Recherche

travailleurs domicile Gallimard

Extraits

ActuaLitté

Economie

Les industries du futur. Emplois, IA, big data, cyberguerre, bitcoin, compétences, blockchain, biotech, fintech, nouveaux marchés

Alec Ross, expert de renom en innovation, explique les progrès et les obstacles qui émergeront au cours des dix prochaines années, et comment nous pouvons les franchir. En tant que conseiller d'Obama, il s'est rendu dans une quarantaine de pays, sur tous les continents, pour explorer les dernières innovations technologiques et sociales, ce que l'avenir nous réserve et pour observer ceux qui transforment le monde. Dans Dompter le futur, Alec Ross mêle le récit documentaire et l'analyse économique pour donner un point de vue vif et éclairé sur la façon dont les grandes tendances mondiales vont influer sur notre manière de vivre. Il exprime dans un langage clair et accessible des concepts complexes et importants. Il révèle les meilleures opportunités de progrès et explique pourquoi certains pays prospèrent ou échouent. Il décrit tous les secteurs clés qui seront à l'origine des changements qui affecteront nos économies et nos sociétés et donne les solutions pour tirer le meilleur parti de ces changements : robotique, codage, commercialisation du génome humain, intelligence artificielle, impact de la technologie numérique sur la monnaie et les marchés avec la digitalisation de l'argent et de la confiance. Il donne une analyse et une explication claire de la technologie bitcoin et de blockchain, ainsi que la cybersécurité et la militarisation du code en mettant l'accent sur le passage de la guerre froide à la "guerre du code". Il démontre que si la dernière industrie à 1 milliard d'euros a été créée à partir de code informatique, celle du prochain milliard sera créée à partir du code du génome humain, soit pour soigner les humains (guérir le cancer) ou modifier le cerveau ou nos organes. Ross répond aussi aux questions critiques, par exemple : comment nous adapterons-nous à la nature changeante du travail ? Quelles seront les futures compétences indispensables, et lesquelles seront les plus recherchées ? La perspective d'une cyberguerre est-elle réaliste ? Comment peut-on espérer rivaliser avec la Silicon Valley ? Comment doit-on préparer nos enfants pour demain ? C'est une lecture incontournable pour tous ceux (travailleur, entreprises, décideurs, investisseurs, parents, étudiants) qui veulent savoir comment la prochaine vague d'innovation et de mondialisation affectera nos pays, nos économies, nos sociétés et notre vie quotidienne.

05/2018

ActuaLitté

Cinquième République

Marcel Pierron. Un héritier de Gutenberg, mon grand-père

1929 en Lorraine, certain Marcel Pierron, jeune chimiste diplômé, est fin prêt pour s'adonner aux délices d'alambique et de cornue. La mort brutale de son frère aîné contrarie ce projet pour l'amener à prendre les rênes d'une librairie à Sarreguemines. Homme de passion, c'est corps et âme qu'il va se livrer à ce nouveau défi, l'homme est un battant. La guerre passée, il fera briller toutes les facettes d'un potentiel d'ardente création. Aussi lorsqu'en 1981, cet homme bouillonnant décidera de prendre une retraite méritée, il aura été durant cinquante ans, et avec bonheur : Libraire, imprimeur, éditeur, industriel fabricant de matériel scolaire (physique, chimie, sciences naturelles.) " Patron " humain et talentueux, d'une entreprise de plus de trois cents ouvriers qui auront été sa fierté et son premier souci permanent. Travailleur infatigable, il sera conseillé municipal durant deux mandats à Sarreguemines, chef de la Protection civile pendant vingt ans et capitaine de réserve du service géographique de l'Armée. Cet ouvrage retrace le parcours d'un homme d'exception traversant bonne part du XXème siècle avec panache : Marcel Pierron, mon grand-père maternel. Jean-Michel Conrad, incontournable écrivain de Lorraine, est l'aîné des petits-fils de Marcel Pierron. Lui, a choisi d'être inspecteur de police par la voie royale : la " PJ " au mythique 36 quai des orfèvres. Son domaine de prédilection... la chasse aux trafiquants de drogue. Quand il rend sa carte tricolore et son pistolet automatique, il raconte avec force et talent ses Souvenirs d'un inspecteur de police dans un mémorable ouvrage éponyme. Il poursuit son oeuvre avec des romans policiers picaresques aussi passionnants que bien ficelés. Notre homme est un expert. Il a su évoquer aussi la mémoire de son père dans un opus confondant de sensibilité et de piété filiale. Il lui manquait de saluer ce grand-père hors normes, c'est chose faite avec Marcel Pierron... ce qui le rapproche on ne peut mieux de ce grand-père, libraire et grand éditeur Lorrain. Un récit qui se dévore avec le plaisir qu'on trouve à la lecture de ses romans.

11/2021

ActuaLitté

Histoire des idées politiques

Tout le pouvoir à l'assemblée ! Une histoire du mouvement ouvrier espagnol pendant la transition (1970-1979)

Dès le début des années 1970, les luttes ouvrières et sociales se multiplient, et par ailleurs la dictature veut devenir plus présentable ; une "transition" avant l'heure qui s'amorce sous la pression populaire. Après la mort de Franco, en 1975, la "transition" s'organise dans le bon ordre avec la participation du PSOE et du PCE et de leurs syndicats associés. Cependant, de nombreux travailleur·euses et habitant·es des quartiers populaires veulent voir satisfaites leurs revendications sociales et changer de société. Cette contestation sociale prend la forme de multiples assemblées, pratiquement permanentes et qui décident et organisent ce mouvement social original. C'est l'histoire de ce mouvement que nous propose Arnaud Dolidier. Revenant sur les luttes sociales sous le franquisme qui ont préparé l'éclosion de ce mouvement, il fait ensuite le récit de cette turbulente période. Appuyé sur d'abondantes sources, cet ouvrage retrace pas à pas les débats qui l'ont traversé et suit les expériences qui ont été menées, notamment deux d'entre elles, étudiées plus en détail. Cet ouvrage restitue le rythme des palpitations de ces assemblées ouvrières et populaires qui devront faire face à une sanglante répression. La grève chez Harry-Walker, à Barcelone, en 1970, donne le ton. Bien d'autres suivront, elles aussi largement documentées et commentées ici. Elles touchent différents secteurs professionnels, et se déroulent aussi bien à Madrid qu'à Valladolid, en Catalogne ou qu'au Pays basque. La grève générale de Vitoria ou la lutte de Roca sont particulièrement emblématiques de cette période. C'est une période d'intenses débats : boycott ou détournement des élections syndicales de Franco ? Priorité à l'unité ouvrière ou à la construction des outils partisans ? Le pacte de la Moncloa, validé par la droite et la gauche, mais aussi par certains syndicats, constituera un tournant. Cette expérience "assembléiste" a marqué les mémoires et a connu des résurgences en Espagne, dont la plus récente est le mouvement des indigné·es (2011) qui a secoué l'Espagne. C'est dire que l'ouvrage n'est pas seulement un livre d'histoire, il s'inscrit dans une réalité politique et sociale plus immédiate.

06/2021

ActuaLitté

Littérature française

Le passé défini. Tome 1, journal 1951-1952

Etre à la fois célèbre et inconnu, voilà le paradoxal destin de Jean Cocteau. Nombre de ses écrits - notamment ses "journaux" de différentes périodes - s'efforcent de rétablir la vérité sur ce qu'il était : "J'aurai eu cet étrange privilège d'être le plus invisible des poètes et le plus visible des hommes. Il en résulte qu'on tire sur l'homme et que le poète n'est jamais atteint. Comme les poètes deviennent visibles à la longue et à la longue les hommes invisibles, peut-être les choses s'arrangeront-elles un jour.
Par chance, je ne serai plus là pour assister au phénomène, s'il se produit". D'abord, ce fut un travailleur acharné. Le "journal" de cette période - premier volume d'une série qui nous conduira jusqu'en 1963, l'année de sa mort - nous le montre composant sa pièce Bacchus, qui lui vaudra une retentissante querelle avec François Mauriac et un triomphe outre-Rhin (cette pièce luthérienne "qui retourne à son idiome") ; publiant La Nappe du Catalan, Le Chiffre sept, Journal d'un inconnu, Appogiatures, son essai sur Apollinaire et ses souvenirs sur Gide ; rééditant Reines de la France, Opéra, Carte blanche ; illustrant Le Bal du comte d'Orgel ; imaginant des tableaux vivants et dessinant des masques pour la reprise d'Odipus Rex avec Stravinski ; filmant La Villa Santo Sospir et sa partie de 8 x 8, bande collective de Hans Richter et Marcel Duchamp ; peignant La tentation du Christ et Ulysse et les Sirènes ; élaborant le carton de la tapisserie Judith et Holopherne, et projetant une Apocalypse pour Hindemith.
Or il trouve encore le temps de participer à des réunions syndicales, de s'intéresser aux soucoupes volantes et de voyager (on l'accueille avec une grande chaleur à Hambourg, à Düsseldorf, à Vienne, à Munich), de naviguer en mer Egée (son journal de Grèce et de Crète est agrémenté de dessins prestes et mordants). Il relit Dumas ; il "rerelit" sans complaisance son ami Proust et lui consacre de longues pages où se pressent les souvenirs : "Cette oeuvre me hantera comme une morte".
Il lit le Saint Genet de Sartre : autres réminiscences, autres impressions...

