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Théâtre

La Bonne Ame du Se-Tchouan

" J'ai toujours entendu dire : quand on aime, on marche sur un petit nuage, mais ce qui est bon, c'est qu'on marche sur la terre, sur l'asphalte. Vous savez, le matin, les pâtés de maison ressemblent à de gros tas d'ordures dans lesquels on aurait allumé des lumières, quand le ciel est déjà rose et encore transparent parce qu'il n'y a pas de poussière. Vous voulez que je vous dise, vous perdez beaucoup si vous n'êtes pas amoureux et que vous ne voyez pas votre ville à l'heure où elle se lève de son lit, comme un vieil artisan qui, le ventre vide, emplit ses poumons d'air frais et saisit ses outils, ainsi que chantent les poètes. " Le 18 mai 1941, Lion Feuchtwanger écrit à Brecht depuis son exil californien : " J'ai reçu le manuscrit de La Bonne Ame du Se-Tchouan. C'est un petit miracle qu'au milieu de cette confusion barbare vous ayez pu réaliser quelque chose d'aussi beau, clair, tranquille et classique. " Dans le Se-Tchouan, une province fort reculée de la Chine, trois dieux voyagent. Ils recherchent des justes. Ils en trouvent une seule : Shen Té, la prostituée. Pour la récompenser, ils lui donnent un peu d'argent ; elle quitte son métier, ouvre une boutique de tabac. Les ennuis commencent : passer de l'autre côté de la misère, c'est aussi devoir l'affronter. Misère physique, sociale. Mais aussi misère morale. Dans la clairvoyance avec laquelle sont dépeints les habitants du Se-Tchouan, parle toute la tristesse et la révolte de l'exilé Brecht devant l'incapacité des peuples à faire échec aux structures de domination. Brecht écrit cette pièce pendant que la guerre achève de détruire son pays. On retrouve, transporté en Chine, le monde de L'Opéra de quat'sous, mais s'y ajoute une tonalité morale, qui n'est pas sans rappeler parfois La Flûte enchantée. La fresque épique des aventures de Shen Té est ponctuée d'appels désespérés à la bonté et d'explosions de colère, devant la médiocrité et la passivité des humains. À l'heure où les libertés civiles sont de plus en plus menacées, la pièce n'a rien perdu de sa force.

01/2010

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BD tout public

Des croutes au coin des yeux Intégrale tomes 1 et 2 : Toutes les croutes aux coins des yeux

Toutes les croûtes aux coins des yeux est un laboratoire in-vivo, bouillonnant d'idées et de spontanéité, dans lequel Tanx fait front aux vicissitudes du quotidien, avec humour et colère. Il regroupe 11 ans de strips journalier d'une autrice réfléchissant sur sa condition sociale. Drame du quotidien dans le monde du travail : depuis 11 ans, chaque matin, une autrice est agressée au vu et au su de tous. Contre son gré, elle reçoit en pleine face la cruelle réalité de sa vie de travailleuse indépendante. Jusqu'alors, la résistante réussissait le tour de force de dignement se relever et sourire de toutes ses dents à ses cyniques tortionnaires. Elle a décidé de rendre coup pour coup avec la série (en deux volumes, parus en 2016 et 2017) : Des croûtes aux coins des yeux. Ce nouvel opus, subtilement intitulé Toutes les croûtes aux coins des yeux, regroupe l'intégrale de ces deux volumes précédents dans une nouvelle édition cartonée, constituant ainsi son édition définitive. Ca cause beaucoup des vicissitudes de la survie financière, d'engagement politique, du rapport aux autres, des angoisses personnelles et tout ce qui peut composer nos premières pensées matinales qui se voient propulsés, littéralement évacués sur le papier. L'autrice aborde aussi les questions sur son travail : le style, le dessin, la bande dessinée et l'introspection, les changements de direction dans le travail artistique (avec le passage à la linogravure), mais aussi l'actualité : Nous revisitons à sa lecture les années 2005 à 2016. Toutes les croûtes aux coins des yeux finira en beauté - et en ultime pied de nez avec le refus de l'autrice d'être faite "chevalier des Arts et Lettres" par le ministère de la culture. En creux, surtout, on y lira la cartographie mentale, sociale, d'une autrice farouchement soucieuse de son indépendance et de son intégrité artistique se débattant face au monde contemporain et ses reculades sociales, sa gestion purement comptable des citoyens, de l'Art et des idées. Toutes les croûtes aux coins des yeux est un laboratoire in-vivo, bouillonnant d'idées et de spontanéité, salvateur et fort en gueule.

11/2018

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Littérature étrangère

Je refuse

Je refuse est la chronique d'une amitié entre deux garçons, Jim et Tommy. Ils grandissent dans la même petite commune près d'Oslo, et malgré leurs différences, ils sont inséparables. Jim est enfant unique, couvé et protégé par une mère très pieuse, tandis que Tommy est l'aîné d'une fratrie de quatre. Sa mère a disparu, et il est malmené par un père alcoolique et violent. Bientôt, Tommy, sa soeur Siri et deux autres soeurs jumelles sont placés dans trois familles d'accueil différentes. Tommy, encore adolescent, va commencer à travailler dans la scierie de Jonsen, l'homme qui s'est proposé de prendre soin de lui, tandis que Jim continue à aller au lycée et à fréquenter Siri. Mais un jour, un incident banal sur un lac gelé - Jim, pris de peur, pousse Tommy sans réellement le vouloir - trouble cette amitié si forte, et c'est sans doute le souvenir honteux de ce moment qui constitue le point de départ de la descente aux enfers de Jim. Il commet une tentative de suicide, et lors de son séjour en hôpital psychiatrique, une confrontation stupide va séparer les deux amis à jamais. C'est seulement trente ans plus tard qu'ils se retrouvent, mais il est peut-être trop tard... Le récit avance alors sans souci de chronologie pour retracer la vie cabossée de ces deux hommes : si Tommy a fait carrière dans la finance, sa vie est dominée par ses échecs sentimentaux et sa colère. Quant à Jimmy, il vivote entre son travail de bibliothécaire et des arrêts maladie de longue durée. La narration donne également la parole à Siri, et des retours en arrière permettent de comprendre l'histoire de la mère de Tommy et le rôle que Jonsen a joué dans sa vie. Le récit se déploie lentement entre les années 60 et 2006 pour constituer une mosaïque narrative qui ménage le suspense jusqu'à la fin. Je refuse a valu à Per Petterson un succès exceptionnel dans son pays, avec 115 000 exemplaires vendus. Des traductions dans seize langues sont parues ou en cours.

10/2014

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Comics

Justice League. Coffret découverte en 5 volumes : Justice League, Tome 1 ; Flash, Tome 1 ; Batman, Tome 1 ; Aquaman, Tome 1 ; Wonder Woman, Tome 1

Après une longue période d'absence, Bruce Wayne est de retour sous le masque de Batman, à la poursuite d'un mystérieux tueur en série aux allures de hibou, et dont la prochaine cible n'est autre que... Bruce Wayne. Plus il progresse dans son enquête, plus le Chevalier Noir rassemble d'éléments sur les motivations de son ennemi. Il découvre alors une sombre vérité mêlant la famille Wayne aux fondations troubles de Gotham City. Guerrière farouche et princesse des Amazones, Diana a quitté son île pour rejoindre le Monde des Hommes en tant que Wonder Woman ! Mais en sauvant une jeune femme de griffes de monstres mythologiques, elle ne s'attendait pas à lever le voile du mystère de ses origines. Suite à sa découverte, Diana va devoir affronter la colère d'Héra et les machinations des autres dieux de l'Olympe. Il y a cinq ans, nul ne connaissait l'existence des surhommes, et encore moins celle des super-héros… Avec l'apparition de Superman, Batman, Green Lantern et Wonder Woman, les autorités, effrayées par la puissance de ces individus, les déclarèrent hors-la-loi. Cependant, lorsque Darkseid projeta de conquérir la Terre, les Humains durent se placer sous la protection de leur héros. Voici le récit de la première union des plus grands justiciers qui allait bientôt devenir la célèbre Ligue de Justice. Frappé par la foudre et aspergé de divers produits chimiques, l'agent de police scientifique Barry Allen devient subitement l'homme le plus rapide du monde. Il décide alors de mettre ses pouvoirs extraordinaires au service de la justice, sous l'identité du Flash. Et l'occasion d'éprouver ses nouveaux talents ne se fait pas attendre : le criminel Mob Rule vient tout juste de plonger la ville de Central City dans l'obscurité… (contenu : Flash #1-8) Après des années à régner sur le royaume d'Atlantide, Arthur, dit Aquaman, décide de revenir au monde de la surface avec son épouse, Mera. Mais le retour à la "vie civile" ne se fera pas sans peine, entre la méfiance des autorités à son égard, et les attaques de créatures cannibales issues des profondeurs de l'océan ! (contient Aquaman # 1-6)

