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Anthony Cudahy Conversations

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Descartes

Règles pour la direction de l'esprit suivi de Recherche de la Vérité par les lumières naturelles, le Monde ou Traité de la Lumière, L'Homme,Méditations Métaphysiques

Les REGLES POUR LA DIRECTION DE L'ESPRIT est un ouvrage de jeunesse de Descartes, qu'il a retravaillé tout au long de sa vie et qui n'est paru qu'à titre posthume. Descartes y énonce les différentes règles d'une méthode universelle permettant d'orienter la pensée lorsque celle ci cherche à atteindre la vérité. L'ouvrage contient des règles pour diriger son esprit. Parmi les 21 règles énoncées, seules les 18 premières sont commentées par l'auteur. La recherche de la Vérité par la lumière naturelle est un dialogue philosophique inachevé de Descartes. Il imagine alors une conversation entre trois personnages : Eudoxe, Polyandre et Epistémon. Eudoxe est doué d'un esprit ordinaire, mais dont le jugement n'est gâté par aucune fausse opinion, et qui possède toute sa raison intacte, telle qu'il l'a reçue de la nature ; il reçoit dans sa maison la visite de deux hommes du plus grand esprit, et des plus distingués du siècle : Polyandre qui n'a jamais rien étudié et Epistémon qui sait très bien tout ce qu'on peut apprendre dans les écoles... . Le Monde ou Traité de la Lumière est l'une des dernières oeuvres qu'écrivit Descartes dans le domaine scientifique. L'Homme est un traité inachevé de Descartes publié de manière posthume. Il y aborde les fonctions principales de la machine corporelle : la digestion, la nutrition, la respiration, la circulation du sang, le mouvement, les sens extérieurs et intérieurs, et la structure cérébrale. Les Méditations Métaphysiques est une oeuvre philosophique. Il y soutient qu'en dépit des arguments sceptiques contre la vérité et la certitude, il y a des connaissances légitimes. Aussi, il présente l'homme comme ayant une substance essentiellement pensante (le cogito) qui s'oppose à son corps, qui lui est une substance matérielle (voir dualisme de substances). Ce livre est illustré de 74 dessins

11/2022

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Littérature scandinave

Le pays des phrases courtes

Après avoir quitté Copenhague, une jeune femme s'installe dans une communauté isolée de l'ouest du Danemark, et fait face avec humour à de sérieux problèmes d'adaptation. " Stine Pilgaard a écrit un roman envoûtant. Elle a réussi le tour de force de nous offrir un livre hilarant et métaphysique à la fois. " Véronique Ovaldé, Le Monde des livres. Le pays des phrases courtes, c'est l'ouest du Jutland, région rurale située à l'ouest de la péninsule danoise. Après avoir quitté Copenhague, une jeune femme s'y installe dans une communauté isolée et doit trouver sa voie, non seulement dans l'environnement déconcertant de l'école secondaire résidentielle Folk où son partenaire a été engagé pour enseigner, mais aussi dans les formes de conversation impénétrables de la population locale. Et pour couronner le tout, elle doit jongler avec ses rôles de mère d'un nouveau-né et de chroniqueuse dans le journal local. Presse : " On trouve dans ce roman la douceur de la vie communautaire (et son poids aussi), la beauté de la nature du Jutland, la détresse (que l'héroïne rend désopilante) d'être parent, la difficulté de passer son permis de conduire, et tout cela délicieusement ponctué par son travail d'oracle pour le journal local. Elle répond au courrier des lecteurs, et ses réponses sont des moments parfaits de sagesse branque. Stine Pilgaard a écrit un roman envoûtant. Elle a réussi le tour de force de nous offrir un livre hilarant et métaphysique à la fois. " Véronique Ovaldé, Le Monde des livres. " Un pur moment de bonheur littéraire. " Page des Libraires " Drôle, sincère, lucide, d'une sensibilité et d'une inventivité folles " LiRe " Des pages hilarantes et enlevées [et] en sous-texte, un éloge très poil à gratter des ratages et des impasses. " Marie Claire

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Questions du quotidien

Découvrez Comment Prévenir Et Guérir; Votre Déficience Auditive Et Surdité

Savez-vous que la déficience auditive et la surdité sont un fléau mondial ? Selon l'organisation mondiale de la santé (OMS), 1,5 milliard de personnes sont atteintes d'une déficience auditive plus ou moins révélée. Parmi elles, 430 millions ont besoin de rééducation. Les prévisions indiquent qu'en 2050, près de 2,5 milliards de personnes seront atteintes de déficience auditive plus ou moins prononcée, et plus de 700 millions de personnes auront besoin de rééducation. La déficience auditive est constatée, lorsqu'une personne n'est pas capable d'entendre aussi bien, qu'une personne qui a une audition normale, dont le seuil du niveau sonore est d'environ 20 décibels (dB), ou mieux dans les deux oreilles. La déficience auditive peut être légère, moyenne ou profonde. Elle peut atteindre une oreille ou les deux et être à l'origine des difficultés, pour suivre une conversation ou entendre les sons forts. Comme toute personne, vous observez que la déficience auditive et la surdité sont systématiquement traitées, par des médicaments, la chirurgie et surtout par le juteux marché de la prothèse auditive. Pourtant, le docteur Albert Maurice prouve de manière irréfutable, sur la base de nombreuses observations sévèrement contrôlées et des données précises, la puissance de la valeur thérapeutique du traitement des sourds-muets, et un grand nombre de sourds de guerre par les exercices acoustiques. Surtout, les résultats sont encore bien supérieurs, en associant la thérapeutique déjà citée ci-dessus aux thérapeutiques naturelles, qui ont fait leurs preuves depuis des millénaires sur l'ensemble des maladies aiguës et chroniques, y compris pour la prévention et la guérison de la déficience auditive et la surdité. Entendre à nouveau aussi bien, qu'une personne qui a une audition normale, est un rêve à votre portée. Les conseils de ce livre peuvent bien changer le cours de votre existence, dès aujourd'hui !

12/2022

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Autres langues

Le turc B2. SuperPack : 1 livre + 1 clé USB, avec 4 CD audio

Avec Assimil, apprendre le turc n'a jamais été aussi facile : la méthode intuitive a permis à des millions d'utilisateurs d'apprendre une langue étrangère. Vous êtes débutants ou faux-débutants ? Vous souhaitez tout simplement vous remettre au turc ? En 71 leçons et autant de dialogues vivants ponctués de notes simples et d'exercices, à raison de 30 à 40 minutes par jour, vous suivrez une progression très fluide. Vous atteindrez en quelques mois un niveau de conversation vous permettant de dialoguer avec des amis et de vous exprimer aisément dans la vie courante comme en situation professionnelle. Qu'est-ce que la méthode Assimil ? Cette méthode d'auto-apprentissage révolutionnaire repose sur un principe simple et efficace : l'assimilation intuitive. Elle s'inspire du processus naturel qui permet à chacun d'acquérir sa langue maternelle. Grâce à un ensemble pédagogique composé de dialogues vivants, de notes simples et d'exercices, vous parlerez sans effort ni hésitation de manière très naturelle. Les 3 raisons qui garantissent l'efficacité de la méthode : la méthode a fait ses preuves depuis plus de 85 ans ; elle permet vraiment d'apprendre une langue en quelques mois ; elle repose sur un principe unique, confirmé par les sciences cognitives. Les avantages de la clé USB : écoute des leçons et exercices en continu ou phrase par phrase ; affichage simultané des textes correspondants sur smartphones, tablettes, ordinateurs... ; l'ensemble des enregistrements sur un seul support. Nos points forts : des dialogues vivants et utiles ; un choix de situations réalistes et actuelles ; une progression grammaticale soigneusement étudiée ; des révisions systématiques pour consolider vos acquis ; des commentaires culturels ; un style humoristique unique et éprouvé ; une aide à la prononciation grâce à l'audio.

