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Frédéric Villar

Extraits

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Critique littéraire

Vigiles. Journal 1987

"L'une de mes aïeules, s'il faut en croire telle rustique parabole de la tradition familiale, reprochait à son époux de reprendre, à table, du pain pour finir son fromage, puis du fromage pour finir son pain ; et, j'en ai peur, ainsi de suite. Vigiles mène à son terme, septembre 1987, la relation quotidienne de ce séjour à la Villa Médicis dont avait rendu compte, jusqu'à la fin de 1986, et non sans un maniaque scrupule d'exhaustivité, déjà, le précédent Journal Romain ; puis cette tâche accomplie, le présent volume en profite pour suivre à son tour l'année vers sa clôture. Après quoi, c'est à craindre, il n'y a plus vraiment de raison de s'arrêter... La graphomanie s'affiche ici pour ce qu'elle est, entreprise échevelée d'écriture de la vie. Et le journal, lorsqu'il prend ces proportions déraisonnables, se désigne sans l'avoir voulu comme le genre et le lieu par excellence de cet échange entre tous délectable, des heures avec les mots, des ciels avec les points et les virgules, des plaisirs avec les guillemets, des mélancolies même avec les paragraphes. La fenêtre, la montre, la phrase : unique syntaxe d'être. Le diariste éperdu ponctue directement la matière même des jours. Qu'il y ait une allégresse à cette perversion comme à toutes, c'est bien la moindre des choses ; elles coûtent assez cher ! S'écrire tout entier, c'est jouir au plus près d'une fusion, fébrilement fabriquée sous l'instance indifférente de la langue, entre l'individu, fût-il isolé comme personne, et tout ce que ses yeux, ses attentes, ses nerfs, ses colères, ses désirs, ses passions, son absence même et ses insomnies, sont capables d'offrir à sa littérale dispersion : tableaux, adagios, actualités, jardins, Siciles et voluptés ; autres récits, autres prunelles, autres vigiles. Vous avez déjà lu ce livre ; c'était pendant que je l'écrivais. Vous vous y retrouverez certainement, quoiqu'il y soit peu question de vous : car il n'est pas possible que votre regard, par dessus mon épaule, n'ait pas laissé de trace entre les lignes".

01/1990

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Second Empire

Eugénie, impératrice des Français. Actes du colloque du Centenaire de la disparition d'Eugénie de Montijo

Le 11 juillet 1920, l'impératrice Eugénie s'est éteinte à l'âge canonique de quatre-vingt-quatorze ans. Née dans l'Europe du Congrès de Vienne, elle disparait dans celle du Congrès de Versailles. De cette odyssée longue de près d'un siècle, la mémoire nationale a presque tout oublié. Après avoir été l'hôtesse éclatante de la Fête impériale, l'impératrice Eugénie a été accablée par une impitoyable légende noire qui, aujourd'hui, laisse place à un mélange d'opprobre et d'oubli. A l'occasion du centenaire de sa disparition, un colloque scientifi que sans précédent s'est réuni, sous le patronage de S. A. S. le prince de Monaco et de S. A. I. le prince Napoléon, dans le cadre prestigieux de l'opéra de Monte-Carlo puis du lycée Henri-IV à Paris, afi n de faire le point sur cette souveraine longtemps calomniée et souvent méconnue. Sous la direction de Maxime Michelet, biographe de l'impératrice, de nombreux intervenants lèvent le voile sur un règne qui mérite mieux que les caricatures habituelles. Toutes les facettes de la riche personnalité d'Eugénie ont pu être étudiées : ses relations avec son mari, avec la noblesse française ou avec la principauté de Monaco, son rapport à l'architecture ou à la diplomatie, ses racines espagnoles, son amitié avec Mérimée, ses responsabilités politiques et institutionnelles, ses investissements artistiques, son rôle dans le faste impérial, son insertion dynastique, les tragédies de l'exil et les réconforts de sa villa de Cyrnos. Cet ouvrage propose un tour d'horizon inédit d'un règne, d'une vie et d'une femme. Historien de la IIe République et du Second Empire, résident de la société historique des Amis de Napoléon III, Maxime Michelet a publié en 2020 une biographie inédite et remarquée : L'Impératrice Eugénie, une vie politique (Editions du Cerf). A l'occasion du centenaire de la disparition d'Eugénie, il a réuni autour de lui les meilleurs spécialistes parmi lesquels Eric Anceau, Xavier Mauduit, Marie-Hélène Baylac, Yves Bruley, Eric Mension-Rigau et bien d'autres.

04/2024

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Grandes réalisations

Théâtre Marigny. Histoire, architecture & spectacles

T Le théâtre doit son nom au frère de la marquise de Pompadour, le marquis de Marigny qui, à la fin du XVIIIe siècle initia des embellissements aux Champs-Elysées. En 1883, le Panorama Marigny est inauguré. Situé sur les Champs-Elysées, il est l'oeuvre de Charles Garnier, l'architecte de l'Opéra, et construit à l'emplacement du théâtre dirigé, entre autres, par Jacques Offenbach et le fils de l'immense mime Deburau. L'édifice en forme de dodécagone, sana points d'appui à l'intérieur offre à ses spectateurs une expérience immersive unique, les plongeant notamment au coeur de batailles célèbres. La mode de ce genre de spectacles étant passée, en 1893, le panorama est aménagé en théâtre d'après les plans d'une star de la Café Society, l'architecte Edouard Jean Niermans. Les succès et les échecs se succèdent au cours des années qui voient, en 1925, les architectes Alvaro de Grimaldi et André Ulmer moderniser la salle désormais dédiée à l'opérette et aux revues sous la direction de Léon Volterra. Au lendemain de la guerre la compagnie Renaud-Barrault l'investit, invite Jouvet et Vilar, s'entoure d'artistes et de compositeurs, et fait du théâtre une ambassade de la culture française. Puis vient la compagnie Grenier-Hussenot avec ses acteurs fétiches : Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle. Robert Manuel, Elvire Popesco et Hubert de Malet reprennent le flambeau et font jouer, entre autres, Annie Girardot. Commence alors l'aventure de "Au théâtre ce soir", où le journaliste Pierre Sabbagh présente en dix-sept ans 416 pièces aux téléspectateurs. Thierry Le Luron, Jean-Paul Belmondo s'y produisent. En 2000, Robert Hossein en assure la direction et Pierre Lescure lui succède en 2008. Vient en 2013 le moment des grands travaux confiés à l'agence d'architecture Clé-Millet Architectes et la réouverture du théâtre en 2018. Ce livre invite le lecteur au coeur d'une aventure passionnante sous la conduite d'une historienne, Pascale Gransard, et de l'architecte, Stéphane Millet, auteur de la toute récente rénovation du théâtre. L'histoire d'une grande scène parisienne et son évolution architecturale se répondent ici au sein d'une rare iconographie.

02/2024

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Roman d'amour, roman sentiment

Passion au paradis. Tome 1, Nuit de noce en Grèce ; Scandale à Madrid ; Mariage en mer Egée

Ces milliardaires ne voyagent qu'en jet et d'une destination de rêve à une autre. Sauront-elles les retenir auprès d'elles ? Nuit de noces en Grèce Alors qu'Emma vient de jurer amour et fidélité à Christo Karidès, elle surprend une conversation où son mari déclare ne l'avoir épousée que pour servir ses intérêts. Dévastée d'avoir été ainsi manipulée, Emma prend la fuite dans sa villa de Corfou. Sur cette merveilleuse île de la mer Ionienne, elle espère pouvoir panser ses plaies et oublier l'homme dont elle a fait l'erreur de tomber amoureuse. Hélas, alors qu'elle n'aspire qu'à la solitude, Christo débarque bientôt dans son refuge, afin de lui réclamer des comptes... et une nuit de noces ! Scandale à Madrid A Madrid, tout le monde le connaît comme le duc d'Alegon, homme d'affaires le plus puissant d'Espagne. Mais, dans son château à flanc de montagne, il redevient Alejandro, roi des Tziganes. Fascinée par cet homme complexe à la réputation sulfureuse, la douce et innocente Sadie accepte de le suivre sur ses terres et, bientôt, cède à l'attrait qu'il exerce sur elle. Dans cette passion irrésistible et sauvage, Sadie se révèle et se perd. Jusqu'à se découvrir enceinte et provoquer par là même un retentissant scandale... Mariage en mer Egée C'est un jour de noces idéal : le ciel est bleu, le soleil illumine la petite chapelle grecque, sur fond de mer Egée. Seulement voilà, la mariée n'est pas censée se trouver ici ! Parce que sa soeur a rompu ses voeux au dernier moment, Kassiani a été sommée par son père de la remplacer à l'autel, pour honorer une union de convenance entre sa famille et celle de Damen Alexopoulos. Une situation d'autant plus difficile qu'elle est humiliante, pour Kass. Alors qu'elle ne peut s'empêcher de dévorer des yeux son sublime mari, celui-ci ne lui accorde pas un regard... Au point qu'elle décide bientôt de donner une chance à ce mariage forcé, en séduisant son époux !

07/2024

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BD tout public

Alex, Eurêka et l'inspecteur Lestaque 6 - Attention : Danger !

