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Heckle Freux

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Critique littéraire

Agent de Soljénitsyne

"Georges Nivat m’ayant demandé, en vue d’une exposition, quelques feuillets sur mes relations agent/auteur avec Alexandre Soljénitsyne sur quelque trente-cinq ans, je me suis pris à relire nos échanges épistolaires au long de cette période. Les pages qui suivent, ni mémoires ni essai, plutôt montage de citations, de commentaires, de bribes de souvenirs, résultent de cette relecture d’un passé au service d’un grand homme et d’une grande œuvre": ainsi Claude Durand rédige-t-il l’avant-propos d’un ouvrage dont le titre sec dément le contenu à proprement parler extra-ordinaire. De l’automne 1974 –date à laquelle Soljénitsyne confie à son éditeur français (le tandem Paul Flamand/Claude Durand) le soin de prendre en mains l’ensemble de son œuvre dans le monde entier– à nos jours, la variété des activités ici racontées, au service d’un homme d’une trempe exceptionnelle, forment la trame romanesque de la narration. Cela va du combat pour mettre en cohérence les droits de traduction d’une œuvre protéiforme dans plus de trente langues à la lutte pour imposer à tous des exigences de qualité d’un auteur particulièrement vigilant. Des démêlés judiciaires opposant l’écrivain à tous ceux qui cherchent à le disqualifier lors de son arrivée en Occident au perfectionnement incessant d'une œuvre enrichie et précisée au fil des ans. Dans ce récit d'un combat sans fin, pointe sous le portrait d'un géant plus vrai que nature l'autoportrait en creux d'un agent en "duettiste" d'exception, dont on devine qu'il doit beaucoup au premier de son goût du secret et de sa passion du pugilat.

09/2011

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 1, Récits

Une œuvre n'est jamais complète. Elle peut l'être plus, elle peut l'être moins. Depuis la mort de l'auteur, en 1968, on n'a pas cessé de découvrir des textes nouveaux de Jean Paulhan. Manuscrits, dactylogrammes, lettres en forme de traité, réponses à des enquêtes, publications devenues inaccessibles, les références se sont accumulées au point de modifier les contours de l'œuvre entier. Il arrive même que l'on hésite sur une attribution, et ce n'est pas sans un certain plaisir. Paulhan commence sa carrière à vingt ans, en 1904, en signant un compte rendu sur la fatigue. Dès 1907, c'est-à-dire avant tout le monde, il publie un article sur Freud. De 1908 à 1910, il s'emploie à " sauver " la poésie malgache. Qu'en sera-t-il de la poésie française ? Paulhan cavale en amazone sur le mouvement Dada, prêt à sauter, et d'une attention confondante à l'adresse de tous les poètes. Prendre langue avec Paulhan ne revient pas seulement à prendre acte de la littérature. Dans ce premier volume, consacré aux récits, un corps rêve en pleine guerre. Un esprit résiste. Un homme voyage. Il n'est pourtant question que de langage ; et voilà pourquoi les récits de Paulhan tiennent devant l'Histoire. Critique, peinture, politique trouveront leur place dans les sept volumes prévus, d'on le visage de Jean Paulhan pourrait bien sortir changé, et plus vrai, comme celui d'une bonne part de la littérature de son siècle. Le lecteur sera donc bien inspiré de prendre garde à son esprit. Car le langage est chose, et chose utile, et mieux encore.

06/2006

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Généralités médicales

Comment la psychiatrie et l'industrie pharmaceutique ont médicalisé nos émotions

Connaissiez-vous l'importance du DSM? Né aux États-Unis après la Seconde Guerre mondiale, il est devenu dans les années 1980, avec plus de trois cents maladies mentales répertoriées, le Manuel diagnostique de référence de la psychiatrie mondiale, y compris en France. Pourquoi un tel succès? Qu'a-t-il révolutionné dans la pratique clinique? Et d'où vient que les psychiatres américains l'ont imposé en dépit de partis pris contestables? L'enquête magistrale menée par Christopher Lane - profitant des archives inédites de l'Association américaine de psychiatrie - nous ouvre les coulisses de cette vaste et ubuesque entreprise de classification des "troubles" mentaux, subventionnée par les géants de la pharmacie, appuyée par la surpuissante FDA (Food and Drug Administration), bénéficiant du concours des universités, de la complicité des médias, et du redoutable savoir-faire des agences de publicité. Car avant de vendre un médicament, il faut vendre la maladie. Et cela n'a jamais été aussi vrai que pour le "Trouble de l'anxiété sociale ", pathologie vedette aux États-Unis, qui, à en croire le DSM, caractérise indifféremment la timidité, ou bien la peur d'uriner dans des toilettes publiques, ou tout simplement celle de faire une gaffe... Comment en sommes-nous arrivés là? Quelles stratégies ont été mises en place pour imposer la priorité de la recherche diagnostique sur la pratique clinique? Comment l'histoire de la psychiatrie a-t-elle pu être aussi radicalement réécrite comme si Freud et la psychanalyse n'avaient jamais existé? Un livre percutant qui vient à point nommé éclairer un débat d'actualité bien connu des Français, premiers consommateurs européens de psychotropes.

03/2009

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Psychologie, psychanalyse

Avant que d'être hommes

Nous avons tous été enfants avant que d'être hommes, se désole Descartes : être enfant, c'est être trompé. Les modernes, avec Rousseau, inventent alors une enfance à la mesure de leur rêve, font de l'enfant le lieu sacré de la liberté de l'homme. Conséquence : éduquer devient un devoir, un impératif catégorique, puis droit, universel, indiscuté. Une promesse, dit Hannah Arendt. Qui se risque aujourd'hui à soutenir la promesse moderne d'éducation rencontre, non l'innocence de l'enfance mais l'impossible de l'infans, du sans nom. L'enfance, de plus en plus ouvertement, refuse la béatification dont elle est l'objet. L'éducateur - le parent, l'enseignant - affronte son échec. L'expérience de l'échec est douloureuse lorsqu'on en récuse la raison. Œdipe a toutes les raisons d'ignorer la cause de la peste qui ravage son royaume. Il veut savoir, cependant. Quand il sera convaincu que personne d'autre que lui-même n'est cette cause, il fixera ses yeux sur l'inconcevable sans nom qu'il est et que l'oracle avait dit. Eduquer, c'est avoir affaire au dire infans, inéduquable, qui se transmet malgré soi. Un métier de l'impossible, affirme Freud. Impossible n'est pas impraticable ; mais de l'idéal promis, un infans - en moi, en l'autre - toujours se rira. Ce livre propose une analyse, sans nostalgie, de la crise de l'éducation moderne et fait entendre, dans la secrète confrontation au démon de la lecture d'un Sartre ou d'un Pascal Quignard, une " réson " de cet avant qui dure encore...

