Recherche

Pirandello sépulture

Extraits

ActuaLitté

Littérature française

Tombeaux. Autobiographie de ma famille

Lors du décès d'une tante sans descendance, Annette Wieviorka réfléchit aux traces laissées par tous les êtres disparus qui constituent sa famille, une famille juive malmenée par l'Histoire. Il y a le côté Wieviorka et le côté Perelman. Wolf, l'intellectuel yiddish précaire, et Chaskiel, le tailleur taiseux. L'un écrit, l'autre coud. Ils sont arrivés à Paris au début des années 1920, en provenance de Pologne. Leurs femmes, Hawa et Guitele, assument la vie matérielle et celle de leurs enfants. Dans un récit en forme de tombeaux de papier qui font oeuvre de sépultures, l'historienne adopte un ton personnel, voire intime, et plonge dans les archives, les généalogies, les souvenirs directs ou indirects. Par ces vies et ces destins recueillis, on traverse un siècle cabossé, puis tragique : d'abord la difficile installation de ces immigrés, la pauvreté, les années politiques, l'engagement communiste ou socialiste, le rapport complexe à la religion et à la judéité, puis la guerre, les rafles, la fuite ou la déportation – Paris, Nice, la Suisse, Auschwitz – et enfin, pour certains, le difficile retour à la vie marqué par un autre drame. Tout l'art consiste ici à placer le lecteur à hauteur d'hommes et de femmes désireux de bonheur, de joie, de liberté, bientôt confrontés à l'impensable, à l'imprévisible, sans certitudes ni connaissances fiables au moment de faire des choix pourtant décisifs. C'est ainsi que des personnages très attachants et un monde disparu retrouvent vie, par la grâce d'une écriture sensible et précise.

09/2022

ActuaLitté

Histoire ancienne

Les abris du Natoufien final de Eynan-Mallaha, Israël. Organisation spatiale et interprétation fonctionnelle

La reprise des fouilles du gisement d'Eynan-Mallaha (Israël) par F. R. Valla et H. Khalaily en 1996 s'est concentrée sur le dernier niveau d'occupation du site : le Natoufien final, jusqu'alors compris comme un retour à un mode de vie plus mobile. Les fouilles ont mis au jour plusieurs constructions auxquelles sont liées des structures domestiques, un matériel abondant et des sépultures qui s'inscrivent dans la continuité des phases précédentes. Tous ces abris ne semblent pas avoir eu la même fonction. Certains sont compris comme des unités d'habitation, d'autres ont pu avoir des fonctions plus spécialisées qui demeurent énigmatiques. Nicolas Samuelian se concentre sur deux constructions bien conservées dont l'organisation parait similaire et que l'on considère comme des structures d'habitation. Afin d'observer les possibles contrastes entre l'intérieur et l'extérieur des abris, nous avons étudié aussi le mobilier d'un échantillon de la couche encaissante (le cailloutis). L'étude spatiale détaillée de tous les matériaux (silex, basalte, faune, etc.), y compris les plus petits fragments, associée à celle des structures évidentes, aboutit à une approche dynamique des sols dans la tradition de l'Ethnologie préhistorique. Elle a permis de reconnaître des postes de travail et aide à comprendre l'organisation de l'espace au sein de ces constructions. On y distingue des ateliers de taille de silex, des espaces lies aux activités de mouture, au traitement des carcasses animales, etc. A l'extérieur des abris, les activités sont moins intenses et l'espace moins structuré.

02/2019

ActuaLitté

Ile-de-France

La Vie secrète d'un cimetière

Chaque ville et chaque village a son cimetière. Mais avec ses 43 hectares, le Père-Lachaise, à Paris, est le site de tous les superlatifs. C'est le plus grand espace vert intra-muros et le cimetière le plus visité du monde. Parmi ses quelque 70 000 sépultures figurent celles de Molière, de Jean de La Fontaine, d'Edith Piaf, d'Oscar Wilde, de Jim Morrison, et de tant d'autres célébrités. Conservateur du lieu, Benoît Gallot vit au Père-Lachaise avec sa femme et ses enfants. Il arpente sans relâche ses allées aux 4 000 arbres de 80 essences différentes. Il apprend à reconnaître la soixantaine d'espèces d'oiseaux qui y nichent. Un soir d'avril 2020, en pleine pandémie, il fait une rencontre insolite : une boule de poils rousse s'échappe d'un buisson. Des renards au coeur de la capitale ! Il commence à prendre des photos de la faune et de la flore. Son compte Instagram s'envole. Les messages se multiplient, les questions aussi. Alors Benoît Gallot décide d'écrire ce livre, pour raconter la vie secrète d'un cimetière, son quotidien tour à tour insolite, poignant ou étonnant. Il rend hommage aux gardiens, fossoyeurs, cantonniers et autres travailleurs de l'ombre qui s'activent pour que, à la Toussaint, les usagers n'aient plus qu'à changer l'eau des fleurs... "Benoît Gallot veille sur une société miniature, où se croisent morts et vivants, animaux et humains, familles endeuillées et touristes en tongs". Libération

10/2022

ActuaLitté

Policiers

La Nuit la plus longue

A l’été 2005, un terrifiant ouragan dévaste le sud de la Louisiane. Son impact sur La Nouvelle-Orléans évoque la bombe atomique qui a anéanti Hiroshima. Envoyé en renfort dans la métropole sinistrée, Dave Robicheaux, adjoint au shérif de New Iberia, découvre un univers de cauchemar : les pillards y font la loi, la désorganisation a permis l’explosion de toutes les formes de violence, la société moderne civilisée et policée a régressé au stade d’une jungle primitive où rôdent les prédateurs. Chacun se cache et survit comme il le peut. Dans ce tableau apocalyptique, où des corps dérivent à l’abandon pendant que d’autres attendent, empalés sur des branches, une hypothétique sépulture, Robicheaux est chargé d’élucider deux meurtres commis dans un quartier riche, habituellement protégé. Les deux victimes s’étaient imprudemment attaqués à la demeure d’un puissant mafieux, qui poursuit désormais de sa vindicte leur complice. Obligé de le retrouver le premier, Robicheaux se lance sur la piste de violeurs en série, d’un prêtre morphinomane ou d’un vigile probablement plus dangereux encore que les criminels qui écument la cité en ruines. Mais comme toujours chez Burke, la descente aux enfers n’exclut pas les éclairs de noblesse et de profonde humanité.La nuit la plus longue est le seizième opus consacré à Dave Robicheaux, « l’enquêteur cajun dont le cœur est au passé mais le regard posé sur l’horizon » (Bill Ott, Booklist). James Lee Burke recrée la désolation laissée par Katrina, hommage vibrant à une ville martyre abandonnée par les autorités et métaphore effrayante de la société postmoderne.James Lee Burke a remporté déjà deux Edgar, ainsi que le Grand Prix de Littérature policière et le Prix Mystère de la critique.« Au cœur de ce livre se trouve l’idée que la sécurité est une illusion. »New York Times« …à lire par tous ceux qui s’intéressent à ce qui arrive lorsqu’un holocauste se déchaîne et qu’une civilisation s’effondre. »The Independant (Royaume-Uni)

05/2011

ActuaLitté

Moyen Age classique (XIe au XI

Bérengère de Navarre (v. 1160-1230). Histoire et mémoire d'une reine d'Angleterre