Contenu de l'album : - Episode 13 : LES MASQUES BLANCS 31 planches parues initialement dans le journal COURS VAILLANTS en 1963 Avant son arrestation, le repris de justice PERROT avait pris l'initiative d'adhérer à la bande internationale des " Masques Blancs ". Bien lui en a pris car celle-ci ne va pas tarder à le faire évader de la prison de Fresnes, avec l'aide involontaire de l'avocat SCHMIDT. Témoin de cette exfiltration, ALEX, EUREKA et LESTAQUE tentent de s'interposer et se retrouvent prisonniers de la bande et en route pour l'Alaska où se trouve son repaire. Mais ce n'est pas fini, car cette aventure les mènera ensuite jusqu'au Mexique. - Episode 14 : L'HONNEUR DE LESTAQUE 30 planches parues initialement dans le journal J2 JEUNES en 1963-1964 Plusieurs banques de Marseille sont cambriolées en peu de temps et les témoins sont unanimes : le coupable c'est... LESTAQUE ! Après une rapide enquête, il s'avère qu'il s'agit d'une manoeuvre de son ennemi juré et sosie le fameux GIVREUR ! Mais l'histoire ne s'arrête pas là, car notre inspecteur favori va alors faire semblant d'être en cavale afin d'infiltrer la bande et laver son honneur ! - Episode 15 : L'HOMME AU MANTEAU GRIS 30 planches parues initialement dans le journal J2 JEUNES en 1964-1965 Des " responsables " dans la police ont eu la très bonne idée de confier des micro-films ultra secrets à l'inspecteur FRICOT avec la mission (secrète ! ) de les transmettre au ministère de la défense... Evidemment il ne va pas tarder à gaffer. Au restaurant avec ALEX, EUREKA et LESTAQUE qui viennent déjà de le tirer d'un mauvais pas, il trouve le moyen d'échanger son manteau avec celui d'un autre client. Un manteau gris qui contenait évidemment les précieux documents !!! Vol ou hasard ? Espion ou quidam ? Une aventure qui va conduire nos 4 amis à Nice, Rome puis Londres à la poursuite de ce satané manteau gris et leur faire croiser la route de Robert RIGOT, le dessinateur de FREDERI LE GARDIAN et FRED LE VAILLANT.

05/2020

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Beaux arts

Le Corbusier, Voyage d'Orient. 1910-1911

En mai 1911, Le Corbusier débute un voyage qui le mènera à Prague, Vienne, Budapest, Istanbul, mont Athos, Athènes, puis Pompéi et Pise avant de regagner la Suisse où il construira, en souvenir de ses impressions, deux villas : l’une surnommée blanche et l’autre turque. Trois aspects caractérisent cet ouvrage et éclairent son importance : ses qualités purement littéraires, la progressive transformation de la personnalité de l’auteur au fil du parcours, le rôle de ces leçons dans son processus de conception tout au long de sa vie. De son vivant, Le Corbusier fera paraître une quarantaine d’ouvrages, une activité qui l’amènera à faire inscrire la mention « homme de lettre » sur sa carte d’identité lorsqu’il acquiert la nationalité française. Quelques semaines avant sa mort, il se soucie de la publication du Voyage d’Orient qu’il amende légèrement avant de l’envoyer à l’impression. Formé initialement en tant que graveur de boîtier de montre, Le Corbusier s’extirpe lentement au fil de son évolution du moule ornemaniste et des tendances décoratives de l’Art nouveau. Le Voyage d’Orient rend compte du lent passage vers l’architecture d’un personnage initialement ému autant par l’art populaire et l’habileté des artisans potiers slaves qu’averti du grand art rendant visite à Vienne ou à Bucarest à de grands collectionneurs de peintures. L’arrivée à Istanbul, la découverte des mosquées, la géométrie simple qui les caractérise lui fait se rallier à la théorie moderniste de Paul Cézanne : « Il faut traiter la nature selon le cube, la sphère et le cône ». Or ces cubes, ces sphères ou demi-sphères, il les a sous les yeux avec ces coupoles blanches qui parsèment la ville. Cette découverte sera renforcée par la rencontre avec l’architecture classique des temples grecs qui se produira sur les marches de l’Acropole. Ce voyage éclaire le rapport de l’auteur entre inspiration et création. Hormis le récit qu’il tire de ses découvertes, Le Corbusier remplit plusieurs carnets de dessins, croquis et annotations (certaines pages sont reproduites dans l’ouvrage). Sa vie durant, il retournera à ces études de l’année 1911 pour ressourcer sa créativité et y puiser la matrice de ses formes nouvelles. Le récit est accompagné d’une postface analysant le rôle des voyages dans le travail de Le Corbusier et d’une introduction présentant le contexte de ce déplacement.

01/2012

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Tourisme France

Toulouse Métropole. Une histoire en devenir

Trente-sept communes, 762 956 habitants, 45 820 hectares dont 43% d'espaces naturels, agricoles et forestiers, plus de 100 000 étudiants... les chiffres ont toute leur importance pour décrire le paysage socio-économique de Toulouse Métropole. Mais quelle est la "personnalité" de ce territoire ? Comment s'est construit son paysage historique, économique et culturel ? C'est d'abord une histoire partagée, celle qui, de la romanité à nos jours, en a modelé les contours. Après les villae gallo-romaines, ces fermes disséminées autour de l'antique Tolosa, le Moyen Age voit la constitution des seigneuries et la fondation des paroisses ; les communes instituées à la Révolution ont presque toutes conservé leurs limites de 1790. Toulouse ne cesse de grandir et, à partir des années 1960, c'est aussi le tour des trente-six autres communes qui accueillent aujourd'hui près de 40% de la population de la Métropole. Métropolitains des villes et Métropolitains des champs partagent désormais un territoire et un avenir communs. Toulouse Métropole c'est aussi une économie. Jusqu'au début du XXe siècle, Toulouse est une grande cité industrieuse, administrative et commerçante, au milieu d'une vaste plaine agricole plutôt prospère. Le pastel a fait la fortune de quelques riches commerçants au XVIe siècle, mais point d'industrie jusqu'à ce qu'un jeune industriel, ambitieux et avisé, venu des Pyrénées voisines, se lance au sortir de la guerre de 1914-1918, dans la construction d'avions et l'exploitation de lignes aériennes commerciales. Nul ne le savait encore, mais le destin aéronautique de Toulouse était scellé ; le spatial suivra à partir des années 1970. Dans le même temps, l'université, créée en 1229, est devenue la troisième université de France en dehors de Paris. Toulouse Métropole, c'est enfin une culture et un art de vivre qui s'enracinent dans un patrimoine et dans une langue, cette belle langue d'oc qu'on entend encore chanter - un peu - dans l'accent. Une terre fertile depuis longtemps pour la créativité dans tous les domaines : arts littéraires et arts plastiques comme arts du spectacle vivant ; arts du ballon ovale comme du ballon rond ou de la belle foulée ; arts de la gastronomie comme art de la flânerie... Un territoire avec son histoire, son économie et sa culture, c'est ce paysage, cette mosaïque, que ce livre a pour ambition de montrer. Toulouse Métropole, un territoire à vivre, une histoire en devenir.

03/2019

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Histoire de France

Correspondance d'avant-guerre et de guerre

Martyr de la Résistance, "modèle d'abnégation patriotique", a écrit de Gaulle, un être de lumière pour ceux qui l'ont connue, mais absente des recueils d'hommages aux héroïnes cataloguées avant qu'Amiens et Neuilly ne la redécouvrent et qu'Israël ne l'élève au rang des Justes parmi les nations. Née en août 1913, fille d'un cordonnier de Neuilly, brillante élève de l'école publique, reçue en 1937 à l'Ecole Normale Supérieure de Sèvres, agrégée des lettres, professeur aux lycées du Havre, d'Etretat, Victor Duruy à Paris et à partir de 1942 au lycée d'Amiens, elle est arrêtée le 13 février 1944, transférée à Paris, soumise au supplice de la baignoire et meurt étranglée, victime de ses bourreaux ou suicidée pour ne pas risquer de parler. Agent de liaison occasionnelle dès 1941, elle avait participé au mouvement Libération Nord, assuré un refuge à des amis juifs proscrits, enfin apporté son aide aux aviateurs alliés rescapés qui conduisait ceux-ci, en suivant la filière Shelburne, du Nord et de la Somme jusqu'à leur point d'embarquement clandestin pour l'Angleterre, à quelques brasses de Saint-Brieuc. C'est tardivement, qu'ont été connues les lettres qu'elle adressait aux siens. Elles sont un témoignage de lucidité patriotique ainsi qu'une représentation pleine de retenue et parfois d'humour d'un pays sous l'occupation ennemie. Elles tranchent par la finesse d'observation et les bonheurs d'écriture sur le tout venant de la littérature épistolaire de guerre. Elles seront une révélation pour le lecteur. Quelques phrases en donnent le ton : " 1erjuillet 1940. Le désastre n'a pas fait de moi une chiffe, mais un roc". "26 août. L'occupation ici n'est pas seulement symbolique, elle est tyrannique, obsédante. Il y en a partout, dans les rues, les magasins, les usines, les appartements, les villas... On les traîne avec soi, ils vous courbent les épaules, la nuque"... "4 janvier 1944. On s'attend à des événements très proches, surtout qu'on sait les Russes à la frontière polonaise"... L'événement très proche fut son arrestation. Une de ses anciennes élèves raconte que, se sachant sur le point d'être arrêtée, elle aurait, avant de sortir du lycée, pris par la main dans la cour plusieurs jeunes filles et les aurait entraînées dans une ronde en chantant : "Ce n'est qu'un au revoir, mes soeurs, ce n'est"...

