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Ladislav Klíma

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Français 6e

Français 6e Invitation au voyage. Livre du professeur, Edition 2023

Les engagements des éditions Bordas : Vos collègues sont nos auteurs Nos cahiers et manuels sont pensés et conçus par des enseignants professeurs qui enseignent au quotidien dans des environnements variés. Avec leur éditeur, ils créent des outils qui permettent à leurs collègues de travailler sereinement et efficacement et aux élèves d'avancer dans leur scolarité avec confiance. Nous sommes éco-responsables Ce manuel Bordas est 100% recyclable : nous utilisons des encres vertes et des vernis non polluants. Bordas est un éditeur éco-responsable qui s'engage pour la préservation de l'environnement et utilise du papier issu de forêts gérées de manière responsable et d'autres sources contrôlées. >> En savoir plus sur notre démarche éco-responsable Nous imprimons en Europe Nous sommes très attentifs à réduire les émissions de CO2 liées au transport. Quand l'impression en France n'est pas possible, nous imprimons dans d'autres pays d'Europe. Notre expertise au service de l'éducation Notre engagement : mettre la rigueur et l'expertise de nos auteurs et de nos éditeurs au service de l'éducation pour favoriser la réussite de tous.

07/2023

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Littérature étrangère

Un héros discret

Après plusieurs romans situés dans les géographies les plus éloignées dans l'espace et dans le temps (le Congo belge, le Tahiti de Gauguin), Mario Vargas Llosa revient au Pérou et fait de son pays natal le décor du Héros discret. Il nous dépeint la situation actuelle d'une société dopée par une croissance économique sans précédent mais qui voit également se développer la corruption, la cupidité et le crime. A Piura, Felícito Yanaqué, patron d'une entreprise de transports, est l'objet de chantage et d'intimidations mafieuses. Aussi frêle de corps qu'énergique de caractère, il saura cependant y faire face, et son opiniâtreté d'homme du peuple qui s'est élevé à la force des bras, fera de lui un héros national. A Lima, Ismael, patron d'une riche compagnie d'assurances, se voit menacé par ses deux fils, qui convoitent sa fortune en souhaitant sa mort. Là encore, l'homme saura répondre à ces menaces, et sera tout aussitôt doté par le romancier d'une aura héroïque. Mais il ne faut pas prendre leur épopée trop au sérieux. Car entre le mélodrame et le vaudeville, Vargas Llosa s'amuse, et nous amuse, avec ces deux histoires qu'il mène avec brio et dont le résultat final est une oeuvre drôle, corrosive et magistralement écrite. Le lecteur y reconnaîtra souvent le ton moqueur de La tante Julia et le scribouillard et de Tours et détours de la vilaine fille. Mais il retrouvera surtout avec plaisir l'univers de don Rigoberto et de Fonchito, du sergent Lituma et du capitaine Silva, tous à nouveau réunis dans ce portrait critique du Pérou contemporain.

05/2015

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Littérature française

Eygues ou le clocher fêlé

Eidge 54 est natif de l'Eure plus précisément de Gisors, porte du Vexin Normand. Après des études laborieuses, il montra son savoir-faire dans un domaine des métiers de bouche, et plus particulièrement en cuisine. Après un CAP, et quelques concours plus loin dont celui du MACF, il se retrouve cuisinier d'un 5 galons panachés sur le pacifique, dans la royale. La vie s'enchaine avec les voyages et son intérêt pour les marchés du monde. De Tahiti à Singapour, ou encore de Mandalay à Johannesburg, d'Iquitos à Bangkok, de Santarem à Nairobi, de Los Angeles à Chichicastenango, de Manilles à Bora bora, de Colombo à Sao Paulo, de Taiwan a Nuku Hiva, de New Dehli à Lima, de Manaus à Amman, de Cape Town à Kuala Lumpur etc etc... Les marchés sont une richesse pour la découverte du cuisinier !!! Une vie trépidante derrière les pianos, avec cette volonté de ne pas rester au même endroit. Institutions politiques, Sénat, Cercle républicain, un passage en gérance, puis des postes comme chef de club au service des dirigeants du CAC 40, des missions chez les grands traiteurs, Lenôtre ou encore Potel et Chabot. De Roland Garros au Bourget, sur des missions pointues ou des mariages dans divers châteaux, des missions plus emblématiques les unes que les autres, mais toujours avec l'engouement de satisfaire le client. Et puis des voyages à l'autre bout du monde, une vie de cuisinier bien remplie. L'auteur est au crépuscule de Sa carrière, restant toutefois acossoldahors.... Eidge 54 pour les Indiens Alter-do-Chão en Amazonie.

06/2022

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Récits de voyage

Peregrinación de Bartolomé Lorenzo. Récit d'aventures et d'édification dans les Amériques au XVIe siècle

Composé au Pérou à la fin du XVIe par José de Acosta, le récit de la Peregrinación de Bartolomé Lorenzo raconte, à l'aide des procédés caractéristiques du roman d'aventures, le périple accompli par un jeune Portugais sur les routes et dans les marges de l'Amérique espagnole jusqu'à son incorporation dans la Compagnie de Jésus à Lima vers 1570. Le récit d'Acosta, bien qu'il ait été tiré de l'oubli et ait été placé au nombre des précurseurs du roman hispanoaméricain par la critique postcoloniale latino-américaine, reste largement méconnu des historiens de la littérature. En outre, les éditions du récit qui ont fait autorité jusqu'à présent sont épuisées ou difficilement accessibles, et contiennent des erreurs de transcriptions et de nombreuses altérations. Le présent ouvrage propose une toute nouvelle édition de la Peregrinación de Bartolomé Lorenzo, basée sur le texte du manuscrit conservé dans la collection Jésuites de l'Académie royale d'histoire d'Espagne. Il comprend une présentation de l'auteur, José de Acosta, une introduction au récit et au contexte de sa composition, une toute première traduction française, et il est accompagné d'une étude exhaustive du texte qui propose de nouvelles voies d'interprétation. Le jésuite espagnol José de Acosta est surtout connu comme l'auteur du traité intitulé Historia natural y moral de las Indias (1590). Il est aussi l'auteur d'un traité de missiologie, De procuranda Indorum salute (1588), dont l'autorité s'est exercée dans les affaires religieuses de l'Amérique du Sud, et dans les missions de la Nouvelle-France.

07/2021

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Poches Littérature internation

Le héros discret

Après plusieurs romans situés dans les géographies les plus éloignées dans l'espace et dans le temps (le Congo belge, le Tahiti de Gauguin), Mario Vargas Llosa revient au Pérou et fait de son pays natal le décor du Héros discret. Il nous dépeint la situation actuelle d'une société dopée par une croissance économique sans précédent mais qui voit également se développer la corruption, la cupidité et le crime. A Piura, Felícito Yanaqué, patron d'une entreprise de transports, est l'objet de chantage et d'intimidations mafieuses. Aussi frêle de corps qu'énergique de caractère, il saura cependant y faire face, et son opiniâtreté d'homme du peuple qui s'est élevé à la force des bras, fera de lui un héros national. A Lima, Ismael, patron d'une riche compagnie d'assurances, se voit menacé par ses deux fils, qui convoitent sa fortune en souhaitant sa mort. Là encore, l'homme saura répondre à ces menaces, et sera tout aussitôt doté par le romancier d'une aura héroïque. Mais il ne faut pas prendre leur épopée trop au sérieux. Car entre le mélodrame et le vaudeville, Vargas Llosa s'amuse, et nous amuse, avec ces deux histoires qu'il mène avec brio et dont le résultat final est une oeuvre drôle, corrosive et magistralement écrite. Le lecteur y reconnaîtra souvent le ton moqueur de La tante Julia et le scribouillard et de Tours et détours de la vilaine fille. Mais il retrouvera surtout avec plaisir l'univers de don Rigoberto et de Fonchito, du sergent Lituma et du capitaine Silva, tous à nouveau réunis dans ce portrait critique du Pérou contemporain.

