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Heckle Freux

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Littérature française

Et toujours les Forêts

Corentin, personne n'en voulait. Ni son père envolé, ni les commères dont les rumeurs abreuvent le village, ni surtout sa mère, qui rêve de s'en débarrasser. Traîné de foyer en foyer, son enfance est une errance. Jusqu'au jour où sa mère l'abandonne à Augustine, l'une des vieilles du hameau. Au creux de la vallée des Forêts, ce territoire hostile où habite l'aïeule, une vie recommence. A la grande ville où le propulsent ses études, Corentin plonge sans retenue dans les lumières et la fête permanente. Autour de lui, le monde brûle. La chaleur n'en finit pas d'assécher la terre. Les ruisseaux de son enfance ont tari depuis longtemps ; les arbres perdent leurs feuilles au mois de juin. Quelque chose se prépare. La nuit où tout implose, Corentin survit miraculeusement, caché au fond des catacombes. Revenu à la surface dans un univers dévasté, il est seul. Humains ou bêtes : il ne reste rien. Guidé par l'espoir insensé de retrouver la vieille Augustine, Corentin prend le long chemin des Forêts. Une quête éperdue, arrachée à ses entrailles, avec pour obsession la renaissance d'un monde désert, et la certitude que rien ne s'arrête jamais complètement. Lauréate du Grand Prix RTL-Lire 2020 Lauréate du Prix de la Closerie des Lilas 2020 Lauréate du Prix du livre France Bleu Page des Libraires 2020 Sélectionnée pour le Grand Prix des lectrices de Elle Sélectionnée pour le Prix des lecteurs de l'Express - BFM TV " Pour Sandrine Collette, l'espoir ne meurt pas tant que subsiste un souffle de vie, si chétif soit-il". Le Monde des livres "Un roman très prenant et cinématographique" Madame Figaro " A mi-chemin entre La Route de Cormac Mc Carthy [... ], et En un monde parfait, de Laura Kasischke, Sandrine Collette réussit une très belle oeuvre et trouve l'équilibre entre l'effroyable et le beau, faisant pousser la poésie au milieu de la poussière " ELLE

01/2020

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Romans historiques

La mémoire du monde Tome 3

Le dernier volet de La mémoire du monde est celui de la montée des femmes et de leur pouvoir, qui s'affermit au cours des siècles. Sophia l'Immortelle, qui vit depuis la XVIIe dynastie égyptienne, croit voir au début du XIIe siècle en Aliénor d'Aquitaine la première reine d'une longue lignée dont elle assurera l'éducation, puis, en Elisabeth Ire d'Angleterre, celle à qui elle pourra transmettre son savoir millénaire. Déçue, elle s'embarque pour le Nouveau Monde. Mais ce n'est qu'au XVIIe siècle, grâce à Descartes, qu'elle rencontre Louise, celle qui l'accompagnera désormais, son double et son négatif, immortelle elle aussi, mais issue des brumes de Bohême. De Vienne à New York en passant par Paris, Louise et Sophie se fuient, se retrouvent, ont parfois les mêmes amis (Mme de Staël, George Sand, Freud), traversent le XXe siècle en s'engageant l'une dans le combat féministe, l'autre dans celui de l'art, et abordent le XXIe siècle de façon dramatique, du moins pour Sophie redevenue mortelle et alitée dans cet hôpital parisien où elle a livré à la jeune étudiante Julia l'histoire de sa vie et du monde tel qu'elle l'a connu. L'accumulation des savoirs et des expériences, des examens de conscience auxquels Sophie se livre pour trouver un sens à sa vie, ses doutes et ses exaltations, la rendent de plus en plus humaine et contemporaine. Car ses interrogations, sa déception de voir le monde retomber cycliquement dans l'horreur sans tirer le moindre enseignement des erreurs passées, sont les nôtres. L'espoir qu'elle met dans la notion d'égalité qui s'est forgée depuis la Renaissance, la certitude que les femmes vont enfin y accéder, puis le XXIe siècle qui les voit conquérir tous les domaines, font de ce dernier tome celui des femmes par excellence.

09/2014

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Sciences politiques

Les stratèges romantiques. Remédier aux désordres du monde contemporain

Ecrit dans le sillage de penseurs du soupçon (Marx, Nietzsche, Freud) et de leurs contemporains, Les stratèges romantiques cherche à repenser les questions qui touchent l'existence (le temps, le désir, la religion, l'amour, la vie, la mort) afin de rouvrir les possibles d'une action politique authentiquement émancipatrice. S'inscrivant dans la tradition du romantisme émancipateur qui entend prendre le contre-pied d'un monde utilitariste et marchand, Pierre Mouterde propose une approche renouvelée de l'intervention sociopolitique. Il cherche à redonner à la politique ses lettres de noblesse et à repenser cette dernière à l'aune des défis de l'ère néo-libérale, en proposant de combiner à l'art d'une stratégie rassembleuse et unificatrice la réappropriation de toutes les aspirations existentielles que la modernité marchande a fait disparaître de nos vies. C'est l'originalité de cet essai : pour appréhender les désordres du monde contemporain et y remédier, l'auteur ne se contente pas des traditionnelles explications économiques, sociales et politiques. Il tente d'y combiner des facteurs culturels et plus généralement ceux touchant à l'horizon immédiat de l'existence humaine. Ceux-là même que le déploiement capitaliste néolibéral des dernières décennies tend à remodeler en profondeur, en favorisant les tendances à la fragmentation et à la massification dont l'auteur fait une clé d'interprétation pour comprendre notre époque. De là, comme le souligne Michael Löwy dans sa préface, cette "proposition novatrice et originale d'une stratégie romantique, d'une forme de pensée et d'action à la fois réaliste et sensible, rationnelle et enchantée", qui pourrait symboliser toute l'importance de ces révolutions à effectuer aujourd'hui dans les domaines de l'existence et de l'agir collectif. En ouvrant de nouvelles pistes de réflexion sur les caractéristiques "des temps présents" et en cherchant à les refonder sur un mode philosophique, Les stratèges romantiques participe à sa manière au renouvellement si nécessaire du discours de la gauche d'aujourd'hui.

01/2018

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Beaux arts

Une leçon d'abîme. Neuf approches de Picasso

"D'un côté Bouvard et Pécuchet, de l'autre des Esseintes. Tous les savoirs, y compris les plus douteux, toutes les ivresses, y compris les plus ignobles. Qu'est-ce qu'un jeune peintre affamé comme Picasso pouvait bien encore dévorer ? Surtout au contact d'un artiste académique, son père, Ruiz, à lui seul une encyclopédie de modèles et de savoir-faire ? Eh bien, il lui faudrait recommencer de rien. Retourner aux origines. Quelque chose comme la Grèce, peut-être, au temps des archaïsmes. Une Grèce primitive, sauvage, violemment coloriée, effrayante, sans le filtre des interprétations classiques. Comment arriver à supporter l'éclat direct de ce feu premier, brûlant comme la divinité, qui ne se peut regarder en face ? Sans doute, il y avait eu, en 1906, au musée du Trocadéro à Paris, la découverte de l'ethnologie, la culture de l'autre. Freud à la même époque ne tentait-il pas d'appuyer ses propres recherches du côté de Bachofen, de Frazer, de Frobenius ? Mais c'est l'Océanie, les Nouvelles-Hébrides, la découverte d'objets qui ne sont pas "d'art" mais de pratique rituelle, magique et religieuse qui intéressent Picasso : non pas des oeuvres de musée, mais des instruments de magie, les outils d'une possession, au sens où l'on parle de possédés, de pratiques d'envoûtement. Cette expérience l'ouvrira à ce que Rudolf Otto, en 1917, dans son livre sur Le Sacré, appellera le "numineux". Elle est d'ordre initiatique, non pas esthétique. Il faudrait encore ajouter ce qu'il découvre pêle-mêle et en même temps : la sculpture ibérique, le vieux fonds celte de l'Espagne, la statuaire romane, dans les églises du nord de la Catalogne, c'est-à-dire, toujours, la tradition, puis les fresques des absides et des voûtes... En fait, on a affaire à une genèse spirituelle où tout est déjà là, simultanément". Jean Clair.