01/2015

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Guides de France

Sur les pas de Jean-Jacques Rousseau. Guide de découvertes insolites en pays de Savoie

Conçu et imaginé par la Fondation Facim à l'occasion du tricentenaire de la naissance du philosophe marcheur, Sur les pas de Jean-Jacques Rousseau est un guide de randonnée pédestre et littéraire d'un nouveau genre. A la croisée des sentiers alpins et des voies romanesques, l'ouvrage invite le promeneur à découvrir dix itinéraires, à parcourir seul ou en famille, et suggère des "pauses lecture" ponctuant la promenade. Cellesci sont composées d'un texte de littérature contemporaine mis en regard avec un extrait choisi dans l'oeuvre de Jean-Jacques Rousseau. Certains de ces itinéraires ont été parcourus par Jean-Jacques Rousseau lui-même, qui a longtemps séjourné et voyagé au coeur des Pays de Savoie. Pour d'autres, il s'agira de parcours imaginés et tracés pour l'occasion. Cartes à l'appui, l'implantation géographique des promenades veille à mettre en valeur dix lieux d'exception de Savoie et de Haute-Savoie. Le cheminement de chaque promenade est décrit dans le détail, et propose les pauses lecture près d'un site patrimonial (chapelle, église, école...), à proximité d'un point de vue remarquable (col du Mont-Cenis, lac Léman, Mont-Saint-Michel savoyard...), mais aussi au plus près de la nature (bords de rivière ombragés, pieds d'un grand chêne...) ou encore dans un lieu décrit par l'auteur. Les extraits choisis sont destinés aussi bien au promeneur solitaire, pour une lecture intime, qu'à un petit groupe pour une lecture à haute voix. Ils permettent de lire ou relire les textes emblématiques de Rousseau, tout en découvrant des écritures contemporaines, influencées de diverses manières par l'héritage philosophique et littéraire de Rousseau, et mettent en valeur le pouvoir de l'esprit sur le corps, le dépassement de soi, et la magie qu'opère sur nous le voyage, la manière dont il donne sa juste dimension à l'homme. Les auteurs sélectionnés (français et suisses romands), dont le travail est reconnu par la critique, sont représentatifs de la création littéraire contemporaine : Stéphane Audeguy, Arno Bertina, Vincent Borel, Antoine Choplin, Anne-Marie Garat, Maylis de Kerangal, Frédéric Léal, Fabrice Melquiot, Céline Minard et Daniel de Roulet. Certains écrivains seront parallèlement invités à participer aux 12e Rencontres littéraires en Pays de Savoie, organisées par la Fondation Facim (Fondation pour l'action culturelle internationale en montagne) du 29 mai au 2 juin 2012 sur le thème "Paysages, marche et nature". Son temps fort se déroulera le samedi 2 juin au château de Clermont (Haute-Savoie), et proposera une promenade littéraire suivie de temps d'échanges, de lectures et de propositions de croisements artistiques (musique, projection de films, etc.) autour du thème retenu.

06/2012

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Littérature française

Pandora

Pandora, ou l'invitation au rêve, à la musique et au mystère, sur le rideau de la scène du temps perdu... Rouge et or, corridors, coupoles, vertigineuses coulisses et abîmes creusés dans les entrailles mêmes de la terre, voix de femmes qui flottent très loin : pourrait-on imaginer plus fantastique décor à une histoire d'amour et de mort que l'Opéra de Paris entre les deux guerres ? Bien des films, bien des livres nous ont déjà fait découvrir ce superbe labyrinthe d'escaliers sans fin et de caves sans fond. Mais ce que Pierre-Jean Remy a tenté ici, c'est une nouvelle exploration de ce domaine de l'impossible, guidé par la passion de l'opéra et du mystère qui l'anime. D'où ce mélange fou de voix et de couleurs, de meurtres et de musiques. L'histoire ? Celle de "l'opéra maudit" : Pandora. Cari Palladio, son auteur, le réalise dans le Paris des années 30, celui du Boeuf sur le toit et du 6 février. Mais toutes les chanteuses pressenties pour créer le rôle disparaissent tour à tour. Et puis, des ombres rôdent... Une ombre. L'homme en noir ? Le retour du fantôme de l'Opéra cher à Gaston Leroux ? Chaque fois que Cari Palladio s'installe dans son avant-scène, la loge dite du "Président de la République" qui domine la fosse d'orchestre côté jardin, des chuchotements viennent à lui et des odeurs de roses... Tandis qu'une à une - Anna, Maria, Eva... - les femmes qui pourraient être Pandora s'évanouissent dans la nuit du palais Garnier. Simples enlèvements ? meurtres ? Et si c'était toute l'histoire de l'opéra qui était en jeu ? Carl a vécu à Vienne, mais c'est à Florence qu'il a composé son oeuvre. Florence où l'opéra est né à la fin du XVI siècle, mais aussi Florence fasciste de 1934 où Carl emmène chaque fois la femme qu'il aime... Aux dédales de l'Opéra de Paris répondent ceux des palais de Florence et le fabuleux corridor de Vasari qui relie sur le Ponte Vecchio les deux rives de l'Arno. Deux mondes, deux musiques... Quand, après mille angoisses et autant d'appels déchirants, le rideau se lèvera enfin sur la légendaire première de Pandora le 27 décembre 1934 à Paris, quel sera le sort de Clara, la dernière chanteuse qui, sur la scène flamboyante et devant un parterre étincelant, a osé défier le destin ? Carl Palladio, penché à l'avant de sa loge, retient son souffle. Frédéric, le narrateur, qui a peut-être trouvé à Florence la clé du mystère, saute d'un taxi Gare de Lyon. Mais dans la pénombre de l'avant-scène, une silhouette qui a perdu sa voix veille...

05/1980

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Encyclopédies de poche

Blaise Cendrars. L'or d'un poète

«Tout enfant, très souvent, je brûlais dans mon berceau: je prenais feu comme une allumette et il ne restait de moi qu’un petit tas de cendres noires toutes entortillées.» Toute sa vie, celui qui naquit Frédéric Sauser, en Suisse, en 1887, brûlera une énergie inépuisable, pour créer l’une des grandes oeuvres de la littérature du XXe siècle. Enfant fermé, difficile, Freddy Sauser suit ses parents à Naples avant de rentrer en Suisse, où l’école buissonnière et sa passion pour la lecture, de Jules Verne à Tolstoï, de Nerval à erasme font de lui un fort mauvais élève. A seize ans, il quitte sa famille et part pour Moscou. A Saint-Pétersbourg en 1905, il est secrétaire d’un joaillier et se mêle aux milieux révolutionnaires. C’est là que le futur poète commence à écrire. Ce sont des années de formation, marquées par son premier amour, Hélène, qui périra par le feu. A Berne, en 1908, il reprend des études et rencontre Féla Poznanska, l’étudiante polonaise qui deviendra sa femme et la mère de ses trois enfants. Dans la misère, sous les toits, à Paris, à Bruxelles, puis à New York, il travaille à la recherche de son écriture, vivifiée en profondeur par le monde moderne. Il écrit Pâques à New York et invente son nom nouveau: Blaise Cendrars. A Paris en 1912, il rencontre les artistes dont la quête s’apparente à la sienne, poètes comme Apollinaire puis Reverdy ou Soupault, peintres comme Chagall, Léger ou Robert et Sonia Delaunay. Coup de tonnerre dans le ciel de la poésie, il écrit et publie, avec les couleurs de Sonia Delaunay, dans une forme nouvelle et inégalée depuis, le «premier livre simultané»: la Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France (1913). Eclate la Première Guerre mondiale: engagé volontaire, Cendrars perd sa main droite. Dans l’effervescence du Paris de l’après-guerre, Cendrars est écrivain et poète, critique d’art, éditeur audacieux, assistant metteur en scène avec Abel Gance, réalisateur à Rome, ou encore librettiste de ballets. En 1924, il part pour le Brésil, qui deviendra une de ses sources d’inspiration. Le poète se fait prosateur et de 1925 à 1930 publie ses grands romans: L’Or, Moravagine, Le Plan de l’Aiguille, Dan Yack. Il fait ensuite l’expérience du grand reportage, puis publie trois livres de nouvelles. En juin 1940, désespéré par l’occupation allemande, il s’exile à Aix-en-Provence. Après trois années de silence et de vie contemplative, il reprend la plume, écrit L’Homme foudroyé, La Main coupée, Bourlinguer, Le Lotissement du ciel. Terrassé par une attaque d’hémiplégie en 1958, le poète à la main coupée tente encore d’écrire avec sa «main amie» paralysée. Il meurt le 21 janvier 1961.

01/2011

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Philosophie

Le Principe Sécurité

« Sécurité publique », « sécurité alimentaire », « sécurité énergétique », « sécurité des frontières » : la sécurité constitue aujourd’hui dans tous les États un enjeu politique formidable. Mais qu’est-ce que la sécurité ? Un sentiment, un programme politique, des forces matérielles, un écran de fumée, une espérance, une damnation, une obsession pathologique, une source de légitimité, un bien marchand, un service public ? Ce principe, omniprésent, est le fruit de quatre grandes acceptions historiques : – la sécurité comme état mental, disposition du sujet ; – la sécurité comme situation objective, ordre matériel caractérisé par une absence de dangers ; – la sécurité comme garantie par l’État des droits fondamentaux, de la conservation des biens et des personnes, de l’ordre public, de l’intégrité territoriale ; – la sécurité comme contrôle des flux : cette acception du terme met à nu notre époque contemporaine et mobilise des concepts nouveaux – « traçabilité », « précaution » –, mais aussi ceux de « contrôle », « protection », « régulation ». Ces quatre dimensions sont autant de « foyers de sens » divers et irréductibles, qui, au cours de l’Histoire, ont connu chacun leur âge d’or, et semble s’être succédé. Or, montre Frédéric Gros, une fois embrasés, ils ont continué à être actifs, jusqu’à nos jours. Leur dynamique historique s’éclaire par quatre modalités : la reconfiguration (exemple de la tranquillité du Sage qui ne dépend plus de techniques spirituelles mais d’un bon gouvernement et d’un État fort) ; la réactivation (les ressorts millénaristes recyclés par les révolutions totalitaires du XXe siècle) ; la tension interne (entre sécurité policière et sécurité juridique, entre sécurité militaire et sécurité policière qui, à son tour, combat « l’ennemi intérieur ») ; la contradiction externe enfin (aujourd’hui la biosécurité remet en cause les autres foyers de sens ; de son côté le modèle de la sécurité du marché impose un démantèlement de l’État-providence, un effacement des politiques de santé publique, une disparition des logiques de solidarité, et la sécurité-régulation alors joue contre la sécurité-protection). Au-delà de ces variations historiques – de la sérénité du sage aux appareils d’État, du millénarisme religieux aux techniques contemporaines de contrôle –, ces quatre foyers de sens ont en commun que la sécurité, c’est, toujours, une retenue de la catastrophe. Le sage, par des exercices appropriés, tient à distance la catastrophe comme malheur, en neutralisant les représentations, en empêchant que les instabilités sociales ou les désordres du monde ne mordent sur sa tranquillité intérieure. Le millénarisme se construit largement comme une retenue de la catastrophe ultime, absolue, la destruction des temps et le Jugement dernier. L’État, en maintenant un ordre public, retient les forces de destruction, la catastrophe comme guerre. La biosécurité retient tout ce qui pourrait menacer, altérer, entraver la circulation des flux, en protégeant, contrôlant, régulant. La sécurité, c’est se retenir au bord du désastre.

