Recherche

Reconnaissances. Antelme, Blanchot, Deleuze

Extraits

ActuaLitté

Régionalisme

MEYTHET. De l'an II à l'an 2000

Pleinement insérée dans la couronne de l'agglomération annécienne où, pour beaucoup, elle ne semble vouée qu'à se maintenir comme cité dortoir et de transit en direction de Frangy puis, par-delà le franchissement du Rhône, celle de Paris, la ville de Meythet ne saurait oublier son identité propre, toute faite du labeur des générations qui s'y sont succédées et des particularismes qui distinguent sa mémoire collective. Village atypique du duché de Savoie qui, de quelques feux regroupés autour de sa cure et de son église, voit surgir en moins d'une génération une cité urbaine à son tour attentive à ne pas seulement devenir un exutoire pour sa tentaculaire voisine, le voilà dépourvu à l'issue de la Révolution des attributs les plus élémentaires qui signent la réalité d'une collectivité avec lieu de culte, place publique, école et cimetière et n'aura de cesse que de lier ses intérêts à son voisinage, tout en conservant jalousement comme principal avantage, son indépendance. Car malgré de multiples tentatives d'absorption, Meythet, cité sur les manuscrits depuis le XIIIe siècle, restera toujours une entité propre qui se signale, au fil des générations, par l'accumulation des intelligences et l'ardeur des volontés, vraies richesses de la ville, qui toujours la façonnent et où il fait bon vivre. L'an 2000, symbolique porte ouverte sur l'espace et l'aventure humaine, ne laisse-t-il pas entendre une ère novatrice chargée d'espérance vitale et de satisfactions matérielles ? Il n'en serait rien, à Meythet comme ailleurs, si le concept de la modernité ne puisse s'appuyer sur un passé historique discerné permettant, par l'analyse, une meilleure reconnaissance de son terroir. C'est toute la finalité de cet ouvrage de mémoire qui s'engage hardiment, de la municipalité révolutionnaire de François Vernex jusqu'aux projets architecturaux de demain, une opération d'envergure voulue par les élus qui auront la charge de passer le siècle et d'aborder le prochain millénaire.

11/1999

ActuaLitté

Enseignement primaire

Parés au décodage ! CP cycle 2. Fichier 1 d'apprentissage du code, Edition 2020

Conformes aux repères 2018 et développée par des orthophonistes spécialistes des difficultés d'apprentissage. Le Fichier 1 s'étend de la période 1 à la période 2 pour travailler les 4 domaines de compétence qui permettent l'accès à la lecture et à l'écriture : la reconnaissance des lettres, la conscience phonologique, le décodage et l'encodage. Une démarche progressive et identique dans toutes les leçons : - Le repérage du graphème ; - Le lien avec les activités de manipulation ; - Le travail sur le phonème ; - Le décodage et la lecture progressive de syllabes, de mots et de phrases ; - L'encodage et la production d'écrit ; - Une activité ludique pour faire le lien avec les jeux de consolidation. Une temporalité différente La méthode s'articule en plusieurs temps, permettant de soutenir l'attention en évitant le décrochage attentionnel, et de placer l'élève au coeur d'une démarche d'apprentissage active avec : - Des temps en classe entière, - Des temps dédiés à la manipulation en autonomie, - Des temps de travail individualisé sur le fichier, - Et un temps d'automatisation efficace au travers de petits jeux de groupe. La progression Un nombre de graphèmes/phonèmes important est proposé en début d'année pour que les élèves puissent assez rapidement déchiffrer des mots simples. La différenciation Elle constitue un élément-clé de la méthode et dans tous les supports proposés, trois niveaux de lecture sont systématiquement proposés : - Le premier en police OpenDys ; - Le deuxième avec une alternance de couleurs facilitant le déchiffrage syllabique ; - Le troisième sans alternance de couleurs mais avec les lettres muettes grisées. Des évaluations régulières - A la fin de chaque période, un temps de révision est proposé afin de permettre aux enfants de consolider leurs acquis avant les congés scolaires. - On trouvera également à la fin de chaque période des textes différenciés. - Une page d'évaluation est proposée dans le guide du maître à la fin de chaque demi-période. - Une évaluation finale permet de clore l'année et de cerner précisément les compétences développées et le niveau de chaque élève.

02/2020

ActuaLitté

Philosophie

Violences des dieux

Troisième volet d'une série sur la philosophie de la violence, l'ouvrage se consacre à la violence engendrée par les croyances religieuses. Il s'avère que les disputes religieuses, souvent appuyées sur des dissensions ethniques, constituent d'excellents prétextes pour justifier une violence qui, de manière plus générale, est tapie dans le coeur même de l'homme, voire dans le coeur même de la matière. Cette violence repose en particulier sur la certitude de posséder la vérité qui est peut-être la plus grande idole de toutes les idoles. Après une revue des violences polythéistes, puis des violences monothéistes (du judaïsme à l'islamisme, en passant par le christianisme), l'ouvrage tente in fine une réconciliation par un argument épistémologique, à savoir la reconnaissance de la multiplicité de la vérité comme la source inéluctable de l'esprit des colombes opposé à celui des faucons. C'est dire que l'ouvrage, malgré sa critique approfondie de l'intolérance religieuse, est un ouvrage de paix qui s'inscrit dans l'annonce d'une quatrième révélation, en cours de construction, par laquelle tous les hommes de bonne volonté deviendraient des prophètes. Les violences religieuses ont participé à la mort de Dieu dont Nietzsche n'a été que l'un des annonciateurs. La conclusion de l'ouvrage annonce alors le volume suivant de la série, dédié aux violences engendrées par les idéologies athées qui posent la transcendance "en-avant", dans le futur, sans résoudre le problème fondamental de l'homme, celui de Dieu. Ainsi que l'énonce la préface de Keith Moser, "ce livre ambitieux, provocateur, et courageux" expose "les racines historiques, théologiques, philosophiques et socio-politiques des formes d'agression mortelle liées à la religion organisée", tandis que la postface de Thierry Murcia ajoute : "Source de connaissance, de réflexion autant que de plaisir (celui d'être lu), ce livre est donc édifiant à plus d'un titre".

04/2019

ActuaLitté

Critique littéraire

Primo Levi. Transferts culturels et identités juives

Sur le chemin de son retour en Italie, après sa sortie d'Auschwitz en 1945, Primo Levi accomplit un périple de neuf mois en Europe centrale. Il s'agit là d'une étape décisive dans sa découverte de ses racines juives. Levi se trouve en effet au centre d'une forte oscillation du peuple juif entre l'Est et l'Ouest, à l'articulation du XIXe et du XXe siècles et qui se poursuit dans la seconde moitié du XXe siècle. Si des contacts et des échanges littéraires inter-ashkénazes débouchent sur une grande évolution de la création littéraire (écriture romanesque, poésie, essais, carnets de voyage...), simultanément ces contacts engendrent chez les juifs notamment italiens et allemands des interrogations sur leur assimilation et la recherche d'un ressourcement spirituel dans la culture des frères de l'Est. Les transferts culturels dont Levi va être l'une des chevilles ouvrières ont lieu d'Ouest en Est comme dans le cas de la Haskala, les Lumières juives, mais aussi d'Est en Ouest dans celui de la reconnaissance de la littérature et plus largement de la culture du Yiddishland marquée par l'ouverture du shtetl à la modernité. Primo Levi découvre que le judaïsme ashkénaze fut lui- même divers selon les pays et les époques, et d'une richesse inépuisable notamment sue le plan de la littérature. Tout d'abord victime du génocide et rescapé confronté au long retour au pays natal, l'écrivain italien devient en effet peu à peu lecteur de ces ouvrages sortis de l'ombre comme le Chant du peuple juif de Katzenelson ; le témoin devient lui-même auditeur et passeur de témoignages. Levi valorise autant les témoignages directs sur h Shoah que les ouvrages, essais, fictions ou poèmes issus de h culture ashkénaze. Il confronte ainsi progressivement sa mémoire individuelle à une mémoire collective, via les auteurs, écrivains, poètes, chroniqueurs juifs.