05/2017

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Histoire de l'art

Collectionneuses Rothschild. Mécènes et donatrices d'exception

Du 21 octobre 2022 au 26 février 2023, le musée de La Boverie présente l'exposition "Collectionneuses Rothschild. Mécènes et donatrices d'exception". Conçue en partenariat avec le Musée du Louvre, elle emmène le visiteur dans l'univers de la famille Rothschild, et plus particulièrement dans les collections de certaines femmes de la branche familiale française. Renouvelant un partenariat initié en 2016 avec le musée du Louvre (En plein air en 2016 et Viva Roma ! en 2018), La Boverie inaugure avec cette exposition la thématique 2022-2023 sur les collections. Depuis le XIXe siècle, la famille Rothschild est légendaire dans l'histoire de nos sociétés. Cette dynastie est devenue au fil du temps synonyme de réussite dans le monde de la finance, mais aussi de richesse intellectuelle et artistique. Un nom incontournable, connu de tous. Pourtant, derrière ce nom de famille se cache des personnalités méconnues et un patrimoine insoupçonné. Proposant un point de vue nouveau et original, le livre mettra en lumière des femmes de la branche française de la famille à la personnalité singulière. Ignorées par l'histoire de l'art, ces femmes ont été des collectionneuses, bâtisseuses, mécènes et héritières, qui ont contribué d'une manière significative à l'enrichissement du patrimoine historique et des collections des musées français par leurs dons et legs considérables. Le livre retracera le goût et la personnalité de ces femmes d'exception. Parfois très indépendantes, parfois dans l'ombre de leur mari, elles ont joué un rôle important dans l'histoire de l'art, l'histoire, la société et même dans la vie des artistes de leur époque. Collectionneuses Rothschild présente des grands artistes, tels que Fragonard, Chardin, Delacroix, Cézanne, Claudel, Rodin, Klimt, Monet, mais aussi des manuscrits médiévaux, des tableaux de la Renaissance italienne, des collections de bijoux et de porcelaines, ou encore des objets d'art africain et d'Extrême-Orient. Autant d'oeuvres d'art qui témoignent de l'histoire du goût et du collectionnisme au fil des XIXe et XXe siècles.

11/2022

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Littérature française

Kavarna

Quand Bo idar Lenz reçut la lettre du Professeur August Ruthemberg, psychothérapeute viennois, l'invitant le 24 janvier 2013 à un 'Banquet de Platon' au 'Café Central' en compagnie de sept analystes, la perplexité le hanta pendant des jours. Cette invitation baroque était étrange, voire inquiétante vu le choix de ce lieu et de cette date à un siècle de différence. En effet, il était encore habité par les fantômes de Freud, Polgar, Zweig, Kraus, Schnitzler, ainsi que des peintres emblématiques de la modernité viennoise, Klimt, Kokoschka, Schiele, sans oublier des révolutionnaires russes, Trotski, Lénine, et les dictateurs qui avaient ébranlé les fondements de notre civilisation, Staline et Hitler. Ce monde perdu l'envahissait d'une immonde nostalgie. L'Histoire de l'Empire austro-hongrois avait vu une bourgeoisie juive favoriser la naissance et le développement d'une vie culturelle, économique et scientifique exceptionnelle et donner à Vienne le statut de capitale du XXe siècle alors même que montait l'antisémitisme et se répandait un mouvement pangermaniste en Europe. Quel fil d'Ariane avait mené Ruthemberg à les réunir sous prétexte de partager des cas cliniques illustrant le combat éternel entre Eros et Thanatos ? Lenz sentait confusément que la raison de leur convocation à ce banquet était singulière et qu'il allait découvrir un secret commun, caché à leur insu pendant des générations. D'origine slovène, né en 1947 à Paris, Ferdinand Thiry se revendique "écrivain clandestin" - dissimulé sous un pseudonyme, unique moyen selon lui d'écrire en toute liberté. Il parcourt l'Europe, la Russie, l'Asie centrale, l'Extrême-Orient et l'Amérique latine. Devenu médecin et ethnologue, il disparaît durant une décennie en brousse africaine, puis on le retrouve chercheur à Berkeley en Californie. Il édite son premier roman 'La Fuite et le Partage' qui traduit les détournements d'une vie intérieure en quête d'identité. Depuis, il a publié plus de quinze livres dont deux recueils de nouvelles et un journal.

05/2021

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Beaux arts

Psychanalyse de l'art symboliste pictural. L'art, une érosgraphie

Comprendre une œuvre d'art ne consiste pas à lui appliquer une méthode toute prête à porter. Au contraire, la proposer sous les feux de différentes approches permettrait d'en offrir quelques diverses parcelles de vérité. Une esthétique psychanalytique consisterait à emprunter à la psychanalyse sa logique et ses objets afin d'éclairer notre réception de l'œuvre, tout en restant fondée sur son analyse plastique. L'art symboliste (pictural), apparu tout comme la psychanalyse au tournant du XIXe et du XXe siècle, déploie les mêmes intérêts pour la psyché, découvre les mêmes procès... mais autrement, bien sûr, c'est-à-dire par des œuvres. L'histoire de la pensée a aussi ses énigmes : ainsi, comment se fait-il qu'Œdipe, après avoir dévoilé le Sphinx (après avoir pris sa question à un niveau symbolique), se jette tout de même dans les bras de sa mère ? En examinant Œdipe et le Sphinx de Gustave Moreau nous renverserons la problématique : et si c'était la rencontre avec ce monstre femelle envoyé des dieux qui le conduisit justement à l'inceste ? Le tableau n'en finit pas de receler de nouvelles voies de compréhension de ce mécanisme de la psyché... D'autres notions connexes seront déployées sous l'habileté de F. von Stuck, A. Böcklin, E. Munch, F. Knopff, C. Schwabe, O. Redon, F. Rops, G. Klimt notamment. La séduction (et le trauma), l'amour (et l'autre), l'angoisse (et la mort) la pulsion de savoir (et le corps), les destins pulsionnels en jeu (perversion, refoulement, sublimation), le deuil (et la mélancolie), le fonctionnement symbolique sont autant de thématiques travaillant leurs créations. De sa voix différente de la psychanalyse, l'art symboliste nous tend le miroir de notre âme, l'éclairant dans ses recoins les plus obscurs. Comme mû par une pulsion de savoir à peine suggérée, en Psyché visitée par Eros, l'art en continuera, obstinément, l'investigation.

11/2004

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Sports

Bad boys du rugby

Les joueurs et les histoires les plus dingues de l'histoire du rugby C'est sa faute, au rugby, de s'être toujours présenté comme " un sport de voyous pratiqués par des gentlemen ". Parce que depuis, ceux qui le pratiquent hésitent parfois entre les deux personnages, et certains ont une fâcheuse tendance à basculer plutôt du côté obscur. Dans cet ouvrage figurent toutes les fortes têtes et les têtes brûlées qui font aussi l'âme de ce jeu. Y sont présentés sans ambages leurs casiers judiciaires, parfois lourds, mais aussi les arguments de leur défense. Car les fortes têtes peuvent avoir un grand coeur. Quant aux têtes brûlées, ce sont ces joueurs, pas forcément " virils " qui n'ont jamais pu obéir à d'autre loi que la leur... Les joueurs inscrits sur ce tableau d'honneur (ou d'horreur) ont en tout cas suffisamment marqué les esprits pour être pour la plupart affublés d'un sobriquet qui résume leur tempérament : l'Animal (Sébastien Chabal), l'Exécuteur (Bakkies Botha), le Patron (Gérard Cholley), la Griffe (Peter Clohessy), Terminator (Jerry Collins), le Duc (Amédée Domenech), la Bête de Béziers (Alain Estève), le King (Barry John), Ferengi (Martin Johnson), le Sultan (Jean Sébédio), le Pin (Colin Meads), le Massif Central (Olivier Merle), Rapetou (Vincent Moscato), le Chiropracteur (Brian Lima), Ramsès (Michel Palmié), Casque d'Or (Jean-Pierre Rives), le Duc de Fer (Barry Windsor), le Pépé du Quercy (Alfred Roques) et quelques autres encore... dont Ernesto " Che " Guevara, que ses coéquipiers de Rosario avaient surnommé " Le Furieux ". Sont aussi racontés par le menu les matches les plus violents de l'histoire comme les troisièmes mi-temps mémorables et les coups de folie de ces barjots du rugby.