10/2012

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Techniques instrumentales

L'art de jouer du piano. Conseils pour les débutants, les amateurs, les concertistes

Ce livre est destiné à tous ceux qui se posent des questions sur l'art de jouer du piano, quelque-soit leur niveau, de l'amateur au futur professionnel. Ils se propose d'aider tous les pianistes, quelque-soit leur expérience, en expliquant comment acquérir une bonne technique, construire une belle interprétation, réellement musicale, grâce à la maîtrise des moyens physiques adéquats. Cet ouvrage décrit aussi la meilleure manière d'apprendre une oeuvre sans perdre de temps, explique comment s'y prendre pour jouer par coeur sans avoir d'angoisses paralysantes, ni la peur panique des trous de mémoire. Au XIXe siècle, la technique se construisait d'instinct ; Liszt jouait comme un dieu, mais il n'expliquait pas. Lorsqu'il enseignait à la Hofgärtnerei de Weimar peu avant sa mort en 1886, il était devenu une sorte de mage, plus célèbre à l'époque que nos stars du football (les Zidane et les M'Bappé ! ). Hélas, il gardait aussi jalousement son secret. Quant à la plupart des professeurs de piano d'aujourd'hui, soit ils n'ont pas réfléchi rationnellement à la pédagogie de l'instrument, soit ils sont eux-mêmes des concertistes accomplis, et ils omettent alors de se mettre à la portée de leurs élèves en commençant par des évidences comme celles-ci par exemple : comment doit-on s'y prendre pour apprendre une partition qui contient des milliers de notes ? Quelle est la base de l'oreille musicale ? Est-il indispensable d'avoir l'oreille absolue ? D'où vient l'agilité des doigts ? Comment jouer avec musicalité et émouvoir les autres ? Comment faire pour ne pas avoir de trous de mémoire ? Que faire quand on est terrorisé face au public (qu'il s'agisse des voisins du premier étage, de nos lointains cousins venus de Belgique, ou du public du Carnegie Hall de New-York) ? A quoi penser en jouant ? Rares, donc, sont les pédagogues qui ont affleuré ces sujets de base. Seul un génie absolu, tant de la musique que de la pédagogie du piano, sut donner à ses disciples de vrais conseils frappés du sceau de son grand art : Frédéric Chopin. Ce livre s'inspire des grands principes de jeu de piano de Chopin et les développe. A la lumière de cet héritage, de la longue expérience de concertiste de l'auteur, et des connaissances des neurophysiologistes sur le fonctionnement de notre cerveau, il vise à ne jamais séparer la technique du piano et la connaissance du corps, de l'amour de la musique et du travail de l'esprit, de l'oreille et de la musicalité. Voilà un ouvrage essentiel pour tous ceux qui veulent apprendre à jouer du piano ou se perfectionner dans ce grand art de la musique.

03/2022

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BD jeunesse divers

Happif Birthday. Strips 75 ans Pif

STRIP PIF 75 ans après... par Mircea ARAPU Collection Pif et Hercule Pif le chien est né le 28 mars 1948 sous le crayon de l'espagnol José Cabrero Arnal, au rythme d'un Strip quotidien publié dans le journal l'Humanité, créé par Jean Jaurès. Pif finira par donner son nom au magazine Vaillant, véritable creuset de la BD francophone. Les Editions Vaillant et Pif Le Mag ont décidé de rendre hommage à ce personnage iconique, apprécié encore aujourd'hui par 61% des Français. source Harris interactive, sondage réalisé en mars 2022) Le directeur de la publication du magazine a chargé Mircea Arapu, le Roumain débarqué tout jeune à la rédaction de Pif Gadget en 1982, de renouer avec l'esprit de ces strips drolatiques et poétiques en trois ou quatre cases. Mircea Arapu est l'homme de la situation. Il a travaillé avec les plus grands, Kamb pour Arthur le fantôme, a réalisé les Pif de couverture dès 1985, ainsi que les illustrations de gadgets, dont le fameux Artémia salina, les oeufs de la préhistoire. Amoureux du style Arnal, il incarne dans cet ouvrage un retour aux sources. Le timbre des 75 ans, édité par La Poste, en forme de strip, une première dans l'histoire de la philatélie, a d'ailleurs été choisi parmi une vingtaine de projets des dessinateurs de Pif, par La Poste et la Rédaction du magazine. Mircea Arapu en est l'auteur. Il a travaillé et retravaillé, se pliant aux désidératas de la rédaction et du directeur de la publication, conscient de la mission impossible qui lui avait été confiée par Frédéric Lefebvre, qui a voulu ce clin d'oeil historique et moderne à l'immense créateur de Pif. Des dizaines de Strips, parfois en vers comme aux tout débuts du personnage, mettent en scène Pif et son meilleur ennemi Hercule, né, lui, en 1949. Des gags de vies du couple de chien et chat le plus célèbre de l'histoire mondiale, à se tordre de rire. Nostalgie et émotion garanties à chaque case ! Et, en prime, le Strip le plus long de l'histoire de la BD... Le lecteur en redemandera en arrivant au bout de ces 48 pages de bonheur. Mircea Arapu, auteur d'histoires de Pif & Hercule, Placid & Muzo ou encore Arthur le fantôme a accepté de renouer avec le, style initial du personnage, après les innombrables Strips de Roger Mas ou ceux, plus récents, de François Corteggiani (brutalement disparu le 21 septembre 2022) avec lequel il a collaboré souvent et auquel il a finalement succédé dans le quotidien l'Humanité, au rythme effréné d'un Strip par jour... Nostalgiques ou novices, collectionneurs ou farfouilleurs, cet ouvrage est fait sur mesure pour leur plaire.

04/2023

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Psychologie, psychanalyse

Experience intemporelle. Carnets et textes littéraires inédits, 1946-1985

Depuis de nombreuses années, les psychothérapeutes savaient que Laura Perls était intensément impliquée dans le développement de ce qu'on connaît aujourd'hui sous le nom de 'gestalt-thérapie', bien que ce soit son mari, Frederick Perls, qui soit officiellement l'auteur des textes fondateurs. Les publications professionnelles propres de Laura Perls sont succinctes et appréciées, mais ne sont pas nombreuses. Le présent recueil, qui contient les écrits de Laura Perls jusqu'ici inédits, y compris son journal, des lettres, des poèmes, des traductions, des nouvelles, des notes préparatoires pour des conférences ou des publications, offre une perspective très personnelle sur l'une des fondatrices de la gestalt-thérapie. La grande interview que Daniel Rosenblatt avait menée avec Laura Perls en 1972 est publiée ici pour la première fois et complète ses textes littéraires ; elle apporte des informations d'un très grand intérêt. L'histoire de Laura Perls s'étend sur deux guerres mondiales, la fuite devant la persécution nazie, la vie sur trois continents et bien d'autres nouveaux débuts. En plus des oeuvres que l'on connaissait déjà, ces textes littéraires reflètent l'émergence des femmes dans la vie publique et professionnelle au cours du XXe siècle en offrant au lecteur un aperçu sur cette période et sur l'influence d'une femme sur le développement d'une école majeure de la Psychologie Humaniste. Le riche arrière-plan culturel dont Laura Perls avait bénéficié et les auteurs qui l'ont inspirée trouvent leur résonance dans ses textes littéraires, une mine de réflexions personnelles au fil des années qui courent de 1946 à 1985. En outre, on trouvera ici une vue générale de sa vie, une description de ses contributions théoriques et pratiques aux origines et au développement de la gestalt-thérapie, une mise à jour de l'héritage qu'elle a laissé à la gestalt-thérapie Laura Perls était connue pour avoir permis au New York Institute for Gestalt Therapy d'être une communauté d'enseignement solide et importante. Pendant des décennies, elle a été la gardienne de la flamme de cet Institut fondateur. Bien connue pour ses conceptions du contact et du soutien, pour l'utilisation créative des expérimentations et l'utilisation productive de l'embarras, les textes littéraires de Laura Perls sont finalement disponibles ici.