08/2018

ActuaLitté

Religion

Vie de combat, vie d'amour

Je me souviens du 3 juillet 1965. Tout tremblant et éperdu de joie, j'étais entre les mains de l'évêque de La Rochelle qui m'ordonnait pour le service de l'Eglise d'Algérie. Il me demanda : "Guy, est-ce que tu promets de donner toute ta vie au service de Dieu, au service de l'amour, au service des autres ?" Je répondis en latin : "Promitto." Cinquante ans ont passé, il me semble pourtant que c'était hier. Me reviennent à la mémoire tant d'êtres rencontrés, de situations vécues, de moments tragiques, d'autres éblouissants aussi. Ce demi-siècle d'engagement qui n'a pas cessé, et même ma vie entière, j'ai voulu les écrire en hommage à ceux qui ont croisé ma route et qui m'ont transformé. Pas comme un long récit pontifiant, mais sous forme d'un abécédaire ludique, de A à Z, d'Amour à Zizou. Sans oublier Blouson, Christ, Drogue, Educateur, Faucon, Guerre d'Algérie, Héros, Islam, Jeunes, Kawasaki, Loubard, Messe, Nuits, Ordination, Popeye, QHS, Rue, Santiags, Tibhirine, Urgence, Vagabond, Wallabies, Xénophilie, ou Youyous, et bien d'autres encore... Après quarante livres, j'ai voulu écrire le dictionnaire de ma vie, quelques 200 entrées, graves ou drôles, narratives ou réflexives, d'hier ou d'aujourd'hui, en église ou hors d'elle, avec mes jeunes loulous qui m'en ont fait voir de toutes les couleurs, ou mes anciens, si touchants de fragilité... On y trouvera des histoires d'amour, des coups de gueule, des naissances, des morts... On s'y amusera aussi, j'y ai veillé ! Ces textes sont tous marqués par le sceau d'une reconnaissance infinie pour ces décennies où j'ai été indéfectiblement soutenu par l'Amour de Dieu, tentant de suivre l'exemple du Christ, dans les épreuves comme dans les joies. Cet Amour qui ne m'a jamais abandonné et que j'ai à coeur de partager ici à pleins tubes avec vous, mes amis lecteurs. Guy Gilbert

10/2015

ActuaLitté

Sociologie

Le temps est au jeu de dupes. Ne pas se prendre au jeu et ne pas s'y faire prendre ! Suivi de Le temps du savoir maître ?

Le siècle dernier nous avait offert deux grandes guerres fratricides et meurtrières. Les survivants ont-ils échappé aux illusions nationalistes, fascistes, collectivistes et coloniales ? L'esprit humain nous réserve de nouvelles surprises. Un ordre nouveau se dessine. Un pour cent de la population du globe cumule de plein droit quatre-vingt-dix pour cent des richesses. Les jeux financiers, monétaires et politiques servent inconditionnellement cette oligarchie de "gagnants". Peu d'entre eux ont le panache et le rayonnement des grands leaders de jadis. Nul ne tranche le noeud gordien ou ne franchit le Rubicon. Nul ne brille par l'intelligence, la culture ou la générosité des idées. L'esprit ne sert pas la cote boursière. Une foule de petits commis besogneux fait compétition jalouse de compétences, de profils et de carrières pour servir ces maîtres occultes. La caste dominante est prédatrice comme ces bandes de chiens errants devenus pires que les meutes de loups. Nantie ou élue elle pratique "l'omerta" à la manière des groupes mafieux. Orwell écrivit : "En ces temps d'imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire". On ne manque ni de pain ni de jeux, mais chacun demeure insatisfait dans l'attente de reconnaissance, de mythe donnant racine et de confiance en la fidélité des liens. Certes les "réseaux sociaux" entretiennent à leur façon rudimentaire l'illusion de partages. Freud et Valéry prédisaient le déclin de l'esprit. Simuler la sagesse même dans sa caricature, c'est aussi faire de la philosophie, énonçait Diogène. Nous voici cyniques avec lui dans ce monde de chiens face à l'aliénation du paraître d'aujourd'hui et ses violences sournoises. Pascal affirmait que la foi faisant sens (quelle qu'elle soit...) se cultive intimement. Cela demande suffisamment de laïcité, d'autonomie, de responsabilité, de courage et de liberté de pensée. Nulle école n'a l'audace suffisante et le savoir assez modeste pour aller à cette exemplarité.

07/2015

ActuaLitté

Violence

Violences sexuelles. En finir avec l'impunité

Les violences sexuelles sont un phénomène de très grande ampleur dont la reconnaissance par les pouvoirs publics et la société dans son ensemble n'en est qu'à ses balbutiements. L'écart est encore immense entre les faits de violences sexuelles et les condamnations des agresseurs. Il n'est pas excessif de considérer que cela constitue un système d'impunité pour les agresseurs. L'objectif de ce livre est de mieux comprendre les différentes formes de violences sexuelles (viol et agression sexuelle, prostitution, violences au travail, mutilations sexuelles féminines, inceste) et leur impact sur les victimes afin de promouvoir des pratiques professionnelles protectrices. Pour cela il était nécessaire de faire appel aux professionnels les plus reconnus dans leurs différents champs de compétence. François Molins : procureur de la République près le tribunal de grande instance de Paris. Marie-France Casalis : conseillère technique à la délégation régionale aux droits des femmes et à l'égalité d'Ile-de-France. Emmanuelle Piet : médecin de Protection maternelle et infantile (PMI) en Seine-Saint-Denis, présidente du Collectif féministe contre le viol (CFCV), dont l'action a permis de faire évoluer la loi sur le sujet. Membre du Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes. Marilyn Baldeck : déléguée générale de l'AVFT (Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail). Hélène de Rugy : déléguée Générale l'Amicale du Nid. Stéphanie Caradec : directrice du Mouvement du Nid-France. R. Job : psychologue formateur au centre de formation de la Gendarmerie nationale. Anne Soussy : cheffe de service de l'Unité Médico-Judiciaire (UMJ) de l'Hôpital intercommunal de Créteil. Patrick Poirret : 1er avocat général à la Cour de cassation. Christine Gilles : gynécologue, cheffe du service de Gynécologie-Obstétrique (Bruxelles). Olivier Christen : Procureur de la République adjoint au tribunal de grande instance de Paris. Cécile Pudebat : avocate en droit social, membre du Conseil d'administration de l'association FIT, une femme un toit, depuis avril 2017. Linda Tromeleue : psychologue clinicienne.

