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Philosophie

Oeuvres. Tome 2

Bergson a connu une carrière à la fois brillante et traditionnelle : ancien élève de l'Ecole normale supérieure, agrégé de philosophie, il devient professeur de lycée et soutient sa thèse, Essai sur les données immédiates de la conscience, en 1889. Maître de conférence à l'Ecole normale supérieure en 1898, il est élu deux plus tard au Collège de France où ses cours vont attirer un auditoire considérable. En 1907, après la parution de L'Evolution Créatrice, sa réputation devient une gloire mondiale ; on parle de bergsonisme comme on a pu parler de cartésianisme ou de kantisme, plusieurs ouvrages d'importance lui sont consacrés, et la hauteur de sa pensée comme le brio de son écriture lui valent d'être élu à l'Académie française en 1914 et de recevoir en 1928 le prix Nobel de littérature. A partir de la découverte de la durée, un nouveau spiritualisme philosophique se met en place dans son oeuvre, appuyé sur l'étude critique des sciences, mais aussi lié à une conscience animée d'un élan vital, et l'intuition va devenir un thème majeur de la doctrine de Bergson qui s'attache à fonder un pragmatisme moderne et une doctrine d'élévation de l'âme. Et cependant sa philosophie suscite des hostilités : son spiritualisme lui vaut d'être taxé d'irrationalisme, sa philosophie de la vie est critiquée par les catholiques, et sa conception du temps par Einstein. Après sa mort, il arrive qu'on voit en Bergson un philosophe académique dont il convient de se détourner, et sa pensée, pour une part passée dans le domaine commun, perd sa force incisive : c'est précisément elle qu'il convient de retrouver pour une lecture renouvelée de son oeuvre. Cet ouvrage réunit : L'Energie spirituelle, Durée et simultanéité, Les Deux Sources de la morale et de la religion, La Pensée et le Mouvant, Edition de Jean-Louis Vieillard-Baron, en collaboration avec Alain Panero.

11/2015

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Littérature française (poches)

Le Roi des Aulnes

Une enfance frustrée de tendresse, une adolescence humiliée, un métier qu'il juge au-dessous de lui-même ont contribué à faire d'Abel Tiffauges l'ennemi de la société et des hommes qui l'incarnent. Mais un épisode de sa vie d'écolier lui a donné la conviction qu'il existe une secrète complicité entre le cours des choses et son destin personnel : parce qu'il devait ce matin-là comparaître devant le conseil de discipline, il a fait des vœux pour que le collège soit détruit par un incendie. Or, tandis que dans les cas ordinaires ce genre de prière demeure sans effet, cette fois l'incendie libérateur a lieu... Deux passions éclairent et réchauffent sa solitude : la détection des symboles dont il devine la présence autour de lui, et le goût de la chair fraîche. Il hante les étals des bouchers, puis il rôde autour des écoles communales. Il y a en lui du mage et de l'ogre, le premier guidant et secourant le second. C'est ainsi qu'une affaire de viol menaçant de l'envoyer au bagne, la mobilisation de 1939 lui vaut un non-lieu : l'école a encore brûlé ! Fait prisonnier en 1940, il est acheminé vers la Prusse-Orientale. Mais alors que ses compagnons sont accablés par cette plaine infinie et désolée, Tiffauges y voit la terre magique qu'il attendait, et il trouve une étrange libération dans sa captivité. Pays des emblèmes héraldiques et paradis de la chasse, la Prusse-Orientale est exaltée de surcroît par la mythologie nazie et par son culte des symboles et du sang. Deux Ogres majeurs règnent déjà sur ses forêts et sur ses marécages : Göring, l'Ogre de Rominten, grand tueur de cerfs et mangeur de venaison, et Hitler, l'Ogre de Rastenburg, qui pétrit sa chair à canon avec les enfants allemands. Tiffauges devine l'Ogre de Kaltenbor, une ancienne forteresse teutonique où sont sélectionnés et dressés les jeunes garçons appelés à devenir la fine fleur du IIIe Reich.

02/2016

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Enseignement professionel

Histoire-Géographie-EMC 2de Bac Pro. Edition 2019

Un manuel d'Histoire-Géographie - EMC construit pour permettre à l'élève d'avoir un éclairage sur les mutations de l'économie et de la société, en mettant en résonnance les 3 disciplines. Il est proposé au choix en livre papier + licence numérique i-Manuel ou en 100% numérique i-Manuel. En version imprimée, cet ouvrage propose en complément une licence numérique i-Manuel 2. 0, la solution pour mettre les élèves en activité sur ordinateur ou sur tablette. Les infos pratiques sur le i-Manuel 2. 0 à découvrir ci-dessous - Il a été pensé pour poursuivre la construction d'une culture générale pour l'élève, commencée au collège, et facilite l'insertion et la réussite dans sa vie et son activité professionnelle. - Chaque chapitre débute par une page de découverte, intitulée " J'entre dans le thème ", qui incite l'élève à comprendre les liens entre la question étudiée et l'actualité (grands documents " d'hier à aujourd'hui ", frise, question défi sur les acquis des élèves, etc.). - Les pages " Lecture active " proposent le cours en 3 points et une mise en activité par des documents pour vérifier la compréhension du cours. Elles sont nécessaires à la mise en activité qui suit. - Un " coin des curieux " fait le lien entre " Hier et aujourd'hui ". - Les pages " J'expérimente " proposent des activités qui précisent et approfondissent les connaissances du cours. Elles permettent de mettre en oeuvre les capacités des élèves et de les articuler aux repères historiques et géographiques attendus par les programmes. - Les pages " Histo-Art et Géo-photo-Graphe " abordent les grands thèmes du programme d'un point de vue artistique. - Les pages " Méthode " proposent de travailler des savoir-faire disciplinaires. - L'EMC est traité sur le même modèle et fait des liens avec les chapitres. - Les pages " Je retiens autrement " visent à faire le bilan des connaissances acquises de façon plus ludique.

06/2019

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Sciences historiques

Histoire et historiens

Pour définir l'objet et la structure de cet ouvrage, empruntons à Marc Bloch lui-même ce qu'il écrivait à propos de Georges Unwin, dans un article consacré à cet historien : "Ce sont tantôt des travaux inédits, tantôt des articles déjà publiés dans diverses revues, mais dont l'éparpillement rendait l'accès difficile, masquant, par surcroit, l'unité profonde d'une pensée toujours cohérente." Aussi les divers textes de Marc Bloch ont-ils été regroupés ici autour de six thèmes : l'histoire et sa méthode ; organisation du travail et instruments de travail ; l'histoire comparée et l'Europe ; les représentations collectives ; figures d'historiens ; l'enseignement de l'histoire. A titre d'exemple, dans le chapitre L'Histoire comparée et l'Europe à côté du célèbre article "Pour une histoire comparée des sociétés européennes", on trouvera un article beaucoup moins connu "Comparaison" et la plaquette du "Projet d'enseignement d'histoire comparée des sociétés européennes" éditée à l'occasion d'une des candidatures de Marc Bloch au Collège de France, aujourd'hui quasiment introuvable. Le rapprochement entre le grand article sur "les fausses nouvelles de la guerre" dans la partie Représentations collectives et le mémoire sur "La vie d'outre-tombe du roi Salomon" montre l'importance accordée par l'auteur à la formation des mythes et des légendes et aux problèmes de psychologie collective. Le lecteur tirera lui-même les leçons du choix des historiens auxquels l'auteur s'est particulièrement intéressé. Il sera à même de mesurer la distance qui sépare le jeune professeur de lycée de l'historien accompli en comparant le discours de distribution des prix sur "Critique historique et critique du témoignage" et la conférence faite au Centre polytechnicien d'études économiques sur "Que demander à l'histoire ". Vingt-cinq ans de réflexion sur l'histoire, de ce quelle est, de ce qu'elle devrait être et sur le travail de l'historien sont ici rassemblés. Ces réflexions et les pistes nouvelles proposées soulignent la grande actualité de l'oeuvre de Marc Bloch.

