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Autres philosophes

Les Dieux

Tous les lecteurs des Propos d'Alain ont remarqué des pages d'un mouvement poétique et éloquent à la fois, consacrées notamment, et à plusieurs reprises, aux fêtes de Noël et de Pâques. Ces essais de philosophie religieuse restaient énigmatiques ; on s'étonnait de trouver ensemble l'incrédulité la plus irréligieuse, et en même temps les mouvements de la foi. L'auteur voulait-il dire seulement qu'il y avait dans ces mythes une beauté touchante ? Ou bien n'était-on pas amené à soupçonner que ces produits de l'imagination populaire enfermaient des vérités de première importance, et toutes destinées à figurer dans un système strictement positif ? L'auteur des Propos a réalisé pour la religion ce qu'il avait déjà essayé pour les Beaux-Arts avec le succès que l'on sait, c'est-à-dire donner tout son sens à l'imagination vraie par un exposé continu et systématique. Du moment que les mythes directeurs de notre civilisation signifiaient des vérités humaines de grand prix, il fallait chercher, en remontant, ce que signifiaient déjà les mythes olympiens de la puissance, et, encore au delà, le sens de ces étranges religions qui ont pour objets les choses de nature, le volcan, le serpent, la vache. Au delà, et comme un fond de tableau, s'offraient les Contes qui sont partout les mêmes et éternellement jeunes. Il s'agissait de discerner en quoi toutes ces religions sont vraies, en quoi les contes eux-mêmes sont vrais. C'est ce que l'auteur a exécuté en commençant par les contes, en passant de là à la religion panthéiste, puis à la religion politique qui est le culte des héros, et enfin à la religion de l'esprit, la plus haute. Et l'idée neuve, appuyée sur ces quatre assises, c'est que ces religions sont et seront toujours vraies, et indiquent plutôt, selon le mot de l'auteur, les étages de l'homme que les étapes de l'homme. L'exécution est faite dans un mouvement lyrique, mesuré sur le sujet même, en sorte que l'harmonie entre les mythes populaires et la structure humaine est toujours rappelée comme étant ici la preuve de choix. Et du reste il est évident, par la sobriété et l'équilibre de la composition, que l'auteur a voulu faire court autant qu'il était possible de façon que l'ensemble ne cessât jamais d'éclairer les parties. Le moins qu'on puisse dire c'est que cet ouvrage doit plonger les esprits profondément religieux, comme les esprits irréligieux, dans un prodigieux étonnement, par un radical changement des perspectives, et, on oserait dire, par l'abolition d'un genre de polémique qui n'a jamais mené à rien. Le salut de l'âme est quelque chose pour tout homme et es discussions théologiques n'arriveront jamais à changer la question.

04/1934

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Littérature française

L'Opéra du moi

A l'occasion du dixième anniversaire du suicide de l'écrivain Jack-Alain Léger (1947-2013), Cécile Guilbert réunit en un volume les oeuvres les plus emblématiques de ses trois premiers pseudonymes. La redécouverte d'un auteur majeur de la seconde moitié du XXe siècle. Avec une quarantaine de titres publiés sous cinq pseudonymes chez presque tous les éditeurs parisiens, une traversée endiablée de tous les genres et de tous les styles - proses poétiques expérimentales, romans d'aventures, sagas historiques, faux polars, récits autobiographiques, pamphlets, etc. -, Jack-Alain Léger a eu une carrière littéraire singulière, marquée à la fois par son immense prolixité, l'inégalité de sa réception, mais surtout par le brouillage des identités et des masques qui en est résulté. Né en 1947 à Paris, brillant élève au lycée Henri IV et précocement très cultivé, il s'essaie d'abord à une carrière de pop star musicale et de poète underground sous les noms de Melmoth et Dashiell Hedayat. Devenu Jack-Alain Léger en 1973 jusqu'à son suicide quarante ans plus tard (il aura entre-temps signé quatre romans sous le nom de Paul Smaïl), sa foi dans les pouvoirs de la fiction et son engagement d'écrivain à la langue foncièrement rythmée et musicale n'ont jamais faibli, malgré la psychose maniaco-dépressive qui le minait depuis l'enfance, en dépit même de sa vertigineuse alternance de succès et d'échecs. Esprit mordant et polémique tout autant qu'élégiaque et romantique à ses heures, brillant et virtuose dans ses constructions romanesques, il a tout fait car il savait tout faire. Le volume rassemble six ouvrages publiés par ordre d'apparition pseudonymique de l'auteur et de manière chronologique. D'abord son premier livre, le seul signé par Melmoth (Being, 1969), puis l'un des plus emblématiques de la pop star Dashiell Hedayat (Le Bleu le bleu, 1970). En ce qui concerne " Jack-Alain Léger " ont été retenus : d'abord Monsignore (1974), polar haletant et sophistiqué sur fond d'intrigues vaticano-financières, best-seller international adapté à Hollywood, succès de tous les malentendus ; puis Autoportrait au loup (1982), récit auto-analytique cru et sans concession, unique dans sa production littéraire ; ensuite Jacob Jacobi (1993), sans doute son meilleur roman, le plus virtuose, le plus amusant, qui concentre tous ses thèmes et toutes ses obsessions ; enfin Ma vie - titre provisoire (1997), fiction autobiographique caractéristique de ses livres tardifs qui, mêlant critique sociale et exhibition sans fard de sa dépression, n'en apparaissent pas moins écrits en " pleine forme ". Précédés de notices relatives aux trois pseudonymes de l'auteur qui les contextualisent à l'intérieur du vaste " jeu de masques " que fut l'existence de Jack-Alain Léger, ce choix de livres restitue la cohérence d'une oeuvre et d'une personnalité uniques dans la littérature française de la seconde moitié du xxe siècle.

09/2023

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Sciences politiques

Oeuvres. Volume 1, Les prisonniers de guerre devant la politique ; Aux frontières de l'Union française ; Présence française et abandon ; La Chine au défi

Enfant du premier vingtième siècle, leader politique du second, François Mitterrand (1916-1996) fut un homme de culture. La littérature fut pour lui une passion, et il fera de l'écriture une activité de chaque instant. Arme politique tout autant que reflet d'une plume au style singulier, les textes mitterrandiens témoignent d'un homme et d'une époque. Il fallait les contextualiser pour offrir au lecteur d'aujourd'hui une analyse historique, ce à quoi cette édition des oeuvres, fruit d'un travail de plusieurs années mené par une large équipe de spécialistes, s'attache. Dans ce premier volume, se trouvent réunis Les Prisonniers de guerre devant la politique (1945). François Mitterrand, 29 ans à peine, retrace, au sortir de la guerre, l'histoire des prisonniers dans la captivité puis dans la Résistance. Dans cette histoire, il raconte la sienne, son expérience de la captivité, son rôle dans la genèse et le développement de la résistance "P.G." jusqu'à la Libération. C'est aussi un livre programmatique. La guerre terminée, se pose le problème du retour et de la réinsertion professionnelle et sociale des prisonniers rapatriés. L'enjeu est grand, cette force de près de deux millions d'hommes est en passe de devenir l'une des plus importantes du pays. Mitterrand veut avec ses amis en rester à la tête. Il doit alors séduire et convaincre pour rassembler, C'est, entre les lignes, l'ambition de son livre. Un livre politique donc. Le premier. Aux frontières de l'Union française (1953). La guerre d'Indochine dure depuis sept ans, le différend tunisien depuis deux ans, le Maroc réclame une réforme du statut de Protectorat. La France se doit de concilier la reconnaissance d'une évolution inévitable et le maintien de sa présence. Partout où s'élabore un monde nouveau, notre pays doit agir en sorte de garder sa place. A ces vastes problèmes, Mitterrand apporte des solutions. Celles qu'il préconise pour la Tunisie et l'Indochine ne manqueront pas de provoquer des réactions, bien que l'auteur se soit gardé de toute polémique. Comme Clemenceau, qu'il cite en épigraphe, il s'est proposé de servir à la fois son pays et la vérité. Présence française et abandon (1957). Hanoï, Saigon, Rabat, Tunis, capitales d'Etats indépendants, symbolisent le terme de la tragique aventure vécue par la France en ces années cinquante. Les gouvernements successifs, pour avoir voulu tout ignorer afin de tout maintenir, ont d'abord tout compromis pour tout perdre enfin. Mitterrand fut intimement lié au déroulement des événements dont il fait l'analyse. La Chine au défi (1961). Reprise de cinq articles publiés dans L'Express entre février et avril 1961, La Chine au défi est l'unique récit de voyage du corpus mitterrandien et l'une des pièces les plus méconnues : un tableau de la Chine Populaire en pleine mutation révolutionnaire.

