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Lucile Ahrweiller, Magalie Lebot

Extraits

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Histoire internationale

Les désillusions d'un jeune étudiant

"L'ouvrage présenté par Cheikh Ibrahima Daffé décrit l'évolution de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) et met à nu les difficultés grandissantes auxquelles cette institution est aujourd'hui confrontée. La vie de CI Daffé se confond en partie avec celle des trente dernières années de l'UCAD où, enfant il jouait, faisait du sport, chassait des oiseaux et cueillait des fruits. Il a fréquenté l'école maternelle du COUD, et il y est revenu des années plus tard, comme étudiant. Même si cette institution n'est plus celle de ses rêves d'enfant, on sent, à travers sa prose, l'amour et le respect qu'il lui porte et toute sa gratitude envers celle-ci, pour lui avoir beaucoup donné. Cependant, cet ouvrage n'est pas seulement un témoignage sur son vécu à l'UCAD. C'est également un regard lucide et scrutateur, qui met à nu les faiblesses de cette université. On comprend en effet, au fil des pages, que c'est la mal gouvernante qui est à l'origine de la dégradation des conditions d'enseignement, avec une inorganisation telle que de nombreux étudiants ne pouvant pas accéder aux amphithéâtres, suivent les cours à travers les fenêtres. On y constate toute l'opacité qui entoure la gestion des bourses sociales et l'attribution des chambres. On y découvre que les chambres sont surchargées et que certains étudiants dorment à même le sol, dans les couloirs, sur des nattes. Une situation que semblent ignorer les gouvernants, qui ont leurs enfants dans les universités occidentales".

01/2014

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Littérature française

Anatolia Rhapsody

Il y a cinquante ans certains pays d'Europe comme la Belgique et la France ont ouvert grand les bras pour accueillir les travailleurs invités issus des zones rurales d'Anatolie. Ils seront les "travailleurs invités". Ils seront nos pères et nos mères ; vos ouvriers, vos nettoyeuses, puis vos bouchers, vos épiciers, vos voisins, parfois vos amis. Depuis cinquante ans, nous avons fait l'objet de quantité d'enquêtes et d'études, produit des discours et des statistiques à foison ; connu de nombreuses défaites et quelques victoires. Ce récit démarre à la fin des années 1960, avec l'arrivée du père de l'auteur en Europe une traversée clandestine de plusieurs frontières et s'achève, par trois points de suspension, avec la décision de l'auteur de retourner vivre à Istanbul pour y poursuivre sa recherche identitaire quelques mois seulement avant l'explosion d'un mouvement de contestation sans précédent en Turquie. Entre les deux, l'auteur pose un regard personnel, tendre mais lucide, sur les combats de l'immigration, sur la langue, sur le rapport à l'autre et à la communauté, à la sexualité et au mariage, à la tradition et à la modernité. Ainsi, il rend hommage aux aînés et au passé, mais aussi, nous emmène dans une exploration de ce présent métissé qui est le nôtre, d'un monde qui est devenu village mais où nos villages ne sont plus. Avec émotion et humour, il convie toutes les figures de l'ici et de l'ailleurs et compose une rhapsodie anatolienne bouleversante.

02/2014

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Sciences politiques

La surexplication du monde. Un aide-mémoire pour les Temps d'Après

Dans un monde de plus en plus (de mieux en mieux ? ) expliqué, numérisé, modélisé, surveillé, l'inquiétude ne cesse de croître. La Surexplication du monde considère de près cette contradiction où, au XXIe siècle, l'humanité rétrécit dans les promesses de vie toujours meilleure. Le livre ne souhaite pas ajouter aux murailles de pensée abstraite ; il cite surtout la presse, la radio, la télé, Internet : ce que les gens attentifs aux choses du siècle rencontrent au quotidien. Cela suffit à voir comment les conseils sont entendus, négligés, raillés ou rejetés, cela peut suffire à une volonté de nouveau choix. Tout semble avoir été dit, écrit, analysé, proposé sur la crise socio-économico-écologique : on sait comment en sortir. Alors pourquoi n'en sort-on pas ? L'accélération bétonneuse a recouvert les voies de changement tracées depuis un demi-siècle. En débroussaillant dans plusieurs directions, le livre a rencontré des pistes méconnues ; son propre tracé s'en est trouvé affermi. La Surexplication du monde n'aborde aucune "grande question" frontalement. Si ce n'est qu'une très grande question s'est manifestée au printemps 2020, convertissant ce livre anté-Covid en témoin de passage d'ères. Le renversement des certitudes a secoué les réflexions sur les Temps d'Avant. Ce livre table sur l'intelligence non contrainte, préfère le réel au virtuel, le vrai à la vérité, l'éthique aux idéologies. Il ne perd jamais de vue la dynamique de confiance, condition nécessaire à la dépollution tranquille des idées — et maintenant à un usage lucide du Temps d'Après.

09/2020

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Histoire internationale

Messieurs bien sous tous rapports (Des)

En apparence, ce sont des hommes bien sous tous rapports. En apparence seulement. Car, quand une série de meurtres frappe la sphère tourangelle, des portraits des victimes, beaucoup moins policés, émergent. Qui en veut à ces messieurs à la vertu douteuse au point de les assassiner?? Et pourquoi ces mises en scène lugubres ? Sur les pas de l'enquête dont il est à la fois acteur et narrateur, Claude Croubois nous la fait vivre de l'intérieur, sans concession. Corps en décomposition, suspicions, coups bas, mœurs débridées mais aussi humour et dérision sont les ingrédients pimentés de ce jeu de piste. Comme à son habitude, Claude Croubois nous livre une fable sociétale où s'entremêlent fiction et réalité. Avec sa plume pleine de malice, il dresse un portrait à la fois lucide, amusant et effrayant de notre société. Les lieux seront familiers aux Tourangeaux : les rues, les enseignes, les passages qui forment le décor de cet ouvrage sont ceux qu'ils côtoient tous les jours. Et pour donner vie à ces scènes et dialogues déjà très imagés, l'auteur a fait appel à son ami Jean-Philippe Talon dont les superbes illustrations viennent enrichir le récit. Claude Croubois est agrégé d'histoire, inspecteur d'académie honoraire et membre de l'académie de Touraine. Il fut maire-adjoint de Jean Royer et conseiller général de Tours-Ouest. Il est l'auteur de très nombreux ouvrages d'histoire locale ou nationale et de plusieurs romans policiers humoristiques dont l'action se déroule en Touraine.

