtes, que ce schéma permet de renouveler la description de la société française. L'action éducative des lycées peut-elle être évaluée correctement alors que la mesure repose depuis ses origines sur une erreur méthodologique ? Fernando Núnez-Regueiro et Pascal Bressoux interrogent les limites de la mesure de la valeur ajoutée des lycées (IVAL) à partir de l'étude de l'action éducative des lycées de l'académie de Grenoble et proposent des stratégies d'estimation alternatives. A partir d'un corpus de plus de 70 entretiens, Cécile Thomé étudie les conditions comme les modalités de la spontanéité sexuelle. Elle montre que même si les pratiques sexuelles des hommes et des femmes se sont rapprochées, les représentations genrées du fonctionnement du désir persistent. Ces représentations naturalisent un désir subalterne du côté des femmes, auquel répondrait un "besoin" sexuel permanent du côté des hommes. Alors que la pandémie de covid-19 a profondément bouleversé les protocoles de recherche en sciences sociales, Rébecca Lévy-Guillain, Alix Sponton et Lucie Wicky examinent les façons dont l'entretien à distance transforme le mode de production des connaissances dans les recherches adoptant une démarche biographique. Cette note méthodologique souligne que l'arbitrage entre distanciel et présentiel doit résulter d'une réflexion qui tienne compte de la question de recherche comme des mécanismes sociaux étudiés.

03/2023