09/2005

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Romans historiques

Plaine des héros

Yves Laplace consacre Plaine des héros à Georges Oltramare, dit le beau Géo dans les années 1930. S'il fallait définir Plaine des héros en une phrase, je dirais qu'à travers ce récit rapporté de Grégoire Dunant – neveu de Georges Oltramare et fils de Casimir Oberfeld (musicien déporté à Auschwitz) – l'obsession antisémite et ses conséquences meurtrières éclatent au sein même d'un roman familial ou d'un roman de formation qui est aussi le nôtre. Tous les faits historiques évoqués sont conformes à la vérité. Ils étaient le plus souvent restés secrets. (Yves Laplace, Prix suisse de littérature 2016, Deux minutes) Drôle de zig, Oltramare le matamore, qui doit son nom d'outre-mer aux origines génoises de sa famille. Celui qu'on appelle aussi le petit Duce de Genève se radicalise. L'argent ne vient plus de Rome mais de Berlin. Sous l'Occupation, il tient une chronique patriotique à Radio-Paris sous le pseudonyme de Charles Dieudonné... Pour Yves Laplace, son personnage incarne le génie suisse : Oltramare ne nous a pas quittés. Il nous colle à la peau : un fond de teint. (...) Oltramare, c'est nous. D'où certaines résonances avec l'actualité. D'où le déni et l'oubli dont il est désormais l'objet là-bas. D'où l'intérêt que le romancier lui porte. Scindé en deux parties, la première sur le ton d'un opéra bouffe, la seconde à la manière d'une enquête sur les traces d'un disparu, et les deux s'articulant, le tout est mi-sérieux mi-délirant, plein d'humour. En réalité, ce tableau d'époque est, par son projet, si original, qu'on peut y lire en creux une exploration sans pareil de l'âme de la non-Suisse. Un pays, que dis-je, un monde, une âme, vu par Grégoire Dunant, neveu d'Oltramare, qui a passé son enfance et son adolescence dans son ombre portée. Extrait de la préface de Pierre Assouline.

01/2020

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Critique littéraire

L'écriture cinématographique dans les oeuvres de deux romanciers postmodernes. Jasper Fforde, William Boyd

La présente thèse est une étude des techniques cinématographiques dans des oeuvres de Jasper Fforde et de William Boyd. Elle explore le cinéma comme outil de communication dans les récits de ces auteurs postmodernes. L'analyse explore les univers filmiques que les auteurs ont abordés comme bases d'écriture dans la diégèse de leurs oeuvres romanesques respectives. Ces récits retracent des vies et des expériences différentes certes mais qui se recoupent de part en part dans une technique d'écriture que Boyd et Fforde partagent. L'écriture cinématographique dans le roman postmoderne a servi de point d'ancrage pour, non seulement comparer les cadres des personnages Boydiens et Ffordiens, mais aussi pour tenter de trouver une explication au fait que lorsqu'ils passent d'un cadre spatio-temporel à un autre, ces personnages changent de psychologie, voire de comportement. Jasper Fforde et William Boyd ont révolutionné l'écriture littéraire par des techniques narratives inédites. Ils ont su donner au champ littéraire Anglophone, une nouvelle orientation, plaçant l'écriture cinématographique au coeur de leurs créations littéraires. Tous les mécanismes narratifs ont été désarticulés. La désintégration de structures spatiale et temporelle a déréglé la logique des récits pour instaurer une esthétique anticonformiste. Il en est de même du langage qui a été désagrégé par des personnages creux, sans consistance psychologique. Par ailleurs, Fforde et Boyd ont emprunté au cinéma ses techniques de montage, ses différents plans entrecoupés pour mieux déconstruire leurs oeuvres. Cet éclatement de la structure narrative a entraîné une explosion d'instances narratives et une polysémie discursive qui désoriente le lecteur. L'étude comparative débouche ainsi sur les procédés cinématographiques et narratifs utilisés dans les oeuvres de notre corpus. Parmi ces procédés, l'on peut noter les montages, les prises de vue, les panoramiques, les scènes, les analepses, les prolepses, etc... qui ont permis à Boyd et à Fforde de livrer des romans à une reproduction cinématographique.

04/2019

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Critique littéraire

Le Siècle de Baudelaire

Le XIXe siècle a vu se produire un des grands événements de l'histoire de l'esprit, la banalisation de l'incroyance. Le plus intense et profond parmi les grands esprits de cette nouvelle époque, Baudelaire, se pose la question de l'existence de Dieu mais doit se résigner à comprendre qu'il ne croit pas. Si bien que surgit une question bien précise qui confère à la poésie une fonction et une importance toutes nouvelles. Faut-il penser à la transcendance seulement en termes de surnature ? Comment s'opère la transformation du rapport de l'humain à la transcendance ? Yves Bonnefoy prête attention aux contradictions dans lesquelles se débat l'auteur des Fleurs du mal : de ce point de vue, le XIXe siècle n'est pas seulement le siècle de Michelet, Marx, Nietzsche ou Freud, mais celui de Baudelaire. Pourquoi Baudelaire ? Car, si "Dieu est mort", la poésie est ce qui seul permet de répondre avec efficacité au besoin de préservation du sentiment de la transcendance. Ce n'est en effet que lorsque le religieux a chancelé qu'il devient possible de discerner le poétique en sa différence, la poésie en son être propre. Or le génie de Baudelaire aura été d'avoir eu, le premier, cette intuition du plein de la poésie, mais aussi d'avoir su en explorer le possible, l'éprouvant d'emblée comme un travail à porter loin dans la nuit de l'être psychique. La grandeur de Baudelaire, c'est précisément d'avoir compris qu'il fallait que le travail de la poésie ait lieu au coeur même du conceptuel, au plus secret de l'expérience vécue. Le poète a su courageusement ne pas se dérober à une tâche qui ne pouvait que le vouer, entre autres misères, à l'incompréhension de ses proches. Outre certains aspects de Baudelaire lui-même, ce volume étudie enfin les poètes qui assumèrent de diverses façons, directe ou indirecte, son héritage : notamment Mallarmé, Laforgue, Paul Valéry, Hofmannsthal...

10/2014

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Littérature érotique et sentim

Step Sister - Tome 1. Un Noël pour un nouveau départ

Il voulait oublier le passé pour se construire une vie parfaite... Gabriel avait tout pour être heureux : sa fiancée Amélie, un futur bébé, un travail prenant... Un bonheur ponctué de parts sombres : l'abandon de sa famille qu'Amélie ne peut pas supporter, la mort de sa mère et de sa soeur... Sans oublier cette impardonnable attirance qu'il a pour Amber, sa demi-soeur adoptée, et le lourd secret qu'ils portent à deux. Cependant, lorsqu'il reçoit une invitation de sa famille pour Noël, il ne peut la refuser. Arrivera-t-il à mettre un trait sur ce passé qui le ronge ? Saura-t-il à résister à Amber ? Laissez-vous toucher par cette relation aussi attachante que condamnée, entre amour et interdit, entre non-dits et secrets, dans cette romance pleine de rebondissements ! EXTRAIT Une nouvelle séquence commence, je manque de m'étrangler en voyant les images volées. Amber et moi sommes tous les deux dans la piscine du jardin. Ce jour, je m'en souviens comme si c'était hier. C'est le jour où tout a commencé, où nos vies ont changé. La vidéo semble zoomer pour seulement nous voir, malheureusement. On me distingue très clairement collé contre la paroi de la piscine et Amber collée contre moi. Sa tête est enfouie au creux de mon épaule. Encore une chance que l'on ne voit pas correctement ce qu'il se passe. Je tourne légèrement ma tête vers Amber, elle aussi semble sous le choc de ce qu'elle a sous les yeux. Elle s'est éloignée de son copain. Son regard se pose sur moi. Ses yeux sont ronds, sûrement autant que les miens. J'essaie de lui faire comprendre qu'on ne doit pas s'inquiéter. A PROPOS DE L'AUTEURE Née à Montpellier, Avril Morgan écrit depuis qu'elle a onze ans. Si elle est diplômée de deux CAP, vêtements tailleur et maroquinerie, sa passion pour l'écriture reste plus forte que jamais.