05/2013

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Littérature étrangère

Siméon l'Ascenseurite. Roman avec anges et Moldaves

La vie grise et presque tranquille des locataires d'une HLM, " l'un de ces anonymes et gigantesques immeubles des banlieues roumaines ", va brutalement se trouver bouleversée : l'ascenseur est en panne, coincé au huitième étage. Ce ne serait pas un problème insoluble, s'il n'était. occupé par leur voisin Siméon. Pour désavouer le chacun-pour-soi de ses semblables, il a choisi de s'y cloîtrer. Son geste suscite, tour à tour, la perplexité, l'agacement, la curiosité, puis la déférence. Siméon devient une sorte de directeur de conscience îlotier, prodiguant des conseils, faisant quelques modestes " miracles ". Et, s'il n'y avait que les miracles. Mais il y a aussi les histoires édifiantes et les prophéties que Siméon livre de sa retraite volontaire, qui lui assurent rapidement une grande notoriété et révèlent, entre autres, pourquoi Jésus, descendu parmi le peuple roumain, après une campagne électorale mémorable, il va de soi, ne pourra pas s'en faire élire Président. Siméon l'Ascenseurite est une parabole et une parodie. Les personnages virevoltent, se croisent, s'entraident, se détestent, s'ignorent, et peignent à grands traits d'une ironie à la fois mordante et tendre une chronique lucide et bouffonne. Dans ce roman débordant d'humour, cette multitude incarne une société déboussolée sur fond de problèmes domestiques, de crise économique, de confusion spirituelle et politique. Une véritable radiographie de la Roumanie postcommuniste. Couronné en 2007, à Prague, par le prix Magnesia Litera et élu Livre de l'année, il a été traduit en Espagne, en Croatie, en Italie et en Bulgarie.

03/2013

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Histoire internationale

Les négociations interburundaises. La longue marche vers la paix

Ce livre est un témoignage clé, car il n'est pas habituel qu'une personnalité burundaise aussi importante livre sa pensée à un large public. L'auteur raconte le long travail de la construction de cet "esprit d'Arusha". Sous la houlette des médiateurs, Nyerere d'abord, Mandela ensuite, il a fallu briser les tabous, analyser sans faux-fuyant la question ethnique, vaincre les peurs fondées ou fantasmées des uns et des autres. Un travail harassant, dans un contexte de guerre civile. Mais au-delà du témoignage, vivant, précis, documenté, le président Buyoya mène et assume un profond travail de réflexion sur l'histoire tourmentée du Burundi et tire des leçons qui pourraient servir à des pays en butte à des crises semblables. L'auteur s'exprime en tant qu'acteur de premier plan, fortement engagé et parfaitement conscient de l'importance des fonctions qui étaient les siennes. Mais il ne revendique aucune prééminence. C'est une modestie qu'il faut souligner car, tout au long de cet ouvrage, il montre l'implication et l'engagement d'hommes et de femmes, Burundais, étrangers, qui ont cru dans son projet de négocier non pas la fin de la violence, mais aussi l'émergence d'une nouvelle société burundaise plus juste. L'accord d'Arusha a permis de sortir de l'engrenage des cycles de violence dans lequel le peuple burundais s'enfermait mais, lucide, l'auteur sait qu'il ne faut pas s'arrêter là : Arusha est un socle perfectible.

12/2011

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Ethnologie

La raison humanitaire. Une histoire morale du temps présent

Face aux désordres du monde, les sentiments moraux sont devenus un ressort essentiel des politiques, internationales aussi bien que locales. Qu'il s'agisse de conduire des actions en faveur des pauvres ou des réfugiés, d'aider des victimes de catastrophes ou de justifier des interventions militaires, un gouvernement humanitaire, mêlant solidarité et compassion, se déploie partout au secours des démunis et des dominés. C'est à l'analyse de cette nouvelle économie morale que Didier Fassin, anthropologue et médecin, consacre ce livre. Sur des terrains proches ou lointains, il explore des scènes où la murale humanitaire se trouve soumise à l'épreuve de l'inégalité et de la violence, et rend compte des tensions et des contradictions qui traversent la politique humanitaire. Analysant en France l'ouverture de lieux d'écoute dans les banlieues, la distribution d'aides d'urgence aux chômeurs. la régularisation des étrangers en situation irrégulière et le traitement des demandes d'asile, mais étudiant aussi les représentations de l'enfance au temps du sida en Afrique du Sud, les témoignages sur les traumatismes dans les Territoires palestiniens, les opérations de sauvetage de sinistrés au Venezuela et les choix difficiles de l'aide internationale lors de l'invasion de l'Irak. Didier Fassin livre les fragments d'une histoire au présent de la manière dont les sociétés contemporaines font face à l'intolérable. Proposant une critique de la raison humanitaire à la fois respectueuse de l'engagement des acteurs et lucide sur les enjeux qui les dépassent, il jette ainsi les bases d'une anthropologie politique et morale.

