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Milton Caniff

Extraits

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Policiers

Rendez-vous à Boris Gleb

L'eau glaciale gicla avec une violence inouïe, giflant le visage de Malko, inondant Mathilda Larsen. La Volvo s'était enfoncée à mi-hauteur dans le port de Bodo. Elle allait couler rapidement. Une énorme masse noire surgit le long de la portière qu'il essayait d'ouvrir. Le Novosibirsk les coinçait contre le quai, condamnant toute sortie. Mathilda Larsen hurla de terreur. Venus d'Israël, Valeri Leonid Oganian, sa femme Rika et leur fille de quatre ans dînent dans un restaurant russe de Stockholm. Pendant cinq ans, Valeri s'est fait passer pour un juif fuyant les persécutions soviétiques alors qu'il est en réalité un agent du KGB. Aujourd'hui, il est prêt à retourner discrètement en URSS pour un motif mystérieux. Il vient de tout révéler à Rika, sa femme, et celle-ci, consent à fuir avec lui. Une équipe du Mossad les traque et entend bien lui faire prendre, de gré ou de force, le prochain avion pour Tel Aviv. Oganian profite du tumulte pour s'enfuir avec sa femme par bateau, afin de rejoindre la Norvège. La CIA, qui a eu vent de l'affaire, dépêche sur place Malko Linge. Sa mission : empêcher Oganian d'être tué par les Israéliens, de rejoindre l'URSS et le convaincre d'émigrer aux Etats-Unis, tout en révélant ce qu'il sait sur les réseaux soviétiques en Israël. Malko quitte donc Stockholm et se rend en Norvège, rejoint par Chris Jones et Milton Brabeck, ainsi que par Elko Krisantem, qui viennent en renfort. Les services secrets norvégiens lui adjoignent Mathilda Larsen, dont c'est la première mission sur le terrain. Malko et ses quatre comparses agents parviennent à faire échouer une seconde tentative d'approche des agents israéliens, et le couple Oganian a le temps de monter vers le nord, à Kirkenes, dans l'optique de passer en URSS par le petit bout de frontière séparant la Norvège de l'URSS.

02/1990

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Littérature étrangère

La Leçon d'anatomie

La Leçon d'anatomie constitue le troisième volet du triptyque Zuckerman, ouvert avec L'écrivain des ombres et poursuivi par Zuckerman délivré. Nous retrouvons l'auteur de Carnovsky terrassé par un mal mystérieux, épouvantable douleur de la nuque et de l'épaule, rebelle à tout traitement, qui le contraint à porter un col orthopédique et à passer la quasi-totalité de son temps allongé sur un tapis de jeu dans son cabinet de travail, la tête sur le Roget's Thesaurus, dans l'incapacité absolue d'écrire la moindre ligne. Quatre femmes se relaient au chevet du grabataire : Gloria, l'épouse lascive, aimante et ô combien infidèle de son richissime conseiller en investissements ; Diana, l'étudiante de la H.S.P. qui, à vingt ans, semble vouée, depuis dix ans déjà, à n'éveiller chez tous les hommes que le fameux cochon endormi ; Jaga, la petite émigrée polonaise qui déteste l'Amérique, son optimisme et les questions des écrivains ; et enfin Jenny, la saine, la dévouée Jenny, qui s'est installée pour peindre dans un minuscule village de montagne et lui propose de l'y rejoindre pour une cure de solitude. Accablé par son mal et la quête incessante d'un quelconque remède, incapable de savoir s'il écrira de nouveau ne fût-ce qu'une ligne, il faut encore que le malheureux Nathan subisse les attaques d'un auteur et critique juif, universitaire universellement respecté, Milton Appel, qui le taxe carrément d'antisémitiste. C'est alors que sa mère meurt, emportée en quelques semaines par une tumeur foudroyante, d'abord mal diagnostiquée. Cette ultime crise convainc Zuckerman de renoncer à la littérature pour reprendre des études à l'université de Chicago et devenir... obstétricien, car il doit bien cela aux femmes. Si l'on éclate de rire entre deux sanglots à chaque page de cette histoire parfaitement sinistre, c'est que l'humour reste bien l'exquise politesse des rois du désespoir, dont Nathan Zuckerman, pardon, Philip Roth, constitue l'archétype.

05/1985

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Sciences politiques

En l'an 68. Trublions, enragés & messianiques ouvrent le bal du Diable sous l'enseigne de la postmodernité

Mai 68 fut une véritable Révolution et non un chahut d'étudiants. Une révolution mondiale qui à l'opposé de 1917 a pleinement réussi et vu le triomphe posthume de Trotsky. A savoir l'échec du marxisme-léninisme qui avait érigé la classe ouvrière en idole messianique. Le joli mois de Mai consacra lui, les théories freudo-marxistes d'Herbert Marcuse et ultra libérales de Milton Friedman, les Ecoles de Francfort et de Chicago s'étant combinées pour former un mélange détonnant et changer la face du monde. Les minorités agissantes devinrent les forces subversives porteuses de l'assomption eschatologique. Le messianisme révolutionnaire n'a en vérité jamais visé l'émancipation des hommes, mais uniquement la destruction de l'ordre existant. Le prolétariat russe n'aura été ainsi entre les mains des bolchéviques qu'un instrument... La Terreur rouge de 1918 le récompensera de sa crédulité à coups d'exécutions massives, de famine et de goulag. Au demeurant la révolution ultra libérale-libertaire conduit tout aussi inéluctablement à l'élimination des classes laborieuses par le déclassement et le chômage de masse. Cinquante ans après, les protagonistes de l'émeute soixante-huitarde, trotskistes et maoïstes, sont devenus les grands passeurs de l'hédonisme californien, se faisant les agents les plus actifs de l'américanisation du Vieux continent et au-delà, de sa tiers-mondisation. Ils furent aussi généralement d'ardents promoteurs idéologiques des guerres destinées, au nom de la Démocratie et des Droits de l'Homme, à diffuser le monothéisme du marché, nouvelle religion annonciatrice d'une Gouvernante mondiale en progestation assistée. Tous ou presque occupent aujourd'hui des postes de contrôle politiques, culturels, universitaires, médiatiques d'où ils ont avec succès engagé la grande mutation du paradigme sociétal et culturel du monde occidental. Soit la négation absolue de toutes les références métaphysiques ayant servi jusqu'à ce jour de base à la civilisation.

08/2018

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Critique littéraire

Demeures de l'esprit. France Tome 3, Nord-Est

Ce sixième volume des Demeures de l'esprit est le troisième de ceux que Renaud Camus consacre à la France, traitée dans le sens des aiguilles d'une montre : quart nord-est. Parmi les étoiles de la distribution on rencontre Voltaire à Cirey chez Mme du Châtelet, Racine en sa ville natale de La Ferté-Milon, La Fontaine à Château-Thierry, Lamartine à Milly et à Saint-Point, Pasteur à Dol et Arbois, Jules Terne à Amiens, de Gaulle à Lille et à Colombes, Courbet à Flagey ou à Ornans, ces derniers sites donnant lieu d'ailleurs à de vives protestations de l'auteur quant au traitement dénaturant qu'ils ont actuellement à subir. On peut visiter deux maisons d'Albert Schweitzer, comme pote de Gaulle, Lamartine ou Romain Rolland. Mme de Sévigné était présente en Bretagne sur les terres de son mari, la voici en Bourgogne chez ses propres ancêtres. Pas de compositeur, hélas. Mais les arts plastiques sont représentés par Claude Gellée et par Matisse, par Auguste Bartholdi clans son bel hôtel de Colmar et par Majorelle en son étonnante villa de Nancy. Département des saints : Jean-Baptiste de La Salle à Reims. Des soldats à la plume facile : Vauban à Bazoches, Lyautey à Thorey. Des archanges de la Terreur : Saint-Just à Blérancourt. Des voyants : Rimbaud à Charleville. Etc.