03/2021

ActuaLitté

Témoignages

Le passage. Choisir de mourir dignement

Gravement malade, Françoise a choisi de mourir ; son mari, Didier, l'a accompagnée jusqu'au bout. Il nous livre ici son témoignage et revient sur la polémique autour de l'euthanasie. En 2010, après de nombreuses années de douleurs inexpliquées, le diagnostic de Françoise tombe : elle souffre d'une sclérose en plaques. Les symptômes se développent au fil des années et la maladie prend de plus en plus de place. Un jour, Françoise aborde avec Didier, son mari, le sujet de l'euthanasie. C'est ensemble et sereins qu'ils décident d'entamer les démarches nécessaires. Quand elle intègre l'hôpital qui l'accueillera pour ses derniers jours, Françoise se sent pleine d'allégresse et de reconnaissance pour ces médecins qui l'accompagnent et la comprennent. Didier est présent tous les jours et, à l'heure choisie, il lui tient la main en lui racontant une histoire pour l'aider à partir en paix. Pour elle comme pour lui, les souffrances sont finies. Car, même dans l'après, Françoise restera éternellement à ses côtés, enfin libérée. Dans ce témoignage personnel, Didier Drouven revient sur l'évolution de la maladie et, en parallèle, l'évolution de la décision de Françoise. Il raconte l'instinct de survie et la peur, l'acceptation collective, l'accompagnement indéfectible et le soutien sans faille d'une équipe médicale compréhensive. S'ils ont pu avancer ensemble sur cette voie difficile, et si Françoise a enfin pu être soulagée de ses douleurs insupportables, c'est que le choix de mourir dignement est légal en Belgique. Seuls cinq autres Etats dans le monde ont la même législation, tandis que certains pays autorisent d'autres formes d'aides à mourir (arrêt de traitement au Portugal ou en Angleterre, suicide assisté selon des conditions très strictes en Italie, euthanasie passive en Norvège...). En France, l'euthanasie est encore illégale, et très largement taboue.

09/2022

ActuaLitté

Critique littéraire

Devenir Beauvoir. La force de la volonté

Un jour de 1927, Simone de Beauvoir eut avec son père une vive discussion sur ce qu'" aimer " voulait dire. A une époque où les femmes étaient censées n'avoir d'autre aspiration que le mariage et la maternité, la jeune Simone, à 19 ans, s'abreuvait de philosophie. Par " aimer ", son père entendait " services rendus, affection, reconnaissance ". Simone soutenait de son côté que l'amour ne saurait se réduire à de la gratitude, à quelque chose que l'on doit à quelqu'un en échange de ce qu'il a fait pour nous. " Que de gens, nota-t-elle le lendemain dans son journal, n'ont jamais connu l'amour. " De fait, Simone de Beauvoir allait incarner, pour elle et pour les générations futures, une nouvelle conception de l'amour et une nouvelle approche de l'existence des femmes. Le couple mythique qu'elle forma avec Jean-Paul Sartre, " l'ami incomparable de sa pensée ", devait pourtant éclipser sa propre carrière de philosophe. Considérée comme sa disciple, on ignora longtemps le travail à quatre mains qu'elle mena avec lui, le caractère original de sa pensée et de ses positions. Or, il est difficile de comprendre la révolution du Deuxième Sexe en ne leur rendant pas justice. Certes, Beauvoir eut une vie épique : elle croisa la route de Picasso et Giacometti, Joséphine Baker, Louis Armstrong et Miles Davis, ainsi que d'un nombre exceptionnel de personnalités littéraires, philosophiques et féministes du XXe siècle. Mais sans la philosophie, Simone de Beauvoir ne serait pas devenue " Simone de Beauvoir ", ce qui est notable pour deux raisons très importantes : parce qu'il est temps d'en finir avec le mythe de Beauvoir disciple de Sartre ; et parce que leurs désaccords et leurs discussions constituent l'un des vecteurs essentiels qui lui permirent de devenir elle-même. D'après Virginia Woolf, " il y a certaines histoires que chaque génération doit raconter à nouveau ". Ce que révèlent les journaux et la correspondance de Beauvoir redessine les contours de sa biographie.

ActuaLitté

Histoire de France

Tempête à l'Est. L'infanterie berrichonne dans la campagne de France (mai-juin 1940)

En 1939, la France s'imaginait invincible. Les experts mondiaux, considérant le savoir faire acquis dans la Grande Guerre, estimaient que l'armée française étaient une des meilleures du monde, sinon la meilleure. Pourtant, en cinq semaines elle a vu ses illusions s'écrouler. Quelle était donc cette armée si puissante et si vulnérable ? Pour répondre à cette question, cet ouvrage relate chronologiquement, de la mobilisation à l'armistice, la vie, les mouvements, et les affrontements avec l'ennemi, de sept unités d'infanterie mobilisées à Bourges dans le Cher. Troupes de combat, de réservistes mais aussi de protection situées normalement à l'arrière-garde, ces unités n'en sont pas moins un échantillon représentatif de l'armée française présente sur les fronts des Ardennes, du Nord, de la Champagne et de la Lorraine en mai et juin 1940, période que l'on a coutume d'appeler la Campagne de France... A travers les plans de bataille, les cartes, les anecdotes, complétés par des informations sur la mobilisation, l'organisation des armées, l'équipement et l'armement, les nombreuses biographies, l'auteur explique et livre un bilan militaire et humain. Presque toutes les vieilles familles berrichonnes sont concernées par un père, un grand-père, un oncle, un parrain, un ami de la famille qui a servi dans l'une ou l'autre de ces unités. Mais les belligérants, avec pudeur, n'ont jamais relatés leurs épopées, laissant la place aux récits de la Résistance et de la Libération, plus glorieux. Pourtant, ils se sont bien battus ! Les vétérans n'ont pas eu toute la reconnaissance publique qu'ils méritaient. Beaucoup ont combattu avec courage, avec héroïsme pour certains, contre un ennemi supérieurement organisé, armé et endoctriné. La responsabilité de la déroute ne peut pas être imputée aux soldats. Lorsqu'ils furent bien commandés, ils furent aussi braves que leurs pères dans la guerre précédente.

01/2011

ActuaLitté

droit pénal international

Le mandat d'arrêt européen

Le mandat d'arrêt européen constitue un formidable espoir pour la coopération judiciaire au sein de l'Union européenne. L'instrument normatif reflète en effet la volonté des Etats d'appliquer le système de la reconnaissance mutuelle des décisions judiciaires en matière pénale. Cette volonté se laisse mesurer par l'abandon, pour une liste de trente-deux infractions énumérées par l'article 2-2 et quand la personne encourt une peine d'au moins trois ans d'emprisonnement dans l'Etat membre d'émission, le contrôle de la double incrimination, qui est caractéristique de l'extradition. Elle peut se manifester également si on regarde la réforme qu'elle intègre concernant la fin du refus d'extrader les nationaux. La consécration du principe peut aussi être appréciée par la judiciarisation complète de la procédure. Alors que la procédure d'extradition est basée sur un système dualiste où le dernier mot revient au politique, la décision-cadre donne compétence à l'autorité judiciaire pour prononcer sur l'opportunité de remettre la personne selon les possibilités de refus offertes par la décision-cadre. La procédure de remise est donc devenue rapide, mais sans sacrifier les droits et libertés des personnes remises. Pour renforcer cette protection, l'instrument normatif consacre un contrôle juridictionnel interne et supranational. Cette évolution s'accompagne de la création des acteurs européens pour faciliter le travail des juges et pour assurer la cohérence de l'action judiciaire dans cet espace unique. Ainsi, le nouvel instrument fait appel au service d'Eurojust et du ministère public européen. Aziz En Nefkhaoui est professeur de droit privé à la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Casablanca (Maroc), où il enseigne l'introduction au droit, le droit pénal général, la procédure pénale et le droit de l'Union européenne pour le Master. Il est auteur de quatre ouvrages : Traité de procédure pénale, Précis de droit pénal spécial, Droit pénal général, et Introduction au droit.