10/2020

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Littérature étrangère

Le divin narcisse pré son

"A son époque Sor Juana Inés de la Cruz fut célébrée et admirée dans le monde des langues espagnole et portugaise, c'est-à-dire dans la moitié du monde. Ses livres étaient lus et commentés à Lima, Lisbonne et Séville ; on jouait ses oeuvres à Madrid, Mexico, et dans la lointaine Manille. A sa mort, en moins de trente ans, elle fut oubliée aussi vite qu'elle avait atteint la gloire. Cet oubli dura deux siècles. Le nôtre a été celui de sa résurrection. On a recommencé à éditer ses oeuvres, nombreux sont ceux qui l'ont lue avec passion et des critiques hispano-américains et nord-américains, français et allemands, italiens et espagnols l'ont étudiée. Aujourd'hui elle est considérée comme l'un des grands poètes de notre langue ; de plus, peu à peu, on commence à reconnaître qu'elle est une figure universelle. Premier songe, son grand poème hermétique, appartient à la tradition centrale de la poésie d'Occident et il n'est pas exagéré d'y voir la préfiguration d'un poème célèbre. Je pense à Un coup de dés de Stéphane Mallarmé. Tous deux ont pour thème le dialogue, brisé, entre le ciel et l'esprit humain, la conscience et l'infini. D'autres aspects de son activité et de sa pensée la rattachent à des préoccupations et des thèmes modernes. Sor Juana Inés de la Cruz est l'auteur d'un remarquable essai écrit sous forme de lettre à un évêque qui lui reprochait son goût pour les lettres profanes. Ce texte présente une double nouveauté historique : d'une part, c'est la première biographie intellectuelle d'une femme ; d'autre part, c'est une défense du droit des femmes au savoir." Octavio Paz.

11/1987

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Histoire internationale

HISTOIRE DU NOUVEAU MONDE. Tome 1, De la découverte à la conquête 1492-1550

Une entreprise colossale dont on a peine à se représenter la démesure : en un demi-siècle, une poignée de conquistadores s'emparent de 2 millions de km² pour y bâtir une réplique de leur société. Les incroyables richesses qu'ils découvrent leur font vite oublier la quête des épices. Une gigantesque machine colonisatrice se met en route. La conquête de l'Amérique nous apparaît aujourd'hui comme le prélude à l'occidentalisation du monde. Mais pour ses acteurs, avides de gloire et de récompenses, elle fut d'abord un face à face quotidien avec l'inconnu. Leurs récits de voyage, leurs lettres nous montrent leur peur de se perdre, leur obsession de la nourriture qui souvent chasse celle de l'or, mais ils nous disent aussi leur émerveillement lorsqu'ils découvrent Mexico, qui leur rappelle Venise, la saveur d'un fruit exotique, le silence des mangroves du Pacifique... Tandis que les cartes se précisent, les protagonistes vieillissent : Colomb, le héros de la première heure, Cortès, le conquérant du Mexique, Pizarre, le gouverneur du Pérou, assassiné dans son palais de Lima... De ces aventures américaines, le Vieux Monde ne reçoit que des échos lointains. Il ignore tout des horreurs de la conquête, du cortège de maladies et des ravages écologiques qu'elle provoque. A défaut d'informations précises, il imagine ce Nouveau Monde peuplé de sauvages et de chimères. Qui douterait de la légitimité de la Conquête dans une Europe qui vient de chasser les Juifs et convertir les Morisques ? A l'heure où le péril turc menace l'empire de Charles Quint, l'or des Indes permettra de financer la Reconquête. L'Amérique bascule dans l'orbite occidentale, entraînant Européens, Noirs et Indiens dans la construction d'un monde nouveau.

02/1996

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Sciences politiques

Le Tunnel. L'histoire vraie d'une évasion de prison

Le 9 juillet 1990, Víctor Polay Campos et 47 membres du Mouvement révolutionnaire Túpac ­Amaru s'évadaient d'une prison de haute sécurité par un tunnel long de plus de 300 mètres. Ce tunnel, creusé depuis l'extérieur de la prison, va mobiliser des dizaines de "taupes" qui dans le plus grand secret vont vivre dans les entrailles de la terre pendant des mois et des mois. Peu après l'évasion, le MRTA va faire appel au journaliste et écrivain péruvien Guillermo Thorndike pour raconter cette histoire. Journaliste respecté, auteur de récits historiques sur les mouvements révolutionnaires au Pérou, d'enquêtes, écrivain au style très affirmé, l'auteur va livrer un récit puissant de cette aventure. A la fois roman vrai de la préparation minutieuse de cette évasion, des efforts hors du commun nécessaires à son aboutissement, mais aussi évocation puissante du Pérou de ces années de conflit et de guérilla, de tortures et de prison, Le Tunnel s'inscrit dans la tradition de la "crónica" latino-américaine mais aussi dans celle, plus large de la non-fiction littéraire et du nouveau journalisme. Genre consacré dans les pays anglo-saxons, avec de grands noms comme ceux de Truman Capote, Gay Talese ou encore Tom Wolfe, mais aussi dans toute l'Amérique latine, il commence à s'installer dans le paysage littéraire français. Des maquis de guérilla aux contreforts andins, en passant par les rues de Lima et les murs de la prison de Canto Grande, Le Tunnel exprime sa fidélité à la réalité. Le récit rend hommage à ces hommes et ces femmes en invitant à une exploration littéraire teintée de réalisme magique de cette histoire de terre, de larmes, de sang, mais aussi d'espoir, de courage et d'amour.

01/2021

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Photographes

Fräulein. Edition français-anglais-allemand

Avant même que l'expression ne soit inventée, Ellen von Unwerth était déjà un top-model, autant dire qu'elle maîtrise l'art de photographier les belles femmes. Aujourd'hui parmi les photographes de mode les plus originaux et les plus célèbres, elle rend hommage aux femmes les plus séduisantes dans Fräulein. Dans cette célébration des icônes féminines les plus sexy de notre époque, vous retrouverez Claudia Schiffer, Kate Moss, Vanessa Paradis, Britney Spears, Eva Mendes, Lindsay Lohan, Dita von Teese, Adriana Lima, Carla Bruni, Eva Green, Christina Aguilera, Monica Bellucci et bien d'autres encore. Alternant parfaitement couleur et noir et blanc impeccable, les photos d'Unwerth sont un régal de sensualité, de féminité, de romantisme, de fétichisme, d'humour kitsch, de décadence et de joie de vivre. Qu'elles soient nues, parées de lingerie ou d'un sourire éclatant, ses modèles ne sont jamais considérées comme des objets. Certaines dévoilent des fantasmes intimes, d'autres se montrent plus réservées, comme si le lecteur les surprenait dans leur intimité. Jamais mode et fantasmes n'ont formé de mélange aussi séduisant. A propos de la collection TASCHEN fête ses 40 ans ? ! Depuis ses débuts en 1980 comme dénicheur de trésors culturels, TASCHEN a toujours été synonyme d'éditeur accessible permettant aux dévoreurs de livres du monde entier d'imaginer leur propre bibliothèque dédiée à l'art, à l'anthropologie et à l'érotisme pour un prix imbattable. Nous fêtons aujourd'hui 40 ans de livres incroyables en restant fidèles au credo de la maison. La collection 40th Anniversary Edition présente de nouvelles éditions de quelques-unes des stars de notre catalogue : plus compacte, à petit prix, mais toujours réalisée avec la même garantie d'une qualité irréprochable.