01/2018

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CD K7 Littérature

Une nuit particulière. Suivi d'un entretien avec l'auteur, 1 CD audio MP3

" J'avais envie d'amour. Envie d'une grande nuit d'amour. D'une rencontre. De ce moment étrange, poétique parfois, qui change le cours de l'eau d'une vie. Je voulais comprendre jusqu'où l'on peut aimer, jusqu'où l'on peut aller vers l'autre et ressentir que chaque pas est un choix. Je rêvais d'entendre à nouveau quelques airs d'opéra, des arias de douleur et de beauté, et retrouver ces hommes et femmes capables de se jeter dans le vide par amour. Parce que c'est vivre sans amour qui est l'enfer. " G. D. Elle s'appelle Aurore. Et pourtant c'est au crépuscule qu'elle rencontre Simeone, un soir d'automne, à Paris, aux abords du local d'un groupe de parole. Elle quitte une réunion, lui arrive pour la suivante. Il attend, l'observe, intrigué, mais c'est elle qui s'adresse à lui. Le temps d'une cigarette, la conversation s'engage. Après trente ans d'amour fou, Aurore sait qu'elle va être quittée par son mari. Simeone a la gorge mangée par un crabe, il lui reste peu de temps à vivre, il refuse de lutter et sa femme a peur. Alors les deux inconnus s'avancent ensemble dans une nuit qui ne ressemblera à nulle autre, des rues de Paris à un bar de nuit, d'une chambre d'hôtel à un aller-retour en taxi vers Roissy et une évasion vers les rivages de l'aube. Première ou dernière nuit, tous deux l'ignorent. Ils ne sont sûrs que d'une chose : au matin, après cette bouleversante nuit d'amour, rien ne sera plus jamais comme avant. Car l'amour ne s'écrit jamais à l'avance. Romanesque, poétique, fulgurant : un magnifique roman d'amour. G. D.

03/2023

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Actualité et médias

Foccart parle. Tome 1, Entretiens avec Philippe Gaillard

Foccart... Vous avez bien dit Foccart ? Tout à trac, un jour de novembre 1992, Béchir Ben Yahmed, le patron du groupe de presse Jeune Afrique, coupe le fil d'une conversation. " Feriez-vous un livre d'entretiens avec Jacques Foccart ? me demande-t-il. - Toutes affaires cessantes. Quel journaliste laisserait passer une telle occasion ? Mais croyez-vous que... ? - Si je vous le demande, c'est que j'ai son accord. - Son accord ? Pour parler ? Vraiment ? - Ecoutez, il ne voulait pas parler. Il a toujours refusé d'écrire ses Mémoires. Les rares interviews de lui qui ont été publiées n'ont d'intérêt que pour les exégètes de la langue de bois. S'il accepte aujourd'hui, c'est parce que, tout bien réfléchi, il admet que son témoignage pour l'histoire s'inscrit dans la continuité de son existence d'homme d'action. " Jacques Foccart avait posé deux conditions : ces entretiens seraient réalisés dans le secret absolu ; ils ne seraient pas publiés de son vivant. La première a été respectée. La seconde a été levée, je ne peux pas dire quand, progressivement, parce qu'elle n'avait, somme toute, pas de raison profonde, et que, je crois bien, l'inquiétude de celui qui ouvrait sa mémoire, par rapport aux réactions que susciterait la publication, s'est estompée et s'est colorée de curiosité. Il me revenait donc de faire parler un muet. Je n'ai pas eu besoin de devenir orthophoniste. Le muet avait décidé de sortir de son mutisme ; c'était nécessaire et suffisant. Deux entretiens, me semble-t-il, trois peut-être, ont suffi pour qu'il baisse la garde et qu'il prenne plaisir à raconter. Ph. G.

07/1998

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Histoire des religions

Religions et fin de vie (TP)

La question de la fin de vie ne laisse personne indifférent. Depuis plusieurs décennies, le suicide assisté et l'euthanasie, comme solutions à la désespérance, la maladie et la souffrance, font débat au sein de nos sociétés. Dans ces discussions, les religions et les spiritualités ne parviennent pas toujours à se faire entendre. L'anthropologue Laëtitia Atlani-Duault offre pour la première fois à de grandes voix religieuses et intellectuelles de France un espace de dialogue autour de la fin de vie. Chacune dans leur tradition théologique, elles abordent sans détour l'importance du lien et du consentement à la mort, mais aussi à la vie. Contributeurs : Olivier Abel (philosophe protestant), Dan Arbib (philosophe et spécialiste d'études juives), Sadek Beloucif (professeur de médecine et président de l'association "L'Islam au XXIe siècle"), Antony Boussemart (coprésident de l'Union bouddhiste de France), François Clavairoly (pasteur et théologien protestant), Chems-eddine Hafiz (recteur de la Grande Mosquée de Paris), Haïm Korsia (grand rabbin de France et membre de l'Institut), Christian Krieger (pasteur et président de la Fédération protestante de France), Denis Malvy (professeur de médecine, théologien et prêtre orthodoxe), Véronique Margron (théologienne et soeur dominicaine, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France), Eric de Moulins-Beaufort (archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France), Dimitrios Ploumis (métropolite de France et président de l'Assemblée des évêques orthodoxes de France), Jigmé Thrinlé Gyatso (lama et coprésident de l'Union bouddhiste de France). Laëtitia Atlani-Duault est anthropologue et a créé un groupe de réflexion sur les grands sujets de société au prisme des religions et spiritualités. Elle est directrice de recherche à l'Université Paris Cité - IRD, vice-présidente Europe de l'Université Paris Cité, présidente de l'Institut Covid19 Ad Memoriam et professeur affiliée à l'Université Columbia. Elle a été membre du Conseil scientifique Covid-19 et de la Commission indépendante d'enquête sur les abus sexuels dans l'Eglise de France. Elle a récemment dirigé Les Spiritualités en temps de pandémie (Albin Michel, 2022).

10/2023

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Littérature anglo-saxonne

Howards End. Le legs de Mrs. Wilcox

Publié en 1910, sous le titre anglais d'Howards End, Le legs de Mrs. Wilcox est le quatrième roman de Forster. Situé dans l'Angleterre du tout début du xxe siècle, qui est encore celle de l'Empire britannique et déjà celle des débuts de l'automobile, le roman, à travers l'histoire des deux soeurs Margaret et Hélène Schlegel, fait se rencontrer, non sans heurts, trois familles qui représentent trois catégories sociales de l'Angleterre. Les soeurs Schlegel, filles d'un émigré allemand, représentent une grande bourgeoisie "cosmopolite" , cultivée et "libérale" au sens anglais du terme, c'est-à-dire "de gauche" , préoccupée par la question sociale et les droits des femmes ; les membres de la famille Wilcox, rencontrée au cours d'un voyage en Allemagne, sont, quant à eux, des industriels, parfaits représentants de l'Empire et du "libéralisme" britannique ; tandis que Leonard Bast, mal marié à la peu recommandable et pitoyable Jackie, est un petit employé londonien qui aspire à la culture sans en avoir les moyens. Avec plus de maestria encore que dans les romans précédents, Forster parvient merveilleusement à allier la comédie (et même la satire) sociale à son désir de poser dans le roman, à travers ses personnages, la question de la réalité, qui ne s'atteint que dans l'accomplissement intégral de soi. Virginia Woolf écrit à ce propos : "A nouveau, mais sur un terrain de bataille plus vaste, se poursuit le combat que l'on trouve dans tous les romans de Forster - le combat entre les choses qui importent et celles qui n'ont pas d'importance, entre la réalité et les faux-semblants, entre la vérité et le mensonge". Il faudra non seulement toute la patience de Margaret Schlegel, mais aussi la violence des événements, pour que son désir de "mettre du lien" entre les choses et les êtres ("relier suffit" est la devise du roman), qu'elle met en pratique en épousant Mr. Wilcox, finisse - comme dans Le plus long des voyages - par aboutir à une harmonie retrouvée, loin de la trop moderne Londres : les trois familles se réuniront enfin en la personne de Tom, le fils adultère d'Hélène et de Léonard, à Howards End, dans la maison de campagne que la vieille Mrs. Wilcox avait souhaité léguer aux Schlegel. Le livre fut un immense succès public dès sa parution. Mais, comme l'a très bien noté David Lodge dans sa préface à l'édition Penguin du roman, en 2000, s'il dépeint avec une parfaite exactitude l'Angleterre d'avant la Première Guerre mondiale, sa manière de mener le débat entre les valeurs de "l'intelligentsia de gauche" que l'on pourrait qualifier "anachroniquement" d'écologiste, représentée dans le livre par la famille Schlegel, et celles de la bourgeoisie capitaliste reste d'une étonnante actualité. Il a été adapté avec succès au cinéma en 1992 sous le titre Retour à Howards End par James Ivory, avec Vanessa Redgrave, Emma Thompson et Anthony Hopkins.