10/2017

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Beaux arts

Dante Gabriel Rossetti

Fils d'un carbonaro italien réfugié en Angleterre, Dante Gabriel Rossetti étudie la peinture à la Royal Academy de Londres lorsqu'il rencontre ceux qui, avec lui, vont former la Confrérie préraphaélite : William Holman Hunt et John Everett Millais. Grâce à Coventry Patmore, ces "jeunes gens en colère", en rébellion contre les valeurs établies, reçoivent le soutien inattendu de John Ruskin qui, à trente-deux ans, est déjà le plus grand critique d'art de son époque. Au fil des ans, le groupe ne cessera de se renouveler, accueillant de nouveaux membres (Edward Burne-Jones, William Morris), des sympathisants (Swinburne, Meredith, Whistler), suscitant des admirations (Lewis Carroll, Oscar Wilde). Au centre de ce groupe dont il est le "patron" incontesté, Rossetti apparaît comme un être tourmenté, animé par une fièvre créatrice intense et fasciné par la mort. Le pur amour qui l'unit à sa compagne, Elizabeth Siddal, ne l'empêche pas de goûter à des passions plus chamelles : avec Fanny Cornforth et Jane Morris, ses modèles ; mais aussi avec les prostituées de l'East End. Lorsqu'il se résout à épouser "Lizzie " Siddal, il est déjà trop tard. Minée par les soucis matériels du couple, rongée par la tuberculose, l'alcool et le laudanum, la jeune femme se suicide. Rossetti ne se remettra jamais de ce suicide dont il s'attribue la responsabilité. Les excès de toutes sortes ruinent sa santé. En 1870, la publication de ses poèmes lui vaut les plus vifs éloges, en même temps que les attaques féroces d'un establishment victorien qui lui reproche sa vie scandaleuse. Mais son déclin a déjà commencé. Lorsqu'il meurt, à cinquante-quatre ans, en pleine gloire, il n'est plus qu'une ombre à qui le chloral apporte un bref réconfort. Sa vie durant, il n'aura cessé d'osciller entre les tentations les plus extrêmes : le goût de l'absolu et l'attrait des bas-fonds, l'amour platonique et la déchéance sexuelle, le culte de l'amitié et la solitude la plus hautaine. Un siècle après sa mort, les troublants visages de femmes qu'il peignait et les transports mystiques qu'il confiait à l'écriture n'ont rien perdu de leur mystère.

12/1985

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Manga

Le pacte de la mer

Dans le village de pêcheurs d'Amidé, on raconte qu'autrefois, un pacte fut scellé entre un prêtre shintô et une sirène. Ainsi, en échange de la protection d'un d'oeuf, une pêche abondante et une mer clémente assurent la prospérité de la ville. Cette légende s'est répandue et attire médias et promoteurs. Partagé, Yôsuké, benjamin du clan des prêtres shintô, a un étrange pressentiment. Et si la légende était vraie ? Les hommes ne devraient-ils pas redouter la colère de la mer ? Un pacte avec la nature Au Japon, le respect inspiré par les éléments naturels rime souvent avec tradition puisque la religion shintô est censée assurer une bonne relation entre la nature et les intérêts humains. Or, depuis les années 1970, un nouveau débat a pris place au sein de la société japonaise : le développement du pays doit-il se faire au détriment de la tradition ? Le Pacte de la mer illustre de façon sobre et pourtant très forte cette tension entre modernité et tradition ; le jeune héros Yôsuké étant le symbole d'une nouvelle génération qui cherche sa place dans ce système où parent et grands-parents s'opposent. Satoshi Kon réussit à décrire avec justesse l'évolution d'une jeunesse partagée entre modernisation effrénée et respect des mystères de la nature. Un propos finalement très contemporain. Le Pacte de la mer bénéficie d'une préface d'un " parrain " prestigieux sous la plume de Jean-Pierre Dionnet, co-créateur de la revue Métal Hurlant et de la maison d'édition Les Humanoïdes Associés, producteur, scénariste et journaliste qui a contribué au succès de la bande-dessinée asiatique et du manga en France et qui décrit l'oeuvre de Satoshi Kon avec passion : " Son oeuvre est rare en quantité, mais tout y est facette d'un édifice unique et, en réalité, achevé : il avait la prescience sans doute de sa courte floraison. Une oeuvre à fleur de peau de poisson [... ] miroitant comme de la peau de galuchat : cette peau tannée faite de centaines de miroirs obscurs, comme une onde changeante, inconstante. "

09/2017

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Pédagogie

Des élèves malades de l'Ecole. Révélations sur une médicalisation abusive

Ce petit livre est un cri de colère. Professeur à la retraite, Évelyne Tschirhart, qui a publié L'École à la dérive en 2004, a observé sur le terrain que l'illettrisme s'était encore amplifié. Non seulement les élèves ne savent lire ni écrire mais ils se voient affublés d'une "maladie" : la dyslexie qui les conduit chez l'orthophoniste, le neuropsychiatre, quand on ne décèle pas chez eux un déficit de l'attention qui se soigne par un psychotrope : la Ritaline. Certes, la dyslexie existe, mais c'est une maladie rare, et en affubler systématiquement les élèves qui ont des problèmes avec les enseignants, surtout à cause des méthodes d'apprentissage de la langue, est une tromperie qui a un coût exorbitant... Au cours de son enquête, l'auteur a recueilli les témoignages de nombreux parents qui ne comprennent plus ce qui est enseigné et qui finissent par croire que la dyslexie est la cause de tous leurs maux. Ainsi, personne n'est responsable... En réalité, le malade c'est l'École ! Et ce n'est pas pour rien que beaucoup d'associations réclament, depuis des années, le retour à la méthode syllabique et à l'apprentissage rigoureux de la langue. Tous les rapports européens sur l'état de l'enseignement dans les pays développés témoignent de la position catastrophique de la France en ce domaine alors que, dans un passé proche, elle rayonnait dans le monde. Les responsables de cette catastrophe annoncée sont les thuriféraires de l'égalitarisme idéologique, des sciences de l'éducation et des méthodes actives prônées par les "pédagogistes", mais aussi l'Institution elle-même qui a perdu le sens de sa mission : celle de la transmission des connaissances. La violence à l'école, fléau qui pourrit la vie des enseignants, est une des conséquences de l'abandon des disciplines. En cette période électorale, il est urgent que les hommes politiques s'emparent enfin du problème de l'illettrisme et agissent fermement pour le retour à des méthodes qui ont fait leurs preuves depuis des siècles, faute de quoi ils porteront la lourde responsabilité de l'abandon de la jeunesse à la déculturation.