09/1995

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Littérature étrangère

Une éducation classique. Récit

Richard Cobb (mort en 1996) passe pour être l'un des grands historiens de ce siècle - ses évocations, fort peu conventionnelles, de la France révolutionnaire ont vite pris rang parmi les classiques. Il a laissé aussi quelques récits, à la frontière du roman et de l'autobiographie, que les connaisseurs mettent au plus haut, et, à la toute première place. Une éducation classique, considéré aujourd'hui dans le monde entier comme son chef-d'œuvre. L'histoire qui nous est ici racontée n'est pas loin d'être incroyable. Elle est simplement vraie, et l'auteur, alors à peine sorti de l'enfance ? en fut l'un des protagonistes à son corps plus ou moins défendant. Ne nous fions pas aux décors " classiques " ni aux héros qui les hantent : un collège anglais dans les années trente, deux adolescents de la bonne société venus là pour apprendre à jouer bientôt leur rôle d'hommes, des professeurs et des parents qui observent l'affaire et ne devinent rien... L'un des deux garçons rue pourtant méchamment dans les brancards. Mais il est indécent dans ces milieux de laisser supposer qu'un sujet bien né puisse être la victime de ce qu'on appelle une enfance malheureuse. On préfère détourner la tête. Jusqu'à ce que le mauvais sujet en question décide que les pires choses elles aussi ont une fin, tue sa très chère mère à coups de hache, camoufle son crime avec une maladresse qui confine à la provocation, se laisse arrêter - et proclame qu'il n'éprouve pas l'ombre d'un remords. Le plus drôle (si l'on ose dire) est que le lecteur, sournoisement impliqué dans l'horreur, approuve le matricide et participe lui-même au terrible geste avec une sorte de soulagement. Publié une première fois en traduction française il y a une dizaine d'années, Une éducation classique avait disparu des circuits de la librairie, au désespoir de plusieurs. La critique à l'époque avait fortement accusé le coup : " Hitchcock, en plus sauvage " (ANNE PONS/L 'EXPRESS).

11/1999

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Beaux arts

Raoul Hausmann, 1886-1971. [exposition, 2 octobre-7 décembre 1986 , Musée départemental de Rochechouart

" Des multiples voies qu'ouvre ou emprunte Raoul Hausmann, souvent dans les directions les plus diverses, un sentiment seul et inchangé, semble toujours le guider - parfois véhément mais souvent d'une inéluctable lucidité - la révolte. Une pure, volcanique, sereine révolte. C'est elle qui, dans le café Westen à Berlin, le pousse à hurler ses poèmes phonétiques contre l'ordre bourgeois qui se met en place après la défaite du Kaiser. C'est elle encore, dans les années trente, qui, à l'encontre de l'académisme de l'esthétique nazie, l'amène par la photographie à rechercher ce qu'il y a de plus secret et de plus fragile dans le visible, la beauté immanente du monde dans son dépouillement originel. Enfin c'est elle qui, après la dernière guerre mondiale, lui intime de se tenir à l'écart de l'agitation superficielle des capitales pour être ce peintre-poète voyant qui se consume dans le présent et pour garder ce regard éloigné du philosophe qui observe la réversibilité des valeurs au fil des décennies. Pour Hausmann cette révolte permanente, totale, sans concession, c'était Dada. Une éthique plus qu'une esthétique. Dès lors sa vie ne pouvait suivre que les chemins de l'exil : un exil géographique, de Berlin à Ibiza, de Prague à Paris puis Limoges, mais aussi artistique, du photomontage à la photographie, du dessin à la gouache et à nouveau la peinture jusqu'aux derniers collages. Hausmann était cet artiste multiple décidé à vivre sa multiplicité comme un défi au conformisme ambiant. C'était aussi un homme qui vécut solitaire. " Cette monographie qui accompagne l'exposition du Musée Départemental d'Art Contemporain de Rochechouart est la première du genre en français, à tenter d'appréhender dans son ensemble et sa foisonnante diversité l'œuvre de Raoul Hausmann. Elle constitue en cela un document précieux pour mieux connaître l'un des protagonistes les plus singuliers de l'art du XXe siècle.

10/1986

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Histoire internationale

Philipp Anton Von Segesser

A contre-courant des grandes dérives de son temps, conservateur quand le radicalisme donnait le ton, fédéraliste quand le centralisme balayait les libertés des petites républiques de la confédération helvétique, sceptique à l'égard de la foi naïve de ses contemporains dans le progrès technique et économique, Philipp Anton von Segesser était un chrétien de dialogue alors que dominait un confessionalisme étroit. Ses contemporains l'ont mal compris et l'ont considéré comme un entêté, un opposant systématique. Il n'en est plus de même aujourd'hui où Segesser passe pour "l'homme d'Etat suisse le plus indépendant de son siècle sur le plan spirituel et intellectuel" (Edouard Fueter). Cet intérêt pour un marginal ne relève pas d'une lubie révisionniste. Parlementaire, magistrat, journaliste, mémorialiste, historien, Segesser a lutté sur tous les fronts pour la sauvegarde des traditions régionales et cantonales. La guerre du Sonderbund sanctionna en Suisse la symbiose du nouvel Etat fédéral de l848 avec l'élément protestant. Le mérite de Segesser réside dans son rôle de médiateur. D'une fidélité sans faille à ses convictions catholiques comme à ses devoirs de citoyen, il a exercé une influence prépondérante pendant les années de lutte confessionnelle, particulièrement virulentes durant le Kulturkampf. Il sera de ceux qui ont permis à la Suisse de rester une "maison commune" Pour introduire le lecteur dans cette période de turbulences, Roger Aubert, spécialiste international d'histoire religieuse, brosse un panorama vigoureux du catholicisme libéral au XIXe siècle. L'intérêt de ce livre ne se limite donc pas à la personnalité d'un homme d'Etat lucernois. Il le familiarise avec la tradition fédéraliste qui est peut-être la contribution la plus originale que la Suisse puisse fournir à une communauté européenne en train de s'élargir. Victor CONZEMIUS est historien de l'Eglise. Il a enseigné à l'University College de Dublin et à la faculté de théologie de Lucerne. Editeur de la correspondance d'Ignace de Döllinger et de Philipp Anton von Segesser, il s'est interessé en particulier au catholicisme libéral.

01/1991

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Sciences historiques

De Fénelon à la Révolution. Le clergé paroissial de l'archevêché de Cambrai

10 août 1695. Fénelon prend possession du siège épiscopal de Cambrai. La rénovation sacerdotale compte au nombre de ses objectifs. Le "Cygne de Cambrai" déplore en effet les déficiences réelles dont souffre le clergé et nourrit de vives inquiétudes quand à l'orthodoxie des enseignements dispensés par les universités de Louvain et de Douai et par le tout récent séminaire diocésain, dévoyés, selon lui, par la "cabale" janséniste. 12 juillet 1790. L'Assemblée législative promulgue la Constitution civile du clergé. Dans les nouveaux districts, issus de l'ancien archevêché désormais coupé en deux, seuls 17, 8% des prêtres se soumettent, les autre résignent leur bénéfice et tout ministère leur est interdit. Entre ces deux stades, un siècle de ruptures et de continuités que ce livre se propose d'analyser, au prix, souvent de plongées rétrospectives dans les XVIe et XVIIe siècles. Le clergé paroissial est ici étudié dans ses origines sociales, dans sa formation du collège au séminaire, dans son accès au sacerdoce et aux bénéfices et dans l'exercice du ministère paroissial. Issus de familles aisées et, pour la plupart d'entre elles, largement enracinées dans les terroirs du Cambrésis, de l'Avesnois et du Hainaut, les prêtres de paroisses de l'archevêché de Cambrai comptent parmi les plus instruits du royaume. Formés à la rude école du séminaire et solidement ecadrés par un épiscopat vigilant, ils sont peu séduits par l'audace intellectuelle des Lumières. De tels élèments contribuent sans doute à expliquer leur très large réticence à se soumettre à l'Eglise constitutionnelle. Cette recherche est donc au carrefour de l'histore religieuse proprement dite, de l'histoire socilae et del'histoiredes idées, de l'éducation et des mentalités. Il y est certes questions de prêtres, mais aussi d'une structure, d'un hiérarchie, d'une ecclésiologie et des populations chrétiennes de régions qui manifestent une remarquable spécificité culturelle et religieuse.