02/2023

ActuaLitté

Récits de voyage

Journal d'un explorateur noir au pôle Nord

Le 6 avril 1909, l'explorateur blanc Robert Peary a conduit une expédition qui, pour la première fois, a atteint le pôle Nord en traîneau à chiens. Dès son retour, il suscite la polémique avec Frederick Cook, un autre explorateur qui, lui aussi affirmait avoir atteint le pôle nord, le 21 avril 1908. La controverse sera tranchée par le congrès des Etats-Unis, qui fait officiellement de Peary le premier vainqueur du pôle Nord. Mais l'histoire est tout autre, car ni Cook, ni Peary ne furent les premiers à fouler le sol du "toit du monde". Matthew Henson est né en 1866 dans l'état du Maryland et décède en 1955 à New York. Fils d'esclaves, après avoir passé plusieurs années à Baltimore, une ville "noire", il fut l'accompagnateur de Peary lors de sept expéditions dans l'Arctique, y compris lors de l'expédition de 1908-1909 qui a atteint le pôle Nord géographique le 6 avril 1909. Après bien des débats, il a été établi que Matthew Henson a bel et bien été le premier homme à atteindre le pôle Nord en 1909. Il faudra attendre 1988 pour que Henson soit officiellement reconnu comme étant le premier à avoir atteint le toit du monde, et l'année 2000 pour qu'il soit récipiendaire de la médaille Hubbard, décernée à titre posthume, une récompense remise par la National Geographic Society pour des distinctions dans les domaines de l'exploration, de la découverte et de la recherche. Pourquoi cette reconnaissance tardive ? Pourquoi, pendant longtemps, Peary reçut seul tous les honneurs, alors que la présence de Matthew fut occultée (quand il est cité, il est réduit à n'être qu'un porteur) ? Pourquoi Peary, à son retour du pôle Nord, fut nommé à des postes prestigieux, alors qu'Henson devint gardien de parking ? Parce que Henson était noir, et les préjugés racistes de l'époque firent douter qu'un Afro-Américain ait pu vivre dans le froid polaire...

03/2021

ActuaLitté

Littérature Allemande

Dans la nuit d'E.T.A. Hoffmann

Un livre-objet inédit mettant en avant une sélection de textes de l'inventeur du réalisme fantastique E. T. A. Hoffmann accompagnée d'illustrations intensifiants les ambiances fantasques de l'écrivain allemand. Avant de devenir l'inventeur du réalisme fantastique et d'inspirer Balzac, Maupassant, E. A. Poe, Boulgakov, Siniavski, E. T. A. Hoffmann (1776-1822) a été l'image même du beautiful losers. Lui qui s'était rêvé musicien a passé son temps à saborder ses chances d'être reconnu en tant que tel. En attendant la reconnaissance qui lui échappait, il travaillait comme juriste : mais être Prussien sous Napoléon signifiait être chassé d'une ville à l'autre. Sur le tard, à quelques années de sa mort, il s'est découvert ce talent pour l'écriture. Le public a été fasciné. Or ses jours étaient comptés. Il s'est éteint en 1822 au moment où les derniers romantiques allemands voyaient en lui un maître et qu'il a inspiré en France une passion pour l'étrange. Au XXe siècle, Sigmund Freud l'a remis à l'honneur en puisant dans ses textes, notamment dans Le Marchand de sable, son concept d'inquiétante étrangeté. Et depuis on ne compte plus les auteurs (de Lovecraft à Pierre Péju), cinéastes (Michael Powell, Sokourov, Miyazaki), musiciens (Schubert, Schumann, Philipp Glass...), peintres (Paul Klee, Oskar Schlemmer) qui se sont nourris de son imaginaire. Ce livre composé de 5 contes Le Diable à Berlin, Le Marchand de sable, Vampire, La Maison sinistre, Les Mines de Falun propose aux lecteurs une entrée idéale et simple dans l'oeuvre d'E. T. A Hoffmann illustré par le regard du dessinateur marseillais Tristan Bonnemain. Une postface d'Elisabeth Lemirre (spécialiste des contes littéraires, a signé la postface du Chien noir de Lucie Baratte) et Jacques Cotin (ancien directeur de la Pleïade) permettra aux lecteurs de plonger, plus en profondeur, dans la modernité d'E. T. A. Hoffmann.

10/2022

ActuaLitté

Littérature française

Il m'a été donné d'aller à Corinthe Tome 3 : La méridienne du retour

Philippe Saubadine ne se lasse pas du nomadisme inoculé par ses parents qui l'ont emmené, dès sa prime jeunesse, vivre à Ouargla dans le Sahara algérien. Nous le retrouvons avec son épouse au Cameroun après les émeutes qui ont dévasté la ville de Douala. Lors du décès d'un notable Bamiléké, il est admis à assister à la cérémonie funéraire qui se déroule dans le village natal du défunt. Ces traditions, qui constituent l'essence même du culte des ancêtres et de leur omniprésence, lui font éprouver un profond respect pour ces peuples. Cependant, certaines zones géographiques du pays sont sous la menace de groupes terroristes dont les raids contre les installations en mer avec prises d'otages maintiennent un climat angoissant. Le long séjour africain du couple s'achève lorsque Philippe Saubadine est affecté dans la région béarnaise. Il doit accompagner une mutation industrielle inédite de par son modèle économique et humain dans le cadre de la cession de l'usine de Lacq et des concessions pétrolières et gazières en métropole. L'opération, vigilée par les syndicats et scrutée par les élus, est le dernier défi qu'il relèvera. La maîtrise du temps nouveau lui permet ensuite de converser avec son père. Mais la parole paternelle sur " l'avant " hésite, se fait combat intérieur, parfois impulsive et douloureuse. Les récits, les photos, les documents chargent l'auteur d'un legs mémorial dont il sait que lui seul sera le conservateur et le passeur. Avec ce troisième tome se clôt un siècle de vie d'une famille ordinaire au travers des événements historiques et des conflits mondiaux contemporains. L'écriture a été, pour l'auteur, une délivrance dont les piliers sont la recherche, la reconnaissance, l'hommage et, surtout, le remède à l'oubli : l'oubli par pudeur, par omission, par chagrin, par amertume. Ce récit répond aussi et déjà aux falsificateurs qui tenteront, une fois tous les témoins disparus, de tordre ou de nier les faits, d'arranger ou d'édulcorer l'histoire par ignorance, idéologie, duplicité ou escroquerie.

04/2022

ActuaLitté

Histoire des femmes

Histoire des femmes en France de la Renaissance à nos jours

Souvent invisibles aux yeux des hommes qui écrivaient l'histoire, les femmes ont tissé la trame de l'histoire sociale, économique, culturelle, artistique et religieuse du pays. Ce livre retrace l'émergence progressive des femmes comme actrices de l'Histoire. Elles ont mené un long combat pour la juste reconnaissance de leur place dans la société. La force physique leur faisant défaut, elles sont sorties de l'ombre par la primauté de l'intelligence et de la négociation patiente. Des personnalités de l'élite féminine sortent de l'ombre pendant la Renaissance, des écrivaines se font connaître au XVIIe siècle. Elles animent au XVIIIe siècle les salons littéraires où naquit la philosophie des Lumières. Les femmes ont tenté de se faire entendre en vain pendant la Révolution de 1789 : l'Empire mit un terme aux quelques avancées obtenues. Les révolutions de 1830, 1848 et la Commune de 1871 propulsent les femmes sur la scène politique. L'accès à l'éducation publique au XIXe siècle, la laïcisation progressive au XXe siècle, permettent aux filles et aux femmes de prendre conscience de leurs droits civiques à travers les courants du féminisme pour nombre d'entre elles. Les deux guerres mondiales révèlent le courage et l'héroïsme féminins. Après 1945, le droit de vote est enfin acquis et les femmes s'investissent dans la vie professionnelle et entrent dans la vie publique. De nos jours, les faits ont poussé à la parité dans la vie politique et à la volonté de dénonciation des pressions et des violences dans la vie quotidienne. Souhaitons que les hommes acceptent les fruits de l'équité dans la société française. Catherine Chadefaud, agrégée d'histoire, titulaire d'un doctorat de IIIe cycle en égyptologie, est docteure ès lettres et sciences humaines. Au fil de ses années d'enseignement en classes préparatoires aux Ecoles Normales Supérieures, elle s'est intéressée à l'histoire de l'éducation des filles et à l'accès des femmes aux droits civiques.