Par certains aspects, la vie de la reine Bérengère de Navarre relève du genre romanesque : princesse hispanique, aînée de l'une des dynasties les plus modestes de la péninsule, elle devient l'épouse de l'un des souverains les plus célèbres d'Angleterre. Les épisodes d'une trajectoire hors norme, depuis la rencontre avec Richard à Messine, le mariage à Limassol suivi de son couronnement, enfin le séjour en Orient jusqu'à son retour en Europe, marqué par la longue captivité du roi, constituent autant de péripéties qui ont fasciné les contemporains, puis, après eux, historiens, artistes et hommes de lettres jusqu'à aujourd'hui. La mort du roi Richard la place dans la situation d'isolement dévolue aux reines veuves et sans héritier, dont le retrait au couvent constitue souvent le seul horizon. Elle choisit cependant de se démarquer en élisant une vie quelque peu en deçà du standard que pourrait espérer une souveraine d'Angleterre, mais active, assumant le gouvernement et l'administration de la ville du Mans et de ses environs. Bérengère n'a ainsi pas connu l'effacement dans l'anonymat que connaissent nombre de personnages féminins de cette époque. Tout autant que les étapes de sa vie, les étapes de la construction mémorielle du souvenir de la souveraine constituent un objet d'attention, d'abord parce que Bérengère s'est attachée elle-même à construire et organiser la perpétuation de sa mémoire, au moyen du monument mémoriel que constitue l'abbaye de l'Epau. Si elle n'est pas la seule reine à fonder un couvent destiné à abriter sa sépulture, son geste demeure atypique puisque la fondation n'est dédiée qu'à elle-même. Et le gisant qu'abrite l'abbaye est devenu le vecteur et le catalyseur d'une mémoire plurielle et bien vivante aujourd'hui, tant au Mans qu'en Navarre, à Chypre ou en Angleterre.

11/2022

ActuaLitté

Haut Moyen Age (Ve au Xe siècl

Mythes et histoire de Roland et de Roncevaux

On raconte qu'en 778 Charlemagne a connu une sévère défaite en passant les Pyrénées. A la bataille de Roncevaux où le fameux Roland a décédé. Mais nombreux sont les mystères concernant cette affaire. Nul n'a jamais retrouvé le champ de bataille. Nul ne sait où Roland est tombé. Et pourquoi ce grand du royaume n'a-t-il ni sépulture ni épitaphe ? Roland de Roncevaux a-t-il existé ? Autre question lancinante : pourquoi les chroniques franques affirment-elles qu'il ne s'est rien passé dans les Pyrénées ? La bataille de Roncevaux serait alors une invention de poète ? Pourtant Roland est partout. Dans les Pyrénées, il a mille passages, mille rochers. Dans la littérature, mille avatars. Dans l'art, mille représentations. Comme Jeanne d'Arc, Roland est une figure majeure du roman national français. Or, dans le roman national basque, Roncevaux est devenu le symbole d'une immense victoire contre les envahisseurs francs. Alors qu'en 778 ce sont les musulmans qui, peut être, tiennent Pampelune... Bataille franco-musulmane ? Ou franco - basque ? Ou rien du tout ? Les mythes croisent l'Histoire. Les mensonges d'Etat planent au-dessus des vallées pyrénéennes. L'imagination a pris le pouvoir. Histoire "réelle" et Histoire "rêvée" se conjuguent et se nourrissent... Mais à la fin, que s'est-il vraiment passé le 15 août 778 ? Un jour, l'auteur de ce livre est invité par un ami dans la montagne. Et à l'heure du pic-nique, l'ami sort de son sac une épée carolingienne et des armes rouillés. Et il lui dit : c'est là ! J'ai cherché pendant vingt ans, j'ai tout lu, j'ai remonté tous les cols, j'ai fouillé, j'ai trouvé. Alors l'idée de ce livre est née. On lira dans ces pages les mutations du mythe, les ironies de l'Histoire et ce qui a effectivement été retrouvé.

06/2021

ActuaLitté

Littérature française

La saison de l'ombre

« Le jour s'apprête à chasser la nuit, sur les terres du clan mulungo, les femmes dorment. Même les yeux fermés les femmes savent qu'il faut se garder des voix sans visage. Le Mal existe. Il sait se faire passer pour autre qu'il n'est. Cependant que faire sans certitude ? Un grand malheur vient de s'abattre sur le village. »Il n'y a pas d'époque, ni de lieu précis, nous sommes en Afrique sub-saharienne, quelque part à l'intérieur des terres, les fils aînés ont disparu, et les femmes en pleurs sont regroupées à l'écart de leur clan. Quelle est cette catastrophe fondatrice ? Où sont les garçons ? Quelle est la responsabilité des mères ? Faut-il se mettre à la recherche des disparus et comment ? Doit-on accepter l'absence de sépulture ? Les hommes du clan Mulongo ne savent pas combattre, ils respectent la vie. Et pourtant, le Mal existe et il faudra bien y faire face. Peu à peu, au cours d'une quête au moins autant initiatique que réelle et dangereuse, les émissaires du clan, le chef Mukano épris de pouvoir, comme les femmes Eyabe, Ebeise, Ebusi, vont comprendre que leurs voisins, les Bwele, armés et vindicatifs, sont responsables de cette disparition de la chair de leur chair, ces garçons enchaînés et précipités vers la côte, capturés et vendus aux « hommes aux pieds de poule », ces étrangers venus du Nord.Le roman épique et sombre de Léonora Miano traite d'un sujet sensible, la traite négrière, et la complicité d'Africains ligués, par appât du gain, contre leurs semblables ou les peuples voisins. Un roman historique sur la traite transatlantique ? Non, un roman-conte où l'histoire de l'Afrique sub-saharienne se drape dans une prose magnifique et mystérieuse, que marquent la religion, le mysticisme, la croyance, et « l'obligation d'inventer pour survivre », raconter des histoires, raconter jusqu'à ce que la nuit arrache le dernier conteur à son rêve.

08/2013

ActuaLitté

Littérature étrangère

Le septième jour

Inspiré du mythe biblique de la création, ce roman est divisé en sept chapitres. Sept jours pendant lesquels dérivera la mémoire avant de trouver le repos des réponses espérées. Yang Fei, le narrateur de ce livre, vient de trouver la mort dans une explosion. Seul au monde depuis la disparition de son vieux père, sans un sou, Yang Fei arrive sur l'autre rive sans avoir pu bénéficier d'une sépulture. Comme beaucoup d'autres, il est donc condamné à errer dans cet au-delà paisible où certains espèrent encore la soudaine fortune des leurs, quand d'autres savent depuis toujours que la misère ou la solitude les consignent à jamais dans cet entre-deux. En ces lieux clairs, où les squelettes des plus anciens "résidents" côtoient les silhouettes encore humaines des derniers arrivés, Yan Fei reconnaît des êtres aimés depuis longtemps perdus. Il parvient ainsi à revoir sa plus belle histoire d'amour, à donner quelques réponses à certains, et à revisiter peu à peu toutes les étapes de sa courte vie. Mon corps est comme un arbre au repos tandis que ma mémoire court lentement comme un marathonien dans ce monde disparu. Ceci fait, et avant de poursuivre son infini chemin dans un calme inconnu, il retrouve son père et lui fait ses adieux. J'ai l'impression d'être un arbre revenu à la forêt, une goutte d'eau revenue à la rivière, un grain de poussière retourné à la terre. Yu Hua fait preuve ici d'autant d'aisance narrative, d'humour et d'émotion que dans ses précédents ouvrages mais, en situant ses personnages dans un monde de douceur alors que leurs souvenirs nous renvoient souvent à la brutalité de la société chinoise d'aujourd'hui, il atteint avec ce livre une dimension poétique jusqu'alors inexprimée dans son oeuvre. Car le regard de ces morts déambulant dans une nature peuplée d'arbres et d'oiseaux est d'une poésie telle qu'il transporte le lecteur dans un univers d'une beauté prégnante.