06/2022

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Littérature française

Victor Dojlida, une vie dans l'ombre

« Victor, le 26 septembre 1989, à sept heures du matin, les portes de la prison de Poissy s’ouvraient pour toi, et la rue te rendait une liberté tardive… Quelques semaines après, le mur de Berlin tombait… Ah, les beaux jours de cet automne-là ! Car il faut bien que les portes s’ouvrent, que les murs s’écroulent, quand ils empêchent les hommes de vivre… » Michèle Lesbre a rencontré Victor Dojlida à sa sortie de prison et l’a côtoyé jusqu’à sa mort en 1997. Bouleversée par le destin de cet éternel rebelle dont la vie a été brisée par la guerre et les désillusions, elle est partie sur ses traces, a exploré les archives et s’est surtout souvenue de leurs conversations, pour lui rendre cet hommage personnel. Victor Dojlida est né en Biélorussie en 1926. Il a trois ans quand sa famille émigre en Lorraine, où son père est d’abord employé à la mine, puis aux aciéries. Quand, le 10 mai 1940, la première bombe s’écrase sur Homécourt, l’école ferme. Victor a quatorze ans, il ne passera pas le certificat d’études, mais il entre aux FTP-MOI, les Francs-tireurs et partisans de la main-d’œuvre immigrée. En février 1944, son réseau est dénoncé. C’est la déportation et les camps, où il voit mourir son copain Stanis. Il a presque vingt ans quand il revient. Le juge qui l’a livré à la Gestapo et le policier qui l’a dénoncé sont encore en place. Pour lui qui est rescapé de l’enfer, ce n’est pas supportable. C’est alors que commence l’enchaînement des faits qui le conduiront en prison pendant quarante ans. Victor Dojlida, une vie dans l’ombre a été publié pour la première fois en 2001, par les éditions Noésis. Sabine Wespieser éditeur le réédite aujourd’hui, en même temps que paraît le douzième roman de Michèle Lesbre, Écoute la pluie, hommage à un autre disparu, anonyme celui-ci. L’essentiel de l’œuvre de Michèle Lesbre, qui vit à Paris, est réuni dans le catalogue de Sabine Wespieser éditeur.

02/2013

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Littérature étrangère

Pubis angelical

"Tout commence comme dans un rêve made in Hollywood dans les années 1930 : Lya Kolter, belle parmi les belles, épouse l'homme le plus riche de Vienne. Elle se réveille séquestrée dans un palais des Mille et Une Nuits... Son mari ordonne à distance le rythme de ses jours et fait brûler toutes les copies des films dont elle était la vedette. C'est qu'un secret démoniaque préside à sa naissance... Lya réussira à fuir, mais pour devenir le jouet d'autres vampires, maîtres ou esclaves de la gloire, de la politique, de la trahison, alors qu'elle cherche la pureté et l'amour. Un demi-siècle plus tard, dans un monde concentrationnaire, au milieu d'une nature envahie par les glaciers, W 228, portrait fidèle de Lya, vit un amour fou avec un étranger, malgré les interdits. Son châtiment sera de soulager la misère sexuelle des contagieux ; elle découvrira pourtant le caractère angélique du service rendu (d'où le titre du livre). Un troisième destin de femme, bien contemporain, cette fois, dessine la trame réelle du récit. Nita, une Argentine, vient d'être opérée dans une clinique de Mexico. A travers ses conversations avec une amie, puis avec son ancien amant, militant péroniste, comme par les fragments de son journal intime où elle essaie de composer une image satisfaisante d'elle-même, c'est l'atmosphère étouffante et le snobisme petit-bourgeois du Buenos Aires contemporain qui nous sautent à la gorge. Nita est le lien vivant entre Lya et W 228, qui sont peut-être de simples projections de son imagination ; leurs fantasmes, leur soif frustrée d'un amour tel qu'on le voit à l'écran, leur obsession de la trahison, sont autant de facettes du subconscient collectif d'une génération et d'un milieu de midinettes riches, abreuvées de tangos. Manuel Puig manie ici avec la même maîtrise le kitsch le plus délirant, l'intrigue policière, la psychanalyse. Mais, en même temps, il dresse un étonnant inventaire des rêves de pacotille et de la violence réelle qui sont le vrai visage de l'Argentine d'aujourd'hui." Bulletin Gallimard n° 307, mai-juin-juillet 1981.

05/1981

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Histoire de France

Antonelle l'intègre et le mauvais gouvernement

La Révolution française fait toujours peur ; aussi les beaux esprits y cherchent-ils à sauver les meubles. Pierre-Antoine Antonelle, noble révolutionnaire, plaît ; il a de l'esprit, de l'élégance, des vues profondes et de l'audace. Il est une figure fort utile pour déprécier Babeuf, le bavard du peuple, le myope passionnel que la précipitation messianique a jeté dans l'échec. Le goût du secret et autres considérations littéraires sont sans doute bien utiles pour meubler les conversations ; en revanche, ce genre de propos dénués de toute rigueur est juste bon à attirer l'attention du lecteur occupé ailleurs. Antonelle, député à la Législative, chargé d'informer l'armée des événements du 10 août 92, fut arrêté par La Fayette comme otage de l'inviolabilité du monarque. Il fut encore emprisonné sur ordre du Comité de salut public pour l'écrit où il publiait son droit à motiver ses sentences au Tribunal révolutionnaire. Merlin de Thionville s'efforça de le faire inscrire sur la liste de proscription du 18 fructidor an 5 ; il fut astreint, comme anarchiste incorrigible, à demeurer en Charente-Inférieure. Il fut encore l'un des élus radiés du 22 floréal an 6. On va voir, en lisant ses écrits contre le mauvais gouvernement, ce qu'il nomme la conspiration des tyrans et en faveur de la démocratie vraie et non représentative, qu'Antonelle fut un analyste remarquable, un homme juste et lucide, un ami sincère et audacieux, méchant et ironique à l'encontre des petits-maîtres de son temps, et c'est bien à tort que nos beaux esprits se réclament de lui. Il ne s'agit pas de croire tel ou tel ; pas non plus d'avoir son opinion, sans avoir formé son jugement par des connaissances exactes. L'ennui infini, à défaut, s'empare des esprits et son contrepoison, le rire imbécile. La République des savants se charge de bien penser, et le pur lecteur, passif absolu, toujours occupé à survoler ce qui vient de paraître, incapable d'en rien retenir, se rit de ce qui le dépasse, avide de nouveauté sous le nom de progrès.