04/2018

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Récits de voyage

Quelques notions sur l'Isle de Ceylan

1798. Eudelin de Jonville rejoint l'île de Ceylan comme naturaliste et interprète au sein de la petite équipe qui accompagne Frederick Noth, le premier gouverneur anglais de cette toute nouvelle colonie. Jonville est français, mais il sert le gouvernement britannique en Asie, alors que l'Angleterre et la France sont une fois de plus en conflit. Eudelin est un hériter du siècle des Lumières ; cultivé et curieux de tout. Pendant son séjour, il voyage, arpente, mesure, enquête, rencontre, dessine, peint, et, pour notre plus grand plaisir aujourd'hui, rédige en français un étonnant manuscrit qu'il envoie en 1801 en Angleterre en demandant à son frère de le faire imprimer. Ce que celui-ci ne fera jamais C'est ce document exceptionnel que nous publions aujourd'hui Ecrit dans un style enlevé mais précis, d'une plume brillante qui n'exclut pas l'humour et où ne transparaît jamais quelque ironie malveillante, le journal d'Eudelin nous livre les premières descriptions détaillée du bouddhisme de Ceylan et une comparaison avec l'hindouisme à une époque où le occidentaux s'intéressaient fort peu à ces religions. L'auteur nous parle de la fonction royale, du clergé, du rôle et de la vie des moines, des rites du mariage et de la mort, détaille les costumes et chacun de leurs éléments, énumère les castes, mentionne en passant la beauté exceptionnelle des femmes de la caste des Rodias. Il admire la finesse de la poterie cinghalaise, s'intéresse à la musique et à sa notation, retrouve les 7 notes de la gamme et décrit tous les instruments de musique qu'il a rencontrés avec dessins à l'appui. Il relate ses voyages à l'intérieur de l'île. Une ambassade à Kandy auprès du roi, une expédition dans le sud en suivant les côtes, la description d'un lac dans l'est de l'île, une étude minéralogique poussée, le tout agrémenté de nombreux croquis et aquarelles dont nous présentons des reproductions en couleurs. Ce texte, enfin publié aujourd'hui, est issu d'un manuscrit oublié de la British Library à Londres et d'une copie délaissée dans un coffre du Musée de Colombo à Sri Lanka. Ce texte, la première description exhaustive de l'île de Ceylan après celle de Knox, peut encore guider les pas du voyageur à travers un pays longtemps assimilé au Paradis Terrestre.

09/2012

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Littérature érotique et sentim

Croire encore au bonheur. Romance

Alors qu'elle débute un nouvel emploi à Marseille, Lou tombe peu à peu sous le charme de son employeur. A la suite d'un drame personnel qui la contraint à reprendre sa vie à zéro, Lou accepte un poste de secrétaire dans une société à Marseille. Une surprise de taille l'attend en découvrant la somptueuse demeure où elle sera hébergée le temps de son contrat, mais ce n'est rien à côté de sa stupéfaction lorsqu'elle apprendra l'étrange activité de son employeur. Très vite, un lien passionnel se tisse entre la tendre et secrète Lou Saint-Pierre et le ténébreux Valère Castrosa... Lou et Valère pourront-ils vivre pleinement leur passion ? Plongez-vous dès à présent dans une romance forte où l'amour et la sensualité se confrontent aux entraves du destin. EXTRAIT Le bureau de Lou se situait dans l'aile gauche de la villa. Elle disposait d'un ordinateur, une imprimante et une ligne téléphonique. - J'ai mis du temps avant que le patron ne consente à m'installer cette machine, plaisanta Sarah. Il a une sainte horreur de tout ce qui est moderne. C'est vrai qu'à force de vivre dans ce sinistre couvent, on finit par en oublier le progrès ! Avec cet ordinateur, vous planifierez tous les rendez-vous. Les consultants sont souvent des personnalités importantes, vous devrez les accueillir comme il se doit et parfois les raccompagner jusqu'à la sortie. En général, c'est Valère qui s'en charge. - Comment ça ? Reçoit-il vraiment des gens ici ? - Oui, une personne dans la journée, parfois deux... ou zéro. C'est selon son humeur. Une partie de votre travail consistera à rappeler le consultant pour lui dire que Valère ne pourra finalement pas le recevoir, sachant tout de même que le rendez-vous a été pris quatre mois à l'avance. Je vous assure, c'est affreusement gênant. Surtout lorsque vous annoncez à la personne qu'elle devra encore patienter tout autant pour un autre rendez-vous ! A PROPOS DE L'AUTEUR C'est en lisant les oeuvres de Colleen McCullough et Kathleen Woodiwiss durant l'adolescence que Eléanore Vendereven a eu envie d'être écrivaine. Aujourd'hui mère au foyer, elle s'occupe de ses deux enfants tout en s'adonnant à ses deux grandes passions que sont l'écriture et les arts.

09/2019

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Poésie

Le chemin de sable

On se souvient peut-être d'une photo des surréalistes réunis, l'air grave, vers 1930, autour d'une adolescente assise. Sur cette image Gisèle Prassinos, âgée à l'époque de 14 ans (elle mourra nonagénaire) leur lit ses poèmes. Rien de tel pour l'inconnue qui nous occupe aujourd'hui. L'unique recueil anthume de Sabine Sicaud (1913-1928) paraît en 1926, préfacé par madame de Noailles. Il reste à l'auteur deux ans à vivre. Dans son cas, le misérabilisme cher à la nécrophilie littéraire serait insuffisant : elle est morte enfant. C'est là une monstruosité du destin que les amateurs friands de "poètes morts jeunes" eux-mêmes hésiteraient à mettre en avant. Du reste, la toute jeune fille avait d'emblée fait un sort au mot malencontreux d'Ana de Brancovan sur "l'honneur de souffrir" . On ne sait pas bien dire si en la comparant dans ses Mythologies à Minou Drouet, Barthes aura été beaucoup plus heureux. Mais sa précocité exceptionnelle ne devrait pas pour autant interdire de constater que l'esprit de poésie soufflant où il veut, l'enfant prodige aura bénéficié de ses largesses. Dans cet ensemble choisi, ce Chemin de sable éponyme, où deux crépuscules coïncident à la genèse de l'oeuvre - puisqu'en bouton Sabine écrit la page où il lui faut mourir -, le vertige de la souffrance et du pressentiment de la fin épousent une forme d'acuité de l'intelligence et de la sensibilité qui sont ce don de poésie dont les accents ne trompent pas : "Vous parler ? Non. Je ne peux pas. /Je préfère souffrir comme une plante, / Comme l'oiseau qui ne dit rien sur le tilleul". (...) On doit apprendre à souffrir seul. (...) //Que nul ne vienne. //La plante ne dit rien. L'oiseau se tait. Que dire ? /Cette douleur est seule au monde, quoi qu'on veuille. /Elle n'est pas celle des autres, c'est la mienne. //Une feuille a son mal qu'ignore l'autre feuille. /Et le mal de l'oiseau, l'autre oiseau n'en sait rien" C'était bien le moins que d'intégrer l'impardonnable adolescente de la villa "Solitude" , nom de sa demeure familiale dans le Sud-Ouest, au catalogue en progrès de notre Bibliothèque. Ne serait-ce que pour rafraîchir une mémoire éditoriale encline à l'oubli. Rien d'elle n'avait paru d'assez complet depuis 1958. Oui, il était grand temps.

01/2023

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Musées étrangers

Le voyageur et son ombre. Les collections du BAM (Musée des Beaux-Arts de Mons)

Pour la première fois dans l'histoire du BAM, la tâche de commissaire d'une exposition centrée sur ses collections a été confiée à un artiste. Nul autre que Xavier Noiret-Thomé ne pouvait offrir un regard aussi vivifiant sur les collections de Thomas Neirynck et des époux Duvivier, en dépôt depuis plus de dix ans au BAM et aujourd'hui conservées à l'Artothèque. C'est aussi la première fois qu'une exposition est organisée exclusivement autour de ces deux collections représentatives de l'art européen de la seconde moitié du 20e siècle et composées d'artistes aussi emblématiques que Fautrier, Fontana, Alechinsky, Asger Jorn ou encore Peter Saul. Xavier Noiret-Thomé nous convie ici à un voyage initiatique en cinq stations directement inspirées de la mythologie grecque qu'il convoque ici sans ambiguïté à travers la figure de Nietzche qui lui a inspiré le titre de l'exposition. Liste des artistes : Eugène Leroy, Michel Frère, Anna-Eva Bergman, Jean Fautrier, Tal Coat, Asger Jorn, Antonio Saura, Antoine Mortier, Pablo Picasso, Pierre Alechinsky, Meret Oppenheim, Antonio Segui, Gaston Chaissac, Enrico Baj, Karel Appel, Philippe Vandenberg, Jean-Francois Octave, Peter Saul, Peter Pepermans, Pol Maryan, Hugh Weiss, Lucio Fontana, Jo Delahaut, Philippe De Gobert, Jordi Pericot, Eduardo Sanz, Marcel Broodthaers, Gérard Baldet, Jesùs-Rafael Soto, Fabio De Sanctis, Henri Matisse, Jean Brusselmans, Agnès Maes, Jiri Georg Dokoupil, Maurice Wickaert, Fred Bervoets, Daniel Nadaud, David Mach, Serge Vandercam, Franz Ringel et Xavier Noiret-Thomé. Xavier Noiret-Thomé, né en 1971 à Charleville-Mézière, après des études à l'Ecole régionale des Beaux-arts de Rennes de 1990 à 1995, une résidence au Centre d'art contemporain du domaine de Kerguéhennec puis à l'Académie royale des Beaux-arts d'Amsterdam, se voit décerner le prix Levis de la Jeune Peinture belge au Palais des Beaux-arts à Bruxelles en 2001. En 2005, il est lauréat de l'Académie de France à Rome et obtient une résidence à la villa Médicis. En 2011, il réalise les vitraux de l'église Saint-Thomas de Vaulx-en-Velin. Depuis 2005, Xavier Noiret-Thomé est professeur et depuis 2017 coordinateur du Master-Peinture de l'Ecole nationale supérieure des arts visuels de La Cambre à Bruxelles. Ses oeuvres ont été intégrées dans de nombreuses collections publiques et privées.