10/2019

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Psychologie, psychanalyse

Lacan et la honte. De la honte à l'ontologie

La honte, remarquait Jacques Lacan, "on s'en est longtemps tu", car "ce n'est pas de cette chose dont on parle le plus aisément". Le long silence de la psychanalyse à l'endroit de la honte suffit à le démontrer, à quoi semble s'opposer la multiplicité des travaux qui lui sont aujourd'hui consacrés. Ainsi, une question nouvelle surgit du lieu même de notre modernité : de quoi la honte nous fait-elle signe ? Jacques Lacan s'efforça d'y répondre à l'occasion d'une leçon de son séminaire L'Envers de la psychanalyse, laquelle constitue la pointe de son apport sur la honte. Bien des thèses s'y bousculent, dont ce livre tente de vérifier la portée dans la pratique psychanalytique autant que dans le lien social contemporain. A leur croisée, soulignons déjà la diagnostic établi dans ce Séminaire : il n'y a plus de honte, derrière quoi pourtant, "une honte de vivre" affecterait secrètement le sujet moderne. Et Lacan d'en conclure : "C'est ça, que découvre la psychanalyse". Il s'agira dans cet ouvrage d'en éclairer les raisons, mais aussi de faire valoir ici l'inédit de l'offre analytique. Soit, là où proteste le dire du sujet de la honte "Oh non ! ", qu'il soit rieur ou silencieux, permettre qu'advienne un savoir. N'est-ce pas là un pari de la psychanalyse ? Freud n'y aurait pas contrevenu, qui aura fait de l'association libre, la "promesse" de ne pas céder sur la honte, plutôt d'apprendre d'elle. Enfin, la réédition de cet ouvrage a été l'occasion d'ajouter un nouveau chapitre intitulé intitulé "La honte et le numérique". Ce que Jacques Lacan nommait déjà "le mouvement numérique", pour définir la bascule opérée par le discours scientifico-capitaliste, nous donne aussi l'occasion de réinterroger, depuis la psychanalyse, ce que devient la honte sur nos écrans aujourd'hui.

10/2019

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Littérature étrangère

Les Mille et une nuits. Coffret en 2 volumes

"On raconte qu'une nuit Haroun Al-Rachid s'étant couché entre deux belles adolescentes qu'il aimait également, dont l'une était de Médine et l'autre de Koufa, ne voulut pas exprimer sa préférence, quant à la terminaison finale, spécialement à l'une au détriment de l'autre. Le prix devait donc revenir à celle qui le mériterait le mieux. Aussi l'esclave de Médine commença par lui prendre les mains et se mit à les caresser gentiment, tandis que celle de Koufa, couchée un peu plus bas, lui massait les pieds et en profitait pour glisser sa main jusqu'à la marchandise du haut et la soupeser de temps en temps. Sous l'influence de ce soupèsement délicat, la marchandise se mit soudain à augmenter de poids considérablement. Alors l'esclave de Koufa se hâta de s'en emparer et de la cacher dans le creux de ses mains ; mais l'esclave de Médine lui dit : "Je vois que tu gardes le capital pour toi seule, et tu ne songes même pas à m'abandonner les intérêts !" Elle repoussa sa rivale et s'empara du capital à son tour en le serrant soigneusement dans ses deux mains. Alors l'esclave ainsi frustrée, qui était fort versée dans la connaissance des traditions du Prophète, dit : C'est moi qui dois avoir droit au capital, en vertu de ces paroles du Prophète : "Celui qui fait revivre une terre morte en devient le seul propriétaire !"" Mais l'esclave de Médine, qui ne lâchait pas la marchandise, n'était pas moins versée dans la Sunna que sa rivale et lui répondit "Le capital m'appartient en vertu de ces paroles du Prophète : "Le gibier appartient, non point à celui qui le lève, mais à celui qui le prend !" Lorsque le Khalifat eut entendu ces citations, il les trouva si justes qu'il satisfit également les deux adolescentes cette nuit-là." Extrait de la 376e nuit.

05/2013

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Religion

Dieu. La science. Les preuves. L'aube d'une révolution, Edition collector

Une édition collector de l'ouvrage best-seller Dieu - La science Les preuves dans laquelle le lecteur découvrira : - un porte-folio en ouverture du livre comportantd e nombreux témoignages de soutien de personnalités scientifiques impliquées dans le débat entre Science et Religion, mais aussi de personnalités catholiques, comme de représentants du protestantisme, du judaïsme, de l'islam et de la franc-maçonnerie ; - un dépliant de la représentation illustrée du Grand Retournement. Trois ans de travail avec une vingtaine de scientifiques et de spécialistes de haut niveau : voici révélées les preuves modernes de l'existence de Dieu. Pendant près de quatre siècles, de Copernic à Freud en passant par Galilée et Darwin, les découvertes scientifiques se sont accumulées de façon spectaculaire, donnant l'impression qu'il était possible d'expliquer l'Univers sans avoir besoin de recourir à un dieu créateur. Et c'est ainsi qu'au début du XXe siècle, le matérialisme triomphait intellectuellement. De façon aussi imprévue qu'étonnante, le balancier de la science est reparti dans l'autre sens, avec une force incroyable. Les découvertes de la relativité, de la mécanique quantique, de l'expansion de l'Univers, de sa mort thermique, du Big Bang, du réglage fin de l'Univers ou de la complexité du vivant, se sont succédées. Ces connaissances nouvelles sont venues dynamiter les certitudes ancrées dans l'esprit collectif du XXe siècle, au point que l'on peut dire aujourd'hui que le matérialisme, qui n'a jamais été qu'une croyance comme une autre, est en passe de devenir une croyance irrationnelle. Dans une langue accessible à tous, les auteurs de ce livre retracent de façon passionnante l'histoire de ces avancées et offrent un panorama rigoureux des nouvelles preuves de l'existence de Dieu. A l'orée du XXe siècle, croire en un dieu créateur semblait s'opposer à la science. Aujourd'hui, ne serait-ce pas le contraire ? Une invitation à la réflexion et au débat.

