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Aristote

Commentaire sur la <i>Physique</i> d'Aristote. Livre II, ch. 4-6

Les chapitres 4-6 du Livre II de la Physique d'Aristote constituent le premier essai dans notre littérature philosophique occidentale consacré au hasard et à la fortune. On y trouve l'exemple de la pierre qui en tombant d'une hauteur sur le crâne de quelqu'un le tue, repris par Spinoza dans son Ethique. Aristote et Spinoza s'accordent pour dire que la pierre n'est pas tombée pour tuer. Mais le rejet du finalisme et en même temps de toute forme de contingence chez Spinoza est aux antipodes du finalisme dans lequel Aristote peut inscrire le hasard. Le commentaire de Simplicius apporte sur la doctrine d'Aristote des éclaircissements et des prolongements substantiels, encore peu connus, auxquels la présente traduction, la première en français, donne un accès direct. Simplicius permet en particulier de trancher sur la question de la traduction des termes ??? ? et ??? ? ??? ? ? en Phys. II, 4-6, à savoir, respectivement, "fortune" et "hasard" (plutôt que "hasard" et "spontanéité"). En bon néoplatonicien il couronne son commentaire par un hymne à la déesse Fortune. Ce livre vient à la suite de la traduction du commentaire de Simplicius à la Physique, Livre II, chap. 1-3, publiée par A. Lernould aux Presses universitaires du Septentrion en 2019. Il sera suivi d'un troisième volume qui contiendra la traduction du commentaire aux trois derniers chapitres (7-9) du Livre II de la Physique, qui portent sur la finalité naturelle et la nécessité.

10/2022

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Violence

Wissam Vérité

Nuit du réveillon 2012, quartier de la Gauthière à Clermont-Ferrand. Sur un parking de son quartier, Wissam El Yamni fête le nouvel an avec des amis d'enfance. Aux alentours de trois heures du matin, il est arrêté par la police au motif qu'il aurait lancé une pierre sur une de leurs voitures. Menotté, il est conduit au commissariat. Quelques dizaines de minutes plus tard il git inconscient dans un couloir, face contre terre, le pantalon baissé, avec de nombreuses fractures. Après neuf jours de coma, Wissam décède à l'hôpital. Il a 30 ans. A ce jour, les policiers concernés ne sont pas mis en examen, des témoins présents au commissariat au moment des faits n'ont pas été entendus malgré les demandes de la famille, et plusieurs éléments médicaux ont pointé les insuffisances de l'enquête de l'IGPN. C'est armé d'un infatigable souffle d'espoir que le frère de Wissam, Farid El Yamni, nous raconte le combat judiciaire inégal engagé depuis près dune décennie pour faire éclater la vérité. Aux antipodes de la vendetta familiale, de la haine de la police ou du repli communautaire, Farid mène une lutte d'intérêt général. Un système incapable de reconnaître ses errements est voué à la haine : c'est précisément ce que cherche à éviter l'auteur dans ce texte qui constitue autant un témoignage qu'un appel à la convergence des luttes pour une société plus digne, plus égalitaire et plus juste.

03/2021

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Prière et spiritualité

Et la nuit devient lumière. La joie du Christ dans les ténèbres de nos vies

Quelle destinée ne se heurte, dans sa marche vers la lumière, à l'obscurité, ne traverse des déserts ? Pourtant, le poids de notre existence, à son accomplissement, dépend de notre capacité à assumer cette obscurité. Trouverait-on dans les ténèbres des trésors ? Dom Samuel, moine depuis plus de trente-cinq ans, en a découvert. Il fait ici mémoire de ces routes nocturnes, montrant comment la nuit peut devenir lumière, en soi et autour de soi. Nuits sans lune de la modernité, éclipses de nos relations mutuelles, noblesse de la sexualité aux antipodes du scrupule, crépuscule de la vieillesse et feu du désir de Dieu, nuit bénie de la persévérance, prière des coeurs brisés... Avec le Christ, la liberté et le courage se trouvent au bout de ces nuits. L'aube serait-elle déjà là ? Oui, dans le coeur de celui qui croit. Un propos libre et profond, éclairé par la parole de Dieu, enraciné dans une longue expérience monastique, qui rejoint toute personne confrontée à l'obscurité et résolue à recevoir "la joie d'être sauvé" . Dom Samuel Lauras, soudainement converti à l'âge adulte, entré en 1983 à l'abbaye de Sept-Fons, où il fut brièvement l'un des étudiants de Père Jérôme, est parti fonder en République tchèque l'abbaye de Nový Dvur, dont il est aujourd'hui l'abbé. Il a publié plusieurs livres, dont De tout coeur (Ad Solem, 2011) et Fils de lumière en temps d'épreuve (Artège, 2019).

08/2022

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Sociologie

L'origine de la famille, de la propriété privée et de l'Etat

L'origine de la famille n'est certes pas un livre facile. Non en raison de son style, brillant et incisif, aux antipodes de l'écriture empesée et hermétique qui est si souvent celle des productions académiques ; mais par la diversité des sujets qu'il aborde, par leur caractère insolite pour le lecteur contemporain, par la richesse et la profondeur de ses raisonnements. Considérer l'ensemble de son contenu comme des vérités définitives serait une erreur grave ; mais le négliger, du fait que des pans entiers sont aujourd'hui caducs, en serait une bien plus grave encore. Au-delà des scories laissées par l'avancée des connaissances, L'origine de la famille a établi maintes conclusions aussi solides que vitales pour ceux qui ambitionnent de changer la société. Par-dessus tout, elle incarne et illustre une méthode de raisonnement que nul ne peut s'approprier sans avoir lu - plus exactement, étudié - ce texte fondateur. Il appartient aux marxistes d'aujourd'hui et de demain de reconsidérer les questions soulevées par Engels à la lumière des éléments nouveaux rassemblés depuis lors par la science. Mais il leur appartiendra aussi, et surtout, de mettre ces conclusions en pratique et de renvoyer effectivement les classes sociales, l'exploitation de l'homme par l'homme, l'oppression des femmes et la machine de l'Etat " là où ils seront désormais à [leurs place : au musée des antiquités, à côté du rouet et de la hache de bronze ". (extrait de la préface)