01/2016

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Conflit israélo-palestinien

Israël et la Palestine. Rejets de la colonisation sioniste au nom du judaïsme

En liaison aux événements qui ont suivi l'attaque du Hamas le 7 octobre dernier et la réplique sanglante de Tsahal, Yakov Rabkin, historien et commentateur de l'actualité d'audience internationale, réunit ici ses chroniques qui éclairent la problématique présente liée à la Palestine et à la création de l'Etat colonial d'Israël. Depuis des décennies, Yakov Rabkin attire l'attention sur le danger que ce dernier fait courir à l'ensemble de la communauté juive sur la planète. Loin de la protéger, l'Etat d'Israël aura contribué à créer et à envenimer une situation toujours plus complexe et insoluble au fil du temps. Dans le présent recueil, d'un petit nombre de pages mais d'une grande densité, l'auteur expose avec clarté et précision quelle était la place de la Palestine à la veille de la colonisation sioniste et rappelle comment la communauté juive a considéré à sa naissance le mouvement sioniste et ses prétentions. Il souligne en effet en quoi ce courant, plutôt qu'une défense de la tradition judaïque, s'est avéré un rejet de celle-ci en vue de la formation d'un "homme nouveau" visant à laïciser la communauté juive au détriment de sa dimension messianique et au profit d'un nationalisme hérité des idéaux modernes européens, le tout au préjudice du peuple palestinien. Il montre comment l'Etat sioniste s'est construit sur l'héritage européen en usant de la violence et de la force dont les événements actuels sont un choc en retour. Il rappelle au passage que l'identité juive était traditionnellement fondée sur une appartenance religieuse incluant toute race. Il analyse comment, en s'inspirant des thèses des racistes modernes au profit d'une identité raciale sans fondement scientifique, les sionistes ont favorisé un détournement de la religion au profit d'intérêts politiques et stratégiques avec toutes les confusions et les amalgames qui en ont résulté. Il répertorie ainsi les causes qui ont été au départ de l'attaque du 7 octobre et met en parallèle le processus et la spirale actuelle avec les mythes bibliques. Son ouvrage se termine par un rappel des solutions de paix existant, malheureusement de plus en plus incertaines au fil des décennies et des exactions commises de part et d'autre par les acteurs de ce drame mis en place autrefois par les puissances occidentales anglosaxonnes. Ce n'est pas la moindre des qualités de ce petit recueil, en se départissant de toute polémique et de tout sensationnalisme, que de permettra au lecteur de reconsidérer les racines d'un drame qui déborde désormais toujours plus de la seule aire palestinienne. On comprend en le lisant comment ce conflit pourrait cesser si on revenait aux racines judaïques de ce qu'était la notion d'Israël, désignant non une contrée géographique, mais une communauté spirituelle vers laquelle tout croyant devrait faire retour.

04/2024

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Loisirs

Deuxième tour du monde de la magie et des illusionnistes

Après avoir terminé un Tour du monde de la Magie et des Illusionnistes, plusieurs impressions me venaient à l'esprit. L'idée première lors de la rédaction de cet essai fut d'exhumer des notices biographiques de magiciens connus ou retombés dans l'oubli, de synthétiser la corporation en y ajoutant des revues, du vocabulaire propre à l'exercice, et des lieux aujourd'hui disparus. Avec le recul, le premier écueil semble avoir été celui des célébrités et du dilemme posé : ne pas les inclure, c'était la colonne vertébrale de la profession qui se disloquait, en omettre quelques-unes semblait donc pardonnable. L'esprit critique permet de corriger les lacunes indissociables à tout travail. Restait le traitement des oubliés de la scène : pourquoi citer des inconnus ? Fallait-il s'attarder sur des artistes, véritables feux follets incapables d'éclairer la scène de leur époque et donc de notre siècle ? Le choix, encore une fois discutable, fut au contraire de s'y attarder, mieux d'en explorer la voie, partant du principe que le plus anecdotique des illusionnistes mérite citation. Malheureusement ce postulat n'est guère acquis compte tenu du caractère prolixe de ce monde enchanteur. Alors ? Ce travail de recensement, devait-il finalement s'apparenter à un simple annuaire de la profession ? En guise de réponse, le choix d'un second tome s'imposa afin de ramener dans ses nouvelles pages, les protagonistes passés à travers les mailles d'un premier filet pour le moins subjectif. Un libre arbitre, toujours discutable, déterminant là encore les limites d'un territoire, où l'on notera une présence féminine supérieure au premier volume. Ce panorama de la Magie reste donc par définition inachevé, à l'image de l'histoire de l'Illusionnisme. Son but est de divertir et de venir un jour s'imbriquer dans la bibliographie très dense des recueils historiques sur la profession, même si des lecteurs analyseront cet objectif sous le prisme de l'ethnologie. Ces démarches doivent s'interpréter comme un hommage posthume et collégial rendu aux acteurs du merveilleux, réunis au fil de 1 132 notices (sur les deux tomes), pour un ultime spectacle sur lequel le rideau ne devrait jamais retomber. Avant d'entamer la lecture de ce second tome, et pour conclure ce court préambule, je me permets de vous livrer une pensée de Rodlfo (1911-1987, voir notice) qui résume parfaitement l'exigence de l'art magique : "Un artiste satisfait de lui-même n'est pas un artiste, il est mort".

06/2012

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Sciences historiques

Livre d'or de la Haute-Loire durant la Grande Guerre. Volume 2

Dans ce deuxième volume du "Livre d'or de la Haute-Loire", l'abbé Rougier a recueilli tous les articles de journaux, tous les documents relatant les actes de bravoure et parfois d'héroïsme de ces soldats morts au combat entre le 1er novembre 1914 et le 28 février 1915. Il a également fait appel aux familles pour qu'elles lui communiquent la biographie de leurs chers disparus. Second d'une famille de huit enfants, François-Marius Véron garda les troupeaux dès l'âge de huit ans pour aider ses parents. Le 5 août 1914, il partit contre l'envahisseur avec ses camarades et pays, Jacques Savoie et Alphonse Rivet, jusqu'à Sarrebourg. Le premier succomba à ses blessures le 21 août. Le second, harassé de fatigue au cours de la retraite, risquait d'être pris par les Allemands. François Véron, refusant de le laisser, le chargea sur ses épaules et le mit à l'abri des balles. Lorsqu'un shrapnell lui fractura le crâne, il fut d'abord laissé pour mort, puis, revenu à lui, il rejoignit une ambulance. Il subit trois trépanations, mais, malgré sa forte constitution, il perdit la vue et l'ouïe, et souffrit le martyre avant de décéder. Ses parents avaient pourtant cru à sa guérison quand ils vinrent lui rendre visite sur son lit d'hôpital. Ceux d'Emile Viala, sans nouvelles pendant plus d'un mois, vivaient dans l'angoisse lorsqu'ils apprirent la disparition de leur fils. Le brigadier Frédéric Vigouroux, parti au combat "plein de courage et de confiance", puis blessé à la tête par l'explosion d'un obus alors qu'il était au galop, mourut 42 heures plus tard dans les bras de son oncle, maréchal des logis. Les qualités du sous-lieutenant Reynaud le prédisposaient à un brillant avenir. Sorti de l'école de Saint-Maixent le 1er août 1914, il fut appelé au début de la guerre au 54e bataillon de chasseurs de réserve et partit courageusement à la frontière allemande. Il se distingua dans les Vosges par la prise d'une section de mitrailleuses ennemies et la reprise d'un village mais il paya de sa vie son dernier acte d'héroïsme qui lui valut une citation à l'ordre de l'armée. L'occupation immédiate du village d'Hénin-sur-Cojeul, qu'il avait défendu sans répit durant trois jours, ne permit pas de recueillir son corps. Il fut enseveli par les mains de l'ennemi sur le solde l'Artois, théâtre des exploits de ce valeureux officier dont les nombreuses lettres dénotent un amour très ardent pour son métier et pour sa patrie.

09/2014

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Europe administrative

La neutralité en eaux troubles. Regard sur le modèle belge de neutralité à travers la jurisprudence des juridictions suprêmes

DROIT BELGE Le principe de neutralité est, en Belgique, source de constantes polémiques dans la société, le monde politique et l'univers juridique. Le débat se focalise sur le port des signes convictionnels et particulièrement sur celui du foulard islamique. Se posent des questions de principe dont la plus importante est de savoir si la liberté de religion doit bénéficier d'un traitement privilégié par rapport aux autres droits et libertés et si la lutte contre les discriminations consiste à permettre à chacun d'adopter le comportement qui épouse au plus près ses convictions ou s'il faut édicter des règles générales applicables à tous impliquant des concessions réciproques. L'auteur analyse ces thématiques à travers la jurisprudence des juridictions suprêmes nationales et internationales, dans l'enseignement, l'administration publique, le secteur privé et l'espace public. Sa conclusion sur le port des signes convictionnels est sans appel : "Il est permis d'interdire" . La Belgique, pays dans lequel il n'existe pas de religion d'Etat, place sur le même pied la liberté de culte et la liberté de manifester ses opinions en toute matière. Ce qui est autorisé ou interdit au nom de la liberté de la religion doit l'être au nom de n'importe quelle opinion philosophique, politique ou idéologique. Au-delà de la réflexion sur le port de signes convictionnels, l'auteur, qui s'autorise quelques digressions sur des épisodes nationaux, sur le modèle français ou sur le modèle canadien, explore les contours de neutralité de l'Etat en Belgique, en ce qu'elle se différencie de la laïcité à la Française. Sa conclusion est nette : le modèle belge est carbonisé. Au regard de la jurisprudence internationale, l'autorité publique ne peut plus s'autoriser à financer certains cultes et ne pas en financer d'autres. Il ne peut plus non plus être question de réserver un sort favorable au culte catholique qui n'a d'autre légitimité - et une légitimité bien insuffisante - que son ancrage historique. L'auteur estime qu'il convient désormais de traduire dans la Constitution non seulement la primauté de la loi civile sur la loi religieuse, mais également une neutralité de l'Etat au contenu juridique clairement défini, à savoir la liberté de chacun de vivre, dans la sphère intime, dans le respect de ses convictions religieuses ou philosophiques et l'interdiction de toute ingérence de l'Etat dans les cultes. L'Etat est le bien de tous. Il doit être neutre et impartial dans son action comme dans son apparence, dans ses contacts avec les citoyens comme dans son fonctionnement interne.