10/2021

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Policiers

La peine capitale

La dernière fois que Joaquín était venu le voir, le vendredi, Chacaltana l'avait trouvé un peu pâle. " Prends soin de toi. Tout ira bien ", lui avait-il dit. Apparemment, il avait tort. Félix Chacaltana Saldívar est assistant archiviste au Palais de Justice de Lima. Fonctionnaire tâtillon, il vit sous la coupe de sa mère, une veuve austère, bigote et mal embouchée. Il aime l'ordre, le code pénal, le bouillon de poulet et sa fiancée Cécilia, qu'il essaye en vain d'embrasser. Jusqu'au jour où il tombe sur un procès-verbal rédigé à la hâte et qu'il ne sait pas où classer. Profondément incommodé par cette mystérieuse " irrégularité administrative migratoire mineure ", il découvre dans la foulée que son seul ami, le professeur Joaquín, a disparu. Au coeur de la coupe du monde de 1978, au rythme des matchs qui paralysent la ville (et dont Chacaltana semble se moquer éperdument), notre parfait Candide se lance bien malgré lui dans une enquête sordide sur fond d'opération Condor, mettant à jour les basses oeuvres des services secrets latino-américains cornaqués par la CIA. Jamais à court de naïveté, il promène sa bonne foi sans faille dans un Pérou en plein renouveau démocratique, et croise tour à tour des activistes méfiants, un amiral de l'Intelligence navale, une belle blonde mystérieuse et un vétéran de la guerre d'Espagne, tous plus rompus que lui aux secrets du monde. Roncagliolo raconte les années de formation de l'anti-héros d'Avril rouge avec un incroyable talent. On passe sans crier gare de la parodie au pur roman noir, sans jamais perdre l'humour ni le plaisir. Finalement, la naïveté est peut-être aussi une forme de courage...

04/2016

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Littérature étrangère

Histoire d'un vaurien

Histoires d'un vaurien de Rio de Janeiro est un des chefs-d'oeuvre de la littérature brésilienne. Ecrit et publié en feuilletons dans un journal de Rio de Janeiro en 1952-1953, il est devenu un de ces ouvrages inspirateurs et sans lequel bien des écrivains et personnalités n'auraient pas été possibles ou connues : Machado de Assis, Lima Barreto, Carmen Miranda, Chico Buarque, etc. sont tous disciples de Manuel Antônio de Almeida. Leonardo, le protagoniste de cette Histoire d'un vaurien de Rio de Janeiro, n'a rien de commun avec les héros romantiques de son époque. Il serait né " d'un écrasement de pied et d'un pincement " lors d'un flirt en haute mer ; très tôt il choisi l'oisiveté comme seul mode de vie, créant ainsi le premier personnage si brésilien du malandro : sorte de héros mixte entre Oblomov et un malandrin, roi du hamac, de l'inconvenance, mal élevé, malgré lui... " L'enfant avait un penchant à l'effronterie, et l'indulgence de son parrain aidant, cela en fit un petit impertinent accompli. " On suit ainsi les frasques et péripéties de la vie de Leonardo dans le Rio du début du xixe siècle, résidence du roi, ville métissée, non sans rire et en nous attachant à ce personnage finalement faible, neutre et jouet des uns et des autres. Dans une telle ambiance, cette Histoire avec le ton désinvolte du récit, la saveur piquante des conversations cueillies sur le vif et une foule de personnages robustes et vulgaires pataugeant joyeusement dans la plus tangible des réalités, peuvent sembler le produit d'un autre siècle, d'un autre monde. Un livre pour tous à lire dans son hamac...

03/2017

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Littérature française

La rencontre de Santa Cruz

En route de São Paulo vers Lima, un avion est contraint de se poser à Santa Cruz, quelque part en Amérique latine. Les passagers en repartiront sans histoire sauf un Français qui, inexplicablement, a décidé de rester. Inexplicablement, c'est peu dire. Santa Cruz, en cette saison des pluies, est une ville de boue... " noirâtre, épaisse, gluante ". L'hôtel, infesté de scorpions, où le narrateur demeure, croule sous la lèpre et la crasse. L'humanité, en ce pays, est dure, misérable, résignée à une séculaire détresse. Pourtant ici, dans cet enfer, le narrateur pressent qu'il peut trouver quelque chose qui s'appelle vérité, fidélité à soi. Les trouvera-t-il ? A quel prix ? La Rencontre de Santa Cruz est pleine de personnages promis à la gloire d'être inoubliables. Alvaro, le patron fielleux de l'hôtel ; Alfonso, le chauffeur du taxi Vida y Muerte qui est aussi, avec son phare unique, le corbillard de la ville ; le colonel Carachuga, dit El Cascabel, " le serpent à sonnette " ; Giséla, la prostituée blanche, qui fait pendant à Encarnación l'Indienne ; Andrès le chanteur, que les mitrailleuses descendront du clocher de l'église ; Luis, le rebelle assassiné ; et surtout Ruiz, le révolutionnaire, " chat osseux tombé d'une gouttière de la nuit ". Ce roman de Max-Pol Fouchet - son premier ! - est bien l'événement que l'on pressentait. L'auteur fait passer là sa fantastique culture et la passion politique qui l'ont rendu célèbre : quête de soi, respect de la liberté, affirmation de l'éternité de la Révolution, la Rencontre de Santa Cruz, livre de désespoir et d'" espoir quand même ", crie l'amour des hommes. Le grand livre d'un grand écrivain qui traite un grand mythe humain.

09/1976

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Histoire internationale

HISTOIRE DU NOUVEAU MONDE. Tome 2, Les métissages

Européens, Indiens, Africains et même Japonais, la diversité des peuples qui coexistèrent et s'affrontèrent dans l'Amérique du XVIe siècle illustre le brassage des populations avec lequel, depuis toujours, se confond l'histoire du monde. Quelques personnages exceptionnels incarnent les bouleversements de cette Amérique espagnole : une princesse inca qui séduit les conquistadores, un métis du Pérou venu s'installer en Andalousie où il croise Cervantès et consacre un livre à la mémoire de ses ancêtres. Ou encore ce marchand de Mexico qui écrit à son neveu de Madrid : " Vous trouverez un peu fort mon mariage avec une Indienne. Ici ce n'est pas du tout un déshonneur, car la nation des Indiens jouit d'une haute estime. " Vision trop idyllique, certes. A preuve, les innombrables procès qui évoquent le sort réservé aux vaincus : sorcières indiennes ou mulâtresses que l'Inquisition accuse de vendre des herbes magiques, Juifs envoyés au bûcher, Noirs fuyant l'enfer des champs de canne à sucre, Indiens s'épuisant à extraire des montagnes l'argent dont l'Espagne a tant besoin. Et pourtant l'opulence de Mexico et de Lima émerveille les Européens venus bâtir une société à l'image de celle qu'ils ont laissée. En quelques années, tout se transforme, les rapports entre les êtres, les habitudes, la nourriture, mais aussi les croyances. Fascinante époque où, conscients de la fragilité de leur monde, les métis des nouvelles générations interrogent les anciens pour garder le souvenir de leurs traditions, comme si déjà ils cherchaient leurs racines. Aux frontières de ce gigantesque empire, d'autres univers émergent. Ceux qui s'y risquent connaissent un destin peu banal. Les missionnaires de la jungle brésilienne et les colons du Rio de la Plata, les pirates des Caraïbes, les aventuriers du Nouveau-Mexique en quête d'un Eldorado, les trappeurs français du Canada, les puritains de Boston vont inventer une seconde Amérique, sans savoir qu'ils construisent l'avenir du continent.