02/2004

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Pédagogie

100 idées pour faire classe autrement

L'univers des pédagogies coopératives est aussi fascinant que pluriel. Mais que l'on parle de techniques Freinet, de Pédagogie Institutionnelle, de Pédagogie du troisième type ou d'ambiance Montessori, toutes ont fondamentalement le même dénominateur commun, à savoir celui de développer un autre regard sur l'enfant en train d'apprendre et d'être au monde, un regard modelé par l'interface avec l'environnement, au sens large, environnement humain, d'abord, mais aussi matériel et physique. Cet ouvrage, fruit d'une réflexion collective, se veut une invitation à découvrir des pratiques alternatives favorisant les situations de recherche signifiantes, aux antipodes d'une pédagogie traditionnelle d'application ne laissant que peu d'autonomie aux élèves. Voici donc 100 idées qui cherchent à instiller l'idée qu'une pédagogie de la diversité, fondée sur des valeurs émancipatrices, est réellement possible, et même souhaitable. Une pédagogie dont les heureux bénéficiaires seraient en même temps ses principaux acteurs, qu'ils soient élèves (à besoins éducatifs particuliers ou non), enseignants, parents. 100 idées structurées autour du principe clé de la coopération à l'école, ses ressorts didactiques, ses leviers institutionnels. 100 idées écrites par des praticiens-chercheurs, c'est-à-dire des professionnels mettant la théorie à l'épreuve de la pratique et réciproquement. 100 idées pour esquisser le fonctionnement d'une classe moins focalisée sur le tableau, c'est-à-dire moins frontale, plus vivante, créative et écosystémique. 100 idées au sens d'un fourmillement de pistes à explorer, d'une matrice d'inventivité pédagogique pour dynamiser sa classe et dynamiser les équipes pédagogiques.

06/2020

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Poésie

Du monde entier au coeur du monde

Comme l'indique Claude Leroy avec une réjouissante exactitude dans son introduction aux Poésies complètes, "poète, Cendrars n'aimait pas le genre poète". Car il était de ceux qui vivent la poésie avant de l'écrire, de ceux qui ne se contentent pas d'un destin sur le papier. "Cendrars, précise Claude Leroy, a voulu être celui par qui la modernité arrive - comme un scandale permanent. C'est le profond aujourd'hui qu'il s'attache à célébrer dans son jaillissement, sa profusion, ses rebonds et ses surprises. Les merveilles du monde moderne ne sont plus au nombre de 7 pour celui qui en connaît 700 ou 800 autres qui naissent et meurent chaque jour. Alors que tout change autour de lui, comment le poète - conscience de son temps - ne se tiendrait-il pas aux antipodes de l'unité ? Ne pas se ressembler aura été pour Cendrars une règle de vie autant qu'un impératif d'écriture. Etonnant paradoxe : si le ton Cendrars est reconnaissable entre tous, il n'existe pas pour autant de poème à la Cendrars. Entre le petit nombre de poèmes qu'il a signés et leur extrême diversité, le contraste touche au plus grand écart. Dès qu'une forme risque de tourner à la formule, par volonté ou par contrainte, le poète rompt avec soi-même". Et Cendrars d'affirmer : "Toute vie n'est qu'un poème, un mouvement. Je ne suis qu'un mot, un verbe, une profondeur, dans le sens le plus sauvage, le plus mystique, le plus vivant".

03/2006

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Littérature étrangère

Pour vivre ici

Ces huit récits unis par des liens profonds baignent dans un climat d'une telle unité que le passage de l'un à l'autre donne à ce recueil un mouvement plus caractéristique du roman que des nouvelles. L'action se déroule en Espagne entre 1952 et 1957. Ces récits ont un thème en commun : la découverte d'une certaine réalité que la bourgeoisie essaie de cacher à ses enfants, et l'effet produit par cette découverte sur la conscience de l'un d'entre eux. Ils représentent en quelque sorte un itinéraire impitoyable de la léthargie à la lucidité. Des héros fatigués découvrent dans l'envers paillard d'un Congrès Eucharistique, dans l'atmosphère sordide d'une banlieue ou à travers la mélancolie automnale du port de Barcelone, un monde qui se situe aux antipodes de celui où ils se meuvent d'ordinaire. La Garde et La Virée dépeignent l'atmosphère étouffante de la vie militaire et la dégradation qui l'accompagne. Le sort du cirque misérable du Voyage et les scènes de sadisme d'Ici-bas accusent l'existence d'un climat de répression sexuelle entretenu par l'Eglise. Mais les protagonistes des Amis et le héros d'Ici-bas reconquièrent la dignité par leur participation - ou au moins leur volonté de participer - à un combat qui leur permet de tourner résolument, définitivement, le dos à la classe dont ils sont issus. Cette peinture cruelle d'une société profondément anachronique s'articule, en son réalisme intransigeant, sur le roman picaresque et l'Espagne noire de Goya.

05/1962

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Littérature étrangère

L'incarnation d'Eddie Twyborn

Dans les semaines qui précèdent la Première Guerre mondiale, sur la côte d'Azur, une riche Australienne est fascinée par la silhouette gracieuse d'une jeune femme, compagne d'un vieux Grec. Le style vigoureux de sa nage, son allure, son regard lui paraissent vaguement familiers. La guerre la contraint à regagner son pays avant que le mystère ait été éclairci. En Australie, un jeune homme qui s'est très honorablement comporté pendant la guerre se place, pour s'éprouver lui-même, comme ouvrier dans un élevage de moutons. Il y mène la vie la plus rude. Il devient l'objet, plutôt choisi que choisissant, de divers désirs sexuels qui le laissent incertain sur son identité. La troisième partie de ce roman, qui projette le lecteur de l'un à l'autre des antipodes, a pour décor le Londres des années trente, et plus précisément une maison de rendez-vous de Chelsea dont la patronne est adorée de ses pensionnaires et de certains de ses visiteurs. Mais elle préserve jalousement son identité. Est-elle sans rapport avec le jeune Australien, avec la vigoureuse nageuse que nous avons déjà rencontrés dans le roman ? Le lecteur s'en rendra compte lui-même. Ce dernier roman de Patrick White, qui vient de publier son autobiographie et se consacre de plus en plus au théâtre, exprime plus férocement que jamais le mélange d'amour et de haine qui le lie à l'Australie, son humour impitoyable et sa conscience inquiétante des ambivalences de la nature humaine.