02/2023

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XVIIe siècle

Le roi a ri

Un séjour primesautier dans la France du Grand Siècle qui révèle les secrets de la relation entre Louis XIV et Molière qui complète les publications de l'année Molière d'un récit plus intime non dénué de positions historiques pouvant être polémiques. Un livre très agréable à lire, amusant et intéressant. Un côté Irvin Yalom s'il écrivait sur le théâtre et non sur la philo. Louis XIV fait de Molière, qui a découvert une forme nouvelle de rire, un de ses protégés. Il rit aux spectacles de ses pièces à la Cour, ce qui leur garantit un succès immédiat. Cette confiance et le caractère subversif de ses dialogues valent à l'auteur une cabale rocambolesque dont il se tire de justesse. Les deux grands personnages deviennent intimes et lors d'entrevues secrètes, le Roi suggère au dramaturge son Tartuffe qu'il interdira pourtant après une unique représentation. Ce n'est que cinq ans plus tard qu'il sera joué à nouveau alors que Molière est déjà malade, perd ses proches et sent l'ombre de la mort le recouvrir peu à peu. Le roi a ri se concentre sur l'histoire privée de deux grandes figures, Molière et Louis XIV, de leurs entretiens secrets avérés, et de leurs influences mutuelles sur fond de lutte politique contre le jansénisme, pour construire un récit primesautier de la France du Grand Siècle, absent des manuels d'histoire et de français. Chemin faisant, ce roman met en scène d'attachants personnages, comme cet espion du roi aveugle et obèse qui perce les secrets des âmes à l'ouïe. Ils permettent de savamment tisser la toile de l'intrigue et de faire jouer dans le récit les mythes et mystères de la vie de Molière - soupçons de mariage incestueux, réutilisation de la plume de Corneille, etc. Sans jamais donner à son érudition la moindre lourdeur, Dominique Labarrière fait défiler avec son style à la fois enlevé et charmant, une galerie mythique de grands personnages historiques, tout en ponctuant l'intrigue de savoureuses anecdotes et des petits secrets de la grande histoire. Eclairant plus que jamais les travers de notre époque, le roman met en exergue la puissance du rire comme arme politique. Plus encore, il en magnifie la force libératrice, au-delà des circonstances de l'époque. Ce rire de Molière, tolérant et moderne, éclaire en creux les travers de notre époque parfois engoncée dans un ordre moral plus pernicieux encore qu'au Grand Siècle.

09/2022

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Critique littéraire

François Rabelais

François Rabelais (1483 ou 1494 ? - 1553) est l'un des auteurs français qui a fait couler le plus d'encre. Ses écrits, sur lesquels la recherche littéraire la plus avancée ne s'est, aujourd'hui encore, pas toujours mise d'accord, ont déclenché de nombreuses polémiques passionnées, qui ont souvent dépassé les frontières du monde littéraire proprement dit. Des sciences humaines aux sciences de la nature, tous se sentent concernés par cette oeuvre totale. Aux nombreux commentateurs s'ajoutent encore ses admirateurs, imitateurs, continuateurs, adaptateurs à l'usage de la jeunesse, illustrateurs, metteurs en scène. Tout un chacun, dans la société française, se sent capable de prendre la parole, un jour, sur Rabelais. Car plus qu'un homme de lettres, plus qu'un auteur de la Renaissance, l'homme, par son oeuvre, est devenu une sorte de figure portée au rang de mythe français, comme l'atteste le gigantisme de cette bibliographie. Le présent volume passant d'abord en revue les éditions et les traductions, fort nombreuses du XVIe siècle à nos jours, a essayé de rendre compte du foisonnement et de l'hétérogénéité des écrits consacrés à Rabelais, en France comme ailleurs... Une telle entreprise, que la Librairie de Saint-Victor n'aurait pas refusé d'accueillir dans ses rayonnages, aurait sans doute amusé Rabelais lui-même.Guy Demerson est Professeur honoraire de langue et littérature de la Renaissance à l'Université Blaise Pascal (Clermont II). Il a publié notamment, avec la collaboration de Michel Renaud, et, pour les oeuvres latines, de Geneviève Demerson, une édition des Œuvres Complètes de Rabelais. Avec le concours de ses étudiants, il a annexé à cette édition une translation de l'oeuvre en français moderne (Paris, Seuil, 1973, révisée en 1995). Il a consacré à cet auteur un ouvrage d'ensemble (Rabelais, Paris, Fayard, 1992) et une étude sur son esthétique (L'esthétique de Rabelais, Paris, SEDES, 1996). Quelques-uns de ses articles sont recueillis dans Humanisme et Facétie (Orléans, Paradigme, 1994).Myriam Marrache-Gouraud, Agrégée de Lettres Modernes et Docteur ès Lettres en Littérature française de la Renaissance, enseigne à l'Université de Poitiers. Elle a publié une étude remarquée sur Panurge (Hors toute intimidation. Panurge ou la parole singulière, Genève, Droz, 2003), ainsi que de nombreux articles portant sur la fiction rabelaisienne. Elle participe au Dictionnaire des objets merveilleux de la littérature (articles sur Rabelais). Parallèlement, ses recherches ont porté sur l'étude des procédés esthétiques et rhétoriques qui sont à l'oeuvre dans les cabinets de curiosités (articles et co-édition scientifique, avec P. Martin, du Jardin et cabinet poétique de Paul Contant [1609], Presses Universitaires de Rennes, 2004).

01/2011

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Acteurs

Jean-Claude Van Damme et ses doubles - De Jean-Claude Van Varenberg à JCVD

Un ouvrage indispensable pour les fans de Jean-Claude Van Damme et les amateurs du cinéma d'action. Icône du film d'arts martiaux suite au triomphe de Bloodsport, Jean Claude Van Damme est la représentation même du rêve américain : grâce à son courage et son travail acharné, il est passé du statut d'immigré sans papiers à celui de star de cinéma. Toutefois, la carrière de l'acteur belge a connu de véritables turbulences, le chaos (dépendance à la drogue, dérapages médiatiques...) succédant au triomphe. Un vrai grand écart entre gloire et déchéance. JCVD a néanmoins toujours su rebondir en se réinventant à l'écran à travers des réalisateurs talentueux ou des projets originaux. Dans cet ouvrage enrichi de photographies de tournage inédites et de nombreux entretiens exclusifs récents (notamment les réalisateurs Sheldon Lettich (Full Contact), Peter Hyams (Timecop) et Peter McDonald (Légionnaire), les acteurs Dennis Chan (Kickboxer), Damian Chapa (Street Fighter) et Paulo Tocha (Bloodsport), les scénaristes Chuck Pfarrer (Chasse à l'homme), Lawrence Riggins (Replicant) et Christopher Cosby (Bloodsport) ou encore les producteurs Dimitri Logothetis (Kickboxer Vengeance) et Mike Leeder (La Vengeance sous la peau), l'auteur analyse la carrière de Jean-Claude Van Damme et sa dualité quasi permanente (personnalité bipolaire, doubles rôles au cinéma...). LES POINTS FORTS - Le premier ouvrage qui analyse l'intégralité de la filmographie de l'acteur/artiste martial Jean-Claude Van Damme pour en dégager tout l'intérêt thématique et esthétique. - Suite à un gros travail de recherche très argumenté, l'auteur explore le célèbre parcours du Belge à Hollywood, du succès jusqu'aux polémiques. - Une préface signée Sheldon Lettich, ami et fidèle collaborateur de JCVD depuis les années 1980 (il a signé le scénario de Bloodsport et a réalisé Full Contact et Double Impact, deux films culte de l'acteur belge). - De multiples photographies inédites ou rares provenant des collections personnelles de Sheldon Lettich et David Worth (directeur de la photographie de Bloodsport et réalisateur de Kickboxer). - Des interviews inédites et récentes de nombreux collaborateurs de JCVD (réalisateurs, chorégraphes des combats, cascadeurs, scénariste, directeur de la photographie...) qui proposent différents points de vue sur leur travail avec la star de Timecop. - Un livre qui permet aussi de faire un bilan sur l'évolution du cinéma d'action américain, des années 1980 jusqu'à aujourd'hui, à travers la carrière de JCVD à Hollywood. - Un ouvrage de 290 pages indispensable pour les fans de l'acteur et les amateurs du cinéma d'action. - Un livre dédié à ceux qui ont grandi avec les films de JCVD et qui ont beaucoup souffert en essayant de faire le " grand écart facial "...