10/1983

ActuaLitté

Histoire des mathématiques

Le Monde des mathématiques

Les mathématiques sont aujourd'hui l'objet de toutes les attentions, dans l'éducation et la recherche, dans les besoins d'innovation technologique, et dans la compétition économique. Les travaux se sont multipliés pour révéler les pénalités infligées aux sociétés où s'affaiblit le maniement des savoirs et des informations associés aux mathématiques. Dans un monde surexposé aux outils algorithmiques, la numératie devient un enjeu civique majeur. Pourtant, le fossé se creuse, en France, entre la formation des élèves, qui perd en efficacité et en équité et la valeur encore élevée de la recherche mathématique ; alors que d'autres nations réagissent pour éduquer leur jeunesse et attirer les talents. Pour comprendre de telles évolutions, cet ouvrage collectif explore les rouages de cette science prestigieuse, exigeante et intimidante. Comment les mathématiciens travaillent-ils et sont-ils formés ? Comment leurs idées rivalisent-elles dans l'espace mondial ? Quelle est la valeur du génie et de la communauté scientifique dans l'ethos de la profession ? Pourquoi les femmes y sont-elles encore très minoritaires ? Quels ont été les effets de la réforme des "mathématiques modernes" ? Autant de questions qui permettent d'aborder les spécificités du "monde des mathématiques" , structuré - comme l'art ou le sport - par l'universalité de son langage, la rigueur de son exercice et son incessante créativité. Pierre-Michel Menger est sociologue, professeur au Collège de France. Il a publié, au Seuil : Portrait de l'artiste en travailleur. Métamorphoses du capitalisme (2003) et Le Travail créateur. S'accomplir dans l'incertitude (2009). Pierre Verschueren est historien, maître de conférences à l'Université de Franche- Comté (Centre Lucien Febvre), spécialiste de l'histoire des savoirs scientifiques et de l'enseignement supérieur. Avec les contributions de Michael J. Barany, Odile Chatirichvili, Rémy Cerda, Karine Chemla, Sophie Coeuré, Simon Decaens, Renaud d'Enfert, Samson Duran, Hélène Gispert, Colin Marchika, Julien Muller, Philippe Nabonnand, Alice Pavie, Jeanne Peiffer, Laurent Rollet, Martina Schiavon, Jean-Marc Schlenker, Martine Sonnet, Yannick Vincent et Bernard Zarca. Ouvrage publié avec le soutien de la fondation du Collège de France et de son mécénat LVMH

10/2023

ActuaLitté

Economie

Actif'Agri. Transformations des emplois et des activités en agriculture

De 2000 à 2016, la France a perdu un quart de ses exploitants agricoles, signe de la profonde évolution de son agriculture. Au-delà de cette tendance quantitative, ce secteur se réinvente, par les hommes et les femmes qui y contribuent, et dont les trajectoires, l'organisation et les compétences se transforment. S'ils occupaient hier des emplois bien identifiés, ils accomplissent aujourd'hui, sous des statuts variés, des tâches qui s'assemblent en un système complexe d'activités servant la production agricole. Etre agriculteur n'est plus seulement une destinée ou une vocation, liée à une histoire familiale : les chefs d'exploitation travaillent de moins en moins en couple, leurs enfants font plus souvent un autre métier, le salariat et l'externalisation des activités se développent et prennent de nouvelles formes, modifiant le quotidien des personnes qui les réalisent. Leur métier se rapproche de celui des chefs de petites entreprises des autres secteurs économiques. Il s'ouvre aussi à la pluralité croissante des modèles agricoles, nécessitant des formations, des qualifications et des expériences nouvelles. Pour éclairer et comprendre ces transformations, le Centre d'études et de prospective (CEP) du ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation a mobilisé une quarantaine d'experts, dont une majorité de chercheurs, qui ont croisé leurs analyses économiques, sociologiques et statistiques. Actif'Agri présente le panorama qui en résulte. Que sait-on des emplois et, au-delà, des travailleurs de l'agriculture française et de leurs activités ? Où les exercent-ils et dans quelles conditions ? Comment la performance environnementale, les innovations et l'internationalisation des filières agricoles modifient-elles ces emplois ? Quels sont les effets réels des politiques publiques sur ces transformations ? Telles sont quelques unes des questions auxquelles cet ouvrage très documenté essaie de répondre, en associant étroitement réflexions qualitatives, données quantitatives et infographies. Transformations des emplois et des activités en agriculture se décline en quatre grandes parties : la première partie dresse le panorama des transformations des emplois et des activités agricoles, la qualité du travail est au coeur de la deuxième partie qui s'ouvre par une analyse détaillée des emplois précaires en agriculture, la troisième explore le lien entre performance environnementale et emplois. Enfin, la quatrième partie est consacrée à trois grands ensembles de politiques publiques et à leurs effets : les dispositifs fiscaux et sociaux, les politiques agricoles, et les politiques d'accompagnement du développement du capital humain. L'ouvrage se conclut par une synthèse des grands enseignements transversaux de ces douze chapitres, dont découlent plusieurs pistes de réflexion et d'action à destination de l'ensemble des parties prenantes du monde agricole.

06/2019

ActuaLitté

Littérature française

Joyeux animaux de la misère Tome 1

"Une mégalopole intercontinentale et multiclimatique constituée de sept mégapoles dont l'une au moins est en guerre. Vaisseaux spatiaux, drones occupent l'espace céleste. En bas, animaux, monstres, fous de "dieu". En bordure d'un district "chaud" de l'une de ces sept mégapoles, de climat chaud, à proximité de grands ports et de grands chantiers, et dans un reste d'immeuble (rez-de-chaussée, escalier, deux étages), un bordel mené par un maître jeune qui l'a hérité de son père, et qui se pique. Trois putains y traitent un tout-venant de travailleurs - époux souvent trompés, pères prolifiques -, de fugitifs, d'échappés d'asiles, de meurtriers : deux mâles, un "père", son "fils", Rosario, une femelle en chambre à l'étage et qui ne sort jamais - un chien la garde. Les deux mâles sont renforcés, en cas d'affluence, d'un "appoint", époux abandonné avec enfants ; la femelle est le but sexuel mais il faut passer par l'un des mâles, le tarif comprend les deux prises. Vie domestique ordinaire dedans, et au dehors immédiat : toilette, à l'étage, des putains, leur exposition, en bas, à l'entrée contre le mur (la montre), prises disputées, conflit "père"/"fils", saillies de putains à putains d'autres bordels pour renouvellement des cheptels. Aventures extérieures, surtout pour Rosario dont la "mère" survit dans un abattage mi-urbain mi rustique, climat humide, très lointain dans la mégalopole. Il la visite à intervalles réguliers : le trajet d'aller, en camionnette ou fourgon locaux d'abord puis en bahut intercontinental, dure plus d'une journée, de nuit à nuit, la visite, quelques heures à l'aube, où, entre autres, la mère reprise le mowey, court vêtement, toujours redecousu, du "fils". La fiction avance sous forme de comédie, crue et enjouée, de dialogues, de jactances, de "direct" sur l'action en cours. J'ai écrit ce texte, de langue aisée, d'une seule traite et toutes affaires cessantes, comme exercice de détente dans le cours de la rédaction d'une ouvre plus longue, Géhenne, à paraître prochainement : son emportement, son allégresse se ressentent, je l'espère, de cette exclusive heureuse. Le monde qui s'y fait jour n'est ni à désirer ni à rejeter : il existe aussi, en morceaux séparés par la distance, dans l'humanité actuelle; et je ne suis ni le premier ni le dernier à vouloir et savoir tirer connaissance, beauté et bonté de ce qui peut nous paraître le plus sordide, voire le plus révoltant, à nous tels que nous sommes faits". Pierre Guyotat.

03/2014

ActuaLitté

Histoire de France

La Troisième République au Village. Une vie du docteur Belletrud (1856-1934)

Michel Belletrud, médecin et homme politique, fut un administrateur avisé et entreprenant, toujours à la recherche de solutions nouvelles, de projets d'ensemble audacieux. Comme médecin et directeur des asiles d'aliénés de Rennes, du Mans et de Pierrefeu dans le Var, il cherche inlassablement à soulager les malades et à apporter des conditions de vie décente aux infirmiers. Comme maire de Cabris (à partir de 1911), puis comme conseiller général (à partir de 1922), il mène une politique hardie à partir d'un constat : les villages du canton de Saint-Vallier se dépeuplent inexorablement et se meurent. Il faut donc sortir le pays de son isolement. Le programme que poursuit avec acharnement le docteur Belletrud se résume en trois points : développement de l'agriculture, création d'un système d'irrigation, construction de routes. L'agriculture doit s'enrichir par l'introduction de nouvelles techniques et de nouvelles cultures. Ces transformations ne seront possibles que si les villages possèdent un système d'irrigation efficace. Ce sera sa préoccupation principale, laquelle aboutira, en 1931, à la construction du canal qui porte son nom. Produire plus procurera des revenus supplémentaires, mais encore faut-il pouvoir aller vendre le surplus des récoltes. C'est pourquoi le docteur Belletrud cherche aussi à désenclaver le pays par de nouvelles routes qui permettront d'atteindre plus facilement les villes voisines et qui développeront le tourisme. Pour réaliser ce programme, il s'oppose à l'appétit sans partage des élus des villes de la côte et particulièrement de Nice. C'est dans ce but qu'il oeuvre au conseil général et qu'il se présente aussi aux élections de la chambre d'agriculture, élections dans lesquelles il se heurte non seulement au solide lobby des horticulteurs d'Antibes, mais aussi au préfet. A l'issue de ce dernier scrutin où il a emporté les suffrages, il ne peut s'empêcher d'écrire à "son cher préfet" une lettre qu'il ne postera pas, mais qui, dans son apostrophe finale, résume bien ses engagements successifs : "Quant à moi, j'ai choisi le côté des pauvres, des travailleurs, de ceux qui en définitive "hériteront la terre". Le parcours du docteur Belletrud comme médecin et comme homme public, n'a été possible que grâce à son caractère résolu et pugnace, grâce aussi à une vision d'ensemble des problèmes de sa région. Il n'a "lâché" prise devant aucun obstacle. Guidé par ses convictions politiques tout au long de sa vie, le docteur Belletrud est assurément une figure de la Troisième République.