05/2012

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Comptabilité publique

Conter demain. Cour des comptes et démocratie au XXIe siècle

On oublie trop souvent que les comptables de la République sont aussi de merveilleux conteurs ? : contrairement aux apparences, facilement trompeuses on le sait, les chiffres ne contredisent pas les lettres et ne sont même pas grand-chose sans elles. Un bon magistrat de la Cour des comptes se montre fidèle à l'article 15 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 selon laquelle "la société a le droit de demander compte à tout agent public de son ¬administration" . Dans ce petit livre, deux jeunes magistrates exposent ce qui, selon elles, contribuerait à faire de leur "? maison ? " celle de tous et de chacun ? : une véritable vigie de l'action citoyenne. A l'heure où des services publics de plus en plus menacés peinent à faire face à leur mission, où la montée d'une colère légitime provoque sidération et incompréhension d'une partie des "? élites ? ", c'est un nouveau modèle de contrôle externe de ¬l'action publique par la société elle-même qu'il est temps d'inventer. Camille Andrieu, chargée de mission auprès du Premier président, a intégré la Cour des comptes en 2020. Adeline Baldacchino, conseillère référendaire et poète, a intégré la Cour des comptes en 2009. (9782815951180) Chine, le grand prédateur : "? Un livre qui analyse l'effritement des libertés et l'expansionnisme du régime chinois à l'ère Xi Jinping. ? " Stéphane Lagarde, RFI "? La place de la Chine est vitale pour notre avenir. Ce livre en pose toutes les grandes questions et ses trois décennies d'observation donnent à l'ancien correspondant de l'AFP à Pékin tous les outils pour y répondre. ? " Sabine Delanglade, Les Echos "? A la fois essai engagé et mini-encyclopédie sur la Chine de Xi Jinping, ce livre traite cinq questions ? : la "tragédie des ¬Ouïghours et des Tibétains", l'environnement, les technologies, les droits de l'homme et la diplomatie. Sur tous ces sujets, le savoir de l'auteur est impressionnant. ? " Frédéric Lemaître, Le Monde Pierre-Antoine Donnet diplômé de chinois, est l'ancien rédacteur en chef central de l'Agence France Presse, dont il a été le correspondant à Pékin et à New York.

01/2023

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Bouddhisme

Présence

Un extrait de conversations entre Noriyuki Ueda, éminent anthropologue, et le Dalai ? Lama. Des vérités et des réflexions pleines de bon sens et de sagesse sur le thème de la présence. Attachement. Vacuité. Compassion. Existence. Vous entendrez maintes fois ces termes dans les enseignements du Dalaï Lama présentés dans ce livre de sagesse. De nombreuses pratiques et méditations bouddhistes se concentrent sur "être dans le moment présent". Mais qu'est-ce que cela signifie vraiment ? Le Dalaï Lama parle d'attachement aux aux choses, aux personnes, à la mémoire, aux sentiments de colère et de ressentiment, aux objectifs futurs. "Etre attaché" signifie que nous ne sommes pas ici maintenant ; au contraire, nous vivons à travers ce que vers quoi notre attachement nous emmène. Le vide. Cela signifie-t-il que nous laissons tout partir ? Même les pensées présentes dans notre esprit ? Comment la compréhension de la vacuité nous aide-t-elle à être ici et maintenant ? Le Dalai Lama est clair : si nous ne sommes pas éduqués sur l'histoire passée et si nous n'avons aucun sens du futur, alors comment pouvons-nous avoir un avoir un "présent" ? Dans ce vaste débat, le Dalaï Lama parle de la nature de l'empathie, de la vacuité, de la compassion et de l'attachement, tout cela dans le but dans le but de nous dire : "Soyez ici". Lorsque nous sommes là, nous pouvons pratiquer la compassion dans le moment présent et nous concentrer sur la justice sociale maintenant. Quand nous sommes ici, nous ne sommes plus attachés à notre passé, nous ne sommes plus plus stressés par le futur, plus attachés à la souffrance. Etre ici signifie que nous trouvons le bonheur, la paix, et la plénitude de la vie. Ce livre a été rédigé à partir d'un entretien avec le Dalaï Lama, réalisé par Noriyuki Ueda, auteur, conférencier et anthropologue culturel japonais. Chercheur au Centre d'études bouddhistes de l'université de Stanford, il a donné une série de conférences sur le bouddhisme contemporain, au cours de laquelle ses étudiants l'ont interrogé : "Le bouddhisme peut-il répondre aux problèmes contemporains ? " Son entretien avec le Dalaï Lama donne un aperçu de la réponse.

12/2022

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Philosophie du droit

L'erreur de Nietzsche. Essai d'une interprétation juridique du ressentiment

Prenant le contrepied de l'interprétation nietzschéenne plutôt dépréciative du ressentiment, qui cadrait avec un certain souci de défendre les privilèges de l'aristocratie, cet essai suggère une interprétation juridique du ressentiment permettant d'en faire ressortir les aspects positifs. La démarche convie à un parcours en trois étapes. La première conduit de la définition que Spinoza donna de la haine en général au sentiment d'injustice, qui est un motif de haine particulier. La définition de l'injustice, correspondant chez Aristote à des cas de haine donnant lieu à une colère justifiée, permet, à rebours, d'identifier et de déprécier la haine qui ne répond pas à cette définition. Se dévoile ainsi déjà en filigrane le discret génie du ressentiment, grâce auquel le scorpion de la haine retourne contre lui-même son dard venimeux. La deuxième étape chemine du sentiment d'injustice au ressentiment et permet de distinguer, à partir du critère du droit, le ressentiment de l'indignation. Si l'interprétation de Nietzsche approfondissait la distinction entre le ressentiment et l'acquiescement, l'interprétation juridique conduit à souligner la distinction entre le ressentiment et l'indignation, le premier étant au diapason de l'ordre juridique, la seconde en dissonance avec lui. Redéfini comme sentiment du droit et sentiment juridique d'injustice, le ressentiment fait l'objet d'une réhabilitation dans le dernier temps de cet essai qui est aussi l'occasion d'aborder les relations entre droit et politique, droit et science, justice et amour et de réfléchir aux liens entre ressentiment, indignation et droits de l'homme à l'âge démocratique. En intégrant la vision de Jhering, qui faisait de la paix le but du droit et de la lutte le moyen de l'atteindre, en cherchant à corriger "l'erreur" de Nietzsche par Nietzsche, le droit, sous le rapport de ses liaisons avec les affects, pourrait peut-être se définir comme une arme morale, sociale et politique, plongée dans les complexions de la haine, qui sépare le ressentiment de l'indignation, la domination du premier ayant pour effet de modérer ou de subjuguer la seconde.

08/2021

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Esotérisme

L'Amour. Ou le choix de la vie

L'amour est un art de vivre et de s'accomplir, la seule réponse aux défis de la vie, le tuteur de toute éducation et de toute évolution individuelle. L'amour a de multiples visages : dans l'enfance, il a celui de nos parents ; dans l'adolescence, celui de nos amis ou de nos idéaux ; à l'âge adulte, il prend celui de l'autre tant attendu... Mais alors que l'on se croit arrivé, c'est là que tout commence. Dans le mental inférieur, là où rampe le serpent, l'amour est prisonnier des jupes de la Mère, il n'embrasse pas, il mord ; il n'étreint pas, il étouffe ; il ne reçoit pas, il prend ; il ne donne pas, il quémande ; il ne demande pas, il vole ; il pleure, il crie, il invective, se met en colère et, parfois, dans ses extrémités, il frappe et détruit celui ou celle qu'il ne sait plus par quel bout prendre. Au niveau supérieur, là où parle l'âme, l'amour est ouvert vers un devenir, il va vers le Père, il obéit à sa volonté, il embrasse tendrement et console, il sait recevoir pour redonner, il donne sans juger et sans compter, il s'exprime avec tendresse et douceur, il secourt celui ou celle qui ne sait pas encore ni le recevoir ni le donner. Rien ne nous arrive par hasard : la loi d'amour veille et nous présente ce qui peut nous permettre de grandir en conscience ; et si nous refusons l'expérience, elle se représentera tôt ou tard. Dans cet ouvrage, Fanchon Pradalier-Roy retrace les " sept âges de l'amour " que nous pouvons vivre à tout moment de notre existence mais qui marquent les étapes de notre progression en sagesse et en humanité. L'astrologie nous aide à repérer la spécificité de chacun, à comprendre leur dynamique et les moyens d'y accéder. Ainsi se dessine un véritable art de vivre amoureux, une pédagogie de la vie : à chaque instant, il nous est redemandé de faire le choix de l'amour, le choix de la vie.