11/2022

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Musique, danse

600 mots de la musique. B, Genres et formes

Les deux tomes des 600 Mots de la musique couvrent l'essentiel du vocabulaire de la musique occidentale dite "savante". Le volume A contient les mots concernant la théorie, les procédés compositionnels, les pratiques, les esthétiques et courants musicaux. Ce volume B s'attache aux genres (cantate, lied, symphonie) et aux structures formelles (rondo, forme sonate, thème et variations). Les vocables relatifs à la facture instrumentale, qui appartiennent à un autre domaine, ont donc été écartés, ainsi que la terminologie propre aux traditions orales, musiques extra-européennes et populaires (chanson, jazz, pop, rock, etc.). Les mots les plus importants donnent leur titre aux entrées. Mais au sein des notices, des termes supplémentaires sont également définis (par exemple, "bécarre" apparaît dans la page consacrée à "altération") : il nous a semblé plus pertinent de mettre immédiatement en perspective des notions intimement liées et d'éviter la formule du dictionnaire qui aurait entraîné un grand nombre de redites. L'intitulé de quelques entrées associe deux ou trois mots ("ambitus, tessiture, registre", ou "chaconne et passacaille"), lorsqu'il s'avère judicieux de les traiter de conserve. Dans ce volume B, lorsqu'un même terme se décline en plusieurs catégories (par exemple, les différents types de concerto ou de symphonie), les notices sont disposées dans l'ordre chronologique afin de mettre en évidence la trajectoire historique. Dans l'index, les intitulés sont en revanche classés par ordre alphabétique. Cet index regroupe la totalité des termes et permet de retrouver aisément ceux qui ne disposent pas d'entrée propre. Dans le corps du texte, le signe ? désigne ceux qui sont explicités dans le volume A ; l'astérisque, ceux qui sont commentés dans le volume B. Par souci de lisibilité et d'accessibilité, les exemples musicaux des oeuvres anciennes sont imprimés en notation moderne et l'orthographe des citations anciennes est actualisée. La date indiquée à la suite d'une oeuvre correspond à l'année de son achèvement. Lorsque la composition s'étend sur un nombre d'années conséquent et qu'il nous semble utile de donner cette information, la date de début de composition est précisée en sus de celle de fin. La date d'édition se substitue à la date de composition lorsque celle-ci reste inconnue.

01/2021

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Histoire de France

Propagandes et persécutions. La Résistance et le "problème juif" 1940-1944

Les dits - et les non-dits - de la propagande développée par la Résistance nous mènent au plus profond de l'imaginaire social de la France de l'Occupation. Dans la guerre du verbe entre les Français de Londres - émissions de la BBC renforcées par la presse clandestine - et la voix officielle de Vichy, l'enjeu était de séduire une opinion qui au début avait soutenu Pétain avec ferveur. Quant aux Juifs, ils ont subi presque tout de suite les effets d'une double persécution, l'une pilotée par Vichy, l'autre imposée par les Allemands. A la marginalisation à laquelle les procédures d'exclusion les acculèrent se superposèrent bientôt, pour beaucoup, l'internement puis la déportation vers un inconnu terrifiant. Des explications circonstanciées en même temps qu'un tapage haineux précédèrent et accompagnèrent chacune des étapes de leur calvaire. En face, la propagande de la Résistance a parfois mené et souvent esquivé la bataille sur ce front dans une guerre des mots. Aucune étude d'ampleur ne s'était encore penchée attentivement sur la façon dont la Résistance s'est exprimée sur les persécutions antisémites en France et / ou sur le sort des Juifs déportés à l'Est. Comparer les publications des organisations juives, les émissions de Londres et la presse des mouvements montre que l'ignorance invoquée (a posteriori) sur le sort promis aux Juifs n'explique rien ; c'est dans les priorités des uns ou des autres que se trouve la clé des thèmes avancés, des expressions ambiguës ou des silences obstinés. Pour la première fois est examiné ici - force citations à l'appui - ce qui a contribué à en fixer l'échelle dans les médias de l'époque - collaborateurs ou résistants, autorisés, tolérés ou clandestins, radiophoniques ou écrits. Ces choix de propagande, mis en regard des études d'opinion circulant dans les milieux résistants, jettent une lumière crue sur la place qu'occupa " le Juif " dans l'imaginaire de la société française, comme dans l'esprit des élites en lutte contre l'occupation nazie. En cela, ce livre apporte aussi une contribution majeure à l'histoire de l'antisémitisme et à celle de la Résistance.

05/2008

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Religion

L'amour de soi, le rêve originel. Enseignements directs de Nisargadatta Maharaj

Shri Nisargadatta Maharaj était l'un des enseignants spirituels de la non-dualité les plus remarquables de son temps. Ses enseignements puissants de la non-dualité continuent d'influencer des chercheurs spirituels du monde entier des décennies après sa disparition. Nisargadatta Maharaj s'exprimait en marathi, sa langue natale, et un traducteur traduisait ses paroles en anglais. Il va sans dire que le traducteur devait avoir une connaissance fine, non seulement des enseignements de Maharaj, mais aussi des nuances subtiles de son langage, de son vocabulaire singulier des termes spirituels, et de son idiome pédagogique. Ceux et celles qui ont eu la chance d'être en présence de Nisargadatta Maharaj réitèrent que l'intensité de son enseignement était à son paroxysme pendant les cinq dernières années de sa vie. Pendant ces années-là, un jeune disciple, Dinkar Kshirsagar, assistait aux satsang de Maharaj, muni d'un cahier. Chaque fois qu'il était touché par quelque chose que Maharaj disait — cela pouvait être une phrase, ou un gros morceau d'une conversation —, Dinkar le notait à l'identique, tenant compte très exactement des mots en langue marathi employés par Maharaj. Même s'il ne prenait pas note de chaque mot prononcé par Maharaj pendant les satsang, ses citations méticuleuses et non filtrées constituent l'essence même des enseignements vivants en train de se manifester à travers Maharaj. Ces passages reflètent fidèlement l'intensité de Maharaj, son enracinement inébranlable dans le Soi, et sa compassion totalement naturelle et sans dessein pour le chercheur spirituel. Ces discours ont initialement été publiés en langue marathi, dans un livre intitulé Atmaprem. Ils ont ensuite été traduits en anglais par Mohan Gaitonde, le "traducteur du soir" de Nisargadatta Maharaj, qui a eu le privilège d'être à ses côtés de 1979 à 1981. Cette traduction est exceptionnelle en raison d'un fait marquant : les années de traduction intuitive des paroles de Maharaj, et de plus, en sa présence, ont donné à Gaitonde un cadeau inestimable — une "oreille" pour la voix et le ton de Maharaj. Autrement dit, pour sa nuance la plus subtile. Pour les chercheurs spirituels avides d'accéder aux enseignements originels de Nisargadatta Maharaj, cet ouvrage s'est avéré un cadeau merveilleux !

11/2019

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Roman d'amour, roman sentiment

Sous un ciel égyptien Tome 3 : L'ombre d'Anubis

Célèbre pour ses talents d'enquêteur, il ne parvient pourtant pas à résoudre le mystère qu'elle représente. Alors que Noë se tâtait de se rendre à la soirée entre passionnés d'Egypte, il y fait la connaissance de Neferti, une femme aussi envoûtante que troublante. Leur intense rencontre prend aussitôt fin lorsque Noë doit reprendre l'avion tôt le lendemain. Trois ans plus tard, il est envoyé au Caire pour enquêter sur un vol au musée. Noë, en tant que grand scientifique, ne croit pas au hasard ni aux divinités. Pourtant, le destin semble avoir remis sur son chemin cette femme qui le hante depuis trois ans. Au musée du Caire, Neferti est chargée de la même enquête que lui. Les choses ne sont pas pour autant plus simples pour Noë. Alors qu'il aimerait saisir cette chance pour lui déclarer ce qu'il ressent pour elle, l'enquête du vol n'avance pas et ses cauchemars d'enfance reprennent. Et si le vol de la statuette, ses rêves et Neferti étaient liés ? Armelle Hanotte clôture sa saga égyptienne d'une main de maitre, en conservant les points forts qui participent à son succès : une passion dévorante, une intrigue mystérieuse, mêlant les dieux et l'amour, et un cadre magique qui vous emportera au pays des pyramides. CE QUE PENSE LA CRITIQUE DU TOME 1 "Ce roman est une pure merveille". - MjeyW sur Babelio "Quelle belle découverte, l'auteure nous plonge dans cet univers mystique à l'aide de sa plume addictive, la lecture est fluide et fort agréable". koala_bouquine sur Instagram " Je suis totalement conquise par ce livre, c'est un coup de coeur qui plairait à beaucoup de lecteurs". murmureslitteraires sur Babelio "J'ai appris énormément de chose sur l'Egypte, et j'ai adoré les citations". audrey_bouquine sur Instagram A PROPOS DE L'AUTEURE Armelle Hanotte est une jeune auteure belge. Pour elle, tout a commencé dans une bibliothèque à l'âge de 13 ans. Elle y a découvert son amour de la lecture, mais aussi et surtout son besoin d'écrire, qui ne la quitte plus. Après Calypso et The Beast, elle revient chez So Romance avec sa trilogie Sous un ciel égyptien.