03/1983

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Poésie

28 paradis, 28 enfers

Les Orientaux aimaient réduire le monde à l'infiniment petit, certains peintres japonais du XVIIIe siècle ont même réussi l'exploit de peindre un jardin sur un grain de riz. D'autres ont sculpté des scènes du Déluge sur des noyaux de cerise. Je ne pourrais prétendre à tant de virtuosité, mais j'ai toujours été attirée par les mondes infimes, au point de me constituer au fil des années un musée personnel du Minuscule. Paradis, Enfers : quoi de plus impressionnant, gigantesque, de plus surhumain en même temps - à commencer par leur version littéraire, cette Divine Comédie, dont la lecture, il y a quelques années, m'a ouvert la voie à ces univers parallèles ? Un été où j'étais triste à Paris, je ne voyais pas d'issue à mon chagrin, sinon le rêve. Pour donner vie à ces rêveries, je commençai à dessiner des mondes minuscules, paradis terrestres, paradis perdus, où je m'imaginais avec celui que j'aime, où nous étions d'infinies particules d'un monde minéral et végétal, tels des feuilles, des étoiles, des grains de sable... Oublions le Purgatoire, que j'imagine plutôt gris, mais que seraient mes paradis sans leurs enfers ? Rome sans les sept collines, la Joconde sans son sourire ?... Aussi n'avais-je d'autre choix, à un moment moins chagrin, que de donner vingt-huit enfers miniatures comme antipodes à mes paradis. Lorsqu'on se "fait tout petit", on peut disparaître, mais c'est peut-être pour mieux renaître dans un autre monde, un jardin d'Eden.

11/2012

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Policiers

Les lignes de l'impur

Atrocement mutilé, le cadavre de trois hommes est découvert. L'enquête piétine tandis que courent les rumeurs les plus folles, servies par des médias adeptes de sensationnalisme, dans le bouillon de cultures de l'île de La Réunion. La littérature comme outil d'investigation, une idée qui ne viendrait à l'esprit de personne. Sauf à celui d'un inspecteur de police iconoclaste, ancien rat de bibliothèque. Au terme d'une sanglante affaire de trafic de drogue, il trouve refuge sur ce petit bout de France des antipodes ; le risque d'une mise à mort par la mafia turque ne le quittant plus, à la différence de la femme dans sa vie... La réalité n'est que la photocopie de la fiction, ou l'inverse. Amaury, enquêteur complètement largué, aura malgré tout la confirmation de cette intuition au fil des pages d'une enquête qui, au bout de l'infâme, le mènera à l'orée du divin. Fabrice Guichard reprend ici les codes du polar en les accommodant aux spécificités historiques et sociales du cadre insulaire réunionnais. Les motifs et les procédés chers à l'auteur sont une nouvelle fois développés, pêle-mêle, parmi lesquels la famille, l'amour, l'intertextualité, la mort, la déconstruction, la foi. Conjointement à une réflexion sur les rapports consanguins entre les langues créole et française, les références aux oeuvres de la littérature locale s'enchevêtrent au coeur d'une intrigue basée sur les fondements d'une société cheminant vers son avenir, à reculons.

01/2014

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Sciences politiques

Le Complexe occidental. Petit traité de déculpabilisation

Voici le premier manuel de contre-désinformation à l'usage de nos sociétés occidentales, victimes du virus de la culpabilisation collective. Véritable arme de "destruction massive", cette culpabilisation est mise en oeuvre sous la forme de "mythes fondateurs" que l'auteur analyse un à un : les croisades, les "ténèbres" du Moyen Age, la diabolisation de l'Eglise catholique, la "dette" envers la science arabo-musulmane, Al-Andalus, les accusations d'esclavagisme, de colonialisme et de racisme à sens unique, la "mondialisation heureuse" et les dérives de l'Union européenne. Persuadé que la "guerre des représentations" est la clef de tous les conflits, l'auteur poursuit en identifiant le processus de désinformation à l'origine de cette manoeuvre de déstabilisation collective. Selon lui, la culpabilisation pathologique qui sape les fondements mêmes de nos sociétés ouvertes, est aux antipodes de la saine capacité à s'autocritiquer, car loin d'aider les peuples à tirer les leçons du passé, elle est fondée sur la haine de soi et attise celle de l'Autre à notre endroit. Afin de retrouver l'estime de soi, condition nécessaire pour être respecté par les autres, Del Valle invite la France et ses alliés occidentaux à mettre en oeuvre d'urgence une thérapie globale de déculpabilisation. Il montre enfin en quoi la survie géopolitique des nations occidentales dans le nouveau contexte multipolaire passe par leur capacité à substituer à leurs prétentions universalistes, souvent contre-productives, un recentrage stratégique et une réappropriation de leur identité propre, dont le monde slavo-orthodoxe, trop souvent diabolisé, est l'un des piliers.