01/2023

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Critique

Les graphies d'Eros

" Je m'efforce, moi, quand j'écris une page pornographique, de dire ce qui se passe dans la peau, dans le ventre, dans les reins, dans l'anus, dans le vagin... Et pour ce faire, je suis forcé d'avoir recours à des métaphores, la description clinique n'apportant rien sur le plan sensible. " Jacques Abeille Si les Porn Studies commencent à avoir quelque reconnaissance en France, on ne concède guère de valeur à la production pornographique, qui garde la réputation d'être répétitive, mécanique, aussi éloignée de toute poésie que peut l'être une recette de cuisine ; bref, elle est seconde et dépourvue, dit-on, de cette originalité qui est à la source de toute oeuvre d'art. Construite au fil d'une vie, l'oeuvre double de Jacques Abeille / Léo Barthe bouscule avec vigueur ces préjugés. En poète et plasticien, le Janus Abeille / Barthe fait de la graphie d'Eros non une subversion du geste noble du créateur mais la condition première de l'existence et de la création. Fidèle à ce déplacement des discours et à leur croisée, ce volume se veut polyphonique : on y entendra la voix d'Abeille / Barthe à travers une nouvelle inédite, Toute licence, qui traite de l'innocence des jeux érotiques et de leur consubstantialité avec tout geste poétique. Selon un rythme régulier et pour prendre résonance, viendra s'intercaler dans ce texte la voix de critiques, spécialistes de littérature contemporaine (Jean-Michel Devésa et Pierre Vilar), d'érotisme (Patrick Wald Lasowski) ou de fantastique (Eric Vauthier), de la sexologue Nadine Grafeille et d'un artiste familier d'Abeille (le plasticien Philippe Lemaire). Léo Barthe est le pseudonyme non dissimulé de Jacques Abeille, auteur d'une oeuvre conséquente dans le domaine de l'imaginaire, à travers notamment " Le Cycle des contrées " (Le Tripode). Il a parallèlement, sous le nom de Léo Barthe, publié de nombreux textes érotiques à La Musardine (Camille, L'Animal de compagnie, La Demeure des Lémures, Princesse Johanna), ainsi qu'une trilogie, De la vie d'une chienne, au Tripode. Ce volume poursuit l'étude de l'oeuvre de Léo Barthe / Jacques Abeille, entreprise il y a cinq ans dans Le Dépossédé (Le Tripode), sous la direction d'Arnaud Laimé, maître de conférences à Paris 8.

09/2021

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Essais

L’invention d’Euroméditerranée

En 1989, Robert Vigouroux, qui était devenu maire de Marseille à la mort de Gaston Defferre, brigue un nouveau mandat. Exclu du parti socialiste, qui présente un autre candidat, il remporte l'élection avec une liste issue de la société civile. Pierre Fiastre, chef d'entreprise marseillais, en fait partie. Chargé du développement économique, il conçoit l'opération Euroméditerranée qu'il parvient à faire approuver et financer par l'Etat et dont il est nommé directeur adjoint. A la fois projet stratégique reliant l'Europe et la Méditerranée et projet urbain visant à impulser une nouvelle dynamique à Marseille, Euroméditerranée devient alors un laboratoire d'idées et d'expérimentations. Mais le clientélisme et le copinage politique font leur retour avec l'arrivée à la tête de la ville de Jean-Claude Gaudin qui parvient à se débarrasser de l'équipe dirigeante. Cette aventure, qui a changé l'avenir de Marseille, est racontée avec humour et authenticité par Pierre Fiastre. Pierre Fiastre, ingénieur et architecte, est consultant en stratégie. Après avoir été à l'origine de la création d'Euroméditerranée, il a piloté depuis 2016 la reconversion de la Villa Méditerranée pour en faire la reconstitution de la Grotte Cosquer. Extrait : "Quand on parle de Jean-Claude Gaudin, encore faut-il savoir de qui il s'agissait. Beaucoup de gens croyaient que c'était un homme politique marseillais, à l'époque président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur qu'il avait conquis en 1986 en faisant une alliance de gouvernement avec le Front national. La réalité était bien plus complexe. Jean-Claude Gaudin n'était pas une personne. Il était trois personnes réunies dans une étrange consubstantialité dont le principe devait être familier à l'ancien professeur d'histoire de l'Ecole Saint-Joseph. Il y avait le Jean-Claude Gaudin que tout le monde connaissait, le maire patelin de la pastorale provençale. Mais il y avait aussi deux autres personnages, dont la réalité tangible échappait au commun des observateurs, qui se nommaient Claude Bertrand et Henri Loisel. Certains en avaient entendu parler et pensaient que c'étaient de proches conseillers de Jean-Claude Gaudin. Erreurâ! Ils "â¯étaientâ¯" Jean-Claude Gaudin, aussi légitimement que celui dont c'était l'état civil officiel. Il n'aurait rien été sans eux ni eux sans lui. Jean-Claude Gaudin n'existait que par cette mystérieuse trinité dont la pensée était unique et les rôles distincts".

09/2023

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Littérature étrangère

Sanctuaire du coeur

La fugue de Thanh plonge dans la stupeur ses parents, un couple de professeurs respectés, ainsi que toute la petite ville proche de Hanoi où vit cette famille modèle. A seize ans, le jeune homme était promis à un brillant avenir et n'avait jamais donné le moindre signe de trouble ni de rébellion. Quand on le retrouve quatorze ans plus tard - en 1999, le temps du récit -, il est devenu gigolo, entretenu par une femme d'affaires rencontrée dans la maison close de Saigon où il exerçait ses talents de prostitué. Comment - et pourquoi - ce jeune homme sans histoires en est arrivé là, c'est ce que dévoile ce roman diaboliquement construit. Thanh a tout le temps, pendant ses longues journées dans la villa de la côte que seuls rythment des dîners dans des établissements de luxe, de se remémorer son passé. Ses jeunes années sont autant de souvenirs lumineux : elles ont été à jamais marquées par la présence radieuse de Tra My, son amie de toujours, la petite fille que ses parents avaient recueillie et dont il était tombé éperdument amoureux. Sa descente aux enfers après sa fugue vient en sombre contrepoint de cette enfance heureuse : les scènes époustouflantes de son arrestation par erreur dans un hôtel de passe, de son emprisonnement avec des droit commun ou de sa rencontre avec le proxénète qui l'a embauché donnent à Duong Thu Huong la matière d'un portrait sans appel d'une société vietnamienne déstabilisée et corrompue que dominent le sexe, le pouvoir et l'argent. Quand Thanh ne supporte plus sa vie oisive d'objet sexuel et qu'il décide de prendre un nouveau départ, il ne peut s'empêcher de buter sur le traumatisme subi lors de ses seize ans. La scène qui le hante, et dont son propre père est l'acteur principal, donne la clé de sa dérive et du roman tout entier. La question sous-jacente que pose en effet Duong Thu Huong tout au long de ce livre consacré aux enfants des hommes et des femmes de sa génération, celle qui s'est battue pour des idéaux et qui ne se reconnaît pas dans le Vietnam d'aujourd'hui, est déchirante : qu'avons-nous fait à nos enfants ? quel monde leur laissons-nous ?

09/2011

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Beaux arts

Friedrich Nietzsche et les artistes du nouveau Weimar

Vers 1900, un petit groupe formé d'influents mécènes, critiques, écrivains et artistes fait de Weimar, capitale du grand-duché de Saxe-Weimar-Eisenach, aujourd'hui en Allemagne, un centre utopiste de l'art et de la pensée modernes. Des artistes tels que Max Klinger, Edvard Munch et Ludwig von Hofmann et des écrivains comme André Gide, Hugo von Hofmannsthal et Rainer Maria Rilke cherchent à créer un "Nouveau Weimar" et désignent à la tête de ce mouvement Friedrich Nietzsche, prophète radical de la modernité. Sa pensée pénétrante, son langage expressif et son style aphoristique saisissant font en effet de lui le parfait philosophe du modernisme. "L'existence et l'univers ne sont éternellement justifiés qu'en tant que phénomène esthétique". Avec des maximes philosophiques comme celle-ci, tirée de La Naissance de la tragédie, Nietzsche va devenir une référence majeure pour les artistes et les critiques en quête d'un "nouvel art", d'un "nouvel homme" et, finalement, d'une "nouvelle société". En 1902, on demande à Max Klinger de réaliser le portrait sculpté du philosophe mort deux ans plus tôt, pour la villa Silberblick à Weimar, où le culte de Nietzsche s'est constitué. A partir d'un masque mortuaire largement remanié, Klinger exécute le célèbre hermès en marbre qui orne encore de nos jours la salle d'accueil des Archives Nietzsche. Seules trois versions monumentales en bronze ont été coulées, l'une d'entre elles faisant maintenant partie de la collection du musée des Beaux-Arts du Canada. Friedrich Nietzsche et les artistes du nouveau Weimar, dont cette sculpture constitue le point focal, accompagnée d'une série de tableaux, de dessins, de moulages en plâtre et de petits bronzes, se propose de montrer comment Klinger et ses mécènes ont inventé le Nietzsche "officiel", transformant un portrait hautement expressionniste en une image culte, classique et idéalisée. L'exposition comprendra aussi un ensemble d'éditions anciennes des livres les plus influents de Nietzsche, notamment des éditions de luxe des ouvrages Ainsi parlait Zarathoustra, Ecce Homoet Dithyrambes de Dionysos produites par Henry van de Velde. Enfin, elle réunira des oeuvres d'autres protagonistes du "Nouveau Weimar", dont Auguste Rodin, Aristide Maillol, Edvard Munch et Kurt Stoeving, de manière à offrir, pour la première fois en Amérique du Nord, un éclairage sur cette extraordinaire constellation artistique et culturelle du modernisme.