08/2021

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Littérature Italienne

Nocturne de Gibraltar

Porté par un style versatile et surprenant, Nocturne de Gibraltar s'adonne à un joyeux sabotage du roman d'investigation. A Barcelone, un jeune journaliste interviewe l'écrivain Enrique Vila-Matas. Mais tout va de travers ; le journaliste est retrouvé mort, et Vila-Matas s'est volatilisé. Un détective revêche, "fier ennemi des Lettres" , se lance à la poursuite de l'assassin présumé avec sa soeur, Soledad, médecin légiste et lectrice très cultivée, qui semble être impliquée dans l'affaire bien plus qu'elle ne le devrait. S'enclenche un dispositif romanesque entrelaçant lettres, entretiens et truculentes péripéties (dont un championnat du monde de détectives littéraires où se défient Poirot, Montalbano, Maigret et Sherlock Holmes). Un policier au carré, joueur et diabolique, qui, sur un savant fond d'hommages et de citations, conduit le lecteur jusqu'à Gibraltar, où des poètes revendiquent un espace pour la littérature. L'auteur Né à Naples en 1989, Gennaro Serio travaille pour le journal il manifesto. Il écrit également pour divers périodiques, dont il Venerdì et Alias. En 2019, il a obtenu avec Nocturne de Gibraltar le plus prestigieux prix italien décerné aux primo-romanciers : le prix Italo Calvino. Le jury a salué "l'audacieuse expérimentation métalittéraire menée dans le texte avec une langue polymorphe, dans le sillon des modèles cosmopolites de Vila-Matas et Bolano. Un polar sophistiqué à l'accent ironique et parodique qui voit les personnages voyager dans les lieux de culte de l'écriture en Europe, jusqu'à la Gibraltar de l'immortelle Molly Bloom". Le postfacier Né en 1948 à Barcelone, Enrique Vila-Matas est l'un des plus grands écrivains espagnols vivants. Maître des textes métalittéraires, il mène un travail continu d'invention à partir de sa propre oeuvre. Citons notamment Bartleby et compagnie (2002), Le Mal de Montano (2003) ou Paris ne finit jamais (2004). Comme un jeu de miroir, l'écrivain signe la préface de ce roman qui a fait de lui l'un des protagonistes. La traductrice Après avoir enseigné, puis travaillé en bibliothèque universitaire, Maïa Rosenberger se consacre désormais entièrement à la traduction : essais journalistiques, ouvrages d'histoire de l'art, romans graphiques et littérature.

08/2023

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Zen

Shôbôgenzô kômyô. Cette lumière

Dôgen, issu d'une famille de l'aristocratie de Kyoto, vécut dans un Japon désuni, partagé entre deux capitales, la capitale impériale, Kyoto, gardienne des traditions, et Kamakura, siège du shogunat, le gouvernement féodal. La même époque, dite de Kamakura (1135-1333), austère, sombre, de fortes tensions, fut celle d'un éclatement du monde bouddhique entre écoles traditionnelles et écoles nouvelles, dont celle du zen. Nourri de culture chinoise et japonaise, armé de la réussite de sa période de formation dans la Chine des Song (alors considérée comme l'âge d'or des arts de la Chine et du zen (chan en chinois)), Dôgen revient au Japon avec pour mission d'y établir une base solide pour le zen, ce qui lui vaut d'être considéré comme l'un des fondateurs les plus illustres. Cette lumière est l'un des fascicules de l'oeuvre maîtresse de Dôgen, le Shôbôgenzô, qui réunit les discours adressés à ses élèves. Entré dans sa quarantième année, il compose ceux qui sont constituent le coeur philosophique de son oeuvre. La traduction ici proposée fait suite aux traductions déjà proposées par Charles Vacher, les plus récentes étant Je suis temps et En rêve, dire le rêve. Cette lumière, insaisissable par l'intellect, insubstantielle, immense et indivise, habite tous les êtres, tout ce qui existe. Et, c'est seulement par sa réflexion sur la nature de l'esprit, dans l'exercice de la méditation assise, autrement dit par la pratique de soi, que l'homme peut y accéder et ainsi s'éveiller à la réalité, lumineuse, fluide, luxuriante qui est celle du monde qui l'entoure. Dans ses traductions, Charles Vacher s'applique à transmettre avec clarté la profondeur de l'enseignement de Dôgen. Pour cela, il est appelé à résoudre les différences entre, d'une part, la langue japonaise de l'époque et l'inventivité linguistique de Dôgen, et, d'autre part, une langue française moderne où il vise la simplicité et l'exactitude. Afin d'en restituer la profondeur, ne serait-ce que pour réduire l'écart qui sépare les connaissances bouddhiques des élèves de Dôgen et celles de lecteurs moins avertis, il joint à sa traduction un précieux appareil critique, comprenant préface, introduction, commentaires, notes, citations, appendices.

05/2023

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Littérature anglo-saxonne

Enig Marcheur

Dans un futur lointain, après que les feux nucléaires ont ravagé le monde - "le grand boum" -, ce qui reste des hommes est retombé à l'âge de fer, leur survie sans cesse mise en péril par les chiens sauvages et les autres clans. L'ignorance, la peur et les superstitions ont pris le pouvoir, et la langue n'est désormais plus qu'un ¬patois menaçant et vif dans lequel subsistent par fragments les connaissances du passé. C'est là qu'Enig Marcheur, douze ans, va prendre la décision inédite de mettre par écrit les aventures hors norme qui vont le mener à la poursuite de la "vrérité" en revenant sur les pas des hommes à l'origine du "sale temps" . Road-movie post-apocalyptique, Enig Marcheur est une oeuvre profondément humaine qui s'interroge sur la survie, les croyances, la politique, la manipulation et l'espoir. Raconté avec les mots d'un enfant dans la seule langue qu'il connaît, ce livre offre un voyage intimiste d'une rare intensité dans des contrées menaçantes. Né en 1925 en Pennsylvanie, Russell Hoban est excentrique et haut en couleur, à l'image de ses livres. Récompensé pour son service durant la Seconde Guerre mondiale, il suit des études d'art avant de devenir illustrateur puis directeur artistique dans une agence de publicité, et d'oser, enfin, se consacrer pleinement à l'écriture d'albums exceptionnels, puis de romans d'envergure. Auteur prolifique, père de sept enfants issus de ses deux mariages, Hoban décline la puissance du lien père-fils dans nombre de ses livres. Brièvement confronté à la page blanche, il émigre à londres, où il retrouve l'inspiration et compose son chef-d'oeuvre : l'explosif Enig Marcheur, en 1980. Le monde, la civilisation et la langue ne sont plus que ruines dans ce roman post-apocalyptique où les personnages errent en quête de sens et de liberté. Décédé en 2011, Russell Hoban laisse derrière lui, en plus de grands classiques de la littérature, une communauté internationale de fans, qui, tous les 4 février, placardent leurs citations préférées au détour d'emplacements étonnants dans l'espace public.

09/2021

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Grossesse et maternité

Ma bible du devenir parent. De la conception aux premiers mois de bébé

Les conseils sur l&prime ; accueil d&prime ; un nouveau-né ; sont nombreux, mais n&prime ; abordent souvent que l&prime ; aspect technique et gé ; né ; raliste de cette arrivé ; e bouleversante. C&prime ; est là ; que se dé ; marque la mé ; thode SVP (Sé ; ré ; nité ; à ; votre porté ; e), breveté ; e et dé ; jà ; utilisé ; e par de nombreux professionnels : cette mé ; thode de pré ; paration à ; la parentalité ; et d&prime ; accueil de l&prime ; enfant met la dimension é ; motionnelle au centre de la construction familiale. L&prime ; objectif de cette mé ; thode est de favoriser la sé ; curité ; affective et é ; motionnelle des parents et de l&prime ; enfant, pour pré ; server la sé ; ré ; nité ; de chacun et un attachement é ; quilibré ; .

La premiè ; re partie de cet ouvrage pré ; sente la mé ; thode et les disciplines sur lesquelles elle s&prime ; appuie &ndash ; notamment la sophrologie, la mé ; ditation, l&prime ; hypnose et l&prime ; é ; nergé ; tique &ndash ; , ainsi que les diffé ; rentes é ; tapes du devenir parent, du projet de bé ; bé ; à ; ses premiers mois. Des té ; moignages illustrent la pluralité ; des expé ; riences possibles.

La seconde partie permet de mettre en application la mé ; thode, tant pour les parents que pour les professionnels. Les pratiques sont classé ; es par thé ; matiques, pour un accè ; s simplifié ; en fonction des besoins du moment (in utero, naissance, premiers jours, etc.), et chacune est pré ; senté ; e avec une partie explicative (intentions, objectifs, bienfaits) et une partie animation (contenu pré ; cis permettant l&prime ; application).

Cette mé ; thode aux effets remarquables s&prime ; adresse à ; tous les parents et soignants, et n&prime ; oublie pas d&prime ; é ; voquer les naissances pré ; maturé ; es, le deuil pé ; rinatal, l&prime ; adoption, la PMA et nombreuses autres situations.

05/2023

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Biographies

Victor Hugo

Victor Hugo naît avec son siècle, le 26 février 1802. Il connaît tous les honneurs, légion d'honneur à 23 ans, Académie française à 39 ans, pair de France à 43 ans. Admiré par Chateaubriand, il devient le chef des romantiques, et Notre-Dame de Paris, en 1831, lui apporte la célébrité. Après la révolution de 1848, il est élu représentant à l'Assemblée législative. Le spectacle des injustices sociales accélère sa métamorphose politique. Opposant irréductible au Second Empire, il connaît un exil de dix-neuf ans, avec Juliette Drouet, sa fidèle compagne. Les Misérables, en 1862, sont un succès planétaire et ils sont traduits dans le monde entier. De retour à Paris, ses combats l'habitent : l'amnistie des communards, l'instruction des enfants, la peine de mort, la liberté, la paix, la défense du patrimoine... Il est élu sénateur en 1876. Sa vie familiale est une tragédie : folie et mort de son frère Eugène, trahison d'Adèle, mort de sa fille Léopoldine et de ses deux fils. Le seul enfant qui lui survivra est Adèle, enfermée à l'asile, mais Georges et Jeanne, ses petits-enfants, sont une source de réconfort et d'inspiration infinie. Les Parisiens fêtent son 80e anniversaire. A sa mort, le 22 mai 1885, la République offre pour la première fois à un poète des funérailles nationales. Deux millions de personnes l'accompagnent au Panthéon. Un mythe Victor Hugo ? Oui, par la dimension colossale de son oeuvre littéraire et graphique et par sa vie, mêlée aux soubresauts violents du XIXe siècle, du Premier Empire à la IIIe République. L'étude de sa postérité éclaire le précurseur des Etats-Unis d'Europe. Commémorations et citations le célèbrent. Son nom est partout, il est donné à des établissements scolaires, rues et places. Dans toutes les langues, ses romans et pièces de théâtre sont adaptés au cinéma, à la télévision et dans des comédies musicales. En 2020, la cérémonie d'hommage à Samuel Paty, le professeur assassiné, s'est faite au pied de la statue de Victor Hugo, dans la cour de la Sorbonne. Le symbole est puissant.