03/2014

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Littérature française (poches)

Fragments d'un paradis

Fragments d'un Paradis éclaire enfin sur l'art poétique de Giono et sa véritable religion de l'imaginaire verbal. Peu lui importe de n'avoir pas navigué ; pour Giono le réalisme n'existe pas et ne saurait exister. Dans la mesure où il procède de forces supérieures à l'imagination humaine, le réel doit être, selon lui, plus fabuleux et incroyable que toutes nos chimères. Ainsi faut-il admettre l'irruption de sensations purement terriennes dans l'univers marin, dont c'est une des caractéristiques de les exclure. Les raies géantes ont des odeurs de " champ de narcisses ". Comme au-dessus de Manosque, le ciel des antipodes a des " grésillements de braise " et les étoiles ont "des cris de cristal ". On voit les images surgir, se polir, et garder mystérieusement leur palpitation première. Ce n'est sans doute pas un hasard si l'oiseau y tient une grande place. Son frémissement évoque physiquement ce que Giono attend des mots eux-mêmes. Ainsi tombe le soir " rouge et terne comme un coq malade ", ou telle " une aile de feu déployant ses plumes ". Cela ne remplace pas Melville, ni Conrad, ni nos auteurs de grand large comme Henri Queffélec, Michel Mohrt ou Jacques Perret. Mais qu'est-ce que la " vraie mer" sinon celle qu'on porte en soi jusqu'à se faire porter par elle, et que lève la houle des mots ! Giono le dit bien: "La vérité objective n'existe pas, ce qui importe c'est d'être enchanté ! " Bertrand Poirot-Delpech

03/2002

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Histoire de l'art

Gloire et misère de l'image après Jésus-Christ

La prolifération des images dans notre société vue à travers le prisme du christianisme. La prolifération des images a pris, au cours du XXe siècle, des proportions extravagantes. Pour le dire comme Günther Anders : " Auparavant, il y avait des images dans le monde, aujourd'hui il y a "le monde en images', plus exactement le monde comme image, comme mur d'images qui capte sans cesse le regard, l'occupe sans interruption et recouvre sans interruption le monde. " Ce règne des images et son corollaire, le désintérêt à l'égard du monde tel qu'il nous est donné, est aux antipodes de l'enseignement biblique dans son ensemble. Le christianisme a certes promu l'image, mais pas n'importe quelles images ; et s'il a recommandé les images, c'est en tant que celles-ci s'accordent à la prédication évangélique et servent à confirmer l'Incarnation, réelle et non fictive, du verbe de Dieu dans la personne du Christ. Autant dire que le déluge d'images qui s'abat aujourd'hui sur le monde n'a rien de chrétien. Et cependant, pareil déluge n'aurait pu advenir sans le statut accordé par le christianisme à l'image, sans l'enjeu dont il l'a investie. Conjoncture étrange, dont seule une enquête généalogique est à même de dégager les traits, de révéler les tenants et les aboutissants. Le propos de cet ouvrage est, en mettant au jour certains fils enterrés, de comprendre comment a pu s'effectuer le passage entre l'image chrétienne et le raz-de-marée imagier contemporain.

08/2023

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Musique, danse

Jacques Brel. Le voyage au bout de la vie

Dans son projet de tour du monde à la voile avec sa compagne Maddly, après l'appareillage à Anvers en juillet 1974, l'île d'Hiva Oa ne devait être qu'une escale ; Jacques Brel en fera le terme de son voyage et sa dernière demeure - comme Gauguin, trois quarts de siècle plus tôt... "Ce n'est pas pour rien qu'il a joué L'Homme de la Mancha, déclarait Brassens le jour de sa mort, le 9 octobre 1978. C'est parce qu'il était un véritable Don Quichotte dans la vie." Et c'est bien ainsi qu'on se souvient de lui aux Marquises : s'illustrant avec son avion par un rare altruisme dans le ciel pas toujours pacifique de Polynésie, évacuant des blessés, des malades, des femmes enceintes, transportant des passagers, du courrier, etc., parfois au péril de sa propre vie. Parti sur ses traces, Fred Hidalgo a reconstitué les dernières années de Jacques Brel. Son enquête retrace son parcours aux antipodes - où l'homme, redevenu anonyme après avoir tourné sans regret le dos à la gloire, opéra la jonction avec son oeuvre - et révèle au passage les secrets de l'écriture et de l'enregistrement de l'album des Marquises. Enrichi d'informations inédites, de documents et témoignages nouveaux, ce récit, cinq ans après sa première édition sous le titre L'aventure commence à l'aurore, atteste combien ce "voyage" transforma une vie d'artiste, déjà flamboyante, en destinée d'exception. Ou comment Jacques Brel est devenu le "Grand Jacques"...

09/2018

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Religion

Mariage et continence

L'histoire commence à la fin du XIVe siècle. Angéline de Marsciano, âgée d'à peine douze ans, fait voeu de virginité. Quelques années plus tard, son père lui prescrit de se marier malgré tout, la promettant à un jeune comte nommé Jean. La veille des noces, Angéline se jette aux pieds de son fiancé et lui confie qu'elle a promis à Jésus-Christ de rester vierge. La réponse de Jean, rassurante, dégage un parfum céleste : Devant le roi des rois, tout autre fiancé doit s'humilier et disparaître. Soyez en paix : je ne chercherai jamais à attenter à votre virginité... Je serai le serviteur de la fiancée de Jésus-Christ. Les deux époux, vivant sous le même toit, garderont la continence jusqu'à leur mort. C'est ce récit, et d'autres encore, que raconte Ivan Gobry. Il nous retrace l'histoire attachante de presque quatre-vingt-dix cas de chrétiens : engagés dans les liens du mariage - qui est naturellement orienté vers l'acte conjugal -, ils ont pourtant préféré suivre l'appel d'une grâce spéciale. Ils ont vécu comme frère et soeur, ou même se sont dirigés, l'un et l'autre, vers des lieux de retraite et de prière. L'auteur rappelle, en fin d'ouvrage, les enseignements de l'Eglise qui permettent d'y voir plus clair dans cette conjonction du mariage et de la chasteté parfaite. Un livre aux chroniques surprenantes mais surtout édifiantes. Il fait respirer un air pur et bienfaisant, aux antipodes du siècle.