11/2010

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Jardinage

Francis Hallé. 50 ans d'observation de jardins botaniques dans le monde

"Parviendrai-je à faire comprendre à quel point le bonheur du botaniste est intense lorsqu'il se trouve, par un beau matin clair, à l'orée d'une vaste collection de plantes qu'il ne connaît pas encore ? Comparées aux plantes des végétations naturelles, celles des jardins botaniques ont l'extraordinaire avantage d'être soigneusement identifiées ; de ce fait, n'étant plus préoccupé par des tâches de récolte, de séchage, de mise en herbier et d'identification ultérieure, le botaniste peut commencer sans délais son travail — qu'il s'agisse de biologie florale, d'analyse architecturale, ou de prélèvements destinés à l'anatomie, la biochimie ou la génétique. Même si quelques domaines d'étude — phénologie, physiologie, écologie — peinent à y trouver leur place, les bons jardins botaniques contribuent au progrès des sciences du végétal dans leur ensemble ; aussi ont-ils toujours eu une place spéciale dans mon travail de botaniste et, pour moi, ils sont des marqueurs de civilisation. (...) La visite d'un jardin botanique ne requiert, pour moi, qu'un équipement léger : de solides chaussures, un carnet à dessin, un crayon et un canif pour le tailler en pointe. Qui sont mes voisins, au cours de ces visites ? Des anciens combattants qui prennent le soleil, de jeunes mères qui font jouer leurs enfants, des amoureux qui se bécotent sur les bancs publics, des vendeurs de boissons fraîches, ou encore des " joggeurs ", l'air sombre, avec des écouteurs dans les oreilles pour être sûrs de ne pas entendre les oiseaux ; très peu de collègues botanistes, voire aucun, de sorte qu'il m'arrive de penser que ce jardin a été créé exclusivement à mon intention. C'est un sentiment totalement illégitime, mais pour autant assez plaisant ! Mon existence aurait-elle été un repas, la forêt tropicale en eût constitué le plat de résistance et les Jardins botaniques les délicieux desserts." M. Francis Hailé Montpellier, 30 mars 2016

10/2016

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Photographie

Sans allusion

L'odyssée américaine de Richard Avedon et James BaldwinL'ouvrage magistral de Baldwin et Avedon publié en 1964 enfin rééditéCette réédition soignée de l'ouvrage Nothing Personal signé Richard Avedon et James Baldwin explore les problématiques et les contradictions qui n'ont cessé d'être au coeur de l'histoire américaine, et se révèlent particulièrement d'actualité aujourd'hui, à l'ère de Donald Trump. Utilisant à la fois l'image et le texte, Avedon et Baldwin interrogent la formation de l'identité et les liens qui sous-tendent autant qu'ils ébranlent les rapports humains. Un livret complémentaire de 72 pages présente un essai inédit de Hilton Als, critique et lauréat du prix Pulitzer, ainsi que de nombreuses photos supprimées d'Avedon et jamais montrées auparavant, des lettres, des prototypes de maquettes et des documents d'époque. En 1963 et 1964, Richard Avedon, l'un des photographes de mode les plus célèbres au monde à l'époque, s'associe à James Baldwin, son ancien ami de lycée devenu un romancier reconnu, un essayiste et une plume importante dans le combat pour les droits civiques aux Etats-Unis, pour réaliser Nothing Personal, un livre sur les conditions de vie en Amérique. Les sujets photographiés par Avedon - des icônes de la lutte pour les droits civiques, des intellectuels, des politiciens, des chanteurs pop, les patients d'un asile psychiatrique et des Américains ordinaires - sont soigneusement juxtaposés, recadrés et rigoureusement ordonnés. Ainsi, le parti nazi américain est placé en regard du poète juif et homosexuel Allen Ginsberg et un général Eisenhower usé cède la place à un Malcom X en mouvement. Les patients diminués d'un asile psychiatrique en appellent à la chaleur humaine, et sont suivis par une mère enlaçant son enfant. L'essai polémique en 4 parties de Baldwin renvoie la critique d'une société déconnectée, injuste et clivante, prise dans une crise existentielle. Dans ce témoignage extrêmement personnel et pertinent, l'écrivain raconte sa propre expérience de harcèlement par un policier raciste dans les rues de New York, sa ville d'origine. Pourtant Baldwin, comme Avedon, clôt son oeuvre sur l'incontournable besoin d'amour, et son pouvoir. Mis en page par le légendaire directeur artistique Marvin Israel, Nothing Personal représente le triomphe du minimalisme. Le format "surdimensionné" du livre présenté dans son coffret blanc ainsi que le placement saisissant des images et du texte ont révolutionné la mise en page et la forme des livres de photos. Cette réédition soignée de l'original, épuisé depuis des décennies, a été produite en étroite collaboration avec la fondation Richard Avedon. Ancien collègue d'Avedon au New Yorker et spécialiste de l'oeuvre de Baldwin, Hilton Als raconte la fabrication de Nothing Personal et la relation personnelle et créative entre Avedon et Baldwin. Als témoigne aussi avec émotion de son amitié avec Avedon et de l'impact que ce livre a eu sur sa propre vie. A sa sortie en 1964, cette vision de l'Amérique selon Avedon et Baldwin a inévitablement divisé la critique, et les deux hommes ont essuyé les attaques les plus rudes, certainsles accusant de parler au nom de l'élite libérale, d'être des "moralistes de Hollywood" et de ne représenter en rien le sentiment "réel" des "vrais" Américains. Ceci vous rappelle quelque chose ?La sortie du livre coïncide avec l'exposition organisée à la Pace/MacGill Gallery de New York, première exploration exhaustive du travail d'Avedon pour Nothing Personal.

11/2017

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Iconographie

Rose. Une couleur aux prises avec le genre

"Le rose c'est pour les filles". Depuis les premiers colorants roses jusqu'à Barbie, en passant par Act-up, le Rose Pompadour ou encore Paris Hilton, le rose occupe une place singulière dans la culture occidentale, associant au féminin tout ce qu'il colore. Revenant sur les origines de cette association, Kévin Bideaux met en évidence les idéologies sous-jacentes aux emplois de cette couleur. Il montre que le rose contribue à une esthétisation du genre et à la répétition de stéréotypes : tour à tour marqueur de beauté et de séduction, de douceur et de naïveté. En marquant le féminin, le rose le rend superficiel et artificiel, et par conséquent l'invisibilise. Associé au masculin, il connote l'efféminement, voire l'homosexualité. En ce sens, le rose est une véritable "technologie de genre" , participant constamment à la production de ce dernier. A l'intersection des études de genre et de l'histoire de l'art, cet ouvrage retrace la longue histoire sociale, artistique, politique et culturelle du rose : de sa rivalité avec le rouge à son association à la fleur, en passant par le rendu des chairs - et donc de la nudité - dans la peinture ; des évolutions de la mode à l'opposition du bleu et du rose, ou aux usages que le cinéma, les dessins animés et les jeux vidéo en ont fait ; de la construction de la préférence pour le rose à sa place dans le marketing, en passant par la relation ambivalente que les mouvements féministes et LGBTQ entretiennent à son égard.

11/2023

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Romans historiques

Les cendres de Persépolis. Ou Le fils de Zotos

Alexandre le Grand, son armée victorieuse de l'empire perse ? Dès les premières lignes, voilà qui semble débuter comme un roman de guerre. Un de plus. Et ce n'en est pas un. Ecoutant le tumulte des peuples, l'auteur vous entraîne dans la vie de deux hommes, Timarkhos et son fils Basiléios. Pas plus l'un que l'autre, ils n'ont choisi ces tribulations qui les conduisent à travers le Proche-Orient, l'Egypte, la Grèce, les Balkans. Comment parviendront-ils, entre aventures, dangers, déceptions ou bonheurs inespérés, à trouver le chemin, sinon de la sagesse, tout au moins d'une façon plus humaine de décider de leurs actes ? Le rôle des femmes, qui à tour de rôle sauront les accueillir, est décisif dans leurs destins, dont les hasards les conduiront à choisir la vie ou la mort. Sur leurs chemins, parmi d'autres héros de fiction, on rencontre quelques inoubliables figures du passé. De celles qui emplissent les livres d'IIistoire, hommes d'action tels Philippe de Macédoine, Alexandre, Iphicrate ou Démosthène, mais aussi caractères féminins parvenus jusqu'à nous, comme ceux de Milto, Thaïs ou Phrvné. Ce roman est aussi celui de l'amour filial, sous ses formes parfois cachées, nous renvoyant à la silhouette tutélaire de Zotos dont se réclament nos deux héros. Alors, entrez, et faites comme Timarkhos : Je suis parti droit devant moi. Je ne me suis pas retourné.