12/2018

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Bouddhisme

Présence

Un extrait de conversations entre Noriyuki Ueda, éminent anthropologue, et le Dalai ? Lama. Des vérités et des réflexions pleines de bon sens et de sagesse sur le thème de la présence. Attachement. Vacuité. Compassion. Existence. Vous entendrez maintes fois ces termes dans les enseignements du Dalaï Lama présentés dans ce livre de sagesse. De nombreuses pratiques et méditations bouddhistes se concentrent sur "être dans le moment présent". Mais qu'est-ce que cela signifie vraiment ? Le Dalaï Lama parle d'attachement aux aux choses, aux personnes, à la mémoire, aux sentiments de colère et de ressentiment, aux objectifs futurs. "Etre attaché" signifie que nous ne sommes pas ici maintenant ; au contraire, nous vivons à travers ce que vers quoi notre attachement nous emmène. Le vide. Cela signifie-t-il que nous laissons tout partir ? Même les pensées présentes dans notre esprit ? Comment la compréhension de la vacuité nous aide-t-elle à être ici et maintenant ? Le Dalai Lama est clair : si nous ne sommes pas éduqués sur l'histoire passée et si nous n'avons aucun sens du futur, alors comment pouvons-nous avoir un avoir un "présent" ? Dans ce vaste débat, le Dalaï Lama parle de la nature de l'empathie, de la vacuité, de la compassion et de l'attachement, tout cela dans le but dans le but de nous dire : "Soyez ici". Lorsque nous sommes là, nous pouvons pratiquer la compassion dans le moment présent et nous concentrer sur la justice sociale maintenant. Quand nous sommes ici, nous ne sommes plus attachés à notre passé, nous ne sommes plus plus stressés par le futur, plus attachés à la souffrance. Etre ici signifie que nous trouvons le bonheur, la paix, et la plénitude de la vie. Ce livre a été rédigé à partir d'un entretien avec le Dalaï Lama, réalisé par Noriyuki Ueda, auteur, conférencier et anthropologue culturel japonais. Chercheur au Centre d'études bouddhistes de l'université de Stanford, il a donné une série de conférences sur le bouddhisme contemporain, au cours de laquelle ses étudiants l'ont interrogé : "Le bouddhisme peut-il répondre aux problèmes contemporains ? " Son entretien avec le Dalaï Lama donne un aperçu de la réponse.

12/2022

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Littérature française (poches)

Le bleu du lac

Quand un soir elle a remplacé au pied levé Pogorelich à Wigmore Hall, la salle de concert londonienne, celle qui allait devenir la grande pianiste Viviane Craig ne savait pas encore que sa gloire soudaine ne serait pas son défi le plus difficile à relever. Si sa vie tranquille de professeur de piano, mariée au directeur du service culturel de la BBC, a certes changé après ce succès inaugural, sa rencontre avec James, l'évidence avec laquelle elle a cédé au désir de ce charismatique critique musical, boxeur à ses heures, a profondément bouleversé son équilibre intime. Des années plus tard, alors que leur passion va grandissant, Viviane apprend, par un appel de son exécuteur testamentaire, le décès brutal de James. Sans mesurer le sens ni la portée de la requête posthume qu'il transmet, l'homme invite la pianiste, retirée depuis cinq ans déjà de la scène musicale, à jouer une dernière fois lors de la messe de funérailles. Pendant le long trajet en métro qui va la conduire de sa demeure de Wimbledon au quartier de Holborn, Viviane, elle-même stupéfaite d'avoir accepté sans réfléchir cette épreuve, laisse libre cours aux émotions qui l'assaillent. L'église choisie par James, minutieux ordonnateur de la cérémonie, est voisine de son appartement, refuge de leurs amours, de leurs conversations, des après-midi pendant lesquelles Viviane répétait ses concerts sur le Yamaha ou le Steinway dont elle se demande ce qu'il va bien advenir. L'angoisse de ne réussir à dissimuler son violent chagrin, voué lui aussi à la clandestinité, le ressac des souvenirs heureux, les confidences arrachées à l'homme secret qu'était James – et notamment les raisons de sa fascination pour le tableau de Cézanne représentant le lac d'Annecy, le bleu du lac – cohabitent, à mesure que défilent les stations de la Piccadilly line, en un fiévreux et hypnotique monologue intérieur. Beau chant d'adieu et bel hommage au pouvoir de la musique que ce nouveau roman, parfaitement maîtrisé, de Jean Mattern, subtil interprète du trouble amoureux et de la complexité des sentiments.

05/2018

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Cinéastes, réalisateurs

Photogrammes

Renato Berta a écrit ces mémoires avec son ami Jean-Marie Charuau, réalisateur et scénariste. Quel est le point commun entre Godard, Rivette, Louis Malle, Rohmer, Chabrol, Resnais Téchiné, Amos Gitaï et Manoel de Oliveira ? Leur directeur de la photographie. Méconnu du public mais légendaire dans tout le 7ème art, Renato Berta a tourné près de 120 films avec les réalisateurs les plus mythiques de sa génération. On lui doit les images célèbres de Sauve qui peut (la vie) , d' Au revoir les enfants etdes Nuits de la pleine lune. Aujourd'hui, il nous livre ses mémoires, qui vibrent d'un amour sans cesse renouvelé pour le cinéma... Tout débute en Suisse au début des années 1960 : le jeune Renato, lassé d'un père qu'hypnotise la télévision, fonde un ciné-club dans son lycée et y projette des films de la Nouvelle Vague française et du Néo-Réalisme italien. Cet appétit pour le cinéma le conduit à l'Ecole de Rome et à Cinecittà où il fait ses premières armes. Là, il croise Rossellini, Visconti, Antonioni, et Pasolini surtout, qui le fascine. Il commence à travailler avec des réalisateurs suisses avant de tourner aux quatre coins du monde. L'Algérie en 1969, Bangkok en 1971 d'où il voit les B52 américains s'envoler pour bombarder le Vietnam, les Etats-Unis, et, bien sûr, la France où il accomplira la majeure partie de spn parcours. Des saillies de Godard aux conversations avec Sartre et Simone de Beauvoir, en passant par les Black Panthers, Robert Doisneau, Ingrid Caven, Susan Sontag, Isabelle Huppert, Marcello Mastroianni, Renato Berta a connu les plus grands, en ami et en génial accompagnateur. Ses mémoires sont truffés d'anecdotes, de portraits, de coulisses. Mais ils offrent aussi une méditation sur les "questions de cinéma" : rapport au réel, travail technique, lien entre l'éthique et l'esthétique... Renato Berta nous transmet avec passion et humilité sa vision lumineuse et sensible du cinéma, où les certitudes n'ont pas leur place. Inventif, novateur et libre, ce livre est à l'image de cet immense "opérateur" .

10/2021

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Gestion des émotions

Le pouvoir des rituels

Transformer des pratiques ordinaires, quotidiennes - telles que le yoga, la lecture ou la promenade du chien - en rituels sacrés. Des rituels qui nous aident à redonner du sens à notre vie. " Après cinq ans de recherches et des centaines de conversations, je suis convaincu que nous sommes au milieu d'un changement de paradigme. Que ce qui nous rassemblait auparavant en communauté ne fonctionne plus et que les propositions spirituelles des temps jadis ne nous aident plus à prospérer. " - Casper ter Kuile Lire Harry Potter comme s'il s'agissait de la bible, faire une séance de sport en salle, écrire son bullet journal... Peu importe la forme qu'ils revêtent, les rituels sont partout ! Pour Casper ter Kuile, ces pratiques offrent des rituels qui créent le fondement de notre vie spirituelle moderne. Nous sommes en crise. Notre société technologique moderne a laissé une trop grande proportion d'entre nous, peu importe notre âge, dans un sentiment d'isolement et de perte de sens. Les anciennes structures de construction de communauté et de création de sens ne nous soutiennent plus. Mais Casper ter Kuile livre un nouveau message porteur d'espoir : nous ne sommes peut-être plus religieux, mais cela ne signifie pas pour autant que nous ayons perdu toute spiritualité. Aujourd'hui, nous trouvons du sens dans : - Le CossFit, la gym suédoise ou l'aquabike, qui offrent un sentiment d'appartenance ancré dans la responsabilisation et le soutien, de manière semblable aux groupes de paroisse - Harry Potter et d'autres livres à succès, qui offrent des enseignements universels - Les bullet jounals, qui ont remplacé la prière traditionnelle - Les détox digitales, qui offrent des moments de calme en pleine conscience Dans Le pouvoir des rituels, Casper ter Kuile nous invite à approfondir ces pratiques ordinaires en tant que rituels intentionnels qui nourrissent la connexion et le bien-être. Avec sagesse et humour, l'appel au rituel de Casper ter Kuile est finalement un appel à guérir notre perte de lien à nous-mêmes, aux autres, à la nature et à nos identités spirituelles. Le pouvoir des rituels nous rappelle que ce que nous faisons déjà tous les jours compte - et a le potentiel de devenir une puissante expérience de réflexion, de refuge et de sens.