10/2014

ActuaLitté

XXe siècle

Le photographe des disparus

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, Edie reçoit une photo de son mari, présumé tombé au front. Avec l'aide de son beau-frère Harry, un photographe, elle s'approche peu à peu d'une vérité qui pourrait bien bouleverser tout ce qu'elle imaginait... Ne vaudrait-il pas mieux en définitive laisser certaines questions sans réponses ? Une histoire d'amour et de deuil qui n'est pas sans rappeler les romans de Maggie O'Farrell. Un premier roman qui a reçu un excellent accueil outre-Manche. Une histoire d'amour et de deuil impossible, dans la lignée des romans de Maggie O'Farrell Lancashire, 1921. Francis, le mari d'Edie, n'est jamais revenu de la Grande Guerre. Il a été déclaré " disparu, présumé mort ". Malgré ses recherches, la jeune femme n'a jamais su ce qui lui était arrivé. Aussi l'espoir renaît-il lorsqu'elle reçoit par la poste la photo d'un homme lui ressemblant étrangement. Francis serait-il toujours en vie ? Harry, quant à lui, est engagé par des familles endeuillées pour photographier les tombes de leurs proches tombés au front. Rongé par le souvenir de sa dernière conversation avec son frère Francis, il n'a de cesse de trouver sa sépulture. Même s'ils se sont éloignés au fil des années, Edie et Harry finissent par se rapprocher du fait de leur quête commune. Mais le passé ne cesse de les hanter... Et bien vite tous deux se retrouvent animés de sentiments complexes - envers Francis, vis-à- vis de leur propre relation... Ne vaudrait-il pas mieux en définitive laisser certaines questions sans réponse ? Un premier roman émouvant, inspiré de faits réels survenus au lendemain de la Première Guerre mondiale, pour les fans de Maggie O'Farrell (La Distance entre nous, L'Etrange disparition d'Esme Lennox, Assez de bleu dans le ciel (Belfond-10/18...) " Cet excellent premier roman est une évocation mélancolique des séquelles de la guerre. " The Times " Un roman touchant sur l'amour et la perte. " Sunday Time

02/2024

ActuaLitté

Ethnologie et anthropologie

L'aube des mythes

On sait bien peu de choses sur la façon dont nos ancêtres préhistoriques concevaient la mort. Le faible nombre de sépultures paléolithiques attestées, la difficulté à interpréter les vestiges exhumés ou à attribuer l'enterrement et le traitement réservé aux corps à des rituels funéraires ne permettent guère d'en inférer des représentations. Pourtant, les humains qui nous ont précédés devaient avoir des croyances à propos de l'Au-delà. Leur refuser de s'être interrogés sur cette perspective, au même titre que nous le faisons, reviendrait à oublier notre appartenance commune à une même espèce. Mais comment combler les lacunes de l'archéologie ? Après Cosmogonies, qui avait démontré la robustesse des méthodes phylomythologiques pour reconstituer les mythes du passé en retraçant la généalogie de ceux qui nous sont connus, Julien d'Huy s'attelle ici à répondre à des questions fondamentales : à quoi les premiers Homo sapiens attribuaient-ils leur finitude ? Dans leur esprit, l'humanité était-elle mortelle dès l'origine et, sinon, comment l'est-elle devenue ? Sous quelles formes se figuraient-ils leur dernière demeure et le chemin qui y menait ? Croyaient-ils en une vie après la mort et à la possibilité de revenir de l'autre monde ? Comment envisageaient-ils les relations entre les morts et les vivants ? C'est dans ce voyage fascinant, véritable archéologie de la psyché, que nous entraîne l'auteur, en montrant la force avec laquelle certains mythes hérités de nos lointains devanciers continuent de nous influencer dans l'art, la philosophie, la religion, voire la science, sécrétant toujours un puissant imaginaire autour de notre questionnement ultime.

09/2023

ActuaLitté

Romans historiques

Les murmures du grand chêne

Après la Révolution de 1789, le château de Crémille a été vendu à la famille de Remigioux qui souhaite prendre à son service Mariette, fille de Martin et Louise, anciens serviteurs du domaine, ainsi que Jacques, nouvellement son mari. La petite Gisèle, seule rescapée de la Terreur et fille des anciens maîtres, vit chez ces gens qui l'ont recueillie en secret après la disparition tragique de toute sa famille. Le fils cadet de la famille de Remigioux, Adrien, se lie d'amitié avec elle. Ses parents adoptifs, aidés de leurs amis, oeuvreront avec prudence pour qu'elle puisse retrouver un jour son rang et son château. Mais au travers de cette aventure, le vent fera frémir les branches du grand chêne au fond du parc, l'arbre sous lequel se trouvent les sépultures de la famille de Crémille. Des murmures signaleront la présence d'Elisabeth, la mère défunte de la fillette... En Touraine, les guerres de Vendée et les rébellions sont encore présentes dans la vie que traversent ces gens. L'évocation des noyades de Nantes, des destructions des édifices religieux, des batailles sanglantes, conduit à espérer la paix. Les traités ne sont pas respectés par le Directoire. Le peuple se sent trahi sous ce gouvernement encore trop abusif. Un jeune général commence à faire parler de lui en traversant les frontières françaises, Bonaparte... De nouveau, Jean-Jacques Garcès nous emporte au coeur de l'Histoire de France en compagnie de personnages toujours plus attachants. Cet ouvrage, historique dans sa description de l'époque, est aussi profondément spirituel, et l'amour en reste l'ardent fil conducteur...

08/2020

ActuaLitté

Romans historiques

Angola. Entre les brumes de nos mémoires

La première fois où elle me parla de Manoel Ferreyra Vaz. il n'y avail pas la moindre trace d'amour dans sa voix, c'est ce qu'il me sembla alors, mais une excitation juvénile à l'idée d'évoquer le passé, elle agita ses petites mains tachées, on s'attendait à la voir battre des mains des petites mains pecosas, tengo las manos pecosas, j'ai les mains couvertes de taches, sa mémoire était intacte et elle m'avait tout de suite reconnue. Je l'avais rencontrée une première fois sur l'une des plages de La Corogne, la Riazor je crois, la deuxième ce fut dans le choeur de la cathédrale Saint-Nicolas — je faisais alors une thèse sur la transition entre le roman et le gothique et passais le plus clair de mon temps dans les églises — et je la retrouvais miraculeusement dans ce petit jardin de San Carlos. à la pointe de la vieille ville, un jardin dit "exotique" qui aurait dû lui rappeler l'Afrique, (elle y venait peut-être pour cela), avec en surplomb ce tombeau de sir John Moore qui lui évoquait sans doute d'autres Anglais et d'autres sépultures, mais elle avait beau remuer son éventail en soupirant, la moiteur de l'Afrique n'y était pas ni les cris des singes, ni la lente progression des lémuriens ni la courbe des fleuves traînant leurs eaux plates entre des rives herbeuses et je m'assis sur le banc à côté d'elle "Quelle bonne surprise ! Si je m'attendais à vous rencontrer ici ! " et elle feignit le contentement et je feignis la surprise et, quitte à m'imposer un peu plus (mais les femmes àgées ont cette supériorité sur nous,elles ont le temps, elles ont tout leur temps), je lui demandai à nouveau de me parler de "là-bas"....