09/2004

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Actualité médiatique France

Jupiter et Mercure. Le pouvoir présidentiel face à la presse

Au moment de son élection, Emmanuel Macron a été présenté comme l'homme d'un " nouveau monde " qui devait remplacer les pratiques anciennes. Mais, du point de vue des rapports avec la presse, c'est au contraire avec un très ancien monde que ce jeune président a d'emblée voulu renouer. Par son caractère impérieux et sa verticalité assumée, sa communication s'inscrit en effet dans une histoire longue des relations entre pouvoir et médias. Emmanuel Macron marche dans les pas des monarques républicains qui l'ont précédé - le nom " Jupiter " est d'ailleurs emprunté au double septennat de François Mitterrand. Mais ses modèles se situent aussi plus en amont, puisqu'il a lui-même revendiqué à plusieurs reprises sa fidélité à un héritage monarchique et impérial. Après un quinquennat marqué par des échanges incessants entre la presse et un président trop " normal ", la volonté d'Emmanuel Macron de tenir à distance les journalistes a dans un premier temps été bien accueillie. Cet ouvrage montre cependant les dangers que présente une telle attitude. Elle a conduit l'actuel président à un extrême verrouillage de sa communication et, comme en témoignent l'affaire Benalla et le mouvement des Gilets jaunes, certaines dérives ont fini par susciter la lassitude ou la colère. L'expression " président jupitérien ", qu'Emmanuel Macron n'a pourtant employée qu'une seule fois, est ainsi associée désormais à son quinquennat et à une conception du pouvoir jugée trop autoritaire. Il est vrai qu'il ne peut exister d'équilibre parfait dans les relations entre un président et la presse : du général de Gaulle à François Hollande, tous les prédécesseurs d'Emmanuel Macron ont hésité entre la bienveillance et la dureté, entre la séduction et la défiance. Cet essai montre en outre que chacun d'entre eux, à un moment ou à un autre, a été tenté de mettre les journalistes au pas. Mais le risque est réel, lorsque Jupiter cherche à imposer ses vues à Mercure, de saper les fondements de sa propre légitimité. La capacité d'Emmanuel Macron à réinventer sa relation avec la presse sera ainsi l'un des enjeux de la fin de son quinquennat, et plus encore de son éventuelle réélection.

05/2021

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Qi gong

Chi Kung cranio-sacré. L'intégration du corps et des émotions dans le flux cosmique

La thérapie craniosacrale et les pratiques de Chi Kung pour harmoniser les émotions, libérer les tensions chroniques et optimiser le flux d'énergie. En explorant les liens entre la thérapie craniosacrale occidentale et le Chi Kung, le maître taoïste Mantak Chia et Joyce Thom détaillent les exercices de mouvement, les pratiques de respiration, les techniques d'auto-massage et les méditations ciblées des traditions de sagesse taoïste et autres pour libérer et harmoniser le flux d'énergie dans le corps et optimiser notre potentiel de bien-être physique, émotionnel et spirituel. Les auteurs établissent un lien entre le rythme crânio-sacré - le doux écoulement du liquide céphalo-rachidien de la tête (crâne) au coccyx (sacrum) - et le flux de chi dans le corps, circulant par les pompes des trois ténèbres. Ils expliquent comment ces flux énergétiques subtils indiquent l'harmonie ou la disharmonie de toute la personne et sont grandement affectés par les traumatismes physiques, les tensions chroniques et les émotions non résolues. Par exemple, le muscle psoas, connu dans le taoïsme comme le muscle de l'âme, relie la colonne vertébrale aux jambes et est le premier muscle à se contracter lorsque la colère ou la peur déclenche notre réaction de lutte ou de fuite. Souvent un réservoir de facteurs de stress subconscients, la sensibilité de ce muscle est liée à de nombreuses affections courantes comme les douleurs dorsales. Un ouvrage aux instructions illustrées d'exercices étape par étape, pour comprendre comment identifier et dénouer les blocages énergétiques et les noeuds émotionnels et physiologiques. Ils explorent des exercices d'intelligence émotionnelle pour se mettre à l'écoute de notre coeur afin que nous puissions écouter les messages de notre corps et apprendre à soulager les charges émotionnelles qui y sont liées. Ils révèlent également comment activer les pompes crânienne, respiratoire/cardiaque et sacrée pour optimiser le flux énergétique du corps et expliquent comment, lorsque notre énergie circule librement, nous pouvons entrer dans le Flux Cosmique - un état de bien-être calme et de créativité extraordinaire où nous nous trouvons vraiment en harmonie avec l'univers.

06/2021

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Poésie

Je pense à toi !

Cette anthologie de haïkus sur le soin et l'attention que nous portons à l'autre trouve pleinement sa place en cette période de crise sanitaire, qui réduit notre espace de vie et raréfie nos contacts. Irradiants de chaleur humaine, ces poèmes dessinent une oasis de réconfort au milieu d'une époque frappée par la maladie et le deuil. Qu'est-ce qui nous amuse quand le ciel est bas ? Qu'est-ce qui nous console quand la colère ou la peine gronde ? L'Autre, cet autre si souvent incompréhensible et déroutant mais dont la présence donne tant de résonance à la nôtre. l'esprit apaisé à l'autre bout du fil j'entends son sourire Najat Aguidi. Ainsi, dans cette anthologie foisonnent les raisons de se réjouir de vivre ensemble : des haïkus caustiques qui se moquent des petits travers humains... train de banlieue tout le trajet pour se maquiller Alain Henry... . des haïkus tendres qui nous rappellent les gestes consolateurs, d'autres pour les soignants, pour ceux qui travaillent dans les institutions, mais aussi ceux que nous sommes, pour peu que nous osions autant donner que recevoir. brouillard de novembre l'air de rien lui raconter ses souvenirs Marie Derley. A nous promener dans cette poésie du lien et du réconfort, nous ressortons bien plus aimants. Pascale Senk. Françoise Maurice, infirmière, découvre le haïku en 2012 à la suite d'un cancer du sein. Avec cet art, elle trouve une façon de se recentrer sur l'indicible instant présent, devenu essentiel pour elle. Elle fait partie de plusieurs collectifs. Certains de ses haïkus sont publiés dans Naître et Renaître (Pippa, 2020), Ecrire, Lire, Le dit de 100 poètes (Pippa, 2020), Haïkus et tankas d ! animaux (Pippa, 2020), Haïkus de Bretagne (Pippa, 2021). Eléonore Nickolay découvre le haïku en novembre 2012 lors d'un festival organisé par l'Association francophone du haïku (AFH) à Lyon. Le haïku devient son genre littéraire privilégié en allemand, français et anglais. Bien au-delà, il est pour elle une aventure humaine et l'occasion d'échanger avec des poètes et poétesses. Aujourd'hui, elle est coprésidente de l'AFH et de la Deutsche Haiku Gesellschaft et corédactrice de leurs revues respectives.

09/2021

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Psychologie, psychanalyse

Des jeux et des hommes. Psychologie des relations humaines

Les hommes ont tendance à vivre en jouant avec logique à certains "jeux" dans leurs relations avec autrui. Ils jouent à ces jeux pour toutes sortes de raisons : pour éviter d'affronter la réalité, pour cacher des motifs profonds, pour rationaliser leurs activités, ou pour rester "en dehors du coup". Ces jeux - sauf quand ils se révèlent destructeurs - sont à la fois souhaitables et nécessaires. Le docteur Berne présente une analyse fascinante de trente-six jeux qu'il classe sous diverses rubriques : les "jeux vitaux" qui transcendent un mode spécifique de réaction dans une situation donnée, et affectent chaque action du joueur; les "jeux conjugaux", auxquels deux personnes peuvent recourir afin de supporter une vie de frustration ou d'insatisfaction (un jeu conjugal des plus joués est celui de "la femme frigide", où l'un des deux joueurs provoque une discussion menant à la colère, à l'aliénation des sentiments, pour éviter les rapports sexuels); les "jeux sexuels", où quelqu'un provoque des réactions sexuelles chez quelqu'un d'autre, puis, agit comme si lui ou elle était la victime innocente; les "jeux de société", sociaux par définition, et qui vont du cancan perpétuel au gémissement chronique; les "jeux des bas-fonds" tel que "aux gendarmes et aux voleurs", pratiqués le plus souvent pour des gains matériels, mais pouvant aussi viser à des avantages psychologiques; les "jeux du cabinet de consultation", peuvent être joués par un malade avec un médecin afin d'éviter la guérison. Le docteur Berne, poursuit dans cet ouvrage le développement et l'élaboration d'un concept qu'il a déjà décrit pour le spécialiste, et qu'il emploie dans son nouveau système de psychiatrie individuelle et sociale, où la thérapeutique de groupe tient lieu de méthode fondamentale, et où l'analyse des jeux forme un élément majeur du traitement. Le docteur Berne montre en outre comment ce concept peut aider à prendre une nouvelle conscience de soi, ainsi qu'à mener une existence plus constructive. Ce livre dont le succès est considérable aux États-Unis, traite de façon concise, claire et spirituelle un sujet profondément sérieux qui concerne chacun de nous de la façon la plus intime.