02/2022

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Littérature française

Proust, roman familial

Dans ce roman marquant de la rentrée littéraire 2023, l'auteure explore l'influence transformatrice de la littérature, en particulier celle de Marcel Proust, sur sa propre vie. Depuis son adolescence, elle a grandi dans un univers où les personnages de "À la recherche du temps perdu" étaient presque comme des membres de sa famille élargie. Les dialogues de Charlus et les remarques acerbes de la duchesse de Guermantes se mêlaient aux conversations familiales, créant une fusion entre le monde fictif et la réalité. D'autant plus que l'univers de Proust était intimement lié à sa propre histoire familiale, certains de ses arrière-grands-parents étant même mentionnés dans l'œuvre du célèbre écrivain.

Ce n'est qu'à l'âge de vingt ans qu'elle s'est plongée dans la lecture de "La Recherche", et cette expérience a été un tournant dans sa vie. Proust semblait comprendre ses dilemmes personnels mieux qu'elle-même, notamment en ce qui concerne les vides existentiels de l'aristocratie. Avant même qu'elle ne prenne ses distances avec sa famille, l'écrivain lui offrait une réflexion profonde sur l'"exil intérieur" ressenti par ceux qui se détachent des normes sociales et sexuelles imposées.

Mais l'impact de Proust ne s'arrête pas là. Il a également façonné son identité en tant qu'individu, en la transformant en une lectrice engagée et consciente de sa propre existence. Il lui a révélé le potentiel libérateur de la littérature, qui sert également de baume apaisant et de moyen de réconciliation avec le concept du Temps.

Ce roman ne se contente pas de raconter une histoire personnelle ; il sert également de méditation sur le rôle de la littérature en tant qu'outil d'émancipation et de consolation. Il met en lumière la manière dont les livres peuvent non seulement nous aider à comprendre le monde qui nous entoure, mais aussi à nous comprendre nous-mêmes, à naviguer dans les complexités de notre propre vie et à trouver un sens dans l'existence. En somme, il démontre que la littérature est bien plus qu'un simple divertissement ; elle est une force puissante capable de changer des vies.

08/2023

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Poésie

Croyons à l'aube de la saison froide

Quel que soit leur âge, il n'est pas rare que des Iranien. ne. s connaissent par coeur des vers de Forough Farrokhzâd. Sa poésie, émaillée d'allusions à sa vie amoureuse mouvementée, à ses aventures ouvertement vécues, échappe heureusement à la mise en scène complaisante du scandale à laquelle aimaient la rabaisser certains de ses contemporains. Croyons à l'aube de la saison froide est le dernier recueil de Forough Farrokhzâd. Publié de manière posthume en 1974, après la mort accidentelle de la poète iranienne en 1967, ce recueil inachevé commence par un long poème qui lui donne son titre. Il met en scène "une femme seule" , hantée par son passé, regardant devant elle cette autre saison de sa vie qui s'annonce. Elle évoque ce réel qui toujours lui échappe, ces relations courtoises et distantes qui ne font que souligner sa solitude. Le "seul et unique ami" , déjà au coeur de son précédent recueil, reste une figure ambivalente, tantôt source de joie et d'espoir pour celle qui l'appelle, tantôt cet adversaire qui la retient "au fond d'un océan" . Les souvenirs d'enfance, chargés de désirs et ponctués parfois de gifles, sont aussi présents dans ces poèmes. Ils sont aussi l'occasion pour Forough Farrokhzâd de se moquer de ses parents, de ses frères et soeurs, de leur comportement égocentrique, autoritaire ou nihiliste, se sentant étrangère à ce qui les préoccupe. Elle préfère contempler ce jardin à la beauté fragile, qui hélas se meurt, tout comme se meurt ce "lien vivant et lumineux / entre nous et l'oiseau" . La poète lutte pour demeurer "l'intime du soleil" , contemplant la lignée sanglante de fleurs à qui elle doit la vie, tiraillée sans cesse par des émotions contradictoires. Cette tension est devenue ici plus douloureuse que celle qui traverse déjà son précédent recueil Une autre naissance (1964) paru aux éditions Héros-Limite en 2021. Le cycle Croyons à l'aube de la saison froide est accompagné par une série d'extraits d'entretiens radiophoniques. Ces enregistrements datant de 1964 ont paru en 1997 à Téhéran, sous le titre Conversations avec Forough Farrokhzâd : Quatre entretiens.

04/2023

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Littérature érotique et sentim

@pprivoise moi !

Arcachon 2020. Retiré des affaires, Philippe Bornejac trouve dans les combles de la villa Saint Dominique, acquise voici quelques années, une malle emplie de papiers de d'Annunzio. Il prévient une amie travaillant dans l'édition. Celle-ci lui dépêche Clara, une jeune collaboratrice, pour inventorier ce trésor. Clara débarque donc à Arcachon à la fin de l'été pour cette courte mission. Cette période de sa vie est un peu troublée par sa rupture prochaine avec Gabriel, un avocat marié avec qui elle a une liaison sincère. Très vite Clara est prise autant par le charme de cette maison, que par celui du bassin d'Arcachon, qu'elle découvre pour la première fois, et l'accueil bienveillant de Philippe, qui pourrait être son grand père et montre une grande qualité d'écoute. Le hasard de ses investigations dans les papiers de d'Annunzio la met en présence d'autres documents appartenant à Philippe. Ceux-ci lui font découvrir tout un pan caché de sa vie affective et un joli talent épistolaire. Arcachon en 2020 a été magnifiquement sauvegardé par les richesses d'un milliardaire chinois. Protecteur de la nature, il est tombé amoureux des lieux et a consacré une grande partie de sa fortune à leur rendre leur cachet des années 20. Philippe fera visiter à Clara toutes ces réalisations et de promenades en promenades, au gré des équipées en bateau, dîners à la Corniche... et conversations au fil de l'eau, leurs deux vies à 40 ans d'intervalle se dévoilent. Ils découvrent qu'elles se ressemblent, cela les conduira à se confier l'un à l'autre et aidera Clara à prendre la dure décision qui l'attend à son retour à Paris. Sous le pseudonyme de Pauline Barrège (pauline. barrege@hotmail. fr) se cache une nouvelle ro­mancière qui travaille dans le monde du conseil et de l'enseignement. Partageant avec sa famille sa vie entre Paris, le Cap Ferret et le Périgord, voyageant beaucoup en Europe, elle s'est lancée sur le tard dans l'écriture, occupant avantageusement ses longues heures de voyage en imaginant des romances dans des lieux qu'elle connaît bien. @pprivoise-moi est son premier roman.

01/2018

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Histoire des mentalités

La gloire. Une histoire française

" La gloire est le sel de la nation française. Ajoutez-en un peu à son histoire, beaucoup à sa mémoire, ôtez la "déconstruction", laissez agir les années, et la somme de pierres redevient une cathédrale qui traverse les siècles. " La gloire ! Voilà un mot qui nous paraît presque désuet, étranger même, tant de nos bouches que celles des représentants de nos institutions, qui autrefois le portaient en bandoulière. Il fut pourtant un temps, pas si lointain, où la gloire était de toutes les conversations privées, de tous les discours publics, de tous symboles, résonnant à travers la littérature, la presse, les arts et même l'architecture de nos villes ; Versailles, les Invalides, l'Arc de Triomphe s'érigeant comme des étendards de nos gloires militaires. La France était le pays de la gloire et cette gloire était celle des armes. Avec la gastronomie, le patrimoine militaire est probablement ce que les Français ont le plus en partage, même sans le savoir. Le culte de la bravoure et le goût de l'action, essentiels à la gloire, font ainsi partie de la culture et la société française. Mais faut-il encore que ce patrimoine glorieux soit reconnu et transmis, chanté par un poète et exalté par un public pour exister véritablement et continuer à porter tout un peuple. Or aujourd'hui, alors que la Grande guerre a radicalement modifié notre vision romantique des épopées napoléoniennes, que la gestion de crise et les nouvelles formes de conflictualité ont renvoyé au passé le principe de bataille et que notre grande Histoire comme celle des armes est réécrite à la lumière des mémoires concurrentes, cette gloire, tout comme son culte, semble portée disparue. Qu'en reste-t-il à notre époque à la recherche de repères, de symboles, d'une histoire dont elle pourrait tirer une gloire pour redonner éclat et grandeur à la Nation ? Dans cette étude incarnée et lyrique de cette Gloire française, Gille Malvaux propose une histoire des représentations aussi bien esthétiques, philosophiques qu'historiques et sociales de la gloire, remontant jusqu'à XIXe siècle pour expliquer le terrible besoin de gloire qui, inconsciemment, hante la France d'aujourd'hui.