11/2020

ActuaLitté

Beaux arts

Saint-Louis des Invalides. La cathédrales des armées françaises

Voulu par Louis XIV pour soigner les soldats meurtris par ses guerres et pour affirmer la gloire de son règne, l'Hôtel des Invalides est un des sommets de l'architecture classique française, mis en valeur depuis la Seine dans la perspective d'une esplanade grandiose. Les plus fameux talents architecturaux et artistiques de l'époque furent mobilisés, dont Jules Hardouin-Mansart, qui conçut l'église des Soldats et le fameux Dôme, illuminant d'or tout Paris. La richesse des décors peints et sculptés, tapisseries, mobilier, objets liturgiques, cloches et horloge, livres enluminés, témoigne certes d'un faste Grand Siècle que le château de Versailles amplifiera encore, mais aussi d'une organisation réglée de l'espace et du temps, adaptée aux malades et invalides. Sanctuaire royal sous l'Ancien Régime, malmené sous la Révolution, le Dôme fut converti en mausolée impérial par Louis-Philippe pour accueillir les cendres de Napoléon, devenant au fil du temps un des sites les plus visités de Paris. Quant à l'église des Soldats, elle acquit la particularité de présenter les drapeaux pris à l'ennemi, mais aussi d'accueillir les sépultures de glorieuses figures militaires du pays, puis le siège de l'évêque aux Armées, ce qui lui a conféré le statut de cathédrale, affirmant par là le lien fort, dans un cadre laïc serein, entre l'armée, la religion et la nation. La Monarchie, l'Empire et la République se sont continûment mobilisés pour entretenir et valoriser ce site unique, véritable panthéon militaire, qui abrite le prestigieux musée de l'Armée. Les Invalides sont ainsi, aujourd'hui plus que jamais, le lieu symbolique du rassemblement de la nation dans les grands moments de deuil et d'émotion collective.

10/2018

ActuaLitté

Troisième République

Lieux de mémoire des deux sièges 1870-1871. Guide de la ville de Paris

Le 11 novembre 1920, l'entrée du coeur de Léon Gambetta au Panthéon marque symboliquement la fin mémorielle de la guerre franco-allemande de 1870-1871. Alors que pendant plus de quarante-cinq années, la République a entouré de ferveur les combattants morts pour la patrie lors d'une défaite " victorieuse ", la vraie victoire de la Grande Guerre clôt ce temps de la mémoire. Progressivement, l'histoire de 1870-1871 est oubliée, ne laissant en lumière que l'épisode de la Commune. Cet oubli est si fort qu'en 1941 le général de Gaulle à Londres, souhaitant mobiliser les Français dans la bataille contre l'Allemagne, évoque une " guerre de trente ans " commencée en 1914 et qui s'achèverait – exceptionnelle prémonition – en 1944-1945. Or c'est d'une " guerre de soixante-quinze ans " donc qu'il fallait alors parler. Oublier la guerre de 1870-1871, c'est en effet s'interdire de comprendre ce formidable temps de l'opposition franco-allemande marquée par trois guerres qui se sont enchâssées entre 1870 et 1945. Cent-cinquante ans ont passé. Il nous a semblé nécessaire de remettre en lumière ce temps où les deux pays se combattent afin de mieux faire apparaître les soixante-quinze années de paix qui se sont ouvertes depuis 1945 grâce à la construction européenne. La mise en lumière de la guerre de 1870-1871 consiste d'abord à réintroduire dans l'oeil des citoyens du monde, et en particulier des citoyens français et allemands, le patrimoine né de ce conflit. Un patrimoine exceptionnellement riche fait de monuments, de stèles, de plaques, de cimetières et de sépultures. Ce guide des lieux de mémoire du Siège de Paris (1870-1871) en Ile-de-France (Paris) est une réponse du temps présent à un passé qu'il nous apparaît nécessaire de connaître.

10/2022

ActuaLitté

Critique littéraire

Le dernier amour de Kafka. La vie de Dora Diamant

Dora Diamant (ou Dymant) a été la seule compagne de Franz Kafka. Ils se sont rencontrés en 1923, un an avant sa mort, sur une plage de la Baltique. Elle a vingt-cinq ans. Il en a quarante. D'une famille juive polonaise, elle fuit sa famille et se rend à Berlin, capitale de la modernité du vingtième siècle, pour y vivre en compagnie de Kafka, de petits métiers et de bénévolat au Foyer juif des Réfugiés. À Berlin en 1923, en pleine crise économique, Kafka continue à écrire et semble parvenu au bonheur. Mais son état de santé s'aggrave et l'oblige à passer les derniers mois de sa vie dans un sanatorium. Par les yeux de Dora, se découvre un Kafka intime, doté d'une extrême humanité et d'un sens de la justice, d'humour et d'un grand talent d'acteur. " Je suis la femme de Franz Kafka " affirme celle qui, après la mort de l'écrivain survenue le 3 juin 1934, construit sa vie autour des valeurs qu'il lui a léguées : l'amour des lettres et de la littérature, de l'humanisme et du judaïsme. Dora a été réfugiée toute sa vie. Elle adhéra au Parti communiste et, après l'arrivée d'Hitler au pouvoir, fuit l'Allemagne nazie pour l'Union soviétique, chercha ensuite à gagner la Suisse, avant de devoir fuir de nouveau en Angleterre où elle fut incarcérée en tant qu'Allemande. Elle partit ensuite en Palestine, dans un kibboutz, avant de revenir à Londres. A Paris, elle rencontra Jean-Louis Barrault et lui donna des conseils pour mettre en scène Le Procès, et fréquenta les milieux littéraires pour y promouvoir l'œuvre de Kafka. Elle mourut misérablement à Londres, en 1952, inhumée dans une sépulture anonyme. Ce n'est qu'en 1999, avec l'aide des chercheurs et des associations intéressées à l'œuvre de Kafka, qu'elle eut droit à une plaque funéraire sur sa tombe. Issu d'un travail de recherches monumental qui a nécessité, pendant plus de vingt ans, de voyager à travers le monde, d'interroger les archives de Berlin, de Vienne, de Prague, de Jérusalem, de Russie, le livre de Kathi Diamant a reçu le prix de la meilleure biographie de l'année à San Diego en 2004.