11/2021

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Ouvrages généraux

Adorno en 60 minutes

Adorno est l'un des penseurs les plus charismatiques de l'histoire de la philosophie. Le professeur chauve aux lunettes en écaille dresse un diagnostic implacable de notre civilisation moderne - peut-être le diagnostic le plus implacable qui soit : nous nous sommes certes érigés en maîtres de la nature, et nous l'avons subjuguée toute entière par le biais de la science, du capitalisme et de l'administration publique, mais ce faisant, nous nous sommes asservis nous-mêmes. Au bout du compte, nous sommes devenus les victimes manipulées de la société de masse et de consommation que nous avons créée. Notre vie entière se consomme en mirages, sans que nous puissions en déchirer le voile. " Il n'y a pas de vraie vie dans un monde qui ne l'est pas ". Souvent citée, cette phrase célèbre d'Adorno capte le sentiment d'incertitude et d'incohérence qui habite l'homme moderne jusqu'à ce jour. Dans la civilisation occidentale, nous jouissons d'une part comme jamais auparavant des bienfaits médicaux et techniques que nous offre le capitalisme, mais nous pressentons d'autre part que, devenus ses esclaves, nous nous enlisons dans ce monde. Nombreux sont ceux qui, pendant la journée, vendent leur force de travail comme une marchandise et passent la soirée devant leur téléviseur qui leur fait miroiter un monde frelaté, joyeux et aventureux, qu'ils ont perdu depuis longtemps. Sommes-nous tous totalement manipulés ? Le projet des Lumières de libérer l'humanité des superstitions par la raison et la science s'est-il vraiment inversé en son contraire, comme l'affirme Adorno ? A-t-il raison - et, en dernière analyse, la science risque-t-elle de nous mener à une nouvelle barbarie ? Adorno nous apporte des réponses extrêmement passionnantes et singulières. Le livre " Adorno en 60 minutes " explique ses ouvres principales étape par étape en s'appuyant sur plus de 50 citations. Le dernier chapitre, " A quoi nous sert la découverte d'Adorno aujourd'hui ? ", montre l'actualité frappante que revêt sa Théorie critique pour notre vie personnelle. Le livre est paru dans la collection à succès " Grands penseurs en 60 minutes ".

12/2022

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Critique littéraire

La Revue Blanche. Une génération dans l'engagement 1890-1905

La Revue Blanche, dont l'aventure n'a guère duré plus de dix ans, a joué en France un rôle-charnière essentiel. La plupart des écrivains, peintres, musiciens, hommes politiques, intellectuels les plus marquants de la fin du XIXe et du début du XXe siècle y ont collaboré ou l'ont côtoyée. Créée, financée et dirigée par les trois frères Natanson, jeunes Juifs polonais, avec la complicité enthousiaste de leurs condisciples du Lycée Condorcet, la Revue Blanche devient vite un lieu de débat sur tous les sujets qui agitent la France. Elle mène des combats politiques sous l'impulsion d'anarchistes comme Fénéon, Mirbeau ; de socialistes, tels Blum, G. Moch, Péguy ; de dreyfusards et de fondateurs de la Ligue des droits de l'homme, comme Reinach et Pressensé. En témoignent ses campagnes dénonçant le génocide arménien, les dérives coloniales, la barbarie des interventions, européenne en Chine, anglaise en Afrique du Sud, et la diffusion des pamphlets de Tolstoï, Thoreau, Nietzsche, Stirner... Elle promeut les peintres Nabis, les Néo-impressionnistes et l'Art nouveau, anticipe le fauvisme, le futurisme et les arts premiers. Toulouse-Lautrec, Bonnard, Vuillard, Vallotton, Hermann-Paul, Cappiello illustrent les articles de la revue et les ouvrages publiés par ses Editions. Après avoir soutenu fidèlement Mallarmé, la Revue Blanche accueille Proust, Gide, Claudel, Jary, Apollinaire qui y débutent, tandis qu'elle édite une nouvelle traduction des Mille et une nuits et Quo Vadis, le premier best-seller du siècle. Elle salue l'innovation dramatique avec Antoine et Lugné-Poe, Ibsen, Strindberg et Tchékhov, sans oublier le triomphe de l'école française de musique avec Debussy. Humour et esprit de fête, liberté, engagement et créativité, pacifisme, laïcité, mondialisation sont les valeurs promues par cette génération emportée dans le sillage de la Revue Blanche. Cet ouvrage illustré et nourri de nombreuses citations décrypte l'histoire de cette avant-garde, nous familiarise avec ses membres, ses réseaux, ses utopies et ses réalisations. Il donne la mesure de l'étape majeure alors franchie par la société française vers le modèle culturel et politique qui est le sien aujourd'hui.

09/2007

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Critique littéraire

"Révolution". Histoire d'un mot

Révolution : le mot lui-même a aussi son histoire, qui explose précisément en 1789, mais dont les retombées n'ont pas cessé de nous atteindre. Nul mieux qu'Alain Rey, linguiste, historien et directeur littéraire des dictionnaires Le Robert, n'était armé pour en retracer la courbe, citations à l'appui. En explorer la genèse, depuis le XIIe siècle où le mot apparaît jusqu'au XVIIIe où il s'imprègne de sa signification moderne. Pour en parcourir les destinées imprévisibles et fantastiques dans les années qui, avant d'autres, ébranlèrent le monde, et en poursuivre les proliférations ultérieures, les arborescences, les déviations et les usages métaphoriques. Travail indispensable et neuf, qui s'individualise puissamment dans le flot des publications du Bicentenaire. Il resterait cependant d'érudition pure et de sèche philologie si l'auteur ne savait que les signes ne sont que des formes vides quand ils sont privés de leur pouvoir social. Le mot "révolution" porte en effet les cicatrices de l'histoire comme il en révèle les sédiments accumulés. Il est allé dans un premier temps du mouvement des astres au retour des temps, puis aux mutations des gouvernements, des sociétés, de la nature. Il est passé du calme absolu aux renversements dans la violence avant de s'incarner dans le grand événement de 1789 ; et rebondir. Il affirmait jusque-là un rapport entre le renouveau scientifique et philosophique des XVIIe et XVIIIe siècles et les mutations politiques et sociales de l'Angleterre, de l'Amérique du Nord, de la France. En devenant au XIXe siècle le noyau du patrimoine idéologique national, il a reçu avec Marx, le socialisme et l'économie moderne, les ingrédients d'une nouvelle relance, en Russie, mais aussi en Allemagne, en Chine, dans le monde arabe. Le XXe siècle en a fait progressivement éclater les virtualités pour finir par donner au mot une position idéologique centrale qui dépasse de très loin son contenu politique et social, et en faire l'instrument d'une libération totale qui réorganise en les désorganisant les rapports institués entre la loi et les pulsions, entre l'individu et la communauté, entre l'homme et l'homme. Révolution, histoire d'un mot.

11/1989

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Philosophie

Les Adages. Coffret 5 volumes, édition bilingue français-latin

Ces Adages, publiés en 1500 à Paris, connurent un tel succès que les imprimeurs se bousculèrent pour les rééditer, si bien qu'il en parut 16 éditions du vivant d'Erasme (1466-1536). Elles furent revues et augmentées par lui à dix reprises. On passa ainsi de 820 adages (1500) à 4 151 (1536). L'ouvrage resta un best seller tout au long du XVIe siècle, jusqu'à sa mise à l'Index par le concile de Trente (1559). Les Adages sont les notes de lecture d'Erasme, tirées de l'ensemble de la littérature antique à laquelle il pouvait avoir accès - c'est-à-dire la quasi-totalité. Nous avons donc affaire à un choix de citations commentées. Combien ? Sans doute une vingtaine de mille au total. Leur choix se déroule sans autre ordre que le fil des lectures et les associations d'idées d'Erasme. Il concevait ce recueil comme une collection de modèles d'élégance de style, de formules "bien frappées" riches de sens métaphorique, qu'il commentait avec humour. Ses commentaires vont de la remarque anecdotique d'une ligne (adage 367 : "Tu recolles un oeuf") jusqu'au traité moral et politique d'une cinquantaine de pages contre les papes guerriers (adage 3301 : "La guerre est douce à ceux qui n'en ont pas l'expérience"). Les humanistes ne s'y trompèrent pas en en faisant leur livre de chevet, au même titre que les Elégances de Lorenzo Valla. Les adages fleurissent en effet à chaque page des meilleurs auteurs de l'époque, depuis Hutten jusqu'à Montaigne. Les professeurs par la suite y trouvèrent une mine de règles de style à faire étudier à leurs élèves (tel l'adage : Ut sementem feceris, ita metes "Tu récolteras ce que tu as semé" , qui figure encore dans les grammaires latines actuelles). En somme, les Adages constituent une voie royale d'accès à la littérature gréco-latine. Erasme fut sans doute le meilleur connaisseur et vulgarisateur de cette littérature que l'Europe ait connu. Il nous livre ici une oeuvre à la fois érudite et distrayante, apte à réconcilier les modernes avec la culture antique. Notre édition, qui a nécessité plus de 60 traducteurs, est une première mondiale.