06/2011

ActuaLitté

Littérature étrangère

Le jour où les skateboards seront gratuits

« La révolution est non seulement inévitable, elle est très imminente. Et le moment venu, mon père en sera le chef. » Alors que Saïd n'a que neuf mois, son père estime qu'il a mieux à faire que de s'occuper de sa famille : oeuvrer pour que la révolution triomphe aux Etats-Unis. Mahmoud est né en Iran ; il a fui le régime du Shah et s'est installé à New York où il est devenu un membre éminent du parti socialiste des travailleurs. Personnage haut en couleur et charmeur, il épouse Martha Harris, juive américaine avec laquelle il a trois enfants. Tandis que les deux aînés finissent par suivre le père, le petit Saïd est élevé par sa mère, fervente militante trotskiste, marginale, dépressive et tendre. Pour être fidèle à ses idéaux et alors qu'elle fait partie de la middle class, elle choisit l'expérience du déclassement. Elle décide de vivre au cour de quartiers délabrés, dans des appartements sordides, à Brooklyn puis à Pittsburgh. A l'ombre d'un père fantasque, Saïd vit sous le joug d'interdits absurdes qui l'excluent subtilement de la communauté des enfants : interdiction de manger du raisin en raison du boycott exigé par le syndicat des ouvriers agricoles, interdiction de posséder un skateboard tant que les planches à roulettes ne seront pas gratuites pour tous, etc. Quant aux loisirs, ils sont exclusivement consacrés au militantisme. Mère et fils passent vacances et week-ends à distribuer des tracts, à manifester ou à rendre visite à des prisonniers noirs évidemment victimes des salauds de capitalistes. À ce mode de vie finalement exotique dans l'Amérique des années 70 quand triomphe la société de consommation, s'ajoute l'incongruité d'un nom de famille imprononçable. Et en pleine crise de la prise des otages à l'ambassade américaine de Téhéran, le patronyme devient, pour le petit Saïd, un objet de moquerie et un motif de honte supplémentaires. Ce qui frappe dans le récit autobiographique de Saïd Sayrafiezadeh, c'est d'abord le ton enlevé, presque enjoué dont use le narrateur. Tout est vu à travers les yeux malicieux, vifs et moqueurs de l'enfant. Oui, c'est un garçon abandonné - sa mère sacrifie sa vie de femme et la part d'innocence de son fils à la révolution - à qui on interdit l'insouciance, mais il continue de ne voir que le côté cocasse des choses. Comme s'il avait opté pour l'élégance de l'humour afin de déjouer le sentimentalisme dégoulinant des biens pensants. Il ne faut pas compter sur Saïd Sayrafiezadeh pour plaindre l'enfant qu'il fut.

09/2013

ActuaLitté

Littérature française

Les Hospitaliers

Ce récit choral et intimiste s'inscrit dans une actualité brûlante et met en voix la réalité des personnels qui oeuvrent au sein de l'hôpital : un quotidien caractérisé par la nécessité de pallier une pénurie chronique de moyens matériels et humains. Une situation au bord de l'implosion mise en lumière et exacerbée par la pandémie de covid. Depuis quinze ans, Caroline Girard intervient dans plusieurs hôpitaux parisiens avec La Liseuse, compagnie de lecture à voix haute qu'elle dirige. A la demande d'une soignante, elle a recueilli la parole de nombreux personnels hospitaliers ébranlés physiquement et psychiquement par cette crise larvée et cette pandémie sans précédent. Elle s'est associée à l'écrivain Franck Magloire pour qu'ensemble ils donnent à entendre ces voix dans toute leur diversité et leur complexité. De ce geste à la fois littéraire et politique, est née l'écriture de ce livre. L'hôpital ne se réduit pas au monde des soignant. es ; il incorpore aussi des métiers méconnus et des travailleurs de l'ombre : logisticien, agent de traitement des déchets, agente de la chambre mortuaire... C'est à partir de 35 témoignages, de 70h d'enregistrement audio, et sans jamais trahir la parole recueillie que les deux auteurs ont composé cette fresque polyphonique, réalisant un travail de réécriture, de montage et d'assemblage pour aboutir à un récit sensible, fluide et littéraire. Récit qui se présente comme une mosaïque de voix, portées par un flux unique évoquant la justesse du choeur antique. Variant les rythmes et les tonalités, les auteurs sont parvenus à restituer toute une palette d'émotions et de sentiments, le rythme haletant et oppressant des journées de travail qui n'en finissent pas, l'urgence des gestes à réaliser qui ne laisse plus de place à la réflexion, la crainte de ne pouvoir faire face, mais aussi et surtout la passion de soigner. L'évocation de tranches de vie plus intimes offre au récit des respirations inattendues. En outre, il n'exclut ni l'humour, ni le rocambolesque. Le lecteur découvre des portraits sensibles et vivants de femmes et d'hommes mus par un engagement sans faille. Les gens ont toujours l'impression que l'hôpital tient, mais en fait l'hôpital ne tient pas. Qu'est-ce qui faisait qu'avant on criait déjà ? s'interroge un soignant. L'hôpital public est depuis trop longtemps en sursis, sa mission ne perdure qu'au prix du sacrifice de ses agent. es. Les hospitaliers est un hommage à leur combat quotidien.

01/2023

ActuaLitté

Histoire de France

Les Chemins de la mer. Saint-Tropez : petit port méditerranéen (XVIIe-XVIIIe siècles)

ST-TROPEZ, " pittoresque port de pêche ", " aimable port de cabotage ". Sain Trop', " fille de la mer " et station balnéaire internationale... Les clichés et les réalités sont connus qui écrasent un passé maritime réduit aux labels de cité " corsaire " ou " du bailli ". Pourtant Saint-Tropez, petit port d'un complexe portuaire centré sur Marseille a connu de la fin du XVIIe siècle au début du siècle, un temps de croissance de l'espace urbain et de la population en réponse au dynamisme de la vie maritime. Plus de la moitié de la population active masculine est alors composée de marins soumis au service des classes sur les vaisseaux du roi. A côté d'une petite pêche côtière aux techniques traditionnelles qui ne mobilise qu'un nombre réduit de travailleurs, des fermiers exploitent des pêcheries fixes ou madragues pour la capture des thons, source de revenus et objets de longs conflits. Toutefois Saint-Tropez est avant tout un port d'armement qui dispose d'une flotte marchande importante - la troisième en nombre et en tonnage de la France méditerranéenne au XVIIIe siècle -, variée et en constant renouvellement, issue de chantier locaux ou voisins. Ces bâtiments de mer sont mis au service d'un petit cabotage pour approvisionner la cité relativement isolée et distribuer les ressources de terroirs voisins (bois. vin, châtaignes, liège). Les navettes, lignes et circuits établis entre le Languedoc, la Provence, la rivière génoise et la Toscane dessinent les contours de cet espace marchand et rendent compte d'un grouillement le long des rives méditerranéennes. Cependant, si le cabotage de proximité anime le mouvement portuaire, les expéditions vers le Levant demeurent fondamentales. La caravane maritime, forme de tramping dans le bassin oriental de la Méditerranée et vers l'Afrique du nord donne les impulsions majeures à la vie de la cité, jusqu'à définir le XVIIIe siècle tropézien. Dans ce type de navigation. où se mêlent transport et négoce, les capitaines colporteurs ou " vagabonds des mers " à l'instar du modèle génois. sont les pivots d'entreprises originales. Ces capitaines aventuriers. qui pratiquent la cueillette dans les eaux ottomanes sont au coeur d'organisations marchandes qui apporter aux sociétés des petits ports d'armement la flexibilité indispensable pour se glisser dans les interstices laissés libres par Marseille. Le cas de Saint-Tropez tend à montre combien un petit port peut être un observatoire et le miroir des mutations des sociétés littorales et des économies maritimes considérées sur le temps long.

05/2010

ActuaLitté

Beaux arts

Vincent Van Gogh en 15 questions

Vincent Van Gogh, le premier des écologistes ? Gauguin a-t-il trahi ? Le suicide de qui ? Ce petit livre pédagogique explique en quinze textes clairs et concis la portée décisive de l'oeuvre tout en renversant les idées reçues régulièrement véhiculées sur l'artiste. La folie de Van Gogh a marqué sa vie et son oeuvre de façon tragique, et a aussi contribué à cette vision romantique de l'artiste incompris et maudit dont la gloire fut cruellement posthume. De ces pertes de contrôle, le peintre parle très tôt et son instabilité se manifeste dès les années de collège. Mais le jeune homme, lecteur boulimique et affamé d'images, croit aussi aux vertus thérapeutiques de l'art et du monde rural qu'il commence par idéaliser. Très tôt, il sentira le besoin de se rapprocher du monde du travail, afin de soulager les nécessiteux, puis les peindre. C'est d'abord le monde de la mine, où il apporte la parole du Christ, qui passe dans ses dessins, ce sera ensuite celui des travailleurs de la terre. Le peintre Millet domine déjà ses pensées. Mais Van Gogh n'entend pas peindre en suiveur autodidacte, ni se contenter d'une existence marginale. Il va se perfectionner avec une détermination sans faille. D'Anvers à Paris, son cursus est cumulatif, efficace et impressionnant. Maîtrisant parfaitement les données du marché de l'art, il enrôle Theo, son frère cadet, dans un pari sur l'avenir. Vincent sait que l'impressionnisme étant en passe de devenir une valeur marchande, le futur finira par sourire à la génération qui vient après... Le 20 février 1888, il s'installe à Arles qui marque le tournant, le zénith, le point culminant, le plus grand épanouissement de la décennie de l'activité artistique de Van Gogh. Des centaines de tableaux et de dessins naissent alors, plus solaires, plus fervents, plus élaborés et poignants que jamais. Avec l'aggravation de sa schizophrénie, il ne reste plus à Van Gogh que de conquérir Paris. Mais qui, en dehors de Theo et peut-être de Gauguin, peut comprendre le vrai secret de cette peinture qui tend à l'éclat majeur, à la maîtrise d'elle-même entre les crises qui se rapprochent ? En raison de l'incompétence du docteur Gachet, la dernière sera la bonne. Reste les milliers de preuves, devant Dieu, d'un moderne qui aurait tant aimé devenir à la fois le Rembrandt et le Delacroix de son temps... Au-delà des mythes poisseux, cette folie-là reste à comprendre.