10/2006

ActuaLitté

Littérature française

Oscar de Profundis

La fin du monde est proche. Une pluie glacée s'abat sur les hordes de sans-abri à qui les nantis ont abandonné le centre-ville de Montréal. En cette nuit du 14 au 15 novembre, règne pourtant une effervescence inhabituelle : Oscar de Profundis revient dans sa ville natale pour deux concerts exceptionnels. La rock star s'est fait longtemps prier. Traumatisé enfant, Oscar a fui Montréal des années auparavant. Dans un Etat mondial qui baragouine le sino-américain, il n'a gardé de ses origines que le culte de la langue française dont il révère les écrivains - le De profundis clamavi de Baudelaire est tatoué sur son dos - et truffe de citations ses chansons. S'appliquant, grâce à son immense fortune, à vivre en marge de l'apocalypse, il accumule dans ses nombreuses résidences les vestiges - livres, disques, films ou même sépultures - d'une civilisation engloutie. L'emploi du temps de son court séjour a été verrouillé. Une immense villa du XIXe siècle accueille la star et sa suite. Tout contact avec l'extérieur est proscrit, d'autant que s'est déclarée la maladie noire, qui a déjà débarrassé plusieurs métropoles de ses miséreux. Dehors, des bandes rivales, sachant leurs jours comptés, mettent la ville à sac. L'une d'entre elles pourtant, menée par la grande Cate, aisément repérable grâce à l'épervier qui ne la quitte jamais, se résout à une ultime révolte. Quand l'état d'urgence est proclamé et les aéroports bouclés, assignant à résidence la rock star, Cate et les siens passent à l'action. Catherine Mavrikakis, sondant avec son acuité coutumière les arcanes d'un monde voué à sa perte, livre ici une envoûtante fable apocalyptique, où les dérives hallucinées d'Oscar, reclus et sous l'emprise de drogues, répondent aux atermoiements des gueux désespérés. Mais le pire n'est pas toujours sûr : après bien des péripéties, le seul libraire de la ville s'en sortira, sauvé par Scott Fitzgerald et Hermann Hesse.

08/2016

ActuaLitté

Développement personnel - Orie

Les services du quotidien. 70 métiers exercés au domicile des clients

Vous aimez les contacts humains ? Vous aimez rendre service ? Vous êtes autonome et bien organisé ? Vous avez un savoir-faire qui sera apprécié ? Vous voulez gérer votre temps à votre guise et être " votre propre patron " ? Vous êtes prêt à accepter les aléas du travail indépendant ? Alors créez votre activité individuelle de services à domicile ! Et parmi eux découvrez les nouveaux métiers de services. La vie quotidienne familiale Cuisinier — Auxiliaire parentale — Auxiliaire de vie — Accompa-gnateur à la mobilité des personnes âgées et handicapées — Livraison de courses — Chauffeur — Animation (Père Noël, clown, musicien...) — Maintenance et vigilance pendant l'absence — Coach de vie — Doula... Les métiers de la beauté et du bien-être Esthéticienne, prothésiste ongulaire, socio-esthéticienne — Coiffeur — Coach sportif — Conseil en image — Praticien Reiki — Masseur bien être... Le soutien scolaire, les cours, l'assistance informatique et administrative Aide aux devoirs — Cours particuliers — Technicien en maintenance informatique — Assistance administrative — Ecrivain public — Traducteur... Les animaux Comportementaliste éducateur — Pet sitter et promeneur canin — Taxi animalier — Toiletteur — Palefrenier L'entretien et l'aménagement du domicile Aide-ménagère — Repasseuse à domicile / livraison de linge repassé à domicile — Laveur de vitres — Coach en rangement (home organizer) — Petit bricolage " homme toutes mains " — Jardinage — Réparateur électroménager — Affûteur rémouleur — Décorateur / architecte d'intérieur — Conseiller Feng Shui — Home stager... Les métiers commerciaux Apporteur d'affaires — Vendeur à domicile indépendant — Agent immobilier — Conseiller en voyages — Agent commercial... Autres Mécanicien auto/moto — Lavage de voiture — Réparateur vélo — Couturière — Diagnosticien immobilier — Agent d'entretien de sépultures... Le point sur les métiers nécessitant une longue formation Présentation rapide : infirmière, kinésithérapeute, ostéopathe, ostéopathe animalier, opticien à domicile, hypnothérapeute, sophrologue, réflexologue. Le choix du statut et ses conséquences Micro-entrepreneur : définition, avantages, contraintes, fiscalité — EIRL — EURL — SARL — SASU... Pour en savoir plus Les aides à la création : organismes de conseil, aides à la création d'entreprise, prêts d'honneur — Les formalités de création : selon le statut choisi — Comment bénéficier des avantages fiscaux et sociaux du secteur des services à la personne — Comment se faire payer en CESU...

03/2020

ActuaLitté

Histoire ancienne

Les fouilles de la cathédrale Saint-Pierre de Genève. Les édifices chrétiens et le groupe épiscopal

Au terme de trente années de recherches, Charles Bonnet et son équipe du Service cantonal d'archéologie ont mis en évidence la naissance d'une ville par la permanence d'un lieu de culte sur la colline qui domine les rives du lac Léman et du Rhône, dès le IIe siècle avant Jésus-Christ. Dans le premier volume, intitulé "Le centre urbain, de la protohistoire jusqu'au début de la christianisation", c'est la permanence cultuelle qui a été décrite, du lieu de refuge de l'oppidum celte, en passant par la "Genua" romaine jusqu'à l'élévation du centre urbain au rang de "civitas" sous l'Empire. Ce deuxième volume fera découvrir l'adaptation en lieu mémoriel, de la fin de l'administration romaine jusqu'à l'affirmation durable du pouvoir épiscopal. Car la diffusion du culte chrétien a eu ses exigences. Les réformes liturgiques qui s'en suivirent ont nécessité de nombreuses adaptations sous forme de transformations d'atrium, de multiplication de bâtiments cathédraux, d'aménagements de salles de réceptions, de cryptes ou de sépultures, d'installations de baptistères et de rotonde, voire de modifications de nef et d'absides pour arriver à l'établissement de l'édifice romano-gothique actuel. Après avoir voyagé dans les couches les plus profondes du sous-sol de la cathédrale Saint-Pierre et avoir traverse les différents niveaux d'occupation du noyau urbain, le lecteur y aura perçu les temps forts de la christianisation à Genève. Il aura survécu aux guerres burgondes du Ve siècle, admiré le renouveau artistique carolingien du IXe siècle et participe à la couverture "d'une robe blanche d'églises" dans l'Europe de l'An mil. Par leur souci de préserver une source documentaire précieuse et de transmettre, par une approche plurielle, des résultats qui ont été mis en relation avec cent quatre-vingt sites archéologiques du bassin méditerranéen, ces deux ouvrages montrent, s'il était encore nécessaire, que l'archéologie raccommode les lacunes du passé, là où les documents écrits manquent.

