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Histoire ancienne

Ludique. Jouer dans l'Antiquité

LUGDUNUM- Musée & Théâtres romains présentera du 19/06/2019 au 01/12/2019 une exposition temporaire consacrée aux jeux et jouets de l'Antiquité gréco-romaine. Ce projet (Veni, vidi, ludique) avait été initialement conçu en 2014 par le musée de Lyon. Dans l'Antiquité, comme aujourd'hui, le jeu est omniprésent dans la vie quotidienne. Tout le monde joue, des plus jeunes aux plus âgés, libres et esclaves, femmes et hommes, à la ville comme à la campagne. Même les dieux jouent. Mais jouait-on hier autrement d'aujourd'hui ? Les jeux variaient-ils selon l'âge, le sexe et le statut social ? Les hommes jouaient-ils avec les femmes ? Les enfants avec les parents ? Que sait-on encore de ce qui amusait, mais aussi éduquait les enfants il y a 2000 ans ? L'exposition mettra en scène la place des jeux et jouets au cours de la vie, de la petite enfance à l'âge adulte. Depuis les hochets du tout-petit, en passant par les jouets mobiles, les "poupées", les "dînettes" ou les osselets, l'exposition s'intéressera également aux jeux collectifs ou jeux de société. L'exposition se penchera sur le rôle du jeu dans la vie privée et publique, et mettra en évidence les fonctions profanes ou sacrées des jouets qui ont souvent constitué des offrandes lors des rites de passage à l'âge adulte. Parallèlement, l'Antiquité grecque et romaine représente aujourd'hui pour les éditeurs, les créateurs et les joueurs une formidable source d'intérêt. De très nombreux jeux sur le thème de l'Antiquité, jeux de plateau, jeux vidéo, ont été édités au cours de ces quinze dernières années. Mais quelle est l'image de l'Antiquité véhiculée par ces jeux ? Se sont- ils inspirés des recherches archéologiques ou plutôt des séries télévisées ou du cinéma ? Qu'en pensent les archéologues et le public ? Cette réflexion servira de toile de fond à l'espace jeux à la fin du parcours d'exposition.

06/2019

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Musées français

La collection du Centre national des arts plastiques

Véritable immersion visuelle dans ces collections d'exception, cet ouvrage donne à voir plus de 300 oeuvres, mêlant vidéo, art conceptuel, graphisme, design, photographie... Constituées dès 1791, les collections du Centre national des arts plastiques sont mises en place à la Révolution française, alors qu'émerge la notion de patrimoine commun. Elles étaient à l'origine gérées par la Division des Beaux-Arts. Depuis le xviiie siècle, ces collections sont un soutien majeur de la création contemporaine. Organisées par champs artistiques - peinture, sculpture, arts décoratifs, photographie, design, vidéo, dessin -, les collections - historique, moderne et contemporaine - comptent plus de 107 000 oeuvres d'artistes français et internationaux, de figures majeures de la création mais aussi d'autres plus confidentielles. Depuis 1982, les collections sont affectées au CNAP, acteur important du ministère de la Culture, qui acquiert mais dépose également des oeuvres au sein de diverses institutions culturelles, en France comme à l'étranger. Cette mission de promotion de la création contemporaine, doublée d'une intensification de la politique d'acquisition, rend compte de la vitalité et de la pluralité des formes artistiques actuelles. Véritable immersion visuelle dans ces collections d'exception, cet ouvrage donne à voir plus de 300 oeuvres, mêlant vidéo, art conceptuel, graphisme, design, photographie... Pour accompagner cette découverte, l'écrivain Eric Reinhardt a invité six personnalités du monde des arts à choisir une dizaine d'oeuvres. Le cinéaste Bertrand Bonello, la chorégraphe Phia Ménard, le dramaturge Romeo Castellucci, le metteur en scène Pascal Rambert, l'autrice Léonora Miano et l'architecte Lucie Niney, ainsi qu'Eric Reinhardt lui-même, se font curators au fil de portfolios, conçus comme des cartes blanches, dans lesquels ils évoquent leur relation aux images et les influences que certaines oeuvres ont pu avoir sur leur pratique. Somme visuelle abordée avec les yeux de créateurs actuels, cette sélection d'oeuvres extraites des collections du CNAP témoigne des évolutions de l'art d'aujourd'hui.

04/2023

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Poésie

Opium à bord. Edition bilingue français-portugais

Alvaro de Campos est l'enfant frondeur parmi les hétéronymes de Fernando Pessoa, le fils emporté, cosmopolite, voyageur - ou plus rêveur que voyageur. Il est le chantre de la modernité, des machines et de la grande matrice du XXe siècle, avant de céder, dans ses poèmes plus tardifs au désabusement, et au sentiment d'échec, des rêves mal reportés sur la réalité. "Opium à bord" est son acte de naissance, mais un acte falsifié : le texte est antidaté par Pessoa pour en faire officiellement la première apparition d'Alvaro de Campos sur la scène littéraire : le jeu des masques et de la théâtralité, toujours, dans lequel éclot la sincérité de Pessoa. Mais qui est Alvaro de Campos ? Un jeune homme captif d'un navire, d'une croisière qui mouille au large du Canal de Suez en mars 1914 ; un jeune homme surtout captif de lui-même, et de l'opium impuissant à guérir son âme malade comme il l'affirme d'emblée. Tout est stable, plane comme la mer presque absente, le monde incolore et indolore - même les exotismes, les voyages en Inde n'y font rien - Alvaro de Campos est seul à se noyer, coulé par sa faiblesse, son sentiment profond d'insignifiance et son absence de talent dans ce bref poème enfiévré qui est celui d'un naufrage intérieur. A peine capable de révolte contre la vie mondaine, réglée et bien vêtue de ses compagnons de voyage, il fait tourner une mappemonde avec ennui au bout de ses doigts. Dans une divagation droguée contre le bastingage, malgré les ambitions et les délires créateurs, incapable de sauter par dessus bord, lui qui pressent l'inutilité de sa vie, Alvaro de Campos, capable seulement d'ouvrir des portes sur le vide, comprend qu'on n'est jamais "que le passager d'un navire quelconque" . Poème tendu et vertigineux, poème cloîtré qui tourne le dos au large et au voyage même qui devrait le porter, "Opium à bord" est tout autant un acte de naissance qu'un aveu de mort.

10/2021

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Histoire de la mode

Rébé, broderies haute couture

René Bégué (1887-1987), est à l'origine de Rébé, dont les broderies vont alimenter les créateurs dans le domaine de la haute couture pendant plus d'un demi siècle. René Bégué est un dessinateur de grand talent et un coloriste génial, animé par le goût du faste qui a appris son métier auprès de Poiret et Paquin. Andrée Pichard, que René rencontre au début des années 1920 et qui deviendra son associée et sa femme, a commencé sa carrière comme modiste et possède une excellente connaissance des tissus et a un don particulier pour un agencement et désinhibé des matières. Ensemble ils forment un duo exceptionnel qui va irriguer les plus grandes maisons de haute couture de créations éblouissantes. Rébé est une véritable pépite de la haute couture et du patrimoine textile français, encore inconnu du grand public mais dont le nom résonne comme un mythe chez les couturiers, plus de cinquante ans après la fermeture de l'atelier. En étudiant les croquis, échantillons, les photographies, les modèles conservés dans les archives privées et publiques, l'auteur, Nadia Albertini, retrace pour nous cette histoire fascinante. Pour cela, elle a puisé ses sources dans les magazines de mode de l'époque (Vogue, L'Officiel de la Mode, Harpers' Bazaar, etc.), dans les archives laissées par Rébé au musée des Arts Décoratifs de Paris, au musée du Pays rabastinois, dans celles conservées par les maisons Balenciaga, Dior, Fath, Givenchy, Lanvin, Roger Vivier, Swarovski, Yves Saint Laurent... Nadia Albertini est historienne de la Mode. Elle-même brodeuse, elle collabore avec les plus grandes maisons de couture actuelles... Les recherches qu'elle a menées sur Rébé depuis presque vingt ans l'ont également conduite à rencontrer neuf des anciens collaborateurs du maître brodeur. Leurs témoignages nous plongent dans l'ambiance des ateliers des métiers d'art de l'époque et nous éclairent sur les méthodes et techniques uniques en usage alors.