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Psychologie, psychanalyse

LE CORPS DE L'OEUVRE. Essais psychanalytiques sur le travail créateur

Les nombreuses contributions de la psychanalyse à l'esthétique se sont surtout attachées à l'interprétation du contenu fantasmatique des oeuvres ou à la psychopathologie des auteurs. Si féconds qu'aient été en leur temps ces travaux, ils laissaient sans réponse les questions que pose toute oeuvre d'art: l'effet de captation qu'elle produit, les affects et les identifications qu'elle suscite, le dévoilement du réel qu'elle opère. Pour saisir de tels effets, on doit interroger moins le produit fini que l'expérience et le processus d'où résulte ce produit. Tout comme le rêve suppose un "travail", non visible, tout comme l'épreuve de la perte engage un douloureux "travail de deuil", l'oeuvre d'art et de pensée est tout entière traversée par un travail créateur. Bien plus, son originalité et son pouvoir sur nous tiennent à ce qu'elle figure ce travail dans sa forme et dans son style. Le corps de l'oeuvre - et non le seul texte - est l'oeuvre elle-même. Trois parties dans cet ouvrage. D'abord, une clinique et une théorie du travail créateur, où le cas de Freud est pris pour paradigme. Ensuite une analyse, menée à partir du Cimetière marin, "poème de la création du poème", qui permet à l'auteur d'y différencier cinq phases: l'état de saisissement, l'appréhension d'un représentant psychique inconscient, sa transformation en code organisateur, la donation d'un corps à ce code, l'affrontement imaginaire puis réel à un publie. Enfin, venant préciser et affiner le modèle théorique, quelques monographies: sur une nouvelle d'Henry James et le dédoublement, sur les contes et codes de Borges, sur la détresse et les toiles de Francis Bacon, sur les romans de Robbe-Grillet et les techniques de la pensée obsessionnelle. Autant de lectures psychanalytiques qui nous font effectuer un aller et retour entre l'opacité de la création et la complexité de l'intelligible. Une "poétique" psychanalytique serait donc possible ?

01/1981

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Littérature étrangère

Le livre des Mille et une Nuits. Tome 1

"On raconte qu'une nuit Haroun Al-Rachid s'étant couché entre deux belles adolescentes qu'il aimait également, dont l'une était de Médine et l'autre de Koufa, ne voulut pas exprimer sa préférence, quant à la terminaison finale, spécialement à l'une au détriment de l'autre. Le prix devait donc revenir à celle qui le mériterait le mieux. Aussi l'esclave de Médine commença par lui prendre les mains et se mit à les caresser gentiment, tandis que celle de Koufa, couchée un peu plus bas, lui massait les pieds et en profitait pour glisser sa main jusqu'à la marchandise du haut et la soupeser de temps en temps. Sous l'influence de ce soupèsement délicat, la marchandise se mit soudain à augmenter de poids considérablement. Alors l'esclave de Koufa se hâta de s'en emparer et de la cacher dans le creux de ses mains ; mais l'esclave de Médine lui dit : "Je vois que tu gardes le capital pour toi seule, et tu ne songes même pas à m'abandonner les intérêts !" Elle repoussa sa rivale et s'empara du capital à son tour en le serrant soigneusement dans ses deux mains. Alors l'esclave ainsi frustrée, qui était fort versée dans la connaissance des traditions du Prophète, dit : C'est moi qui dois avoir droit au capital, en vertu de ces paroles du Prophète : "Celui qui fait revivre une terre morte en devient le seul propriétaire !"" Mais l'esclave de Médine, qui ne lâchait pas la marchandise, n'était pas moins versée dans la Sunna que sa rivale et lui répondit "Le capital m'appartient en vertu de ces paroles du Prophète : "Le gibier appartient, non point à celui qui le lève, mais à celui qui le prend !"" Lorsque le Khalifat eut entendu ces citations, il les trouva si justes qu'il satisfit également les deux adolescentes cette nuit-là." Extrait de la 376e nuit

03/2013

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Essais

L'inconscient ou l'oubli de l'histoire. Profondeurs, métamorphoses et révolutions de la vie affective

#MondeCNL –Et si l'inconscient lui-même n'échappait pas à l'histoire ? En le situant au-delà du social, au-delà de l'histoire, Freud a laissé la psychanalyse prisonnière d'un postulat encombrant. Il a fait comme si la structure de la personnalité qu'il observait chez ses patients viennois à la fin du XIXe siècle touchait à l'homme éternel et non aux représentants d'une époque, d'une culture, d'un univers social particuliers. Nourri d'histoire des sensibilités, de sociologie psychologique et d'anthropologie critique, ce livre voudrait montrer en quoi notre vie psychique profonde est tout imprimée d'histoire. Pour s'en convaincre, il n'est qu'à scruter, sur la longue durée, les lentes transformations du refoulement pulsionnel et du contrôle des émotions.

Elles sont étroitement corrélées aux révolutions silencieuses de nos moeurs, aux altérations souterraines de notre vie affective, aux déplacements discrets des désirs et des interdits, des seuils de pudeur et des frontières de l'intime. De là il faut conclure à l'existence de troubles d'époque et de névroses de classe. Et puis songer aussi au perpétuel renouvellement des fantasmes à partir desquels se meuvent les êtres intérieurs, aux variations du symbolisme des rêves, calquées sur les évolutions de l'imaginaire social et non sur des archétypes universels, ou encore aux mutations sourdes des complexes psycho-affectifs (dont l'Oedipe) au gré des métamorphoses de la famille, de la parenté et des rapports de genre. Cet ouvrage invite ainsi la psychanalyse et toutes les sciences psychologiques à considérer qu'il a sans doute fallu des siècles d'histoire pour façonner les inconscients qui sont les nôtres. Une chose paraît d'ailleurs certaine : à trop séparer la psyché du social-historique, nous avons longtemps ignoré jusqu'à quel point notre vie affective et psychique demeure, dans ses strates les plus enfouies et obscures, pétrie de social et d'histoire.

09/2021

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Musicologie

L'expression orchestrale et les illusions musicales. Traité de musicologie sur les couleurs descriptives, la musique de scène, les poèmes symphoniques et la musique à programme

Musicologue aujourd'hui bien oublié mais qui fut prolifique dans la seconde moitié du XIXe siècle (il fut chroniqueur musical au journal Le Temps de sa création en 1861 à 1895), Johannes Weber nous livre avec son ouvrage L'expression orchestrale et les illusions musicales (originellement intitulé Les illusions musicales et la vérité sur l'expression de la musique) un véritable petit traité de musicologie sur la musique et l'impact des couleurs descriptives. Avec érudition, son auteur traite de la musique imitative, de la musique scénique, des relations entre musique et beaux arts... Replacé dans le contexte de l'hybridation des formes scéniques et opératiques des années 1860-1890 , cet ouvrage témoigne de la fascination des musicologues d'alors pour la musique dite "à programme" et, plus exactement, sur la façon dont cette dernière agit sur l'inconscient des auditeurs via les palettes orchestrales, tel un peintre choisit minutieusement ses couleurs pour décrire, sinon transmettre, ses sensations. On sait que quelques écrits de cette époque prouvent l'intérêt réciproque que se portent alors les beaux-arts et la découverte de l'inconscient en psychanalyse. En effet, bien que les écrits de Freud souffrent de traductions tardives en France, fait dû à la germanophobie que connaissent ses travaux après la défaite française de 1870, puis à l'antisémitisme des années 1920-30, ses préceptes sont néanmoins diffusées, avec ceux de Charcot et Weininger, dans le milieu de l'avant-garde artistique parisienne autour de quelques "passeurs" comme Apollinaire, Jean Cocteau ou Marie Laurencin. Des travaux très postérieurs sur la perception musicale (Images de la musique de cinéma, G. Blanchard, 1984), sur la sémiotique sonore (M. Chion), ou la phénoménologie de la réception de la musique de film (André Souris) emprunteront plus tard la voie tracée par ces premières tentatives d'analyse, un tantinet maladroites, dont figure cet essai de Johannes Weber (Frédéric Gimello-Mesplomb).