01/2012

ActuaLitté

Histoire ancienne

Evans, à l'aube du Moyen Age. La nécropole des "Sarrazins" (VIe-VIIe siècle) ; L'église funéraire du "Champ des Vis" (VIIe-Xe siècle) - Jura

Deux sites funéraires du haut Moyen Age - le "Champs des Vis" fouillé entre 1987 et 1990 et les "Sarrazins" en 1995 - sont localisés sur le territoire de la commune d'Evans, dans la vallée du Doubs. Le plus ancien, celui des "Sarrazins", est implanté sur la partie basse d'une pente orientée au sud. Des chambres funéraires étayées de bois et des coffres en pierre occupent deux espaces distincts de la nécropole. Soixante-cinq tombes ont été découvertes sur un nombre probable de quelques centaines. Vingt-six d'entre elles étaient dotées de mobilier funéraire permettant de les dater entre la seconde moitié du VIe siècle et le troisième quart du siècle suivant. L'ensemble confirme tout à la fois l'influence d'une population d'origine franque et la présence des coutumes mortuaires régionales. Le second site se trouve sur un point haut, lieu de construction de l'église du "Champ des Vis", inscrite sur la liste supplémentaire des Monuments Historiques en 1991. Il s'agit à l'origine d'une église funéraire. Les sépultures en fosse avec cercueil en bois, les tombes en coffre de pierre et les structures mixtes témoignent le plus souvent d'inhumations successives au sein d'un même contenant. Deux cents individus sont présents et le mobilier associé à quelques-uns d'entre eux se rapporte au Mérovingien tardif et au début de l'époque carolingienne. Une tombe, située dans une annexe au sud du choeur, est dédiée à un personnage important. Sa position privilégiée et son costume funéraire illustrent une position sociale distinctive : des symboles, tels ses éperons, évoquent son statut de cavalier. Les résultats de cette fouille constitueront désormais un travail de référence pour comprendre l'origine de ces petites églises rurales. Bien que ce secteur géographique - tout autour d'Evans et de Saint-Vit - ait été densément occupé au cours de l'Antiquité, ces deux cimetières se présentent comme des créations consécutives à la conquête franque en Burgondie.

11/2019

ActuaLitté

Ouvrages généraux

Terres de sang. L'Europe entre Hitler et Staline, Edition revue et augmentée

"Voici l'histoire d'un meurtre politique de masse". C'est par ses mots que Timothy Snyder entame le récit de la catastrophe au cours de laquelle, entre 1933 et 1945, 14 millions de civils, principalement des femmes, des enfants et des vieillards, ont été tués par l'Allemagne nazie et l'Union soviétique stalinienne. Tous l'ont été dans un même territoire, que l'auteur appelle les "terres de sang" et qui s'étend de la Pologne centrale à la Russie occidentale en passant par l'Ukraine, la Biélorussie et les pays Baltes. Plus de la moitié d'entre eux sont morts de faim. Deux des plus grands massacres de l'histoire - les famines préméditées par Staline, principalement en Ukraine, au début des années 1930, qui ont fait plus de 4 millions de morts, et l'affamement par Hitler de quelque 3 millions et demi de prisonniers de guerre soviétiques, au début des années 1940 - ont été perpétrés ainsi. Tous deux ont précédé l'Holocauste et, selon Timothy Snyder, aident à le comprendre. Les victimes des deux régimes ont laissé de nombreuses traces. Tombées après la guerre de l'autre côté du rideau de fer, elles sont restées dans l'oubli pendant plus de soixante ans et ne sont revenues au jour qu'à la faveur de la chute du communisme. Timothy Snyder en offre pour la première fois une synthèse si puissante qu'un nouveau chapitre de l'histoire de l'Europe paraît s'ouvrir avec lui. Ce faisant, il redonne humanité et dignité à ces millions de morts privés de sépultures et comme effacés du souvenir des vivants. Par sa démarche novatrice, centrée sur le territoire, son approche globale, la masse de langues mobilisées, de sources dépouillées, l'idée même que les morts ne s'additionnent pas, Timothy Snyder offre ici un grand livre d'histoire en même temps qu'une méditation sur l'écriture de l'histoire.

05/2022

ActuaLitté

Religion

Connaissance des Pères de l'Eglise N° 139, Septembre 2015 : La miséricorde

Heureux les miséricordieux, dit le Seigneur ils obtiendront miséricorde ! La miséricorde n’est pas la moindre des béatitudes. Et encore : Heureux qui comprend le pauvre et le faible. Et aussi : L’homme bon compatit et partage. Ailleurs encore : Tout le jour, le juste a pitié, il prête. Emparons-nous donc de cette béatitude, sachons comprendre, soyons bons. La nuit elle-même ne doit pas arrêter ta miséricorde. Ne dis pas : Reviens demain matin et je te donnerai. Qu’il n’y ait pas d’intervalle entre le premier mouvement et le bien- fait. La bienfaisance seule n’admet pas de délai. Partage ton pain avec celui qui a faim, recueille chez toi le malheureux sans abri, et fais-le de bon coeur. Celui qui exerce la miséricorde, dit saint Paul, qu’il le fasse avec joie. Ton mérite est doublé par ta promptitude. Le don fait avec chagrin et par contrainte n’a ni grâce ni éclat. C’est avec un coeur en fête, non en se lamentant, qu’il faut faire le bien. Si tu fais disparaître le joug, le geste de menace, dit le Prophète, c’est-à-dire si tu abandonnes l’avarice, la méfiance, si tu cesses d’hésiter et de grogner, qu’arrivera-t-il ? Quelque chose de grand et d’étonnant, une magnifique récompense : Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront rapidement. Et y a-t-il quelqu’un qui ne désire la lumière et la guérison ? C’est pourquoi, si vous voulez bien m’en croire, serviteurs du Christ, ses frères et ses cohéritiers, tant que nous en avons l’occasion, visitons le Christ, honorons le Christ. Non seulement en l’invitant à table, comme quelques-uns l’ont fait, ou en le couvrant de parfums, comme Marie Madeleine, ou en participant à sa sépulture, comme Nicodème, qui n’était qu’à moitié l’ami du Christ. Ni enfin avec l’or, l’encens et la myrrhe, comme les mages l’ont fait avant tous ceux que nous venons de citer. Le Seigneur de l’univers veut la miséricorde et non le sacrifice, et notre compassion plutôt que des milliers d’agneaux engraissés. Présentons-lui donc notre miséricorde par les mains de ces malheureux aujourd’hui gisant sur le sol, afin que, le jour où nous partirons d’ici, ils nous introduisent aux demeures éternelles, dans le Christ lui-même, notre Seigneur, à qui appartient la gloire pour les siècles». Grégoire De Nazianze, Homélie sur l’amour des pauvres 14, 38-40.

10/2015

ActuaLitté

Beaux arts

PETRA. Métropole de l'Arabie antique

Merveille naturelle et joyau archéologique de la Jordanie, la ville antique de Pétra, Reqem pour les Nabatéens, saris équivalent dans le monde, fascine les explorateurs et les visiteurs depuis Sa redécouverte au début du XIXe siècle. Curieusement, les Anciens, férus de merveilles du monde, n'en ont laissé aucune description, et il faut attendre le passage du sultan mamelouk Baïbars dans la ville désertée, au XIIIe siècle, pour en lire le premier tableau. C'est donc, d'une part, l'archéologie - celle des tombeaux rupestres mais aussi des maisons, des sanctuaires et des systèmes de collecte de l'eau - et, d'autre part, l'étude des sources écrites - l'épigraphie nabatéenne ou grecque, la papyrologie et les mentions éparses chez les auteurs anciens - qui permettent, mis bout à bout, d'écrire une histoire de la ville et d'interpréter ses vestiges. Tel est le propos de ce livre, qui ne se borne pas à présenter l'âge d'or de Pétra, au Ier siècle avant et au Ier siècle après Jésus-Christ, mais mène le lecteur des origines de l'occupation humaine sur le site, au Néolithique, jusqu'à la mise en valeur actuelle de ce haut lieu du tourisme, soulignant au passage l'intérêt des monuments roi-nains, byzantins et médiévaux. Pour cela, les auteurs s'appuient non seulement sur deux siècles d'exploration savante, mais aussi sur les grandes fouilles des années 1990, qui ont renouvelé notre compréhension du site. Compagnon ou complément nécessaire d'une visite dans la capitale des Nabatéens, l'ouvrage est également un essai de mise au point historique qui s'adresse à tout lecteur intéressé par le Proche-Orient. Mais que l'amateur de mystère se rassure, les pans d'ombre restent vastes ! Pourquoi de grands caravaniers ont-ils choisi une capitale aussi peu accessible ? Comment les adeptes arabes d'une religion sans images ont-ils développé une iconographie religieuse foisonnante et un art à l'exubérance toute baroque ? De qui les grands tombeaux de Pétra abritaient-ils les sépultures ? Telles sont quelques-unes des questions posées.