04/2023

ActuaLitté

Drames personnels

Psychologie du sentiment d'injustice

Le sentiment d'injustice peut se révéler très destructeur et nombreuses sont les occasions d'y être sujet : rupture, licenciement abusif, injustice, harcèlement, agression, lors du décès d'un proche. Certains, aussi, l'instrumentalisent pour emporter l'adhésion des autres. L'auteur détaille ses mécanismes et comment trouver les clés de guérison adaptées pour nous en libérer. Tout le monde, un jour ou l'autre, vit un drame, qu'il s'agisse du décès d'un être aimé, d'une agression, d'un harcèlement, d'une rupture ou d'un licenciement abusif. Il peut alors s'élever en nous un très fort sentiment d'injustice, d'autant plus qu'un tribunal ou notre entourage s'avère souvent impuissant à nous offrir une reconnaissance et une réponse. Piégés dans des ruminations de colère et de tristesse, ressassant les évènements, nous pensons que tant que nous n'aurons pas obtenu réparation, nous ne pourrons pas avancer et nous reconstruire. Cet ouvrage s'adresse à chacun de nous, lorsque nous avons besoin d'être accompagnés pour maîtriser les pensées destructrices, la colère, le ressentiment, la tristesse, le sentiment d'humiliation et de perte de dignité. Il nous guide dans un processus de guérison avec des outils fondés sur des connaissances scientifiques en psychologie. Le sentiment d'injustice déclenché par le deuil est également abordé, par exemple celui d'un passé qui ne sera jamais corrigé et réparé, ou encore la difficulté à absorber la violence d'un décès dans des circonstances insupportables. Enfin, la dernière partie de cet ouvrage aborde la politique et offre une grille de lecture de la façon dont certains intervenants publics peuvent instrumentaliser le sentiment d'injustice et de ressentiment pour obtenir notre adhésion. Dans nos sociétés hyper-médiatisées, où les idées semblent chauffées à blanc, il est capital de connaître les outils qui permettent de prendre du recul. Un ouvrage pensé pour le grand public, les personnes en cours de thérapie, les psychologues et psychiatres souhaitant se former dans ce domaine ou utiliser un cahier d'accompagnement pour leurs patients.

03/2022

ActuaLitté

Sociologie

L'attachement social. Formes et fondements de la solidarité humaine

Hier comme aujourd'hui, l'individu ne peut vivre sans liens. Il passe sa vie à s'attacher ? ou à se rattacher après une rupture ? à sa famille tout d'abord, aux proches qu'il s'est choisis par nécessité, par amour ou amitié, à sa communauté ethnique ou religieuse, à ses collègues de travail ou à ses pairs, aux personnes qui partagent les mêmes origines géographiques, sociales ou culturelles, et bien entendu aussi aux institutions de son pays. Autrement dit, l'être humain est anthropologiquement solidaire. Ses attaches lui assurent à la fois la protection face aux aléas du quotidien, et la reconnaissance de son identité et de son existence sociale. Dans le sillage de Durkheim, Serge Paugam définit l'attachement social comme le processus d'entrecroisement de ces différents types de liens. En redonnant à cette notion une assise à la fois théorique et empirique, cet ouvrage fondamental, nourri de dix ans de recherche internationale, éclaire les multiples manières qu'ont les individus et les groupes de faire société. Il montre que ces liens libèrent le plus souvent, mais peuvent aussi fragiliser ou oppresser, se rompre ou se compenser. Leurs forces et leurs faiblesses sont inégales selon les classes sociales et elles varient selon les normes que chaque société se donne. Au terme d'une enquête comparative inédite à l'échelle mondiale (dans trente-quatre pays), Serge Paugam renouvelle ainsi la réflexion sur le développement social, les inégalités, les luttes et les formes de résistance à l'oppression. Et il interroge finalement l'ambition universaliste lorsque les frontières de la solidarité humaine s'élargissent à l'échelle de la planète. Serge Paugam est sociologue, directeur du Centre Maurice Halbwachs (CNRS/EHESS/ENS/INRAE). Il a fondé et dirige la revue Sociologie et la collection "Le Lien social" aux PUF. Il est connu pour ses ouvrages sur la pauvreté, les inégalités et les ruptures sociales, parmi lesquels La Disqualification sociale (PUF, 1991), Les Formes élémentaires de la pauvreté (PUF, 2005) et Ce que les riches pensent des pauvres (Seuil, 2017).

02/2023

ActuaLitté

Sociologie du travail

Le travail éthique dans les professions indépendantes

Des chauffeurs de taxis aux céramistes d'art, en passant par les livreurs à vélo, praticiens en médecine chinoise et courtiers en assurance, cet ouvrage porte un regard inédit sur le travail éthique des professions indépendantes. La vie ou la mort, la quête de justice... Pour un cercle restreint de professions établies et " prestigieuses " (magistrat·es, médecins, etc.), les contenus éthiques de leur activité sonnent comme une évidence. Qu'en est-il pour des professions caractérisées a priori par leur quête de reconnaissance et leur utilitarisme, et à ce titre éloignées de toute autorité morale ? Des chauffeur·es de taxi aux céramistes d'art, en passant par les livreurs et livreuses à vélo, les praticien·nes en médecine chinoise ou les courtiers et courtières en assurance, cet ouvrage porte la focale sur les mondes professionnels de l'indépendance. Il met en lumière comment l'activisme de ces travailleurs et travailleuses se déploie en faveur de la formalisation et de la diffusion d'une éthique professionnelle appelée à définir un idéal de métier cohérent auprès de leurs pairs, et de l'ensemble de la société. Clémentine Comer est postdoctorante Inrae-Irisso. Ses recherches se situent à la croisée de la sociologie des professions, de l'action publique, de l'engagement et des études de genre. Elle travaille actuellement sur les recompositions économiques de la médecine vétérinaire en élevage. Bleuwenn Lechaux est maîtresse de conférences en science politique à l'université Rennes 2 et membre d'Arènes. Ses recherches s'inscrivent dans les domaines de la sociologie politique (action collective, inégalités et discriminations), des études de genre et des professions artistiques, en France et aux Etats-Unis. Pierre Rouxel est maître de conférences en science politique à l'université Rennes 2 et membre d'Arènes. Au confluent de la sociologie politique et de la sociologie du travail, ses recherches portent sur les transformations des formes d'engagement et de mobilisation dans les entreprises multinationales.

05/2023

ActuaLitté

Littérature francophone

Sois la bienvenue

"Cette histoire, c'est la mienne, celle de ma grand-mère Marcelle surtout, mais aussi celle de Malou, mon arrière-grand-mère. Trois histoires entremêlées et reliées à René Char par des sentiments aussi simples et opposés entre eux que la haine et l'amour. Tout avait commencé par un drame d'une incroyable banalité. De ceux qui étaient moins dus à l'inconduite des filles qu'à la lâcheté des hommes. Marie-Louise Bègue, dite Malou, était une enfant abandonnée. Une pupille de l'Assistance comme on dirait plus tard. Elle avait grandi, comme l'écrasante majorité des enfants assistés, dans la souffrance, la solitude et l'humiliation. Mais à 17 ans, elle avait connu l'amour. Un amour aussi bref et puissant que l'aphorisme d'un poète, ou le ressac d'une vague. Un court instant volé à l'insouciante jeunesse, une histoire terminée avant d'avoir commencé". De cet amour caché avec René Char alors âgé de 25 ans, Malou, employée au service de la famille Char, a donné naissance à Marcelle en 1933, après avoir été chassée de L'Isle-sur-la-Sorgue par la mère de René Char. Marcelle, adulte, a retrouvé son père, à qui elle a rendu des visites régulières, aux Busclats, sa demeure de L'Isle-sur-la-Sorgue, avec qui elle a échangé une correspondance sur plusieurs années. Mais elle n'a pas été reconnue officiellement. Alice a entrepris une reconnaissance d'ADN, par un laboratoire américain, grâce à un timbre d'une lettre de René Char, et la salive de sa grand-mère. Résultat après observation des marqueurs génétiques des deux échantillons : la probabilité que René Char soit le père de Marcelle est de 99, 9913%. C'est par amour pour sa grand-mère, par besoin que la vérité soit faite, qu'Alice Casado enquête : elle raconte l'histoire familiale qu'elle a ainsi reconstituée, et une histoire de la société française qui court sur le XXe siècle.