03/2011

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Astronomie - Initiation

L'Astronomie en 101 infographies

Qu'est-ce qu'une étoile ? Comment notre univers est-il né ? Dans quelle galaxie évoluons-nous ? Qu'est-ce que le Big Bang, les trous noirs, les ondes gravitionnelles ? Quelles sont les planètes de notre système solaire ? Comment observer les étoiles à l'oeil nu ou au moyen d'un télescope ? Parfois, une image vaut mille mots. En 101 infographies, ce petit guide vous permettra d'accéder de manière rapide, simple et visuelle à l'étrange et fascinant univers de l'astronomie. Offrez-vous une visite exceptionnelle et visuelle guidée du système solaire et partez à la recherche d'objets plus éloignés, comme les étoiles et les galaxies.

06/2022

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Beaux arts

Gaston Lachaise, 1882-1935

Né à Paris le 19 mars 1882, fils d'un fabricant de meubles, Gaston Lachaise étudie la sculpture à l'École nationale supérieure des beaux-arts de 1898 à 1906. Il commence à exposer au Salon à partir de 1899. Vers 1902 ou 1903, Lachaise rencontre Isabel Dutaud Nagel, une Américaine de dix ans son aînée, mariée et mère d'un enfant. Il tombe passionnément amoureux d'elle, et lorsqu'elle retourne à Boston, Lachaise la suit un an plus tard et commence aussitôt à travailler pour le sculpteur Henry Hudson Kitson. Il expose à New York au fameux Armory Show de 1913 qui montre tout l'art moderne en provenance d'Europe, de Matisse et Picasso à Brancusi. Après le divorce d'Isabel, Gaston Lachaise l'épouse en 1917. Il ne cessera alors, et jusqu'à sa mort, de s'inspirer du corps de sa femme pour des sculptures, souvent monumentales, qui le mettront vite au tout premier plan des sculpteurs modernes. Ses œuvres seront rapidement dans les plus grands musées américains. L'obsession pour le corps de sa femme le conduit à des œuvres de plus en plus radicales qu'il ne montre pas au public, en particulier certaines sculptures du corps féminin qu'il réduit à deux seins gigantesques entourant un sexe, œuvre aussi dérangeante que L'Origine du monde de Courbet. La sculpture de Lachaise, qui a marqué de manière significative l'art du XXe siècle, est peu connue en France. C'est pourquoi le musée d'Art et d'Industrie - La Piscine de Roubaix organise, avec le soutien de la Fondation Lachaise, une grande rétrospective de son œuvre, avec près de quatre-vingts sculptures et de nombreux dessins. L'ouvrage publié à cette occasion comportera des essais de Jean Clair, Hilton Kramer, Louise Bourgeois - artiste célèbre et autre sculpteur américain d'origine française - et Paula R. Hornbostel, qui montre pour la première fois des photos prises par Lachaise de sa femme, et enfin " Quelques mots sur mes sculptures ", texte de 1928 par Gaston Lachaise.

06/2003

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Théâtre

Le jardin aux betteraves

Le quatuor inventé par l'auteur de Naïves Hirondelles se compose du premier violon Guillaume, du second violon Milton, d'un violoncelle Camoëns et d'Angélique, altiste. Tous quatre sont enfermés dans une maison de la culture en forme de boîte à violon... huis clos parcouru d'évocations musicales. Ces musiciens sont venus à la musique pour des raisons tout à fait farfelues et ils sont plutôt mal dans leur peau. Il est visible que la musique ne les a pas menés loin. Les voilà à trois cents kilomètres de tout lieu habité dans une maison de la culture bâtie dans un champ de betteraves. Ceci par dévotion à Beethoven sans doute puisqu'il y a un rapport étroit entre le nom du grand compositeur et celui de ces racines. Ils se disputent, ils échangent des propos amers, délirants, déments, cocasses, décousus et ils préparent mollement un concert Beethoven qui leur a été commandé par un M. Schwartz que l'on ne voit jamais. Survient un habitant de la contrée, Tirribuyenborg, au sabir savoureux, accompagné de tout un appareil de prise de son et d'une boîte de navigation. Sa jovialité s'oppose aux récriminations des quatre ménestrels, on découvre que la maison de la culture-boîte à violon est aussi un sous-marin, un train et un navire spatial. Tirribuyenborg est le pilote chargé de les conduire jusqu'au mystérieux M. Schwartz. A force de jouer Beethoven et d'en parler, l'un des musiciens, Guillaume, s'identifie au sourd génial et se retranche du monde dans le délire. Le voyage se poursuit follement jusqu'au fond des abysses; à ce moment le choc fait entrouvrir le couvercle du violon, le ciel apparaît, c'est la fin du voyage. Ionesco définit ainsi l'art de Dubillard : " J'essaie de connaître la science par laquelle Roland Dubillard fait éclore l'atroce de l'ennui, par laquelle il l'intensifie, le densifie, le cerne, le fait éclater. " " C'est parce que rien ne se passe, que tout passe et que tant de choses se passent et que le tableau est complet de la dérision et du tragique."

10/2002

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Notions

Humanité/Animalité. Une querelle contemporaine entre spécistes et antispécistes

Y a-t-il une différence de degré ou de nature entre les hommes et les animaux ? En d'autres termes, doit-on considérer une nature humaine spécifique qui, par son intelligence rationnelle et consciente, caractérise une espèce singulière et la distingue de la nature animale, ou bien l'homme est-il un animal comme les autres, à quelques degrés d'évolution près ? Le débat entre créationnistes et évolutionnistes semble de nos jours resurgir à travers la querelle entre spécistes et antispécistes. Ces derniers remettent en cause cette différence de nature entre hommes et animaux, parce qu'ils portent sur elle des jugements de valeur et l'associent systématiquement à une attitude supérieure et discriminatoire envers les animaux. Pourtant, loin d'affirmer cette supériorité humaine, loin de l'interpréter stricto sensu en termes de domination et d'exploitation, loin de réduire de surcroît l'animal à un simple objet ou à une machine selon la conception cartésienne, cette différence n'existe-t-elle pas de facto ? Vouloir la nier ne conduit-il pas à humaniser l'animal et à animaliser l'homme ? Cette tendance post-humaniste pourrait aboutir à une dévalorisation de l'humanité, à moins qu'une forme d'hybridation "humanimalis" ne soit conçue. Que nous apporte néanmoins l'antispécisme dans la considération de la cause animale ? Avec les contributions de : Guillaume André, Georges Chapouthier, Bernard Grasset, Jean-Marc Joubert, Jean-Baptiste Juillard, Alain Lanavère, Olivier Launoy, Alain Le Gallo, Jean-Pierre Marguénaud, Clément Millon, René Moniot-Beaumont, Sylvie Paillat, Gilbert Pons, Jocelyne Porcher, Catherine Rémy, Jacques Ricot, Claudia Terlouw, Egle Barone Visigalli, Francis Wolff.