09/2013

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Littérature érotique et sentim

Le Temps d'un exil

Un homme, une femme, un enfant... Néanmoins, Franck, Nelly et Elisa ne forment pas une famille. A vrai dire, ils se connaissent à peine. Depuis deux jours seulement. Lui, à la dérive ; elle, occasionnelle s'occupant tant bien que mal de sa fille. Lui, que l'on devine aux marges de la légalité ; elle, évoluant sur le fil du rasoir. Une rencontre de cabaret, à Lyon, qui n'aurait pas dû aller plus loin que ça, mais qui a curieusement uni ces trois êtres aux vies flottantes. Trois êtres qui, sur un coup de tête, gagnent, après une halte marseillaise, Toulouse, ville de l'enfance de Frank... mais encore cité qu'il souhaite encore et toujours laisser loin derrière lui. Dans le rétroviseur. Mais comment faire quand on n'a plus d'argent ? Quand de plus l'on se voit flanqué d'une mère et de sa fille inconnues ? Si le roman de Bernard Tellez prend pour cadre une errance géographique en France, puis dans Toulouse, il relate aussi l'errance intérieure d'un homme aux brusques énervements, au regard acide sur la société et ceux qui la composent. Un homme qui ne sait plus quel sens donner à son existence, quelle voie emprunter pour se trouver, quel chemin de traverse sillonner pour toucher enfin à la paix. Un individu aux antipodes du héros, un être fait de rancœurs et de fêlures, que Bernard Tellez nous invite à suivre dans une œuvre où, sous le spleen, couvent la tension et le danger.

04/2012

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Sciences politiques

Au coeur des services spéciaux. La menace islamiste : fausses pistes et vrais dangers

Depuis le début des années 1970, le terrorisme est devenu une dimension majeure des relations internationales. Mis en oeuvre par des groupes palestiniens, par des États du Moyen-Orient agissant de façon clandestine ou par des services spéciaux obéissant à des hommes politiques tortueux, il a le plus souvent frappé des populations civiles sans défense. Durant trois décennies, il a constitué une constante préoccupation des services de sécurité occidentaux, devenant leur priorité absolue depuis le 11 Septembre et la revendication de la terreur par des fondamentalistes musulmans sans aucune implantation réelle. Quelles sont les clés permettant de décrypter ces phénomènes ? Pourquoi les services secrets ont-ils mis tant de temps à les comprendre ? Qui sont les véritables idéologues du terrorisme moderne, ses commanditaires, ses financiers ? C'est à ces questions que répond dans ce livre Alain Chouet, devenu l'un des meilleurs spécialistes mondiaux du problème après sa carrière de trente ans au sein des services secrets français, la DGSE. Grâce à son expérience du terrain et à sa fine connaissance des sociétés musulmanes, dont il expose ici l'histoire avec un sens aigu de la pédagogie, il donne à voir une réalité aux antipodes des discours de désinformation qui accompagnent trop souvent l'actualité du "terrorisme islamiste", du Maghreb au Machrek, de l'Algérie à l'Afghanistan. Avec une grande liberté de propos, il fait partager aux lecteurs ses inquiétudes, mais surtout sa clairvoyance sans oeillère. Un témoignage de choix et des révélations chocs sur les vraies racines d'un mal profond.

04/2013

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Ethnologie

Histoire et Anthropologie N° 24/2002 : Mémoires, cultures et traditions

La mémoire est filante et se joue des lois ou des leçons de l'histoire. Trop d'exemples attestent du refus des hommes de voir le passé. La tradition, ancrée dans le tréfonds de notre inconscient, participe souvent à l'occultation des faits historiques. Ces derniers, même avérés, conservent une part maudite de doute qui entrave toute interprétation raisonnable et scientifique sinon objective du monde. D'aucuns défendent ainsi l'indéfendable sous prétexte que chacun fait usage de sa mémoire (et de celle des autres !) comme bon lui semble. C'est là une démarche aux antipodes de l'historien. Le cas le plus symptomatique et le plus inquiétant est celui des négationnistes, ces " chiffonniers de l'histoire " qui ont fait de leur terrible relecture de l'Holocauste un macabre fonds de commerce, aux finalités plus politiques que scientifiques. Là, tous les êtres sensés et de bonne volonté s'accordent pour reconnaître l'évidence, ce qui n'est absolument pas le cas pour quantité d'autres sujets : l'esclavage par exemple, comme l'a encore démontré le ramdam autour de la conférence de Durban en 2001 où l'on a pu constater, une fois de plus, que tout le monde ne peut pas tout dire. Loin de là. De même, la mémoire est prisonnière des démons de ceux qui la manipule ainsi que de ceux malheureusement, qui ont été manipulés, fut-ce par le déni de vérité ou l'absence d'information. Mémoire éclatée, mémoire occultée, le " passé qui ne passe pas ", le travail d'éducation est à faire.

09/2002

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Economie

Développement économique et sécurité en République démocratique du Congo

Bien que les théoriciens de l'économie considèrent depuis longtemps les questions de sécurité et de violence comme indépendantes du champ d'analyse économique, cet ouvrage insiste plutôt sur le lien d'interdépendance entre ces deux domaines tels que mis en exergue par les perspectives interdisciplinaires des études du développement. Les études empiriques présentées dans ce livre traitent de sujets centraux autour du thème " Développement économique et sécurité " en République démocratique du Congo (RDC). En filigrane se dessinent les traits fondamentaux de la tragédie humaine et socioéconomique en cours en RDC, où les violences et l'activité économique sont devenues mutuellement vitales. L'enracinement de l'économie de guerre a débouché sur un système d'institutions et incitations qui favorisent des modes de gestion aux antipodes du développement économique. Dans ce contexte, les performances économiques affichées servent parfois à brouiller la réalité (pauvreté, inégalité, extorsion et corruption généralisée) que vivent les ménages ainsi que les entreprises. En dépit du fait que l'objectif de la politique économique est l'amélioration du bien-être à long terme, on constate cependant que la plupart des performances affichées en RDC se rapportent aux indicateurs intermédiaires de stabilité du cadre macroéconomique ; lequel est présenté comme une fin en soi. L'ambition de cet ouvrage collectif est d'amener une compréhension argumentée de ces évolutions de l'économie, du développement ainsi que de la sécurité en RDC afin de susciter des alternatives crédibles permettant à l'homme congolais de retrouver sa place au centre d'une économie prospère et d'un développement durable.