04/2019

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Critique littéraire

Cahiers Jean Cocteau N° 15 : Jean Cocteau et le court métrage

Outre Le Sang d'un poète, Jean Cocteau a réalisé ou aidé à réaliser 29 autres courts métrages. La présente livraison des Cahiers Jean Cocteau répertorie et analyse, pour la première fois, l'ensemble de cette production moins connue du grand public et des spécialistes. L'entreprise a consisté à retrouver et à visionner dans les fonds d'archives publics et privés tous les films encore accessibles, puis à consacrer à chacun d'eux un article fournissant la fiche technique, décrivant la genèse de l'oeuvre, transcrivant et analysant la contribution de Cocteau (scénario, commentaire, préface, rôle d'acteur,). Lorsque la bande filmique est demeurée illisible, inaccessible ou disparue – dans trois cas seulement –, un travail d'archives a permis d'en retracer la création à partir des témoignages et des manuscrits qui nous sont parvenus. Les contributions de Cocteau sont en majorité de l'ordre du commentaire, qu'il soit écrit et/ou lu par lui : L'Amitié noire, Venise et ses amants, La Légende de sainte Ursule, Tennis, Le Rouge est mis, Pantomimes, À l'aube d'un monde et Égypte ô Égypte. Mais le poète a également réalisé lui-même pas moins de 6 courts métrages : Jean Cocteau fait du cinéma, Coriolan, La Villa Santo Sospir, sa propre séquence dans Huit fois Huit, Voyage au pays de l'insolite et Jean Cocteau s'adresse à l'an 2000. Il a figuré aux côtés de ses amis dans la fantaisie poétique Ulysse ou les mauvaises rencontres, le document Désordre, l'interview avec Colette, ou a accepté de présenter ses oeuvres dans les documentaires Une mélodie quatre peintres, La Crèche de Villefranche et Saint Blaise-des-Simples. Ainsi, si l'on connaissait déjà Cocteau comme poète, dialoguiste, réalisateur et acteur de par ses longs métrages, surgit désormais comment il s'improvise aussi devant l'écran en tant que journaliste, commentateur, costumier, artiste, chercheur ou archéologue. Tout aussi important toutefois, en collaborant à ces courts métrages moins connus et inconnus, insolites et étonnants, poétiques ou scientifiques, le poète s'est aguerri au métier de cinéaste et a développé toute une série de techniques et de thématiques qu'il réemploiera dans son oeuvre cinématographique ou intermédiale. Comme le veut la tradition, ces Cahiers seront accompagnés de reproductions de photos et de documents inédits.

04/2017

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Littérature française

Une courtisane aux péripéties à l'eau d'ortie

Ce roman est un roman vivace, vivant écrit par un homme en colére. Connu pour avoir vomi ses vérités sur l'incarcération des cadres gestionnaires au temps de la purge initiée par des forces pas si occultes que cela, RACHID HARBI Kabyle-Algérien a pris cette fois sa plume pour aile, tâter les douleurs sociétaires. Ancien cadre de l'eniem emprisonné en 1996, deux fois acquitté, il a réglé ses comptes avec le pouvoir et le systéme judiciaire à travers des écrits journalistiques et deux livres parus il ya quelques années. A soixante sept ans, attendri peut etre, il vient de publier un récit qui narre l'histoire singuliére, mais pas du tout ordinaire, d'une jeune algérienne moyenne éprise de vie tout simplement une jeune fille martyrisée et qui à l'aide de son seul " karma ", a fini par sortir la téte de l'eau. Chebha personnage de cet ouvrage, prénom d'emprunt, a bel et bien éxisté. Cette histoire est bien réelle. C'est celle de l'éclosion d'une fillette de son extinction puis de sa résurrection. Violée par le deuxième mari de sa mére qui s'avérera étre son géniteur à l'age de trois ans. Déchirée donc par le doigt de son pére, elle survit au choc, se soulève et se porte avec la douleur accrochée à ses haillons, pour aller courageusement affronter le monde et l'école algérienne. Elle en sort bachelière devient universitaire. Un jour, elle découvre que ferroudja sa mére couche avec un amant dans un garage égaré dans les bois. Le traumatisme la féle, elle se met à boire, à fréquenter les bouges et les cabarets. Elle découvre l'argent et le luxe. Chebha est d'une beauté lumineuse. Elle devient méme la femelle d'un prince Quatari et d'une vice consul étranger. Elle vend surtout son corp tous les soirs notamment lorsqu'elle va chez el houaria la madame claude algérienne, entremetteuse de son état. La fiction se méle à la réalité lorsque Pédro, un ibérique en tombe amoureux. Il la sort de la nasse et lui rend sa dignité. La vraie chebha éxiste, elle est aujourd'hui mére de famille, propriétaire d'un superbe commerce et d'une très belle villa sur les hauteurs de la corniche oranaise. La chebha du roman livre sous la plume de l'auteur toute cette détresse et ses insanités que subit la femme algérienne au quotidien.

11/2015

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Thèmes photo

Gardiens

Dans une démarche à la fois anthropologique, documentaire et artistique, Rip Hopkins a réalisé cette série photographique inédite dédiée au(x) métier(s) de gardien. Le photographe joue avec le sujet et nous emmène dans un périple à travers le département des Alpes-Maritimes, de gardien en gardien. Les images créées portent chacune la force d'une individualité magnifiée et, réunies, nous offrent une vision d'ensemble sur le gardiennage, fonction quelque peu méconnue en dépit de son importance dans notre société. Rip Hopkins en explore les multiples déclinaisons de gardien, nous présentant successivement garde-forestiers, bergers, policiers, auxiliaires de puériculture, moines, ou encore agents d'accueil. Ce faisant, le photographe met en lumière autant la pluralité que ce qui fait sa singularité du gardiennage. Etre gardien, c'est protéger, définir les limites et réguler, comme le fait le berger avec ses animaux. C'est également observer à la marge, tout en étant un rouage essentiel de la mécanique sociale en exerçant une certaine autorité. Enfin, le rôle du gardien ne se limite pas à la contrainte autoritaire : il implique souvent une forme de soin, à l'instar du rôle des soigneurs d'animaux, ou encore de transmission, dans le cas des médiateurs culturels. Rip Hopkins nous présente également les différents espaces de gardiennage, nous rappelant qu'être gardien est toujours nécessairement être gardien de. Les personnes photographiées sont ici ancrées dans leurs lieux de travail, naturels ou culturels, de la région des Alpes-Maritimes : du littoral au Lac supérieur de la vallée des Merveilles, du musée Fragonard de Grasse à la villa Kérylos de Beaulieu-sur-Mer, en passant par la vallée de Roya, la Cathédrale de Sainte-Réparate de Nice et le musée des Merveilles de Tende. A travers les portraits des gardiens, c'est donc tout un tableau du territoire maralpin qui se dessine. Plein de surprises, ce parcours permet d'aborder toute la complexité de la figure du gardien qui oscille entre surveillance et préservation, dans des domaines aussi divers que la conservation du patrimoine, la transmission des traditions, la protection environnementale, le maintien de l'ordre, l'entretien et la surveillance de lieux. Au fil de ses rencontres, Rip Hopkins nous montre avec subtilité et humour qui sont ces gardiens que nous côtoyons quotidiennement sans toujours les voir.

04/2023

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Poésie

Bonjour suivi de Hotdog

Inédit à ce jour, Bonjour est associé dans ce recueil à la réédition de Hotdog (Le Pédalo ivre, 2017). L'un et l'autre ont pour trait commun de questionner des formes de précarité et d'invisibilité des femmes : femmes de ménage dans Bonjour, SDF toxicomanes dans Hotdog. Deux textes à l'écriture aussi poétique que documentaire, régulièrement mis en scène. La genèse de Bonjour Au commencement, il y a Bouchra Demrah, habitante du quartier du théâtre Jean Vilar à Montpellier dont elle rencontrera l'équipe. Bouchra avait ce désir qui ne la quittait pas de raconter son travail, sa vie dans le travail, et son regard particulier sur sa situation, celle d'une femme de ménage. Tandis que l'équipe du théâtre sollicite Nathalie Yot pour l'accompagner, d'autres femmes rejoignent le projet. "J'ai été contactée pour écrire leur parcours, traduire leurs mots et tenter de mettre mon écriture, ma langue poétique dans ces témoignages. Il a fallu beaucoup d'entretiens, il a fallu que je comprenne l'intention première, que je m'approprie le sujet, que je l'expulse du mode reportage et que nous arrivions ensemble à savoir l'intérêt d'une telle initiative. Cet intérêt a émergé de manière évidente quand je me suis aperçue que cette parole sortait d'un corps invisible, qu'elle allait être celle d'une renaissance. J'ai compris que cette parole devait éclabousser". Nathalie Yot A propos de Hotdog "Hotdog est un texte écrit après un "stage d'observation" dans un centre d'accueil pour SDF femmes toxicomanes. C'est un témoignage sur la précarité et le manque, une voix qui les réunit toutes. Ces filles, ces femmes, je les croise encore tous les jours. L'envie d'un théâtre réalité, où se confronteraient le témoignage écrit et la présence de ces femmes sur le plateau, ne me lâche plus. Un théâtre documentaire où il y aurait peu de place pour l'imaginaire, beaucoup pour la réflexion, et où seul le réel serait restitué comme tel. Le public pris en otage face à une évidence dont il détourne trop souvent le regard. Réalité, documentaire, témoignage : j'ai besoin de ces mots pour exprimer la nécessité d'un espace vivant et bien plus, un espace de combat que le texte réclame pour ne pas s'en remettre à la fatalité". Nathalie Yot

02/2024

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Actualité médiatique France

Les produits toxiques, le vrai du faux. Glyphosate, radioactivité, médicaments… Quels risques pour la santé ?