05/2021

ActuaLitté

Second Empire

Louis-Napoléon Bonaparte - Tome II. La vie de Napoléon III

Ce deuxième tome analyse la chute inexorable du Second Empire et donc de Napoléon III. La raison essentielle à ce désastre, il faut la rechercher dans les idéaux qui servirent de fondement à la pensée politique de l'Empereur et qui reposent sur le principe de la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes. Dans l'absolu, ce principe est plein de noblesse, mais l'appliquer sans discernement et sans tenir compte des réalités géopolitiques peut se révéler toxique voire mortel. Tout débuta lorsque Napoléon III se lança dans l'aventure de l'indépendance italienne. Une fois celle-ci réalisée, l'Empereur n'en retira pas les bénéfices escomptés. Il comptait sur une reconnaissance éternelle de l'Italie vis-à-vis de la France pour l'aide précieuse fournie. Bien au contraire, à la place d'un pays censé être un allié, Napoléon avait créé une puissante entité sur son flanc gauche alors que déjà l'unité allemande était en marche sur la frontière du Rhin. Il est réaliste de dire que l'unité italienne facilita l'unité allemande. Pour sa plus grande déveine, l'Empereur des Français eut pour adversaire le chancelier de Prusse Otto von Bismarck. Ce dernier, à l'inverse de Napoléon III, ne se complaisait pas dans des idéaux abstraits. Il avait les pieds sur terre même si les rêves qu'il nourrissait pour l'Allemagne étaient des plus élevés. Bismarck était un fin stratège à la pensée souple et adaptative. Il était, au besoin, capable de fourberie et même de manipulation. Le plus bel exemple de cette manière d'agir on le trouve dans ce que l'on appelle l'histoire de la dépêche d'Ems qui aboutit à la déclaration de guerre de la France à la Prusse, ce qui était le but recherché. Un désastre militaire s'ensuivit qui mit fin au règne de l'Empereur. Napoléon III méritait-il cette déchéance ?? Oui au regard de son manque de réalisme et non si l'on tient compte de ses indéniables qualités humaines.

02/2023

ActuaLitté

Voile

Ella Maillart navigatrice. Libre comme l'eau

Avant d'être une voyageuse célèbre, Ella Maillart (1903-1997) a été une navigatrice intrépide. Très jeune, elle a accompli des performances à la voile qui ont marqué l'histoire du yachting. L'audace et la modernité de cette femme, "Vagabonde des mers" en son temps, en font une égérie. " J'aime faire partie du vent, du soleil et de la nature ", disait Ella Maillart. A 10 ans, celle qui deviendra écrivaine et photographe au long cours apprend à barrer sur le Léman. En 1924, devenue une régatière hors pair, elle représente la Suisse aux Jeux olympiques de Paris, seule femme parmi les concurrents des épreuves individuelles de dériveur. Puis, elle navigue en Méditerranée, au large des côtes françaises et italiennes en équipage féminin. Avec son amie Miette de Saussure, elles sont les premiers marins à rejoindre la Corse sur un voilier de moins de 9 mètres. Avec trois coéquipières, elles réalisent aussi une croisière de Marseille à Athènes. De matelot à capitaine, elle a ensuite roulé sa bosse en Bretagne, le long des côtes anglaises, hollandaises ou espagnoles, de goélette en Class America et de barge de la Tamise en bateau pilote. Pour une personne n'ayant jamais eu de bateau à soi, son parcours est extraordinaire. Il lui a valu la reconnaissance de Virginie Hériot, Alain Gerbault, Sir Thomas Lipton, ainsi que du cinéaste Alain Grémillon et du Yacht Club de France. Ce livre est une recherche basée sur des photographies et documents d'archives souvent inédits. Il met en lumière des exploits réalisés à une époque où le yachting était affaire d'hommes et où les bateaux étaient splendides. Ella Maillart ne passera pas toute sa vie en mer, comme elle en rêvait, mais l'amour de la voile lui a insufflé le goût de l'aventure, loin des conventions sociales, en symbiose avec les éléments. En collaboration avec l'Association des Amis d'Ella Maillart et le Musée Bolle de Morges.

02/2024

ActuaLitté

Vietnam

Bouddhisme Hòa Hao, d'un royaume l'autre. Religion et Révolution au Sud Viêt Nam (1935-1955)

A la fin de l'année 1939, un petit paysan du delta du Mékong proclame depuis son village natal (Hòa H ? o) la fin imminente du monde à l'issue de terribles cataclysmes et l'accès salvateur au paradis bouddhique. Son message, finalement peu original, réussit à toucher les foules et les coeurs. Le rayonnement grandissant du charisme singulier de ce Saint homme et l'enchaînement des événements qui le poussèrent à s'impliquer dans la lutte anticoloniale consacra celui qu'on appela par déférence le " pontife Hu ? nh " ou par dérision le " bonze fou ". Quant à la voie religieuse qu'il prônait, c'est avec défiance ou dénigrement qu'elle était disqualifiée en secte manipulatrice, en hérésie bouddhique ou en dangereux mysticisme. Cet ouvrage nous fait pénétrer au coeur de la société rurale du Sud Viêt Nam au moment où l'esprit frondeur de la révolte paysanne et du banditisme social percuta le souffle novateur du bouddhisme engagé. La communauté Hòa H ? o s'est trouvée de plus en plus intriquée dans les conflits des guerres d'Indochine et du Viêt Nam. La connaissance que l'on en a encore aujourd'hui oscille, comme pour nombre de phénomènes sociaux marginaux, entre construction d'un mythe, perception purement politique et oubli. Histoire de la naissance d'une religion, l'étude ancre cette nouvelle expression bouddhique dans les fondements écologiques, économiques et culturels du delta du Mékong avant de la réinsérer dans le cycle révolutionnaire de la nation vietnamienne. Partant de la société et de la mentalité paysannes du Sud Viêt Nam l'ouvrage décrit les origines de la rénovation doctrinale puis le combat de ce bouddhisme populaire pour sa reconnaissance religieuse, et détaille des phénomènes classiques de militance politique et de mobilisation patriotique dans le contexte d'une guerre d'indépendance nationale. Discours contemporains sur la nation, mobilisation populaire, imaginaires sociaux et religieux se sont entrecroisés pour forger l'identité post-messianique du bouddhisme Hòa H ? o, le bouddhisme de la Suprême harmonie.

