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Barbara Pillot, Joëlle Ginoux-Duvivier

Extraits

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Sciences historiques

La raison des gestes dans l'Occident médiéval

Charlemagne se tord la barbe et pleure ; devant Guillaume le Conquérant, Harold prête serment les mains posées sur des reliques ; les bras tendus, le prêtre élève l'hostie que les fidèles, à genoux et les mains jointes, fixent du regard ; tous font des signes de croix. Qu'ils nous surprennent ou nous paraissent aujourd'hui encore familiers, tous ces gestes sont liés à une culture et à son histoire. Car il n'existe pas de gestes " naturels ", mais des usages sociaux du corps, propres à chaque civilisation et qui changent au cours du temps. Ce livre explore l'histoire des gestes en Occident, depuis l'Antiquité tardive jusqu'au Moyen Age central. D'entrée de jeu, il souligne un problème crucial : l'historien, à l'inverse de l'ethnologue ou du sociologue, n'atteint pas directement les gestes du passé, mais toujours dans des écrits ou des images, des représentations des gestes qui en sont aussi des interprétations données par la culture du temps. Ce qui déplace et enrichit le questionnaire de l'historien : qu'est-ce que " faire un geste " dans la société chrétienne du Moyen Age ? Comment juge-t-on à cette époque le corps, son mouvement et ses attitudes ? Existe-t-il alors une ou des théories du geste ? Ainsi le spectacle des gestes est-il un défi permanent lancé à la raison, qui cherche, non sans difficultés ni malentendus et à chaque époque d'une manière nouvelle, à imposer aux gestes un ordre et du sens. C'est dans cette dialectique des gestes et de la pensée, à laquelle les clercs du Moyen Age ont donné en leur temps une expression systématique, que s'est construite au cours des siècles une culture singulière du corps et de ses usages.

07/2003

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Philosophie

PROTHESE. Tome 2, Paris 1976, Genève 1978

"... suspendu aussi longtemps que cette prose résistera ou parera à la chute inéluctable, attendant et espérant que tout en bas rentre dans un ordre acceptable, dans quelque disposition convenable ou respectable, attendant que les mots ainsi que les jambes s'arrangent mieux que l'arbitraire des vers latins afin de recevoir cette descente, cette catastrophe, c'est moi qui flotte dans l'air des centimètres ou bien des lieues au-dessus de lui, machine orbitale et rudimentaire volant stratosphériquement autour d'un père qui ne pouvait plus jamais s'échapper de son propre corps et de son attache mécanique mais qui veut que je descende avec toute la certitude d'un substitut fiable, la sensation atterrissant là et au moment où il sait s'y préparer, il me lance à la façon du chasseur parti bien loin au galop au galop au galop, il me fait battre l'air tout dactylique et immatériel avant de retomber doucement sur lui, mes petites jambes qui n'atteignent qu'à ses genoux, je sens la chaleur de l'un et j'apprends, moi aussi, à aimer l'acier froid de l'autre, le choc métallique de la prothèse qui est là au premier abord et jusque dans un lointain avenir inénarrable de mon histoire." (Prothèse 1). Les cinq textes publiés dans ce volume forment le deuxième et dernier volet d'un cycle d'essais où des questions discursives et mécanico-technologiques, celles de l'artificialité et de l'articulation, se posent rigoureusement en écho, à la fois à travers une série d'analyses (Derrida, Greenaway, Roussel, une conjonction philologique et chirurgicale du XVIe siècle) et dans le récit récurrent d'un père unijambiste.

10/1998

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Sociologie

Nous, Noirs américains évadés du ghetto

Le 30 juillet 1972, un avion américain qui allait de Detroit à Miami fut détourné par cinq américains (trois hommes et deux femmes) accompagnés de leurs enfants. L'avion fut détourné sur Alger où ils débarquèrent avec le million de dollars qu'ils avaient obtenu de la compagnie aérienne pour le donner aux Panthères noires. A l'automne 1978, va s'ouvrir à Paris le procès de quatre d'entre eux, arrêtés en France où ils avaient cherché refuge.
Ils se sont mis à écrire, en prison, le quadruple récit d'une jeunesse humiliée : la misère du ghetto, les couples qui se défont, l'alcoolisme, les taudis où courent les rats, la faim, les chapardages et l'engrenage de la délinquance. Partout à l'école, au pénitencier, au service militaire, au travail (quand ils en ont), ils se heurtent au mépris, au harcèlement policier, à l'injustice. Ces Noirs américains se sont rencontrés dans un même refus de vivre à genoux et ils ont décidé de s'évader ensemble du ghetto vers l'Afrique dont ils rêvent.
Mais les Panthères noires sont en pleine crise. Ils quittent l'Algérie pour la France. Ils commençaient à y être heureux... En prison maintenant, inculpés pour avoir détourné un avion aux Etats-Unis, chacun d'entre eux témoigne avec ses souvenirs. Et ils espèrent, car, s'ils ont recouru au chantage, c'est parce qu'ils n'en pouvaient plus de vivre dans la violence et le mépris. Ils ne justifient pas leur acte.
Mais ce qu'ils ont vécu est leur meilleure défense, et le plus terrible des réquisitoires contre le racisme aux Etats-Unis, cette honte que d'autres hontes ne doivent pas faire oublier.

11/2020

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Paranormal, Bit-lit, Science-f

Ma mission impossible avec un chien de l'enfer

Je suis un chien de l'enfer qui ne joue avec les baballes qu'une seule fois... Je n'attrape pas les sentiments... Il était une fois, ma première et dernière relation m'a appris que l'amour ne suffit pas à empêcher votre petit ami d'essayer de vous tuer. Je n'ai pas envie de retenter l'expérience. Mon génie est désormais strictement réservé aux aventures d'un soir et aux rencontres occasionnelles. Bien sûr, mes amis ont l'air de vivre un bonheur parfait, mais je m'en fiche, ça ne m'intéresse pas. De plus, les choses s'accélèrent au Gouvernement de la Communauté des Espèces, et je suis au coeur de l'action. Les méchants vont tomber à genoux, et pas dans le bon sens du terme. Ils ont peut-être l'air d'avoir le dessus sur nous en ce moment, mais nous allons leur rendre la monnaie de leur pièce. Même si cela signifie partir en mission avec Aidan Byrne. Je ne suis toujours pas satisfait de la façon dont Aidan a géré les choses avec mon meilleur ami il y a quelques mois, même s'il s'est avéré qu'il avait raison. Et puis, il y a quelque chose chez lui qui me rebrousse le poil. C'est le genre de type qui pense que le karaoké est réservé aux étudiants et qui me méprise parce que je me lèche les parties. Il pense aussi que parce qu'il est le chef des espèces, c'est lui qui commande. Dommage pour lui, je n'ai jamais reculé devant un défi... même s'il est incroyablement sexy et très souple. Une aventure ne débouchera pas sur des sentiments... n'est-ce pas ?