10/2021

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Histoire de l'art

Catherine de Médicis (1519-1589). Politique et art dans la France de la Renaissance

Par-delà l'image et la légende, un portrait complet et renouvelé de Catherine de Médicis (1519-1589), femme extraordinaire et reine exceptionnelle, par les meilleurs spécialistes du sujet. Qui n'a jamais rencontré Catherine de Médicis, au détour d'un film ou d'un roman ? Dans la mémoire collective, son nom reste présent, à côté d'autres reines de France, comme Anne d'Autriche ou Marie-Antoinette. Mais l'image et la légende ont fini par effacer ce qu'a pu être cette femme extraordinaire, l'une des premières figures de la cour de France durant la Renaissance, où elle a tenu successivement les rôles de princesse, de dauphine, de reine, puis de régente et de reine mère. Catherine de Médicis, c'est d'abord un art de gouverner qui accompagne la grande mue de la monarchie française : gestion plus administrative, recours à l'écrit, nouveaux rapports avec les grands corps de l'Etat, développement de la politique étrangère qui mélange diplomatie et espionnage. Son action politique est fondée sur une analyse lucide et parfois cruelle de la longue crise que connaît la France de la seconde moitié du XVIe siècle, prise dans le cycle incessant des conflits qui opposent protestants et catholiques. Mais Catherine de Médicis, c'est aussi une commanditaire exceptionnelle d'oeuvres d'art, probablement l'une des premières de son siècle en France avec son beau-père, François Ier : rien ne lui échappe, ni l'architecture, ni la sculpture, ni la peinture, ni les arts décoratifs, et elle a des ambitions savantes, comme le rappelle son abondante bibliothèque. Elle est par ailleurs elle-même une source d'inspiration pour les créateurs, à la fois modèle à imiter et figure qui stimule l'imagination, Enfin, Catherine de Médicis est une femme qui s'impose dans un monde où le pouvoir et la gloire se déclinent habituellement au masculin. Elle n'a pu y parvenir que par des stratégies multiples et entrecroisées qui méritent d'être décryptées.

10/2022

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Dictionnaires divers

Comme on dit chez nous. Edition collector

L'édition collector et largement enrichie d'un best-seller : un véritable voyage culturel et linguistique dans la France des régions ! Embarquez dans un tour de France truffé d'anecdotes, de cartes, d'illustrations, de citations... et savourez la créativité des mots et expressions de nos régions. Ces mots bien de chez nous chuchotent notre histoire, ce sont les voix hautes en couleur de la France et de ses voisins francophones. Un livre truffé d'anecdotes pétillantes, de cartes, d'illustrations et de citations, pour savourer la créativité des français régionaux et se comprendre de Lille à Marseille et de Brest à Strasbourg ! Très complet et richement illustré, il explore toutes les facettes de la langue des régions avec des anecdotes, des citations littéraires et du quotidien, des curiosités de prononciation, des allusions au patois, des explications sur l'origine des mots locaux, des termes culinaires. Un incontournable pour tous les amoureux des mots et tous les curieux de notre pays ! Une édition largement enrichie, truffée d'anecdotes pétillantes, de cartes, d'illustrations et de citations, pour savourer la créativité des français régionaux et se comprendre de Lille à Marseille et de Brest à Strasbourg. La presse en parle : "Un tour de France passionnant" - Le Figaro "C'est une mine ! " - RFI "Une pépite" - Notre Temps "Un véritable tour de force" - La Marseillaise Les auteurs Mathieu Avanzi : linguiste enseignant à l'Université de la Sorbonne, il a mené de nombreuses enquêtes sur le parler des régions et y a consacré plusieurs articles, un atlas et un blog. Aurore Vincenti : Linguiste et chroniqueuse sur France 2, France Inter, TV5 Monde et Arte, elle a publié aux Editions Le Robert Les Mots du bitume. Alain Rey : Linguiste et lexicographe, il fut l'auteur de nombreux ouvrages sur la langue française, dont le célèbre Dictionnaire historique de la langue française. Il fut aussi l'un des principaux créateurs des dictionnaires Le Robert.

10/2023

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Informatique

Apprendre à coder en Python avec Minecraft. 2e édition

Et si tu programmais en t'amusant ? Cet ouvrage s'adresse à tous les jeunes qui aiment jouer à Minecraft et qui souhaitent s'initier à la programmation pour aller plus loin. Et quitte à découvrir le code, autant s'initier à Python, un langage puissant, facile à assimiler et amusant. En programmant dans Minecraft, tu pourras rendre tes aventures encore plus passionnantes, originales et personnelles. Tu détourneras en outre des éléments du jeu pour les faire agir de façon totalement inédite, voire en inventer de nouveaux auxquels même les créateurs du jeu n'avaient pas songé. Au fil de ta lecture, tu verras entre autres comment : écrire des programmes en Python sur ton Mac, PC ou Raspberry Pi ; créer des maisons, des structures et fabriquer une machine à dupliquer des éléments du jeu ; interagir avec le jeu à l'aide de circuits électroniques très simples ; créer des objets intelligents et coder un programme d'invasion alien ; concevoir d'impressionnantes structures 2D et 3D comme des sphères et des pyramides ; imaginer et développer ton propre mini-jeu interactif. Tu as peut-être déjà atteint un niveau expert dans le jeu, mais tu te sens limité par le temps que tu passes à bâtir de nouvelles structures. Ou peut-être souhaites-tu trouver un moyen d'augmenter encore les capacités du jeu en y ajoutant des fonctionnalités intelligentes et d'automatisation. Quelles que soient tes raisons, ce livre t'accompagnera tout au long de tes aventures de programmation dans Minecraft. La deuxième édition de cet ouvrage est 100% compatible avec la dernière version de Python et propose un nouveau chapitre consacré au petit ordinateur programmable micro : bit de la BBC. A qui s'adresse cet ouvrage ? Aux collégiens, lycéens, parents, enseignants et associations. Sur editions-eyrolles.com/go/pythonminecraft2 télécharge les kits de démarrage PC/Mac et le code source des exemples du livre.

06/2019

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Musique, danse

Mods. La révolte par l'élégance

Apparus au milieu des années 1960 en Angleterre, les Mods (pour « modernistes ») furent les dandies des temps modernes et les premiers « branchés ». Des punks au skinheads, sans oublier les ravers ou les chavs, la quasi-totalité des mouvements de jeunes du demi siècle écoulé dérivent directement de ces défricheurs, dont l’influence considérable perdure aujourd’hui, tant au Royaume Uni que dans le monde entier. Vous roulez en scooter, vous aimez la musique soul, le rhythm and blues et le ska, vous portez des 501 ou des polos Fred Perry, une parka l’hiver ? Alors, vous êtes sans doute un Mod sans le savoir ! Inspirés des créateurs italiens, des surplus militaires américains et de la tradition britannique, les Mods ont, avant toute chose, redéfini l’élégance masculine de l’après-guerre. L’émergence du sportswear ? Ce sont eux... Le jean porté avec un veston élégant ? Eux encore. Les chaussures Doc Martens, les mocassins, les bottines ? Les Mods toujours. Mais aussi les polos, les chemises bariolées ou rayées, les T-shirts ornés de cocardes ou de motifs pop art. Leur goût souvent élitiste pour la musique a aussi fait des Mods les véritables prescripteurs du bon goût musical depuis la fin des années 1950 : jazz cool, soul, ska et et reggae, acid jazz, rock mélodique et énergique, powerpop, Britpop. Tous ces genres leur doivent leur succès. Sans les Mods, les Who, les Kinks, mais aussi les stars de la Tamla Motown comme Marvin Gaye ou plus tard les Jam, les Specials, Paul Weller, Blur, Oasis ou les Arctic Monkeys n’auraient pas rencontré la reconnaissance durable. Et surtout, les Mods ont réhabilité la danse et créé, à partir de rien ou presque, la culture club, si vivante aujourd’hui. Passéistes, nos Modernistes ? Tapez donc « Mods » sur Internet pour découvrir les milliers de clubs et de soirées, de designers, de stylistes et de groupes qui se revendiquent de cette étiquette à travers le monde. En réalité, les Mods sont partout et la culture qu’ils ont créée, imperceptiblement, est devenue une culture dominante.