02/2000

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Littérature française

Spirales vagabondes. Et autres parallèles inédites en labyrinthe

Joyce Mansour (1928-1986) a publié seize recueils, une pièce de théâtre et des contes. Ses oeuvres (pas si) complètes paraissent en 1992 et sont rééditées 2015. Les textes ici réunis augmentent à peu près de moitié l'oeuvre éditée de Joyce Mansour : plus des trois quarts sont totalement inédits, certains sont des variantes d'écrits déjà parus, d'autres encore ont été publiés dans des revues mais oubliés lors de l'édition de ses oeuvres complètes. Si, bien sûr, un tel volume de "nouveautés" peut être considéré comme un événement éditorial dans une société droguée à l'inflation et constamment en quête de complétude, l'enjeu et l'intérêt de cette édition sont ailleurs. Ces inédits ne proviennent pas de quelques cahiers écrits à une certaine époque de la vie de Joyce Mansour, puis oubliés. Au contraire, ils traversent toutes ses écritures, des premiers Cris en 1953 aux derniers Trous noirs de 1986 ; des fulgurances poétiques aux récits en passant par les textes dialogués. Ils sont une autre oeuvre complète, ils dédoublent totalement - mais autrement - celle déjà publiée : c'est un labyrinthe parallèle qui offre au lecteur l'épreuve toujours renouvelée de son écriture inapaisable, inachevable ; un labyrinthe répété dans sa différence qui, dans cet écart, nous invite à entrer dans la matrice de sa poésie, nous place au coeur de la fabrique de son écriture. D'une actualité et d'une urgence criantes, cette écriture est capable de transformer la haine de notre siècle, née du délire identitaire, en l'amour de la singularité grâce auquel femmes et hommes dévoileront cet impensable, parce qu'indicible, "champ d'incandescence" où se consolent et s'embrassent les contraires : l'extase où le moi périt et où la vue ressuscite ; cette volupté parfaite de l'éros où tous les sentiments contradictoires de la vie utile - amour-colère, joie-douleur, triomphe-angoisse - se trouvent réunis en un tout mêlé qui offre au moi une extension aux limites du monde et libère de l'emprise du concept, de l'esprit qui sépare espace et temps, âme et corps, sens et image. Une mystique immanente.

11/2018

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Professions médico-sociales

Les émotions au coeur du soin. Les enjeux humains et professionnels du travail relationnel

Le travail du soin est réalisé en relation étroite avec les patients et met en jeu de nombreuses émotions. Ce livre vise à mieux tenir compte, en formation et dans les services, des émotions, une des spécificités majeures d'un travail avant tout humain. Parvenir à maîtriser ses émotions est-il un signe de professionnalisme ? Cette question taraude nombre de soignants et d'étudiants, car ils se demandent dans le même temps comment soigner humainement sans ressentir. Ce livre s'attache au travail émotionnel des infirmières, des aides-soignantes et des étudiants, car ils sont ceux amenés à interagir et échanger le plus étroitement avec les patients. Les auteurs étudient les enjeux de l'expression des émotions au coeur du soin. Pas un jour ne se passe en effet sans la mise en jeu d'une réaction affective dans la relation avec le patient, son entourage ou au sein des équipes. Des professionnels épuisés peuvent sembler indifférents mais, le plus souvent, ce sont des émotions vives qui émaillent le quotidien, celles des patients ou des familles comme celles des soignants, avec des accès de colère, des moments de joie, de fierté, ou encore des larmes, de la peur. La scène du soin est aussi emplie d'émotions manifestes ou tant bien que mal contrôlées que l'est la vie courante. Mais beaucoup savent que, dans le cadre du travail, le trop-plein peut mener à l'épuisement et que l'expression de ses ressentis en groupe notamment permet de perdurer. Pour approfondir la mise en lumière du vécu des émotions, des entretiens ont été menés avec des étudiantes et de jeunes infirmières. Elles témoignent de situations marquantes, de ce qu'elles éprouvent au contact des patients. La relation avec autrui constitue une des principales raisons pour s'engager dans les métiers du soin. Un tel travail relationnel va de pair avec un travail émotionnel. Ce livre vise à contribuer à mieux tenir compte, dans les instituts de formation et les services, des émotions, qui sont une des spécificités majeures d'un travail d'abord et avant tout humain.

01/2023

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Histoire de France

Entre les lignes et les tranchées. Photographies, lettres et carnets 1914-1918

La Grande Guerre ne s'est pas déclenchée en trois jours. Elle plonge ses racines dans l'histoire en général et dans la "Belle Epoque" en particulier. L'incroyable dispositif de propagande qui permit aux élites gouvernantes, en France comme en Allemagne, de casser l'Europe en entraînant les peuples dans l'apocalypse, méritait d'être démonté en rapport avec des documents, des photographies et des paroles de poilus nées dans la boue des tranchées ; ils font mentir l'histoire instrumentalisée par ceux qui voudraient encore nous faire croire, cent ans après, que cette catastrophe était inévitable et relevait du consentement des peuples. A travers les paroles de deux prêtres fantassins et photographes, de deux généraux en colère et d'un soldat amoureux, mais aussi des lettres et des témoignages de ces poilus hypersensibles qu'étaient les peintres et les écrivains mobilisés dans les tranchées, Jean-Pierre Guéno nous raconte 1 563 jours de mort et de vie quotidiennes et nous révèle "entre les lignes" les véritables causes de la Grande Guerre : la nécessité de souder et de légitimer une Troisième République toute neuve côté français, et un empire improbable côté allemand, et surtout un nouveau partage du monde, de ses sources d'énergie et de ses matières premières. Il nous rappelle les vrais moteurs et les vrais champs de bataille de la guerre, ceux qui motivent souvent les nations, comme ceux qui les gèrent : l'appât du gain et du pouvoir. Les temps forts de ce livre : le formidable discours à la jeunesse de Jaurès en 1903, le fil rouge des incroyables photos des frères Roux, des fonds d'archives inédits (Roux, Duplessis, Gallieni, Drans), les rapports de tranchée du capitaine Charles de Gaulle, l'interview du plus grand banquier des Etats-Unis, qui explique en mars 1917 les ressorts d'une guerre avant tout économique, l'affiche de mobilisation de la Grande Guerre, placardée partout le dimanche 2 août 1914 et imprimée 10 ans plus tôt, en 1904, alors que Jaurès cherche à convaincre la jeunesse du fait que la paix sociale conditionne la paix militaire !

04/2014

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Cinéastes, réalisateurs

Correspondance 1918-1955

Ces 210 lettres inédites nous mettent face à deux personnages de l'histoire du cinéma, que tout paraît opposer : Abel Gance est un metteur en scène pour qui l'expression " septième art " semble inventée, Charles Pathé est un industriel soucieux de réunir le grand public. Leurs âges (Charles Pathé est de vingt-six ans l'aîné), leurs métiers et façons de faire des films sont a priori différents. C'est pourtant cette opposition, nourrie d'espérance, de partage, de fidélité, parfois de désillusion et de colère, qui fait la singularité et la richesse de leur relation - entretenue durant près de quarante ans. Leurs échanges débutent à la fin de la Première Guerre mondiale, alors que l'hégémonie du cinéma français est fortement ébranlée par l'extension des studios américains. En 1918, Abel Gance, fort du succès de ses premières réalisations, commence à être reconnu par ses pairs. Charles Pathé est quant à lui un industriel renommé, mais sa multinationale, créée en 1896, a essuyé d'importantes pertes de marchés. Tandis que l'un est au début de sa carrière, l'autre cherche le moyen de conserver sa place. Cependant, les vues de l'industriel et du cinéaste ne sont pas si éloignées. Charles Pathé trouve en Gance un auteur qui lui permettra de poursuivre ses réflexions et même de les appliquer. Quant au metteur en scène, chef de file de l'avant-garde française, il n'oppose pas création et cinéma commercial et s'appuie sur celui-ci pour trouver des capitaux. De J'accuse (1919) à La Roue (1923) puis Napoléon (1927), les projets naissent et s'accomplissent avec ferveur. Mais les réalisations pharaoniques de Gance, en pleine crise du cinéma, ne sont pas sans créer de frictions. Les ressentiments éclatent quand l'heure des comptes arrive. Le passage au cinéma sonore, marquant la fin de la démiurgie de Gance ainsi que le retrait des affaires de Charles Pathé, laisse place aux écrits mélancoliques. C'est dans l'expression mouvante de leur sensibilité et de leur pensée du cinéma que cette correspondance, miroir des enjeux de son temps, prend tout son intérêt.