10/2023

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Sociologie

La fonction linguistique. Le fonctionnement psychologique du langage

Le langage est un moyen de communication propre aux humains, qui leur permet d'exprimer les idées, les émotions et les désirs, par l'intermédiaire d'un système de symboles créés à cet effet. Ces symboles sont produits par ce qu'on appelle les organes de la parole. D'après les travaux d'Edward Sapir, lorsqu'on parle des organes de la parole, il pourrait sembler de prime abord que cela revient à dire que la parole est en elle-même une action instinctive et biologiquement déterminée par avance. Ne nous laissons pas tromper par cette formule simplifiée ; à proprement parler, il n'y a pas d'organes de la parole ; il y a seulement des organes qui sont fortuitement utiles à la production des sons du langage : les poumons, le larynx, le palais, le nez, la langue, les dents, et les lèvres sont utilisés pour la parole, mais ne doivent pas être considérés comme les organes essentiels de la parole, pas plus que les doigts ne sont uniquement les organes propres à jouer au piano, pas plus que les genoux ne sont les organes de la prière. La parole n'est pas une activité simple produite par des organes biologiquement adaptés à cette fonction ; c'est un réseau très compliqué et constamment changeant d'adaptations diverses : du cerveau, du système nerveux, des organes d'audition et d'articulation, tout cela tendant vers un seul but désiré : la communication des idées... Les lois psychologiques que les linguistes mettent à la base des changements phonétiques conditionnés, expriment les actions générales qui règlent le mécanisme du langage et qui interviennent par conséquent dans toutes les langues. Or, ces actions générales dépendent pour une bonne part de facteurs psychiques, de la structure de la conscience et de la répartition de l'attention...

03/2023

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Contes et nouvelles

Chat, alors !

"Dieu a fait le chat pour que l'homme puisse caresser le tigre" professait joliment Victor Hugo. De Colette à Bernard Werber en passant par les frères Goncourt, Émile Zola, William Burroughs, Boris Vian et Joann Sfar, cette peluche duveteuse ou cet escroc cynique a toujours fasciné l'écrivain, dont il est le fidèle compagnon de bureau, voire de genoux. Par ce mélange improbable de douceur et de cruauté, d'affection et d'égoïsme, il est en quelque sorte son miroir, celui qui le renvoie à ses propres contradictions. Il nous ensorcelle, nous hypnotise et finalement nous adopte avant de nous tolérer chez lui. Un documentaire de la BBC prophétisait que, si l'humanité disparaissait, le chat deviendrait le roi du monde. Nous ne sommes pas pressés d'envisager le couronnement de Sa Majesté aux pattes de velours, mais la prédiction mérite qu'on s'attache à en faire le personnage principal d'un recueil de nouvelles. Sur une proposition de l'écrivain niçois Bernard Deloupy, 12 apprentis-auteurs participant aux ateliers d'écriture Formation écrivain ont accepté de se prêter à l'exercice. Pour nous, ils ont imaginé de captivants compagnons de papier aux griffes rétractiles : pharaon abusé, justicier de la circulation, acteur illusionniste, cobaye cosmogonique, révolutionnaire utopiste, accidenté paranormal, mère névrosée, magicienne birmane, médecin super-héros, maître possessif, muse moustachue, diplomate starifiée et déesse vengeresse. . . Il se dégage de ce panthéon décomplexé une créativité jaillissante et une extravagance débridée dont on se pourlèche à l'avance les babines. On disait la littérature surfaite et dépassée. C'était compter sans une nouvelle génération d'auteurs qui sort du cadre, repousse les limites du burlesque et réinvente l'écriture. Dorénavant, vous n'appellerez plus un chat un chat !

06/2022

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Littérature érotique et sentim

Les cobras de Dartmouth Tome 2 : Zone Défensive

Silver Delgado a pris le contrôle des Cobras de Dartmouth - et a perdu le contrôle de sa vie. Le Hockey était peut-être une entreprise familiale, mais cela n'avait jamais intéressé Silver. Jusqu'à ce que la santé déclinante de son père pousse la responsabilité de l'équipe qu'il détient directement dans ses mains. Maintenant, elle doit trouver un moyen d'obtenir plus de fans pour l'équipe, et s'établir elle-même comme la nouvelle propriétaire. Ce qui signifie tenir tête à Dean Richter, le directeur général et le conseiller que son père lui a imposé. Le fait que leur "relation d'affaires" a commencé avec elle drapée sur les genoux de cet homme dans son club BDSM ne devrait pas être un trop gros problème. Leur nuit de sexe débridé ne voulait rien dire ! Mais comment peut-elle gagner son respect alors qu'il la voit comme une soumise ? Peuvent-ils séparer le travail et le mode de vie qu'elle est curieuse d'explorer ? Equilibrant sa nouvelle vie loin de Hollywood, vivant parmi des gens qui la voient comme l'égoïste princesse Delgado la fait se sentir perdue et solitaire jusqu'à ce que Landon Bower, le nouveau goal des Cobras se glisse dans sa vie et devienne son meilleur - et seul - ami. Le temps qu'ils passent ensemble rend tout le reste supportable, mais rapidement, les yeux de Landon croisent les siens avec plus que de l'amitié, un reflet de ce qu'elle ressent elle aussi. Ce qui pourrait tout gâcher. Deux hommes dominants qui voient au-delà de son joli masque et de l'image frivole qu'elle renvoie devant les caméras. Une douce attaque sur deux fronts qu'elle ne peut espérer bloquer que si elle apprend à jouer.

09/2016

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Philosophie

Le temps moderne. Variations sur les Anciens et les contemporains

Comment nos sociétés occidentales sont-elles entrées dans l'histoire, c'est-à-dire la mise à distance du passé, le sentiment de la plénitude du présent, le souci d'aménager l'avenir ? Comment se sont-elles déprises de l'idée, formulée définitivement par saint Augustin, que la suite des temps était inscrite dans l'acte même de la Création divine, que l'avenir n'était au mieux que la répétition du passé, que la Tradition enfin était seule source de sagesse ? D'aucuns datent cette entrée dans un monde historique, c'est-à-dire où les Dieux ont fait place libre à l'activité des hommes, de la crise de la conscience européenne aux XVIIe-XVIIIe siècles - plus exactement même de la Querelle des Anciens et des Modernes qui explose lorsqu'en janvier 1687 Charles Perrault déclare publiquement "Je vois les Anciens sans plier les genoux/Ils sont grands, il est vrai, mais hommes comme nous". Levent Ydmaz montre que la Querelle européenne des Modernes, car le continent fut secoué d'un bout à l'autre, fut le point non pas de départ, mais d'aboutissement logique d'un long et lent ébranlement séculaire dont les premiers coups furent portés par Dante en ses poèmes et Pétrarque en ses promenades, répercutés par Machiavel et les républiques italiennes, mais aussi Copernic et l'imprimerie, ou bien encore Galilée et les Académies, la République des lettres et les Indiens du Brésil... Tout cela, par petites touches, pour retracer cet effet cumulatif d'avancées, individuelles ou collectives, à pas de géant ou de nain, au terme desquelles s'opéra cette révolution anthropologique du rapport européen au temps - qui explique que ce petit bout d'Asie extrême-occidental put un jour décoller au point de vouloir dominer le reste du monde.