10/2011

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Science-fiction

L'Invocation Tyranus, la quête des quatre sceaux Tome 1 : Le dessein des Dinos

La paix sur Gondowyn est rompue. Tyranus, l'Invocation du redoutable Dragon Noir, scellée jadis grâce à l'alliance de plusieurs races, dans un sommeil millénaire, est convoitée par ses créateurs ; les Dinos. Voulant préserver la paix des royaumes, Aragór, un jeune Elfe, accompagné de ses cinq frères d'armes, parcourt le monde pour protéger les Sceaux qui retiennent l'Invocation. De son côté, cherchant le salut des siens, Raptoris, l'Empereur des Raptors, se met en quête pour récupérer le dragon. Son peuple, persécuté depuis la fin de la Grande Guerre, il y a 2 000 ans, est en voie d'extinction. Aidés de cinq valeureux guerriers, les Raptors mettent leurs vies en jeu afin d'échapper à ce sombre destin. Deux quêtes, deux nobles causes. Elles s'affrontent dans une aventure épique et grandiose, où se mêlent émotions, combats, invocations et magie. Mais, dans l'ombre, d'autres ennemis guettent... La fiction est une certaine expression de la réalité. Ce qui fait l'unicité de la science-fiction ? C'est un genre qui, par les excès qu'il permet, alloue à l'auteur un terrain de jeu extraordinaire dans lequel il peut s'épanouir encore plus librement... Dans l'ouvrage de Grégory Colesse, il est question de dragons, d'une Grande Guerre, de ténèbres... Mais ce monde de dangers est plus que cela : il appartient au domaine du symbolique. Et si ces dragons et ces ténèbres représentaient des dangers bien plus réels, crise, quête d'identité, peur de l'inconnu dans un contexte social et économique des plus incertains ? C'est peut-être de cette façon qu'il convient de lire L'Invocation Tyranus, La quête des quatre sceaux, Tome I : Le dessein des Dinos. Mais c'est aussi un ouvrage divertissant, où l'imaginaire tient une place prédominante ; une aventure épique et grandiose où se mêlent les sentiments humains les plus complexes et qui démarre sous les meilleurs auspices...

04/2013

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Photographie

Photoquai. 3e biennale des images du monde, Edition 2011

Créée en 2007 par le musée du quai Branly et intégralement dédiée à la photographie contemporaine non occidentale, la biennale Photoquai présente les œuvres de photographes du monde entier provenant des grandes zones géographiques représentées au sein des collections du musée : Amérique du Sud et Amérique latine, Amérique du Nord, Asie, Océanie, Afrique, Proche et Moyen-Orient. Photoquai présente des expositions accessibles gratuitement sur les quais de Seine, en face du musée, ainsi que dans les jardins du musée à partir de 2011. La manifestation propose par ailleurs un dispositif mettant en réseau à la fois des institutions parisiennes partenaires, des espaces de débats avec des professionnels de l’image (écoles d’art, agences et collectifs photographiques, éditeurs internationaux…), des projections, des lectures, etc. Saluée dès sa première édition pour sa pertinence et son originalité, Photoquai poursuit sa mission fondamentale : mettre en valeur et faire connaître des artistes non occidentaux dont l’œuvre reste inédite ou peu connue en Europe ; susciter des échanges entre les créateurs, les amateurs, les professionnels et les institutions ; exprimer, comme le ferait un instantané, de la diversité, de la créativité d’une génération en devenir de la “photo mondiale”.La sélection 2011 rend compte de la diversité des manières de percevoir le monde non occidental aujourd’hui, de l’intérieur, par les artistes qui y vivent, loin des clichés trop souvent véhiculés par la photographie touristique. Son ambition n’est pas d’illustrer systématiquement la photographie d’un large panel de pays, mais de faire découvrir des artistes et des œuvres sans exhaustivité géographique. Cette année, la focale est par exemple fixée sur des régions du monde peu prospectées et rarement vues : Caraïbes, Cuba, Pacifique, Asie du Sud-Est, Afrique de l’Est… Les photographes et leurs œuvres sont sélectionnés et présentés par Christine Eyéné (Afrique), Mouna Mekouar (Afrique du Nord, Proche et Moyen-Orient), Anna Spakhova (Russie), Olivier Culmann et Sylvie Rebbot (Asie), Christine Barthe (Amérique du Sud), Céline Martin-Rajet (Océanie) et Christian Caujolle (Caraïbes).

09/2011

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Musique, danse

Dead Elvis. Chronique d'une obsession culturelle

De son vivant, Presley a révolutionné la musique populaire et bouleversé la société américaine tout entière. Les choses ne se sont pas arrêtées à sa mort. Au contraire, depuis son overdose en 1977 sa figure hante et travaille l'Amérique comme jamais peut-être auparavant. On a tout dit, tout imaginé, tout réalisé, depuis la thèse de son enlèvement par des extra-terrestres jusqu'à la commercialisation de portions alimentaires conçues à partir de son corps prétendument déterré. Il est, véritablement, un des authentiques mythes du vingtième siècle. C'est ce mythe que Greil Marcus entreprend ici de décrypter en analysant ses composantes : le fils prodigue aux racines judéo-indiennes ; le militaire, le beau gosse, celui qui frisa la pédophilie avec une collégienne de quatorze ans, sauvé in extremis du scandale par le mariage ; le pauvre accédant à la richesse à vingt-deux ans à peine ; le manant devenu le King ; son rêve frustré d'acteur ; l'amateur d'armes à feu ; l'alcoolique ; le camé ; le boulimique ; le milliardaire sombrant dans la déchéance physique ; enfin, et surtout, le chanteur blanc qui chante comme un nègre. Livres, photos, déclarations et extraits de presse à l'appui ("Une statue d'Elvis Presley retrouvée sur Mars" titrait le Sun du 20 septembre 1988), Greil Marcus nous offre un voyage à la fois hilarant et effrayant au cœur de l'inconscient américain. Le plus beau, peut-être, dans ce livre, c'est que jamais Marcus n'aborde Presley avec condescendance ou ironie. Il est pour lui, au même titre qu'Herman Melville (on lira sur cette comparaison des pages étonnantes) un des plus grands créateurs américains, celui dont la voix, à elle seule, renvoie l'Amérique face à elle-même et à son subconscient. Dead Elvis réalise le tour de force d'être le livre le plus drôle jamais écrit sur Presley et celui qui prend son sujet le plus au sérieux.

04/2003

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Musique, danse

Le Domaine musical. Pierre Boulez et vingt ans de création comtemporaine

Fondés en 1953 par Pierre Boulez et dirigés à partir de 1967 par Gilbert Amy, les concerts du Domaine musical ont constitué, durant leurs vingt années d'existence, un des événements marquants de l'histoire culturelle de notre pays. Cet organisme a été le centre de très vives polémiques et d'affrontements passionnés, parfois cocasses, entre tenants d'une tradition nationale liée au système tonal et partisans volontairement iconoclastes d'un mouvement international attaché à un renouvellement radical du langage musical. Soutenu presque exclusivement par le mécénat, le Domaine musical devint très vite le catalyseur des avant-gardes du moment, le lieu de rassemblement des créateurs les plus engagés dans la lutte contre les conformismes artistiques. Henri Michaux, René Char, Ionesco et les écrivains du Nouveau Roman y côtoyèrent Jacques Lacan, Max Ernst, Nicolas de Staël, Joan Miro et bien d'autres artistes et intellectuels au milieu d'un parterre d'industriels, d'hommes politiques, de femmes du monde que vint progressivement relayer un nouveau public plus jeune et moins argenté. Montrant "une direction affirmée", ces concerts révélèrent lés dons du jeune Pierre Boulez, à la fois compositeur et théoricien, organisateur et polémiste stratège, chef d'orchestre et pédagogue. Tout en révélant au public parisien les compositeurs phares du premier XX siècle (Stravinsky, Schünberg, Berg, Webem, Varèse...), le Domaine fit découvrir les nouvelles oeuvres de Messiaen et des jeunes compositeurs de la génération de Boulez (Berio, Stockhausen, Kagel, Pousseur, Boucourechliev...) puis de leurs propres élèves (Amy, Eloy...). A travers ces 460 oeuvres d'une centaine de compositeurs se dessine l'aventure de la création musicale contemporaine. L'histoire de ce foisonnement créatif est ici retracée pour la première fois dans toutes ses implications esthétiques, économiques et sociologiques. De nombreux témoignages et jugements de l'époque en restituent toute l'ambiance batailleuse, reflet d'une scène musicale agitée où se déroule une nouvelle version de l'éternelle querelle des anciens et des modernes.