10/2023

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Ethnologie

La société d'après. Politique sino-tibétaine et écologie au Yunnan

Les Tibétains du voisinage du parc national de Pudacuo parlent de "la société d'après" pour désigner le monde auquel les changements profonds et récents de leur mode de vie les ont conduits. Ce nouveau monde parle de politique. Il rend compte de la façon dont une ONG conservationniste états-unienne a indirectement contribué à l'intégration à la Chine de ces Tibétains ruraux de la province du Yunnan. On y voit l'imagerie de "Shangri-La" , paradis terrestre supposé, inventé par le romancier britannique James Hilton dans son best-seller Lost Horizon paru en 1933, qui a servi à renommer la région. Cette référence est appuyée par un parc ouvert en 2006, qui se veut "le premier parc national de Chine" et qui joue de l'attrait de l'identification des Tibétains au respect de l'environnement naturel dans l'esprit des touristes chinois han. Ce nouveau monde donne à voir des décideurs politiques locaux entreprenants et habiles à tirer parti de l'autonomie que leur laissent les échelons politiques supérieurs. Les opportunités qu'il propose sont considérées comme une promesse par la majorité des agriculteurs et éleveurs tibétains parce qu'ils sont désireux de participer au système d'échange global et parce qu'elles résonnent fortement avec leur vécu de leur identité de Tibétains du Yunnan du XXIe siècle. Dans le même temps, ces nouvelles possibilités éveillent des revendications d'équité. "La société d'après" montre comment l'appréhension de la nature va de pair avec la politique dans la Chine contemporaine et illustre comment la globalisation influence le paysage politique national chinois.

02/2019

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Corse

Corse

- Les sites et visites incontournables- Des itinéraires et des suggestions pour préparer votre séjour selon le temps dont vous disposez et... vos envies ! - Toutes nos adresses coups de coeur- Les bons plans et conseils des habitants- Les infos utiles pour réussir votre voyage- 160 photos, des cartes, des plans et des infographies.

04/2022

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Pléiades

Anthologie bilingue de la poésie anglaise. Edition bilingue français-anglais

Le climat d'outre-Manche - le fait a été prouvé scientifiquement - est propice à la mélancolie. De la mélancolie sont nés les plus beaux poèmes. La poésie anglaise est donc l'une des plus belles qui soient. Les nombreux lecteurs anglophiles et/ou anglophones qui, tels les héros romantiques de Byron et de Shelley, se morfondaient en attendant ce volume ne manqueront pas de partager cette opinion. L'Anthologie bilingue de la poésie anglaise couvre treize siècles de création poétique : de Beowulf, l'épopée en anglo-saxon du VIIIe siècle, aux textes de Simon Armitage, né en 1963. Soixante-douze traducteurs se sont attelés à faire entendre la voix de cent quatre-vingt-douze auteurs anglais, écossais, gallois, irlandais, connus ou anonymes. Les illustres représentants du genre (Spenser, Donne, Milton, Blake, Wordsworth, Keats, Tennyson, Yeats, Eliot, Auden) voisinent avec des poètes encore inconnus du public français. Des poèmes des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles sont ainsi traduits pour la première fois. La production des cinquante dernières années, capitale à tous égards, est largement représentée. T. S. Eliot considérait son aîné W. B. Yeats comme l'un des rares poètes « dont l'histoire est l'histoire de leur temps et qui sont une partie de la conscience d'une époque qui ne saurait être comprise sans eux ». On pourrait aisément appliquer ces propos au florilège de poèmes recueillis ici, tant c'est l'histoire du Royaume-Uni qui y est donnée à lire en filigrane. Les mouvements poétiques font écho aux bouleversements culturels, politiques, sociaux que la Grande-Bretagne a vécus au fil du temps. Avec la poésie contemporaine, cette caractéristique s'amplifie et s'étend à l'histoire de l'humanité : telle la chronologie d'un livre d'histoire, les poèmes sélectionnés témoignent des grands traumatismes du XXe siècle : les deux conflits mondiaux (avec le phénomène, typiquement britannique, des « War Poets »), le chômage, la misère sociale et sentimentale. Et les sentiments, justement ? On voit généralement en eux la première source d'inspiration poétique. Les poètes, tout réceptifs qu'ils sont aux soubresauts du monde, seraient encore plus sensibles aux fluctuations de leur psyché ou de leur cour... L'amour, platonique ou sensuel, qui infuse bon nombre des textes du corpus, serait-il donc - plutôt que la pluie ou le brouillard - la véritable muse des poètes anglais ? Le lecteur jugera sur pièces.

10/2005

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Histoire internationale

L'épopée des Tibétains. Entre mythe et réalité

C'est le combat de David contre Goliath. Petit peuple épris de spiritualité et menacé d'extermination par la puissance matérialiste chinoise, le Tibet tient une place très particulière sur la scène mondiale : son importance médiatique en Occident est sans commune mesure avec son poids démographique ou économique. Cet intérêt des Occidentaux pour le Pays des neiges, ne date pas d'aujourd'hui. Depuis des siècles, des intellectuels, des missionnaires, des voyageurs, des romanciers, des aventuriers se sont passionnés pour le Tibet et ont tenté, le plus souvent en vain et au péril de leur vie, d'y pénétrer. Des échecs de ces expéditions va naître un mythe puissant : celui du Tibet comme dernière terre sacrée de l'humanité. Du père Huc à Hergé, en passant par Alexandra David-Neel et James Hilton, ce mythe du Tibet va s'amplifier au cours du XXe siècle, prenant une tonalité tragique avec l'invasion brutale par la Chine en 1950. Vivant aujourd'hui en diaspora, les lamas tibétains répandent leur sagesse spirituelle à des millions d'Occidentaux en quête de spiritualité, mais aussi profondément marqués par le mythe. Pour la première fois, ce livre raconte une double histoire : celle du Tibet réel, véritable société féodale, marquée par une culture religieuse unique, et celle du Tibet mythique tel qu'il est rêvé et fantasmé. En démêlant les fils enchevêtrés du réel et de l'imaginaire, il permet de comprendre les ressorts profonds de l'engouement pour ce pays et montre le vrai visage d'un peuple d'autant plus attachant qu'il est décrit avec son courage, mais aussi avec ses contradictions, ses parts d'ombre et ses doutes. Un ouvrage à la hauteur de son sujet : le Toit du monde.

04/2002

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Pléiades

Oeuvres Complètes. Tome 2, Oeuvres diverses

"Diversité, c'est ma devise", devise de son oeuvre, devise de sa vie. Il va "de fleur en fleur et d'objet en objet", promenant partout sa curiosité aussi prompte à se lasser qu'à s'émouvoir, et, au fond de son âme légère, sa mélancolie, son éternel ennui. Car voilà le secret de cette "humeur volage et qui ne saurait souffrir nul attachement", de cette "inconstance", de cette "inquiétude, qui me sont, dit-il encore, si naturelles". Hoc se quisque modo fugit. A se pencher sur ce vide intérieur, le vertige le prendrait peut-être. Il s'essaie à tous les genres, tente mille aventures, se perd dans ses rêves ; il se fuit. À la fin de sa vie, il écrit à Maucroix : "Je mourrais d'ennui, si je ne composais plus." II avait bien près de soixante-dix ans quand Mme d'Hervart, sa Sylvie, reçut la lettre où Verger le peint au vif : Je voudrais bien le voir aussi, Dans ces charmants détours que votre parc enserre, Parler de paix, parler de guerre, Parler de vers, de vin et d'amoureux souci ; Former d'un vain projet le plan imaginaire, Changer en cent façons l'ordre de l'Univers, Sans douter, proposer mille doutes divers ; Puis tout seul s'écarter, comme il fait d'ordinaire, Non pour rêver à vous qui rêvez tant à lui, Non pour rêver à quelque affaire, Mais pour varier son ennui. Car vous savez, Madame, qu'il s'ennuie partout... Vingt ans plus tôt, un janséniste le jugeait "mélancolique et de bon sens", le bon sens masquant, trompant la mélancolie. Mitton, qui fut à la fois l'ami de Pascal et de La Fontaine, put vérifier sur l'âme du poète ce que le moraliste écrit de l'inconstance et du divertissement...", Pierre Clarac.