11/2004

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Actualité et médias

L'Egypte de Tahrir. Anatomie d'une révolution

25 janvier 2011, l’Egypte explose : Dix-huit jours de mobilisation, d’espoir, de violence aussi, qui aboutissent au départ, le 11 février, de Hosni Moubarak, au pouvoir depuis presque 30 ans. La boite de Pandore égyptienne s’est ouverte. Les mots se sont libérés. Mais les maux, eux, sont toujours là. Ceux d’un pays en surchauffe, dont les deux-tiers de la population a moins de 30 ans. Cette jeunesse qui a « fait » la révolution, et qui se retrouve en grande majorité sans emploi. Saura-t-elle guider son pays vers la démocratie ? La transition s’annonce compliquée : le régime de Moubarak laisse derrière lui un vide politique abyssal, où seuls les islamistes ont prospéré. Seront-ils les principaux bénéficiaires du changement ou bien la société civile longtemps anesthésiée va-t-elle se réveiller ? Quel rôle l’armée désormais au pouvoir jouera-t-elle dans ce processus ? Les bons indicateurs économiques (plus de 6% de croissance avant la révolution) n’arrivaient pas à masquer le fait que 40% de la population ne vit qu’avec environ 1,5 euro par jour. Qu’en sera-t-il dans une économie à genoux ? L’émigration clandestine vers l’Europe qui s’était développée ces dernières années risque-t-elle de s’accélérer ? La révolution égyptienne a aussi été celle du civisme et de la citoyenneté. « Dignité » et « fierté » en ont été avec « liberté » les mots emblématiques. Seront-ils suffisants pour effacer des décennies d’humiliations, de corruption, de paix mal assumée avec Israël, de tensions croissantes entre la majorité musulmane et la minorité chrétienne copte ? La religion, en particulier l’Islam, restera-t-elle la « valeur refuge » qu’elle était devenue pour les égyptiens ou bien les laïcs ont-ils une chance de se faire entendre ?

06/2011

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Littérature française

1914-1918 : le journal du soldat Jean Dupin

"Tard dans la nuit, j'entends les Boches qui ramassent les blessés. De temps à autre, un coup sec. Je suppose qu'ils finissent les plus atteints. Je les entends s'approcher et je reçois un coup de pied dans les reins. Je ne bouge pas. Ils font de même avec les deux autres cadavres. C'était sans doute le moyen de savoir si il y avait encore des vivants. Ouf ! Je suis pris de panique. N'entendant plus rien, je pars sur mes genoux et mes coudes vers nos lignes, je ne veux pas être pris ; toujours des coups de fusil, venant surtout du côté français, tant pis je continue, je m'empêtre dans les fils barbelés. On me crie : "qui va là ?", je réponds "blessé français deuxième coloniale" ; "avance !" me crie-t-on. Je ne peux pas, les brancardiers viennent me chercher pour m'emmener au poste de secours". A l'occasion du centenaire du début du premier conflit mondial, Thierry Dupin verse aux dossiers de l'histoire le journal de son grand-père Jean, jeune soldat qui connut le front et les hauts et tristement célèbres lieux de cette guerre. Au fil des entrées et des pages se révèlent ainsi à nous, sans atermoiement et presque brutalement, le quotidien des soldats, la réalité des tranchées, la vermine et la boue, les incessants déplacements et les périls, l'horreur du gaz et les exécutions pour l'exemple... Immersion éloquente, in vivo et in media res, dans quelque cinquante mois de mobilisation, ce document nous confronte à cet indicible qu'est la guerre qui fait de vous, ainsi que l'exprimait J Dupin, "un mort en sursis". De même qu'il nous laisse entendre une voix de Poilu inédite.

03/2014

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Dictionnaires français

Main basse sur l'afrique. Crimes et verites

Les compagnies minières et pétrolières occidentales installées en Afrique pillent, tuent, commettent des crimes inhumains sans coup férir, allument les guerres ici et là. Cri de révolte, ce livre arrache le voile posé sur le pillage, la corruption, les crimes commis par les Occidentaux en général et, en particulier, par la France contre l'Afrique. Il contribue à éclairer la lanterne pour mettre fin à l'abus d'hégémonie surtout de la France en Afrique francophone. En effet, après des siècles d'esclavage, de traite négrière, de colonialisme et de néocolonialisme, la France continue de tenir toujours en laisse ses anciennes colonies par des accords secrets de tutelle. Et pour bien asseoir son hégémonie, elle installe ici et là sur les territoires de ces pays son armée pour défendre ses intérêts. Les dictateurs africains sont soutenus par la France, qui corrompent ses hommes d'Etat pour rester à vie au pouvoir. La France a commis beaucoup de crimes politiques, économiques et financiers en Afrique, qu'elle a toujours pris soin de laisser dans l'ombre ou de classer secret d'Etat. Elle a imposé aux pays africains francophones indépendants une monnaie appelée le Franc CFA. Elle a également inventé l'aide au développement qui n'est qu'une une finasserie pour maintenir l'Afrique dans la boue de la pauvreté. Il est temps que tous les Africains se lèvent comme un seul homme pour rompre avec fracas ce boulet encombrant, sonner le glas de ce perpétuel oeil du maître de la France. Il est temps que les Africains décident de prendre en main leur destin tant sur le plan politique, militaire, économique que monétaire. Il vaut mieux mourir debout que vivre toute sa vie à genoux.

03/2023

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Littérature française

Zoographie

"A dix ans, j'adorais Lola. Jabot neigeux, crête rouge sang, yeux perçants, pattes de dinosaure, elle paradait dans notre jardin suburbain, picorant dru, codéquant haut. Quand, au goûter, elle sautait sur mes genoux, je caressais son plumage doux, massais sous ses ailes tièdes son petit corps frémissant... Nous flirtions... Lola, comment aurai-je pu imaginer la suite ? " Ce roman est une autobiographie pas comme les autres, une zoographie. L'histoire haletante, haute en couleur, parfois comique, de l'auteur racontée à travers ses aventures avec les animaux qui croisent sa route. Poules, coqs, fourmis, araignées, chats, merles, truites, cochons, chevaux, agneaux, brebis, et même escargots, ils sont nombreux, car le héros de ce récit a d'abord été un garçon de la campagne découvrant la sexualité et la mort les voyant vivre, avant de devenir un grand reporter passionné par la zoothérapie, l'intelligence animale, le végétarisme de Voltaire, l'animalisme de Michelet, et les histoires extraordinaires d'animaux... Mais cette zoographie, qui témoigne de l'omniprésence et de l'importance des non-humains dans nos vies humaines, mais aussi des virus que nous partageons, des extinctions que nous provoquons, appelle à une prise de conscience face au sort tragique réservé aux autres espèces, elle se teinte bientôt d'un sentiment d'effroi, et se transforme presque malgré elle en requiem... Responsable du service culture de Libération, rédacteur en chef d'Actuel puis cofondateur du Monde Magazine, Frédéric Joignot a été grand reporter et a créé plusieurs journaux et revues. Témoin de notre époque, il est l'auteur de romans et d'essais remarqués, dont Avatars (Flammarion), Gang Bang (Seuil), Maladie d'Amour (Nova Editions) et L'Art de la ruse (Tohu Bohu)...