02/2019

ActuaLitté

Thrillers

Point de non-retour suivi de Chasse à mort

Helen, avant Helen Grace : 2 nouvelles inédites par l'auteur d'Am Stram Gram Point de non-retour Quand Jodie est accueillie dans son troisième foyer, elle n'a que quinze ans. Elle espère secrètement que les choses seront différentes. Qu'elle sera en sécurité. Qu'on s'occupera d'elle. Mais Jodie n'a plus personne pour la protéger. Elle doit se défendre. Elle doit changer. Jodie Haynes est poursuivie par une terrible histoire familiale, fortement médiatisée : sa soeur Marianne a assassiné leurs parents deux ans plus tôt. En arrivant dans son nouveau centre d'accueil, comme les fois précédentes, Jodie est confrontée aux regards plein de jugement des autres, enfants et adultes. Et le lieu est loin d'être un havre de paix pour les orphelins qui y habitent : violence, coups bas et agressivité règnent en maître. Quel secret cache ce sinistre foyer ? Alors que Jodie tente de comprendre, les jeunes filles se mettent à disparaître les unes après les autres. Jodie ne pourra enfin refaire sa vie que lorsqu'elle laissera son passé derrière elle et qu'elle changera de nom... Chasse à mort Helen Grace, 18 ans, sort tout juste de l'école de police et se fait engager dans le Hampshire, alors que sa soeur est en prison. Jeune et femme dans un commissariat pleins d'hommes et de machos, le choc est rude pour Helen. Surtout lorsque, sous les apparences d'un banal accident, un homme noir meurt, écrasé par un camion. La jeune enquêtrice vient rapidement à soupçonner un meurtre, car la victime porte des traces de scarifications tribales et des marques de tortures. Mais ses collègues et supérieurs refusent d'entendre sa version. Mais Helen Grace est bien décidée à faire la lumière sur cette affaire, et elle découvre bientôt une ferme qui emploie des immigrants et dont le propriétaire ne cache pas son mépris de l'enquête. L'endroit cache des travailleurs enfermés dans des cellules, enchaînés et entassés comme des esclaves. Et le plus grand obstacle d'Helen dans cette enquête va être son statut de femme dans un monde d'hommes. PRESSE : " Un page-turner qui fait froid dans le dos " The Times " L'inspecteur Helen Grace est une héroïne vraiment rafraîchissante... Arlidge tisse une tapisserie qui frissonne jusqu'à l'os. " Daily Mail " L'inspecteur-détective Helen Grace est l'une des plus grandes héroïnes de ces dernières années. " Jeffery Deaver " Helen Grace est l'un des détectives les plus fascinants de la littérature policière. " Publishers Weekly

10/2021

ActuaLitté

Esotérisme

L'esprit des maladies

Dans ce récit, Claire Marie, psychologue et chamane, part de son expérience en service de cancérologie et de douleur chronique pour aller à la rencontre de l'Esprit des Maladies. Elle commence un long voyage, des terres britanniques à la Suède, de la France à la Grèce, qui la mènera jusqu'au Népal. Tout au long, elle se connecte à l'esprit de ses patients qui, en retour, offrent leur histoire au monde. Ecrit à un moment où la planète entière a été prise en otage par le champ énergétique d'une maladie spécifique (l'Esprit du Covid), ce texte espère montrer que derrière chaque maladie, il existe une Toile de reliance. Si nous choisissons d'ouvrir notre coeur au message de la Maladie, la Toile devient lumineuse, elle nous accueille dans une nouvelle relation avec nous-même, nos vies et le monde qui nous entoure. A travers cette Toile, nous pouvons communiquer et apprendre à guérir. Nos peurs humaines - nourries par le stress de nos sociétés contemporaines - nous empêchent de ressentir cette Toile lumineuse bienveillante, et bien souvent la transforment même en ce que Claire Marie appelle, métaphoriquement, "l'Ange noir des Maladies". La peur étouffe la lumière du message sacré de la maladie, et il ne reste plus que sa part d'ombre. Au fil des pages de ce livre, du coeur de la Chrétienté sur les collines de Vezelay, du Bouddhisme tibétain des montagnes de l'Himalaya, des plaines de Suède ou à travers le vent des Cornouailles, les maladies s'adressent à nous directement, elles parlent à haute voix, transmettant des messages qui font écho à nos histoires intérieures et à celles de l'humanité. Les métaphores que les Esprits soufflent à Claire Marie nous apprennent à rêver de nouveau, à écouter les vibrations de nos organes et celles de nos corps pour dénouer nos souffrances, nos deuils et nos blocages. Elles ouvrent ainsi nos coeurs et nourrissent l'Ange de lumière des Maladies, à l'intérieur de nous et entre nous. En conscientisant cette Toile lumineuse des Maladies, le livre de Claire Marie a deux ambitions. Tout d'abord, secouer la pensée et créer des nouveaux champs de questionnements : donner envie aux médecins, scientifiques, travailleurs sociaux... , d'écouter leur patients et d'orienter leur recherche d'une façon différente. Et aussi, adoucir la souffrance : toutes les images, toutes les paroles que Claire Marie partage dans ce récit n'ont pas pour but d'enfermer ni de définir les maladies, elles sont de simples offrandes pour éveiller en nous de nouvelles histoires, qui, en déliant nos souffrances intérieures, pourront transformer celles du monde.

06/2023

ActuaLitté

Religion

Attente de Dieu

Ce livre nous apprend le vrai sens de l'illumination qui a fait passer Simone Weil d'un agnosticisme anticlérical à une recherche religieuse qui n'a plus cessé jusqu'à sa mort. Il apporte aussi la réponse à des questions qu'un public de plus en plus étendu, et de tous les pays, n'a cessé de se poser en lisant les différentes publications posthumes qui se sont succédées de façon désordonnée durant ces quinze dernières années. Le titre Attente de Dieu désigne bien l'attitude spirituelle fondamentale de Simone Weil. A condition de l'entendre, non dans un sens passif et définitif, mais comme l'ardente "vigilance du serviteur tendu vers le retour du maître" et comme le stade provisoire d'une recherche qui préfère au plaisir de la chasse l'écoute de la vérité en une intime communion. L'expérience intérieure s'exprime donc dans ces pages avec le double accent de l'intensité et de l'inachevé. C'est un dialogue avec soi-même, avec les autres, avec Dieu, jusqu'aux niveaux les plus profonds et les plus émouvants de l'existence, dans lequel le lecteur se sent constamment interpellé et entraîné. Née à Paris le 3 février 1909, Simone Weil a été élevée dans un complet agnosticisme. Elle éprouve un sens aigu de la misère humaine, qui engendre en elle le plus vif sentiment de compassion envers les pauvres, les travailleurs, les déshérités. Elle est anti-religieuse, militante syndicaliste, éprise de la révolution prolétarienne, mais indépendante de tout parti. Jeune agrégée de philosophie elle partage son salaire avec des chômeurs. En 1934, elle abandonne sa chaire de professeur et se fait ouvrière. En 1936, elle s'engage dans la guerre d'Espagne. En 1938, une illumination transforme sa vie : "Le Christ est descendu et m'a prise.". En 1941, réfugiée dans le midi, elle fait la connaissance des Dominicains de Marseille et de Gustave Thibon ; elle diffuse Témoignage chrétien. En 1942, elle s'embarque pour New-York avec ses parents ; elle n'a de cesse de servir, à Londres où elle arrive fin novembre 1942. Mais la souffrance morale, intellectuelle, physique l'achemine rapidement à l'hôpital, puis au sanatorium d'Ashford, où elle meurt le 24 août 1943. De toute son oeuvre, ces pages spontanées et brûlantes sont des plus propres à communiquer ce qu'elle appelait ses "intuitions pré-chrétiennes" et à faire comprendre ses hésitations personnelles devant le baptême sacramentel.

10/2008

ActuaLitté

Sciences politiques

Le premier mai dans l'histoire du mouvement ouvrier

"Le Premier mai est né comme journée de lutte des prolétaires contre les capitalistes. Et ce, avant tout, dans ses origines historiques : le grand affrontement de classe qui se déroula à Chicago en mai 1886, réprimé, dans le paradis démocratique des Etats-Unis, par la république bourgeoise par excellence. Puis dans son développement, généralisé par la IIe Internationale en 1889 en tant que journée de lutte internationale pour la réduction " par voie légale " du temps de travail. A travers les décennies et les continents, le Premier mai est devenu une tradition de classe, construite, conquise et imposée par la lutte, au-delà des divisions nationales, ethniques ou religieuses. Le Premier mai témoigne de ce que la lutte pour l'émancipation de la classe ouvrière n'est pas un problème national, mais un problème social. Partout où le mode de production capitaliste a pénétré, c'est-à-dire aujourd'hui le monde entier, le prolétariat s'est développé et a inévitablement mené sa lutte. Le Premier mai est devenu une régularité politique de cette lutte internationale. Le livre de parti que nous présentons, enrichi de nouveaux matériaux pour la première édition française, en offre un échantillon toujours actuel. Le racisme est une vieille idéologie, simple et facile à populariser. Elle est utilisée depuis des siècles pour diviser les exploités. La bourgeoisie en a fait une large expérience, elle sait la présenter en toutes sortes de dosages, réactionnaires et démocratiques. Elle sait l'adapter pour les strates profondes du prolétariat et pour les strates propriétaires des salariés et de la petite bourgeoisie. Le Premier mai est lui aussi appelé à donner une réponse : la revendication politique, vis-à-vis de l'Etat, de l'accueil et de l'unité de classe pour tous les prolétaires, sans discrimination de nationalité ou citoyenneté, doit revenir parmi ses mots d'ordre. Il est crucial que le Premier mai continue de transmettre la pratique internationaliste au sein de la classe et devienne une tradition aussi pour les nouveaux travailleurs immigrés, qui continueront à alimenter les strates profondes du prolétariat métropolitain, mais ce n'est pas suffisant. L'internationalisme militant est le seul antidote pour ne pas finir à la remorque aussi bien des idéologies des populistes nationaux que de celles de l'européisme. L'enracinement du parti léniniste en Europe est la tâche à l'ordre du jour. Amener et reconstruire l'internationalisme dans le troisième millénaire est la bataille militante des communistes. C'est l'actualité du Premier mai rouge et prolétarien."