01/1991

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Développement personnel

Ba duan jin : qigong dynamique

Antoine Ly, de son nom chinois Li Chuan Zherg, est né en 1946, à Phnom Penh, au Cambodge Quatrième d'une fratrie de dix enfants, Eduque San les préceptes dune famille chinoise trait-gonelle, Il suivit une scolarité studieuse et multilingue : en dialecte chaozhou, sa langue maternelle à l'école primaire chinoise en chinois mandarin, en cantonnais et en langue khmère, au collège et au lycée, puis en français, à l'école jésuite, sans oublier l'anglais des cours du soir. Il étudia aussi la littérature de son pays d'option dans une pagode auges d'un moine bouddhiste, ainsi que les lettres chinoises auprès de son grand-onde Devenu adolescent, Il aida son père, gui tenait un commerce de thé. Jusqu'à son départ en 1970 de la capitale cambodgienne pour l'université de Taipeh (National Taiwan Normal University), à Taiwan, avant le déferlement meurtrier des Khmères rouges de 1975 qui dispersa sa famille aux quatre coins du monde Depuis son instalaban en France. en 1977, Antoine Ly, qui débuta dans les arts martiaux de te en 1972 avec Maitre Deng Shihat professeur d'éducation physique spécialisé dans les arts martiaux, retourne régulièrement à Taiwan pour avoir l'honneur de servir une tasse de thé a son maitre ! En 1990, il éurvit un premier ouvrage, "L'art du Tai Ji Quan, le Dao et le Qi", pan ; aux éditions Lierre & Coudrier, qui posa en termes clairs, vivants et précis, les bases de l'initiation à l'art du non-agir actif. Avec "Qigorg dynamique", ! auteur propose une explication détaillée d'une forme ancienne de Qigong, qui permet avec la pratique de forger une structure corporelle favorable au travail de ! énergie interne, le Qi. Une trentaine d'années de pratique assidue des arts de ter inspire à l'auteur la réflexion suivante : "Le confucianisme, nécessaire pour ordonna sa vie, n'est pourtant pas une fin en soi. Ses précieux enseignements se fondent progressivement dans ceux infinis, du taoisme".

10/2019

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Philosophie

Entretiens. Lettres à Lucilius

" L'essentiel n'est pas de vivre longtemps, mais de vivre pleinement. " Ce précepte, Sénèque l'a suivi à la lettre. Né à Cordoue, au début de notre ère, il a mené, sous Claude et sous Néron, une triple carrière d'homme d'affaires, d'homme politique et de littérateur. Riche, influent, admiré, il a pourtant connu l'exil et la disgrâce. Comment, alors, se prémunir contre les aléas du destin et la folie des hommes ? Par la philosophie, qui nous apprend à mépriser la vie : " C'est bien peu de chose que la vie, mais c'est une immense chose que le mépris de la vie ". Le stoïcisme est une philosophie du bonheur. Son but : garantir notre liberté intérieure. " Accepter les ordres du destin, c'est échapper à ce que notre esclavage a de plus pénible : devoir faire ce qu'on préférerait ne pas faire. " La liberté suprême est, pour un stoïcien, celle du suicide. Sénèque en a fait l'expérience : suspecté d'avoir pris part au complot de Pison, il se donna la mort - sur ordre de Néron. " Il n'y a que l'homme qui détruit l'homme par plaisir ". Les entretiens et les lettres à Lucilius ne sont pas des œuvres de doctrine. Sénèque y parle très librement de sa carrière, de ses lectures, de ses voyages, de ses promenades ; il y expose ses goûts et ses dégoûts, ses idées et ses sentiments. Il nous permet aussi de suivre son lent travail sur lui-même : " On n'est pas sage, on le devient ". La présente édition a été établie par Paul Veyne, professeur au Collège de France et auteur de nombreux travaux sur l'Antiquité grecque et romaine. Dans son importante Préface de près de deux cents pages, il retrace la carrière de Sénèque, véritable roman des temps néroniens, et met en évidence l'actualité de sa philosophie.

11/2007

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Couple, famille

Le guide Hachette de la pédagogie Montessori. L'ouvrage complet pour comprendre et appliquer la pédagogie au quotidien

Favoriser la confiance en soi, développer l'autonomie, stimuler la concentration tout en permettant à l'enfant d'évoluer à son propre rythme et en toute liberté. telles sont quelques-unes des promesses de la pédagogie Montessori. Mais en quoi consiste cette méthode qui place l'enfant au centre des apprentissages ? Ce guide a pour ambition d'expliquer les principes fondamentaux et les valeurs essentielles de la pédagogie de Maria Montessori et ce, en s'appuyant sur les récentes découvertes dans le domaine des neurosciences. Il décrit également le fonctionnement et la philosophie des différents établissements Montessori (crèche, écoles maternelle et élémentaire, collège, lycée) au sein desquels l'enfant se construit dans la confiance, la bienveillance et le respect. Mais la méthode Montessori ne se limite pas à la pédagogie mise en oeuvre dans ces écoles. C'est une philosophie de l'éducation que les parents peuvent mettre en place à la maison, dès la naissance de leur enfant, pour en faire un être autonome et responsable. Une boîte à outils pour les parents (mais aussi pour les professionnels de la petite enfance, les professeurs, les éducateurs, etc.) qui souhaitent mettre en oeuvre cette pédagogie au quotidien pour accompagner au mieux les enfants dès leur naissance, développer leur épanouissement, leur autonomie, leur confiance en soi et ainsi devenir des éducateurs bienveillants. Vous trouverez dans cet ouvrage complet : des informations pratiques pour choisir son établissement Montessori ; des conseils pour aménager la maison et ainsi mettre en place la pédagogie au quotidien ; des témoignages qui constituent de véritables retours d'expériences d'enfants, de parents, d'éducateurs, d'assistantes maternelles, etc ; plus de 70 activités, classées par tranche d'âge (de 0 à 12 ans), à mettre en pratique pour favoriser les apprentissages ; plus de 70 tutoriels pour réaliser le matériel nécessaire au développement de l'éveil ; une liste non-exhaustive des écoles Montessori en France ; les formations Montessori.

10/2018

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Théâtre

Dramaturgies de l'atelier-théâtre. Tome 2, Au bonheur des petites formes

Après le succès de Dramaturgies de l'atelier-théâtre (1) qui posait les bases et les principes d'une conduite d'atelier fondée sur une dynamique collective et sur le recours à la fiction comme élément fédérateur, il a paru nécessaire de continuer à présenter des expériences concrètes d'atelier avec des jeunes et des moins jeunes. A rebours du modèle toujours dominant de la grande représentation de fin d'année, dont on connaît bien les risques chronophages et les dangers d'enfermement dans le pastiche du "Grand Théâtre", les auteurs militent ici pour des formats dramatiques courts. Les petites formes constituent en effet un moyen terme fertile entre l'atelier en tant que processus et l'atelier en tant que projet d'élaboration d'un objet et sa mise en contact avec un public. La brièveté du temps de représentation en permet une maîtrise plus aisée et plus rapide, et donne au groupe le sentiment satisfaisant d'avoir mené son projet à terme sans marche forcée et dans des délais raisonnables. Par ailleurs, cette brièveté offre la possibilité de jouer plusieurs fois et d'apprivoiser le rapport au public. Enfin, le temps réduit joue comme une contrainte génératrice de formes inédites et variées. Les personnes qui encadrent les ateliers-théâtre - qu'elles soient artistes-intervenants, enseignants ou animateurs - trouveront ici non seulement les modalités précises et concrètes de mise en oeuvre de ce type de projet, mais aussi un foisonnement d'idées et de thèmes pour concevoir et composer leur petite forme, dans de savants et stimulants montages/collages d'extraits de textes dont sont données les références. Nous espérons que l'ouvrage, rédigé à partir des expériences complémentaires de Chantal Dulibine, enseignante et formatrice d'enseignants, et Bernard Grosjean, metteur en scène-intervenant et enseignant à l'Institut d'Etudes Théâtrales de Paris III, procurera à ses lecteurs de fort nombreux bonheurs théâtraux et générera de pleines brassées d'heureux projets.