04/2022

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Littérature française

Iran, ma déchirure

"Souvent le hammam n'est pas chaud quand j'arrive. Après l'avoir mis en chauffe, je patiente en allant chercher dans l'eau du jacuzzi les caresses que nulle ne me prodigue plus. Aujourd'hui, la vasque est déjà occupée par trois trentenaires que j'identifie comme étant Iraniens en reconnaissant quelques mots de persan dans leurs conversations. Après quelques minutes de discrète observation mutuelle, ils m'interpellent. "Are you German ? " . Je me demande bien ce qui a pu leur laisser penser que je pouvais être allemand avec mon mètre soixante-dix et mes cheveux bruns (enfin ceux qui ne sont pas blancs ! ). Dès que je les ai éclairés sur qui je suis - je suis Français, je viens en Iran pour travailler, je ne connais pas encore bien le pays - ils me demandent "do you like Iran ? ". A leurs regards qui plongent dans mes yeux, à leur immobilisme soudain, je sens combien la réponse à cette question est importante pour eux. Je n'ai pas d'efforts à faire pour les rassurer. Je ne sais encore rien de la beauté du pays mais je suis sûr qu'ils lisent sur mon visage la sincérité de mes mots quand je leur dis combien je suis déjà enchanté par la montagne, par la façon dont les habitants de Téhéran en ont fait leur terrain de jeu, de pique-nique, voire occasionnellement de camping. Combien mes compagnons d'expatriation et moi sommes impressionnés par la gentillesse des Iraniens à notre endroit, s'assurant constamment que nous ne sommes pas dans l'embarras et nous aidant spontanément dans le cas contraire. "Do you like Iran ? " Je découvrirai plus tard que cette question est récurrente chez les jeunes Iraniens, et qu'elle dépasse les considérations architecturales et folkloriques. C'est une vraie interrogation existentielle. Cette jeunesse a le sentiment d'être méprisée et rejetée par le monde entier. Ont-ils tort ? Plus que tout ils ne veulent pas être assimilés aux ayatollahs qui les gouvernent et ils sont révulsés par l'idée qu'on puisse les prendre pour des terroristes".

03/2023

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Littérature française

Cathy, retour d'un silence

A Alger au début de l'année 1944, Pierre n'a que cinq ans lorsque décède sa jeune soeur Cathy alors âgée de deux ans. Pierre est l'aîné de sa fratrie. Il se débat dans un univers familial dévasté, seul avec ses multiples questions sans réponse. D'instinct, pour survivre, il choisit d'oublier sa soeur. En 2007, à l'initiative du cadet, les trois frères se rendent à Alger pour exhumer les restes de Cathy pour les inhumer à nouveau en Touraine entre leurs parents. Un voyage réussi mais bouleversant, qui déclenche chez Pierre un puissant mouvement de retour sur lui-même. Dix ans plus tard, il voit le film Carré 35 ; choc décisif qui le décide à affronter son passé, en le revivant par l'écriture. C'est cette aventure vécue qu'il nous livre ici dans toutes ses péripéties. Il parcourt devant nous un voyage intérieur rempli d'imprévus, de drames ; mais aussi de gaietés, de bonheurs, de rencontres : ce livre est haletant, labyrinthique, mais pas triste... Celles et ceux qui cherchent à faire la paix avec leur passé seront confortés dans le bien-fondé de leur démarche. Ce récit est un combat gagné contre l'oubli. Grâce aux souvenirs, aux conversations, aux photos et aux rêves, Pierre réalise combien il a été aimé de ses parents, malgré les conséquences dévastatrices de la mort de Cathy. Des larmes de gratitude lui remontent des profondeurs oubliées, de celles qui dissipent un peu les brumes de l'âme. Au terme de ce périple, il pourra écrire une lettre affectueuse et fraternelle à sa soeur, héroïne de ce parcours, redevenue en quelque sorte vivante pour lui. Pierre Jourdan et l'écriture : "Ecrire n'est pas mon métier. Mais j'ai une passion pour les mots - ceux qui dorment au fond de moi, et que l'écriture réveille pour composer mon paysage intérieur du moment. Le lecteur les reçoit, qui mettent ses émotions en marche. Je me sens transmetteur. C'est une joie et une responsabilité. Mes écrits se nourrissent des tableaux, des musiques, des films, des écrits des autres. Mais surtout de la beauté, notamment, innombrable et changeante, celle de la mer".

05/2021

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Etats-Unis (XXe et XXIe siècle

Comment Kennedy évita la Troisième Guerre mondiale

Le 16 octobre 1962, lorsque John F. Kennedy arrive dans son bureau, son conseiller lui annonce : "Monsieur le Président, nous avons maintenant les preuves photographiques formelles que les Russes ont installé des missiles offensifs à Cuba." Pendant une semaine, le monde est brutalement saisi d'angoisse. Un nouveau conflit mondial semble imminent. Aux Etats-Unis et dans plusieurs pays européens, des magasins sont pris d'assaut et vidés de leurs stocks par des consommateurs affolés qui font des provisions de guerre. Le Pape Jean XXIII, qui a réuni à Rome le concile Vatican II, lance un appel pressant pour la sauvegarde de la paix. Aux Etats-Unis, nombreux sont ceux qui pensent, en effet, que la guerre est proche - et qu'elle sera nucléaire. Des mouvements de panique ont lieu çà et là, provoqués par des exercices d'alerte. Le climat est à la résignation et rares sont les voix qui s'élèvent pour appeler à la paix. Ce climat est alimenté depuis les années 1950 par une intense propagande antisoviétique et par la préparation du public à accepter l'utilisation d'armes nucléaires en cas de conflit. L'idée qu'une guerre risque à tout moment d'éclater est partagée au plus haut sommet de l'Etat. Un plan d'évacuation de la Maison-Blanche est même prêt. Comment Kennedy est-il parvenu à solder cette "crise des missiles" - la plus aiguë que la guerre froide ait produite - après un bras de fer d'une semaine avec Khrouchtchtev ? C'est ce que nous raconte Vincent Touze dans cet ouvrage passionnant. Car l'auteur a pu avoir accès aux enregistrements des conversations secrètes qui se déroulèrent pendant ces jours dangereux, dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche, entre le Président et ses conseillers. Le lecteur pourra donc suivre, jour par jour, heure par heure, comme s'il était présent dans la pièce, les discussions, souvent tendues, et observer l'évolution des réflexions quant à l'enjeu et aux stratégies imaginables. Une grande leçon de leadership, aux côtés de John F. Kennedy, durant ces journées dramatiques qui auraient pu conduire à la Troisième Guerre mondiale.