04/2019

ActuaLitté

Histoire des idées politiques

Soixante-dix jours en Russie & autres textes (1921-1924)

Angel Pestana (1886-1937), militant célèbre de la Confédération Nationale du Travail, a connu, en Espagne, un parcours sinueux jusqu'à sa mort en 1937. La postérité n'a pas épargné sa mémoire car, créateur du "parti syndical", il fut à ce titre exclu de la centrale syndicale. Pourtant peu de gens qu'il faut à l'origine d'une décision essentielle prise par la CNT : rompre avec l'internationale Communiste et l'Internationale Syndicale Rouge créées par les Bolcheviks. En effet, la CNT, en 1919, décidée à clarifier ses positions sur la révolution bolchevique, mandate trois délégués au IIe Congrès de l'Internationale Communiste à Moscou. Les circonstances feront que seul A. Pestana parviendra à destination. Directeur de Solidoridad obrera, militant ouvrier syndicaliste notoire, très engagé dans la CNT depuis sa création, Angel Pestana est alors un membre très actif et très reconnu de l'organisation. Après bien des vicissitudes - la Russie bolchevique, en pleine guerre civile est aussi en butte au blocus des Alliés - il arrive à Petrogard puis à Moscou où il participe, de juillet à août 1920, aux séances de l'Internationale Communiste et aux balbutiements de l'Internationale Syndicale Rouge. A la fin du congrès, il revient vers l'Europe mais il est arrêté à Milan, transféré à Genève puis à Barcelone où il reste en prison jusqu'en avril 1922. C'est dans ces circonstances qu'il rédige trois documents. Informe de mi estancia en la URSS, publié pour la première fois sous le titre Memoria que al comité de la Confederacion National del Trabajo presenta, de su gestion en el segundo Congreso de la III International, el delegado Angel Pestana (Madrid, Nueva Senda, 1922), et Consideraciones y jucios aceca de la Tercera Internacional (publié à Valence en 1936). Plus tard Pestana rassemblera ses impressions de voyage en URSS, dans deux petits livres, publiés en 1924-1925, Sesenta dias en Rusia : lo que yo vi et Setenta dias en Rusia : lo que yo pienso. L'ensemble de ces textes eut un impact considérable puisqu'à leur lecture, lors de la conférence de la CNT, tenue à Saragosse en juin 1922, la centrale syndicale décide de rompre avec l'IC et ISR. L'année suivante, au Congrès de Berlin, elle adhéra à l'Association Internationale des Travailleurs. Ce sont les traductions de ces trois textes fondamentaux d'Angel Pestana que nous publions. Ils montrent, à travers les yeux du militant anarcho-syndicaliste, l'état de la Russie, la bolchevisation du territoire, mais aussi la diversité et la progressive bureaucratisation des débats de l'IC.

02/2021

ActuaLitté

Actualité politique France

Mal-travail. Le choix des élites

Un "nouveau pacte de la vie au travail". Telle était la promesse, durant le conflit sur les retraites, du président de la République. Un engagement déjà oublié. Pourtant, c'est bien vrai : le travail va mal en France. Il fait mal, mal aux corps, mal aux esprits. Et ce n'est pas qu'un ressenti : c'est pire chez nous qu'ailleurs, que chez nos voisins. Depuis quarante ans, nous avons choisi de maltraiter le travail. "C'est cette fierté du travail, ce sentiment d'utilité, que nous tenons à d'abord souligner. La fierté d'un travail bien fait. C'est la coiffeuse qui, dans le miroir, montre la coupe à sa cliente. C'est l'électricien qui, les fils branchés, vérifie que la lumière s'allume. C'est l'informaticien qui, dans un alignement de 0 et de 1, a trouvé le chaînon défaillant. C'est le maçon qui recule d'un pas pour regarder son mur. Même chez les travailleuses, les travailleurs, aujourd'hui remplis de dégoût, abattus, découragés, il faut encore entendre cette musique, en sourdine : leur fierté d'hier, leur utilité perdue, et cette perte fait toute leur douleur." D'où ce paradoxe : les Français aiment leur travail, en sont fiers. Mais ils n'aiment pas comment on leur fait faire leur travail, comment on l'organise, comment on le pressurise. Avec, à la clé, du découragement. Ce "maltravail français" a un coût. Sur la santé des salariés, bien sûr, altérée, jusqu'aux inaptitudes. Sur le budget de la Sécu, aussi, avec des milliards consacrés aux accidents du travail, maladies professionnelles, les arrêts de travail longue durée. Sur les entreprises, désorganisées par l'absentéisme, par le turn-over. Sur la société tout entière : ce sont des pans de notre économie, de nos services publics, qui dysfonctionnent, en peine de recrutements, en panne de compétences. Un coût qui s'élève à cent milliards d'euros, au moins. Sans compter le coût politique : le ressentiment privé, dans l'entreprise, rejaillit en ressentiment public, dans les urnes. Il nous faut sortir de ce "mal travail". Comment ? En respectant le travail. En ne le regardant plus comme un coût, mais comme un investissement. Et surtout : en introduisant la démocratie dans l'économie. Jaurès l'énonçait : "La Révolution a fait du Français un roi dans la cité et l'a laissé serf dans l'entreprise." Voilà qui doit changer, qu'on ne soit roi ni serf nulle part, mais citoyen. Citoyen dans la cité, citoyen dans l'entreprise.

02/2024

ActuaLitté

Histoire de l'art

Le réalisme. "Pourquoi réalisme il y a"

LE LIVRE Loin de se limiter a la description du réel, les artistes réalistes ont eu a coeur de l'interpréter, afin d'offrir au public de nouvelles clés de lecture du monde. Si ce mouvement, né dans les années 1830- 1840, avant de prendre son essor sous la Révolution de 1848, paraît aujourd'hui bien sage, Courbet et d'autres peintres - Honoré Daumier, Jean-François Millet, Rosa Bonheur... - le pensèrent comme une opération de transgression ostensible et scandaleuse. C'est au début du xIxe siècle qu'apparaissent, marquéees notamment par la découverte de l'art espagnol, les premières peintures réalistes dépeignant les habitants des provinces françaises (Bretagne, Vendée, Pyrénées, etc.) dont certains peintres s'attachent a représenter tant les costumes que les coutumes. Admiré ou critiqué pour sa capacité à montrer sans détour et parfois avec brutalité le monde qui nous entoure, cet art éminemment social et politique s'intéresse en effet aux sujets "ordinaires" (paysans, blanchisseuses, etc.). Face à une société en pleine industrialisation et confrontée à un exode rural important, la vie domestique, le monde paysan, les pratiques religieuses et communautaires proposaient ainsi des sujets rassurants empreints d'harmonie et de calme. A contrario, à la fin du siècle, la peinture réaliste mettra en lumière la modernisation industrielle de l'Europe et les conflits sociaux et politiques liés aux droits des travailleurs. Loin de se cantonner à la France, Bertrand Tillier s'attelle également à démontrer le rayonnement de ce mouvement à l'échelle internationale dans les années 1860-1870, que ce soit en Angleterre, en Allemagne (Hans Thoma, Adolph von Menzel, Wilhelm Leibl, etc.) ou encore en URSS (Ilya Répine) et aux Etats-Unis (Thomas Eakins ou Winslow Homer). Rédigé par l'un des spécialistes les plus éminents de l'art du xIxe siècle et comprenant pas moins de 320 illustrations, l'ouvrage propose une analyse captivante sur cette esthétique subversive qu'est le réalisme. L'AUTEUR Bertrand Tillier est professeur d'histoire contemporaine à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il est également directeur des Editions de la Sorbonne et co-directeur du Centre d'histoire du XIXe siècle. Ses travaux interrogent plus précisément les rapports entre les arts et la politique aux xIxe et xxe siècles, dans la perspective d'une histoire culturelle et sociale des imaginaires et des sensibilités. Il est l'auteur de nombreuses publications, dont L'Art du xIxe siècle (Citadelles et Mazenod, 2016), La correspondance de Courbet - 20 ans après (Les Presses du Re el, 2018) et Dérégler l'art moderne, De la caricature au caricatural (Hazan, 2021).