06/2021

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Prière et spiritualité

L’humilité, ni vue ni connue

L'humilité est tendance. La voici devenue élément de langageA parmi d'autres, tels qu'ils sont choisis, codifiés, recommandés par des communicateurs avertis. D'humilité, vous entendez parler tous les joursA : les puissants s'en délectent, elle est une autorisation de visibilité, un droit de parole, l'adoucissant de la notoriété et un gage de confiance mutuelle. Comme si elle était de nature à "A faire passer la piluleA ".
Elle sert dans les négociations difficiles, utile aux directions qui se heurtent aux oppositions syndicales, elle précède les concertations socialesA , elle accompagne les luttes politique et les campagnes électorales, brandies par les plus fanfarons et les plus fiers candidats, décidés à tout pour être élus. Qui se hausse pour que sa tête dépasse ne manquera pas le marchepied de l'humilité. On pourrait multiplier les exemples.
Mais personne n'est dupe, et l'on est accablé de voir la diaphane humilité enrôlée au service des cyniquesA , le rire qui accueille ces propos est désabusé. C'est le rire triste de la désillusion. Ce peut devenir et cela devient, de fait, une colère juste. Le mot d'humilité est usé et trompeur. Dévalorisé, annexé par la langue de bois. Il est vrai que la langue de bois est comme une deuxième nature pour ceux qui, à tout bout de champ, hissent comme une bannière la pudique et discrète humilité.
Mais alors, comment la trouver sans l'aide des mots, sans l'appui des imagesA ? Que chacun essaie de tendre l'oreilleA : sous les rumeurs de sa vie, pleine peut-être, trop pleine souvent, qu'il retrouve le murmure de sa mémoire. Qu'à la source de son expérience personnelle, il écoute encore⦠Peut-être (sans douteA ! ) dans le bruissement des souvenirs, dans la dureté du présent, en entendra-t-il quelque écho.
Mais alors, comment la trouver sans l'aide des mots, sans l'appui des imagesA ? Que chacun essaie de tendre l'oreilleA : sous les rumeurs de sa vie, pleine peut-être, trop pleine souvent, qu'il retrouve le murmure de sa mémoire. Qu'à la source de son expérience personnelle, il écoute encore⦠Peut-être (sans douteA ! ) dans le bruissement des souvenirs, dans la dureté du présent, en entendra-t-il quelque écho.

10/2021

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Littérature érotique et sentim

Madame Connasse. Romance

Succomber à cette attirance inattendue pourrait briser son équilibre déjà fragile... Agathe, cousine de Corentin Connard, reprend les affaires de Separagence. Après une année en Espagne à se remettre d'une fausse couche dans l'alcool et l'allégresse, elle revient affronter ses vieux démons : un ex-fiancé trompé, une famille abandonnée sans un mot. Et... comme si tout cela n'était pas suffisant, il fallait aussi que cette chère Ella, alias Miss Parfaite, alias la fiancée de son frère, débarque dans sa vie pour mieux la chambouler... Madame Connasse sera-t-elle la digne héritière de Monsieur Connard ? Entre amour et raison, venez découvrir ce nouveau triangle amoureux plein de surprises ! EXTRAIT Nous sommes en plein été, pourtant, j'ai des frissons. Passée la colère des derniers jours, me voilà toute chose face à Ella, une midinette de vingt ans. Sa beauté éblouit, son calme me sidère et la façon dont elle me regarde me rend fébrile. Ella est tout ça à la fois, douce, apaisante, hors du commun. Et j'ai peur de ce qu'elle va me dire. J'ai la trouille de l'entendre me parler de Tobias. Je tremble de la voir se fermer, me rejeter ou me dire que notre amitié n'a plus lieu d'être maintenant qu'elle l'a récupéré. - Je ne veux pas te perdre, Agathe, commence-t-elle d'un ton décidé. En réalité, elle m'a déjà perdue. Je ne suis plus la même depuis que la révélation du siècle m'a frappée de plein fouet. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE Une histoire qui m'a happée, une écriture agréable mélangeant amour et humour à la perfection. Oui, j'ai ri et j'ai été émue. - carinesanchez, Babelio Un récit qui, sous couverture de légèreté, aborde des thèmes puissants qui ne laisseront pas indifférents. - Maanilee, Babelio A PROPOS DE L'AUTEURE Sonia Miot a vécu une vraie romance dans la vie : elle s'est mariée à son amour de collège ! Dans la vie de tous les jours, elle est conseillère clientèle, mais sa tête déborde d'histoires d'amour et de bonshommes qui s'agitent, l'obligeant à prendre la plume pour écrire leurs aventures.

09/2019

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Couple, famille

Enfant qui a mal, enfant qui fait mal ? Grands enfants. Adolescents. Conseils pour les parents adoptifs et les parents d'accueil

Caroline Archer cherche à fournir aux parents adoptifs et d'accueil une compréhension de l'étendue complexe des difficultés auxquelles leurs enfants doivent faire face suite à leurs expériences précoces traumatisantes. En explorant de manière très complète les effets des expériences négatives sur les systèmes innés de réponses biologiques de l'enfant, elle aide les parents à donner du sens aux comportements souvent compliqués de l'enfant blessé / qui blesse dans sa famille. Elle les guide dans l'analyse des difficultés rencontrées dans leur famille et dans la façon de faire face à des situations complexes et elle leur propose un grand nombre de pistes, laissant à chacun le soin de choisir celle qui s'adapte le mieux à la situation concrète de sa famille. Les situations fréquentes qu'elle décrit en détail comprennent : les problèmes de sommeil, la colère, l'agressivité et la violence, les mensonges et les vols, les sorties nocturnes et les fugues, les comportements d'assuétude et d'automutilation, l'impulsivité et la prise de risques, la sexualité, le suicide et les troubles alimentaires compulsifs. Une aide remarquable pour tous les parents d'adoption et d'accueil qui sont confrontés à l'éducation d'un enfant qui a souffert de négligence et/ou de maltraitante dans son enfance. Un glossaire, une liste de livres et de sites internet, ainsi qu'un carnet d'adresses complètent l'ouvrage. Le livre est préfacé par Caroline Debladis, présidente de PETALESFrance (Parents d'enfants présentant des troubles de l'attachement : ligue d'entraide et de soutien) ainsi que par Jean-François Chicoine, pédiatre, consultant en santé internationale et Johanne Lemieux, créatrice de l'approche Adopteparentalité, bien connus dans le monde francophone de l'adoption. Il s'adresse en priorité aux parents adoptifs de grands enfants, mais les parents d'accueil, les éducateurs, tous les professionnels de la protection de l'enfance et de l'aide à la jeunesse qui s'occupent, d'une façon ou d'une autre, d'enfants adoptés ou en accueil y trouveront matière à réflexion et des stratégies pour faire face aux comportements parfois difficiles des enfants qui leur sont confiés.