07/2022

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Littérature Allemande

Les égarements de l’élève Törless

Soixante-trois ans après celle qu'en donna Philippe Jaccottet en 1960, ce roman considérable est ici proposé dans une nouvelle traduction de Dominique Tassel (traducteur - notamment de Freud, Thomas Mann, Stefan Zweig, ou encore de Franz Kafka...), rendant toute sa vérité au texte original, à son écriture souvent rugueuse et d'une extrême brutalité, noir sur blanc pourrait-on dire, au contenu sexuel traité franchement, et politique - en rapport "avec les tortionnaires sexuels que Musil qualifiera plus tard, après la naissance du nazisme, de "dictateurs in nucleo" . Présentation du roman : Salué dès sa parution en 1906 par un des plus grands critiques allemands de l'époque, Alfred Kerr, "Les égarements de l'élève Törless" fut le seul succès littéraire de Musil de son vivant. Ce roman philosophique, autrement qualifié de "roman d'apprentissage" , débute avec l'entrée du jeune Törless dans une école privée huppée de la fin de la monarchie en Autriche-Hongrie. Jusqu'au moment où un événement majeur se produit au sein de l'école : un vol d'argent, soit un acte hors des normes d'une idéologie aristocratique régissant l'éducation de ces jeunes gens destinés aux plus hautes fonctions... Ce qui intéresse Musil dans son livre, c'est la nature des troubles auxquels la sensibilité littéralement hors du commun de Törless est exposée. Opposition de ce fait mise à l'épreuve par une connivence de l'élève avec des congénères mus par une double ambition, politique pour l'un et philosophique orientaliste pour l'autre. Cette ambition a besoin d'une victime, laquelle sera précisément l'auteur du vol, Basini, qui, identifié comme tel, va faire l'objet de sévices sexuels. Törless ne s'identifiera quant à lui jamais ni à cette double ambition ni aux souffrances de la victime ; cependant ce que les tortionnaires sexuels ressentent en torturant et ce qu'éprouve la victime l'interrogent...

09/2023

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Voltaire

Revue Voltaire N° 22/2023 : Les scènes de Voltaire. Entre la Cour et la ville

La réception du théâtre de Voltaire, tant par des publics contemporains que plus tardifs, est indissociable du processus créatif du philosophe. Les éditeurs de Kehl avaient placé le corpus théâtral de Voltaire en tête de l'édition. Pourtant, aujourd'hui, par un curieux déplacement générique, l'actualité théâtrale de Voltaire passe plutôt par la mise en scène de ses contes. Candide, surtout, ne cesse de susciter de nouvelles productions scéniques. Malgré la désaffection dont souffre le théâtre de Voltaire, sa production théâtrale intéresse plus que jamais les chercheurs. Les Journées Voltaire de 2021 ont ainsi été consacrées aux " Scènes de Voltaire : entre la Cour et la ville ". L'approche choisie induit en effet un questionnement sociologique tout autant que politique, redoublant en creux la cartographie dramatique du côté cour, côté jardin. Les chercheuses et de chercheurs interrogent ici collectivement la production voltairienne pour les scènes, privées et publiques, de Versailles, de Paris et des provinces, mais aussi des colonies. Pas moins de seize contributions renouvellent la compréhension des logiques esthétiques et dramaturgiques du théâtre voltairien dans leur genèse comme dans leur appréciation à travers les époques, la réception de ce théâtre, tant par des publics contemporains que plus tardifs, étant, pour l'auteur de Zaïre plus que pour tout autre peut-être, indissociable de son processus créatif. Pour cette nouvelle livraison de la Revue Voltaire, les Varia proposent deux articles qui font état de recherches au long cours : Vladimir A. Somov, chercheur au Conservatoire national de Saint-Pétersbourg, livre la seconde partie de son enquête sur " L'édition Kehl en Russie ", analysant cette fois les stratégies de la censure impériale face à l'arrivée des livres édités par la Société littéraire et typographique fondée par Beaumarchais. John Iverson, spécialiste des questions de tolérance et de religion chez Voltaire, poursuit son enquête à partir des manuscrits de Saint-Pétersbourg relatifs à l'affaire La Barre.

04/2024

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Milieux naturels

4 saisons de nature. Du Luberon à la montagne de Lure

Un beau livre d'écologie actuelle, grand public, sur une des plus belles régions de France, parcourue chaque été par plus de 2 millions de personnes ! Depuis les rives de la Durance jusqu'en haute Provence, le territoire du Luberon et de la montagne Lure est composé plaines et de collines méditerranéennes étagées de 50m à Cavaillon 1 826m au collines méditerranéennes au sommet de Lure. le Luberon possède une multitude de milieux naturels, réserves d'une biodiversité exceptionnelle : 1 800 espèces de végétaux (35% de la flore française) dont 70 protégées statutairement, 135 espèces d'oiseaux (50%), 2 300 espèces de papillons (40%). Tout ce patrimoine géologique, minéralogique, floristique, faunistique et paysager concourt à un ensemble écologique indissociable que le Parc du Luberon inventorie, cartographie et protège depuis quarante ans. Habité depuis très longtemps, cet espace offre une mosaïque de territoires cultivés, de forêts (chênaies blanches ou vertes, territoires cultivés, hêtraies, pinèdes), de pâturages d'altitude et cours d'eau au régime torrentiel qui se jettent dans la Durance, rivière symbolique de Provence. Loin du cliché d'un arrière pays provençal homogène où la lavande fleurit au chant des cigales et près des oliviers, se révèle la réalité de terroirs complexes, fondés sur des conditions naturelles variées, des pratiques agricoles diversifiées et des artisanats multiples : culture de la vigne, des arbres fruitiers, céréales, maraîchage, plantes à la vigne, des arbres fruitiers, céréales, maraîchage, plantes à parfum, élevage. C'est ce patrimoine, transmis par les générations passées, qui permet de reconnaître aujourd'hui encore au premier coup d'oeil, le Luberon parmi tant d'autres territoires. Pour chaque milieu naturel, sont proposés dans ce livre : -réflexion sur l'avenir et actions de protection - zoom sur des espèces emblématiques - rencontre d'acteurs passionnés " J'avais rêvé éperdument devant cette forte montagne où, depuis plusieurs années, le moindre rocher, le moindre creux, la moindre caverne couve, cache, implique, contient le surnaturel. Et je l'aimais. " Henri Bosco

06/2021

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Littérature française

Kavarna

Quand Bo idar Lenz reçut la lettre du Professeur August Ruthemberg, psychothérapeute viennois, l'invitant le 24 janvier 2013 à un 'Banquet de Platon' au 'Café Central' en compagnie de sept analystes, la perplexité le hanta pendant des jours. Cette invitation baroque était étrange, voire inquiétante vu le choix de ce lieu et de cette date à un siècle de différence. En effet, il était encore habité par les fantômes de Freud, Polgar, Zweig, Kraus, Schnitzler, ainsi que des peintres emblématiques de la modernité viennoise, Klimt, Kokoschka, Schiele, sans oublier des révolutionnaires russes, Trotski, Lénine, et les dictateurs qui avaient ébranlé les fondements de notre civilisation, Staline et Hitler. Ce monde perdu l'envahissait d'une immonde nostalgie. L'Histoire de l'Empire austro-hongrois avait vu une bourgeoisie juive favoriser la naissance et le développement d'une vie culturelle, économique et scientifique exceptionnelle et donner à Vienne le statut de capitale du XXe siècle alors même que montait l'antisémitisme et se répandait un mouvement pangermaniste en Europe. Quel fil d'Ariane avait mené Ruthemberg à les réunir sous prétexte de partager des cas cliniques illustrant le combat éternel entre Eros et Thanatos ? Lenz sentait confusément que la raison de leur convocation à ce banquet était singulière et qu'il allait découvrir un secret commun, caché à leur insu pendant des générations. D'origine slovène, né en 1947 à Paris, Ferdinand Thiry se revendique "écrivain clandestin" - dissimulé sous un pseudonyme, unique moyen selon lui d'écrire en toute liberté. Il parcourt l'Europe, la Russie, l'Asie centrale, l'Extrême-Orient et l'Amérique latine. Devenu médecin et ethnologue, il disparaît durant une décennie en brousse africaine, puis on le retrouve chercheur à Berkeley en Californie. Il édite son premier roman 'La Fuite et le Partage' qui traduit les détournements d'une vie intérieure en quête d'identité. Depuis, il a publié plus de quinze livres dont deux recueils de nouvelles et un journal.