04/2024

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

VST N° 148, 4e trimestre 2020 : Travailler avec des familles

Introduction Rozenn Caris, CaninoManaquin- Evolution des représentations de la famille et soutien à la parentalité Gérard Neyrand - Du bébé à la famille Elisabeth Darchls, Paola Aburto Brom - La présence des enfants : un impensé du virage ambulatoire de la psychiatrie adulte Hélène Davtlan, Eliane Collombet, Khadija Maach Dol Lucchese - Accompagner, c'est "faire avec" pour "amener vers" Alexis Potiron - Etre adolescent et polyhandicapé Sylvie Sacchi - Arrière-atavisme I Lucie Juiiot - Jeunes aidants, un temps de répit Amarantha Bourgeois - "Ici c'est chez moi I" Récit d'une rencontre familiale à domicile François chobeaux - "Quand on aime, on ne compte pas". Sortir l'aide du champ du naturel et de l'amour pour interroger ce qu'aider implique Chantal Bruno - Familles... honnies, omises, requises... 7 Ou les formes du déni en psychiatrie - Catherine Skiredj-Hahn - "Apprendre à écouter, ça te retourne, ça te transforme" Rencontre do Djemila Colin et Carino Maraquin - La forêt de mon père. A la lisière de la famille, la folie,., et les enfants oubliés Dominique Bosnard A savoir Le délire scientiste : un déni de notre humanité Danielle Lévy - Le secteur médico-social dans les paradoxes du changement Jean-Yves Le Capitaine - Le fantôme du traumatisme Stéphanie Germani. Praticable Adolescence en exil Chiot) Cheynel - L'animation socio-sportive : de la Palestine aux "quartiers" Philippe Segrestan. Ici et ailleurs enfants de migrants dans les institutions de soins de la société française Fatima Kob, isam Idris FORMER-FORMATION Vers une définition de l'éducateur comme "expert" Valentine Prouvez. Parole.s En quête diagnostique Mireille Battut. Livres et revues. Travailler avec des familles Comment parler de la famille désormais, ou plutôt des familles ? A côté de la configuration classique - couple de parents avec un ou deux enfants -, la famille est aussi recomposée, décomposée, homoparentale, monoparentale... les modalités du lien a l'enfant se diversifient avec la procréation médicalement assistée, de plus en plus courante, l'adoption, mais également la question de la GPA. Comment se joue alors la parentalité ? Et le développement de l'enfant ? Quels liens entre parentalité, filiation, engendrement ? Comment les familles sont-elles appréhendées par les professionnels qui vont travailler "avec" elles : parents en situation de handicap, familles en difficulté, parentalités h soutenir, parents e associer aux projets et au soin, prise en compte des fratries ou des aidants, dans le respect de leurs droits t Ce dossier a tente de dégager quelques enjeux concernant le travail avec les familles, qui reste un sujet majeur dans les Institutions aujourd'hui.

01/2021

ActuaLitté

Sociologie

Violences et corps des femmes du tiers-monde. Le droit de vivre pour celles qui donnent la vie

Ce livre est un cri de colère scientifique qui dénonce les pires violences faites aux femmes, ces violences qui s'attaquent aux femmes du Tiers-Monde, et qui sont soigneusement occultées pour des raisons financières et démographiques. Il y a d'abord la violence obstétricale, 600 000 femmes meurent chaque année en donnant la Vie faute de soins, parce qu'il n'y a pas de place pour elles dans les maternités. La moitié des mères du Tiers-Monde accouchent encore à domicile sans aucune assistance compétente. Il n'y a pas d'argent pour aider à la transmission de la Vie dans les régions o0 les femmes sont accusées d'avoir trop d'enfants. Par contre, pour mettre sur pied des programmes eugéniques destinés à les empêcher d'en avoir, l'argent arrive à flots, pour diffuser des méthodes inconnues en France, le Dépo-provera et la Norplant, et expérimenter des " vaccins anti-grossesse " et une méthode de stérilisation chimique " à la Quiliacrine, méthodes qui violent les règles les plus élémentaires de la bioéthique médicale. Pendant ce temps, la fécondité a tellement chuté sur le plan mondial, que le nombre moyen d'enfants par femme n'est plus que de 2,6. La troisième et la quatrième partie de ce livre abordent les violences faites au corps de la femme en tant qu'objet sexuel du viol légal de la " nuit de noces " aux viols camouflés en promesse de mariage, car il n'y a pas que les viols de guerre et les kidnappings, sans oublier les mutilations génitales féminines. Mais les victimes se taisent. Et c'est un viol permanent que subissent celles dont le corps est vendu sur le marché de la prostitution, cette marchandisation humaine est une telle source de bénéfices que ses prompteurs font tout pour légaliser ce qu'ils appellent " l'industrie du sexe " et faire reconnaître les femmes prostituées en tant que " travailleuses du sexe ". Dans cette quatrième partie, il est aussi question de la pornographie, et du corps féminin vendu en pièces détachées, du trafic des ovules aux locations d'utérus. La cinquième partie pourrait être une conclusion élargie elle a pour thème ce qui est peut-être la pire des violences après des millénaires d'absence totale d'alphabétisation, remplacée par une éducation musclée basée sur la soumission, les femmes du Sud subissent la violence de la "déscolarisation" victimes du FMI, qui exige des pays pauvres qu'ils fassent des économies sur la santé et l'école. Puisse ce cri de colère être entendu par celles et ceux qui ont eu la chance d'aller à l'école.

11/2003

ActuaLitté

Bibliothéconomie

La Bibliothèque nationale du Congo. Une institution à part entière (In 1035 jours de marche au coeur de la Bibliothèque nationale du Congo)

A l'ère des réseaux électroniques et télévisuels globaux, en pleine pandémie de la COVID19, parler de la lecture et de la Bibliothèque nationale est un enjeu d'équilibre intellectuel et de partage. Il est urgent que la République du Congo réinscrive la Bibliothèque nationale dans un réseau mondial d'échanges. Sa construction est de même importance que construire une route, un ministère, un hôpital ou encore une centrale ou barrage hydroélectrique. La lecture est vectrice de la connaissance, du savoir et de liberté qui favorise le développement. Elle ne doit pas être réservée seulement à une quelconque élite. La République du Congo s'était engagée pour un développement harmonieux et l'égalité entre les départements, et malheureusement n'a pas profité du programme pluriannuel formidable de la municipalité accélérée pour se doter des infrastructures socioculturelles qui répondent aux besoins des citoyens dont particulièrement la jeunesse. Pourquoi Ruthin Bayélé-Goma s'en préoccupe tant ? Tout simplement parce qu'il constate que l'instruction et la culture en général au Congo ne sont plus prioritaires. Cette situation est inquiétante. Car elle peut conduire à l'analphabétisme et à l'obscurantisme. Donner accès à la lecture c'est autant que donner de l'eau, l'électricité et l'internet. De quel constat s'agit-il ? 60 ans après l'indépendance, aujourd'hui encore, en primaire, la lecture n'occupe que 0,04 % sur l'emploi du temps. 80% d'élèves n'ont pas de relation avec le livre au collège et au Lycée. 9 % déclarent fréquenter la bibliothèque de l'Institut français, plus opérationnelle. 83,06 % déclarent ne pas savoir qu'il existe une Bibliothèque nationale au Congo. 40% ne trouvent pas d'intérêt de fréquenter les bibliothèques ; 4/18, soit 22,22 % ont des livres scolaires à domicile. 76 % affirment ne pas acheter de livres à cause du faible pouvoir d'achat ; 20 % de ceux qui les achètent désirent avoir des livres personnels afin d'enrichir leur vocabulaire. Au sein des familles, le livre occupe peu de place. 8,33% chez les filles en moyenne, 16,16 % chez les garçons soit 25 % au total s'inscrivent à la Bibliothèque universitaire. Ce qui suppose qu'ils ne lisent pas assez ou ne lisent que leurs notes de cours. 46,42 % d'étudiants affirment ne pas acheter de livres, trop coûteux. La grandeur d'un pays ne se mesure pas à la taille d'une Tour, symbole de la puissance pétrolière, mais à la taille et la qualité de sa Bibliothèque nationale dont l'architecture de sa création est présentée à travers cette proposition de projet.

02/2021

ActuaLitté

Incapacité, tutelle

Tutelle, curatelle, etc. Guide juridique et pratique sur... la tutelle, la curatelle, l'habilitation familiale et autres mesures...

Ce guide juridique et pratique apporte des réponses concrètes aux questions que se posent les professionnels et les familles en matière de protection juridique des personnes majeures. Les professionnels du secteur social et médico-social, ainsi que le corps médical, trouveront là un éclairage précieux sur les personnes majeures protégées. Que recouvre chaque mesure de protection juridique ? Qu'est-ce qu'un tuteur ou un curateur professionnel ? Selon le domaine, qui doit faire quoi ? Qui peut prendre une décision ? Le tuteur, le curateur, le médecin, la famille, le juge des tutelles ? Les familles qui s'inquiètent pour un proche (parent âgé, enfant majeur handicapé, notamment) trouveront là tous les renseignements utiles. Comment agir pour aider ce proche ? Faut-il demander une mesure de protection juridique ? Comment s'y prendre ? Si j'accepte d'être tuteur ou curateur, quel sera mon rôle en pratique ? Quant aux professionnels de la protection juridique des majeurs, ils trouveront dans ce guide une synthèse complète et à jour de toutes les facettes de leur métier : c'est un vade-mecum indispensable pour eux. Au sommaire : PARTIE 1. LA MISE EN PLACE DE LA MESURE DE PROTECTION 1. Avant la mesure de protection juridique 2. Les mesures de protection juridique : La sauvegarde de justice La curatelle La tutelle L'habilitation familiale 3. La demande d'ouverture d'une mesure judiciaire de protection juridique 4. L'instruction et le placement sous protection juridique 5. Le protecteur 6. L'ouverture de la mesure de protection PARTIE 2. LA PROTECTION DES BIENS 1. Introduction à la protection des biens 2. La gestion des revenus et des dépenses 3. La gestion du patrimoine 4. Les aides pour les personnes âgées 5. Les aides pour les personnes handicapées PARTIE 3. LA PROTECTION DE LA PERSONNE 1. Introduction à la protection de la personne 2. Le logement et le maintien à domicile 3. L'hébergement en établissement 4. La santé 5. Le monde du travail 6. Le couple 7. Les droits et la responsabilité de la personne protégée 8. Le décès 9. Les risques, le contrôle et la responsabilité des tiers Les auteurs, Gérard Amable et Véronique Bonpain, sont tous deux titulaires du Certificat National de Compétence (CNC) de Mandataire Judiciaire à la Protection des Majeurs (MJPM). Gérard Amable est vice-président d'une association tutélaire, et formateur dans le cursus de formation des mandataires judiciaires à la protection des majeurs. Véronique Bonpain, assistante sociale de formation initiale, est mandataire judiciaire à la protection des majeurs (MJPM).