05/2007

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Littérature islandaise

Mon sous-marin jaune

Un écrivain qui ressemble beaucoup à Jón Kalman Stefánsson aperçoit Paul McCartney dans un parc londonien, en août 2022. L'ancien Beatles est le héros de sa jeunesse, et le narrateur rêve de lui parler. Mais il lui faut d'abord préparer cette conversation, trier ses souvenirs, mettre de l'ordre dans l'écheveau d'émotions et de récits de toute sorte qu'il aimerait partager avec son idole. C'est donc à ce voyage dans le temps que nous invite Mon sous-marin jaune. A commencer par l'histoire d'un jeune garçon quiapprend au détour d'une phrase que sa mère vient de mourir. Quelques mois plus tard, il passe l'été dans la famille de sanouvelle belle-mère. La beauté sauvage des fjords de l'Ouest seraun puissant antidote contre la solitude, le chagrin, et le silence pesant de son père. L'enseignement biblique, au contraire, le met en colère et lui fait comprendre qu'il devra chercher des réponses ailleurs. Beaucoup plus tard, ce sera grâce aux livres piochés à la bibliothèque municipale qu'il commencera à comprendre dans quelle direction il voudrait diriger sa vie... Dans un récit où les lieux et les temporalités cohabitent, entre la Mésopotamie de 5000 av. J. C. , la ville de Keflavik dans les années 1980 et Londres en 2022, nous croisons aussi un chauffeur de taxi fou, un moniteur d'auto-école au coeur fragile, ou encore Ringo Starr transformé en évêque médiéval, et c'est seulement la folie créatrice du romancier qui permet d'en faire son roman le plus audacieux et sans aucun doute aussi le plus ouvertement autobiographique. Ce nouveau roman de Stefánsson nous offre une occasion de saisir la quintessence de toute son oeuvre romanesque. Né en 1963, Jón Kalman Stefánsson est l'auteur d'une oeuvre importante traduite dans le monde entier. Son dernier roman, Ton absence n'est que ténèbres, publié en janvier 2022, a reçu le Prix du Livre étranger France Inter / Le Point 2022. Ses précédents romans, notamment Asta, Entre ciel et terre et D'ailleurs les poissons n'ont pas de pieds, repris en Folio, sont déjà des classiques.

01/2024

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Littérature étrangère

Scipion

Brillant historien de la Rome antique, couvert d'honneurs universitaires, le professeur Brenner a donné à son fils le nom du Carthaginois Hannibal, condamné par son vainqueur romain, Scipion, à l'exil et au déshonneur. Au contraire de sa soeur, Aníbal n'a jamais été à la hauteur des rêves du professeur. Il a adopté les théories de l'histoire les plus éloignées de celles de son père, puis il a sombré dans l'alcoolisme, a été chassé de l'université où il enseignait et vit en clochard fauché. A la mort de son père il découvre que celui-ci a tout légué à sa soeur et ne lui a laissé que trois cartons au contenu hétéroclite, dont l'examen lui révèle un rébus. Dans cet héritage, au milieu des journaux intimes et des souvenirs de son enfance se trouve le début d'un plan machiavélique qui va pousser Aníbal vers des personnages excentriques et d'anciennes amours jusqu'à une fortune inattendue. A travers les objets et les livres trouvés dans les cartons, Aníbal affronte l'ombre de son père, un archétype de l'aristocrate intellectuel latino-américain : séducteur, lyrique, intelligent, homme public construit sur une certaine idée de la virilité. Personnage à la voix paranoïaque, comique, pleine de ressentiment, Aníbal se laisse aller à ses lamentations, ce qui peu à peu l'éloigne des problèmes de la paternité et lui révèle la duplicité et le jeu des doubles que joue parfois la génétique. Et Aníbal devient malgré lui un double de celui qu'il déteste et se retrouve plus uni à son père qu'il ne l'a jamais été quand il était vivant. L'auteur transforme la colère en empathie et nous donne à penser que ce que nous haïssons le plus est peut-être la vision de ce que nous n'arriverons pas à être. Un roman original et un sens comique, dont la lecture se déploie dans des plans et des rythmes variés, une littérature rare. Un plaisir de lecture absolument délectable. "Un héritage piégé donne naissance à un grand roman qui se déploie entre la vérité maquillée qu'on adore et la vérité sans éclat qui retient les ombres. Deux territoires, un même paysage : éblouissant, vraiment, messieurs les lecteurs."

01/2015

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Littérature française

Les briques noires

Et si l'écriture était une forme d'introspection ? C'est peut-être ce que j'ai voulu réaliser en couchant ces lignes dans des moments de solitude et de recherche d'un autre avenir, d'un autre devenir. Créateur artistique j'ai gardé la main d'un artiste et une aspiration à la beauté dans des pages parfois douloureuses. Cette loi est inéluctable j'ai écrit avec sensibilité et sincérité. Ce n'est pas vraiment un mur de briques noires, mais plutôt une plaque sensible semblable à celle que l'on insérait dans les chambres photographiques. Les briques, éléments constitutifs de cet édifice littéraire, s'empilent une par une pour ne plus faire qu'un mur sombre où la lumière se perd. Chaque chapitre du livre est un épisode de l'existence d'Armand, un homme qui se livre. Réfugié dans son domaine, il analyse sa vie qui se fissure, se disloque, se construit aussi, évènements après évènement malgré une maladie orpheline qui le ronge. OUI Armand est en colère contre tous, un ami l'a trahi et sa voisine a fini par le haïr pour avoir dévoilé une partie de sa vie intime. Il a de la pitié pour Mô. Mais la religion et la politique chers amis ne l'intéressent vraiment pas. Le sexe, la question est posée…Plus jeune que son compagnon, Mô est frivole, libertine encore en activité professionnelle. Par son immaturité elle va porter la perturbation dans la vie du couple. Le Petit Mimi, c'est senti obligé de s'impliquer, afin d'apporter un peu de fraîcheur enfantine dans la narration de cette histoire de grands. Alternant flash-back et actualité sentimentale, on déroule dans LES BRIQUES NOIRES le fil d'émotions, de rencontres, de solitudes... Armand écrit : Dois-je me laisser, dès les premières lignes de ce roman, envahir par le sentiment étrange d'un ‘vieux' dix-cors ? Malgré mon caractère solitaire, je parcours mon « Domaine » tel le cervidé à la recherche de la Biche… Mes amours automnales sont passées depuis longtemps. Serait-ce la solitude, le délaissement qui pointent leur nez ? La saison n'est pas encore propice au brame ! Pourtant, le besoin de l'autre, sans vraiment l'avouer, m'interpelle…

09/2016

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Poésie

Mes amours noires

Mes amours noires a été édité pour la première fois en 1986. J'allais sur mes 25 ans et jamais je n'aurais imaginé écrire cette préface. Souvenez-vous ! "Quand viendra l'an 2000... " alors, pensez ! L'an 2020 n'était pas au programme. Et pourtant, nous y sommes, j'y suis, proche de la soixantaine, aussi vieux que les vieux que nous querellions alors. Le seul qui trouvait grâce à mes yeux, à l'époque, se nommait Léo Ferré. Il avait 70 ans à peine et je le voyais comme un esprit tutélaire, un grand-père puisqu'il avait l'âge d'être le mien. Mes amours noires lui doit beaucoup. Pour la forme et pour le fond. D'abord parce que ce sont des poèmes "à dire" , ayant fait mienne cette colère exutoire qui transforme la lettre en cri, le verbe en chant, le vers en musique. Ensuite parce que l'art poétique défini par la Préface, introduction du livre "Poètes vos papiers ! " et de l'album "il n'y a plus rien" , me collait et me colle toujours à la peau. La poésie est une clameur. Elle doit être entendue comme la musique. Toute poésie destinée à n'être que lue et enfermée dans sa typographie, n'est pas finie. Elle ne prend son sexe qu'avec la corde vocale, tout comme le violon prend le sien avec l'archet qui le touche. Que dire de plus ? Je ne pensais pas, au début des années '80, que le monde pourrait évoluer vers ces utopies qui me portaient, où l'homme serait le frère de l'homme. Les années passées m'ont, malheureusement, donné raison et l'homme est, de plus en plus, un loup pour l'homme. Mais cela nous oblige-t-il à baisser les bras ? Si Mes amours noires a évolué depuis, au gré des relectures, un mot remplaçant l'autre, un texte écarté reprenant sa place, le rythme reste le même ; il est celui de la lutte, celui du partage, celui des bras ouverts et celui de nos solitudes. Les illustrations sont extraites des Voyages de Cyrano de Valérie Lamarre.