11/2022

ActuaLitté

Philosophie du droit

Mixité & Droit

Le Droit et la mixité sont intimement liés. Ubi societas, ibi jus : le Droit a vocation à régir les relations humaines, nées de la rencontre de plusieurs individus. L'appréhension de cette mixité originelle par des catégories abstraites n'est pas chose aisée. La mixité ne se laisse pas si facilement dompter et, parfois, elle interpelle le Droit. Tantôt pour le bousculer, revendiquant sa prise en compte et la reconnaissance de l'originalité de certaines situations. Tantôt pour le rappeler à l'ordre et s'élever contre des différences de traitement injustifiées. La mixité caractérise également l'environnement du Droit. Il compose avec d'autres disciplines : la philosophie, la morale, l'économie, la médecine, la religion etc. Les liens qu'il entretient avec elles peuvent être différents, il peut s'en inspirer, les embrasser ou s'en détacher. Au sein même du Droit, la mixité est présente. Elle s'invite dans les sources du droit, les ordres juridiques et les matières elles-mêmes. La mixité est par ailleurs une richesse que le Droit recherche. Elle est une aspiration de la société qui guide le législateur lorsqu'il recherche la parité homme-femme. Elle est un gage de qualité de la décision rendue lorsque l'Assemblée plénière de la Cour de cassation se réunit ou que le jury populaire entre aux assises. Elle est une solution aux insuffisances des qualifications juridiques lorsqu'elle fonde un régime mixte. Elle est une marque d'estime lorsque la remise d'un mélange vient couronner une carrière universitaire. Les rapports de la mixité et du Droit, qui ne sauraient être réduits à ces quelques illustrations, se placent ainsi sous le signe de la diversité. Les contributions de cet ouvrage ont participé à en dévoiler la richesse. Ouvrage publié grâce au soutien de la Faculté de Droit de l'Université Toulouse 1 Capitole, de l'Institut de droit privé, de l'association des doctorants de l'Institut de droit privé ainsi que du Collectif L'Unité du Droit.

01/2022

ActuaLitté

Critique littéraire

Mélusine N° 22 : René Crevel ou l'esprit contre la raison, Actes du Colloque international, Bordeaux, 21-23 novembre 2000

René Crevel (1900-1935) a traversé l'existence en révolté. Celui sans qui " il eût manqué une de ses plus belles volutes au surréalisme " apparaît souvent comme un irrégulier du mouvement fondé et animé par André Breton : ses romans et son amour affiché des garçons, ses amitiés et ses fréquentations, son appétit de vie et ses frasques ont en effet donné à penser que Crevel n'avait été surréaliste que par raccroc ou de loin. La lecture attentive de ses livres, celle de sa correspondance, l'étude de son parcours personnel, l'analyse de ses interventions et de ses engagements montrent au contraire une permanence : malgré la souffrance infligée par la maladie et les vicissitudes du temps, René Crevel n'a jamais cessé de poursuivre le même idéal d'amour, de poésie et de liberté. Sans dissiper la légende, une meilleure connaissance de sa production littéraire est désormais de nature à établir l'importance de sa participation au surréalisme : à l'origine de " la période des sommeils ", René Crevel est aussi celui qui, le premier, a compris la peinture de Salvador Dali et l'intérêt de sa méthode paranoïa-critique ; il est en outre l'un des surréalistes qui a abordé la psychanalyse avec le plus de profondeur. L'auteur de Mon Corps et moi, La Mort difficile, Babylone, Êtes-vous fou ? et du Clavecin de Diderot, pour ne citer que quelques-unes de ses œuvres majeures, n'était pas seulement un " être frémissant " (Philippe Soupault). Cet auteur attachant, qui " n'avait pas tous les défauts, [...] mais toutes les qualités, même la beauté " (Paul Eluard), est en route pour la reconnaissance. Il le mérite car ses éclats de voix n'ont pas fini de retentir dans le monde qui est le nôtre, ce monde en proie au vertige d'une information et d'une technologie tendant, sous couvert de rationalité et d'efficacité, à nier les prérogatives de l'Esprit. (Jean-Michel DEVESA)

09/2002

ActuaLitté

Travail du bois

Le bois, ma passion. 2e édition

Ce livre évoque certes la passion pour le bois de Thomas Büchi, mais il est plus que cela. Il s’agit d’une véritable déclaration de foi en la vie, d’un plaidoyer pour entreprendre avec patience et même abnégation. Ses allers et retours entre le passé, le présent et l’avenir sont saisissants et indissociables. Ils s’appuient sur une moralité de la reconnaissance et l’intelligence d’en tenir compte pour se protéger des erreurs, progresser et innover. Après une folle ascension, c’est depuis le sommet du Cervin que Thomas Büchi nous raconte son amour du bois. Les projets des anciens qui l’ont fait vibrer, les chefs-d’œuvre des Compagnons, Notre-Dame de Paris, la Sainte-Chapelle ou encore la tour Eiffel. Dans ce livre, Thomas Büchi nous emmène en voyage dans ses réalisations exceptionnelles en nous contant avec saveur leurs histoires et anecdotes. Certaines font sourire, d’autres surprennent. Ainsi, la halle 7 de Palexpo et le bois dont personne ne voulait à l’époque. La miraculeuse aventure du Palais de l’Équilibre, la sphère géante d’Expo 02 à Neuchâtel. Le sablier du Millenium, emblème du temps et de l’entrée de Genève dans le 3e millénaire, la "Broken Chair" de la place des Nations, symbole mondial de la lutte contre les mines, ou encore le Refuge du goûter au Mont-Blanc, chantier de l’extrême perché à 3850 m d’altitude sur la cime d’une aiguille rocheuse vertigineuse. Au fil des pages, on découvre dans la magie des récits que le bois est beau pour tous. Il éveille nos sens. On aime le regarder, le sentir, le toucher. Aujourd’hui, Thomas Büchi nous démontre que le bois est un matériau d’avenir qui permet de relever les plus grands défis technologiques. Avec lui, le développement durable est porté au sommet. Et si on découvrait simplement le plus beau métier du monde ?

10/2023

ActuaLitté

Critique Poésie

Du bonheur de la vie poétique. En pensant à André du Bouchet, Yves Bonnefoy et Philippe Jaccottet

La traduction, nous le savons bien au Bruit du temps, n'est pas seule- ment la meilleure façon de comprendre un texte découvert dans une langue étrangère, elle est aussi, très souvent une rencontre, celle du traducteur avec l'auteur et, aussi bien, une affaire d'amitié. Il se trouve que Wolfgang Matz, avec son épouse Elisabeth Edl (ou, dans le cas d'André du Bouchet, avec Sander Ort), a publié des traductions alle- mandes de trois poètes français d'une même génération, celle dont on fête, en ce début des années 2020 le centenaire de la naissance ; trois poètes d'ailleurs eux-mêmes liés par des liens d'amitié, mais aussi par une certaine idée de la poésie dont la revue L'Ephémère a été l'une des manifestations. Wolfgang Matz les a rencontrés à plusieurs reprises, il a été l'un des témoins de leurs dernières années. Ce livre évoque ces trois figures en rassemblant quelques souvenirs, en revenant aussi sur certains textes qu'il a traduits, mais en s'attachant surtout à ce que ces rencontres lui ont appris : que la poésie ne se réduit pas à la produc- tion de livres, qu'elle doit aussi se traduire par une certaine "justesse" dans la vie elle-même. C'est ce qui fait le prix de ces pages, à laquelle on pourrait bien sûr reprocher une certaine idéalisation de l'existence poétique, mais il faut les lire comme un hommage à la qualité d'être de ces trois figures, une sorte de signe amical de reconnaissance pour ce qu'ils ont été et ce qu'ils ont représenté, humai- nement, jusqu'au bout - puisqu'il est surtout question ici de leur fin - pour les personnes qu'ils ont côtoyées. Dans une lettre à Böhlendorf, Hölderlin parlait du besoin qu'il ressentait de la "Psyche unter Freunden" , d'une parenté de l'âme que les amis peuvent partager. C'est de cela qu'il est question dans ce précieux petit livre.