10/2010

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Histoire internationale

Habib Thiam. L'homme d'Etat, avec 1 DVD

Ce livre porte sur le Sénégal visité par deux plumes qui se font l'écho d'une voix, celle d'Habib Thiam, ancien Premier ministre du Sénégal (...) Nous avons cheminé ensemble dans la vie, à l'Ecole, dans les administrations, jusqu'aux sommets de l'Etat. De Paris, après études et stages de formation, nous avions ensemble pris le chemin du retour, répondant à l'appel de la mère patrie. Il était déjà au gouvernement, au lendemain des regrettables événements de 1962. Il était aussi à mes côtés quand le Président Léopold Sédar Senghor m'a nommé Premier ministre. Il fut à deux reprises mon Premier ministre, non parce qu'il était mon ami mais parce que son expérience et son sens politique aigu, sa formation et son parcours, sa passion pour le pays et la confiance que je plaçais en lui, le désignaient tout naturellement pour m'accompagner et m'épauler dans la lourde tâche qui était la mienne à la tête de l'Etat du Sénégal. Ce livre est un voyage dans l'histoire de notre jeune République (...) Ici, l'odyssée s'effectue par un fil conducteur déroulé dans le labyrinthe de la politique, sous l'oeil avisé d'un homme qui sait de quoi il parle. Un double regard, d'intériorité et d'extériorité, selon qu'il est aux affaires ou en dehors, mais toujours sous le sceau incontestable de la légitimité du regard et de la parole, je veux dire un regard lucide et une parole responsable.

01/2010

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Littérature française

Les entrailles du soleil. Roman de guerre

NICOLAS FLORENCE met à nu toute la complexité et les contradictions du Liban contemporain. Ses personnages, Assia, Nathan, Ralph, David, sont les témoins, pour nous, de cette guerre de l'été 2006 dont on parla si peu. Une guerre que l'on pouvait confondre, à travers l'écran de nos télévisions, à une dernière production hollywoodienne. Dénoncer les agissements "d'enfant gâté" d'Israël ne doit pas nous empêcher de rester lucide sur la réalité libanaise. Si malheureusement ce pays est à ce point fragile à ses frontières, il faut peut-être tenter de comprendre comment, dans son histoire, le Liban s'est à ce point laissé circonvenir. e Les personnages de Nicolas Florence nous livrent des pistes de réflexion mais cet ouvrage est avant tout un roman. Une histoire où prévalent les sentiments et qui offre une place aux hommes et aux femmes qui, au cœur de conflits auxquels ils sont liés bien malgré eux, ne tendent qu'à vivre libres et heureux. La prose de Nicolas Florence offre une distance qui est nécessaire lorsqu'on s'attelle à un sujet tel que celui-là. S'il y a une leçon à retenir après la lecture de ce récit, c'est qu'il n'y a pas de peuple bon et de peuple méchant. D'hommes et de femmes victimes ou bourreaux par nature. Simplement, notre monde est composé, depuis la nuit des temps, d'individus qui lorsqu'ils sont assis sur le siège du pouvoir, laissent aux pieds du trône un peu de leur humanité.

01/2009

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Littérature française

Esther Mésopotamie

Osias Lorentz venait d'acheter la maison de Deir es-Zor où il avait passé, seul, sa première journée et, seul, sa première nuit, lorsqu'il a entendu un bruit de pas léger sur le sable de la cour. Et lui qui l'instant précédent ne connaissait même pas la raison de son achat a compris presque simultanément qu'il espérait percevoir un tel bruit de pas, ténu, distrait, attaché à lui et indépendant de lui, et que celui qu'il entendait dans son dos, comme s'il était poussé par le soleil levant, n'était pas celui qu'il espérait. Celui qu'il espérait était tout autre, imprévisible. Maintenant, la femme qui n'était pas Esther avait pénétré dans la maison. " Voilà vingt ans que la narratrice vit et travaille chez Osias Lorentz, spécialiste de la statuaire sumérienne, sous le regard de la fidèle Ana, une gouvernante cap-verdienne. Chacune à sa manière, les deux femmes sont en adoration devant ce savant séduisant, mais taciturne et presque toujours absent, car il voyage de par le monde, le plus souvent en Mésopotamie. Tandis qu'il mène sa vie, se marie, a des liaisons, toutes deux pensent que durant ces années il n'a vraiment aimé qu'une certaine Esther, dont elles ne savent rien et dont l'identité sera, pour elles comme pour Osias, une révélation. Ce roman offre à la fois une description lucide et douce de la passion amoureuse et une profonde réflexion sur l'imagination et la fiction.

01/2007

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Littérature étrangère

La contrevie

Signe de contradiction pour les Juifs, scandale pour les gentils, comment Nathan Zuckerman, l'écrivain sarcastique et lucide qui est le double de Philip Roth, pourrait-il - malgré son succès - échapper à la vindicte et à l'opprobre des uns comme des autres ? Peut-être bien en imaginant, pour lui-même et ses personnages, une contrevie, une vie alternative à la fois nouvelle, imprévue et bizarrement réversible. Car, dans ce roman-miroir, les figures principales sont en abîme, affrontées deux à deux, correspondantes : Nathan et son frère Henry ; les deux femmes qui symbolisent pour eux la contrevie et portent le même prénom, Maria (Maria : Marie, visage essentiel de la chrétienté). Shuki Elchanan la colombe et Mordecai Lippman le faucon, en qui s'incarne le dilemme israélien ; le fou juif et la folle goy, etc. Le roman déploie un kaléidoscope de lieux (Newark, New York, Tel-Aviv, Jérusalem, un village de Judée, Londres, un village du Gloucestershire, sans compter la carlingue d'un avion en vol), traversés de personnages en proie au doute, au questionnement, au désespoir, à l'exaltation ou à la folie. Tous animés du désir de changer la vie, de la changer en la risquant vraiment, le risque majeur étant assumé par les figures jumelles du narrateur et de son frère qui, réellement ou fictivement, affrontent tous deux la mort. La mort, le prix à payer pour en finir avec l'impuissance, la claustration, la contingence ; la mort, façon définitive de démontrer que " la vraie vie est ailleurs ".