06/2018

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Littérature française

La Californie

Marcus Miope a 13 ans. C'est un vieillard dans un corps d'enfant, un jeune garçon à l'âme déjà fatiguée, éprouvée par le temps et les autres. Mais il n'est pas cynique. Il regarde le monde et pose des questions. Cet été-là, il est assis sur le rebord d'une passerelle. Sous ses pieds filent les voitures de l'autoroute ; au loin on distingue dans la lumière rouge d'un énorme soleil les silhouettes avachies des buildings. L'adolescent repense à cette scène dans To Live and Die in L. A. où Bill Petersen s'élance dans le vide depuis un pont, la cheville reliée à un filin. Ca fait quoi la chute ? Et le choc en bas ? Assis à côté, les pieds dans les chaussures en suède de son père, son ami Virgile n'a rien à répondre à ça, les élucubrations de Marcus l'ont toujours fatigué. Les jours sont interminables. A part filer en vélo sur la piste cyclable où habite le harki, il n'y a rien à faire dans cette ville pourrie. Marcus pense à sa mère, Annie, qui a de nouveau disparu. Il pense à Noémie-Mélodie, à Pénélope la Norvégienne qu'il a croisée sur la plage, à son frère et ses coups, et à cette silhouette dont il ne parvient pas à distinguer le visage et qui lui fait peur. Et tandis que le vrombissement des voitures devient intenable, il revoit les frères Raccioni allongés sur les bancs de la place du collège, et leurs regards en biais, au retour du cours de sport. Forcément, ça va mal finir. La Californie c'est ça : trois mois dans la vie d'un adolescent de treize ans. Trois mois, à tombeau ouvert. C'est le roman des débuts : début de l'émotion, de l'ennui, de la vie qui n'est pas comme on veut, de la vie comme on la voudrait.

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Géographie

Territoires et mobilisations contemporaines. Regards sur un phénomène planétaire

La mondialisation a profondément modifié la façon dont se posent les questions de contrôle et d'aménagement de l'espace, tout comme les relations des individus à leur cadre de vie. Le développement des technologies de l'information, l'ouverture économique libérale et l'accroissement de la circulation physique des biens, des capitaux et des personnes ont entraîné l'émergence d'une diversité d'acteurs qui prennent part à la construction des territoires, qu'il s'agisse d'environnement, de patrimoine, d'identité ou de production. L'Etat souverain est ainsi concurrencé par des interventions de plus en plus variées, sous l'influence des discours et des pratiques de citoyens, de collectivités ou d'entrepreneurs de toute nature et de toutes origines. Ce sont aussi les formes d'expression territoriale qui se sont diversifiées, donnant lieu à des territoires plus labiles, aux contours parfois imprécis, régis davantage par des logiques de réseaux que de contiguïté, fondés sur des mouvements spontanés, des projets portés par la société civile ou par des acteurs économiques puissants. Pour autant, cette diversification est-elle synonyme d'une démocratisation des sociétés ? Qui sont ces acteurs qui se mobilisent par et pour le territoire ? Quels sont leurs objectifs ? A quelles échelles agissent-ils et comment s'immiscent-ils dans des paysages institutionnels déjà construits ? Comment négocient-ils entre eux ? Comment les formes de mobilisation organisées autour d'une revendication territoriale s'articulent-elles avec des prises de position basées sur des solidarités sociales, économiques ou politiques ? Cet ouvrage est issu du 2e colloque du Collège international des sciences du territoire (CIST). De Longwy aux îles Tuvalu, des Cardamomes cambodgiennes aux Andes, de l'Afrique de l'Ouest à la Réunion, jusqu'aux bureaux des instances internationales, il donne matière à analyser les conflits, les ententes, les défis, les déceptions et les espoirs qui naissent de la relation croissante entre territoires et mobilisations contemporaines.

03/2016

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Poches Littérature internation

Et je t'emmène

Ischiano, patelin de Toscane, de nos jours. Le théâtre de deux histoires d'amour. Pietro sort à peine de l'enfance et déjà l'amour et la violence du monde lui tombent dessus. Il a des parents absents, des camarades jaloux de son amitié avec la belle Gloria, fille de banquier et collégienne décomplexée. Depuis l'enfance c'est sa meilleure amie, à lui, le timide de la classe. Pietro n'a qu'une hâte dans la vie : échapper dès que possible au destin de berger toscan que son père a prévu pour lui, une perspective terrifiante pour cet enfant doué et imaginatif… Graziano est né à Ischiano il y a maintenant quarante-quatre ans. Après des années de vie dissolue dans les clubs de Rome, il rentre au pays pour se ranger. C'est un playboy désenchanté, un homme dur en apparence qui dissimule un cœur d'artichaut. Sa dernière conquête l'abandonne alors qu'il annonce leur mariage à sa mère. Flora est la professeure d'italien du collège d'Ischiano. C'est une jeune femme fragile et introvertie. Malgré le fort contraste qu'offre leur couple, elle tombe amoureuse de Graziano. Mais l'amour peut-il exister dans ce monde terne, habité par la trivialité et la violence ? La fatalité, incarnée dans la chaleur, les moustiques et les tempêtes de pluie de la Toscane, n'aura-t-elle pas raison de tous ? C'est la question lancinante qui court dans ce roman fiévreux, à l'écriture enlevée, à la langue crue, que la traduction de Myriem Bouzaher restitue avec art. Et je t'emmène est peut-être le plus beau et le plus dur des romans d'Ammaniti. Une foule de personnages truculents peuple cette comédie tourbillonnante, qui nous mène du burlesque au drame. Des « imbéciles », des « cons »… : les anti-héros d'une comédie humaine caractéristique du courant littéraire des « cannibales ».

05/2015

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Dessin

Chefs-d'oeuvre II

On a amplement célébré les différentes facettes de Roland Topor, ses romans et ses nouvelles, ses pièces de théâtre, ses films d'animation, ses dessins, sans oublier ses affiches. Il est temps aujourd'hui de présenter ce qui constitue l'épine dorsale de son oeuvre : ses dessins les plus accomplis, qui sont aussi les plus intemporels. Après avoir publié en 2019 le volume Chefs-d'oeuvre I, consacré à ses dessins en noir et blanc, les Cahiers dessinés s'attachent à réunir dans ce deuxième volume ses chefs-d'oeuvre en couleurs, dont de nombreux inédits, où l'on retrouve ses thèmes de prédilection : le corps malmené, l'hallucination cauchemardesque, les tourments de l'éros... Et cet humour grinçant qui a fait sa marque de fabrique. Dans sa préface, l'écrivain, psychanalyste et anthropologue Patrick Declerck donne au lecteur les clefs de cette plongée aussi graphique que fantasmatique dans les facéties de l'inconscient. Né en 1938 dans une famille juive d'origine polonaise, Roland Topor est caché en Savoir durant l'Occupation. A vingt ans, il publie son premier dessin de presse, puis collabore à Hara-Kiri avant de délaisser le dessin d'humour pour se consacrer à un art total. Dans cette perspective, il fonde en 1962, avec Fernando Arrabal, Alejandro Jodorowsky, Olivier O. Olivier et d'autres, le mouvement Panique, en référence au dieu Pan. Chansonnier, nouvelliste, romancier, illustrateur et affichiste prolifique, il met également son talent au service du cinéma, participant, entre autres, au Casanova de Fellini, ainsi qu'au Marquis d'Henri Xhonneux, dont il écrit les dialogues et assure la direction artistique. En 1976, Roman Polanski adapte son roman Le Locataire chimérique. Toujours avec Henri Xhonneux, il crée en 1983 le programme télévisé Téléchat, qui connaît un succès étourdissant. En 1990, il est lauréat du Grand Prix de la Ville de Paris. Après sa mort en 1997, il est admis au Collège de 'Pataphysique à titre posthume.