10/1993

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Musées français

L' oeil vérité. Le musée au second degré

L'oeil vérité Le musée au second degré Parcours de la collection du MAC VAL 256 pages 190 reproductions Format : 21 x 17 cm Broché, sous jaquette toilée Textes : Marie Castaing, Florence Cosson, Béatrice Joyeux-Prunel, Céline Latil, Anaïs Linares, Ilan Michel, Margaut Segui, Nicolas Surlapierre Graphisme : Lisa Sturacci Editions du MAC VAL ISBN : 978-2-900450-17-8 Office : 18 août 2023 15 euros Sous le signe de Gérard Genette et de son ouvrage Palimpsestes. La littérature au second degré (1982), cette nouvelle présentation de la collection du MAC VAL a souhaité répondre à une demande : l'envie de retrouver des oeuvres qui, pour la plupart, n'avaient pas été montrées depuis l'ouverture du musée en 2005. Il est rapidement apparu qu'il était possible d'écrire à partir d'elles, selon une unité de temps et de lieu, une histoire de l'art contemporain en France. Tous les artistes qui ont participé de cette histoire ne sont pas forcément conservés au musée, toutefois les principaux s'y retrouvent. Entre la première oeuvre de ce parcours et la dernière, il est également possible de voir que la distinction entre art moderne et contemporain ne s'est pas faite immédiatement, contrairement à ce que les historiennes et les historiens de l'art ont pu dire en avançant la date un peu trop commode de 1945. Cette nouvelle présentation est aussi le récit d'une distinction et d'une construction critique et historienne. Il s'avère qu'en suivant les mouvements, cet accrochage relate les différents débats qui ont servi pour établir des signes distinctifs entre moderne et contemporain. Ce nouvel opus offre une réflexion sur le passage entre un art moderne, traditionnellement défini en rupture, et un art contemporain qui ne se satisfait pas simplement de ce prérequis. Ce n'est donc plus simplement des notions historiques ou chronologiques, mais une nouvelle relation aux problématiques. Dans le sillage de l'exposition mythique Responsive Eye (1965) ou plus proche de celle L'oeil moteur (2005), plutôt que de structurer l'accrochage de la collection en donnant le nom des mouvements, l'oeil a été choisi comme dénominateur commun : l'oeil retors, l'oeil abusé, l'oeil imprévisible, l'oeil attendri, l'oeil pilote... Chaque partie de l'exposition sera ponctuée de contrepoints qui, parallèlement au profil historique, affirmeront que ce ne sont pas les oeuvres qui sont post-modernes mais l'accrochage qui assume son caractère presque citationnel. Il essaye de reconstituer ce que pourrait être désormais un musée d'art contemporain modèle, une sorte de "musée témoin" , vestige d'une histoire de l'art clé en main. Commissariat général : Nicolas Surlapierre. Exposition au MAC VAL à partir du 8 juin 2023. Avec les oeuvres de Gilles Aillaud, Arman, Geneviève Asse, Martin Barré, Robert Breer, Anne Brégeaut, Joël Brisse, Camille Bryen, Marie-Claude Bugeaud, Pierre Buraglio, Daniel Buren, Pol Bury, César, Jacques Charlier, Roman Cieslewicz, Delphine Coindet, Emile Compard, Olivier Debré, Jean Degottex, Despatin et Gobeli, Daniel Dezeuze, Erik Dietman, Robert Doisneau, Jean Dubuffet, François Dufrêne, Erro, Sylvie Fanchon, Jacques Faujour, Philippe Gronon, Raymond Hains, Jean Hélion, Christian Jaccard, Alain Jacquet, Asger Jorn, Raymond Hains, Hans Hartung, Ladislas Kijno, Jacqueline Lamba, Alberto Magnelli, Robert Malaval, Alfred Manessier, Bernard Moninot, Jacques Monory, Bernard Pagès, Gina Pane, Pavlos, Bruno Peinado, Daniel Pommereulle, André Raffray, Bernard Rancillac, Martial Raysse, Judit Reigl, Germaine Richier, Willy Ronis, François Rouan, Sarkis, Peter Saul, Jean-Claude Silbermann, Jesus Rafael Soto, Daniel Spoerri, Peter Stämpfli, Takis, Marino di Teana, Hervé Télémaque, Luis Tomasello, Geer van Velde, Claude Viallat, Jacques Villeglé, Sabine Weiss...

07/2023

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Histoire internationale

Histoire de Vienne

Ville princière, puis résidence des Habsbourg, Vienne s'affirme dès la Contre-Réforme comme l'un des grands pôles européens. Le péril turc repoussé, elle devient un foyer de l'art baroque : églises somptueuses, imposants palais de l'aristocratie, Chancellerie de Bohême manifestent avec éclat la puissance de la dynastie. Bientôt, le château de Schönbrunn est aménagé afin de permettre à la monarchie d'y déployer ses fastes. Après les conquêtes napoléoniennes, Vienne retrouve la gloire en accueillant les congrès qui réorganisent l'Europe. Commence alors l'époque Biedermeier, qui accompagne les débuts de l'ère industrielle et l'essor de la grande bourgeoisie. Un nouvel art de vivre apparaît, plus sobre, à l'image de ces intérieurs où les Viennois recherchent le " bien-être " ; c'est le triomphe de la valse, des guinguettes du Prater et du Theater an der Wien. En 1848, la ville s'embrase, contraignant Ferdinand Ier à abdiquer en faveur de François-Joseph. Le jeune empereur, qui prend la tête d'un empire réunissant cinquante millions de sujets de onze nationalités, veut donner à sa capitale un visage conforme à son rang. En quelques années, le prestigieux Ring s'élève à la place des anciens remparts tandis que d'innombrables bâtiments officiels en font la vitrine de la monarchie habsbourgeoise. Musiciens et écrivains en ont fait depuis longtemps la capitale des arts ; à la fin du siècle, Klimt, Otto Wagner et bien d'autres artistes fulminent contre les artifices de la Vienne libérale et lancent le mouvement de la Sécession. La culture viennoise entre dans la modernité. Elle est inséparable des cafés : Schnitzler, Hofmannsthal et Karl Kraus se retrouvent au Griensteidl ; au café de l'hôtel Impérial, on croise Rilke, Freud et Mahler ; Berg, Kokoschka, Schiele comptent parmi les familiers du Museum. Au crépuscule du siècle, les affrontements entre les déçus du libéralisme et la montée de l'antisémitisme annoncent les heures sombres. Le cortège funéraire du vieil empereur qui s'éteint en 1916 préfigure l'enterrement de la monarchie. Au lendemain de la Première Guerre, Vienne n'est plus que la capitale d'un petit Etat en quête de son identité. Première victime des Nazis, il lui faudra bien des années pour se relever de ses ruines, immortalisées par Le Troisième Homme.

02/1998

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Actualité médiatique internati

La raison derrière les barreaux. La radicalisation en question

Charlie Hebdo, l'hyper-casher, le Bataclan, Nice, l'assassinat de Samuel Paty et plus récemment le meurtre de Dominique Bernard : la liste sanglante des attentats commis en France ne cesse de s'allonger depuis 2015. Pour faire face au défi et à la menace permanente que représente le terrorisme islamiste, le pays a organisé la riposte. Au sein des prisons ont été mises en place des unités spéciales, les QER - quartier d'évaluation de la radicalisation. La France en compte sept : toute personne incarcérée pour des faits liés au terrorisme islamiste ou suspectée de radicalisation doit y séjourner. Alors que sont réellement les QER ? Lieu d'isolement qui ne dit pas son nom ? Simple chambre d'évaluation de l'emprise idéologique et de la dangerosité d'un individu ? José Carlos Gutierrez Privat, professeur et docteur en philosophie, enseigne depuis huit ans en milieu carcéral et a quotidiennement rencontré depuis 2016 les personnes détenues dans les différents dispositifs de prise en charge de la radicalisation crées par l'Administration pénitentiaire. Né à Lima, la question du terrorisme s'est posée à lui pour la première fois durant son enfance, dans les années quatre-vingt, la "décennie noir" péruvienne déclenchée par la guérilla maoïste du Sentier Lumineux. Dans ce livre, il nous raconte son expérience, celle d'un professeur de philosophie et d'un homme à l'écoute de ceux qui font l'apprentissage de l'enfermement. Au sein de l'atelier qu'il anime, il échange avec les détenus, transmet, tente de faire éclore le dialogue là où la parole libre semble impossible. Car ces deux mots, radicalisation et terrorisme, résonnent encore si fort dans l'histoire récente de la France comme synonyme du "mal radical" que l'on a presque oublié les individus concrets censés l'incarner. Qui sont ces personnes ? Sont-elles des monstres amorales, incapables d'une parole rationnelle ? Qu'est-ce que la prison fait d'eux et en eux ? L'enseignement peut-il encore servir à quelque chose ? Ces questions, loin d'être derrière nous dans un moment où des violences multiples s'accumulent à l'horizon, constituent la matière même de ce livre