01/2023

ActuaLitté

Romans policiers

Princes de Belleville. Enquête du commandant Clément Chevalier

Qui sont les Princes de Belleville ? Des francs-maçons ont-ils commis en région parisienne un assassinat crapuleux porteur d'un message mystérieux, ou, n'y sont-ils pour rien ? Un SDF est retrouvé mon dans une maison abandonnée. Il ne s'agit pas d'un crime banal mais d'un acte sordide. L'homme a été étrangement torturé avant de mourir. Sur son torse, les policiers découvrent la gravure sanglante d'un compas et d'une équerre, deux symboles maçonniques bien connus comme superposés l'un sur l'autre, le compas ouvert à soixante degrés, taillés au cutter sur la poitrine de la victime. Le cadavre est-il celui d'un membre d'une loge ou d'une secte ou d'un délinquant ? De permanence cette nuit-là, le Commandant Clément Chevalier, de la Brigade Criminelle de Paris, lui-même franc-maçon, un flic pas comme les autres par sa manière de penser ses investigations, va être chargé de l'enquête. Lorsqu'un deuxième sans domicile fixe, lui aussi apparemment sans histoires, est découvert mon à l'intérieur d'un chantier dans les mêmes circonstances, le policier, inquiet, se demande s'il s'agit d'un message macabre envoyé par le ou les assassins ou si un "frère" a perdu la raison... Un maçon tueur en série ? La franc-maçonnerie ne conduit pas à cela et se passerait bien de ce genre de publicité. Chevalier ignore à ce moment-là que la vérité va se révéler presque incroyable. Les personnes à l'origine de ces crimes vont le plonger dans une enquête des plus atypiques de sa carrière, aux rebondissements multiples. Y apparaît un gros homme mystérieux. Quel est le vrai lien entre les deux victimes ? Sont-elles celles d'un réseau criminel, d'un détraqué ou de milieux autres ? La mon du professeur Charles Vérancourt, médecin de clinique à Boulogne, abattu dans son salon et ami proche du ministre de la santé, va venir rebattre les cartes. Et comme si cela ne suffisait pas, le commandant Chevalier doit en parallèle gérer les problèmes personnels et les états d'âme des membres de son groupe. Le tout sous le regard curieux de Boris, la petite araignée qui s'est installée dans la plante grasse de son bureau, et qui sait que la sagesse se niche dans le silence. Cette enquête pas comme les autres est la deuxième, à découvrir sans lever les yeux du livre de ce nouveau Copetti.

10/2021

ActuaLitté

Littérature française

Haute Mer. Conversations avec le maître ; L'île aux musées ; Sentinelles ; Totale éclipse ; Destruction

"Pentalogie, la Haute Mer que vous tenez entre vos mains est composée de cinq livres. Le premier interroge la musique, à travers des Conversations avec le maître. C'est un livre d'une incroyable douceur. Le deuxième, L'Ile aux musées, questionne la statuaire, les hommes de bronze, la foule, un arbre de langage, monument aux arbres morts des tempêtes passées et à venir. Le troisième, Sentinelles, est l'enregistrement des conversations comiques, sombres, inquiètes, qui ont lieu durant un vernissage à Beaubourg. La vidéo est l'art de l'instant. Le vidéaste est célèbre et talentueux, les invités sont mondains et cultivés, ou l'inverse, et tout tombe en panne à 21h12. Le quatrième, Totale éclipse, est composé de quinze chansons, de Woody Guthrie à Léonard Cohen, en passant par Johnny Cash et Marianne Faithful. Des chansons qui déchirent le coeur. Killing me softly. Les chansons, on le sait, sont des bulles de temps. Total eclipse of the heart. C'est un livre où l'on croise souvent Ulysse. Et c'est un roman d'amour. Le cinquième, j'ai l'impression de dire une charade, s'intitule Destruction. Je n'en dirai pas plus. Sinon que de l'échec naît la renaissance". Geneviève Brisac, préface à Haute mer, 2022 Haute Mer réunit en effet les cinq romans que Cécile Wajsbrot avait dès l'origine conçus comme un cycle, publié chez divers éditeurs de 2007 à 2019. Après Mémorial, paru en poche en 2019, Le Bruit du temps poursuit ainsi son travail de réédition des livres de la romancière devenus indisponible en librairie. Le thème commun est celui de la création artistique et de sa réception. Ce ne sont pas des essais sur l'art, mais bel et bien cinq romans dont la forme et les personnages ne sont jamais les mêmes. Mais où "quelques paysages communs, visibles ou sous-marins se dessinent et reviennent sous des aspects différents" , contribuant à l'unité du cycle : "Les voix, bien sûr, mais aussi les intempéries climatiques et catastrophes naturelles - tsunami, dust bowl, éruptions volcaniques -, la dictature, la foule, les gens sans domicile et ceux qui sont obligés de quitter leur pays. Certains lieux aussi, Berlin, Tchernobyl, Paris. Le téléphone portable joue parfois un rôle. Et puis la solitude, les liens qui nous unissent. Et bien sûr la question de l'art - ce que serait un monde sans art, sans la complexité et la diversité de toute création mais aussi la façon dont une oeuvre est perçue. Chacun de ces romans est comme l'île d'un archipel en haute mer ... "

06/2022

ActuaLitté

Paramédical

Soins infirmiers : 137 fiches techniques. Soins de base, soins techniques centrés sur la personne soignée, 8e édition

Soins infirmiers — Fiches techniques est l'ouvrage de référence des soins de base, des soins techniques, des soins relationnels et éducatifs, centrés sur la personne soignée. Cet ouvrage accompagne l'évolution de la profession infirmière en précisant les dispositifs médicaux, les nouveaux actes et missions que l'infirmier et l'infirmière sont autorisés à prescrire ou à mettre en oeuvre. Cette huitième édition entièrement actualisée et enrichie prend en compte les nombreux changements sur le plan de la bonne pratique professionnelle, de la réglementation, de la qualité et de la sécurité, de la responsabilité et des matériels à disposition. Près de 140 fiches techniques décrivent les soins relevant du rôle propre infirmier, les soins prescrits par le médecin et ceux que réalisent l'infirmier et l'infirmière ou auxquels ils participent dans le cadre de l'urgence. Le sommaire par ordre alphabétique et par code couleur appliqué à la réglementation des actes de soins infirmiers facilite l'accès immédiat aux contenus de ces fiches. C'est aussi le seul ouvrage qui propose en plus de la description de la technique de soins — des rubriques sur l'information et l'éducation du patient pour solliciter sa participation aux soins, faciliter son implication dans la décision et favoriser son autonomie ; — des critères de qualité permettant aux soignants une réflexion et une évaluation de leur propre pratique ; — des enregistrements systématiques dans le dossier du patient pour chaque intervention de soin ; — des rappels systématiques sur l'hygiène, la prévention des risques et la protection du soignant ; — des fiches transversales à la pratique des soins consacrées au travail en équipe et à la coordination des soins, à l'élaboration de protocoles de soins, à l'hygiène et à la désinfection, aux vigilances sanitaires, à la gestion des déchets ; — des fiches spécifiques décrivant les principales investigations, leur déroulement, le rôle de l'infirmier et de l'infirmière dans la préparation, la surveillance du patient. En donnant les éléments essentiels de réflexion sur les pratiques de soins, leur organisation, leur qualité et sécurité, leur évaluation et leur traçabilité, ce livre permet aux étudiants et étudiantes en soins infirmiers et aux infirmiers et infirmières d'adapter les soins dispensés à chaque patient, à toutes les situations et à tous les milieux de délivrance de soins y compris le domicile. Cet ouvrage de référence est une aide précieuse car il guide les pratiques des soignants en leur fournissant les points de repère nécessaires à leur liberté d'action.

05/2019

ActuaLitté

Religion

Géographie de l'espoir. L'exil, les Lumières, la désassimilation

Nul n'ignore plus la différence fondamentale entre le judaïsme de l'Est de l'Europe et celui de l'Ouest. Le premier était une civilisation, irriguant la vie publique et les institutions communautaires ; c'est en son sein que naquirent, avec les premières enquêtes historiques et sociologiques, les études juives. Le second, qui bénéficia des Lumières et de l'émancipation politique des juifs, se marqua longtemps par la mise à distance, voire le rejet du judaïsme comme mode de vie intégral et ritualisant l'espace public : être juif était une question de confession privée. Aussi, lorsque, au cours du XXe siècle, les Juifs acquièrent des positions prééminentes dans les sciences sociales, ils délaissent pour la plupart systématiquement l'anthropologie, la sociologie ou l'histoire politique des sociétés juives passées ou contemporaines, soucieux de limiter le poids de leur passé propre et de ne pas se placer " du dehors " de la société. Les noces des sciences sociales et des études juives, un temps célébrées, tournent au divorce. Pourtant ressurgissent de nos jours, dans les sociétés pluralistes, notamment aux États-Unis, des tentatives de réinventer un destin collectif, par un effort de désassimilation, comme en écho au judaïsme de l'Est de l'Europe. Ce paradoxe ne se comprend qu'au prix d'un grand périple dans les sciences sociales occidentales, de l'Allemagne du XIXe siècle aux États-Unis d'aujourd'hui, en passant par la France et la Grande-Bretagne. On y découvre alors l'origine historique et culturelle des grandes thèses que sont : la fin attendue des Juifs par résorption ou assimilation, leur acceptation, en marge de la société, en tant qu'étrangers ou paria ; ou enfin leur reconnaissance, comme autant d'individus dotés, en diaspora, d'un domicile tenu pour inviolable dans lequel peut se donner libre cours une sociabilité commune. On voit le chemin chaotique ouvert par Kart Marx, Georg Simmel et Émile David Durkheim -et que prolongent de diverses manières Raymond Aron, Hannah Arendt, Isaiah Berlin et Michael Walzer- croiser, à de multiples reprises et de manière surprenante, celui que parcourent, de leur côté, Heinriech Graetz, Simon Doubnov, Salo Baron et aujourd'hui Yosef Hayim Yerushalmi. Car, par beaucoup d'aspects, les études juives contemporaines, preuves de la légitimité de la présence juive en diaspora, se présentent comme les héritières de ces géants confrontés, au siècle passé, aux expressions les plus contrastées des Lumières et des contre-Lumières. S'esquisse ainsi une vraie géographie de l'espoir juif.