02/2024

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Théâtre

Tragédies

Jean de Virey (1548-1623) a reçu une formation de juriste sanctionnée par le grade de Licencié en lois puis il a embrassé l'état militaire aux côtés de Jacques Goyon de Matignon qui fut son mentor. À l'issue des guerres civiles qui ont ravagé la France il publie chez Raphaël du Petit Val, à Rouen, trois tragédies en alexandrins : La Machabee, martyre des sept frères et de Solomone leur mère (1595), puis La Bienheureuse victoire des Machabées sur le roy Anthiocus et la Tragédie de Jeanne d'Arques (1600). Les deux premiers sujets coïncident avec ceux des polémistes qui se sont exprimés pendant la Ligue (1572-1592) dont la Satyre Menippee et les Avertissements des catholiques anglais aux catholiques français. Le recours à l'exemple des Machabées est une banalité de l'époque qui autorise la comparaison entre les massacres perpétrés à Jérusalem sous le règne d'Antiochus IV et les troubles récents vécus par les Parisiens lors du siège de la ville par les troupes d'Henri IV. Le thème de Jeanne d'Arc s'il est absent des polémiques se trouve valorisé par quelques contemporains de Virey comme Béroalde de Verville ou Fronton du Duc et marque l'intérêt naissant pour les sujets d'histoire. L'unité de l'oeuvre se trouve dans la dénonciation du détournement des lois ; ce théâtre revêt donc un fort aspect politique. Cette préoccupation donne à l'écriture de Virey un tour parfois satirique distillé dans des stéganographies dont il a le secret. Il revisite ses sources : Flavius Josèphe, la Bible ou l'histoire de Jeanne et prend pour modèle dramaturgique ses contemporains Jodelle, Filleul et Garnier tout en se souvenant de Virgile et de Sénèque. L'oeuvre de Virey reçut à son époque un accueil chaleureux, elle fut primée et jouée de nombreuses fois tant à Valognes, sa ville natale, qu'à Rouen. Les participations multiples aux recueils quinquennaux initiés par son éditeur prouvent également l'intérêt prolongé que les lecteurs portaient à ses textes. Comme tout témoignage direct de son temps, l'oeuvre a perdu de son impact jusqu'à l'oubli que le présent travail tente de réparer.

10/2013

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Théâtre

Théâtre

Ce livre est la première édition du théâtre complet de Maupassant. Il regroupe les cinq pièces jouées ou publiées du vivant de Maupassant : A la feuille de rose, maison turque (1875), Histoire du vieux temps (1879), Une répétition (1880), Musotte (1891), et La Paix du ménage (1893). En annexe figure La Trahison de la Comtesse de Rhune (1877), jamais jouée et laissée à l'état de manuscrit, et la saynète La Revanche (1886). Volontiers contradictoire, Maupassant disait ne pas aimer se rendre au théâtre, par crainte de l'ennui et du manque de confort, mais était en réalité passionné par la scène, comme en attestent les souvenirs de Charles Lapierre : "Une seule chose pouvait distraire Maupassant du canotage, c'était le théâtre. Il avait pour complice de sa passion Robert P[inchon], avec lequel il fit, en 1873, pour son début, une comédie-libre, en un acte, quelque chose comme une Lysistrata en diminutif. Le sujet était scabreux, si la forme était châtiée. Il nous suffira de dire que l'action se passait dans un harem parisien. Les acteurs étaient Robert Pinchon, Guy de Maupassant qui faisait un rôle de femme, MM. Maurice Leloir, D... et F..., etc." La pièce en question est A la feuille de rose, maison turque, pièce érotique dans laquelle Maupassant tient le rôle de Raphaële, l'almée la plus demandée du bordel parisien. Si ses autres pièces sont plus chastes, et si elles ont été montées dans les théâtres parisiens plutôt que dans le cénacle d'un Maupassant travesti pour l'occasion, toutes ont en commun le souci de dé-jouer l'hypocrisie des moeurs du XIXe siècle finissant : à la manière d'un moraliste plus que d'un boulevardier, il épingle la brutalité des pères et la stupidité des maris, dans une société où l'adultère reste un délit pénal, la possibilité du divorce n'étant rétablie qu'en 1884. Le présent texte a été établi par Noëlle Benhamou, chercheuse et auteur de Filles, prostituées et courtisanes dans l'oeuvre de Guy de Maupassant (Presses du Septentrion, 1997). La publication du Théâtre de Maupassant a reçu le soutien du Centre national du livre.

01/2012

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Poésie

Soleil du soleil. Le sonnet français de Marot à Malherbe, une anthologie

"On trouvera dans ces pages à la fois des textes autrefois connus de toute personne ayant accompli des études secondaires (Heureux qui comme Ulysse... ou Comme on voit sur la branche...), d'autres qui n'ont été découverts qu'assez récemment (Sonnets de La Ceppède, Papillon, Mage, Sponde ou Vermeil), d'autres enfin dont on peut raisonnablement penser qu'ils n'ont eu pratiquement aucun lecteur depuis le moment de leur publication (les Sonnets jetés en avant-propos de Flammermont) ou de leur copie manuscrite (le Brouillas de quelques miens vers de Louis de Gallaup de Chasteuil). La supériorité des premiers sur les seconds et les derniers, encore implicitement admise aujourd'hui par l'école ou l'université, ne m'apparaît plus aussi évidente. Cette anthologie s'inscrit donc dans un mouvement, assez général quoique lent, de réévaluation critique de la poésie du passé. Le titre que j'ai choisi est emprunté à un vers de Guy Le Fèvre de La Boderie. Le Soleil du soleil est la divinité. Placer cette longue suite de sonnets sous ce titre implique un jugement esthétique global sur la première tradition du sonnet français : que sa contribution la plus originale et la plus accomplie à l'histoire de la forme (considérée comme forme poétique majeure) ne se situe pas dans la ligne de la poésie amoureuse d'origine plus ou moins directement pétrarquiste (même si les sonnets de L'Olive de Du Bellay, de L'Amoureux Repos de Des Autelz, de l'Hécatombe à Diane, de d'Aubigné, ceux de Jodelle, du capitaine Lasphrise ou d'Abraham de Vermeil n'ont pas à souffrir d'une comparaison avec leurs équivalents italiens, anglais, espagnols, néerlandais ou allemands) mais dans celle d'une inspiration religieuse (qu'elle soit catholique ou protestante), et singulièrement dans ce qu'on a désigné sous le nom de poésie de la méditation, représentée ici par Mage, Sponde ou La Ceppède mais aussi par La Boderie, Marin Le Saulx, Pierre Poupo, le président Favre, Nicolas Le Digne, Pierre de Croix, César de Nostredame, Flammermont ou Chasteuil (pour ne citer que les oeuvres les plus marquantes)". Jacques Roubaud.