09/1992

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Sociologie

Le partage. Forum international Le partage Maison de l'Unesco, 25 et 26 novembre 2003

L'Académie Universelle des Cultures que préside Elie Wiesel, prix Nobel de la Paix, organise chaque année un prestigieux Forum international : dans ce cadre, les membres de l'Académie et des experts de toutes disciplines ont réfléchi en 2003 sur le partage. " Serait-ce une utopie de suggérer la vision morale d'un autre monde qui, en raison des turbulences qui le traversent, reste lié par sa démarche et uni dans son destin, autrement dit, par la nécessité absolue de partager à tous les niveaux ? " s'interroge Elie Wiesel. Les intervenants ont exploré le sens profond ainsi que les dimensions et les applications du partage. Prenons par exemple la société démocratique où " le devoir de partage " constitue la base même de la vie commune, le domaine économique où la part du gâteau prise par chacun conditionne la taille de la part de tous les autres, le domaine culturel où le désir de partager inspire les créateurs, qui font de leur talent, de leur savoir, une offrande qui envahit toute la société. Ils nous ont aussi fait part de leur expérience. Parmi eux, Jacqueline de Romilly a évoqué la complexité du partage entre frères, Alain Minc et Christophe Aguiton : le partage des richesses, Jérôme Bindé : le partage des connaissances et du savoir, Umberto Eco et Franz-Olivier Giesbert : le partage de l'accès à l'information, Bernard Kouchner : l'invention d'un système de santé universel, Junzo Kawada : le partage de la mémoire collective, Jorge Semprun : les mémoires récalcitrantes, Heinz Wismann : deux mémoires : celle de l'Europe de l'Ouest et de l'Europe de l'Est, Michelle Perrot : le partage des sexes, Helena Kennedy : le partage des cultures ; enfin, autour d'une table ronde, Julia Kristeva, le Père Pierre Ceyrac, Furio Colombo, Pierre Zemor et Sœur Emmanuelle ont évoqué le partage comme expérience humaine, expériences religieuses, usages ou traditions pour conclure : être humain signifie partager.

11/2004

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Beaux arts

Le style international. Edition revue et augmentée

C'est quelque temps après la célèbre exposition du Museum of Modern Art de New York "Modern Architecture : International Exhibition", qu'a paru en 1932 le livre de Henry-Russell Hitchcock et Philip Johnson The Internation Style : Architecture since 1922 qui en constitue le prolongement durable. Il s'agissait de faire connaître au public américain les développements récents de l'avant-garde notamment européenne que les auteurs avaient pu observer lors de voyages avec les nouvelles recherches de Alvar Aalto, André Lurçat, E.G. Asplund, Erich Mendelsohn, Erik Bryggman, Hans Scharoun, J. J. P. Oud, Josef Albers, Le Corbusier, Marcel Breuer, Mies van der Rohe, Otto Eisler ou Walter Gropius. Le projet du livre, s'attachant à illustrer et à défendre l'architecture moderne d'avant-garde, participait d'un mouvement général qui tendait à une codification architecturale. Ainsi le Style International est défini à partir de trois principes : l'accent mis sur l'effet de volume plutôt que de masse, la régularité par opposition à la symétrie, et le refus de l'ornement surajouté au profit des qualités intrinsèques des matériaux et des proportions. Evoquant le programme du Bauhaus, le terme "international" renvoie aux aspirations universalisantes des avant-gardes européennes, à leur souci de privilégier les solutions collectives sur les actes créateurs individuels, à leur volonté d'inscrire l'architecture dans une dimension socialisante et politique au sens large du terme. Par opposition, le terme " style " induit les aspects formels, voire formalistes de l'architecture d'avant-garde. Ce livre qui a fait l'objet de plusieurs rééditions accompagnées de préfaces ou de postfaces réactualisées de la part des deux auteurs a été reçu comme un véritable manifeste et il conserve tout son intérêt historique quant à la connaissance de la pensée architecturale dans l'entre-deux-guerres. Approuvé ou contesté The International Style demeure un des textes majeurs pour comprendre l'architecture du XXe siècle.

04/2018

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Beaux arts

Les invasions barbares. Une généalogie de l'histoire de l'art

L'histoire de l'art a commencé avec les invasions barbares. Vers 1800, ces invasions sont devenues soudainement l'événement décisif par lequel l'Occident se serait engagé dans la modernité : le sang neuf des races du Nord, tout en conservant l'ancien, aurait apporté un art nouveau, nécessairement anti-romain et anticlassique, et dont l'héritage était encore manifeste en Europe. Ce récit fantastique, inséparable de la formation des Etats-nations et de la montée des nationalismes en Europe, se fondait sur le double postulat de l'homogénéité et de la continuité des peuples «étrangers» : il fit bientôt tomber les styles artistiques sous la dépendance du sang et de la race. L'histoire de l'art associa ses objets à des groupes raciaux en s'appuyant sur quelques singularités visibles : tantôt leurs qualités «tactiles» ou «optiques» les dénonçaient comme «latins» ou «germains», tantôt la prédominance des éléments linéaires trahissait une origine méridionale, quand le «pictural» indiquait clairement une provenance germanique ou nordique. Les musées, pour finir, regroupèrent les productions des beaux-arts selon leur provenance géographique et l'appartenance «ethnique» de leurs créateurs. Il serait parfaitement vain de chercher à démontrer que l'histoire de l'art fut une discipline raciste : elle ne l'aura été ni plus ni moins que les autres sciences sociales qui, toutes, furent touchées ou orientées par la pensée raciale visant à classer et hiérarchiser les hommes en fonction de traits somatiques et psychologiques qui leur étaient attribués. Mais, montre Eric Michaud, les liens qu'elle a tissés entre les hommes et leurs objets artistiques ne sont pas encore tranchés : l'opinion la plus commune sur l'art est qu'il incarne au mieux le génie des peuples. Aujourd'hui encore, sur le marché mondialisé, la provenance ethnico-raciale exhibée des oeuvres - «Black», «African American», «Latino» ou «Native American» - donne à ces objets d'échange une plus-value estimable. Ainsi s'expose en permanence une concurrence des «races» qui n'est jamais que la même qui présida aux commencements de l'histoire de l'art.

11/2015

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Beaux arts

Andy Warhol

Sa célébrité ? Une décision. Elle lui a permis d'agir toujours comme il l'entendait, dans un scandale à peu près permanent, guetté par les médius qu'il manipulait avec un savoir-faire confondant. Cool. La Factory des années 1960 où se fabriquaient sa peinture, puis ses films, fut à la fois son Hollywood privé, son usine à rêves et un creuset où se mélangeaient les gens du monde et les voyous, les artistes et les prostitués de tous bords. La drogue y circulait librement et le sexe aussi. Là, tout pouvait arriver et arrivait. La révolution des mœurs était d'avant-garde, comme le reste. Warhol a été peintre, sculpteur, photographe, cinéaste, romancier, dramaturge, directeur de magazine, producteur d'un groupe rock, homme de télévision, acteur et enfin mannequin. Il a figuré, avec éclat, au centre de tout ce qui s'est expérimenté de plus inventif et de plus radical au début des années 1960, au temps du pop art et du cinéma underground, mais aussi dans les années 1970 et 1980, quand on commença à se penser " postmoderne " et que " l'appropriation " allait de soi. Il fut génial à la grande époque des Boîtes de soupe Campbell's, des Marilyn et des Chaises électriques, on le sait, mais non moins génial quelques mois avant sa mort quand il peint ses Camouflages. Qu'on ne s'y trompe pas : sous les bons mots colportés partout et répétés à satiété (" Je voudrais être une machine ", " À l'avenir tout le monde sera célèbre pendant 15 minutes "), sous le masque de faux albinos à la perruque platine et à la veste de cuir noir, immédiatement reconnaissable, sous la désinvolture étudiée, c'est un artiste extraordinairement exigeant qui apparaît ici. Ce que propose cette biographie chaleureuse et amusée, écrite par Michel Nuridsany comme en connivence avec Warhol, c'est une vision qui va au nerf de ce que fut cet immense artiste, emblématique du XXe siècle, de plus en plus revendiqué par les jeunes créateurs d'aujourd'hui comme un modèle. Comme une ouverture.