09/2004

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Religion

La cause de Dieu

La Cause de Dieu ? Voilà qui suscite immédiatement la question : quel Dieu ? Car les confusions et les malentendus s'entassent sur ce «phonème-à-tout-faire». Le Dieu de monsieur Falloux, qui s'honorait d'être un «catholique mondain», n'a aucune parenté avec le Dieu de Victor Hugo et de Robespierre. Et il y a même, certainement, un athéisme salubre. Si je me réfère à Robespierre, c'est parce que dans son journal Le Défenseur, il s'écriait en juin 1792 : «O Dieu puissant, cette cause est la tienne !» C'est en ce sens que je dis. moi aussi, La Cause de Dieu, un Dieu dont l'autre nom est Justice. Justice et Amour ? Amour, quel mot difficile, ambigu, captieux ! Et que l'on ose à peine prononcer quand des milliers d'enfants innocents meurent, chaque jour, de faim. «Qu'est-ce que fait votre Dieu pendant ce temps-là ?», demandait Hugo le croyant. Et pourtant ! Ce que l'on devine au plus secret de chaque coeur humain, et qui est le contact avec la plus profonde identité de notre être, autrement dit avec Dieu, c'est bien un amour... Surgit là l'énorme et insoluble problème du mal. Alors oui, tant pis ! La Cause de Dieu, en ce double sens d'une passion de la justice et d'une espérance désespérée mais invincible dans la réalité vivante, et cachée, d'un Dieu-Amour. Henri Guillemin En ces temps troublés de religions dévoyées, il est précieux de relire cet essai, nécessaire et lucide.

03/2015

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Sociologie

Mémoires. Tome 2, A contre-courant 1969-2000

1969 : je rentre définitivement de Harvard. Mes travaux inspirent le projet de " Nouvelle Société " défendu par Chaban. Commence alors pour moi une carrière, aussi ingrate qu'exaltante, de réformateur. Mon aventure est d'abord intellectuelle. Contre la sociologie critique dominante, je veux développer une sociologie positive, réaliste, fondée sur l'écoute des gens, afin de les aider à prendre eux-mêmes la responsabilité du changement. Me voici chef de commando à la tête d'un centre de recherches, dirigeant des enquêtes de terrain dans les écoles, les hôpitaux, les entreprises et l'administration. J'ai essuyé quelques échecs, mais j'ai aussi montré qu'on pouvait réussir de vraies réformes à l'Équipement, à Air France, à la SNCF. Dans les années soixante-dix et quatre-vingt, je parcours le monde pour comprendre ce qui se passe derrière le rideau de fer, en Chine et bien sûr en Amérique, ma patrie d'adoption, qui, des années Johnson à la déroute de Nixon, paraît alors au bord de l'effondrement. Passionnante, mais difficile époque pour qui s'acharne à penser à contre-courant... L'un des plus illustres sociologues français, dont l'œuvre signe l'engagement réformateur (La Société bloquée, L'Acteur et le système, Le Mal américain, État modeste, État moderne, L'Entreprise à l'écoute, La Crise de l'intelligence), livre le second volet de ses Mémoires, un tableau haut en couleurs des trente dernières années mais aussi le récit lucide et sans compromis d'une pensée en actes.

11/2004

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Beaux arts

Le musée éphémère. Les maîtres anciens et l'essor des expositions

Des expositions de Maîtres anciens l'histoire restait à faire, avec leurs promoteurs, leurs sujets, leurs enjeux artistiques, parfois aussi idéologiques et politiques. Il revenait à Francis Haskell d'entreprendre d'en retracer les débuts à Rome, au XVIIe siècle, pour en suivre l'évolution jusqu'à nos jours, en montrant les effets à long terme de ces manifestations et les changements qu'elles ont apportés à notre regard sur l'art du passé. Bouleversement des hiérarchies établies, découverte et promotion d'artistes longtemps ignorés, dévoilement pour le grand public d'affinités perçues jusqu'alors par les seuls connaisseurs, mise en valeur de périodes ou d'écoles négligées : à côté des travaux des historiens d'art, et plus qu'eux encore, les expositions de Maîtres anciens ont façonné notre idée de l'histoire de l'art et les manières dont les musées l'exposent. L'éphémère serait-il devenu durable ? Peut-être, mais est-ce suffisant pour que ces expositions mettent les œuvres en péril en leur faisant parcourir le monde ? Et que les catalogues, toujours plus gros, créent l'illusion d'un savoir exhaustif, alors qu'ils laissent dans l'ombre des aspects parfois importants ? Ce livre, le dernier de Francis Haskell, écrit dans les mois précédant sa mort, est tout entier traversé par cette interrogation dramatique qui porte, plus généralement, sur notre attitude face à l'art dont nous avons hérité et dont nous faisons un usage irresponsable. Travail d'historien, c'est aussi l'ultime mise en garde d'un observateur lucide et critique de notre époque.

11/2002

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Economie

Capitalisme : une histoire de fantômes

"La domination du capitalisme fut telle qu'elle cessa d'être perçue comme une idéologie. Elle est devenue le modèle par défaut, le comportement naturel. Elle s'est infiltrée dans la normalité, a colonisé l'ordinaire, au point que la contester est apparu comme aussi absurde ou ésotérique qu'une remise en cause de la réalité elle-même. Dès lors, le pas fut aisément et promptement franchi pour affirmer : "Il n'y a pas d'alternative". Dans cette série d'essais, Arundhati Roy, l'auteure du sublime roman Le Dieu des Petits Riens, s'intéresse à la face cachée de la démocratie indienne - un pays de 1,2 milliard d'habitants où les cent personnes les plus riches possèdent l'équivalent d'un quart du produit intérieur brut. Ce texte virulent présente un portrait féroce et lucide d'un pays hanté par ses fantômes : ceux des centaines de milliers de fermiers qui n'ont pour seule échappatoire à leurs dettes que le suicide ; ceux des centaines de millions de personnes qui vivent avec moins de deux dollars par jour. Face à eux, une infime minorité de la population contrôle la majorité des richesses et parvient à dicter la politique gouvernementale. Cette classe corrompue par l'omniprésence des ONG et des fondations est au coeur du système remis en cause par l'auteure. Cependant, Roy va au-delà du pamphlet contre le capitalisme et propose une véritable réflexion sur son histoire et ses rouages. Avant de conclure par plusieurs propositions pour en sortir, le temps d'un discours aux militants d'Occupy Wall Street.