07/2000

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Psychologie, psychanalyse

LE MOI ET SON ANGOISSE. Tome 1, Entre pulsion de vie et pulsion de mort

En 1926, dans "Inhibition, Symptôme et Angoisse", Freud propose une nouvelle théorie de l'angoisse dans laquelle le Moi joue un rôle capital. Dans ce nouveau cadre le Moi fait plus que ressentir l'angoisse, il la produit. Cette théorie s'oppose à celle qui la précédait où l'angoisse était une transformation, dans certaines conditions, de la libido. On peut opposer ces deux théories en disant que l'une, la plus ancienne, était pulsionnelle, alors que l'autre est topique. Il est bien entendu que la topique sur laquelle se fonde cette dernière théorie est la nouvelle topique introduite pour l'essentiel après 1920. Mais celle-ci ne peut se concevoir, selon l'auteur, que fondée sur la dernière théorie freudienne des pulsions introduite, elle aussi, après 1920, et ceci en dépit du fait que certains de ses éléments sont apparus avant cette date. En fonction de quoi l'auteur pense qu'il faut ajouter une troisième étape théorique où l'angoisse est bien produite par le Moi (la théorie topique) mais où le danger qui la suscite ainsi que sa production même dans le Moi ont des sources pulsionnelles. Cette troisième étape a, selon l'auteur, valeur de synthèse des deux autres. Ainsi s'ouvre la possibilité d'un renouvellement théorique-métapsychologique de l'angoisse sans pour cela changer la phénoménologie de celle-ci, surtout son rôle dans la névrose et dans la psychopathologie en général. De cette façon est satisfaite, pour ce cas, une exigence métapsychologique fondamentale, à savoir montrer la genèse des phénomènes psychiques, surtout les plus importants, à partir des pulsions, c'est-à-dire à partir des sources de la vie psychique.

01/1997

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Psychologie, psychanalyse

La mère et les poissons. Résurgences et métamorphoses du lien filial en amour de transfert et de contre-transfert

Les histoires d'amour de transfert commencent mal en général... Mais elles peuvent avoir la vie dure. Donc une chance de métamorphose. Et une chance d'échapper à la malédiction dont nombre de psys les menacent : il faudrait liquider le transfert. Comme on liquide une dette ou un témoin gênant. Il y a pourtant moyen de se débarrasser de la matière solide un peu lourdingue, et quelquefois très encombrante, en zappant l'élément liquide intermédiaire, et d'accéder direct à quelque chose de plus léger, plus éthéré, qui vous ferait croire au ciel : l'étonnant processus dont Freud a emprunté la métaphore à la physique... la sublimation. Mais pourquoi faudrait-il tarir cet épanchement, plutôt que le laisser suivre son cours et se répandre, irriguer les voies souterraines et féconder les profondeurs où se font les enracinements ? Peut-être rejaillira-t-il en résurgence... où d'autres amours s'abreuveront, comme il s'est lui-même abreuvé au sein et au regard qui ont versé en nous la faculté d'aimer. "L'on n'aime bien qu'une seule fois, c'est la première"... dit La Bruyère. Cette expérience princeps étant le lien filial, tout amour n'est-il pas transfert ? Et sa répétition n'aurait-elle pas, comme au théâtre, une fonction d'approfondissement, d'exploration ? Ne se peut-il qu'en tout attachement se fasse jour, en perfectible apprentissage, ce qui unit la créature au Créateur ? Peut-être l'expérience d'aimer fixe-t-elle moins note âme en une cristallisation stendhalienne qu'elle ne scande nos états de conscience en une sorte de cristal de temps... ?

06/2017

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Philosophie

Cet obscur objet du vouloir

"Je ne veux rien." Une formule en apparence anodine, une énigme pourtant, en raison de sa plurivocité. Est-elle l'expression d'un amour désintéressé (on ne veut rien pour soi) ou d'un renoncement à la vie (on ne veut rien du tout) ? Ces deux horizons de sens semblent irréductibles l'un à l'autre. Il s'agit ici d'interroger leur possible rapport : d'envisager qu'ils puissent constituer deux déclinaisons d'une même figure du vouloir. Entre un amour qui se voudrait au-delà de tout désir et un désir qui ne veut plus rien d'autre que la mort, pourrait-il exister un lien ? Le premier temps du parcours explore cette figure multiforme, en faisant appel à quelques grands témoins, venus du cinéma, de la littérature ou de la mystique. Il conduit à ce constat : que ce soit ouvertement sous la figure du désespoir ou plus obscurément sous le masque de l'amour, certains êtres aspirent à n'être plus. Le second temps se concentre sur cette aspiration paradoxale, afin d'en comprendre la nature et d'en dégager le fondement. Si la philosophie l'a largement ignorée, la psychanalyse s'est efforcée de la thématiser, en avançant l'hypothèse d'une "pulsion de mort". Or penser l'aspiration au non-être en termes de pulsion, c'est en faire une tendance inhérente au vivant. On propose d'y reconnaître plutôt une possibilité de l'existant. L'objet de ce livre est en somme de rapatrier en philosophie ce que Freud avait nommé pulsion de mort, et d'en tirer les conséquences pour une compréhension renouvelée de l'existence humaine.

04/2019

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Psychologie, psychanalyse

Enigmes du corps féminin et désir d’enfant. De la gynécologie à la psychanalyse, vers la PMA

Quel lien établir entre médecine et psychanalyse ? Quelle part prend l'inconscient dans la problématique du corps tel qu'il est conçu en médecine et comment la psychanalyse peut-elle y faire entendre sa pertinence ? L'auteur répond en décryptant les énigmes du corps et de la sexualité féminine dans sa pratique de gynécologue orientée par la psychanalyse. Quand le désir d'enfant se fait entendre le corps peut faire barrage et le symptôme infertilité vient alors redoubler le mystère du corps féminin qui ne répond pas là où il est attendu. Comment un sujet féminin se débrouille-t-il des bouleversements techniques des modes de procréation ? Déplaçant l'universel des protocoles médicaux, l'auteur montre comment l'approche psychanalytique permet à chaque sujet pris un par un, de trouver une réponse au plus près de son désir lors de sa demande adressée à un centre d'AMP. Ce livre est issu d'une réflexion à partir de l'expérience clinique de gynécologue et de psychanalyste de l'auteur. Il explore les liens entre médecine et psychanalyse dans lesquels la question du corps est prise. S'appuyant sur les travaux de Freud et de Lacan qui étayent sa pratique de gynécologue orientée par la psychanalyse, l'auteur décrypte les énigmes du corps et de la sexualité féminine. Ce livre s'adresse aux médecins praticiens ou pas en AMP et aux psychanalystes. Il s'adresse aussi aux étudiants en médecine ou en psychologie et à un plus large public, celui des parents, futurs parents confrontés à l'épreuve de l'infertilité et des procréations médicalement assistées.