04/2024

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Essais généraux

Voix végétales. Diversité, résistances et histoires de la forêt

Tout au long de l'histoire de la pensée naturaliste moderne, la vie végétale a été subordonnée aux autres formes de vie. Les plantes et, plus largement, la "nature" ont été assimilées à des ressources à exploiter, une vision qui a de profondes résonances dans la catastrophe écologique actuelle. La production de nouveaux récits s'avère urgente et demande de mobiliser des références culturelles, techniques, symboliques et cognitives autres que celles du modèle dominant. C'est ce à quoi nous invite cet ouvrage : au fil des chapitres, ancrés dans les territoires des peuples amérindiens et des communautés locales du Brésil, nous sommes confrontés à une diversité de savoirs, indissociables de modes de vie et de visions du monde engendrés dans un processus constant de vie partagée entre humains et végétaux. Avec la participation de chercheurs autochtones et non-autochtones de diverses disciplines, d'activistes et de paysans engagés dans l'agroécologie, ce livre nous offre une pluralité de perspectives et d'engagements pour renouveler notre lien au monde végétal dont il est urgent d'enfin écouter les voix.

02/2024

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Monographies

Voir mourir Valentine

Vers 1908, un peintre rencontre celle qui deviendra d'abord son modèle, puis sa maîtresse. Lui, suisse, marié, cinquante-cinq ans, s'appelle Ferdinand Hodler. Elle, française, divorcée, de vingt ans sa cadette, s'appelle Valentine Godé-Darel. Leur relation, d'amour et de haine, de liberté et de dépendance, donne naissance à une fille. Nous sommes en 1913. Valentine est alors déjà malade. Un cancer. Ferdinand Hodler s'installe souvent à son chevet. Il l'accompagne dans une lente, mais irrémédiable agonie, qui s'achève le 25 janvier 1915. Les jours suivants, il reviendra la voir morte. Et la peindre. De cette exprience, il a laissé un cycle magistral. Quelque trente peintures, cent vingt dessins, plus d'une centaine de pages de carnets. Sans compter ce qui a été volontairement détruit. Cet ensemble constitue l'une des plus grandes et bouleversantes contributions à l'art moderne européen. Le présent ouvrage en apporte une nouvelle fois la démonstration. "La mort a la beauté de la vérité. [... ] Voilà pourquoi elle m'attire. C'est elle, c'est sa grandeur, que je vois à travers ces traits qui furent aimables, aimés, adorés, et qu'elle envahit. Elle les accable de souffrance, mais en quelque sorte elle les dégage peu à peu, elle leur donne leur plus haute signification. C'est la mort qui a mis, pour moi, sur certains visages leur beauté véritable". Deux volumes reliés cartonnés sous coffret. Préface de Pierre Rosenberg, de l'Académie française. Textes de Gilles Ambresin, Vincent Barras, Diana Blome, Jean-Nicolas Despland, Marina De Toro, Margaux Farron, Niklaus Manuel Güdel, Caroline Guignard, Cécile Oppliger et Anne-Sophie Poirot, sous la direction d'Anne-Sophie Poirot et de Niklaus Manuel Güdel. Ferdinand Hodler, né en 1853 à Berne et mort en 1918 à Genève, est l'un des plus célèbres peintres suisses. Son oeuvre, d'abord marquée par le réalisme et le symbolisme, puis par l'art nouveau, fait partie des contributions majeures à l'éclosion des avant-gardes du XXe siècle. Considéré de son temps l'égal de Klimt et de Rodin, il est aujourd'hui moins connu du grand public. Il a participé - et a souvent remporté des médailles - à la plupart des grandes expositions internationales de son 'poque : l'Exposition universelle de Paris en 1900, la Sécession de Vienne en 1904, l'Exposition internationale des beaux-arts de Rome en 1911, et même l'Armory Show à New York en 1913. Son oeuvre, interrogeant les phénomènes de rythme, de symétrie et de répétition dans la nature, a fortement influencé plusieurs générations de peintres et reste à ce jour un monument de l'art européen.

02/2023

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Musique, danse

Arts & musiques dans l'histoire. Tome 6, XXe et XXIe siècles, avec 3 CD audio

Ce sixième opus de la collection propose une approche claire et pragmatique des grands événements historiques, des différents mouvements artistiques et des principaux personnages qui ont marqué le XXe siècle et les débuts du XXIe. Pour donner corps à ces intentions, la construction de l'ouvrage s'organise autour de trois grandes périodes clairement structurées : la Belle époque (avant 1914), l'Entre-deux-guerre, et l'après 1945. A l'intérieur de chacune de ces périodes sont abordés le contexte historique global, puis les différents mouvements plastiques ou littéraires et enfin les grands courants musicaux (musique savante, jazz et musique populaire) qui l'ont traversée. Ainsi, dans la mouvance des courants architecturaux ou des arts décoratifs (Art nouveau, Art déco, style "international"...), sont contextualisés les principaux mouvements plastiques : - postimpressionnisme, - symbolisme, - nabisme, - fauvisme, - cubisme, - expressionnisme, - futurisme, - dadaïsme, - surréalisme, - abstraction... Les abondantes illustrations jalonnant les 240 pages apportent l'indispensable complément qui participe à la bonne compréhension de l'extraordinaire foisonnement créatif dans un environnement tout autant marqué par l'explosion des progrès techniques que par les niveaux de barbarie et de cruauté encore jamais atteints par l'Homme au cours de son histoire... Complémentairement à cette présentation, Jean Pierre Caens jette plusieurs ponts (intitulés Correspondances) entre les domaines des arts et de la musique ou encore de la littérature afin de bien situer les différentes productions artistiques dans leur environnement social, économique ou politique. Quelques exemples de ces "mises en correspondances" : Petrouchka (Stravinsky) et Violon et raisin (Picasso)/ 9e symphonie (Malher) et l'oeuvre de Gustave Klimt/ Cinq pièces pour piano(Schoenberg) et l'abstraction (Kandinsky)/ Parade (Erik Satie) et le dadaïsme (Marcel Duchamp)/ 4'33" (John Cage) et le minimalisme "plastique"/ Ornithology (Charlie Parker) et la beat generation (Jack Kerouac)/ Rock around the clock (Bill Haley) et le pop art (Andy Warhol)/ le rap, le slam (hip hop) et les arts de la rue (tag, graff)... Bernard Fort, quant à lui, s'attache à mettre en parallèle des "traductions musicales" qu'il a composées avec des tableaux qui font effectivement l'objet d'une présentation : Jour de lenteur (Yves Tanguy), Architecture du plan (Paul Klee), Cathedral (Jackson Pollock). De plus, une histoire du jazz, assortie d'extraits sonores, jalonne tout le parcours musical. On pourra ainsi découvrir le commentaire et l'écoute : d'un gospel (Swing low sweet chariot), d'un blues (Old dirty blues is back again, création de Ph. Khoury et F. Brun), d'un ragtime (de Scott Joplin : Maple Leaf Rag), d'un New Orleans (par Louis Armstrong : Swing that music), d'un big band (par Duke Ellington : Caravan), d'un "jazz manouche" (par Django Reinhardt : Nuages), d'un rythm'blues (Fly), d'un cool jazz (p

08/2013

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Sciences politiques

Tchad : démocratie, crimes, tortures et mensonges d'Etat. Autopsie d'un assassinat annoncé le 3 février 1999, programmé et exécuté le 3 février 2008