02/2001

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Droit

L'AUTONOMIE DES PARTENAIRES SOCIAUX. Les litiges nés de l'interprétation des conventions collectives en droit québécois et français

L'autonomie des partenaires sociaux suppose que ces derniers aient la maîtrise des normes qui régissent leurs relations. Si les conventions collectives de travail occupent une place de choix dans l'arsenal normatif encadrant les relations de travail françaises, le contrôle de la règle juridique ne peut être total si les litiges nés de son interprétation échappent à ses créateurs pour être confiés à des institutions dont la nature hétéronome serait par trop marquée. La recherche repose sur l'hypothèse selon laquelle le système québécois des relations collectives du travail est fondé sur l'autonomie des partenaires sociaux. L'approche comparative est en conséquence de nature à indiquer dans quelle mesure, à quelles conditions et à quel coût le système français peut se diriger en direction d'un désengagement toujours plus important des institutions étatiques en droit du travail. En matière d'interprétation des conventions collectives de travail, le respect de l'autonomie des partenaires suppose que l'interprète soit doté d'une légitimité renforcée, fondée autant sur la source de sa juridiction que sur sa capacité à apporter des réponses satisfaisantes aux interrogations des parties. Il s'agit alors de rechercher si les conseils de prud'hommes, juges naturels du droit du travail, offrent aux partenaires sociaux une légitimité - ex post - mesurée avant l'interprétation - et ex ante - après la décision comparable à celle des arbitres de griefs canadiens. L'interprétation est également un facteur déterminant de la nature plus ou moins libérale du système de relations professionnelles. Sans doute est-elle pour l'essentiel soumise à des contraintes extérieures fortes, notamment en raison des techniques et directives utilisées. Mais l'autonomie est renforcée dès lors que les institutions étatiques n'exercent qu'un contrôle restreint sur la solution retenue par l'interprète. Le risque est cependant que l'unité du droit du travail ne soit plus qu'un vain mot.

06/1998

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Beaux arts

Montparnasse 1900-1930. Art nouveau - Art déco

Haut lieu de la bohème entre 1900 et 1914, Montparnasse, après la Première Guerre mondiale, a détrôné Montmartre et est devenu un carrefour du monde artistique. Les noms de quelques lieux de rencontres cosmopolites et festifs de l'époque, La Coupole, La Closerie des Lilas, Le Select, La Rotonde, Le Dôme, Le Jockey... sont passés à la postérité. L'architecture fut aussi de la partie, et deux styles neufs, l'Art Nouveau, avant 1914, puis l'Art Déco, ont accompagné l'effervescence culturelle de ce quartier qu'hantaient, parmi d'autres, Paul Fort, Man Ray, Picasso, Pascin, Modigliani, Hemingway, Cocteau, Kiki la reine de Montparnasse, Joséphine Baker... Les glaces et les céramiques du Bouillon Chartier, l'immeuble à gradins de la rue Vavin, les précieux bow-windows de Théo Petit, la tombe en mosaïques étincelantes de la famille Wallon, les couples lascifs du sculpteur anarchiste Emile Derré, les portes fantastiques d'Eugène Petit, la forêt de métal de Notre-Dame-du-Travail... autant d'expressions d'un art neuf dont les courbes sensuelles bousculent joyeusement les autres styles. Après la Grande Guerre, les pavements en mosaïque des brasseries, les piliers peints de La Coupole, les audacieuses verrières des ateliers d'artistes, les vitraux de Louis Barillet, les aménagements élégants de Rob Mallet-Stevens les appartements bourgeois, les HBM... renvoient à une société modernisée qui apprécie la vitesse, encense la Fée Electricité, promeut la libération de la femme, découvre les bains de mer et la nudité, accueille le jazz, l'american bar et ses cocktails. Les architectures, formant la scène bâtie des mythiques "années chaudes" de Montparnasse et des quartiers voisins de Plaisance et du Petit Montrouge, sont rassemblées ici pour la première fois. Elles sont signées par de grands noms : Henri Sauvage, Louis Süe, Michel Roux-Spitz ou Bruno Elkouken, mais souvent aussi, par d'autres créateurs talentueux tombés dans l'oubli et à redécouvrir absolument.

11/2018

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Art du XXe siècle

Art brut et bande dessinée

La Collection de l'Art brut à Lausanne proposera du 16 septembre 2022 à fin février 2023 une belle exposition sur le thème " art brut et bande dessinée ". Cette exposition, dont le commissariat a été confié à Erwin Dejasse, aura comme volonté de souligner les liens intimes entre écriture et image dans les oeuvres d'Art Brut, en rassemblant divers travaux qui s'apparentent d'une façon ou d'une autre à la bande dessinée. Pour accompagner cette exposition, un catalogue regroupant environ 150 illustrations couleurs par une trentaine d'artistes (dont Henry Darger, Daniel Johnston, Jean Leclercq ou encore Dominique Théate) sera publié grâce à une collaboration inédite entre la Collection de l'Art Brut et les éditions Atrabile. "Tout semble à priori séparer l'Art Brut de la bande dessinée. D'un côté, des réalisations généralement produites à l'abri des regards extérieurs et, de l'autre, une forme de création que l'on associe souvent à ses héros les plus populaires, icônes d'une culture de masse déclinées sur de multiples supports. Pourtant, de nombreux créateurs d'Art Brut se sont emparés de l'imagerie et des codes de la bande dessinée, les ont remodelés sans vergogne pour les intégrer à leurs imaginaires propres. Les liens entre ces deux domaines d'expression sont en réalité riches et multiples ; tous deux partagent bien des traits communs qui les invitent à dialoguer. Alors que l'art du XXe siècle s'est largement émancipé du narratif au profit de recherches formelles ou de démarches conceptuelles, d'innombrables oeuvres d'Art Brut montrent avec éloquence que les images conservent toute leur capacité à produire des récits. D'autre part, bande dessinée et Art Brut, ont aussi la particularité de briser la frontière instituée entre le visible et le lisible - le dessin se lit et le texte se regarde - tout en convoquant une hétérogénéité de signes : onomatopées, bulles, collages ou pictogrammes". (Texte issu d'une présentation de l'exposition par la Collection de l'Art brut de Lausanne)

09/2022

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Ecrits sur l'art

L'art pauvre des riches

Peut-on en finir avec cinquante ans de paresse d'invention et de mièvreries dans l'art contemporain ? L'académisme artistique d'aujourd'hui ressemble à s'y méprendre à celui du Second Empire, et pour cause : les fortunes des années 2000 ont le même intérêt que leurs lointains prédécesseurs pour le creux, le vain, le décoratif, le sonnant et le trébuchant. Sur toute la planète, on applaudit des prix, pas des oeuvres. On s'esbaudit devant des records, des chiffres et même le nom des acheteurs devient un motif d'euphorie. Les plus lucides y verront la dernière étape d'un phénomène au bout duquel la " culture " aura trahi la cause de l'Art. Les audaces survendues sont profanes, jamais profanatrices. A bien y regarder, oui, nous vivons une répétition de la " fête impériale ", cette époque où Napoléon III et les nouveaux riches de l'acier et de la finance achetaient à prix d'or les productions clinquantes des peintres pompiers. Un triomphe du conformisme d'autant plus exaspérant qu'il passe pour tapageur. Déjà dans les années 1970, en réaction à l'engourdissement et au mensonge d'un art mercantile, des créateurs ont prôné une nouvelle pureté d'expression. En refusant catégoriquement de faire des tableaux, ils ont créé des performances et des installations, autrement dit des oeuvres impropres à la spéculation financière. Tel était l'art contemporain en vérité : une démarche téméraire et d'avant-garde. Une aventure d'un immense impact mais d'une très grande brièveté, que les marchands ont ensuite vidée de sa substance. Le Pop Art et ses imitateurs se sont imposés, suivis par le retour à la peinture, et enfin les stars comme Jeff Koons ou Damian Hirst - portés par le cortège des grandes fondations privées et des institutions muséales complaisantes. Franchement : ne serait-il pas temps de se déprendre du spectacle de l'argent et de la nullité, et d'imaginer le retour de l'art dans des formes forcément nouvelles ?