02/2018

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Critique littéraire

Oeuvres complètes. Tome 4, Critique littéraire, I

"Une oeuvre n'est jamais complète. Elle peut l'être plus, elle peut l'être moins. Depuis la mort de l'auteur, en 1968, on n'a pas cessé de découvrir des textes nouveaux de Jean Paulhan. Manuscrits, dactylogrammes, lettres en forme de traité, réponses à des enquêtes, publications devenues inaccessibles, les références se sont accumulées au point de modifier les contours de l'oeuvre entier. Il arrive même que l'on hésite sur une attribution, et ce n'est pas sans un certain plaisir. Paulhan commence sa carrière à vingt ans, en 1904, en signant un compte rendu sur la fatigue. Dès 1907, c'est-à-dire avant tout le monde, il publie un article sur Freud. De 1908 à 1910, il s'emploie à "sauver" la poésie malgache. Qu'en sera-t-il de la poésie française ? Paulhan cavale en amazone sur le mouvement Dada, prêt à sauter, et d'une attention confondante à l'adresse de tous les poètes. Prendre langue avec Paulhan ne revient pas seulement à prendre acte de la littérature. Dans ce premier volume, consacré aux récits, un corps rêve en pleine guerre. Un esprit résiste. Un homme voyage. Il n'est pourtant question que de langage ; et voilà pourquoi les récits de Paulhan tiennent devant l'Histoire. Critique, peinture, politique trouveront leur place dans les sept volumes prévus, d'où le visage de Jean Paulhan pourrait bien sortir changé, et plus vrai, comme celui d'une bonne part de la littérature de son siècle. Le lecteur sera donc bien inspiré de prendre garde à son esprit. Car le langage est chose, et chose utile, et mieux encore". Bernard Baillaud.

06/2018

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Psychologie, psychanalyse

Revue Française de Psychanalyse Tome 82 N° 5, décembre 2018 : Transformations et accomplissements psychiques

Le concept de transformation est omniprésent dans la psychanalyse, bien qu'il soit rarement utilisé d'une manière spécifique. C'est seulement avec Bion qu'il prend une signification particulière, c'est-à-dire qu'il devient un concept absolument central, définissant une nouvelle théorie et une nouvelle technique pour la psychanalyse. Au départ, Bion ne fait que proposer une théorie de l'observation en psychanalyse plus efficace et susceptible d'augmenter le niveau formel des concepts psychanalytiques. Mais bien vite, il en arrive à la définition d'un nouveau paradigme. Contrairement au paradigme classique, ce dernier peut être défini comme esthétique ou intersubjectif. La relation mère enfant est le modèle central de ce nouveau paradigme. Et la transformation est un outil des plus précieux (" clarificateur [illuminating] ") pour saisir l'évolution de l'expérience émotionnelle de la séance. Le concept de transformation permet de rendre l'analyste plus réceptif au discours inconscient et au spectre des manifestations oniriques en séance : rêverie, transformation en rêve, transformation en hallucinose, flash onirique, rêverie " somatique ", etc. C'est cela qu'il s'agit d'analyser dans ce numéro issu des communications du 78e Congrès des psychanalyste sde langue française. A propos de la revue : Première revue internationale de psychanalyse en langue française, fondée sous le patronage du Pr Sigmund Freud, la revue existe depuis 1927. Elle a été et reste partie prenante de tous les débats qui ont animé et animent le monde psychanalytique. La Revue française de Psychanalyse les publie, et les confronte aux données freudiennes classiques et post-freudiennes ainsi qu'aux avancées contemporaines des autres sciences humaines, de la psychiatrie et des neurosciences.

01/2019

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Littérature française

L'anniversaire du roi

A trente-six ans, Victor-Vong, peintre métis à la grâce asiatique, ex-enfant chéri de l'art contemporain, est déjà au creux de la vague, éjecté du cercle de la jet-set parisienne pour lui avoir tendu un miroir trop ingrat. Mais son instinct de survie n'a d'égal que sa détermination. Le voilà à Phnom Penh, ville de ses origines perdues, avec un projet oecuménique et consensuel imbattable : "Quatre-vingt-dix figures pour le roi", une série de portraits en hommage au monarque Norodom Sianouk sur le point de fêter ses quatre-vingt-dix ans, idée brillante qui devrait lui gagner le soutien logistique et surtout matériel de tous les partenaires possibles – palais royal, université, ambassade, etc. Derrière le symbole, il s'agit pour V. V de financer son exil, le temps de voir venir jusqu'à la prochaine bonne idée, de se réinventer aussi. Mais rien ne se passe comme prévu dans un Cambodge où le brasier de l'histoire crépite encore. Et tout en affrontant une succession de revers tragicomiques, Victor-Vong va devoir apprivoiser les séquelles de l'horreur du génocide – comme une langue maternelle oubliée. Satire féroce du jeu de l'artiste et du système, L'Anniversaire du roi est aussi et surtout une réflexion aiguë sur la persistance du passé dans un pays dont les plus terrifiants fantômes sont bien vivants. Un roman stratège et plastique qui place le lecteur au coeur d'une expérience de la responsabilité. Avec une exactitude imparable, Marc Trillard y orchestre les noces amères de la passion et de la lucidité.

01/2016

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Architecture

Les vies denses. Density of lives

Simple outil de mesure au service de multiples formes urbaines, la densité véhicule les maux associés à la ville depuis l'ère industrielle : promiscuité, coexistences subies, maladies... Le rejet de la densité, c'est aussi le rejet de l'architecture moderne assimilée aux grands ensembles, l'entassement qu'ils supposent et l'effacement de l'individu qu'ils mettent quasiment en scène. Face à cette défiance, il faut le dire, compréhensible, décréter des obligations de densité ne suffit pas. Il faut aussi démontrer et convaincre que densifier, c'est limiter l'étalement urbain, donc les déplacements, l'artificialisation des sols, etc. et que la densité peut aller de pair avec un plaisir de vivre, un enrichissement de la sphère privée. Construire une densité acceptable, désirable, tel est l'objet du travail d'Ingrid Taillandier et de l'agence ITAR, qui met cette notion de l'urbanisme durable à l'épreuve de l'habitabilité pour en faire une évidence. Les trois projets présentés se glissent, ils articulent, ils se déhanchent, dansent subtilement pour parvenir à la densité escomptée. Leurs morphologies complexes résultent de l'attention portée aux avoisinants qu'ils soient pleins, vides, creux ou vivants et des liens à créer, ou non, avec ceux-là : s'ouvrir ici ou s'aligner là. La morphologie idéale, c'est l'habile maîtrise des contraintes pour en faire des leviers de qualité car construire selon ses règles ne doit pas se faire au détriment de la qualité. La densité proposée par ITAR est fondamentalement raisonnée, elle est à échelle humaine et devient celle des possibles, elle offre du vide, de l'accès au ciel et des espaces communs pour fédérer.