Quelles sont les relations entre les produits toxiques dans notre environnement (COV, glyphosate, bysphénol, nitrites, etc.) et notre santé. Quels sont vrais risques ? De très nombreux produits toxiques sont présents dans notre environnement : dans l'air que nous respirons, dans notre alimentation, dans l'eau que nous buvons, dans les médicaments, etc. Les médias se font régulièrement l'écho de problèmes liés à ces produits toxiques et le grand public se pose de nombreuses questions bien légitimes. Des enseignants-chercheurs, spécialistes en toxicologie répondent de façon simple, compréhensible et sans jargon à un bon nombre de ces questions. Ils abordent simplement les grands concepts : - quelle différence entre le danger et le risque ? - la dose fait-elle le poison ? - qu'est-ce que l'effet cocktail ? - quelle différence entre le principe de prévention et le principe de précaution ? - comment les valeurs réglementaires de concentrations dans les différents milieux sont-elles élaborées ? - quel rôle joue l'environnement sur notre santé depuis notre naissance ? Les auteurs répondent ensuite aux questions posées actuellement par un certain nombre de produits toxiques. Il peut s'agir de pesticides dont on parle beaucoup comme le glyphosate ou le chlordécone, il peut s'agir aussi des contaminants de l'alimentation, de la pollution atmosphérique, des nitrites dans la charcuterie. Plan provisoire Les principes à bien comprendre -La dose fait-elle le poison (C. Batias) -Le danger vs. le risque, quelle différence ? (C. Batias) -Qu'est-ce que l'effet cocktail ? (C. Demeilliers) -Principe de précaution, principe de prévention (V. Danel) -Le risque relatif (V. Danel) -Evaluation de risques et valeurs toxicologiques de référence (C. Demeilliers) -Qu'est-ce que l'exposome (titre provisoire, sera changé) (C. Demeilliers) -Le règlement Européen REACH (C. Demeilliers) -Le bénéfice-risque en Santé (I. Verron, L. Ferrari, LA Vincent) -Applications mobiles et risque toxique (F. Pons, S. Billet) Les toxiques et groupes de toxiques -Contaminants et alimentation (J. Guitton & MC Chagnon) -Un exemple plus en détails : les nitrites (F. Pons) -Fausses allergies alimentaires (JP Arnould) -Les perturbateurs endocriniens (PH Villard & H. Schroeder) Y. Landkocz ? oUn exemple plus en détails : le diéthylstilbestrol (C. Batias) -Les médicaments dans l'eau (J. Guitton) -Glyphosate et chlordécone (F. Saint-Marcoux) -Les poisons autour de nous (E. Verron, L. Ferrari, I. Passagne, A. Courtois) -Les plantes sont-elles bonnes pour la santé ? (LA Vincent, L. Ferrari) -Tout ce qui est naturel est-il non toxique ? (L. Ferrari, LA Vincent) -La pollution atmosphérique, air extérieur, air intérieur (H. Schroeder, S. Billet, Y. Landkocz) -Les nano-particules (O. Joubert, E. Verron, A. Biola Vidamment) -Les rayonnements ionisants (F. Coudoré, JP Arnould)

09/2022

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Littérature française

L'ours et le philosophe

L'ours, c'est le sculpteur Etienne Maurice Falconet, auteur de la statue équestre de Pierre Le Grand à Saint-Pétersbourg. Le philosophe, c'est Diderot qui intervint avec empressement auprès de Catherine II pour que son ami bénéficiât de cette commande qui allait assurer sa célébrité dans toute l'Europe.

A travers leur amitié, leur correspondance et leur longue querelle épistolaire autour de la notion de postérité, Frédéric Vitoux restitue ici une époque et des hommes essentiels de l'histoire des idées (L'Encyclopédie et ses artisans, Diderot, d'Alembert, Rousseau, Voltaire, ou le trop méconnu chevalier de Jaucourt). A la faveur de rapprochements et de digressions (cet art dans lequel excella Diderot qui se comparait lui-même à un chien de chasse mal dressé), ce sont des moments de sa propre vie qu'il mêle à la matière de son essai , ce qui lui permet de s'exprimer mezza voce sur le débat qui, en son temps, nourrit l'amitié des deux hommes et aboutit à leur rupture. Falconet ne croyait pas à la postérité tandis que Diderot plaçait en elle tous ses espoirs.

Ces options antagonistes trahissent le caractère des deux hommes : Falconet misanthrope, farouche, pessimiste, d'une probité artistique sans faille, mais volontiers brutal (on l'accusera, à tort du reste, d'avoir poussé l'un de ses élèves au suicide par ses jugements intransigeants à son égard), s'aliénant en Russie tous ses interlocuteurs, et pour finir ingrat. Diderot infatigablement dévoué à ses amis, affectif, optimisme et altruiste. Leur fervente amitié se dissipa donc dans la rancune et la défiance en raison de plusieurs maladresses du sculpteur, son refus de tenir sa promesse de recevoir Diderot sous son toit, à Saint-Pétersbourg, quand le philosophe se décida enfin à entreprendre ce long voyage qu'espérait et attendait l'impératrice Catherine II depuis si longtemps mais aussi parce que Falconet laissa publier, sans l'aval de Diderot, leur correspondance.

De Russie, Diderot rentre désabusé de son rêve philosophique consistant à convertir Catherine II aux Lumières ; Falconet, lui, claquera la porte et n'assistera même pas à l'inauguration de son chef d'oeuvre. Rien de désincarné dans cet essai. Le récit de l'amitié des deux hommes donne matière à des retours sur soi de l'auteur : l'île Saint-Louis qui lui est si chère, où vécurent aussi ses deux personnages ; des rencontres (Le Marchand ; Jorge Amado ; la création du Périscope de l'île Saint-Louis, qui fut l'occasion de la rencontre essentielle avec son épouse Nicole ; le beau portrait de l'ours Bernard Frank et du non moins ours Céline, plus amer et véhément à son retour d'URSS en 1936 que ne le fut Diderot en 1774 ; la découverte de la divagation d'un Laurence Sterne libérateur, l'auteur de Tristram Shandy dont l'influence fit déterminante pour l'auteur de Jacques le Fataliste...)

02/2022

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Revues

L'année Céline 2021

L'Année Céline est devenue au fil du temps la plus importante revue consacrée en France à un écrivain moderne. Elle n'est disponible qu'en volumes cousus et non coupés, telles que sont parues de son vivant toutes les oeuvres de Céline. Le 32e volume de L'Année Céline vient de paraître. Il compte 400 pages abondamment illustrées, réparties, selon la présentation établie de longue date, entre les textes retrouvés de Céline, les études, les documents et la chronique bibliographique de l'année. Sont présentées 38 lettres inédites de Céline, parmi lesquelles une correspondance jusqu'à présent totalement inconnue avec la danseuse russe Marie Tchernova (1936-1941), une carte postale envoyée à son oncle par le jeune Louis Destouches dès son arrivée à Diepholz (1907) où il sera scolarisé pendant un an, une lettre à l'inattendu Charles Vildrac (1936), ainsi que des lettres retrouvées adressées à son avocat Mikkelsen, à son ami Daragnès, à Paul Marteau, ou à Georges Geoffroy... Ce dernier, qui avait partagé la vie de Destouches à Londres en 1915, est l'objet d'une étude de Gaël Richard qui apporte des précisions sur la vie quotidienne des deux jeunes gens, transposée dans Londres (à paraître à l'automne) et Guignol's band. Parmi les dédicaces retrouvées en 2021, figure en belle place une série de six, s'échelonnant de 1934 à 1957, destinées à Marie Bell, l'une étant enrichie d'une caricature de l'actrice reproduite ici en couverture. Une importante série de lettres de tiers, autour du procès de février 1950, apporte maintes précisions sur la préparation de la défense de Céline par Albert Naud ; la correspondance entre Pierre Monnier et Albert Paraz, dont la première partie avait été publiée en 2020, livre des précisions sur l'aventure de "Frédéric Chambriand" , éditeur de Céline de 1948 à 1951 et principal acteur de son entrée chez Gallimard, qui devient dès le retour de Céline en France maître d'oeuvre de l'édition complète, et plus que complète avec les récentes découvertes de manuscrits perdus dont il sera rendu compte dans L'Année Céline 2022, du prosateur français majeur du XXe siècle. Yoann Loisel revient sur "le traumatisme de la grande guerre" , à partir de l'analyse du "document- diagnostic" établi en mars 1915, qui permet de mieux appréhender comment la violence de la guerre a transformé le jeune soldat et les répercussions sur toute la vie de Céline et sur toute son oeuvre. Eric Mazet poursuit son exploration des mentions de Céline dans la presse de son époque : ici, dans la presse communiste (le quotidien Ce Soir et Franc-tireur, qui font preuve entre 1937 et 1950 d'une hargne particulière contre l'écrivain). En 2021, le ton et la méthode ont changé, mais non les intentions malveillantes. En témoigne l'émission télévisuelle "Céline : les derniers secrets" , dont Jean-Luc Germain démonte "la mise en scène tapageuse" , digne d'une "téléréalité" , indigne de la littérature.

06/2022