10/2022

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Art du XXe siècle

Art brut et bande dessinée

La Collection de l'Art brut à Lausanne proposera du 16 septembre 2022 à fin février 2023 une belle exposition sur le thème " art brut et bande dessinée ". Cette exposition, dont le commissariat a été confié à Erwin Dejasse, aura comme volonté de souligner les liens intimes entre écriture et image dans les oeuvres d'Art Brut, en rassemblant divers travaux qui s'apparentent d'une façon ou d'une autre à la bande dessinée. Pour accompagner cette exposition, un catalogue regroupant environ 150 illustrations couleurs par une trentaine d'artistes (dont Henry Darger, Daniel Johnston, Jean Leclercq ou encore Dominique Théate) sera publié grâce à une collaboration inédite entre la Collection de l'Art Brut et les éditions Atrabile. "Tout semble à priori séparer l'Art Brut de la bande dessinée. D'un côté, des réalisations généralement produites à l'abri des regards extérieurs et, de l'autre, une forme de création que l'on associe souvent à ses héros les plus populaires, icônes d'une culture de masse déclinées sur de multiples supports. Pourtant, de nombreux créateurs d'Art Brut se sont emparés de l'imagerie et des codes de la bande dessinée, les ont remodelés sans vergogne pour les intégrer à leurs imaginaires propres. Les liens entre ces deux domaines d'expression sont en réalité riches et multiples ; tous deux partagent bien des traits communs qui les invitent à dialoguer. Alors que l'art du XXe siècle s'est largement émancipé du narratif au profit de recherches formelles ou de démarches conceptuelles, d'innombrables oeuvres d'Art Brut montrent avec éloquence que les images conservent toute leur capacité à produire des récits. D'autre part, bande dessinée et Art Brut, ont aussi la particularité de briser la frontière instituée entre le visible et le lisible - le dessin se lit et le texte se regarde - tout en convoquant une hétérogénéité de signes : onomatopées, bulles, collages ou pictogrammes". (Texte issu d'une présentation de l'exposition par la Collection de l'Art brut de Lausanne)

09/2022

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Religion

André Philip

A contre-courant des grandes dérives de son temps, conservateur quand le radicalisme donnait le ton, fédéraliste quand le centralisme balayait les libertés des petites républiques de la confédération helvétique, sceptique à l'égard de la foi naïve de ses contemporains dans le progrès technique et économique, Philipp Anton von Segesser était un chrétien de dialogue alors que dominait un confessionalisme étroit. Ses contemporains l'ont mal compris et l'ont considéré comme un entêté, un opposant systématique. Il n'en est plus de même aujourd'hui où Segesser passe pour "l'homme d'Etat suisse le plus indépendant de son siècle sur le plan spirituel et intellectuel" (Edouard Fueter). Cet intérêt pour un marginal ne relève pas d'une lubie révisionniste. Parlementaire, magistrat, journaliste, mémorialiste, historien, Segesser a lutté sur tous les fronts pour la sauvegarde des traditions régionales et cantonales. La guerre du Sonderbund sanctionna en Suisse la symbiose du nouvel Etat fédéral de l848 avec l'élément protestant. Le mérite de Segesser réside dans son rôle de médiateur. D'une fidélité sans faille à ses convictions catholiques comme à ses devoirs de citoyen, il a exercé une influence prépondérante pendant les années de lutte confessionnelle, particulièrement virulentes durant le Kulturkampf. Il sera de ceux qui ont permis à la Suisse de rester une "maison commune" Pour introduire le lecteur dans cette période de turbulences, Roger Aubert, spécialiste international d'histoire religieuse, brosse un panorama vigoureux du catholicisme libéral au XIXe siècle. L'intérêt de ce livre ne se limite donc pas à la personnalité d'un homme d'Etat lucernois. Il le familiarise avec la tradition fédéraliste qui est peut-être la contribution la plus originale que la Suisse puisse fournir à une communauté européenne en train de s'élargir. Victor Conzemius est historien de l'Eglise. Il a enseigné à l'University College de Dublin et à la faculté de théologie de Lucerne. Editeur de la correspondance d'Ignace de Döllinger et de Philipp Anton von Segesser, il s'est interessé en particulier au catholicisme libéral.

01/1988

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Géographie

Demande(s) territoriale(s)

Pourquoi a-t-on (encore) besoin de territoires ? Comment s'expriment les demandes pour que soient créés, recréés, renouvelés des territoires ? Quels types de territoires sont attendus, souhaités ou réclamés ? Cet ouvrage propose de poursuivre la réflexion sur les enjeux contemporains du rapport des sociétés à l'espace, au pouvoir et à l'action en partant du constat que la demande territoriale est la fois sociale, culturelle, économique, politique, environnementale, matérielle et symbolique. Elle met au centre des préoccupations la dynamique de transformation sociale tendant vers une infinité de territoires bien au-delà des seuls territoires offerts par les Etats. Les textes, issus du 3e colloque du Collège international des sciences territoriales, sont organisés en 4 parties : politiques publiques environnementales, d'économie sociale et solidaire ou d'accès à la santé ; implantation universitaire dans la diversité des demandes exprimées et latentes ; demande de données territoriales pour mieux connaître les inégalités, la métropolisation ou la patrimonialisation ; diversité des refus et réticences à l'institutionnalisation ou tactiques utilisées par les territoires existants pour se relégitimer en prenant en compte de nouvelles demandes. Cet ouvrage constate qu'à chaque demande ne correspond pas une offre et réfute l'existence d'un marché territorial régulant les attentes sociales. Bien au contraire, la quête territoriale incomplète, imparfaite et infinie de nombreux collectifs tend à montrer une réinvention continuelle des cadres dans lesquels les sociétés contemporaines organisent les interactions entre les humains, les intérêts, les enjeux. La dimension territoriale de ces actions apparaît alors déterminante pour comprendre ce qui se joue avec la territorialisation des demandes sociales. Ont également contribué à cet ouvrage : Aude Arrighi, Fabienne Barataud, Jacques Baudry, Marie-Aimée Berthelot, Céline Bourbousson, Sébastien Bourdin, Arnaud Brennetot, Julie Chaurand, Johan Desbannet, Pierre Gautreau, Claude Grasland, Marianne Guérois, Eric Kergosien, Déborah Kessler-Bilthauer, Renaud Le Goix, Rachel Levy-Cohen, Malika Madelin, Elsa Martin, Myriam Matray, Florence Nussbaum, Sylvie Occelli, Christophe Parnet, Hugues Pécout, Geisa Z. Rorato, Aldomar A. Rückert, Marta Severo, Catherine Soldano, Jean-Philippe Tonneau, Jean-François Valette, Olivier Vergne.