09/2022

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Criminalité

Crimes et mystères de Paris. De l'ogresse de la Goutte-d'Or à la bande à Bonnot

Promenade fatale dans les rues de la capitale... Lieu de toutes les splendeurs et de tous les fantasmes, Paris fascine. Ce serait pourtant oublier le versant le plus sombre de la capitale : celui de ses crimes et mystères. Passionné de criminologie et d'histoire, Paul El Kharrat s'est penché sur ces affaires qui ont secoué la Ville lumière de la Révolution française à la Seconde Guerre mondiale. Car si les meurtres bouleversent la petite histoire, celle des individus, ils peuvent également faire trembler la grande. En s'intéressant à ces hommes et ces femmes, monstres sanguinaires déterminés ou assassins désespérés, l'historien dessine en creux les xixe et xxe siècles en France. On plonge dans la Terreur de la Révolution avec Jourdan Coupe-tête ; on rencontre le meurtrier de Jean Jaurès au nom de famille prédestiné et on frémit dans l'antichambre de la mort de Marcel Petiot pendant l'Occupation. Un terrifiant voyage dans le temps à la découverte d'un Paris à la fois mythique et mystérieux. A propos de l'auteur Paul El Kharrat s'est fait connaître du grand public via l'émission les Douze Coups de midi, dans laquelle il a enchaîné les victoires. Après son autobiographie à succès Ma 153e victoire, il s'est consacré à son sujet de prédilection : la criminologie. " Vous saurez tout sur les grands criminels et les plus grands mystères qui ont pu se dérouler dans notre capitale. " Laurent Ruquier, Les Enfants de la télé " Une réussite pour le grand gagnant du jeu télé Les Douze Coups de midi, qui ajoute donc une nouvelle corde à son arc. " Ici Paris

10/2022

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Essais généraux

Climax n°0,5 : Pas de pitié pour les croissants - automne 2022. Le fanzine plus chaud que le climat

Climax est un média trimestriel papier de 132 pages sans pub qui raconte la révolution climatique en cours avec franc-parler, impertinence et humour. Il ne contient aucune courbe anxiogène sur le réchauffement climatique, aucun discours inspirant de sociologue-star, et aucun "top des 10 start-up qui vont nous sauver". Mais au contraire, des tribunes impertinentes, des entretiens qui fâchent, des enquêtes bien trempées, des BD drôles et décalées, des portfolios d'artistes délurés, et même une recette de cuisine, pour parler d'écologie autrement. Le dossier central de ce nouveau numéro s'intitule "Pas de pitié pour les croissants" : il explorera les deuX utopies croisées de la croissance et de la décroissance. Notre pari : permettre à tout le monde de s'approprier les questions écologiques à travers l'humour, le sarcasme et la colère. Pas de pitié pour les croissants ! Que ceux qui trouvent ça dur le sachent : cette cinglante invective est signée "le Club Dorothée" (du nom d'une émission de gags ! ). Si l'on emprunte volontiers leur goût de l'humour et de l'absurde, Climax laissera la pâte feuilletée à Dorothée pour croquer un autre type de croissants : les partisans de la sainte croissance et du PIB. Pour parler, en creux, du sujet qui reste encore en travers de la gorge de certains : la décroissance. AU SOMMAIRE : ⢠Drôme : je décrois donc j'y suis ⢠Entretien 100% pur beurre : Thomas VDB ⢠Interview : l'avion de Bernard ⢠Attention job d'avenir : fermer les boîtes ⢠Anti-rentrée littéraire ⢠Les tricots du climat ⢠Test : Quel décroissant es-tu ? ⢠BD "Vince, le Super-Croissant" ⢠Inventaire des cadeaux de la sécheresse ...

10/2022

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Revues de psychanalyse

Figures de la psychanalyse N° 42 : Destins actuels de la pulsion

Au fur et à mesure que ses institutions et ses logiques évoluent, notre époque montre plus encore combien le désir humain ne peut s'articuler sans la force et l'organisation pulsionnelle, qui peuvent aller jusqu'à le submerger. Moins masquée par les interdits et les croyances religieuses, la pulsion se manifeste toujours plus dans les symptômes qu'elle produit, dans la logique qu'elle répète, les destins multiples qu'elle connaît, qui sont autant de substituts aux excitations qu'elle crée. Boulimies, addictions, SM, exhibitions, et bien d'autres formes la mettent ouvertement en scène. L'expérience freudienne en a épelé la clinique, la source, l'objet, le but, a montré en quoi la pulsion relaie l'organique dans le psychisme sous la forme d'une poussée constante. Les pulsions sont nos mythes, disait Freud, et en effet elles poussent selon une grammaire alors qu'elles sont ancrées dans les orifices et organes du corps, elles manifestent l'appareillage des zones érogènes du corps par le langage. Qu'il s'agisse des pulsions dites de vie, dans leurs formes orales, anales, sexuelles et autres, de la pulsion de mort dont l'introduction est centenaire, chacune plonge au coeur de l'économie psychique tout en étant concernée par les sciences du vivant. Prolongeant cet abord, Lacan montre en outre que les logiques du désir à leur tour s'appuient sur ces objets du corps, leur empruntent aussi certaines particularités physiologiques. L'objet pulsionnel se complète des objets a, comme opérateurs logiques entre le sujet et l'Autre. Ce numéro mettra au travail l'actualité de ce concept nécessaire.

04/2022

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Psychologie, psychanalyse

Préserver l'innocence des enfants

A la suite d'interprétations hasardeuses des écrits de Freud s'est imposée l'idée d'une sexualité présente d'emblée chez l'enfant. D'où les préconisations actuelles de l'OMS, par exemple, pour une éducation sexuelle dès le plus jeune âge. Or, cette conception n'est en rien ratifiée par l'observation clinique, comme l'auteur, médecin des enfants et ancien expert auprès des tribunaux, le démontre dans ce livre. Au contraire, il apparaît que la sexualité suit un mode de développement semblable aux autres secteurs du développement neuropsychique avec, en particulier chez l'enfant, la nécessité de certaines acquisitions antérieures (les prérequis). Sont ainsi réfutées les justifications avancées par nombre de prédateurs pédophiles. Et se pose alors la question des dangers d'une éducation sexuelle imposée aux jeunes enfants, qui ne sont en fait pas encore concernés. Un renversement complet des dogmes de notre époque ! Ce livre, écrit clairement et sans jargon, s'adresse autant aux parents qu'aux professionnels de l'enfance, leur donnant des éléments pratiques pour l'éducation et la protection des enfants, ainsi que des repères sur l'ensemble de leur développement neuropsychique. Cela en fait un véritable traité d'éducation. AUTEUR Régis Brunod est pédiatre et pédopsychiatre. Il est titulaire d'une habilitation à diriger des recherches (HDR) en sciences de la vie et de la terre et a notamment beaucoup travaillé sur l'autisme. Il a déjà publié Cent idées pour bien comprendre bébé, Les aspects sensoriels et moteurs de l'autisme, ainsi que Le médecin, le poète et l'enfant, tiré de sa thèse de médecine et primé par l'Académie française.