12/2011

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Empire colonial

Colonisation et propagande. Le pouvoir de l'image

Un beau livre illustré par des images exceptionnelles, jalonné d'extraits de textes d'époque sur l'histoire de la propagande coloniale. Pendant plus d'un siècle, de la IIIe République naissante (1870) à la dernière décolonisation (1980, les Nouvelles-Hébrides), la propagande coloniale a fait partie du quotidien des Français. Affiches touristiques ou de recrutement militaire, expositions universelles et coloniales, manuels scolaires et protège-cahiers, couvertures de livres et de magazines, presse illustrée et brochures de propagande, photographies et cartes postales, jeux de société et bandes dessinées, publicités et films, monuments et statues, peintures et émissions de radio... tous les supports ont participé à cette apologie de la " plus grande France ". Au coeur de l'Etat, une Agence des colonies a été le fer de lance de cette propagande, et beaucoup ont oublié son action. Génération après génération l'idée coloniale a fait son chemin, pour devenir consensuelle durant l'entre-deux-guerres et se prolonger jusqu'aux dernières heures de l'Algérie française et même au-delà. Au coeur de cette dynamique, l'image a été un vecteur essentiel du message colonial, portant un regard paternaliste et raciste sur ceux que l'on appelait les " indigènes ". Ce livre analyse, décode et replace dans son contexte cette incroyable production, permettant, en croisant les sources les plus diverses et des archives exceptionnelles, de comprendre les mécanismes de l'adhésion du plus grand nombre à l'Empire. Par un remarquable décryptage des images, accompagné de citations pour chaque époque, ce travail nous montre comment a été construit l'univers symbolique structurant l'imaginaire sur la colonisation. Celui-ci est indissociable de l'identité nationale et a des répercussions sur les grands enjeux politiques, économiques et idéologiques pendant près d'un siècle. Ce livre, écrit à cinq voix, permet de comprendre comment le discours sur la " mission civilisatrice " s'est imposé et comment se sont bâties les grandes mythologies de la " République coloniale ", dont certaines représentations perdurent. Cette approche inédite sur notre culture visuelle, politique et historique participe au travail de déconstruction en cours sur l'héritage de la colonisation, nous permettant de regarder autrement ce passé et ses résonances dans le présent.

03/2022

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Musique classique

Un musicien en hiver. Essais et entretiens (1956-1996)

Dun caractère fantasque enclin au merveilleux, Niccolò Castiglioni (1932-1996) était un maître du silence et des sons limpides, cristallins et transparents, comme pris dans la glace. Le lyrisme, les bruissements et les nuances infimes de son art paraissent empreints de ses baroqueries, de ses absentements, comme une citadelle d'intériorité, jusqu'aux retraites solitaires dans les paysages alpins et les sentiers du Haut-Adige. Dans le sillage de ses chers romantiques et d'Anton Webern, qu'il commenta avec passion et clairvoyance, Castiglioni manifeste, au regard de l'Histoire, un amour de la nature et d'une harmonie qui gouverne le mouvement des étoiles comme celui de l'atome musical. Niccolò Castiglioni, qui exaltait le petit, le simple, voire l'ingénu, se disait aussi fait pour l'émerveillement et pour la joie, aussi pleins et entiers que ceux de l'enfant. Il en adopta souvent la conduite, choyant son absolue liberté, et en revendiqua le paradis perdu autant que les jeux, de sons et de mots, avant d'user de citations et de pastiches. Comme Robert Schumann, il composa ainsi en poète, magnifia la rêverie et lui donna structure et cohérence. Aussi, dans sa traversée singulière du sérialisme et de son dépassement, vibraient intensément une sensation, un sentiment, la résonance d'une musique d'antan ou le monde fabuleux d'un livre ou d'un conte. C'est à la lecture de ses essais et de ses entretiens, pour la première fois réunis en un volume, qu'invite cet ouvrage. Niccolò Castiglioni y décrit les ordres constants et les équilibres stables du Moyen Age aux débuts de notre ère contemporaine, mais aussi les marges, les bords, ces moments où les normes se fissurent et commencent de se configurer autrement. Une telle réflexion se déploie dans le champ de la musique, de ses théories et de ses pratiques, comme dans la littérature et les grandes catégories de la philosophie occidentale - réalisme, rationalisme, idéalisme, pragmatisme, métaphores des points cardinaux d'une oeuvre que traverse un même et constant souci : une attention subtile au langage, où l'engagement, l'éthique musicale se mesurent à l'aune du son.

03/2021

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Hobbes

Hobbes en 60 minutes

Thomas Hobbes (1588-1679) est le fondateur de la théorie de l'Etat moderne. Il est devenu mondialement célèbre pour sa thèse selon laquelle l'homme n'est pas par nature un être pacifique ou social, mais poursuit avant tout, égoïstement, son propre bien-être. S'il n'y avait pas d'Etat, avec ses lois, ses juges, sa police, on en viendrait même à une "guerre de tous contre tous" . Non pas parce que les humains seraient méchants, mais parce qu'ils sont guidés par leur nature de prédateur : "L'homme est un loup pour l'homme". Avec cette phrase souvent citée, Hobbes a fourni la première légitimation moderne de l'Etat. Celui-ci est nécessaire et dans l'intérêt de tous pour protéger les hommes entre eux contre la fraude, le vol et le crime et assurer une coexistence pacifique. Seul l'Etat assure la sûreté de droit pour tous. Hobbes nous met dès lors en garde de quitter la condition de l'Etat ou de le mettre en péril par la guerre civile : "Je montre tout d'abord que la condition des hommes hors de la société civile (...) n'est pas autre chose qu'une guerre de chacun contre chacun (...)". Sa pensée centrale est révolutionnaire et provocante à la fois : ce ne sont pas nos pulsions ou instincts naturels qui garantissent la coexistence, mais leur inhibition et leur limitation par l'Etat. A-t-il raison ? Ne serions-nous dès lors pas, sur le plan anthropologique, des êtres en quête d'amour, dotés d'un sens social, altruistes, mais plutôt des champions de la survie et des égoïstes avides de pouvoir ? Est-ce seulement la civilisation qui nous protège contre notre nature de loup et contre la guerre de tous contre tous ? Et si oui, à quoi nous sert une telle réflexion ? Assurément, la pensée de Hobbes n'a rien perdu de son caractère provocant. Le livre "Hobbes en 60 minutes" explique, à l'aide des 70 citations les plus connues de ses ouvrages principaux "Léviathan" et "De Cive" , l'état de nature et sa célèbre théorie de l'Etat. Le livre est paru dans la série prisée "Les grands penseurs en 60 minutes" .

03/2021

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Poésie

Shijing. Livre des chants

Un grand classique de la littérature confucéenne en édition exceptionnelle, sur papier de luxe avec reliure traditionnelle à la chinoise. Le Shijng ?? est diversement connu sous les dénominations Classique des Poèmes, Livre des Poèmes, Livre des Chants et Livre des Odes. Il renferme trois cent onze poèmes (pour six d'entre eux, seuls les titres nous sont parvenus), dont la composition s'étale sur environ cinq cents ans, entre 1100 et 600 avant J. -C. Trente-deux sont traduits ici. Selon la tradition, l'anthologie aurait été compilée par Confucius lui-même (551-479 avant J. -C). Le Livre des Chants est l'un des cinq classiques (Wujing ?? ) de la littérature confucéenne, les quatre autres étant le Yijing ?? (Livre des mutations), le Shujing ?? (Livre des documents), le Liji ?? (Livre des rites), le Chunqiu ?? (Annales des printemps et automnes). Le Shijng se divise en quatre parties : ?? (guofeng)airs des principautés ; ?? (xiaoya) petites odes de cour ; ?? (daya) grandes odes de cour ; ? (song) éloges ou hymnes. Le Shijng continue à exercer une profonde influence dans la Chine contemporaine. Ses citations font partie du parler quotidien sous forme de chengyu - ; phrases et dictons de quatre caractères issus de la littérature classique et des contes traditionnels. Chaque écolier chinois en connaîtra quelques lignes et pourra les citer. Voici un ouvrage extrêmement ancien, dont le sens de certains éléments demeure enfoui sous le poids du temps, mais qui présente également au public moderne des images et des émotions si intemporelles et reconnaissables qu'elles auraient pu être écrites la semaine dernière. On y trouve des aperçus alléchants de l'apparat et de la splendeur antiques. Il y a aussi les plaintes d'épouses abandonnées, des odes à la solitude suite à une séparation et aux joies du véritable amour, des chants d'inquiétude sur l'état de la nation et des hymnes de louange envers la bienveillance de la maison régnante. Le lecteur moderne n'a aucune difficulté à les comprendre et à les intégrer dans son propre cadre de référence émotionnel, mais sans réelle perspective de les comprendre pleinement dans leur contexte d'origine.