07/2019

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Religions orientales

Autour du Traité des rites. De la canonisation du rituel à la ritualisation de la société

Rite, rituel, ritualisme, ces trois mots fleurissent dans les langues européennes généralement flanqués de déterminatifs ou d'adjectifs : de passage, d'initiation, de mariage, de deuil, de cour ou social, de la vie quotidienne, chinois, tribal, etc., comme si la notion était tellement extensive qu'elle nécessitait chaque fois d'être cadrée, limitée. Largement annexée par la parole anthropologique, elle est cependant floue, sujette à de multiples définitions et à controverses. Les études réunies dans ce volume, initialement présentées lors d'un colloque en juin 2018 au Collège de France et considérablement remaniées, entendent à nouveaux frais en cerner les contours, multiplier les types de discours qu'on peut lui appliquer et en restituer la richesse, la profondeur et l'actualité. Prenant pourpoint de départ l'antique Traité des rites, reconstruit sous la dynastie des Han antérieurs à partir de textes épars dont les plus anciens remontent sans doute au IVe siècle avant notre ère, l'ouvrage se propose de dégager une histoire du canon ritualiste chinois et des théories du rituel qui conjoignent pratiques et textes, distorsions entre histoire et discours, présence et effacement du paradigme ritualiste. Les meilleurs spécialistes de disciplines très diversifiées (sinologie, coréanologie, anthropologie, sociologie, archéologie, études gréco-latines, japonaises ou indiennes) élaborent une image complexe, battent en brèche de prétendues évidences sur le ritualisme chinois, confrontent sacré et politique, remettent en question le statut des normes rituelles et s'interrogent sur la source même de telles pratiques. Tous décrivent son importance pour les sociétés anciennes comme le rôle que le Traité des rites a pu jouer dans la modernité chinoise depuis la fin du XIXe siècle et la manière dont il pourrait légitimer la fondation de sociétés ritualisées contemporaines. En multipliant les approches, ce livre entend ainsi réinscrire dans le champ des études classiques la singularité protéiforme du rituel et remettre au travail l'enjeu de la sacralisation dans les sociétés anciennes et modernes.

01/2022

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Littérature française

L'Odeur d'un père

L'Odeur d'un père compte parmi les textes les plus personnels de Catherine Weinzaepflen, romancière et poète reconnue. Il lui a fallu des années pour aller au plus près d'elle-même et aborder la figure de son père, du courage pour sortir ainsi de l'artifice qu'offre la fiction et du jeu de la poésie. Suivant la trace de sa mémoire olfactive, l'autrice fait ressurgir les fragments d'une enfance tiraillée entre plusieurs pôles. A l'âge de onze ans, elle quitte Strasbourg où sa mère s'est installée avec elle après avoir soudainement quitté le foyer conjugal, et se rend en Centrafrique pour passer les vacances scolaires dans la maison que son père partage avec sa nouvelle épouse au bord d'un lac. Quoi que jouissant de prérogatives coloniales, il y mène une vie simple. L'odeur du père est celle, opiniâtre et agressive, de l'aftershave Gillette Bleu mêlé à la lotion Pantène contre la chute de cheveux ; mais aussi, plus douce, la fragrance du savon Camay rose. Livre de réconciliation autant que " Lettre au père ", ce récit à la première personne porte un regard rétrospectif humain sur le déclin d'une figure paternelle, sans en épargner les aspects les plus brutaux. A l'horizon, les vestiges du temps passé à Bangui, berceau d'une enfance africaine débordante de vitalité, à jamais présente dans la chair du souvenir. " Comment pourrais-je dormir en pleine journée ? Aujourd'hui je vis la sieste comme un luxe, à douze ans je suis tenaillée par une pulsion de mort. Alors je repousse ces siestes mortifères en écrivant. Je vois encore le grand cahier cartonné à couverture marbrée vert et noir, les pages à petits carreaux. J'ai le souvenir de poèmes et de collages, d'une sorte de journal codé, car je me sais sous surveillance. C'est néanmoins à l'heure de la sieste que je commence à écrire en Afrique, prémisses d'une activité qui déterminera ma vie. " C.W.

01/2021

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Aventure

Le Janitor - Intégrale complète

A l'aube du XXIème siècle, le Secrétariat d'Etat du Vatican décide de créer le service des Janitores : "Les Gardiens de la Porte" selon le dictionnaire latin. Les "Concierges" selon le langage courant anglo-saxon. Les deux termes conviennent assez bien à ces hommes, finalement. Ils protègent et nettoient les coulisses du Saint-Siège de la manière la plus discrète qui soit. Ils sont douze et ne sont remplacés que lorsque l'un d'eux décède. Lorsque le récit démarre, Trias, le troisième Janitor, vient de disparaître au cours d'une mission. Le chef de ces agents très spéciaux, le Père Soffranello, propose à son protégé, Vince, de rejoindre cette structure libre d'agir en toute indépendance par rapport aux différentes tendances qui cohabitent au sein de l'Eglise catholique romaine. Parfois vêtu en jeans, parfois en costume à col romain, Vince est un homme naturellement dirigé vers l'action. Déposé à la naissance sur le perron d'une église de Harlem, il a été élevé dans un orphelinat catholique qui lui a appris le sens des valeurs. Mais il s'est aussi éduqué dans les rues de ce quartier noir de New York, à une époque où elles étaient encore fort peu sûres. Au cours de sa première mission, Vince va devoir affronter une organisation secrète autoproclamée le Nouveau Temple dont certains membres ont infiltré le collège des cardinaux du Saint-Siège. En les pourchassant de Rome à Malte, de Syrie jusqu'en Suisse, au célèbre Forum de Davos, Vince va découvrir qu'il y a deux vérités à découvrir. Celle du grave danger qui menace le plus vieil Etat du monde... et celle qui le concerne personnellement. Et quand il croise une mystérieuse fillette qu'il semble le seul à voir et que cette dernière tente d'apaiser ses démons intérieurs en lui disant "qu'il est sur la voie" , Vince comprend que sa vie ne fait que commencer.

03/2022

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Histoire de France

Peindre en leur âme des fantômes. Image et éducation militante pendant les guerres de Religion

Ce livre s'interroge sur les techniques de mobilisation de la jeunesse pendant les guerres de Religion et sur leur efficacité. On sait que les enfants ont été impliqués dans les violences pour contribuer à la justification des actes des adultes. Mais on s'est peu intéressé à l'école durant ces conflits. Comment enseigne-t-on pendant les guerres de Religion ? Comment la pédagogie est-elle mise au service de la mobilisation de la jeunesse ? Un ensemble de documents exceptionnels, des recueils de compositions des élèves du collège des jésuites à Paris, datant des années 1590 et 1592, permet de suivre une tentative d'inscrire durablement dans la mémoire des jeunes catholiques les motifs de la détestation de l'ennemi, afin de former de futurs acteurs intransigeants du monde. Ces exercices ont fait l'objet d'expositions ouvertes au public et accompagnées de performances musicales et théâtrales. On y retrouve les efforts des jésuites pour convertir la culture humaniste, dans ses formes les plus séduisantes, en armes de combat pour la foi. Mais on y voit aussi les échos d'une vaste circulation de textes et d'images polémiques, que les partis - protestants, catholiques ou "politiques" - s'échangent et adaptent au gré des besoins. Pour apprendre à reconnaître et à haïr l'ennemi, intérieur et extérieur, les enfants sont invités à composer devinettes, emblèmes et hiéroglyphes. Le patient travail de chiffrement et déchiffrement fonctionne comme un exercice de méditation sur les motifs de la haine. Le pouvoir des énigmes est donc moins de convaincre d'éventuels contradicteurs que de dessiner une communauté et de renforcer l'identité politique et religieuse des enfants qui les composent. Alors qu'après la victoire d'Henri IV, les ennemis des jésuites ont vivement dénoncé leur enseignement pernicieux, que peut-on dire de l'efficacité de cette pédagogie ? En suivant le destin d'un certain nombre d'élèves, et en tentant des rapprochements avec des situations plus contemporaines, on cherche à comprendre ce qui reste d'une éducation militante.