06/2020

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Essais

Bouche bavarde oreille curieuse

Lydia Flem invite à prendre soin de soi, d'autrui et du monde. Que ce soit dans Comment j'ai vidé la maison de mes parents ou La Reine Alice, le souci de l'intime parcourt son oeuvre. On retrouve ici son choix de suivre les voies de la littérature et de l'art pour aborder des questions généralement cloisonnées dans telle ou telle autre discipline des sciences humaines. Bouche bavarde oreille curieuse : quatre mots pour dire quatre décennies de textes inspirés par la psychanalyse, le cinéma, la sociologie, l'histoire de l'art, la photographie, le théâtre et l'opéra, la littérature et l'écriture de l'histoire. Lydia Flem y aborde la puissance des stéréotypes, notamment ceux du masculin dans les westerns, ces récits mythiques nés à Hollywood, où la femme est représentée comme une menace pour les hommes. Le regard masculin semble se définir par le déni du féminin. On y retrouve une idée sous-estimée : la fragilité de l'identité virile. Comment penser l'impensable. Dans ce recueil, Lydia Flem ranime des interrogations anciennes toujours actuelles : depuis des siècles, la violence sous les toits paternels, le viol et l'inceste. On se souvient alors de Freud, si présent dans ce volume. Car si l'inconscient est porteur d'art et de créativité, il nous confronte aussi, chaque jour, aux puissances de l'irraison quand la peur et la haine distillent des rumeurs. Dans son expression brute, immédiate, sans les filtres de la raison et de la distance, les pulsions meurtrières de l'humanité, qu'on imaginait archaïques, occupent soudain des scènes qui nous sont contemporaines.

08/2022

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Sociologie

La mémoire perdue

"La mémoire perdue examine comment et pourquoi nous en sommes venus à présumer qu'il nous faut vivre en nous passant de la plupart des récits — de récits complexes et riches, étranges et contradictoires, fondamentaux et difficiles, douloureux autant qu'instructifs, agréables autant que tristes. C'est un ouvrage qui s'interroge sur ce qui (comme Freud l'a bien montré) nous fait préférer voir l'histoire comme un trauma que la voir comme une richesse. Il analyse pourquoi la littérature, l'art et la musique du passé ne sont presque plus accessibles aux jeunes gens autrement que sous la forme de sujets d'épreuves scolaires ou universitaires, et, au-delà, n'ont guère d'utilité plus poussée, ni ne sont source de plaisir, de questionnements fructueux ou de sens. Il explore pour quelles raisons réfléchir sérieusement aux réalisations du passé est devenu l'apanage de quelques-uns, à l'égard de qui la modernité est en général soupçonneuse. Cette perte d'histoire se mesure en Occident à l'aune de la dégradation du goût (bien que, je le reconnais, on déplore une telle dégradation depuis que la notion même de goût existe) et de la compréhension des réalisations esthétiques et intellectuelles. Mais elle se mesure aussi à travers les multiples formes du déracinement moderne : solitude, exil, mal-être, absence symbolique et parfois littérale d'un foyer. Confrontés à l'oubli des idées et des êtres, et poussés seulement à s'efforcer d'atteindre des succès à venir qu'on présente comme s'ils étaient planifiés, les Occidentaux d'aujourd'hui habitent le séjour trépidant des égarés qui ne font qu'imaginer savoir vers quoi ils vont."

03/2020

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Critique littéraire

Eugène Ionesco. Mise en scène d'un existant spécial en son oeuvre et en son temps

Ionesco: un nom planétaire, un auteur méconnu. " Mise en scène d'un existant spécial en son oeuvre et en son temps" : la formule retenue par André Le Gall en sous-titre nous vaut une biographie où la voix d'Eugène Ionesco est constamment présente. Où les événements, circonstances, anecdotes, rêves, que rapportent les journaux intimes et qu'exploitent les fictions dramatiques, sont en permanence mis en rapport avec les données objectives fournies par les pièces d'archives, les coupures de presse, les mémoires des contemporains et les témoignages de comédiens, de compatriotes, d'amis... André Le Gall nous livre ainsi, par touches successives, l'image d'un Ionesco aussi attentif à occuper la scène que soucieux de préserver son quant-à-soi. Prolixe en confidences publiques, pour la plupart ignorées de son propre public, Eugène Ionesco se révèle alors à nous dans toute sa complexité : un pascalien de naissance, un mystique déguisé en farceur mondain, un homme de combat jouant le jeu du charme et de la séduction dans les salons parisiens. Esprit brillant, jongleur de mots, armé d'humour, dévoré d'angoisse, c'est surtout à ses personnages de théâtre qu'il confie le soin de présenter la pluralité des identités qui l'habitent. Se dessine ainsi en creux le portrait d'un homme de doute et de foi, grand ressasseur de questions devant l'état du monde... Un poète de l'insolite mais non point un chantre de l'absurde comme on le considère souvent à tort. André Le Gall nous offre, avec cet ouvrage, un regard neuf, passionnant et érudit sur la vie et l'œuvre d'un auteur majeur.

01/2009

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Romance et érotique LGBT

Écoute ton coeur, il sait

Dans cet apprentissage de soi, le coeur connaît quelques bouleversements, il apprend, il est confronté aux émotions, aux rencontres. Enzo a grandi. Le lycée est derrière lui et il se construit au fil du temps. Le passage à l'âge adulte signifie aussi pour lui de faire face aux vicissitudes imposées par la vie. Les hauts et quelques bas qui entravent cette tranquillité à laquelle il aspire comme tout un chacun. Un amour se profile, puis s'installe. Une fulgurance, une de plus, mais certainement pas une de trop. L'évidence de cet amour le gagne et l'atteint jusqu'à ce jour où l'incertitude le fait douter, le fait chavirer. Enzo va devoir vivre l'absence, celle de l'être aimé par-dessus tout. Il va devoir affronter ses propres démons, de ceux qui vous font parfois sombrer. Mais, ici encore, une phrase, aucunement " maladroite " cette fois-ci, va résonner dans sa tête, comme une ritournelle optimiste que ses proches lui répètent alors qu'il perd espoir. Car, quoi de plus juste, alors que tout semble impossible, que de se raccrocher à ce muscle qui nous fait tous vivre ? Ce coeur qui bat, qui vous souffle au creux de l'oreille la plus simple des vérités, celle des sentiments profonds. " Ecoute ton coeur, il sait " lui sont soufflés. Finira-t-il par entendre ces mots ? Enzo, dans ce second tome, expérimente l'incertain, le doute, mais aussi et surtout l'amour au sens le plus pur du terme. Alors, ce coeur, qui le guide depuis toujours, saura-t-il finalement se faire entendre et prendre le dessus sur un mental parfois contrarié ?