05/2021

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Sorcellerie

Cinq livres de l’imposture et tromperie, Des diables, des enchantements & sorcelleries. De Praestigiis daemonum 1569

Depuis des siècles, on l'évoque, on le mentionne comme une référence incontournable. Les philosophes et les théologiens, les littéraires, les juristes, les psychiatres surtout, en font l'ouvrage fondamental d'une certaine modernité. Tout le monde en parle, tout le monde le cite, mais peu le lisent. Cet ouvrage est comme un événement qui fait rupture dans l'histoire de la folie, de la chasse aux sorcières, des hérésies, mais aussi dans l'histoire du christianisme, son héritage de l'hellénisme et du judaïsme. L'Europe chrétienne du XVIe est divisée, envahie par l'hérésie des sorcières, des femmes qui tantôt se soulèvent ou se rebellent, tantôt sombrent dans la misère profonde. On aura dit qu'elles s'unissent sexuellement avec le diable, pour rompre les filiations du sang christique, falsifier les héritages, renverser la tradition. L'ouvrage de Wier, médecin de formation, est un livre sur la différence des sexes et son pouvoir d'orientation des discours, politiques et théologiques, juridiques et philologiques. Entre médecine et religion, il propose une lecture audacieuse, sceptique et érudite, où s'articulent l'histoire de la folie et l'histoire de la femme, la persécution des hérésies et le pouvoir des illusions, la démonologie et l'essence du christianisme. Au XIXe siècle, les aliénistes et Freud lui-même ont vu dans ce livre l'événement précurseur des Lumières, qui devait leur permettre d'écrire leur propre histoire de la psychiatrie. Le De praestigiis daemonum de Jean Wier a été publié pour la première fois en latin en 1563, puis traduit en français en 1567 sous l'intitulé Cinq livres de l'imposture et tromperie des diables, des enchantements et sorcelleries. Notre édition reprend la traduction française rééditée en 1569 avec une présentation, une postface et d'abondantes notes critiques, en espérant donner à lire et rendre accessible un livre par lequel nous pourrons relire et écrire autrement notre histoire.

09/2021

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Midi-Pyrénées

25 balades autour de Pau

Le livre : Nous avons la chance de vivre avec les Pyrénées en toile de fond, un arrière plan magistral qui nous donne envie de partir en randonnée dès que le temps s'y prête ! Néanmoins il faut prévoir un temps de trajet non négligeable et en famille, il est parfois difficile de s'organiser pour partir en expédition montagnarde au dernier moment. Raymond Ratio, amoureux de sa région, a eu l'idée de créer ce petit guide de balades en famille à moins d'1h de Pau afin de vous proposer des sorties faciles que l'on peut organiser au pied levé lorsqu'on a envie de prendre l'air avec les enfants. Découvrez dans ce livre 25 itinéraires faciles, le plus souvent sous forme de boucle pour partager avec vos enfants le plaisir de la marche et leur faire découvrir la variété des paysages béarnais. 25 idées de sorties originales à faire près de Pau agrémentés de jeux et de défis pour motiver vos enfants à terminer la balade. 25 parcours, en boucle pour la plupart, qui vous amènent sur les crêtes, dans le creux des vallons, dans les bois, au bord de l'eau, pour des promenades à pied dont la durée n'excède pas 2 heures 30. Tout proche de Pau, le gave, les coteaux de Jurançon, le grand bois d'Assat à Bénéjacq vous accueillent. Quelle diversité ! Que de belles découvertes faciles ! Vous trouverez une balade adaptée quelque soit la saison et connaîtrez ainsi un peu mieux les charmes de notre environnement palois avec un circuit insolite dans Pau, la cité fleurie. Toutes les balades ont été testées par notre équipe de parents. Nous savons très bien que partir en vadrouille avec ses enfants n'est pas toujours chose facile. C'est pour cela que nous avons agrémenté cette nouvelle édition de jeux, chasses au trésor et autres activités, pour faire découvrir ces sentiers à vos enfants et leur donner envie d'y revenir.

06/2021

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Psychologie, psychanalyse

Paul, l'apôtre qui "respirait le crime". Pulsions et Résurrection

Ceci n'est pas un livre de plus sur saint Paul, l'inventeur du christianisme d'après Freud et le père fondateur de l'Eglise depuis ses origines. Il s'agit d'une lecture de ses courtes épîtres qui ont changé la face du monde, à la lumière de la psychanalyse et de l'imagination créatrice qu'elle libère. A suivre le chemin de Paul, il devient possible de comprendre comment la vie pulsionnelle est capable, de par sa plasticité, d'irriguer la vie spirituelle d'un individu mémorable. Loin de ne concerner que la religion, l'expérience de Paul est à même d'éclairer un lecteur, croyant ou non, sur les capacités du psychisme à subvertir la violence pulsionnelle qui l'habite pour la faire servir à la construction du vivant. Voici Paul de Tarse, un homme aux immenses qualités intellectuelles, qui aurait pu devenir un rabbin d'exception. Dès sa jeunesse, peu de temps après la mort de Jésus, il est impliqué dans des scènes cruelles, relatées dans les Actes des Apôtres, où ses pulsions de destruction se manifestent lors de la persécution des adeptes de Jésus. Ces représentations de la violence qui anime le futur saint de l'Eglise catholique complètent le tableau de l'inévitable alliance entre pulsions et passions mis à jour par la pensée freudienne. Mais elles relancent l'énigme de la destructivité à l'oeuvre en chacun. Une fois saisi par la force christique mystérieuse qui, en chemin vers Damas, le jette à bas de son cheval, Paul met au service du scandale et de la folie de la croix de Jésus, comme de sa résurrection, toute la violence et l'intelligence qui le caractérise. Il ne sert plus la loi de Moïse qui, selon lui, ne mène qu'à la mort, mais s'abandonne à une foi en Jésus ressuscité qui devient le centre et le sens d'une vie riche en péripéties.

10/2014

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Critique littéraire

Antonin Artaud dans la guerre. De Verdun à Hitler

Mr Mutilé, Mr tronçonné, Mr amputé, Mr décapité dans les barbelés et les guillotines du pouvoir discrétionnaire de la guerre. (Antonin Artaud). 1914-1918 : une génération d'artistes et d'écrivains (Artaud, Breton, Masson, Céline...) est projetée dans la Grande Guerre, ses tranchées, ses champs de bataille (Verdun), ses morts et ses blessés psychiques. Des Centres de neuropsychiatrie sont créés pour traiter au plus vite les malades sans blessures apparentes, et les renvoyer au front. Cette guerre de 14-18, Antonin Artaud (1896-1948) ne cessera de la revivre. Comme acteur de cinéma, dans Verdun, Vision d'histoire et Les Croix de bois. Comme écrivain, auteur et acteur de théâtre. Les textes et dessins de ses derniers cahiers sont l'expression de la guerre littéraire et graphique qu'il mène à l'encontre d'une société qui a fait de lui : un mutilé, un amputé, un déporté de l'être. Entre les deux conflits (de 1918 à 1939), se mettent en place un processus de guerre continue (Michel Foucault), une société de plus en plus technicisée et médicalisée, une brutalisation de masse (George Mosse) de la société civile et la montée d'une forme d'hygiène mentale et sociale dont le dévoiement aboutira, en Allemagne, au fascisme hitlérien. 1939-1945 : Hitler (soigné lui aussi, durant la Première Guerre, dans un centre psychiatrique) entraîne l'Europe et le monde dans une guerre d'extermination. Artaud connaît alors les asiles psychiatriques, la faim, les électrochocs. Ce livre plonge au coeur même de ce qui fit l'essentiel de l'histoire politique et culturelle du XXe siècle. La grande histoire s'écrit au rythme de la littérature et des arts de la première moitié du siècle. On y croise ces psychiatres (et psychanalystes) qui ont nom Charcot, Freud, Babinski, Toulouse, Grasset, Tausk, Allendy, etc. Ce qu'Edouard Toulouse nommait la biocratie marque, aujourd'hui encore, l'ensemble de notre société.