03/2018

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Romans noirs

Tous tes secrets

L'histoire glaçante d'une obsession... A Melville Heights, il ne se passe jamais rien. Aussi, quand on retrouve dans ce quartier huppé de Bristol un cadavre lardé de coups de couteau, les résidents sont atterrés. Qui a pu commettre un crime pareil ? Dans le voisinage, tout le monde se connaît : on est entre gens bien. D'ailleurs, on ne fait pas que se côtoyer entre voisins, on s'épie. Josephine développe une véritable obsession Tom, le charmant directeur du collège, qui vit à deux pas de chez elle. Mais elle n'est pas la seule à guetter ses moindres faits et gestes : Jenna soupçonne le proviseur d'avoir une attirance malsaine pour les adolescentes. Quels sombres secrets cache donc cet homme trop beau pour être honnête ? " La première page m'a intrigué. La troisième m'a hameçonné. A la cinquième, j'étais complètement accro. Une lecture addictive qui mêle habilement drame familial et roman noir. Extraordinaire ! " A. J. Finn, auteur du best-seller La Femme à la fenêtre " Un livre qui vous prend aux tripes. " A. J. Finn, auteur du best-seller La Femme à la fenêtre " Un roman addictif qui séduira à coup sûr les fans de A. J. Finn et Ruth Ware " Booklist " Captivant... Jewell fabrique une explosive machine à secrets avant d'appuyer sur le détonateur. " People " Un suspense haletant. " Cosmopolitan " Préparez-vous à sursauter ! " Publishers Weekly " Une histoire qui se déroule dans un microcosme à la Petits Secrets et grands mensongesde Liane Moriarty, avec des enjeux aussi impressionnants que le QI d'Amy dans Les Apparences. Un incontournable ! " InStyle " Tous tes secrets porte l'obsession à son paroxysme. " PopSugar " Ce roman vous tiendra en haleine jusqu'au bout de la nuit. " Brouhaha " Un roman noir sensationnel. Jewell brouille savamment les pistes et vous réserve un dénouement absolument renversant. Ce roman addictif séduira à coup sûr les fans de A. J. Finn et Ruth Ware " Booklist

11/2023

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Beaux arts

Le street art

Le street art est un style artistique qui attire souvent les enfants, grâce à son univers graphique et souvent coloré. De plus, il est visible dans leur quotidien et dans la rue, de quoi susciter leur attention et leur envie d'en savoir plus ! Une découverte dans un premier temps chronologique... Dans la première partie du livre, on apprend que l'humain s'est toujours exprimé sur les murs, comme l'illustre par exemple l'art que l'on retrouve dans les grottes préhistoriques. Mais le street art à proprement parler est né dans les années 1960, aux Etats-Unis. A l'époque, de nombreux jeunes sans travail protestent en écrivant sur les murs, ce sont les graffitis. Ces graffitis deviennent au cours du temps de véritables oeuvres d'art, sont colorés, pensés. Le street art se déploie sur tous les continents, et les techniques évoluent : pochoirs, collages, peinture en spray, photographie, récupération d'objets... Les possibilités sont infinies ! On explore le XXe et le XXIe siècle, du street art comme pratique vandaliste à la reconnaissance du mouvement par les institutions... . puis une mise en valeur des grands noms du street art On présente aux enfants 11 street artistes, les plus connus, mais aussi quelques-uns plus confidentiels : Keith Haring, Blek le Rat, Thierry Noir, JR, Miss Tic, JonOne, Banksy, Invader, Bordalo II, Alëxone, Clet, Os Gêmeos, El Seed et Vinie. Les oeuvres sont choisies parce qu'elles parlent de leur époque ou montrent différentes techniques, mais aussi et surtout parce qu'elles parlent aux enfants. Une collection de livres sur l'art qui se met à la portée des enfants Des explications simples et courtes, richement illustrées de dessins et de 13 photographies d'oeuvres colorées et attractives. Une mascotte, de l'âge du lecteur, l'accompagne dans ses découvertes, et lui pointe du doigt ce qu'il faut voir dans les oeuvres. Une façon pour l'enfant de s'identifier et d'apprendre en douceur.

05/2023

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Autres philosophes

Halimi à la plage. La femme engagée dans un transat

Ce livre s'adresse à tous ceux qui, connaissant peu ou mal cette figure contemporaine si importante du point de vue de l'engagement et du féminisme, approfondiront leurs réflexions sur ces sujets à la faveur de cet essai écrit à quatre mains. Metoo qui dénonce les agressions et les comportements déplacés des hommes, les collages sur les murs qui s'en prennent aux violences faites aux femmes et tout particulièrement aux féminicides, le gouvernement qui se saisit de la question de la contraception des jeunes femmes et de la précarité menstruelle... L'exigence d'égalité que porte le féminisme est aujourd'hui au coeur du débat public. Or, Gisèle Halimi, décédée à l'été 2020 à 93 ans, incarnait le féminisme. Les jeunes femmes d'aujourd'hui ignorent souvent ce qu'elles lui doivent. Elle n'en a pas été la théoricienne à la manière d'une Simone de Beauvoir mais plutôt une stratège. De par ses origines, elle a dû batailler dur pour s'émanciper, comprenant très tôt que le savoir et les études étaient des armes ainsi que l'indépendance financière, gage de liberté. Les auteurs retracent son itinéraire et sa pensée à travers cet ouvrage, de sa carrière d'avocate au cours de laquelle elle s'est distinguée, de sa capacité à mobiliser l'intelligentsia sur des causes telles que la torture pendant la guerre d'Algérie (avocate de Djamila Boupacha en 1960) ; (procès de Bobigny de 1972 très médiatisé qui lui permet de revenir sur la loi interdisant l'avortement légalisé deux ans plus tard). Elle est également à l'origine de la loi sur la parité sur laquelle elle a travaillé à partir de 1988. Gisèle Halimi a, de par ses multiples actions, contribué à accompagner la plus grande révolution du XXe siècle : l'émancipation des femmes pour une société d'égaux. N'avait-elle pas d'ailleurs annoncé qu'elle était devenue avocate "pour changer le monde"?

05/2022

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Littérature française

Les enfants de la nuit

Après Innocence, le roman de l'enfance, voici celui de l'adolescence et de toutes les premières fois. De manière rêvée, parfois crue, Eva Ionesco retrace une existence violente dans le monde de la nuit, à la fin des années 1970. Vendue par sa mère en Lolita dénudée sur des couvertures de magazine, l'enfant trop en avance erre seule et sans but, jusqu'au collège et à la découverte de l'amitié avec Christian Louboutin. Elle l'aime ; lui, homosexuel, va désormais la protéger et faire avec elle les 400 coups. Puis viendront Vincent Darré, la belle Edwige, Alain Pacadis et enfin, au bout de la nuit et des rencontres parfois limite, frôlant le danger et la mort, ce sera la découverte de l'amour fou, Charles Serruya. Il a 29 ans et elle 13. Christian, Eva, Vincent, la bande traverse le Paris mondain, celui de la mode et des grandes fêtes mythiques du Palace, mais aussi, plus populaire et secret, celui de Pigalle, de Montparnasse ou de la Main bleue à Montreuil. Travailleurs immigrés, militants homosexuels, sapeurs africains, travestis, journalistes à Libération, c'est un Paris divers, mêlé, sans tabous qui se côtoie. Avec les copains, on michetonne, on vole, on se drogue, on fait des strip-teases forains, en groupe c'est si amusant. Paris est une fête, on y danse, la foule est joyeuse, c'est l'aventure, la vie devant soi... Mais en arrière-fond trône la mère d'Eva, l'inquiétante Irène, accusée par le juge pour enfant d'avoir fait mener une existence contre nature à sa fille et de la vendre. Une assistante sociale mène l'enquête et Eva se mure dans le silence, terrifiée à l'idée de voir la petite bande menacée par la police. Poétique, rocambolesque, le récit restitue l'âme d'un Paris disparu. Quête éperdue de l'amour, il est aussi une adresse à l'amitié, à la tendresse, à ceux qu'on a chéris depuis l'enfance et qu'il est impossible d'oublier.