08/2022

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Criminalité

Les couleurs de la douleur (provisoire)

" Dès que j'ai commencé à écrire et à lire, je ne vivais plus au rythme de la prison. Le temps qui jouait contre moi, puisque le détenu est écrasé par ce temps qui s'égrène, ne m'oppressait plus. Cette fois, je le tenais. J'étais devenu le maître du temps de ma cellule. " La vie de Khaled Miloudi ressemble à un film de gangsters : une enfance difficile, marquée par la violence d'un père, les carences affectives, la pauvreté. A peine majeur, une première condamnation à dix-huit mois de prison ferme pour une bagarre marquera un tournant dans sa vie, ancrant en lui un profond sentiment d'injustice, de révolte, et la sensation d'être "seul contre tous". A Fleury-Mérogis, il rencontre des "anciens" qui le prennent sous leurs ailes, et, dès sa sortie, entame une carrière dans le grand banditisme. L'argent lui permet de s'offrir un statut social, de mener la belle vie, de faire profiter les siens. Il enchaînera les allers-retours en prison, les braquages et la cavale, jusqu'à être finalement condamné à 45 ans de réclusion criminelle (ramenés à trente, la peine maximale en France). Une condamnation à mort " sauf que c'était une mort lente. Une mort à petit feu, où vous implosez de l'intérieur. " Classé DPS (Détenu Particulièrement Signalé), il est soumis à un régime carcéral très dur : transféré tous les six mois, réveillé la nuit toutes les deux heures, privé d'activités sportives et scolaires, ses conversations et ses courriers sont systématiquement analysés par des psychiatres pour surveiller l'évolution de sa santé mentale. Car dans de telles conditions de détention, comment ne pas devenir fou ? Au fond de sa cellule, seul et acculé, il est face à deux choix : la corde qu'il a tressé pour se pendre, ou la feuille. Il choisira la feuille, écrira ses premiers mots, et couchera son premier poème, pour ses enfants. Les couleurs de la douleur est l'histoire d'une vie rongée par la violence autant que le récit d'une course folle vers la lumière, par la poésie, la littérature, la recherche incessante de la beauté, même au milieu de l'enfer.

09/2022

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Littérature française

Luis Miguel Dominguín à coeur ouvert

Pendant un an, j'ai partagé la vie de Luis Miguel Dominguin, sa mémoire, ses maisons, ses secrets, ses loisirs, son ultime scepticisme. Pendant ce temps, j'ai cru trouver dans ses silences beaucoup d'incrédulité, une certaine mélancolie et beaucoup d'ironie intelligente. Et toujours la personnalité de ce grand être humain qu'était Luis Miguel Dominguin. Sa biographie est aussi la biographie de toute une période de la vie espagnole. Luis Miguel Dominguin m'a révélé comment il a su fasciner les hommes et les femmes, les hommes politiques de droite et de gauche, et que, contrairement à l'image qu'il cultivait lui-même, son côté était toujours dans le coeur et dans l'intelligence. Fidèle à sa famille et faible devant les plaisirs et les perversités de la vie, séducteur et timide à la fois, sceptique comme un vétéran de guerre et tendre comme un enfant naïf, Luis Miguel Dominguin avouait qu'il avait l'ambition d'atteindre le sommet, mais que lorsqu'il y est parvenu, dans un monde où l'envie et le " tir à la cible " s'exercent avec autant de précision que de méchanceté, il a défié tout le monde en réalisant le triplet mortel auquel toutes les grandes idoles ne sont pas préparées, faisant de la provocation et de l'antipathie l'un de ses principaux attraits. Il m'a également dit qu'il avait toujours essayé de faire ce qu'il voulait vraiment, un privilège qui n'est à la portée que de ceux qui, en plus de cette liberté, ont des critères et du caractère. Au cours de nos conversations, Luis Miguel m'a raconté comment il a parcouru le monde main dans la main avec des peintres, des cinéastes, des jet-setters, des aristocrates, des financiers, des armateurs grecs, des rois avec ou sans couronne, et il a révélé qu'en dehors des arènes, il partageait son monde avec le " cantaor " (chanteur de flamenco) le plus rauque et la " bailaora " (danseuse de flamenco) la plus typée. Luis Miguel décrit aussi les " amis des toreros ", ceux qui se rapprochent d'eux lorsqu'ils sont des " figuras ", les stars des arènes, mais qui ignorent injustement les puristes et les sans noms de la tauromachie.

05/2023

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Littérature française

Les longs silences

En février 2014, à la suite d'un burn out, Cécile Portier entre pour trois semaines en clinique psychiatrique. Pendant ce temps de soins, elle éprouve le besoin de noter les sensations qui la traversent, d'écrire ce lieu et ceux qu'elle y rencontre. Elle enregistre par l'écriture le flux des conversations, des sons, de ses propres pensées (« La pensée est-elle un organe ? Avoir mal en pensant, est-ce mal penser, est-ce une maladie ? »). Elle note le déroulement des heures et des gestes, le « temps qui passe en spirale, en entrelacs, en rond, en n'importe quelle forme qui ne soit ni droite ni orientée », les journées qui se répètent inexorablement, « des horaires pour tout : l'heure des repas, l'heure des médicaments, l'heure des activités, l'heure de fermeture du salon commun. Il y a des horaires pour tout qui font qu'on sait facilement sur quoi bute notre attente ». Les activités, les ateliers dessin, presse, et l'heure du goûter. « De nos vies nous ne voyons que les mécanismes ». Le sentiment d'étrangeté du lieu, le sentiment, même, d'en être étrangère, font place au constat que cette intimité non choisie est un partage. La description de l'endroit (sa terrasse, son jardin, le salon, les chambres), nous montre l'envers de ces « lieux de fatigue ». Elle n'a, à première vue, rien en commun avec ceux-là qui sont ici en même temps qu'elle, mais le seul fait d'avoir été défaillants les rapproche. Elle comprend que cette défaillance n'est pas que personnelle, qu'elle est l'écho, le symptôme peut-être, d'un fait social. « Dans ma chambre du pavillon, le lino est troué par endroits. Tout le monde a le droit d'avoir des failles ». Elle déjoue tous les poncifs du témoignage ou du récit d'expérience, et d'un trait vif, direct, précis, dénonce les mécanismes de notre quotidien. « Ecrire ici c'est repasser toujours par les mêmes points, oublier l'exigence d'avancer vers quelque part ». Cécile Portier enregistre au plus ras de ce qui se passe, du temps qui ne passe pas. Et toujours, ce refus de se laisser enfermer, jusque dans ce qu'on attend d'elle.

11/2015

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Beaux arts

Co-création

Co-Création est une publication plurielle inscrite dans une recherche sur les pratiques artistiques en co-création engagées dans le champ social, menée depuis 2013 par Céline Poulin (directrice du CAC Brétigny) et Marie Preston (artiste et enseignante-chercheuse à l'université Paris 8) avec la participation de Stéphanie Airaud (responsable des publics et de l'action culturelle au MAC VAL). Elle s'est développée en appui sur trois journées d'études au MAC VAL et au CAC Brétigny, d'un séminaire du master Média Design Art Contemporain de Paris 8 à la Villa Vassilieff et d'une exposition au CAC Brétigny. Nouvel avancement théorique et non actes de colloque, l'ouvrage Co-Création permet de rassembler et de faire circuler en France et à l'étranger les apports de ce projet de recherche, sachant qu'aucun livre de référence n'existait en France à ce jour sur ces questions, et que ce livre nous permet de poursuivre un dialogue avec tous ceux qui contribuent internationalement à ces réflexions. Ainsi, ce livre acte le développement d'un travail collectif qui contribue à réunir, entre autres, des universités françaises et internationales, des centres d'art, des musées, une école d'art, etc. Différentes questions posées par les pratiques de co-création et abordées dans les épisodes précédents y sont reprises et approfondies quand de nouvelles ont émergé : quel héritage de l'éducation populaire dans les pratiques de co-création ? Qui parle quand on parle à plusieurs ? Quels sont les enjeux de pouvoirs et de statuts dans un groupe qui oeuvre ensemble ? Quelles relations d'intimité, de rapport au quotidien cela implique-t-il ? Quelles interactions existent entre les pédagogies alternatives et les pratiques de co-création ? Quelles méthodologies d'évaluation esthétique ou non sont possibles ? Constituée de textes théoriques et/ou personnels de philosophes, sociologues, anthropologues, artistes et historien.e.s de l'art et d'entretiens, l'édition s'organise autour de cinq thématiques essentielles et transversales : conversation, collectif, éducation, vulnérabilité et évaluation.