04/2024

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Esthétique

La conversion de l'art

" Je ne voudrais pas qu'on prenne ce livre pour un simple essai d'esthétique. Cette jouissance m'est étrangère. L'art ne m'intéresse en effet que dans la mesure où il intensifie l'angoisse de l'époque. Ainsi seulement, il accomplit sa fonction qui est de révéler. " Le présent ouvrage rassemble huit essais, qui s'échelonnent du début des années 1950 à la fin des années 1980. Les cinq premiers témoignent des questions qui étaient les miennes au moment où je quittai l'Europe, lecteur passionné de Saint-John Perse et de Malraux. Les autres articles suivent le fil de mes réflexions sur l'histoire du roman bientôt achevée, et qui n'allait faire qu'un pour moi avec celle du désir. L'hypothèse mimétique apparaît dans ma critique de Valéry, auquel je préfère très vite Stendhal. Déterminante dans ces années de formation, la question du "pseudo-narcissisme" oriente alors ma critique de l'illusion d'autonomie, que des articles plus tardifs sur Freud et Proust, puis sur Nietzsche et Wagner, continueront de creuser. Ces études figurent avant le texte d'une conférence sur Wagner donnée en 1983... " RG Ces brillants "exercices d'admiration traversés par la recherche de la vérité" , tels que René Girard les qualifie, donnent à lire l'évolution des questionnements de l'écrivain-anthropologue, de la genèse de sa théorie mimétique aux plus récentes formulations de sa pensée apocalyptique, depuis toujours contenue dans sa conception du désir. Voici enfin l'édition définitive de cet ouvrage essentiel, paru initialement en 2008, augmenté d'une préface inédite de Benoît Chantre et Trevor Cribben Merrill .

03/2023

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Milieux naturels

Haies et nature ordinaire d'Alsace et d'ailleurs

Les haies champêtres, joyaux de nos campagnes, témoignent d'une époque pas si lointaine où l'homme savait prendre soin de son environnement. Le bocage, paysage façonné par ses boisements linéaires, en est l'incarnation suprême mais il n'en a pas le monopole. Cà et là subsistent des écrins de "nature ordinaire" parsemés de bosquets, de prairies et autres vergers traditionnels. Ce livre s'attache à mettre en exergue la formidable diversité biologique que recèlent ces éléments arborés. Il présente, saison après saison, la diversité du vivant qui s'y épanouit tout en évoquant les usages anciens dont tiraient (et tirent encore) profit les paysans de jadis : marquage de propriété, protection du bétail, bois de chauffage, récolte de plantes sauvages... Il aborde aussi les origines de la haie, ses différentes variétés, la plantation, l'entretien, les aspects réglementaires, les milieux associés (bosquets, prairies, vergers, chemins creux...), les menaces et les solutions pour les préserver. Mais là où réside l'originalité de cet ouvrage, c'est qu'il fait la part belle à la narration de scènes de vie des différents acteurs sauvages de la haie et du bocage. De fait, renards, chevreuils, blaireaux, buses et milans, chouettes et hiboux et bien d'autres encore représentent les véritables personnages du grand livre de la "nature ordinaire" que l'auteur essaye, modestement, de décrire. A l'heure de la sixième extinction des espèces, de l'effondrement sans précédent de la biodiversité, ce livre représente un témoignage, un plaidoyer en faveur de cette nature qui nous environne et que, finalement, nous ne connaissons que trop peu.

03/2024

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Philosophie

L'inventivité dialectique dans le Politique de Platon

Cet ouvrage examine les différentes pratiques dialectiques à l'œuvre dans le Politique de Platon en insistant particulièrement sur leur dimension d'inventivité. Après avoir proposé une nouvelle interprétation de la méthode de division, qu'il situe dans l'horizon des exposés de la République, du Phèdre et du Sophiste, l'auteur suit pas à pas la progression argumentative du dialogue en montrant comment celle-ci fait émerger les problèmes au fil de son déploiement et adapte son discours en fonction de leur spécificité propre. Cette lecture permet de mettre au jour la profonde continuité d'un dialogue souvent considéré comme désordonné. Ainsi, la pratique de la méthode de division fait surgir le problème de la participation du sensible à l'intelligible, qui suscite lui-même l'intervention d'un mythe, procédé le plus adéquat pour en exposer les données et indiquer en creux la voie de sa résolution. Celle-ci demande à son tour l'élaboration d'un paradigme afin de réconcilier les deux plans ontologiques devenus contradictoires. Constitué d'imbrications multiples, le paradigme opère une nouvelle mise en perspective de la recherche, centrée sur la notion de transposition d'une connaissance d'un contexte à un autre. Enfin, la thématique de la juste mesure réorganise les éléments du dialogue selon le schème de la production, schème qui s'applique également à la dialectique conçue comme production immanente de sa propre vérité sous l'égide du Bien. Étudié dans cette optique, le Politique se dévoile comme un dialogue d'une cohérence exemplaire, construit autour de trois centres dynamiques (le mythe, le paradigme et la juste mesure) qui lui assurent le statut d'un écrit littéralement vivant.

01/2000

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Psychologie, psychanalyse

Les bases historiques de la psychanalyse

Il ne reste que peu de traces de l'existence de Maria Dorer : un livre publié en 1932, aux éditions Felix Meiner de Leipzig, Historische Grundlagen der Psychoanalyse, complété de Thèse d'habilitation pour l'obtention de la venia legendi à la Haute Ecole Technique de Darmstadt (dont nous présentons la traduction intitulée "Bases historiques de la psychanalyse"), quelques mentions sur Internet, une revue de l'ouvrage par Erich Fromm en 1932. Elle est probablement morte dans la tourmente des années de guerre de 39-45. Ce texte historique portant sur la psychanalyse peut être de nos jours considéré comme accompli avant la mise au jour de ce qu'il est convenu d'appeler l'Esquisse (Entwurf) de Freud (1895) et des Lettres à Wilhelm Fliess (1887-1904). C'est une chance plus qu'un désavantage : on échappe aux "endohistoires" du freudisme pour lire une "exohistoire", l'histoire des relations du freudisme avec ce qui l'a précédé et conditionné. Non un "développement" (plus ou moins endogène), mais son ouverture à l'altérité qui peut l'avoir fécondé. L'histoire est ici conçue comme la mise en évidence de l'antécédent conditionnant, du fondement, de la base (Grundlage). Maria Dorer est captivée par l'apparence de mécanicisme du freudisme et en cherche l'origine, ou la trace, certes chez Herbart, mais aussi chez toute une quantité de penseurs antérieurs (philosophes, physiologistes, psychologues, neurologues, psychiatres). Il n'est pas sûr ce faisant qu'elle aboutisse à une abolition de "l'inédit freudien" : mais peut-être à un soulignement de ce qui est encore Chose en nous.