07/1943

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Critique littéraire

La conjuration de Catilina ; La guerre de Jugurtha. Fragments des histoires

Issu d'une famille libre mais d'origine plébéienne, C Sallustius Crispus est né à Amiternum, en Sabine, en 86 avant J.-C. Brillant, voluptueux et lettré, il ne tarde pas à embrasser la carrière politique. L'amitié inconditionnée que lui porte César lui vaut une ascension, puis une chute, rapides. Dès 52, il devient tribun de la plèbe et mène une campagne virulente contre Cicéron et Milon. En 50, cette "engeance de crapule", comme le nommait son adversaire, est exclue du Sénat pour immoralité et ne doit son retour qu'à l'influence de son prestigieux protecteur. Ce que César avait fait, les Ides de mars le défirent : désormais privé de tout appui, Salluste se retire dans sa propriété de Princius et entame sa deuxième carrière, vouée à l'écriture. Outre leurs indéniables qualités littéraires, les oeuvres de Salluste mettent en avant une réflexion sur l'histoire et la politique, et font de Salluste une des premières figures de l'écrivain engagé. Notre édition rassemble en un volume La Conjuration de Catilina, La Guerre de Jugurtha ainsi que les Fragments des histoires. La préface dresse un portrait rapide, mais saisissant, de l'éternel rival de Cicéron, et fournit toutes les informations nécessaires à la bonne compréhension d'une période historique trouble, tumultueuse et complexe. Chaque texte est éclairé d'une documentation précise, notamment quant à la révolte de Spartacus ou à la rivalité entre Marius et Metellus. Le style, de même que la fortune de l'oeuvre, sont analysés en détail. La tradition manuscrite est étudiée de manière synthétique, et assortie d'une bibliographie sélective. Des notes accompagnent la lecture. L'ouvrage est en outre enrichi des Discours et lettres tirés des Histoires ainsi que d'un Index Nominum.

01/1999

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Loisirs et jeux

100 % excellent ! 40 nouvelles recettes gourmandes, Edition de luxe

100% EXCELLENT le collector : un livre de référence pour fêter les 30 ans de Bayard éditions ! En raison du succès du titre best-seller 100% EXCELLENT, Bayard éditions propose, pour ses 30 ans, une suite à cet ouvrage avec 40 nouvelles recettes inédites toutes illustrées et photographiées. Avec toujours la patte d'humour Astrapi. Ces 40 recettes inratables sont réunies dans un livre chevalet qui tient debout sur le plan de travail. Chacune est illustrée avec des illustrations en pas à pas pour bien comprendre toutes les étapes de la préparation... et des photos qui montrent (vraiment) le résultat ! Au menu : - 20 recettes d'entrées, salades et plats rigolos venus de France et d'ailleurs : patata'pillotes, tarte biquette, yakitoris exquis, croquettes coquettes, oeufs cocotte... pasta au pesto, purée cococourge, chaussons mexicains, salade d'automne, boulettes orientales, oeufs mimosa, tomato crumble, guacam'Olé (à la place de "Le Guacamole Mexicain"), fondue au camembert, pékinouilles, velouté corail, brochettes Sakana, croqui-courgettes. Le tout à portée d'enfant et préparé avec des ingrédients faciles à trouver. - 20 desserts gourmands et boissons savoureuses : le choco-framboisier, les crêpes Louizette, le tiramisu rose, les crèmes Carambar, Les croustichocos le big cookie, le smothie soyeux, la tarte tout citron, le pain d'épices de Noël, le plafoutis, le gâteau pom pom, le choco-framboisier, les croissants de Lune, la galette royale, le goûter express, avec 5 recettes pour les fondus du chocolat : le chococho guimauve, la mousse chocorange, les carrés pistachoco, le joyau au cacao, les truffes chococo - Des idées de recettes pour des fêtes entre copains : petites verrines, hot-dogs, smoothie, chococisson... - Avec 2 pages de conseils : ceux du grand cuisinier chef Omar Miton !

10/2020

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Critique littéraire

Racine

Racine est un mystère. Simplicité et clarté raciniennes répète-t-on. Or Racine n'est ni simple ni clair. II y a une apparence, il y a une réalité. L'apparence ce sont ces lettres manuscrites dont l'immédiate lisibilité nous laisse perplexes tant il semble que la phrase coule de source, limpide, achevée, définitive dès sa naissance. Quelle réalité derrière cette souveraine maîtrise de la langue ? Il y a un décalage entre les passions meurtrières qui animent le théâtre et l'espèce d'évidence sereine avec laquelle s'impose l'écriture racinienne. Décalage aussi entre les crises de la vie - rupture avec Port-Royal, décès suspect de la Marquise Thérèse Du Parc, mort de l'enfant du poète et de la comédienne, amours partagées avec la Champmeslé, abandon du théâtre après Phèdre, affaire des poisons, accusation de jansénisme sur la fin de sa vie - et la courbe sans faute d'une carrière si parfaitement réussie qu'on la dirait guidée par un plan : en une décennie et demie l'orphelin de la Ferté-Milon, l'enfant de Port-Royal, s'impose comme l'auteur de théâtre le plus considérable de son temps, avant de devenir l'historiographe du Roi, puis son lecteur et son familier. Mystère de la poésie : cet homme de cour à perruque est aussi le poète qui aura su, avec ses mots, faire naître ces instants de silence partagé, de jubilation pathétique, qui sont la vérité ultime de la poésie tragique. Racine aura enfanté son œuvre écartelé entre le talent reçu et l'anathème porté par ses maîtres sur le théâtre. " Pardonne " s'exclame Phèdre au plus profond de sa détresse. C'est le premier mot de la fresque d'André Le Gall. C'est aussi le dernier.

01/2004

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Beaux arts

Marseille et ses environs. Recueil général des culptures sur Pierre de la Gaule

Après Vienne (Isère) et Lyon, qui avaient constitué deux très riches volumes du Nouvel Espérandieu, une troisième capitale de la Gaule, Marseille était très attendue dans la série. Le premier tome d'Emile Espérandieu, paru en 1907, lui consacrait 92 notices, auxquelles lui-même et son successeur, Raymond Lantier, avaient rajouté 33 nouveaux numéros dans les tomes II (1910), IV (1911), IX (1925), XII (1947) et XV en 1966. Au total donc, une série assez limitée de 125 oeuvres pour une ville de cette importance. Encore fallait-il refaire aujourd'hui une recherche de provenance précise pour presque chaque sculpture, car pour certaines, leur origine étrangère à Marseille avait été reconnue par Espérandieu, mais un bon nombre avait une origine très incertaine. C'est d'abord cette enquête préliminaire minutieuse, longue mais indispensable qu'Antoine Hermary a dû mener avec son équipe de chercheurs du Centre Camille Jullian et des musées de Marseille, avant de pouvoir dessiner le visage grec de la colonie de Phocée à travers ses sculptures, puis son avatar romain, plus évanescent peut-être mais représenté par de nombreuses oeuvres de choix. Enfin, il fallait accorder une place significative aux sculptures qu'on appelle maintenant "gauloises" , mais dont le terme "celto-ligures" que les historiens employaient naguère, exprimait déjà la complexité d'origine et le caractère archaïque. Ces trois domaines, gaulois, grec, romain, analysés avec finesse par plus de douze collaborateurs, sont présentés de façon nouvelle et les témoignages marseillais célèbres depuis le XIXe siècle, comme l'Artémis d'Ephèse, les stèles de la rue Négrel ou le buste du prétendu Milon, trouvent ici des descriptions plus précises, des photographies de détail, ainsi que les dernières interprétations iconographiques et des datations soigneusement discutées. De nombreux inédits recueillis au cours de ces cinquante dernières années de fouilles viennent compléter ce panorama entièrement renouvelé.