Au cours de ses études en France, le Député Ngarlejy Yorongar a eu l'occasion d'avoir, en 1976, un collègue de stage à la préfecture de l'Oise (Beauvais) venant de l'Ecole Nationale d'Administration (ENA). Celui-ci deviendra, plus tard, le Premier Ministre de France. Tout comme 1978-1979, il fut le condisciple de l'Université de Paris X Nanterre de M. Paul Stéphane Nicolas Sarkozy De Nagy-Bosca élu Président de la République Française. Agé de 60 ans, le Député Ngarlejy Yorongar a échappé plusieurs fois à la mort par tortures et notamment par balle au cimetière de Ngonbah à N'Djaména où les tueurs à gages d'Idris Déby l'ont conduit dans le dessein de l'exécuter froidement dans la nuit du 21 au 22 févier 2008 après l'avoir kidnappé, le 3 février 2008 à son domicile. Après avoir tiré deux balles dans la direction de sa tête dans le but de la broyer afin de le rendre méconnaissable. Le laissant pour mort, ils s'en sont allés tombaux ouverts vers N'Djaména avec la certitude d'avoir accompli leur sale besogne. Le Député Ngarlejy Yorongar s'est relevé et a pris la direction de Kousséri jusqu'à Maroua pour finir à Yaoundé où le gouvernement français l'a contacté pour lui proposer l'asile politique qu'il a poliment décliné, estimant que sa place est au Tchad pour continuer son combat. Accompagné par la Sénatrice française, l'Honorable Alima Boumediene-Thierry, membre du comité français de l'Union Interparlementaire de Genève, le Député Ngarlejy Yorongar est arrivé, en décembre 2008, à N'Djaména. Etant tombé, entre-temps, gravement malade, il s'est vu refuser le visa d'entrée en France où l'attendait son médecin du Centre Primo Lévi spécialisé en soins et soutien aux personnes victimes de la torture politique et physique. Condamné ainsi à une mort certaine, il est toutefois évacué par trois médecins à une clinique de Bruxelles où l'Imagerie par Résonnance Magnétique (IRM) a confirmé une thrombose dans son cerveau et un traumatisme au cou, thrombose et traumatisme consécutifs aux coups de crosse qu'il a reçus à la tête. Le Député Ngarlejy Yorongar que ses fans appellent affectueusement " Député des 301 puits de pétrole ou Cabri mort, etc. " raconte ici avec force les détails de son enlèvement, le 3 février 2008, par la garde présidentielle, sa séquestration dans une des prisons secrètes sise dans le jardin privé d'Idriss Déby à Farcha ; la mort d'Ibni Oumar Mahamat Saleh, les atroces tortures subies par Lol Mahamat. Choua, ancien chef de l'Etat du Tchad, le rôle de M. Bruno Foucher, Ambassadeur de France au Tchad et celui du dispositif militaire français Epervier dans cette tragédie.

05/2010

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Musique, danse

Les chemins du baroque dans le nouveaumonde. De la Terre de Feu à l'embouchure du Saint-Laurent

Qui savait, il y a seulement quelques années, que les chemins du baroque musical s'étaient prolongés jusqu'au coeur de l'Amérique latine ? Si les réalisations architecturales ou sculpturales du temps des colonisations espagnole et portugaise sont bien connues, seule une poignée de musicologues gardait en mémoire les musiques de cette époque englouties par les turbulences de l'histoire. C'est à la ténacité de ces chercheurs que l'on doit le sauvetage des partitions de ce patrimoine musical des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles demeurées, jusqu'à un passé tout récent, enfouies au fond d'archives inexplorées ou, pis, retrouvées à l'abandon dans le recoin d'églises reculées d'Amazonie. Témoins des fastes de ce qui fut le plus vaste empire que le monde ait connu, supports idéaux d'une évangélisation forcée, ces musiques à caractère sacré sont nées dans les intenses foyers créatifs que furent aussi bien les orgueilleuses cathédrales de Mexico ou de Lima que les humbles missions jésuites du Paraguay. Faut-il voir en cette activité musicale l'arme idéale pour toucher le coeur des populations indiennes et faciliter leur édification spirituelle en même temps que la destruction de leurs anciennes cultures inca et aztèque ? Doit-on n'y distinguer qu'un instrument d'oppression doctrinale ? Ne peut-on déceler également les vestiges d'un rêve dans les sublimes illusions de ces missionnaires franciscains ou jésuites qui tentèrent de bâtir avec les Indiens l'utopie d'une société directement inspirée des Evangiles ? Parallèlement à ces interrogations, on découvrira ce que fut, dans le cadre de cette épopée colonisatrice, l'étonnant âge d'or de la musique au Mexique, née de la collaboration de disciples de Josquin des Prés avec les religieux et poètes aztèques. On verra surtout comment derrière ce qu'on peut appeler la " légende dorée " de Zipoli, le plus célèbre compositeur du continent sud-américain de cette époque, se cache sans doute la seule école indigène de composition au monde. De la Terre de Feu à l'embouchure du Saint-Laurent, cet ouvrage nous ouvre enfin aux dimensions de ce que fut la grande fête du baroque universel propagée à l'autre bout de la planète par les conquérants venus d'Europe. Journaliste et animateur, créateur puis directeur artistique du festival de musique ancienne de Saintes, Alain Pacquier est actuellement éditeur discographique. Passionné par ce qu'il appelle les " mémoires actives ", il sillonne depuis plus de dix ans les " Chemins du baroque " en Amérique latine.

11/1996

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Ecrits sur l'art

L'oeil immuable. Articles, conférences et essais sur l’art

De Kokoschka, on retient surtout en France les peintures viennoises des années 1910, celles qui le rattachent à la Sécession, à Klimt et à Schiele dans l'"apocalypse joyeuse" de l'empire austro-hongrois. C'est risquer d'ignorer que ce peintre bientôt exilé se sentit toute sa vie beaucoup plus proche de l'art grec et baroque, qu'il pensait sans frontière, que de tous les mouvements ponctuels et des étiquettes mortifères de la critique ; et que, loin de se contenter de capter dans des portraits d'aristocrates phtisiques une ambiance de fin de monde, il fut un inlassable objecteur de conscience, résolu à ouvrir les yeux de ses contemporains à la dimension proprement culturelle des catastrophes passées et à venir. Le présent recueil d'articles, de conférences et d'essais remédie à ce danger en donnant la parole à Kokoschka lui-même. Cet ensemble de textes choisis en 1975 par l'auteur comme les plus représentatifs de sa pensée et de son engagement en matière d'art, est inauguré par les quelques brefs mais denses essais d'esthétique de sa jeunesse, où il énonce la conviction qu'il ne fera au fond que déplier et réaffirmer par la suite : celle du primat en art de la "conscience" individuelle de l'artiste, chargé de garder les yeux ouverts, de transmettre sa vision singulière à autrui et ainsi de mettre en forme et d'humaniser le monde. Cette formule, où il décèle l'essence même de l'art et du concept d'humanité tel que la culture européenne l'a hérité des Grecs, il en relève ensuite l'illustration idéale chez les artistes qu'il admire - Altdorfer, Rembrandt, Maulbertsch, Van Gogh, Munch... - et la faillite complète chez ceux qu'il pourfend avec une férocité constante : les artistes abstraits à partir de Kandinsky, responsables selon lui du bannissement de la figure humaine et du monde hors de l'art, et donc complices d'un appauvrissement de notre expérience qui aurait concouru aux atrocités du XXe siècle. C'est que les prises de position de Kokoschka excèdent amplement la discussion esthétique. S'élargissant aux dimensions d'une critique culturelle, elles font retour sur des moments-clefs de l'histoire de l'Europe - théâtre selon lui, depuis les guerres médiques, d'un affrontement permanent entre les penchants humains et barbares de l'homme - pour détecter des tendances de fond et mieux agir sur le présent. Le peintre se distingua en effet par son action dans le domaine de la pédagogie, documentée dans la troisième partie par les textes issus de son expérience d'"Ecole du regard" à Salzbourg de 1953 à 1964, dans laquelle il offrit à plusieurs centaines de jeunes gens de leur apprendre à "voir de leurs propres yeux". La quatrième partie, enfin, retrace quelques étapes décisives de son propre parcours et réaffirme les principes qui guidèrent notamment son oeuvre de portraitiste, d'allégoriste, de dessinateur et même de scénographe. C'est dire que ce volume, révélant l'écrivain, inconnu en France, qui double le peintre Kokoschka, enrichit l'expérience d'une peinture novatrice qui sut réactualiser la tradition pour penser le présent, tout en méritant d'être rangé parmi les ouvrages remarquables de la Kulturkritik du XXe siècle.