03/2023

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Musique, danse

Monteverdi et Wagner

Monteverdi et Wagner : hiatus, mariage impossible, défiance à l'entendement. Le mélomane proteste. Mais le parallèle n'est pas inédit. Car mettre en relation Monteverdi et Wagner, qu'à priori tout oppose, permet de lever le voile sur I'essentiel. A deux siècle, d'intervalle, les changements de paradigme opérés par les deux artistes ont un terreau commun. Au-delà des analogies formelles, les attaques portées aux deux compositeurs et leurs répliques sous forme d'écrits théoriques mettent en évidence un monde d'idées. Nietzsche commença sa carrière philosophique en le soulignant. A travers Ficin et Politien pour Monteverdi - Hölderlin, Schelling et Novalis pour Wagner -, Ies racines néoplatoniciennes communes aux deux créateurs constituent une autre correspondance révélatrice. On les retrouve au seuil du baroque comme du symbolisme. Venise. Pétrarque et Le Tasse ne laissent pas de réunir Monteverdi et Wagner tandis qu'Orphée et Tristan offrent au chercheur une série d'analogies frappantes. Alors pourquoi ce rapprochement a-t-il été si peu approfondi ? Certes la dénonciation des frontières interdisciplinaires propres au système académique n'est pas nouvelle. Mais faut-il rester muet devant leur persistance ? Il existe aujourd'hui toute une philosophie de la musique, ou précisément de la musique instrumentale. Mais où est la philosophie de l'opéra ? Après avoir évoqué les apports lumineux de Romain Rolland et de Jean-Jacques Nattiez à la musicologie. Olivier Lexa établit un bref historique de la philosophie de l'opéra, de Rousseau à Nietzsche en passant par Hegel, Novalis, Schopenhauer et Kierkegaard. Par la suite, l'auteur aborde la portée exemplaire de l'histoire de l'art, de l'histoire culturelle et de l'esthétique analytique, avant de se pencher sur les relations que plusieurs grands penseurs récents et contemporains ont entretenues avec l'art lyrique : Adorno, Lévi-Strauss, Barthes, Deleuze, Foucault, Bourdieu, Badiou, Lacoue-Labarthe et Zizek. Sera-t-on surpris de retrouver les noms de Monteverdi et Wagner parmi les récurrences dominantes ?

12/2017

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Architecture régionale

Villas modernes du bassin d'Arcachon

Après l'épopée des arcachonnaises de la Belle Epoque et à la suite des réalisations de Le Corbusier, le Bassin d'Arcachon est parvenu à absorber un développement intense jusqu'aux confins du Cap Ferret et la presqu'île des dix villages. Les ressources en pins des Landes, la réinterprétation de l'héritage du modèle de la cabane de pêcheurs et la préservation de venelles ombragées y ont forgé un paysage unique. Avec une prédilection marquée en faveur de l'habitat individuel, le territoire n'a eu de cesse d'accueillir des villas d'architectes qui ont dessiné son actuel visage : les maisons tournées vers l'horizon et à l'abri des regards - avec un large usage de matériaux naturels - y ont fait recette. Partagés entre une recherche de confort et un souci de préservation du cadre naturel, les créateurs - célèbres ou méconnus - ont rivalisé d'ingéniosité pour s'insérer dans un territoire grandiose et néanmoins fragile. De l'équipe bordelaise Salier Lajus Courtois Sadirac à l'architecte Raphaëlle Hondelatte, sans oublier le designer Philippe Starck, tous y ont inventé un art de vivre, par une architecture souple, perméable à l'environnement et à ses changements, qui ont contribué à faire connaître et aimer un territoire, en renouvelant le visage du Bassin, tout en l'érigeant en terre préservée. Au moyen d'une iconographie inédite, cet ouvrage relate l'épopée de ces réalisations qui, protéiformes, ont en commun la quête d'une symbiose avec le paysage. Il invite le lecteur à comprendre le site et le territoire, comme à voir le dessin et l'intimité du quotidien de cette architecture. Du minimalisme, aux tendances plastiques, en passant par les maisons modèles, comme les recherches en faveur d'une architecture durable, ce livre examine les différentes tendances qui ont animé la recherche architecturale propre à ce territoire d'exception. Dessin, implantation, décor intérieur, matériaux y sont examinés grâce à des documents d'archives, comme à des reportages de photographies contemporaines.

04/2022

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Actualité politique internatio

N'ayez plus peur. L'Occident renaîtra comme le Phénix

dans La chute finale, Olivier piacentini analysait la position actuelle très fragilisée de l'Occident sur la scène internationale, du point de vue économique et géostratégique. beaucoup ont vu dans ses analyses une teinte de pessimisme. pourtant l'auteur achevait son ouvrage sur une note plus optimiste, évoquant une exception occidentale qui pourrait relancer notre civilisation en péril. dans ce nouveau livre, l'auteur démontre que si l'Occident est affaibli, il ne le doit qu'à la politique mondialiste suivie depuis des décennies par ses élites. il montre aussi que les opinions publiques se réveillent, prenant conscience du déclin économique et des dangers qui nous menacent. mais l'Occident peut s'en sortir, il suffit de le vouloir réellement, c'est-à-dire de retrouver les valeurs qui avaient jadis fondé sa puissance. N'ayez plus peur expose les différentes pistes et actions concrètes qu'il est désormais urgent d'adopter pour retourner, dans les années qui viennent, les tendances à l'affaiblissement et au déclin, sur tous les plans. retrouver la confiance en soi, et adopter une politique de défense des intérêts nationaux, des instances collectives de réaction aux dangers, voilà la seule voie possible pour enrayer la chute finale, que de plus en plus d'analystes jugent inéluctable. Un livre concret, en prise avec l'actualité et l'histoire, qui veut enrayer la spirale du défaitisme ambiant. L'auteur : Olivier Piacentini, 47 ans, a vécu son enfance en corse. diplômé de l'institut d'Etudes politiques de paris, il fait carrière dans la banque puis dans l'audit financier, il fonde en 2001 un cabinet de conseil spécialisé dans l'assistance financière et juridique des créateurs d'entreprises. marié en 2002 à une princesse béninoise, il est amené à voyager à travers l'afrique et prend conscience que la jeunesse, la créativité, l'appétit de croissance ont désormais changé d'hémisphère. passionné d'histoire, de géopolitique et d'économie, il publie : Vers la chute de l'Empire occidental, puis Le mirage mondialiste, très médiatisé, et La chute finale en 2023.

06/2024

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Littérature étrangère

L'histoire du corbeau et Monsieur McGinty. Un indien athapascan tutchone du Yukon raconte la création du monde

Monsieur McGinty est un Indien athapascan tutchone du Grand Nord. Sa terre, c'est le Yukon, près de la frontière avec l'Alaska. Entre 1984 et 1991 ; Dominique Legros eut la chance de le rencontrer et d'enregistrer la longue histoire du corbeau. Monsieur McGinty était alors l'un des fameux conteurs tutchones, dans la tradition d'un peuple où la littérature orale est d'une grande valeur. De ces rencontres est né ce livre drôle, profond et merveilleux. Le corbeau est à la fois le héros créateur et l'antihéros des peuples du Grand Nord. Il est habile et rusé, prend la forme des humains, trompe son monde ; séduit les femmes et, honte à lui, même sa belle-mère. Dans un épisode, il parle à une vierge et se réincarne en faisant pénétrer son esprit dans le ventre de la jeune femme. Lorsque les missionnaires arrivèrent, les Tutchones n'eurent donc aucun mal à être convaincus que Jésus n'était rien d'autre qu'une réincarnation du corbeau. Un oiseau n'a-t-il pas parlé à la Vierge avant qu'elle n'ait elle aussi un bébé ? C'est le corbeau qui, au temps du déluge, reconstruisit la terre ferme telle qu'elle existe encore dans le Nord. C'est lui qui vola le feu, plaça au firmament le soleil, et créa les rivières et les lacs poissonneux. Il vécut des aventures burlesques, habita le ventre d'un poisson-chat, et donna à certains hommes l'idée de se faire femme. La force du livre de Dominique Legros est de nous faire entendre la voix de Monsieur McGintv, sa faconde ; son goût d'une langue riche et pleine d'humour pour décrire les choses de la nature. Les pérégrinations du corbeau nous entraînent dans le monde amérindien, à la fois familier et radicalement étranger. Dominique Legros met ainsi au jour une nouvelle ethnologie qui fait ressentir de l'intérieur cet univers où religion et vie sont intimement mêlées. Plus qu'un témoignage, l'histoire du corbeau est une invitation à la découverte de l'autre. Comme le dit Dominique Legros : " Entrons d'abord par la grande porte dans l'univers athapascan de Monsieur McGinty. Laissons-le raconter ce que le corbeau a fait pour les honores à l'aube des temps. Pour tous les hommes, quelles que soient leurs origines. Pour les autochtones, pour les Blancs, et pour tous les autres. " J.M.G. Le Clézio.