10/2016

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Géographie

Du village à la ville. Comment les migrants changent le monde

Le XXIe siècle sera le siècle de la dernière, et spectaculaire, grande migration des populations rurales vers les villes. Cette migration, qui a déjà commencé, met en mouvement un nombre sans précédent d’êtres humains, et elle nous affectera presque tous directement, d’une manière ou d’une autre. C’est au coeur de cette « grande transformation » que Doug Saunders nous emmène dans ce livre exceptionnel, à travers une enquête dans les favelas de Sao Paulo, en passant par les slums de Mumbai et les « cités » de la banlieue parisienne. Il décrit la vie et le destin de ces migrants, leurs pérégrinations qui s’étendent souvent sur plusieurs générations, et arrive à des conclusions étonnamment… optimistes. Car ce serait aller trop vite que de décrire les habitants de ces endroits souvent très pauvres, violents et surpeuplés comme les nouveaux « damnés de la terre », les laissés pour compte de la mondialisation. Au contraire. C’est là, dans les marges des grandes villes du monde, de Lima et de Los Angeles, de Lagos et de Pékin, de Calcutta et de Manille que s’invente pour une grande part le monde de demain. Dynamisme social, créativité entrepreneuriale et vitalité culturelle caractérisent les trajectoires de ces hommes et femmes qui revivifient les sociétés dans lesquelles ils arrivent. Des sociétés qui souvent les considèrent à tort comme une menace pour leur bien-être matériel et leur identité nationale. Un grand document, et un regard lucide et optimiste, qui répond aux angoisses que suscite aujourd’hui, notamment en France, la question des migrations et de l’immigration.

10/2012

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Littérature française

Frère honorat

Raymond Guétard, le narrateur, est âgé de vingt ans. Né à Rodez dans une famille sans religion, il est mal dans sa peau, supérieurement lucide et revenu de tout avant même d'avoir vraiment vécu. A seize ans, il connaît Françoise, la bibliothécaire municipale qui en a vingt-trois. Si la complicité de leurs intelligences est totale, l'amour entre eux se révèle être un échec. Il n'y a pas d'amour humain, assure Raymond, désormais soulevé par un élan vers la foi qui va le conduire au monastère bénédictin de Combelle dans l'Aveyron. Il entrera dans les ordres sous le nom de frère Honorat. Cependant son "mal-être" l'envahit progressivement de dégoût, en dépit de son amitié profonde pour frère André qui le suit de très près. Soumis à l'épreuve d'un terrible déchirement, le jeune homme quitte Combelle après avoir tenté d'y mettre le feu. Il retourne chez ses parents à Rodez. Entre-temps, Françoise, qu'il aurait pu aimer, est devenue l'amie intime de sa mère auprès de laquelle elle s'est installée. La pudeur de la réflexion, la rigueur de son analyse font de ce livre une sorte de bréviaire que troublent le désir de trouver Dieu et le désespoir de manquer le rendez-vous du sacré. Il émeut en profondeur. Il met en alerte la conscience des lecteurs, quels qu'ils soient. La sobre beauté de son écriture et l'extraordinaire volonté de mettre au jour la vérité en sont les atouts premiers.

10/1986

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Critique littéraire

Cahiers André Gide. Volume 10, Correspondance André Gide et Dorothy Bussy Tome 2, Janvier 1925 - Novembre 1936

Lors d'un séjour à Cambridge en 1918, Gide fait la connaissance de Dorothy Bussy, soeur de Lytton Strachey, qui vit pour la plus grande part de l'année dans le midi de la France avec son mari, le peintre Simon Bussy. Elle tombe aussitôt amoureuse de l'auteur déjà célèbre, mais à peu près inconnu du public anglo-saxon, et se propose comme traductrice de ses oeuvres en anglais. Dès lors s'établit entre eux une correspondance régulière, brûlante du côté de la femme déjà mûre (elle a cinquante-trois ans à l'époque de la rencontre, Gide va en avoir cinquante), beaucoup plus réservée du côté de l'écrivain, qui a conscience de la valeur exceptionnelle de son amie, mais ne peut répondre à sa passion. Ces lettres constituent un extraordinaire document psychologique et culturel, qui met en lumière certains mécanismes du comportement gidien à l'égard d'une femme, en même temps qu'il dessine avec précision la silhouette des amis communs et la courbe de leur activité intellectuelle. Ce tome II contient les lettres de janvier 1925 à novembre 1936, autrement dit du départ pour le Congo au retour de l'U.R.S.S. Le premier volume avait révélé aux lecteurs français la personnalité de celle qu'ils connaissaient seulement comme l'auteur d'Olivia. Avec les années, la passion de Dorothy Bussy s'est faite plus lucide, mais elle sait ce qu'auront eu d'unique ses rapports avec Gide, en dépit des désillusions.

01/1981

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Histoire internationale

Le roi trahi. Carol II de Roumanie

Après une jeunesse romanesque et tumultueuse, Carol II devint, une fois monté sur le trône, le plus grand monarque de la Roumanie moderne. Pendant ses dix années de règne (1930-1940), il ne cessa d'œuvrer à la modernité, à l'urbanisation, à l'éducation et à l'essor culturel de son pays, luttant contre la Garde de Fer qui semait la terreur et contre les querelles incessantes des formations politiques. Et pourtant, les trahisons se succédaient autour de lui : celles de sa mère et de sa fratrie, de sa femme, des dignitaires qui l'entouraient, des puissances occidentales, de Hitler et de Staline. Personnage insaisissable et imprévisible dans sa vie privée, il refusa néanmoins de se séparer de sa maîtresse honnie, qui nuisait à sa popularité. Il mourut, oublié de tous, rejeté par son fils, dans un exil solitaire au Portugal, où un cercueil provisoire abrite encore sa dépouille. Le temps est aujourd'hui venu de rendre sa vraie stature à cet homme inclassable, de redécouvrir son itinéraire dans l'Europe mouvementée de l'entre-deux-guerres, de comprendre sa complexité fascinante et ses contradictions déroutantes. Grâce à des sources inédites, principalement le journal intime de Carol et des documents d'archives ayant appartenu à la maison royale, Lilly Marcou retrace son cheminement et dresse le bilan de son règne. Elle nous fait découvrir un homme à la fois fort et vulnérable, un roi fidèle et éclairé, hédoniste et toujours amoureux, un esprit lucide et vigilant qui, entièrement dévoué à son pays, combattit pour le bonheur de son peuple.