09/1999

ActuaLitté

Histoire ancienne

La france préhistorique. Un essai d'histoire

Les touristes se pressent en nombre dans les sites préhistoriques encore ouverts au public ou dans les parcs à thème ; les spectateurs assurent le succès aux productions cinématographiques sur les origines de notre monde. Cependant, archéologues et préhistoriens font montre d'une grande prudence : ce qu'ils savent de la Préhistoire, du Pléistocène (deux millions et demi d'années) à l'Age du Fer (800 à 50 avant J.-C.), forme un ensemble de connaissances instable et borné par le douteux, l'hypothétique et le certain. Il n'existe pas de " fait " historique lorsque l'on se penche sur le très lointain passé : chaque génération a sa manière propre de l'aborder. Aujourd'hui de nouvelles découvertes sont faites, grâce notamment au développement de l'archéologie préventive et aux analyses de laboratoires rendues possibles par des méthodes nouvelles, dans les domaines aussi variés que la datation, le champ magnétique terrestre, l'étude des pollens, des charbons et de l'ADN, sans oublier la palethnographie qui permet de définir à partir de coquillages ou d'objets manufacturés complexes des réseaux d'échanges et de contacts entre sociétés éloignées. Voilà qui bouleverse conceptions, théories et hypothèses. Cet ouvrage, auquel ont contribué les meilleurs spécialistes, est le bilan aussi complet que possible des connaissances actuelles. Centré sur l'Hexagone, il s'intéresse si nécessaire au reste de l'Europe, voire à l'Afrique et à l'Asie. Il comprend deux parties : les chasseurs-cueilleurs du Pléistocène et des débuts de l'Holocène ; puis les producteurs (éleveurs et cultivateurs) du Néolithique ancien à la conquête romaine - abordés les uns et les autres par la définition et la répartition géographique des cultures, les éléments matériels qui les caractérisent (armes, outils, parures), les modes de vie, l'attitude face à la mort (traitement des défunts et types de sépultures), l'art et la religion. L'indispensable rappel de l'historique des recherches et de l'évolution des idées souligne combien nos connaissances en ce domaine particulier sont contingentes. Gageons que si, dans vingt ans ou sans doute moins, une nouvelle synthèse est publiée, elle sera déjà différente de cet essai d'histoire.

10/2010

ActuaLitté

Sciences historiques

Tourettes-sur-Loup au XVIIIe siècle. Hérésie et scandale au village

Pourquoi vouloir raconter l'histoire d'un village semblable à tant d'autres villages de Provence, d'un village où tout paraît s'être arrêté pendant des siècles jusqu'aux années 1950 dans lesquelles commence véritablement l'extraordinaire révolution d'une région qu'il est convenu d'appeler, depuis le début du XXe siècle, " la Côte d'Azur"? Peut-être parce que je suis née dans ce village le matin enneigé du 21 janvier 1942. Peut-être parce que, aux yeux de l'historienne que je suis, l'idée d'un village figé sur son promontoire depuis le Moyen Age, d'un village immobile enfermé dans son " patrimoine ", n'est pas recevable. Pourtant, si l'on ouvre les délibérations municipales, on verra l'éternel retour de problèmes lancinants : les mauvaises récoltes qui apportent les disettes, les impôts qu'il faut payer, les pauvres à qui l'on doit l'assistance, les enfants pour qui on doit payer un maître d'école, etc... Tout cela sur un fond d'élections annuelles des édiles locaux, les consuls, choisis immanquablement parmi les plus fortunés, ceux que l'on appelle les " apparents du lieu "... Mais, tous ces documents dépouillés, ainsi que les registres de baptême, mariages et sépultures qui livrent les stratégies d'alliances familiales et donnent les dates des crises les plus graves, celles qui sont dues aux guerres, aux famines ou à la peste, le " mal qui répand la terreur" et que l'on n'ose appeler par son nom au XVIll siècle, il restera toujours à comprendre les habitants de ce lieu, à connaître leur culture. Or, aux XVlIe et XVIlle siècles, la culture se définit dans et par le christianisme. Mais ce christianisme est divers. Il y a celui des évêques ou de leurs proches collaborateurs qui veulent introduire au village les réformes préconisées par le concile de Trente, qui veulent créer de nouvelles confréries. Il y a la religion des habitants qui s'enracine dans des traditions ancestrales. Il y a aussi la religion de certains groupes minoritaires qui ont vécu un moment au village, comme les protestants au XVIIe siècle, ou le petit groupe de " dévots " qui gravite autour d'un prêtre janséniste au début du XVIIIe siècle. Un prêtre accusé de doctrine suspecte et de vie scandaleuse...

09/2009

ActuaLitté

Histoire ancienne

Maguelone. Archéologie d'une île de la lagune languedocienne

Dix kilomètres au sud de Montpellier, l'îlot de Maguelone occupe un relief d'origine volcanique récemment rattaché au lido par l'extension des dépôts alluviaux à l'arrière du cordon littoral. Au coeur de la lagune, l'îlot abritait au haut Moyen Age la ciuitas Magalonensis, établissement lié à la diffusion du commerce méditerranéen. Depuis le XIXe siècle, des travaux archéologiques se sont d'abord attachés à éclairer les origines de l'ancien siège épiscopal, érigé à une date incertaine au cours du VIe siècle au sein de la province wisigothique de Septimanie. Cet épisode majeur de l'histoire insulaire, dont témoigne la présence de l'imposante cathédrale romane, masqua longtemps l'ancienneté de l'occupation que de nouvelles recherches mirent au jour à la fin du XXe siècle. Des sondages pratiqués sous l'emplacement du cloître médiéval, au nord de la cathédrale, ainsi que des observations ponctuelles en plusieurs points de l'île permirent de recueillir de nombreux documents attestant d'une occupation ô la période gallo-romaine. Les recherches s'intensifiant, en 1998-1999 une fouille de sauvetage mettait au jour, à l'est de la cathédrale, une grande église de l'Antiquité tardive autour de laquelle se développait une nécropole des VIe-VIIe siècles riche de plusieurs centaines de sépultures. En 1999-2000, la prospection méthodique de l'ensemble de l'île révélait enfin l'ancienneté et l'ampleur de son occupation, marquée par une alternance de temps forts et de phases de déprise. Si la période néolithique relève d'une présence ténue, à l'âge du Bronze final se déploie une première occupation dense sur le rivage occidental de l'île. Les indices restent discrets à l'âge du Fer qui ne semble connaître qu'une fréquentation épisodique. L'occupation est mieux marquée et plus durable à l'époque gallo-romaine qui marque une première mise en valeur agricole sous la forme d'un vaste vignoble, autour d'un établissement rural probablement cantonné au point sommital de l'île. L'activité s'intensifie à la fin de l'Antiquité avec une forte densité des vestiges d'habitat et de stockage, les céramiques témoignant d'intenses échanges commerciaux au cours des V-VIIe siècles. Analysant une abondante documentation, l'ouvrage renouvelle sensiblement l'approche de l'histoire insulaire. Sont étudiés successivement les sources écrites et l'historique des recherches, les étapes de l'occupation du sol à travers les prospections, le vignoble gallo-romain, les églises et la nécropole paléochrétiennes, l'occupation du haut Moyen Age. Le dossier se termine par une synthèse sur le peuplement littoral au Moyen Age, replaçant le siège épiscopal au centre des réseaux socio-économiques.