04/2019

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Poésie

Poésies

Ce premier volume des Poésies complètes d'Herman Melville regroupe toute l'oeuvre poétique de l'auteur de Moby Dick, à l'exception de Clarel qui, en raison de sa singularité et de sa dimension (l'un des plus longs poèmes de langue anglaise, plus long que Le Paradis perdu de Milton ou le Don Juan de Byron), fera l'objet d'une publication à part, dans un second tome. Figurent ici le recueil publié par Melville chez Harper Bros. , Tableaux et aspects de la guerre (1866), ainsi que les deux plaquettes qu'il a éditées à compte d'auteur à vingt-cinq exemplaires chacune, John Marr et autres marins (1888) et Timoleon (1891). A ces trois recueils achevés et parus du vivant de l'auteur s'ajoutent trois ensembles : Herbes folles et sauvageons... , avec Une rose ou deux, le manuscrit que Melville avait laissé à sa mort, l'ensemble étant largement inédit en français ; Parthenope, constitué de deux longs poèmes attribués à deux personnages imaginaires ; et une quarantaine de poèmes épars. Très diverse dans la forme comme dans les thématiques, la poésie de Melville constitue, en quelque sorte, le troisième "acte" de son oeuvre, après la période des romans (1846-1857), et celles des nouvelles (1853-1856). On retrouve, en particulier dans Tableaux et aspects de la guerre qui est sans doute avec les Drum-Taps de Walt Whitman, le plus beau et poignant recueil poétique consacré à la guerre de Sécession, le souffle melvillien, qui ne s'apaise peut-être que dans les poèmes d'amour de la toute fin, ceux de Herbes folles et sauvageons... , dédiés à son épouse. Chacun de ces recueils ou ensembles tourne autour d'une même thématique, ce qui donne à chacun une tonalité différente, une force et une inspiration sans cesse renouvelée, surprenant souvent le lecteur par son audace et son originalité. Si Timoléon (seul recueil intégralement traduit en français à ce jour) est inspiré des lieux visités lors du séjour de Melville en Europe et au Proche-Orient, John Marr est comme l'adieu à la mer de celui qui fut sans doute l'un de ses plus grands chantres. Melville est un écrivain du souffle, son écriture est celle du long cours. La forme poétique l'obligeant à endiguer la force prodigieuse de son inspiration, elle en fait d'autant mieux ressortir la sensibilité. Pour le lecteur francophone, la poésie de Melville pourrait bien être son chef-d'oeuvre inconnu.

11/2022

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Economie (essai)

Pour un libéralisme humaniste

Alors que le capitalisme est mis sur le banc des accusés par des idéologies radicales - altermondialisme, écologie, féminisme, populisme etc. -, cet essai démontre qu'il peut lui-même se réformer et épouser la vision d'un libéralisme humaniste, élaborée dès l'après-guerre en opposition aux totalitarismes. La critique du libéralisme, essentiellement venue du marxisme, et plus encore aujourd'hui la mise en accusation du capitalisme, est le fait d'idéologies radicales - altermondialisme, écologie, féminisme, populisme, etc. Avec cet essai pédagogique, on découvrira l'histoire d'un courant critique du libéralisme, venu du sein même du libéralisme et prônant une voie éthique. Reconstituant l'histoire intellectuelle et politique de ce courant - appelé ordolibéralisme -, l'auteur explore la pensée allemande inspirant, depuis les années trente, les pratiques et la philosophie d'un capitalisme " rhénan ". De l'élaboration d'une critique du libéralisme, mûrie dans les universités dans une opposition farouche aux totalitarismes, jusqu'à la mise à l'épreuve politique des intuitions de ses théoriciens dans l'après-nazisme, c'est ainsi le tableau historique d'une autre conception du capitalisme qui apparaît. Les principes de l'ordolibéralisme constituent ainsi peut-être une matrice possible pour penser la réforme du capitalisme. Opposée à ce courant dérégulateur, anti-keynésien prôné par l'école de Chicago (Milton Friedman) et qui a porté au pouvoir des gouvernements qualifiés de néo-libéraux à la fin du XXe siècle (Thatcher, Reagan), cette voie allemande, d'inspiration protestante, développe une réflexion où, au-delà de la logique de l'activité et du profit, le libéralisme entend défendre à parts égales l'humain, en plaçant notamment au premier plan le capital immatériel, qu'il soit culturel ou spirituel. Ainsi est-ce une opposition entre capitalismes anglo-saxon et allemand qui se fait jour et permet de comprendre beaucoup des fractures qui traversent l'Europe contemporaine. Cet essai propose, sans les imposer, des pistes de réflexion dans la période complexe que la France et plus largement l'Europe traversent. Il donne à examiner les solutions que l'Allemagne dans l'après-guerre met en oeuvre - sous l'influence des penseurs de l'ordolibéralisme - pour remettre sur pied une économie éventrée par la guerre. Certaines des réflexions qui sont portées à notre connaissance résonnent étrangement avec la situation contemporaine de crise, de montée des populismes, de progression des menaces de guerre. C'est la raison pour laquelle cet essai donne des armes aux libéraux d'aujourd'hui pour adapter le capitalisme aux enjeux contemporains, introduire et préférer au couple " liberté/égalité " le couple " liberté/responsabilité ", notamment sur les sujets environnementaux.

03/2023

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Philosophie

Humain. Une enquête philosophique sur ces révolutions qui changent nos vies

L'impossible d'hier est-il devenu le possible d'aujourd'hui ? Produire des cellules artificielles, recomposer l'ADN, transformer nos cerveaux en machines artificielles, voir directement nos pensées sur un écran, réparer notre corps à l'infini grâce aux nanotechnologies jusqu'à repousser la maladie, la vieillesse, puis la mort... s'agit-il de science ou de fiction ? Comment penser ces mutations scientifiques associées à la révolution numérique, à la mondialisation, à l'écologie triomphante, à notre responsabilité planétaire ? Sommes-nous face à une prospective caricaturale ou à une étape nouvelle dans l'histoire de l'humanité ? Pour répondre à ces questions, Monique Atlan et Roger-Pol Droit ont entrepris un tour du monde scientifique dans les laboratoires des chercheurs les plus réputés. Du MIT au Collège de France, de Stanford à Saclay, de Harvard à l'École normale supérieure, à New York, Londres ou Hambourg, leur enquête sans équivalent fournit une boussole irremplaçable et accessible à tous pour identifier les carrefours de pensée et les choix qui nous attendent. Dans ce grand chantier du XXIe siècle, ils font dialoguer les disciplines et confrontent les points de vue pour renouveler cette question philosophique centrale : qu'est-ce que l'humain ? Monique Atlan et Roger-Pol Droit ont interrogé, aux quatre coins du monde, les personnalités suivantes : Jean Claude Ameisen, Henri Atlan, Marc Augé, Zygmunt Bauman, Jean-Michel Besnier, Gérard Berry, Rémi Brague, Michael Braungart, Monique Canto-Sperber, Manuel Castells, Moran Cerf, David Chalmers, Georges Church, Daniel Cohen, Antonio Damasio, Stanislas Dehaene, Philippe Descola, Freeman Dyson, Jean-Pierre Dupuy, Bernard Edelman, Alain Ehrenberg, René Frydman, Francis Fukuyama, Marcel Gauchet, André Green, Jürgen Habermas, Georges Hansel, François Hartog, Françoise Héritier, Jean-Claude Heudin, Christian Jambet, Sudhir Kakar, Étienne Klein, Julia Kristeva, Ray Kurzweil, Pierre-Marie Lledo, Douglas Melton, Jean-Claude Milner, Marvin Minsky, Nicholas Negroponte, Erik Orsenna, Corine Pelluchon, Isabelle Quéval, Joël de Rosnay, Amartya Sen, Richard Sennett, Peter Sloterdijk, Jean-Didier Vincent, Elie Wiesel et Francis Wolff.