02/2002

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Littérature française

Aristo ?

J'aurais dû être un garçon. Je suis seulement la quatrième fille. Un berceau en rotin a été préparé : un ruban bleu court entre les tiges de saule peintes en blanc. Impossible de me faire dormir là-dedans. C'est pourquoi j'ai passé les premières nuits de ma vie dans un tiroir - et les premières journées aussi - un tiroir, j'ose l'espérer, un peu aménagé dans le bureau de mon père. Qui raconte cette histoire ? Ma mère ou moi ? Ces histoires de tiroirs ont déformé ma perception des choses. Avant d'épouser mon père, ma mère s'appelait Marie-Madeleine de Noailles de Mouchy de Poix. Je retranscris certains noms parce qu'ils sont déjà écrits dans l'Histoire de France. C'est, n'est-ce pas, ce qu'on appelle un nom à tiroirs. L'aristocratie n'est pas une classe sociale mais est l'objet de tous les fantasmes, y compris en son sein. Mais que signifie être aristocrate en 2013 dans la France de Mélenchon, des Bettencourt ou de la boulangère du quartier ? Valentine de Ganay appartient à l'une de ces familles dont les noms sont mêlés à l'histoire de France, et dont les codes tacites sont inscrits dans l'ADN de chaque membre. Dès lors, comment vivre avec cet héritage ? Aristo ? est une tentative de sociologie subjective qui explore la sensation d'inconfort au sein du clan comme au-dehors. Un récit lucide et plein d'humour, qui dessine en creux les ambiguïtés de la société française.

03/2013

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Droit

Un pognon de dingue. Reconstruire l'action sociale

Lutte contre la pauvreté, protection familiale, économie sociale et solidaire... L'action sociale, avec ses 2 millions de professionnels et bénévoles, donne corps à notre modèle social. Si nous y consacrons "un pognon de dingue", c'est sans doute parce que 99,9 % des Français bénéficient de la solidarité nationale à un moment ou un autre de leur vie, mais aussi parce que la manière dont l'argent est employé est devenue irrationnelle à force de se fragmenter entre de multiples actions et acteurs non coordonnés. Pour reconstruire l'action sociale, Jean-François de Martel part des fondamentaux de l'analyse économique : identifier les faits avant de les interpréter, les mesurer et les comprendre avec la rigueur nécessaire pour en déduire des objectifs et évaluer les résultats. En s'appuyant sur les données les plus récentes, il recompose le puzzle de l'action sociale et propose des solutions concrètes afin qu'elle redevienne une véritable politique publique, au même rang que les politiques économique ou de sécurité. Etudiants, universitaires, chercheurs et professionnels trouveront ici une description de l'ensemble des actions et des acteurs du champ social. En mettant en avant les besoins des personnes avant de se préoccuper des institutions et des financements, Jean-François de Martel porte un nouveau regard sur l'action sociale, à la fois lucide sur les impasses et optimiste sur les perspectives de changement. Tirant des enseignements du mouvement des Gilets jaunes, ce livre ouvre de nouveaux horizons pour celles et ceux qui souhaitent comprendre et améliorer la solidarité nationale.

03/2019

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Littérature érotique et sentim

Ailleurs, c'est forcément mieux

"Je m'appelle Charles, j'ai trente-neuf ans. Je suis ce que certains aiment à qualifier de cynique. Un personnage outrecuidant, ostentatoire, qui fait semblant de sourire au monde, surtout aux femmes, qui a la débauche facile et le travail exigeant. J'avance ainsi dans la vie, sans encombre, avec le désavantage de ceux qui ont une belle gueule, un charisme claquant et un humour acerbe. Je suis donc aux yeux de tous ce cynique mondain qui a réussi. En réalité, je suis tout simplement un sale type. Un sale type brinquebalant, qui ne profite jamais de rien à cause de cette pathologie nauséabonde qui consiste à penser qu'ailleurs, c'est forcément mieux. Un mec qui ne vit pas parce qu'il attend quelque chose qui ne vient pas sans même savoir ce que c'est. Un sinistre individu qui écrase les gens de ses lourdes convictions, de cette détestable assurance, de son désir obsessionnel de rentabilité et de son manque viscéral de disponibilité. Un personnage égocentrique qui n'éprouve de réelle affection que pour la pierre tombale de sa mère. Un pauvre drille qui aime gagner et amasser de l'argent mais que tout l'or du monde ne parviendrait pas à rendre heureux. Un sale con en somme mais un con lucide". Une percutante introspection d'un homme qui, comme tant d'autres, s'est perdu dans une existence mal choisie, un arrogant voyage dans les noirceurs des remises en question et une claquante révolution intérieure audacieuse et perçante.

04/2018

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Théâtre

La mémoire de la blessure au théâtre. Mise en fiction et interrogation du traumatisme de la Renaissance au XXIe siècle

Face à l'irruption répétée de la violence dans l'histoire, le théâtre peut-il s'approprier les blessures communes et inventer les formes susceptibles de les saisir ? Cerner les noeuds de la mémoire n'est pas nécessairement les entériner comme des passages obligés du récit collectif. Ce serait faire de l'injonction à se souvenir, au coeur de la réflexion de Paul Ricoeur (La Mémoire, l'histoire, l'oubli), une contrainte surdéterminante pour l'individu et la société à laquelle il appartient. Le livre La Mémoire de la blessure au théâtre interroge le sentiment d'appartenance à une même histoire qui s'appuie sur des événements douloureux, à partir d'un corpus de pièces allant de la Renaissance au XXIe siècle. La représentation scénique d'un trauma collectif s'accompagne-t-elle d'une exigence de réparation ? La mise en fiction ne permettrait-elle pas un examen lucide des noeuds traumatiques ? Le livre aborde des questions d'ordre éthique, politique et esthétique, et réfléchit à l'aptitude du théâtre à dire la catastrophe et la guerre, de façon distanciée, documentaire et/ou faussement réaliste. A une époque marquée par la concurrence des mémoires, il s'agit de mettre en valeur des formes théâtrales variées, parfois fort éloignées dans le temps, qui montrent comment l'intimation "Souviens-toi" comporte un danger d'instrumentalisation de l'histoire. C'est bien le degré de pertinence du théâtre qui est ici étudié dès lors que la littérature subit l'épreuve du réel.