09/2020

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Critique littéraire

Correspondance intime. Correspondance intime 1898 - juillet 1970

« Vos lettres, disait Chardonne à Mauriac, sont vous-même plus que tout. » On y rencontre en effet le premier mouvement de la pensée aussi bien que la profondeur d’une lumineuse intelligence, les élans d’une âme sans cesse en éveil, les émotions du moment, la colère, la passion, l’ironie cinglante, la chaleur de l’amitié, l’ambiguïté des sentiments, les doutes, la foi, et tous les combats auxquels cet infatigable polémiste fut mêlé. Adressée aux grands de son époque – de Maurice Barrès et Francis Jammes, ses parrains en littérature, au général de Gaulle, dont il fut l’ardent supporter jusqu’à la fin, sans oublier les nombreux amis de jeunesse, et l’essentiel des écrivains français, Montherlant, Valéry, Proust, Paulhan, Cocteau, Drieu La Rochelle, Gide ou Claudel, cette correspondance résume soixante années d’histoire littéraire et intellectuelle, inscrites en filigrane dans la vie ardente de cet éternel adolescent profondément amoureux de la vie, de la beauté des êtres, de la nature, et tiraillé entre des désirs multiples et parfois difficilement conciliables. C’est réellement un « Mauriac par lui-même » que ces lettres nous révèlent, indispensable complément du Bloc-Notes et des Nouveaux Mémoires intérieurs pour mieux comprendre, et parfois même surprendre, dans sa vérité la plus intime, l’homme, le témoin capital, engagé corps et âme dans les combats majeurs de son temps, en se faisant le défenseur, lors de la guerre d’Espagne, sous l’Occupation, puis lors des guerres coloniales, des rebelles et des insoumis. Réunie et présentée par Caroline Mauriac – l’épouse de Jean Mauriac, second fils de l’écrivain –, cette correspondance constitue un pan essentiel de l’oeuvre mauriacienne. Elle rassemble les deux volumes des Lettres d’une vie parus chez Grasset en 1981 et 1989, et plus d’une centaine de lettres inédites considérées jusqu’ici comme trop « sulfureuses » pour être publiées. Destinées aux quelques hommes qui ont beaucoup compté dans sa vie affective, elles confirment les véritables penchants du créateur des Anges noirs et du Désert de l’amour et laissent entrevoir les « abîmes de tendresse » dans lesquels il n’a cessé de se débattre.

09/2012

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Littérature française

Un lac immense et blanc

« Je réinvente ma vie dans le désordre en mélangeant les temps, les lieux, les êtres chers, mais c’est tout de même ma vraie vie. Peut-être que cette journée est un cadeau plutôt qu’un empêchement et un rendez-vous manqué. J’attendais l’Italien, c’est Antoine qui est venu, dans le silence de la ville qui est une autre ville, lointaine et familière à la fois ». Ce court récit est bien dans la manière de Michèle Lesbre : dans la lente dérive d’une journée de neige, les époques, les lieux et les hommes se superposent. De beau matin, la narratrice s’en va attendre sur un quai de gare un homme qu’elle ne connaît pas : elle a envie de nouer une conversation plus intime avec cet étranger qui, le mercredi, dans ce Café lunaire proche du Jardin des Plantes, évoque inlassablement Ferrare. Elle a pris sa journée, mais l’homme n’arrive pas. Dès lors, le temps s’étire, en autant de fondus enchaînés que favorise la blancheur environnante : la ville s’estompe, peu à peu remplacée par des images d’enfance, par d’autres lieux et d’autres villes. Au détour d’une rêverie surgit, figure centrale de ses souvenirs, « le lac immense et blanc », noyé sous la neige de l’Aubrac, où Edith Arnaud vécut ses premières amours et ses premiers combats politiques. Elle n’a jamais revu Antoine, le jeune homme en colère qui, à l’aube des années soixante, voulait changer le monde. Sa silhouette traverse pourtant le récit et bientôt se superpose à celle de l’Italien du delta du Pô, dont les brumes hantent le paysage mental de la narratrice. Mais peu importe le temps qui passe, la perte des illusions et les rendez-vous manqués. Dans le silence et la lumineuse blancheur de cette journée particulière, la solitude de cette femme qui a tant vécu n’a pas le goût des renoncements. Ses dialogues loufoques avec le corbeau freux du Jardin des Plantes sont bien au diapason de la mélancolie joyeuse de son existence. Une fois encore, Michèle Lesbre tend avec une bouleversante justesse le fil d’une vie minuscule à laquelle ses mots donnent tout son sens.

04/2011

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Histoire de France

L'incident diplomatique (XVIe-XVIIIe siècle)

Un incident, par définition, ne compte guère. Qualifié de "diplomatique", il fait au contraire trembler, car ses conséquences peuvent être dramatiques : l'incident diplomatique peut faire naître de fortes tensions entre deux pays, voire conduire à la guerre. Vingt-deux historiens s'associent dans cet ouvrage pour étudier ces événements singuliers, en s'attachant aux Temps modernes, de la Renaissance à la Révolution française. Ils éclairent ainsi une réalité familière des diplomates, et pourtant jusqu'à présent méconnue des historiens, qui nous permet de mieux comprendre les ressorts des relations internationales et les structures de la vie diplomatique Ce livre offre un éventail d'affaires, très différentes les unes des autres, qui nous plongent dans l'univers complexe des relations entre les princes et les Etats européens, au coeur du jeu dangereux qu'ils aiment à mener entre eux. Les auteurs dévoilent pour nous ces moments dramatiques où tout peut basculer. Un détail devient une vexation ou un dédain et le diplomate, prompt à y voir outrage pour l'honneur de son maitre, en exige alors réparation. A travers l'incident diplomatique, ces études révèlent aussi le rôle des populations qui interviennent dans ces moments de crispation, soit par des mouvements de foule, soit par l'action d'agitateurs. L'ambassadeur, ou l'envoyé, suscite ces réactions populaires, simplement parce qu'il vient de l'étranger, d'un pays longtemps ennemi, d'un pays lointain et exotique aussi. A l'occasion, il sert même de bouc émissaire pour signifier une colère qui ne trouve pas d'autre moyen de s'exprimer. Il n'est donc pas rare que l'incident devienne spectaculaire, avec du bruit et de la fureur, des cris, voire des morts. Il se construit alors comme une provocation, avec une mise en scène et des acteurs ayant un rôle à tenir. Il donne lieu à des récits, à des nouvelles, à une forme précoce de médiatisation. Le drame se constitue vraiment en incident diplomatique lorsqu'il suscite des excuses ou qu'il entraîne au contraire une rupture des relations politiques entre deux pays. Il se métamorphose ainsi en événement historique.

05/2010

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Développement durable-Ecologie

Au nom de la vie

C'est le récit d'un petit bout de chemin pour la vie... C'est une histoire racontée dans un verbe simple, parfois enfantin... Pour être franc, je ne sais pas vraiment écrire ! Pourtant je voulais partager quelque chose, mon expérience, mon amour pour la vie, ma colère. Alors... Comment faire ? J'ai retranscrit une conversation imaginaire. Je pouvais ainsi raconter, évitant une narration que je n'aurais pas su maîtriser. Elle a été imaginée pour retracer un parcours, celui d'un rêve ! A travers ce livre, j'ai raconté sa naissance, sa raison d'être... Le contexte est un endroit magique : une rivière dans la partie indonésienne de Bornéo. Le dialogue a lieu lors d'une ascension au coeur de la jungle : un voyage bien réel. Depuis trois ans à Bornéo pour sauver des animaux, je voulais avec cet ouvrage, répondre à ces questions, devenues quotidiennes. Comment et pourquoi j'ai quitté la France à 18 ans, dans l'espoir de sauver des gibbons ; des grands singes méconnus dont les chants hantent les forêts d'Asie du sud-est... Tout ce que je raconte dans ce livre est vrai. Les endroits et les noms cités, existent. Je n'ai rien changé dans la chronologie de l'histoire. Mais ce livre, c'est aussi autre chose... Avec le récit d'anecdotes, j'ai voulu faire le portrait d'une Indonésie au bord de l'explosion ; d'un peuple qui souffre... Relié à ce fil conducteur, cette remontée de la rivière jusqu'aux montagnes centrales de Kalimantan (partie indonésienne de Bornéo) j'ai voulu faire comprendre la dureté de la vie des Indonésiens, dans ces premières années du troisième millénaire. Enfin, et vous le comprendrez, j'ai voulu exposer au grand public, cette destruction massive de la vie au profit de l'argent, dans un pays tourmenté par des crises politiques, économiques et environnementales. C'est la perte d'un monde fascinant, de la forêt tropicale et de mes amis gibbons ! J'ai voulu faire comprendre pour ne plus être seul... Laissez-vous emporter par Kalaweit...

03/2004