11/1990

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Littérature française

Des hauts et des bas

Dans ce recueil, l'auteur propose vingt-sept nouvelles qui évoquent des travers souvent peu reluisants de l'âme humaine. Il suffit qu'un ressort casse et tout bascule. Outre des nouvelles qui parlent de jalousie, de colère, de difficultés financières, on y découvre aussi des histoires douces-amères qui évoquent le deuil, la déception, l'ennui. "Tristement excellent ! Trois vies en une !", a noté le comité de lecture à propos d'une de ces nouvelles. Enfant timide, épouse trompée, collègue sans-gêne, couple fusionnel, chien complice, chat négligé, benjamin complexé, veuve rencontrant l'amour, femme curieuse, commerçant sympathique, cuisinier exigeant ou encore vieillard désorienté. Ils font partie de ceux que l'on rencontre chaque jour et que l'on ne remarque plus. Ils vivent des émotions fortes, passent de la confiance à la suspicion ou de l'abattement à l'espoir. Parfois leurs rêves se concrétisent. Parfois leurs projets échouent, mais ils persévèrent malgré les embûches. Quelquefois, il leur arrive aussi de capituler. Des nouvelles sans rapport entre elles si ce n'est qu'elles offrent toutes un cocktail de comportements humains. Comme toujours, l'écriture est soignée, sensible, délicate. Les descriptions sont imagées. Les phrases sont courtes. Le rythme est soutenu, Le lecteur est parfois entraîné aux confins du fantastique et du merveilleux. "Très subtil et quelle originalité ! Et ce mélange de personnes et de styles réunis par hasard autour d'une même passion qui les conduit à l'extrême et pour cause ! Quelle chute !", a écrit Noëlle Fargier au sujet de "La folie de Marguerite". "Quel texte savoureux qui m'a vraiment réjouie. Une jolie vengeance bien amenée et on peut le comprendre : trop c'est trop à la fin. Tout en douceur, sans violence ni agressivité mais une glissante manière de "remettre quelqu'un à sa place". "Vengeance est un plat qui se mange froid"...Ici, c'est vraiment le cas et la chute nous ramène à la relativité de toutes choses ici-bas. En plus, c'est très imagé, c'est comme si la scène se déroulait sous nos yeux amusés. Bravissimo.", a écrit quant à elle Rolande Quivron à propos du "Parfum de Claudette".

09/2018

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Pédagogie

Culture numérique et place de la présence en éducation

Cet ouvrage vise à examiner la situation de la présence et de la relation en éducation à l'ère du numérique. En effet, les dispositifs numériques utilisés dans les apprentissages, dans le rapport au savoir et dans la communication à distance, faisant l'économie de la rencontre en présentiel peuvent tendre à rendre la relation éducative facultative. Ces évolutions ne sont pas seulement technologiques, elles sont aussi sociales et posent des questions vives en éducation. ce à l'épidémie de la Covid, les questions que pose ouvrage sont d'une cruelle actualité. La première question traitée est celle du besoin d'une présence éducative à l'école et au collège. L'usage des outils numériques ouvre des possibilités de travail, pour les enfants comme pour les adultes, qui méritent d'être En contraste, des pédagogies qui veillent à une particulière de présence méritent aussi d'être connues. La deuxième question traitée est celle du bouleversement du rapport au savoir à l'université. Apparemment, la plupart des étudiants avaient peu de considération pour la présence de l'enseignant (et s'occupaient volontiers avec leur smartphone et leur ordinateur). Or, les mesures sanitaires prises depuis 2020 mettent en évidence que les étudiants pâtissent fortement d'un manque présence, ce qui nous interroge à nouveaux frais. La troisième question ouvre une perspective "anthropologique". Il s'agit de s'intéresser aux évolutions - fondamentales que le numérique entraîne chez les individus. Il s'agit aussi d'ouvrir des perspectives innovantes en matière d'attention, de réalité virtuelle, d'inclusion et même de "vigilance spirituelle". Cet ouvrage rassemble des - contributions de chercheurs en sciences de l'éducation et de la formation et de formateurs. Les travaux présentés s'appuient notamment sur diverses recherches de terrain auprès d'élèves et d'étudiants. Avec les contributions de : Alain Bihan-Poudec, Muriel Briançon, Christelle Chevallier-Gaté, Véronique Dubreil-Frémont, Jean-Pierre Gate, Isabelle Grangereau, Charlotte Hoareau, Renaud Hétier, Dominique Juret, Rakia Laroui, Ségolène Le Mouilleur, Jean-Yves Lévesque, Simon Mallard, Damien Meyer, Eric Mutabazi, Catherine Nafti Malherbe, Béatrice Noël-Lepelletier, Fred Poché, Gwénola Réto, Stellan Sundh, Nathanaël Wallenhorst, Noëlle Zendrera.

04/2021

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Histoire de France

Histoire du Moyen Age. Mille ans de splendeurs et misères

Pourquoi une nouvelle histoire du Moyen Age ? D'abord, parce que plus nous nous éloignons de cette période, plus elle intrigue et même fascine, car nous sentons confusément que là se trouvent les racines de nos aspirations et de nos drames actuels, des obscurantismes religieux aussi bien que des hautes spiritualités, de la violence aveugle comme de la quête de sens, de la peur du futur comme du rêve d'un retour à la nature. Ensuite, parce que l'image actuelle du monde médiéval est trop souvent falsifiée : évacué des programmes scolaires, réduit en miettes anecdotiques par les médias, transformé en légende noire ou dorée, le Moyen Age a perdu toute cohérence dans la mémoire collective. Pour le comprendre, donc pour nous comprendre, il faut restituer les faits, les noms, les dates dans leur enchaînement logique et chronologique. Telle est l'ambition de cet ouvrage. Enfin, parce qu'aujourd'hui plus que jamais il est nécessaire d'élargir notre vue en replaçant "notre" Moyen Age européen dans le contexte de ses relations avec ses voisins. L'histoire médiévale occidentale est indissociable de celle du Proche-Orient, à la fois ennemi et Terre promise : du Ve au Xe siècle, c'est l'âge des grandes illusions, pendant lequel l'Orient byzantin puis musulman domine un Occident encore barbare ; du XIe au XIIIe siècle, l'Occident chrétien manifeste son dynamisme et atteint son âge de raison, en accord avec une foi plus éclairée, avant de connaître des fléaux apocalyptiques aux XIVe et XVe siècles, dans un âge de transition vers un monde moderne dont l'optimisme humaniste fait aujourd'hui naufrage. Au-delà de nos avancées technologiques, sans cesse nous en revenons ainsi aux questions fondamentales posées par l'homme médiéval.

04/2016

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Littérature française

L'invention du surréalisme. Des champs magnétiques à Nadja

En 1918, un groupe de jeunes poètes traumatisés par la Grande Guerre explore des confins de la psyché et de la création jusqu'alors ignorés. C'est le mouvement du surréalisme dont cet ouvrage retrace la naissance et les premières années. L'année 2020 marque le centenaire de la publication des Champs magnétiques, " première oeuvre purement surréaliste " et moment de rupture majeur dans le domaine de la création littéraire. Ce texte d'André Breton et Philippe Soupault marque en effet la naissance de l'écriture automatique. Cette première exposition consacrée au surréalisme organisée à la BnF est centrée sur les années de jeunesse du mouvement, au moment où, sur les décombres de la Première Guerre mondiale, émerge un besoin radical de liquidation des valeurs passées et de renouvellement des formes d'expression. Le catalogue édité à cette occasion propose des éclairages inédits de ces pages fascinantes et révèle au grand public, avec des analyses neuves, certains des " trésors " de la BnF, comme le manuscrit de travail des Champs magnétiques (1919) ou celui de Nadja, réputé perdu, tout récemment retrouvé (l'une des plus importantes acquisitions patrimoniales de ces dernières années, jamais encore exposé). Si l'accent est mis sur le traitement novateur apporté par le surréalisme à l'écrit et au langage, la place est aussi faite à une grande diversité de supports, afin de rendre compte de la poétique surréaliste dans sa globalité. Les quatre sections - Guerre et esprit nouveau, Rêve et automatisme Manifestes et provocations, Amour et folie : Nadja, l'âme errante - qui rythment l'exposition structurent l'ouvrage, chacune organisée autour d'un document littéraire exceptionnel, auquel répondent tableaux, dessins, photographies, films, costumes, objets. Une vision kaléidoscopique pour restituer l'aventure de cette génération de poètes qui, au lendemain d'une expérience barbare, cria son dégoût pour le monde dans des éclats de rire sauvages.