05/2018

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Sociologie

Parler des camps au XXIe siècle. Les étapes de la migration

L’idée de «camp» a été, dans l’histoire, associée aux troupes, aux armées en campagne, puis à l’emprisonnement, à la concentration forcée, et même à l’extermination de masse, au génocide. En ce début de XXIe siècle, le camp est indissociable des migrations humaines par contrainte. Les camps de migrants, de réfugiés, de déplacés, d’exilés sont des points d’arrêt dans l’errance, des étapes : selon le cas des lieux d’accueil ou des espaces de rétention. Le phénomène des camps, dans le monde entier, est devenu d’une importance considérable. II est ici situé dans le temps et l’espace, analysé de manière à décrire ces situations, et en même temps montré dans sa réalité humaine et quotidienne. Alain Rey, par l’analyse des mots qui servent à décrire cet immense phénomène qu’on dit désormais d’encampement, voudrait permettre à un large public de mieux comprendre la situation des millions d’habitants de ces lieux de l’exil, et tenter, au-delà d’un drame qui concerne la planète entière, d’en dégager le sens global. Les photographies de Guillaume Lavit d’Hautefort, l’un des rares artistes à avoir fréquenté durablement ces camps, en montrent les habitants et leur vie quotidienne, pleine de difficultés, de dangers, mais aussi de courage, de solidarité... Il nous donne à voir ces lieux sous leurs différentes formes et à travers les continents. Son travail, précis et lucide sur les réalités vécues, associe respect des individus et humanité pudique du regard.

11/2015

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Religion

Le livre de Bernard Allègre ou La nouvelle continuation Tome 2

" Je serai professeur " avait-il répondu sans même réfléchir... Comme tout cela avec le recul, et maintenant qu'il avait son bac, lui paraissait étrange ! Etre professeur !... Enseigner !... S'occuper plus tard d'enfants, de jeunes... Oui, cela l'intéressait et l'intéresserait toujours. Mais leur enseigner quoi ? Quelle matière ?... " Le lecteur trouvera ici la suite du Livre de Bernard Allègre, livre que son auteur nous a dit vouloir, comme Chrétien de Troyes pour le premier des siens, rester " dans les mémoires tant que durera la chrétienté ". Cette curieuse volonté termine un long avertissement que l'auteur, âgé et désireux de garder l'anonymat, se réserve de mettre un jour en exergue à l'oeuvre complète, si, comme il le dit, Dieu lui prête vie. Le présent deuxième tome, qui ouvre le grand cycle des années de formation et d'apprentissage du héros, sera donc suivi de plusieurs autres qui achèveront le récit de la vie et des aventures de Bernard Allègre en France et en Afrique. Version moderne d'une " nouvelle continuation " donnée à la dernière oeuvre inachevée de Chrétien de Troyes, nouvelle quête aussi d'un Graal pleinement restitué à ses origines chrétiennes, ce récit lucide et sans concession retrace la quête existentielle, mais surtout spirituelle, d'un jeune chrétien du XXe siècle. Après l'évocation, dans le premier tome, du célèbre " roi pêcheur " et celle, non moins fameuse, de " l'étrange cortège ", on reconnaîtra dans celui-ci, entre autres figures marquantes, le personnage puissamment revisité de la " jeune fille laide " du Roman du Graal de Chrétien de Troyes.

02/2015

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Poésie

Comme une neige d'avril

Cette nouvelle suite à la fois lucide et maîtrisée de Jean-Marie Corbusier, lequel n'en est pas à ses premières armes dans sa recherche d'approfondissement de la parole poétique, tente d'accéder, au travers de l'image de la neige, à ces prismes diffus de la langue témoin des choses du monde rencontrées, toute chose sans borne comme le poème et que happe le mot : neige comme motif qui affirme et dissimule tout à la fois. Car ce monde recouvert de neige à perte de vue / ici ou ailleurs indistincts exige pour être dit ces mots justes, pour reprendre un fragment de l'un des poèmes. Cette volonté de dire juste traverse tout le livre. Trouver les mots justes pour en capter le sens, c'est vouloir dire au plus près possible ce monde hors de soi et dans lequel on se trouve projeté ; et, en quelque sorte, chercher à le voir autrement, mettre à vif tous tout ce qu'incarnent ces fragments de monde qui s'offrent à la vue se dissimulant sous le blanc de la neige. Ce nouveau livre se construit autour d'un déroulé de la parole où chaque poème, chaque fragment, cherche à exprimer ce qui fait l'essence de la poésie : à la fois le silence sur lequel elle repose, son étrangeté dans la recherche de ses formes expressives et la nécessité d'explorer de nouvelles voies langagières pour atteindre cette originalité en sa puissance de célébration. Ce livre est dès lors un refus affirmé de logiques programmatiques préétablies.