11/2013

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Philosophie

Je t’aime à la philo. Quand les philosophes parlent d’amour et de sexe

Qu’est-ce que tomber amoureux ? Sommes-nous biologiquement programmés pour l’amour ? Pourquoi l’amour fait-il souffrir ? Qu’est-ce qu’un coup de foudre ? Peut-on promettre l’amour éternel ? D’où vient la morale sexuelle occidentale ? A quoi sert le mariage ? Le mariage d’amour est-il la première cause de divorce ? La libération sexuelle nous a-t-elle réconciliés avec notre corps ? Le mot amour a-t-il le même sens pour l’homme et pour la femme ? Pour répondre à ces questions dont certaines intriguent l’Homme depuis la nuit des temps, et dont la plupart nous agitent quotidiennement, Olivia Gazalé apporte un éclairage original et croise la philosophie, l’histoire, la sociologie, la psychanalyse, la biologie et la littérature. Dans ces pages, elle convoque Platon aussi bien que Nietzsche et Kierkegaard, Lévi-Strauss que Foucault et Bataille, Homère que Cervantès et Molière, Rousseau que Laclos, Stendhal, Chateaubriand, Proust, Moravia ou Kundera, sans oublier Freud et Jung… Et nombre d’auteurs contemporains, de Michel Houellebecq à Sophie Fontanel en passant par Yves Simon ! C’est que cet ouvrage est placé sous le signe de l’éclectisme et de l’ouverture : des exemples concrets tirés de la littérature, toujours beaucoup de questionnements, jamais de dogmatisme. Chaque discipline y apporte un éclairage, mais aucune ne fournit de réponses définitives. Olivia Gazalé nous guide pas à pas dans ce labyrinthe amoureux, confronte les théories et tente elle-même de répondre à chaque question, en empruntant à chaque auteur ce qu’il a apporté de plus décisif sur le sujet, tout en proposant un cheminement personnel. Au fil des chapitres, le lecteur tire un enseignement pratique de cette confrontation avec le point de vue des grands penseurs : il revisite sa propre expérience et parvient à mieux comprendre le sens de ses échecs comme de ses bonheurs amoureux. La meilleure preuve que la philosophie est indispensable !

03/2012

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Psychologie, psychanalyse

Virginia Woolf. L'écriture refuge contre la folie

"Je suis faite de telle sorte que rien n'est réel que je ne l'écrive" écrit Virginia Woolf (1882 - 1941) en 1937. Les textes de cet ouvrage, qui réunit psychanalystes et chercheurs en littérature anglaise, éclairent la singularité de l'écriture de Virginia Woolf, écriture si étroitement nouée à son histoire et qu'elle remet sur le métier d'un texte à l'autre. Virginia Woolf fut violée par ses demi-frères, elle souffrit de la mort prématurée de sa mère, de son père, de sa demi-soeur et de son frère, et elle mit fin à ses jours pendant la guerre. Les auteurs de ce livre ont cependant pris la position de ne pas tenir Virginia Woolf pour une déprimée, une "victime exemplaire" des théories du traumatisme, mais bien plutôt de cerner sa bataille avec les mots contre une douleur d'existence. La lecture de son oeuvre révèle la tâche infernale à laquelle elle s'est livrée et les moyens qu'elle a trouvés pour se protéger de ce qu'elle nomme son "horreur". Les textes rassemblés ici suivent l'écrivain à la trace, dans ses écrits fictionnels, auto-biographiques, et, particulièrement, dans ses écrits les plus tardifs car c'est là que s'exposent de façon fulgurante son ironie et l'éclatement de son monde intérieur. N'oublions pas, enfin, que Virginia Woolf - éditrice de Freud avec son mari - fut elle-même traversée par la psychanalyse ; elle en témoigne fréquemment dans son Journal. Seul le recours incessant à l'écriture donne pour elle consistance à la réalité, "sans le secours d'aucun discours établi", comme l'avance Jacques Lacan du "dit schizophrène" dans son texte "l'Etourdit". L'écriture de Virginia Woolf témoigne du mystère incessant qu'elle fut pour elle-même sans que l'on puisse ici, toutefois, conclure qu'écrire aura réussi à apaiser sa certitude de "redevenir folle", hantise confiée à son mari dans la dernière lettre qu'elle lui laissa avant de se suicider.

03/2011

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Religion

Le problème de la christianisation du monde antique

La christianisation du monde antique est un thème central d'un point de vue historique (c'est un des rares événements dont les conséquences ont été essentielles pour l'histoire mondiale), d'un point de vue historiographique (c'est un des grands sujets d'étude de la fin de l'Antiquité gréco-romaine avec la disparition de l'Empire d'Occident et la fin du système civique classique), mais aussi d'un point de vue méthodologique. En effet, on croit couramment que la christianisation du monde antique fut une réalité qu'il suffirait de décrire, alors qu'il s'agit en fait de la penser, car elle est d'abord une représentation des historiens héritée de modèles antiques (Eusèbe de Césarée, Augustin d'Hippone) ou modernes (Voltaire, Marx, Freud). Pour pouvoir traiter "la christianisation du monde antique" comme sujet historique, il faut donc d'abord réfléchir sur une question d'historiens: "le problème de la christianisation du monde antique". Pour cela, il faut faire un peu d'histoire moderne et contemporaine, analyser l'apparition et le sens du terme de christianisation, et faire le bilan de l'historiographie de la question. Ensuite, on peut tenter de penser "la christianisation du monde antique" de quatre manières: par l'analyse philologique des termes désignant la conversion en grec, latin et syriaque; par l'étude des sources littéraires chrétiennes à propos des chrétiens, afin de mettre en évidence les représentations antiques du problème de la définition du chrétien; par le recours aux sources non littéraires (épigraphie, papyrologie, archéologie funéraire, archéologie monumentale, iconographie) afin de contourner la question des représentations liées aux textes antiques; par l'enquête sur les sources littéraires chrétiennes à propos de la conversion des païens, qui permet de déconstruire des textes qui créaient une réalité autant qu'ils la décrivaient. Ainsi, en questionnant les évidences qui structurent nos pensées sur le passé, on peut espérer les distancier afin de mieux comprendre comment le monde antique est devenu chrétien.