11/2018

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Sciences historiques

Archives de la Nouvelle-Calédonie et généalogie

La Nouvelle-Calédonie est un territoire peu connu en France métropolitaine. La généalogie est une "science" récente sur le territoire calédonien. Car, d'une part, un nombre restreint de documents d'archives sont proposés en ligne, et d'autre part ce pays est l'héritier d'une civilisation de tradition orale, les peuples Kanak. Le rapport à l'écrit, malgré une alphabétisation. Les traditions, l'histoire, les héritages et les généalogies se sont transmis pendant longtemps par oral. Par ailleurs, pour une partie de la population d'origine européenne issue de la colonisation pénale, il y a eu clairement une volonté d'enfouir le passé supposé honteux des aïeux relégués aux antipodes. De nombreuses archives relatives au bagne ont été détruites après la fermeture de celui-ci. Le défi de cet ouvrage s'avère donc triple : démontrer qu'il est possible de retracer une généalogie, même sur quelques générations, en dépit du "maquis archivistique" et de la dispersion géographique des documents ; permettre de faire le lien entre ce territoire, le plus éloigné au monde de la France (17 000 km), et la métropole à travers la mise en valeur d'un passé commun et proposer un panorama des sources concernant les multiples communautés installées progressivement en Nouvelle-Calédonie depuis le milieu du XIXe siècle. Ce guide offre aussi des informations sur l'archipel voisin du Vanuatu, colonie franco-anglaise entre 1907 et 1980. Ce guide propose donc un outil de recherche adapté, pour les généalogistes et les historiens familiaux, qui sera le premier du genre.

01/2019

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Notions

La Musique chair du silence

Parler du silence ?? Et de plus le définir comme ce que la musique nous fait entendre ?? Projet doublement insensé? ? C'est pourtant très loin de toute provocation artificieuse ou spéculation gratuite que cet essai parie sur la fertilité du paradoxe quand il est mis en oeuvre dans l'exigence d'une pensée rigoureuse. Par une démarche phénoménologique qui le traque pas à pas, cet impossible objet d'expérience et de connaissance que se révèle être le silence est circonscrit comme condition de possibilité de toute musique et par-delà, de toute dimension sonore en général. Si l'on ne peut dire ce qu'est en propre le silence, reste ouverte la voie du sens figuré et telle est la proposition ici faite de la notion d'incarnation. L'absence de propriété attribuable au silence défait tout discours philosophique classique et ouvre à une compréhension originale de la musique comme chair sensible de ce silence dont apparaît chemin faisant la neutralité ontologique déroutante, car on ne peut dire de lui ni qu'il est ni qu'il n'est pas. Ce questionnement qui renouvelle entièrement la caractérisation habituelle de la musique comme art du temps permet une approche de la temporalité au coeur de nos existences et par là se décline en compréhension du sujet que chacun est, aux antipodes de la souveraineté cartésienne et tout de réceptivité. Husserl et Heidegger principalement mais aussi Jean-Louis Chrétien accompagnent certaines étapes de ce cheminement qui rencontre bien sûr des musiciens, J. S. Bach, Ravel ou Olivier Greif notamment ainsi qu'un trio de jazz.

09/2022

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Actualité et médias

Le suicide français

" La France se couche. La France se meurt. La France avait pris l'habitude depuis le XVIIe siècle et, plus encore, depuis la Révolution française, d'imposer ses idées, ses foucades mêmes, sa vision du monde et sa langue, à un univers pâmé devant tant de merveilles. Non seulement elle n'y parvient plus, mais elle se voit contrainte d'ingurgiter des valeurs et des moeurs aux antipodes de ce qu'elle a édifié au fil des siècles. Nos élites politiques, économiques, administratives, médiatiques, intellectuelles, artistiques, héritières de mai 68, s'en félicitent. Elles somment la France de s'adapter aux nouvelles valeurs. Elles crachent sur sa tombe et piétinent son cadavre fumant. Elles en tirent gratification sociale et financière. Elles ont désintégré le peuple en le privant de sa mémoire nationale par la déculturation, tout en brisant son unité par l'immigration. Toutes observent, goguenardes et faussement affectées, la France qu'on abat ; et écrivent, d'un air las et dédaigneux, les dernières pages de l'Histoire de France . Ce vaste projet subversif connaît aujourd'hui ses limites. Le voile se déchire. Il est temps de déconstruire les déconstructeurs. Année après année, événement après événement, président après président, chanson après chanson, film après film... L'histoire totale d'une déconstruction joyeuse, savante et obstinée des moindres rouages qui avaient édifié la France. " Eric Zemmour se livre à une analyse sans tabou de ces quarante années qui, depuis la mort du général de Gaulle, ont " défait la France ".

10/2014

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Critique littéraire

L'écriture génocidaire. L'antisémitisme, en style et en discours, de l'affaire Dreyfus au 11 septembre 2001

Existe-t-il un style antisémite, qui, au-delà des thèmes traditionnels de la judéophobie, caractériserait l'écriture et le discours ? En décortiquant les textes, depuis la Belle Époque et l'affaire Dreyfus jusqu'aux attentats du 11 septembre 2001 en passant par l'avant-guerre et la collaboration, on découvre un fil conducteur, une " doxa " diffusée et popularisée par la littérature, la caricature, les discours idéologiques, et qui est caractérisée par des constantes stylistiques. À la charnière des XIXe et XXe siècles, Charles Maurras, Léon Daudet, mais aussi Emile Zola et Octave Mirbeau ont, volontairement ou non, déjà doté l'antisémitisme de marqueurs et de dénoteurs stylistiques. Mais c'est bien sûr Céline qui, dans ses romans comme dans ses pamphlets, a réalisé la synthèse des antisémitismes de droite et de gauche en popularisant un style particulier, exclamatif, populiste, argotique qui se voulait aux antipodes du style proustien, " fleuri, alambiqué, oriental " : en un mot, juif. Les ravages du style célinien, qui passait le message génocidaire comme en contrebande, se sont fait sentir jusque bien après la guerre, bien que bridés par la loi et l'absence de talent, sous la plume de négationnistes comme Paul Rassinier et Roger Garaudy, ou de " rouge-brun " tels que Jean-Edern Hallier et Marc-Edouard Nabe. Et de constater qu'aujourd'hui encore, le discours antisioniste, qui a achevé sa mondialisation, fait des Juifs, comme soixante ans auparavant et pour de tout autres raisons, dans un tout autre contexte, des cibles potentielles, où qu'ils se trouvent dans le monde.