01/2019

ActuaLitté

Histoire internationale

Ma très grande mélancolie arabe. Un siècle au Proche-Orient

Dans ce livre, il y a des ruines et des martyrs, des vestiges, des temples, des sanctuaires, des portiques, il y a des tombes, des cercueils, des mausolées, des cimetières, des épitaphes. Il y a des sépultures mythiques et des fosses communes. Il y a des résistants tués, des révoltés abattus, des leaders assassinés, des enfants massacrés, des nationalistes pendus. Il y a des prophètes, des dieux, des vierges, des archanges, il y a des victimes et des assassins. Il y a aussi des citadelles, des basiliques, des mosquées, des dômes, des minarets, des miradors, des barbelés, des carcasses d'hôtels, de cinémas, des camps et des prisons. Et des détenus, des captifs, des séquestrés, des torturés. Il y a des condamnés à mort. Il y a des miliciens et des dictateurs, des fidayins et des moudjahidins, une infirmière kamikaze, une miss Univers et un prince rouge, des émirs, des sultans, des pachas, des califes, des patriarches et des poètes. Il y a le style, la flamme, la passion, l'idéal, la cause. Il y a Septembre noir et la bataille de Karbala, la corniche de Beyrouth et le discours d'Alexandrie, la tête de Jean-Baptiste et celle de l'imam Hussein, la fiancée de Naplouse et l'artificier de la Casbah, la prisonnière de Khiam et la dactylo d'Alger, les Boeing de la Pan Am et l'automobile du roi d'Irak, le minaret de Jésus et le rocher de Mahomet. Il y a aussi un imam disparu, un cheikh caché et un mufti éliminé. Il y a des keffiehs, des treillis, des lunettes noires, des turbans, des sahariennes, des drapeaux, des journaux, des slogans. Il y a des rois déchus, des présidents pendus, des colonels égorgés, des régents mutilés, des journalistes éliminés. Des shahs d'Iran et des rois du Hejaz, des sultans fatimides, des monarques hachémites, des khédives et des astres de l'Orient. Il y a des jacarandas, des palmiers, des grenadiers, des frangipaniers et des lauriers en fleurs. Il y a la plume, le mot, le verbe, l'éloquence, il y a le discours et le slogan, l'étendard et le combat, et il y a des attentats, des processions, des funérailles, des cortèges, des pleurs. Et aussi des colonnes, des chapiteaux, des gisants, des sarcophages. Des tombeaux phéniciens, des nécropoles romaines, des pyramides égyptiennes. Il y a des blasts d'explosions. Il y a du sang, des soupirs, des larmes, de la poussière, de la fumée, des bris de verre, des décombres, la désolation, l'exil, l'agonie, la tragédie, le deuil. Des couronnes, des fleurs, des rubans, des chants, des youyous. C'est une danse macabre. Il y a un siècle au Proche-Orient.

10/2017

ActuaLitté

Sociologie

Etudes mongoles et siberiennes, n 17, 1986. les chamanistes du bouddh a vivant. Les chamanistes du Bouddha vivant

Cet ouvrage est le fruit des recherches ethnographiques menées parmi les populations darxad et caatan de la province de Xövsgöl, de 1959 à 1962, sous les auspices du département d'histoire de l'Académie des sciences (nos travaux sur les Caatan ont été publiés séparément en 1962 sous le titre Mode de vie des Caatan du Xövsgöl). Les recherches sur le terrain, dans les districts de Ulaan-Uul, Renchinlxümbe, Bajanzürx et Xanx ont duré au total quatorze mois : le groupe de recherches, sous la direction de l'auteur, a enquêté auprès de cinq cents individus environ, sur trente-cinq thèmes. L'objet principal de cette enquête était d'étudier les origines et l'histoire des Darxad d'un point de vue ethnologique, en se fondant sur leur culture matérielle et spirituelle; nous espérons avoir contribué à éclaircir certains problèmes fondamentaux sur les origines des Darxad, les liens culturels établis au cours du dernier millénaire ainsi que sur les changements socialistes contemporains. A l'aide de méthodes de recherche thématiques, nous avons tenté de couvrir tous les aspects de la vie des Darxad ; les plans de travail et les questionnaires pour chaque séjour sur le terrain étaient établis sur la base des séjours précédents et des enquêtes menées auprès des vieillards et des responsables locaux. Pour chacun des thèmes de notre étude - composition clanique, ethnogénèse, économie, habitat, outils, organisations sociale et familiale, culture et religion -, les différents stades de développement historique ont été pris en compte. Les séjours sur le terrain ont été de trois mois en 1959, 1960 et 1962, et quatre mois en 1961. Outre l'auteur, le groupe de recherches incluait en particulier l'assistant de recherche C. Gochoo et le jeune ethnographe X. Njambuu. Malgré l'abondance des matériaux ethnographiques recueillis sur le terrain, nous n'avons pu donner ici un tableau complet de l'histoire et de la culture darxad - étant donné l'insuffisance des connaissances actuelles. Heureusement, il a été possible de faire appel aux matériaux archéologiques recueillis par les chercheurs soviétiques à Tuva relatifs aux périodes turque, kirghiz et khitane. Autrefois, les confins darxad et la région sud-est de Tuva entretenaient des liens très étroits, ne faisant, pour ainsi dire, qu'un : ce n'est qu'après la révolution et la fondation de la république de Tuva que les deux régions furent séparées par une frontière. Ainsi, les découvertes archéologiques faites dans le district Tozh (actuel district Ter-Xöl) et d'autres districts de Tuva sont représentatives de ce qu'on pourrait trouver chez les Darxad dans les sépultures de la même époque ; les peintures rupestres des deux régions sont aussi très similaires et remontent sans doute à une même époque. Quant aux traditions culturelles communes, elles se sont perpétuées jusqu'à nos jours dans le mode de vie des Darxad. Une partie des données recueillies provient des archives nationales et des archives locales, celles de l'administration et celles des cellules du parti ; parmi elles, on peut citer les recensements, tous les trois ans, des familles sujettes (shav') de l'Église Lamaïque, de la population et du cheptel ou les plus récentes statistiques des archives de la province et des districts. Elles ne vont pas sans poser des difficultés : par exemple, pour alléger leurs taxes,les sujets de l'Église avaient pour pratique de donner des informations fausses ou de réduire le nombre de leurs têtes de bétail ; entre les années 1924 et 1946, sans doute en raison des bouleversements administratifs, les statistiques sur le bétail ainsi que d'autres données concernant des districts darxad ont été perdues. C'est auprès des vieillards que nous avons, autant que faire se pouvait, recueilli des matériaux sur les dates et les détails de l'institution des districts sum et des organisations collectives, culturelles ou du parti.

11/1987