11/2020

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Histoire de France

Auschwitz en héritage ? D'un bon usage de la mémoire, Edition revue et augmentée

La Shoah suscite aujourd'hui un sentiment de trop-plein et de saturation (déjà à l'œuvre en 1946, ce que l'on ignore généralement). En parle-t-on trop ou mal ? La question politique, esquivée, laisse la place à un lamento éploré. Ainsi évite-t-on d'interroger les structures de pensée d'un monde occidental, et germanique au premier chef, qui a conduit à ce désastre. L'histoire de la Shoah, présentée et affadie sous la forme d'une religion civile (couplée au culte des droits de l'homme), induit l'idée erronée d'une parenthèse barbare. Or, Auschwitz n'est pas l'aboutissement de l'" intolérance " ni même du seul antisémitisme. Mariage de l'archaïsme et d'une certaine modernité, cette catastrophe demeure impensable sans référence au darwinisme social et racial, à l'eugénisme négatif, à l'impérialisme, au colonialisme et au racisme comme politique d'Etat, à la substitution enfin du biologique et de l'économique au politique. Comprendre le cheminement qui mène à Auschwitz ne revient ni à absoudre les criminels, ni à légitimer le crime, ni même à tourner la page. Interroger les phénomènes de mémoire collective autour de la Shoah (en particulier en France, aux Etats-Unis et en Israël), c'est montrer comment la mémoire, parce qu'elle sélectionne les faits, est un enjeu politique. Qu'elle est par conséquent souvent vaine, comme l'a montré le génocide des Tutsis du Rwanda (1994) au moment même où les Etats-Unis - qui refusèrent d'intervenir - venaient d'inaugurer à grands renforts lyriques de " Plus jamais ça ! " l'Holocaust Memorial de Washington... A mille lieues de l'idéologie de la victime et du compassionnisme, il s'agit de proposer une autre leçon d'histoire : en réhabilitant le questionnement historien et politique, en interrogeant les liens de la culture et de la barbarie...

10/2003

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Ethnologie

Textes sacrés d'Afrique Noire

Comme l'écrit justement Amadou Hampâté Bâ dans sa préface à ce livre admirable, l'Afrique est avant tout la terre de la religion. Non pas d'une religion mystique et abstraite vouée aux grandes questions de la métaphysique, mais d'une religion terrienne, liée à la nature, qui s'exprime à chaque instant de la vie, qui inspire aux hommes et aux femmes chaque geste, chaque parole. Tel est le sens de ce livre, collection de mythes, de chants, d'offrandes, de prières recueillis dans le vaste pays qu'on appelait naguère le Soudan, de l'arabe As-souad, le " pays noir ". Songhay, Peul, Dogon, Mossi, Bambara, Fân, Yoruba de l'Ouest africain, Korona, Bantou, Nuer, Chagga, Hottentots de l'Afrique du Sud et de l'Est, leur parole saisie par de grands voyageurs et amoureux de l'Afrique tels que Germaine Dieterlen, qui collabora avec Amadou Hampâté Bâ et Marcel Griaule, Jean Rouch, le cinéaste de La chasse au lion à l'arc, ou Sir Edward Evans-Pritchard, découvre à nos yeux un pan ignoré de la culture universelle. Elle nous montre la vigueur des mythes, mais aussi l'humour, la poésie, l'imagination des peuples africains, aussi divers dans leur culture que dans leur histoire. Telles les formules magiques songhay " pour s'enfuir à travers les murs ", l'incantation des forgerons peul, la prière des Tutshiokwe du Katanga pour venir en aide aux femmes lors d'un accouchement difficile, le culte de Fa et des Orisa qui se mêle au vaudou des Amériques, l'éloge à Amma, le Dieu des Dogon, ou à Mbedzi, le grand prêtre kalanga du Dieu Mwali, " l'étang d'eau tourbillonnante ". Puissent ces parcelles étincelantes initier le lecteur d'aujourd'hui au trésor spirituel de l'Afrique, le continent trop longtemps oublié.

05/2011

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Littérature étrangère

La guerre dans le sang

Vingt ans après la conquête du Mexique, Hernan Cortès, écarté du pouvoir, a été remplacé par un vice-roi. Les "conquistadores" ont épousé des Indiennes et ces unions ont porté leurs premiers fruits. Mais les métis sont tiraillés entre leur double origine, la guerre est dans leur sang : il faut choisir d'être Indiens ou Espagnols. Tel est le drame de Rodrigo, fils d'un compagnon de Cortès et d'une princesse indienne, petite-nièce de Montezuma. Affecté d'un violent complexe d'Oedipe, c'est le sang de sa mère que choisit Rodrigo. Il participe à la "résistance" indienne contre le conquérant, fréquente les réunions du culte des dieux aztèques, épouse secrètement une Indienne et va jusqu'à sacrifier une victime sur l'autel du dieu barbare avec le couteau d'obsidienne. Passé aux insurgés au cours d'une révolte, il finit par tuer son propre père. A ce drame principal se mêlent d'autres intrigues tout aussi riches de signification : le mariage d'un Juif avec une fille du grand Cortès ; le drame de la soeur de Rodrigo, qui, elle, ressemble à son père ; le supplice de l'oncle des deux métis, qui meurt brûlé vif pour être retourné au culte des ancêtres. C'est une fresque magistrale, aux couleurs violentes, que l'auteur a brossée, en s'appuyant sur une information historique considérable. Nous voyons vivre, s'aimer, s'affronter, se haïr et se tuer deux races qui n'ont pas réussi, en mêlant leur sang, à unir leurs coeurs et leurs croyances. Ceux qui ont aimé Coeur de jade retrouveront dans ce nouvel ouvrage la maîtrise de Salvador de Madariaga, qui sait faire revivre les premières années de la domination espagnole et nous introduire au coeur des difficultés politiques et humaines qu'elle a tout de suite connues.

06/1958

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Haut Moyen Age (Ve au Xe siècl

Charlemagne et les rois carolingiens

Un souverain à la personnalité exceptionnelle Le temps a fait de Charlemagne une figure incontournable de l'Histoire de France. Guerrier héroïque, barbare franc épris de culture latine, roi sanguinaire, souverain mystique, poète, homme d'état calculateur : ce personnage aux facettes apparemment contradictoires suscite depuis des siècles un fort intérêt, entre mythe et réalité. Fils de Pépin le Bref, Charlemagne hérite de la moitié de l'Empire franc qu'il réunifiera à la mort de son frère. Mais c'est la conquête de la Lombardie qui fera de lui le protecteur de l'Eglise d'Occident, statut que Léon III officialisera en le couronnant empereur en l'an 800. Pour garder le contrôle de son immense empire, il réforme en profondeur les structures de son administration centrale et locale, et son autorité s'étendra à l'Eglise, qui deviendra l'instrument privilégié de l'unité territoriale. Charlemagne fonde son pouvoir sur la conquête et l'expansion de son empire. Homme de guerre, il est également épris de culture. Son règne sera marqué par un renouveau de la culture classique et une évolution sans précédent de l'éducation ; par ailleurs, le développement économique et culturel va transformer en profondeur les structures mêmes de la société. L'empire servira longtemps de modèles aux souverains à venir. La majeure partie de l'ouvrage est consacrée au règne de Charlemagne mais la dynastie des rois carolingiens est également présentée de façon précise, de Pépin le Bref à Lothaire IV. Cette période, entre 751 et 987, va voir la justice se réformer en profondeur, le pouvoir royal se renforcer, et l'art connaître un véritable renouveau. Mais la dynastie carolingienne entre dans une période de déclin dès la fin du IXè siècle et se maintient tant bien que mal jusqu'à l'arrivée d'Hugues Capet en 987.