03/2019

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Critique littéraire

Potlatch André Breton ou la cérémonie du don

"Chaque année, au printemps, fleurissent les salons du livre où les curieux et les amateurs s'en viennent échanger des livres anciens, déjà lus. Mieux, il en est qui ne s'intéressent qu'aux ouvrages portant la signature de l'auteur. Ils sont encore plus satisfaits s'ils sont agrémentés de quelques mots autographes destinés au premier lecteur. Ils nomment cela "dédicaces" ou "envois". Il faut désormais prendre ces envois en considération, comme partie intégrante de l'oeuvre d'un auteur, tout comme la génétique textuelle fait son miel des brouillons, des manuscrits, des journaux intimes, de la correspondance. Cela est si vrai que, pour ce qui concerne André Breton, ses héritières ont tenu à faire numériser, outre ses propres manuscrits, les premières pages des livres qu'il avait reçus, munis d'un envoi autographié. Il s'agissait là de témoignages d'une conversation en cours, qu'il m'a fallu reconstituer en recherchant les "envois" écrits par André Breton lui-même. J'étais sûr qu'ils avaient existé, car Breton l'a montré à diverses reprises, il ne pouvait accepter un don sans rendre le contre-don, sous la forme de l'un de ses propres livres. Usage fort ancien, que les Indiens d'Amérique nomment le Potlatch. Le présent recueil prouve que le poète n'a jamais manqué au rituel. Fait remarquable, ces messages occasionnels échappent au commerce des livres et deviennent des poèmes pour eux-mêmes, qui s'ajoutent, en trois dimensions, à ses oeuvres complètes. En effet, il faut ici prendre en compte la parole, le message que le poète adresse oralement à son lecteur, connu pour être lui-même un auteur, ou du moins un lecteur averti. D'où les notices consacrées à chacun des cinq cent destinataires : elles précisent, autant que possible, les relations qu'André Breton entretenait avec chacun d'eux, sur le plan du livre, de préférence. Outre les amis surréalistes, à toutes les époques, on y trouvera des personnalités pour le moins surprenantes, à tous les niveaux de la société." H.B.

01/2020

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Critique littéraire

Correspondance 1943-1988

Avez-vous lu Char ? C'est la question qui domine la correspondance entretenue, de 1943 à 1988, entre le poète et son critique, Georges Mounin (de son vrai nom Louis Leboucher, 1910-1993). Question qui figure en couverture du célèbre essai que ce dernier lui consacre dès 1946 aux Editions Gallimard, texte fondateur et représentatif de la reconnaissance exceptionnelle dont l'oeuvre de Char fait l'objet à la Libération. Le poète et le professeur se sont connus en 1938 à L'Isle-sur-Sorgue, où le jeune Leboucher, militant communiste, est nommé instituteur. Leur antinazisme puis le dégoût de Vichy les unissent. Ce n'est qu'en 1943 que s'ouvre leur conversation critique. Leboucher se décrit lui-même comme le "correspondant inactuel" de son ami poète, situant leur échange à l'écart des événements auxquels ils sont pourtant tous deux personnellement mêlés. Ce qu'est la poésie pour Char, les lettres de 1943 à 1947 l'expriment avec force, dans une quête commune de la vérité du langage poétique. René Char ne se substitue pas au travail patient d'élucidation que mène le professeur, mais il lui ouvre grand son atelier et le renseigne sur son ambition d'écrivain. Il apprécie et consacre la lucidité de son interlocuteur, "lecteur toujours enchanté, toujours accordé" . Seule ombre au tableau : le communisme stalinien de Mounin, qui, dans le climat de l'après-guerre, devient insupportable à Char. A la belle complicité des débuts se substitue un dialogue de sourds, où se mêlent défiance et malentendus... jusqu'à la rupture, non sans retour, de 1957. Le critique se voit relégué par Char au rang des doctrinaires : grave déviance aux yeux du poète qui défend avant toute chose l'autonomie de la poésie créatrice à l'égard de toutes fins morales ou pratiques. La littérature, l'histoire et la vie des hommes sont au coeur de ce dialogue exigeant, dont les enjeux ne sont pas accessoires.

12/2020

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Théâtre

Théâtre. Tome 1

Les Eaux et Forêts : Le chien de Marguerite Victoire Sénéchal a mordu un passant sur le passage clouté. Jeanne Marie Duvivier est témoin. Les deux femmes veulent entraîner le passant et le chien à l'Institut Pasteur. Le passant, pour d'obscures raisons, trouve qu'il est indigne de lui de les suivre à l'Institut. Nous connaissons ces gens. C'est du monde, c'est de la matière humaine qui court les rues, se rassemble, se sépare, trotte sur ses petites jambes de fer, à la Bastille, Champs-Elysées, Concorde et ailleurs. Un passant de mordu, c'est une bonne occasion pour bavarder, changer d'interlocuteur. On est à tout venant ; on est bête mais intelligent, on trouve que la vie est triste mais qu'elle est gaie, on n'est ni pour ni contre aucun des aspects qu'elle peut prendre, on prend la proie pour l'ombre, on prend l'ombre pour la proie, on n'est pas toujours prêt à servir telle cause, autrement dit on est prêt à tout, on est des eaux et des forêts, des deux choses à la fois. Le Square : Il fait beau. La brise se lève et l'on devine à sa tiédeur l'approche de l'été. Il n'est pas loin de quatre heures et demie. Dans un square, sur un banc, un homme et une jeune fille sont assis côte à côte. Ils ne se connaissent pas. L'homme engage la conversation. Ce dialogue fait la matière du livre. Au crépuscule, la jeune fille et l'homme se séparent. Peut-être se retrouveront-ils le samedi suivant. La Musica : Un homme et une femme, qui viennent de divorcer, se retrouvent et se racontent leur histoire dans le hall d'un hôtel à Evreux. Ils sont en train de croire qu'ils sont en train de se dire qu'il leur faut se méfier de la musica des mots et des sentiments, qu'il faut en finir avec la musica.

10/1965

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Littérature française

Titus n'aimait pas Bérénice

Quand on parle d'amour en France, Racine arrive toujours dans la conversation, à un moment ou à un autre, surtout quand il est question de chagrin, d'abandon. On ne cite pas Corneille, on cite Racine. Les gens déclament ses vers même sans les comprendre pour vous signifier une empathie, une émotion commune, une langue qui vous rapproche. Racine, c'est à la fois le patrimoine, mais quand on l'écoute bien, quand on s'y penche, c'est aussi du mystère, beaucoup de mystère. Autour de ce marbre classique et blanc, des ombres rôdent. Alors Nathalie Azoulai a eu envie d'aller y voir de plus près. Elle a imaginé un chagrin d'amour contemporain, Titus et Bérénice aujourd'hui, avec une Bérénice quittée, abandonnée, qui cherche à adoucir sa peine en remontant à la source, la Bérénice de Racine, et au-delà, Racine lui-même, sa vie, ses contradictions, sa langue. La Bérénice de Nathalie Azoulai veut comprendre comment un homme de sa condition, dans son siècle, coincé entre Port-Royal et Versailles, entre le rigorisme janséniste et le faste de Louis XIV, a réussi à écrire des vers aussi justes et puissants sur la passion amoureuse, principalement du point de vue féminin. En un mot, elle ne cesse de se demander comment un homme comme lui peut avoir écrit des choses comme ça. C'est l'intention de ce roman où l'auteur a tout de même pris certaines libertés avec l'exactitude historique et biographique pour pouvoir raconter une histoire qui n'existe nulle part déjà consignée, à savoir celle d'une langue, d'un imaginaire, d'une topographie intime. Il ne reste que peu d'écrits de Racine, quelques lettres à son fils, à Boileau mais rien qui relate ses tiraillements intimes. On dit que le reste a été brûlé. Ce roman passe certes par les faits et les dates mais ce ne sont que des portes, comme dans un slalom, entre lesquelles, on glane, on imagine, on écrit et qu'on bouscule sans pénalités.

08/2015