04/2005

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Littérature française

Là où tu m'emmèneras...

Dans son lit, Franck s'endort, vaincu par le violent corps-à-corps livré contre la fièvre qui vient de le terrasser. L'enfant sombre doucement dans un profond coma. Transporté dans l'étrange tunnel de la « mort imminente », est-ce par miracle ou grâce au concours de l'au-delà qu'il revient à la vie ? Deux décennies plus tard, devenu un brillant architecte, rien ne semblait pouvoir arrêter son avenir rempli d'ambition. Pourtant, quand un jour, se présente à la porte de son bureau un certain Bertuzzi, Franck est loin de se douter que sa vie va basculer à tout jamais, réveillant les fantômes du passé... À l'antipode de ce monde de bâtisseurs, Pascale rêvait depuis l'adolescence de devenir biologiste en vie marine et d'être au plus près des baleines, quand soudain, sur le point d'atteindre son objectif, un évènement dramatique va venir bouleverser ses projets. Rien ne prédestinait ces deux êtres aux existences diamétralement opposées à se rencontrer et pourtant... Ce roman dosant subtilement amour, suspense, histoire et fantastique, vous plongera rapidement dans le mystère ; une intrigue dont il vous sera difficile de décrocher jusqu'au dénouement que vous ne serez pas prêt d'oublier.

12/2014

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Littérature étrangère

Le crépuscule des dieux de la steppe ; Le temps des querelles (diptyque)

Ismail Kadaré est l'un des plus grands écrivains d'aujourd'hui. Son oeuvre, ancrée dans sa propre expérience des drames contemporains, dépasse les frontières de son pays pour atteindre à l'universel à travers une dénonciation corrosive et percutante des systèmes totalitaires. Ce volume regroupe trois grands romans politiques, consacrés aux rapports difficiles qu'entretint la petite Albanie avec l'Union soviétique et la Chine. Trois livres aux tonalités bien différentes - biographique et intimiste pour Le Crépuscule des dieux de la steppe, épique et shakespearienne pour L'Hiver de la grande solitude, plus grotesque, voire cocasse, fantastique, pour Le Concert - mais qui forment une manière de fresque historique qui nous éclaire, de l'intérieur, sur les convulsions traversées par le monde communiste de la fin des années 1950 aux années 1970. Kadaré y évoque les combats idéologiques que se livrèrent les dirigeants des hautes sphères rouges, mais aussi la vie du petit peuple albanais, avec ses espoirs et ses déboires - aux antipodes des canons du réalisme socialiste. La petite histoire côtoie ici la grande, les drames personnels, les émois intimes se jouent à la lumière des schismes et des anathèmes, de part et d'autre d'un fossé qui se creuse et s'élargit entre révisionnistes et staliniens. Ces trois romans ont valu à leur auteur, contraint à l'exil, d'être attaqué avec virulence par le régime d'Enver Hodja en raison notamment de sa peinture pleine de dérision du bloc communiste et de ses méthodes tyranniques. Une peinture d'autant plus redoutable qu'elle est l'oeuvre d'un admirable conteur.

05/2020

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Littérature étrangère

L'Orgie perpétuelle. Flaubert et "Madame Bovary"

"Le seul moyen de supporter l'existence, c'est de s'étourdir dans la littérature comme dans une orgie perpétuelle" : cette phrase de Flaubert a inspiré à l'un des chefs de file de la nouvelle littérature latino-américaine une réflexion sur l'art et le métier d'écrivain, sur les rapports de la littérature et de la vie à travers Madame Bovary qu'il tient pour le modèle absolu du roman. Ce livre est d'abord une confession, celle d'un jeune Péruvien qui découvre Paris à l'âge de vingt-trois ans, devient "lecteur cannibale de romans", ébloui par les classiques de notre littérature. "Une poignée de personnages littéraires ont marqué ma vie de façon plus durable qu'une bonne partie des êtres en chair et en os que j'ai connus", écrit Mario Vargas Llosa, affirmant n'en connaître "aucun avec qui j'aie eu une relation plus clairement passionnelle qu'Emma Bovary". Pour ce romancier venu des antipodes, Flaubert est à la fois le père du nouveau roman, l'un des principaux fondateurs de la sensibilité moderne et un freudien avant la lettre. Mario Vargas Llosa examine la lente gestation du roman, ses caractéristiques propres, la notion du temps et le rôle du narrateur dans cette longue et minutieuse enquête autour d'un livre dont il nourrit sa propre passion d'écriture. En dernier lieu, il tente de situer Madame Bovary dans son temps comme dans le nôtre, soulignant l'immense dette contractée par les écrivains du monde entier envers Flaubert. Cette relecture passionnée et passionnante d'une oeuvre capitale devient, grâce à Mario Vargas Llosa, une véritable aventure de la création.

05/1978

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Philosophie

Du lien des êtres aux éléments de l'être. Merleau-Ponty au tournant des années 1945-1951

Premier volet d'une relecture transversale de l'œuvre de Merleau-Ponty à la lumière d'une connaissance d'ensemble de ses inédits, cet ouvrage se consacre à une période encore mal connue de l'évolution du philosophe, les années 1945-1951. Pendant cette phase de transition indispensable à la compréhension de la genèse des derniers écrits, Merleau-Ponty commence à se libérer des concepts classiques pour s'acheminer vers deux éléments capitaux de sa pensée: la chair et l'empiétement. A partir du bilan moral et politique de 1945, il fait de l'empiétement une figure de la modernité, et travaille en lui l'alliance singulière de pessimisme et d'optimisme par laquelle il veut traduire sa propre version de l'existentialisme. La fracture généralisée de l'empiétement a définitivement renversé les assurances du monde classique, mais nous oblige du même coup à refonder toute positivité dans la négativité de l'homme, délivrant ainsi une approche enfin possible de la chair. L'empiétement et la chair tissent ensemble une philosophie du lien, dont les enjeux humanistes se diffusent bientôt dans les linéaments d'une future ontologie. Durant cette même période, l'apparente complicité de Merleau-Ponty avec Sartre recouvre en réalité déjà l'élaboration d'une critique radicale, au fil d'une réécriture détournée, jusqu'à l'inversion, des analyses sartriennes de la chair et du désir. Dans une complicité significative avec l'onirisme des " psychanalyses " de Bachelard, de la " co-naissance " de Claudel et de l'" amour fou " de Breton, Merleau-Ponty prépare ses propres éléments ontologiques, aux antipodes de l'imaginaire sartrien.