09/2023

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Sociologie

Histoire sociale haute Loire n 5

La France commémore le début de la Première Guerre mondiale. Ici, comme ailleurs, l'histoire sociale questionne celle qui devait être "la der des ders" (René Dupuy). Didier Bourdelin, a retrouvé les journaux de l'été 1914 et se pose la question d'une mobilisation générale "la fleur au fusil" ? La vie dans les écoles de campagne (Anna Philippon) et l'antagonisme entre l'école publique et l'école catholique, au temps des béates (René Dupuy), nous replongent dans le très difficile débat en Haute-Loire entre enseignement laïc et enseignement privé. L'occupation allemande, lors de la Seconde Guerre mondiale, au Puy-en-Velay, notamment, fait ressurgir la question de la nature de la Wehrmacht : armée de garnison ou armée d'un occupant dominé par l'idéologie nazie ? (Jean-François Arnould). Cette idéologie barbare, Mela Volle, née Berger l'a combattue toute sa vie, depuis son Autriche natale. Elle veut, aujourd'hui, s'engager pour un devoir de mémoire (propos recueillis par Renée Vaggiani). Mais l'histoire de la Haute-Loire est aussi parsemée de littérature. Marie-Christine Baquès compare les écrits de Jules Vallès et de George Sand, pour décrire, au XIXe siècle, un pays rude, pauvre, enclavé, misérable. La littérature rejoint l'histoire sociale ! Au sommaire d'Histoire sociale Haute-Loire 2014, des textes de René Dupuy : "A l'occasion de sa commémoration, l'histoire sociale questionne la Guerre de 14-18" ; Didier Bourdelin : "L'été 1914 en Haute-Loire" ; Marie-Christine Baquès : "De George Sand à Jules Vallès : regards littéraires sur la société du XIX¬e siècle en Haute-Loire" ; Renée Vaggiani : "Une femme de l'ombre : Mela Volle, née Berger" ; René Dupuy : "Guerre scolaire au temps des béates à Saint-Privat-d'Allier" ; Jean-François Arnould : "Le Puy-en-Velay, 1942-1944, les occupants : armée allemande ou armée nazie ? " ; Anna Philippon : "Mes petites écoles de campagne" .

03/2014

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Ethnologie

Un manguier au Nigéria. Histoires du Borno

" Ce lac Tchad ressemblait à un vaste marécage. J'étais entouré de soldats nigérians et de pêcheurs locaux. J'avais mis une demi-journée pour me rendre de la capitale de l'Etat du Borno, Maiduguri, au lac. Un minibus, deux minibus, une mobylette et beaucoup de regards surpris plus tard, j'étais cet homme blanc au nom imprononçable qui s'était retrouvé devant un groupe de soldats dubitatifs. Je m'étais retrouvé sur les rives du lac Tchad pour comprendre la vision du monde des habitants de la région et m'intéressais particulièrement aux questions de territoire, d'espace et de frontières. Cette région du Borno aujourd'hui est connue dans le monde entier comme le berceau de Boko Haram. Personne ne peut oublier l'appel international #BringBackOurGirls pour libérer les 276 lycéennes capturées dans le village de Chibok le 14 avril 2014. L'Etat du Borno dont la devise bien ironique est " demeure de la paix " s'est retrouvé officiellement sur la ligne de front de la lutte contre le terrorisme islamique. Pourtant, l'histoire de la région du lac Tchad mérite bien plus qu'une simple liste des atrocités de Boko Haram. Pendant un millénaire, ses habitants ont contribué à la construction du Kanem-Borno l'un des Etats à la plus grande longévité en Afrique. Situé au croisement de plusieurs aires culturelles, le bassin du lac Tchad renferme un véritable patchwork de populations, langues et religions en particulier au Tchad et au Cameroun. Ce livre donne la parole aux Nigérians souvent caricaturés ou devenus de simples stéréotypes dans les médias occidentaux mais aussi nigérians. La victime, le pauvre, l'oublié d'un côté font face au barbu, au barbare, au terroriste d'autre part ", Vincent Hiribarren.

02/2019

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Science-fiction

La nuit des temps

A la veille d'un conflit mondial, dans les profondeurs de l'Antartique, une expédition scientifique internationale découvre un couple cryogénisé, survivant d'une civilisation disparue il y a 900 000 ans. L'héritage de cette population miraculeusement tirée de son sommeil pourrait être le salut de notre monde, fragile entre amours et trahisons... "Barjavel met chaque homme en face du problème de la signification de la vie". - Jean Rostand (de l'Académie Française) "Par sa puissance d'évocation, La Nuit des temps gagne une place dans la grande tradition de Jules Verne". - Le Figaro (1969) Les Expéditions Polaires françaises enregistrent le signal d'un émetteur sous la glace de l'Antartique... L'expédition internationale découvre les ruines d'une civilisation disparue depuis 900 000 ans et les scientifiques du monde entier affluent vers le site pour aider à explorer et comprendre. Ils découvrent un objet ovoïde en or de trois mètres de diamètre dans lequel se trouvent en état de biostase un homme et une femme dont les têtes sont recouvertes de casques d'or. Simon, médecin de l'expédition, décide de procéder au réveil des corps en commençant par celui de la femme, le corps de l'homme montrant des traces de brûlures sur le torse... La Nuit des temps est un roman pacifiste et assez anarchisant. Russes et Américains, renvoyés dos à dos, travaillent malgré tout ensemble, à l'image de l'effort de dépassement des oppositions nationales, assez répandu dans le milieu des sciences de l'époque. Les savants court-circuitent les décisions des gouvernants. Notre civilisation paraît barbare face au raffinement et à la sagesse des savants des temps anciens, leur savoir immense risquant d'être perdu par la bêtise humaine.