11/2003

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Critique littéraire

Lettres à sa mère. Tome II, 1919-1938

"Je ne peux écrire qu'à toi, comme si je m'accrochais de la main gauche à une épave et que j'écrivais de la main droite." Un naufragé de la vie ou de la poésie - ce qui pour lui revient au même - dont la mère confidente serait la seule planche de salut, telle est l'image qu'on serait tenté d'emporter de la lecture des 560 lettres, cartes postales ou billets qui jalonnent vingt années de la vie de Jean Cocteau. Car, si elles sont les plus fécondes, elles ne sont pas les plus sereines. L'une apporte même son coup de tonnerre avec la mort de Raymond Radiguet. Loin de le consoler, le recours à l'opium l'asservira jusqu'à la fin de ses jours, sans que le retour à la religion - second remède - ne bouleverse durablement sa vie. C'est dire que le temps des frivolités parisiennes est révolu, mais l'avant-garde à laquelle il les a sacrifiées tarde à le reconnaître pour son pilote. En dépit d'une inlassable activité sur le front de la modernité, Cocteau n'arrive pas à s'imposer, du moins devant ceux qui comptent à ses yeux. Dada le ridiculise et les surréalistes le couvrent d'injures. De Picabia, de Cendrars, voire de Reverdy, il essuie des affronts et le dieu Picasso le renie publiquement sur ses terres espagnoles. S'il signe encore une lettre: "Duc d'Anjou et prince de Paris", ce prince déserte régulièrement sa principauté. "J'étais né pour la campagne, la province, constate-t-il en 1927. Je me suis engagé dans la bataille par erreur." La fuite vers le Sud devient vite règle, hygiène de vie, encore que, pour un créateur, la capitale soit un point de passage obligé : les éditeurs, les théâtres, les lieux et les agents de la consécration sont presque tous là. Un aveu exprime ce nœud de contradictions: "Je suis triste et heureux de rentrer dans cette ville que je n'aime pas et sans laquelle il me serait impossible de vivre." Heureux surtout parce que sa mère, qu'il s'accuse d'abandonner, y vit et qu'elle l'y attend. Félicitons Cocteau d'avoir pris l'habitude de ces mois d'exil: une riche et précieuse correspondance en est le fruit. Faute d'entraîner ou de suivre, comme jadis, sa mère sur les rives de ses longues mais fausses vacances, le fils prodigue lui en tient le journal illustré avec plus ou moins d'assiduité.

07/2007

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Jardinage

Terrasses. Un art de vivre en plein ciel

Cultiver son jardin dans le ciel de Paris ? Se baigner dans sa piscine en terrasse au cœur de la ville ? Dîner dans l'ombre des camélias à un battement d'ailes de Saint-Germain-des-Prés ? Ce rêve est pour certains une réalité quotidienne. Ces jardins cachés, ces salons de verdure, on les devine de la rue en apercevant sur le toit d'un immeuble le feuillage d'un érable ou l'éclatante floraison d'un rosier soustrait à sa campagne. Alexandra d'Arnoux et Bruno de Laubadère nous offrent le privilège d'entrer à leur suite dans ces appartements que prolongent de surprenantes coursives fleuries de glycines ou qui s'ouvrent par un escalier dérobé sur le vaste espace d'un toit transformé en potager. Souvent confiées à des paysagistes de renom, ces terrasses parmi les plus belles témoignent aussi d'une vraie capacité de métamorphose, qu'elles soient conçues selon l'esprit d'une déambulation à l'italienne ou offertes au génie d'un grand créateur. Sur de superbes photographies de Deidi von Schaewen, c'est un visage inconnu de la capitale qu'il nous est donné d'admirer. Les unes ressemblent à des ateliers d'artistes à ciel ouvert, les autres réservent de vastes espaces propices à la méditation, toutes offrent des points de vue étonnants sur la capitale. Chacun a pu découvrir un Paris différent lors des spectaculaires visites e la Tour Eiffel, de l'Arche de la Défense du Centre Pompidou, rien qui puisse cependant se comparer aux escales poétiques qu'offrent ces secrètes terrasses où la ville se met autrement en scène. Elles appartiennent à des personnalités connues telles que Christian Duc, Andrée Putman, Jean-Pierre Raynaud, Yves de la Tour d'Auvergne ou Maurice Rheims, elles sont confiées à des paysagistes renommés : Alain-Charles, Robert Bazelaire, Louis Benech, Pascal Cribier, Camille Muller, Russel Page, Olivia Putman, Alain Richert, Christiane Rivault, elles illustrent chacune à sa manière la fantaisie et l'ingéniosité qui permettent de hisser au sommet d'un toit l'arbre dont on disputera les fruits aux oiseaux, ou d'installer dans un coin d'ombre une jungle paisible où rien ne trouble le repos. Alexandra d'Arnoux et Bruno de Laubadère nous avaient ouvert dans un précédent livre les jardins secrets de Paris. Avec Deidi von Schaewen, ils nous convient ici à un véritable voyage dans l'étonnant monde suspendu des terrasses, les unes jouant les ponts de navires, les autres abritant une cabane dans leur nacelle, toutes protégeant jalousement leurs charmes.

05/2005

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Thèmes photo

Alltagsfantasie

AlltagsFantasie est une performance illustrée dans laquelle l'artiste utilise le médium photographique. Il s'agit d'une oeuvre impressionnante qui nous invite à reconsidérer nos idées sur l'identité, les rôles de genre et l'autodramatisation. Elle aiguise le regard que nous portons sur nos quêtes d'autonomie individuelle et collective, et ouvre la voie à un examen critique des structures et des normes de pouvoir existantes. Une publication qui devient elle-même une oeuvre d'art : Une ode à l'autonomie sexuelle, une célébration de la sensualité féminine qui entreprend de remettre en question les structures patriarcales. Au cours d'un long processus de création qui a débuté en 2010 et s'est poursuivi jusqu'en 2021, Joanna Szproch a mis en forme bien plus qu'un extrait décisif de sa biographie : elle s'est attachée à condenser les couches temporelles, mettre en scène les croyances et façonner une oeuvre d'art qui transcende les catégories conventionnelles. Le livre qui a émergé de ce processus complexe peut ainsi être considéré comme un autoportrait étendu, aux couches se démultipliant. Il reflète à la fois un moi profond et un moi qui émerge dans le contexte de relations sociales et culturelles. Parmi les différents mediums de l'autoportrait, la photographie occupe une place particulière. Dans notre monde marqué par l'usage intensif des selfies sur les réseaux sociaux, la simultanéité trompeuse des rôles devient aujourd'hui évidente. Il est possible d'être à la fois muse, modèle et créateur. Cependant, il reste impossible de porter un regard objectif sur sa propre personne, tant nous portons nous-mêmes nos masques. C'est précisément dans ces mondes intermédiaires du "regard féminin" et du "regard masculin", ces frontières entre le soi et l'extérieur, que Joanna Szproch explore sa fantaisie quotidienne. Plus qu'une pure et simple évasion : comment un fantasme devient une forme. "Chacun d'entre nous a le droit, la possibilité, de s'inventer dans son quotidien. Si une personne ne s'invente pas, elle sera de toute façon inventée. Il est donc sage d'avoir l'audace de s'inventer soi-même." Maya Angelou Six ans après l'explosion du mouvement #metoo, des militants des droits de l'homme pourtant influents continuent de suggérer que le viol n'est pas un crime contre les femmes elles-mêmes, mais un simple problème de respect de la propriété. Au milieu de l'inhumanité de ces débats, Joanna Szproch combat quotidiennement, par ses fantasmes, un système archaïque et dysfonctionnel. Il s'agit de livrer bataille contre une ignorance particulièrement tenace, et lutter encore et encore pour obtenir les nécessaires changements.