02/2012

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Psychologie, psychanalyse

Tendresse et cruauté

Dans cet ouvrage, l'auteur expose une pensée clinique de la cruauté et de la tendresse. Ces deux formes de pulsions d'autoconservation, les pulsions de cruauté (liées à Thanatos) et les pulsions de tendresse (liées à Eros) sont pré-ambivalentes et leur but commun est la préservation de la vie somatique et psychique. Pulsion de cruauté et pulsion de tendresse étant imbriquées dans la vie psychique, l'auteur rend compte de cet enchevêtrement dans la composition même de l'ouvrage. De nombreux cas cliniques servent d'appui pour élaborer une métapsychologie propre à chacune de ces deux pulsions. La métapsychologie de la cruauté est construite à partir de la pulsion de cruauté de l'enfant, mais aussi de la cruauté maternelle dont une des figures est celle du surmoi cruel. L'auteur propose une analyse de la cruauté meurtrière comme destin de la cruauté primaire, une étude clinique de la relation vampirique et une réflexion sur le besoin de se scarifier. La métapsychologie de la tendresse conduit l'auteur à reconsidérer ce que Freud appelait " le courant tendre " de la pulsion et à discerner les diverses composantes de la pulsion de tendresse. Elle montre ensuite comment la tendresse et le sexuel émergent et s'agencent dans la vie psychique. Le dernier chapitre du livre aborde les enjeux techniques de cette conceptualisation pour le psychanalyste. Avec cet ouvrage, Dominique Cupa nous permet de mieux comprendre " les meurtris de la vie ", " ces patients violents avec les autres et avec eux-mêmes, patients difficiles qui nous conduisent par moments aux limites de la compréhension, du supportable et qui pourtant nous touchent tellement. "

01/2007

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Beaux arts

L'autre art contemporain. Vrais artistes et fausses valeurs

Ecrit par un non-spécialiste passionné, ce petit livre vif et brillant s'adresse à tous, et entend fournir un manuel de résistance au discours sur l'art contemporain. Ce dernier fonde son emprise sur une vision mythifiée de l'histoire de l'art : le XXe siècle aurait été avant tout le siècle des avant-gardes, chacune ayant été plus loin que la précédente dans la remise en cause de notions comme la figuration, la beauté, et même l'oeuvre. Or non seulement ces notions anciennes ont continué d'exister dans les arts dits mineurs, mais surtout, il y a eu un autre XXe siècle artistique, une tradition de peinture qui s'est obstinée à représenter la réalité et qui réémerge aujourd'hui, de Bonnard à Balthus, de Morandi à Hopper, de Giacometti à Lucian Freud. Cet essai présente cette autre histoire de l'art, dont l'existence infirme le discours, le mythe ... et le marché de l'art contemporain. Cette histoire s'est prolongée secrètement jusqu'à nous : il y a eu en France, au cours du dernier demi-siècle, de très grands artistes, dont certains sont encore vivants, qui ont continué de représenter le monde et de chercher la beauté. Connus d'un petit milieu de collectionneurs, de critiques, de poètes, mais ignorés des institutions culturelles et du grand public, ces artistes sont les sacrifiés de l'art contemporain, les véritables artistes maudits de notre époque. Comme les artistes maudits de jadis, ce sont eux pourtant qui rendent notre modernité digne d'être aimée et sauvée. Ils sont la gloire de l'art français.

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Cinéma

Charlie Chaplin, portrait inédit d'un poète vagabond

Charlot, le mythe, vu avec les yeux d'un ami et collaborateur de longue date : un portrait affectueux et insolite illustré par de nombreuses photos inédites. Ce livre rend hommage à un mythe du cinéma de tous les temps : Charles Chaplin. Le personnage du Vagabond, qu'il a créé et interprété dans de nombreux films à succès, est et restera une des figures les plus célèbres du spectacle, connue dans le monde entier. Mais de l'homme, de Chaplin tel qu'il était dans le privé, nous ne connaissions que très peu de choses. Cet ouvrage est le récit direct des dernières années, tumultueuses que Chaplin a passé à Hollywood et de sa vie en Suisse après qu'on lui ait refusé l'autorisation de rentrer aux États-Unis. Jerry Epstein fut le témoin direct de nombreux événements de cette époque-là, grâce à l'amitié qui le liait à Chaplin et leur collaboration artistique ; il a, en effet, travaillé pendant au moins treize ans, d'abord à Hollywood au Circle Theatre, théâtre d'avant-garde créé par Epstein, puis sur les trois derniers films de Chaplin : Les Feux de la rampe, Un roi à New York et La Comtesse de Hong-Kong. L'abondance des détails et anecdotes inédits révélés par Epstein nous font pénétrer dans les recoins de la vie de Chaplin et nous révèlent des aspects inconnus de son activité artistique : par exemple, on peut lire pour la première fois une description détaillée du travail (tenu secret pour le public) qu'il effectuait pour le Circle Theatre, où Chaplin faisait répéter les jeunes acteurs très tard dans la nuit : « Ma rétribution, plaisantait-il toujours, est de trente-cinq centimes et une tasse de café noir. » En feuilletant les pages de ce livre, on voit Chaplin créer avec une attention minutieuse les séquences comiques de ses films, y compris le fameux numéro de music-hall avec Buster Keaton dans Les Feux de la rampe. Epstein y décrit également la persécution par le FBI et la Commission des Activités anti-américaines dont Chaplin fut victime, la paix et la sérénité qu'il retrouvera finalement en Suisse, aux côtés de sa femme et de sa famille de plus en plus nombreuse. Errol Flynn, Sophia Loren, Kay Kendall, Buster Keaton, Marlon Brando et même Sylvester Stallone ne sont que quelques-uns des personnages que nous rencontrons au cours de ce voyage dans le monde du spectacle, mais la plus grande surprise de ce livre est sans aucun doute l'extraordinaire et inattendue publication de photographies absolument uniques – nombreuses d'entre elles étant même inédites – appartenant à la collection privée de Jerry Epstein, photographies qui feront la joie de tous les lecteurs et différencient cet ouvrage des traditionnelles biographies. Ceux qui pensent avoir entre les mains une biographie classique devront changer d'avis : à la lecture de ces pages de Epstein, où se succèdent les scènes d'un comique irrésistible et les grands moments d'émotion, Charlie Chaplin nous semble, l'espace d'un instant, encore vivant parmi nous. Jerry Epstein a été metteur en scène de théâtre, producteur de cinéma et scénariste. Pendant plus de dix ans, il a collaboré avec Chaplin dans le milieu du théâtre et du cinéma.