10/2021

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Esotérisme

Orient et Occident et Crise du monde moderne et Autorité spirituelle et pouvoir temporel

Le préjugé chimérique de l' "égalité" va à l'encontre des faits les mieux établis, dans l'ordre intellectuel aussi bien que dans l'ordre physique. C'est la négation de toute hiérarchie naturelle, et c'est l'abaissement de toute connaissance au niveau de l'entendement borné du vulgaire. On ne veut plus admettre rien qui dépasse la compréhension commune, et, effectivement, les conceptions scientifiques et philosophiques de notre époque, quelles que soient leurs prétentions, sont au fond de la plus lamentable médiocrité. On n'a que trop bien réussi à éliminer tout ce qui aurait pu être incompatible avec le souci de la vulgarisation. Quoi que certains puissent en dire, la constitution d'une élite quelconque est inconciliable avec l'idéal démocratique. Ce qu'exige celui-ci, c'est la distribution d'un enseignement rigoureusement identique aux individus les plus inégalement doués, les plus différents d'aptitudes et de tempérament. Malgré tout, on ne peut empêcher cet enseignement de produire des résultats très variables encore, mais cela est contraire aux intentions de ceux qui l'ont institué. Lorsque nous avons, il y a quelques années, écrit " Orient et Occident ", nous pensions avoir donné, sur les questions qui faisaient l'objet de ce livre, toutes les indications utiles, pour le moment tout au moins. Depuis lors, les événements sont allés en se précipitant avec une vitesse toujours croissante, et, sans nous faire changer d'ailleurs un seul mot à ce que nous disions alors. Ces précisions s'imposent d'autant plus que nous avons vu s'affirmer de nouveau, en ces derniers temps, et sous une forme assez agressive, quelques-unes des confusions que nous nous sommes déjà attachés précisément à dissiper. Tout en nous abstenant soigneusement de nous mêler à aucune polémique, nous avons jugé bon de remettre les choses au point une fois de plus. Il est, dans cet ordre, des considérations, même élémentaires, qui semblent tellement étrangères à l'immense majorité de nos contemporains, que, pour les leur faire comprendre, il ne faut pas se lasser d'y revenir à maintes reprises. Tout ce que nous dirons ici, nous l'aurions dit tout aussi bien, et exactement de la même façon, si les faits qui appellent aujourd'hui l'attention sur la question du spirituel et du temporel ne s'étaient pas produits. Les circonstances présentes nous ont seulement montré, plus clairement que jamais, qu'il était nécessaire et opportun de le dire. Elles ont été, si l'on veut, l'occasion qui nous a amenés à exposer maintenant certaines vérités de préférence à beaucoup d'autres que nous nous proposons de formuler également si le temps ne nous fait pas défaut, mais qui ne semblent pas susceptibles d'une application aussi immédiate. Et là s'est borné tout leur rôle en ce qui nous concerne. La méconnaissance qui est impliquée dans la théorie "égalitaire" si chère au monde moderne, théorie qui est contraire à tous les faits les mieux établis, et qui est même démentie par la simple observation courante, puisque l'égalité n'existe nulle part en réalité. Mais ce n'est pas ici le lieu de nous étendre sur ce point, que nous avons déjà traité ailleurs.

02/2021

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Esthétique

La beauté civile. Splendeur et crise de la ville

Jamais, dans l'histoire, on n'a construit autant que de l'après-guerre à aujourd'hui, et même que de 1955 à nos jours ; et jamais on n'a produit autant de laideur. Alors que la recherche de la beauté pour les corps, le vêtement, les objets, souvent sous forme d'injonctions distillées par toutes les propagandes de la mode, de l'image de soi, du design, accordées au rythme d'une consommation industrielle à la fois et paradoxalement standardisée et vécue comme individuelle, devenait un trait distinctif de l'époque où nous vivons, le visage du monde a subi un enlaidissement puissant au point de sembler, dans l'ordre civil comme dans l'ordre écologique, presque irrémédiable. Les villes, tout particulièrement, en ont souffert - devenant souvent non seulement les symptômes, mais les causes du mal qui les affecte. "Beauté", "laideur" : c'est très sciemment, et parfois de façon polémique, que Giancarlo Consonni reprend ici les notions mêmes sur lesquelles la modernité, singulièrement tardive, a jeté la suspicion, les reléguant dans un passé révolu, et dans ce qu'elle baptisait du nom d'idéologie, comme telle prétendument dépassée pour laisser place ardemment à un autre rapport aux choses et à l'espace dont nous mesurons aujourd'hui le résultat. L'auteur, afin d'éviter la critique si prévisible et convenue de ces notions, devenue un véritable pont aux ânes, prend soin d'adjoindre le qualificatif de "civil", appelé non seulement par le sujet qu'il traite, la ville, mais par une tradition philosophique et juridique très vivante en Italie depuis Vico. Deux questions parcourent les textes formant la matière de ce livre : quels sont les secrets de la beauté urbaine que nous avons héritée de l'histoire et d'où prend-elle naissance ? Quelles sont les causes d'une si vaste extension de la laideur ? Pour répondre à ces deux questions essentielles, Giancarlo Consonni emprunte quelques itinéraires où s'entrelacent passé et présent : la relation à la nature et à la clairière dans la fondation des villes et leur récit, la relation entre ville et campagne chez un penseur de la civilité comme Cattaneo redevable à son maître Romagnosi, les jeux toujours présents de la lumière et de la couleur dans les villes italiennes, la révolution urbaine liée à l'architecture moderne et les effets souvent fâcheux qu'elle a produits, la question de la mesure dans le bâti et l'urbanisme, les symptômes visibles de la dégradation civile, etc. Ces analyses confirment la fécondité de la notion de "beauté civile" formulée par Giambattista Vico, et déclinée après lui, au moment même des premières transformations industrielles, par les deux grands esprits que furent Romagnosi et Cattaneo. La beauté des villes et de l'architecture a trouvé le lieu et pour ainsi dire le terreau de son développement dans les liens civils, dans la tension vers une identité collective profondément attachée à ce qui peut donner sens et raison, donc représentation, à la manière d'habiter le monde. La crise actuelle de la beauté urbaine et des paysages renvoie à une crise bien plus vaste, dont l'auteur examine les causes sans renoncer à indiquer des issues possibles.

04/2021

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Littérature française

Les cinq livres. Gargantua ; Pantagruel ; Troisième Livre ; Quatrième Livre ; Cinquième Livre ; Suivis de la Pantagruéline ; Procastination

Au XVIe siècle, l'oeuvre majeure de Rabelais (Gargantua, Pantagruel, Troisième Livre, Quatrième Livre et Cinquième Livre) a été publiée sur une durée d'environ trente ans, de Pantagruel (1532) à l'édition posthume du Cinquième Livre (1564). L'édition Arléa se présente ici sous le titre Les Cinq Livres, auxquels fait suite, un très bref ouvrage, la Pantagruéline Pronostication, almanach humoristique parodiant les très nombreuses prophéties du temps (Nostradamus est un contemporain de Rabelais). Arléa avait publié en 1999 une édition des seuls Gargantua et Pantagruel, "en français moderne", qui n'était qu'un remaniement de l'orthographe. Avec le temps, les lecteurs capables de lire la langue du XVIe siècle (même ainsi aménagée) étant de moins en moins nombreux, Les Cinq Livres présentés ici sont donc, cette fois, purement et simplement traduits (vocabulaire, syntaxe, ponctuation, disposition...), dans une unique et constante exigence : aboutir à un texte respectueux de la grammaire et du dictionnaire de notre temps, tout en respectant également la fidélité au texte original - fidélité qui n'exige en rien la littéralité. Il s'agit donc d'un Rabelais rendu accessible aux non spécialistes, à tout lecteur diligent, qui permet de comprendre, grâce à l'intelligence du texte, pourquoi cette oeuvre a traversé les siècles et s'est répandue dans tous les pays. Rendre Rabelais accessible, c'est d'abord faire litière de tous les lieux communs qui empoisonnent l'image de ce moine, médecin et écrivain. Aujourd'hui, en effet, l'épithète de "rabelaisien" n'évoque le plus souvent que banquets, libations, beuveries, ébriétés triviales, gaudrioles, chansons à boire et goinfreries... Or, une fois la lecture rendue plus fluide, la compréhension du texte devenue plus aisée, on découvre un homme bien loin de l'image qu'il a chez nombre de nos contemporains. On connaît, certes, son érudition encyclopédique, ses talents de médecin qui, partout où il exerça, furent reconnus par ses pairs, sa curiosité universelle, sa haine des hypocrites de tout poil, son indépendance envers les autorités, sa foi "évangélique", rebelle aux dogmes, son humour, voire sa gaieté, mais on découvre en le lisant - et en le comprenant - des qualités autres, des qualités qui sont l'apanage des grands hommes de tous les temps : un pacifisme affirmé, un amour de l'humanité et, surtout, cette bonté sans laquelle, selon Montaigne, toute autre science est inutile à celui qui ne la possède pas. Cette édition étant principalement destinée à des lecteurs peu familiers de la littérature de la Renaissance et de Rabelais en particulier, la traduction ne pouvait suffire ; c'est pourquoi le texte est accompagné de très nombreuses notes infrapaginales, concernant chaque emprunt de Rabelais (citation traduite avec précisions sur l'auteur et l'oeuvre), chaque personnage célèbre (avec courte biographie).

10/2019