04/2004

ActuaLitté

Professions médico-sociales

Guide de la petite enfance. Accompagner l'enfant de 0 à 6 ans

Ce Guide de la petite enfance a pour objectif de présenter toutes les connaissances nécessaires à la prise en charge du nouveau-né et de l'enfant jusqu'à 6 ans au domicile ou en structure d'accueil. Composé de six grandes parties l'ouvrage couvre les domaines suivants : l'accueil du nouveau-né qui présente les besoins du nouveau-né et fait le point sur les différents types d'allaitement et le sommeil ; le développement de l'enfant de 0 à 6 ans incluant la croissance le développement psychomoteur et les étapes de socialisation et l'autonomie ; les activités d'éveil et de jeux où sont abordées la place des jouets dans le développement de l'enfant et les différentes activités d'éveil et de jeux ; l'accompagnement de l'enfant au quotidien qui comprend l'alimentation l'hygiène de vie de l'enfant la prévention des accidents le concept de l'accompagnement à la parentalité et les différents modes d'accueil ; l'accompagnement et la prise en charge d'un enfant malade en particulier les pathologies courantes les affections chirurgicales neurologiques et psychiatriques et enfin l'accompagnement d'un enfant handicapé ; et en annexe trois chapitres qui présentent les aspects juridiques et administratifs à connaître rappellent les règles d'ergonomie et replacent le professionnel dans son contexte de travail à travers des mises en situation de la vie courante. Clair pédagogique et richement illustré cet ouvrage s'adresse à tous les professionnels de la petite enfance (auxiliaires de puériculture éducatrices de jeunes enfants assistantes maternelles auxiliaires de vie aux familles auxiliaires de vie sociale...) qui trouveront dans cet ouvrage un véritable guide pratique et précis. Les chapitres sont clairement organisés composés systématiquement d'une introduction puis d'une situation mettant en scène le thème abordé et d'un condensé des ' questions que l'on se pose ' face à cette situation. Ils sont également ponctués d'exemples d'encadrés ' Mémo ' (points importants à retenir) et ' Rôle de la professionnelle ' (conduites à tenir). Enfin des fiches de synthèse détaillent certaines techniques de soins ou activités évoquées. Ce livre accompagnera également les parents tout au long des premières années de vie de leur(s) enfant(s). Le monde de l'enfance évoluant en permanence cette nouvelle édition a été l'occasion d'actualiser et d'enrichir l'ensemble des informations délivrées et plus spécifiquement l'allaitement maternel les conseils de prévention le suivi médical de l'enfant et la place des écrans.

02/2023

ActuaLitté

Pléiades

Romans et récits. Tome 2

Kessel est difficile à situer dans le paysage littéraire. On l'y prenait parfois pour un intrus. A la NRF, Gaston Gallimard crut très tôt en lui, tandis que Gide (qui changerait d'avis) et Paulhan avaient, comme on dit, "des réserves" . Peut-être n'était-il à leurs yeux qu'un reporter écrivant des romans, avec une circonstance aggravante : le succès. Alors romancier ou reporter ? Un pur romancier ? un authentique reporter ? La question, à vrai dire, ne se pose pas en ces termes. Cette édition ne fait pas acception de "métiers" ni d'ailleurs de genres littéraires. Elle juxtapose dans l'ordre chronologique des ouvrages relevant, à des degrés divers, de la fiction, du récit, du reportage ou de ce que Kessel aimait à nommer documentaire - un mot encore neuf dans les années 1920 et qu'il donna pour titre à la première partie de Vent de sable. Elle bénéficie d'autre part d'un fait nouveau : les manuscrits de Kessel sont désormais accessibles. Ces deux volumes en reproduisent de nombreux éléments - dont le scénario inédit du Bataillon du ciel - et les exploitent pour cerner ce qui fait la spécificité de l'oeuvre. Le "système Kessel" , on croit le connaître : courir le monde, faire provision de "choses vues" , livrer des reportages à la presse, en tirer (selon des modalités variables) un récit, puis publier un roman qui utilise (dans des proportions tout aussi variables) ces reportages et ce récit. Mais les apparences sont trompeuses : Le Lion (roman "kényan" de 1958), par exemple, aurait été conçu avant que ne soit achevé La Piste fauve (récit, kényan lui aussi, de 1954). L'oeuvre ne décrit pas une trajectoire systématique qui mènerait du réel (terrain du reporter) à la fiction (ou littérature). Chez l'auteur de Makhno et sa juive, la réalité n'est jamais chimiquement pure. Kessel pourrait bien être un précurseur de ce qu'on appelle aujourd'hui en bon français la creative non fiction. L'aventure, l'événement, tel homme rencontré, telle situation vécue possèdent pour lui un potentiel poétique ou romanesque qui fait d'eux des objets pour l'imagination. Pour le dire à la manière de Malraux, le réel est une musique sur laquelle nous sommes contraints de danser. Mais Kessel le trouve insuffisant. Comme Malraux lui-même, comme Cendrars, Saint-Exupéry et bientôt Gary, il est de ceux qui offrent à la réalité des prolongements puisés dans l'imaginaire. Ce faisant, il place son oeuvre - et ses aviateurs, ses Russes blancs, ses guerriers masaï, ses cavaliers afghans - aux confins "du réel, du rêve, de l'errance et de l'histoire" (Malraux encore). Il la rend transfrontalière, se rend lui-même inclassable et fait de l'aventure un mythe moderne. Sans doute respire-t-il "l'air du temps" , qui est aussi le nom d'une collection à laquelle il donna des livres ; mais il sait s'en abstraire et atteindre à l'essentiel. Ecrite en un siècle qui menaça de mille manières l'espèce humaine, toute son oeuvre peut être lue

06/2020

ActuaLitté

Pléiades

Romans et récits. Tome 1

Kessel est difficile à situer dans le paysage littéraire. On l'y prenait parfois pour un intrus. A la NRF, Gaston Gallimard crut très tôt en lui, tandis que Gide (qui changerait d'avis) et Paulhan avaient, comme on dit, "des réserves" . Peut-être n'était-il à leurs yeux qu'un reporter écrivant des romans, avec une circonstance aggravante : le succès. Alors romancier ou reporter ? Un pur romancier ? un authentique reporter ? La question, à vrai dire, ne se pose pas en ces termes. Cette édition ne fait pas acception de "métiers" ni d'ailleurs de genres littéraires. Elle juxtapose dans l'ordre chronologique des ouvrages relevant, à des degrés divers, de la fiction, du récit, du reportage ou de ce que Kessel aimait à nommer documentaire - un mot encore neuf dans les années 1920 et qu'il donna pour titre à la première partie de Vent de sable. Elle bénéficie d'autre part d'un fait nouveau : les manuscrits de Kessel sont désormais accessibles. Ces deux volumes en reproduisent de nombreux éléments - dont le scénario inédit du Bataillon du ciel - et les exploitent pour cerner ce qui fait la spécificité de l'oeuvre. Le "système Kessel" , on croit le connaître : courir le monde, faire provision de "choses vues" , livrer des reportages à la presse, en tirer (selon des modalités variables) un récit, puis publier un roman qui utilise (dans des proportions tout aussi variables) ces reportages et ce récit. Mais les apparences sont trompeuses : Le Lion (roman "kényan" de 1958), par exemple, aurait été conçu avant que ne soit achevé La Piste fauve (récit, kényan lui aussi, de 1954). L'oeuvre ne décrit pas une trajectoire systématique qui mènerait du réel (terrain du reporter) à la fiction (ou littérature). Chez l'auteur de Makhno et sa juive, la réalité n'est jamais chimiquement pure. Kessel pourrait bien être un précurseur de ce qu'on appelle aujourd'hui en bon français la creative non fiction. L'aventure, l'événement, tel homme rencontré, telle situation vécue possèdent pour lui un potentiel poétique ou romanesque qui fait d'eux des objets pour l'imagination. Pour le dire à la manière de Malraux, le réel est une musique sur laquelle nous sommes contraints de danser. Mais Kessel le trouve insuffisant. Comme Malraux lui-même, comme Cendrars, Saint-Exupéry et bientôt Gary, il est de ceux qui offrent à la réalité des prolongements puisés dans l'imaginaire. Ce faisant, il place son oeuvre - et ses aviateurs, ses Russes blancs, ses guerriers masaï, ses cavaliers afghans - aux confins "du réel, du rêve, de l'errance et de l'histoire" (Malraux encore). Il la rend transfrontalière, se rend lui-même inclassable et fait de l'aventure un mythe moderne. Sans doute respire-t-il "l'air du temps" , qui est aussi le nom d'une collection à laquelle il donna des livres ; mais il sait s'en abstraire et atteindre à l'essentiel. Ecrite en un siècle qui menaça de mille manières l'espèce humaine, toute son oeuvre peut être lue

06/2020