08/2012

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Essais

La psychanalyse : l'indifférence en matière de politique ?

Après "La méthode clinique", publié en 2019 et qui a déjà donné lieu à plusieurs rééditions, La Petite Librairie fait le choix de proposer un recueil de textes inédits de Michel Lapeyre, prononcés ici ou là en France lors de "vraies" rencontres, ce qui n'est pas si courant, avec un homme témoignant de son rapport à la psychanalyse et de la subjectivité de notre époque à travers une ouverture éthique permettant de penser le monde : ceux qui l'ont rencontré se souviennent de son style. Michel LAPEYRE est un passeur. Psychanalyse, politique et création étaient ses domaines privilégiés : il pouvait à l'occasion envisager une psychanalyse comme une écriture et les écrivains comme des précurseurs. Sous ce titre provocateur, il nous montre encore et toujours qu'on peut avoir un rapport à la psychanalyse suffisamment libre pour pouvoir penser avec elle et au-delà d'elle la "substance humaine" tout en nous invitant à ne pas nous couper du monde. Le psychanalyste avec Michel LAPEYRE est tout sauf indifférent, notamment en matière de politique, lorsqu'il le définit comme celui qui aurait à organiser la perte du pouvoir, de tout pouvoir sur l'autre ! Sont abordés dans ce recueil les thèmes très actuels de la honte de vivre, de la question du mal, de la fraternité, de la logique collective et du féminin, en passant par Mauss, Marx, Freud et Lacan. Dans la première conférence, qui donne le La de ce recueil, il nous montre un Freud politique lorsqu'il indique qu'il n'y a pas de reconnaissance de l'inconscient qui ne vienne se heurter à ce qui ne cesse de la remettre en cause soit l'irréductibilité de la pulsion de mort. Une psychanalyse doit permettre au sujet de prendre position dans ce conflit ! Dans la dernière intervention, il prend à bras le corps la question du mal, non seulement pour mettre à jour ce qui, du mal, est toujours dénié, mais pour en remonter le fil. Si la science permet l'extension du mal, et que la religion traite le mal essentiellement par la culpabilité, la psychanalyse doit permettre au sujet de savoir de quoi son mal est fait, ce qui, de lui, il veut tuer dans l'autre ; ce qui est notre lot à tous : sur cet universel Michel LAPEYRE en appelle à Antonin ARTAUD et Bertolt BRECHT comme éclaireurs. Entre ces deux textes phares nous trouvons entre-autres un formidable coup de gueule anticapitaliste dans lequel il revendique avec Lacan le respect dû à tout homme, dans sa singularité, un questionnement qui fut le sien sur le lien social et la fraternité, et un texte fondamental sur la honte de vivre qu'il replace à coté de l'angoisse, cet affect qui ne trompe pas. Michel LAPEYRE envisage l'avenir de la psychanalyse avec lucidité : elle disparaitra peut-être mais rien ne doit nous faire renoncer à nous appliquer à rejoindre la subjectivité de notre époque, en participant aux solutions et conclusions que la psychanalyse est amenée à (se) forger, quitte à payer de notre personne en faisant valoir sans relâche, à son instar, le discours de l'analyste comme celui de la singularité. "Il s'agit de faire valoir ce que la psychanalyse apporte mais par quoi elle est aussi traversée, voire dépassée, de part en part : le lien humain ou interhumain (où subjectif et social sont et demeurent indissociables) n'est fait et refait que de désir et de symptôme" (p. 132). D'où son voeu sur une association possible "entre frères humains", par le symptôme de chacun, "un entre autres"...

11/2021

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Sciences politiques

783 001*. Bordeaux, la Métropole

783 001, c'est le nombre d'habitants de la Métropole de Bordeaux ! Un simple chiffre ? Certes non, c'est autant d'individus dont les problèmes sont singuliers, c'est autant de regards différents sur la ville, d'attentes, d'espoirs... Pour autant il leur faut bien agir en commun pour vivre ensemble. Pour faire quoi, et comment ? Cet ouvrage ose livrer quelques pistes. Il est le fruit du travail collectif, autour de Vincent Feltesse, d'une équipe de citoyens engagés, de professionnels et de responsables associatifs qui avaient déjà collaboré de concert à l'écriture d'un premier opus sur les quartiers de Bordeaux paru en avril 2018, Bordeaux, la métropole des Quartiers (Editions Mobilibook). Car 28 communes associées ne font pas nécessairement une métropole. Pour autant, lorsqu'elles ont en commun des problèmes cruciaux liés aux transports, à l'accès au logement, à la qualité de leur environnement ou à l'emploi, chacune perçoit que la focale communale doit être élargie. Comme celle, du reste, de la seule métropole ! Rien ne serait pire que de voir se développer une "guerre des territoires". A l'issue de la "Décénie Bordelaise", Bordeaux brille de mille feux. Mais cela demeure fragile et la métropole va devoir affronter les conséquences de 3 grandes ruptures Une rupture démographique pour accueillir dans de meilleures conditions quelques 10 000 habitants nouveaux chaque année, et s'occuper des plus fragiles. Une rupture écologique afin de préserver la qualité de son environnement naturel. Une rupture numérique afin de consolider ses capacités d'ambition et de rayonnement.

06/2019

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Littérature française

Frères soleil

Avec Frères Soleil, Cécilia Castelli nous livre un roman intense sur la force vénéneuse des secrets. Un roman d'enfance et d'égarement. Entre mer et montagne. Entre sublime et violence. Chaque été sur l'île, les deux frères retrouvent leur jeune cousin venu du continent. Ensemble, les enfants pêchent, jouent, chahutent. Rémi, le plus jeune des trois, est en admiration devant les deux grands. Il aimerait leur ressembler mais il n'est pas vraiment comme eux, il ne vit pas ici. De leur côté, les adultes profitent de l'insouciance de l'été. Sur le terrain familial, au bord de la mer, l'existence est plus douce. Au soleil, ils souhaitent effacer les anciennes cicatrices, celles dont on ne parle jamais, le meurtre du grand-père et l'enfant qui devait naître. Leur histoire se mêle à celle des ancêtres. Dans la maison au figuier, figure tutélaire, il y a la vieille tante Maria. Signadora mystique, sorcière, guérisseuse qui perpétue les traditions immémoriales. Les enfants la redoutent, s'interrogent sur cette femme silencieuse et toujours en noir. Puis ils grandissent et pensent à d'autres jeux, aux feux de camp sur la plage avec les filles notamment. Mais quand vient la fin de l'adolescence, que certains choix s'imposent même s'il semble impossible de quitter l'île, un nouveau drame se produit. Meurtre ou accident ? Comme leurs parents avaient autrefois dissimulé les blessures, la nouvelle génération se retrouve à son tour confrontée à l'indicible.

08/2020