01/2012

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Musique, danse

La Chute de Lucifer (partie de trombone solo). poème symphonique pour trombone et orchestre

Le Paradis perdu de John Milton s'ouvre sur la vision de Satan et de ses anges évanouis dans le lac brûlant de l'Enfer après leur chute vertigineuse dans le grand abîme. Ce n'est que quelques chapitres plus tard que l'on apprendra de la bouche de Raphaël venu mettre Adam en garde, le détail de la révolte de celui qui, après avoir été l'ange porteur de lumière (Luci-fer), va devenir la personnification des ténèbres. Ce concerto pour trombone, véritable poème symphonique, reconstitue la chronologie de cet événement biblique décrit avec une force d'évocation hallucinante par le poète anglais du xviie siècle. Un doux cluster de cordes - le royaume céleste baigné de lumière - ouvre le décor et laisse parler une voix soliste... le violoncelle. Quand le doute s'installe sur un accord où se déploie l'orchestre complet, le prota­goniste laisse percer un autre pan de son visage et sa voix se transforme pour laisser la place au trombone - frère jumeau du violoncelle - qui continue son chant dans un environnement orchestral de plus en plus tourmenté. Puis la "Lumière ? " du premier mouvement, aux couleurs plutôt diatoniques, bascule progressivement vers la "? Révolte ? " par le biais d'une section aux différents tempos superposés. Ce deuxième mouvement très vif est une fugue dodécaphonique dont les développements successifs figurent les combats de l'armée des anges rebelles contre les séraphins, avec mouvements de masse, chocs violents, repos haletants et reprise effrénée des combats ; jusqu'à l'intervention du Fils (blocs harmoniques des cuivres) qui pousse les insurgés aux limites du ciel et les précipite dans une chute qui durera neuf jours. C'est dans un magma grave et vrombissant que survient la cadence du soliste ? : elle est la voix de l'ange vaincu qui reprend ses esprits. Le troisième mouvement, "? Abîmes ? ", est une marche pesante et douloureuse dans laquelle Satan réveille son armée et inaugure son Pandémonium. Le mal a désormais son monarque. Quoi de plus actuel et de plus proche de l'homme moderne que le destin de cet ange déchu ?? Refusant de se considérer comme la créature d'une puissance supérieure, mû par un orgueil insensé qui le convainc d'être au moins l'égal du Créateur et aveuglé par la prise de conscience de son libre-arbitre, il se voit maître du monde et se révolte pour détruire l'ordre établi. D'une certaine façon, la mort de Dieu proclamée par Nietzsche à la fin du xixe siècle n'a-t-elle pas laissée l'humanité orpheline de certitude spirituelle et ne l'a-t-elle pas précipitée dans ce nouveau grand abîme ? : la révélation de l'absurdité de l'existence ? Cette oeuvre a été écrite pour le tromboniste et violoncelliste Fabrice Millischer à qui elle est naturellement dédiée, en toute amitié. Patrick Burgan

10/2014

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Musique, danse

La Chute de Lucifer (conducteur). poème symphonique pour trombone et orchestre

Le Paradis perdu de John Milton s'ouvre sur la vision de Satan et de ses anges évanouis dans le lac brûlant de l'Enfer après leur chute vertigineuse dans le grand abîme. Ce n'est que quelques chapitres plus tard que l'on apprendra de la bouche de Raphaël venu mettre Adam en garde, le détail de la révolte de celui qui, après avoir été l'ange porteur de lumière (Luci-fer), va devenir la personnification des ténèbres. Ce concerto pour trombone, véritable poème symphonique, reconstitue la chronologie de cet événement biblique décrit avec une force d'évocation hallucinante par le poète anglais du xviie siècle. Un doux cluster de cordes - le royaume céleste baigné de lumière - ouvre le décor et laisse parler une voix soliste... le violoncelle. Quand le doute s'installe sur un accord où se déploie l'orchestre complet, le prota­goniste laisse percer un autre pan de son visage et sa voix se transforme pour laisser la place au trombone - frère jumeau du violoncelle - qui continue son chant dans un environnement orchestral de plus en plus tourmenté. Puis la "Lumière ? " du premier mouvement, aux couleurs plutôt diatoniques, bascule progressivement vers la "? Révolte ? " par le biais d'une section aux différents tempos superposés. Ce deuxième mouvement très vif est une fugue dodécaphonique dont les développements successifs figurent les combats de l'armée des anges rebelles contre les séraphins, avec mouvements de masse, chocs violents, repos haletants et reprise effrénée des combats ; jusqu'à l'intervention du Fils (blocs harmoniques des cuivres) qui pousse les insurgés aux limites du ciel et les précipite dans une chute qui durera neuf jours. C'est dans un magma grave et vrombissant que survient la cadence du soliste ? : elle est la voix de l'ange vaincu qui reprend ses esprits. Le troisième mouvement, "? Abîmes ? ", est une marche pesante et douloureuse dans laquelle Satan réveille son armée et inaugure son Pandémonium. Le mal a désormais son monarque. Quoi de plus actuel et de plus proche de l'homme moderne que le destin de cet ange déchu ?? Refusant de se considérer comme la créature d'une puissance supérieure, mû par un orgueil insensé qui le convainc d'être au moins l'égal du Créateur et aveuglé par la prise de conscience de son libre-arbitre, il se voit maître du monde et se révolte pour détruire l'ordre établi. D'une certaine façon, la mort de Dieu proclamée par Nietzsche à la fin du xixe siècle n'a-t-elle pas laissée l'humanité orpheline de certitude spirituelle et ne l'a-t-elle pas précipitée dans ce nouveau grand abîme ? : la révélation de l'absurdité de l'existence ? Cette oeuvre a été écrite pour le tromboniste et violoncelliste Fabrice Millischer à qui elle est naturellement dédiée, en toute amitié. Patrick Burgan

12/2013

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Musique, danse

La Chute de Lucifer (réduction piano). poème symphonique pour trombone et orchestre

Le Paradis perdu de John Milton s'ouvre sur la vision de Satan et de ses anges évanouis dans le lac brûlant de l'Enfer après leur chute vertigineuse dans le grand abîme. Ce n'est que quelques chapitres plus tard que l'on apprendra de la bouche de Raphaël venu mettre Adam en garde, le détail de la révolte de celui qui, après avoir été l'ange porteur de lumière (Luci-fer), va devenir la personnification des ténèbres. Ce concerto pour trombone, véritable poème symphonique, reconstitue la chronologie de cet événement biblique décrit avec une force d'évocation hallucinante par le poète anglais du xviie siècle. Un doux cluster de cordes - le royaume céleste baigné de lumière - ouvre le décor et laisse parler une voix soliste... le violoncelle. Quand le doute s'installe sur un accord où se déploie l'orchestre complet, le prota­goniste laisse percer un autre pan de son visage et sa voix se transforme pour laisser la place au trombone - frère jumeau du violoncelle - qui continue son chant dans un environnement orchestral de plus en plus tourmenté. Puis la "Lumière ? " du premier mouvement, aux couleurs plutôt diatoniques, bascule progressivement vers la "? Révolte ? " par le biais d'une section aux différents tempos superposés. Ce deuxième mouvement très vif est une fugue dodécaphonique dont les développements successifs figurent les combats de l'armée des anges rebelles contre les séraphins, avec mouvements de masse, chocs violents, repos haletants et reprise effrénée des combats ; jusqu'à l'intervention du Fils (blocs harmoniques des cuivres) qui pousse les insurgés aux limites du ciel et les précipite dans une chute qui durera neuf jours. C'est dans un magma grave et vrombissant que survient la cadence du soliste ? : elle est la voix de l'ange vaincu qui reprend ses esprits. Le troisième mouvement, "? Abîmes ? ", est une marche pesante et douloureuse dans laquelle Satan réveille son armée et inaugure son Pandémonium. Le mal a désormais son monarque. Quoi de plus actuel et de plus proche de l'homme moderne que le destin de cet ange déchu ?? Refusant de se considérer comme la créature d'une puissance supérieure, mû par un orgueil insensé qui le convainc d'être au moins l'égal du Créateur et aveuglé par la prise de conscience de son libre-arbitre, il se voit maître du monde et se révolte pour détruire l'ordre établi. D'une certaine façon, la mort de Dieu proclamée par Nietzsche à la fin du xixe siècle n'a-t-elle pas laissée l'humanité orpheline de certitude spirituelle et ne l'a-t-elle pas précipitée dans ce nouveau grand abîme ? : la révélation de l'absurdité de l'existence ? Cette oeuvre a été écrite pour le tromboniste et violoncelliste Fabrice Millischer à qui elle est naturellement dédiée, en toute amitié.