04/2021

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Sciences politiques

Victor Fay (1903-1991). Itinéraire d'un marxiste hétérodoxe au sein du mouvement ouvrier français

Malgré les antagonismes, qui le perturbent, le monde est un, bien que multiple et divers. Il faut s'en accommoder, sans jamais renoncer à l'améliorer, sans jamais désespérer de ses virtualités de progrès. Et en attendant ces progrès souhaitables mais nullement certains, il faut le prendre tel qu'il est avec ses forces et ses faiblesses. Inconnu du grand public, même au sein du milieu universitaire, Ladislas Faygenbaum dit Victor Fay, d'origine polonaise mais naturalisé français, est pour beaucoup de militants et d'historiens du mouvement ouvrier une "légende" . Armand Ajzenberg, éditeur, journaliste et ancien élève de Victor Fay fait de ce dernier un portrait éloquent au soir de sa vie : Imaginez la perplexité, et la curiosité, d'un modeste militant à l'idée de rencontrer une légende [... ] avoir été l'un des fondateurs des Jeunesses Communistes en Pologne dans les années vingt, s'être expatrié en 1925 pour échapper à la prison et devenir, en France et en 1929, responsable de la formation des cadres du PCF, chroniquer à L'Humanité et collaborer avec d'autres publications communistes ... Avoir été l'un des dirigeants actifs lors des grèves du Nord, y découvrir une jeune fille courageuse et combative dénommée Jeanne Vermeersch, et plus tard, être l'agent innocent de sa rencontre avec Maurice Thorez... Avoir formé politiquement une certaine Danielle Casanova mais aussi un certain Jean-Pierre Timbaud ... Avoir découvert, encore, un horticulteur hors du commun : Waldeck Rochet, cela relève de l'histoire et déjà de la légende . Ce portait élogieux témoigne de la sympathie et de l'admiration que suscite Victor Fay, et de l'image que certains de ses contemporains se font du personnage. Cette "légende" du communisme français est aussi un opposant qui participe, au milieu des années 1930, avec André Ferrat et Georges Kagan, à la revue d'opposition Que faire ? , quitte le Parti communiste en 1936, au moment du premier procès de Moscou, pour adhérer à la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) l'année suivante. On le retrouve ensuite résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, entre Marseille, Toulouse et le Chambon-sur-Lignon en Haute-Loire, rédacteur en chef du journal clandestin L'Appel de la Haute-Loire puis de Lyon Libre, organe du Mouvement de libération nationale, dirigé par son ami André Ferrat. Journaliste politique de profession, il assure jusqu'en 1950 la rédaction de Combat, journal fondé pendant la guerre par des résistants, puis travaille, à partir de 1952, pour la Radiotélévision française (RTF), au service des émissions vers l'étranger. Critique de la politique coloniale de la SFIO, il fait partie de ce courant minoritaire qui fait scission en 1958 pour fonder le Parti socialiste autonome (PSA) qui devient, en 1960, le Parti socialiste unifié (PSU). Engagé dans la construction de ce nouveau parti, il entre en 1964 dans son Bureau national. Après l'arrivée de Charles de Gaulle au pouvoir, il est rapidement interdit d'antenne à la RTF : ses propos dérangeaient. Il demande son renvoi et l'obtient en 1967. De 1968 à 1980, à la retraite, il continue d'écrire et de militer au sein du PSU jusqu'à l'élection de François Mitterrand, en 1981 : il fait alors le choix de rejoindre le nouveau Parti socialiste. Il s'éteint le 29 juin 1991 à Créteil. Victor Fay n'est pas un "désenchanté4" du communisme. Le prologue de ses mémoires, rédigé en 1968, se veut clair : "nul regret, nul désenchantement" , simplement la conscience que le socialisme "tel qu'il est" a détourné les travailleurs de la lutte, que le nom de socialisme a été "galvaudé" par ceux qui s'en réclament. Sa volonté clairement affirmée de poursuivre la lutte pour un socialisme peut être "utopique" mais peurteur d'un "avenir meilleur" , le distingue ainsi de cette frange de la génération de 1917, emportée par le "souffle d'Octobre6" , profondément troublée par l'évolution du régime soviétique après la mort de Lénine, évincée dès les années 1920 au profit d'une génération plus jeune et séduite par la radicalité politique du PCF bolchévisé. Au coeur même de la guerre froide, Fay refuse obstinément "la fausse alternative entre la démocratie bourgeoise et le monolithisme stalinien" pour rechercher, infatigablement, les moyens d'accès à la démocratie directe ouvrière. Victor Fay est un personnage si ce n'est emblématique du moins représentatif des aspirations et des vicissitudes de la gauche française au XXe siècle, à l'époque où "la gauche et le socialisme se vivaient comme des avenirs nécessaires et bientôt victorieux" . Il fait l'expérience des différents conflits qui divisent le mouvement ouvrier et social français et l'empêchent tout le long du siècle de former un bloc uni contre la droite. L'étude de son itinéraire, qui s'inscrit dans l'histoire de la gauche socialiste française, du mouvement communiste international et de ses dissidences, constitue un "indispensable complément de l'analyse des structures sociales et des comportements collectifs" du mouvement ouvrier et social français. L'objectif cet ouvrage, tiré de mon mémoire de Master, n'est pas de faire une biographie de Victor Fay au sens strict mais de rendre compte de la construction des différentes cultures politiques qui composent la gauche française du siècle dernier à travers l'itinéraire politique d'un militant ayant fait successivement l'expérience du Parti communiste, de la SFIO, du PSU et de leurs oppositions. En ce sens, la biographie est capable de montrer la signification historique générale d'une vie individuelle. Il s'agit également de valoriser le fonds d'archives déposé par sa fille à La contemporaine (ex BDIC) qui conserve essentiellement les écrits, publiés ou non, de Fay, des journaux et des revues militantes sur une période allant de 1936 jusqu'aux années 198010. Ce fonds ne comprend que peu de sources concernant les relations familiales et amicales de Fay et les témoignages ou la correspondance datant d'avant 1945 sont rares. La grande majorité de ses archives a été saisie par les nazis à son domicile en 194011. En raison de ces lacunes archivistiques, auxquelles ne remédie que partiellement l'autobiographie de Fay, sa vie privée pendant l'entre-deux-guerres demeure difficilement accessible à l'historien. Son itinéraire de militant communiste, au sein des Jeunesses communistes en Pologne puis à la SFIC en France de 1925 à 1936, est mieux connu, mais les sources demeurent lacunaires. Il est difficile d'inventorier ses écrits durant cette période parce qu'il écrivait sous divers pseudonymes utilisés par d'autres militants. Il figurait sur le fichier "Antifa" sur la base duquel les Allemands ont opéré les premières perquisitions. Créé en 1938, ce fichier recensait des réfugiés fuyant l'Allemagne nazie et des militants antifascistes de différentes nationalités13. Le PCF a par ailleurs cherché à reléguer dans l'ombre cet opposant communiste : sa rupture n'a jamais été officialisée, le parti ayant préféré nier son existence. Ainsi explique-t-il dans ses mémoires : "Du jour au lendemain, mon nom disparut du parti. Je n'existais plus, je n'avais jamais existé". En effet son nom n'apparaît nulle part dans les archives du PCF.

10/2023