04/2024

ActuaLitté

Géographie

Le Cameroun face au défi du développement. Atouts, obstacles et voie à suivre

Le développement est au coeur des discours des gouvernements et des institutions internationales en Afrique. Après les espoirs envolés des années 1960 et 1970, dites justement du "développement", le virage libéral des plans d'ajustement structurel dans les années 1980 et 1990, et alors que les pays émergents prennent une place importante sur la scène internationale, "développer" reste d'actualité dans la plupart des pays d'Afrique. C'est dire si cet ouvrage aborde un sujet fondamental. Le Cameroun est un pays doté de multiples atouts naturels et humains favorables à son développement. Exploités et utilisés à bon escient, ces atouts en feraient un pays qui pourrait garantir à ses habitants de meilleures conditions de nutrition, de logement, de déplacement, d'éducation, de santé et de loisirs. Mais, plus de cinquante ans après son accession à l'indépendance politique, le Cameroun réunit encore les caractéristiques d'un pays sous-développé. Si certaines des causes de cette situation relèvent du contexte international, les plus nombreuses et les plus dommageables sont d'origine interne. Il faudra recourir à des stratégies hardies pour les surmonter, faute de quoi le projet du gouvernement en place de faire du Cameroun un pays émergent à l'horizon 2035 ne se traduira pas dans les faits. Le Cameroun accédera à un véritable développement si ses dirigeants politiques et ses citoyens renoncent au tribalisme et privilégient l'intérêt général, si l'Etat applique les règles de droit et de justice, instaure la reconnaissance du mérite, l'égalité des chances pour tous et la démocratie conduisant à l'alternance au pouvoir politique et associe le peuple à la mise en oeuvre des projets qui engagent son avenir, si les intellectuels camerounais de l'intérieur s'impliquent résolument dans la lutte contre les multiples maux dont souffre leur pays, et si la diversité ethnique y devient un facteur d'entraide et de partage et non de division.

01/2013

ActuaLitté

Professions médico-sociales

Les infirmiers psychiatriques au coeur du soin. Analyses socio-historiques et entretiens avec des professionnels

Les analyses proposées dans ce livre permettent de cerner qui sont les infirmiers psychiatriques d'aujourd'hui et quels savoirs sont requis pour exercer en santé mentale. Des entretiens avec des professionnels dévoilent la richesse des parcours possibles. Les difficultés actuelles du travail en psychiatrie sont en partie liées au manque de professionnels formés spécifiquement à cette discipline. Trente ans après la suppression du diplôme d'infirmier de secteur psychiatrique, les conséquences se font toujours sentir. Comment les infirmiers parviennent-ils de nos jours à maîtriser les savoirs requis pour exercer en santé mentale ? Comment, malgré l'invisibilisation de leur travail, les infirmiers ont-ils pu rester créatifs, proposer des soins de qualité aux patients, penser une clinique qui leur est propre ? C'est à ces questions que les auteurs de ce livre tentent de répondre. Benjamin Villeneuve déroule ainsi l'histoire des infirmiers psychiatriques depuis l'Antiquité jusqu'à la période la plus contemporaine. Michel Combret décrit leur habitus, ses variations actuelles marquées par le tout sécuritaire et s'interroge sur les possibilités d'évolution des pratiques. Dominique Friard, lui, se penche sur les savoirs perdus, plus particulièrement ceux rattachés aux entretiens et aux activités à visée psychothérapique, un versant du rôle infirmier à valoriser. Les entretiens qui suivent ces analyses donnent la parole à des professionnels qui évoquent leurs expériences. Ils décrivent les modes de transmission de savoirs, leur conception de la relation de soin, leur approche du patient, la richesse de leurs activités, les formations qu'ils prodiguent. Ils envisagent les perspectives pour le soin, les patients et s'adressent aux futures générations d'infirmiers psychiatriques. Jean-Paul Lanquetin revient sur les différentes pistes ouvertes tout au long d'un livre qui est un parcours au sein d'une profession que l'on peut être fier d'exercer ou d'avoir exercée. Cet ouvrage vise à contribuer à la reconnaissance du travail d'infirmier en psychiatrie.

05/2022

ActuaLitté

Photographes

Nous. Edition bilingue français-anglais

C'est à l'âge de 14 ans que l'auteur italien, né en 1937 dans un village des Abruzzes, commence la photographie dans le studio familial. Très vite, il en devient le photographe principal et se spécialise dans les prises de vues extérieures. Manifestations, fêtes du Travail, réunions politiques et syndicales... Mario Carnicelli aime s'immerger dans les événements qui rythment la vie de ses concitoyens. Alternant entre le noir et blanc et la couleur, il développe peu à peu un style documentaire au croisement de la photographie humaniste et de la street photography. S'il assiste à des événements majeurs comme les funérailles du communiste Togliatti en 1964, ce sont avant tout les individus qui l'intéressent et ce qu'il peut percevoir de la société à travers eux. Faisant de la rue son observatoire, il parvient toujours à saisir un geste, une expression, un regard au milieu d'une foule ou au détour d'une rue. Ainsi, de l'Italie aux Etats-Unis en passant par l'Asie, son oeuvre est une véritable analyse sociétale des cinquante dernières années. Ce livre est édité dans le cadre du Prix Viviane Esders, dédié aux photographes professionnels de plus de 60 ans, décerné à Mario Carnicelli en 2022. Mario Carnicelli est né en 1937 à Atri en Italie et commence à travailler dès l'âge de 14 ans dans l'entreprise familiale de photographie. Il commence véritablement sa pratique de photographe dans les années 1970 lorsqu'il ouvre son magasin à Florence sur la Piazza del Duomo. Entièrement dédié à son studio, il obtient une reconnaissance tardive notamment à l'occasion de la publication de son premier livre C'era Togliatti, paru en 2014 chez Danilo Montanari Editore. Cette série fait l'objet d'une grande exposition personnelle au Palazzo Fabroni, puis au Musée national des Arts et Traditions populaires à Rome. A partir de 2018, ses photographies sont présentées à la David Hill Gallery de Londres permettant à son travail d'atteindre un plus large public.

11/2023

ActuaLitté

Monographies

Vers, dans le paysage

Si, à côté de sa poésie, Andrea Zanzotto nous a nous a légué une oeuvre critique particulièrement abondante, il n'a pour ainsi dire jamais écrit sur des artistes. C'est, peut-être, que fils d'un peintre, pour des raisons bien compréhensibles, il était pour lui difficile de se mesurer avec ce genre d'écriture. Ce "Corot" est donc une exception majeure qui a elle seule en souligne toute l'importance. Car dans le même temps, cette analytique prose n'est, de surcroît, pas fortuite ni même inattendue chez un poète qui a fait du paysage l'un des signifiants majeurs de sa poésie. Souvenons-nous : son premier recueil ne s'intitulait-il pas "Derrière le paysage" (1951) ? Le Corot de Zanzotto est ce peintre qui traite des arbres comme autant de personnages vivants pour exalter le sentiment de vie de la nature, comme par exemple dans "Souvenir de Mortefontaine" . Et, cela, au moment même où dans la peinture impressionniste le personnage était bien près de perdre peu à peu de son aura pour bientôt se changer en évanescente silhouette. Pour le poète de Vénétie, toujours en suspens, jamais passible d'une définition totalisante, une certaine idée du paysage se pose depuis longtemps comme l'horizon ouvert de toute activité psychique. Pour lui, elle est surtout "issue de la peinture" , justement. Ne demeure-t-elle pas l' "épiphanie" la "plus appropriée" de la "nature". Le "paysage" de Corot se révèle comme une tentative humaine de saisir, fût-ce l'espace d'un instant, le rapport avec une vérité potentiellement globale où l'origine de la nature et l'origine du moi se rencontrent. Le tout sous-entendant une "vision-idée" : celle du paysage tel qu'il a été, pour l'essentiel, médié par la peinture. De sorte qu'au-delà de la fine reconnaissance critique de l'oeuvre de Corot, cet écrit nous permet de cerner au plus près la poétique d'Andrea Zanzotto. Philippe Di Meo

05/2022