05/2004

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Littérature étrangère

Comme au cinéma

Quand Irene Sandle, une jeune bibliothécaire dont le mari aviateur est mort à la guerre, quitte Wellington en 1952 avec sa petite fille, Jessie, pour aller travailler dans les champs de tabac, elle espère un nouveau départ. Mais l'homme prévenant et doux qu'elle rencontre sur la plantation disparaît accidentellement, et le choix de la raison s'impose : sa décision d'épouser en deuxièmes noces le gérant de l'exploitation, l'inquiétant Jock Pawson, pèsera sur toute la descendance d'Irene, bien après sa disparition précoce en 1963. Si Jessie, dix-huit ans au moment du décès de sa mère, a déjà fui le domicile familial, les trois enfants Pawson subissent eux la désastreuse influence de leur marâtre. Chacun à sa manière, les quatre membres de la fratrie essayent d'avancer dans la vie : Belinda, la cadette, finira par épouser l'étudiant météorologue avec qui elle a eu un enfant, encore adolescente. Devenue cinéaste, c'est elle qui, au fil des années, se préoccupera des deux puînés, dont les tentatives d'échapper à un destin contraire s'avéreront plus chaotiques. Les accompagnant sur plus d'un demi-siècle, Fiona Kidman suggère, avec sa subtilité coutumière, la complexité de ses personnages, lève le voile des apparences, effleure de lourds secrets de famille, et nous conduit avec maestria dans les arcanes d'une société des antipodes en pleine mutation. Après Le Livre des secrets, la grande dame des lettres néo-zélandaises nous livre encore une éblouissante saga, où les femmes, fortes et attachantes, menant de front combats intimes et politiques, donnent matière à d'inoubliables portraits.

05/2019

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Policiers

2032 Tome 1 : La société

« Hier soir, pendant notre conversation, Matthew Zimmer avait qualifié Black Cat de fabulateur. Quelques instants plus tard, en pleine campagne politique, le sénateur Bull avait utilisé, par deux fois, le même adjectif pour désigner le contestataire. La coïncidence était trop grosse. J'associais l'image du propriétaire d'AMC et du politicien en train de converser pendant la soirée avec la définition de la Société : un groupement d'entreprises dont les intérêts convergent. Si ceux de Zimmer étaient évidents, j'ignorais les enjeux du sénateur dans cette affaire. Il allait falloir creuser. Ma décision était prise. Cette histoire flairait trop le scandale pour la laisser échapper, et elle me revenait de droit [...]. N'en déplaise à Lucy, j'étais l'homme de la situation, celui qui allait faire éclater la vérité au grand jour. Pour le reste, eh bien, j'improviserai. Julian Fowler, journaliste zélé, rusé et sans scrupule. » Idéalistes et salauds... Dissidents et stratèges politiques ombrageux... Antipodes extrêmes entre lesquels nous ne cessons de balancer lors de la lecture de ce thriller d'anticipation nerveux qui imagine un futur – pas si lointain – où le cynisme des puissants œuvre patiemment et méthodiquement dans l'ombre et planifie l'impensable. De la vie pulvérisée de Julian qui fouille là où il ne faut pas à la chute sociale de Leveaux, ce flic à l'ancienne, du jusqu'au-boutiste et très opportuniste sénateur Bull au glaçant Jonas, homme de main aussi raffiné qu'impitoyable, le romancier dresse dans le même temps une série de portraits qui, loin de céder au manichéisme, rendent compte de tout ce que l'âme humaine peut avoir d'altruiste ou de ténébreux.

10/2014

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Animaux, nature

Savoir écouter les chevaux. Une expérience sensible de la nature

Journaliste italienne installée à Paris, Alessandra est envoyée dans les Alpes italiennes faire un reportage sur le centre équestre Silverado. A 1 500 mètres d'altitude, cet univers préservé, aux antipodes de la frénésie urbaine, lui dévoile soudain de nouveaux horizons. Le propriétaire, Renato Riccardi, est un "chuchoteur" ; il a acquis l'essentiel de sa connaissance subtile des chevaux et de lois de la nature auprès des Amérindiens, qui comptent parmi les peuples cavaliers mythiques. Il s'agit d'une pratique équestre consciente, instinctive, non-violente, qui intègre un travail sur soi, par une écoute attentive de la nature, une relation harmonieuse avec le cheval, qui l'invitent à grandir en humanité. Alessandra est bouleversée par cette rencontre, par les mots qu'elle entend et les sensations nouvelles qu'elle éprouve. Renato l'emmène en randonnée à cheval sur les sentiers, lui permettant d'appréhender directement sa manière si particulière d'entrer en contact avec les chevaux et de vivre l'expérience d'un étonnant voyage intérieur. Dans cette communication "d'âme à âme", s'immergeant peu à peu dans la beauté et le silence de la montagne, elle affine sa compréhension du lien entre l'humain et la nature. Elle sent alors combien ce puissant sentiment d'unité peut changer en chacun d'entre nous le regard que nous portons sur le monde. Ce témoignage généreux et plein de sensibilité, aux portes de "l'équitation intérieure" , de l'éthologie et de l'écologie profonde, inspirera les amoureux de la nature, les pratiquants orientés vers une approche "douce" du cheval, et aussi tous ceux qui rêvent tout simplement de monter un jour à cheval.

03/2019