03/2022

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Poésie

Je t'écris de Bordeaux. Blessures et refleurissements, Edition bilingue français-italien

Poète, romancier, essayiste, dramaturge, Conte est aujourd'hui l'une des plus grandes voix de la littérature italienne. Son oeuvre a été découverte en France grâce à deux traducteurs : Jean-Baptiste Para a traduit L'Océan et l'Enfant (1989) et deux autres recueils de poésie en 1994 et 2002 ; Monique Baccelli a traduit deux romans en 2007 et 2008. Puis, étrangement, plus rien. C'est ainsi que l'un de ses plus grands recueils, Ferite e rifioriture, prix Viareggio 2006, n'a jamais été traduit ici. Livre pourtant largement écrit en France (Bordeaux, Nice...) et marqué par la littérature française : le texte central est un long monologue imaginaire de Baudelaire à l'île Maurice en 1841 ! Mais surtout puissant livre symphonique, chant d'amour à la vie menacée : menacée sur la planète par la folie destructrice de l'homme comme, chez le poète, par la venue de l'âge. "Il n'est pas possible, déclarait Conte dans une interview, de dire "Il faut sauver la nature" si l'on ne change pas la perception même de la nature. La nature n'a pas de langage propre mais je pense qu'elle trouve un langage à travers nous". C'est ce langage de la matière et du corps qui est au coeur du livre. Langage d'humilité et de tendresse, lucide et démuni : "Oh vie, je t'en prie /aie avec moi la main /légère. /Ne t'acharne pas contre qui t'a aimée /tant et sans raison, / comme doit aimer toujours celui qui aime".

04/2022

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Littérature française

America Blues

Vincent, le petit Frenchy venu soigner son vague à l'âme outre-Atlantique, fait la connaissance, à New York, de Clayton Mississippi, bluesman à mouvance électro dont la notoriété grimpe en flèche, et de Conny, ange blond tout droit sorti des seventies au volant de son van jaune d'oeuf, dans lequel elle vit en mouvement permanent, au gré de ses inspirations. Une solide complicité naît aussitôt entre ces trois êtres à fleur de peau qui promènent le même regard lucide mais toujours plein d'espoir sur le monde et ses turpitudes. Cependant, tandis que Vincent et Conny ébauchent leur histoire d'amour, les aléas de la vie viennent tout bousculer et séparer le trio. Commence alors pour chacun un road trip à travers les Etats-Unis autant qu'un cheminement intérieur, au cours duquel, sans le savoir, ils resteront en étroit contact les uns avec les autres grâce à un fil invisible tissé par les rencontres qui jalonneront leur parcours. Alors on se prend à espérer que ce périple parfois labyrinthique les conduise aux retrouvailles et leur permette de faire enfin résonner à l'unisson leur note bleue. Avec America Blues, Vincent Virgine semble nous convier à un voyage mélancolique, à une ballade jazzy cool rythmée par les standards du genre. Sans doute. Mais à travers les situations auxquelles sont confrontés ses personnages, tous écorchés vifs, il dépeint aussi et surtout, dans un style éblouissant, la violence d'une société impitoyable avec les plus fragiles, dans laquelle on se demande si la vie sépare vraiment toujours ceux qui s'aiment.

02/2021

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Art du XXe siècle

Trémois, un artiste, un siècle

Pierre-Yves Trémois (1921 - 2020) est l'un des plus grands artistes français, un créateur protéiforme, surdoué, peintre, dessinateur, graveur, sculpteur mais aussi céramiste, orfèvre, créateurs de bijoux. Un luxueux coffret de 4 volumes rend hommage à cette personnalité hors du commun, l'une des plus populaires au meilleur sens du terme. Pierre-Yves Trémois naît dans une époque marquée par les conflits et les dévastations, d'une guerre à l'autre, mais aussi les progrès techniques et scientifiques et l'espoir d'une humanité meilleure. Cette ambivalence marquera l'esprit et l'oeuvre de cet artiste qui oscillera entre la représentation de la folie des hommes et de leur violence mais aussi une confiance en un avenir ou l'homme retrouverait une place centrale, comme à la Renaissance, éclairé par les grandes découvertes. Cet humanisme lucide caractérise son oeuvre virtuose qui l'amena à rencontrer et sympathiser avec les plus brillantes personnalités du siècle, Montherlant, Dali, Rostand, Claudel ou encore Fellini. Une oeuvre épurée qui va d'un trait à l'essentiel et couvre les domaines les plus variés, peinture, dessin, gravure, sculpture, orfèvrerie, céramique. Grand prix de Rome en 1943, élu à l'Académie des Beaux-Arts en 1978, Pierre-Yves Trémois est l'un des artistes les plus doué et toujours surprenant. 4 volumes réunis sous coffret permettent de le redécouvrir de façon magistrale : Trémois et la littérature ; Trémois, la science et la métaphysique ; Trémois, le monde des Arts ; Trémois, l'Histoire et la religion

10/2022

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Actualité médiatique France

L'aventurier

"Tout est vrai dans ce livre, même le moins vraisemblable", nous promet son auteur. On comprendra néanmoins que vous puissiez en douter, tant la vie de Marc Francelet est d'une intensité romanesque qui devrait rendre jaloux tous les auteurs du genre. Son destin bascule en 1963 : grâce à un scoop époustouflant sur le général De Gaulle, Francelet "entre" à Paris Match à l'âge de seize ans. La suite est un tourbillon, où se mêlent des tableaux volés et pas des moindres, des amitiés célèbres, des services rendus, des fêtes, un soupçon de folie, une bonne dose de courage, et surtout cette volonté de vivre toutes voiles dehors. Photographe à ses débuts mais journaliste dans l'âme, Francelet avoue avoir parfois trahi sa vocation, y revenant toujours, pour épuiser sa passion du métier comme pour brasser des affaires aux quatre coins du globe. Ne craignant ni les criminels ni les puissants, ne briguant jamais la gloire à laquelle il préfère "le travail bien fait", Francelet a connu la fortune puis ses revers - entre lesquelles la guerre et les prisons. De la Madrague de Bardot aux palais de Saddam, l'auteur nous entraîne derrière les figures françaises des cinquante dernières années ainsi que dans les coulisses ambiguës de la Ve République. Lucide, sans regrets, assagi peut-être mais encore au coeur de bien des secrets, l'ami ô combien intime de Johnny Hallyday et de Belmondo, le confident de Sagan et de tant d'autres, nous emporte dans sa vie comme on embarque l'Aventure - la vraie.

05/2021