10/2010

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Psychologie, psychanalyse

LA PART DU PERE. Edition 1998 revue et augmentée

Les pères ont été beaucoup parlés, peu écoutés. L'homme - particulièrement le père - ne serait-il pas aujourd'hui ce " continent noir " qu'était pour Freud la féminité ? Qu'est-ce, en effet, qu'un père ? La réponse est loin d'être évidente. Est-ce du géniteur, de l'éducateur, du compagnon de la mère qu'il s'agit ? Dans certaines sociétés, le mari n'a qu'un rôle social et économique, tandis que c'est l'oncle (paternel ou maternel) qui s'occupe de l'éducation, pendant que l'amant (ou les amants) se chargent de la procréation. Chez les Davenda d'Afrique du Sud, cela peut même aller jusqu'à accorder le statut de père à une femme ! Dans notre culture, la réalité paternelle est également multiple. Aussi l'auteur de ce livre, après une enquête ethnologique et psychanalytique, a-t-elle choisi de dialoguer avec des hommes, cas courants ou moins courants de paternité : entretiens cliniques avec des " primipères ", des " multipères ", des hommes stériles qui ont un enfant par l'insémination artificielle de leur compagne, des donneurs de sperme, enfin des hommes qui ne veulent plus être pères (demandeurs de vasectomie). Au terme du parcours, il s'avère que la paternité, comme la maternité, ne sont pas tant liées à la réalité physiologique qu'à l'usage qu'en fait telle ou telle société, à tel moment de l'histoire et de l'idéologie. Chez nous, on a limité la part du père à sa fonction de géniteur et de détenteur de la loi, la mère, elle, se caractérisant par sa grossesse et son accouchement. Or, une redéfinition de la parentalité peut se faire selon d'autres vecteurs : le sperme, qui n'est pas seulement celui du coït fécondant ; le lait, qui constitue peut-être à lui seul la spécificité maternelle. Et un enfant ne se fait-il pas avant tout dans deux têtes ?

04/1998

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Psychologie, psychanalyse

LE SEMINAIRE. Livre 4, La relation d'objet

Cette mère inassouvie, insatisfaite, autour de laquelle se construit toute la montée de l'enfant dans le chemin du narcissisme, c'est quelqu'un de réel, elle est là, et comme tous les êtres inassouvis, elle cherche ce qu'elle va dévorer, quaerens quem devoret. Ce que l'enfant lui-même a trouvé autrefois pour écraser son inassouvissement symbolique, il le retrouve possiblement devant lui comme une gueule ouverte. [...] Voilà le grand danger que nous révèlent ses fantasmes, être dévoré. [...] il nous donne la forme essentielle sous laquelle se présente la phobie. Nous rencontrons cela dans les craintes du petit Hans. [...] Avec le support de ce que je viens de vous apporter aujourd'hui, vous verrez mieux les relations de la phobie et de la perversion. [...] J'irai jusqu'à dire que le cas du petit Hans, vous l'interpréterez mieux que Freud n'a pu le faire. (Extrait du chapitre XI) La castration, ce n'est pas pour rien qu'on s'est aperçu, de façon ténébreuse, qu'elle avait tout autant de rapport avec la mère qu'avec le père. La castration maternelle - nous le voyons dans la description de la situation primitive - implique pour l'enfant la possibilité de la dévoration et de la morsure. Il y a antériorité de la castration maternelle, et la castration paternelle en est un substitut. (Extrait du chapitre XXI) (Dans le cas du petit Hans) la transformation qui s'avérera décisive [est] celle de la morsure en dévissage de la baignoire. D'ici à là, le rapport des personnages change du tout au tout. Ce n'est pas pareil, que de mordre goulûment la mère, appréhension de sa signification naturelle, voire de craindre en retour cette fameuse morsure qu'incarne le cheval - ou de dévisser la mère, de la déboulonner, de la mobiliser dans cette affaire, de faire qu'elle entre elle aussi dans l'ensemble du système, et, pour la première fois, comme un élément mobile et, du même coup, équivalent aux autres. (Extrait du chapitre XXIII)

09/2006

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Psychologie, psychanalyse

Anomalies et perversions sexuelles

Magnus Hirschfeld tient une place particulière, au tournant des XIXe et XXe siècles, parmi les grands noms de la sexologie. Simultanément scientifique et homme d'action, il créa en 1897 (soutenu par Tolstoï, Zola, Einstein, Buber, Rilke, Hess, T. Mann, Krafft-Ebing, Freud - qui le tenait en grande estime - et, au total, plus de 6000 personnalités ! ) le Comité Humanitaire Scientifique pour l'abolition du "paragraphe 175" du Code pénal. Ce dernier condamnait dans tout le Deutsch Reich, depuis Bismarck, les relations sexuelles entre hommes adultes consentants (Hirschfeld était lui-même homosexuel). Sa pétition fut rejetée par le Reichstag en 1898 (le § 175 ne fut définitivement aboli qu'en 1994). En 1919, il fonda à Berlin un Institut de Sexologie qui servit de modèle mondial, visité par de nombreuses personnalités (dont Nehru), et qui lui valut, aux Etats-Unis, le titre journalistique d'"Einstein du sexe" ! Humaniste militant, il lutta en faveur de la décriminalisation de l'avortement, de la protection maternelle et de... l'autorisation du mariage des institutrices et des servantes. L'acharnement des nazis (qui en firent l'emblème de "l'éternel juif criminel"), l'autodafé en 1933 de ses archives et de la grande bibliothèque de son Institut (qui contenait les oeuvres de B. Brecht, de S. Zweig, et de tant d'autres), les tentatives de meurtre dont il avait souvent fait l'objet, le contraignirent à s'exiler en France où il mourut subitement à Nice, le jour de son soixante-septième anniversaire. Il laissait partiellement inachevé son dernier livre dont l'essentiel était prêt pour l'impression. Cet ouvrage - ici réédité - fut complété (d'après les notes qu'il avait laissées) par des collaborateurs dévoués de l'Institut, partageant son exil mais restés anonymes, estimant qu'ils ne faisaient que sauvegarder son oeuvre. D'abord facile, par son style clair et dénué d'artifices, ce livre n'appartient pas qu'à l'histoire. Il reste actuel, tant pour les spécialistes des Sciences Humaines et de la Psychiatrie que pour le grand public.

01/2008

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Cinéma

1914-1918 Grande guerre ou contre-révolution ? Ce que disent les imaginaires

Les représentations a posteriori - romans, nouvelles, films, oeuvres théâtrales, peintures, oeuvres plastiques, bandes dessinées - de la Première Guerre mondiale sont nourries d'imaginaires singuliers et intimes, que l'histoire n'a pas nécessairement voulu ou su interpréter pour ne pas faillir aux orientations d'une thèse, sinon dominante, du moins majoritairement partagée au moins jusqu'aux années soixante, celle du consentement patriotique des combattants. Cette querelle, confrontée à celle de la "brutalisation" avère, de surcroît, la nécessaire opposition de classe au sein même de la nation française qui a présidé à l'initiation de ce conflit avec ce nouvel ennemi héréditaire venu remplacer l'Angleterre : l'Allemagne de Bismarck. En effet, sur la scène nationale, tandis que se jouait une guerre des paradoxes, entre le colonialiste pacifique Jaurès et l'anticolonialiste guerrier Clemenceau, le peuple des ouvriers, employés, paysans se préparait, au parterre, à faire front pour protéger la bourgeoisie et l'aristocratie des villes, non pas tant des Allemands, que de la tentation révolutionnaire perpétuelle de tous ces anciens communards qui les avaient tourmentés durant tout le XIXe siècle. Les célébrations du Centenaire terminées, il est grand temps d'examiner ce que disent aujourd'hui de la guerre ces propositions, comme autant de métamorphoses poétiques de la mémoire souvent délaissées au lendemain des grands événements de l'Histoire, au profit des archives officielles et de la parole autorisée, puis des contenus explicites des témoignages individuels. Non pas seulement à travers les sujets qu'elles abordent, aux contenus qu'elles dévoilent, mais à l'anatomie, à l'histologie, pour ainsi dire, de la parole qui les énonce, ses bruissements, ses frémissements et tout ce qu'elle nous murmure au creux de l'oreille, et qu'il nous faut comprendre à l'aune de nos convictions, des résonances de nos histoires individuelles, familiales, collectives, de notre culture, de nos convictions et croyances, de nos engagements idéologiques, sans craindre aucunement d'aller au rebours d'un certain mode officiel de fabriquer l'Histoire.

01/2019