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Poésie

Itinéraire

Cet essai constitué de 7 textes rassemblés par Thomas Kling en 1997 est à la fois un itinéraire du poème à travers les âges et un itinéraire personnel à travers la propre poétique de Kling. Héritier de l'avant-garde poétique du groupe de Vienne et des performances de Konrad Bayer ou Oswald Wiener, des expérimentations de Reinhard Priessnitz dans les années 70 ou des mouvements punks de Düsseldorf, dans les années 80, Kling remonte dans cet "Itinéraire" un chemin poétique qui serpente entre l'ethnologie, l'étymologie et l'histoire, allant de Hermès Trismégiste au slam contemporain. Kling thématise le lien entre ces mouvements d'avant-gardes et un retour aux traditions orales qui précèdent l'écriture. Il n'est pas qu'un enfant des écoles expérimentales, et rejette d'ailleurs le terme de "poésie expérimentale" : il est l'historien du poème, de Horace à Goethe, de Rabelais à Mallarmé, de la langue aléatoire de Khlebnikov à Fluxus en passant par le dadaïsme. Kling puise aux sources de l'oralité poétique, de l'argot, des dialectes, de l'intégration de matériaux non-littéraires et met au jour une conception cosmopolite du langage. Le poème pour Kling est polyglotte, ouvert à l'altération, la déformation, la saturation, le collage. Le slang, le rotwelsch, les langues populaires sont pour lui des réservoirs, des "matières linguistiques fécondes" , des moyens de transgression, à l'inverse d'une langue qui serait close et isolée. Remonter les sources, "prolonger les lignes de tradition poétique" , établir une archéologie du langage, telle est la matrice klingienne. Ouvrir le corps de la langue, la soumettre à l'étude, la décomposer pour la reconstruire : la poésie de Kling est un monstre de Frankenstein, une chose hybride et bouleversante qui questionne les origines pour révéler les composantes chimiques du temps présent. En opposition à la "poésie quotidienne sinistre et pensive" et au "revival beatnik" , il revendique une posture histrionique héritée de la tradition des comédiens pantomimes de l'antiquité, que l'on retrouve aussi dans le théâtre chinois ou les lectures masquées du poète Hugo Ball dans les années 1920. La poésie ne doit pas pour autant devenir une industrie du divertissement, ni tomber dans l'hermétisme, elle est au contraire "un acte mémoriel" qui traverse l'histoire, et dont Kling nous lance la grenade dégoupillée au visage. Itinéraire est un livre éclairant sur les questions sans cesse renouvelées du fond et de la forme, de l'intégrité du texte, des tensions entre oralité et écriture, et une porte d'entrée remarquable dans l'oeuvre d'une des plus importantes figures de la poésie allemande du dernier demi-siècle.

02/2023

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Art du XXe siècle

Forever Sixties. L'esprit des années soixante dans la Collection Pinault

"FOREVER SIXTIES. LES ANNEES 1960 A TRAVERS LA COLLECTION PINAULT" UNE EXPOSITION THEMATIQUE A PARTIR DU 10 JUIN 2023 A Rennes, au Couvent des Jacobins Commissariat : Emma Lavigne, directrice générale, avec Tristan Bera, chargé de recherche Après "Debout ! " (2018) et "Au-delà de la couleur" (2021) au Couvent des Jacobins, la Collection Pinault, la Ville de Rennes et Rennes Métropole renouvellent leur collaboration à l'occasion d'une exposition inédite d'oeuvres de la collection réunie depuis cinquante ans par François Pinault. A travers une centaine d'oeuvres emblématiques, dont certaines n'ont encore jamais été exposées par la Collection Pinault, "Forever Sixties" offre un éclairage sur un moment décisif de l'histoire de l'art contemporain, la révolution visuelle des années 1960, et son héritage rémanent dans la création des décennies suivantes. De quoi les Sixties sont-elles le nom ? Libération, répression, appropriation ? Sous influence anglo-américaine, cette décennie se caractérise par un boom démographique et économique sans précédent, l'émergence de la société de consommation et le début de la conquête spatiale. Marquées par les conflits idéologiques, la guerre froide et les guerres de décolonisation, l'apogée violente du mouvement des droits civiques et la libération sexuelle, les Swingeing Sixties - années répressives comme intitulées par Richard Hamilton, qui joue des mots "swinging" (basculant, oscillant, dansant) et "swingeing" (drastique, sévère) -sont aussi un champ de tensions opposant conservatisme et démocratisation, culture dominante et contre-cultures alternatives, conformisme mercantiliste et rêves d'évasion. Produit et symptôme de l'époque, résolument engagé du côté du présent, le pop art aux Etats-Unis et en Europe affole le regard en redéfinissant, entre 1956 et 1968, les canons d'une modernité à bout de souffle et en insufflant un esprit critique et rebelle qui continue de traverser l'art contemporain. En rupture avec l'abstraction des années 1950, le pop, ainsi que le nouveau réalisme en France, renverse les hiérarchies et fait entrer, comme par collage, dans le domaine des arts et de la pensée, les enjeux et les objets du quotidien, la société du spectacle et la publicité, la réalité des luttes politiques, féministes et raciales et l'actualité des mass media qui transforment alors le monde occidental en un village global. Avec des oeuvres de : Richard Avedon, Evelyne Axell, Teresa Burga, Robert Collescott, Llyn Foulkes, Gilbert & George, Richard Hamilton, Duane Hanson, Edward Kienholz, Kiki Kogelnik, Barbara Kruger, Tim Noble & Sue Webster, Raymond Pettibon, Michelangelo Pistoletto, Richard Prince, Martial Raysse, Ed Ruscha, Niki de Saint Phalle, Sturtevant...

07/2023

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Techniques photo

Fisheye N° 13, mai 2023 : Women in Motion Kering. Rosângela Rennó

Rosângela Rennó a déjà exposé aux Rencontres d'Arles, au musée du Jeu de Paume, au Centre Pompidou, et plusieurs fois à la Biennale de Venise pour représenter son pays, le Brésil. Pourtant son nom ne figure pas dans les histoires de la photographie, ou à la marge. Comment expliquer que cette artiste qui est collectionnée depuis plusieurs décennies dans les plus prestigieuses institutions internationales (MoMA de New York, Tate Modern de Londres, musée Musée Reina Sofia à Madrid, Pinacothèque de São Paulo...) demeure dans l'ombre ? C'est bien pour changer cette sous-exposition des femmes photographes que le Prix Women In Motion a été initié par Kering, en partenariat avec les Rencontres d'Arles, il y a cinq ans. Après Susan Meiselas, la photojournaliste américaine, en 2019 ; Sabine Weiss, la photographe humaniste franco- suisse, en 2020 ; Liz Johnson Artur, la chroniqueuse cosmopolite de la communauté noire, en 2021 ; et Babette Mangolte, témoin privilégiée de l'avant-garde chorégraphique des années 1970, en 2022 ; c'est aujourd'hui la Brésilienne Rosângela Rennó, exploratrice de l'archive photographique, qui est mise en lumière dans ce 5e opus des hors-séries Fisheye dédiés aux lauréates du prestigieux Prix Women In Motion. "L'histoire, petite ou grande, est un organisme vivant et a toujours été réécrite aussi avec les images ; à certaines époques avec plus de vigueur qu'à d'autres" , nous confie l'artiste. La relecture de l'histoire -ou plutôt des histoires- que nous racontent les photographies vernaculaires est au coeur de la pratique de la créatrice brésilienne. Sur les ruines de la photographie, le titre de l'exposition présentée cet été à La Mécanique générale dans le cadre des Rencontres d'Arles, laisse entendre toute la dimension politique du travail de l'artiste qui, à travers ses oeuvres singulières, convoque la photographie, le collage, la vidéo, la sculpture, l'installation... et toute une palette d'expérimentations plastiques. Une écriture contemporaine qui rejoint cette volonté de réécrire l'histoire des femmes dans la photographie, comme le précisent Valérie Duport, Directrice de la communication et de l'image de Kering, et Christoph Wiesner, directeur des Rencontres d'Arles, dans ce numéro. "Ce n'est pas en deux ou trois ans que l'on peut faire changer les mentalités" , analyse Valérie Duport. Mais l'initiative du Prix Women In Motion "sensibilise les commissaires d'exposition, et la parité homme-femme au sein des expositions collectives devient quelque chose auquel on prête de plus en plus attention" , ajoute, confiant, Christoph Wiesner.

05/2023