12/2021

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Critique littéraire

Henri Michaux

Depuis un demi-siècle, Henri Michaux est devenu une figure essentielle de notre paysage esthétique et littéraire. A l'écart des modes et des avant-gardes, son œuvre exerce une sorte de magnétisme. Ses intuitions fulgurantes dans les domaines les plus inattendus de la pensée, du savoir et de la sensibilité ont anticipé la fin des grandes idéologies. Le culte dont il fait aujourd'hui l'objet ne le cède sans doute qu'à celui de Rimbaud, mais avec des effets tout aussi réducteurs. Michaux secret, Michaux barbare, Michaux halluciné. Telle est la vulgate. L'auteur d'Un certain Plume s'est, il est vrai, dérobé à la publicité et aux honneurs. A la fois présent et caché dans ses textes comme dans ses peintures, il était réfractaire à la biographie. Michaux, pourtant, ne fut pas sans corps, sans famille, sans histoire. " Moi je veux voir et vivre ", disait-il, jeune homme. Jusqu'à sa mort, à l'âge de quatre-vingt-cinq ans, il prit mille fois le bateau et le train, migra d'hôtel en hôtel, aima plusieurs femmes, noua de profondes amitiés, scruta les foules, les animaux et les arbres. C'est avec une curiosité intense qu'en lui le peintre et l'écrivain ne cessèrent d'observer le monde. Parti sur ses traces, Jean-Pierre Martin a enquêté, interrogé des témoins, consulté archives et correspondances inédites. De Namur à Montevideo, de Quito à Knokke-Le Zoute, de Calcutta à Saint-Vaast-la-Hougue, il a visité de nombreux lieux de passage de la comète Michaux, décelant dans l'enfance et l'adolescence belges, dans cette origine détestée, quelques-unes des singularités qui ont façonné un être de fuite. Jetant une nouvelle lumière sur l'œuvre de Michaux, sur ses paysages et ses hantises, cette biographie, la première qui lui soit consacrée, est un essai de réincarnation.

11/2003

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Grèce

Artémise, une femme capitaine de vaisseaux en Grèce antique

Pour les auditeurs d'Hérodote, il ne faisait pas de doute qu'Artémise, capitaine de vaisseaux qui s'était illustrée à Salamine au ve siècle av. J. -C. , avait effectivement participé à la célèbre bataille navale, elle qui avait dirigé la cité d'Halicarnasse et qui, bien que Grecque, avait été membre de l'état-major perse. Pour les historiens postérieurs, l'exploit d'Artémise est en revanche incroyable : comment des citoyens d'Halicarnasse auraient-ils pu accepter qu'une femme les gouverne et commande leurs navires ? A partir du cas singulier d'Artémise, Violaine Sebillotte Cuchet mène une vaste enquête. Elle dévoile le regard que les habitants des cités grecques portaient sur les femmes au pouvoir, les rapports de force qui organisaient alors les relations sociales, les manières de construire la masculinité, la féminité et l'altérité barbare. La vie d'Artémise, longtemps considérée comme exceptionnelle, s'éclaire ici des fragments de vie connus des autres femmes de l'Antiquité grecque, contre les stéréotypes construits au fil des siècles. Violaine Sebillotte Cuchet est professeure d'histoire grecque ancienne à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle est spécialiste d'histoire des femmes et du genre. Rabats : " Elle avait nom Artémise, était fille de Lygdamis [... ]. Elle régnait sur Halicarnasse, Cos, Nysiros, Calymnos, et fournissait cinq vaisseaux. De toute la flotte, ses navires étaient, après ceux des Sidoniens, les plus réputés ; et, de tous ceux qui prirent part à l'expédition, c'est elle qui donna au Roi les meilleurs avis. " Hérodote, Histoires VII, 99. " Si l'un de nous donne la moindre prise à ces femmes, rien n'échappera à leur inlassable industrie : elles iront jusqu'à construire des navires, et, nouvelles Artémises, jusqu'à entreprendre de parcourir la mer pour nous livrer bataille ! " Aristophane, Lysistrata, 675-685.

03/2022

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Histoire internationale

L'impensable rencontre. Chroniques des "Sauvages" de l'Amérique du Nord (récits des premiers contacts)

Au temps des "découvertes" et de l'exploration du monde, navigateurs et voyageurs européens rencontrent des peuples aux moeurs déboussolantes. Certains suscitent leur admiration. Ils en décrivent avec bonheur l'hospitalité, la générosité, l'élégance, la douceur... D'autres en revanche les horrifient : ils sont oisifs, malpropres, agressifs, se mangent entre eux, pratiquent la torture, ont une sexualité débridée... Au Nouveau Monde, continent "imprévu", qui ne figurait sur aucune carte, les visiteurs venus d'Europe s'avouent particulièrement troublés. La radicale étrangeté de ceux qu'ils nomment "Indiens" par erreur, les conduit à se demander s'il s'agit là de vrais humains. A moins qu'ils ne soient des démons ? Ou encore des rescapés de l'Age d'Or ? Le "Bon Sauvage" ne serait-il pas finalement un "affreux Barbare" ? Ces ambiguïtés s'expriment dans de nombreux textes hauts en couleurs, chroniques vécues de ces premiers regards : carnets de voyage, rapports d'expédition, ethnographies sommaires, relevés topographiques et naturalistes... Une même relation de voyage ou de terrain peut exprimer l'attirance, la répulsion, la réprobation indignée des moeurs "indigènes", sans perdre de vue les richesses sonnantes et trébuchantes dont ces êtres étranges semblent détenteurs. Rapacité, mais aussi malaise, flottement, impuissance à traverser l'océan de la différence...Un choix de textes qui permet de saisir les sociétés indiennes quasi intactes, à la veille d'une destruction de très grande ampleur, ainsi que la perplexité des Européens en Amérique du Nord, confrontés pendant quatre siècles d'expansion à diverses populations de ",Sauvages", ainsi qu'on les appelait encore, il y a peu. De Christophe Colomb et Samuel de Champlain à George Catlin et Edward S Curtis, c'est à un formidable voyage dans l'histoire de l'Amérique et de celle des mondes indiens que nous convie Marie-Hélène Fraïssé.

10/2014

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Histoire de France

Les guerres de religion, un conflit franco-français (1559-1598)

Malgré le succès d'oeuvres de fiction comme La Reine Margot d'Alexandre Dumas ou La Princesse de Montpensier de Madame de La Fayette et leur adaptation cinématographique par Patrice Chéreau et Bertrand Tavernier, les guerres de Religion françaises du XVIe siècle restent mal connues du grand public. On n'en retient tout au plus que quelques personnages ou événements emblématiques : une Catherine de Médicis à l'esprit retors associée au massacre de la Saint-Barthélemy, un Henri IV parvenu à la réconciliation des Français grâce à la promulgation de l'édit de Nantes. Ce conflit franco-français, qui a vu les contemporains s'entredéchirer jusqu'au sang parce qu'ils ne partageaient plus la même foi ni la même conception de l'Etat, demeure prisonnier de sa légende noire. Dans le meilleur des cas, il est perçu comme extrêmement complexe voire incompréhensible. Cet ouvrage se propose de combattre ces idées reçues en offrant une synthèse aussi claire et complète que possible des résultats récents de la recherche historique sur cet épisode à la fois dramatique et décisif de notre histoire. Car c'est à cette époque longtemps réputée obscurantiste et barbare que se sont posées des questions d'une grande modernité comme celles du pluralisme religieux, des rapports entre l'Eglise et l'Etat et de l'équilibre des pouvoirs politiques. Il s'agira donc non seulement de retracer les faits mais surtout de mettre au jour le mécanisme spécifique de cette guerre civile, en isolant ses origines, ses différentes étapes, ses enjeux, ses protagonistes avec leurs motivations et leurs moyens d'action et, enfin, en soulignant son impact dans tous les domaines, à court et à long terme.

06/2012