09/2023

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Philosophie

Aby Warburg ou la tentation du regard

Volontiers cité, notamment par l'entremise de son expression "formule de pathos", même si les francophones ne disposent que d'une infime partie de ses écrits, Aby Warburg fait figure de légende dans l'histoire de l'art. Il n'existe de lui qu'une biographie en anglais, dite "intellectuelle" par Ernst Gombrich, qui a considéré que l'épisode psychotique du savant devait être passé sous silence. Il convenait, surtout pour le public français, de considérer ensemble la vie entière de Warburg et son ouvre, profondément imbriquées, comme il le revendique lui-même dans l'un de ses derniers textes : "Parfois, il me semble que j'essaie, comme psycho-historien, de déceler la schizophrénie du monde occidental à partir de ses images, et comme dans un réflexe autobiographique : d'un côté la nymphe extatique (maniaque) et de l'autre le douloureux dieu fluvial (dépressif), comme les pôles entre lesquels l'homme sensible, donnant fidèlement forme à ses impressions cherche son propre style dans l'acte créateur. L'antique jeu du contraste entre vie active et vie contemplative". A partir des sources publiées en allemand et en italien, des inédits consultables aux Archives de Londres, des correspondances, ce livre expose le développement de la pensée et de l'action de Warburg dans les divers domaines où il les a appliquées, où l'on ne l'attend pas toujours : l'histoire de l'art certes, l'édification, murs et livres, d'une bibliothèque privée de réputation mondiale, lieu mythique, de nos jours encore, de la recherche sur la Renaissance, mais aussi la politique culturelle et la politique européenne. Il en ressort que loin de se limiter à être l'instigateur de "l'iconologie" panofskyenne, cet homme du XIXe est à l'origine des approfondissements majeurs de l'approche de l'art. Juif de sang, hambourgeois de naissance et Italien de cour, témoin du "monde d'hier", il en a connu les acteurs, vécu la gloire dans l'Allemagne wilhelminienne et l'effondrement sous la République de Weimar. Disciple de Justi et d'Usener, il est encore un aiguillon stimulant pour le XXIème siècle. Opposé aux attributionnistes, enthousiastes et formalistes de son temps (Wöfflin, Berenson, Croce), à l'histoire de l'art homogène et autonome, il a frayé nombre de voies (sur le pouvoir de l'image, l'esthétique de la réception, l'introduction des sciences humaines dans la compréhension de l'art) propres à stimuler les disciplines esthétiques de nos jours, soit près d'un siècle après sa disparition.

04/2014

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Cinéma

Recherches sur Chris Marker

Chris Marker : le corps de l'ombre, l'œil du monde et la distance de la parole. Clichés pour l'amour des listes : Chris Marker le cinéaste-photographe-vidéaste-écrivain-critique-artiste multimédia. Chris Marker et ses figures : l'homme sans visage, le voyageur, l'engagé, l'épistolier, le philosophe, le créateur, le témoin, l'inventeur, l'artisan technologue. Chris Marker et ses lieux : le Japon, la Sibérie, Cuba, Pékin, Mexico, la Guinée-Bissau, la Corée, Okinawa, Paris, Bruxelles, Berlin, San Francisco, les zoos, les musées, les souterrains, les cinémathèques. Chris Marker et son bestiaire : l'homme aux chats, aux chouettes, aux éléphants, aux girafes, aux ours. Chris Marker, la mémoire, l'utopie, l'ironie, le secret, l'intelligence, la révolution, la culture, le paradoxe, l'histoire, le labyrinthe, le jeu. Chris Marker, la voix off et le commentaire, l'ici et l'ailleurs, le texte et l'image, le passé et le futur, la photo et le cinéma, l'installation vidéo et l'internet, la gravure et le CD-rom. SLON et ISKRA. La Petite Planète et la Zone. Le film d'animation, la science-fiction, le récit de voyage. Giraudoux, Michaux, Medvedkine, Godard, Tarkovski, Resnais, Kurosawa, Vertigo, Ledoux et le reste. Tout le reste, qu'on pourrait nommer, seulement nommer, qui ferait autant de pseudo-catégories, qui jouerait à la liste en un vertige d'inventaire ouvert à tous les glissements (sources de plaisirs, comme on sait). A la manière de Shônagon : " Shônagon avait la manie des listes : liste des "choses élégantes", des "choses désolantes" ou encore des "choses qu'il ne vaut pas la peine de faire". Elle eut un jour l'idée d'écrire la liste des "choses qui font battre le cœur". Ce n'est pas un mauvais critère, je m'en aperçois quand je filme. " Assurément Chris Marker est un être de passage et de métamorphoses, esprit subtil, mobile et diffracté, il est toujours ailleurs que là où l'on croit pouvoir l'approcher. On est toujours loin de lui. Mais en même temps, où qu'on soit, on le rencontre toujours, on le croise, on le retrouve, par la grâce de ce qui est autant une nécessité (naturelle ou intérieure) qu'un hasard (inobjectif). Il est nulle part et partout, insaisissable et toujours présent, comme un ange gardien ou tutélaire. Indispensable Marker, jusque dans son invisibilité. Ce numéro de Théorème rassemble une sélection de travaux de recherches effectués depuis quelques années dans le cadre de l'UFR Cinéma et Audiovisuel de l'Université Paris III.

05/2002

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Musique, danse

Les chemins du baroque dans le nouveaumonde. De la Terre de Feu à l'embouchure du Saint-Laurent

Qui savait, il y a seulement quelques années, que les chemins du baroque musical s'étaient prolongés jusqu'au coeur de l'Amérique latine ? Si les réalisations architecturales ou sculpturales du temps des colonisations espagnole et portugaise sont bien connues, seule une poignée de musicologues gardait en mémoire les musiques de cette époque englouties par les turbulences de l'histoire. C'est à la ténacité de ces chercheurs que l'on doit le sauvetage des partitions de ce patrimoine musical des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles demeurées, jusqu'à un passé tout récent, enfouies au fond d'archives inexplorées ou, pis, retrouvées à l'abandon dans le recoin d'églises reculées d'Amazonie. Témoins des fastes de ce qui fut le plus vaste empire que le monde ait connu, supports idéaux d'une évangélisation forcée, ces musiques à caractère sacré sont nées dans les intenses foyers créatifs que furent aussi bien les orgueilleuses cathédrales de Mexico ou de Lima que les humbles missions jésuites du Paraguay. Faut-il voir en cette activité musicale l'arme idéale pour toucher le coeur des populations indiennes et faciliter leur édification spirituelle en même temps que la destruction de leurs anciennes cultures inca et aztèque ? Doit-on n'y distinguer qu'un instrument d'oppression doctrinale ? Ne peut-on déceler également les vestiges d'un rêve dans les sublimes illusions de ces missionnaires franciscains ou jésuites qui tentèrent de bâtir avec les Indiens l'utopie d'une société directement inspirée des Evangiles ? Parallèlement à ces interrogations, on découvrira ce que fut, dans le cadre de cette épopée colonisatrice, l'étonnant âge d'or de la musique au Mexique, née de la collaboration de disciples de Josquin des Prés avec les religieux et poètes aztèques. On verra surtout comment derrière ce qu'on peut appeler la " légende dorée " de Zipoli, le plus célèbre compositeur du continent sud-américain de cette époque, se cache sans doute la seule école indigène de composition au monde. De la Terre de Feu à l'embouchure du Saint-Laurent, cet ouvrage nous ouvre enfin aux dimensions de ce que fut la grande fête du baroque universel propagée à l'autre bout de la planète par les conquérants venus d'Europe. Journaliste et animateur, créateur puis directeur artistique du festival de musique ancienne de Saintes, Alain Pacquier est actuellement éditeur discographique. Passionné par ce qu'il appelle les " mémoires actives ", il sillonne depuis plus de dix ans les " Chemins du baroque " en Amérique latine.

11/1996