07/2020

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Religion

Sainte Mâtie

Voici la première biographie de sainte Mâtie. Elle attendait sagement depuis des siècles... Mâtie suscite en effet un réel attrait, et l'on éprouve une sorte de sympathie spontanée et communicative pour cette jeune fille. En effet, même si elle a vécu aux temps anciens, elle est toute proche par sa présence simple et familière. Elle est même si proche, qu'à Troyes, ville qui a le bonheur d'avoir pour patronne la petite aide-boulangère, on a mis son image sur les sachets de pain ! Il faut dire qu'elle distribuait du pain aux pauvres, parfois un peu à la sauvette, il est vrai... On était heureux de se rendre au four à pain, sûr d'y trouver la rayonnante Mâtie. Si vous n'aviez pas tout à fait l'argent, vous ne repartiez pas, pour autant les mains vides... Sa vie n'est pas un roman à l'eau de rose, bien que des charbons ardents, jetés dans son tablier, se soient transformés en roses... Son existence est attestée par une homélie de saint Prudence, datée de 840 et, en 980, l'évêque Milon a retrouvé son corps intact. Depuis, à des époques variées, des miracles se sont produits auprès de sa châsse, par son intercession. Aujourd'hui, Mâtie, la sainte printanière du 7 mai, préside à ses petites fêtes dans une ambiance simple et familiale. Les jeunes filles ont eu bien raison de la choisir aussi pour patronne. Mâtie vit une sainteté accessible à tous, cette sainteté "de la porte d'à côté" dont parle le pape François qui, saluant le "génie féminin", évoque ces "femmes inconnues ou oubliées qui ont soutenu et transformé des familles et des communautés par la puissance de leur témoignage." Par sa vie, Mâtie nous dit quelque chose d'important et d'actuel. Pas d'ascèse inaccessible, mais seulement le sens de l'accueil, l'attention aux démunis, tout ce qui ouvre sûrement les portes du Royaume des cieux.

01/2019

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Policier-Espionnage

Wayne Shelton Tome 14 : L'or de Saïgon

Le 30 avril 1975, les Vietcongs envahissent Saïgon dans une pagaille affolée. Pour les Américains, c'est la fin de la guerre du Vietnam, qui leur a coûté 58 000 morts et plus de 300 000 mille blessés. Tout ça pour rien. Mais pas aux yeux d'un colonel U. S. qui, au lieu de fuir comme les autres, charge un jeune lieutenant des bérets verts de s'emparer d'un fourgon blindé qui quitte précipitamment la Banque nationale du Sud-Vietnam avec, à son bord, 20 000 kilos d'or de 24 carats. Le coup réussi, les deux hommes franchissent la frontière du Cambodge, où les attend un lourd C-130. Mais avant d'y embarquer le fourgon, le colonel tente évidemment de liquider le jeune béret vert, sans savoir que celui-ci a conservé la clé de la porte blindée protégeant les lingots. Le colonel manque heureusement son coup et s'envole avec le fourgon. Peu soucieux de se faire massacrer par les Khmers rouges de Pol Pot qui viennent d'envahir le Cambodge, le jeune lieutenant repasse la frontière en sachant qu'il va se faire arrêter par les Vietcongs. Qui l'expédient au nord avec des centaines d'autres Américains dans le fameux camp de Hoa Lo, ironiquement surnommé "le Hanoi Hilton" . Là, bien sûr, on lui vide les poches et on l'interroge rudement. Mais quelques semaines plus tard, il s'évade à la Belmondo en s'accrochant à un hélicoptère de la Croix-Rouge internationale, et parvient finalement à rejoindre les Etats-Unis. Etats-Unis où notre histoire commence 50 ans plus tard, quand Wayne Shelton reçoit du Vietnam une mystérieuse lettre avec une photo de lui prisonnier en uniforme de lieutenant des bérets verts, ainsi qu'une clé que le commandant du camp de Hoa Lo lui avait confisquée en même temps que ses armes. Plus, en post-scriptum, un rendez-vous dans la baie de Ha Long avec un certain Lee Kwan Yun. Là, le vieux baroudeur Wayne Shelton se dit qu'une partie de l'or de Saïgon lui ferait une agréable retraite pour ses dernières années. La suite à l'écran.

06/2024

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Critique littéraire

Elizabeth Craig, une vie célinienne

Issue d'une famille de la bourgeoisie californienne, Elizabeth Craig a rêvé très tôt d'une carrière de grande ballerine et projeté sa soif de réussir dans l'art et la danse. La vie de cette femme d'une beauté saisissante sera marquée par l'amour de trois hommes qui eurent chacun des destins exceptionnels. Le premier, son maître de danse, un sulfureux danseur étoile du Bolchoï devenu une vedette du cinéma muet, lui fera connaître l'envers comme l'endroit de l'industrie du cinéma naissant. Déçue par son amant, elle fuit Los Angeles et un amour devenu impossible pour s'installer à New York. Danseuse de revue sur Broadway, elle mène une vie d'aventure qui la conduit, un an plus tard, dans le Paris des Années folles. Les excès festifs des nuits de Montparnasse qui altéreront son état de santé l'amènent à rencontrer un certain docteur Destouches, le futur Céline. Ils vivront ensemble huit années de passion, période qui verra la transformation du docteur en écrivain. La grande dépression qui met fin aux Années folles met aussi un terme à l'épisode parisien de sa vie. Suivant le reflux de la "génération perdue" de ses compatriotes vers les Etats-Unis, Elizabeth Craig quitte Paris en 1932. De retour dans une Amérique en crise, sa carrière de danseuse sur le déclin, elle partage la vie d'un "gangster juif" associé aux capos de la mafia américaine. En entrant dans la vie de Louis Destouches, Elizabeth Craig a participé à la naissance d'un écrivain et pris place elle-même dans la fiction célinienne, un univers qu'elle aura aidé à concevoir et auquel son destin n'échappera plus, même dans la fuite. Elle deviendra le modèle de nombreux personnages féminins de ses oeuvres, sinon le modèle de la féminité célinienne. La danse et les danseuses étaient pour Céline l'objet d'une véritable adoration. "Je suis tout à la danse, la danseuse m'ensorcelle", avoue-t-il à Milton Hindus le 12 juin 1947. Sensuelle et amorale de nature, Elizabeth Craig n'a jamais eu de scrupule à rechercher l'amour au-delà des interdits. Quand elle arrive à Paris à l'âge de vingt-quatre ans, c'est déjà une libertine que Céline rencontre. Cette compatibilité de goût pour le désordre sexuel nourrira leur histoire d'amour, ou du moins la facilité d'Elizabeth à se soumettre aux fantasmes de l'écrivain, à ces "combinaisons" dont il avait un besoin vital. Il n'hésite pas à partager sa maîtresse, à l'offrir à ses amis, et à assister à leurs ébats, pour y trouver un de ses moyens d'inspiration. Elizabeth Craig n'est pas non plus étrangère à l'antisémitisme célinien, même si celui-ci préexistait à leur rencontre. Céline focalisera sa haine des juifs sur le rival américain qui lui a succédé dans le coeur d'Elizabeth. Cette dernière est morte en 1989 sans que les deux amants ne se soient jamais retrouvés.

02/2018